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F O R M AT I O N E N L I G N E

LA SÈVE DE BOULEAU

Avant de commencer
Nous allons ici vous présenter la sève de bouleau et sa récolte. Sachez qu’il est possible de récupérer la
sève d’autres arbres. Cela reste une pratique très peu courante que nous préférons ne pas encourager dans
la mesure où l’on abîme l’arbre, avec les risques que cela implique.
Nous avons fait le choix de vous présenter tout de même la sève de bouleau et sa récolte pour plusieurs
raisons. La sève de bouleau est un produit connu pour prendre soin de sa santé. Il s’agit d’un arbre que
l’on trouve dans nos contrées dont le prélèvement de la sève est, dans l’absolu, réalisable par chacun. Il
nous paraît donc important d’aborder cela et de vous présenter des méthodes minimisant les risques pour
l’arbre.

Si vous ne souhaitez toutefois pas abîmer l’arbre, vous pouvez tout à fait vous orientez vers des plantes qui
présentent les mêmes propriétés. Les feuilles ou les parties aériennes fleuries d’ortie (Urtica dioica) et les
parties aériennes stériles de prêle (Equisetum arvense) peuvent, par exemple, être utilisées en infusion pour
l’ortie et en décoction pour la prêle pour leurs vertues anti-inflammatoires et leurs propriétés drainantes
rénales, se rapprochant ainsi des propriétés du bouleau.

Lorsque l’on parle de sève de bouleau (ou d’eau de bouleau), il est question de sa sève brute. Souvenez-
vous : cette eau du sol chargée en minéraux, absorbée par les racines et qui monte au moment du
printemps, aux alentours de fin février, début mars lorsque les jours se réchauffent.

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La sève de bouleau peut être obtenue à partir des espèces Betula pubescens Ehrh. (également appelé
Betula alba subsp. alba) et Betula pendula (également appelée Betula alba subsp. verrucosa). Il s’agit
d’un liquide incolore, translucide et fade.
Essentiellement composé d’eau (99%), en voici la composition à titre indicatif1, sachant qu’elle évolue en
fonction des sols, des arbres, des saisons, des années … :
• Glucides : principalement glucose et fructose
• Nombreuses protéines ainsi que des acides aminés libres (dont citrulline, glutamine et asparagine)
• Acides : malique et succinique
• Minéraux : calcium, magnésium et potassium (faible teneur en sodium).

Sa récolte se fait à la fin de l’hiver, voire au début du printemps. En Ile-de-France, elle est réalisée
généralement entre fin février et fin mars. Cette période sera à ajuster en fonction des régions. En altitude,
elle se fera plus tardivement.

La sève de bouleau est extrêmement désaltérante.


Elle est réputée pour ses propriétés2,3 :
• Anti-inflammatoires (particulièrement au niveau des articulations et donc recommandée dans les cas
d’arthrites, de rhumatismes …).
• Drainantes en facilitant l’élimination rénale (d’où son indication dans la prévention des calculs rénaux).
• Revitalisantes par ses actions drainantes et reminéralisantes par la richesse de sa composition en oligo-
éléments et minéraux.

Voici des indications pour en réaliser la récolte et l’utiliser.

COMMENT PROCÉDER ?

1. Choisir l’arbre
Sachez qu’il n’est pas possible d’opérer sur des bouleaux que vous trouverez en forêt ou dans un bois.
L’idéal est d’en avoir chez vous. Sinon, il vous faut l’accord du propriétaire du terrain.
Privilégiez des arbres plutôt âgés d’un diamètre de plus de 30 cm. Cela vous permettra de récolter plus de
sève (pour un gros arbre de 30 cm de diamètre, compter 2 à 5 L de récolte par jour).

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2. Récolter
Lors de la récolte, ayez conscience que vous faites une blessure à l’arbre. Aussi travaillez le plus proprement
possible pour éviter que la plaie ne devienne une porte d’entrée pour des champignons.

Différentes possibilités pour accéder à la sève :


• À l’aide d’une perceuse ou d’une vrille, faire un trou légèrement en biais, orienté vers le sol.
Lorsque le trou est fait, la sève coule.

BON À SAVOIR
Plus l’écart de température entre les nuits froides et les journées douces est important, plus il y
aura de sève. Aussi, il est plus intéressant de privilégier la face du tronc exposée au sud.

Pour la récupérer, à nouveau, différentes possibilités :


- Sous le trou, faire un petit triangle dans l’écorce, pointe en bas que vous ferez rebiquer afin que la
goutte s’écarte du tronc et puisse tomber dans la bouteille que vous aurez accroché au tronc. Afin de
grossièrement filtrer la sève et d’éviter que des insectes ne se retrouvent dans votre bouteille, disposer
soit une gaze de coton sur l’ouverture de la bouteille ou un film plastique que vous percerez au niveau
de l’endroit où tombent les gouttes.
- Disposer, au niveau du trou, un petit tuyau, une paille ou une petite branche qui permettra à la sève
de couler dans la bouteille installée comme décrit ci-dessus.
• Utiliser un dispositif tel que ceux utilisés pour récolter la sève d’érable et qui contiennent directement un
crochet pour accrocher un seau.
• Conservez au frais dans des flacons propres durant 3 semaines maximum en respectant les règles
d’hygiène habituelles, de préférence au réfrigérateur.

3. Reboucher la plaie après la récolte

Une fois la sève récupérée, c’est-à-dire le lendemain ou après 1 à 2 semaines en fonction des quantités que
vous souhaitez récolter, il est essentiel de reboucher le trou effectué afin d’éviter que des micro-organismes
ou des parasites ne pénètrent dans l’arbre.

Pour cela, prenez une branche de bouleau ou autre (même un tasseau), que vous insérerez dans le trou. Il
est très important que l’élément inséré dans la blessure soit «propre». Pour cela, écorcez la branche pour
éviter de ramener des champignons qui pourraient se trouver sur l’écorce. Il ne s’agit pas d’être stérile mais
tout de même d’éviter au maximum les sources potentielles de contamination. Vous pouvez également
recouvrir cet élément écorcé par de la cire pour le purifier.

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Pour que l’élément tienne fermement, vous pouvez utiliser un gros morceau de bois en guise de marteau.
Le diamètre de la branche doit être légèrement supérieur à celui du trou effectué afin que votre système
soit bien étanche.

Coupez la branche à ras. Afin de renforcer le “pansement”, vous pouvez rajouter un peu d’argile, de cire
d’abeille ou encore résine de pin (ou de tout autre résineux).

4. L’année suivante

Si vous récoltez à nouveau de la sève l’année suivante, veillez à faire le trou en décalé, et non pas dans le
prolongement de celui/ceux déjà effectué(s).

COMMENT L’UTILISER ?

La sève de bouleau peut être consommée telle quelle en cure de 3 semaines à la sortie de l’hiver. Prendre
1 verre (maximum 200 mL) par jour, de préférence le matin à jeun4.
À notre connaissance, aucune contre-indication n’est décrite2,3.

Trou dans le tronc de bouleau réalisé à l’aide d’une perceuse. Notez l’angle d’inclinaison de la mèche afin que la sève puisse bien s’écouler.

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Trou réalisé à l’aide d’une vrille. Trou dans le tronc de bouleau réalisé à l’aide d’une perceuse. Notez l’angle
d’inclinaison de la mèche afin que la sève puisse bien s’écouler.

Axe d’inclinaison adéquate pour permettre le bon écoulement de la sève. Étapes permettant la réalisation d’un triangle dont la pointe orientée vers
le bas et redressée permet d’orienter l’écoulement de la sève en direction du
dispositif de récupération (bouteille ou seau).

Dispositifs de récupération de la sève recouverts d’une gaze de coton ou Petite branche de bois directement enfoncée dans le trou réalisé dans
d’un film plastique percé au niveau de l’entrée de la sève. l’écorce permettant de faire couler la sève dans le dispositif de collecte
(bouteille ou seau).

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Dispositif classiquement utilisé pour la récolte de sève d’érable intégrant un système pour extraire la sève et un crochet afin d’accrocher le seau pour la
collecte.

Étapes successives pour reboucher le trou effectué lors de la collecte de la sève de bouleau.

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Sources

1. Kallio, H. Composition and properties of birch sap and syrup. (2013).

2. Lhomme, N. & Lhomme, O. La sève de bouleau.

3. Chalet, P. Le bouleau : une espèce au pollen présentant un risque d’allergie respiratoire très élevé, mais
aussi une espèce aux multiples usages pour l’Homme. (Université de Picardie Jules Verne, 2016).

4. Vanier, P. Le bouleau.

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