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net/publication/272874687

Les polyamines : rôle diagnostique et cible thérapeutique en cancérologie.

Article  in  médecine/sciences · August 2012


DOI: 10.4267/10608/1221

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Véronique Catros-Quemener
Centre Hospitalier Universitaire de Rennes
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SYNTHÈSE
médecine/sciences 1999 ; 15 : 1078-85

Les polyamines :
rôle diagnostique
et cible thérapeutique
en cancérologie
Les polyamines sont des composants basiques de la cellule
Véronique dont les cibles fonctionnelles vont des acides nucléiques aux
Catros-Quemener lipides constitutifs des membranes. Leur rôle spécifique
Laura Chamaillard dans des fonctions cellulaires essentielles sont à l’origine de
Françoise Bouet l’intérêt scientifique et médical que l’on peut porter à leur
métabolisme : les polyamines sont indispensables à la divi-
sion de la cellule ; leur métabolisme est amplifié dans les cel-
lules tumorales. La mesure des concentrations sanguines de
ces molécules est un bon index de l’état prolifératif des cel-
lules tumorales et ce critère présente un intérêt clinique.
Des molécules interférant avec le métabolisme des poly-
amines sont des médicaments anticancéreux potentiels. Une
approche thérapeutique très prometteuse consiste à réduire
tout apport de polyamines aux cellules tumorales. Cela est
obtenu en combinant l’inhibition des voies de synthèse intra-
cellulaires des polyamines et la réduction des sources exo-
gènes de polyamines dans l’organisme. Ces sources provien-
nent de l’alimentation ainsi que de la flore microbienne
intestinale. La carence en polyamines permet d’obtenir un
effet antitumoral important et potentialise l’efficacité de la
chimiothérapie. Ce traitement est également responsable
d’une stimulation de la réponse immune antitumorale.

es polyamines sont de petites faudra attendre les années 1950-1970

ADRESSES
V. Catros-Quemener, L. Chamaillard,
F. Bouet : UPRESA Cnrs 6027, CHU et
L molécules que l’on détecte
dans la majorité des cellules
animales et végétales. Elles
ont été mises en évidence
pour la première fois au XVIIe siècle
dans le liquide séminal humain.
Cependant, leurs structures n’ont été
pour que la putrescine, la spermidine
et la spermine ne soient plus considé-
rées comme de simples produits de
dégradation [1, 2]. Ces molécules
basiques sont conservées au cours de
la phylogenèse. La spermine existe
chez les archéobactéries, une espèce
Faculté de médecine de Rennes, 2, rue
Henri-Le-Guilloux, 35033 Rennes, France. établies qu’en 1924 (Tableau I), et il qui date de quatre milliards d’années.
1078 m/s n° 10, vol. 15, octobre 99
Tableau I boxylase ainsi que toutes les caracté-
ristiques des cellules transformées :
STRUCTURE DES PRINCIPALES POLYAMINES perte de l’inhibition de contact,
réduction du temps de doublement,
Dénominations usuelles Structures faible besoin en facteurs de crois-
(dénominations chimiques) sance, aptitude à former des clones
en culture et aptitude à donner des
Putrescine NH2-(CH2)4-NH2 tumeurs chez la souris [9]. Des aug-
1,4-butanediamine mentations de l’activité ornithine
décarboxylase sont spécifiquement
Spermidine NH2-(CH2)3-NH-(CH2)4-NH2 associées à certaines phases du cycle
N- [3-aminopropyl] -1,4 butanediamine cellulaire : les transitions G1-S et G2-
M qui sont des points essentiels du
Spermine NH2-(CH2)3-NH-(CH2)4-NH-(CH2)3-NH2 contrôle du cycle cellulaire [10]. Ces
N,N’-bis [3-aminopropyl]-1,4-butanediamine deux pics d’activité de l’ornithine
décarboxylase sont suivis de l’appari-
Cadavérine NH2-(CH2)5-NH2 tion de concentrations élevées de
1,5-pentanediamine
putrescine, puis de spermidine dans
Chez les mammifères, la putrescine, la spermidine et la spermine sont présentes dans toutes les
la cellule [10]. La majorité des stimu-
cellules de l’organisme et dans la majorité des liquides biologiques. La cadavérine n’y est qu’occa- lus de croissance induisent un
sionnellement présente et provient principalement de la flore bactérienne. accroissement très important de
l’activité ornithine décarboxylase et
entraînent une augmentation des
Il semble qu’elle ait été ensuite vecteur synthétique dans des concentrations de putrescine dans la
absente pendant toute une période méthodes de transfert de gènes. La cellule [7]. La putrescine est une
de l’évolution et qu’elle soit réappa- spermidine favorise l’association des molécule qui joue le rôle d’un véri-
rue quand le noyau de la cellule s’est sous-unités ribosomiques, et inter- table facteur de croissance, tant au
constitué, c’est-à-dire dans les cellules vient à différentes étapes de la syn- cours de l’embryogenèse que pour la
eucaryotes. thèse protéique [2]. La spermine est prolifération cellulaire normale ou
capable de protéger l’ADN de cancéreuse. L’activité de l’ornithine
Cibles et fonctions l’action des endonucléases respon- décarboxylase est réglée par l’anti-
des polyamines sables de la fragmentation de l’ADN, zyme, une protéine de demi-vie très
dans la cellule enzymes qui sont induites lors de la courte qui inactive l’ornithine décar-
phase d’exécution de l’apoptose [5]. boxylase en formant avec elle un
Les polyamines sont essentielles pour Les polyamines peuvent également complexe qui constitue ainsi une
la vie et la division de la cellule. Les interagir avec certaines structures véritable réserve rapidement utili-
fonctions amine primaire et secon- protéiques. Elles jouent en particu- sable de ces protéines [1]. L’anti-
daire des polyamines sont protonées lier un rôle dans la polymérisation de zyme est un candidat potentiel au
au pH physiologique, entraînant l’actine au cours de la cytodiérèse et titre d’anti-oncogène et cette pro-
ainsi la formation de paires d’ions des micro-injections de spermidine téine a une localisation préferentielle
avec diverses structures de la cellule : ou de spermine induisent le clivage dans la mitochondrie.
les acides nucléiques, certaines pro- précoce d’œufs de xénope [6].
téines ou certains lipides chargés Le métabolisme
négativement [3, 4]. Les sites d’inter- Polyamines, prolifération des polyamines
action électrostatique des polyamines et transformation est en interrelation
sont nombreux et leurs fonctions bio- avec les grandes voies
logiques sont souvent liées à une Il est maintenant bien établi que le métaboliques
modification conformationnelle de gène codant pour l’ornithine décar-
leur cible. Néanmoins, certaines de boxylase (ODC), l’enzyme de syn-
de la cellule
ces fonctions peuvent être très spéci- thèse de la putrescine, est un proto- Deux acides aminés, l’ornithine et la
fiques, avec des différences d’effet oncogène : il s’agit d’un gène présent méthionine, sont impliqués dans la
notables entre les trois polyamines. dans toutes les cellules mais surex- synthèse des polyamines ainsi que
Par exemple la spermine, du fait de primé dans les cellules tumorales, et quatre enzymes principales : l’orni-
sa charge, de sa longueur, de la flexi- dont le produit est impliqué dans la thine décarboxylase, la S-adénosylmé-
bilité de sa chaîne et de sa symétrie, prolifération et la transformation thionine décarboxylase (SAMDC)
joue un rôle spécifique dans l’organi- maligne [7, 8]. E. Höllta (Université [1], la spermidine et la spermine syn-
sation structurale et la réactivité de la d’Helsinki, Finlande) a pu transfec- thétases (figure 1). L’ornithine décar-
chromatine [3]. In vitro, on peut, en ter des cellules NIH/3T3 avec le boxylase transforme l’ornithine, pro-
présence de spermine, condenser gène humain de l’ornithine décar- venant du cycle de l’urée, en
l’ADN en particules sphéroïdes. Cette boxylase. Il a obtenu ainsi une lignée putrescine. Rappelons que la méthio-
propriété est à l’origine de l’utilisa- qui exprime des quantités impor- nine est également l’acide aminé
tion de « lipo-polyamines » comme tantes d’ARNm de l’ornithine décar- indispensable aux étapes de déclen-
m/s n° 10, vol. 15, octobre 99 1079
Arginine Les polyamines :
1 un intérêt diagnostique
β -alanine en cancérologie
Ornithine
2 Du fait que les cellules tumorales syn-
3-acétamidopropanal Putrescine 3
thétisent des quantités importantes
7 8 SAM - décarboxylée SAM de polyamines, l’idée de rechercher
Acétylputrescine 4
la présence de ces molécules dans les
Adénine Met
N1-acétylspermidine liquides biologiques est très vite
6 MTA Méthylthioribose-1-phosphate apparue [3]. Dès 1981, notre équipe
AcétylCoA
Spermidine s’est intéressée aux concentrations
3
3-acétamidopropanal
7
8 SAM - décarboxylée SAM sanguines de polyamines chez des
N8-acétylspermidine animaux porteurs de tumeur ou chez
5 Adénine Met
N1-acétylspermine des patients atteints de cancer et a
6 MTA Méthylthioribose-1-phosphate
démontré l’intérêt de ce nouveau
AcétylCoA Spermine paramètre biologique en cancérolo-
gie. Une première étape a été de
Figure 1. Cycle des polyamines. 1 : arginase (EC 3.5.3.1). 2 : ornithine décar- mettre en évidence le fait que les
boxylase : ODC (EC 4.1.1.17). 3 : S-adénosylméthionine décarboxylase : polyamines libres sanguines, princi-
SAMDC (EC 4.1.1.50). 4 : spermidine synthétase (EC 2.5.1.16). 5 : spermine palement la spermidine et la sper-
synthétase (EC 2.5.1.22). 6 : acétylCoA:spermidine/ spermine N1-acétyltrans- mine, sont principalement concen-
férase (cSAT). 7 : polyamine oxydase. 8 : acétylCoA:spermidine-N8-acétyl- trées dans les hématies [3].
transférase (nSAT). Met : méthionine ; SAM : S-adénosylméthionine ; MTA : Seulement 2 % des polyamines libres
méthylthioadénosine. sont dans le plasma [3], où on les
retrouve en partie associées aux lipo-
protéines [11]. Les hématies captent
nmoles
les polyamines synthétisées par les
cellules en prolifération et les
20 *
concentrations érythrocytaires de
polyamines reflètent l’importance de
la prolifération cellulaire [3]. Chez
Putrescine des souriceaux nouveau-nés
indemnes de toute pathologie tumo-
10 * rale, les concentrations érythrocy-
Adultes taires de polyamines, initialement
* de très élevées, diminuent progressive-
* référence ment au cours de la croissance
*
jusqu’à l’âge adulte (figure 2) [12].
0
Dans tous les modèles de tumeurs
expérimentales étudiés, de même
1 2 3 4 5 6 8 22 que dans certains types de cancer
Semaines chez l’homme, les concentrations
érythrocytaires de polyamines repré-
Figure 2. Concentrations de polyamines érythrocytaires au cours de la crois- sentent un index de l’état prolifératif
sance normale. La putrescine est détectée dans les globules rouges de sou- intratumoral. Cet index présente un
ris jusqu’à 5 semaines après la naissance. Les souris adultes de référence réel intérêt, principalement dans le
sont âgées de 22 semaines. Les concentrations de polyamines sont expri- cas des tumeurs à temps de double-
mées en nmoles / 8.109 globules rouges. ment rapide. Par exemple, chez des
enfants atteints de leucémie aiguë
lymphoblastique [13], chez des
patients atteints de tumeur cérébrale
chement de la synthèse protéique. La la polyamine oxydase (PAO) [2]. Au [3] ou encore chez des patients
S-adénosylméthionine (SAM) est un cours de cette réaction, du peroxyde atteints de cancer de la prostate [3],
intermédiaire de la synthèse des poly- d’hydrogène est produit et entraîne la concentration érythrocytaire de
amines (figure 1) qui, par ailleurs, la production de radicaux libres dans polyamines est non seulement corré-
joue le rôle de donneur de groupe- la cellule. On voit ainsi que le méta- lée au stade de la maladie dès le
ment méthyl dans les réactions de bolisme des polyamines est en équi- moment du diagnostic, mais de plus
méthylation de l’ADN [1]. La spermi- libre avec de grands métabolismes se révèle être un critère de réponse
dine et la spermine peuvent redon- essentiels de la cellule : synthèse pro- aux thérapeutiques administrées,
ner respectivement de la putrescine téique, cycle de l’urée, modification ainsi qu’un moyen de surveillance
et de la spermine : c’est la rétrocon- des acides nucléiques et des pro- d’une éventuelle récidive. Cela est à
version des polyamines, assurée par téines associées. rapprocher des résultats expérimen-
1080 m/s n° 10, vol. 15, octobre 99
l’adjonction de putrescine au milieu
nmoles Premier signe clinique de la tumeur de culture [1]. Malgré ces résultats
160
prometteurs, l’α-difluorométhylorni-
140 thine, donné seul, ne s’est pas révélé
Premier taux anormal de spermidine efficace sur des modèles expérimen-
120 taux de tumeurs greffées chez l’ani-
Décès mal. L’α-difluorométhylornithine a
100
fait l’objet d’essais cliniques sous le
80 p < 0,01 nom d’Eflornithine®, un médicament
peu toxique qui peut être donné per
60 os ou par voie générale. Des essais
expérimentaux et cliniques ont per-
40 mis de démontrer qu’il était impor-
Spd
tant, pour une meilleure efficacité de
20
l’α-difluorométhylornithine, de lui
Spm
0 associer des inhibiteurs d’autres voies
d’apport de polyamines [7]. Ainsi, à
160 180 200 220 240 260 280 300 320 côté des inhibiteurs de l’ornithine
Jours décarboxylase, ont également été
conçus des inhibiteurs de la S-adéno-
Figure 3. Concentrations érythrocytaires de polyamines chez un rat dévelop- sylméthionine décarboxylase [1].
pant une tumeur induite par l’éthylnitroso-urée (ENU). Les concentrations L’un des plus puissants est un pro-
présentées sont obtenues à partir de l’age de 150 jours et exprimés en duit déjà utilisé depuis longtemps
nmoles / 8.109 globules rouges. Les concentrations de spermidine mesurées dans le traitement des leucémies : le
avant ou après le 254e jour sont significativement différentes. MGBG (methyl glyoxal bisguanylhydra-
zone). Parallèlement, toute une straté-
gie de conception d’analogues struc-
turaux des polyamines a été menée
dans le but de mimer les polyamines
taux obtenus chez des rats qui déve- nistrés en fonction des concentra- sans en jouer les rôles selon le prin-
loppent une tumeur induite avec un tions érythrocytaires de polyamines. cipe du « cheval de Troie ». Des ana-
carcinogène chimique : il s’écoule en logues de polyamines tétraméthylés
moyenne 30 jours entre la première De nouvelle cibles [15] ou encore des dérivés d’ami-
concentration anormale de spermi- pour une thérapeutique dines tétracycliques de la putrescine
dine et le premier signe clinique de anticancéreuse [16] se sont révélés d’efficaces inhibi-
tumeur (figure 3) [14]. L’utilisation teurs de prolifération in vitro et in
de la mesure des concentrations de Un autre intérêt médical est le rôle vivo. L’un de ces produits, la N,N’-
polyamines dans le cadre de la sur- de ces polyamines dans le déroule- tétraméthylputrescine s’est avérée
veillance des patients devrait per- ment même du processus de prolifé- capable d’induire in vitro des carac-
mettre de mieux adapter les théra- ration cellulaire. On sait que le méta- tères morphologiques, cytogéné-
peutiques à leur état individuel, et en bolisme des polyamines peut se tiques et biochimiques de différen-
particulier de mieux préciser le dérégler dans des conditions patho- ciation [15]. Un autre analogue, la
moment le plus favorable à l’adminis- logiques [1] : dans les cellules cancé- N,N’-bis[3-(éthylamino)-propyl]-1,7-
tration d’une chimiothérapie. En reuses, ce métabolisme est anormale- heptanediamine (BE 3-7-3) s’est
effet, les produits classiquement utili- ment amplifié et ces molécules révélé capable, non seulement de
sées en chimiothérapie (antimito- participent à l’auto-entretien de la guérir des souris greffées avec la leu-
tiques, intercalants, alkylants ou croissance tumorale. Ce métabolisme cémie L1210, lorsqu’il était utilisé en
encore antimétabolites), agissent à est donc très vite devenu une cible combinaison avec un inhibiteur de la
des phases précises du cycle cellu- pour de nouveaux agents thérapeu- polyamine oxydase, mais, de plus, de
laire, lorsque leur cible, c’est-à-dire le tiques. Pour tenter de bloquer la syn- permettre la protection de ces souris
fuseau mitotique ou encore l’ADN thèse des polyamines dans les cellules lors d’une deuxième greffe tumorale.
en cours de réplication, est acces- tumorales, les chimistes se sont tout Cette protection est due à une
sible. Afin de se placer dans des d’abord intéressés à concevoir des réponse immune cellulaire antitumo-
conditions d’efficacité thérapeutique molécules inhibitrices de l’ornithine rale relayée par des lymphocytes T
optimale, il s’avère important décarboxylase, l’enzyme-clé de la syn- spécifiques, comme dans le cas des
d’administrer ces produits lorsque les thèse de la putrescine. La plus puis- « vaccinations » antitumorales [17].
cellules tumorales sont nombreuses à sante est l’α-difluorométhylornithine
être en division, et non en phase de (α-DFMO), qui, in vitro, effondre les Le transport
quiescence. C’est du moins ce qui concentrations de putrescine et de des polyamines
ressort des quelques essais menés spermidine et inhibe considérable-
dans les tumeurs cérébrales pour les- ment la prolifération des cellules Une cellule ne vit pas isolée au sein
quelles des traitements ont été admi- tumorales. Cet effet est inversé par d’un organisme et peut capter des
m/s n° 10, vol. 15, octobre 99 1081
polyamines dans le milieu extracellu- Les cellules intestinales étant en in vivo la prolifération cellulaire
laire par un mécanisme mettant en régénération permanente, elles satis- maligne provient en grande partie
jeu un système de transport spéci- font leur important besoin en poly- du fait que les cellules cancéreuses
fique [1, 7]. Ce système de transport amines en les prélevant ainsi dans le sont capables de restaurer leur pool
commence à être bien connu chez milieu extracellulaire. La flore intes- intracellulaire de putrescine et de
E. coli, chez laquelle les protéines tinale et l’alimentation sont une spermidine en captant les poly-
membranaires impliquées dans le source importante de polyamines amines présentes dans le milieu
transport de la putrescine ou de la pour ces cellules (figure 4). Cepen- extracellulaire : le pool extracellulaire
spermidine ont été caractérisées et dant, le développement d’une peut suppléer le pool intracellulaire
leurs gènes clonés [18], mais est tumeur chez un animal s’accom- de polyamines [7]. Ces polyamines
encore très mal compris dans les cel- pagne de modifications importantes extracellulaires sont véhiculées
lules de mammifères dans lesquelles au niveau de la muqueuse intestinale, jusqu’aux cellules tumorales par les
le système semble beaucoup plus et en particulier le transport intesti- liquides biologiques. Les polyamines
complexe [7]. Les connaissances nal des polyamines est considérable- s’accumulent dans les érythrocytes au
actuelles sur le système de transport ment augmenté chez des rats cancé- cours du développement tumoral et
des polyamines n’éliminent en rien reux [19]. Si ces mêmes animaux en modifient les caractéristiques
l’hypothèse d’une internalisation des sont nourris avec un aliment conte- rhéologiques : une rigidification de la
polyamines par un mécanisme nant de la putrescine radiomarquée, membrane érythrocytaire a pu être
d’endocytose. Dans les cellules cancé- 24 h après ingestion, 6 % de la radio- mise en évidence corrélativement à
reuses, ce transport est amplifié [7]. activité ingérée est retrouvée dans la l’augmentation des concentrations
Dans la muqueuse intestinale nor- tumeur. En définitive, la tumeur uti- érythrocytaires de polyamines. Ces
male, le transport des polyamines se lise les polyamines d’origine digestive modifications participent à l’installa-
fait à la fois du côté apical, les poly- pour entretenir son état prolifératif tion d’une anémie hémolytique chez
amines provenant alors de la lumière (figure 4). Il est maintenant claire- les animaux cancéreux, anémie qui
intestinale, et du côté basal, les poly- ment établi que l’incapacité de l’α- est favorable au développement de la
amines provenant alors du sang [19]. difluorométhylornithine de réduire tumeur [20]. Ce cercle vicieux a
toutes les raisons d’auto-entretenir le
développement tumoral au sein d’un
organisme cancéreux [21].
DFMO
MDL 72527
Système de transfert La carence
Pt en polyamines inhibe
la croissance tumorale
Spd Spd
Une approche thérapeutique origi-
Spm nale a été de considérer non plus
seulement les rôles des polyamines
Cellule tumorale dans « la » cellule tumorale mais à
Sang l’échelle de l’organisme au sein
GR
duquel se développe un processus
Système de transfert
cancéreux [7]. Pour réduire l’utilisa-
tion des polyamines extracellulaires
par les cellules tumorales, plusieurs
Polyamines approches pouvaient être envisagées.
L’une d’entre elles, dont il était per-
mis d’attendre des conséquences thé-
Tractus gastro-intestinal
rapeutiques à court terme, consistait
Flore Aliments à réduire in vivo toutes les voies
intestinale d’apport de polyamines à la tumeur,
ATB Régime en utilisant des moyens actuellement
disponibles. C’est ce que notre
équipe a choisi de privilégier. Notre
Figure 4. Sources endogènes et exogènes de polyamines accessibles aux objectif a été de réduire in vivo toutes
cellules tumorales. Les sources endogènes résultent d’un métabolisme intra- les sources de polyamines suscep-
cellulaire finement réglé et peuvent être bloquées par un inhibiteur de l’orni- tibles d’être utilisées par les cellules
thine décarboxylase (l’α-DFMO) et par un inhibiteur de la polyamine oxydase tumorales : d’une part, les sources
(le MDL 72527). Les sources exogènes proviennent du tractus gastro-intesti- endogènes, en utilisant des inhibi-
nal et peuvent être réduites par un régime alimentaire carencé en poly- teurs spécifiques de la synthèse (l’α-
amines et des antibiotiques. Avant d’être transportées dans la cellule tumo- difluorométhylornithine) et de la
rale, les polyamines sont véhiculées dans le sang par les globules rouges rétroconversion oxydative (le MDL
(GR). α-DFMO : α-difluorométhylornithine ; Pt : putrescine ; Spd : spermidine ; 72527, un inhibiteur spécifique de la
Spm : spermine. polyamine oxydase), et d’autre part,
1082 m/s n° 10, vol. 15, octobre 99
les deux sources exogènes de poly- survie des animaux [24]. Malgré tout, de leurs cellules NK (natural killer)
amines, en utilisant à la fois une ali- il n’est pas satisfaisant d’expliquer [25]. Un traitement par carence en
mentation carencée en polyamines et qu’un appauvrissement de l’orga- polyamines inverse ces anomalies
un antibiotique efficace contre la nisme en polyamines entraîne une (figure 6). De la même manière, le
flore bactérienne intestinale (figu- inhibition de la progression tumorale développement de la même tumeur
re 4). La néomycine, initialement simplement par le fait que « les poly- s’accompagne d’un effondrement
choisie pour cet effet, s’est révélée amines sont nécessaires à la proliféra- des concentrations spléniques d’IL-2
ensuite un inhibiteur du captage tion cellulaire cancéreuse ». Si in vitro (interleukine-2) ainsi que des popu-
intestinal des polyamines [22]. Dans les cibles de ces molécules sont bien lations lymphocytaires T (lympho-
les études expérimentales menées connues, il n’en va pas de même in cytes T CD4 et CD8) [26]. Un traite-
chez l’animal, l’aliment carencé vivo. ment par carence en polyamines
contenait 50 fois moins de poly- inverse ces anomalies (figure 6) [26].
amines qu’une alimentation nor- L’immunité antitumorale Par ailleurs, l’intérêt d’utiliser la
male. Dans ces conditions de traite- est renforcée carence en polyamines en complé-
ment, les effets antiprolifératifs de par une carence ment de la chimiothérapie a pu être
l’α-difluorométhylornithine ont été en polyamines confirmé. Utilisé seul, ce traitement
notablement potentialisés [23]. Cor- stimule l’activité de phagocytose des
rélativement à une réduction très Dans des travaux antérieurs, un cer- macrophages ; lorsqu’il est utilisé en
importante des concentrations de tain nombre d’arguments indirects association avec l’Endoxan®, un pro-
putrescine et de spermidine dans les en faveur d’un rôle de la carence en duit classiquement utilisé en chimio-
tissus des animaux traités, ce traite- polyamines sur les cellules effectrices thérapie des cancers, il potentialise
ment permet une inhibition à 90 % du système immunitaire étaient appa- également l’activité cytotoxique de
de la progression tumorale dans plu- rus. En particulier, la carence en ces cellules en augmentant la pro-
sieurs types de tumeurs greffées chez polyamines rétablissait une numéra- duction macrophagique de NO
l’animal [23]. Le fait que l’inhibition tion formule sanguine normale chez (monoxyde d’azote) et de TNF
de la croissance tumorale soit levée des animaux cancéreux et elle poten- (tumor necrosis factor) [27]. Il résulte
lors de l’arrêt du traitement nous a tialisait l’efficacité de la chimiothéra- de cette synergie une réduction
conduits à associer à ce traitement pie sans en augmenter les effets considérable de la dissémination
des produits habituellement utilisées toxiques [21]. Le développement métastatique chez les animaux traités
en chimiothérapie anticancéreuse d’une tumeur au sein d’un orga- et une augmentation de leur survie.
[24]. Dans ces conditions, on a nisme s’accompagne de désordres Que ce soit pour la stimulation de la
constaté qu’une carence en poly- immunologiques. Par exemple, des production d’IL-2 ou de l’activité
amines potentialisait considérable- souris greffées avec le carcinome pul- cytotoxique NK, c’est dans le cas où
ment les effets de ces produits vis-à- monaire de Lewis présentent une tous les paramètres de la carence en
vis de la croissance volumétrique importante splénomégalie et un polyamines sont additionnés (α-
tumorale (figure 5), et augmentait la effondrement progressif de l’activité difluorométhylornithine, MDL
72527, aliment et antibiotiques) que
l’effet optimal est observé. Cepen-
Volume tumoral (cm3) dant, il a été extrêmement intéres-
100 Témoins
Endoxan
sant de noter que la simple réduction
Carence en PA de l’apport exogène en polyamines
80 Carence en PA (apport alimentaire et de la flore
+ Endoxan intestinale) entraîne à elle seule un
effet antitumoral significatif, et cela
60 sans que les concentrations tumo-
rales de polyamines ne soient affectés
[25]. Avec un aliment carencé de
40 500 fois, la réduction du volume
tumoral peut atteindre jusqu’à 70 %.
Ce simple traitement entraîne à lui
20 seul une remontée significative de
l’activité NK [25] et des concentra-
tions endogènes d’IL-2 [26] qui
0
semble impliqué dans l’effet antitu-
0 10 20 30 40 50 60 moral obtenu. Tout cela a été décisif
Jours après greffe tumorale pour envisager la mise au point d’un
aliment à usage humain à très faible
Figure 5. Inhibition du développement tumoral par un traitement de carence teneur en polyamines. Il faut préciser
en polyamines associé à une chimiothérapie par faible dose d’Endoxan®. Le qu’en attendant de disposer de cet
volume tumoral est mesuré chez des rats greffés avec le carcinome prosta- aliment « médicament » pour des
tique Mat Lylu. La carence en polyamines est administrée 5 jours par semaine essais cliniques, l’analyse des teneurs
et l’Endoxan® est utilisé à la dose de 20 mg.kg–1.sem–1. PA : polyamines. en polyamines dans les nutriments
m/s n° 10, vol. 15, octobre 99 1083
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Témoins sains
Tumeurs 3LL 8. Paasinen-Sohns A, Hölttä E. Cells trans-
# Carence en PA formed by ODC, c-Ha-ras and v-src exhibit
MAP kinase/Erk-independent constitutive
100 # phosphorylation of Sos, Raf and c-Jun acti-
vation domain, and reduced PDGF receptor
expression. Oncogene 1997 ; 15 : 1953-66.

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Cytotoxicité NK Production d'IL2 Lymphocytes T (CD3+)
(%) (mU) (%) 11. Catros-Quemener V, Leray G, Mouli-
noux JP, et al. Tumor growth modifies intra-
vascular polyamine transport by plasma
Figure 6. Activité cytotoxique NK (natural killer), production d’IL-2 et pour- lipoproteins in the mouse. Biochim Biophys
centages de lymphocytes T sous l’influence d’une carence en polyamines. Acta 1997 ; 1346 : 30-7.
Ces paramètres sont mesurés dans la rate de souris porteuses du carcinome
12. Quemener V, Martin C, Havouis R,
pulmonaire de Lewis 3LL et traitées pendant six jours avec une carence en Moulinoux JP. Red blood cell polyamine
polyamines. L’activité cytotoxique et les lymphocytes T sont exprimés en %, evolution during normal growth in mouse.
la production d’IL-2 en mU/107 cellules spléniques. Valeurs significativement In vivo 1991 ; 5 : 91-4.
différentes (p < 0,005) des souris saines (*) ou des souris porteuses du carci-
nome 3LL (**). PA : polyamines. 13. Bergeron C, Bansard JY, Lemoine P, et
al. Erythrocyte spermine levels : a prognos-
tic parameter in childhood common acute
lymphoblastic leukemia. Leukemia 1997 ; 11 :
31-6.

les plus courants a été réalisée. Un que c’est par le jeu de combinaisons 14. Quemener V, Havouis R, Khan NA, Mar-
tin C, Bouet F, Moulinoux JP. Determina-
régime à base d’aliments naturelle- avec les méthodes classiques de traite- tion of erythrocyte polyamines as a predic-
ment pauvres en polyamines et ment du cancer que se révélera com- tive method in tumour diagnosis. An animal
apportant 20 fois moins de poly- plètement l’intérêt diagnostique et study with chemicaly induced tumours.
Anticancer Res 1995 ; 15 : 2517-22.
amines qu’une alimentation clas- thérapeutique du métabolisme des
sique a ainsi pu être conçu et fait polyamines ■ 15. Quemener V, Moulinoux JP, Lucas J, et
l’objet d’essais cliniques. Ces essais al. The effects of structural analogs of
devraient permettre de définir les putrescine on proliferation, morphology
and karyotype of glioblastoma cells in cul-
conditions optimales d’utilisation de RÉFÉRENCES ture. Biol Cell 1993 ; 77 : 195-9.
ce traitement compatibles avec le 1. Pegg AE. Polyamine metabolism and its
maintien de la régénération physiolo- importance in neoplastic growth and as a 16. Mens T, Tomasi S, Eifler-Lima VL, Uriac
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cycle cellulaire, leur intervention Escherichia coli. J Biol Chem 1997 ; 272 : 6318-
dans la cascade des événements impli- 4. Seiler N, Moulinoux JP. Les polyamines 23.
présentent-elles un intérêt dans le traite-
qués dans la mort cellulaire ou ment du cancer ? Med Sci 1996 ; 12 : 745-55. 19. Brachet P, Quemener V, Havouis R,
encore dans le trafic intracellulaire Tomé D, Moulinoux JP. Alterations in intes-
manquent encore pour comprendre 5. Brüne B, Hartzell P, Nicotera P, Orrenius tinal uptake of putrescine and tissue poly-
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les mécanismes qu’elles contrôlent. A tion and apoptosis in thymocytes. Exp Cell rats. Biochim Biophys Acta 1994 ; 1227 : 161-
l’échelle de l’organisme, il est évident Res 1991 ; 195 : 323-9. 70.
que leur métabolisme est une cible
prometteuse pour de nouvelles 6. Grant NJ, Aimar C, Oriol-Audit C. Effects 20. Quemener V, Bansard JY, Delamaire M,
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1084 m/s n° 10, vol. 15, octobre 99
RÉFÉRENCES
Summary UNIVERSITÉ PARIS DENIS-DIDEROT
Polyamines : an other biology
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L, Havouis R, Cipolla B, Moulinoux JP. Poly-
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components with several intracel-
lular targets including nucleic
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testinal tract. Lancaster UK : Kluwer Acade- Ouverture : J.-M. DESMONTS
mic Press, 1992 : 375-85. metabolism is also enhanced in Introduction : J.-C. Arbousse Bastide
tumor cells. In oncology, blood
24. Quemener V, Moulinoux JP, Havouis R, levels of polyamines can be used as
Seiler N. Polyamine deprivation enhances L’ALLONGEMENT DE LA DURÉE DE VIE
antitumoral efficacy of chemotherapy. Anti- an index of tumor cell prolifera- Modérateur : J. TRETON
cancer Res 1992 ; 12 : 1447-54. tion. Drugs interfering with poly-
amine biosynthesis or function
25. Chamaillard L, Quemener V, Havouis R,
thus have considerable potential as Ladislas ROBERT
Moulinoux JP. Polyamine deprivation sti- Biologie et pathologie du vieillissement :
mulates natural killer cell activity in cance- therapeutic agents. Possible che- connaissances actuelles et perspectives nouvelles
rous mice. Anticancer Res 1993 ; 13 : 1027-34. mopreventive or anti-neoplastic
France MESLE
26. Chamaillard L, Catros-Quemener V, agents currently under investiga- Évolution de la mortalité en France
Delcros JG, et al. Polyamine deprivation pre- tion include ornithine decarboxy- depuis les années 50 et perspectives d’avenir
vents the development of tumor-induced lase inhibitors and spermine ana-
immune-suppression. Br J Cancer 1997 ; 76 : Jean-Marie ROBINE
365-70. logs. Polyamine deprivation, Peut-on espérer vivre à la fois plus longtemps
combining inhibition of polyamine et en bonne santé ?
27. Chamaillard L, Catros-Quemener V, synthesis in tumor cells and reduc-
Moulinoux JP. Synergistic activation of tion of the main exogenous
macrophage activity by polyamine depriva- Après-midi : 13 h 30 - 17 h 30
tion and cyclophosphamide. Anticancer Res sources, including food and micro-
1997 ; 17 : 1059-66. flora-derived polyamines, is a pro-
mising new therapeutic strategy. PSYCHISME ET VIEILLISSEMENT
Polyamine deprivation provides an Modérateur : J.-C. ARBOUSSE BASTIDE
obvious antitumoral effect and
enhances the efficacy of chemothe- Jean-Claude ARBOUSSE BASTIDE
Comment médecins et psychiatres ont appréhendé
rapy protocols. One additional la psychologie du « vieillard »
effect of polyamine deprivation is a de la fin du XIXe siècle à nos jours ?
stimulation of the antitumoral Gérard LE GOUES
TIRÉS À PART immune response. Lecture psychanalytique du vieillissement psychique
Béatrice BEAUFILS
V. Catros-Quemener. Prise de médicaments par les personnes âgées,
consommation de psychotropes et identité psychosociale

VIEILLISSEMENT ET CHANGEMENT SOCIAL


Modérateurs : M. PERROT, F. MESLE
Élise FELLER
Du vieillard indigent au retraité :
construction sociale de la vieillesse
dans la 1re moitié du XXe siècle
Françoise CRIBIER
Les âges de la vieillesse en France
à la fin du XXe siècle :
changement des modes de vie et du regard social
Didier BLANCHET
Allongement de la vie et retraites :
quelles évolutions à court et moyen termes ?
Conclusion : Jean-Claude HENRARD
Vieillissement et santé publique

Comité d’organisation : Corinne TISSOT


Faculté de Médecine Xavier-Bichat
16, rue Henri-Huchard BP 416 – 75870 Paris Cedex 18
Inscriptions : Fax 01 42 26 51 81
Coordination : Dr Françoise BLANCHET ☎ 01 44 85 60
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