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Partie(02)

ATTENUATIONS DANS LES FIBRES OPTIQUES

1. ATTÉNUATION PAR INSERTION

1.1 Atténuation

Si l'on injecte une puissance lumineuse Po à l'extrémité d’une fibre, on ne récupère qu'une
fraction P1 de Po à l'autre extrémité. L'atténuation de la fibre est le rendement exprimé en
décibel sous la forme :

A(dB) = 10 log (P1/P0)

1.2 Mécanismes de l'atténuation

Deux phénomènes, explicités ci-dessous et dont les effets se cumulent, participent à


l'atténuation de la lumière par la fibre :

 l'absorption P3 .
 la perte P2 , due à la diffusion de RAYLEIGH, aux imperfections de la fibre,
au couplage des modes ou venant de sa mise en œuvre (câblage par exemple).

Po = puissance injectée dans la fibre.


P1 = puissance récupérée à l'autre extrémité.
P2 = puissance diffusée.
P3 = Po - (P1+ P2) puissance absorbée par la fibre.

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2.1 Absorption

 Sous l'influence d'un photon d'énergie suffisante, un électron peut être porté à un
niveau d'énergie supérieur à celui où il se trouvait. Une partie de l'énergie du
rayonnement incident est ainsi absorbée par le matériau.

 Cette interaction rayonnement-matière s'applique au matériau constituant la fibre


(absorption intrinsèque), mais aussi aux impuretés qu'elle contient et qui sont la
conséquence du mode de fabrication (ion Fe3+, OH-, etc...) (absorption extrinsèque). A
titre d'exemple, un taux d'impuretés de quelques ppm d'ions Fe3+ entraîne, à 850 nm,
une atténuation de 130 dB/km ; on comprend donc la nécessité de fabriquer des
matériaux extrêmement purs.

2.2 Diffusion

a- Diffusion de RAYLEIGH.

Elle provient des variations de l'indice de réfraction du matériau sur des longueurs
inférieures à la longueur d'onde de la lumière ; elle se traduit par une perte de puissance
lumineuse inversement proportionnelle à 4 (loi de Rayleigh).

b- Diffusion due aux défauts de la fibre et de son support.

Les variations locales du diamètre du cœur, microcourbes, vont faire qu'un certain
nombre de rayons vont subir une réfraction dans la gaine, entraînant une perte d'énergie.

Cette perte d'énergie est d'autant plus grande que les rayons sont plus inclinés par rapport
à l'axe ; on définit l'atténuation différentielle comme la différence d'atténuation entre un
rayon axial et un rayon incliné de  par rapport à l'axe.

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c- Couplage de modes.

Il s'agit de l'ensemble des phénomènes qui entraînent des échanges d'énergie entre les
différentes directions de propagation des rayons. Prenons par exemple un rayon qui arrive
avec l'inclinaison  dans une zone où existent des microcourbures ; il peut alors se réfléchir
suivant un angle ' différent de .

En pratique, tous les rayons échangent de l'énergie entre eux, en particulier les rayons
guidés et non guidés, d'où un facteur d'atténuation supplémentaire.

2.3 Effets combinés de l'atténuation différentielle et du couplage des modes ; notion de


longueur d'équilibre des modes.

 Si l'on considère une fibre éclairée par une source à faisceau étroit (rayons non
inclinés par rapport à l'axe, exemple le laser), au début, tous les rayons sont propagés;
on a alors une répartition "étroite" de l'énergie en fonction de l'angle d'inclinaison par
rapport à l'axe.
 A mesure que ces rayons progressent, le couplage de modes va faire que l'on va
trouver de l'énergie sur des directions de plus en plus inclinées. La répartition
angulaire de l'énergie s'élargit.
 A partir d'une certaine longueur de fibre, les rayons inclinés vont subir
une atténuation différentielle de plus en plus grande limitant ainsi la tendance à
l'élargissement.
 Le phénomène est d'ailleurs symétrique ; si l'on part d'une source divergente, la
répartition se fera à mesure de la progression.
 On voit qu'atténuation différentielle et couplage de modes ont des effets contraires qui
se compensent exactement au bout d'une longueur que l'on appelle longueur
d'équilibre, à partir de laquelle la répartition d'énergie reste identique à elle-même, à
l'atténuation linéique près. On n'obtiendra une loi de variation linéaire de l'atténuation
de la fibre en fonction de la longueur, que si l'on ajoute un diagramme de rayonnement
correspondant à l'équilibre des modes. On définira alors l'atténuation linéique pour une
longueur d'onde donnée :

a () (dB/km) = 10 log ( P0 / PL) / L

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2. ATTENUATION PAR CONNECTION

Une liaison à fibre optique nécessite toujours un couplage source-fibre ou fibre-


détecteur ; celui ci est réalisé par des connecteurs d'extrémité. Une liaison peut également
nécessiter le raccordement de fibres entre elles. Cette connexion peut être démontable
(connecteurs fibre à fibre) ou permanente (épissurage, jointage). Toute interconnexion doit
causer le minimum de pertes.

2.1 1- ATTENUATION INTRINSEQUE.

Elle est due à l'assemblage de deux optiques de caractéristiques opto-géométriques


différentes.

2.1.1 Diamètres de cœur différents

Pour cette manipulation, on utilisera la fibre monomode, de diamètre 8 µm et une fibre


multimode de diamètre 50 µm. Si l'on suppose, en première approche, l'énergie répartie de
manière homogène dans les fibres, l'affaiblissement, dans le sens de transmission gros cœur
vers petit cœur, est :
A = 20 log D2/ D1

2.1.2 Ouvertures numériques différentes

On peut relativement bien approximer l'expérimentation par :


A(dB) = 0,1 log(ON1/ON2)

2.1.3 Profils d'indice différents

Si l'on connecte une fibre à saut d'indice avec une fibre à gradient d'indice, la perte est
voisine de 3 dB.

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2.1.4 Combinaison des phénomènes

Les tolérances de fabrication des fibres donnent lieu à des pertes de couplage.

2.2- ATTENUATION EXTRINSEQUE.

2.2.1 Excentrement des fibres

La correspondance entre courbes théorique et expérimentale, montre que la répartition de


puissance dans la fibre est uniforme. Les valeurs d'atténuation sont liées aux conditions
d'injection dépendant ici de l'excentrement y.

2.2.2 Ecartement de faces

En supposant une répartition uniforme de l'énergie, pour une fibre à saut d'indice :
A = 20 log (( R + X tg αa ) / R )

Les courbes expérimentales montrent que le défaut d'écartement des faces est moins
critique que l'excentrement.

2.2.3 Ecart angulaire

A = 20 log ((1 - cos(αa -  ) / ( 1 - cos αa )) ; avec sin αa = O.N

L'ordre de grandeur à retenir est qu'un écart angulaire de 1 degré peut produire une
atténuation de 0,5 dB.

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2.2.4 Autres défauts de la connexion

La non-perpendicularité des faces (écart de 2 à 3 degrés) provoque une atténuation de 0,3


dB ; la rugosité des faces (r = 5 µm) donne également 0,3 dB de perte. Conclusion, il faut que
les deux faces optiques en contact de la connexion soient parfaitement sciées et polies.

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