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Module: Composants Photoniques pour Télécoms 0ptiques

« CPTO»

Chapitre II: Supports (canal) de transmission

Partie II.5: Non-linéarité dans les fibres optiques

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a- Introduction

•Dans les systèmes de télécommunications (par exemples par satellite), les

phénomènes de non linéarité sont localisés dans les amplificateurs de

puissance.

Le milieu de propagation, c'est-à-dire l’atmosphère, peut être considérée

comme parfaitement linéaire.

• En optique, au contraire, des phénomènes non linéaires se produisent dans la

fibre elle-même dès lors que la puissance injectée ou plus exactement la densité

surfacique de puissance est suffisamment élevée.


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 Exemple: Une puissance de 100mW (20dBm) répartie sur la section efficace
de 80µm2 d’une fibre de type G652 conduit à une densité de 2,5kW/mm 2
Augmentation de la puissance pourquoi ?
• L’augmentation du débit et de la distance nécessite d’augmenter la puissance de la
porteuse pour garantir le taux d’erreurs.
• Cette puissance élevée se trouve tout le long de la fibre avec l’introduction des
amplificateurs optiques.
• Le multiplexage du nombre de porteuse dans les systèmes WDM multiplie la
puissance totale.
• Ces effets liés à l’augmentation de la puissance ont généralement un impact
négatif sur les performances des systèmes.
• Par contre, il existe des cas ou ces effets sont exploités pour améliorer les
performances :
Compression d’impulsions
Amplification Raman 3
Propagation Soliton…..
b ) Non linéarité de Kerr:
 La réponse d’un matériau diélectrique est non-linéaire pour un
champ électromagnétique très intense
 Du fait du caractère amorphe, non cristallin, des matériaux
constituant les fibres optiques telles que le verre, produisent
la non linéarité principale qui est l’effet non linéarité du
troisième ordre ou de type de Kerr.
 Cet effet traduit la dépendance de l’indice de réfraction par
rapport à l’intensité du champ électromagnétique :

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Annexe :
• L’indice de réfraction devient : ñ=n1+n2 I= n1+∆n
 n1 représente l’indice classique : indice linéaire
 ∆n= n2 I est désigné par l’effet de Kerr et n2 représente l’indice non-linéaire ( à
ne pas confondre avec l’indice de la gaine): 3 ( 3)
n2 
4 02 c
χ(3) : susceptibilité non linéaire du troisième ordre
εo : constante diélectrique du vide
c : vitesse de la lumière
n2=2,2 - 3,4x10-20 m2/W pour le verre ou silice : n2= 3,2x10-20 m2/W

• I représente l’intensité de la puissance optique P dans la fibre:

P
I
Aefff exprimée en W/m2

Aeff ; surface effective du cœur, varie de 50 à 80 µm 2 à 1,55 µm (fibre monomode)

On montre que : Aeff  w20 5

(avec w0 rayon du mode)


•Importance des effets non-linéaires dans les fibres optiques monomodes :

 La valeur de n2 est relativement faible dans la silice


 MAIS, l’intensité est très élevée, car la puissance est confinée dans le cœur
de faible dimension

•Phénomènes induits :
L’ effet de Kerr entraine plusieurs phénomènes :
L’auto modulation de phase (SPM : Self Phase Modulation) : La variation de la
puissance optique du signal fait varier l’indice, ce qui induit une variation de la phase de la
lumière : L
  2n2 I

 Ce phénomène peut être sensible pour pur une grande longueur de fibre monomode
mais pour une surface Aeff petite .

En présence de dispersion positive, il apparait une compression temporelle de


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l’impulsion pouvant aboutir à la propagation de Soliton.
La modulation de phase croisée (XPM, Cross Phase Modulation) :

L’indice de réfraction vu par le signal se propageant dans un canal est


modifié par les impulsions se propageant dans les autres canaux.
Quand une impulsion transportée dans un canal dépasse une impulsion
transportée par un autre canal, elle subit une modulation de phase et se
retrouve, après croisement, affectée d’un déphasage proportionnel à la
puissance du signal interférant.
L’analyse de cet effet reste encore complexe.

Le mélange à quatre ondes (FWM, Four Wave Mixing) :

 Ce phénomène qui se manifeste lorsque plusieurs porteuses optiques se


propagent simultanément dans une fibre est générateur de produits
d’intermodulation, de manière très semblable à ce qui se produit dans les
systèmes radioélectriques.
 Par exemple, la non-linéarité de trois ordre crée des battements entre
trois porteuses aux impulsions ω1, ω2- ω1+∆ ω et ω3- ω1+2∆ω et engendre
des produits d’intermodulations aux impulsions p ω 1+ qω2+r ω3 où p, q, r
sont des entiers tels que |p|+ |q|+|r| soit égal à 3.
 Ainsi, le produit d’intermodulation à la pulsation 2ω 2- ω1- ω3 va
perturber le signal transmis sur le canal à la pulsation ω 3. 7
 Le mélange à quatre ondes comme la modulation de phase croisée sont
des facteurs de dégradation fondamentaux dans les systèmes amplifiés
utilisant le multiplexage en longueur d’onde
c) Effets Raman et Brillouin stimulés :
• Ces effets sont dûs au couplage (interaction) photon-phonon : c'est-à-dire entre le champ
électromagnétique (onde propagée) et les vibrations mécaniques du milieu (silice ou verre).
Ces vibrations sont de deux types :

• Les phonons acoustiques, qui correspondent aux ondes sonores dans le milieu : effet Brillouin,

• Les phonons optiques, qui correspondent à des vibrations internes aux édifices moléculaires dont
le milieu est constitué : effet Raman

Seuil caractéristique :
Lorsque la puissance excède un certain seuil caractéristique du
phénomène, le signal utile, agissant comme une pompe, transfert de la
puissance à un perturbateur, qui s’amplifie à ses dépens.
La puissance de ce perturbateur croît au cours de la propagation.

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 Dans le cas de l’effet Brillouin ,
•Ce seuil est typiquement est de 1 à 3 mW dans les fibres usuelles.
•Une onde contrapropagative dont la fréquence est inférieure à 11GHz (dans la fibre en silice) à
celle de la pompe, appelée onde de Stokes, est engendrée aux dépens de la pompe. Il en résulte
une atténuation additionnelle du signal transmis et une perturbation par le signal parasite
renvoyé par l’émetteur.

Dans le cas de l’effet de Raman,


•Ce seuil est beaucoup plus élevé, il varie de 300 à 600mW pour une fibre en silice à 1,55µm.
•L’écart cette fréquence de la pompe et de la sonde (qui se propagent dans le même sens) est
beaucoup plus grand de l’ordre de 13 THz.
L’effet Raman commence à se manifester dés lors que largeur spectrale des signaux dépasse un
certain seuil typiquement de quelques nm en multiplexage temporel et de 30 nm en
multiplexage en longueur d’onde.

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