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Toute reproduction sans autorisation du Centre français d'exploitation du droit de copie est strictement interdite.
10 - 1998 © Techniques de l'Ingénieur, traité Plastiques et Composites AM 5 605 – 1
DEMAIN DANS L'INDUSTRIE
Aux États-Unis
Passages
de roue
Le projet Mosaïc :
cinq objectifs
Nœud de fonderie
en aluminium
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d’autre part en effectuant les essais fonction- en blanc sans les ouvrants. En effet, Renault biles au niveau mondial, à détenir enfin une
nels standards sur véhicules prototypes ; maîtrise parfaitement la fabrication assise financière suffisante pour supporter
— prendre en compte dès la conception la d’ouvrants ou d’éléments de carrosserie en une étude d’une telle ampleur.
protection de l’environnement par des pro- thermoplastiques ou thermodurcissables
positions de recyclage des matériaux et des comme par exemple la carrosserie de Dans ces conditions, il a été proposé à
analyses du cycle de vie. l’Espace ou les caissons de portes arrières de DSM (Pays-Bas) d’étudier le bloc avant, aux
l’Express, les ailes de la Mégane Scénic ou groupes Montedison et Enichem (Italie) de
les cabines de véhicules industriels. prendre en compte le plancher et à Hydro-
aluminium (Norvège) de réaliser la super-
La Clio est prise comme référence pour
structure. La vue éclatée (figure 2) montre la
toute l’étude tant sur les aspects techniques
constitution de chaque bloc et la décomposi-
La conception qu’économiques car ce véhicule est repré-
sentatif d’une production en grande série
tion en pièces élémentaires. Elle met particu-
lièrement en évidence le faible nombre de
d’une structure (2 000 véhicules par jour) sur un marché for-
tement concurrentiel.
pièces nécessaires pour réaliser l’ensemble.
automobile Le projet a abouti à la réalisation de 6 pro-
totypes roulants testés selon les mêmes cri-
tères que ceux des véhicules de série.
L’étude préliminaire d’architecture est réa-
La structure traditionnelle lisée à partir d’un maillage par éléments finis Les partenaires réalisent
de la Clio. Le volume compris entre la surface
en acier extérieure représentée par la carrosserie et la et Renault assemble
surface intérieure, définie par l’habitacle et le
compartiment moteur, est un volume dispo-
Le développement d’un véhicule est nible pour introduire des matériaux diffé-
aujourd’hui parfaitement maîtrisé par les rents de l’acier.
ingénieurs des Bureaux d’études. Les princi- À partir de ce volume disponible, plusieurs Chaque partenaire a proposé des schémas
pales difficultés portent sur la conception solutions de découpage ont été étudiées afin d’architecture du sous-ensemble dont il était
d’un produit innovant dans sa fonctionnalité de respecter au mieux les contraintes du responsable. Il a également étudié la formu-
d’usage et sur un style à fort impact émotion- cahier des charges fonctionnel du véhicule. lation des matériaux et déterminé leur mode
nel pour le client. de transformation. Il a ensuite mis en œuvre
La structure traditionnelle est constituée la réalisation des pièces prototypes et leur
par une caisse autoporteuse réalisée en tôles Un découpage fonctionnel assemblage.
d’acier généralement de 0,7 mm d’épaisseur
assemblées par soudage par point. La mise
en trois parties Renault a assumé la responsabilité de la
au point d’une caisse conventionnelle est cohérence de l’architecture générale, du
réalisée à l’aide d’un logiciel de dynamique choix d’une ou plusieurs solutions concer-
La version retenue (figure 1) est caracté- nant les parties de l’implantation des organes
rapide, Radioss, permettant de calculer les risée par un découpage de la structure en
contraintes et les déformations d’une struc- mécaniques et de la carrosserie puis des vali-
trois parties : dations au travers des essais fonctionnels.
ture soumise à de grands déplacements et
— le bloc avant dont le périmètre s’étend
dont le matériau constitutif atteint un état
du bouclier jusqu’au tablier ; il comprend le
plastique.
compartiment moteur, le berceau support du
La réglementation automobile, le niveau train avant, la séparation avec l’habitacle, la
Le bloc avant : la tenue
de gamme et les concepts des designers défi- fonction face avant intégrant le support du au choc
nissent les dimensions et le style d’une voi- groupe motoventilateur ;
ture. Les règles de l’art tirées de l’expérience — le plancher monolithique débutant
des véhicules précédents permettent d’affi- au bloc-pédales et finissant à la jupe arrière ; La solution proposée par DSM pour le bloc
ner l’architecture et le dimensionnement de il comprend les passages de roues arrière, les avant tient compte principalement des exi-
la caisse et des différentes fonctions structu- fixations du train arrière et celles des sièges gences réglementaires fondées sur la tenue
relles (berceau, train, supports moteurs, etc.). des passagers ; aux chocs selon trois niveaux d’exigence.
Les aciers utilisés sont bien connus et les — la superstructure représentée par une
propositions d’évolution ne concernent « cage d’oiseau » intégrant les bavolets, les ● Choc à 5 km/h : essai réalisé conformé-
aujourd’hui que leur optimisation pour obte- montants latéraux, le pavillon et les custodes ment à la directive européenne ECE 42. Le
nir des gains en propriétés mécaniques, en latérales. choc doit être entièrement repris par le bou-
poids ou en coût. Les ouvrants (portes, capot et hayon) et la clier avant avec absence complète de défauts
mécanique ont été repris de la Clio afin de visibles ou cachés.
Il était donc intéressant de vouloir rompre
avec ce schéma traditionnel et de se tourner permettre la réalisation d’un véhicule ● Choc à 15 km/h : essai propre aux com-
vers une rupture tant sur les matériaux que complet avec une carrosserie en acier. pagnies d’assurance destiné à apprécier les
sur le concept même de structure. Chaque bloc de la structure a été étudié coûts de réparation et donc le niveau des pri-
avec un partenaire choisi selon sa capacité à mes d’assurance. L’essai consiste à provo-
maîtriser la conception automobile et détenir quer l’impact du véhicule contre un mur
La conception innovante en interne des compétences en matière de rigide. Le choc est repris par un système
de Mosaïc calculs de structure, à posséder des technolo- d’absorbeurs sous forme de cônes en
gies avancées dans le domaine des composites BMC qui, grâce à la ruine pro-
matériaux et de leurs procédés de transfor- gressive du matériau, permettent une
Le périmètre du projet ne concerne que la mation, à apporter la preuve de partenariats absorption d’énergie suffisante sur les pre-
structure autoporteuse, c’est-à-dire la caisse réussis avec d’autres constructeurs automo- miers 100 mm d’écrasement.
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Plancher Coffre
arrière à bagages
Longeron droit Cônes absorbeurs Face avant Support batterie Longeron gauche
(y compris poutre-support Figure 4 – Plancher composite
de bouclier)
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La logique de conception du plancher à Le collage, un moyen efforts transitent correctement dans le joint
double parois est, là aussi, fondée sur de colle ;
l’obtention de la plus grande inertie possible universel d’assemblage — Il est préférable de privilégier les efforts
pour un minimum de poids. Des inserts - en cisaillement afin d’augmenter la résis-
composites pultrudés ou profilés d’alumi- tance mécanique ;
nium - intégrés entre les parois assurent la La diversité des matériaux a conduit à utili-
reprise des efforts du train arrière, des sièges ser de nombreux moyens d’assemblage tels — Il faut créer des butées positives pour
et des ceintures de sécurité. que les fixations mécaniques par boulonnage maîtriser l’épaisseur du joint de colle et éviter
ou rivetage, le soudage de l’aluminium au son écrasement lors de l’accostage des
Des recherches spécifiques sur les techno- cordon, le collage des composites, etc. pièces ;
logies de transformation ont été rendues Le collage est un moyen universel — Les dispersions géométriques doivent
nécessaires pour permettre le moulage d’élé- d’assemblage de matériaux de nature très être intégrées dans le joint de colle, l’épais-
ments de grandes dimensions avec une différente. Il confère les propriétés d’une seur optimale étant de 1 mm ± 0,5 mm ;
reproductibilité satisfaisante des caractéristi- liaison continue aux pièces assemblées :
ques, selon une cadence de production d’au amélioration de la raideur et de l’endurance — Il est impératif de prévoir un traitement
moins douze parois de plancher par heure et par rapport à un assemblage par points grâce de surface des pièces à coller en facilitant
par moule et des coûts de production accep- à la répartition des contraintes le long de la l’accès aux zones à accoster ;
tables pour l’industrie automobile. liaison. Cependant, la tenue du joint collé — Il faut éviter que les pièces et le mon-
peut être dégradée par la température, les tage d’assemblage ne provoquent le raclage
Les expériences précédentes de l’industrie agressions extérieures, le vieillissement de de l’adhésif au moment de la mise en contact
automobile européenne dans ce domaine ont l’adhésif dans le temps ou par des efforts des surfaces à assembler.
été limitées à l’industrialisation d’éléments importants transitant entre les pièces (chocs
de petites dimensions telles des poutres de par exemple). L’ajout de rivets à des liaisons Les adhésifs utilisés doivent répondre à un
bouclier, des coques de siège, des tableaux collées permet de compenser ces insuffisan- cahier des charges dont les principales exi-
de bord ou logements de roue de secours. En ces. gences sont :
revanche, des applications en grande série Le collage ne concerne pas uniquement — une résistance au cisaillement élevé de
pour des éléments de grandes dimensions et la formulation de l’adhésif lui-même mais 15 à 20 MPa ;
de haute complexité, tels le plancher structu- comprend la conception de l’ensemble du
ral envisagé dans ce projet, étaient à peu près système, c’est-à-dire : — une flexibilité conservée à - 20 °C et une
inconnues. bonne ténacité à + 80 °C ;
— les traitements de surface des supports
à encoller afin de conférer aux surfaces en — une résistance à la fatigue supérieure à
présence des aptitudes à l’adhérence ; 2 millions de cycles ;
La cage d’oiseau, — le mode d’application tributaire du sys- — une bonne aptitude à absorber l’énergie
tème réactif de l’adhésif ;
superstructure — la technique d’assemblage et de main-
au cours d’un choc ;
en profilés d’aluminium tien des pièces pendant la durée de — une résistance au vieillissement et à la
réticulation ; corrosion des matériaux.
— le mode d’apport d’énergie pour provo-
quer le durcissement rapide de l’adhésif. Le traitement de surface de l’aluminium et
La « cage d’oiseau » servant de superstruc- des composites est nécessaire. C’est un fac-
ture est réalisée principalement à partir de Les lignes d’assemblage actuelles des teur déterminant pour assurer la fiabilité et la
profilés en aluminium (figure 2). Elle est véhicules de gamme sont programmées à durabilité des joints collés : les supports alu-
constituée de : 60 véhicules/h. L’assemblage de véhicules minium subissent un sablage actif spécifique
Mosaïc doit donc suivre la même cadence, ce avec application d’un primaire d’adhérence
— 15 profilés : destinés à la structure des qui nécessite de disposer d’un processus avant encollage, les supports en composites
côtés de caisse et traverses ; d’assemblage par collage adapté à cette con- subissent un sablage simple suivi d’un
trainte industrielle. dépoussiérage et un nettoyage au solvant.
— 2 pièces de fonderie : servant de nœuds
de liaison entre le pied avant et brancard ; La Direction de la Recherche de Renault a
étudié un mode de réticulation des adhésifs L’assemblage général des éléments de la
— 10 tôles : pour l’emboutissage des pieds permettant d’atteindre des temps de cycle de structure a été réalisé avec des adhésifs de
milieux, panneaux latéraux, jupe arrière et l’ordre de 100 s en utilisant un système de Ciba Geigy qui a proposé un adhésif struc-
pavillon. chauffage rapide soit par induction pour les tural biocomposants à base d’époxydes à
supports en aluminium, soit par chauffage faible allongement (environ 10 %).
L’assemblage des pièces en aluminium uti- haute fréquence pour les supports en
lise la technique du soudage au cordon. Le composites. Afin de compléter les connaissances sur
principe de ce procédé consiste à élever la les adhésifs, le collage composite/composite
Des solutions industrielles ont été étudiées
température des deux pièces à souder pour chacune de ces exigences et ont été a été réalisé avec des colles bicomposants
jusqu’à fusion à l’aide d’un arc électrique pro- employées pendant l’avancement du projet. polyuréthannes de Gurit Essex à fort allonge-
duit entre une électrode et ces pièces. Dans le ment (100 %). Cette solution a été appliquée
procédé MIG (Métal Inert Gas), l’électrode, Les préconisations de conception desti- pour l’assemblage des pièces en SMC du
consommable, est le métal d’apport sous nées à fiabiliser la qualité des assemblages bloc avant et celles en S-RIM du plancher.
forme de fil d’aluminium. collés sont encore très empiriques [1]. Quel-
ques règles ont été mises en évidence issues Les résultats comparés obtenus sur les
Dans le procédé TIG (Tungsten Inert Gas) de l’expérience et confirmées par les résul- deux types de colle (tableau 1) montrent des
l’électrode, non consommable, est en tung- tats d’essais : comportements très voisins malgré une
stène. Le métal d’apport est sous forme — Il n’est pas nécessaire que les largeurs composition chimique et un comportement
d’une baguette d’aluminium additionnelle. de collage dépassent 15 mm pour que les mécanique très différents.
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Des résultats
sur la structure
du véhicule
Sur la rigidité
L’intérêt de cette technique réside dans la gue de 65 MPa. La transition vitreuse de
faible pression d’injection de la résine qui 175 °C est nettement supérieure à celle des
autorise des forces de fermeture du moule résines polyuréthannes traditionnelles et per- La raideur d’une structure est une caracté-
faible de l’ordre de 50 bar. Ainsi, il est possi- met d’éviter des pertes de propriétés du plan- ristique essentielle dont dépend la tenue de
ble de mouler des pièces de très grandes cher à proximité de l’échappement (dont la route du véhicule et son comportement dans
dimensions sans nécessiter des presses de température peut atteindre 800 °C !). des conditions extrêmes : virage à grandes
forte capacité réduisant ainsi très fortement La technique S-RIM, dérivée du procédé vitesses, roulis, dos d’âne...
les investissements ainsi que les coûts RTM (Reaction Transfert Moulding), ne fait
d’outillages. Les mesures de raideur sont parfaitement
pas actuellement l’objet d’industrialisation codifiées et permettent d’établir des compa-
Les propriétés du S-RIM mesurées sur dans l’industrie automobile en Europe. raisons significatives entre différentes ver-
éprouvettes prélevées sur plaques de 3 mm Cependant, la faisabilité industrielle a été sions d’un même véhicule ou entre des
(tableau 3) sont intéressantes grâce à une étudiée sur une ligne industrielle développée véhicules de même gamme. Elles se déter-
contrainte en flexion extrêmement élevée par Canon grâce aux investissements réali- minent en appliquant des contraintes de
supérieure à 300 MPa et à une limite de fati- sés tant au Centre de Développement du torsion et de flexion.
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D1 S
Sf
D2 Sb
a b c
d Sb
L
Contrainte (MPa)
100
Pic d'effort à l'amorçage
80 de la ruine de cône
Débris
La contrainte de compression
60 est constante pendant toute
a b c la durée d'écrasement
44 MPa
Représentation de l'écrasement progressif 40
des matériaux composites
20 L'aire sous la courbe représente l'énergie
Figure 8 – Modes de rupture en fonction de la nature des matériaux absorbée pendant l'écrasement du cône
0
0 10 20 30 40
Déplacement (mm)
l’objectif des recherches menées dans le — puis la contrainte reste constante pen-
domaine de la sécurité passive depuis de dant toute la durée de la compression et Figure 10 – Courbe d’écrasement statique
nombreuses années. l’énergie absorbée est représentée par l’aire du cône en BMC sans chanfrein
sous la courbe.
Les études préliminaires sur éprouvettes,
puis sur éléments de longeron ont démontré
que l’absorption d’énergie par des compo- Ces résultats ont été confirmés lors de Les résultats obtenus lors des crash-tests à
sites est obtenue par la ruine progressive du l’essai de choc à 15 km/h. Le comportement 50 km/h sont concluants (figure 11) : on
matériau par délaminage par opposition à la des cônes sous une contrainte dynamique obtient une ruine complète et répétitive des
déformation plastique des métaux (figure 8). est identique à celui observé en statique, ils cônes en BMC, suivie de la ruine des longe-
absorbent pratiquement 70 % de l’énergie rons en SMC. Le bloc avant en composite
Les essais en statique (figure 9) ont montré cinétique délivrée lors de l’impact. Ainsi, les
le bon fonctionnement des cônes absorbeurs montre une raideur initiale et des décéléra-
dégâts sur véhicule sont faibles, ce qui induit tions plus performantes que celles de Clio
en BMC. On constate bien une destruction une réduction importante des coûts de répa-
progressive du matériau qui s’amorce au acier. L’enfoncement dynamique est supé-
ration. rieur de 7 %, cependant le véhicule passe
sommet du cône et se poursuit pendant toute
la durée de l’essai. La courbe contrainte en avec succès la norme européenne ECE 12 qui
Cependant à des vitesses plus élevées réglemente la tenue aux chocs.
fonction du déplacement (figure 10) présente (20 km/h), on constate une faiblesse des
deux particularités : joints collés avec des ruptures de type cohé- L’énergie absorbée sur 200 mm d’écrase-
— au début un pic d’effort provoqué par sive (par délaminage superficiel du compo- ment des longerons se situe entre 3,8 et
l’amorçage de la rupture ; ce pic peut être site). Afin de pallier cette défaillance, les 4,5 kJ. Ces valeurs peuvent être comparées à
réduit en usinant un chanfrein au sommet du assemblages ont été renforcés par collage- celle obtenue sur le longeron acier de la Clio
cône ; rivetage sur les véhicules testés. qui s’élève à 4,5 kJ.
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Et sur route
Chaque prototype a été testé et caractérisé
par les pilotes d’essais de Renault selon les
modalités standards : il en résulte que ces
véhicules ne présentent pas d’anomalies
majeures en comportement et possèdent une
tenue de route identique à la Clio acier. Ainsi,
lors des essais de vieillissement accéléré par
passage dans les « gués salés », les compo-
sites ont montré tout l’avantage qu’ils pré-
sentent vis-à-vis de la corrosion. Aucun
traitement de protection n’a été appliqué,
mieux, ils permettent d’éviter l’application
Figure 11 – Crash-test à 50 km/h contre un mur des peintures, des insonorisants antivibra-
toires, des isolants acoustiques, des mastics
d’étanchéité et des protections anti-gra-
villons sous caisses : ce qui se traduit par des
économies substantielles tant au niveau des
produits que du processus de fabrication.
Tablier
Plancher supérieur
Bloc-avant
Un bilan technico-
économique favorable
Plancher
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constate donc un coût de fabrication supé- des matériaux : métaux ferreux et non fer- — par voie physique ; des résultats très
rieur de 20 à 40 % selon les versions par rap- reux d’une part, polymères (thermoplasti- encourageants ont été obtenus par broyage
port à la référence. Le principal handicap est ques, composites, caoutchoucs, textiles, etc.) des matériaux à une taille inférieure au milli-
dû au prix des matières premières 3 à 5 fois d’autre part. Ces derniers peuvent alimenter mètre et recompactage ; ainsi, de nouveaux
plus élevé que celui de l’acier. Cet écart plusieurs filières de valorisation : comme composites ont pu être fabriqués, avec des
devrait diminuer si les volumes augmentent. combustible ou matière première pour les caractéristiques assez intéressantes, pour
L’utilisation de matière recyclée permet- cimenteries ou comme charges renforçantes application éventuelle dans la fabrication de
trait de gagner environ 50 % sur le prix pour les enrobés routiers par exemple. pièces semi-structurales pour l’industrie
matière de l’aluminium et 11 % en poids sur L’ultime moyen étant la valorisation énergéti- automobile ou pour d’autres industries ; ces
les pièces en composite SMC. que par incinération. travaux, réalisés dans le cadre du projet
Eurêka-recap, ont montré une voie intéres-
Dans l’hypothèse ou les matériaux compo-
sante pour les composites à base de
sites peuvent être extraits de la structure de
polyuréthanne ;
manière économique, les filières de recy-
clage du SMC existent dès à présent : après
— par voie chimique ; encore à l’état
Des matériaux broyage et tamisage par niveau de granulo-
métrie, les rebroyés sont introduits comme embryonnaire, cette voie a conduit à la récu-
recyclables charges dans les formulations de SMC en pération de nouveaux intermédiaires réactifs
à partir du traitement chimique de compo-
substitution des charges inertes comme le
carbonate de calcium. Cette technique est sites broyés ; le produit obtenu (polyol recy-
déjà largement utilisée pour les rebuts de clé) peut être réutilisé, en association avec
fabrication de SMC. des variantes d’isocyanates, pour toute une
La stratégie adoptée pour traiter les véhi- gamme d’applications, telles que des
cules en fin de vie et conçus sur la base de DSM a réalisé des lots de SMC recyclé et a mousses rigides, des colles réactives voire
Mosaïc est de procéder au broyage de la ensuite moulé les pièces du bloc avant. La même des composites de type RTM ;
caisse après extraction des fluides et démon- réduction de la densité est due au rempla-
tage des fonctions accessibles et valorisables cement des charges par du recyclat de plus
— par incinération pour la récupération
(par exemple les batteries au plomb). faible densité.
d’énergie, qui est actuellement envisagée
Les résidus de broyage subissent des opé- Les composites S-RIM à base de polyuré- comme la voie définitive et la plus complète
rations de séparation mécanique et physique thanne peuvent être recyclés : pour le recyclage des matières plastiques.
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Références
bibliographiques
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