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Les enrobés à module élevé : bilan de près de 30 ans d’expérience française


(Partie 1 de 2) Revue Via Bitume, Vol. 10 No 2, pp. 8-15

Article · June 2015

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Michèle St-Jacques
École de Technologie Supérieure
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Les enrobés à module élevé :
bilan de près de 30 ans d’expérience française (Partie 1 de 2)

Par Yves BROSSEAUD, Ingénieur ENSAIS – Directeur de Recherche au


Laboratoire Central des Ponts et Chaussées (maintenant IFSTTAR) - Centre de Nantes
et Michèle SAINT-JACQUES, ing. - Professeur - Département de génie de la construction
École de technologie supérieure, Université du Québec, Montréal

Résumé : 1 - Introduction
Les enrobés à module élevé (EME) sont devenus, après presque Dans les années 80, les travaux de renforcement en traverse
30 années d’expérience, une technique d’entretien, à part d’agglomération et de restructuration de voie lente d’autoroutes
entière, mais également un moyen de construction des routes à ont conduit à développer des matériaux bitumineux d’assise
fort trafic, pleinement opérationnelle en France. aux performances mécaniques plus élevées (module et fatigue),
permettant d’en réduire l’épaisseur. Les enrobés à module élevé
Après avoir indiqué les évolutions des matériaux bitumineux
(EME) étaient nés. Le premier guide SETRA-LCPC, sur cette
pour assises de chaussées, qui ont données naissance aux EME,
technique : renforcements en enrobés à module élevé en traversée
les principes de formulation et les compositions types des EME
d’agglomération, date de 1988. Il définit ces matériaux, désignés
sont présentées. L’article décrit les essais et les performances
sous le sigle EnME, par une notion exclusivement de module
mécaniques imposées pour classer ces EME, conformément aux
et par une valeur minimale de 11 000 MPa, pour un couple
dispositions de la norme française. Les avantages, mais aussi les
température et fréquence de 15°C et 10 Hz. L’objectif principal
inconvénients de cette technique sont abordés tant au travers
était le dimensionnement des chaussées en milieu urbain.
des économies de matériaux sur le plan du dimensionnement
(validées par les fiches du catalogue des structures de chaussées La première norme NF P 98-140, de novembre 1999, sur ces
neuves sur le réseau routier national, ou sur le secteur enrobés à module élevé a porté cette valeur de module à au
autoroutier), des propriétés mécaniques en fatigue, module et moins 14 000 MPa.
résistance à l’orniérage et au désenrobage, des disponibilités des
constituants, des moyens de production et de mise en œuvre. Cette norme introduisait 2 classes d’EME. La classe 1 correspondait
à des graves bitumes à module élevé, comportant un bitume dur
Le bilan de comportement des EME, souvent associé à des (souvent de classe 10/20 ou 15/25), mais aux dosages voisins
couches de roulement très minces, est dressé au travers des suivis de ceux des graves bitumes (GB) traditionnels, soit environ 4 à
réalisés et de l’expérience acquise par le réseau scientifique et 4,5% de bitume. Cette classe EME 1 n’a pratiquement jamais été
technique de l’administration. Des évolutions ont été nécessaires utilisée, car elle ne correspond pas à des cas usuels d’application.
pour s’adapter au contexte économique et environnemental, par
usage d’enrobés recyclés comportant un bitume durci et oxydé, de La classe 2 correspondait à un enrobé à module élevé comportant,
formulation EME 0/10 pour des épaisseurs toujours plus minces de plus, un très bon comportement en fatigue, du fait du dosage
en ville, et des durabilités toujours plus grandes. De nombreuses élevé en bitume dur. C’est toujours de cette classe 2 que l’on
applications d’EME, adaptées au contexte climatique et aux parle lorsque l’on désigne de manière globale un EME.
sollicitations mécaniques, se sont développées dans divers pays Pour parvenir à concilier deux propriétés, quelque peu
européens pour faire face à l’harmonisation des réglementations antinomiques, comme une rigidité importante : E > 14 000 MPa
en matière de transport où l’essieu légal européen a été porté à et une résistance élevée en fatigue : e6 > 130 µdef (NF EN
115 KN. Un exemple de coopération technique et de transfert 12687-24 annexe A, essai en flexion deux points sur éprouvette
de technologie a été réalisé, entre le LCPC et le ministère des trapézoïdale en mode continu), il est fait usage d’un liant dur
Transports de Pologne, en 2002, au travers d’une réalisation (pénétrabilité comprise entre 10 et 35 1/10e mm ; TBA > 65° C),
d’un chantier expérimental particulièrement bien étudié et suivi avec un dosage important (environ 5,5 à 6%, comparable à celui
(pendant plus de 10 ans), ayant connu un vif succès, à l’origine des enrobés pour couche de surface). La consistance élevée du
de l’ajustement des spécifications polonaises et à l’élargissement mastic (bitume + filler) associée à un faible pourcentage de vides
de la technique vers la construction des autoroutes. (3 à 5 %) conduit aussi à une très bonne résistance à l’orniérage.
Ces transferts de technologie ouvrent de nouvelles perspectives Attention, il convient de bien dissocier dans les appellations et
Juin 2015

pour les pays désireux de s’approprier cette technique et montrent domaine d’utilisation et par conséquent les compositions, des
l’aide technique qui peut être apportée par le savoir-faire de matériaux bitumineux à module élevé que sont :
l’administration et des entreprises françaises. En conclusion, un
tour d’horizon est abordé sur les potentialités et les domaines - les enrobés à module élevé EME, systématiquement de
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d’utilisation des EME dans les pays désireux de moderniser et classe 2, au sens des désignations françaises, pour des
d’adapter leurs infrastructures routières aux sollicitations de plus applications exclusives en assises de chaussée et donc ayant
en plus élevées dans un contexte économique contraint. un caractère structurant, utilisant des bitumes durs ou des
additifs permettant de durcir ce bitume.
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u Les enrobés à module élevé...
suite de la page 8

- les bétons bitumineux à module élevé BBME, réservés aux Les caractéristiques mécaniques et de fabrication, concernant
applications en couches de roulement ou de liaison des l’angularité, la propreté par exemple, des gravillons et des
chaussées, et qui font usage principalement de liant modifié sables, sont conformes à celles des GB. Comme pour la
par des polymères, pour éviter une fragilité de surface et formulation des GB, la norme permet d’utiliser des agrégats
des problèmes d’oxydation prématurés. Le module de ces d’enrobés (matériaux bitumineux à recycler) selon le contexte
matériaux est de 9 000 MPa pour la classe 1, et de 11 000 du chantier avec un maximum de 40 à 50% (à condition que
MPa pour les classes 2 et 3, les classes de performances se cet enrobé à recycler soit particulièrement bien régulier, avec
différencient principalement par la résistance à l’orniérage. un bitume suffisamment durci, pour parvenir aux propriétés
de module attendues). La teneur en fines est souvent comprise
Aujourd’hui, avec l’apparition des normes européennes dans le entre 7 à 9 %, et conduit généralement à l’ajout de fines
domaine des enrobés (2007), ces matériaux bitumineux sont définis d’apport calcaire, pour constituer une forte quantité de mastic
selon leurs performances, dans l’avant-propos français de la norme (association fines/bitume).
européenne sur les enrobés bitumineux, NF EN 13 108-1.
Le liant utilisé est le plus souvent un bitume dur prêt à l’emploi,
tel que défini dans la norme NF EN 12591, beaucoup plus
2 - Performances et formulations
rarement un bitume modifié ou un bitume spécial, élaboré par
Par rapport aux formulations des GB, celles des EME sont plus les sociétés pétrolières et les entreprises routières, et parfois aussi
voisines de celles des enrobés épais pour couche de surface (BBSG) un bitume pur tout à fait classique dans le cadre de formulation
ou des GB de classe 4: courbe granulométrique, généralement avec recyclés d’enrobés.
continue, comportant 30 à 35 % de sable et environ 8% de fines.
Bien qu’aucune caractéristique des liants ne soit imposée dans la
Les dimensions maximales sont : 10, 14 et 20 mm, mais ce sont norme sur les produits EME (NF EN 13 108-1), il convient d’utiliser
les 0/14 semi-grenus qui sont les plus fréquemment utilisés le plus souvent des bitumes 10/20, 15/25 ou 20/30 c’est-à-dire
(60% des cas), avec encore des applications en 0/20 pour des dont la pénétrabilité à 25° C se place dans l’intervalle 10 - 30
épaisseurs voisines de 9 à 12 cm (25 % des cas) et depuis ces (1/10 mm) et dont la température Bille-Anneau soit proche de
dernières années pour des usages en renforcement d’épaisseur 65° C, ou supérieure.
mince (7 à 8 cm), notamment sur les périphériques des grandes
métropoles, commencent à apparaître des compositions 0/10, Les normes bitumes et les classes compatibles avec un usage en
avec souvent une part de matériaux recyclés (10 à 15 % des cas). EME sont rappelées ci-après :
- bitumes purs classiques : NF EN 12 591 : classe utilisée 20/30

TRAÇAGE souvent en association avec un taux de recyclage de plus de


20% pour bénéficier de la dureté du bitume résiduel oxydé
DE LIGNES (celui-ci s’apparente souvent à un grade dur : Péné et TBA,
respectivement voisines de 15 1/10 mm et > 70°C.
- bitumes durs : NF EN 13 924 : classe traditionnelle 10/20 et
parfois 15/15 : rappel sur les caractéristiques françaises.
- bitumes modifiés par des polymères (BmP) : EN EN 14 023 :
éventuellement, mais ceci reste d’usage tout à fait marginal
(cas par exemple de revêtement sur ouvrage spécifique,
devant résister à de grandes déformations, ou des contextes
hivernaux très spéciaux).
Note : un bitume de grade traditionnel (35/50) peut être utilisé
avec des additifs de nature organique (gilsonite, sélénite, apshalte
dur,…) sous forme de fines ou de granulés, pour durcir le liant et
augmenter la rigidité de l’enrobé. Ce moyen est employé dans
les zones géographiques où les classes de bitume dur ne sont pas
disponibles.
Le module de richesse (ou teneur en liant associée), traduisant
l’épaisseur conventionnel de bitume, fonction de la dimension
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et de la masse volumique des granulats (formule dite DURIEZ)


définissait les deux classes d’EME, selon les indications du
tableau 1. Cette notion de module de richesse a été abandonnée
dans la rédaction des normes européennes, mais elle reste
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importante pour le formulateur dans la conception des matériaux


bitumineux français.
R.B.Q.:8106-0568-44

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EME de type 0/10, 0/14 ou 0/20 CLASSE 1 CLASSE 2 Pour des EME de classe 2, il est fréquent
d’obtenir en laboratoire des performances
K ≥ 2,5 ≥ 3,4 de niveau supérieur à celles préconisées
dans la norme et en particulier :
Dosage en bitume (MVRg=2,65) ≥ 4,2 (idem GB 3 ou 4) ≥ 5,6
- faible pourcentage de vides C 80 < 4 à
Tableau 1 - Valeurs minimales recommandées du module de richesse 5 % à la PCG
Une bonne tenue en fatigue (cas des EME Classe 2) est assurée par une teneur en vides - essai DURIEZ : r/R > 0.9
faible (de l’ordre < 6 %), et par un film épais de liant autour des granulats, caractérisé par
le module de richesse, et assurant une bonne déformabilité favorable à l’auto-réparation. - résistance à l’orniérage < 5% d’ornière
à 30 000 cycles et à 60°C
Le tableau 2 présente une comparaison des caractéristiques mécaniques normalisées des
matériaux bitumeux d’assises, entre les graves bitumes GB et les enrobés à module élevé - module complexe > 16 000 MPa
EME. On notera qu’il existe une bonne continuité dans les performances mécaniques, - tenue en fatigue : e de 130 à 140 µdef.
6
entre les classes de GB et d’EME, pour répondre à des choix variés d’utilisation.
C’est pour cette raison, que certains
EME Classe 1
produits d’entreprises de type EME, aux
ESSAIS GB de classe 2 GB de classe 3 EME Classe 2 performances mécaniques plus élevées
ou GB de classe 4
que celles stipulées dans la norme pour
Presse à Cisaillement Giratoire
la classe 2, avaient fait l’objet d’Avis
NF EN 12697-31 (annexe A)
Techniques délivrés par le Comité Français
Teneur en vides en % à > 11 > 10 > 9 (GB 4) >6 pour les Techniques Routières (CFTR), au
respectivement ; 80 ; 100 et 120 tours
pour D de 10 ; 14 et 20 mm
> 10 (EME 1) début du développement de la technique.
Sensibilité à l’eau (Duriez 18° C)
NF EN 12697-12 (méthode B)
Rapport r/R ≥ 0,70 ≥ 0,70 ≥ 0,70 ≥ 0,70

ORNIÉRAGE
NF EN 12697-22(grande dimension)
- Profondeur d’ornière en % de
l’épaisseur de la dalle (10 cm) à
60°C, au % de vides compris entre :
λ
8 et 11 % après 10 000 cycles ≤ 10
λ
7 et 10 % après 10 000 cycles ≤ 10
λ
5 et 8 % après 30 000 cycles ≤ 10 (GB 4)
λ
7 et 10 % après 30 000 cycles ≤ 7,5 (EME 1)
λ
3 et 6 % après 30 000 cycles ≤ 7,5 Photographie 1 : application sur la rocade
de Bordeaux, d’un EME en 8 cm d’épaisseur
MODULE COMPLEXE
NF EN 12697-26 (annexe A)
Module à 15° C, 10 Hz, en MPa, au %
de vides compris entre :
λ > 9000 > 9000
7 % et 10 %
λ
7 % et 10 % ≥ 14000 (EME1)
λ
5 % et 8 % ≥ 11000 (GB 4)
λ
3 % et 6 % ≥ 14000

FATIGUE
NF EN 12697-24 (annexe A)
Déformation relative ε6 en
microdéformations, à 106 cycles,
10°C et 25 Hz, au % de vides compris
entre :
λ
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7 % et 10 % ≥ 80 90 ≥ 100 (EME 1) Photographie 2 : importance de


λ
5 % et 8 % ≥ 100 (GB 4) l’application en pleine largeur, et en continu
λ
3 % et 6 % ≥ 130 avec une trémie mobile, pour éviter les joints
Tableau 2 - Performances mécaniques comparées des EME et GB longitudinaux et permettre une très bonne
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Tableau 2 - Performances mécaniques comparées des EME et GB homogénéité des performances

11
u Les enrobés à module élevé...
suite de la page 11

3 - Dimensionnement : Type d'EME Epaisseur moyenne Epaisseur minimale


réduction des épaisseurs d'utilisation (cm) en tout point (cm)
d’utilisation EME 0/10 6à8 5
Les épaisseurs moyennes (en cm) de EME 0/14 7 à 13 6
mise en œuvre ainsi que les épaisseurs EME 0/20 9 à 15 8
minimales en tout point sont rappelées
dans le tableau 3. Cette technique TABLEAU 3 - Epaisseurs d’utilisation par couche
performante nécessite un très bon
respect des épaisseurs, pour un bon Le Guide des structures types de chaussées neuves (SETRA/LCPC 1998), pour le
fonctionnement structurel. Cela suppose, réseau routier national, ainsi que le Manuel de conception de SCETAUROUTE, pour les
bien évidemment, une bonne portance chaussées autoroutières, permettent de faire la comparaison entre les 2 structures (GB,
du support pour une bonne restitution de EME) dans les mêmes conditions de trafic et de type de plate-forme (tableau 4).
l’énergie de compactage, autorisant une
forte densification des EME, notamment Guide des structures types de chaussées neuves Manuel de conception de SCETAUROUTE
en fond de couche, zone où l’on doit (SETRA/LCPC 1998)

rechercher la résistance maximale en RRN structurant TC6* / PF 3**- durée 30 ans R Autoroutier : T0+ / PF3
fatigue, d’où la teneur en vides la plus Fiche N° 1 - Fiche N° 3 Comparaison GB 3 EME 2
faible de la couche. GB 2 EME 2
BBTM: 2,5 cm 2,5 cm BBTM : 2,5 2,5
Ces épaisseurs sont plus faibles que celles BBSG: 6,0 cm 6,0 cm BBME : 5,0 _ (A)
des GB : le fait d’être plus riche en liant Base : 14,0 cm 9,0 cm Base : 11 10
rend l’enrobé plus maniable (température
Fondation: 14,0 cm 10,0 cm Fondation : 13 10
d’enrobage de 180°C , usage d’un bitume
Epaisseur totale : 36,5 cm 27,5 cm Epaisseur totale : 31,5 cm 22,5 cm
dur) et plus structurant à épaisseur égale.
Il est également plus imperméable, ce *Trafic 20 millions d’essieux équivalent 130 KN, **plate-forme PF 3 soit E=120 MPa
qui permet de le recouvrir directement TABLEAU 4 - Comparaison de structures sur réseau routier national et autoroutier (GB – EME)
par un enrobé très mince (BBTM), sans
nécessairement utiliser une couche de En cas de renforcement d’une ancienne chaussée par décaissement, on peut obtenir des
liaison (A – tableau 4). Par rapport à celui gains en épaisseur de l’ordre de 3 à 5 cm par rapport à un renforcement en GB + BBSG.
d’une GB, le niveau élevé du module de L’épaisseur de l’ancienne chaussée à fraiser est ainsi réduite. Par ailleurs, l’EME permet
rigidité réduit les déformations dans le de se dispenser d’une couche de liaison nécessaire dans le cas des GB. Le principe de
matériau au niveau de la couche inférieure, dissociation des fonctions est ainsi applicable.
ce qui est favorable à une réduction de
Un exemple d’équivalence pour le cas d’un trafic lourd élevé (To), un sol moyen (C2) et
l’épaisseur sous les mêmes sollicitations
une épaisseur d’enrobés de l’ancienne chaussée de 5 à 10 cm figure dans le tableau 5.
de trafic. Par ailleurs, les valeurs plus
élevées des e6 à 15°C pour l’EME de Solution de base GB + BBSG Solution de base EME + BBTM
classe 2, permettent le calcul de valeurs BBSG 8,0 cm BBTM 2,5 cm
de déformations admissibles supérieures à GB 10,0 cm EME classe 2 10,0 à 12,0 cm
celles des GB et ce, malgré un coefficient
Epaisseurs totales : 18,0 cm 12,5 à 14,5 cm
de calage Kc inférieur : 1 au lieu de 1,3
pour une GB, selon la méthode française
TABLEAU 5 - Exemple de renforcements équivalents
de dimensionnement des chaussées : Alizé.
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u Les enrobés à module élevé...
suite de la page 12

Il faut noter que : à circulation lourde et rapide, comme les boulevards urbains
et surtout les périphériques des grandes villes;
- la réduction des épaisseurs doit rester compatible avec un
dimensionnement au gel/dégel satisfaisant. - les pistes et zones de circulation des aéroports, lorsque le trafic
est important en nombre de mouvements et surtout en charge
- les EME de classe 2 sont plus rigides, mais ont de meilleures supportée par chaque roue des trains d’atterrissage. Ces EME
performances en fatigue que les GB de classe 4. Ils pourront 2 sont fréquemment utilisés sur les aéroports français. Le
être employés chaque fois que l’on recherchera de faibles service technique de l’aviation civile (STAC) a rédigé une note
épaisseurs de chaussée sur des supports déformables, par d’information ainsi qu’un guide pour préciser les coefficients
exemple pour la réfection ou le renforcement de chaussée d’équivalence pour le dimensionnement et le domaine d’emploi
en traversée d’agglomération, ou lorsque la résistance à spécifique des EME (disponible sur le site internet STAC).
l’orniérage est souhaitée.
Ce matériau EME2, associé à une couche de roulement en béton
bitumineux très mince (2 à 3 cm) constitue l’une des techniques
4 - Domaine d’emploi – précautions d’usage
d’entretien les plus fréquentes, pour les chaussées à très fort trafic,
Les EME offrent une bonne résistance à l’orniérage et constituent puisque dans ce cas, du fait d’un pouvoir structurel plus grand, la
donc une solution souvent utilisée en couche de base de 7 à réduction d’épaisseur peut atteindre 25 %. De plus, la résistance
9 cm d’épaisseur, en répondant à la fois au problème d’apport à l’orniérage est excellente et l’on observe un bon maintien des
structurel et à l’aspect anti-orniérant. caractéristiques de surface (adhérence, rugosité).
Domaines d’emploi des EME 2 : Le créneau privilégié est celui des Les principales précautions, concernant la mise en œuvre, doivent
travaux neufs et de renforcement fortement sollicités, avec parfois être respectées pour permettre un bon comportement de la
des contraintes de seuil, comme en contexte urbanisé. On peut citer : technique (Graphe 1):
- les voies à trafic lourd, canalisé et lent, telles que couloirs de bus; 1– disposer d’un support de capacité portance suffisante pour
- les voies spécifiques à trafic très lourd : voie spéciale poids assurer une restitution satisfaisante durant le compactage,
lourds, piste d’évolution des engins de manœuvre des portes pour densifier correctement l’EME.
containers (charge à l’essieu atteignant les 30 tonnes); 2 – les performances mécaniques de l’EME doivent, bien entendu,
- les zones supportant des charges lourdes statiques, sur les satisfaire les spécifications de la norme, sur notamment la
plateformes multimodales, les quais portuaires, les zones de rigidité du matériau.
stockage des containers (en France, Espagne, Algérie); 3– respecter impérativement
4
- les renforcements de chaussées en décaissement, voiries les épaisseurs moyennes du
dimensionnement et surtout
urbaines ou péri-urbaines; 2 3
limiter les variations d’épaisseur
- les couches de base de chaussée neuve à fondation en GRH, (bon uni du support).
ou les couches d’assise de chaussée bitumineuse épaisse;
4– assurer une protection
- la réfection et le renforcement de voies lentes d’autoroutes superficielle par une couche
après fraisage limité à 8 ou 12 cm d’épaisseur. Une couche de de surface adaptée au 1
roulement générale, en BBTM par exemple, est ensuite mise trafic (suivant le principe de
en œuvre sur toute la largeur des voies; dissociation des couches) et au Graphe 1 : illustration des
climat notamment hivernal. précautions d’usage des EME
- le rechargement en épaisseur modérée, des itinéraires urbains
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Par ailleurs, une attention particulière doit être également
accordée à la réalisation des joints transversaux et surtout
longitudinaux, pour éviter tout point faible. On choisira si
possible des applications en pleine largeur.
Pour satisfaire les recommandations évoquées ci avant, les
contrôles porteront sur les points suivants:
• réception de la plateforme par des mesures de rigidité au
déflectographe;
• vérification des performances mécaniques lors de l’étude
de laboratoire, la norme EME prévoit dans le niveau 1
(minimum pour tout marché) l’essai de module, en plus de
l’essai PCG et résistance à la tenue à l’eau;
• contrôles des épaisseurs et du collage des couches
par carottages ou mesures de la teneur en vides par
nucléodensimètre.

Bibliographie
Norme européenne NF EN 13108-1 Les enrobés bitumineux (novembre
2007), voir avant-propos national

Les Enrobés à Modules Elevés, Note d’information du SETRA n°96


(04/1997)

Guide technique de conception et de dimensionnement des structures


de chaussée, SETRA LCPC (09/1994)

Manuel LCPC d’aide à la formulation des enrobés – Etudes et recherche


des LPC n° CR 39 – 2006 - Groupe de travail du RST sous la direction de
J.L. Delorme (LCPC).

J.F. Corté (LCPC) - « Development and uses of hard grade asphalt and
high modulus asphalt mixes in France » - TRB 2001

Y. Brosseaud (LCPC), B. Bogdanski (laboratoire des routes GDDKiA,


Pologne), D. Carré (Nynas Bitumen) – « Transfert de technologie entre la
France et la Pologne: première réalisation d’un chantier de renforcement
de route nationale selon le principe de dissociation des couches
utilisant : un enrobé à haut module et un enrobé très mince » - Revue
Générale des Routes et Aérodromes - N° 816 - avril 2003 – pp 60-67 ;
communication Kielce – Pologne 5 au 7 mai 2003

Y. Brosseaud, B. Bogdanski, D. Carré – “Achieve better roads in Poland


while saving resources with french function dissociation concept”
– Europeanroads Review – special issue RGRA 2 – février 2004 -
pp 43 – 48

Y. Brosseaud, C. de la Roche (LCPC) – « Influence du mode d’élaboration


des enrobés bitumineux sur leurs propriétés mécaniques mesurées en
laboratoire » – MTBM – Rilem - Lyon 1997.
Juin 2015

Y. Brosseaud - «Evolutions et perspectives d’avenir des enrobés à chaud


pour l’entretien des chaussées » - Bulletin de liaison des LPC 1994.

Y. Brosseaud, M. Saint-Jacques – « La réhabilitation d’une chaussée


ViaBITUME

en cœur de ville, par l’association de traitement en place au liant


hydraulique et de matériau bitumineux à haute performance» - revue
Via Bitume octobre 2013 - pp 48 - 53
n

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