portait sur sa tête à l'autel, suivie de ses compagnes. Elles
faisaient dire la messe en l'honneur des sept joies de la Mère de Dieu et toutes y communiaient. De leur côté, les demoiselles de la noblesse , ou des meilleures familles de la bourgeoisie, jalouses d'honorer aussi les joies de la Mère de Dieu, faisaient célébrer, a cette intention, dans la même église, sept messes pendant sept samedis, et y communiaient également. En 93, l'église des Capucins, la statue vénérée, le cou vent et ses dépendances, tout tomba brisé sous le marteau révolutionnaire; mais, malgré ces ruines, le culte de Marie s'est toujours conservé a Castel-Sarrasin ; l'ancienne statue a été remplacée par d'autres représentations de la sainte Vierge échappées au pillage; et on vient prier de vant elles avec foi et amour; le Mois de Marie et divers exercices en l'honneur de la sainte Vierge se font avec édification à l'église Saint-Sauveur, dans la belle chapelle dela Mère de Dieu, que l'amour de la sainte Vierge a ornée de remarquables verrières. Notre-Dame d'Alem , second sanctuaire de la Mère de Dieu dans l'arrondissement de Castel- Sarrasin , eut pour fondateur le connétable Louis de Sancerre, l'ami et le compagnon de Bertrand du Guesclin et d'Olivier de Clisson, le commandant de l'armée du roi Charles VI en Langue doc et en Guiennc, vers les années 1389 a 140t. Au mo ment de livrer bataille aux bandes des routiers, entre Castel-Sarrasin et Moissac, il fit vœu d'élever une cha- .pelleà Marie, s'il était vainqueur; et, après la victoire, il tint religieusement sa promesse. Depuis ce temps jusqu'à la révolution française, les descendants de Sancerre, ou tleurs représentants, entretinrent un chapelain a Alem ; et une solennité religieuse y avait lieu chaque année, le 8 septembre, en commémoration du vœu fait par San- .cerre. En 93, la chapelle fut démolie; mais en 1808, elle DIOCÈSE DE MONTAUBAN. 333 fut relevée par la piété d'un habitant de Castel-Sarrasin ; les cérémonies et observances religieuses qui s'y prati quaient autrefois y furent rétablies; l'ancienne confrérie de Notre-Dame de Bon-Secours y fut réorganisée; le soin de raviver et d'entretenir l'antique dévotion à Notre-Dame d'Alem fut confié au clergé de la paroisse de Saint-Jean de Castel-Sarrasin , dans la circonscription de laquelle cet oratoire est situé; et l'on y plaça un tableau a l'huile commémoratif du vœu de Sancerre, a peu près le seul débris qu'on ait pu sauver du pillage de 93. Le connétable est représenté à genoux, dans le costume militaire de l'époque : on voit à ses pieds son casque, son épée et son bouclier; à sa gauche son cheval de bataille, tenu par son écuyer; à droite et dans la partie supérieure du tableau, la sainte Vierge avec son Fils dans ses bras , semblant accueillir la prière du guerrier; dans le lointain, on re connaît le paysage de Notre-Dame d'Alem avec son sanc tuaire. A côté du tableau, on en a placé la gravure en plus petit format; et on y a joint une seconde gravure gros sière sur bois, représentant également le général français à genoux devant Marie et l'Enfant Jésus, qui porte sur la tête une couronne, dans une main un sceptre, et dans l'autre un globe crucifère. Autour, sont des anges tenant des palmes, des branches de lis et des couronnes; au- dessous est un massacre d'hommes et de chevaux entas sés pêle-mêle; le tout encadré dans un cantique d'actions de grâces en vers, qui se distribuait autrefois aux pèle rins. Voici deux vers de ce cantique : Dans cette fameuse chapelle L'aveugle voit, le sourd entend.
D'où il paraît qu'on invoquait spécialement Notre-Dame
de Bonne-Espérance d'Alem contre la cécité et la surdité. Notre-Dame de l'Orme à Castelferrus n'est pas moins
Notice historique sur la statue miraculeuse de Notre-Dame-de-Paix: vénérée dans la chapelle des soeurs de la congrégation des sacrés coeurs de Jésus et de Marie
Les Pèlerinages des Pyrénées: Notre-Dame des Pyrénées, Sarrance, Piétat en Béarn, Bétharam, Poeylahun, Piétat en Bigorre, Héas, Bourisp, Nestés, Médous, Garaison