son triomphe sur l'impiété. Le maréchal Pélissier écrit de
Crimée au Puy : « Demandez des canons, nous les prendrons. » Ils sont pris à Sébastopol et donnés par le chef de l'Etat. La statue, moulée sur les dessins de M. Bonnassieux, est posée sur un piédestal de 7 mètres, elle a 16 mètres de haut, des pieds de 1 m. 92 c. de long, des mains de 1 m. 56 c, une chevelure de 7 mètres, une circonférence de 17 mètres. Notre- Dame, posée sur une demi-sphère, écrase du pied la tète d'un énorme serpent de 17 mètres, et tient dans son bras l'Enfaut Jésus qui bénit la France. Douze évêques présidèrent, en 1860, à la cérémonie de sa bénédiction.
NOTRE-DAME DE PRADELLES.
La ville de Pradelles, placée sur une éminence à cinq lieues
du Puy, doit sa célébrité à sa Vierge. En 1512, des ouvriers, creusant le sol à l'endroit où se trouve actuellement l'église de Notre-Dame, trouvèrent une caisse renfermant une statue de Vierge, vraisemblablement cachée durant l'invasion sarrasine du vin° siècle, ce qui lui donnerait mille ans d'existence, écrit, au xvn° siècle, le dominicain Geyman, dans son Histoire de Notre-Dame. Cette statue, admirablement conservée, fut placée dans un oratoire érigé sur le lieu même de la décou verte. Cet astre, longtemps éclipsé, n'en brilla que d'un éclat plus pur ; sa lumière écarta les ténèbres du Calvinisme qui bientôt couvrirent toute la contrée. Tandis qu'Annonay et Mende étaient dévastées, les villages, les châteaux, les églises livrés aux flammes, la petite ville de Pradelles demeurait paisible, comme un asile inviolable ; elle apercevait au loin les lueurs de l'incendié, mais une main invisible écartait l'ennemi de ses murs. Un jour pourtant, en 1562, il en approcha, mais arrivé NOTRE-DAME DE PRADELLES. 645 dans le faubourg, il s'arrêta, frappé d'un aveuglement subit, demanda où était la ville et recula en désordre. C'est que pen dant ce temps-là, les habitants priaient leur Madone. Les hu guenots revinrent plus nombreux former le siége de la ville, en 1588. S'étant approchés des fortifications à la faveur des ténèbres, ils allaient pénétrer dans la place, lorsque le tocsin réveilla les habitants ; les vieillards, les infirmes se traînèrent à la chapelle de Notre-Dame ; les hommes valides et les femmes volèrent aux remparts. Le nombre des assiégeants, l'ardeur de l'attaque donnaient aux huguenots un succès certain ; déjà leur chef, Chambaud, s'élançait triomphant dans la place par une porte brisée, quand une femme du peuple, Jeanne Verdette, à genoux devant Notre-Dame placée au-dessus de cette porte, saisissant une dalle du parapet, fracassa le crâne de l'hérétique, ennemi du nom do Marie. Les assaillants, saisis d'une soudaine terreur, prirent la fuite. Une fête commémora- tive, avec procession de la statue, rappela, chaque année, la délivrance de la ville par Marie. Cette intervention de Notre-Dame pour sauver à deux re prises Pradelles, inspira une grande confiance, on vint en foule la prier, non-seulement du diocèse du Puy, mais encore des diocèses de Mende et de Viviers. La direction du pèleri nage fut confiée, en 1608, aux Dominicains, qui remplacèrent la chapelle par une église spacieuse. Dix-huit processions, ve nues du Velay, du Gévaudan et du Vivarais assistèrent à la pose de la première pierre. Dans le cours de l'année 1774, une petite fille, qui avait reçu au couvent de Sainte-Marie, à Pradelles, les premiers éléments des connaissances humaines, revenait avec sa mère chercher au pied de l'autel de Notre- Dame l'affermissement d'une santé affaiblie, et la guérison d'une chute tellement grave que tout mouvement lui devenait impossible. Cette double faveur engageait plus tard Mi" Rivier à, fonder la congrégation de la Présentation de Marie. Aux jours néfastes de 93, la statue fut jetée dans un bûcher; mais un des révolutionnaires, mù par un reste de foi, la retira des flammes, avant qu'elle en subît les atteintes. Cet acte lui 646 NOTRE-DAME DE RUMENGOL.
mérita sa conversion. L'église Notre-Dame, changée en un ate
lier de salpêtre, dut à cette destination d'être préservée do la. destruction. Après la Révolution, elle devint la chapelle de l'hospice, la statuo y fut réinstallée en 1802. En 1837, un vio lent incendie détruisit l'hospice, mais les flammes s'arrêtèrent devant le sanctuaire de Marie. Quelques années plus tard, toute la population voulut concourir à la restauration de la chapelle. Le 18 juillet 1869, Mgr Le Breton, accompagné des évêques de Monde, de Viviers, et de Mgr Charbonnel, posait, en présence de vingt-cinq mille personnes, une couronne sur la tète de la Vierge de Pradelles, à qui Pie IX, avait accordé les honneurs d'un couronnement solonnel'.
NOTRE-DAME DE RUMENGOL.
Au fond de la rade de Brest, pouvant contenir à l'aise quatre
cents vaisseaux"de ligne, brille l'Étoile de la mer, Notre-Dame de Rumengol, qui veille sur notre marine militaire, préside au départ de nos flottes et les ramène heureusement au port. Bâti dans le cours du v° siècle par Grallon-le-Grand, premier roi chrétien de la Bretagne, l'oratoire devint le rendez-vous des populations, attirées par les prodiges que Marie y opérait, afin de montrer combien son Rumengol, sanctuaire de lu mière, était supérieur au Ru men Goulou, au monument rouge de lumière des Druides. Cette chapelle, en contribuant à déta cher les bretons du culte druidique, en les portant vers le catholicisme, devint un centre de conversion. Les populations continuèrent, dans les âges suivants, à y aller chercher un re mède à tous leurs maux, d'où lui vint, selon une autre étymo- mologie, le nom de Remed-oll, tout remède. i Notre-Dame de Pradelles et les fêtes du couronnement, par M. de la Fayette.
Notice historique sur la statue miraculeuse de Notre-Dame-de-Paix: vénérée dans la chapelle des soeurs de la congrégation des sacrés coeurs de Jésus et de Marie
Promenades et escalades dans les Pyrénées: Lourdes - Luz - Baréges - Pic du Midi - Cirque de Gavarnie - Cauterets - Lac de Gaube - Mont-Perdu - Mont Canigou
Les Pèlerinages des Pyrénées: Notre-Dame des Pyrénées, Sarrance, Piétat en Béarn, Bétharam, Poeylahun, Piétat en Bigorre, Héas, Bourisp, Nestés, Médous, Garaison