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Livre Afrique Diagnostic D'un Revenant
Livre Afrique Diagnostic D'un Revenant
DIAGNOSTIC
D’UN REVENANT
e T u sais, dans la vie, il ne faut jamais être
bon ni même mauvais par rapport aux
autres.
Si tu es bon, sans nul doute, tu seras la proie
l
des méchants.
Alors que si tu es mauvais, tu nuiras gravement
à ton entité spirituelle.
C’est pour cette raison qu’il a toujours été
u
Amicalement vôtre
AGAMAKA BAZA-MATA
QUELQUE PART DANS UN VILLAGE AFRICAIN
- C’est vrai, j’entends une voix qui m’appelle par mon prénom
de l’autre côté de la rivière ! Vas-y-toi, rentres, à tout à
l’heure… !
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- J’y suis déjà. Au fait, où es-tu ? Et qui es-tu ?
- Non !
- Son père ?
- Non !
- Son Grand-père ?
- Non !
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1 - Le point A
Le point A qui représente la partie souterraine, généralement
invisible, représente l’origine de notre existence. Au départ
c’était juste une mangue qui, en contact avec la terre, a subi
des transformations multiples sous l’effet du soleil, du temps et
de l’alternance jour/nuit.
- Oui, Grand-père.
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2 - Le point B
Comme tu pourras le constater, cette partie représente le
tronc inférieur du manguier qui est attaché directement aux
racines. Il bénéficie à 100 % de la sève acheminée par la partie
souterraine vers l’extérieur.
Pour une fête au village, tout le monde était là. Au clair de lune,
les tam-tams résonnaient au loin, les chants ininterrompus, les
danses traditionnelles se succédaient etc… et tout cela dans
une ambiance d’exaltation extrême.
Soudain, le chef du village, d’un signe de main, ordonnait un
silence. C’est à ce moment là que la personne, concernée par
le sacrement de baptême faisait son entrée et se mettait debout
devant le chef du village au milieu de la foule.
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La personne en question était toujours une femme enceinte
de six mois. Ceci pourrait bien paraître inouï aujourd’hui,
c’était l’enfant qui n’avait pas encore vu le jour et se trouvait
encore dans le ventre de la future maman qui était baptisé et à
qui le chef du village attribuait son futur nom.
Une racine, c’est comme une étoile. Regarde bien dans le ciel
la nuit, ton regard se dirigera au plus vite vers l’étoile la plus
brillante, parce qu’elle est attirante. Alors pour que ton étoile
brille au maximum, il faudra l’astiquer tous les jours. Un peu à
la manière dont on fait reluire une paire de chaussures
C’est comme cela que l’Afrique fera son premier pas vers sa
rédemption.
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3 - Le point C
L’étape suivante, c’est-à-dire le point « C » dans notre schéma,
représente l’endroit où notre manguier a été victime d’un
coup de foudre, brûlant son écorce au troisième degré. Cet
événement a mis un coup de frein au développement de notre
plante du fait qu’il a réduit considérablement la quantité de
sève envoyée vers la partie supérieure.
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- Mais, Grand-père, à l’école on nous a juste dit qu’il
s’agissait d’un commerce triangulaire qui consistait
à vendre les Africains récupérés pour aller travailler
dans les champs de canne à sucre de l’autre côté
de l’atlantique, en passant par l’Europe. Toi qui
as maintenant quitté le monde des humains, tu
connais la réalité de ce processus. De quoi s’agit-il
exactement ?
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En dépit de cette tentative d’expropriation, la résistance
locale ne faiblissait pas, au point que ces « personnes venues
d’ailleurs » commençaient à perdre la face sur le terrain. Elles
ont fini par rebrousser chemin en quête d’une autre stratégie
moins brutale pour atteindre leur objectif.
Cela laisse à imaginer l’ampleur des efforts qui ont été consentis
pour couvrir toute l’Afrique ainsi que les territoires où les
déportés avaient élu domicile. Pour bien marquer leur « Bonne
volonté » à propager la « Parole de Dieu », ils ont construit de
très nombreux édifices religieux et scolaires.
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Scolaires surtout pour éduquer l’Africain à l’aube de son
existence. Dans ces écoles, ils ont instauré leurs religions ainsi
que la récitation de leurs livres « Sacrés » rendus obligatoires
dans le programme scolaire.
1. Première recommandation
Le baptême obligatoire ! Contrairement à son origine, ce
dernier consistait à confirmer le nom ou prénom de naissance,
mais pour eux, les Africains devaient porter un prénom issu
de la lignée des missionnaires. Donc l’objectif était de nous
couper du lien avec nos origines spirituelles en expliquant
qu’un nouveau prénom issu du baptême permettait d’avoir
accès à la vie éternelle alors que le prénom africain, celui de
nos ancêtres, ne le permettait pas, puisqu’inconnu de Dieu. Il
en devenait satanique, il fallait donc s’en débarrasser.
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2. Deuxième recommandation
Il faut se désintéresser de tout ce qui est en rapport avec le
plaisir de la chair (affaires, argent, développement) : Dieu
est le maître absolu. C’est lui qui donne tout ce dont tu
auras besoin. Ne t’occupes pas de ce que font les païens (les
« personnes venues d’ailleurs qui exploitent et pillent nos
ressources humaines et naturelles), Ils n’auront pas la vie
éternelle. Par contre, toi Africain, désintéresses-toi des billets
de banque, puisque sataniques, car il est écrit « heureux les
pauvres et ceux qui endurent la souffrance aujourd’hui, ainsi
ils auront accès au royaume des cieux après leur vie sur terre ».
Il vaut mieux que tu restes un esprit simple, un ignorant pour
aller au Paradis.
3. Troisième recommandation
« Débarrasses-toi de tout ce qui est satanique, tout gris-gris,
amulettes et statuettes, tout culte aux Dieux païens, car selon
leur « livre sacré » il est interdit de se prosterner devant les
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objets de telle nature, même si cela vous procure des pouvoirs
magnifiques, c’est satanique ! ! ! Il faut nous les confier, nous
allons les exorciser ».
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En rejetant ces statuettes laissées par ses ancêtres, l’africain
ne se rend toujours pas compte qu’il s’éloigne davantage
de son énergie vitale. Et cette ignorance est cultivée du jour
au lendemain par son adhésion aveugle aux cultes venus
d’ailleurs.
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4. Quatrième recommandation
« Si quelqu’un te frappe violemment à la joue gauche, ne
riposte pas, il faudra lui tendre celle de droite ». Ceci veut dire,
si quelqu’un te fait du mal, tu n’as pas le droit de riposter,
laisse toi faire puisque Dieu le fera à ta place. Et cela t’ouvrira
les portes du paradis céleste.
Ils recommandent à toi l’Africain d’aimer ton ennemi, celui
qui te force et te contraint. C’est ainsi écrit dans leur livre
« sacré ».
Tu as devant toi,
un citronnier et
un Baobab. La
différence est fla-
grante. Dans le
fond ils ont tous
parcouru le même
circuit d’existence ;
une graine au
départ qui par la
suite a subi des
métamorphoses
donnant naissance
à des racines puis
une tige, des
branches, feuilles,
fleurs pour finir par
les fruits qui eux à
leur tour tomberont
et perpétueront le
même cycle, d’où
l’éternité !
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Tout diffère dans la forme : le citronnier est morphologiquement
petit par rapport au Baobab. Le tronc est élancé, les branches
sont fragiles et les fruits sont petits et aigres.
Contrairement au ci-
tronnier, le Baobab est
gigantesque et solide,
ses fruits peuvent me-
surer plus de trente
centimètres de long et
ont un goût légèrement
sucré. Chacun de nos
deux fruits puise son
énergie vitale et spiri-
tuelle de ses propres
racines à travers le tronc
et les branches.
Nul des deux ne peut
prétendre vivre en gar-
dant toutes ses pro-
priétés, accroché sur la
branche de l’autre.
Le Baobab comme le
citron ne peuvent se
perpétuer dans le temps
que s’ils évoluent chacun avec leurs branches respectives.
Le Baobab naît Baobab puisque issu d’une graine de Baobab
et le citron naît citron puisque issu d’une graine de citron. Ni
le Baobab, ni le citron ne peuvent prétendre se reconvertir.
Chose impossible, puisque chaque fruit, dans la nature, puise
son énergie et ses caractéristiques propres de sa lignée : fleur,
feuille, branche, tronc et pour conclure ses racines.
Pour répondre à ta question, tu dois savoir que la religion
est un élément actif de la culture d’un peuple. Aucun peuple
sur cette terre ne vit sans religion. Ceci est valable pour tous,
comme je l’ai souligné précédemment, chaque peuple a ses
caractéristiques, sa culture, us et coutumes, mœurs et ses
racines.
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Possédant sa propre culture, caractérisée par les divers
phénomènes naturels qu’il subit, aucun être humain ne peut
prétendre se reconvertir à telle ou telle religion, sans se couper
de ses racines et donc à terme péricliter et s’éteindre.
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Mais ce rosier, artificiellement tenu en vie, fanera puisque
ses racines ne pourront pas évoluer au delà de l’enveloppe
qui les contient. Comme tu pourras d’ailleurs le constater,
actuellement en Afrique, dans la majorité des cas, dès qu’un
homme ou une femme « riche » meurt, sa fortune est tout de
suite dilapidée par ses enfants et sa famille, puisque fragile et
sans valeurs originelles.
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Par contre notre rosier peut s’en sortir grâce à la pollinisation.
C’est l’unique chance qui lui est offerte pour perpétuer sa race
sur la terre ferme avec des racines enfouies profondément,
sans limitation d’espace ni de temps.
C’est ainsi que se résume le destin d’un cours d’eau, partir d’un
point donné, la source, et errer ça et là dans la nature jusqu’à
ce qu’il soit absorber par un autre, en général plus grand que
lui.
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Mais Grand-père, quel rapport avec la facilité ?
Moi je pense que c’est tout à fait naturel de faire travailler son
cerveau et ses bras pour atteindre certains objectifs de la vie. Je
ne cesserai de te répéter que les premiers objectifs à atteindre
dans l’existence d’un être humain sont le retour à ses origines,
ses racines, sa source.
Premier exemple :
Deuxième exemple :
Les deux achats étant égaux, sur le plan architectural ces deux
villas côte-à-côte font la fierté de leurs propriétaires.
Les deux, élevés au carré font quatre. Il y en a qu’ une qui est
issue des éléments positifs (+2) (+2), et l’autre des éléments
négatifs (-2) (-2).
R =] -∞, o [U] o, + ∞ [
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4 - Le point D
Grand-père, le point D dans ton schéma si je
l’interprète bien, ce sont les difficultés que connaît
l’Afrique actuellement ?
Bien sûr que oui ! La dernière étape de mon schéma est la suite
logique du point précédent.
Pour l’heure, par le rejet de ses valeurs ancestrales, les Africains
ont scellé eux-mêmes leur sort. Aujourd’hui le taux, parmi les
Africains, de reconnaissance des valeurs originelles est tellement
bas que notre arbre « Afrique » ne reçoit pas suffisamment de
sève pour garantir la floraison de sa progéniture.
La bonne santé d’un arbre fruitier, en particulier, dépend
de l’entretien des voies de communication internes entre les
branches et les racines. En rejetant ses propres valeurs au
dépend des prénoms et des philosophies venus d’ailleurs,
les Africains mettent de côté leur propre développement tant
spirituel que matériel.
Cette attitude, qui au delà de toute considération, ne fait que
ternir non seulement l’image de l’être Africain, mais aussi
celle du continent noir tout entier. Ce qui est grave dans cette
démarche est qu’en dépit de l’échec dans la voie qu’ils ont
adoptée, ils persévèrent toujours dans ce chemin de croix
puisque pour eux, la patience sans limite dans la durée est leur
seule et unique recommandation en vue d’atteindre l’objectif
visé, le Paradis.
C’est ainsi que les Africains pataugent dans le bourbier au sein
duquel ils entraînent leur progéniture en vue de perpétuer ce
sous développement comme s’ils n’avaient pas une identité
propre à eux. Les valeureux guerriers d’antan sont devenus
des soumis.
Aujourd’hui, le temps est venu pour que tous les fils et filles
africains comprennent cette situation. Certains parmi eux
pèchent par ignorance, c’est vrai. Mais il y en a d’autres qui se
disent que c’est déjà trop tard pour eux, ce qui est faux.
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Si l’arbre Afrique, malgré son état, tient encore débout, c’est
tout simplement parce que ses racines ne sont pas encore
mortes. Elles sont là, toujours fidèles à leurs places et attendent
que leurs descendants les réveillent.
Bien sûr que si, LIBANZA. Nous naissons tous avec les mêmes
chances de réussite, reste à savoir maintenant si tout le monde
l’exploite de la même façon.
De droit, Grand-père ?
Première recommandation
Et que cette date soit la même pour tous les pays du monde
concernés par ce problème. Cette journée, chômée et payée
ne devra pas se limiter seulement à l’intérieur du continent
Africain, mais qu’elle soit organisée dans tous les pays, où
vivent désormais les filles et fils Africains éparpillés ça et
là. Ce qui fait la force et l’admiration d’un peuple, c’est son
attachement dans ses valeurs ancestrales, son amour envers
son environnement quelle que soit sa nature.
Deuxième recommandation
Troisième recommandation
Grand-père ?…
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lettre ouverte à l’Union Africaine Excellences, Mesdames et Messieurs les Présidents,
Mesdames et Messieurs les Ministres,
Différents Représentants de l’U.A.