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REVISION SUR LE CHAP : CROISSANCE ET DEVELOPPEMENT :

L’objectif de tout pays est de connaître une croissance économique lui permettant de
maintenir le développement ou d’accéder à celui-ci.
Selon François Perroux, la croissance économique est l’augmentation soutenue pendant une
longue période d’un indicateur de dimension (PIB ou PNB). Il s’agit d’une notion purement
quantitative qui se distingue du développement qui désigne l’ensemble des changements dans
les structures démographiques, sociales et mentales favorisant et accompagnant la croissance
économique. Elle se distingue également de l’expansion qui est une augmentation de la
production dans le court terme ; de la récession qui est un ralentissement de l’activité
économique dans le court terme ue la dépression est une contraction de l’activité économique
dans une forte amplitude sur une longue durée.
Pour apprécier la croissance ou le niveau de développement d’un pays on utilise plusieurs
indicateurs.
1) Les indicateurs de développement
On distingue les indicateurs de la comptabilité nationale des indicateurs sociaux.
A) Les indicateurs économiques
Pour indiquer le niveau de développement d’un pays on peut utiliser le PIB ou le PNB. Le
PIB constitue l’ensemble des richesses créées par les agents économiques résidents alors que
le PNB désigne celles créées par les nationaux. Cependant ils présentent des limites :
a) les limites liées à son élaboration : le PIB ne mesure pas ou mesure mal plusieurs activités
telles que l’économie informelle et les activités domestiques (autoconsommation, bénévolat
etc). Il s’y ajoute que la création de richesses s’accompagne parfois d’effets négatifs
(pollution) qui devraient être déduits du PIB.
b) les limites liées à la comparaison : la comparaison des pays à travers leurs PIB pose
problème. Dans le temps, une seule augmentation des prix des biens et services peut entraîner
une différence au niveau des PIB. C’est ce qui a entraîné l’utilisation du PIB à prix constant.
Aussi pour la comparaison dans l’espace, l’existence de monnaies différentes induit des
augmentations ou des diminutions du PIB selon qu’il y’a dévaluation ou surévaluation. C’est
ainsi qu’on utilise la parité des pouvoirs d’achat qui correspond au taux de conversion qui
égalise le pouvoir d’achat entre deux monnaies en éliminant les différences de niveaux des
prix. Exemple : si 1 kg de café coûte 2 € en France et 2,5 $ aux USA ;
la PPA pour le café entre la France et les USA est de : 2 €/2,5 $ = 0,8.
Pour 1$ dépensé aux USA pour 1 kg de café, il faut 0,8 € en France.
Ainsi le PIB qui est un indicateur uniquement économique doit être combiné à d’autres
indicateurs sociaux afin de refléter beaucoup plus le développement.
B) Les indicateurs sociaux
Il s’agit de voir des indicateurs qui concernent l’accessibilité à certains biens et services
essentiels de la vie quotidienne des individus (nourriture, santé, éducation …). On a :
a) L’indicateur de développement humain (IDH)
C’est un indice composite publié par le PNUD en 1990. Il est calculé à partir de 3 variables :
l’espérance de vie, le niveau des connaissances (taux d’alphabétisation des adultes et taux brut
de scolarisation) et le PIB réel par habitant ajusté en parité du pouvoir d’achat. Il est compris
entre 0 et 1. Comment on calcule l’IDH ?

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1- Calcul de l’indicateur de longévité (A)
A= [EVAN du pays – EVAN min (25)] / [EVAN max (85) – EVAN min]
2- Calcul de l’indicateur du niveau d’éducation (B)
Il se calcule en trois temps :
- Indicateur d’alphabétisation (a)
a = [ Tx d’alpha du pays – Tx d’alpha min (0)] / [ Tx d’alpha max (100) – Tx d’alpha min (0)]
- Indicateur de scolarisation (b)
b= [ Tx de scolarisation du pays- Tx de scolarisation min (0)] / [ Tx de scolarisation max
(100) – Tx de scolarisation min (0)]
- Indicateur du niveau d’éducation (B)
B= [ 2a + b] / 3
3- Calcul de l’indicateur du niveau de vie (C)
C = PIB par habitant ajusté en PPA
C = [ log PIB/hbt en PPA du pays – log PIB/hbt en PPA min (100)] / [ log PIB/hbt en PPA
max (40000) – log PIB /hbt en PPA min]
4- Calcul de l’IDH
IDH = [ A + B + C ] / 3
Exemple : le cas du Sénégal en 2000
Pays Espérance de Taux Taux brut de PIB/hbt en
vie d’alphabétisation scolarisation PPA
Sénégal 53,3 37,3 36 1510

A = Indicateur de longévité
A= [ 53,3 – 25] / [ 85 – 25 ] , A = 0,4717
B = indicateur du niveau d’éducation
a= indicateur du niveau d’alphabétisation
a= 37,3/100, a= 0,373
b= indicateur de scolarisation
b= 36/100, b= 0,36
B= [2×0,373 + 0,36 ] / 3
B=0,3687
C= indicateur du niveau de vie
C= [ log 1510 – log 100 ] / [ log 40000 – log 100]
C= 0,4531
IDH= [ 0,4517 + 0,3687 + 0,4531] / 3
IDH = 0,431

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L’IDH n’est pas cependant exempt de critiques ; c’est un indicateur qui renferme en son sein
un indicateur imparfait (PIB), par conséquent certaines limites du PIB lui sont aussi
reprochées. Cependant il est beaucoup plus complet que le PIB.
b) L’indicateur sexospécifique de développement humain (ISDH)
Il fait apparaître la question de genre dans le développement. L’ISDH corrige l’IDH des
inégalités entre hommes et femmes. Plus les écarts entre ces derniers dans les composantes de
l’IDH sont élevés, plus l’ISDH est faible. En général l’ISDH est inférieur à l’IDH en raison
des inégalités. Exemple selon le PNUD pour le Canada IDH = 0,932 ISDH = 0,928 ; pour le
Niger IDH = 0,298 ISDH=0,286.
Le problème lié à cet indice réside dans l’estimation de la production et du revenu dans le
secteur informel et les tâches domestiques.
On a également l’indicateur de la participation des femmes (IPF) qui tient compte du revenu
réel des femmes par rapport aux hommes, du pourcentage des femmes dans les professions
libérales et les fonctions d’encadrement et enfin du pourcentage de celles-ci dans les
parlements.
On a aussi l’indicateur de pauvreté humaine. On distingue la pauvreté absolue qui traduit
l’absence de satisfaction des besoins primaire, de la pauvreté relative qui signifie que certains
besoins secondaires ne sont pas satisfaits.
Ces indicateurs sociaux, en général, se heurtent à la définition des variables à utiliser mais
aussi à la mobilisation des données statistiques surtout dans les PED.
SECTION 3 : LES FACTEURS EXPLICATIFS DE LA CROISSANCE
ECONOMIQUE
La croissance est de façon plus large l’augmentation de la production. Elle découle ainsi de
facteurs généraux mais aussi de facteurs spécifiques.
1) Les facteurs généraux de la croissance économique
Il s’agit principalement de l’environnement socioculturel et politique. C’est un facteur
essentiel de la croissance en ce sens que c’est le milieu qui détermine les facteurs de
production. La qualité du gouvernement joue un rôle important dans la mesure où les
politiques liées à l’inflation, au taux de change et à la gestion du budget ont une incidence sur
le niveau de la croissance.
A cela s’ajoute le fait que les économies de marché (libéralisées) ont connu beaucoup plus
d’avantages que les économies de type collectiviste. Ainsi la capacité d’adaptation des
peuples au plan international est un atout dans ce sens.
2) Les facteurs spécifiques
Ils tournent autour des facteurs de production : le facteur travail et la facteur capital.
A- Le facteur travail
Il est constitué de l’ensemble des capacités physiques et intellectuelles utilisées pour produire
des biens et services. La contribution du travail à la croissance s’explique à deux niveaux :
d’une part l’augmentation du travail peut entraîner une croissance de la production, d’autre
part, l’accroissement de l’efficacité du travail peut entraîner une hausse de la croissance.
Dans ce cas on utilise la productivité du travail pour mesurer l’évolution de la production par
rapport au travail.

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L’augmentation de la productivité du travail doit provenir de la plus grande qualification de la
main d’œuvre. Pour cela, il faut de la formation initiale et continue. C’est dans ce sens que
Gary Becker (1992) soutient que les dépenses de formation contribuent à constituer du capital
humain.
En conséquence, la formation est un facteur essentiel de la productivité du travail et donc de
la croissance économique. Toutefois, la productivité du travail est liée à l’existence d’un
capital.
B- Le facteur capital
Le capital est un facteur important de la croissance de la production. Une augmentation de
celui-ci entraîne une hausse de la production jusqu’à un certain niveau. Ainsi on doit compter
beaucoup plus sur la qualité du capital. L’investissement qui renouvelle ou transforme le
stock de capital augmente l’efficacité de celui-ci au fur et à mesure qu’il incorpore des
générations nouvelles de progrès technique.
Par progrès technique on entend le mouvement général d’amélioration des conditions de
production des biens et services grâce aux innovations. L’investissement qui est le principal
vecteur du progrès technique est ainsi un facteur de croissance économique.
Selon Keynes une augmentation de l’investissement se traduit par une croissance du revenu
dans une proportion égale à k appelé multiplicateur d’investissement.
ΔR = k ΔI avec k= 1/ (1- c) c = PmC
Ainsi pour Keynes une hausse de l’investissement se traduit par une augmentation de la
croissance économique. Pour évaluer l’impact du capital par rapport à la production on utilise
la productivité du capital : PMK = Production/ K. C’est la production imputable à chaque
unité du facteur capital.
Toutefois l’impact de l’investissement sur la croissance économique peut être réduit par les
fuites telles que l’épargne ou la consommation tournée vers l’extérieur.
En somme, la croissance de la production apparaît plus comme la conséquence d’une
meilleure utilisation des facteurs que d’une augmentation de ces derniers. On parle de
croissance intensive lorsque l’accroissement de la production découle de l’efficacité des
facteurs et de croissance extensive lorsqu’il est provoqué par l’augmentation des facteurs.
SECTION 4 LES EFFETS DE LA CROISSANCE ECONOMIQUE
La croissance économique présente des effets positifs mais aussi des effets négatifs.
A) Les effets positifs de la croissance économique
La croissance économique permet une augmentation des ressources de l’Etat, une
augmentation du niveau de vie et la création d’emplois.
1) L’augmentation des ressources de l’Etat
L’accroissement de la production entraîne une augmentation des impôts et taxes perçus par les
administrations. La hausse des ressources de l’Etat va permettre des investissements dans les
domaines de l’éducation, la santé, les infrastructures routières etc. Ce qui peut aboutir à
l’amélioration du bien être de la population.
2) Une augmentation du niveau de vie
Le niveau de vie représente l’ensemble des biens et services que les ménages peuvent se
procurer avec leurs revenus. L’augmentation de la production et donc de la richesse créée

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permet ainsi une élévation du niveau de vie. Les ménages disposent d’une gamme variée de
biens et services leur permettant de satisfaire leurs besoins.
3) Une augmentation des emplois
La croissance économique peut entraîner une augmentation de la création d’emplois. Une
hausse de la production dans le long terme nécessite un accroissement de la quantité du
facteur travail, surtout quand la croissance est entraînée par une forte demande. Cependant
toute croissance n’entraîne pas forcément une création d’emplois. C’est le cas lorsque les
capacités de production sont sous utilisées. Ce phénomène est constaté quand la croissance
porte sur l’efficacité du capital (progrès technique) entraînant parfois une diminution
d’emplois.
Si la croissance présente des avantages, elle présente aussi des inconvénients.
B) Les effets négatifs de la croissance économique
La croissance économique est remise en cause pour ses coûts sur la nature, sur les ressources
mais aussi avec le développement des inégalités.
1) Le développement de la pollution
La recherche de la croissance économique à travers le développement industriel a entraîné des
effets néfastes sur l’environnement. L’augmentation des produits toxiques (gaz à effets de
serre) provoque des maladies chez les personnes et les animaux avec surtout le réchauffement
climatique.
Le développement de l’agriculture a entraîné la destruction des forêts et la pollution des eaux
avec l’utilisation des pesticides.
2) La destruction des ressources
La croissance économique entraîne de fortes utilisations des ressources dont on dispose en
quantité limitée (pétrole). Ce qui conduit à l’épuisabilité de certains biens. Les générations
futures risquent ainsi de ne pas faire usage de tels produits. D’où, pour certains économistes,
l’adoption d’une croissance zéro afin de protéger ces ressources. C’est ainsi qu’est né le
développement durable qui désigne un développement présent tenant compte des
préoccupations des générations futures.
3) Le développement des inégalités
La croissance économique entraîne des inégalités dans la répartition des revenus issus de
celle-ci. En effet lorsque les secteurs d’activité (primaire, secondaire et tertiaire)
n’entretiennent pas ou presque pas de relations, le développement d’un secteur profitera à la
population de ce secteur et au reste du monde. Excluant ainsi certaines populations des
retombées de cette croissance. Ce qui augmente les inégalités de revenus des agents
économiques. Ce phénomène est beaucoup plus accentué dans les PED qui ont en générale
des économies extraverties.
Au total la croissance économique est recherchée pour ses effets vertueux et surtout en ce
qu’elle est un levier pour le développement. Toutefois elle n’est pas sans inconvénients en ce
qu’elle compromet le développement environnemental et celui des générations futures mais
aussi l’équité sociale. C’est pourquoi ses détracteurs utilisent, depuis 1992, la notion de
développement durable c'est-à-dire un développement qui prend en compte les aspirations du
présent sans compromettre celle des générations futures.

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