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Introduction 

L'audit interne occupe aujourd'hui une place primordiale au sein des entreprises. La
globalisation de l'économie ainsi que les crises récentes ont conduit à la reconnaissance de l'audit en
tant que fonction stratégique incontournable, dans un environnement de plus en plus volatile, les
entreprises sont amenées à instaurer et développer la fonction d'audit interne, laquelle devient
essentielle et occupe une position centrale dans le management.

La mission de l'audit interne est délicate, car elle vise à créer une valeur ajoutée dans un
environnement en constante évolution. Dans ce premier volet, nous étudierons la fonction de l'audit
interne e, nous commencerons par aborder des notions générales sur l'audit, notamment son
historique, sa définition et ses caractéristiques. Ensuite, nous nous pencherons sur la méthodologie
de l'audit, en explorant les différentes étapes de la mission d'audit ainsi que les techniques utilisées.
Enfin, nous discuterons des différents types d'audit interne et de leur relation avec les autres
fonctions de surveillance au sein de l'organisation.

Section 01 : l’audit interne :

1. L’origine de l’audit interne :

Le terme "audit" trouve son origine dans le latin "audio" qui signifie "écouter". Cependant, la
médiatisation du mot a entrainé de nombreux contresens et détournements de son sens initial.
Lorsque l'on parle d'"audit interne", il est fait référence à une fonction bien spécifique qui puise ses
racines dans des pratiques anciennes, cette fonction est relativement récente, remontant à la crise
économique de 1929 aux Etats-Unis.1

Pendant les années 1930 aux États-Unis, la crise économique a engendré une initiative chez les
grandes entreprises consistant à détacher certains de leurs cadres financiers vers les auditeurs
externes, cette décision visait à atteindre deux objectifs : d'une part, réduire les coûts des cabinets
d'audit en affectant le personnel détaché à des tâches de moindre importance, et d'autre part,
préserver les employés en attendant une amélioration de la conjoncture économique.

Ces employés furent chargés d'accomplir des travaux d'audit et furent désignés sous le nom
d'"auditeurs internes" afin de les différencier des membres des cabinets externes. La naissance de
cette nouvelle fonction remonte à 1941 avec l'établissement de l'IIA (Institute of Internal Auditors)
aux États-Unis, qui favorisa l'organisation de la profession ainsi que l'élaboration de normes
professionnelles.2

Dans les années 1960 en France, l'implémentation de l'audit interne a vu le jour, marquant
l'émergence d'une discipline dédiée afin de favoriser l'excellence professionnelle de ses membres
et de dynamiser le progrès de cette pratique, l'IFACI (Institut français des auditeurs et contrôleurs
internes) fut créé en 1965.31

1
WEILL Michel, audit stratégique, Edition afnor, paris2011, P37
2RENARD JACQUES ; théorie et pratique de l’audit interne, 9eme, Edition Eyrolles, paris, P23
3l'Institut Français des Auditeurs et Contrôleurs Internes est le chapitre français de l'IIA
Au cours des années 1980, l'audit interne a connu une expansion importante vers de nouveaux
domaines fonctionnels tels que le marketing, l'information, la qualité, l'organisation et les
ressources humaines. Parallèlement, il s'est étendu à des secteurs émergents tels que
l'administration publique, les collectivités territoriales et les associations, cette évolution a entraîné
une transformation du paysage de l'audit interne, avec l'introduction de préoccupations liées à
l'efficacité en plus des préoccupations traditionnelles de conformité. 2

En Algérie, la pratique de l'audit interne était historiquement circonscrite au champ d'application


de la comptabilité et des finances, devenant un impératif réglementaire à partir de 1980 en vertu de
l'article 40 de la loi 88/01 du 12 janvier 1988, qui s'appliquait à l'ensemble des Entreprises
Publiques Économiques (EPE). Conformément à cette prescription législative, les EPE étaient
tenues d'établir et de consolider leurs dispositifs internes d'audit, tout en cherchant continuellement
à optimiser leurs processus opérationnels. Toutefois, en 1995, cette contrainte légale fut révoquée,
instaurant ainsi un caractère facultatif à l'égard de l'audit interne. Par conséquent, l'Algérie se
singularise en tant que l'un des rares pays à avoir instauré une obligation d'audit interne par le biais
d'une réglementation spécifique.4
3
Aujourd’hui, l’audit interne est perçu comme une évaluation avantageuse, une modalité de
maintenance préventive pour les entités, et un collaborateur privilégié de la direction exécutive et
de la gouvernance dans la gestion des risques et la maîtrise des opérations. En qualité de discipline
génératrice de plus-value, l'audit interne assume un rôle primordial dans la création et la
préservation de la valeur au sein des organisations. 5

2. Définition :

2.1. Définition de la notion d’audit :

Déf.1 :

Bécour & Bouqui, définit l’audit comme « l’activité qui applique en toute indépendance des
procédures cohérentes et des normes d’examen en vue d’évaluer l’adéquation, la pertinence, la
sécurité et le fonctionnement de tout ou partie des actions menées dans une organisation par
référence à des normes ». 64

Déf.2 :

Dans leur définition de l'audit, Germond et Bernault, cités par Renard (1994), mettent en avant
son caractère technique, rigoureux et constructif , ils insistent également sur l'importance de la
compétence et de l'indépendance des professionnels de l'audit , l'objectif de l'audit est de fournir

2
4 Article 40, Journal official, 27iéme, N°2, Mercredi 13 Janvier 1988, p.22.
5 SCHICK P., VERA J., BOURROUILH-PAREGE O., « Audit interne et référentiels de risques », Édition
Dunod, Paris, 2010, p.7
6 Bécour ,J-c & Bouquin,H.(1996).Audit opérationnel (ed.2e edition).ECONOMICA

4
des avis raisonnables sur la qualité et la fiabilité de l'information financière de l'entreprise, en
s'assurant que sa situation patrimoniale, financière et ses résultats sont présentés de manière fidèle
et en conformité avec les règles légales et les principes comptables en vigueur.

Déf.3 :

Selon l'Association Américaine de Comptabilité (A.A.C), l'audit est un processus objectif et


systématique qui vise à évaluer la concordance entre les assertions concernant les faits et les
événements économiques et les critères établis, cette évaluation est effectuée en rassemblant des
preuves de manière rigoureuse afin de garantir la correspondance entre les assertions et les critères
admis, et en communiquant les résultats aux parties prenantes concernées.7

2.2. Définition de l’audit interne :

La première définition de l'audit interne, approuvée par le Bureau Directeur de l'IIA le 15


juillet 1947 et publiée dans le "Statement of Responsibilities of Internal Auditing", décrit l'audit
interne comme une activité indépendante visant à évaluer les opérations comptables, financières et
autres d'une organisation, fournissant des services protecteurs et constructifs au profit du
management. L'audit interne est un type de contrôle qui mesure et évalue l'efficacité des autres
types de contrôle et s'intéresse principalement aux aspects comptables et financiers, mais peut
également porter sur des questions opérationnelles.

En 1999, lors de sa 58ème conférence internationale, le Bureau Directeur de l'IIA a adopté une
nouvelle définition de l'audit interne, qui correspond davantage à son rôle actuel au sein des
organisations. Cette définition officielle est la plus récente en date et permet de décrire l'audit
interne comme une activité indépendante et objective qui apporte une assurance et un conseil sur
la gestion des risques de l'organisation, en visant à améliorer son fonctionnement et à atteindre ses
objectifs. Cette mission de l'audit interne peut concerner l'évaluation des processus opérationnels
et de la gouvernance, ainsi que des systèmes de contrôle interne.85

Selon l’IFACI : « l’audit interne est la révision périodique des instruments dont dispose une
direction pour contrôler et gérer l’entreprise. Cette activité est exercée par un service dépendant
de la direction de l’entreprise et indépendant des autres services. Les objectifs principaux des
auditeurs internes sont donc, dans le cadre de cette révision périodique, de vérifie si les
procédures en place comportent les sécurités suffisantes, si les informations sont sincères, les
opérations régulières, les organisations efficaces, les structures claires et actuels ».

3. Caractéristiques de l’audit interne :

5
7 Coderre D, “Internal Audit- Efficiency through Automation”, Wiley, New Jersey, 2009, P 123.
8BOUDRIGA Zied, Op. Cite, P 35.
Les caractéristiques clés de l'audit interne sont déduites de sa définition, il s'agit d'une activité qui
doit être indépendante, objective, universelle, permanente et continue, ainsi que d'apporter de la
valeur ajoutée.

 L'indépendance :

L’indépendance est une condition de l'audit interne, telle que précisée dans la norme 1100
des normes internationales pour la pratique professionnelle de l'audit interne, elle est définie
comme étant la capacité de l'activité d'audit interne à s'acquitter de ses responsabilités de
manière impartiale en se libérant de toutes les contraintes qui pourraient la menacer, pour
garantir l'indépendance nécessaire à l'audit interne, le responsable de l'activité doit avoir un
accès direct et sans restriction à la Haute Direction et au Conseil. Cette condition peut être
remplie par un double rattachement de l'audit interne, hiérarchique à la plus haute direction de
l'organisation et fonctionnel au Conseil.

Cette position permet à l'audit interne de mener ses audits avec objectivité, sans avoir de
service opérationnel sous ses ordres. Les recommandations formulées par l'auditeur interne ne
constituent pas des mesures obligatoires pour la hiérarchie.

En outre, l'auditeur interne doit avoir un accès permanent aux personnes, biens et
informations nécessaires à l'exercice de ses missions, à tous les niveaux hiérarchiques de
l'organisation.

 Activité Objective:

L'objectivité est une qualité essentielle de l'audit interne qui doit être assurée par
l'indépendance des auditeurs internes, cette exigence est clairement énoncée dans le code de
déontologie de l'IIA.96. Les auditeurs internes doivent démontrer un haut niveau d'objectivité
professionnelle en collectant, évaluant et communiquant les informations pertinentes de
manière impartiale, sans être influencés par leurs propres intérêts ou par d'autres parties
prenantes.

L'objectivité est donc une attitude impartiale qui permet aux auditeurs internes d'accomplir
leurs missions avec intégrité et qualité, conformément aux normes et standards
internationaux de la profession d'audit interne, pour maintenir leur objectivité, les auditeurs
internes doivent exercer leur jugement de manière indépendante, sans être influencés par
d'autres personnes ou pressions externes.

6
9 BOUDRIGA Zied, Op.Cit, P 43.
 Activité universelle :

La notion d'universalité de l'audit interne doit être comprise dans un sens double. Tout
d'abord, elle englobe toutes les organisations sans exception, et ce, conformément aux
normes. L'audit interne ne se limite pas aux entreprises, mais concerne également tout autre
type d'organisation. Ensuite, elle s'étend à tous les processus, domaines, fonctions et
opérations au sein d'une organisation. Malheureusement, il existe encore une perception
limitée de l'audit interne qui est souvent associée uniquement à la fonction financière et
comptable. Cependant, la fonction a connu une évolution significative au fil des années,
comme l'a souligné RENARD.J, et elle devrait être considérée comme un outil de gestion
utile pour l'ensemble de l'organisation.107

 Activité permanente et continue :

L'audit interne est caractérisé par son activité permanente et continue, ce qui en fait un
processus régulier intégré dans les activités de l'organisation tout au long de l'année. Cette
caractéristique essentielle garantit que l'audit interne est une activité de gestion des risques en
continu, permettant à l'organisation d'anticiper les problèmes avant qu'ils ne deviennent
critiques. De plus, elle permet à l'audit interne de s'adapter rapidement aux changements dans
l'environnement de l'organisation et aux risques émergents en fournissant des
recommandations et des conseils opportuns.

Comme l'a souligné RENARD.J, que le caractère permanent de l'audit interne implique
l'exclusion de toute responsabilité dans des fonctions opérationnelles en dehors de ses
missions d'audit. Cette règle est à la fois une nécessité pratique et une exigence
déontologique, car elle garantit l'impartialité et l'objectivité de l'audit interne en évitant tout
subjectivisme. En effet, l'auditeur interne ne peut pas être à la fois juge et partie, ni
responsable opérationnel et auditeur, afin de respecter les principes de déontologie
professionnelle.

 Apporter de la valeur :

La fonction d'audit interne est responsable de fournir une assurance et des conseils
indépendants pour évaluer l'efficacité du contrôle interne, de la gestion des risques et des
processus opérationnels d'une organisation, son objectif principal est d'apporter une valeur
ajoutée en identifiant les zones à risque et en proposant des recommandations pour améliorer
l'efficacité des processus et la performance globale de l'organisation , pour y parvenir, l'audit
interne doit être capable de comprendre les défis et les enjeux de l'organisation, ainsi que les
attentes des parties prenantes.

710
RENARD.J, « Théorie et pratique de l’audit interne », Editions d’Organisation, 7ième édition 2010, P 42.
Il doit utiliser des outils et des méthodes appropriés pour évaluer les risques, tester les
contrôles, analyser les données et fournir des recommandations pertinentes et concrètes , enfin,
les résultats de l'audit interne doivent être communiqués de manière claire et précise, en
utilisant un langage professionnel et des normes de rapportage reconnues, pour permettre à la
direction de prendre des décisions éclairées et d'agir efficacement sur les recommandations
proposées.11 8

Les auditeurs internes sont aujourd'hui confrontés à de nouveaux défis, tels que la création
de la valeur ajoutée, qui est devenue un objectif principal de l'audit interne, selon la définition
de l'audit interne, l'auditeur interne doit contribuer à la création de la valeur ajoutée, ce qui se
traduit par les recommandations de l'auditeur, il ne se limite pas à la correction des erreurs ou à
la vérification des procédures comptables, mais il vise à améliorer la performance globale de
l'entreprise en faisant des recommandations appropriées, cela dé des ressources suffisantes et
du personnel compétent pour réussir.129

Section 02 : Méthodologie de l’audit interne ;

1. Définition et les phases de la mission de l’audit interne ;

1.1. Définition ;

Selon l’IFACI : « Une mission peut englober de multiples tâches ou activités menées pour
atteindre un ensemble déterminé d'objectifs qui s'y rapportent. »13

La mission d'audit consiste en une série d'analyses et de synthèses qui sont exécutées selon
des étapes méthodiques. La réalisation des analyses, des synthèses, et l'assurance d'une
progression harmonieuse requièrent l'assistance d'un tiers qui est moins impliqué que les
auditeurs dans les détails des travaux, le rôle de ce superviseur est crucial, et il est
habituellement dévolu au Chef de Mission.14

8
11 Institute of Internal Auditors (IIA), "International Standards for the Professional Practice of Internal
Auditing", 2017.
9
12 BERTIN Elisabeth: « Audit interne : enjeux et pratiques à l’international », Groupe
EYROLLES, Edition d’organisation ,2007 ;
13L’IFACI, « cadre de référence international des pratiques professionnelles de l’audit interne », Paris, édition 2013, P69
14 IFACI, op cite. P 36.
1.2. Les phases de la mission de l’audit interne ;

La mission d'audit interne se décompose en trois étapes principales : la phase de


préparation, la phase de réalisation et la phase de conclusion.

1) Phase de préparation ;

Le début de la mission d'audit est marqué par la phase de préparation, qui requiert une
grande capacité de lecture, d'attention et d'apprentissage de la part des auditeurs., il est
également important que ces derniers aient une bonne connaissance de l'entreprise, afin de
savoir où chercher les informations pertinentes et à qui les demander.

Au cours de cette phase, l'auditeur doit démontrer des compétences en synthèse et en


créativité., l s'agit de la période pendant laquelle toutes les tâches préparatoires doivent être
effectuées avant de passer à l'action. 15

a- L’ordre de mission :

L'ordre de mission, également appelé "lettre de mission", est un document qui


permet à l'auditeur interne de commencer sa mission de manière officielle, il matérialise le
mandat qui a été confié à l'audit interne par la direction générale, l'ordre de mission doit
respecter trois principes fondamentaux : premièrement, l'audit interne ne décide pas de ses
propres missions, qui sont décidées par la direction générale ; deuxièmement, l'ordre de
mission doit être émis par une autorité compétente, généralement la direction générale ou le
comité d'audit si une telle instance existe ; et enfin, l'ordre de mission doit informer tous les
responsables concernés, y compris les audités, les chefs de service et les responsables.

b- La prise de connaissance :

La prise de connaissance consiste pour les auditeurs internes à examiner toutes les
informations pertinentes relatives à la société ou aux activités à auditer, à élaborer des
questionnaires et à mener des entretiens avec les principaux responsables identifiés, l'objectif
de ces travaux est d'établir un référentiel d'audit qui permettra d'analyser les risques et
d'identifier les objectifs précis de l'audit.10

Il s'agit essentiellement de décomposer le sujet de la mission, ce qui peut s'avérer


difficile lorsqu'il s'agit d'une nouvelle mission d'audit. En général, l'audit s'appuie sur les
missions précédentes portant sur le même sujet dans une autre entité, la connaissance du
domaine ou de la fonction audité est une tâche courante, car les informations recueillies
auprès de divers responsables ne sont pas toujours fiables. La recherche d'informations fiables
et d'efficacité peut aider l'auditeur à mieux comprendre les risques et à les améliorer.

c- L’élaboration et l’analyse des risques ;


10
15 Renard.j.op cite.2015.p 194.
L'élaboration et l'analyse des risques sont des étapes clés dans la gestion des risques. La
mission des risques consiste à identifier, évaluer et gérer les risques potentiels associés à une
activité, un projet ou une entreprise, elle implique d'identifier tous les risques potentiels qui
pourraient affecter l'activité ou le projet en question. Cela peut inclure des risques internes tels
que les défaillances de la technologie, les erreurs humaines ou les problèmes de conformité,
ainsi que des risques externes tels que les catastrophes naturelles, les perturbations du marché
ou les changements réglementaires.

Une fois les risques identifiés, l'étape suivante consiste à les analyser afin de déterminer leur
probabilité et leur impact potentiels sur l'activité ou le projet. Cette analyse peut prendre la
forme d'une évaluation qualitative ou quantitative. L'analyse qualitative peut être réalisée en
utilisant des techniques telles que l'analyse SWOT (forces, faiblesses, opportunités et
menaces) ou l'analyse des parties prenantes, qui impliquent l'identification des parties
prenantes et de leur impact potentiel sur l'activité ou le projet.

L'analyse quantitative implique généralement l'utilisation de modèles statistiques ou


mathématiques pour évaluer la probabilité et l'impact des risques identifiés. Cela peut inclure
l'utilisation de méthodes telles que l'analyse des arbres de défaillance, l'analyse de Monte
Carlo ou l'analyse de sensibilité.

Une fois que les risques ont été identifiés et analysés, l'étape finale consiste à développer des
stratégies de gestion des risques pour atténuer ou gérer les risques identifiés. Cela peut inclure
la mise en place de contrôles internes pour réduire les risques internes, la diversification des
portefeuilles d'investissement pour réduire les risques de marché ou l'achat d'une assurance
pour se prémunir contre les risques externes.

Dans l'ensemble, l'élaboration et l'analyse des risques sont des étapes essentielles dans la
gestion des risques et permettent aux entreprises et aux organisations de prendre des décisions
éclairées en matière de gestion des risques.

d- Le rapport d’orientation ;

Le rapport d'orientation ou plan de mission est un document qui formalise les objectifs et les
limites de la mission d'audit interne, et qui sert de contrat entre les auditeurs et les audités. Il
établit les objectifs généraux, les objectifs spécifiques et le champ d'action de la mission.

Les objectifs généraux de la mission consistent à évaluer le niveau de contrôle interne de


l'organisation, c'est-à-dire sa capacité à atteindre ses objectifs efficacement et à gérer les
risques liés à son activité. Ces objectifs permanents du contrôle interne doivent être pris en
compte de manière efficace.

Les objectifs spécifiques précisent les dispositifs de contrôle qui seront évalués par les
auditeurs pour atteindre les objectifs généraux. Pour identifier les zones à risques, l'auditeur
interne doit effectuer un arbitrage, qui déterminera le contenu du rapport d'orientation. Pour
chaque tâche de l'activité à auditer, l'auditeur interne doit décider si un dispositif de contrôle
est nécessaire et évaluer la gravité du risque correspondant.

Enfin, le champ d'action désigne les différents points de contrôle qui doivent être audités
pour atteindre les différents objectifs de la mission. L'auditeur interne doit donc élaborer un
plan d'investigation pour effectuer sa mission d'audit interne.

En somme, le rapport d'orientation ou plan de mission est un document essentiel pour établir
les objectifs et les limites de la mission d'audit interne et guider les auditeurs dans leur travail.

2) La phase de réalisation ;

La deuxième phase de la mission d'audit interne requiert principalement des compétences


d'observation, de dialogue et de communication, l'auditeur doit d'abord être accepté par
l'organisation auditée, puis chercher à s'intégrer pour réussir sa mission, c’est à ce stade que
l'auditeur doit faire preuve de capacités d'analyse et de déduction.

Les principales étapes de cette phase sont : la réunion d'ouverture, qui permet de présenter les
objectifs de la mission et de discuter des attentes des parties prenantes ; le programme d'audit,
qui établit le calendrier et les ressources nécessaires pour la mission ; le questionnaire de
contrôle interne (QCI), qui est un outil d'analyse des pratiques de l'organisation ; et le travail
sur le terrain, qui consiste en l'observation directe et la collecte d'informations.

En somme, cette phase est cruciale pour l'auditeur interne, car elle permet de s'intégrer dans
l'organisation auditée, d'établir une relation de confiance et de collecter des informations
importantes pour la suite de la mission.1611

3) Phase conclusion ;

La phase de conclusion marque la fin de la mission d'audit interne et se déroule


principalement dans les bureaux de l'auditeur, avec peu ou pas de déplacements nécessaires ,
les principales activités de cette phase comprennent la réunion de clôture, la rédaction du
rapport d'audit interne et le suivi du rapport.

La réunion de clôture permet à l'auditeur interne de présenter les conclusions et les


recommandations de la mission aux parties prenantes de l'organisation auditée, la rédaction du
rapport d'audit interne est une tâche importante qui implique la synthèse des observations et
des conclusions de la mission, ainsi que la formulation de recommandations pour améliorer
les pratiques de l'organisation.

Le suivi du rapport d'audit interne est également une étape importante, qui consiste à s'assurer
que les recommandations formulées sont mises en œuvre de manière appropriée et à surveiller
1116
Renard.j, op cite,p 226.
les résultats obtenus. Cette phase est donc essentielle pour garantir l'efficacité de la mission
d'audit interne et contribuer à l'amélioration continue des pratiques de l'organisation
auditée.1712

2. Les techniques de l’audit interne :

Les auditeurs internes utilisent diverses méthodes afin de résoudre de manière opérationnelle
les problèmes de gestion et de faire face aux évolutions réglementaires. La principale raison
de leur capacité à apporter des solutions réside dans leur aptitude à harmoniser les pratiques et
les techniques, rendant ainsi le système de contrôle interne de plus en plus efficace et
efficient.

En référence à J. Renard (2010), on peut distinguer deux grandes catégories de techniques


utilisées par les auditeurs internes. D'une part, il y a les outils d'interrogation qui permettent
de poser des questions pertinentes et d'y répondre, d'autre part, il y a les outils de description
qui fournissent des informations essentielles à l'auditeur pour une meilleure compréhension de
la situation.

2.1. Les outils d’interrogation :

Les outils d'interrogation sont des méthodes et des techniques utilisées pour recueillir des
informations et des données dans le cadre d'une évaluation ou d'une analyse. Ils sont utilisés
pour poser des questions spécifiques et obtenir des réponses pertinentes. Voici quelques
exemples d'outils d'interrogation :

 Entretiens : sont consistent à mener des discussions en face-à-face avec des individus
concernés, tels que des employés, des gestionnaires ou des experts, afin d'obtenir des
informations détaillées sur un sujet donné.

 Sondages statistiques : sont des enquêtes structurées qui utilisent des échantillons
représentatifs pour obtenir des informations quantitatives sur une population cible, ils
impliquent souvent l'utilisation de questionnaires standardisés qui sont administrés à
un échantillon d'individus.

 Questionnaires d'audit : sont des outils utilisés pour évaluer les pratiques et les
procédures d'une organisation en matière de contrôle interne,ils sont conçus pour poser
des questions spécifiques sur les activités opérationnelles, financières ou de
conformité, afin de déterminer si les contrôles internes sont adéquats et efficaces.

 Questionnaires de contrôle interne : sont des outils utilisés pour évaluer la conception
et l'efficacité des contrôles internes d'une organisation, ils peuvent être utilisés pour
recueillir des informations sur les politiques, les procédures, les responsabilités et les
processus de contrôle interne, afin d'identifier les faiblesses potentielles.

12
17 Renard.j, Op cite. P 195.
Ces outils d'interrogation sont souvent utilisés de manière complémentaire pour obtenir une
vision approfondie du système de contrôle interne d'une organisation, en identifiant les forces
et les faiblesses qui pourraient avoir un impact sur sa fiabilité et son efficacité.

2.2. Les outils de description :

Les outils de description sont utilisés par les auditeurs internes pour décrire les procédures et
mettre en évidence les particularités de la situation lors d'un contrôle interne, deux exemples
courants d'outils de description sont la grille d'analyse des tâches et le diagramme de
circulation. Voici une brève description de ces outils :

 Grille d'analyse des tâches : est utilisée pour décomposer une procédure ou une
activité complexe en étapes ou en tâches individuelles, l'auditeur interne peut utiliser
cette grille pour examiner chaque étape de la procédure, identifier les responsabilités
et les acteurs impliqués, et évaluer les risques et les contrôles associés à chaque tâche,
cela permet de mieux comprendre le processus dans son ensemble et d'identifier les
points faibles ou les opportunités d'amélioration.

 Diagramme de circulation : également appelé diagramme de flux ou diagramme de


processus, est une représentation graphique des étapes d'un processus ou d'une
procédure, il utilise des symboles et des flèches pour montrer la séquence des
activités, les décisions prises et les flux d'informations ou de documents entre les
différentes parties prenantes, cela permet à l'auditeur interne de visualiser clairement
le cheminement des opérations et d'identifier les points de contrôle clés, les retards
éventuels ou les boucles de rétroaction.

En utilisant ces outils de description, les auditeurs internes peuvent obtenir une vue détaillée
des procédures et des processus opérationnels, ce qui leur permet de mieux comprendre la
dynamique interne de l'organisation et d'identifier les domaines où des améliorations peuvent
être apportées pour renforcer le contrôle interne et la gestion des risques.

3. Objectifs de l’audit interne :

L'audit interne a pour objectif principal de fournir une assurance et une expertise
indépendantes à une organisation, afin d'améliorer ses opérations et son efficacité, les
objectifs spécifiques de l'audit interne peuvent varier en fonction des besoins et des priorités
de chaque organisation, mais en général, ils comprennent :

 Évaluer l'efficacité et l'efficience des opérations de l'organisation : l'audit


interne vise à évaluer les activités de l'organisation pour s'assurer qu'elles sont conformes aux
politiques, procédures et normes en vigueur, il s'agit de s'assurer que les opérations sont
menées de manière efficace, efficiente et économique.

• Examiner la qualité des informations financières et comptables : l'audit interne


vise à examiner la qualité et la fiabilité des informations financières et comptables de
l'organisation, afin de s'assurer qu'elles sont exactes et complètes.

• Évaluer la conformité aux lois et règlements en vigueur : l'audit interne vise à


s'assurer que l'organisation respecte les lois et règlements applicables.

• Évaluer les risques de l'organisation : l'audit interne vise à évaluer les risques
auxquels l'organisation est exposée et à émettre des recommandations pour atténuer ces
risques.

• Améliorer la gouvernance, les processus et les contrôles de l'organisation : l'audit


interne vise à recommander des améliorations pour renforcer la gouvernance, les processus et
les contrôles de l'organisation, afin d'améliorer son efficacité et sa performance globale

• Fournir une assurance indépendante aux parties prenantes de l'organisation que


les actionnaires, les régulateurs et les gestionnaires, sur la fiabilité et l'exactitude des
informations financières et non financières fournies par l'organisation.1813

Section 03  : les types de l’audit interne et leur connexion avec les autres
fonctions de surveillance.

1. Les types de l’audit interne :


13
18Internal Auditing: Assurance & Advisory Services, Third Edition"
a. Audit financier :

Initialement, l'audit consistait en une évaluation critique des données financières, car les
entités économiques produisaient principalement des informations comptables. Un expert
indépendant réalisait cet examen et émettait une opinion éclairée sur les états financiers.

Avec l'évolution économique récente, le volume et la complexité des informations comptables


ont considérablement augmenté , il est devenu impossible d'effectuer un contrôle exhaustif
des milliers d'opérations enregistrées dans certaines comptabilités qui nécessitaient une
certification c’est pour cela, l'audit comptable et financier se concentre sur l'évaluation des
états financiers d'une entreprise afin de garantir leur intégrité, leur conformité, leur exactitude
et leur capacité à refléter fidèlement la situation de l'entreprise 1914. Il s'agit d'une démarche
moderne qui englobe le contrôle, la vérification, l'inspection et la surveillance des comptes, en
adoptant une approche critique.

L'audit financier est réalisé par un professionnel indépendant dans le but d'émettre un avis
motivé sur la qualité des informations financières publiées, en général, l'audit externe légal est
une activité obligatoire, réglementée par des critères légaux et réglementaires, qui s'inscrit
dans l'environnement de l'entreprise. Les modalités d'intervention, les objectifs et la fréquence
de l'audit sont déterminés par ces cadres juridiques. Par ailleurs, il est également possible de
confier une mission contractuelle à un professionnel de la comptabilité, tel qu'un expert-
comptable, qui peut exercer une révision comptable selon la terminologie française, parfois
avec un monopole spécifique.

b. Audit opérationnel :

L'audit opérationnel se concentre sur l'évaluation des actions d'une entreprise, sans se limiter à
leur impact sur la tenue et la présentation des comptes, son objectif est de juger la manière
dont les objectifs sont fixés et atteints, ainsi que d'identifier les risques éventuels qui
pourraient affecter la capacité de l'entreprise ou de l'entité à définir des objectifs pertinents et
à les atteindre de manière opportune.

Différentes définitions sont attribuées à l'audit opérationnel :

 Selon H. ELLSWORTH et J. MORSE (1971), il s'agit d'un audit de l'efficacité des


opérations, qui se concentre sur certains aspects spécifiques de l'organisation et de son
activité.
 Selon D. FLESHER (1980), il s'agit également d'un audit de l'efficacité et des fonctions.

14
19BECOUR. J.C, Bouquin. H, Op.Cit, P 13.
 Selon J. RAFFEGEAU, F. DUBOIS et D. DE MEMONVILLE (1989), il englobe l'audit
des performances et de l'efficacité de l'organisation, ainsi que l'audit des contrôles
opérationnels, l'audit de gestion et l'audit de stratégie.

c. L’audit stratégique :

L'audit stratégique permet aux dirigeants de prendre des décisions stratégiques et de contrôler
leurs performances tout en apportant les ajustements nécessaires. Une approche moins
structurée de l'audit stratégique consiste à évaluer de manière critique les choix stratégiques
des dirigeants.

Il offre une vision globale de la performance de l'entreprise en évaluant ses choix stratégiques,
ses objectifs et sa capacité à les atteindre, il permet de mettre en place des mécanismes de
contrôle et de correction pour assurer la pertinence et l'efficacité de la stratégie adoptée. Cette
approche critique permet aux dirigeants de prendre du recul, d'identifier les éventuelles
lacunes ou erreurs stratégiques, et d'ajuster leur planification pour améliorer la performance
globale de l'entreprise.

L'audit stratégique contribue ainsi à la prise de décisions éclairées et à la maîtrise des


performances stratégiques de l'organisation.2015

d. L’audit juridique :

L'audit juridique vise à vérifier la conformité des procédures juridiques et l'efficacité des
choix juridiques, il porte sur l'ensemble des aspects juridiques d'une entité et évalue leur
fonctionnement.

L'audit juridique examine le droit dans toutes ses manifestations au sein de l’entité, son
objectif est d'évaluer la régularité et l'efficacité des structures juridiques mises en place.21

e. L’audit fiscal :

L'audit fiscal consiste à examiner la manière dont l'entreprise traite les questions fiscales cet
examen se fait en se référant à des critères de conformité et d'efficacité.

15
20Gillet, J.-L., & Zeitoun, V. (2014). Audit stratégique. Editions EMS
21Cazals, G., & Véron, M. (2012). Audit juridique et légal des sociétés. Editions Francis Lefebvre.
Il vérifie le respect des dispositions fiscales auxquelles l'entreprise est soumise, par le biais
d'un contrôle de conformité et il évalue également l'aptitude de l'entreprise à utiliser les
ressources du droit fiscal dans sa gestion, dans le but de contribuer à la réalisation de ses
objectifs de politique générale, à travers un contrôle d'efficacité.2216

2. Les natures de l’audit :

On distingue deux type :

3. L’audit interne ;

L'audit interne est une fonction indépendante à l'intérieur de l'entreprise chargée d'évaluer
périodiquement les opérations et le niveau de contrôle interne de l'organisation pour le compte
des directions générales.

Conformément à la loi No 88 01 du 12.01.1988 sur les entreprises publiques économiques, les


entreprises sont tenues d'organiser et de renforcer des structures internes d'audit d'entreprises,
ainsi que d'améliorer en permanence leurs processus de fonctionnement et de gestion.

Selon l'Institut américain des Auditeurs internes, l'audit interne est une activité indépendante
d'évaluation au sein d'une entreprise ou d'une organisation, axée sur l'examen des opérations
comptables, financières et autres, dans le but de fournir principalement des services à la
direction.

Les missions d'audit interne englobent divers domaines de l'entreprise et visent à vérifier que
les procédures en place garantissent des niveaux adéquats de sécurité, des informations
sincères, des opérations régulières, une organisation efficace et des structures claires et
actuelles.

4. L’audit externe ;

En ce qui concerne l'audit externe, il s'agit d'un examen réalisé par un professionnel
compétent et indépendant dans le but d'exprimer une opinion motivée sur la régularité et la

16
22 Cohen, P., & Chaudier, S. (2015). Audit fiscal : Prévenir et gérer les risques. Editions Dunod
sincérité des états financiers. Il peut être requis par la loi (audit légal) ou réalisé de manière
contractuelle.

Tableau (1) : comparatif des principales différences entre l'audit interne et l'audit
externe :

Caractéristiques Audit Interne Audit Externe


Objectif principal Évaluation du contrôle Vérification de la régularité
interne et soutien à la et de la sincérité des états
direction financiers
Responsable Employés internes de Auditeurs
l'organisation externes
indépendants
Mandat Délégation de la direction Exigé par la loi ou
générale mandaté par des parties
externes (actionnaires,
créanciers, etc.)

Fréquence Périodique Annuel (généralement)


(régulièrement réalisé)
Étendue de l'audit Tous les domaines de Principalement les états
l'entreprise financiers
Portée des travaux Processus opérationnels Conformité aux normes
contrôle interne, conformité comptables et aux lois
fiscales
Public cible Direction générale, conseil Parties prenantes
d'administration externes (actionnaires,
créanciers, autorités de
régulation)
Nature de l'opinion Orientée vers l'amélioration Orientée vers l'assurance de
des processus internes la fiabilité des informations
financières
Rapport d'audit Généralement interne, Rapport officiel externe,
transmis à la direction transmis aux parties
prenantes

Source : Schick pierre, memento d’audit interne DUNOD paris 2007, p.52

3. Les liens de l’audit interne avec les autres fonctions de surveillance :


Tout d'abord, il est primordial de définir clairement le rôle de l'audit interne. En effet,
l'objectif de l'auditeur interne n'est pas de rétablir les équilibres, mais plutôt d'assister les
responsables dans l'exercice de leurs responsabilités , il vérifie si les conditions nécessaires à
leur maintien sont réunies, en fournissant des évaluations, des recommandations, des avis et
des informations sur les activités examinées , afin d'étudier la relation entre l'audit interne et
d'autres disciplines, il est crucial de mettre en évidence le partenariat et les complémentarités
entre eux.

Certaines disciplines, en raison de leur objet même, entretiennent une relation étroite avec
l'audit interne, ce qui permet de délimiter les domaines d'intervention de l’audit, par exemple,
le contrôle de gestion, le contrôle interne et l'inspection sont des processus de contrôle qui
établissent des objectifs, élaborent des plans d'action, établissent des prévisions, déterminent
les ressources, analysent les résultats et interprètent les écarts par rapport aux prévisions.

3.1 Audit interne - Contrôle de Gestion :

L'audit interne et le contrôle de gestion sont étroitement liés et complémentaires dans la


gouvernance d'une organisation, le contrôle de gestion planifie, suit et évalue les activités
pour assurer l'efficacité des processus internes et l'audit interne évalue objectivement les
processus de contrôle, de gouvernance et de gestion des risques. Ils collaborent en :

 Évaluant les processus de contrôle existants.


 Identifiant les risques opérationnels, financiers et stratégiques.
 Vérifiant la conformité aux normes et politiques internes.
 Formulant des recommandations d'amélioration.
 Assurant le suivi des actions correctives.

Ces collaborations visent à améliorer les pratiques internes, l'efficacité opérationnelle et la


gestion des risques. Ensemble, ils contribuent à une prise de décision éclairée et à l'atteinte
des objectifs stratégiques de l'organisation.

3.2 Audit interne – Contrôle interne :

L'audit interne et le contrôle interne sont deux concepts étroitement liés qui jouent des rôles
complémentaires dans la gestion des risques et l'assurance de la bonne gouvernance dans une
organisation. Voici les liens entre l'audit interne et le contrôle interne :

 Objectifs communs : L'audit interne et le contrôle interne visent tous deux à améliorer
l'efficacité et l'efficience des opérations d'une organisation, à protéger ses actifs, à assurer la
fiabilité des informations financières et à favoriser le respect des lois et réglementations
applicables.

 Interaction étroite : L'audit interne s'appuie sur le contrôle interne pour évaluer l'efficacité des
processus de gestion des risques, de contrôle et de gouvernance de l'organisation. Les
auditeurs internes examinent les contrôles internes existants et identifient les lacunes ou les
faiblesses potentielles.

 Évaluation du contrôle interne : L'audit interne évalue l'efficacité du contrôle interne en


effectuant des tests et des vérifications indépendantes, ils examinent les processus, les
politiques, les procédures et les mesures de contrôle mis en place pour s'assurer qu'ils
fonctionnent conformément aux objectifs établis.

 Identification des risques : L'audit interne et le contrôle interne travaillent ensemble pour
identifier les risques auxquels l'organisation est exposée, le contrôle interne met en place des
mesures pour atténuer ces risques, tandis que l'audit interne vérifie l'efficacité de ces mesures
et propose des améliorations si nécessaires.

 Recommandations d'amélioration : L'audit interne fournit des recommandations pour


améliorer le contrôle interne de l’organisation, ces recommandations sont basées sur les
constatations et les conclusions des auditeurs internes et visent à renforcer les processus de
contrôle et à réduire les risques.

 Assurance indépendante : L'audit interne agit en tant que mécanisme d'assurance indépendant
qui évalue et atteste l'efficacité du contrôle interne. Il fournit une évaluation objective et
impartiale de la qualité et de l'efficience du contrôle interne de l'organisation.

En d'autres termes, l'audit évalue l'efficacité et l'efficience du contrôle interne en s'assurant de


la mise en place des actions appropriées, bien que l'audit soit une fonction exercée par des
professionnels hiérarchiquement rattachés à l'instance de gouvernance supérieure de
l'entreprise, le contrôle interne est un processus qui doit être exercé par l'ensemble du
personnel pour assurer une gestion des risques efficace et une conformité aux objectifs et aux
normes en vigueur.

3.3 L’audit interne –l’inspection :

L'audit interne et l'inspection entretiennent des liens étroits et complémentaires dans le


cadre de la gestion des risques et de la conformité au sein d'une organisation, bien que
distinctes dans leurs approches et leurs objectifs, ces deux activités travaillent en collaboration
pour renforcer les mécanismes de contrôle et assurer une gouvernance solide. L'audit interne
se concentre sur l'évaluation indépendante et systématique des processus, des risques et des
contrôles internes, tandis que l'inspection met l'accent sur la conformité réglementaire et
l'examen spécifique des pratiques et des opérations, en partageant leurs constatations et leurs
recommandations, l'audit interne et l'inspection contribuent à l'amélioration continue du
dispositif de contrôle interne. L'audit interne apporte une perspective globale et systémique,
tandis que l'inspection se concentre sur des aspects spécifiques et des domaines ciblés.
En travaillant de concert, ces deux fonctions permettent de renforcer la conformité,
d'identifier les risques et les lacunes, et de proposer des mesures correctives pour assurer
l'efficacité et l'efficience des opérations de l'organisation.

Conclusion  :

L’audit interne a acquis une place cruciale au sein des organisations en réponse à la
mondialisation économique et aux crises qui ont marqué les dernières décennies, en tant que
fonction stratégique, il se positionne comme un pilier fondamental de la gouvernance
d'entreprise. Son rôle essentiel réside dans l'évaluation et l'amélioration des processus de
contrôle, la gestion des risques et la création de valeur ajoutée.

Grâce à une approche méthodique et rigoureuse, l'audit interne offre une perspective
indépendante et objective sur l'efficacité des systèmes de contrôle interne, il évalue la
conformité aux normes réglementaires et aux politiques internes, tout en identifiant les
faiblesses potentielles et en recommandant des mesures correctives pour renforcer les
pratiques de gouvernance, par sa nature intrinsèquement évolutive, l'audit interne s'adapte aux
changements de l'environnement organisationnel, aux évolutions réglementaires et aux risques
émergents. Il joue un rôle de surveillance et d'assurance, soutenant ainsi la transparence, la
responsabilité et l'intégrité au sein de l'entreprise.

En travaillant de concert avec d'autres fonctions de surveillance, telles que l’inspection, l'audit
interne contribue à un système de contrôle intégré et coordonné, renforçant la vigilance et
l'efficience des mécanismes de gouvernance. Cette collaboration permet de maximiser la
complémentarité des activités d'évaluation et de garantir une couverture adéquate des risques.

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