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Pierre Glaudes
Dans Romantisme 2014/2 (n° 164), pages 3 à 14
Éditions Armand Colin
ISSN 0048-8593
ISBN 9782200929077
DOI 10.3917/rom.164.0003
© Armand Colin | Téléchargé le 05/09/2023 sur www.cairn.info (IP: 179.223.229.221)
Un chantier ouvert :
étudier l’essai au XIXe siècle
S’intéresser à l’essai au XIXe siècle, c’est d’emblée constater une situation paradoxale.
D’une part, les ouvrages utilisant ce terme dans leur titre ou leur paratexte prolifèrent
tout au long du siècle. D’autre part, ce phénomène, loin d’être analysé dans les
dictionnaires, les encyclopédies, les histoires de la littérature de l’époque1 , est passé
sous silence ou considéré avec prévention, comme le signe d’une regrettable évolution
des auteurs et de leurs lecteurs. Il est vrai que les ouvrages concernés sont si divers,
de forme et de contenu, qu’ils semblent décourager toute tentative de classement
raisonné.
L’abondance et la variété de la production en matière d’essai ne se mesurent
pas seulement, au XIXe siècle, à la multiplication des œuvres incluant ce terme
dans leur titre, elle apparaît également dans la diversification de ces intitulés, qui
recourent souvent à des termes voisins : « considérations », « rêveries », « promenades »,
« esquisse », « réflexions », « mélanges », etc. Ce sont aussi des précisions paratextuelles
qui explicitent parfois cette affiliation générique. De l’Amour est présenté par
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1. Cette situation a peu changé jusqu’à nos jours en France. Alors que les critiques anglo-saxonnes et
germaniques ont consacré maintes études à l’essai en général et à son histoire au cours des siècles (voir
notre bibliographie), la critique française, à quelques exceptions près, est restée pendant des décennies
étrangement silencieuse sur le sujet.
2. Jules Barbey d’Aurevilly, lettre du 6 mai 1843. Correspondance générale, t. I, Jacques Petit,
Philippe Berthier et Andrée Hirschi (éd.), Annales littéraires de l’Université de Besançon, vol. 247, Paris,
Les Belles Lettres, 1980, p. 108.
3. Cf. Désiré Nisard, « D’un commencement de réaction contre la littérature facile à l’occasion de la
Bibliothèque latine-française de M. Panckoucke », Revue de Paris, décembre 1833, p. 213 : « La littérature
facile, [c’est] toute besogne littéraire qui ne demande ni études, ni application, ni choix, ni veilles, ni
critique, ni art. » Rééd. : Contre la littérature facile, notes et postface de Francesco Viriat, Paris, Mille et
une nuits, 2003, p. 11.
4. Bernard Vouilloux, Écritures de fantaisie. Grotesques, arabesques, zigzags et serpentins, Paris,
Hermann, 2008, p. 24.
5. Voir Marielle Macé, Le Temps de l’essai. Histoire d’un genre en France au XXe siècle, Paris, Belin,
« L’extrême contemporain », 2006.
6. Voltaire, Lettre du 3 avril 1752 à M. de Cideville. Œuvres complètes, Correspondance, t. V, Louis
Moland (éd.), Paris, Garnier, 1880, p. 401.
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du mot depuis l’origine : « Action d’aborder une chose pour la première fois » et
« ouvrage qui résulte de ce premier effort », dit-elle de l’essai, retrouvant ainsi le second
sens indiqué par le dictionnaire de Boiste, mais en atténuant sa valeur péjorative. Plus
intéressantes sont les deux autres définitions données par Hatzfeld et Darmesteter :
l’essai selon la première est un « ouvrage où l’auteur touche un sujet sans prétendre
le traiter à fond », définition qu’exemplifient les Essais de Montaigne et l’Essai sur
l’homme de Pope ; selon la seconde, c’est aussi un « morceau publié dans une revue,
un journal sur des sujets de littérature, de morale », comme « les essais d’Addison ».
En un siècle, les contours du genre se sont précisés, ils englobent désormais
deux types d’ouvrages, l’un qui se situe en deçà du traité, l’autre qui s’apparente aux
productions journalistiques. Cette évolution est d’autant plus sensible que le mot
« essayiste », apparu en français au milieu du XIXe siècle, fait l’objet, lui aussi, d’une
notice en 1902, ce qui n’était pas le cas dans le dictionnaire de Boiste : emprunté à
l’anglais, ce « néologisme », nous dit-on, désigne des « auteurs d’essais (littéraires) ».
Cette dernière précision, malgré la parenthèse, est capitale : l’essai n’est pas seulement
perçu comme un mode de présentation des savoirs, il est aussi intégré à la littérature.
Cette évolution permet-elle d’inférer l’émergence d’une identité générique dans la
conscience collective ? Cette question, qui est au cœur de ce numéro de Romantisme,
en suscite immédiatement d’autres.
GÉNÉALOGIES
Certaines de ces questions sont d’ordre généalogique. Boiste, tout comme Hatzfeld
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7. Jean Starobinski, « Peut-on définir l’essai ? », Cahiers pour un temps, n° 7 : « Jean Starobinski »,
Paris, Éditions Centre Georges Pompidou, mars 1985, p. 186.
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méthodiquement dans les détails. Avec l’essor de la presse au XVIIIe siècle, il prendra
une forme périodique, sous l’impulsion d’Addison et Steele, puis de leurs imitateurs,
et s’ouvrira plus largement sur la réalité sociale, que les essayistes tenteront d’embrasser
sous tous ses aspects dans le but civique d’instruire et d’édifier les lecteurs.
Quel lien s’établit entre ces deux veines de l’essai et la figure tutélaire de Montaigne,
à laquelle font toujours référence les notices des dictionnaires ? L’écrivain bordelais,
en qui le XXe siècle verra la maître de la prose d’idées, imagée et vagabonde, est
surtout considéré, au siècle précédent, comme le modèle de générations successives
de moralistes et de philosophes, auxquels les Essais, sous leur apparente bonhomie,
ont donné l’exemple d’une pensée contestataire plus qu’ils n’ont fourni un patron
générique. Ce « sphinx moqueur », comme dit Sainte-Beuve8 , ne semble pas regardé
comme l’inventeur d’un genre littéraire.
Pour nombre d’écrivains et de critiques, les Essais de Montaigne sont une
délibération intérieure qui s’apparente peu ou prou à des mémoires ou à un
autoportrait. Pour d’autres, tel Alexandre Vinet, c’est une sorte d’hapax. L’analyse que
Vinet propose de l’ouvrage dégage pourtant un certain nombre de traits caractéristiques
– le ton de conversation, l’absence de plan préétabli, l’empreinte subjective – auxquels
on reconnaît le genre de l’essai9 . À ses yeux cependant, ces traits semblent moins
relever d’une classe générique que d’une tonalité. On serait essayiste, comme on serait
lyrique, tragique ou sublime de tempérament.
À la fin du siècle toutefois, Brunetière, dans un article de la Revue des Deux
Mondes où il dénonce certaines idées fausses (que Montaigne serait sceptique, que les
Essais seraient des mémoires), suggère qu’il faut lire ce livre « comme on lirait une
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ÉPISTÉMÈ
Une autre question, d’ordre épistémologique cette fois, concerne le rapport de
l’essai au savoir et l’évolution de ce rapport au XIXe siècle.
Les essais sont perçus comme des ouvrages dont les auteurs se délient des exigences
habituelles des savants et des professeurs : méthode, systématisme, exhaustivité. Les
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notices de dictionnaires de l’époque insistent toutes sur cet aspect. Touche à tout,
amateur, dilettante : tel apparaît l’essayiste. L’essai est situé par les lexicographes à
l’opposé du traité, de la dissertation, du discours académique. La définition que les
philologies donnent de l’essai contient implicitement l’idée que ce genre d’ouvrages
n’est pas assez sérieux et rigoureux dans sa démarche pour relever pleinement des
disciplines du savoir.
Ce jugement dépréciatif est, semble-t-il, la conséquence de la situation particulière
de l’essai dans le champ de la connaissance, situation que Hume, en tant qu’essayiste,
a bien analysée au XVIIIe siècle12 : le principal mérite de l’essai, selon lui, est de mettre
fin à la séparation entre les érudits, dépositaires du savoir, et l’ensemble des hommes
cultivés. L’essai met en contact deux mondes : celui des savants et des philosophes
et celui du public mondain. Il crée entre les deux un langage commun, l’essayiste se
faisant en quelque sorte l’ambassadeur du savoir.
S’emparant de toutes les disciplines – philosophie, histoire, sciences de la
nature, etc. – l’essai au XIXe siècle, sous sa forme savante ou journalistique, assume
pleinement cette fonction médiatrice. L’essai savant est considéré par beaucoup
d’écrivains comme une forme discursive souple et moderne, qui renouvelle le discours
de savoir, voire qui s’ajuste idéalement à de nouvelles disciplines (voir, dans ce volume,
l’article de Bertrand Guest sur l’essai comme « forme-sens de l’écologie naissante »).
Son succès confirme l’apparition de nouveaux modes d’échange culturel, touchant à la
transmission de la connaissance. Quelques traits retiennent l’attention : prolongeant
l’idéal encyclopédique, l’essai, en premier lieu, entend mettre les savoirs à portée
de tous, en clarifier les divers enjeux, en questionner la rationalité pour en tirer des
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12. David Hume, « Pourquoi écrire des essais ? », Essais esthétiques, traduction et présentation par
Renée Bouveresse, Paris, GF-Flammarion, 2000, p. 167-169 ; Enquête sur l’entendement humain, section I,
Michelle Beyssade (éd.), Philippe Baranger et Philippe Saltel (trad.), Paris, GF-Flammarion, 1983, p. 47-48.
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est compté. C’est du moins l’analyse qu’avance à son tour Pierre Larousse dans son
dictionnaire à propos de l’essai.
Rapide, en prise sur l’actualité, celui-ci, sous sa forme familière, n’est pas sans
affinités avec l’écriture journalistique : même agilité d’esprit, même variété de style,
même vivacité d’exposition, même souci de lisibilité, même goût des aperçus... Il est
vrai qu’à un moment où la presse connaît un essor sans précédent et touche un public
toujours plus vaste, les essayistes, désireux de s’adresser à l’opinion, confient volontiers
leur production aux journaux et aux revues. Ils les adaptent aux exigences de ces
médias, qui impliquent différentes formes d’écriture. Pierre Larousse distingue ainsi
l’essayiste qui publie dans les revues du journaliste qui est cantonné aux journaux.
Cette distinction est-elle cependant aussi facile à établir dans les faits ? Si les revues
françaises – la Revue de Paris, la Revue des Deux Mondes, la Revue indépendante, le
Mercure de France, la Revue blanche, les Entretiens politiques et littéraires... – ont joué
un rôle majeur dans le développement de l’essayisme en France, en prenant modèle
sur les revues britanniques14 , il n’est pas certain que l’essai ait trouvé son domaine
d’élection dans ces périodiques, à l’exclusion des journaux. Barbey d’Aurevilly ou
Taine, par exemple, ont publié de nombreux essais critiques dans la presse quotidienne
ou hebdomadaire. Par-delà le problème des supports, se pose, d’un point de vue
poétique autant que cognitif, la question des frontières entre l’essai, la chronique et
les genres connexes.
En effet, dans la postérité de Marivaux journaliste, mais aussi de Rétif de la
Bretonne, de Sébastien Mercier, d’Étienne de Jouy, l’essai périodique, compris
comme une prose conversationnelle affranchie de la rhétorique d’école, qui mêle les
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14. Edinburgh Review, The London Magazine, The New Monthly Magazine...
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société se démocratise et où s’affirme l’identité nationale, elle est enfin gagnée par des
considérations qui sortent du champ esthétique, pour s’ouvrir à des sujets politiques,
religieux ou sociétaux.
Si les formes discursives adoptées par cette discipline ne peuvent être réduites à un
genre, il est néanmoins fréquent qu’elle s’apparente à l’essai périodique. Publié dans
des journaux ou des revues, ce type d’essais mêle le discours argumenté, au récit, au
portrait, aux échanges dialogués. Sous certaines plumes, comme celle de Stendhal ou
de Barbey d’Aurevilly, il s’approche de la polémique, voire de la satire ou du pamphlet.
Les critiques, qui réunissent ensuite en recueil, en les sélectionnant, ces textes écrits
au jour le jour, ont l’ambition de les faire passer du domaine de la presse, souvent
dévalué à leurs yeux, à l’espace littéraire : ils ne se contentent pas d’être de simples
chroniqueurs ou des polémistes assujettis à l’actualité, mais des lettrés, savants sans
cuistrerie, soucieux d’exercer leur compétence esthétique sans donner à cet exercice
l’allure prétentieuse d’une leçon.
De fait, les modèles du portrait ou de la causerie beuvienne définissent un
essayisme littéraire dans le domaine de cette discipline du savoir. Certains facteurs,
épistémologiques ou idéologiques, déterminant la forme et le contenu de l’essai
critique, mériteraient d’être analysés de ce point de vue : le sensualisme de Stendhal,
le traditionalisme catholique de Barbey, le dilettantisme de Renan et de Paul Bourget,
l’« impressionnisme » d’Anatole France par exemple.
ESTHÉTIQUE
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l’imagination, devient non seulement une forme de connaissance du réel, mais elle
institue aussi un style de vie et de pensée, fondé sur la surprise, l’ouverture à tous les
possibles, le réenchantement du monde par l’art, en opposition à l’uniformisation
bourgeoise.
Quant à Nerval, il présente, dans Les Nuits d’octobre, un curieux reportage qui
mime ironiquement la mise en œuvre d’une esthétique réaliste et, en même temps,
s’emploie à la dépasser. Les déambulations du narrateur dans des quartiers de Paris
ignorés des bourgeois, puis dans le Valois, du côté de Creil, se transforment en une
expérience inédite du réel, « aux zones limites de l’incertain et de l’abyssal16 ». Le
reportage devient peu à peu bizarre et excentrique, jusqu’à ce que le narrateur, arrêté
par un gendarme pour n’avoir pu présenter ses papiers, soit conduit à un tribunal dont
les juges ressemblent à Nisard, Cousin et Guizot, trois défenseurs de l’académisme,
qui l’accusent d’être à la fois « réaliste », « fantaisiste » et « essayiste ». Cet étrange
procès est l’indice du renouvellement esthétique opéré par Les Nuits d’octobre. La
conciliation insolite du réalisme et de la fantaisie y définit l’essayisme comme « une
écriture expérimentale » explorant un espace « en état de redéfinition permanente »,
où le sujet invente – c’est-à-dire à la fois découvre et crée par l’imagination – l’« en deçà
de la réalité commune17 », suivant la ligne capricieuse de ses divagations poétiques.
Deux questions se posent en ce point. L’introduction en français des mots
« essayisme » et « essayiste » indique-t-elle la réappropriation collective d’un genre
longtemps perçu comme étranger, dont plusieurs écrivains s’emparent pour l’installer
dans le paysage littéraire national ? Les essayistes français ont-ils conscience de cette
identité générique ou bien considèrent-ils simplement l’essayisme, de la même manière
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16. Karlheinz Stierle, La Capitale des signes. Paris et son discours [1993], Marianne Rocher-Jacquin
(trad.), Paris, Éditons de la Maison des sciences de l’homme, 2001, p. 398.
17. Henri Scepi, Poésie vacante. Nerval, Mallarmé, Laforgue, Paris, ENS Éditions, 1988, p. 56.
18. Émile Bouvier, La Bataille réaliste (1844-1857), Paris, Fontemoing et Cie, s.d. [1914], p. 272.
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mot ne peut être appliqué : il voltigea de la satire au drame, du conte aux impressions
de voyage et fut un véritable essayiste français19 . »
Cette dernière remarque qui place indistinctement la satire, le drame, le conte,
les impressions de voyage sous le signe de l’essayisme joue en faveur de l’hypothèse
d’une tonalité essayiste. Mais Stendhal, comme le montre encore Xavier Bourdenet,
comprend l’essai comme un genre qui, pour être paradoxal, puisqu’il est placé au
carrefour d’autres genres, entre un impossible traité et une fiction de journal intime,
n’en est pas moins le genre d’une pensée métaphorique, tâtonnante, elliptique, qui
requiert un lecteur capable de refaire pour lui-même et de prolonger ce cheminement
intellectuel. Quant à Barbey d’Aurevilly, dans l’article qu’il consacre à Macaulay, il
définit à la fois l’essayisme anglais comme l’invention d’une forme – à laquelle il
rattache l’œuvre de Diderot, qui fait figure, après Montaigne, de père fondateur – et
énonce une poétique, dont il s’inspirera lui-même largement dans Les Œuvres et les
hommes : « l’essayisme anglais [...] est la plus libre et la plus noble des formes que la
Critique puisse revêtir. Il consiste à prendre un livre quelconque et à exécuter sur ce
livre autant de variations qu’on en peut avoir dans l’esprit, comme un instrumentiste
habile en exécute sur un thème qu’il n’a pas créé20 . »
POÉTIQUE DU GENRE
Une dernière question concerne la poétique du genre. Essai familier et essai savant,
on l’a vu, n’ont pas les mêmes principes cognitifs et les mêmes modes de diffusion. La
question des supports – le journal, la revue, le livre – est décisive, comme le passage
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19. Champfleury, Les Vignettes romantiques : histoire de la littérature et de l’art, 1825-1840, cha-
pitre XVIII, Paris, Dentu, 1883, p. 156.
20. Jules Barbey d’Aurevilly, « Essais littéraires, trad. de G. Guizot », Le Pays, 17 septembre 1865.
Recueilli dans : Littérature étrangère, Œuvre critique, t. III, Pierre Glaudes et Catherine Mayaux (dir.),
Paris, Les Belles Lettres, 2007, p. 1050.
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siècle, le genre, du fait de sa plasticité, semble bien avoir fini par s’imposer aux
écrivains et aux penseurs comme un moyen de création particulièrement fécond. Les
professeurs, les savants et les théoriciens, après l’avoir longtemps ignoré, suivront
bientôt : volant en quelque sorte au secours de la victoire, ils l’intégreront vaille que
vaille à leurs cours, leurs manuels et leurs traités pour lui consentir enfin – mais est-ce
si important ? – une reconnaissance institutionnelle dans les lettres françaises.
(Université Paris-Sorbonne)
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