Dr L.

Rahmoun
Biophysique

Interaction des Rayonnements Electromagnétiques avec la Matière

 Interaction des photons (rayons X et γ) avec la matière :

Les photons sont des rayonnements électromagnétiques sans masse en repos, et très
pénétrants dans la matière. Dans le domaine d'énergie qui nous intéresse (milieu
médicale), le photon interagit dans la matière par cinq types d’interactions dont les trois
premiers sont les plus importants :
a. L’effet photoélectrique : L'effet photoélectrique est l'interaction du photon avec un
électron fortement lié de l'atome constituant la matière, l'électron éjecté emporte une
énergie cinétique Ec égale à la différence entre l'énergie 𝐸=hν du photon incident et son
énergie de liaison W.
L’effet photoélectrique ne peut avoir lieu que si l’énergie E du photon est supérieure à
l’énergie de liaison W. Se produit sur les électrons de la couche profonde de l’atome.
C’est un phénomène d’absorption totale.
La lacune électronique laisse l’atome dans un état excité : un électron de la couche plus
externe comble la place vacante de l’électron éjecté et ainsi de suite jusqu’à
réarrangement électronique complet. Chacune des transitions est accompagnée d’une
émission d’un photon de fluorescence.
b. Effet Compton : Ce phénomène, appelé diffusion Compton, elle représente
l'interaction du photon avec les électrons des couches périphériques (électron quasi
libres). Le photon est alors diffusé avec une énergie inférieure à son énergie incidente h𝜈0
, et l’électron reculant selon l’angle θe .
L’électron cible peut être projeté selon une direction dont l’angle avec la trajectoire
incidente est comprise entre +/- 90°, alors que le photon Compton peut être diffusé à +/-
180°.L’énergie transmise à l’électron est très faible par rapport à l’énergie emportée par le
photon diffusé. L’effet Compton se résume pratiquement en une simple diffusion cad un
changement de direction du photon.

c. Effet de production de paire ou effet de matérialisation : L'effet de production de

paire ou matérialisation consiste en la création d'une paire : électron-positon, lorsqu'un
photon pénètre dans le champ coulombien d'un noyau. Le photon disparaît et donne
naissance a un positon et un électron (négaton). L'énergie nécessaire pour obtenir la
matérialisation de cette paire est égale a 1,022 MeV. Au-dessous de cette valeur, la
réalisation de cet effet est énergétiquement impossible.
Le positron épuise son énergie cinétique de la même façon que l’électron en subissant des
collisions dans le milieu. En fin de trajectoire, le positron rencontrant un électron,
s’annihilent et l’énergie qui est libérée se trouvent sous forme de deux photons
d’annihilation de 2x0.51MeV.

d. Diffusion de Thomson-Rayleigh : C’est une diffusion à faible angle, pour des photons
incidents faiblement énergétiques, sans échange d’énergie avec les électrons du milieu.
e. Réaction photo-nucléaire : Les photons d’énérgie hυ supérieure à 8MeV peuvent
initier des réactions photo-nucléaires au cours au cours desquelles un nucléon est éjecté
du noyau .
2. Loi d'atténuation :
L'interaction des rayonnements électromagnétiques avec la matière se traduit par
l'atténuation du faisceau incident. Ainsi, dans le cas d'un faisceau mono-énergétique
parallèle, l'intensité du faisceau I n'ayant par été atténuée par milieu traversé d'épaisseur x
est liée au faisceau incident I0 par une loi exponentielle du type :
𝐼(𝑥) = 𝐼0 × 𝑒 −𝜇x

I 0 : le flux de photons du faisceau incident ;

I(x) : le flux de photons sortant d’un milieu absorbant d’épaisseur x;
e –μx: représente la fraction de photons qui n’ont pas interagi, on appelle aussi ce membre
d'équation le facteur de transmission.
où μ est le coefficient d'atténuation linéique dont la valeur dépend de l'énergie du
rayonnement et de la nature du milieu traversé.
L’atténuation des photons de faible énergie est réalisée essentiellement par effet photo-
électrique, et ceci d’autant plus volontiers que le numéro atomique Z du milieu traversé
est élevé.
Pour les matériaux à Z peu élevé comme l’eau cas aussi des tissus mous de l’organisme,
l’effet Compton intervient.
Enfin, la création de paires prédomine pour les photons d’énergie élevée et ceci d’autant
plus que Z du matériau est élevé.