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Vie et œuvres
de Cheikh
Abdoulahi
Willane, dit
(Cheikh Abdou
Barhama)
:
Vie et œuvres de Cheikh Abdoulahi Willane,

dit

(Cheikh Abdou Barhama)

fondateur de la fédération pour la lutte contre


l’ignorance et la pauvreté

Authenti<cation
:
Oustaz Mouhamad A Thiam

Oustaz Babacar NDAO

Oustaz Gora Top

Traduction

Cheikh M BARRY

Mlle Diarry Dembélé

Malick D Diouf

Aliou Minthé

Biographie de Cheikh Abdoulahi Willane

I-1-Naissance et éducation

Grand homme de Dieu et moukhadam de Baye

Niass, Cheikh Abdoulahi Willane a;ectueusement


appelé Cheikh Abdou Barhama par ses disciples,
est le Fondateur de la fédération pour la lutte
contre l’ignorance et la pauvreté.

Cheikh Abdoulahi Willane est né en 1944 dans le


village de Ndougoubène situé à 5km au nord de la
ville de Ka;rine. Il est issu de parents très
respectés dans la zone, son père s’appelle Mame
Aly Willane plus connu sous le nom d’Ali Fatou et
:
sa mère, Mame Sokhna Ndao plus connu sous le
nom de Sokhna Bodé.

Son oncle paternel du nom de Baba Willane fut le


premier à l’initier à l’apprentissage du Saint Coran
dans la maison familiale. C’est ensuite, qu’il
fréquenta d’autres écoles coraniques jusqu’à
maitriser le coran à jeune âge dans la narration de

« warsh ».

Il voulut devenir un grand érudit des sciences


islamiques. A cet e;et, il se rendit à Niakhène où il
Vt quatre années, pour parfaire son apprentissage
coranique et apprendre l’exégèse du coran. C’est
par la suite, qu’il est allé à Saint Louis du Sénégal,
l’un des centres d’études islamique les plus

réputés de l’époque, où il s’intéressa à diverses


disciplines, fréquentant ainsi di;érentes écoles.
L’éminent et célèbre professeur Fall Khalil,
l’enseigna les lois islamiques et la jurisprudence
(Fikh). Le vénéré Serigne Dame Guèye Barack fut
l’un de ses professeurs les plus distingués en
grammaire, en conjugaison et en morphologie de

la langue arabe.

Il proVta de ce séjour pour parfaire son niveau en


histoire et géographie, en astronomie, en
théologie, en hadiths, à travers les livres et auprès
d’autres maîtres. Il consacra toute son enfance et
:
son adolescence à l’étude des sciences islamiques.
C’est ce qui fait de lui, aujourd’hui, une école pour
les débutants et une université pour les
spécialistes. Actuellement, à Medina Baye Ka;rine,
toutes les disciplines en sciences islamiques y
sont enseignées.

Et, ce témoignage de Cheikh Mahi Ibrahima Niass,


actuel khalif de la fayda tidjaniya su]t comme
ample illustration : « vos paroles me font rouler
comme une balle, quand vous parlez, je roule, je
cours, je vole ». Juste pour magniVer la grandeur
de son savoir qui est comme une eau douce dont
on n’a jamais assez et de sa pédagogie sans

commune mesure.

I.2. Initiation à la fayda tidjianiya

Après avoir maitrisé toutes ces sciences, il se mit à


la quête de la connaissance de la gnose divine,

cette science qui ne se trouve pas dans les livres.


C’est à cette époque que Cheikh Ibrahima Niass
disait « Je suis celui qui détient le secret du noble
prophète (psl) et personne ne vient à moi sans
pour autant connaitre Allah, l’unique créateur ».

Mais en ces temps, Cheikh Abdoulahi Willane était


disciple d’un autre marabout en qui il croyait
:
fermement et qui faisait partie de ceux qui
détestaient Cheikh Ibrahima Niass. Certains
marabouts de cette époque craignaient que la
Fayda de Cheikh Ibrahima Niass, qui avait secoué

le monde entier et son appel auquel les peuples du


monde répondaient en masse, ne menace leur
souveraineté et que leurs disciples veuillent y
répondre. Ainsi certains d’entre eux exhortaient
leurs disciples à haïr Cheikh Ibrahima Niass et le
traitaient de tous les noms.

Cheikh Abdou Barhama raconta qu’un jour,

voyageant par train, et lorsqu’il passait par la ville


de Médina Baye, il entendit les passagers d’à côté
dire : « voici la ville de Baye ainsi que sa
mosquée », mais il détourna du regard. Parce qu’il
ne voulait rien voir ni entendre de cet homme.
Encore une fois à Kaolack, passant près de la
tente, alors que Baye animait une causerie (Ziaara)
à côté, Cheikh Abdoulahi Willane entendit Baye
traduire le coran, sourate 26 Ash’Shu’ara (les
poètes), verset 116 disant : « Tant que vous n’aurez

pas Vni avec vos pratiques, ô Noé, vous ne


cesserez d’être parmi les opprimés ». A ces
paroles, il s’est précipité de boucher ses oreilles
avec ses doigts pour ne plus rien entendre. Et ce
fut, le seul verset qu’il eut à entendre de
l’interprétation du saint coran par Cheikh Ibrahim
:
Niass de son vivant.

En ces temps, il était enseignant à Saint-Louis et


avait un grand nombre d’étudiants venus à la
quête du savoir, en raison de son éloquence dans
ses enseignements et de la clarté de ses
explications, en plus de sa grande capacité
pédagogique. Cependant, il n’y a pas de jour où il
ne concluait ses leçons avec un verset et/ou
hadith qui contredit les enseignements de Cheikh
Ibrahim Niass.

Parmi les disciples, Vgurait un homme doté d’une


grande sagesse spirituelle ; cet homme se
nommait Djime Lô. Sur son visage, on remarquait
facilement une éclatante lumière née de ses
nombreuses invocations et prières faites sur le
prophète Mohammad (psl), notamment le salatoul
fatihi. Djime Lô lui disait constamment : « Oh
Willane, j’aurais bien aimé que tu sois du nombre
des gnostiques, j’aurais bien aimé que tu sois

hanrif !». Et même un jour, il révéla avoir vu Cheikh


Abdou Barhama entrer dans les plus hauts
royaumes de Dieu (hadaratoul qods). Depuis ce
jour, Cheikh Abdou n’avait cessé de penser à ces
paroles de Djim Lô, aux royaumes de Dieu et à la
gnose divine. C’est devenu en lui un désir et il ne
lisait plus que des livres de souVsme portant sur
ce sujet jusqu’au jour où il tomba sur ces passages
:
sur le tassawuf où l’auteur disait :

« Un disciple se doit de choisir son maître, celui-ci


doit le guider et l’éclairer sur un chemin aussi
périlleux soit-il. Le maître doit être tel que sa

simple vue, rappelle et rapproche le disciple de son


Seigneur ». Ceci le Vt réméchir davantage sur la
voie du souVsme et de la gnose divine. Cheikh
Abdou se mit à demander alors où il pouvait
rencontrer un tel guide qui ne serait pas Cheikh
Ibrahim Niass. On lui indiqua un Cheikh qui se
trouvait à Médina Gounass. Mais cette localité
était très loin de Saint-Louis et il n’avait pas les
moyens pour s’y rendre. Il pensa alors à faire des
prières de consultation (listikhar) pour que Dieu
l’éclaire sur cette personne qui devrait être son
guide. Il a ainsi fait trois listikhars :

Le premier listikhar : il a e;ectué des prières sur le


prophète (50 salatoul fatihi), avec l’intention que
Dieu lui révèle son maitre. Et dans son sommeil, il
vu en rêve, Cheikh Ibrahim Niass assis dans une
forêt avec un groupe de personnes qui était venu
le voir et était sur le point de s’en aller. Cheikh
Abdou s’adressa à Baye en lui disant : « je suis
venu vers vous pour que vous m’éclairiez sur la
voie des gnostiques ». Cheikh Ibrahim le lui

redemanda trois fois et à chaque fois, il répondit


par un oui, c’est bien cela l’objet de ma visite. Et
:
Baye rajouta, il n’y a que toi qui es venu me
solliciter sur ma mission. Mais quand Cheikh
Abdou s’est réveillé, il s’exclama avec

découragement : akh, Sidi Ibra s’il ne restait que lui


je ne serai jamais guidé !

Le deuxième listikhar : comme lors du premier, il


revit Cheikh Ibrahim cette fois ci dans une
mosquée à Saint-Louis pour la prière du Maghrib.
Baye se tenait devant la porte et appelait

quiconque n’avait pas e;ectué la prière de venir le


faire. Cheikh Abdou répondu qu’il n’avait pas
encore prié. Ainsi, ils e;ectuèrent ensemble cette
prière et quand ils eurent terminé, Cheikh Abdou
demanda à Baye de l’initier à la Tarikha Tidjaniya ;
ce que Baye lui accorda. Puis il lui demanda le
dhikr pour la gnose divine cette fois ci, Baye lui
répondit de le trouver à Kaolack pour qu’il puisse le
lui donner. A son réveil, il reVt la même réaction :
akh, c’est encore Ibra Asta dans mon rêve !

Le troisième listikhar : il recita les mêmes prières


que lors des deux premiers et vit de nouveau Baye
dans son rêve. Cette fois ci, Cheikh Ibrahim se
trouvait dans sa maison à Kossi (village situé aux
encablure de Kaolack) et lui posait la question :
« j’ai entendu dire que vous interprétez le Coran ?
Cheikh Abdou répondit par, Alhamdoulillah (Dieu
soit loué). Baye répliqua, celui qui ne connait pas
:
son seigneur, ne sais pas ce que Alhamdoulillah
signiVe réellement. Cheikh Abdou lui dit que c’était
d’ailleurs pour cette raison qu’il lui est venu. Et
dans ce rêve, Baye l’initia sur la voie de la manrifa
(la connaissance de la gnose). A son réveil, il
accepta cette vision, son désir grandissait, sa
détermination s’intensiVait et pour la première
fois, il éprouvait un grand amour pour Cheikh

Ibrahim Niass. Partout où il regardait, paraissait


une lumière dont il ne connaissait l’origine.

Il a consulté par la suite certains disciples du


cheikh pour leur dire qu’il ne souhaitait être initié
que par Cheikh Ibrahim Niass. Ils lui répondirent
que le cheikh ne saurait le faire par lui-même car
étant en pèlerinage à la Mecque, mais il le

conVerait à un de ses chefs religieux


(moukhadams) comme Serigne Aliou Cissé. Mais
Cheikh Abdoulahi Willane était impatient
d’attendre le retour de Cheikh Ibrahim qui passait
beaucoup de temps à la Mecque. Et même,
comment pouvait-il attendre une heure de plus
alors qu’à l’image d’un volcan, son désir était
presque sur le point d’exploser, et que la pulsion de
la connaissance le prive de sommeil ?

C’est ainsi qu’il demanda à son ami Taïb Bâ de lui


rédiger une lettre à Cheikh Ibrahima Fall ; lettre
qu’il emmena à Kaolack un vendredi soir espérant
:
y trouver Cheikh Ibra Fall (Moukhadam de Baye
Niass). Mais ce dernier se trouvait à Kossi. Après la
prière du vendredi, Cheikh Abdoulahi se rendit à
Kossi où il trouva Cheikh Ibra Fall assis en direction
de la Kaaba. Il lui raconta toute l’histoire de ses
prières de consultation (listikhar) et de ses rêves
et Cheikh Ibra Fall lui dit : « je vais t’initier à la
gnose divine mais quant à la Tidjaniya, Baye te l’a
déjà accordé dans ton rêve et c’est une chose que
je ne saurais renouveler ».

C’est ainsi que, le Cheikh Abdou Barhama


entrepris la voie des gnostiques, dans le déluge de
la fayda ibrahimienne après avoir longtemps nié et
critiqué les enseignements de Cheikh Ibrahim
Niass qu’il qualiVait d’insultants et vains.

Cheikh Abdou Barhama a terminé son initiation à


la gnose divine en 1969 dans la matinée d’Achoura
e
(le 10 jour du mois de mouharram) à Kossi auprès
de son vénéré maitre Mame Cheikh Ibrahima Fall.
Au terme de son initiation, il repartit à Saint-Louis.
Après un certain temps, il se rendit à Dakar où il
est resta un bon moment jusqu’en 1971, quand il
décida de retourner au Saloum, sa terre d’origine.
Il y commença l’enseignement arabe auprès de son
oncle Cheikh Babou Top, puis en 1977, il s’installa
déVnitivement à Ka;rine.
:
I.3. Les débuts de la fayda à Médina Baye
KaOrine

Cheikh Abdou Barhama était un enseignant


conVrmé, mexible, un pédagogue aimé par le grand
public, notamment par ses élèves qui étaient ses
amis. Ils ne pouvaient se séparer de lui que quand
il s’apprêtait à aller au lit. Son niveau de

connaissance et sa pédagogie séduisaient les


enfants avec qui, il passait beaucoup de temps, à

l’image des compagnons du messager d’Allah au


début de l’islam. Il leur parlait de la connaissance

des gnoses, du monde métaphysique, ce qui a


permis à beaucoup d’entre eux d’embrasser la

connaissance divine. Parmi eux on peut citer :


Oustaz Cheikh Dramé, Oustaz Ahmed Signane,

Oustaz Omar Dramé, qui furent tous ses élèves. On


se souvient aussi de Seydi Talla Diané, qui est le

premier à avoir demander à Cheikh Abdou

Barhama la Tarikha Tidjaniya. Il lui conVa aussi de


jamais l’oublier car disait-il : « je suis ton

Aboubakrine Sadikh (premier compagnon du


Prophète (psl)) ».

Tafsir Mor Diané Thiall fut le premier homme à être

initié par Cheikh Abdou Barhama, il fut aussi le


premier président du Dahira (association) que le

cheikh avait fondé. Et du coté des femmes, Zeyda

Yaye Fatou Bâ, épouse de son petit frère Seydi


:
Malick Willane fut la première. Après ces deux
initiés, on constatait un asux d’hommes et de

femmes, jeunes comme vieux, venus de divers

horizons. L’éducation spirituelle, qu’ils recevaient


du cheikh était telle qu’elle nous rappelait les

compagnons du Prophète (psl) au début de l’islam.

Un peuple nouvellement convertit à l’islam a un


jour entendu réciter les versets du coran, et s’est

mis à pleurer et à gémir. Alors, Aboubakr (que Dieu


soit satisfait de lui) leur dit : « C’est ainsi que nous

étions au début de l’islam mais par la suite nous

sommes devenus vieux ».

Ceci remétait également l’attitude qu’avait les


jeunes initiés qui accompagnaient Cheikh Abdou

Barhama au début de son implantation à Ka;rine.

C’était un groupe composé d’hommes et de

femmes, qui se regroupait que pour adorer leur


Seigneur et non pour des futilités mondaines. Ils

n’aimaient que la jurisprudence du souVsme,


n’avaient pas d’exutoire entre eux pour un

désaccord qui déchirait l’unité. Cela va de soi à


dire qu’ils étaient un groupe soudé et uni. Ainsi, le

degré de croyance et d’adoration des femmes

envers leur Seigneur atteignaient un niveau


spirituel à un point qu’elles étaient comparées aux

hommes. Ils se voyaient très souvent pour


:
formuler des prières à l’endroit du Prophète (psl),
comme recommandé par notre Seigneur dans le

coran à la sourate Al-Ahzab, verset 56. Ils se


soutenaient moralement, intellectuellement et

Vnancièrement malgré leurs maigres moyens.

Ces propos d’Oustaz Babacar Ndao expliquent bien

le degré d’unité et de solidarité dans cette


communauté souV. Il se rappelle un jour avoir eu la

chance d’assister à une discussion entre Cheikh


Abdou Barhama et feue Zeyda Ndeye Diané,

l’épouse de Cheikh Birane Diagne. Elle était venue


témoigner la complicité qu’elle avait avec sa

coépouse Zeyda Khady Diaw en disant : « Je suis


venue aujourd’hui pour témoigner devant vous et

devant Dieu que je remercie ma coépouse. En

e;et, notre époux est revenu d’un voyage et n’a


apporté qu’un seul tissu, aucune de nous deux ne

voulait prendre le cadeau et laisser l’autre. Nous


sommes restées une semaine sans qu’aucune ne

le prenne. C’est par la suite que notre époux est


intervenu en nous disant si l’une d’entre vous ne

prend pas le tissu, je sortirai pour le donner à celui


qui voudrait le prendre. C’est ainsi que je l’ai pris».

Le groupe était solidaire à tel enseigne que


personne ne voulait se procurer de quelque chose

dont il est sûr que son voisin ou sa coépouse


désirait. Cet acte de bienveillance nous rappelle, le
:
comportement des compagnons du Prophète (psl),
qui sont tous décédés de soif car aucun d’entre

eux ne voulait boire le peu d’eau qui leur rester et


laisser son voisin. Le Messager d’Allah (psl), leur

enseignait toujours de considérer les musulmans


comme étant un seul être, si une partie de ce

dernier est sou;rant, tout le corps le ressent.

Comme il a été également rapporté dans le livre

d’Imam al-Boukhari : « Il fut un jour, un homme est


venu rendre visite au Messager d’Allah (psl), il

demanda à ses épouses est ce qu’il y’a à manger


dans la maison, ses épouses répondirent non le

vénéré Messager d’Allah. Ainsi, le Prophète (psl),


se retourna vers les hommes de ‘‘Anṣār ad-Din’’

(les défenseurs de la religion) et leur demanda : qui


est ce qui me prend en charge notre invité et Dieu

le bénisse et lui accorde la paix ? Un homme parmi


eux se leva et le conduisit chez lui, puis il demanda

à son épouse de servir le diner. Cette dernière lui


répondit, malheureusement, le repas que j’avais

préparé est destiné aux enfants. Alors, son époux

l’ordonna de faire dormir les enfants et de servir la


nourriture. Par la même occasion il lui demanda

d’éteindre la lampe, aVn que l’invité du Messager


de Dieu puisse bien manger.

I.3. Rêves et prédictions mystiques


:
Cheikh Abdou Barhama, nous raconte qu’un jour, il

avait rêvé que le monde entier lui avait déclaré la


guerre alors qu’il était à l’entrée de Keur Layène

(un village qui se situe au Sud du département de


Ka;rine). Quand la bataille s’est intensiVée et qu’ils

n’arrivaient pas à le battre, Cheikh Abdou Barhama

leur dit « je suis un des miracles de Seydi Cheikh


Ahmed Tidiane (qu’Allah sanctiVe son précieux

secret) ». Et par la suite, il s’est envolé vers le ciel,


et tous ses adversaires se sont émerveillés.

Une autre fois, il lui est apparu dans ses rêves

Mawlaya Cheikh Ibrahima Niass (Baye), qui était

venu à Ndougoubène, village natal de Cheikh


Abdou Barhama. Quand il a décidé d’aller le voir, un

groupe d’homme s’est mis devant la porte pour


l’empêcher d’accéder à la chambre. Lorsque

l’information fut rapportée à Baye, ce dernier


appuya sur une alarme et le groupe se sépara pour

laisser Cheikh Abdou Barhama entrer.

Tous ces rêves représentent des faisceaux

d’indices de certaines di]cultés et obstacles


auxquels le cheikh a été confronté sur le chemin

de sa mission.

I.4. Les moments de diTculté

Ne vous étonnez pas si aujourd’hui vous voyez

Cheikh Abdou Barhama dans une belle voiture, par


:
ce qu’au début de sa mission il faisait du vélo pour

aller répandre l’islam. Certes, aujourd’hui il mange


à sa faim, mais savez-vous combien de nuits il

s’est couché sans le moindre grain de mil ou de riz


dans son ventre ? Les jours heureux étaient pour

lui, les jours où il mangeait que du couscous avec


de l’eau salée. Combien de fois nous l’avons

entendu envoyer un de ses compagnons chez


Seyda Loly Signane (une bonne voisine) pour

demander du ‘‘Ndiékhou Mboom’’, sauce faite à

base de feuille de Moringa. Il est évident que


beaucoup de ceux qui apprécient la douceur de la

datte ne connaissent pas l’amertume de la


plantation.

Le chemin était plein d’obstacles, mais grâce à son

courage, sa détermination, son amour pour l’islam


et le désir de vouloir suivre les pas de son maître

Cheikh Ibrahima Niass. Il a réussi à élargir l’œuvre

du Prophète (psl) dans les coins les plus reculés du


Sénégal, de la Gambie et de la Guinée Conakry,

zones dans lesquelles, l’islam était presque


méconnu par la population. Ces multiples

épreuves et péripéties révèlent que Cheikh Abdou


Barhama a suivi les traces de ses pairs et idoles à

savoir le Messager d’Allah (psl), Seydi Cheikh


Ahmed Tidiane, Cheikh Ibrahima Niass (qu’Allah

sanctiVe leurs précieux secrets) et tant d’autres


:
martyrs de l’islam.

Mais c’est dans les di]cultés que l’on reconnait les

véridiques. Parce que les di]cultés font fuir les


hypocrites. Alors que les véridiques rendent grâce

à Dieu dans ces moments di]ciles car ils savent


que toute épreuve est suivie d’une bénédiction, et

qu’après la pluie vient toujours le beau temps.

Dans ces moments di]ciles il y avait toujours une

voix qui disait au Cheikh et à ses compagnons «


ne vous découragez pas, persévérez ; pensez-vous

obtenir le paradis et les bienfaits de Dieu le tout


puissant dans la facilité ? Pensez-vous atteindre

les plus hautes stations divines et obtenir les


secrets des grands souVs sans pour autant passer

par les di]cultés par lesquelles ils sont passés ? »

Les problèmes étaient récurrents à Médina Baye

Ka;rine parce que Cheikh Abdou Barhama avait


beaucoup de détracteurs qui ne ménageaient

aucun e;ort pour le nuire. Certains de ses


ennemies l’ont combattu de manière visibles,

d’autres le faisaient dans l’ombre. Certains

l’accusaient de choses qui n’étaient pas vrai pour


le mettre en mal avec les autorités administratives

ou avec la famille de Baye Niass. Parmi les


injustices que Cheikh Abdou Barhama a subies on

peut citer deux principaux événements :


:
Le premier est survenu à Ka;rine en 1979. Il
concernait un jeune homme du nom de Djibril

Cissé qui venait du village de Keur Malick Ndiaye


pour prendre le « wird » Tidiane et faire la Tarbiya

auprès du cheikh. A cette époque les disciples


avaient l’habitude d’aller en forêt pour s’isoler du

monde et pouvoir se recueillir pleinement.

Ainsi, Djibril Cissé se recueillait en forêt et revenait

pour le déjeuner. Un jour un de ses parents vint


demander après lui. Le Cheikh lui répondit que

Djibril Cissé était bien là mais qu’il était dans la


forêt ; il lui demanda de l’attendre parce qu’il

reviendra à l’heure du déjeuner. Mais l’homme qui

voulait apparemment ternir l’image de Cheikh


Abdou Barhama, n’attendit pas et se précipita

pour aller se plaindre à la Gendarmerie. Il revint


plus tard avec une convocation. C’est ainsi que le

Cheikh fut convoqué pour la première fois à la


Gendarmerie.

Le second était à Kathiote, un village situé à 30

kilomètres de Ka;rine. Dans ce village des jeunes

hommes aspirants au souVsme et à la


connaissance de la gnose divine s’étaient

regroupés et voulaient que leur guide l’éminent


Cheikh Ahmed Dame Kâ leur fasse une traduction

(tafsir) du Coran. Mais les dignitaires de ce village


étaient foncièrement contre.
:
Au moment où ces jeunes se sont regroupés pour
écouter Cheikh Dame Kâ, les dignitaires

accompagnés d’autres jeunes les ont attaqués


avec des machettes, des gourdins, des bâtons et

les ont frappés jusqu’à ensanglanter leurs habits.


Ces jeunes qui étaient forts et qui pouvaient bien

riposter, n’ont pas répliqués aux attaques qu’ils


subissaient et ont continué à faire leurs zikrs à

haute voix. Non satisfaits de les avoir humiliés, ces


dignitaires sont encore allés se plaindre auprès du

Commandant de la Brigade de Gendarmerie de


Ka;rine, M. Mame Birame Senghor à l’époque qui

était aussi un farouche opposant du cheikh. Ainsi


le Commandant Senghor, après avoir été corrompu

par les plaignants, Vt arrêter ces jeunes et les mis

en garde à vue dès leur arrivée à la brigade.

Le Commandant de brigade demanda à Cheikh


Ahmad Dame Kâ s’il avait une autorisation pour

faire le tafsir du coran, ce dernier lui répondit que


oui, il avait une autorisation de son Cheikh. Mais M.

Senghor lui Vt comprendre qu’il parlait d’une

autorisation administrative et Cheikh Dame Kâ que


n’avait pas. Alors il lui demanda de payer 20 mille

francs à titre d’amende et lui interdit de refaire le


tafsir du coran à Kathiote.

Les disciples sont restés en garde à vue pendant

24 heures sans manger ni boire. Mais durant toute


:
leur a ils n’ont cessé de faire des zikrs et de louer le

tout puissant. Quand Cheikh Hadi Ibrahima Niass


fut informé de la situation, il appela le procureur à

Kaolack pour qu’il intervienne en faveur de ces

jeunes hommes. Et c’est ce dernier qui appela à


Ka;rine pour les faire libérer. Donc c’est grâce à

Cheikh Hadi Ibrahima Niass que ces disciples


furent libérés.

A leur sortie de la gendarmerie, ils se sont

retrouvés avec Cheikh Hadi Ibrahima Niass chez

Cheikh Abdou Barhama. Et ce fut la première visite


de Cheikh Hadi Ibrahima Niass à Médina Baye

Ka;rine.

Cheikh Abdoulahi Willane a eu beaucoup d’ennemis


visibles ou invisibles, déclarés ou non déclarés qui

ont tout fait pour le nuire avec tous les moyens à


leur disposition. Alors que Cheikh Abdou Barhama

ne disposait que de maigres ressources, mais il a

été persévérant, il n’a jamais méchi, n’a jamais


abdiqué et est sorti grand vainqueur de toutes ces

épreuves.

Selon feu Seydi Madimba Lô, grand commerçant à


Ka;rine, qui était aussi un homme très sage et

avisé. « Tous les grands commerçants qui étaient

ennemis de Cheikh Abdou Barhama alors que ce


dernier ne leur avait rien fait, tous ceux-là ont Vni
:
par voir leurs magasins tomber en ruine et leurs

commerces s’e;ondrer. Ils ont tous eu une Vn


misérable ».

|. Les œuvres réalisées par Cheikh Abdou


Barhama et ses disciples

II.1. Création du cercle maternel Nahnu


ansarroullah

C’est le 20/08/1977 que Cheikh Abdou Barhama a

déménagé dans son quartier qu’il appela Médina


Baye Ka;rine, et la même année, il créa le cercle

maternel Nahnu ansarroullah (nous sommes les

serviteurs d’Allah). Baye Mor Diané et Seyda Ndèye


Thiam, que Dieu ait pitié de leurs âmes, en étaient

les présidents, et Seydi Abdoulaye Diané, le


trésorier.

Ce cercle était une organisation et un organe

suprême qui regroupait tous les adeptes. Il tenait

une réunion mensuelle qui durait toute une nuit


animée de zikrs, de louanges et de précieux

hadiths souVs remplis d’une grande sagesse.

Les activités étaient cependant suspendues


pendant saison des pluies pour permettre aux

disciples de s’a;airer aux travaux champêtres. Au

mois d’octobre, se tenait la première réunion


inaugurale de l’année. Elle était d’une grande

envergure et rassemblait des gens nostalgiques et


:
heureux de retrouver les programmes du cercle.

Cheikh Ibrahima Diaw et sa famille prenaient en


charge tous les frais de cette réunion inaugurale

et préparaient pour l’occasion un repas copieux.


Par la suite, Cheikh Abdou Barhama a transféré ce

rassemblement au domicile de son ami, le


professeur Kâ Mabo pour lui en faire honneur.

Changements eOectués au sein du bureau


d’organisation

Le trésorier feu Abdoulaye Diané dont on se


souvient toujours en raison de sa voix mélodieuse

dans les zikrs, a été remplacé après son décès en


1987, par trois autres membres : Tafsir Babou

Thiall, Baye Talla Diaw et Modou Bâ. Mais aucun de


ces grands substituts n’avait su combler le vide
qu’avait laissé feu Abdoulaye Diané à ce poste de

trésorerie.

Après un certain temps, la caisse a été de nouveau

transférée à Serigne Boly Cissé, qui la gardait, et


Ndiogou Willane de Ngouille, qui e;ectuait toutes

les sorties d’argent dont le cercle avait besoin.

Le poste de présidente fut aussi remanié suite au

rappel à Dieu de Zeyda Ndèye Thiam, décédée le


lundi 05/07/1982. Seyda Ndèye Thiam était une

femme entièrement dévouée dans la voix du

souVsme et dans l’organisation de ses propres


:
a;aires. Elle était d’une aide précieuse à Cheikh

Abdou Barhama, telle qu’on pouvait comparer sa

mission à celle que Harouna accomplissait pour le

prophète Moussa. C’est pour son culte, que son


nom est toujours soulevé dans l’histoire de

l’organisation et des œuvres accomplies par

Cheikh Abdou Barhama. Dieu lui a ainsi accordé

une descendance noble et riche et parmi ses Vls

nous pouvons citer Seydi Mass Sall chez qui Abdou


Barhama fait des séjours une fois à Dakar.

De plus, le président Baye Mor Diané a renoncé à

son poste en raison de son manque de temps lié à

son travail et à ses nombreuses occupations. Dans


l’intérêt de la gestion du cercle, il suggéra à Cheikh

Abdou Barhama de nommer Seydi Mor Lame

comme président, et lui il devint le vice-président.

Peu de temps après Seydi Tafsir Borom Fass a été

nommé au poste de président, et ce jusqu’à ce que

le cercle soit dissout et réorganisé en de nouvelles

structures appelés secteurs. Cette nouvelle

organisation a eu à faire plusieurs réalisations


dans di;érents domaines.

– Les Fonds : Le dahira avait un très gros fonds

qu’il constituait avec les contributions annuelles


des membres. Les hommes se devaient de verser

1500 Fcfa par tête, et les femmes, la moitié (750


:
Fcfa). Il était établi des lois internes parmi

lesquels, s’acquitter des cotisations annuelles et


assister à la réunion mensuelle, et le non-respect

de ces chartes, pendant trois années

consécutives, conduisait à une expulsion du

dahira. Le membre perd alors tout proVt ou aide


qu’il pouvait tirer de l’organisation.

Au début de l’année, les membres du bureau se

réunissent pour Vxer un budget qui sera un moyen

d’atteindre les objectifs annuels du dahira, sur la


base de décisions prises avec Cheikh Abdou

Barhama et rédigées par le secrétaire général.

Cette feuille de route comprend les grandes lignes

du budget, ainsi que les moyens et plans d’action à


adopter pour atteindre les objectifs de l’année en

cours.

– Équipements : Le dahira a atteint ses objectifs

de collecte de matériels, et s’est enrichi


d’instruments nombreux et de divers matériels qui

conviennent aux grands événements et

cérémonies religieuses. Tous les habitants de la

région de Ka;rine pouvaient en bénéVcier, par


location pour ceux qui ne sont pas membres du

dahira et par emprunt gratuit aux membres qui

s’acquittaient de leurs cotisations. Même les

acteurs politique et membres du gouvernement

venaient louer le matériel pour certaines de leurs


:
animations. Et quiconque louait un matériel, se

devait de laisser au trésorier, sa carte d’identité

comme garantie. Et si un matériel en cours de

location est perdu ou abimé, il en sera amendé


contre quelque chose de similaire ou en paiera la

valeur.

Le dahira a également acheté en 1985 un taxi pour


investir et apporter plus de proVt à la caisse. Ce

taxi était conVé à Seydi Mor Niap comme

chau;eur.

L’une des réussites du dahira est l’achat d’un


terrain où est construite aujourd’hui une villa dite

Keur Baye Niass dans la cité de Médina Baye

Ka;rine.

Il a aussi acheté un cheval à Cheikh Abdou


Barhama, cheval que le cheikh appela « Iniaas »,

prenant exemple sur Cheikh Al-Islam Elhadj

Ibrahim, qui avait appelé son cheval « Tidiane » en

référence à son guide Cheikh Ahmed Tidiane


(qu’Allah sanctiVe son précieux secret).

En 1989, le dahira a acheté une voiture pour

Cheikh Abdou Barhama, qu’il a appelé « Shawqu »

(amour). EnVn, le15/01/1995, le dahira s’est doté


d’une nouvelle voiture : « Al-Madad ».

II.2. Les voyages de Cheikh Abdou Barhama


:
C’est en 2006 que Cheikh Abdou Barhama est allé
au fouta pour la première fois, il y a fait une

tournée très productive. Et depuis cette date

Cheikh Abdou Barhama y fait une tournée

annuelle. La tournée devient de plus en plus


grande ; et de ce fait il y a ouvert une école

coranique. Seydi Abdourahmane Willane fut

envoyé comme enseignant dans cette école mais

aussi comme guide et éducateur pour mettre les

jeunes sur le droit chemin.

Ainsi la propagation de la fayda y est de plus en

plus répandue et maintenant on y dénombre trois

dahiras de Cheikh Abdou Barhama (dahira Rouhoul


Addab Thiarène, dahira Nouroul Bachar

Ndouloumadji, dahira Nouroul Bachar Liw). Cette

propagation s’étendit dans tout le Sénégal et la

Gambie ainsi qu’en guinée Conakry. Cheikh Abdou

Barhama est allé en guinée Conakry en 2016 sur


invitation de ces disciples guinéens qui étaient à

Médina Baye Ka;rine pour apprendre le coran et la

langue arabe.

II.3. Organisation et gestion des dahiras


(associations)

En 1990 Cheikh Abdou Barhama organisa la

première édition d’une compétition regroupant


tous les dahiras pour évaluer leur travail à la Vn de
:
chaque année. Ainsi il mit sur place un comité

chargé d’évaluer les dahiras et de désigner le

vainqueur. Il choisit Oustaz Babacar Ndao comme


président de ce comité et Oustaz Baye Goudiaby

comme adjoint. Mais en 1994 il y eut des

divergences concernant ce comité ce qui conduit

à une année blanche de la compétition.

C’est ainsi que Oustaz Babacar Ndao a été

remplacé à la présidence de ce comité par Oustaz

Mouhamad Amadi Thiam. Mais ce dernier ne

dirigea ce comité qu’une seule année à cause d’un


emploi du temps personnel trop chargé. Il fut ainsi

remplacé par Oustaz Gora Top qui était beaucoup

plus disponible avec Oustaz Djiby Ndiaye comme

adjoint.

Ces sous-sections « ikha » demeurent jusqu’à

présent ce sont juste leurs noms qui ont changé, à

l’exception de la sous-section de Rouchdi. Ainsi,

Cheikh Abdou Barhama dénomme ces sous-


sections (ikha) par les noms de livres écrits par

Cheikh Ibrahima Niass. En 1990, plusieurs

changements furent e;ectués sur leur mode de

fonctionnement :

Premièrement : la sous-section Aïmane (ikha

Aïmane) qui regroupait les localités de Médina

Baye Ka;rine, Ngouye et Santhie Galngoné fut


:
dirigé par Seydi Talla Willane. En 1999 la sous-

section fut dénommée Faydoul Ahmadi (ikha

Faydoul Ahmadi). Par la suite la fédération a été

créée, Seydi Talla Willane fut nommé président de

cette dernière et Seydi Ibou Willane le remplace au


sein de la sous-section Aïmane (ikha Aïmane).

Deuxièmement : la sous-section Maïmana (ikha

Maïmana), qui regroupait les villages de Diatta


Fakha, Mbeleup et Dagga Balla, fut dirigée par

Seydi Ibrahima Mbengue. En 1999, son nom fut

changé par celui de Nouroul Rabbani. Elle est

dirigée actuellement par Seydi Ousseynou Diouf et

son adjoint est Seydi Ahmed Signane.

Troisièmement : la sous-section Youssra (ikha

Yousra), qui regroupait les villages de Diaklé,

Ndougoubène et Thiallène, qui était dirigée par


Seydi Mass Willane, fut remplacé Seydi Tafsir

Dieng.

Quatrièmement : la sous-section Khourraba (ikha

Khourraba), qui regroupe les villages de Ndiognik,


Keur Ousmane, Dioussoume et Wèyendé, était

dirigée par Serigne Dame Kâ (paix à son âme) du

village de Dagay Ndéné, par la suite il fut remplacé

par Seydi Mor Willane (paix à son âme) après son

décès survenu le 28 janvier 1993. Cette même


année marque aussi le changement du nom de la
:
sous-section par celui de Boushra (ikha Boushra)

qui est actuellement dirigé par Seydi Haly, il fait


partie des hommes les plus éminents de la

fédération.

Cinquièmement : la sous-section Rousdi (ikha

Rousdi), qui regroupait les villages de Toune


Djouma et Gainth Peuhl, fut dirigée par Seydi

Modou Niang et son adjoint était Oustaz Babacar

Signane. Quelque temps après ses activités se

sont arrêtées.

Sixièmement : la sous-section Salam (ikha Salam)

qui regroupait les villages de Kathiote, Darra, Keur

Malick, Kattakel et Mbo], elle est appelée

aujourd’hui la sous-section Diallalou Soudor (ikha


Diallalou Soudor). Elle fut dirigée par Seydi Saloum

Willane (paix à son âme), remplacé après son décès

survenu le 19/09/1993 par Seydi Ibou Diarga (paix

à son âme). C’est Seydi Omar Seuttou Willane qui


occupe Vnalement la présidence suite au rappel à

Dieu de Seydi Ibou Diarga le 04/03/2013.

II.4. Résumé des réalisations des premières

générations

Ces sous-sections sont le berceau de la fayda

tidjianiya à Médina Baye Ka;rine ; elles

constituent une petite et rare communauté qui

était avec Cheikh Abdou Barhama depuis l’aube de


:
son appel. Nous nous souviendrons de leurs

notables un par un, si Dieu le veut, car étant

presque des martyrs ayant vécu toutes sortes de

di]cultés et surmonté d’innombrables obstacles.


Quelques-unes de ces di]cultés ont été évoquées

au début de ce document.

Les membres de ces sous-sections furent les

premiers à avoir acheté un cheval, puis une voiture


(en 1989) à Cheikh Abdou Barhama pour lui

faciliter le transport, alors qu’à cette époque ils

avaient du mal à joindre les deux bouts. Même le

prix d’un poulet leur était d’une grande di]culté.


Ce sont aussi eux qui ont initié le gamou d’Isra et

Mihraj commémorant le départ du prophète (psl)

de la Mecque vers la Médine. Cet événement était

animé par Cheikh Muhammad al-Hadi, et était


d’une ampleur qui dépassait tous les autres gamou

à cette époque, à l’exception de celui de Médina

Baye à Kaolack.

C’est cette même génération de disciples qui a


acheté l’espace où est aujourd’hui construite la

villa de Baye Niass à Ka;rine. Ils avaient également

entrepris pour Cheikh Muhammad al-Hadi un

champ d’exploitation agricole, ils y e;ectuaient un


travail de dur labeur. Il n’y avait pas un seul jour de

repos et ils travaillaient la plupart du temps, les

nuits. Ils ne se souciaient guère de tous les


:
dangers qui pouvaient les guetter tels que la cime
des arbres, l’épaisseur des mauvaises herbes, les

terriers de serpents et les sentiers de scorpions.

Tout le travail était abattu avant l’aube, au rythme

de zikrs et de salatoul fatihi. Dans cet étrange et


rare état d’âme, nous pouvons donner l’exemple de

Ndiancko Signane qui, une nuit, fut piqué par un

serpent venimeux et n’a reçu aucun soin ni

traitement ; il s’écria tout simplement Baye m’a

piqué puis continua son travail.

Les activités éducatives ont vu le jour avec cette

première génération de disciples, par l’ouverture

d’écoles et d’instituts scolaires. Les écoles étaient

ouvertes à tous, mais à cette époque, seuls leurs


enfants y étudiaient, parce que les gens

nourrissaient beaucoup de haine envers les

disciples de Cheikh Abdou Barhama. Ils les

dédaignaient, les accusant de s’écarter de la voie


droite et de commettre des péchés.

En résumé c’est cette première génération qui

bâtit le socle de fayda Tidjaniya à Médina Baye

Ka;rine malgré les moyens précaires et les


nombreuses di]cultés. Félicitations à eux, nous

leur rendons un vif hommage !

Par la suite, la portée du dahira s’est élargie et


d’autres sous sections ont été établies comme suit
:
:

1 – Création du Moukhsilina (les bienfaiteurs) en


1991 dans la commune de Nioro du Rip.

Moukhsilina fut Vnalement appelée Rouhoul Hibbi

(l’esprit d’amour) et dirigé depuis sa création par

Cheikh Saloum Manka.

Cette fraternité, avant de rejoindre Cheikh Abdou

Barhama, appartenait à Cheikh Muhammad al-

Hadi ibn Sheikh al-Islam, qui a lui-même voulu

cette fusion pour une bonne marche des activités

de la sous-section. Et lorsque la fraternité s’est


développée et s’est agrandie, Cheikh Abdou

Barhma l’a réorganisée en 2019, en quatre sous-

sections :

Sabilou salam qui regroupe les villages de Keur

Babou Ngoné et Keur Sète, est présidé par Cheikh

Saloum Manka ; Irsadou Saarine des villages de

Ndiawara, Ndianguéne, Falifa et Keur Samba

Kouta ; Rouhoul eudeup, dirigé par Cheikh Mass


Diagne, comprend les villages de Keur Diatta et

Manka Kounda ; et Toukhfatoul atfaal dirigé par

Djim Diané, rassemble Ndiba ndiayéne et le village

de Jiguimar et ses environs.

2 – Ikha Mouslikhina (Fraternité des réformateurs)

a été créée en 1993 et comprenait les localités de

Nioro et Ndimb. Ce secteur fut dirigé par Cheikh


:
Bachir Cissé puis par Cheikh Modou Sakho avant

d’être subdiviser en six sous-secteurs. Eux aussi

ont été d’un grand apport dans l’expansion des

écoles.

3 – Seyroul halbi à Tambacounda est mis sur pied

en 1996, à la suite de l’invitation de Serigne Aliou

Kamara (que miséricorde soit sur lui) à Cheikh

Abdou Barhama en 1994. Cheikh Moussa Cissé


dirigea la structure jusqu’à son départ pour

Kaolack en 1997. Seyroul halbi fut par la suite

conVé à Abdoulaye Thiam, un homme intelligent,

généreux et pieux.

C’est en 2002 que cheikh Abdou Barhama a

renouvelé le bureau et l’a nommé « Fédération

Seyroul Khalbi ». Et, après le décès de Seydi

Abdoulaye Thiam le 04/08/2014, Seydi Omar

Mboup fut choisi comme président. Le cheikh y a


créé un daara pour la mémorisation du coran. Ce

dahira crée par Cheikh Abdou Barhama a donné

naissance à plusieurs dahiras nommés ci-

dessous :

Dahira Vélingara dirigé par Seydi Mara Mar en 2003

Dahira de Diaobé

Dahira de Kolda dirigé par Seydi Abdoulaye Kouta

Dahira de Goudiry crée en 2005 grâce aux e;orts


:
de Seydi Barhama Diouf

Dahira de Kidira crée en 2007 grâce aux e;orts de


Cheikh Omar Mboup et Seydi Pape Mboup

Dahira de Bakel dirigé par Seydi Diankha

Dahira de Daadi crée en 2006

Dahira de Seydi Serigne Ndiaye

Dahira de Koumpentoum crée en 2009

Dahira de Kédougou

Parmi les objectifs de la section de Tamba nous

pouvons noter les suivants :

Redresser et uniVer tous les talibés ;


Organiser des rencontres religieuses de grande
ampleur dans ces localités ;
Participer à l’expension de la fayda tidiane ;
Appeler et convertir les gens à la religion
musulmane (parmi les convertis on peut citer Ya
Amy Baye Tamba et un homme appelé Insa et un
autre que Cheikh Abdou Barhama a donné le
nom d’Ibrahima le 11/08/2002)
Prendre soin d’orphelins, les éduquer et leur
donner du savoir avant de les remettre à leurs
familles une fois qu’ils deviennent majeurs.

II.4.1. Quelques-unes des réalisations de la

génération de Rouhoul hibbi (Ikha modèle)

Cette fraternité s’est distinguée par ses e;orts


:
remarquables, avec à sa tête, un chef assidu,

Cheikh Saloum Manka, un souV au vrai sens du

mot. Cheikh Saloum Manka agissait avec beaucoup

de courage dans la mise en œuvre des


recommandations du cheikh, il avait pour seul

objectif, le développement du groupe et ne

craignait aucun risque ou reproche qu’on pouvait

lui faire allant dans ce sens. Il était appuyé par


Cheikh Aliou Manka qui était le moukhadam de

ladite structure. Leurs e;orts remarquables, ont

été récompensés par leur rang de premiers dans

les compétitions générales de toutes les sous


sections en 1993 et aussi dans l’année suivante,

1994.

Également, dans le domaine du savoir, nul ne

pouvait les concurrencer, ils ont même eu à ouvrir


une école à Keur Babou Ngoné. Á cette époque,

Rouhoul hibbi n’était constitué que de jeunes

disciples n’ayant pas d’enfants, mais pour leur

désir de développer la localité, ils ont mis sur pied

cette école, ouverte à tous les enfants quelques


soient leurs appartenances sociales et religieuses.

Ils e;ectuaient des parrainages pour les enfants

démunis et chaque membre se proposait de

prendre en charge les frais de scolarité de ces


enfants.

Ainsi, grâce à eux, les écoles ont étendu leurs


:
horizons, et l’enseignement et la culture arabe
s’est répandue d’une manière sans précédent dans

la zone.

II.5. Liste des dahiras (associations) créée par

Cheikh Abdou Barhama à Dakar

Parmi les dahiras nous pouvons citer :

Dahira Noudjomoul Houda crée en 1998, dirigé

d’abord par Seydi Adama Thiam ensuite par Seydi


Mbaye Cissé.

Dahira Grand Yo; dirigé par Seydi Talla Willane

Dahira Keur Ndiaye Lô dirigé par Seydi Tafsir

Diongue

Dahira Sangalkam 1 dirigé par Seydi Hady Cissé

Dahira sangalkam 2 dirigé par Seydi Babacar Ndao

Dahira Sicap Mbao dirigé par Seydi Elhadji Ndao

Dahira wildane dirigé par Seydi Modou Ndao

Dahira parcelles dirigé par Seydi Dame Signane

Dahira Keur Mbaye Fall 1 dirigé par Seydi Imam

Ndao

Dahira Keur Mbaye Fall 2 dirigé par Seydi Omar Sow

Dahira plan Jaxaay dirigé par Seydi Alioune Kane


:
Dahira Ndiakhirate dirigé par Seydi Ibrahima Faye

Dahira Niacourab dirigé par Seydi Ibrahima

Signane

Dahira Niague dirigé par Seydi Abdourahmane

Cissé

Dahira Kounoune dirigé par Elhadji Mbengue

Dahira Keur Daouda Sarr dirigé par Seydi Maha

Cissé

Dahira ben Barack 1 dirigé par Seydi Adama Thiam

Dahira ben Barack 2 dirigé par Seydi Saliou Cissé

Dahira ben Barack 3 dirigé par Seydi Pape

Dahira Ngor dirigé par Seydi Babacar Samb

Dahira Nomaye dirigé par Seydi Mame Ngor Diop

II.6. La fédération gambienne

Seydi Babacar Touré a été le premier président de


cette fédération de dahira mais il fut remplacé très

rapidement par Seydi Youssoupha Diakhaté. Ce

dernier a été un président très dynamique et a

accompli plusieurs choses.

A cette époque il fut le premier à bâtir une classe

pour les apprenants. Il a aussi acheté une voiture à

Cheikh Abdou Barhama et a exhorté tous les


:
disciples à travailler pour le cheikh.

Cette fédération a trois fois été vainqueur de la

compétition organisée chaque année et qui

concerne les fédérations de dahiras des


di;érentes régions.

En 2011 Cheikh Abdou Barhama remplaça Cheikh

Youssoupha Diakhaté par Cheikh Abdoulaye Sow à

la présidence de cette fédération. Parce que


Cheikh Youssoupha Diakhaté avait commencé à

voyager aux états unis et il y passait beaucoup de

temps de ce fait il ne pouvait allier les deux

activités. Cheikh Abdoulaye Sow fut le premier à


recevoir Cheikh Abdou Barhama chez lui après en

avoir discuté avec Baye Elhadji Guèye. Cheikh

Abdoulaye Sow est aussi un président très

débrouillard et dynamique car il a réussi à être

vainqueur de la compétition des fédérations de


dahiras à égalité de points avec la fédération

Nouroul Bassar de Thiès en 2019. Il a aussi

construit deux salles de classe et une tribune.

En 2013, le Grand Gamou de la fédération a été

délocalisé à Taïba Niassène Gambie, village crée

par Cheikh Abdou Barhama. Cheikh Abdoulaye

Sow demanda à Cheikh Abdou Barhama

l’autorisation de faire le tafsir du Coran pendant le


mois de ramadan ; ce qu’il lui accorda.
:
II.7. Historiques des compétitions de 1990 à 2007

ANNÉES
Rang
1990 1991 1992

Ikha
Premier Ikha Maïmana Ikha
Moukharabouna
Moukharaboun
Ikha
Deuxième Ikha Youssra Ikha Bouchra
Moukharabouna

Troisième Ikha Maïmanna Ikha Bouchra Ikha Rousdi

Quatrième Ikha Bouchra Ikha Youssra Ikha Maïmanna

Les di;érents domaines dans lesquels les groupes


constituants la fédération se concurrençaient à

cette époque sont :

Le respect des cotisations annuelles pour


l’organisation de conférences religieuses ;
L’entre aide dans le domaine de la santé, des
travaux champêtres ;
la construction de salles de classes ;
Le nombre d’élèves inscrits au sein de l’institut
franco-arabe de Médina Baye ;
La prise en charge des enfants partis à la quête
de la connaissance etc.

Les résultats de ces concours étaient annoncés à

l’occasion d’une nuit qui était dénommée nuit de

Mame Astou Diankha, mère de Cheikh Ibrahima

Niass. Ce nom a été donné par le premier imam de


:
la mosquée de Médina Baye Ka;rine, Seydi Modou

Bâ (que Dieu lui fasse miséricorde). A cette

l’occasion, l’association des femmes mariées

(Banat-al-fayda) récompensaient ses membres


qui ont eu un comportement exemplaire envers

leurs époux.

Les compétitions des sections (Farhon) ont

également commencé en 2007


Le classement était comme suit :

Le premier : faydoul Ahmadi,

Le deuxième : Rawdoul Mouhibine Gambie,

La troisième : Noudjomoul Khouda.

II.8. Création de la fédération

Lorsque les Vcelles du mouvement de Cheikh

Abdou Barhma se sont élargies, atteignant


plusieurs localités du Sénégal et même en dehors

de celui-ci à savoir la Gambie, la Guinée Conakry et

la Guinée Biseau, l’association a mis sur place la

fédération pour la Lutte contre l’Ignorance et la

Pauvreté. Cette dernière a permis à bon nombre


de ses membres de trouver du travail par le biais

de l’enseignement à travers les écoles que la

fédération a construites et, d’y scolariser leurs

enfants. Elle a également mis en place des


activités comme l’aide aux plus démunis (les

veuves, les orphelins, les sans-abris, …), entrepris


:
la lutte contre le chômage et incité les jeunes à
être d’avantage aimants et respectueux
F…
envers

leurs parents.

Le Cheikh a créé cette fédération en 1997 et l’avait

d’abord appelé Association des Adeptes de Cheikh


Ibrahim. Puis, le bureau a été renouvelé le

21/11/2004, et par la même occasion, le nom a été

changé en Fédération pour la Lutte contre

l’Ignorance et la Pauvreté. Cette fédération


compte aujourd’hui vingt (20) sections qui

regroupent deux cent vingt-deux (222)

associations.
:

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