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Màj 06.02.2023

SEXUALITÉ ;
DÉLITS ET CRIMES SEXUELS

BORRILLO & LOCHAK, 2005

BOZON, 1999

CLAVEAU, 2019

DES CARS, 1974

FREUD, 2001

MARCELLI & BRACONNIER, 2013

MAUPASSANT, 1983

ROURE & DUIZABO, 2003

RUFFIÉ, 1986

VIGARELLO, 1998
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Jacques RUFFIÉ, Le sexe et la mort


Paris, Odile Jacob, Seuil, 1986

(p. 9-11) [...] le drame en trois actes de la vie : naissance, reproduction et mort, ne se met en place
que chez des êtres déjà complexes, pourvus d’un vrai noyau : les eucaryotes. Pendant les 2 milliards
d’années qui les ont précédées, des formes vivantes beaucoup plus élémentaires, les bactéries ou
protocaryotes, ont présenté un cycle infiniment plus simple. La reproduction se fait, chez eux, par
simple division cellulaire. Ayant atteint une certaine taille critique, une cellule se divise en donnant
deux descendants identiques, mais de volumes inférieurs, qui croîtront avant de se diviser à leur
tour. Rien, dans tout cela, qui puisse rappeler une quelconque intervention sexuelle. Pour se
reproduire, la cellule bactérienne « se débrouille » toute seule : elle ne fait appel, dans ces
circonstances, à aucun partenaire. Le même individu, indéfiniment reproductible, jouit en quelque
sorte de l’immortalité. Il n’en est plus de même dans les formes de vie supérieure, les eucaryotes,
qui possèdent de vrais noyaux bien plus riches en informations génétiques et permettent l’apparition
d’êtres pluricellulaires, animaux ou végétaux. Dès lors, la sélection met en place deux phénomènes
nouveaux.
D’abord, la reproduction sexuée. Désormais, et en dehors de rares cas correspondant à des
simplifications secondaires, les individus ne se reproduisent plus par simple division. Ils émettent
des cellules particulières : les gamètes, qui, se fusionnant aux cellules d’autres individus de la même
espèce mais de sexe différent, donnent un œuf à cellule unique. Chaque œuf, quelle que soit
l’espèce à laquelle il appartient, est donc le produit de fusion de deux gamètes de sexe opposé. Cette
fusion constitue la fécondation qui est la vraie naissance biologique. [...] En outre, la sexualité va
toujours de concert avec un autre phénomène de prime abord catastrophique ou au moins vécu
comme tel individuellement : le vieillissement et la mort de ceux qui se sont reproduits, et laissent la
place à leur progéniture.

Louis ROURE, Philippe DUIZABO et al., Philippe JEAMMET (préf.)


Les comportements violents et dangereux. Aspects criminologiques et psychiatriques
Paris, Masson, « Médecine et psychothérapie », 2003

(p. 64) La sexualité est l’ensemble des comportements relatifs à l’instinct sexuel et à sa satisfaction,
par la recherche du plaisir. La sexualité englobe la génitalité (aspect physique) et la satisfaction
(aspect psychique). Le fond de la personnalité du sujet associe un ensemble de tendances dont
l’énergie va correspondre à la libido. La libido comprend l’existence de tendances instinctives
partielles nommées pulsions. Ces pulsions correspondent à un élément dynamique de l’activité
psychique inconsciente.

Sigmund FREUD (aut.), Serge JANKÉLÉVITCH (trad.)


Introduction à la psychanalyse
[1922] Paris, Payot & Rivages, « Petite bibliothèque Payot », 2001

(p. 248-249) […] on commet avant tout une grande erreur en niant la réalité d’une vie sexuelle chez
l’enfant et en admettant que la sexualité n’apparaît qu’au miment de la puberté, lorsque les organes
génitaux ont atteint leur plein développement. Au contraire, l’enfant a dès le début une vie sexuelle
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très riche, qui diffère sous plusieurs rapports de la vie sexuelle ultérieure, considère comme
normale. Ce que nous qualifions de pervers dans la vie adulte s’écarte de l’état normal par les
particularités suivantes : méconnaissance de barrière spécifique (de l’abîme qui sépare l’homme de
la bête), de la barrière opposée par le sentiment de dégoût, de la barrière formée par l’inceste (c’est-
à-dire par la défense de chercher à satisfaire les besoins sexuels sur des personnes auxquelles on est
lié par des liens consanguins), homosexualité et enfin transfert du rôle génital à d’autres organes et
parties du corps. Toutes ces barrières, loin d’exister dès le début, sont édifiées peu à peu au cours du
développement et de l’éducation progressive de l’humanité. Le petit enfant ne les connaît pas.

(p. 389-391) Déjà le baiser peut être qualifié d’acte pervers, car il consiste dans l’union de deux
zones buccales érogènes, à la place de deux organes sexuels opposés. Et, cependant, personne ne le
repousse comme pervers ; on le tolère, au contraire, sur la scène comme une expression voilée de
l’acte sexuel. […] la sexualité normale est le produit de quelque chose qui avait existé avant elle, et
qu’elle n’a pu se former qu’après avoir éliminé comme inutilisables certains de ces matériaux et
conservé les autres pour les subordonner au but de la procréation.

Michel BOZON, « Les significations sociales des actes sexuels »,


Actes de la recherche en sciences sociales, vol. 128, juin 1999, p. 3-23 ;
https://www.persee.fr/doc/arss_0335-5322_1999_num_128_1_3288

(p. 4) Les actes sexuels ne sont pas directement observables. Cela n'a sans doute jamais été le cas à
aucune époque historique, ni dans aucune culture. Il est certain qu'ils pouvaient être surpris, voire
épiés, plus facilement dans les demeures paysannes ou ouvrières d'autrefois lorsque de nombreux
adultes et enfants dormaient dans la même pièce, voire dans le même lit, (J. L. Flandrin, 1976 ; F.
Lebrun, 1975 D. Roche, 1991), ou dans les maisons des jeunes célibataires aux îles Trobriand ou en
Inde (B. Malinowski, 1929 ; V. Elwin, 1947), ou même à la sortie des bals dans les années 1950 en
France (L. Bernot et R. Blancard, 1953).

(p. 18) Contrairement à la sodomie, qui continue à jouer le rôle d'un au-delà dangereux de la
sexualité civilisée, la sexualité orale offre l'exemple d'un ensemble de pratiques dont la perception
s'est inversée avec l'évolution historique. La banalisation contemporaine de ces pratiques va de pair
avec l'intégration progressive dans le scénario des rapports sexuels de phases préliminaires de plus
en plus longues, perçues comme un jeu nécessaire et normal. Dans l'Antiquité, la stigmatisation de
la mollesse était en partie une critique dirigée à ceux qui consacraient un temps excessif aux actes
de l'amour. Aujourd'hui, c'est inversement l'acte sexuel effectué trop rapidement qui est réprouvé :
on l'interprète comme un signe de précipitation, d'absence de contrôle de soi, ainsi que comme un
manque d'intérêt pour la relation et pour le(la) partenaire.

Guy de MAUPASSANT (aut.), Une vie


Henri MITTERAND (préf.), Alain BUISINE (comm. et notes)
[1883], Paris, LGF, « Le livre de poche », 1983

(p. 71) Il ne bougeait plus. Elle recevait sa chaleur dans son dos. Alors son effroi s’apaisa encore et
elle pensa brusquement qu’elle n’aurait qu’à se retourner pour l’embrasser.
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À la fin, il parut s’impatienter, et d’une voix attristée : « Vous ne voulez donc point être ma petite
femme ? » Elle murmura à travers ses doigts : « Est-ce que je ne la suis pas ? » Il répondit avec une
nuance de mauvaise humeur : « Mais non, ma chère, voyons, ne vous moquez pas de moi. »
Elle se sentit toute remuée par le ton mécontent de sa voix; et elle se tourna tout à coup vers lui pour
lui demander pardon.
Il la saisit à bras-le-corps, rageusement, comme affamé d’elle; et il parcourait de baisers rapides, de
baisers mordants, de baisers fous, toute sa face et le haut de sa gorge, l’étourdissant de caresses.
Elle avait ouvert les mains et restait inerte sous ses efforts, ne sachant plus ce qu’elle faisait, ce qu’il
faisait, dans un trouble de pensée qui ne lui laissait rien comprendre. Mais une souffrance aiguë la
déchira soudain ; et elle se mit à gémir, tordue dans ses bras, pendant qu’il la possédait violemment.
Que se passa-t-il ensuite ? Elle n’en eut guère le souvenir, car elle avait perdu la tête ; il lui sembla
seulement qu’il lui jetait sur les lèvres une grêle de petits baisers reconnaissants.

Guy DES CARS, La brute,


[1951] Paris, J’ai lu, 1974

(p. 132) – Votre fille vous a-t-elle parlé de ses rapports avec son mari [sourd-muet-aveugle] ?
demanda l’avocat général Berthier.
– Non. Je n’ai jamais pu lui arracher un mot à ce sujet. Quand je pense que ma Solange... je préfère
ne pas en parler : ça me remonte au cœur !

(p. 314-315) [Solange,] votre souffrance [...] n’a fait qu’augmenter [...] pendant cet horrible voyage
de noces d’où vous êtes revenue désespérée. [...] Vous avez dû faire un effort de volonté surhumain
pour surmonter votre répugnance physique et ne pas vous enfuir quand les bras puissants de votre
mari infirme ont voulu vous enlacer. Car il y eut une première nuit dont le souvenir ne pourra
jamais s’effacer de votre mémoire et pendant laquelle vous avez pris conscience de l’immensité de
votre sacrifice. [...] Avouez que c’est navrant, Solange Vauthier, d’être embrassée par des lèvres
incapables de balbutier un mot d’amour, d’être face à face avec le néant d’un visage sans regard...
Dans de telles conditions l’acte d’amour n’engendre que de la répulsion.

(p. 315-316) On peut affirmer, messieurs les Jurés, que pendant ces cinq années de mariage, ce fut
une lutte incessante entre la tendresse raisonnée de la jeune femme et les désirs charnels de
l’infirme. [...] Le jour, quand il ne s’agissait que de communiquer par l’intelligence, tout était
merveilleux : c’était l’harmonie de deux êtres qui se complétaient puisque l’un d’eux au moins
dépendait totalement de l’autre... mais la nuit ! Les rôles s’inversaient : avouez, Solange, que vous
auriez voulu être au bout du monde plutôt que de vous abandonnez à des caresses qui vous
terrorisaient !

(p. 318) [...] quelques mois après la rencontre de John Bell à Cleveland, les yeux clairs de ce beau
garçon se noyèrent dans les vôtres. Ses lèvres balbutièrent les mots d’amour que vous attentiez
depuis si longtemps. Si votre bonheur fut passager, du moins fut-il alors complet : vous étiez "sa"
maîtresse ! »
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Daniel BORRILLO, Danièle LOCHAK (dir.)


La liberté sexuelle, Paris, PUF, 2005

(p. 1) À mesure que s’est affaibli le poids de la morale traditionnelle, à forte connotation religieuse,
la liberté sexuelle s’est progressivement affirmée comme une dimension fondamentale de
l’autonomie individuelle et une composante essentielle du droit au respect de la vie privée. La crise
juridique de la notion de « bonnes mœurs » a fait sortir du terrain pénal un certain nombre de
comportements désormais socialement tolérés (adultère, homosexualité…), le droit pénal ne
sanctionnant plus que les actes non consentis (viol, harcèlement…).
Pourtant, les débats sur la prostitution ou la pornographie et, de façon générale, l’émergence d’un
discours plus interventionniste montrent la fragilité du principe de neutralité éthique de l’État en
matière sexuelle. Désormais, ce n’est plus tant au nom de la morale traditionnelle que l’on s’attaque
à certaines formes de sexualité, qu’au nom de la dignité de la personne humaine ou de l’égalité des
sexes. On s’aperçoit alors que ni les lignes de partage classiques entre le privé et le public, ni le
libre consentement ne semblent être en mesure de délimiter clairement la géographie du permis et
de l’interdit. Entre la banalisation de la sexualité, qui porterait à une régulation de droit commun, et
sa problématisation spécifique, qui mène plutôt vers un régime d’exception, les pratiques sexuelles
continuent de questionner la norme juridique.

Georges VIGARELLO, Histoire du viol. XVIe–XXe siècle


Paris, Le Seuil, 1998

(p. 283) Aux innombrables exemples d’une forte présence du viol dans la France ancienne répond la
rareté des procédures et des jugements publics. Paradoxe apparent dont les causes sont cernables :
tolérance envers la violence par rapport aux repères d’aujourd’hui, vulnérabilité de la femme, celle
en particulier qu’aucun tuteur, père ou mari, ne peut protéger. Les transgressions violentes visent
d’abord les êtres les plus faibles, enfants et servantes, orphelines et mendiantes, bergères, glaneuses,
travailleuses isolées. L’offense à leur égard compte peu, comme comptent peu les blessures
physiques dans un monde de précarité ; tout dénuement accentuant ici le dérisoire du crime,
banalisant les violences « inégalitaires », celles du maître sur la servante, celles de l’aîné sur le plus
jeune, celles plus largement des puissants ou de leurs protégés sur l’univers diffus des dominés.
Méconnaissance des actes sur garçons aussi, alors que sont invisibles et nombreuses les
transgressions de sodomites violents, celles de compagnons désœuvrés, celles de jeunes dont la
transgression n’est pas perçue comme telle. Acte lourdement condamné par les textes, le viol est
ainsi faiblement poursuivi dans les faits.

(p. 285-286) Rien ne serait plus faux pourtant que de conclure à un brusque accroissement des
procédures pour viol de femmes adultes dans la société du XIX e siècle. Les sentences prononcées
sont régulièrement inférieures à celles prononcées pour homicide volontaire : non que les chiffres
stagnent, ils s’accroissent bien sûr, mais demeurent toujours mesurés, sinon limités. C’est dire que
la jurisprudence révèle d’abord une nouvelle vision de la violence sexuelle, une volonté d’en
désigner les degrés et la diversité, non la possibilité de libérer davantage les plaintes ou de
poursuivre davantage les faits. Travail de sensibilité, exigence plus grande à définir la brutalité et à
en varier l’étendue, cette vision nouvelle ne permet pas de surmonter la honte de la victime ou le
soupçon de l’enquêteur. [...] C’est sur les jugements de viol d’enfant en revanche que changent
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concrètement les poursuites pour crimes sexuels entre le XVIIIe et le XIXe siècle : accroissement
caractéristique de leur nombre à la fin du XVIII e siècle, multiplication plus forte encore au milieu
du XIXe siècle. Les chiffres illustrent plus qu’ailleurs les effets d’une moindre tolérance envers la
violence : baisse régulière des condamnations pour homicide volontaire par exemple, croissance
tout aussi régulière des condamnations pour attentat sur enfant.

Daniel MARCELLI, Alain BRACONNIER (aut.), Daniel WIDLÖCHER (préf.),


Adolescence et psychopathologie
[1983] Issy-les-Moulineaux, Elsevier Masson, « Les Âges de la vie », 2013

(p. 574) La délinquance sexuelle n’est pas l’apanage des adultes. Les mineurs y prennent une part
non négligeable. Ils peuvent se rendre coupables de délit d’agression sexuelle, voire de crime de
viol. En revanche, les atteintes sexuelles sans violence sur mineur de quinze ans ne sont pénalement
répréhensibles que si elles sont commises par un majeur.
La réponse pénale aux infractions sexuelles commises par des mineurs obéit aux principes évoqués
précédemment. La nature sexuelle de l’infraction appelle toutefois, comme pour les majeurs, des
réponses complémentaires spécifiques pour prévenir la récidive, particulièrement redoutée en raison
des caractéristiques psychiques couramment rencontrées chez cette catégorie de délinquants. Le
délinquant sexuel, même s’il est pénalement responsable de ses actes, est souvent victime de
troubles psychiatriques conduisant à envisager un suivi médical et psychologique, qui peut
intervenir dans des cadres juridiques forts différents.

(p. 588-589) C. Gauthier-Hamon et R. Teboul (1988) analysent le rapport entre le pédophile et le


mineur. Du côté des pédophiles, ceux-ci présentent un passé fort semblable : biographie
mouvementée où les ruptures, les absences, les disparitions, les pertes s’accumulent. Les mères ont
souvent un profil de personnes inaccessibles ou rejetantes, les pères sont absents ou violents quand
ils sont présents. Le voyeurisme est un élément fréquent de leur histoire. Ils racontent souvent une
initiation sexuelle précoce par un adulte. Le pédophile met toujours en avant le rapport
« pédagogique » avec le jeune garçon et la relation de tendresse qu’il établit. Bien évidemment la
confrontation des deux « histoires », celle du pédophile et du mineur, montre l’importance de la
relation narcissique, véritable miroir spéculaire tendu de l’un à l’autre. Elle explique aussi le rôle
d’étayage que cette relation semble fournir à l’un comme à l’autre. D’une certaine manière l’acte de
fellation beaucoup plus fréquent que l’acte de sodomie s’inscrit dans cette relation dominée par le
fantasme d’une « mère nourricière dotée d’un sein-pénis gratifiant ».

Yves CLAVEAU,
La déviance contrefaite chez les personnes présentant un DI ou un TSA,
Québec, mai 2019
https://www.laressource.ca/images/ressources/Deviance-contrefaite_27_05_2019_WEB.VF_.pdf

(p. 6-7) Selon Griffiths, Hingsburger, Hoath et Ioannou (2013), la déviance contrefaite relève de
comportements qui, de prime abord, s’apparentent à une paraphilie ou à une déviance sexuelle, mais
dont la fonction ne vise pas à satisfaire des pulsions ou des fantaisies sexuelles paraphiliques ou
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déviantes. Il s’agit donc de comportements qui sont atypiques et déviants dans leur forme ou leur
apparence, mais qui après investigation clinique, se distinguent d’un véritable trouble paraphilique
ou d’un problème de délinquance sexuelle. [...]
La déviance contrefaite bénigne ne présente aucune, voire très peu, de conséquences de détresse
psychologique ou de perturbation du fonctionnement normal ou adaptatif chez la personne
présentant un comportement sexuel de ce type. Par contre, une détresse psychologique ou une
perturbation du fonctionnement peuvent survenir si l’environnement réagit au comportement sexuel
inapproprié par une attitude punitive ou restrictive. La déviance contrefaite bénigne peut parfois
constituer une limite dans le développement ou le maintien des relations interpersonnelles de la
personne. [...]
La déviance contrefaite offensive moyennement ou fortement préjudiciable pour la personne elle-
même ou pour autrui présente diverses conséquences pour la personne, ainsi qu’un risque d’entrave
à sa santé sexuelle et à son intégrité é physique. La personne peut présenter une détresse
psychologique et son fonctionnement normal ou adaptatif peut être perturbé. Si l’environnement
réagit au comportement sexuel inapproprié en adoptant une attitude punitive ou restrictive, la
détresse psychologique et la perturbation du fonctionnement normal de la personne peuvent
s’accentuer. La déviance contrefaite offensive peut parfois constituer une limite significative dans le
développement ou le maintien des relations interpersonnelles de la personne. [...]

(p. 78) Un jeune homme de 19 ans présentant un TSA sans DI ainsi qu’un trouble grave du
comportement est hospitalisé suite à une désorganisation agressive majeure. Rapidement, l’équipe
médicale observe qu’il se masturbe compulsivement pendant de nombreuses heures chaque jour.
Les activités masturbatoires excessives engendrent d’abord des irritations puis des lésions à ses
organes génitaux. On envisage une contention chimique ou même physique pour éviter qu’il ne se
blesse davantage. Dans son milieu familial, le jeune homme avait habitude de passer de nombreuses
heures par jour à jouer à des jeux vidéo en ligne. Il ne présentait pas de problématique au niveau de
la masturbation. Hospitalisé, il n’a plus accès à ses jeux et il n’a aucune occupation quotidienne de
substitution. Il est ainsi privé de sa principale source occupationnelle de plaisir et d’émotions fortes.
La masturbation est donc surinvestie comme mécanisme adaptatif contextuel de compensation.

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