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La Vision de George Ripley A127
La Vision de George Ripley A127
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Cette vision, que je décris icy, apparut à ma veüe troublée, estant une certaine nuit occupé à mes livres.
Je vis un Crapaud roux, boire le jus de grappes avec beaucoup d’avidité, si fortement jusqu’à être surchargé de cette
liqueur, et qu’il en crève.
Et de son corps empoisonné, il jeta un venin mortel ; la douleur qu’il ressentait fit qu’il commença à s’enfler dans
toutes les parties de son corps.
Il s’approcha de sa secrète caverne, tout dégouttant d’une sueur infecte ; et des vapeurs puantes et fumantes de son
haleine, empoisonna toute sa tanière.
Desquelles vapeurs il se forma une humeur dorée, après quelques temps, dans l’espace de ce lieu ; qui dégouttant
du haut de la voûte, tachait la terre d’une rosée de couleur rousse.
Lorsque son corps commença à prendre des forces, l’haleine vitale lui manqua.
Et ce mourrant Crapaud devint d’abord semblable à du charbon (à cause de sa couleur noire) ; étant ainsi submergé
dans le déluge empoisonné de ses propres veines, pendant l’espace de 80 jours il demeura à rôtir.
Je voulus essayer de chasser ce venin, et pour cette effet je mis sa carcasse sur un feu doux ; ce qui produisit une
chose à voir, mais encore plus à raconter.
Ce crapaud était pénétré de toutes parts de couleurs rares, et quand toute cette diversité de couleurs fut passée le
blanc apparut.
Je fis ensuite une Médecine, de ce venin ainsi préparé ; de ce venin dis-je, qui tue, et qui guérit celui qui se hasarde
d’en prendre.
Gloire soit à celui qui donne ces Secrets, honneur et louanges éternelles, avec actions de grâces.
Ainsy soit-il