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Anti-gymnastique

Qu'est-ce que c'est ?

L'anti-gymnastique, avec diverses autres approches, fait partie de l'éducation


somatique.

L’anti-gymnastique (une marque déposée) se situe aux antipodes des exercices


®

classiques de la gymnastique et propose plutôt des mouvements qui s’adaptent à


l’état de chacun. Il s’agit d’une méthode de rééducation corporelle qui vise à
prendre conscience, par de petits mouvements extrêmement précis, des tensions et
des douleurs musculaires accumulées au fil des années, et à s’en libérer.

Délier les muscles


L’anti-gymnastique permet de travailler graduellement chacun des muscles du
corps, du plus petit au plus grand, du plus douloureux au plus méconnu, et de les
allonger pour délier les nœuds causant douleurs et difformités. En agissant sur
l’organisation neuromusculaire, elle contribue à avoir une meilleure posture et à
retrouver aisance et flexibilité.
La méthode enseigne à percevoir le corps dans son intégralité, à ressentir
l’interaction entre ses différentes parties et à équilibrer les muscles. On peut, par
exemple, prendre conscience des relations devant/derrière et droite/gauche. On
remarque tout à coup qu’une épaule est plus élevée que l’autre, que les orteils sont
recroquevillés, que la tête est inclinée vers l’avant, bref, que le corps doit retrouver
sa symétrie pour bouger harmonieusement.
L’anti-gymnastique se veut toutefois bien plus qu’une simple activité de mise en
forme. En déliant les rigidités musculaires, elle peut engendrer des libérations et
des guérisons sur le plan émotif. L'expression verbale des sensations et des
émotions est aussi importante que les mouvements eux-mêmes.

Connaître son corps


L’anti-gymnastique se pratique généralement en groupe, à l’exception des
premières séances qui se font individuellement.
Les mouvements d’anti-gymnastique peuvent être exécutés debout ou assis, mais la
plupart se pratiquent au sol. On utilise parfois de petites balles de liège et des
baguettes (qu’on fait rouler sous le pied, par exemple) pour favoriser le
relâchement des tensions musculaires ; ces mouvements ont l’effet d’un
automassage.
D'où vient le terme « anti-gymnastique » ?
Thérèse Bertherat, la kinésithérapeute qui a mis au point l’anti-gymnastique
durant les années 1970, a choisi le terme « anti-gymnastique » à l’époque de
l’antipsychiatrie. Ce n’est pas qu’elle dénigrait la gymnastique classique, mais elle
considérait que certains exercices, par exemple ceux qui exigent de forcer
l’inspiration ou de rejeter la colonne en arrière pour dégager la cage thoracique, ne
faisaient qu’aggraver les troubles du diaphragme et de la colonne vertébrale. Elle
affirme que ce sont les contractions musculaires qui ont peu à peu déformé le
corps ; une situation qui, à son avis, n’est pas du tout irrémédiable puisque les
muscles demeurent malléables, quel que soit l’âge de l’individu. La solution :
réveiller les zones endormies que nous portons en nous en leur donnant de la
longueur !
Pour développer son approche, Thérèse Bertherat s’est inspirée principalement des
travaux de 3 personnes : le médecin et psychanalyste autrichien Wilhelm Reich,
l’instigatrice de la gymnastique holistique Lili Ehrenfried, mais surtout la
kinésithérapeute Françoise Mézières, créatrice de la Méthode Mézières, qu’elle a
rencontrée en 1972 à Paris et qui fut son professeur de kinésithérapie. Ses
connaissances de l’anatomie, ainsi que la rigueur et la précision de sa méthode l’ont
fortement impressionnée. Françoise Mézières a eu, entre autres, une grande
influence dans le domaine de l’orthopédie en découvrant en 1947 la chaîne
musculaire postérieure. C’est d’ailleurs sur cette fameuse chaîne de muscles, qui
parcourt le dos de la nuque aux orteils, que l’on travaille en anti-gymnastique.

Méthodes Mézières et Bertherat


Bien que l’anti-gymnastique et la Méthode Mézières soient toutes deux des
méthodes de rééducation posturale, il existe une différence fondamentale entre
elles. La Méthode Mézières est une modalité thérapeutique spécifiquement destinée
à traiter les troubles neuromusculaires lourds ; de fait, elle est essentiellement
utilisée par les kinésithérapeutes et les physiothérapeutes. Par contre, l’anti-
gymnastique est une approche globale de prévention qui s’adresse à tous.

Sur les autres formes d’anti-gymnastique


Le terme « anti-gymnastique » est devenu une marque déposée en 2005. Il ne peut
être employé que par des praticiens possédant un « certificat de licence ».
Beaucoup de praticiens de diverses approches corporelles s’inspirent toutefois,
entre autres, de la méthode Bertherat, qu’ils peuvent avoir adaptée en fonction de
leur spécialité. L’anti-gymnastique et plusieurs autres disciplines utilisant le
mouvement comme approche de prise de conscience de soi font partie de ce qu’on
appelle l’éducation somatique.
Applications thérapeutiques de l’anti-gymnastique
À notre connaissance, aucune recherche scientifique n’a évalué les effets de l’anti-
gymnastique sur la santé. Toutefois, on sait que de nombreux ostéopathes,
physiothérapeutes ainsi que des sage-femmes recommandent à leurs patients de
pratiquer cette méthode pour améliorer leur condition physique.
Selon ses tenants, l’anti-gymnastique est une approche qui permet de retrouver le
plaisir d’être bien dans son corps. Des enfants aux aînés, elle s’adresse à
quiconque éprouve des malaises neuromusculaires. L’anti-gymnastique serait un
outil d’intervention particulièrement efficace chez les adolescents qui se sentent
coincés devant les changements, autant physiques qu’émotionnels, qui s’opèrent en
eux. Le travail en groupe leur permet de s’exprimer, de découvrir leurs points
communs et de se libérer de leurs appréhensions. Chez les aînés, l’anti-
gymnastique contribue à maintenir la motricité, mais elle n’est pas destinée à traiter
les troubles musculosquelettiques aigus.
Les femmes enceintes peuvent bénéficier des effets positifs de l’anti-gymnastique
en pratiquant notamment des mouvements favorisant une meilleure respiration ainsi
que la détente des muscles du cou et du bassin.
Mise en garde
Étant une approche qui se pratique tout en douceur, l’anti-gymnastique ne comporte
pas de contre-indications particulières. Cependant, on recommande aux personnes
souffrant de troubles musculosquelettiques graves de consulter un médecin au
préalable.

L’anti-gymnastique en pratique et formation en anti-gymnastique


Une séance typique
Une séance commence par un test bien particulier. Le praticien demande au
participant d’adopter une position précise et très inhabituelle, qui fait appel à bien
des muscles « oubliés ». Le corps, qui se retrouve alors dans une situation plus
qu’inconfortable, compense en se déformant. Cela permet au participant de sentir
des tensions et des malaises qui, jusqu’alors, pouvaient passer inaperçus. Dans une
deuxième étape, on détermine ses noeuds musculaires et à l’aide des mouvements,
on apprend à les délier et à donner plus de longueur aux muscles. Séance après
séance, les muscles s’allongent, le corps se redresse, les articulations retrouvent
leur axe naturel, la respiration se dégage et s’amplifie.
Pour s’inscrire à des ateliers d’anti-gymnastique, il suffit de consulter le
répertoire des praticiens sur le site officiel. On peut également s’initier à l’anti-
gymnastique en consultant les ouvrages spécialisés. Deux exercices de base sont
proposés en vidéo sur le site de Thérèse Bertherat (voir Pour commencer chez vous,
dans la section Découvrir l’anti-gymnastique). Toutefois, cela ne saurait remplacer
un professeur qualifié.
Formation en anti-gymnastique
Pour devenir praticien certifié, il faut, entre autres, avoir soi-même suivi des
ateliers d’anti-gymnastique et détenir un baccalauréat, idéalement en psychologie,
kinésithérapie ou psychomotricité, ou posséder une expérience équivalente. Le
programme de formation s’échelonne sur 2 ans.

Anti-gymnastique - Livres, etc.


Bertherat Thérèse, Bernstein Carol. Le corps a ses raisons, auto-guérison et anti-
gymnastique, Éditions du Seuil, 1976.
Le classique de Thérèse Bertherat qui y présente sa théorie et les mouvements de
base.
Bertherat Thérèse, Bernstein Carol. Courrier du corps, nouvelles voies de l’anti-
gymnastique, Éditions du Seuil, 1981.
Inspiré par les commentaires des lecteurs, ce livre propose 15 mouvements pour
évaluer et améliorer sa condition musculosquelettique.
Bertherat Thérèse. Les saisons du corps : Garder et regarder la forme, Albin
Michel, 1985.
Un ouvrage qui nous invite à véritablement regarder les zones du corps en
déséquilibre, et à voir les changements s’opérer.
Bertherat Thérèse. Le repaire du tigre, Éditions du Seuil, 1989.
L’auteure nous amène à découvrir le tigre en soi par des exercices tout simples
visant à relâcher douleurs, tensions et raideurs diverses. Plus d’une centaine
d’images illustrent sa méthode.
Bertherat Thérèse et al. À corps consentant, Éditions du Seuil, 1996.
Un ouvrage pour les femmes enceintes. Basé sur des notions anatomiques et
physiologiques, on présente 14 mouvements extrêmement précis pour se préparer à
l’accouchement.

Anti-gymnastique - Sites d’intérêt


Anti-gymnastique Thérèse Bertherat
Les site officiel : description de l’approche, répertoire des praticiens, liste des
associations nationales et présentation vidéo de 2 exercices pour s’initier à la
pratique.
www.anti-gymnastique.com

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