Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
Les solutions, quant à leurs rapidités et leurs précisions, dépendent du type d’équations de
réseaux utilisées. Ceci montre l’importance que l’ingénieur accordera à la formulation d’un
problème donné.
Dans ce chapitre, nous analyserons un certain nombre de théorèmes déjà connus dans l’étude
des circuits électriques.
Soient les figures 1.1 a et b ci-dessous qui illustrent la situation que nous venons de décrire,
en supposant que Z L représente l’impédance d’entrée d’un réseau d’une part et que d’autre
part, ce réseau est supposé passif, c’est-à-dire que toute force électromotrice est en court-
circuit et que toute source de courant est ouverte.
IL IL
ZS
VL ZL IS ZS VL ZL
(a) (b)
Figure 1.1 : Circuits qui illustrent l’équivalence des sources
On peut écrire
- Pour le circuit (a) ayant une f.é.m. constante E et une impédance Z S , l’expression de la
tension VL aux bornes de la charge est la suivante :
VL = E − I L Z S (1.1)
- Pour le circuit (b) ayant une source de courant, l’expression de la tension VL aux bornes
de la charge est la suivante :
VL = ( I S − I L ) Z S′ (1.2)
Les deux sources et leurs impédances associées sont dites équivalentes si la tension VL est la
même dans les deux circuits. Dans le cas où la charge Z L est la même, on aura le même
courant I L dans les deux cas.
En comparant les équations 1.1 et 1.2, on peut dire qu’il est possible de remplacer une source
de courant constant en parallèle avec son en parallèle avec son impédance par une source de
tension avec son impédance en série en parallèle en série, et vice versa, à condition de vérifier
simultanément les deux relations suivantes
E = − I S Z S′ (1.3)
Z S = Z S′ (1.4)
Ces deux égalités constituent la condition d’équivalence des sources qui sont branchées à un
réseau passif. En considérant le principe de superposition, on peut montrer que les mêmes
conditions sont valables même dans me cas où le réseau n’est pas passif. En effet, lorsque le
réseau alimenté est constitué d’éléments actifs, pour évaluer la contribution d’une source
d’alimentation, le principe de superposition stipule qu’il faudra ouvrir toute branche contenant
une source de courant, et court-circuiter toute source de tension à l’intérieur de ce réseau
alimenté. On voit donc que le réseau alimenté reste passif quant à la composante du courant
due à la source d’alimentation. Pour déterminer les composantes du courant dues aux sources
du réseau alimenté, la source d’alimentation sera soit court-circuitée, soit ouverte suivant que
l’on a une source de tension ou une source de courant.
Quelle que soit la source du réseau qui alimente, seule l’impédance Z S ou son équivalent Z S′
intervient pour la détermination de l’effet des sources du réseau alimenté. Ainsi, en appliquant
le principe de superposition, les composantes dues aux sources du réseau alimenté sont
indépendantes du type de source d’alimentation tant que l’impédance Z S , en série à une
source de tension est égale en valeur à l’impédance Z S′ en parallèle sur une source de courant
constant.
Ainsi, les mêmes conditions d’équivalence sont valables à tout réseau alimenté qu’il soit
passif ou actif.
Les jonctions formées lorsque deux ou plusieurs éléments purs (résistance R , inductance L ,
capacité C , une source idéale tension ou de courant) sont connectés les uns aux autres par
leurs bouts sont appelés les « nœuds ».
La détermination systématique des équations des nœuds d’un circuit par l’application de la loi
de Kirchhoff pour le courant est la base de quelques excellentes solutions de problèmes de
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.3
réseau. Dans la pratique, seuls les nœuds majeurs (principaux), auxquels sont connectés au
moins trois éléments, sont pris en considération.
Soit à formuler les équations des nœuds pour le réseau de la figure 1.2 ci-dessous où deux
générateurs, connectés aux nœuds 1 et 3 au travers des transformateurs élévateurs, alimentent
une charge constituée d’un moteur synchrone au nœud 2.
1
a
4
3
c
2
b
Lorsqu’on représente les impédances des différents éléments du réseau, on obtient la figure
1.3 qui se transforme en la figure 1.4. Lorsque les sources de tension et leurs impédances
séries sont remplacées par les sources de courant et leurs admittances shunts équivalentes.
Ea 1
0
Ec 4
3
Eb 2
Figure 1.3
I1 1
Y01 Y14
Y13
I3 3 4
Y34
Y03
I2 2 Y23
Y24
Y02
Figure 1.4
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.4
Soit Vi la tension au nœud i par rapport au nœud de référence, nous pouvons écrire
l’équation suivante au nœud 1
Au nœud 4
Des équations semblables à celles-ci peuvent être établies pour les nœuds 2 et 3 et, les quatre
équations peuvent être résolues simultanément par rapport aux tensions V1 , V2 , V3 et V4 .
Tous les courants des branches se déterminent aisément dès que l’on connait les tensions aux
différents nœuds. Une équation écrite pour le nœud de référence n’apporte aucune
information supplémentaire. En d’autres mots, le nombre d’équations de nœuds
indépendantes est inférieur à d’une unité par rapport au nombre de nœuds dans le réseau.
En observant les équations (1.7) et (1.8), on remarque que le courant circulant dans le réseau à
partir des sources de courant connectées à un nœud est égal à la somme de certains produits.
A chaque nœud, les facteurs de chacun des termes de la somme sont d’une part l’admittance
entre ce nœud et un nœud voisin, à ces termes positifs s’ajoutent des termes négatifs dont les
facteurs sont la tension à un nœud voisin, et l’admittance entre le nœud considéré et ce nœud
voisin.
Sous la forme plus condensée, si l’on appelle [I ] , le vecteur des sources de courants
connectés aux différents nœuds, [V ] , le vecteur des tensions aux différents nœuds et, [Y ] , la
matrice symétrique d’admittances du réseau, l’équation matricielle (1.9) peut s’écrire de la
manière suivante :
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.5
[ I ] = [Y ] [V ] (1.10)
L’ordre des indices des éléments de la matrice d’admittances est celui de « effet-cause ». En
effet, le premier indice i , pour une admittance quelconque Yij , est celui du nœud auquel
s’exprime le courant tandis que le second, j , représente le numéro du nœud dont la tension
cause cette composante du courant.
Les éléments Yij sont appelés les admittances mutuelles entre les nœuds i et j et, Yii les
admittances propres au nœud i . Chaque admittance mutuelle est égale à l’opposé de la
somme de toutes les admittances qui aboutissent en ce nœud.
Il est courant de trouver dans la littérature des appellations telles que les admittances de
transfert au lieu d’admittances mutuelles et, admittances ponctuelles au lieu d’admittances
propres.
L’expression générale, pour une source de courant débitant en un nœud i d’un réseau
contenant N nœuds en dehors du nœud de référence est
N
Ii = ∑ Yij V j (1.11)
j =1
Une telle relation peut s’écrire pour chacun des N nœuds auxquels la tension est inconnue.
Cette équation ne s’écrit pas pour un nœud ayant une tension fixée. Dans l’exemple de la
figure 1.2, si les tensions sont fixées (en module et en phase) aux secondaires de deux
transformateurs, deux équations seules suffisent pour décrire le réseau. En effet, les deux
seuls nœuds où il est nécessaire d’écrire les équations des nœuds sont les nœuds 2 et 4 où les
tensions sont inconnues. Il n’est pas nécessaire de remplacer par une source de courant
équivalente, une source de tension dont l’une de ses extrémités est le nœud de référence. Ceci
pour la raison évidente qu’est la connaissance de la tension à l’autre nœud.
Il est possible dans l’étude des réseaux électriques, d’éliminer certains nœuds du réseau donné
sans perdre une quelconque information pour l’étude elle-même. L’application des calculs
matriciels des équations de nœuds permettent d’atteindre ce but. Les seuls nœuds susceptibles
d’être éliminés sont ceux par lesquels le courant ne peut ni entrer ni sortit (c’est-à-dire le
courant injecté est nul).
De l’équation matricielle (1.10), il est possible d’arranger le vecteur I tel que ses
composantes correspondantes aux nœuds à éliminer puissent occuper les dernières positions.
Ainsi en utilisant les techniques de partition des matrices, l’équation (1.10) devient
⎡ Ia ⎤ ⎡ K L⎤ ⎡Va ⎤
⎢ ⎥=⎢ ⎥ ⎢ ⎥ (1.12)
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ I e ⎥⎦ ⎢⎣ L ′ M ⎥⎦ ⎢⎣Ve ⎥⎦
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.6
I e est le sous-vecteur composé des courants entrant dans les nœuds à éliminer. Ce sous-
vecteur est nul.
Ve est le sous-vecteur composé tension correspondant aux nœuds à éliminer.
K est la sous-matrice composée d’admittances propres et d’admittances de transfert des
nœuds qui ne sont pas à éliminer.
M est la sous-matrice composée d’admittances propres et d’admittances de transfert des
nœuds à éliminer.
L dont L ′ est la transposée, est une sous-matrice composée uniquement des admittances de
transfert entre les nœuds qui doivent être éliminés et ceux qui ne doivent pas l’être.
Cette dernière relation peut s’écrire autrement étant donné que I e = 0 . En effet, on a
− L ′Va = MVe
Ve = − M −1 L ′Va (1.15)
C’est cette matrice qui nous permet de reconstruire un réseau tout en ayant éliminé certains
nœuds par rapport à son état initial.
L’inverse de la matrice d’admittances Y telle que définie dans l’équation (1.10) porte le nom
de « matrice d’impédances » et, se note par le symbole Z .
Z = Y −1 (1.18)
Etant donné que la matrice d’admittances est symétrique, il en sera de même de la matrice
d’impédances. Un élément de la matrice Z sera appelé impédance ponctuelle (ou propre)
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.7
d’un nœud lors que ses deux indices sont les mêmes et, tout élément dont les indices en sont
pas les mêmes portera le nom d’impédance de transfert (ou mutuelle).
L’obtention de la matrice d’impédances, qui est très importante comme nous le verrons dans
la suite pour les calculs des défauts, ne nécessite pas une acquisition préalable de la matrice
d’admittances. Nous verrons, à la fin de ce chapitre, comment il est possible de déterminer
directement la matrice d’impédances. Nous allons examiner la signification physique et le
principe pour la mesure des différents éléments des matrices Y et Z .
Soit un circuit à N nœuds indépendants, nous savons de l’équation (1.11) que le courant en
un nœud i donné est
N
Ii = ∑ Yij V j
j =1
Ii
Yii = (1.19)
Vi Vk = 0 ∀ k =1, N et k ≠i
Cette admittance peut donc être déterminée en mettant au potentiel du nœud de référence tous
les autres nœuds à l’exception du nœud i considéré, et en calculant le rapport du courant Ii
injecté en ce nœud à la tension Vi au même nœud.
De la relation qui donne l’expression du courant au nœud i , nous pouvons également déduire
celle de l’admittance de transfert Yij entre deux nœuds différents i et j .
Ii
Yij = (1.20)
Vj
Vk = 0 ∀ k =1, N et i ≠ j ≠ k
On voit donc que Yij est le rapport entre l’opposé du courant qui quitte le réseau par le court-
circuit qui met le nœud i au potentiel de référence, et la tension V j .
On utilise l’opposé du courant quittant nœud i puisque ce courant I i est défini comme étant
positif lorsqu’il est entrant au nœud i . Comme on pouvait s’y attendre, l’admittance
résultante est l’opposé de l’admittance directement reliée entre les nœuds i et j .
Voici l’exemple d’un circuit à trois nœuds indépendants pour la mesure des éléments de la
matrice des admittances.
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.8
1 3
V3 I3
I1 I2
Si les nœuds 1 et 2 sont mis au potentiel de référence, que l’on prend égal à zéro pour la
simplicité des expressions, l’admittance propre au nœud 3 sera
I3
Y33 =
V3 V1 = V2 = 0
De même, on aura
A partir de chacune de ces deux équations, on peut déduire les expressions des admittances de
transfert Y13 et Y23 .
I1
Y13 =
V3 V1 = V2 = 0
I2
Y23 =
V3 V1 = V2 = 0
V =ZI (1.21)
qui est l’équation matricielle qui relie les tensions et les courants en fonction de la matrice des
impédances. Pour chaque nœud i d’un réseau à N nœuds indépendants, la tension vaut
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.9
N
Vi = ∑ Zij I j (1.22)
j =1
Vi
Zii = (1.23)
Ii I k = 0 ∀ k = 1, N et k ≠i
Vi
Zij = (1.24)
Ij
I k = 0 ∀ k = 1, N et i ≠ j ≠ k
L’impédance ponctuelle en un nœud s’obtient en mettant en circuit ouvert toutes les sources
de courant à l’exception de celle qui débite au nœud considéré. Il est quasi impossible
d’espérer obtenir une quelconque relation entre l’admittance Yii au nœud i et d’impédance
Zii au même nœud étant donné que leurs modes d’obtention sont très différents l’un de
l’autre : court-circuit pour la détermination de Yii et circuit ouvert pour Zii .
L’impédance de transfert Zij entre les nœuds i et j s’obtient en laissant fermer la source de
courant qui alimente le nœud j et en ouvrant toutes les autres sources de courant.
Une réflexion analogue à la précédente, celle faite à propos d’une éventuelle relation entre Zii
et Yii , peut être faite par les impédances de transfert et les admittances de transfert.
L’équation (1.22) montre que lorsqu’on injecte un courant en un nœud i et que l’on laisse
ouvert toutes les autres sources qui alimentent les autres nœuds, la seule impédance à travers
laquelle passe le courant I i est bien l’impédance Zii .
Sous les mêmes conditions, on peut constater que pour tout autre nœud j différent de i , le
courant I i cause une tension V j qui vaut
V j = Z ji I i
Pour la mesure des éléments de la matrice des impédances, on peut se baser sur l’exemple ci-
après d’un circuit à trois nœuds indépendants.
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.10
1 3
V3 I3
V1
V2
I1 I2
Et comme les courants I1 et I 2 sont nuls, il vient que l’impédance ponctuelle au nœud 3 vaut :
V3
Z33 =
I3 I1 = I 2 = 0
Aux nœuds 1 et 2 on a
V2 = Z 21 I1 + Z 22 I 2 + Z 23 I 3
De ces deux relations on déduit les expressions des impédances de transfert Z13 et Z 23 .
V1
Z13 =
I3 I1 = I 2 = 0
V2
Z 23 =
I3 I1 = I 2 = 0
Etant donné que la matrice des impédances est un outil important dans les problèmes
d’analyse de réseaux, nous allons examiner de quelle manière peut-on modifier cette matrice
des impédances existante en y ajoutant de nouveaux nœuds et/ou de nouvelles branches.
Il existe plusieurs types de modifications qui découlent d’un ajout d’une branche ayant une
impédance Zb à un réseau dont la matrice originale des impédances Z or est de dimension
N × N . Dans l’analyse qui suit, les nombres et les lettres h , i , j et k désigneront les nœuds
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.11
existants. La lettre p désignera par contre un nouveau nœud à ajouter au réseau existant afin
de modifier la matrice Z or en une matrice de dimension ( N + 1) × ( N + 1) . Examinons
quelques cas couramment rencontrés en pratique lors des études des réseaux.
⎡ V1 ⎤ ⎡ 0⎤ ⎡ I1 ⎤
⎢V ⎥ ⎢ ⎢I ⎥
⎢ 2⎥ ⎢ 0 ⎥⎥ ⎢ 2⎥
⎢ ⎥ ⎢ Z or ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥=⎢ ⎥ ⎢ ⎥ (1.29)
⎢VN ⎥ ⎢ 0⎥ ⎢IN ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎣⎢V p ⎦⎥ ⎢⎣ 0 0 0 Zb ⎦⎥ ⎣⎢ I p ⎦⎥
Réseau original
sans le nœud de
référence 0
(nœuds 1 à N)
Zb
p
Ip 0
Soit un nouveau nœud p connecté à un nœud k existant par l’intermédiaire d’une branche
d’impédance Zb . Si l’on injecte un courant I p du nœud p au travers Zb , le courant total qui
rentre dans le réseau à partir du nœud k devient la somme du courant I k partant du nœud k
vers le réseau avant la modification et du courant I p .
La nouvelle tension Vk′ au nœud k sera l’ancienne tension Vk en ce même nœud augmentée
de la tension Z kk I p .
Vk′ = Vk + Z kk I p (1.26)
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.12
k Ik Ik + I p
0
Figure 1.8 : Ajout d’une branche à un nœud existant
V p = Vk + Z kk I p + Z b I p (1.27)
V p = Z k1 I1 + Z k 2 I 2 + + Z kN I N + ( Z kk + Zb ) I p (1.28)
Cette relation nous donne les différentes composantes du vecteur ligne, qu’il faudra ajouter à
la matrice originale des impédances pour représenter la nouvelle topologie du réseau. Etant
donnée la symétrie de la matrice des impédances, le vecteur colonne contiendra également les
mêmes éléments. L’équation matricielle dans le cas d’une ajoute d’une branche d’impédance
Zb entre un nœud existant k et un nouveau nœud p sera
⎡ V1 ⎤ ⎡ Z1k ⎤ ⎡ I1 ⎤
⎢V ⎥ ⎢ ⎢I ⎥
⎢ 2⎥ ⎢ Z1k ⎥⎥ ⎢ 2⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ Vk ⎥ = ⎢ Z or Z kk ⎥ ⎢ Ik ⎥ (1.29)
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢VN ⎥ ⎢ Z Nk ⎥ ⎢IN ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣V p ⎥⎦ ⎢⎣ Z k1 Zk 2 Z kk Z kN Z kk + Zb ⎥⎦ ⎢⎣ I p ⎥⎦
Les N premiers éléments de la nouvelle ligne sont ceux de la ligne k de la matrice Z or et, les
N premiers éléments de la nouvelle colonne sont ceux de la colonne k de la matrice Z or
Afin d’exploiter certains résultats précédemment obtenus, l’ajout d’une branche entre un
nœud existant k et le nœud de référence 0 se fera en deux étapes :
- Ajouter une branche d’impédance Zb entre un nœud existant k et un nouveau nœud
p ;
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.13
La première étape est celle qui mène à l’équation matricielle (1.29). Etant donné que dans la
seconde étape nous réalisons un court-circuit entre le nouveau nœud p et le nœud de
référence, nous pouvons utiliser les résultats obtenus pour l’élimination des nœuds,
′ le nouvel élément qui remplace Z hi ,
notamment dans la relation (1.17). Si l’on appelle Z hi
on a
Z h( N +1) Z ( N +1)i
′ = Z hi −
Z hi (1.30)
Z kk + Zb
Soit Zb l’impédance de la branche que l’on insère entre les nœuds j et k et I b le courant
qui parcourt cette branche du nœud k au nœud j .
j Ij I j + Ib
k Ik I k − Ib
Nous pouvons écrire les équations de tensions aux différents nœuds du réseau.
V1 = Z11 I1 + ( )
+ Z1 j I j + Ib + Z1k ( I k − I b ) + (1.31)
V1 = Z11 I1 + + Z1 j I j + Z1k I k + (
+ Z1 j − Z1k Ib) (1.32)
Vk = Z k1 I1 + + Z kj I j + Z kk I k + ( )
+ Z kj − Z kk Ib (1.34)
Le courant I b étant une inconnue, une équation supplémentaire est nécessaire pour résoudre
le problème.
Vk − V j = Z b I b (1.35)
Ou encore
0 = V j − Vk + Z b I b (1.36)
En substituant les expressions de V j et Vk données par les expressions (1.33), (1.34) et (1.36),
on obtient
( )
0 = Z j1 − Z k1 I1 + ( )
+ Z jj − Z kj I j + ( )
+ Z jk − Z kk I k + ( )
+ Z jj + Z kk − 2Z jk + Z b I b
(1.37)
(
Zbb = Z jj + Z kk − 2 Z jk + Zb ) (1.38)
En examinant les relations (1.32), (1.33), (1.34) et (1.37), on peut écrire l’équation matricielle
suivante :
⎡ ( Z1 j − Z1k ) ⎥⎤
⎡ V1 ⎤ ⎢ ⎡ I1 ⎤
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢V j ⎥ ⎢ ( Z jj − Z jk ) ⎥ ⎢Ij ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ Vk ⎥ = ⎢ Z or ( Zkj − Z kk ) ⎥ ⎢ Ik ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢VN ⎥ ⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ( Z Nj − Z Nk ) ⎥
⎢IN ⎥
⎢ ⎥
⎢ ⎥ ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢⎣ 0 ⎥⎦ ⎢ ⎥ ⎢⎣ Ib ⎥⎦
⎣ j1(
⎢ Z −Z
k1 ) ( Z jj − Z1k ) ( Z jk − Z kk ) ( Z jN − Z kN ) Z bb ⎥
⎦
(1.39)
Z h ( N +1) Z ( N +1)i
′ = Z hi −
Z hi (1.40)
Zb + Z jj + Z kk − 2 Z jk
Un autre cas envisageable est celui qui consiste à ajouter deux nouveaux nœuds joints par une
impédance Zb . Ce cas peut se ramener, par décomposition, à une suite de cas déjà examinés.
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.15
En effet, on pourrait joindre l’un des nouveaux nœuds, à travers une impédance Z x , à l’un des
nœuds existants ou au nœud de référence avant d’ajouter le second nouveau nœud.
Soit un réseau dont on connait toutes les valeurs des impédances entre les différents nœuds
voisins ; après le choix du nœud de référence, on peut écrire l’équation pour un nœud lié à ce
nœud voisin au travers d’une impédance Z a
V1 = I1 Z a
Nous avons ainsi obtenu une équation matricielle où chacune de trois matrices ne comporte
qu’un seul élément. On peut ajouter à ce nœud de référence un second qui le joint par une
branche d’impédance Zb . En appliquant les méthodes étudiées précédemment, on a
l’équation matricielle qui prend la forme suivante
⎡V1 ⎤ ⎡ Z a 0 ⎤ ⎡ I1 ⎤
⎢V ⎥ = ⎢ 0 Z ⎥ ⎢ I ⎥ (1.41)
⎣ 2⎦ ⎣ b⎦ ⎣ 2⎦
On peut ainsi continuer à utiliser toutes les techniques de modification d’une matrice existante
afin de reconstituer la matrice des impédances qui correspond au réseau initial.
La transformation d’un circuit triangle en un circuit étoile ou vice-versa est certes l’une des
méthodes de réduction des circuits la plus utilisée dans les problèmes d’analyse et de calculs
des réseaux.
1 1
Z1
Z12 Z13
Z2 Z3
2 3 2 3
Z 23
Les relations suivantes sont utilisées pour le passage d’un schéma étoile à un schéma triangle.
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.16
Z1 Z 2 + Z1 Z3 + Z 2 Z3
Z12 =
Z3
Z1 Z 2 + Z1 Z3 + Z 2 Z3
Z13 = (1.42)
Z2
Z1 Z 2 + Z1 Z3 + Z 2 Z3
Z 23 =
Z1
Pour convertir un schéma triangle en un schéma étoile, on fait appel aux relations ci-dessous :
Z12 Z13
Z1 =
Z12 + Z13 + Z 23
Z12 Z13
Z1 = (1.43)
Z12 + Z13 + Z 23
Z12 Z13
Z1 =
Z12 + Z13 + Z 23
La transformation Y/Δ peut s’étendre à un schéma en étoile ayant plus de trois branches
connectées en un point commun 0. En général, cette transformation conduit à des mailles
ayant une impédance entre chaque couple de nœuds, le nœud commun 0 étant éliminé.
1 1
j 2
j 2
Z2
i 3 i 3
Pour une étoile à N + 1 sommets dont le sommet 0, la relation pour l’obtention d’une
impédance entre deux sommets i et j du réseau maillé équivalent sera
Zij = Zi Z j Y0 (1.44)
N
1
Où Y0 = ∑Z (1.45)
k =1 k
Il faut cependant remarquer que le fait de l’existence d’un réseau maillé équivalent à chaque
réseau en étoile n’entraine pas nécessairement que chaque réseau maillé possède un
équivalent en étoile. Soit un réseau maillé tel que représenté par la figure 1.12 a, on peut
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.17
montrer que la figure 1.12 b n’est pas en général, l’équivalent en étoile du réseau maillé
précédent.
4 4
2 2
1 3 1 3
(a) (b)
Supposons qu’un seul courant entre dans le réseau par le nœud 4 et sort par le nœud 1. On
peut dire que si le réseau de la figure 1.12 b est l’équivalent de la figure 1.12 a, alors les
nœuds 2 et 3 ne seraient pas en général, au même potentiel. Comme suivant les hypothèses
émises (entrée et sortie des courants), ces deux nœuds sont au même potentiel dans le réseau
en étoile, alors les deux circuits ne sont pas équivalents.
Dans son article1 publié en 1918, Frotescue montre comment un système triphasé de tensions
(ou de courants) arbitrairement déséquilibré, peut être transformé en trois ensembles des
composantes triphasées équilibrées. L’application de cette théorie à l’analyse des réseaux est
d’une application fondamentale. On peut transformer un quelconque réseau, arbitrairement
déséquilibré, en composantes symétriques, calculer ensuite la réponse du système par des
méthodes simples d’analyse des circuits, et, transformer enfin la réponse en variables
originales.
Cette approche est plus efficace que l’approche directe, mais beaucoup plus compliquée, qui
consiste à résoudre les problèmes des réseaux déséquilibrés en utilisant le système triphasé
original.
1
C.L. Frotescue, « Method of symmetrical coordinates applied to the solution of polyphase networks », Trans.
AIEE, Vol. 37, Part 2, pp 1027 – 1140, 1918.
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.19
Puisque chaque phaseur original déséquilibré est la somme de ses composantes symétriques,
on peut écrire les équations suivantes
Va = Vad + Vai + Va 0
Vb = Vbd + Vbi + Vb 0 (1.46)
Vc = Vcd + Vci + Vc 0
Vc
Vcd
8 Vad
4.9
36.9° 18.4°
4 Va
3
Vb
Vbd
(a) (b)
Vbi
Vci Va 0
33.8° Vb 0 1
143.1°
2.15 Vc 0
Vai
(c) (d)
Figure 1.13 : Système des phaseurs déséquilibrés (a) et ses composantes symétriques
(séquences directe (b), inverse (c) et homopolaire (d))
On peut montrer dans un sens que la méthode des composantes symétriques est semblable à
l’utilisation du principe de superposition dans un réseau, par le fait qu’un système est
remplacé par l’effet de trois systèmes déséquilibrés, leurs effets étant superposés les uns sur
les autres.
Nous savons que la multiplication de deux nombres complexes donne un autre nombre
complexe dont le module est égal au produit de deux modules, et l’argument est égal à la
somme des arguments. Ainsi, si un nombre complexe est multiplié par un autre de module
unitaire et de même phase θ , le nombre complexe résultant est un phaseur dont le module est
égal à celui du premier, tandisque sa phase est déplacée de θ par rapport au premier.
De la même manière que l’on définit l’opérateur j = 1∠90° dans les nombres complexes, on
définit également l’opérateur a qui cause une rotation de 120° dans le sens trigonométrique.
On peut donc écrire
a a3 = 1
a2 −a
Figure 1.14 : Diagramme de phaseurs des différentes puissances de l’opérateur a
Partant des relations (1.46), on peut réduire le nombre de quantités inconnues si l’on exprime
chaque composante de Vb et Vc comme un produit d’une certaine fonction de l’opérateur a
et une composante de Va . Il est possible en effet de vois que si l’on définit
Va = Vad + Vai + Va 0
Vb = a 2Vad + aVai + Va 0 (1 .49)
Vc = aVad + a 2Vai + Vc 0
⎡Va ⎤ ⎡1 1 1 ⎤ ⎡V ⎤
a0
⎢V ⎥ = ⎢1 a 2 ⎥
a ⎥ ⎢⎢Vad ⎥⎥ (1.50)
⎢ b⎥ ⎢
⎢⎣Vc ⎥⎦ ⎢1 a ⎥
a 2 ⎦ ⎢⎣ Vai ⎥⎦
⎣
Posons
⎡1 1 1⎤
⎢ ⎥
A = ⎢1 a 2 a⎥ (1.51)
⎢ ⎥
⎣1 a a2 ⎦
⎡1 1 1⎤
1 ⎢ ⎥
A−1 = ⎢1 a a2 ⎥ (1.52)
3 ⎢ ⎥
2
⎣1 a a⎦
⎡Va 0 ⎤ ⎡1 1 1 ⎤ ⎡V ⎤
a
⎢V ⎥ = ⎢1 a
1 ⎥
a 2 ⎥ ⎢⎢Vb ⎥⎥ (1.53)
⎢ ad ⎥ 3 ⎢
⎢⎣ Vai ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎣1 a
2
a ⎦ ⎢⎣Vc ⎥⎦
Cette équation nous donne le moyen d’obtenir les composantes symétriques à partir de leurs
phaseurs non symétriques.
Pour simplifier l’écriture, dans les deux équations matricielles (1.50) et (1.53), on
remplacerait sans risques d’erreurs, les composantes Va 0 , Vad et Vai respectivement par V0 ,
Vd et Vi .
En développant cette dernière équation matricielle (1.53), on peut écrire d’une façon
développée, avec la nouvelle notation
1
V0 = (Va + Vb + Vc )
3
1
(
Vd = Va + aVb + a 2Vc
3
) (1.54)
1
(
Vi = Va + a 2Vb + aVc
3
)
L’équation (1.54) qui donne la valeur de V0 montre que les composantes homopolaires
n’existent pas si la somme des phaseurs déséquilibrés est nulle. Puisque la somme des
phaseurs de tensions composées est toujours nulle dans un réseau triphasé, il n’existe jamais
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.22
Toutes les équations déduites jusqu’alors peuvent s’appliquer à tout ensemble de phaseurs
reliés entre eux.
A l’instar des phaseurs tensions, nous écrirons les relations suivantes pour les phaseurs
courants.
⎡ I a ⎤ ⎡1 1 1 ⎤ ⎡I ⎤
0
⎢ I ⎥ = ⎢1 a 2 ⎥⎢ ⎥
a ⎥ ⎢ Id ⎥ (1.55)
⎢ b⎥ ⎢
⎢⎣ I c ⎥⎦ ⎢1 a ⎥
a 2 ⎦ ⎢⎣ I i ⎥⎦
⎣
et
⎡ I0 ⎤ ⎡1 1 1 ⎤ ⎡I ⎤
a
⎢ I ⎥ = ⎢1 a
1 ⎥
a 2 ⎥ ⎢⎢ Ib ⎥⎥ (1.56)
⎢ d ⎥ 3⎢
⎢⎣ Ii ⎥⎦ ⎢ ⎥
⎣1 a
2
a ⎦ ⎢⎣ I c ⎥⎦
Dans un système triphasé, la somme des courants de lignes est égale au courant I n qui rentre
par le neutre. Donc
I n = I a + Ib + I c (1.57)
1
I0 = ( I a + Ib + Ic ) (1.58)
3
I n = 3I 0 (1.59)
En l’absence de chemin de retour pour le neutre d’un système triphasé, le courant I n est nul
et les courants de lignes ne contiennent pas de composantes de séquence homopolaire. Ainsi
lorsqu’on a une charge branchée en triangle, elle ne possède pas un accès de retour par le
neutre et, les courants de lignes parcourant une charge connectée en triangle ne peuvent
contenir des composantes de séquence homopolaire.
L’effet de la transformation par la matrice A sur une impédance peut être déduite.
Soit Z la matrice des impédances donnant les impédances propres et mutuelles sur les phases
et entre les phases, on peut écrire
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.23
⎡Va ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ Ia ⎤
⎢V ⎥ = ⎢ Z ⎥ ⎢I ⎥ (1.60)
⎢ b⎥ ⎢ ⎥ ⎢ b⎥
⎣⎢Vc ⎦⎥ ⎣⎢ ⎦⎥ ⎣⎢ I c ⎦⎥
⎡ ⎤ ⎡V0 ⎤ ⎡ ⎤⎡ ⎤ ⎡ I0 ⎤
⎢ ⎥⎢ ⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥ ⎢I ⎥
⎢ A ⎥ ⎢Vd ⎥ = ⎢ Z ⎥⎢ A ⎥⎢ d ⎥ (1.61)
⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣ Vi ⎥⎦ ⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣ Ii ⎥⎦
D’où
⎡V0 ⎤ ⎡ ⎤⎡ ⎤⎡ ⎤ ⎡ I0 ⎤
⎢V ⎥ = ⎢ A −1 ⎥⎢
Z ⎥⎢ A ⎥ ⎢I ⎥ (1.62)
⎢ d⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥⎢ ⎥⎢ d ⎥
⎢⎣ Vi ⎥⎦ ⎢ ⎥⎢ ⎥⎦ ⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣ I i ⎥⎦
⎣ ⎦⎣
⎡V0 ⎤ ⎡ ⎤ ⎡ I0 ⎤
⎢V ⎥ = ⎢ ZA ⎥⎢ ⎥ (1.63)
⎢ d⎥ ⎢ ⎥ ⎢ Id ⎥
⎢⎣ Vi ⎥⎦ ⎢⎣ ⎥⎦ ⎢⎣ Ii ⎥⎦
S = P + jQ = Va I a* + Vb Ib* + Vc I c* (1.64)
⎡ I a ⎤ ⎡Va ⎤′ ⎡ I a ⎤
* *
1 ⎤ ⎡V ⎤ ⎫′ ⎧ ⎡1 1
*
⎧ ⎡1 1 1 ⎤ ⎡I ⎤ ⎫
0 0
⎪⎪ ⎢ ⎥ ⎪⎪ ⎪⎪ ⎢ ⎥ ⎪⎪
S = ⎨ ⎢1 a 2 a ⎥ ⎢⎢Vd ⎥⎥ ⎬ ⎨ ⎢1 a 2 a ⎥ ⎢⎢ I d ⎥⎥ ⎬ (1.66)
⎪⎢ ⎥ ⎪ ⎪⎢ ⎥ ⎪
⎩⎪ ⎣1 a a 2 ⎦ ⎢⎣ Vi ⎥⎦ ⎭⎪ ⎩⎪ ⎣1 a a 2 ⎦ ⎢⎣ Ii ⎥⎦ ⎭⎪
En observant que A′ = A et a* = a 2 , la relation matricielle de la puissance prend la forme
⎡V0 ⎤′ ⎡1 1 1 ⎤ ⎡1 1 1 ⎤ ⎡ I ⎤*
0
⎢ ⎥⎢ ⎥
S = ⎢⎢Vd ⎥⎥ ⎢1 a 2 a ⎥ ⎢1 a a 2 ⎥ ⎢⎢ I d ⎥⎥ (1.67)
⎢⎣ Vi ⎥⎦ ⎢1 a ⎥⎢
a 2 ⎦ ⎣1 a 2
⎥
a ⎦ ⎢⎣ Ii ⎥⎦
⎣
Puisqu’on peut montrer que A′ A* = 3[1] , [1] étant la matrice identité, alors il vient que
⎡V0 ⎤′ ⎡ I 0 ⎤
*
S = 3 ⎢⎢Vd ⎥⎥ ⎢⎢ I d ⎥⎥ (1.68)
⎢⎣ Vi ⎥⎦ ⎢⎣ I i ⎥⎦
Ou encore
(
S = Va I a* + Vb Ib* + Vc I c* = 3 V0 I 0* + Vd I d* + Vi I i* ) (1.69)
De ce résultat, on remarque qu’il n’existe pas de termes croisés (tel que Vd Ii* ) dans
l’expression de la puissance en fonction des composantes symétriques. Ceci est une propriété
essentielle pour la transformation de Fortescue si l’on veut construire des circuits équivalents
et faire l’analyse avec des techniques conventionnelles d’analyse de circuits. Le facteur 3 est
compréhensible dans la mesure où nous pensons en termes de 9 composantes (qui dérivent
des 3 phases a, b et c). Il est possible d’éliminer ce facteur en définissant la matrice A de
transformation avec un coefficient 1 , tel que le préfèrent certains chercheurs.
3
- La composante bifilaire Vβ
Ces composantes sont reliées aux valeurs de phases par les relations ci-dessous
⎡1 1 0 ⎤⎥ ⎡ ⎤
⎡Va ⎤ ⎢ V0
⎢V ⎥ = ⎢1 − 1 3 ⎥ ⎢V ⎥ (1.70)
⎢ b⎥ ⎢ 2 2 ⎥ ⎢ α⎥
⎢
⎣⎢Vc ⎦⎥ ⎢ ⎥⎢ ⎥
1 −1 − 3 ⎥ ⎣Vβ ⎦
⎣ 2 2⎦
⎡1 1 0 ⎤⎥ ⎡ ⎤
⎡ Ia ⎤ ⎢ I0
⎢ I ⎥ = ⎢1 − 1 3 ⎥ ⎢ ⎥
I (1.71)
⎢ b⎥ ⎢ 2 2 ⎥ ⎢ α⎥
⎢⎣ I c ⎥⎦ ⎢ ⎥⎢ ⎥
⎢1 − 1 − 3 ⎥ ⎣Iβ ⎦
⎣ 2 2⎦
⎡ V0 ⎤ ⎡1 1 1 ⎤ ⎡Va ⎤
⎢ ⎥ 1 ⎢ ⎥ ⎢V ⎥
⎢Vα ⎥ = 3 ⎢ 2 −1 −1 ⎥ ⎢ b⎥ (1.72)
⎢Vβ ⎥ ⎢1 − 3 − 3 ⎥ ⎢⎣Vc ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
Comme dans le cas précédent, en remplaçant les « V » par les « I », on obtient l’équation
correspondante pour les courants.
L’avantage des composantes de Clarke est qu’elles sont obtenues directement par addition de
grandeurs proportionnelles aux vecteurs de courants et de tensions sans nécessiter
l’intervention d’opérateurs de déphasage, ce qui est très intéressant lors de l’emploi
d’analyseur de réseau à courant alternatif.
⎡ Ia ⎤ ⎡1 2 0 ⎤ ⎡ I0 ⎤
⎢I ⎥ = 1 ⎢ ⎥ ⎢ ⎥
⎢ b ⎥ 2 ⎢1 −1 3⎥ ⎢Ix ⎥ (1.73)
⎢⎣ I c ⎥⎦ ⎢1 −1 − 3 ⎥ ⎢I y ⎥
⎣ ⎦ ⎣ ⎦
⎡ I0 ⎤ ⎡2 2 0 ⎤ ⎡ Ia ⎤
⎢ ⎥ 1⎢ ⎥
⎢ I x ⎥ = 3 ⎢2 −1 −1 ⎥ ⎢⎢ Ib ⎥⎥ (1.74)
⎢I y ⎥ ⎢0 3 − 3 ⎥⎦ ⎢⎣ I c ⎥⎦
⎣ ⎦ ⎣
S = [V ]′ [ I ]
*
(1.75)
ST = [VT ]′ [ IT ]
*
(1.76)
où [V ] = [T ][VT ] et [ I ] = [T ][ IT ]
Donc S = [VT ]′ [T ]′ [T ] [ IT ]
* *
(1.77)
Il n’y a aucune raison pour que ST et S soient égales. Pour qu’il en soit ainsi, il faut que
[T ]′ [T ]* = [1] (1.78)
S = λ ST
Un circuit linéaire, passif, bilatéral, à quatre bornes peut être représenté par un schéma en π
ou en T. Un troisième schéma équivalent en V, peut être mentionné ici.
1 Y12 1 Z1 Z2
2 1 Z12 2 2
Y1 Y2 Z11 Z 22 Z3
π V T
Figure 1.15: Schémas équivalents
L’impédance Z12 du schéma équivalent peut être considérée comme étant l’impédance
mutuelle entre deux lignes dont les impédances propres sont Z11 et Z 22 .
Un circuit à quatre bornes (quadripôle) peut être représenté par le schéma bloc de la figure
1.16, les paramètres complexes A , B , C et D définissant le réseau en termes de tensions et
courants à l’entrée et à la sortie de la manière suivante
V1 = AV2 + B I 2
(1.79)
I1 = CV2 + D I 2
I1 I2
A B
V1 V2
C D
Figure 1.16 : Représentation d’un quadripôle
V1 I
B= , D= 1 (1.80)
I2 I2
Si la sortie est en circuit ouvert ( I 2 = 0 ), toujours des équations (1.79), il vient que
V1 I
A= ,C= 1 (1.81)
V2 V2
Pour un quadripôle donné, les mesures de ces paramètres peuvent se faire suivant ce
principe. Souvent, il est plus commode d’avoir un seul quadripôle au lieu de deux ou
plusieurs en série et/ou en parallèle.
A1 B1 A2 B2
V1 Vx V2
C1 D1 C2 D2
Pour les deux quadripôles en cascade, les équations matricielles sont les suivantes
Par substitution, on a
⎡V1 ⎤ ⎡ A1 B1 ⎤ ⎡ A2 B2 ⎤ ⎡V2 ⎤
⎢ I ⎥ = ⎢C D1 ⎥⎦ ⎢⎣C2 D2 ⎥⎦ ⎢⎣ I 2 ⎥⎦
⎣ 1⎦ ⎣ 1
De cette équation, on voit que la matrice de transmission de deux quadripôles mis en cascade
est égale au produit des matrices de ces quadripôles, la matrice de gauche étant celle du
quadripôle de gauche.
⎡ A0 B0 ⎤ ⎡ A1 B1 ⎤ ⎡ A2 B2 ⎤
⎢C = (1.82)
⎣ 0 D0 ⎥⎦ ⎢⎣C1 D1 ⎥⎦ ⎢C
⎣ 2 D2 ⎥⎦
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.29
Lorsque deux quadripôles sont mis en parallèle, les paramètres du quadripôle équivalent sont
donnés par relations suivantes
A1 B2 + A2 B1
A0 = (1.82)
B1 + B2
BB
B0 = 1 2 (1.83)
B1 + B2
( A1 − A2 )( D2 − D1 )
C0 = C1 + C2 + (1.84)
B1 + B2
B2 D1 + B1 D2
D0 = C1 + C2 + (1.85)
B1 + B2
A1 B1
I2
I1
C1 D1
V2
V1
A2 B2
C2 D2
Figure 1.18: Quadripôles en parallèle
Si les deux quadripôles mis en parallèle sont donnés, non pas par leurs matrices de
transmission mais, par leurs schémas, un moyen pratique de déterminer le quadripôle
équivalent serait de construire le schéma équivalent en π pour chacun des quadripôles.
Déterminer ensuite les admittances correspondant à chaque élément. On déduira ainsi le
schéma en π du quadripôle équivalent par simple sommation des admittances en parallèle.
Y12′
′
Y01 Y02 ′ I2
I1
V2
V1
Y12′′
′′ Y02
Y01 ′′
Si Y01 , Y02 et Y12 sont des admittances du schéma équivalent à la mise en parallèle, on aura
′ + Y01
Y01 = Y01 ′′
Y02 = Y02′ + Y02 ′′ (1.86)
Y12 = Y12′ + Y12′′
Partant de ces valeurs, il est aisé en utilisant certains principes d’analyse des circuits (ou
éventuellement des relations déjà établies) de retrouver les paramètres de la matrice de
transmission correspondant à cette structure.
Quadripôles A B C D
1 Z 0 1
1 0 Y 1
1 + Y2 Z Z Y1 + Y2 + Y1Y2 Z 1 + Y1 Z
1 + YZ1 Z1 + Z 2 + Y Z1 Z 2 Y 1 + Y Z2
1 Z Y 1+ Y Z
1+ Y Z Z Y 1+ Y Z
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.31
Quadripôles A B C D
Y2 1 Y1 Y2 Y1
1+ Y1 + Y2 + 1+
Y12 Y12 Y12 Y12
⎡A B⎤
T =⎢ ⎥
⎣C D ⎦
Il est possible d’obtenir les expressions des paramètres (tensions et courant) à la sortie en
fonction de ceux à l’entrée. Il suffit pour cela de prémultiplier par T −1 , l’inverse de la matrice
de transmission, l’expression suivante
⎡V2 ⎤ −1 ⎡V1 ⎤
⎢ I ⎥ = ⎣⎡T ⎦⎤ ⎢ I ⎥
⎣ 2⎦ ⎣ 1⎦
−B⎤
⎡T −1 ⎤ = 1 ⎡⎢
D
⎣ ⎦ Δ ⎣ −C A ⎦⎥
Dans plusieurs livres d’analyse de circuits, on trouvera la preuve du fait que le déterminant est
unitaire.
Les lignes de transport d’énergie électrique sont exploitées à des niveaux de tension qui sont
telles que le kilovolt (kV) devient l’unité la plus commode pour exprimer la tension. La
puissance quant à elle sera exprimée en kilowatts (kW) ou encore mieux en mégawatts (MW)
à cause de grandes quantités transportées. Notons que pour la puissance apparente S , on
parlera de kilovoltampères (kVA) et de mégavoltampères (MVA). Cependant, ces grandeurs,
comme bien d’autres d’ailleurs, peuvent être réduites ou normalisées. Cette opération est très
courante dans différentes branches du métier de l’ingénieur. Les grandeurs non-réduites
seront remplacées par leurs rapports aux valeurs de référence respectives, que l’on appelle
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.32
valeurs de base. Ces rapports sont exprimés en pour un (ou « per unit » en anglais) ou en
pourcent.
Les grandeurs exprimées en pourcent sont cent fois plus élevées que les mêmes grandeurs
exprimées en pour un.
Supposons une tension de 220 kV est choisie comme tension de base pour une ligne, les
tensions de 198, 220 et 231 kV deviennent 0.9, 1.0 et 1.05 pour un, ou 90, 100 et 105 %
respectivement.
La méthode des grandeurs réduites en pour un ont un avantage sur celles des grandeurs
réduites en pourcent par le fait que le produit de deux valeurs en pour un est une valeur en
pour un, tandis que le produit de deux valeurs en pourcent doit être divisé par 100 pour
obtenir un résultat en pourcent.
Lorsqu’on choisit les valeurs de base pour deux des quatre grandeurs suivantes – tension,
courant, puissance et impédance – on peut en déduire les valeurs de base pour les deux autres
grandeurs restantes. Si l’on détermine, comme c’est le cas en général dans la pratique, les
valeurs de base de la puissance et pour la tension, il sera aisé d’en tirer les valeurs de base
pour le courant et pour l’impédance.
Nous allons examiner successivement le cas d’un réseau monophasé et celui d’un réseau
triphasé.
Supposons comme valeurs de base S B pour la puissance et la valeur VB pour la tension, nous
noterons que la valeur de base pour la puissance reste la même peu importe le type de
puissance ( S B = PB = QB ), alors on a
SB
Pour le courant I B = (1.89)
VB
[ kV ]
2
V V2
Z B = RB = X B = B = B [Ω] = (1.90)
IB SB [ MVA ]
Pour les admittances, conductances et susceptances
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.33
IB S
YB = BB = GB = = B2 (1.91)
VB VB
Pour trouver les valeurs unitaires des différentes grandeurs, on pourra recourir aux relations
suivantes
- Puissance : S [ p.u.] =
S [ MVA ] (1.92)
SB [ MVA ]
- Puissance : V [ p.u.] =
V [ kV ] (1.93)
VB [ kV ]
La même règle est applicable à toutes les autres grandeurs qu’il s’agisse du courant, des
impédances ou des admittances.
Dans la résolution des problèmes d’analyse de réseaux les valeurs de base peuvent être
choisies arbitrairement.
Dans la pratique cet adverbe « arbitrairement » n’exprime pas correctement les aspirations du
planificateur des réseaux, car en fait, ces valeurs sont choisies telles que les valeurs réduites
qui en découlent restent dans un certain intervalle. C’est notamment le cas pour la tension
dont la valeur de base sera choisie de manière à ce que la valeur réduite en pour un reste
proche de l’unité. Les bases se puissance fréquemment utilisées sont 1, 10, 100 et 1000 MVA
suivant l’importance du réseau.
Puisque les circuits triphasés se résolvent comme une ligne monophasée avec retour par le
neutre, les bases pour les quantités dans le schéma des impédances seront le kVA et le MVA
par phase et le kV entre phase et neutre.
Les données sont souvent fournies en puissance totale du circuit triphasé et en tension
Puissance : U entre deux phases. Cette habitude est susceptible d’apporter une confusion dans
la relation entre la tension de ligne (tension entre lignes) en pour un et la tension de phase en
pour un. Bien que la tension de ligne peut être prise comme tension de base, la tension
nécessaire pour l’étude d’un réseau schématisé en réseau monophasé sera la tension de phase
(entre phase et neutre). La tension de base au neutre est la tension de ligne de base divisée par
3 . Puisque ce rapport est le même que celui entre la tension entre lignes et la tension entre
phase et neutre d’un système triphasé équilibré, alors la valeur en p.u. de la tension entre
phase et neutre par rapport à la base de la tension simple est égale à la valeur en p.u. de la
tension composée au même point par rapport à la base de la tension composée si le système
est équilibré.
De même, étant donné que la puissance d’un réseau triphasé est trois fois supérieure à celle
d’un même réseau considéré comme monophasé, alors la valeur en p.u. de la puissance d’un
réseau triphasé par rapport à la base triphasée de puissance est égale à la valeur en p.u. de la
puissance du même réseau sous forme monophasée par rapport à la base de puissance par
phase.
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.34
UB
Pour la tension VB = (1.94)
3
V U U
Comme V p.u . = et U p.u . = et V = , il vient que
VB UB 3
V U 3 U
V p.u . = = = = U p.u . (1.95)
VB V 3 UB
Pour la puissance
S B(3)
S B(1) = (1.96)
3
( )
2
VB2 UB 3 U B2
Z (Y )
B = (1) = = (3) (1.98)
SB S B(3) 3 SB
Z (Δ)
Cette égalité se déduit du fait que l’on sait que Z (Y ) = et que par définition
3
Z B( Δ ) = 3Z B(Y ) (1.100)
V S B(3) S (1)
IB = = = B (1.101)
VB 3UB VB
Les relations ci-dessus montrent que l’impédance de base et le courant de base peuvent être
calculés directement à partir de la puissance triphasée de base et de la tension composée.
On remarquera en plus la similitude qui existe entre les équations qui donnent l’impédance de
base (1.90) et le courant de base (1.89) pour un circuit monophasé d’une part et les équations
correspondantes pour un circuit triphasé : (1.98) pour l’impédance de base et (1.101) pour le
courant de base.
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.35
Dans certains cas, et c’est généralement fréquent, les valeurs réduites en p.u. des éléments du
réseau (machines, transformateurs, …) sont données par rapport aux bases qui sont les valeurs
nominales de ces éléments et qui ne correspondent pas nécessairement aux valeurs de base
choisies pour le réseau dans lequel sont insérés ces éléments. Pour le besoin de la facilité de
calculs, il est nécessaire de comparer toutes les grandeurs au même système de valeurs de
base.
Supposons qu’une impédance Z est exprimée en p.u. Z1 par rapport à une base Z B1 , quelle
sera la valeur de cette impédance en p.u., Z 2 par rapport à une seconde base Z B 2 ?
On sait que
Z S
Z1 p.u . = = Z B21
Z B1 U B1
Z S
Et Z 2 p.u . = = Z B22
ZB2 U B2
Z S U2
Z 2 p.u . = = Z1 p.u . B 2 B2 1 (1.102)
Z B1 S B1 U B 2
Contrairement à ce que l’on serait tenté de croire, cette équation n’a aucune relation avec un
éventuel transfert de la valeur ohmique d’une impédance d’une côté à l’autre d’un
transformateur. Le grand intérêt de cette relation réside dans le fait qu’elle permet le passage
d’une valeur donnée en p.u. pour une base donnée à une autre valeur en p.u. correspondant à
la même valeur en unité conventionnelle, pour une autre base.
1.4.4. Impédance mutuelle entre deux lignes à des différents niveaux de tensions
Supposons que deux lignes triphasées de niveaux de tension différents fonctionnent ensemble
avec une réactance mutuelle X m telle que le montre la figure 1.20.
Ligne 1
S B , U B1 , I B1
Xm
Ligne 2
SB , U B2 , I B2
Figure 1.20 : Impédance mutuelle entre deux lignes à des différents niveaux de tensions
Il arrive souvent que la nécessité d’exprimer cette réactance en p.u. se fasse sentir. Il n’y aura
qu’une seule valeur de X m en p.u. qui sera utilisée pour les deux lignes.
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.36
Xm Xm
X m 2, p.u . = = (1.103)
X B VB 2 I B1
Dans cette équation, on utilise le courant I B1 parce que le courant I1 est celui qui cause la
tension induite (mutuelle) dans la ligne 2. Alors
Xm V
X m 2, p.u . = I B1 i B1 (1.104)
VB 2 VB1
Xm V
X m1, p.u . = IB2 i B2 (1.105)
VB1 VB 2
Ces deux dernières équations étant égales puisque la base de puissance est supposée la même,
on peut supprimer les indices dans 1 et 2 et écrire tout simplement
X m SB
X m , p.u . = (1.106)
VB1 VB 2
Lorsque les machines sont de très mêmes rapports, les valeurs des impédances en p.u. sont en
général très proches, en tout cas, dans un intervalle très restreint et, souvent bien connu des
ingénieurs qui étudient ce genre de problèmes. Certains instituts de normalisation publient les
valeurs des limites acceptables des impédances réduites pour les différents équipements
(machines, transformateurs, …) des réseaux. C’est ainsi que, par exemple, pour un
transformateur monophasé à bain d’huile (50 Hz, 100 kVA, 30 kV), on s’attendra à avoir une
impédance de l’ordre de 0.05. Cette valeur augmente avec l’augmentation du rapport de la
puissance et/ou de la tension. En général, le rapport Re X e croît avec l’augmentation de la
puissance.
Les valeurs des réactances synchrones (en p.u.) des alternateurs, tombent de la même façon
dans certaines limites.
Transport et distribution de l’énergie électrique, cours 1.37
Dans le cas où l’impédance d’un dispositif est inconnue ou difficile à déterminer, une bonne
estimation peut être faite sans craindre une perte remarquable dans la précision. En plus, il est
aisé lorsqu’on donne une valeur en p.u, de détecter les valeurs grossièrement erronées.
Lorsqu’on utilise les valeurs en ohms des impédances dans un problème de réseaux, il s’avère
nécessaire de ramener toutes les valeurs d’un des côtés d’un transformateur à l’autre.
Lorsque le couplage est étoile-étoile ou triangle-triangle avec les mêmes indices horaires, la
transformation peut se faire tout simplement par une simple multiplication par un facteur qui
est fonction du carré du rapport de transformation.
Si par contre on a un couplage triangle-étoile, les valeurs ohmiques du côté étoile peuvent
passer du côté triangle en prenant un coefficient qui serait le rapport des tensions entre phases,
alors que dans le cas précédent, un simple rapport du nombre de spires aurait suffit.
En valeurs unitaires, tous ces problèmes que nous venons de citer n’existent plus lorsque ces
valeurs sont bien exprimées en fonction des valeurs de base suivant la théorie précédemment
vue.
Nous pouvons remarquer également que les valeurs réduites sur la plaque signalétique d’une
transformateur se calculent sur base du rapport du nombre de spires sur chaque enroulement.
Ce nombre ne change pas lorsque l’on change le type de couplage (de Y-Y à Δ-Y).
L’impédance en p.u. n’est donc pas affectée par une telle reconnexion des enroulements. Ceci
n’est pas le cas lorsqu’on considère les rapports des tensions entre phases, car on ne peut pas
dire lors d’un changement de couplage que les bases de tension entre phases restent les
mêmes.
Nous pouvons résumer les avantages de l’utilisation des valeurs unitaires de la manière
suivante :
- Les paramètres des dispositifs ont tendance à rester dans un intervalle suffisamment
restreint, de manière que toute valeur erronée est vite suspectée ;
- La méthode des valeurs unitaires permet, si le choix des tensions de base est bien fait,
d’éliminer les transformateurs parfaits parmi les éléments du réseau. Ceci n’est
certainement pas un petit avantage si l’on se rappelle que dans un réseau on peut
compter facilement de centaines, si pas des milliers de transformateurs ;
- Dans un tel système, les éléments équivalents des circuits deviennent abstraits ;
- Certaines équations bien connues sont modifiées lorsqu’on les écrit en grandeurs
réduites. Des facteurs tels que 3 ou 3 sont soit éliminés, soit ajoutés par la
transformation.