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Thierry GUILLAUME
Dr es Pharmacie – Diplômé IPI et IAE Bordeaux
Président élu
Être président de la chambre syndicale c’est être ,en permanence, le représentant élu au service
de ses consœurs et confrères. Pour être représentatif, il faut être bénévole, à jour de ses
cotisations, prendre du temps sur son temps professionnel ou privé, lâcher le comptoir pour être à
l’écoute de ceux ou celles qui vous appellent pour exposer les problèmes rencontrés dans
l’exercice quotidien.
Celui ou celle qui ne croit pas en la Bonne Action ne peut pas croire en l’Action de la Chambre
syndicale.
La Chambre s’occupe de tout ce qui est économique et social en corrélation avec la discipline et la
dignité professionnelle qui sont les prérogatives de l’Ordre. L’Ordre et la Chambre syndicale se
complètent par leur champ d’action.
Tout ce que j’ai pu approfondir en matière de droit et d’économie de la Santé, je l’ai reçu au sein
de l’IPI de Bordeaux. Tout en étant de formation officinale, ces connaissances me permettent
d’étudier les problématiques rencontrées par nos consœurs et confrères sur le terrain.
Durant votre stage de 6° année je vous invite à prêter attention, à étudier les sujets liés aux
données économiques et sociales de l’officine.
LES STATUTS
Les statuts sont déposés en préfecture comme pour toute association 1901.
Nos comptes sont approuvés chaque année en assemblée générale.
La chambre syndicale n’est financée que par les cotisations, notre indépendance nous interdit
toute subvention par les laboratoires fabricants ou autres.
Le président et les membres du conseil d’administration ne sont pas rémunérés mais bénévoles ,
seuls leurs frais de déplacements sont pris en charge.
Tous les cinq ans nous renégocions avec l’assurance maladie. L’enjeu est d’assurer aux officines
une marge suffisante sur le prix des médicaments remboursables par l’assurance maladie. Cette
marge est assortie d’un Objectif de Santé Publique qui rémunère différemment chaque officine
suivant les performances et les actions d’accompagnements des patients comme la rémunération
des entretiens pharmaceutiques.
Aujourd’hui d’autres rémunérations apparaissent avec l’élargissement à toutes les vaccinations de
l’adulte, la dispensation de tests pour le dépistage du cancer colorectal, le dépistage des cystites
et la remise de documents aux femmes enceintes.
Ainsi les officines disposent d’une palette de possibilité de rémunérations payées par l’assurance
maladie. Les pharmaciens ont le choix , rien ne leur est imposé ; ce qui crée une disparité entre les
officines.
C’est la marge qui détermine le fonctionnement économique de nos officines. Plus de la moitié de
cette marge est constituée sur le prix des médicaments et les rémunérations, c’est la marge
réglementée, le reste est le fruit des ventes de parapharmacie et du conseil.
Même s’il existe des modèles différents de pharmacie d’officine, des tailles et des chiffres
d’affaires différents, la chambre syndicale veille pour une marge éthique suffisante qui nous laisse
toutes et tous à l’écart de toutes les tentations préjudiciables au respect d’un exercice
irréprochable.
Nous défendons notre Maillage, notre Monopole de dispensation et notre indépendance dans
l’exercice Personnel de notre métier. Ce sont les Trois Piliers de notre exercice, sur les plans
social et économique.
LA CONVENTION COLLECTIVE
Nous avons signé également en partenariat avec les syndicats des employés notre Convention
Collective qui décrit les rapports employeurs-salariés, cadres et non cadres. La convention permet
de définir la part entre le temps travaillé et le temps des congés, les règles en cas d’absence pour
maladie ou en cas d’accident.
Nous avons également signé pour nos employés des accords avec des assurances
complémentaires. Il faut rappeler que les cotisations pour les mutuelles sont prélevées directement
sur les salaires.
Enfin il est important de préciser que le Code du travail chapeaute toutes les conventions
collectives et les accords employeurs-salariés. Ainsi la Convention collective ne peut pas être
moins disant que le Code du Travail, elle pourra être plus bénéfique pour les salariés des officines
que le Code du travail qui régule, d’une manière générale, tous les secteurs d’activités.
Les augmentations de salaires sont validées au niveau national avec la fédération des syndicats
de pharmacie d’officine dont la chambre syndicale est membre.
CYCLAMED et DASTRI
Comme vous pourrez le constater durant votre stage de 6° année, les officines collectent les
médicaments périmés ou non utilisés, les collecteurs d’aiguilles et autres coupant-tranchant. C’est
le résultat d’une longue négociation pour intégrer toutes les officines petites et grandes où qu’elles
soient sur le territoire dans un ramassage régulier de ces déchets. La chambre syndicale a
toujours veillé à la gratuité, nous avons toujours refusé de payer pour la collecte et l’élimination de
ces déchets.
Les DASTRI sont à nouveau un sujet de négociations devant le développement des vaccinations
en officine.
- Commerce ou Santé Publique : l’Europe veut plus de concurrence…mais notre métier est
de rendre les deux compatibles quand il s’agit de produits dangereux. On voit souvent le
sujet dans son aspect vendeur mais il ne faut jamais oublier son côté acheteur. Souvent on
pense que les grandes surfaces ne peuvent pas vendre mais il s’agit avant tout de dire
qu’elles ne sont pas en mesure d’acheter des médicaments parce que ce n’est le
pharmacien employé qui règlera la facture. Nous pensons en effet que les produits que
nous vendons sont de qualité irréprochable parce que le circuit qui approvisionne les
pharmacies est lui-même irréprochable. Le Code de la Santé Publique est le référent
majeur pour réaliser ce côté irréprochable. Il fixe les devoirs et les droits qui font autorité.
Alors la concurrence, c’est aussi la négation de la confraternité, un penchant malsain pour
la cupidité mais aussi le chantage au comptoir que peuvent nous faire les patients quand ils
contestent la conformité de nos décisions. Le Code de la Santé Publique doit toujours
prévaloir sur le Code du Commerce pour ce qui touche au médicament.
- Bien que les pharmacies s’organisent pour effectuer un tour de garde, il arrive que
certaines d’entre elles veulent rester ouvertes, accessibles 24/24 et 7j /7 à l’encontre du
service de garde. L’ouverture 24/7 est un sujet récurrent. Il faut savoir que la convention
que nous avons signée avec l’Assurance Maladie prévoit de ne pas payer l’astreinte ni les
honoraires de garde pour une pharmacie 24/7. Parce que le droit à la concurrence
s’applique, on ne peut pas interdire l’ouverture des pharmacies 24/7 mais se pose le
problème de la pérennité. En effet si un pharmacien fait du 24/7 il n’oblige pas ses
successeurs de le faire, donc pas de pérennité, pas de stabilité dans la permanence des
soins (et il peut lui-même revenir à des horaires d’ouverture normales, à tous moments) .
Contrairement au Code de la Santé Publique qui oblige le pharmacien à faire des gardes.
Là encore le Code de la Santé Publique prévaut sur la concurrence sans pourtant l’interdire
totalement.