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Le Journal El-Watan

25 Février 2008

Production aurifère en Algérie


Des concessions en or
Les premières découvertes de sites aurifères remontent aux années 70-80, à
l’époque de la SONAREM.
Par S. Boudjemaâ

Mais un secteur relevant du domaine exclusif de l’Etat jusqu’à la promulgation de la


loi minière n°01-10 du 03 juillet 2001 qui consacre entre autres la séparation des
propriétés du sol et du sous-sol, la non-différenciation des substances minérales,
l’accessibilité de l’activité à tout opérateur, l’égalité de traitement des investisseurs et
la valeur juridique au titre minier et une panoplie d’avantages fiscaux tels que
l’exonération de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP), l’exonération de la TVA
sur les biens spécifiques acquis ou importés pour l’exercice de l’activité minière,
l’exonération des droits, taxes et redevances de douane pour les équipements,
matériels et produits utilisés dans la recherche minière, l’exemption des impôts et
taxes sur la propriété bâtie, l’exemption de tout impôt frappant les résultats de
l’exploitation minière, hormis l’impôt sur le bénéfice minier (IBM) et l’amortissement
des frais de prospection et d’exploration en cas d’exploitation.
Mais la conjoncture n’étant pas favorable ni attractive pour attirer les partenaires
étrangers, ces textes de loi sont restés méconnus et leur application tardive pour
n’intervenir finalement qu’en 2003. Ceci dit, l’implication de SONATRACH dans le
développement du secteur minier, en vue d’intéresser les compagnies internationales à
s’engager dans la recherche minière et l’exploitation de gisements a été un facteur
déclenchant dans l’exploration minière.
D’ailleurs, à la faveur de la tenue de la première conférence internationale sur la
recherche minière en Algérie (CIRMA) organisée à Alger du 2 au 4 décembre 2007 à
Alger, le ministre de l’Energie et des Mines avait déclaré lors d’une conférence de
presse à ce sujet : « Qui ne voudrait pas s’associer avec un champion comme
SONATRACH. » Le premier partenariat du genre entre SONATRACH (48%) et la
compagnie australienne Gold Mines of Algeria (52%) pour la mise en valeur et
l’exploitation du gisement Tirek Amesmessa dans le Hoggar, à Tamanrasset, est
considéré par les spécialistes comme le plus grand gisement aurifère d’Afrique en
dehors du Congo.
En effet, l’ampleur de la découverte semble avoir surpris les services chargés de
l’exploration de ce périmètre. Selon les prévisions de la société australienne, la
production attendue du gisement est estimée à environ 8 000 onces par mois ; ce qui
permettra d’atteindre un total de production de 100 000 onces par an.

Ministère de l’Energie et des Mines/DGM

1
Cette estimation vient de l’opérateur australien Gold Mines of Algeria (GMA),
détenteur avec SONATRACH de la joint-venture ENOR.
Grâce à l’exploitation de ce gisement, l’Algérie compte produire graduellement 3
tonnes d’or par an. S’agissant des réserves géologiques du gisement d’Amesmessa,
elles sont de l’ordre de 3,38 millions de tonnes avec une teneur moyenne de 18 g/t,
selon une source proche du ministère de l’Energie et des Mines.
Selon la même source du département en charge du secteur, en plus d’Amesmessa, les
principaux gisements aurifères sont à Tirek, à 400 km de Tamanrasset, avec des
réserves géologiques de l’ordre de 730 000 tonnes. La moyenne de teneur est de 18
g/t. Puis, Tiririne, à 450 km à l’est de Tamanrasset, disposant de réserves de l’ordre de
481 100 tonnes avec une teneur moyenne de 17 g/t. Enfin, In Abegui où les réserves
sont évaluées à 2 807 000 tonnes avec une teneur de 3,59 g/t. D’autres opérateurs
étrangers, à l’image des chinois, s’intéressent de près à ces gisements.
Certains d’entre eux ont été d’ailleurs sélectionnés pour engager les travaux
d’exploration dans les périmètres choisis à l’instar de la société chinoise Travaux
hydrauliques Shaolin qui s’est vu confier les travaux d’exploration et de mise en
valeur des périmètres aurifères d’Isselfène Sud 1, Sildar et Iderksi situés dans
l’Ahaggar, suite au résultat de l’appel d’offres lancé en juillet 2006. Cette dernière,
qui détient une part de 53 %, est associée avec Sonatrach (35%) et l’ORGM (12%).
Les estimations officielles indiquent que les réserves mises en évidence sont de l’ordre
de 100 tonnes, alors que le potentiel global est évalué à plus de 200 tonnes.
Deux autres permis d’exploration ont été octroyés à Cancor Inc, une compagnie
minière engagée dans l’acquisition, l’exploration et le développement de propriétés à
potentiel élevé en or et en métaux usuels, cotée à la bourse de Toronto (Canada). Au
mois de décembre dernier, Cansor a annoncé des résultats favorables suite à des
travaux d’échantillonnage sur deux propriétés en l’occurrence Tan Chaffao Ouest et In
Ouzzal Nord, respectivement, à partir de tranchées et d’affleurements. Sur le site de la
compagnie, il est fait été que « les échantillons ont été analysés par pyro-analyse et par
absorption atomique par le laboratoire ALS-Chemex de Val d’Or, au Québec et les
résultats confirment la présence de minéralisations aurifères importantes sur les deux
propriétés ».
Ceci dit un autre appel d’offres relatif à la concession du gisement cuivre et or de
Tifraouine, Aïn Témouchent est en attente d’adjudication. Il reste par ailleurs entendu,
de l’avis de nombreux spécialistes, que le domaine minier national demeure largement
sous-exploré et tous s’accordent à dire qu’ « on est pas loin de faire d’autres
découvertes ». S. B.

Ministère de l’Energie et des Mines/DGM

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