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COMPOSITION MATHÉMATIQUES
CONCOURS GÉNÉRAL

CORRECTION, Session 2020

freemaths.fr Concours Général, Mathématiques • 2020


Concours Général freemaths.fr Mathématiques

Concours Général Maths 2020 : Correction

Auteur du document : Gilbert JULIA, professeur agrégé honoraire


Ancien préparateur au concours du CAPES de Mathématiques

Problème 1 : Nombres pointus

Partie I : Quelques exemples

1. 2020  2 2  5  101 et étant donné que 101  2  5 , le nombre 2020 est pointu.

2. Les entiers 1, 2, 3, 4, 5 sont pointus car ils ont au plus un facteur premier. En revanche, 6 n’est pas pointu
puisque il a deux facteurs premiers, 2 et 3, et que son plus grand facteur premier est strictement inférieur au
double de son autre facteur premier. C’est le plus petit entier non pointu.

3. C’est 2  3  5  11  330

4. Tout nombre premier est pointu et il y a une infinité de nombres premiers. L’ensemble des nombres
pointus contient un sous-ensemble infini, il est lui-même infini.

5. Pour tout entier strictement positif p : u p  2 p  3 n’est pas pointu (pour la même raison que l’entier 6).

L’ensemble des nombres non pointus contient une suite infinie d’entiers distincts : il existe une infinité
d’entiers non pointus.

6.
Entier 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20
Factor 1 2 3 22 5 2.3 7 23 32 2.5 11 22.3 13 2.7 3.5 24 17 2.32 19 22.5
Pointu P P P P P x P P P P P x P P x P P x P P

On observe deux suites de longueur 5 constituées de nombres pointus consécutifs.

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Partie II : Peu de grands nombres premiers


NB. Les nombres Fn , k dont il est question dans cette partie sont les coefficients binomiaux.

7.a. F3,1  3 ; F9, 4  126

n!
7.b. Fn,0  Fn,n   1 . La raison essentielle de ce résultat est le fait que 0 !  1
0 ! n !
7.c. Soit n un entier au moins égal à 2 (de façon que l’inégalité 1  n  1 ait un sens). L’hypothèse
1  k  n  1 garantit alors l’existence de chacun des deux nombres Fn 1,k et Fn 1,k 1 . La somme de ces deux

nombres s’exprime ainsi :

 n  1 !   n  1!  n  k   n  1!  k   n  1 !  n   n  1!


Fn 1,k  Fn 1,k 1   
k ! n  1  k  !  k  1 ! n  k  ! k ! n  k ! k ! n  k  ! k ! n  k  !

n!
Vu que n  n  1!  n ! , on obtient : Fn1,k  Fn 1,k 1   Fn,k
k !n  k !

7.d. Les nombres F0,0 ; F1,0 ; F1,1 sont des entiers, tous égaux à 1.

Considérons la propriété suivante dépendant du rang n : « Pour tout entier k tel que 0  k  n , le nombre
Fn , k est un entier naturel non nul inférieur ou égal à 2n ».
Cette propriété est vérifiée au rang 0 et au rang 1. Nous allons démontrer cette propriété par récurrence,
récurrence qui va s’amorcer à partir du rang 1 par le fait que : F1,0  F0,1  1  21 .

Supposons que cette propriété soit vérifiée pour un rang n  1 au moins égal à 1, c'est-à-dire supposons que

tous les nombres Fn 1, k , k  0,..., n  1 soient des entiers naturels non nuls inférieurs ou égaux à 2 n 1 et

considérons les nombres Fn,0 ; Fn,1 ;...; Fn, k ; ...; Fn ,n .

 D’une part : Fn ,0  Fn, n  1 , il s’agit d’entiers naturels non nuls inférieurs ou égaux à 2 n .

 D’autre part, pour 1  k  n  1 , la relation de récurrence du 7.b est opérationnelle :


Fn,k  Fn 1,k  Fn 1,k 1 . Le nombre Fn ,k est une somme de deux entiers naturels non nuls, c’est donc

lui-même un entier naturel non nul, et il est inférieur ou égal à 2 n 1  2 n 1  2 n .


Autrement dit, si la propriété considérée est vérifiée au rang n  1  1 , elle est aussi est vérifiée au rang n.
Etant vérifiée au rang 0, initialisée au rang 1 et héréditaire à partir de ce rang 1, elle est vérifiée pour tout
entier naturel n.

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8.a. Le nombre F2 n, n est un entier naturel non nul qui s’exprime ainsi : F2n, n 
2n ! . De ce fait :
n !2
2n !  F2n, n  n !2 .
Soit p un nombre premier tel que n  1  p  2n .

 Etant un facteur dans la factorielle de 2n , il divise cette factorielle.


 En tant que nombre premier, il est premier avec tous les entiers qui lui sont strictement inférieurs, en
particulier avec tous les entiers de 1 à n, donc avec leur produit, la factorielle de n, ainsi qu’avec le
carré de cette factorielle.
Le nombre p divise le nombre 2n !  F2 n, n  n ! et il est premier avec n ! . D’après le théorème de
2 2

Gauss, il divise F2 n, n .

8.b. Soit a, b, c des entiers naturels non nuls.


 Si b divise a, il existe un entier naturel non nul u tel que : a  b u

 Si c divise a, il existe un entier naturel non nul v tel que : a  c v


Nous disposons par conséquent de l’égalité : b u  c v . Mais b étant premier avec c et divisant le produit c v ,
d’après le théorème de Gauss, b divise v : il existe un entier naturel non nul w tel que v  b w .
Ainsi : a  c b w . L’entier a est le produit de b c par un entier naturel non nul : l’entier b c divise a.

8.c. Plus généralement, si b1 , b2 , ..., bk sont des entiers premiers entre eux deux à deux qui divisent tous a,
alors leur produit divise a (il suffit d’appliquer autant de fois que nécessaire 8.b, sachant que pour chaque
indice j  2,..., k le nombre bj est premier avec le produit b1  ...  b j 1 puisque il est premier avec chacun

des facteurs).
Cette propriété s’applique en particulier pour tous les nombres premiers p qui appartiennent à Pn, sous
réserve que cet ensemble soit non vide : en tant que nombres premiers distincts, ils sont premiers entre eux
deux à deux, et tous divisent F2 n, n d’après 8.a. Par conséquent, leur produit d divise F2 n, n .

8.d. Le nombre d étant le produit de  n entiers tous au moins égaux à n, il est au moins égal à n  n . Etant un

diviseur de F2 n, n , il lui est inférieur ou égal et d’après 7.c le nombre F2 n, n est inférieur ou égal à 2 2 n . Nous

obtenons la suite d’inégalités : n n  d  F2 n , n  22 n .

n
(Nous pourrions en déduire :  n  2 ln 2  , ce qui expliquerait l’intitulé de cette partie)
ln n

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Partie III : Des ensembles à peu d’éléments


ln x
9.a. La relation y  est équivalente à la relation x  e b y .
b

e   lne  b y b
by b
by bb bb
fb   
eb y eb y e b y  y b  e y  b
 
 y 
 

ln x bb
9.b. En effectuant le changement de variable : y  : lim f b  x   lim b
. Faire tendre x vers plus
b x   y  
e y 
 
 y 
 

ey
l’infini revient à faire tendre y vers plus l’infini. Or : lim   (c’est l’une des « limites de référence »
x   y

à propos de la fonction exponentielle). En conséquence : lim f b  x   0


x  

10.a. Il s’agit de répertorier quels sont les entiers compris entre 1 et 30 dont les seuls facteurs premiers sont 2
et/ou 3. Ce sont les entiers 1, 2, 3, 4, 6, 8, 9, 12, 16, 18, 24, 27.

 k
10.b. Si a  p1 1 ... p k , alors : ln a   1 ln p1  ...   k ln p k .

Les divers facteurs premiers de a sont tous supérieurs ou égaux à 2, on peut minorer le logarithme népérien
de chacun d’eux par ln 2 . D’autre part, a est par hypothèse inférieur ou égal à n, son logarithme népérien est
ln n
inférieur ou égal à celui de n. On obtient : ln n  ln a   1  ...   k  ln 2 et donc :  1  ...   k   . Le
ln 2
premier membre est une somme d’entiers positifs ou nuls, la somme de ces entiers est supérieure ou égale à
ln n
chacun d’eux. Pour tout indice j tel que 1  j  k :  j 
ln 2

10.c. Puisque p1, p2, …, pk désignent tous les nombres premiers inférieurs ou égaux à 2  et rangés par ordre
croissant : 2  p1  p 2 ...  p k  2  . Le nombre k de ces facteurs premiers est majoré par 2  .

Pour construire un élément a de A inférieur ou égal à n, on peut affecter chacun de ces facteurs premiers pj
 
d’un exposant  j choisi de façon que soit vérifiée l’inégalité p1 1 ... p k k  n . Chaque entier a construit est

associé à un et un seul tel k-uplet  1 , ,  k  .


D’après 10.b, une condition nécessaire pour que cette inégalité soit vérifiée est que pour 1  j  k :

ln n
0  j 
ln 2

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 ln n  ln n  ln n 
Si E   désigne la partie entière de , sont disponibles au plus les exposants 0, 1,..., E   , en tout
 ln 2  ln 2  ln 2 
 ln n  ln n
au plus E    1 exposants. Ce nombre étant majoré par  1 , le nombre de k-uplets possibles est
 ln 2  ln 2
k
 ln n 
majoré par   1 . Mais l’entier k est lui-même majoré par 2  . Donc le nombre de k-uplets possibles
 ln 2 
2
 ln n 
est majoré par   1 .
 ln 2 
2
 ln n 
Le nombre d’éléments de A qui sont inférieurs ou égaux à n est majoré par   1 .
 ln 2 

2
10.d. Considérons l’expression  f b 2n   n :
ln 2b
2
 f b 2n   n 
2

ln2nb  n  ln n  ln 2b .
ln 2b ln 2b 2n ln 2b
b b
2  ln n  ln 2   ln n 
Autrement dit :  f b 2n   n      1 . Lorsque b prend la valeur 2  , cette
ln 2b  ln 2   ln 2 
dernière expression est identique au majorant trouvé au 10.c.
2
Le nombre d’éléments de A est majoré par  f 2 2n   n .
ln 2 2

11.a. L’ensemble P2 est l’ensemble des nombres premiers p tels que 3  p  4 : P2 = 3 .

L’ensemble P4 est l’ensemble des nombres premiers p tels que 5  p  8 : P4 = 5, 7.

11.b. Le plus petit élément de B2,2 est l’entier 35.

11.c. Soit : n  q  p  r , avec 0  r  p , la division euclidienne de n par p. Il y a q multiples de p non nuls

inférieurs ou égaux à n, ce sont les entiers p, 2  p,..., q  p (le multiple de p suivant q  1  p est par

n r n
caractérisation de la division euclidienne strictement supérieur à n). Mais : q    . Le nombre de
p p p

n
multiples de p non nuls inférieurs ou égaux à n est inférieur ou égal à .
p

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11.d. L’ensemble Bk,1 est l’ensemble des multiples d’au moins un nombre premier compris entre 2 k  1 et
2 2 k . Il est la réunion des ensembles des multiples des éléments de P(2k). Il y a  2 k tels ensembles.

n
Pour tout élément p de l’ensemble P(2k), il y a au plus multiples de p qui sont inférieurs ou égaux à n et
p

n n
puisque p  2 k , ce nombre est majoré par k . Le cardinal d’une réunion d’ensembles étant inférieur ou
p 2
égal à la somme des cardinaux de ces ensembles, le nombre d’éléments de Bk,1 qui sont inférieurs ou égaux à
n n
n est majoré par la somme de leurs majorants, soit par 
pP k 2 k
  2k  k .
2
2

n   2k
L’ensemble Bk,1 compte au plus éléments qui sont inférieurs ou égaux à n.
2k

n
11.e. Dans la question 8.d, nous avons remarqué l’inégalité :  n  2 ln 2  . Appliquée lorsque n  2 k ,
ln n
2k 2k 2 k 1
elle s’écrit :  2 k  2 ln 2   2 ln 2   .
 
ln 2 k k ln 2 k

n   2k n  2 k 1  2n
  
Nous pouvons l’appliquer au majorant du 11.d :
2k 2k  k  k .
 
2n
L’ensemble Bk,1 compte au plus éléments qui sont inférieurs ou égaux à n.
k

11.f. Etant deux nombres premiers distincts, p1 et p2 sont premiers entre eux. Leur PPCM est égal à leur
produit p1 p 2 . Tout comme au 11.c, soit : n  q  p1 p 2  r avec 0  r  p1 p 2 la division euclidienne de n
par p1p2. Les entiers p1 p 2 , 2  p1 p 2 ,..., q  p1 p 2 sont exactement les multiples de p1 et de p2 inférieurs ou

n r n
égaux à n. Mais par ailleurs : q    . Le nombre de multiples de p1 et de p2 non nuls
p1 p2 p1 p2 p1 p2
n
inférieurs ou égaux à n est inférieur ou égal à .
p1 p 2

n n
11.g. Comme dans 11.d, puisque p1 et p2 sont tous deux supérieurs à 2k,  Le nombre
p1 p 2  
2k
2

 
n  
d’éléments de Bk,2 qui sont inférieurs ou égaux à n est majoré par 2 k   1  .
2   p1 , p2 P2 k  P2 k 
 p p 
 1 2 

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 
Or il y a  2k   2k  1 façons de sélectionner, dans l’ordre, deux éléments distincts de P(2k), nombre

 .
inférieur à  2k
2

Le nombre d’éléments de Bk,2 qui sont inférieurs ou égaux à n est majoré par
n
 
  2k
2
, nombre inférieur
2 2k
2
n  2 k 1  4n
ou égal à 2k    
 .
2  k  k2

4n
Le nombre d’éléments de Bk,2 qui sont inférieurs ou égaux à n est majoré par .
k2

12.a. Décrivons quel est l’ensemble C k  Bk 1,1  Bk ,1   Bk , 2 :

Un élément de cet ensemble est ou bien un multiple d’un nombre premier p1 compris entre 2 k 1  1 et 2k et
d’un autre nombre premier p2 compris entre 2 k  1 et 2 k 1 , ou bien un multiple de deux nombres premiers,
tous deux compris entre 2 k  1 et 2 k 1 . Un tel entier a ainsi au moins deux facteurs premiers distincts, l’un
vérifiant l’inégalité 2 k  1  p 2  2 k 1 , l’autre vérifiant l’inégalité moins resserrée 2 k 1  1  p1  2 k 1 .
Par exemple, un élément de C2 est ou bien un multiple d’un nombre premier compris entre 3 et 4
(nécessairement de 3) et d’un autre nombre premier compris entre 5 et 8 (c'est-à-dire 5 ou 7), donc un
multiple de 15 ou un multiple de 21, ou bien un multiple de deux nombres premiers, tous deux compris entre
5 et 7 (donc un multiple de 35). Le plus petit élément de C2 est 15.

12.b. Nous avons déjà majoré le nombre d’éléments inférieurs ou égaux à n de Bk , 2 . Il reste à majorer le

nombre d’éléments de Bk 1,1  Bk ,1 qui sont inférieurs ou égaux à n. Comme décrit en 12.a, les éléments de

cet ensemble ont au moins deux facteurs premiers, l’un p1 compris entre 2 k 1  1 et 2k et l’autre p2 compris
n n n
entre 2 k  1 et 2 k 1 . Dans ces conditions :  k 1 k
 2 k 1 .
p1 p 2 2  2 2
n
Le nombre de ces éléments est majoré par 2 k 1
 1 .
2  
p1P 2 k 1
 
p 2 P 2 k

Or, il y a  2k 1   2k façons de choisir les deux facteurs premiers p1 et p2, nombre inférieur ou égal à

 2k   2k 1  22 k 1
 
    . Le nombre d’éléments de Bk 1,1  Bk ,1 qui sont inférieurs ou égaux à n est
 k  1   k  k  k  1
n 2 2 k 1 4n
majoré par   .
2 2 k 1 k k  1 k k  1
Le nombre d’éléments de Ck qui sont inférieurs ou égaux à n est majoré par la somme des deux majorants,
celui du cardinal de Bk , 2 et celui du cardinal de Bk 1,1  Bk ,1 .

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4n 4n 4 n 2k  1
Ainsi, Ck compte au plus  2  2 éléments qui sont inférieurs ou égaux à n.
k k  1 k k k  1

13.a. Soit m un entier supérieur ou égal à n  1 et soit x un élément de Cm. Par définition de cet ensemble, x
est ou bien un multiple d’un nombre premier p1 compris entre 2 m 1  1 et 2m et d’un autre nombre premier p2
compris entre 2 m  1 et 2 m 1 , ou bien un multiple de deux nombres premiers distincts, tous deux compris
entre 2 m  1 et 2 m 1 . Il a donc au moins un diviseur strictement supérieur à 2 m 1  2 m  2 2 m 1 et pour cette
raison, il vérifie l’inégalité : x  2 2 m 1 . A fortiori, il vérifie l’inégalité stricte : x  2 2 n 11  2 2 n 1 . Mais pour
tout entier n strictement positif : 2 2 n 1  n . On en déduit que si m un entier supérieur ou égal à n  1 , tous les
éléments de Cm sont strictement supérieurs à n.
Un entier appartenant à 1, 2,..., n ne peut pas appartenir à  C m . Donc, s’il appartient à D , il appartient
mn

nécessairement à  C m . L’ensemble D est inclus sans l’ensemble  Cm .


 m n  m n

 1 1   2 2 1
13.b. Pour tout entier strictement positif k :   2      2 .
 k k  1 k   k  1 k  k k  1

1 1 2 2
La différence est strictement négative pour toute valeur de k. Donc :  2   .
k k  1 k k 1 k

13.c. Le cardinal de l’ensemble des éléments de  Cm qui sont inférieurs ou égaux à n est inférieur ou égal
 m n

à la somme des cardinaux des ensembles des éléments de ces Cm qui sont inférieurs ou égaux à n. Il est
majoré par la somme de leurs majorants. L’ensemble des éléments de  Cm qui sont inférieurs ou égaux à
 m n

n
 4n 4n  n
 2 2
n admet au plus   m m  1 m 2 
   éléments et cette somme est majorée par 4 n   m  1  m  .
m    m 

Lorsqu’on calcule cette somme, on observe une élimination « en domino » de tous les termes intermédiaires,
n
 2 2  2 2  8n 8n
ne laissant que le premier et le dernier terme : 4n      4n   8 .
m   m  1 m   1 n   1  1

8n
A fortiori : le nombre d’éléments de D qui sont inférieurs ou égaux à n est inférieur ou égal à puisque
 1
D est un ensemble inclus dans  Cm .
 m n

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Partie IV : Beaucoup de nombres pointus

14. Une condition suffisante pour assurer l’existence d’un tel ensemble D est de choisir un nombre  tel

8  3 m n  24 m
que :  n pour toute valeur de n, ce qui est vérifié lorsque :  1 autrement dit lorsque
 1  1
  24m  1 . On considère désormais un nombre  vérifiant cette inégalité.

15. Un entier a n’est pas pointu s’il admet au moins deux facteurs premiers et si, ces facteurs premiers étant
rangés dans l’ordre croissant p1  p 2  ...  p k , l’inégalité p k  2 p k 1 est vérifiée.

Supposons que a n’appartienne pas à A . Cela signifie qu’il a au moins un facteur premier  2  . En

particulier, le plus grand de ses facteurs premiers pk entre dans cette catégorie : p k  2  . Tout entier étant
situé entre deux puissances consécutives de 2, cet entier pk se trouve entre deux puissances de 2 d’ordre au
moins égal à  : Il existe un entier j au moins égal à  tel que 2 j  1  p k  2  2 j . L’entier a n’étant pas

1
pointu, son pénultième facteur premier p k 1 vérifie l’inégalité p k 1  p k et par conséquent il
2
1
vérifie l’inégalité p k 1  2 j 1  . Ou bien il vérifie 2 j 1  1  p k 1  2 j , ou bien il vérifie
2
2 j  1  p k 1  p k  2  2 j : l’entier a appartient à l’ensemble Cj, ce qui provoque son appartenance à D .

Un entier a non pointu qui n’appartient pas à A appartient à D .

Un entier non pointu appartient à A ou à D .

16. Nous avons vu en 10.c que « le nombre d’éléments de A qui sont inférieurs ou égaux à un nombre
2
 ln n 
donné n est majoré par   1 ». Le nombre d’éléments de A qui sont inférieurs ou égaux à 3 mn est
 ln 2 
2
 ln 3mn  
de ce fait majoré par   1 . Il s’agit de voir s’il existe un entier n pour lequel :
 ln 2 
2
ln  3mn 
 ln3mn  

 ln 2
 1

 n , soit pour lequel
ln 2
 
 1  n1/ 2 , ou aussi bien : ln n  n1 / 2  ln 3 m   1  ln 2 .
 

 
Remarquons que : ln n  2   ln n1 / 2 .

ln n   1  ln3 m  1   ln 2
1 / 2
L’inégalité précédente équivaut à :   2
 
n1 / 2  n1 / 2 

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Lorsqu’on fait tendre n vers plus l’infini, n1 / 2 tend vers l’infini, en tant que fonction puissance strictement

positive de n. Nous reconnaissons dans l’expression du premier membre



ln n1 / 2   la limite de référence
1 / 2
n

ln x  ln3 m   1 
« lim » qui est égale à zéro. Quant à l’expression 1  
 , elle tend vers 1.
x  x  n1 / 2 

Nous pouvons trouver un entier N suffisamment grand tel que, pour tout n  N ,
  soit plus petit que
ln n1 / 2

n1 / 2

1 ln 2  ln3 m   1  1
 tandis que, en même temps, 1    .
2 2

 n1 / 2  2
2
 ln3mn  
Pour ces entiers, l’inégalité   1  n est vérifiée, et l’ensemble A possède au plus n éléments.
 ln 2 

17. Considérons l’ensemble des entiers non nuls 1 ; 2 ;... ; 3 mn. Essayons de voir comment on peut y
éparpiller le plus possible des éléments d’un sous-ensemble E de façon qu’aucune séquence de m entiers
consécutifs ne soit vide d’éléments de E :
 Dans 1 ; 2 ;... ; m, il en faut un.

 Dans m  1 ; m  2 ;... ; 2m , il en faut un.

 Dans 2m  1 ; 2m  2 ;... ; 3m , il en faut un.


 …..
 Dans 2n  1m  1 ; 2n  1m  2 ;... ; 2n m , il en faut un.
À cet instant, nous avons déjà éparpillé 2n éléments de E. Si E possède au plus 2n éléments, si ce n’est pas
déjà le cas, nous serons à l’avenir en rupture de stock et l’ensemble 2n m  1 ; 2 ;... ; 2n  1 m sera
forcément vide d’éléments de E. Il existe donc un entier k inférieur ou égal à 2n tel que la séquence
k m  1 ; k m  2 ;... ; k  1m ne contienne aucun élément de E. L’ensemble des entiers non pointus

appartenant à 1 ; 2 ;... ; 3 mn, exemple de sous-ensemble qui contient au plus 2n éléments, vérifie cette
propriété.

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18. Il s’agit de démontrer que pour tout entier m  1 , il existe une séquence de nombres
n  1 ; n  2 ;... ; n  m tous pointus.
Un entier m étant donné :
 En vertu de la question 14, on peut trouver un entier  tel que pour tout entier n l’ensemble D
contienne au plus n éléments inférieurs ou égaux à 3 mn .

 Un tel entier  étant trouvé, en vertu de la question 16, on peut trouver un entier n tel que
l’ensemble A contienne au plus n éléments inférieurs ou égaux à 3 mn .

 En vertu de la question 15, l’ensemble des nombres non pointus inférieurs ou égaux à 3 mn compte
au plus 2n éléments.
 En vertu de la question 17, il existe une séquence k m  1 ; k m  2 ;... ; k  1m de nombres tous
pointus où k est un entier inférieur ou égal à 2n .

En posant N  k m , on obtient une séquence N  1 ; N  2 ;... ; N  m d’entiers consécutifs de longueur m


formée de nombres tous pointus : la propriété est démontrée.

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Problème 2 : Un nombre explosif

Partie I : Un encadrement de fn(x)

Soit dans toute cette partie x un réel strictement positif.


1 1 1
1. Pour tout réel t de l’intervalle x, x  1 :   .
x 1 t x
1 x 1 dt x 1 dt x 1 dt 1
Par conséquent :     .
x 1 x x 1 x t x x x

x 1 dt  x  1  1 1  1 1
 ln t x  ln x  1  ln x  ln
x 1
2. x t  x 
  ln1   . Donc
 x x 1
 ln1    .
 x x

n  1 n
3. Pour tout entier n strictement positif :  n  ln1    . La fonction exponentielle étant une
x 1  x x
fonction strictement croissante sur R, elle conserve le sens des inégalités :

 n    1    1 n  n
exp    exp  n  ln  1     exp  ln  1     f n  x   exp   .
 x 1    x    x  x

NB. Cette propriété de conservation du sens des inégalités par l’exponentielle est énoncée ici une fois pour
toutes, elle sera utilisée ultérieurement plusieurs fois.

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Partie II : Un critère d’explosivité

4. Supposons que la suite x n  soit majorée par un certain nombre réel A, nécessairement plus grand que 1

1
puisque x 2  1  1.

Sous cette hypothèse, pour tout entier n strictement positif : x n  A .

 n 
Nous avons vu dans la question 3 la minoration universelle : exp   f n x  . Choisissons alors un entier
 x 1
m tel que : m   A  1  ln  A  1 (par exemple, le premier entier supérieur à ce nombre réel fera l’affaire).

Pour cet entier-là :


m

 A  1  ln A  1  ln A  1 .
xm  1 A 1

 m 
De ce fait : A  1  expln A  1  exp   f m  x m   x m 1 . Nous aurions trouvé un terme de la suite
 xm  1 
qui serait strictement plus grand que le majorant de cette suite : c’est absurde !

Nécessairement, la suite x n  est non majorée et, étant non majorée, en aucun cas elle ne peut converger.

5.a. La fonction g a pour dérivée la fonction x  g '  x  


x  1 lnx  1  x .
x  1lnx  12
Cette fonction dérivée est du signe de la fonction x  h x    x  1 ln  x  1  x . Une étude sommaire de

cette fonction h montre que sa dérivée est la fonction x  ln x  1 , fonction positive sur 2,   . La
fonction h est croissante sur 2,   , à partir de la valeur h2  3 ln 3  2 qui est une valeur strictement

positive. La fonction h est strictement positive sur 2,   , la fonction g’ aussi.

2
La fonction g est une fonction strictement croissante sur 2,   , à partir de la valeur : g 2  .
ln 3

 1  ln x  1 
Tant que nous y sommes, considérons par curiosité la fonction : x  g  x   x  x    .
 ln x  1 

Pour x  2 , l’expression 1  ln x  1 est strictement négative, ce qui implique que g  x   x l’est aussi, donc

que g x   x .

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n 1
5.b. Le nombre yn est tel que : y n   1  g n  1  1 .
ln n  2 

4 9
On note que : g 8  1   1  2,64 à 0,01 près et que g 9  1   1  2,91 à 0,01 près. Alors que
ln 3 ln 10
e  2,72 à 0,01 près.

Par conséquent : g 8  1  e  g 9   1 . Cette inégalité, combinée à la stricte croissance de g, assure que pour

tout entier n supérieur ou égal à 8 : g n  1  1  g 9  1  e , c’est-à-dire y n  e (alors que cette inégalité
n’est pas vérifiée pour les indices plus petits que 8).

3
5.c. Pour : n  2 y n  g n  1  1  g 3  1   1  1,16 à 0,01 près. Donc y n  1 pour n  2 .
2 ln 2

En ce qui concerne la deuxième inégalité à démontrer, toujours pour n  2 :

n n
0  yn1  1  . Par ailleurs : y n  g n  1  1 . Or, nous avons remarqué à la question
ln  n  1 ln  n  1
5.a que, pour x2, l’inégalité g  x   x était vérifiée. Donc, pour tout entier n2 :

y n  g n  1  1  n  1  1  n et, la fonction logarithme conservant le sens des inégalités : ln y n  n ce qui

n n
implique que :  .
ln y n ln n

n n n
Nous sommes en droit d’écrire la succession d’inégalités :    y n 1 .
ln y n ln n lnn  1

n
Ce qui démontre que  y n 1 pour tout entier n  2 .
ln y n

6.a. Compte tenu de la définition de la suite  y n  , pour tout entier n  2 l’hypothèse x n  y n 1 signifie que :

n 1 lnn  1
xn  1  , autrement dit que :  . Sous cette hypothèse, la minoration vue à la
ln n  1 xn  1 n

 ln n  1   n 
question 3 nous fournit l’inégalité : n  1  exp n    exp   f n x   x n 1 .
 n   xn  1 

En fin de compte : x n 1  n  1 .

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n
Dans cette même question 3, nous avons aussi vu la majoration : f n  x   exp  . Appliquée au rang n  1
 x
 n  1 n  1
et au nombre réel x n 1 , cette majoration fournit l’inégalité : x n 2  f n 1  x n1   exp   exp e
x
 n 1   n  1

En fin de compte, x n 2  e .

6.b. Supposons qu’il existe un entier m  8 tel que x m  y m 1 .

La question 6.a a montré que dans ce cas : x m 2  e .

Or, nous avons vu que pour tout entier n supérieur ou égal à 8 : y n  e (c’est maintenant qu’intervient
l’hypothèse « plus grand que 8 »).

Si l’entier m est supérieur ou égal à 8, alors l’inégalité x m 2  e implique que x m  2  y m 1 , c’est-à-dire que

le terme de rang m  2  vérifie le même type d’inégalité que le terme de rang m. Nous en déduisons

qu’aussi x m  4  y m  3  e et cela nous permet de construire, de proche en proche, une suite de termes x m  2 k 

tous plus petits que e. Dans ces conditions, la suite x n  ne diverge pas vers plus l’infini, le nombre  n’est
pas explosif.

Par contraposition, si le nombre  est explosif, alors il n’existe aucun entier m  8 tel que x m  y m 1 .

Autrement dit, x n  y n 1 pour tout entier n supérieur ou égal à 8.

m 1 ln y m
6.c. Supposons qu’il existe un entier m  8 tel que x m  ou, ce qui revient au même :  .
ln y m xm m

En appliquant au rang m  1 la majoration vue à la question 3 :

 m   ln y m 
x m1  f m x m   exp   exp m    y m , c’est-à-dire que le terme de rang m  1 vérifie
 xm   m 

l’inégalité x m 1  y m , soit le critère de non explosivité vu au 6.b.

m
Nécessairement, si  est explosif, il n’existe aucun entier m  8 tel que x m  . Autrement dit,
ln y m

n
xn  pour tout entier n supérieur ou égal à 8.
ln y n

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6.d. En regroupant les conclusions du 6.b et du 6.c, nous avons montré si  est explosif alors pour tout entier
n
n supérieur ou égal à 8, y n 1  x n  .
ln y n

Réciproquement, si ces inégalités sont vérifiées pour tout entier n supérieur ou égal à 8, la suite x n  est

minorée, à partir de son terme de rang 8, par la suite  y n 1  qui est une suite divergeant vers plus l’infini :

elle diverge elle-même vers plus l’infini,  est explosif.

Il y a équivalence.

7. Notons u n  , x n  , v n  les suites associées, respectivement, à ,  et .

Pour traiter cette question, remarquons que pour chaque entier n strictement positif, la fonction
n
 1
x  f n x   1   est une fonction strictement décroissante sur 0,   car composée de la fonction
 x

1
x 1 (strictement décroissante) par la fonction « puissance n » (strictement croissante).
x

1 1 
L’inégalité      implique l’inégalité 1  1  , c’est-à-dire : u1  x1  v1 par décroissance
  
de la fonction f1. Puis nous obtiendrons u 2  x 2  v 2 par décroissance de la fonction f2 et plus généralement,

alternativement : u n  x n  v n pour n impair et u n  x n  v n pour n pair.

Si  et  sont tous deux explosifs, les suites u n  et v n  divergent toutes les deux vers plus l’infini.

Il en est de même de la suite dont les termes de rang pair sont ceux de u n  et les termes de rang impair ceux
de v n  : la suite x n  est minorée par une suite qui diverge vers plus l’infini, elle diverge elle-même vers

plus l’infini :  est explosif, quel que soit  situé entre  et .

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Partie III : Un unique nombre explosif

8.a. La fonction f1 est la fonction


1 x 1
x 1  et la fonction f2
x x
est la fonction

 1
x  1   
x  1 ,
2 2
ce qui
 x x2
donne pour composée :

 x  1  2 x  1
2
h2  x   f 2   .
 x  x  1
2

En prime, sur la copie d’écran ci-


contre, l’expression de la fonction h3.

8.b. Du fait que pour tout entier naturel n : x n 1  f n  x n  , on obtient pour tout entier n strictement positif :

x n  f n 1  f n  2 ... f 1   autrement dit : x n  hn 1   et au rang suivant : x n 1  hn   .

1
9.a. La fonction x  1  est strictement décroissante sur 0,   et toute fonction « puissance n », pour n
x
entier strictement positif, est strictement croissante sur cet intervalle. En tant que composée d’une fonction
strictement décroissante par une fonction strictement croissante, chaque fonction fn est une fonction
strictement décroissante. (Déjà évoqué)

 Lorsque n est un nombre pair, hn est la composée d’un nombre pair de fonctions strictement
décroissantes, elle est strictement croissante.

 Lorsque n est un nombre impair, hn est la composée d’un nombre impair de fonctions strictement
décroissantes, elle est strictement décroissante.

Quelle que soit la parité de n, hn est strictement monotone.

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9.b. D’après l’expression de h2 : limh2 x   1 et lim h2 x   4 .


x 0 x  

La fonction f3 étant continue en 1 et en 4, les limites aux bornes 0 et plus l’infini de la fonction h3 sont
égales aux valeurs de continuité de f3 en 1 et en 4. De la même manière, les limites aux bornes des fonctions
hn suivantes sont les valeurs de continuité des fn aux limites aux bornes des fonctions hn 1 .

Les calculs demandés sont


détaillés ci-contre. Nous
sommes vite contraints de
passer en mode « Approché »
pour les mener à bien.

Retenons que, à 10-2 près :


u  1,34 ; v  18,70 .

Les inégalités ue9v


sont effectivement vérifiées.

9.c. Les calculs détaillés au 9.b. établissent que : e, 9  u , v  h8 0,   , c’est-à-dire qu’ils initialisent

au rang 9 la propriété : e, n  hn 1 0,   .

Ils établissent exactement que : u 8  limh8 x   e  9  lim h8 x   v8 (indexons les limites).
x 0 x 

Supposons que pour un certain rang n  9 : e, n  hn 1 0,   , inclusion qui peut être interprétée par le
fait que u n 1  e  n  v n 1 , où u n 1 et v n 1 désignent les limites aux bornes de la fonction hn 1 , u n 1 étant la

plus petite et v n 1 la plus grande des deux limites, celle en 0 ou celle en plus l’infini (leur rôle change, tour à

tour). L’intervalle u n 1 , v n 1  est l’ensemble hn 1 0,   , vu la continuité de la fonction hn 1 . Référons-


nous aux résultats obtenus en 6.a, applicables dans ce contexte :

 D’une part, puisque n  9 , u n 1  e  y n 1 , inégalité qui implique que f n u n 1   n  1 .

 D’autre part, puisque v n 1  n , f n v n 1   e .

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Or, f n u n 1  ; f n v n 1  représentent les limites aux bornes de la fonction f n  hn 1 , c’est-à-dire les limites

aux bornes de la fonction hn : un  f n  vn 1   e  n  1  f n  un 1   vn . Par continuité de hn :

u n , v n   hn 0,   . Nous obtenons l’inclusion : e, n  1  hn 0,   , ce qui démontre l’hérédité de la
propriété : « e, n  hn 1 0,   ». Etant héréditaire et vérifiée pour le rang 9, l’inclusion

e, n  hn 1 0,   est acquise pour tout entier n  9 .


n
De ce fait, et en tenant compte que pour n  9 , nous disposons de l’inégalité : e  yn 1  n,
ln yn

 n 
l’inclusion  y n ,   hn1 0,   est elle aussi acquise.
 ln y n 

10.a. Soit n un entier au moins égal à 9. La fonction hn 1 étant strictement monotone et continue sur

l’intervalle 0,   , elle réalise une bijection de cet intervalle sur l’intervalle image

u n 1 , v n 1   hn1 0,   . Elle admet une bijection réciproque


1
hn 1 , définie sur
u n 1 , v n 1   hn1 0,   , elle-même continue et strictement monotone (de même sens que hn) sur cet

 n 
intervalle. Le segment I n   y n 1 ,  , étant inclus dans hn 1 0,   , son image Jn par l’application
 ln y n 
1
continue hn 1 est elle aussi un segment : il existe des réels an et bn tels que :

 n 
J n  hn 11   yn 1 ,     an , bn  .
 ln yn  

n 1
10.b. Soit x appartenant à J n 1 . Cela signifie que hn  x   I n 1 , c’est-à-dire que : yn  hn  x   ,ou
ln yn 1
n 1
ce qui revient au même : yn 1  f n  hn 1  x   .
ln yn 1

Il nous faut démontrer dans cette question que, s’il en est ainsi, hn 1  x   I n , c’est-à-dire que

n
yn 1  hn 1  x   ce qui reviendra à dire que x appartient à Jn.
ln yn

 n 
D’une part, l’inégalité yn  hn  x   f n  hn 1  x  implique que yn  exp 
 h  x  
d’après la majoration
 n 1 
n n
de fn obtenue dans la question 3 et donc : ln yn  , c’est-à-dire que hn 1  x   .
hn1  x  ln yn

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n 1  n  n 1
D’autre part, l’inégalité hn  x   f n  hn 1  x  
 h  x   1   ln y
implique que : exp  .
ln yn 1  n 1  n 1

n  n 1 
(d’après cette fois la minoration de fn obtenue dans la question 3) et donc :  ln  .
hn1  x   1  ln yn 1 

 n 1 
Pourvu que n soit au moins égal à 9, yn 1  e , donc ln yn 1  1 et ln    ln  n  1 . On obtient
 ln yn 1 
n n
alors l’inégalité  ln  n  1 soit :  1  hn1  x  , autrement dit : yn 1  hn 1  x  .
hn 1  x   1 ln  n  1

n
Nous avons obtenu la double inégalité yn 1  hn 1  x   , ce qui prouve l’appartenance de x à Jn : tout
ln yn
nombre réel x appartenant à J n 1 appartient aussi à Jn, ce qui démontre l’inclusion J n 1  J n . Ces

intervalles sont emboîtés.

10.c. Les segments a n , bn  étant emboîtés, les termes des suites a n  et bn  vérifient les inégalités :

a 9  a10  ...  a n  bn  ...  b10  b9 . La suite a n  est croissante et majorée, la suite bn  est décroissante et

minorée : toutes deux sont convergentes. Si  et  sont leurs limites respectives, pour tout entier n  9 :
a n      bn .

11.a. L’intervalle  ;   est inclus dans tous les intervalles emboîtés a n ; bn  . Pour tout entier n, les

 n 
nombres réels  n  hn 1   et  n  hn 1   appartiennent à  y n 1 ;  . Le critère d’explosivité vu en
 ln y n 

6.d est vérifié. Les nombres  et  sont explosifs.

11.b. Si  et  sont tous deux explosifs, tout réel x intermédiaire est explosif, l’implication directe découle
naturellement de la question 7. Il reste à démontrer que, réciproquement, si x est explosif, alors l’inégalité
  x   est vérifiée.

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Supposons que ce ne soit pas le cas, que par exemple : x   . Alors il existerait un entier m  9 tel que

 m 
x  a m   . La suite associée à x serait telle que son terme de rang m vérifierait : xm   ym 1 ,  , ce qui
 ln ym 
serait d’après 6.d un critère de non explosivité. Pareillement, si x   , il existerait un entier m  9 tel que

 m 
x  bm   et donc tel que xm   ym 1 ,  , même conclusion.
 ln ym 

Nécessairement, si x est explosif, alors   x   , la réciproque est vraie.

n
 1
12.a. La fonction fn étant la fonction : x  f n x   1   , sa fonction dérivée est la fonction :
 x

n 1
n  1 n
x  f n '  x    2  1     f n 1  x  . Sa valeur absolue est la fonction
x  x x2
n
x  fn ' x    f n 1  x  qui est le produit de deux fonctions strictement positives et décroissantes sur
x2
n
In, la fonction fn et la fonction x  . Ce produit est lui-même une fonction décroissante sur In, fonction
x2
n
qui atteint son minimum en l’extrémité supérieure de l’intervalle, donc en .
ln y n

 n 
Pour tout x appartenant à In : f n '  x   f n '  .
 ln yn 

 n   ln yn 
2
 n  n  n 
12.b. Sachant que : f n '   f
2 n 1   f n 1   , nous avons affaire à
 ln yn   n   ln yn  n  ln yn 
 
 ln yn 

 ln yn 
2
 n 
l’inégalité : f n '  x   f n 1  .
n  ln yn 

 n 1  n
La minoration vue dans la question 3, à savoir : f n 1  x   exp   , employée avec x  donne
 x 1  ln yn

 
 n   n 1    n  1 ln yn 
l’inégalité : f n    exp    exp  .
 ln yn   n 1   n  ln yn 
 ln y 
 n 

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Or :
n ln yn
 ln yn 
 ln yn 1  ln yn  , ce qui nous donne :
n  ln yn n  ln yn

  ln yn  
2
 n   1  ln yn 
fn    exp  ln yn    yn  exp    ln yn  .
 ln yn  n  ln y   n  ln y 
 n  n

 n  yn   ln yn 
2
 1  ln yn 
En fin de compte, f n '    exp    ln yn   , conformément à ce que nous dit
 ln y n  n  n  ln y n 

l’énoncé.

ln n  n  1  ln n  1  1 ln n
12.c. On peut écrire yn     1   1     , forme sous
n  ln  n  2   n  n  2
ln  1  
n
1 
n
ln n
laquelle on reconnaît une limite de référence et où l’on a « levé les indéterminations », forme qui fait
ln n
apparaître clairement que lim y n  1.
n  n

 1 ln  n  2  
ln  1    ln ln n  2
D’autre part :
ln yn
 1  n n    
, forme sous laquelle la conclusion sur sa
ln n ln n ln n
 1 ln  n  2  
ln 1   
 n n  tend vers zéro à l’infini sans aucune
limite nous semble mieux s’imposer :
ln n
  2
ln 1   
ln  ln  n  2   ln  ln  n  2    n
indétermination, et   1   aussi, à l’aide d’une limite de
ln n ln  n  2   ln n 
 
 
ln yn
référence. Donc, tend vers 1 à l’infini.
ln n

12.d. Dans l’expression de la valeur absolue de la dérivée, faisons apparaître le maximum de quotients de
limite connue, de façon à trouver la limite en plus l’infini de cette expression :

 1 ln yn 
yn   ln yn    ln yn  ln n  ln n
2
 1  ln yn  yn ln n ln yn 
 exp    ln yn     ln yn  exp     .
n  n  ln yn  n ln n   ln n  n  ln yn 
 ln n ln n 

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1  ln yn
Sous cette forme, barbare certes, il apparaît que   ln yn  tend vers zéro, à cause de la présence
n  ln yn
n
dans la nouvelle écriture du terme qui tend vers l’infini. De la sorte, le terme exponentiel tend vers 1.
ln n

y   ln yn 
2
 1  ln yn 
En fin de compte, n  exp    ln yn   tend vers plus l’infini, comme le fait dans la
n  n  ln yn 

nouvelle expression son facteur ln yn (les autres tendant tous vers 1). Il en résulte que la suite

  n 
 fn '    diverge vers plus l’infini, puisque minorée par une suite divergeant vers plus l’infini.
  ln y   n 9
 n

 n 
Si c’est le cas, quel que soit le réel strictement positif A, il existe un entier N tel que f n '    A pour
 ln y n 

tout entier n  N , notamment dans le cas particulier où A  2 , évoqué par l’énoncé. (Mais tout réel A
strictement plus grand que 1 ferait aussi bien l’affaire).

 n 
Pour tout entier n  N et pour tout réel x appartenant à In, f n '  x   f n '    2.
 ln y n 

13.a. Un lecteur qui est arrivé à ce stade de la résolution a nécessairement entendu parler du « théorème des
accroissements finis », même si ce théorème ne figure pas dans le programme strict de son niveau de classe.

Ce théorème énonce que, f étant une fonction dérivable sur un intervalle I, quels que soient les réels x et y
situés dans cet intervalle I il existe un réel c appartenant à l’intervalle  x ; y tel que :

f  x  f  y   f 'c   x  y  .

Appliquons le théorème des accroissements finis dans ce présent contexte. Toute fonction fn étant dérivable
sur son intervalle In, quels que soient les réels x et y de cet intervalle il existe un réel c appartenant à In tel que
f n  x   f n  y   f n '  c    x  y  . (Ce réel c dépend de n et est situé entre x et y mais son appartenance à
In nous suffit pour le qualifier).

Dans ces conditions, pour tout entier n  N , nous pouvons écrire que : f n  x   f n  y   f n '  cn   x  y

et nous obtenons l’inégalité : fn  x   f n  y   2 x  y car la question 12.d a montré l’inégalité

f n '  c   2 pour tout c appartenant à In lorsque n est au moins égal à N.

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13.b. Compte tenu de la définition des suites  n  et  n  , nous avons les relations de récurrence :

 n   n  f n 1  n 1   f n1   n 1  .

Soit n un entier tel que n  N et posons momentanément n  N  p avec p strictement positif.

Nous pouvons écrire :   


 N  p   N  p  f N  p 1  N  p 1  f n1  N  p 1  relation qui implique

l’inégalité :  N  p   N  p  2  N  p 1   N  p 1 .

Continuons ainsi pour une cascade de p inégalités :

 N  p 1   N  p 1  2  N  p  2   N  p 2

.......

 N 1   N 1  2  N   N

Inégalités entre nombres positifs que nous pouvons multiplier membre à membre ce qui élimine tous les

termes intermédiaires : N  p  N  p  2 p  N  N .

N  N
Autrement dit, pour tout entier n  N :  n   n  2n  N  N   N  N
 2n , et cette inégalité est
2
d’ailleurs trivialement valable si n  N .

N  N
En posant C  , nous obtenons que  n   n  C  2n pour n  N .
2N

14.a. Supposons qu’il existe deux nombres explosifs distincts  et  et soit  n  ;  n  leurs suites

associées. Alors, pour tout entier n  9 , les nombres  n ,  n appartiendraient tous deux à l’intervalle

 n  n
 ln n  1  1 ; n  donc la valeur absolue de leur différence  n   n serait majorée par n  ln n  1  1 et
 
a fortiori par l’entier n .

Mais d’après la question 13, il existerait un réel strictement positif C tel qu’à partir d’un certain rang
 n   n  C .2 n . Cette qualité de majoration de la différence est incompatible avec la qualité de sa
minoration précédente.

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n n
En effet : lim n
 0 (voir croissances comparées) donc il existe un rang à partir duquel n  C et dès
n  2 2
lors les deux inégalités  n   n  n et  n   n  C .2 n deviendraient contradictoires.  et  ne peuvent

pas être distincts. Il n’y a qu’un nombre explosif.

14.b. Vers un algorithme :


L’intervalle  an ; bn  est défini comme étant l’image réciproque par la fonction hn 11 de l’intervalle

 n 
I n   yn1 ; .
 ln yn 

Nous avons vu que les fonctions hn étaient strictement croissantes pour les indices pairs et strictement
décroissantes pour les indices impairs.

Lorsque n  2p , la fonction h2 p 1 est une fonction décroissante. Donc :

2p
h2 p 1  a2 p   ; h2 p 1  b2 p   y2 p 1 . Pour obtenir une expression de a2 p et de b2 p , il faut inverser la
ln y2 p

 2p 
fonction h2 p 1 : a2 p  f11  f 2 1  ...  f 2 p 11   ; b2 p  f1  f 2  ...  f 2 p 1  y2 p 1  .
1 1 1
 ln y
 2p 

2 p 1
 
Lorsque n  2 p  1 , h2 p est une fonction croissante. Donc : h2 p a2 p 1  y2 p ; h2 p b2 p 1    ln y2 p 1
.

 2 p 1 
 
Cette fois : a2 p 1  f11  f 2 1  ...  f 2 p 1 y2 p 1 ; b2 p 1  f11  f 2 1  ...  f 2 p 1 
 ln y  .
 2 p 1 

NB. Nous utiliserons la syntaxe TI-Nspire qui nous dispensera de faire la distinction entre indices pairs et
indices impairs. Les extrémités des intervalles seront données sous forme de liste, et la simple instruction
« SortA » que le lecteur remarquera dans le programme (instruction « tri croissant ») mettra sans coup férir,
en fin de boucle, ces extrémités dans le bon ordre.

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La mise en place :
Définition des fonctions
utiles

14.b. L’algorithme tnt

affiche les intervalles


a k , bk  depuis l’indice 9
jusqu’à l’indice n. (Nous
aurions pu y ajouter un test
d’arrêt).

Son application jusqu’à


l’indice 25 fait apparaître
que 1,18743    1,18747
ce qui remplit largement le
contrat demandé.

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Voici, à titre d’exemple,


les premiers termes de la
suite x n  associée au
nombre 1,18745.

Nous avons aussi tabulé la


suite  y n 1  et la suite

 n 
  en colonnes C et
 ln y n 
D. Les premiers termes de
la suite x n  sont
conformes à une évolution
sagement croissante.

Les choses ne tardent pas à


se gâter. Pour cette valeur
proche de alpha, on peut
conjecturer l’installation
d’un régime alternatif à
partir du rang 25 environ
(on observe clairement une
« sortie de route » au rang
28).

Conjecturer seulement, car il n’est pas impossible qu’une propagation « virale » d’erreurs d’arrondi fausse à
partir d’un certain seuil les résultats, restons prudemment sur une certaine réserve.

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