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Université d’Etat d’Haiti

Faculte d’Ethnologie
Département des Sciences du Développement

Cours : Migration / Développement / Diaspora

Promotion : 2022 -2023

Niveau : Première année

Devoir : Résumé du texte Hein de Haas

Professeur : Vogly PONGNON

Preparé par : Anne-Lourdie ST FLEUR


Référence : Hein de Haas. "Migration et développement : une perspective théorique",
International Migration Review, Volume 44 (1), 2010, 227-264.

Présentation de l’auteur : Hein de Haas est professeur de sociologie à l'Université d'Amsterdam


(UvA). Entre 2006 et 2015, il a été membre fondateur et codirecteur de l'Institut des migrations
internationales (IMI) de l'Université d'Oxford. Il continue de diriger IMI depuis son domicile
actuel à l'UvA. Il est également professeur de migration et de développement à l'Université de
Maastricht. Il a écrit plusieurs ouvrages dont : The Age of Migration : International Population
Movements in the Modern World ; How Migration Really Works: A Factful Guide to the Most
Divisive Issue in Politics.

Résumé de l ’article : Au cours des cinquante dernières années il y a eu des débats animés sur
les impacts de la migration sur le développement, les débats politiques et universitaire sont tantôt
optimiste tantôt pessimiste, jusque dans les années 70 le courant optimiste dominait le débat pour
faire place au courant pessimiste jusque dans les années 90. A travers ce texte l'auteur analyse
l’évolution de la théorie sociale développementale à travers trois théories de la relation entre
migration et développement, ce sont : la théorie Néoclassique, la théorie de la causalité
cumulative et la théorie de la Nouvelle économie des migrations du travail (NEMT).

1- La théorie Néo-classique

Selon cette théorie la migration permet de créer des conditions à la croissance économique qui
constituerait la base du développement. En effet, la liberté de la main d'œuvre de se déplacer
dans un marché libéral entraîne une raréfaction et une augmentation des salaires. Les migrants
sont des acteurs clés pour le développement local parce que les transferts de fonds sont
considérés comme des outils qui stimulent la croissance économique. De ce fait le
développement découlerait de l’égalisation des prix de facteurs. Cette théorie épouse une
approche optimiste de la migration.
2-La théorie de la causalité cumulative

A partir des années 1960 de nouvelle approches apparaissent, elle rejettent la théorie Néo-
classique, c’est la théorie de la causalité cumulative. A partir de ce moment, la migration est vue
comme un facteur d'accroissement de disparités spatiales (inter-régionales et internationale) entre
les niveaux de développement et non comme un facteur de réduction de la pauvreté, elle aggrave
les problèmes du sous-développement dans les pays d’origine car il contribue à une diminution
des travailleurs qualifiés c’est ce qu’on appelle « la fuite du cerveau », c’est-à-dire que l’Etat
perd ces ressources en main d’œuvre qualifiées dans lesquelles il s’investit depuis plusieurs
années. Dans cette vision les transferts de fonds ne font que stimuler la consommation et
l’inflation de plus les migrants s’investissent rarement dans des activités de production. La
théorie de la causalité cumulative s’insère dans une approche pessimiste de la migration et du
développement.

Toutefois, ces deux théories ont eu bien des limites, l’approche pessimiste de la théorie de la
causalité cumulative ne prend pas en compte que les transferts d’argent pourrait bien contribuer
au développement dans certaine condition, ensuite on maintient que la relation est linéaire et
négative entre migration et développement pourtant d’après les données elle est plutôt curviligne.
Quand aux tenants de la théorie Néo-classique, ils tendent à sous-estimé les contraintes
structurelles que font face les migrants telles que l’inégal accès à l’éducation, à l’emploi et aux
marchés, en fait, il est difficile d’affirmer que la relation entre migration est positive ou négative.
Compte tenu de toutes ces limites une nouvelle théorie apparait.

3- La théorie de Nouvelle économie des migrations de travail (NEMT)

Dans les années 1980 et 1990, cette théorie apparait comme une réponse critique à la théorie
Néo-classique. Ce courant a été propulsé par Stark en observant les comportements des migrants
dans les pays développés en prenant compte de nouveaux aspects autre que l’unité individuelle,
le ménage est devenue l’unité d’étude dans le choix de la migration
La migration relève des décisions prises au sein de la famille, cela permet de partager les risques
surtout en matière de revenus, les transferts de fonds est une assurance pour le revenu des
ménages du pays d’origine. La migration permet de faire face à diverses contraintes relatives aux
marchés grâce aux transferts de fonds qui pourrait être investis dans des activités productives
afin d’améliorer leur bien-être. Selon la théorie NEMT, les transferts de fonds sont les
principales motivations de la migration, ainsi les migrants peuvent contribuer au développement
par les transferts de fond. De ce fait la migration est vue un moyen de subsistance pour les
ménages pour diversifier, sécuriser et améliorer leurs moyens de subsistance, elle permet de faire
face aux aléas de la vie, dans le milieu rural elle aide à atténuer les fluctuations du revenu
familial confrontés aux caprices climatiques. Quand aux migrants, ils rentrent dans une démarche
transnationale pour maintenir des relations avec les membres de la famille des pays d’origine.
La théorie de la nouvelle économie des migrations et du travail apporte de nouveau éclairage en
mettant l’accent sur deux points importants qui sont l’agencéité et structure. elle nous montre la
capacite des ménages de faire face aux contraintes structurelles par la migration. Cependant la
théorie de NEMT a bien des limites car les nouvelles approches théoriques font ressortir
l’hétérogénéité de la relation entre migration et développement ce qui empêche une
généralisation sur la question. En effet, la migration pourrait avoir des impacts significatifs si elle
s’inscrit dans une politique publique de développement dans les pays d’origine.

En somme, la relation entre migration et développement est une préoccupation des chercheurs en
sciences humaines et sociales, c’est pourquoi elle fait l’objet de plusieurs théories qui sont tantôt
pessimiste tantôt optimiste, a travers cet article on rend compte qu’il est difficile d’arriver a une
conclusion sur cette relation, l’essentiel il faut la contextualiser suivant les pays, car on pourrait
ne pas aboutir au même résultat entre la relation migration et développement.

- Cadre méthodologique de l’article


Pour réaliser cet article l’auteur utilise la méthode l’analyse conceptuelle, il débute par une
recherche documentaire sur la relation migration et développement en présentant les différentes
approches sur cette relation, ensuite il pose des hypothèses, a partir de ces hypothèses, il fait sa
démonstration.

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