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Problèmes de la Mondialisation

Introduction
Mº et Gº apparaissent fin 1950’s CF. René Dagorn repère un premier emploi du mot
dans un article du Monde datant d’avril 1964. Le mot est utilisé pour décrire des
phénomènes régionaux ou nationaux auparavant et qui deviennent mondiaux. Succès
du terme qui se confirme pendant les 1990 et vrai succès pendant les 2000.

Romain Lecler, ​Sociologie de la mondialisation :​ étude articles de presse,


8000 publications, il indique que le terme Mº est relevé une fois en 1979, 2 fois
en 1981 et 60000 fois en 2001.

Des chercheurs USA analysent terme « Gº » et remarquent petite augmentation entre


1985 et 1997. C’est lié au contexte international, fin GF, évolutions économies
libérales, ouverture économie pays de l’Est, et création de l’OMC en 1995. Echanges en
se libéralisant vont devenir vraiment mondiaux, OMC participe au processus de Mº. Ce
terme de Mº vient du monde de la finance, ce n’est pas un discours ou un concept
d’universitaires. C’est un discours d’acteurs très précis (financiers) qui se répand chez
d’autres acteurs, qui va être très utilisé en économie chez les partisans du NL et aussi
par les acteurs sociaux (antiMº et alterMº). C’est seulement plus tard que le terme va
être saisi par les universitaires.

Première occurrence dans les sciences sociales chez CF. Robertson (sociologue). Mot
qui a plein de significations différentes, utilisé dans des discours très différents. Les
universitaires vont essayer de le définir et ainsi ils vont contribuer à la multiplication
des sens que l’on donne au mot Mº. Succès du mot fulgurant dans les sciences sociales,
+++ d’universitaires réfléchissent à cette question.
Certains auteurs francophones font distinction entre Gº et Mº, d’autres non.
Marc Abélès : ​Anthropologie de la globalisation
La Mº n’est pas un processus nouveau et qui renvoie assez banalement à
l’intensification des échanges et à l’internationalisation de l’économie. Processus
banal et peu utile pour une analyse. En revanche la Gº permet de saisir une mutation
bien plus radicale : ​« l’emploi du concept du global apparaît adéquat pour rendre
compte du niveau d’intégration et d’interconnexion qui est désormais atteint et qui se
traduit par la perception empirique chez les individus par delà leurs attaches
territoriales et leurs identités culturelles d’une appartenance à un monde global ».

❖ LA TEMPORALITÉ : ​Usage intensifié à partir des 1980. Pourtant est-ce que


usage du terme // phénomènes qu’il désigne ?
Pour certains auteurs il s’agit en effet de processus nouveaux, différents de ce que l’on
a pu voir dans le passé. La Mº c’est un phénomène inédit car avant l’essentiel des
relations éco et SO avaient lieu à l’intérieur de territoire très bien définis, et
maintenant on a des interactions qui dépassent ces frontières et qui donnent
caractère inédit à ce processus. C’est un discours très récurrent dans les débats
médiatiques et chez les hommes et femmes PO du monde OCC.

Pour d’autres, les processus désignés ne sont pas du tout nouveaux, le monde a déjà
connu des périodes de Mº. Un certain nombre de ces individus considèrent que la
dernière phase de Mº et moins englobant que celle qui suit. Positions très différentes
suivant les auteurs.
Suzanne BERGER : ​Notre première mondialisation
Il y a une parenté et similarité entre ce qui s’est passé fin 19​e et début 20​e et ce qui est
en train de se passer actuellement. L’Europe OCC et les Amériques (du Nord) se sont
engagés dans un processus de Mº : tout un ensemble de mutations dans l’économie
internationale qui tend à créer un seul marché pour les biens et le K. A l’époque
innovations technologiques qui vont réduire les distances mais aussi même discours
sur l’abolition des distances. Egalement flux de migrations importants, on retrouve
indices d’une internationalisation de l’économie. On retrouve un ensemble
d’innovations institutionnelles et PO qui rendent la conscience de l’interdépendance,
au moins parmi certains hommes PO.

Jacques ADDA : il revient sur les origines du Kisme marchand car parler de Mº
c’est parler de l’emprise de ce système éco dans le monde. Si on considère la Mº
comme liée au Kisme la question ne se pose pas uniquement à partir du 20​e​. Le
processus de Mº s’inscrit dans la continuité de processus qui datent. Il y a des
moments d’interruption brutale, continuité historique qui n’est pas linéaire.

Jacques LEVY : ​La mondialisation, un événement géographique


Six moments liés aux processus de Mº :
- de -10000 à 1400 moment de connexion généralisée des sociétés
- moment d’inclusion entre 1492 et 1882
- moment d’internationalisation de mi 19​e​ à fin 1GM
- moment de Mº refusée de 1914 à 1999
- moment d’interdépendance qui commence après 2GM
- moment de cosmo politisation avec la chute du mur de Berlin
Les périodes se recouvrent, à partir fin 2GM on a des tendances qui s’opposent et se
superposent.

Il faut essayer de sortir de cette alternative temps long/nouveauté pour penser


à différents moments les interconnexions des sociétés et les circuits de ces
interconnexions.
Question de la conscience des processus de Mº : AJD les individus ont
conscience de leur interdépendance, ceci implique que la Mº que l’on vit AJD
est conçue et imaginée, les individus qui la vivent se la représentent. Cette REP
de la Mº par des individus en même temps qu’ils y participent est nouvelle et
joue sur les interconnexions avec les autres.

❖ DÉFINITIONS
● La Mº n’est pas un processus lié à la fin de la GF, ce sont deux temporalités
différentes. On a des processus de Mº qui sont déjà à l’œuvre bien avant la fin
de la GF
● La Mº ne se réduit pas à l’internationalisation, ça n’est pas simplement un
changement d’échelle.
● La Mº n’est pas un processus irréversible et sur lequel aucun acteur n’a de
prise.
● Elle n’est pas la création d’une éco mondiale ouverte sans frontières.
● La Mº n’est pas occidentalisation ou américanisation, ni uniformisation.

● La Mº c’est un processus : évolutions et changements. C’est un ensemble de


processus : pas uniquement économique et financiers, c’est aussi processus
sociaux, culturels et politiques. Processus multidimensionnel qu’on peut saisir
à travers la prolifération des connexions SO, PO, éco, culturelles qui se
caractérisent par être en partie détachées d’une logique territoriale.
Connexions au delà des frontières, processus de déterritorialisation liés à des
processus de reterritorialisation.
● Processus qui ne s’inscrivent pas dans la grammaire étatique telle qu’on la
connaît, ils impliquent des reconfigurations des espaces, la Mº serait alors la
transformations de l’organisation spatiale des relations SO, PO culturelles et
PO.

❖ Ce que la Mº fait à l’analyse :


La Mº nous oblige à sortir du « piège territorial », modifier façon d’envisager le
monde.
John AGNEW : expression qui date de 1994 et qui veut dire qu’on pense
systématiquement Etat/Territoire/Frontière/SOUV. Le piège territorial repose
sur trois HYP :
o La réification de l’Etat territorial : on des historicise les Etats.
o Cet Etat défini par des frontières contient la société. On a fait de l’Etat le
contenant de la société.
o Délimitation entre l’intérieur et l’extérieur : en interne il est question de
PO, de justice, d’ordre social et en externe il est question de force,
d’anarchie, de décentralisation et de désordre. (Si on réfléchit à partir
de cette grammaire là beaucoup de processus SO, PO, éco et culturel ne
peuvent pas être perçus et étudiés.)
Il faut sortir du piège territorial, la notion de territoire n’est pas obsolète mais AJD si
on veut comprendre l’espace mondial on ne peut pas le faire à partir du territoire
comme principe d’ordre d’organisation internationale. Si extirpée de la notion d’Etat,
la notion de territoire peut être très utile pour analyse et compréhension des
processus.

❖ PENSER À « ECHELLES MULTIPLES » (CF. Saskia SASSEN)


= sortir du piège territorial. Etudier la Mº n’est pas étudier ce qui est mondial en
échelle, mais sortir de la hiérarchie et voir comment les processus s’enchevêtrent
entre les différents échelles.
Les nouvelles guerres

- 1990 : « nouveaux conflits internationaux » / « nouvelles guerres » ​ ​ regain d’intérêt.


- ADJ : Guerre contre le terrorisme, cyberwar, guerre contre la drogue, guerre éco… On
a un brouillage autour du concept de guerre, c.à.d. que l’élargissement de l’usage de ce
terme brouille la notion.
- Un 2​e élément vient brouiller encore cette notion de guerre : emploi croissant de
termes qu’on considère comme synonymes de guerre (« conflits, conflits armés
majeurs »), expressions trouvés chez médias, universitaires, think tank.

INTRODUCTION
La guerre désigne un acte de violence armée, organisée, collective. ​La guerre
n’est pas synonyme de conflit du fait de l’utilisation de la violence armée. Organisée en
fonction d’un objectif, d’une valeur (= moyen en vue d’une fin). Collective dans le sens
où un duel entre deux individus ne constitue pas une guerre.
ROUSSEAU : « La guerre n’est point une relation d’homme à homme mais d’Etat
à Etat, dans laquelle les particuliers ne sont ennemis qu’accidentellement
comme soldats »
La guerre c’est donc un conflit dans lequel intervient la violence armée et
actuellement dans la littérature universitaire ​« Guerre » et ​« Conflit armé » sont
considérés comme synonymes. En revanche « guerre » et « conflit » (opposition
d’intérêts, situation de tension entre des acteurs) ne sont pas synonymes.
⇨ La GF n’est pas une guerre mais un conflit : tension entre deux blocs.
Le CIPRI (institut de recherche) utilise l’expression de ​« conflit armé majeur » =
conflit qui fait plus de 1000 morts sur un an civil ou sur 12 mois consécutifs.
Définition qui pose problème de seuil mais qui est utilisée comme un outil pour
pouvoir dénombrer les conflits dans le monde.
La CRISE c’est un terme qui vient du monde médical (= moment décisif d’une
maladie). Le mot est passé sur d’autres thématiques, il traduit moment où la prise de
décision se fait dans une situation d’intensité, de tensions, de stress (EX : crise des
missiles 1962).

Avec la fin de la GF on voit apparaître un ensemble de discours sur la guerre et son


obsolescence ou au contraire sur la nouveauté de la guerre. Discours qui reviennent
de manière assez cyclique.

I. « Nouvelles guerres internationales »


Un certain nombre d’auteurs vont nous dire que les conflits armés sont
qualitativement et quantitativement différents de formes de conflits précédentes et
donc que ces évolutions impliquent une nouvelle conceptualisation de la guerre. Les
guerres 1990’s sont fondamentalement différentes de celles du passé, il faut définir ce
que sont ces nouvelles guerres
HYP de ​radicale nouveauté chez des journalistes (​Robert KAPLAN : ​The coming
anarchy,​ journaliste américain) dans les rapports de la BM, chez des universitaires
(CF. Mary KALDOR), chez des économistes (Paul COLLIER). Ce discours s’est répandu
dans différents cercles, ça n’est pas un débat réservé à une seule audience. Tous ces
auteurs disent qu’il vaut mieux envisager ces conflits sous l’angle de la criminalité que
sous l’angle du politique.
Paul COLLIER insiste sur dimension éco de ces nouvelles guerres, les
nouvelles guerres seraient liées à la motivation des rebelles et leur motivation
c’est l’avis dicté, ils sont considérés comme des bandits alors que dans le cas
des anciennes guerres la motivation est politique, publique et non pas privée.
KALDOR prend en compte la dimension éco mais n’en fait pas la variable
d’explication.
KALYVAS : présente ​dichotomie entre anciennes et nouvelles guerres ​qu’il
va déconstruire ​ ​Les anciennes guerres sont menées pour des raisons
idéologiques claires, tandis que les nouvelles guerres n’ont peut être même pas
de raison tout court et sont motivées la plupart du temps par des haines
identitaires. Les anciennes guerres sont menées avec le soutien des
populations, elles s’appuient sur un certain contrôle de la violence, une
certaine discipline tandis que dans les nouvelles guerres la violence est
gratuite. Les anciennes guerres sont basées sur des revendications et non pas
sur le pillage et l’avidité.

Mary KALDOR, ​New and old wars ​: elle réfléchi à partir de l’exemple de la
Bosnie. Elle s’est rendue compte que ce qui marchait pour la Bosnie marchait
pour … et pour les conflits africains. ​ Distinction anciennes/nouvelles
guerres.
o Thèse : pendant les dernières décennies du 20​e siècle un nouveau type
de violence s’est organisé = nouvelle guerre ​ « J’utilise le terme
nouveau pour distinguer ces guerres des perceptions dominantes de la
guerre héritées d’une période précédente. J’utilise le terme ​guerre pour
mettre en avant la nature PO de ce nouveau type de violence même si
les nouvelles guerres impliquent un brouillage dans les distinctions
entre la guerre, le crime organisé et des violations massives des droits
de l’homme ».
o Ces guerres sont nouvelles parce qu’elles sont apparues récemment et
parce qu’elles sont liées au processus de Mº qu’elle date des années
1980. La fin de la GF n’est pas le moment ou ces nouveaux conflits
apparaissent même si elle a pu accélérer leur prolifération.
o Par Mº elle entend l’intensification de l’interconnexion globale, que
cette interconnexion soit PO, éco, culturelle, militaire ET les
changements dans l’autorité politique que ces processus
d’interconnexion globale engendrent. Elle fait référence à l’érosion de
l’autonomie de l’Etat et même dans certains cas, la désintégration des
Etats et qui ne parviennent pas à assurer le monopole de la violence
physique légitime.
o Les processus de Mº érodent le monopole de la violence physique
légitime de l’Etat aussi bien par le haut (par processus de
transnationalisation) que par le bas (par processus de privatisation de
l’Etat).
o Ces nouvelles guerres sont caractérisées par 3 éléments qui les
distinguent des anciennes guerres :
- Question des objectifs : AJD les buts des nouvelles guerres sont
identitaires (en lien avec le politique) alors que auparavant les
motivations étaient idéologiques ou géopolitiques.
- Méthodes de guerre utilisées : les NG vont plus s’appuyer sur
des expériences de guérilla, de contre-insurrection, ø batailles
réglées et conventionnelles comme dans les AG. Ces NG ont pour
objectif de contrôler la POP en instiguant la peur et la haine. Les
attentats terroristes peuvent être considérés comme des
variantes de ces stratégies. ​Les acteurs différent également,
d’autres types d’acteurs (paramilitaires, war lords, mercenaires).
- Question du financement : il n’est plus centralisé autour de
l’Etat, il s’appuie notamment sur le pillage, les réseaux illégaux et
sur des stratégies de prédation criminelles.

II. Termes de comparaison (anciennes /nouvelles) sont peu


clairs
Est-ce que tous les auteurs désignent la même chose par l’expression
« ancienne guerre » ? NON. Pour certains auteurs des NG les guerres des
années 1980 sont des AG (rupture serait la fin de la GF), pour Kaldor par
exemple ces guerres sont des NG (rupture avec Mº datée de 1980).
CLAUSEWITZ, De la guerre ​: L
​ a configuration de la guerre peut toujours
amener à une montée aux extrêmes où chaque acteurs va répondre à l’autre en
augmentant la violence, ø limites. Donc la guerre absolue a pour aboutissement
l’anéantissement de l’autre. Clausewitz nous dit que dans la réalité la guerre ne
se manifeste jamais de cette façon là. Le facteur militaire est subordonné aux
décisions politiques, la guerre est un instrument, une fois que l’objectif est
atteint l’affrontement n’a plus lieu d’être. Il montre que le lien avec la PO a un
effet qui canalise la violence, elle est utilisée pour soumettre l’autre à objectifs
politiquement définis. La guerre est un instrument presque banal des Etats, elle
s’inscrit dans une logique normale du PO et ne doit pas mener à la destruction
de l’ennemi mais à la soumission de l’adversaire = guerre réelle ≠ guerre
absolue. Dans cette vision là la guerre est d’abord interétatique.

OR caractéristiques que donne Mary KALDOR pour les NG sont des éléments que
l’on retrouve déjà dans las AG ​et que l’on peut retrouver dans toutes les guerres. Il
est difficile de repérer ce qui relève de l’ancien et ce qui relève du nouveau.

III. Transformation des conflits armés


On compte les guerres interétatiques et intraétatiques : on remarque évolution
sur le temps long similaire. On remarque renversement de proportion entre
ces deux types de guerre. Depuis 1945, 80% des conflits armés sont des
conflits intraétatiques, avant 1939 la plupart des guerres recensées étaient de
type interétatiques. Depuis mi 1990, environ 95% des conflits armés sont des
guerres civiles.
Depuis 1945 jamais les grandes puissances n’ont été autant en paix, déclin
historique de la guerre comme institution des RI, ce déclin n’est pas lié à une
temporalité précise.
John MULLER : ouvrage sur l’obsolescence des guerres entre les grandes
puissances qu’il défend avec trois arguments.
o Ce phénomène est dû à l’évolution du sens investi dans la guerre, guerre
est moins attrayante pour individus et collectivités. La guerre apparaît
comme répugnante.
o La guerre n’est plus perçue comme un instrument efficace, les coûts et
les risques sont considérés trop élevés par rapport aux bénéfices
escomptés.
o La guerre est devenue irrationnelle puisque la prospérité est devenue le
but ultime des sociétés des grandes puissances.
o Déplacement géographique des guerres.

Lien très fort qui est fait entre la guerre et la construction des Etats d’Europe
occidentale qui est fait par certains auteurs comme Charles Tilly et Norbert Elias
ELIAS : à l’époque féodale une concurrence entre les différents seigneurs a
déclenché processus de monopolisation double, d’abord le monopole de la
violence physique légitime et ensuite monopole du prélèvement fiscal. Le
deuxième processus et celui de socialisation du monopole, transformation de la
domination à l’intérieur de la maison dominante, on va de plus en plus
concourir pour avoir une place qui permette d’influencer le pouvoir.
TILLY (​La guerre et la construction de l’Etat en tant que crime organisé​)​ ​:
l’interaction de la guerre, du prélèvement des ressources et de l’accumulation
du K sont des facteurs qui expliquent la construction des Etats d’Europe
occidentale. Da
Dans ces deux analyses la guerre est concomitante de la construction d’un Etat et d’un
Etat fort et s’inscrivent loin des hypothèses de la thèse de Mary Kaldor.

Marielle DEBOS : ​Le métier des armes au Tchad. Le gouvernement de


l’entre-guerres.
o Si on veut comprendre les conflits au Tchad il faut sortir de cette idée
dominante que les conflits sont le résultat d’un Etat faible. Enquête au
Tchad auprès des hommes en armes : même si les ADM territoriales
fournissent peu de services au Tchadiens ça ne veut pas dire qu’on est
dans un Etat faible, en fait on est dans une situation où l’Etat est présent
à travers d’autres mécanismes comme le clientélisme et la prédation,
qui sont des pratiques de gouvernement et qui permettent aussi de
contrôler la population.
o Les violences et les conflits armés au Tchad ne sont pas un symptôme
de la faiblesse de l’Etat mas sont le résultat de la volonté des autorités
étatiques de laisser faire dans la mesure où ces violences servent à
affaiblir les opposants au régime.
o Elle montre dans son analyse que tous ces phénomènes ont des effets
spécifiques dans l’entre-guerre, situation ni de paix ni de conflit armé
ouvert mais situation qu’elle défini comme « la situation dans laquelle
les individus attendent la prochaine guerre ». Situation dans laquelle le
mode de gouvernement laisse une place centrale aux combattants, c.à.d.
une situation où persiste de le mode de gouvernement violent et la
nouvelle guerre semble l’horizon d’attente des différents acteurs.
o Bien comprendre que les conflits armés que nous voyons actuellement
ne sont pas forcément le fruit d’un Etat faible dû à la mondialisation.
Elle nous invite à faire le lien entre guerre et Etat et à comprendre que
même si la guerre crée l’Etat ça ne veut pas dire qu’elle crée toujours le
même Etat.

La temporalité
Changement qui a lieu pendant les années 40, bien avant la rupture faite par Kaldor.
Pour comprendre transformation des conflits il faut l’inscrire dans cette temporalité là
explication multi causale et qui ne met pas la Mº comme explication principale des
transformation des conflits, plutôt idée que les transformations sont accélérées par la
mondialisation. IL faudrait combiner plusieurs temporalité : mondialisation,
construction de l’Etat dans les Pays du Sud, fin de GF. Il est impossible d’appliquer une
seule grille de lecture en termes de nouvelles guerres pour parler des conflits armés
actuels.
La mondialisation de la culture

Introduction
Avec les processus de Mº on a vu apparaître de manière plus forte des revendications
identitaires, on a eu tout un discours sur la fin de l’hétérogénéité culturelle. La
mondialisation des échanges et la circulation de biens culturels ont généré la peur
d’une uniformisation et de perte d’authenticité de nos identités. On constate qu’avec
les processus de Mº qui s’accélèrent on a de plus en plus de contacts entre des
individus et des groupes de cultures différentes. Contact qui permettait d’adopter et
d’échanger avec les autres cultures avec une moindre conscience des phénomènes
d’acculturation.
Avec ces craintes, la crainte que ces revendications identitaires conduisent au conflit
et au conflit armé. Si bien qu’un grand nombre de conflits sont interprétés comme des
conflits identitaires. Ce type de lecture est encouragé par l’ouvrage de Huntington.

I. Les limites de la thèse du « choc des civilisation »

a. La thèse de Huntington
Milieu des années 1990 ne sont pas d’ordre idéologique et économique, les grandes
sources de conflit seront culturelles. Les lignes de faille des civilisations seront les
endroits où on verra apparaître les conflits.
La civilisation c’est une entité culturelle, le groupement culturel le plus élevé et le
niveau le plus large d’identité culturelle. La Cº est définie par des éléments objectifs
communs comme par exemple la langue, l’histoire, la religion, les coutumes, les
institutions et par l’identification subjective des peuples. Grâce à cette définition SH
dresse une carte le monde serait divisé en 8 civilisations. Pourquoi le choc ? 6
raisons différentes.
1. Parce que les différences entre le Cº sont fondamentales, comme elles sont
différentes elles ont tendance à s’opposer
2. c’est d’autant plus fort que les interactions entre les peuple des différentes
civilisations augmentent, plus on se côtoie plus on prend conscience de nos
différences
3. en raison de ces éléments les individus sont bousculés dans leur identité, ils
peuvent être en situation d’​anomie et du coup pour retrouver des repères ils
vont se tourner vers la religion et notamment vers les mouvements
fondamentalistes
4. de plus en plus la Cº OCC est ses valeurs va susciter du rejet et le l’opposition
chez les non OCC qui ont de plus en plus la volonté et les ressources pour
s’opposer aux OCC
5. situation qui va perdurer parce que les caractéristiques culturelles sont peu
mobiles, difficile de résoudre des différends d’ordre culturel que d’ordre PO ou
éco
6. tout cela est aussi lié au processus de régionalisation (régionalisation éco ​
échanges) puisqu’ils renforcent conscience civilisationnelle.

On aura un choc qui va se résumer à « l’OCC contre le reste du monde », il considère


qu’on pourrait avoir une connexion confutiano-islamique qui viendrait défier la
civilisation OCC. Il donne des conseils aux décideurs PO de l’OCC, « il faut ne pas
désarmer, maintenir SUP militaire, combattre prolifération des armes, renforcer les
liens avec les alliés ».

b. Les limites de son analyse


Culturalisme simpliste, plusieurs incohérences. Façon de définir la culture qui est
immobile, peu historique…
TAYLOR : définit la culture comme « ce tout complexe qui inclut le savoir, la
croyance, l’art, la morale, la loi, la coutume, et toute autre capacité ou habitude
acquise par l’homme en tant que membre de la société ».
o Idée d’acquisition et d’apprentissage, lien entre culture et société. Une
société peut comprendre des individus de cultures différentes. La
culture n’est pas liée à une communauté isolée et autonome.
o Définition pour sortir du piège de la réification : culture n’est pas
identifiable et fixe ​ il n’est pas facile de la cartographier. On ne peut
pas recenser les cultures une fois pour toute.

Huntington fait l’inverse, il insiste sur la permanence et la continuité, sur la


transmission de cet héritage. Dans cette façon d’envisager la culture on bloque toute
possibilité à penser l’innovation. Avec la définition de Taylor on comprend que les
cultures ne sont pas figées et ne se reproduisent pas à l’identique, elles innovent et
s’adaptent. SH ne laisse pas la place aux processus d’emprunt et d’hybridation.

SH se permet de répondre à une question qui n’a pas de réponse universelle : à quel
niveau/moment une unité devient culturellement significative ? Huntington a une
vision apolitique de la culture, il considère que ces ensembles stables, clos, homogènes
déterminent une orientation précise.
HYP : parce que les individus sont de cultures différents ils vont nécessairement
entrer en conflit. Les différences entre les civilisations sont fondamentales et on prend
conscience d’autant plus qu’on échange.

II. Le rôle de l’identité dans les conflits dits identitaires

a. Un facteur de mobilisation
La notion d’identité est plurielle, ambiguë et complexe. Ça n’est pas une donnée
naturelle, on n’est pas dans une identité primordiale donnée une fois pour toutes.
L’identité se définit dans l’interaction, du rôle social qu’on pense qui nous est attribué.
Le processus d’identification n’est pas à somme nulle, il y a des logiques
d’appartenance multiples. Mais dans cette logique se pose la question de l’autre : il y a
ce qui est identique /ce qui est distinct.
L’identité se sont un ensemble de stratégies définissant les rapports à l’autre que les
individus et les groupes mettent en place selon le contexte et leurs intérêts.

WARNIER : Identité = ensemble de RDA, de langues et de cultures qui


permettent à une personne de reconnaitre son appartenance à un certain
groupe social et de s’identifier à lui.

C’est plus facile de mobiliser autour des questions d’identité qu’autour d’autres
revendications, du moment où ça touche l’individu ça paraît légitime. Entrepreneurs
identitaires vont construire les conflits comme identitaire et vont mobiliser à partir de
cette variable. Communautés imaginées qui sont présentées comme des victimes et
qui organisent leur défense en insistant sur les différences fondamentales entre leur
communauté et l’autre groupe.

A un moment donné dans les conflits dits identitaires il y a des individus qui se
considèrent d’abord et avant toute chose « … » et qui considèrent que cette identité
est primordiale et que ce processus d’identification ne passe que pas le massacre de
l’autre. Les conflits identitaires ne sont pas identitaires en soi, mais l’identité est un
facteur de mobilisation. Dire qu’un conflit est identitaire ne sert à rien, ça n’éclaire pas
sur grande chose: l’important est de comprendre comment et pourquoi les individus
vont considérer une identité comme primordiale et qui doit s’affirmer pas
l’anéantissement de l’autre.

Remettre en cause appellation de conflit identitaire ça veut dire que cette dimension
n’est pas une variable qui permet de comprendre ce qui se passe. En réintroduisant le
PO et le SO, on comprend mieux ce qu’a été fait par les entrepreneurs d’identité et
pourquoi ça a fonctionné. L’identité est une variable à expliquer.

b. Réintroduire le politique et le social


Sénégal : Ensemble d’éléments qui contribuent à mobiliser des individus dans un pays
où les richesses sont concentrées dans la capitale, Etat absent notamment au Nord Est
(zone de recrutement de la Séléka). La Séléka a recruté des hommes dans cette région,
la plupart de confession musulmane mais pure coïncidence. A la base la religion n’était
pas au fond du conflit, mais devient une variable de mobilisation. Il est important de
comprendre qui construit la communauté imaginée.
De nouvelles menaces ?

WOLFERS : la sécurité dans un sens objectif mesure l’absence de menace sur les
valeurs centrales ou dans un sens subjectif l’absence de peur que ces valeurs
centrales ne fassent l’objet d’attaque.

Définition qui paraît consensuelle mais qui pose plus de questions qu’elle ne donne
des réponses :
- quelles sont ces valeurs centrales ?
- qui décide de ces valeurs ?
- une part plus ou moins large de subjectivité dans la
détermination de ces menaces
Sécurité et menace sont des termes contestés. AJD discours sur les nouvelles menaces
que les sociétés contemporaines dans un contexte de mondialisation doivent
affronter. Comment est-ce qu’un thème devient une menace ? Qui participe à
l’inscription sur l’agenda d’un thème comme enjeu de sécurité.

I. De la menace soviétique aux nouvelles menaces

a. Un discours partagé
France // UE : fortes similitudes entre les deux discours //discours OI comme l’ONU
discours sur les nouvelles menaces qui sont ensuite listées, elles ne sont pas
identiques strictement mais on retrouve un certain nombre de points communs.

C’est CS onusien qui détermine ce qui représente une menace à la paix et à la sécurité
internationale. Le CS dès la fin 1990’s va prendre une série de résolutions (EX : VIH/
SIDA comme menace à la paix et à la sécurité internationale), élargissement des
menaces au sein du CS.

Ces nouvelles seraient liées en partie avec la mondialisation, la fin de la GF aurait


complètement dévoilé ces nouvelles menaces en permettant de changer le regard et
de se défaire de la menace soviétique. Elles ne naissent pas à la fin de la GF mais elles
étaient peu présentes auparavant car l’ennemi soviétique prédominait. Cette
interconnexion entre menaces et risques est un effet direct de la mondialisation qui
déclenche les conflits comme elle accélère les échanges.
Avant la fin de la GF on les désignait comme des « conflits de base intensité » au sein
desquels on regroupait tout un ensemble d’éléments forts disparates. C’est seulement
à la fin de la GF qu’on à revu ces menaces discours sur les nouvelles menaces à
partir 1990’s.

b. Caractéristiques des nouvelles menaces


On a remplacé un ennemi facilement identifiable qui possédait l’arme nucléaire avec
lequel on savait comment interagir par des menaces diffuses, éclatées, globales,
interdépendantes et interconnectées comment s’organisent ces caractéristiques ?

1​er​ exemple : Le blanchiment d’argent


Question qui commence à intéresser les OI à partir des questions des drogues et le
trafic de stupéfiants. Inscription à l’agenda du G7 en 1989 création du GAFI (groupe
d’action financière) devient un groupe de travail permanent. Se développe la notion
de crime transnational organisé se développe et va apparaître dans les textes du G7 et
G8. Idée que la criminalité TN organisée a subi une hausse particulière en raison des
processus de Mº et donc que ces crimes sont une menace aux citoyens mais aussi
menace mondiale au système éco et financier. Il faut lutter contre criminels et
CONTRE leur argent.
La question du blanchiment d’argent va subir une 2​e transformation début 2000 à la
suite du 9/11 la question du blanchiment d’argent est liée à la question de la lutte
contre le terrorisme. Diffusion de la menace, une globalisation de cette dernière et une
interconnexion entre différentes menaces (trafic stupéfiants, CTNO, terrorisme). Si la
cible s’est élargie, en revanche le consensus sur l’objectif est resté identique : il faut
couper les vivres aux organisations terroristes pour les rendre moins efficaces ce qui
peut avoir des effets dissuasifs.

2​e​ exemple : La criminalité internationale organisée


Même processus de TNº et interconnexion. 1990’s discours partagé par +++ acteurs
sur le fat que la Mº aurait transformé les organisations criminelles, et que les
différents cartels seraient maintenant reliés entre eux en réseau et seraient un acteur
quasiment unique. A partir 1990 on voit fleurir expressions sur international du
crime, métaphores qui vont unifier toutes les organisations criminelles derrière LA
criminalité internationale organisée.
Tous ces acteurs seraient capables de coopérer parce qu’il partageraient une vision du
monde et de ce fait nous aurions affaire à une nouvelle menace la criminalité
internationale organisée.
Discours de journalistes (CF. Claire Sterling) qui a été repris par de nombreux acteurs,
par des universitaires (Susan Strange), par des hommes et femmes politiques USA. On
est dans une menace diffuse, menace globale il faut coopérer pour lutter contre
cette menace. La lutte contre ces nouvelles menaces doit se faire simultanée.
Traitement similaire de la traite des êtres humaines qui s’est sécurisée et ajd et traitée
au sein de la criminalité internationale organisée.

FAVAREL
GARRIGUE
Ils nous disent que cette catégorie de la CIO ne sert à rien dans la réalité : acteurs très
hétérogènes, très hétéroclites avec des enjeux qui ne sont pas du tout les mêmes. Tous
les acteurs dits criminels ne mènent pas opérations TN et n’ont pas les mêmes
objectifs. Ils ne sont pas tous organisés de la même façon. Cette catégorie englobante
est problématique car elle ne permet pas de comprendre ces acteurs. C’est une façon
de construire la menace qui ne s’appuie pas sur des sources solides (chiffres qui
viennent souvent des services de police ou de douane et qui sont liés à la partie
détectée de ces activités illégales avec souvent des chiffres qui peuvent être gonflés.

Si on envisage mal cette menace les moyens que l’on dédie à sa lutte ne sont peut être
pas les plus adaptés. Toutes ces critiques remettent en question le discours partagé et
la façon dont on envisage les nouvelles menaces depuis les années 1990.
Ces menaces et ces discours ont des effets dans la pratique, mobilisent des ressources
financières et humaines. Effets concrets : convention des NU contre la CIO et que
plusieurs protocoles lui ont été ajoutés sur des menaces sectorielles.

Si la Mº tend à globaliser les menaces, parce que les menaces sont disséminées elles
peuvent se trouver en tout point du globe et de ce fait tous les acteurs doivent se
coordonner et se rejoindre pour lutter contre elles. A une menace clairement
identifiable en termes d’acteurs qui était la menace soviétique, nous avons AJD des
menaces qui paraissent infinies, déterritorialisées et qui sont présentées comme très
fortes.

II. Questionner ces processus de sécurisation

a. La sécurisation
Notion de sécurisation : terme que l’on doit à l’école de RI de Copenhague qui est liée
selon certains auteurs à CF. BUZAN.

CF. WAEVER avance concept de sécurisation et qui nous dit : en nommant un certain
dvpt un problème de sécurité l’Etat peut réclamer un droit spécial, droit qui sera
toujours défini en dernière analyse par l’État et ses élites. Acte de langage : les élites
politiques vont désigner un enjeu comme une menace à la survie de l’Etat / ces
acteurs vont faire reconnaître cet enjeu comme menace par les autres acteurs, par
leur société ce qui va permette de légitimer la mobilisation par l’Etat de ressources
spécifiques et ou extraordinaires pour lutter contre cette menace.

Façon de définir une menace en montrant le côté subjectif et de construction sociale


de ces menaces. La sécurité c’est un acte de langage.

Apport assez important de l’Ecole de Paris (travaux de Didier Bigo) : il faut voir aussi
que cette construction sociale n’est pas seulement discursive. La sécurisation est aussi
la mobilisation d’un ensemble de pratiques et de procédés.

CF. Thierry Balzac : tout acte de langage n’implique pas la mobilisation de moyens
- « la sécuritisation » renverrait à cette idée d’acte de langage et
d’actualisation rhétorique d’une menace
- la sécurisation renverrait à l’art de sécuriser c.à.d. aux pratiques,
mobilisation des moyens humains, financiers…
Quels sont les moyens qui ont été mobilisés pour sécuriser ces enjeux ? : concept qui
permet d’être attentif au repérage des acteurs, des processus, des discours qui
permettent ou qui ne permettent pas l’inscription sur l’agenda sécuritaire.
Egalement qui nous permet d’être attentifs à la construction discursive, labélisation, à
la construction par les chiffres.

b. Usages politiques et bureaucratiques de ces nouvelles menaces


Construction de la menace par l’intégration de ces questions dans des arènes
sécuritaires. En réfléchissant aux processus de sécurisation on peut mettre à jour un
certain nombre d’usage PO et bureaucratiques ce qui permet de comprendre quels
groupes se sont mobilisés pour la définition de ces menaces, comment ils les ont
présentés, et les effets médiatiques.
La définition de ces nouvelles menaces a participé de la fabrication d’un nouvel
ennemi, elles ont donc servi des discours d’hommes PO mais aussi de différentes
parties de l’ADM et de la bureaucratie. Il faut comprendre logiques bureaucratiques et
PO : à travers la figure du nouvel ennemi on essaye de créer de la légitimité, d’unifier.

Tous les experts participent à des enceintes nationales mais aussi à des GDT de l’UE, et
d’institutions internationales. Ils circulent. Ces mêmes individus font des aller-retour
entre arène nationale et arène internationale, ils créent des liens et petit à petit ils
forment un réseau, ce qui permet de comprendre pourquoi on entend un discours
similaire, effet de circulation des individus effet de circulation des normes et des
savoir-faire. Ceci ne veut pas dire que la construction de ces normes se fasse de
manière consensuelle et l’intérêt c’est de comprendre pourquoi certaines sont
préférées à d’autres. Petit à petit un discours s’est formé de fait de ses usages PO et
bureaucratiques de ces nouvelles menaces qui sont définies avec un ensemble de
caractéristiques.
Terrorisme et lutte contre le terrorisme

I. Qu’est-ce que le terrorisme

a. Une définition impossible ?


Depuis longtemps les acteurs n’arrivent pas à se mettre d’accord sur ce que pourrait
être le terrorisme. Pas de définition internationale du terrorisme mais dans les 1930’s,
la SDN a réfléchi à la question du terrorisme en considérant que c’était « des fiats
criminels dirigés contre un Etat et dont les fins ou la nature consistent à provoquer la
terreur à l’encontre de personnes déterminées, de groupes de personnes ou du
public ». Définition contestée.
Pas la suite l’ONU reprend la question du terrorisme et dans tous les textes on n’arrive
pas à une définition consensuelle. Dans les 1970’s on a des détournements d’avion qui
font faire que la communauté internationale va commencer à réfléchir sur le
terrorisme avec une convention des détournements d’avions. Ensemble de textes
internationaux qui traitent du terrorisme mais aucun donne une définition générale.

Malaise vis à vis de la définition du terrorisme : absence de consensus et absence de


définition internationale, sachant que chaque Etat peut avoir sa définition. Différents
acteurs publient ou établissent un certain nombre de listes noires dans lesquelles ils
répertorient les organisations terroristes. Ces listes ont des limites en termes de
cohérence.

Ensemble d’acteurs qui ont essayé de définir le T pour légitimer leur discours et leurs
pratiques. Par EX le FBI considère que le T se définit « par l’utilisation illégale de la
force ou de la violence contre des personnes ou des biens pour intimider ou forcer un
gouvernement, une population civile à la réalisation d’objectifs politiques ou
sociaux ». On trouve 3 points qui sont présents dans ++ des définitions : action
violente, cibles, objectif (politique).
C’est une définition qui pose plusieurs problèmes :
- Elle prend l’action violente en dehors de son contexte et donc elle peut conduire à
une confusion entre des violences politiques et des violences sociales. Elle peut
conduire à considérer que des violences sociales relèvent du terrorisme.
- La question des cibles ne permet pas de définit une fois pour toutes le T. Il faut
comprendre que ce n’est pas seulement la cible qui est visé mais ce que cette cible
représente. Ce n’est pas la distinction civils/combattants qui importent mais ce
qu’ils représentent derrière.
- La question de l’objectif politique : c’est problématique parce que certaines
guerres sont la continuation de la PO par d’autres moyens. Donc l’utilisation de la
violence pour des fins politiques ne permet pas de distinguer terrorisme à
d’autres pratiques.

Du côté des universitaires : fin des 1980 on a trouvé plus d’une centaine de définitions
universitaires du T. Derrière le mot T ont trouve à la fois des petits groupes et des
grands groupes qui revendiquent leurs actes pour des raisons fort différentes, qui ont
des modes d’action très différents, certains opèrent à des échelles locales et nationales
mais à partir des 1970’s on voit une internationalisation du terrorisme où des groupes
ont organisé des attentats dans des pays tiers. Difficulté pour trouver définition qui
permet de comprendre fluidité, évolutions, changements.

b. Le terrorisme comme relation


CF. Didier Bigo : « le T n’existe pas » = il ne faut pas envisager le T comme un acte mais
dans la relation. Ce qui est terroriste est la façon don deux acteurs entrent en relation
et qualifient l’autre. Le T c’est la violence de l’autre, « de celui qu’on n’aime pas ». C.à.d.
que cette appellation résulte d’une interaction, c.à.d. qu’on ne peut pas définir une fois
pour toutes le T.
CF. Becker : Les phénomènes lient étroitement la personne qui émet le jugement de
déviance, le processus qui aboutit à ce jugement et la situation dans laquelle il est
produit. La déviance n’est pas seulement l’accomplissement d’un acte mais la façon
déviante dont cet acte est considérée.
Sortir du problème de réification du T et comprendre pourquoi les acteurs ont
autant de mal à se mettre d’accord sur une définition du T : Cette labélisation
terroriste se joue dans un processus d’interaction qui diffère.

Bigo dit qu’ont peut définit le T non pas à travers l’action violente et la dynamique qui
s’en suit mais en prenant en compte la façon dont les bureaucratie réagissent à ces
actes. L’unité de la labélisation terroriste ne tient pas aux formes de la violence qu’elle
décrirait mais à la collaboration anti T des Etats OCC.

CF. Xavier Crettiez : considérer le T comme relation ça ouvre des perspectives


d’analyse MAIS risque = ne pas considérer que la menace peut être construit ex nihilo.
Il considère que la violence politique terroriste génère une configuration
d’affrontements singuliers, une configuration d’affrontements peut être qualifiée de
terroriste lorsqu’est privilégiée l’utilisation d’actes et de moyens de violence
indiscriminée dont l’objectif est toujours de délégitimer les fonctions de l’Etat en
dévoilant sont incapacité à protéger et ou en suscitant du mimétisme entre les
belligérants.

c. Une nouvelle forme de terrorisme ?


Avec le 9/11 s’est posée la question d’une nouvelle forme de terrorisme choc car
vision du T jusqu’à présent comme une menace importante mais qui tuait peu et tuait
peu d’occidentaux. Avec le 9/11 et la mort de 3000 personnes arrive l’idée que les
actes T peuvent détruire massivement. Ce caractère meurtrier on va le retrouver dans
d’autres attentats (Madrid 2004, Londres 2005, Paris 2015). A partir de ce choc va se
préciser la construction d’une menace terroriste. Les acteurs PO CC vont viser le
terrorisme islamiste. A partir du 9/11 on va avoir un processus d’essentialisation du
T, le T étant lié à l’Islam. Très rapidement après les attentats on a des acteurs PO, ADM
et des grandes fondations USA qui vont travailler à la construction de cette menace.

EX : Vladimir Poutine va être le 1​er homme d’Etat à appeler GW Bush pour lui rappeler
sa solidarité dans la lutte contre le T islamique international, il fait référence aux
événements qui ont eu lieu fin 1990 en Géorgie. En septembre 1999 les troupes russes
pénètrent en Tchétchénie, affrontements violents, jamais les autorités russes n’ont
reconnu que ce qui s’était passé était une guerre, ils parlaient de mission
contreterrorisme façon de légitimer en disant « nous devons lutter contre le même
ennemi ».
Tout un ensemble d’experts qui vont participer à cette construction également. Depuis
le 9/11 un nouveau livre sur le terrorisme et l’islam est publié toutes les six heures
dans le monde anglophone. Des experts USA comme David Rapoport et tout un
ensemble de think tanks vont s’engouffrer dans cette visée. Proches des milieux
conservateurs USA vont contribuer à construire cette menace. On parle de nouvelle
forme de T qui s’appuie sur une religion globalisée et TN et qui peut donc
potentiellement être revendiquée par les musulmans qui se radicalisent partout dans
le monde. On a la construction du T islamiste comme une menace disséminée, cachée,
TN et en réseau.

CF. Crettiez et Sommier : On peut voir dans les attentats du 911 une mutation des
formes ordinaires du T parce que il y aurait une rupture de sens et une rupture de
cible. Rupture de sens car la violence du 911 est hors de tout contexte national et
social. Jusqu’à présent il y avait une certaine lisibilité des actes T : ils étaient appuyés
par des revendications qui interpelaient un Etat. Ça avait lieu dans un contexte
national et social précis qui rendait intelligible la revendication. Dans les 911 c’est
plus compliqué : cet acte ne s’inscrit pas dans une lutte particulière ou histoire
particulière. Dans les autres types de violence T jusqu'à présent il y avait la
désignation d’un certain contrat social qui était remis en cause mais qui était visé.
Alors que dans les 911 la violence ne reconnaît même pas le fondement d’un contrat
social, elle se réfère à une transcendance (« métapolitique ») rapport distant au PO.
Et donc une rupture de cible puisque ce ne sont pas les USA en tant qu’Etat qui sont
ciblés mais c’est une certaine conception de l’humanisme libéral qui est visée : on ne
cible pas à travers les actes un Etat mais on cible une conception.

II. A menace exceptionnelle, mesures exceptionnelles

a. Des interventions militaires


Avec 911 on va mettre en place (acteurs PO et USA++) une guerre contre le T. Les USA
vont choisir la voie militaire et non pas la voie judiciaire pour répliquer aux attentats.
Réponse par l’appareil militaire : elle commence le 7 octobre 2001, intervention
militaire en AFG contre le régime des Talibans qui est accusé d’avoir soutenu Ben
Laden.
Cette intervention apparaît comme légitime parce que dès les 12 septembre 2001 on a
la résolution du CS : résolution très courte qui est votée à l’unanimité (mise en scène
très forte qui rend difficile la pensée discordante), elle présente condoléances aux
familles des victimes et suggère idée que les USA peuvent mettre en marche une
intervention parce que ils sont en situation de « légitime défense » (seulement dans le
cas de légitime défens que un Etat peut utiliser la force sans l’autorisation du CS).
Cette intervention n’est pas si légitime que ça : les USA sont touchés par des acteurs
non étatiques et ils ripostent contre un Etat.
Interprétation flottante de la « légitime défense » qui se poursuit avec tout un
discours et le passage de la guerre préemptive (menace imminente et avérée) à la
guerre préventive (la menace est potentielle). A partir de l’intervention militaire en
AFG discours qui se met en place avec la guerre préventive Irak 2003 où
potentiellement il y a des acteurs dangereux qui peut-être, peut être…
Discours qui évolue vers la guerre préventive qui va participer à la légitimation de
l’intervention USA en Irak.

Cette résolution posait un certain nombre de problèmes : façon de définir la légitime


défense sur une définition très large de l’agression. Agression par acteurs non
étatiques intervention contre un Etat et contre les Talibans.
Il y avait une façon d’étendre avec l’idée d’anticiper, élargir à une guerre préventive
avec le discours qu’il vaut mieux frapper avant que eux nous frappent = justification
USA pour légitimer intervention Irak 2003, notamment appuyée sur les armes de
destruction massive sous la main de Saddam Hussein. D’un certain côté, l’intervention
USA en Irak participe de cette guerre contre le terrorisme.

Quelle est l’efficacité de ces mesures ? Ces interventions on alimenté des sentiments
contre les USA et contre l’OCC et ont entraîné une recrudescence d’action terroristes
(Madrid, Londres).
Logique qu’on retrouve en FR suite aux actes de terrorisme dont elle a été victime :
discours « La FR allait mettre en place des bombardements et des interventions ciblés
sur Daesh en Syrie ». Forte mise en scène de l’intensification de ces frappes en Syrie.
Cette logique d’intervention militaire est une logique qu’on retrouve dans une
certaines mesure actuellement en réponse aux attentats en FR.

b. La légitimation de mesures d’exception


On fait la guerre au TER mais on refuse de reconnaître è ces TER le statut de
combattants = on fait la guerre contre eux mais on n’applique pas le lois de la guerre
(réouverture Guantanamo janvier 2002 = ennemis combattants – statut qui en n’est
pas un– avec l’argument que l’objectif en ouvrant ces camps c’est de sauver des vies,
américaines, en essayant d’extraire des infos de ces individus enfermés à
Guantanamo).
Guantanamo = statut spécial (territoire cédé aux USA par Cuba en 1903), lieu
difficilement accessible, idée que la loi USA serait pas applicable et donc liberté pour
tout faire (ø juridictions USA). Tout ça est justifié par le fait que « on est face à qqchose
de nouveau » (GW BUSH) cela exige de repenser le droit de la guerre, d’élaborer
nouvelle conception du droit de la G qui permettrait de faire face à ces éléments
nouveaux. A partir de là deviennent possibles tout un ensemble de traitements
dégradants inhumains, de détentions indéfinies, arrestations extra-judiciaires.
Après les attentats il y a des efforts pour justifier et légitimer ces pratiques, hommes
politiques, juristes essayent de justifier la torture dans les cas où ça permettrait de
sauver des vies étatsuniennes. Façon de légitimer la pénétration des services de
sécurité de plusieurs autres bureaucraties et ADM. Loi voté pour augmenter marge de
manœuvre de l’exécutif en cas d’opérations contre le TER. Ensemble de justifications
au nom de la G contre le TER de mesures d’exception après les attentats du 9/11.

Les européens sont un peu plus modérés (freins législatifs), mais ils participent aussi
à la MEP de mesures illibérales, avec l’idée que ces mesures justifiées dans un temps
précis peuvent devenir des mesures qui se banalisent et qui deviennent plus du tout
exceptionnelles avec le temps qui passe. Mesures qui se banalisent et deviennent
normales. Question assez forte AJD dans le débat en FR suite à la MEP et prolongation
de l’Etat d’Urgence. Ces mesures sont justifiées dans la logique du PO par l’importance
de faire qqchose, d’exister politiquement par rapport aux attentats.

c. Surveiller à distance
On a vu également s’intensifier des logiques proactives : après 9/11 les USA ont mis
en place ensemble de logiques visant à anticiper de manière structurelle, tracer et
surveiller les individus à distance à partir de moyens technologiques. Mesures
« illibérales » (généralisation du passeport biométrique, renforcement mesures liées
aux questions de visas). Déplacement de la logique répressive et policière à la logique
de recueillir un maximum d’infos en pensant que leur croisement allié aux logiques du
profilage permettrait d’anticiper le futur, et dessiner des profils d’individus dits à
risque et de pvr les arrêter avant qu’ils ne commettent de potentiels « actes
terroristes ».
sécurité préventive et prédictive.
La mondialisation de la sécurité

I. La mondialisation des professionnels de la sécurité

a. La mise en réseaux des professionnels de la sécurité


Il y a tout un ensemble de luttes PO autour de la définition des menaces et des
nouvelles menaces avec convergence sur l’idée qu’elle sont disséminées, TN et en
réseau. Si les menaces changent, le discours sur la sécurité et sur la façon de l’assurer
change aussi de même que les acteurs de la sécurité et les modalités d’intervention.
Finalement, face à ces menaces mondialisés, l’une des réponses serait de mondialiser
la sécurité et notamment de mondialiser la façon dont les Etats répondent à ces
menace ce qui impliquerait une Mº des PROS de sécurité. L’émergence de ces
nouvelles menaces justifierait les mise en réseau de ces PROS pour pourvoir mieux
lutter contre ces menaces. Déjà en place pendant 1990 mais largement intensifiées
depuis 9/11.

Coopération TN des PROS de sécurité (flux qui échappe à l’action médiatrice des
Etats) : MEP des réseaux TN, discours très fort = pour lutter contre le TER qui se
constitue à l’échelle mondiale il faut que les forces de sécurité se constituent aussi en
réseau, il faut qu’elles s’ouvrent à la coopération avec les PROS de sécurité des autres
Etats.
Department of Homeland Security : gestion de cette coopération internationale.

Dans certains cas cette TNº se fait par l’échange d’infos, dans d’autres partage complet
des infos. Dans l’UE on a négocié et un certain nº de pays a signé le Traité de Prüm
(2005) qui vise à approfondir la coopération transfrontalière policière dans les
domaines de la lutte contre le TER, la criminalité organisée et la migration illégale. Il
est nécessaire d’intensifier les formes de coopération policière, ++ en ce qui concerne
les données d’ADN, les données dactyloscopique et les immatriculations de véhicules.
Dans ce traité les échanges d’infos sont anonymes mais s’ils sont concluants
l’anonymat peut être levé.

Mise en réseau transfrontalière mais aussi entre les PROS de sécurité à l’intérieur d’un
même pays. Jusque y a pas longtemps différenciation entre police et militaires, on a vu
avec cette logique qui commence dans les 1990’s des logiques de dédifférenciation,
interpénétration des groupes dans leur domaine. La mise en réseau se fait aussi en
désegmentant la gestion des insécurités, avec idée que tous les PRIS de la sécurité
doivent participer de la lutte contre l’ennemi et de ce fait vont se mettre en place des
logiques de coopération entre militaires, policiers, douanes, police judiciaire,
frontalière. La mise en réseau est à la fois TN et aussi entre différents types de PROS
de la sécurité. Avec des luttes entre ces PROS dont certains essayent justement
d’utiliser la possibilité de mise en réseau TN pour améliorer leur position à l’échelle
nationale (EX : lutte DST/DGSE = les bureaucraties vont chercher des alliés à l’EXT
pour valoriser leur position en interne dans l’échelle nationale). Luttes très fortes.

b. Ce que ces pratiques font à la sécurité


Ces mises en réseau font qqchose à l’idée de sécurité : elles contribuent à brouiller ce
que les frontières des Etats symbolisaient (INT : ce qui relève du social / EXT : ce qui
relève d’un ordre extérieur anarhcique où l’usage de la force peut intervenir). Remise
en cause de ce point de repère INT/EXT.

Ceci permet de comprendre confusion entre G et TER, entre combattants et criminel


par EX. On sort très clairement d’une vision territorialisée de l’espace mondial et où
on ne peut comprendre la sécurité qu’à partir du moment où on comprend la mise en
réseau et la façon dont ces réseaux se transforment à différents échelles (locale, N et
INT). En même temps ces pratiques relèvent plutôt d’une Mº de l’insécurité que de la
sécurité puisque toutes ces logiques créent au nom de l’efficacité de l’inefficacité (CF
BIGO). Elles créent de l’insécurité puisque ces logiques proactives qui se basent sur le
profilage et du traçage conduisent à établir des profils de suspects potentiels et donc
conduisent à soupçonner tout un ensemble d’individus qui du fait de leur trajectoire
et d’un certain nombre de pratiques deviennent suspects. Logiques qui conduisent à
soupçonner des individus sans aucune preuve spécifique (logique proactive). On
arrive à la MEP d’un ensemble de dispositifs qui relèvent d’une gouvernementalité par
la peur où pour rassurer les POPS on exacerbe les peurs et les menaces. Avec bien sur
comme il s’agit de logiques ineffectives, à la suite de chaque attentat on rajoute des
discours et des dispositifs qui consistent à rassurer en augmentant les peurs et les
menaces. Ces phénomènes auraient pour effet une Mº de l’insécurité et la MEP d’un
climat de suspicion généralisée.

II. La sécurité humaine

a. L’élargissement et l’approfondissement de la notion de sécurité


D’autres auteurs investissent d’autres sens à la Mº de la sécurité pour légitimer
d’autres pratiques dans l’espace mondiale. L’élargissement et l’approfondissement de
la notion de la sécurité. Le concept de SEC fin 1960 va donner lieu à de nouvelles
réflexions qui ont toutes en commun de se positionner contre la façon dont les
réalistes définissent la sécurité. Réflexions en termes de « paix positive » (CF.
GALTUNG) font partie de cette façon de réfléchir. On retrouve cette idée chez les
constructivistes et les libéraux.
Après la 2GM conception de la SEC est relativement restrictive : essentiellement
sécurité nationale, militaire. L’objet référent de la SEC c’est l’Etat et l’instrument
privilégié c’est l’instrument militaire qui permettrait d’assurer intégrité territoriale et
SOUV. C’est un discours associé à l’école réaliste (Morgenthau).
CF. Wolfers : la sécurité a un sens objectif (absence de menace sur les valeurs)
et subjectif (absence de peur que ces valeurs soient attaquées).
N’empêche avec l’irruption du fait nucléaire modification des façons e penser la
sécurité en termes dissuasion, de non prolifération. Mais toujours avec aspect
militaire de la question.
​ ouvrage de référence dans la discipline des RI
Buzan : ​People, states and fear =
o Approfondissement notion de SEC : Buzan va nous dire que la SEC
militaire ça n’est qu’une seule des dimensions de la sécurité. Il faut donc
élargir cette notion à la SEC PO, SEC éco, environnementale et sociétale.
Cette dernière c’est la permanence à l’intérieur de conditions
acceptables d’évolution, des schémas traditionnel de langage et de
culture, ainsi que de l’ID et des pratiques nationales.

b. Le rapport du PNUD 1994


Invention notion de sécurité humaine : sans surprise. Le PNUD avait déjà été à
l’origine d’une innovation discursive qui avait popularisé la notion de
« développement humain » avec la création de l’IDH et qui chaque année établit un
rapport pour faire état de cet IDH. Chaque année ce rapport choisit un thème
spécifique et en 1994 il s’intéresse à la question de la sécurité humaine.

Cette notion constitue « un nouveau paradigme de la SEC qui doit permettre de faire
face à tout un ensemble de PB de l’espace mondial qui apparaissent du fait de la Mº.
Les conflits armés qui se transforment et s’éloignent de la notion classique de la G, les
crises éco qui sont plus directement liées à une Mº financière, et les catastrophes
naturelles qui sont liées aux problème environnementaux entre autres. Pour absorber
les différents chocs il faut penser en terme de SH, il faut approfondir la notion de SEC.

La SH doit Être avant tout une question de vie humaine et de dignité, elle est
composée de 7 rubriques que sont : la sécurité économique, alimentaire, sanitaire, de
l’environnement, personnelle, de la communauté et politique. Elle se base sur deux
aspects : la protection mais également l’habilitation. Il ne suffit pas d’avoir accès à des
revenus de base, il faut que chaque individu soit apte à agir de façon autonome aussi
bien pour lui que pour d’autres individus. C.à.d. il faut que chaque individu puisse
accéder à un minimum social.
Cette SH est interdépendante, les différentes rubriques sont interdépendantes donc
menace d’une = menace à la SH dans son ensemble. Si la SH est menacé dans un
endroit spécifique elle est menacée dans tout l’espace mondial.

Pour assurer la SH il faut agir sur la prévention (selon rapport du PNUD), plutôt que
d’agir a posteriori une fois qu’on est dans une situation d’insécurité humaine. Le
PNUD parie sur la coopération et le multilatéralisme et donc la SH telle qu’elle est
pensée c’est une nouvelle façon de poser la question de la coopération internationale,
si la SH est interdépendante alors seul une coopération ouverte aux acteurs non
étatique permettrait d’aboutir à un monde « humainement sûr ». En mettant idée sur
la prévention, le PNUD désigne ensemble d’acteurs qui se distinguent des acteurs
militaires et qui renvoient à tous ces acteurs qui participent à la construction de la
paix. Nouvelle façon de poser question de la sécurité : changement modèles, moyens,
acteurs.
Discours qui permet au PNUD de se replacer sur les questions de sécurité, elle se
relégitime sur tout un ensemble de débats. Question sécuritaires et de développement
s’interpénètrent.

c. Une diffusion limitée


Ce discours va se diffuser de manière limitée. Il se diffuse dans une grande partie des
instances onusiennes, institutions financières internationales (BM, OCDE), c’est
surtout un discours qui va être saisi par quelques Etats qui vont créer en 1998 un
réseau de la SH « LYSØEN » : CAN, Norvège, AUT, Chili, Grèce, Irlande, Jordanie, Mali,
Pays Bas, Slovénie, Thaïlande, Suisse. Réseau qui va nouer partenariat avec
programme de recherche de Harvard et il va être très fortement animé par le CAN.
- A cette époque le MIN AE : « la SH signifie la protection des individus contre
les menaces qu’elles s’accompagnent ou non de violence ». Le CAN devient du
fait du leadership de ce MIN le champion INT de la SH : leadership dans une
question très forte à l’époque qui conduit à la signature de la convention
d’Ottawa en 1997 sur l’interdiction des mines anti-personnelles. Rôle décisif
dans la négociation de cette convention est lié à la question de la SH.
- Stratégie de « niche diplomacy » (CF. Andrew Cooper) = les puissances
moyennes peuvent s’installer dans des niches, devenir des référents sur ces
question spécifiques et donc construire une position de prise de parole sur ce
thème ce qui lui permet de rayonner à moindre coût (sans s’investir et diluer
ses ressources sur tous les thèmes de l’agenda internationale).
- C’est en plus une stratégie qui cadre avec tradition CAN de participation aux
opérations de paix, stratégie qui lui permet de renforcer image de citoyen
international modèle. Ce qui est vrai pour les autres pays du réseau : situation
de puissance moyenne.

Diffusion à certains acteurs mais elle reste limitée pour plusieurs raisons : d’abord
parce que au sein même de ces Etats qui promeuvent la SH on n’a « qu’une conversion
limitée ». C.à.d. que les Etats de ces réseaux ne modifient pas toute leur organisation
sécuritaire, ils ne modifient que quelques éléments. Ils articulent la SH à la sécurité
nationale sans pour autant remplacer la sécurité nationale par la SH.
Diffusion limitée parce que ça se limite à un certain nombre d’Etats, d’autres font un
usage très modéré de la SH, notamment les USA.

La SH est complémentaire de la sécurité nationale et à des pensées stratégiques plus


traditionnelles = elle n’implique pas un bouleversement de la façon dont ces Etats
envisagent leur stratégie. Lorsque tension SH et certaines pratiques, ces pratiques ne
se rangent pas nécessairement derrière la SH (EX : Talisman Energy, MN pétrolière,
activités en Soudan fin 1990, accusées de nourrir le conflit demande de sanction à
l’encontre de cette entreprise MAIS ø sanctions prises de la part du Canada jusqu’au
moment où cette entreprise décide de quitter le Soudan en 2002 = la question de la SH
n’est pas centrale et elle est envisagée non pas pour remettre en question MAIS pour
servir l’insertion internationale du Canada).

Notion marginalement reprise par les grandes puissances : c’est un thème qui est
entendu rarement. A partir de 2001, tournant sécuritaire dans un sens très restrictif
du discours étatsunien. Discours qui a très peu circulé au sein de différentes instances,
repris de manière très floue donc il ne signale pas une prise de place importante de la
part de ces acteurs. Discours pas important dans les G8 ou G20. Il n’est pas central
dans les diplomaties de ces acteurs, ne va pas orienter leur stratégie. Reprise limitée
de la part des grandes puissances.
Diffusion limitée, ø passage sécurité nationale à SH. On a ces deux discours qui
continuent d’exister, 2 éléments qui vont à nouveau se rencontrer, presque
paradoxalement à partir de la question humanitaire. C.à.d. que la façon dont la SH a
été entendue a ramené certains Etats dans le jeu de la sécurité et a ramené l’usage de
la force militaire dans le jeu de la sécurité. En voulant défendre la SH et voulant
protéger les populations il y a eu un retour de la force militaire et un retour des Etats
pour assurer la SH.

d. Les limites, critiques de la notion de sécurité humaines


SH = notion fourre-tout, notion tellement large qu’il était difficile d’en trouver la
cohérence Rapport PNUD : large spectre que couvre la SH d’autant plus que si on
sort du discours du PNUD on se rend compte que les autres définitions de la SH sont
très différentes. Usage très large, flou et flexible. En même temps c’est ce qui assure le
succès de ce type d’expression : plusieurs acteurs peuvent s’en saisir, elle fait sens
parce qu’elle donne l’impression d’une unité. Elle permet de faire tenir coalition
hétérogène d’acteurs et permet à ce type d’expression de se diffuser. Les définitions
sont pas très claires, pas très important du PDV de la pratique et des acteurs mais ça
pose plus d question quand on se tourne vers l’analyse universitaire est-ce que SH
peut être un concept qui sert l’analyse ?? Vaut mieux montrer différents usages PO de
cette expression par différents acteurs.
2​e limite liée à la pratique : notion qui pose problème d’un PDV. Tension forte entre
définition du PNUD et interdépendance dans les COMP et dans l’espace et la mise en
place pratique de la SH Comment établir priorités ? Qui les établit ? Selon quels
critères ? La notion de SH est compliquée à mettre en œuvre par les acteurs. Malgré
ces limites ce discours montre changement et évolution dans la façon de penser la
sécurité, dans la nature des menaces auxquelles la SH répond, elle renvoie à une
transformation principaux de la sécurité, a priori ce sont moins les Etats + forces
armées mais plus ORG multilatérales et la Société civile, elle renvoie aussi à
transformation des modalités avec un action mis sur la prévention (MOB difficile sur
une action dont le succès n’entrainera pas un discours qui leur permettra de se
valoriser). Autre modalité qui change avec la SH c’est la question des interventions
humanitaires.
Les interventions humanitaires

L’intervention humanitaire et ++ précisément l’intervention MILITAIRE humanitaire.

I. La militarisation de l’humanitaire

a. Retour sur la notion d’intervention


Interventions comme pratiques courantes et banales depuis la fin de la GF sauf que
éléments en commun??? Difficultés : soit définitions très restrictives qui
n’envisagent que les interventions militaire, soit extensives qui impliquent que toute
interférence dans les affaires internes d’un Etat est une intervention. Cette définition
permet de considérer que la non-intervention est une forme d’intervention (EX :
Guerre Civile ESP, décision FR UK de ne pas aider camp républicain et // ITA, ALL qui
soutenaient les forces de Franco à la SDN le MEX a eu un discours expliquant que la
position FR et UK était une façon d’intervenir en défaveur des ® dans le conflit ESP).

Pour sortir de ces impasses, auteur en 1969 essaye de réfléchir à la définition de


l’intervention : CF. James ROSENAU. Il nous dit que pour définir intervention il faut 2
critères réunis :
- il faut que le comportement adopté constitue une rupture par rapport au mode
de comportement traditionnel. A partir de ce point Rosenau nous explique que
les interventions sont de nature transitoire, c.à.d. que lorsque les modes
conventionnels sont restaurés ou lorsque les modes de rupture se normalisent
on peut considérer que c’est la fin de l’intervention.
● le changement brutal du mode de comportement n’est pas forcément
un changement brutal vers l’usage de la force (EX : CDG = « Vive le
Montréal, vive le Québec libre » = rupture du mode conventionnel
mais ø force).
- Il faut que ce comportement vise la structure PO de la société de chez qui on
intervient, ce n’est pas le mode en lui même mais ce qui est visé qui compte
pour l’intervention.
C’est une définition qui permet d’éviter que chaque action de PO étrangère soit
qualifiée d’intervention. Définition qui essaye de dégager une notion et de repérer un
champ des interventions. C’est une façon de la définir sans parler des motivations
MAIS qui a ses limites CAR interventions strictement humanitaires ne vise pas les
autorités PO de chez qui on intervient.

La définition de Rosenau ne recoupe pas efforts de définition postérieurs :


BULL : Intervention in world politics ​(1986) = caractère coercitif de l’action de
l’intervention ​ = interférence coercitive par un acteur extérieur dans les
affaires d’un Etat souverain ou communauté PO IND. Coercitif ne veut pas
forcément dire militaire.
Vennesson : qui emprunte la définition de Rosenau et de Bull : l’intervention
internationale est une action coercitive mise en œuvre par une acteur
international qui affecte l’autorité PO d’un autre. A partir de cette définition on
peut considérer des interventions directes (EX : soutien à un groupe) ou
indirectes, militaires ou NON (sanctions, interventions éco), ouvertes ou plus
clandestines (EX : à travers des actions de subversion). A partir de cette
définition on constate que cette pratique est courante dans les RI.

b. Le développement des interventions humanitaires


Si on intervient pour raisons humanitaires ça veut dire que ø viser autorité PO du pays
chez qui on intervient. Sauf que cette expression nous paraît évidente et on fait
rentrer dans cette catégorie des éléments qui relèvent de l’action humanitaire ou de
l’assistance humanitaire. L’IH c’est un point très précis, pratique très précise qu’on va
identifier et dont on va voir les évolutions.
Les IH c’est une histoire ancienne. On parle souvent d’humanitaire d’Etat et certains
acteurs humanitaires non étatiques le rejettent. L’humanitaire d’Etat pas forcément de
l’humanitaire : dans l’aide public au dvpt il peut y avoir de l’humanitaire. Ça peut aussi
renvoyer à des interventions coercitives humanitaires, c’est une pratique qui est
ancienne (EX : Theodore Roosevelt 1904, mettre Cuba sous protectorat USA /
interventions d’humanité au 19​e​ : Etats d’Europe qui intervenaient dans un pays tiers
soit pour secourir des ressortissants soit pour sauver des ressortissants d’un autre
pays). La question de l’usage de la force militaire pour secourir des POP est une
pratique ancienne présente dans les débats au 19​e MAIS pratique ancienne ne veut
pas dire courante.

L’humanitaire s’est construit assez loin de la question d’intervention : au 19​e c’est


l’idée d’une tiers-personne qui va porter aide aux blessés sans question de nationalité
(EX : Croix Rouge). C’est lié à la construction d’un droit international humanitaire qui
dès le départ n’est pas lié au monopole de l’Etat. Le DIH est un droit qui se construit
avec des acteurs non étatiques et qui donne un rôle à ces acteurs et qui n’est pas donc
simplement un droit d’Etat. La source de DIP est en grande partie non
gouvernementale.

Monopole et hégémonie exercée de manière générale par cette Croix Rouge qui
contribue à la signature de protocoles ratifiés par les Etats. On est loin de l’idée de IH,
la question de l’humanitaire est laissée à des acteurs non étatiques avec un très fort
changement lié au conflit au Biafra (tentative de sécession d’une région au Nigéria).
Acteurs décident d’intervenir même sans intervention dans l’Etat chez qui ils le font et
ces acteurs décident de témoigner et d’expliquer au monde ce qui se passe sur ces
terres là. Pendant ce moment là est créé MSF = naissance du sans-frontiérisme.
Pendant tout le 20​e les Etats, malgré interventions ponctuelles, sont en retrait. Fin
1980 et 1990 IH devient une pratique courante des RI.
1980’s : discours d’acteurs humanitaires qui diffusent idée qu’il faudrait revoir le DIH
et le refonder et le moderniser pour permettre un élargissement. Avec idée de
permettre l’émergence d’un « droit d’ingérence humanitaire » c.à.d. la possibilité
d’entrer dans le territoire d’un Etat pour porter secours aux populations. Fondateur
MSF à la croisée de différents types d’acteurs.
Dans les 1980 Kouchner qui est proche du gvmt FR va faire approuver idée
lancement campagne du droit d’ingérence humanitaire. Négociation d’une résolution
(avec Mario Betatti) adoptée le 8 décembre 1988 (43/131) qui porte sur l’assistance
humanitaire aux victimes des catastrophes naturelles et situations d’urgence du
même ordre. Cette résolution elle passe et trouve immédiatement une application lors
du tremblement de terre en Arménie en 1988. Pays toujours dans l’URSS qui accepte
d’ouvrir ses portes à l’assistance humanitaire, ONG… Les Etats commencent à se saisir
de manière plus forte de la question de l’humanitaire. Nouvelle résolution 2 ans après
sur les corridors humanitaires.
Tournant majeur début 1990, les questions humanitaires vont basculer au CS ONU :
invasion du Kuwait par l’Irak Résolution 687 : intervention militaire, retour SH en
Irak. Le CS va autoriser l’opération Provide Comfort par la résolution 688 pour
protéger populations Kurdes et Chiites pour établir zone de sécurité au nord de l’Irak
et permettre retour des Kurdes-Irakiens qui s’étaient réfugiés à la frontière avec la
Turquie. Résolution qui peut être considérée comme una façon de légitimer par une
IH à posteriori les interventions militaires auparavant. Là l’humanitaire se lie avec
l’action politico-militaire de manière très étroite.

En Août 1992 : adoption résolution qui organise acheminement aide humanitaire en


Bosnie en autorisant Etats et organisations régionales à utiliser la force
éventuellement pour permette à l’aide humanitaire de parvenir aux populations qui
en ont besoin. Plus tard en 1992 : résolution 794 qui marque pas supplémentaire,
cette fois le CS va autoriser intervention militaire pour des motifs humanitaires. En
Somalie crise PO très forte, ++ problèmes socio-économiques, famine très forte,
espérance de vie faible. Pays où avant cette intervention humanitaire il y avait +++
ONG depuis début 1990s. Aide humanitaire très instrumentalisée par PDT au pvr
(Syad Barré) qui l’utilisait pour clientéliser ses soutiens. Lors de chute PDT ++ acteurs
vont se mobiliser et qui vont demander aide CS ONU il va être décidé d’autoriser
résolution 794. Intervention menée par les USA, autorisée par USA et qui regroupe
autres Etats (FR, CAN, Maroc). La façon dont l’ONU envisage cette intervention ≠ USA
tensions entre les acteurs. Pour les USA c’est une intervention humanitaire pour
ONU elle doit être liée à un désarmement des parties en conflit et doit s’étendre sur
tout le territoire. Naïveté USA puisqu’ils ne vont pas viser autorités PO sauf que
présence même des soldats modifie répartition de l’autorité PO sur le territoire,
dimension PO est inhérente à l’intervention. Ce qui conduit à envenimer conflit en
Somalie, un ensemble d’acteurs vont capitaliser sur contestation USA pour devenir
plus forts. L’intervention USA a complètement changé le paysage PO = impensé de
l’époque. C’est un échec très fort qui conduit en octobre 1993 à la mort de soldats USA
à Mogadiscio retrait troupes par PDT sans avoir rempli le mandat fixé par CS.

L’intervention strictement humanitaire est problématique, l’utilisation de l’instrument


militaire à des fins humanitaires ne va pas de soi. Pays réticents à l’aide humanitaire
après Somalie. On est en 1993, événements au Rwanda, début du génocide. Un certain
nombre d’acteurs vont interpeller CS sauf que aux NU on est dans une situation
étrange : retrait USA, au CS siège en membre élu le Rwanda et où il y a une force des
NU au Rwanda DONC négociations démarrent en mai pour renforcer ces forces NU. La
FR va proposer de mener une opération « Turquoise », résolution du 22 juin 1994
c.à.d. que un Etat a l’autorisation du CS quasiment une fois que le génocide est
terminé. Opération contestée : participation de la fuite nombre de dignitaires qui
auraient participé au génocide.
Milieu 1990 : forte ambivalence liée à un triple échec (Bosnie, Somalie, Rwanda).
Pendant un certain temps on va éviter interventions militaires mais en 1999 question
du Kosovo.

Fin des 1980’s l’humanitaire est repris en main = 1​er élément du tournant. Les
questions humanitaires vont entrer dans les CS = résolution une fois que
l’intervention sous command USA protéger POP kurdes et chiites menacés par
régime de Hussein. Idée c’est que il y ait une intervention militaire qui permette de
sécuriser accès acteurs humanitaires aux POP qui doivent être protégées. Résolution
concernant la Bosnie H : Le CS exhorte les Etats à `rendre les dispositions nécessaires
pour faciliter acheminement de l’aide humanitaire. Un pas supplémentaire est pris en
1992 en Somalie cette résolution légitime une intervention politico-militaire pour des
raisons humanitaires. Le CS autorise une force multinationale coordonnée par les USA
à aller en Somalie pour permettre acheminement de l’aide. C’est problématique car
deux visions différentes de cette intervention :
SG ONU époque= intervention sur l’ensemble du territoire somalien, pas
exclusivement aide humanitaire ≠ USA : lecture plus restrictive de cette intervention,
ø ensemble territoire et cantonnés à action humanitaire. Cette intervention = échec
pour plusieurs raisons. Petit à petit les soldats USA vont être considérés comme une
partie en conflit et les acteurs locaux vont capitaliser sur eux en dénonçant la
présence USA qui nourrit dimension du conflit en Somalie. Conséquence liée au fait
qu’on n’a pas pensé les autres aspects de l’intervention militaire.

Soldats USA décédés, retrait USA. Echec en Somalie va conditionner façon dont CS va
réagir. On est informé de ce qui se passe au Rwanda sauf que on réagit tardivement. Le
génocide commence en avril et première discussion au CS ne commence qu’en mai et
ensuite une fois que la décision elle arrive tardivement et est accusée d’avoir permis
d’exfiltrer des individus soupçonnés de génocide.
Milieu 1990’s : échec ONU, on se pose question sur cette intervention humanitaire, ce
qu’elle implique, sur leur légitimité et ces questions vont se renforcer en 1999 avec
l’épisode du Kosovo.
= POP prise en otage par Milosevic il faudrait intervenir MAIS les Russes s’opposent à
toute intervention militaire. Réaction qui s’inscrit dans les 1​ers échecs début 1990’s.
On va voir avec l’OTAN, certes opération pas légales MAIS légitime selon ces pays pour
protéger ces populations. Série de bombardements, réintroduction des ONU dans le
jeu avec une résolution qui arrive après l’intervention militaire. Débat et controverse
entre légalité / légitimité. Fin 1990’s : intervention humanitaire pose ++ PB à la
communauté internationale en termes de légitimité et d’efficacité. Fin 1990’s on
commence à réfléchir à la responsabilité de protéger.

c. La responsabilité de protéger
Notion qui vient d’une commission créée par le CAN qui est chargée de réfléchir à
l’intervention et à la souveraineté des Etats. Cette CO va rendre un rapport en 2001
qui va proposer la notion des « responsabilité de protéger ». L’initiative du CAN
s’inscrit dans les organisations internationales. La responsabilité de protéger = façon
de codifier pratiques 1990’s en proposant nouvelles façon d’interpréter la norme de
souveraineté. La SOUV ø considérée comme AUT absolue mais comme une
responsabilité et DONC chaque Etat a la responsabilité de protéger ses POP et
lorsqu’on est dans une situation où elles ne sont pas protégées, où elles souffrent de
guerre civile, répressions et quand l’Etat ne veut pas ou ne peut pas les protéger et
bien la responsabilité passe à la communauté internationale et elle prend le pas sur la
norme de non intervention. La communauté INT peut agir pour protéger POP. Cette
façon d’envisager SOUV n’est pas radicalement nouvelle. Elle a des fondements dans la
charte de l’ONU.
Cette REPS ø seulement intervenir mais aussi de prévenir (éliminer causes profondes
conflits/), de réagir, et de reconstruire pour que l’Etat puisse reprendre ses activités
ainsi que les populations. La RP ne se limite pas à l’intervention humanitaire et en
même temps elle restreint l’intervention au temps de conflit ou de crime grave, elle
exclut catastrophes naturelles par EX. La RDP propose de codifier intervention
militaire = mettre en place principes qui permettent de la légitimer (principes = seuil
de la cause juste, bonne intention, pensée en dernier recours, il faut des moyens
proportionnés qui correspondent à l’OBJ de protéger et perspectives raisonnables de
réussite). Il y a une seule institution qui peut légitimer recours à la force = CS ONU.
Ce principe de RDP qui est lié à ce rapport va entrer aux NU puisque la notion de RDP
va être entérinée dans une résolution AG NU 60/1 = déclaration finale du sommet qui
concerne RDP, terme explicitement repris.

C’est ensuite une résolution qui va arriver par une entrée thématique sur protection
des civils 2006 repose sur RDP, en 2011 résolution concernant la Lybie et qui va
autoriser l’intervention en Lybie en justifiant cette résolution à partir du principe de
la RDP.
= « montée en puissance notion RDP » qui entre au CS par une entrée thématique et
qui va être principe de légitimation intervention militaire. MAIS…

II. Des interventions humanitaires controversées

a. Une norme contestée


Cette notion de RDP était une notion qui allait pouvoir s’imposer, notion assez fine, il
s’agissait de permettre à la communauté internationale d’effectuer cette RDP si un
Etat échouait à le faire. La RDP est très secondaire dans le contexte post 9/11,
questions marginalisées sur agenda internationale. On abandonne ce type de discours
au profit d’autres. La « RDP notion qui est mort-née ». Plusieurs acteurs vont essayer
de la ressusciter et finalement elle apparaît dans la déclaration fin sommet de 2005 :
énormes désaccords entre les Etats sur cette notion. On est loin d’une consécration de
cette notion ampleur des discussions sur ce concept.
Résolution 16/74 sur la RDP en avril 2006 sous la présidence de la Chine, mais
contestation, les Etats on essayé de minorer l’importance la RDP pour réduire au MAX
les dispositions de cette résolution (USA, Russie, Brésil). Dans cette résolution renvoi
explicite à la notion de RDP puisqu’on cite les paragraphes 138 139 de la résolution de
2005 mais on ne parle pas concrètement de RDP.

Début 2000 conflit au Darfour mobilise communauté internationale mais ø


mobilisation notion de RDP, on a une référence indirecte dans une résolution août
2006 mais on ne fait que invoquer éléments déclaration sommet mondial.

Lybie : CS organise usage de la force à partir du principe de la RDP mais ø légitimation


de cette norme. Le CS se saisit de la question en Lybie, on a au CS les BRICS (qui
n’existent pas encore) qui sont insérés. On a 3 membres permanents = Inde, Brésil et
Afrique du Sud et ALL comme membre élu à ce moment. Les décisions qui sont prises
vont être assez légitimes parce que on a la plupart des puissances qui aspirent à
devenir MP CS. Proposition de résolution 19/73 adoptée avec dix voix pour et 5
abstentions = résolution adoptée à la limite du nombre de vote + qui permettent
d’adopter une proposition. Ø véto Russie et Chine MAIS quand même abstention de
eux + ALL, INDE, Brésil et hésitation Afrique du Sud (voter contre = voter contre
ensemble membre Conseil de l’Afrique / voter pour = intégrer les BRICS) qui finit par
voter pour. Les 5 Etats qui s’abstiennent le font pour des raisons différents donc ø
blocs qui s’opposent, ils ne convergent pas dans leur contestation de la RDP.
Contestations fortes avec Russie et position plus feutrée du Brésil, Chine. On a toute
une nuance de façons de contester la notion ce qui montre que c’est la norme qui est
contestée.

A la suite de la résolution 1973 on va basculer opération militaire à l’OTAN avec fort


leadership UK et FR, interprétation très extensive de la résolution et va contourner le
mandat du CS et le transforme en changement de régime. Très rapidement forte
contestation action OTAN en Lybie et qui est exprimée au sommet de Zanya en Chine
= premier sommet des BRICS qui vont montrer opposition. Il y a une rupture très forte
de la notion de RDP qui va amener à véto systématique de la Chine et de la Russie par
rapport à ce qui se passe en Syrie. A partir du moment où une norme est si contestée
le positionnement par rapport à cette norme devient un instrument de puissance,
c.à.d. qu’à partir de ce moment retour des logiques de puissance qu’on a vu avec
l’OTAN et rôle FR et UK à partir résolution 1973 // position Russie véto systématique
au CS affaire syrienne // positionnement des émergents = façon de faire valoir
puissance en termes normatifs et aussi de se positionner par rapport aux Etats
considérés comme les plus puissants.

Les interventions humanitaires sont contestées et controversées du fait d’une


mélange de genre entre le civil et le militaire.

b. Le civil et le militaire
A partir 1990’s ce mélange vont se transformer hexus = articulation
développement- sécurité. Les personnels spécialistes questions de dvpt vont
commencer à réfléchir sur questions de sécurité / militaires réfléchissent à questions
de dvpt. MAIS acteurs en logiques différents : acteurs humanitaires = il faut accéder
aux POP pour les protéger / militaires = réflexion à partir des questions de sécurité.
Cette articulation va se développer parce que les acteurs y ont intérêts. Les acteurs
humanitaires parce 1990’s = aide publique au dvpt en forte baisse, alors que questions
de sécurité ont plus de financement et les acteurs de la sécurité sont favorables à ce
nœud car leur légitimité est remise en question DONC s’associer à l’aide humanitaire =
façon de redorer leur blason.

Moment où penser ensemble dvpt + sécurité a des avantages avec l’ensemble des
acteurs. AJD consensus sur ces questions. Sauf que sur le terrain c’est plus compliqué
puisque ces acteurs ne sont pas motivés par les mêmes logiques et n’ont pas la même
idée de ce que doit être la coopération civilo-militaire.
- SEC : priorité = sécurité et stabilité d’une zone
- Hum + dvpt : la question 1​e​ = dvpt
Points de rencontre ne sont pas évidents, ça renvoie à des logiques de type d’action
différente selon acteurs avec acteurs qui ont interprétation très large de cette
coopération. Cela crée des tensions entre acteurs, dysfonctionnement dans le terrain,
manque coordination nuisance efficacité sur le terrain.
Des interventions humanitaires controversées : acteurs qui n’ont pas réussi à
travailler de manière concertée.

Ambivalences des interventions humanitaires qui sont à la fois demandées et


décriées parfois par les mêmes acteurs.

c. Des interventions décriées et demandées


C’est la Ligue Arabe qui mobilise CS sur la situation en Lybie et derrière acteurs qui
vont remettre en question intervention OTAN = demandée décriée. Ambivalence
fondatrice de ces interventions humanitaires demandées puis contestées. AJD
situation d’inaction en Syrie (= une des plus graves catastrophes humanitaires dans
l’espace mondial).
Partie II : Faire la paix

Introduction : Mondialisation et Paix

La façon dont on a construit les menaces va orienter un certain nombre de pratiques


pour faire la paix. Façons d’envisager conflits conséquences sur la pratique.

Deux façons d’envisager ces questions. Une 1​e est liée à la question qui anime débats
théoriques très forts : est-ce la Mº favorise la paix / les conflits armés ? Cette réflexion
renvoie à la pensée du LIB commerciale.
CF. Norman ANGELL : ​La grande illusion = ​l’interdépendance éco des Etats
industriels est devenue tellement grande que le contrôle territorial est obsolète
et donc de ce fait la guerre est devenue irrationnelle. L’idée de son libre =
éviter que les gens soutiennent politiques pour la guerre. La guerre étant selon
Angell futile comme moyen de résoudre conflit d’intérêts.
Texte écrit avant 1GM : « guerres à venir moins féroces » ​ repoussoir, auteurs
réalistes RI vont caricaturer. Auteur sur lequel on revient AJD, arguments
repris.
Idée de ce LIB commercial est liée à plusieurs arguments qui expliquent que le
commerce = facteur de prospérité et bien-être. Donc la Mº commerciale
favoriserai la paix :
o Les individus vont échanger et créer des liens ​ mieux se comprendre,
régler conflits par d’autres canaux que ceux de la violence armée.
o Du fait de cette inter DEP éco les Etats commerçants ø intérêt à entre en
guerre puisque bien-être des sociétés souffrirait.
o La guerre n’apparaît plus comme un instrument efficace pour les Etats.
PB partie II du cours ​: Est-ce que façon dont les acteurs interprètent processus de Mº
participent à des transformations quant à la signification du terme de paix ? Effets sur
la pratique de ces acteurs qui essayent de faire la paix ? La notion de paix a évolué
aussi bien chez universitaires que chez les acteurs.

I. Paix négative, paix positive


Depuis quelques décennies, la paix suscite des recherches en RI. Dans ces réflexions la
paix va de moins en moins être envisagée simplement comme l’absence de guerre, 1​e
définition la plus acceptée. Evolution assez forte à partir 60’s 70’s avec la constitution
d’un sous-champ des RI = « peace research ». Les pères fondateurs sont : Kenneth
Boulding (USA), Joan GALTUNG (Norvégien), John Burton (australien). Revues qui
vont se créer ​journal of conflict resolution ​(1957 Boulding), ​Journal of peace research
(Galtung 1964) + centres de recherche. En parallèle des pratiques se développent :
AJD acteurs non étatiques qui prennent part à la résolution de conflits.

GALTUNG : texte sur la paix négative et positive, il part de l’idée que la paix =
absence de violence. Façon assez consensuelle de définir la paix, donc ce qui est
important = définit la violence. Définition assez large : violence plus large
qu’une violence directe, elle est aussi présente lorsque les êtres humains sont
influencés de façon telle que leur accomplissement actuel, somatique et mental,
est inférieur à leur accomplissement potentiel.
o EX : Espérance de vie 30 ans alors que moyens pour qu’elle soit de 80
ans = forme de violence indirecte, violence structurelle.
On peut penser la paix comme pas uniquement l’absence de violence directe
mais définition positive qu’il résume derrière idée de justice sociale = il y aura
paix lorsque nous serons dans des sociétés où ø violence structurelle. De ce fait,
les théories de la paix vont être intimement liées à la fois aux théories du
conflit mais // aux théories du dvpt. Façon de penser articulation
civilo-militaire. Faire la paix = réfléchir aux conflits armés et au dvpt des
sociétés. Pour que paix durable = il faut que toutes formes de violence indirecte
disparaissent. Cette façon de penser la paix va infuser, discours et pratiques
chez les acteurs dès 1980s.

II. Les évolutions des pratiques : l’exemple des opérations de


paix onusiennes
Ce que l’ONU appelle opérations de maintien de la paix = aussi opérations de ​peace
building e​ t de ​peace renforcement. ​Ceci n’aide pas à une grande clarté. Il y plusieurs
types d’opérations de paix = autorisées par CS ONU et sous bannière onusienne,
(casques bleus et bérets bleus) ET opérations autorisés par CS mais sous
commandement d’un Etat, sous une force multinationale ou forces menées par un seul
Etat ET aussi opérations non autorisées par ONU (Irak, Kosovo) mais considérées par
les acteurs comme des opérations de paix.

On remarque une évolution quantitative et qualitative :


- avant 1989 on a eu 15 opérations de paix de l’ONU et 10 liées à
des conflits entre Etats
- entre 1989 et 1993 : 17 nouvelles missions de paix
- entre 1989 et 2000 : 38 missions de paix dont 33 liées à des
conflits intraétatiques
évolution dans le nombre et dans le personnel.
- en 1988 : personnel militaire inférieur à 10000
- décembre 1994 : personnel militaire un peu plus de 73000
- en 2008 : 90000 casques bleus
- AJD : 99000
évolution question budget :
- janvier 1988 : 230M$
- en décembre 1994 : 3MM et 600M$
- en 2008 : 7,4MM$
- en 2017 : presque 8MM$

Enorme transformation quantitative liée à des transformations qualitatives. 2


exemples pour illustrer ces transformations :
résolution 186 du 4 mars 1964 qui concerne Chypre : communauté grecque
plutôt orthodoxe et communauté turque plutôt musulmane ​ lors de l’IND on
décide répartition du pvr, sauf que assez rapidement ++ tensions et conflit
armé qui commence en décembre 1963. Le CS va décider en 1964 et va
recommander la création d’une force des NU chargé du maintient de la paix à
Chypre = la force a pour fonction de faire tout ce qui est dans son pvr pour
prévenir toute reprise du combat.
o Force d’interposition : la présence des casques bleus doit dissuader les
différents parties d’entrer en conflit.
Situation qui va se compliquer avec coup d’Etat qui divise l’île en 2 : cette force
des NU surveille zone entre Nord et Sud de l’île. Mission de paix qui existe
toujours et qui relève de ​peace keeping e​ t qui implique le consentement du
gvmt chez lequel on intervient. Soldats relativement peu armés, censés être
impartiaux et neutres et juste s’interposer entre 2 parties en conflit.

1999 après bombardement au Kosovo par l’OTAN (ø autorisation ONU) :


après ces bombardement, réintroduction de l’ONU, le CS vote résolution 12/44
en juin 1999 et on crée la MINUK. Il s’agit d’imposer et de construire la paix au
Kosovo.
o On va donner larges pvr ADM à cette MINUK : représentant ONU
(Kouchner) va administrer le Kosovo car il se voit attribuer un
ensemble de pvr judicaires, législatifs…
o Ambition : reconstruire un Etat et une économie = opération de paix
multidimensionnelle qui relève à la fois de l’imposition de la paix et de
la construction de la paix. Avec bien évidemment dans cette idée de
construction un éventail large et ambitieux de mesures, de mesures
sécuritaires, politiques, de mise en place d’élection et de mesures éco, et
de mesures sociales.

A travers ces deux exemples on voit évolution des opérations de paix. EX de la


MINUK = idée n’est pas seulement d’assurer la non guerre (paix négative) mais de
construire une paix positive et durable. On retrouve dans la pratique une façon de
penser la paix qui rejoint analyse de Galtung.
Les acteurs font différemment la paix. On parle parfois de générations d’opérations de
maintient de la paix :
- 1​e​ génération : peace keeping comme à Chypre
- 2​e génération : peace building, premières missions au Salvador
1980’s (questions liées aux droits de l’homme)
- 3​e​ génération 1990’s de peace imposement
Façon très linéaire de voir ces évolutions alors que retours et revirements, on passe
sous silence la première mission d’imposition de la paix au Con go (1960-1964) avec
l’ONUC qui a vu la mort d’un SG du CS ONU.
Aussi élargissement de la notion de paix dans la question de la temporalité : on veut
résoudre les conflits MAIS aussi prévenir les conflits : ​Agenda pour la paix r​ emet au
jour cette notion de prévention. Elle implique de mobiliser la diplomatie préventive et
prévention des conflits qui implique également une partie plus structurelle et de plus
long terme qui vise à s’attaquer « aux causes profondes des conflits armés ».
- Kofi Annan : Une stratégie de prévention efficace exige une
action globale et à court terme et à long terme…
- Diplomatie préventive et prévention à long terme (= CF. PNUD
« sécurité humaine » en 1994).
On fait la paix avant que les conflits n’éclatent à travers la question de la prévention :
la temporalité de la paix évolue aussi puisque après tout « on peut faire la paix tout le
temps ». Il y une évolution dans la façon d’envisager la paix qui implique aussi
évolution dans la temporalité de la paix si bien qu’AJD nous avons une approche
globale de la paix prônée par OI, surtout ONU contrôler paix négative et assurer paix
positive = conditions pour une paix durable. Cette conception de la paix (mondialiser
la paix à toutes les échelles) va transformer les pratiques de paix de la plupart des
acteurs.
Mondialiser la démocratie pour faire la
paix ?

I. Démocraties et paix
= idée dérivée de recherches universitaires ​Théorie de la paix démocratique.​ Dans
l’approche LIB des RI il y a un ensemble d’auteurs qui réfléchissent au lien entre
régimes PO de Etats et la façon dont ils s’insèrent dans le système international. Début
1980’s réaffirmation très forte de cette théorie avec un texte de Michael Doyle et par
Rousset.

A. Les théories de la paix démocratique


Michael DOYLE
Ils remarquent que les démocraties ne se font pas la guerre entre elles : depuis 200
ans les Etats LIB ne sont pas entrés en guerre les uns entre les autres MAIS attention,
c’est un constat empirique qui n’a pas valeur de prédiction on dit juste que jusqu’à
présent on remarque que depuis X années les Etats démocratiques ou Etats LIB ne se
font pas la guerre entre elles.
Ça ne veut pas dire que les démocraties soient pacifiques, elles sont très belliqueuses.

Jack LEVY
Cette absence de guerre entre démocraties est ce qui s’approche le plus en RI d’une loi
empirique : essayer d’expliquer ce constat empirique. Différentes HYP mises en place.
Il faut prendre en compte 3 éléments importants (CF. Kant) :
- raison liée au régime même des démocraties avec une restriction
par les individus et une habitude de résoudre les conflits
pacifiquement et donc attente réciproque d’une résolution
pacifique des controverser.
- Droit international : la plupart de la politique étrangère des
démocraties respecte principe de droit international ​ assez
prévisible
- CF. KANT « droit cosmopolite » : Le commerce entre différentes
démocraties crée liens TN qui renforceraient la paix.

Ce n’est que ensemble que ces trois points peuvent expliquer la paix démocratique et
que tout ceci ne fonctionne qu’à partir du moment où ce sont 2 démocraties qui
entrent en interaction. Si interaction avec régime AUT ça ne marche plus. Thèse
interactionniste qui permettrait d’expliquer constat empirique d’une absence de
guerre en démocraties. MAIS débat scientifique très mouvementé autour de ce constat
empirique DONC thèse critiquée.

B. Principales critique
LIMITES qui portent surtout sur la méthode statistique
David SPIRO : la paix LIB ou démocratique elle n’est pas significative du PDV
statistique. L’absence de guerre entre les démocraties ou régimes LIB ça n’est
pas un élément signifiant : on n’a pas suffisamment d’exemples de guerre entre
démocraties pour que l’absence de guerre puisse s’approcher à être une loi
empirique. ON tire une conclusion d’un échantillon qui n’est pas révélateur.

LIMITES liées à la question de la définition des termes du sujet : démocratie libérale,


démocratie, régime libéral. Certains auteurs disent que quelque soit le mot c’est
tautologique puisque les auteurs qui relèvent de la ​théorie de la paix démocratique
s’appuient sur des définitions biaisées et donc ils choisissent définition qui permet de
vérifier ce que l’on veut vérifier. Discussions méthodologiques sur la façon dont on
définit termes du sujet qui peut influencer les résultats

Autre façon de critiquer cette TPD : si on approuve le constat empirique est-ce que
c’est bien lié aux explications livrées par les LIB
Lane (auteur réaliste) ​Kant or can’t ​: il prend 4 crises qui ont mis au prises des
démocraties =
o 1961 : UK et USA
o 1895 UK et USA à propos du Venezuela
o FR et GB en 1898
o FR et ALL en 1923
Comprendre pourquoi ces crises n’ont pas dégénéré : il expliquer que absence
guerre entre démocratie s’explique tout simplement par une asymétrie de puissance,
distribution de capacités militaires différentes. Si ø guerre dans ces 4 cas c’est pas lié à
des arguments LIB mais de type réaliste qui expliquent pourquoi ø guerre entre
démocratie.

Autre limite : un certains nombre d’autres dénoncent aspect normatif de cette TPD.
La plupart des auteurs de la TPD disent qu’il ne s’agit pas d’une prédiction sauf que
c’est vrai que cette théorie a été déformée, instrumentalisée par un certain nº
d’acteurs PO.
- EX : PDT Clinton ​ « la meilleure stratégie pour assurer sécurité
et paix durable = assurer avancées démocraties partout dans le
monde » DONC la démocratisation apparaît comme 3​e pilier de la
politique extérieure de Clinton.
- On a l’utilisation de textes universitaires de manière simplifiée
qui fait qu’elle soit dénoncée par d’autres auteurs par
normativisme
Pour répondre à cette critique deux auteurs:
SNYDER et MANSFIELD : travaillent sur moment spécifique = « processus de
démocratisation » qui montrent que pendant cette période un pays est plus
belliqueux que lorsqu’il est dans un régime PO stable ​ les pays en cours de
démocratisation entrent plus en guerre que les démocraties ou que les régime
AUT parce que ces pays ont souvent des dirigeants avec des discours
nationalistes qui renforcent probabilité d’entrer en guerre. Donc si
effectivement les démocraties matures n’entrent pas en guerre entre elles, les
Etat en cours de démocratisation le font souvent ​ utilisation de la TPD comme
un instrument de légitimation de l’action, échec.

II. La promotion de la démocratie

A. La démocratie à l’agenda international


Cette force de la démocratie est une idée qui va peu à peu s’installer dans les pratiques
des acteurs 1990’s : promotion de la démocratie. Début 1990’s on voit apparaître la
démocratie à l’agenda international. Les NU se sont avant le début 1980’s se sont
intéressé aux questions de démocratie en condamnant les PO d’apartheid et en luttant
pour l’IND de la Namibie et l’organisation d’élections. MAIS ø discours sur la
démocratie.

Aux USA déjà PO en faveur de la démocratie (début 20​e avec Wilson) avant les années
1980. Cette question de la démocratie vient par Reagan création en 1983 le National
Endowment for Democracy qui est en fait un organisme privé financé par le gvmt et
l’idée c’est de financer des groupes à l’étranger, des forces démocratiques à l’étranger
et par ce biais de promouvoir la démocratie. C’est un organisme qui au début 1990’s
va créer une sorte de revue à visée universitaire, un Think Tank (International forum
for democracy studies) et conseil scientifique qui regroupe universitaires spécialistes.

Ce NED = façon de soutenir groupes à l’étranger sans passer par la CIA, légitimité pour
l’ADM Reagan et contrecarrer discours sur les droits de l’homme ( faire taire
ensemble d’opposants). Dans ce NED on va trouver des néoconservateurs proches de
Reagan mais début 1990’s d’autres universitaires et surtout ceux qui ont travaillé sur
les transitions démocratiques en Amérique Latine (​Latin American Studies).​ Ces
universitaires (≠ Reagan) vont peu à peu rentrer au NED en lui apportant une caution
universitaire.
Au cours des 10 premières années 1983-1993 le NED a distribué environ 200M$ à
travers 1500 projets pour soutenir les Amis de la démocratie y compris un certain nº
d’acteurs très conservateurs dans certains pays. Cette promotion de la démocratie
trouve 1​er terrain d’expérimentation qui est l’Amérique Centrale (++ conflits), ils vont
commencer à tester promotion de la démocratie dans d’autres Etats où à côté de
l’assistance militaire on insiste sur mise en place de régime démocratique (= pas trop
proches de l’URSS car on est toujours dans une période de GF).

« Démocratie » va se diffuser fortement après fin GF, nouveau sens déclaration


explicite de faire promotion de la démocratie. Passage démocratie Europe du Sud
(ESP, Portugal) Amérique Latine, Europe de l’Est.

Début 1990’s certains dirigeants onusiens vont soutenir idée d’une ​démocratie
mondiale,​ ça rejoint les thèse qui travaille sur la ​démocratie cosmopolite ​: idée de
mondialiser la démocratie = rendre les OI plus transparentes et démocratiques MAIS
aussi participer à la diffusion à l’échelle mondiale de cette forme de régime PO ONU
début 1990’s.

ONU : elles font le faire de différentes manières = missions d’assistance électorale


transformation organisation bureaucratique ONU puisque à partir 1990’s nombre
croissant d’Etats qui demandent aide NU l’AG va demander au SG de nommer un
fonctionnaire chargé de traiter ces demandes et va être créée un division des affaires
électorale qui va collaborer avec d’autres bureaux qui participent aussi à cet effort
d’organisation d’élections (EX : PNUD).

Implication de plus en plus dans ce type d’événement. Elles participent aussi à


promotion de la démocratie par un autre biais, en faisant de la démocratie un principe
de légitimité en droit international en 1994 avec la résolution 940 qui porte sur
Haïti. Au début 1990’s les NU participent à l’assistance électorale : élection Jean
Bertrand Aristide, en septembre 1991 le PDT est renversé par un coup d’Etat
considéré comme un désaveu de leurs efforts pour assister Haïti sur les élections PDT.
Condamnation du coup d’Etat militaire et va assurer son soutien au PDT
« légitimement élu ». Dans un 1​er temps cette crise va essayer d’être résolue au sein de
l’OEA mais ça n’aboutit à rien et donc fin 1993 la question revient sur agenda CS ONU
qui va prendre résolution 940 qui autorise intervention à Haïti pour restaurer la
démocratie et plus spécifiquement pour soutenir « PDT légitimement élu et contre
régime de facto illégal qui crée situation qui menace sécurité et paix internationale ».

En 1994 intervention pour restaurer démocratie (de façon implicite) instaurer la


démocratie comme principe de légitimité en droit international. Dans cette façon de
promouvoir la démocratie se met en place un lien très fort entre démocratie et paix
dans le discours onusiens. Selon l’ONU elles se renforcent mutuellement : la
démocratie participant à l’instauration de la paix et la paix permettant une démocratie
effective.

Lien indissoluble entre la paix, la démocratie et le développement : ce lien trouve


prolongement dans les pratiques, mission d’organiser élections libres et justes. Les NU
n’ont pas le monopole de la promotion de la démocratie. Dans les 1990’s elle est à
l’agenda de +++ acteurs internationaux : BM (« bonne gouvernance »), organisations
régionales (OTAN, OSCE, OEA - qui adopte en 2001 une charte démocratique et qui
depuis 1980’s organise missions d’observation et assistance élections en AL y compris
dans des pays considérés comme relativement stables -, l’UE par exemple avec
critères de COP et élargissement), ONG ou quasiment non gouvernementales (EX
NED) qui vont s’impliquer dans la promotion de la démocratie (EX presque 600
observateurs électoraux non indonésiens lors des élections en 1997).
La promotion de la démocratie qui se diffuse parmi ++ acteurs participe à la création
d’un marché de la promotion démocratique, de PROS de la démocratie qu’on appelle
« les ingénieurs, les faiseurs » de la démocratie. EX cabinet USA qui vend des
constitutions à 250 000 pièce, cabinets de conseil avec juristes qui deviennent
spécialistes de l’Etat de droit pour expliquer comment écrire bonne constitution pour
bonne démocratie (EX : Guy Carcassonne, interview ​Militant de la démocratie​).

La gestion de programmes internationaux de promotion de la démocratie a atteint


600M$. On remarque en regardant ces PROS, que c’est un personnel homogène :
juristes, politistes spécialisés transitions, activistes CF. Nicolas GUILLOT : fusion des
activistes et de l’expertise sur la promotion de la démocratie.

B. Quel bilan ?
Le bilan n’est pas glorieux mais ce n’est pas vraiment une surprise. On a une vision
assez limitée de ce qu’est la démocratie : elle se limite la plupart du temps à organiser
des élections, à construire des institutions via l’écriture de Constitutions à
promouvoir règles du jeu institutionnel qui renvoient à des définitions minimales de
la démocratie qui renvoient à la « démocratie procédurale » c.à.d. on identifie critère
qui font un régime démocratique et on essaye de les mettre en place.
Schumpeter : il définit la démocratie comme le système institutionnel
aboutissant à des décisions PO dans lequel des individus acquièrent le pvr de
statuer sur ces décisions à l’issue d’une lutte concurrentielle portant sur les
votes du peuple ​ démocratie = méthode, procédure, ensemble de règles du
jeu.
Pratiques de promotion démocratie 1990’s rentrent dans cette façon d’envisager la
démocratie ce que l’on voit par la préférence à la mise en place d’aspects techniques
donc organiser une élection c’est mettre en place un liste des électeurs, un découpage
électoral, une campagne électorale qui s’appuie sur des PP, préparer matériel
électoral, présenter résultats après vérification ø fraude.

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