Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
RELATIONS INTERNATIONALES
1
principales sources d’informations aussi bien théoriques que pratiques
du domaine des relations internationales.
En somme, et étant donné, qu’il s’agit d’une introduction à l’étude
relations internationales, pour nous donc, il s’agissait beaucoup plus de
mettre l’accent sur les différentes approches théoriques de cette
discipline, sur quelques acteurs internationaux et ce à travers leurs
composants : l’Etat, le territoire, la souveraineté, les organisations
internationales, les acteurs transnationaux, ainsi que, toute l’évolution
historique du système international.
Ceci étant, et pour être beaucoup plus précis, les relations
internationales désigne l’étude des affaires et des grandes questions du
système international : Rôle des Etats, la souveraineté, les organisations
internationales, les organisations non gouvernementales ainsi que des
entreprises multinationales… ; bref, tous les ingrédients, composants
du système international quant à leurs relations et interactions…
Au demeurant, les relations internationales se situent à la croisée des
chemins : Elles relèvent à la fois du domaine académique et du domaine
politique.
IL est vrai que les relations internationales appartiennent au domaine
de la science politique, d’autres champs sont concernés également :Le
droit international, la sociologie, l’anthropologie…mais aussi et surtout
la politique internationale dans ses différents aspects : l’équilibre
stratégique entre les grandes puissances, la place de la force dans les
relations entre Etats, les enjeux de l’économie mondiale… Quant
aux sujets abordés ; ils sont divers :
2
La mondialisation, l’Etat, l’écologie et le développement durable, le
terrorisme, la prolifération nucléaire, le développement économique,
les droits de l’homme…
Bref, le monde des relations internationales est un monde
passionnant, quoiqu’ il soit vaste et complexe !
Les relations internationales est une matière très complexe aux
sujets divers et variés, On ne saurait prétendre, et à travers ce cours,
évoquer sinon traiter de toutes les questions, qui relèvent du champ, du
domaine des relations internationales ; au Contraire, nous allons nous
concentrer, et à travers les développements qui suivent, sur 2 axes
principaux :
3
INTRODUCTION GENERALE
1
Plusieurs auteurs s’accordent à user « Relations Internationales » en majuscules lorsqu’il est
question de ces relations et relations internationales lorsqu’il s’agit de l’objet.
2
Du moment que la science politique et les relations internationales s’intéressent aux
phénomènes du pouvoir à l’analyse des enjeux, à la guerre, à la paix, à l’intégration
régionale… ce qui n’a pas été sans conséquence sur l’affirmation des relations internationales
en tant que discipline autonome.
1
I- ESCQUISSE DE DEFINITION
A-Définitions classiques :
2
contacts qui s’établissent entre les Etats et relèvent de la politique
étrangère de ces derniers ».
B- définition moderne
3
soit, l’acteur étatique ou non-concerné par ces relations, et quelle soit
la nature politique ou autre de ces relations.
4
personnes et les individus des divers Etats ont noués entre eux dans le
passé, entretiennent dans le présent et prévoient dans le futur.
C’est ainsi, que toutes les sciences sociales, telles que : le droit,
l’histoire, la psychologie est la science politique s’y intéressent donc.3
3
Chaque discipline aborde ces relations sous un angle différent en privilégiant l’analyse de
certains types d’interactions entre certaines catégories d’acteurs.
5
Quant aux méthodes, les relations internationales imposent non pas
une, mais plusieurs démarches scientifiques, impliquant ainsi des
niveaux différents.
Souveraineté externe :
Et la souveraineté interne :
6
II-ORIGINE HISTORIQUE DES RELATIONS
INTERNATIONALES :
4
Cela ne voudrait pas pourtant dire qu’il n’existait pas des relations internationales au sens
large du terme avant cette période.
5
GERARD DUSSOUY, traité des relations internationales, Tome II, les théories de
l’interétatique, Paris, Edition L’HARMATHAN, P14.
7
• L’évolution historique des Relations Internationales
8
et anarchique vers le but théorique d’établir un genre de
gouvernance mondiale régulée par la loi internationale et
de normes de décisions partagées.
9
n’avaient aucun droit d’intervenir dans les affaires intérieures et dans
la politique d’un autre Etat. 6
11
Il faut rappeler que l’ONU coïncida avec une forte
institutionnalisation des relation internationales et du droit
International avec l’émergence de nouveaux principes devant
régir les relations internationales : égalité souveraine des Etats,
le principe de non-ingérence, la coopération, l’interdiction du
recours à la force dans les relations internationales et par la
création de nombreuses institutions internationales dont
l’objectif était de garantir la paix et la sécurité internationale.
7
C’est une période de tension et de confrontations idéologiques et politiques entre les Etats
Unis et l’union des Républiques Soviétiques (l’URSS). Il ne s’agit pas d’une guerre au sens
traditionnel du terme en ce sens qu’il est question d’une confrontation qui proscrit
l’affrontement armée direct entre les 2 géants que sont les USA et l’URSS.
12
1953), la guerre d’Indochine, du Vietnam …, sont des exemples
éloquents.
Cette situation perdura jusqu'à 1991, date qui instaura une ère
nouvelle des relations internationales :
13
D-Les Relations internationales de 1991 à nos jours :
14
internationale, doivent être appréhendées, en vue d’y apporter des
réponses adéquates, c’est là , toute l’importance des outils et
matériaux utilisés , par les experts et praticiens de la matière sur les
relations internationales , face à un monde en permanente évolution.
15
Année universitaire 2020/2021
Pr. Karim ZAOUAQ : Chargé des travaux dirigés de la matière : Introduction aux
Relations Internationales, Licence de droit (Semestre 1)
1- Le réalisme et le néo-réalisme
A- Le réalisme
Même si son application directe aux affaires internationales est plus récente, le
réalisme est le produit d'une longue tradition historique et philosophique. Au
moins quatre des hypothèses centrales du réalisme se retrouvent historiquement
dans l’œuvre écrite par Thucydide dans les années 400 avant Jésus-Christ,
intitulée « l'Histoire de la guerre du Péloponnèse ». Pour Thucydide, l'État est le
principal acteur de la guerre et de la politique en général, tout comme le postulent
les réalistes d'aujourd'hui. Deuxièmement, l'État est supposé être un acteur
unitaire. Troisièmement, les États sont supposés être des acteurs rationnels. En
d'autres termes, ils prennent des décisions en pesant les coûts et les avantages des
différentes options par rapport à l'objectif à atteindre. Enfin, Thucydide, comme
les réalistes contemporains, s'intéresse aux questions de sécurité, c'est-à-dire à la
nécessité pour l'État de se protéger contre ses ennemis, qu'ils soient étrangers ou
nationaux. Un État accroît sa sécurité en augmentant ses capacités intérieures, en
renforçant ses prouesses économiques et en formant des alliances avec d'autres
États sur la base d'intérêts similaires.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le paradigme réaliste a été refondé
par le théoricien Hans Morgenthau qui, tout comme pour Thucydide, Augustin et
Hobbes, conçoit la politique internationale comme une lutte pour le pouvoir. Dans
ce contexte, la puissance militaire et la puissance économique sont toutes deux
importantes. Le pouvoir économique peut être employé à des fins de coercition,
en soi, et peut également se traduire par l’exercice d’un pouvoir militaire, si
nécessaire. Les deux types de pouvoir sont donc recherchés par les États afin de
se protéger.
Quel que soit le théoricien, le réalisme en tant que courant doctrinal met l’accent
sur les relations politiques, entendues comme des relations de puissance qui se
nouent essentiellement entre les États, acteurs individuels, et surtout entre les
grandes puissances, car la puissance est canalisée par les États.
Pour les réalistes, le système international est anarchique, ce qui a des
implications cruciales sur la possibilité d'une paix durable entre les États. Selon
les théoriciens de ce courant, les États devraient constamment chercher à
maximiser leur puissance parce que, dans un système anarchique, la seule
véritable garantie de sécurité doit venir de ses propres capacités de défense. Ce
faisant, les États entreront inévitablement en conflit, que leur objectif soit
simplement l'auto-préservation ou, au contraire, la conquête des autres.
La conduite internationale de l’État repose, en fait, sur une logique de recherche
de l’intérêt national. Cela revient à dire que la société internationale est
fondamentalement interétatique et que la compétition entre les États est naturelle,
tout comme les conflits qui sont l’émanation de cette compétition.
Dans ce sillage, les auteurs réalistes mettent aussi en avant l’importance des
facteurs militaires et diplomatiques de la puissance, et conçoivent la conduite
internationale de l’État comme un champ séparé de sa politique interne ou de son
système juridique et politique.
B- Le néoréalisme
Développée par Kenneth Walts dans son ouvrage « Theory of International
Politics » (1979) et Robert Gilpin dans son ouvrage « War and Change in World
Politics » (1981), dans un contexte de fin de la détente et de regain de la
détérioration des rapports Est-Ouest, l’approche néoréaliste conserve les bases du
réalisme classique mais enrichit et affine ses idées.
Pour les néoréalistes, la notion d’intérêt national ne se confond plus
nécessairement avec la puissance, mais elle comporte une série de dimensions
politiques, économiques, militaires, culturelles (…).
De même, la compétition et le conflit ne sont pour les néoréalistes que des options
possibles, parfois souhaitables ou inévitables, mais auxquels des formules de
coopération peuvent être avantageusement préférées. Dans ce cadre, les accords
multilatéraux qui définissent le régime international d’une activité ou le régime
de coopération dans un domaine donné (tels le Traité sur la non-prolifération des
armes nucléaires de 1968, le Traité sur l’Antarctique de 1959…), reposent sur un
intérêt commun qui est plus que la somme des avantages particuliers.
2- Le marxisme
Bien que les écrits de Karl Marx ne se sont guère spécifiquement consacrés à
l’étude des rapports internationaux, des doctrines mettant l’accent sur la
dépendance s’en sont inspirées. Elles ont fleuri dans un contexte de pensée
marxiste et se sont servis des idées marxistes pour expliquer les relations
qu’entretiennent les États dans le système international. Les bases théoriques de
ces doctrines ont été fondés par des auteurs comme le britannique John Hobson
(1858-1940) et l’allemand Rudolph Hilferding (1877-1941).
Compte tenu de la période qui les a vu naître, ces doctrines se sont attachées aux
relations entre pays capitalistes et aux rivalités économiques entre eux, puis au
conflit entre ces pays et le camp socialiste, ainsi qu’à la situation particulière des
pays en développement, caractérisée par une dépendance économique à l’égard
du système capitaliste.
Globalement, ces doctrines se rapprochent du marxisme à travers notamment la
reconnaissance du primat des facteurs économiques dans l’organisation et
l’orientation des rapports internationaux ; les mécanismes d’exploitation qui se
trouvent ainsi constitués ; les conflits qui en résultent et la légitimité de la lute
contre l’inégalité et la domination. Il en résulte que ces doctrines tendent à justifier
les conduites étatiques qui visent à résister et à renverser la dépendance, y compris
par l’affrontement et l’entrée en conflit.
1- La théorie libérale
Les origines de la théorie libérale se trouvent dans l'optimisme des Lumières du
XVIIIe siècle, le libéralisme politique et économique du XIXe siècle et l'idéalisme
wilsonien du XXe siècle.
Montesquieu a soutenu que la guerre est un produit de la société, et n’est pas
inhérente à la l’état de nature des individus et que les groupes d'États sont unis
selon le droit des nations, qui régit la conduite même en temps de guerre.
La théorie "idéaliste" du début du XXe siècle a également contribué au
libéralisme, grâce à l’adhésion du président américain Woodrow Wilson, qui a
rédigé le pacte de la Société des Nations, dont la moitié des dispositions tournait
autour de la prévention de la guerre. Le pacte comprenait aussi une disposition
légitimant la notion de sécurité collective, selon laquelle l'agression d'un État
serait contrée par une réaction automatique et collective, incarnée dans une "ligue
des nations". La Société des Nations a illustré l'importance que les libéraux
accordent au potentiel des institutions internationales pour faire face à la guerre
et à la possibilité de résoudre collectivement les problèmes dans un forum
multilatéral. Les libéraux font également confiance au droit international et aux
voies de règlement des différends telles que la médiation, l'arbitrage et les
tribunaux internationaux. D'autres libéraux encore pensent que toute guerre peut
être éliminée par le désarmement.
Dans les années 1970, une nouvelle branche du libéralisme est apparue, basée sur
le constat que les États du système international coopèrent en fait la plupart du
temps. Cela est contraire aux postulats réalistes selon lesquels la coopération est
difficile à réaliser pour les États en raison de leur quête de gains et du dilemme de
la sécurité. Des libéraux comme Robert O. Keohane et Joseph S. Nye insistent sur
l’existence d’une forme de coopération, même dans les conditions anarchiques du
système international, tout en défendant l’idée d'une interdépendance complexe,
impliquant une interconnexion entre les États par de multiples canaux, et leur
intérêt manifesté pour d'autres questions pour lesquelles ils partagent des intérêts
communs et qui dépassent le champ de la sécurité, ce qui en résulte une limitation
du recours à la force armée.
Les libéraux rejettent l'hypothèse réaliste selon laquelle la survie du système
interétatique est l'essence des relations internationales et rejettent également
l'affirmation réaliste selon laquelle le pouvoir est le seul objet d'étude approprié
pour les relations internationales.
Contrairement aux réalistes qui sont plus enclins à étudier la sécurité
internationale et les causes, le déroulement et les conséquences des guerres, les
néo-libéraux se concentrent sur les questions d'économie politique internationale
et d'environnement. Par conséquent, la vision conflictuelle des relations
internationales apparait clairement chez les auteurs réalistes, contrairement aux
libéraux qui prônent plus la coopération mutuelle des États.
In fine, il y a lieu d’affirmer que les théories libérales s’accordent sur le postulat
selon lequel les acteurs de la politique internationale sont largement rationnels,
que la coopération est possible et plus probable que ne le prétendent les réalistes,
et que les États se concentrent sur des questions allant au-delà de la simple sécurité
et de la survie.
A- Le constructivisme
S’intéressant à la structure sociale des relations internationales, le constructivisme
conçoit ces dernières comme une réalité construite ou coconstituée par
l’interaction des comportements individuels et des institutions (l’un n’existe pas
sans l’autre et les deux se conditionnent mutuellement). Les structures ou
institutions déterminent les identités, les intérêts et le comportement des individus
mais ces derniers à leur tour créent, reproduisent et changent les structures
institutionnelles de la société internationale.
Les concepts fondamentaux du réalisme, notamment l'anarchie, la puissance,
l'intérêt national et d'autres, sont considérés par les constructivistes comme
socialement construits. Dans ce sens, l’auteur constructiviste Alexandre Wendt
soutient que l'anarchie peut avoir de multiples significations pour différents
acteurs, ce qui peut donner lieu à un éventail de comportements plus large que
celui postulé par le réalisme (Anarchy is What States Make of It », 1992).
A. Wendt fait valoir aussi que la structure politique du système international
(c'est-à-dire la question de savoir si le système est unipolaire, bipolaire ou
multipolaire) ne permet pas de prédire si deux États seront amis ou ennemis, ou
s'ils se reconnaîtront mutuellement leur souveraineté…. Ce sont les identités des
États ainsi que les normes qui découlent de ces identités, qui importent le plus.
B- Le fonctionnalisme
Développé dès l’entre deux guerres mondiales, notamment par David Mitrany à
partir d’une réflexion sur l’échec de la Société des Nations (SDN), le courant
fonctionnaliste prône l’idée que l’intensification des rapports internationaux
entraine des échanges techniques, qui appellent une coopération entre spécialistes
de diverses nationalités, en dehors de tout esprit de confrontation, de compétition
ou de conflits, et ce autour de finalités communes. Ici, l’État est un partenaire et
la coopération est de nature à englober d’autres acteurs, non gouvernementaux,
voire infra-gouvernementaux.
Les fonctionnalistes insistent sur le rôle des organisations internationales
spécialisées ou techniques, à objet non directement politique et mieux à même
d’enraciner la coopération internationale. Ces institutions, telles les institutions
spécialisées des Nations Unies (UNESCO, OMS, FAO, OIT…) s’attachent à des
questions internationales par nature, que chaque État est à la fois incapable et peu
désireux de résoudre à lui seul.
Conclusion
Les différentes théories exposées diffèrent non seulement par les personnes
qu'elles identifient comme des acteurs clés, mais aussi par ce qui compte comme
une menace ou un avantage. Elles diffèrent également dans leurs points de vue
sur la prise en compte du poids des acteurs individuels, des États et du système
international dans l'étude de la politique internationale.
Bibliographie indicative
- Diane ÉTHIER, Chapitre 1. L’analyse des relations internationales In :
Introduction aux relations internationales [en ligne]. Montréal : Presses de
l’Université de Montréal, 2010.
- Jean-Louis MARTRES, « De la nécessité d’une théorie des relations
internationales : l’illusion paradigmatique », AFRI, Volume IV, 2003, pp. 19-41.
- Karen A. Mingst, Heather Elko Mckibben, Ivan M. Arreguín-Toft, Essentials of
International Relations, W. W. Norton & Company; 8th edition (October 1,
2018), ISBN: 978-0-393-64327-5.
- K. J. Holsti, The Dividing Discipline: Hegemony and Diversity in International
Theory (London, 1985).
- Philippe Braillard, Théories des relations internationales (Paris, Presses
universitaires de France, 1977).
- Serge Sur, Relations internationales, Editions Montchrestien – Lextenso
éditions, Paris, 2009, ISBN : 978-2-7076-1591-6.