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L’INTRODUCTION A L’ETUDE DES

RELATIONS INTERNATIONALES

Nul ne conteste aujourd’hui, que Le monde des relations


internationales est un monde qui nous envahit dans tous les domaines,
dans tous les secteurs de notre vie quotidienne.
C’est ainsi que par exemple, quand le marché international connait
une flambée des prix du pétrole, cela a certainement des raisons
internationales ; les problèmes de sécurité internationale également :
terrorisme par exemple ; de guerres ; de tensions ici et là, un peu partout
dans le monde, de paix ; de coopération internationale… bref, les
problèmes divers que connait le système international d’aujourd’hui.
Notre travail, voire notre devoir, est certes, de couvrir tout cela
scientifiquement,-tout en sachant pertinemment que les relations
internationales est une science sociale-, et ce, d’abord, être en
connaissance de ces événements internationaux et ensuite de pouvoir
les analyser, les expliquer dans une perspective multidisciplinaire
globale : l’histoire, l’économie, la sociologie… et ce, dans une
démarche analytique, systématique…
Beaucoup plus, il s’agissait pour nous, de s’initier au champ
d’études que constituent les relations internationales ; comprendre le
fonctionnement et les enjeux de la politique mondiale et surtout la
configuration des différents acteurs nationaux et internationaux,
appliquer les concepts, les théories et les modèles d’analyses à quelques
grandes questions contemporaines, bref ,se familiariser avec les

1
principales sources d’informations aussi bien théoriques que pratiques
du domaine des relations internationales.
En somme, et étant donné, qu’il s’agit d’une introduction à l’étude
relations internationales, pour nous donc, il s’agissait beaucoup plus de
mettre l’accent sur les différentes approches théoriques de cette
discipline, sur quelques acteurs internationaux et ce à travers leurs
composants : l’Etat, le territoire, la souveraineté, les organisations
internationales, les acteurs transnationaux, ainsi que, toute l’évolution
historique du système international.
Ceci étant, et pour être beaucoup plus précis, les relations
internationales désigne l’étude des affaires et des grandes questions du
système international : Rôle des Etats, la souveraineté, les organisations
internationales, les organisations non gouvernementales ainsi que des
entreprises multinationales… ; bref, tous les ingrédients, composants
du système international quant à leurs relations et interactions…
Au demeurant, les relations internationales se situent à la croisée des
chemins : Elles relèvent à la fois du domaine académique et du domaine
politique.
IL est vrai que les relations internationales appartiennent au domaine
de la science politique, d’autres champs sont concernés également :Le
droit international, la sociologie, l’anthropologie…mais aussi et surtout
la politique internationale dans ses différents aspects : l’équilibre
stratégique entre les grandes puissances, la place de la force dans les
relations entre Etats, les enjeux de l’économie mondiale… Quant
aux sujets abordés ; ils sont divers :

2
La mondialisation, l’Etat, l’écologie et le développement durable, le
terrorisme, la prolifération nucléaire, le développement économique,
les droits de l’homme…
Bref, le monde des relations internationales est un monde
passionnant, quoiqu’ il soit vaste et complexe !
Les relations internationales est une matière très complexe aux
sujets divers et variés, On ne saurait prétendre, et à travers ce cours,
évoquer sinon traiter de toutes les questions, qui relèvent du champ, du
domaine des relations internationales ; au Contraire, nous allons nous
concentrer, et à travers les développements qui suivent, sur 2 axes
principaux :

Axe 1= introduction générale


Axe 2 = les grandes théories des relations internationales

3
INTRODUCTION GENERALE

De prime à bord, il faut noter que les relations internationales 1


désigne à la fois l’objet d’étude que sont les relations entre acteurs du
système international que sont les Etats ; organisations
internationales…et la discipline, c’est à dire ,la matière qui étudie ces
relations. Bref, les relations internationales est une matière
pluridisciplinaire dans le sens qu’il s’agit d’une « science »
transversale. Elle fait appel à l’économie, à la sociologie, à la
géopolitique, au droit international, à la science politique2…etc.

En fait, l’expression «relations internationales » désigne


généralement les rapports entre Etats, alors qu’au sens littéral, elle
signifie rapports entre Nations(2) ; quoique certains spécialistes, aient
tenté, de lui substituer celles des « relations interétatiques », donc
entre Etats.

Mais peut-on définir les relations internationales ? Et quel est son


objet ?

1
Plusieurs auteurs s’accordent à user « Relations Internationales » en majuscules lorsqu’il est
question de ces relations et relations internationales lorsqu’il s’agit de l’objet.
2
Du moment que la science politique et les relations internationales s’intéressent aux
phénomènes du pouvoir à l’analyse des enjeux, à la guerre, à la paix, à l’intégration
régionale… ce qui n’a pas été sans conséquence sur l’affirmation des relations internationales
en tant que discipline autonome.
1
I- ESCQUISSE DE DEFINITION

A vrai dire, on se retrouve devant une multitude de définitions,


celles qui sont classiques(A), et autres modernes(B).

A-Définitions classiques :

« Virally Michel » définit les relations internationales, comme


celles qui échappent à la domination d’un pouvoir suprême interne :
Les relations internationales peuvent être simplement définies comme
le flux de toute nature et de toute origine qui traversent la frontière.

« Marcel Merle » quant à lui, définit les relations internationales


comme étant, les rapports sociaux de toute nature, qui traversent les
frontières, échappent à l’emprise d’un pouvoir étatique unique ou
auxquelles participent les acteurs, qui se rattachent à des sociétés
étatiques différentes.

Aujourd’hui, la majorité des observateurs s’accordent à définir les


relations internationales comme un champ de coopération et de
confrontation, entre acteurs des relations internationales traversant les
frontières.

« Philipe Braillard » et « Mohammed Reeza » ; s’inscrivent


également dans la même logique quand ils considèrent les relations
internationales comme « un ensemble de liens, de rapports et de

2
contacts qui s’établissent entre les Etats et relèvent de la politique
étrangère de ces derniers ».

A travers l’analyse minutieuse de ces définitions, on en déduit,


qu’il s’agit des définitions classiques des relations internationales, qui
ne reconnaissent que les Etats comme acteurs des relations
internationales.

Or, si ces derniers ,-Etats - ,sont incontournables, -acteurs majeurs-


des relations internationales, il n’en demeure pas moins vrai, que les
changements opérés sur le système mondial –international- ,laisse
préconiser une pluralité d’acteurs, opérant sur la scène internationale
,que sont les organisations, les multinationales, voire même les
individus (dans certains cas)… etc.

B- définition moderne

Aujourd’hui et plus que jamais, Les relations internationales ont


connu une complexification grandiose s’échelonnant sur plusieurs
plans : économique, politique, social…bref, les relations
internationales sont devenues mondiales.

En fait, tout un courant de pensée a vu le jour, qui tenait compte


de cette nouvelle configuration du système international, quant à ses
acteurs. Et « DARIO BATTISTELLA » de souligner : « Les relations
internationales, désignent l’ensemble des relations qui se déroulent au-
delà de l’espace contrôlé par les Etats, pris individuellement, quel que

3
soit, l’acteur étatique ou non-concerné par ces relations, et quelle soit
la nature politique ou autre de ces relations.

Il est frappant de constater, que cette définition tient compte de la


nouvelle réalité des relations internationales, avec ses acteurs divers,
quelque soit leur statut, et la nature de leur activité.

Quant aux courants de pensée, ils divergent quant à la définition des


relations internationales.

Pour le courant réaliste, la stabilité et la paix internationales sont


sujettes –dépendantes- à un équilibre des forces en présence.

Quant au courant de l’interdépendance, celui-ci, met l’accent sur


l’accroissement de l’interdépendance et de la coopération entre les
acteurs sur la scène internationale, tout en insistant sur l’élargissent de
la sphère du système international, aussi bien à travers la profusion
des acteurs, que par le biais des dynamiques qui s’y opèrent.

Enfin, pour les tenants du courant Marxiste, l’impérialisme


demeure le facteur explicatif essentiel des relations internationales, et
serait la cause fondamentale du sous-développement que connait le
tiers monde, voire les pays du Sud.

C-Objet des relations internationales

Les relations internationales constituent un objet d’études


extrêmement vaste et étendu, puisqu’elles englobent les rapports de
toute nature que les organismes publics et privés, les groupements de

4
personnes et les individus des divers Etats ont noués entre eux dans le
passé, entretiennent dans le présent et prévoient dans le futur.

C’est ainsi, que toutes les sciences sociales, telles que : le droit,
l’histoire, la psychologie est la science politique s’y intéressent donc.3

Toutefois, l’affirmation des relations internationales comme


discipline autonome datent de l’après-guerre mondiale, plus
exactement en 1919 en Grande Bretagne.

Cette éclosion de cette discipline autonome, ne va pas sans poser


autant de problèmes se rattachant à la légitimité des relations
internationales comme discipline scientifique.

En somme ; deux questions fondamentales s’imposent avec


force :

Quel est l’objet des relations internationales ?

Et quelles sont ses méthodes ?

Bien plus, et pour se contenter de l’objet des relations


internationales, l’adjectif « internationales » à lui seul, pose des
problèmes redoutables du fait des dénominations multiples auxquelles
se référaient les internationalistes pour désigner leur discipline à
l’instar des relations internationales : politique mondiales, études
internationales, affaires politiques internationales, politiques
internationales….et bien d’autres encore.

3
Chaque discipline aborde ces relations sous un angle différent en privilégiant l’analyse de
certains types d’interactions entre certaines catégories d’acteurs.
5
Quant aux méthodes, les relations internationales imposent non pas
une, mais plusieurs démarches scientifiques, impliquant ainsi des
niveaux différents.

Néanmoins, plusieurs s’accordent à dire que l’avènement et la


consécration voire l’affirmation des relations internationales ; était
avec la naissance des Etats souverains et ce, avec le fameux traité de
Westphalie de 1648.

Donc il s’agit d’une véritable consécration avec la naissance des


Etats, comme forme privilégiée d’organisation politique des sociétés
caractérisées par les deux principes de souveraineté :

Souveraineté externe :

Aucun Etat ne reconnait d’autorité au-dessus de lui et tout Etat


reconnait tout autre Etat comme son égal,

Et la souveraineté interne :

Tout Etat dispose de l’autorité exclusive sur son territoire et la


population qui s’y trouve.

Intimement lié à l’Etat, les relations internationales sont donc définies


par rapport à ce dernier, il s’agit principalement des Etats
indépendants et souverains.

6
II-ORIGINE HISTORIQUE DES RELATIONS
INTERNATIONALES :

Il est quasiment difficile, de préciser exactement l’origine


temporelle des relations internationales. Autrement dit, quelle est
exactement la période à laquelle, on entend faire commencer l’étude
des relations internationales.

Plusieurs s’accordent à affirmer que l’histoire des relations


internationales reste intimement lié à l’histoire de l’Etat. 4

Toutefois, la pensée politique internationale est aussi ancienne


que l’existence des communautés politiques indépendantes : les Etats.

Toutefois, l’ordre de Westphalie est un repère historique


incontournable pour de nombreux historiens et politologues qui
s’accordent à reconnaitre que l’Etat territorial est une forme politique,
humaine et spatiale, propre à une période historique. Il prenait racines
à la fin du moyen âge pour s’émanciper à la fin du 17ème siècle et
devenir jusqu’à nos jours, la structure indépassable et universelle que
l’on connait.5

4
Cela ne voudrait pas pourtant dire qu’il n’existait pas des relations internationales au sens
large du terme avant cette période.
5
GERARD DUSSOUY, traité des relations internationales, Tome II, les théories de
l’interétatique, Paris, Edition L’HARMATHAN, P14.
7
• L’évolution historique des Relations Internationales

Quatre étapes essentielles ont influencé les relations internationales


depuis leur naissance à nos jours : le traité de Westphalie en 1648,
l’institutionnalisation des relations à travers la SDN et l’ONU, la
période de la guerre froide(19471989), et celle actuelle de l’après-
guerre froide depuis 1991.

A- Le traité de Westphalie et ses conséquences sur les Relations


Internationales

Il faut dire que du milieu du 17ème siècle au milieu du 20ème siècle,


les Relations Internationales ont été fondées sur les décisions du traité
de Westphalie qui mit fin à la guerre de trente ans en 1648.

Ce qui est important à signaler c’est que le traité de Westphalie


établissait trois principes centraux, pour ce qui est des Relations
Internationales :

• La souveraineté des Etats selon la norme REX est


imperator in regno suo :(le Roi est maitre en son propre
royaume) qui signifie que le législateur est totalement
autonome sur son territoire et ne peut être le sujet d’une
volonté politique étrangère.

• La notion de sécurité collective, ici européenne, avec la


tache fondamentale de maintenir la paix ente acteurs
principaux des Relations Internationales. Cette notion
évolue d’un statut d’équilibre des puissances non régulée

8
et anarchique vers le but théorique d’établir un genre de
gouvernance mondiale régulée par la loi internationale et
de normes de décisions partagées.

• Un équilibre de puissance qui consiste en une distribution


relative de la puissance en portions soit égales, soit
inégales. En principe, on se réfère à une situation dans la
quelle aucun Etat ne domine les autres, ce qui implique la
recherche d’un point d’équilibre des puissances au sein des
Relations Internationales, fondée sur l’observation qu’un
jeu de puissances déséquilibré est dangereux pour la
sécurité de tous au plan régionale comme au plan
mondiale.

Ces trois principes premiers ont constitué les fondations des


politiques mondiales, et des Relations Internationales jusqu’en 1945 et
ont été ravivées après la guerre froide sous une forme renouvelée.

Le traité a donc marqué le début d’un système moderne de


relations entre les pays en légitimant l’autorité des gouvernements
comme étant à la fois l’ultime et unique source d’administration
souveraine des habitants à l’intérieur des frontières géographiques et
politiques de leur propre entité, c'est-à-dire un Etat. Un tel
arrangement signifiait à la fois que le gouvernement devenait le seul
arbitre dans les affaires intérieures de l’Etat et que les autres Etats

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n’avaient aucun droit d’intervenir dans les affaires intérieures et dans
la politique d’un autre Etat. 6

A noter également que le nouveau système des relations


internationales établit un principe de sécurité collective tel que le traité
de 1648 l’avait prévu, par exemple dans le cas de l’agression d’un Etat
par un ou plusieurs autres : tous les Etats doivent adopter une politique
commune de rétablissement du statu-quo observé avant l’agression,
c'est-à-dire avant la violation des frontières d’un Etat souverain par un
autre. En d’autres termes, le système Westphalie exigeait une action
commune pour assurer la sécurité européenne et/ou mondiale. En
effet, un accord avait été conclu pour qu’un groupe d’Etat (en
principe, les grandes puissances) s’opposent à tout Etat membre qui
violerait illégalement la paix par un acte d’agression.

B- Les Relations Internationales dans le cadre des institutions


internationales : SDN et ONU

Les tentatives d’institutionnalisation 1919-1945 Par


institutionnalisation des relations internationales, il faut entendre le
passage des Relations Internationales du stade relationnel entre Etats,
principaux et majeurs acteurs de la société internationale à un stade
beaucoup plus avancé celui des institutions internationales : la
Société Des Nations en 1919 et L’Organisation des Nations Unies en
1945.
6 Ces principes de souveraineté portèrent un coup dur à l’Eglise Catholique romaine du
Vatican et à son chef le Pape, car, cela impliquait que les monarques européens étaient en
mesure de trancher en toute indépendance l’ensemble de leurs propres affaires intérieures,
comme la religion officielle de l’Etat, libres de toute intrusion.
10
• La SDN : Cette tentative d’institutionnalisation a été repérée à
la fin de la première guerre mondiale et ce à travers la Société
Des Nations, afin de garantir l’équilibre des puissances et la
paix dans le monde.

Autrement dit, regroupant plusieurs Etats (puissances


victorieuses, Etats neutres et les Etats vaincus durant la grande
guerre) la SDN s’efforça d’organiser sur une base juridique et
rationnelle les relations internationales, autrement dit, la paix et
la sécurité internationale ne sont plus l’apanage des Etats, mais
rentre désormais dans les missions de la SDN elle-même.

Malheureusement, la SDN se heurta vite aux problèmes de


désarmement et l’éternel problématique de la guerre.

Quoique la SDN et à travers l’interdiction du recours à la


force n’a pas pu enrayer la dynamique conflictuelle de
l’époque, le conflit Sino-japonais en 1931, le conflit Italo-
Ethiopien en 1935, et le déclenchement de la 1ére guerre
mondiale, sont des exemples éloquents.

• L’ONU : Cette tentative d’institutionnalisation, s’est poursuivie


acharnement avec l’avènement de l’Organisation des Nations
Unies en 1945 en remplacement de la SDN qui a faillait
largement à sa mission de maintien de la paix et de la sécurité
internationale.

11
Il faut rappeler que l’ONU coïncida avec une forte
institutionnalisation des relation internationales et du droit
International avec l’émergence de nouveaux principes devant
régir les relations internationales : égalité souveraine des Etats,
le principe de non-ingérence, la coopération, l’interdiction du
recours à la force dans les relations internationales et par la
création de nombreuses institutions internationales dont
l’objectif était de garantir la paix et la sécurité internationale.

Ce qui est très important à retenir durant cette période,


c’est que les relations internationales sont passées d’une phase
« rationnelle à celle qualifiée d’institutionnelle ».

Malheureusement, l’ONU et dès les premières années se


heurta à un blocage inédit, et ce, suite à la guerre froide entre
les deux camps antagonistes (USA et URSS) depuis 1947.

C- Les Relations Internationales durant la guerre mondiale :

Cette période de 1947 à 1991 est considérée la période de la


guerre froide. 7

Bref, la nature de la guerre froide était diverse allant du politique,


l’économique, l’idéologique… jusqu’à la compétition technologique,
voire des conflits ouverts et délocalisés : la guerre de Corée (1950-

7
C’est une période de tension et de confrontations idéologiques et politiques entre les Etats
Unis et l’union des Républiques Soviétiques (l’URSS). Il ne s’agit pas d’une guerre au sens
traditionnel du terme en ce sens qu’il est question d’une confrontation qui proscrit
l’affrontement armée direct entre les 2 géants que sont les USA et l’URSS.
12
1953), la guerre d’Indochine, du Vietnam …, sont des exemples
éloquents.

Ce qui est frappant de constater, c’est que l’une des


manifestations de cette guerre froide était la était la division du monde
en deux blocs :

Ouest : dominé par les USA et leurs alliés prônant la


démocratie libérale.

L’Est : dominé par l’URSS et leurs alliés préconisent une


démocratie populaire.

C’est ainsi que le blocus de Berlin, était le symbole de la division


de l’Europe : (RFA qui était pro-américaine), et la (RDA qui était
pour les soviétiques).

En Asie également, en témoigne la guerre de Corée, l’Indochine…

Cette bipolarisation était également militaire :

OTAN : organisation du traité Atlantique Nord en 1949 et le pacte


de Varsovie en 1955 avec une Course aux armement entre les 2 grands
au terme de laquelle l’équilibre de la terreur … autant d’éléments qui
caractérisaient les relations internationales de l’époque .

Cette situation perdura jusqu'à 1991, date qui instaura une ère
nouvelle des relations internationales :

Celle de la fin de la guerre froide, bref, de l’émergence d’un


nouvel ordre international.

13
D-Les Relations internationales de 1991 à nos jours :

L’effritement de L’URSS est un tournant historique des relations


internationales, par conséquent, les rivalités Est-Ouest, ont « pris fin »,
désormais un monde unipolaire a vu le jour sous la direction des
U.S.A.

Il est frappant de constater que le libéralisme voire la démocratie


libérale sont devenus incontournables comme valeurs des relations
internationales actuelles.

Or ; cette nouvelle ère des relations internationales n’a pas pu


perdurer pour longtemps, des tensions, voire des contestations ici et là
ont surgit, voire de nombreux conflits ont émergé, un peu partout dans
le monde.

Il faut dire que l’unilatéralisme américain, (la guerre contre le


terrorisme…) ; provoqua de nombreuses politiques hostiles. En
d’autres termes, on assista à l’émergence d’autres puissances sur la
scène internationales à l’image de la chine, la Russie, l’Allemagne
avec lesquels les U.S.A doivent composer.

En conclusion, il faut dire, que l’histoire de relation


internationales reste une histoire mouvementée, imprégnée par les
conflits, mais aussi par des moments de détente voire de paix.

De cette controverse doctrinale sur la définition des relations


internationales, on comprend alors la complexité, mais aussi le
nécessaire relativisme, avec lequel les dynamiques sur la scène

14
internationale, doivent être appréhendées, en vue d’y apporter des
réponses adéquates, c’est là , toute l’importance des outils et
matériaux utilisés , par les experts et praticiens de la matière sur les
relations internationales , face à un monde en permanente évolution.

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Année universitaire 2020/2021

Université Sidi Mohamed Ben Abdellah – Fès

Faculté des Sciences Juridiques, Economiques et Sociales – Fès

Pr. Karim ZAOUAQ : Chargé des travaux dirigés de la matière : Introduction aux
Relations Internationales, Licence de droit (Semestre 1)

LES THÉORIES DES RELATIONS


INTERNATIONALES
Introduction

Désignant, selon Philippe Braillard, « un ensemble cohérent et systématique de


propositions ayant pour but d’éclairer la sphère des relations sociales que nous
nommons internationales », une théorie des relations internationales n’adopte pas
un seul modèle et n’inclue pas forcément un ensemble cohérent d’hypothèses. Elle
peut englober en fait une diversité d’approches.
Cette diversité ne concerne pas seulement les conceptions et les approches
considérées à l’intérieur d’une telle ou telle théorie de relations internationales,
mais il peut s’agir d’une diversité des courants doctrinaux eux-mêmes. Il en
résulte que les relations internationales ne constituent pas une discipline
homogène.
Schématiquement, on peut distinguer deux sortes d’approches théoriques globales
des relations internationales, auxquelles s’identifient les principales théories des
relations internationales. Il s’agit plus de lignes de clivages que de lignes de
partage, et qui portent des appréciations différentes sur la place des États dans le
système international et la nature des liens qu’ils entretiennent entre eux.
Ainsi, il y a lieu d’identifier les approches conflictuelles et stato-centriques des
Relations internationales, entérinées par les courants réaliste, néoréaliste et
marxiste et qui sont axées sur l’importance de l’État dans le système international,
le caractère anarchique de la société internationale et la probabilité de survenance
de conflits interétatiques. Ces approches sont critiquées et remises en cause par
diverses théories dites d’interdépendance et de coopération, telle la théorie
libérale, le constructivisme et le fonctionnalisme, lesquelles conçoivent la société
internationale comme un ensemble structuré où prédomine la coopération entre
les États plutôt que les conflits, et où les interactions avec d’autres acteurs, dont
les institutions internationales, sont plus palpables.
La problématique qui se pose dans ce cadre est d’ordre schématique et théorique,
portant sur les caractéristiques qui distinguent une approche par rapport à une
autre, une théorie par rapport à une autre.
Pour aborder ce sujet, on va étudier dans une première partie les approches
conflictuelles et stato-centriques des Relations internationales (I), avant
d’analyser dans une deuxième partie les approches remettant en cause ces
dernières et qui participent d’une vision d’interdépendance et de coopération (II).
I- Les approches conflictuelles et stato-centriques des Relations
Internationales
Le réalisme qui s’est développé en réaction à l’idéalisme wilsonien et qui a connu
une grande expansion liée au contexte de la guerre froide, repose, qu’il s’agisse
de son courant classique ou de sa variante néo-classique, sur l’idée de la
prédominance de l’État dans les Relations internationales et sur la puissance en
tant que facteur d’équilibre entre les États (1).
Similairement, les courants marxistes considèrent le système international comme
un système susceptible d’engendrer des conflits et un affrontement entre les pays
capitalistes et ceux socialistes (2).

1- Le réalisme et le néo-réalisme

A- Le réalisme
Même si son application directe aux affaires internationales est plus récente, le
réalisme est le produit d'une longue tradition historique et philosophique. Au
moins quatre des hypothèses centrales du réalisme se retrouvent historiquement
dans l’œuvre écrite par Thucydide dans les années 400 avant Jésus-Christ,
intitulée « l'Histoire de la guerre du Péloponnèse ». Pour Thucydide, l'État est le
principal acteur de la guerre et de la politique en général, tout comme le postulent
les réalistes d'aujourd'hui. Deuxièmement, l'État est supposé être un acteur
unitaire. Troisièmement, les États sont supposés être des acteurs rationnels. En
d'autres termes, ils prennent des décisions en pesant les coûts et les avantages des
différentes options par rapport à l'objectif à atteindre. Enfin, Thucydide, comme
les réalistes contemporains, s'intéresse aux questions de sécurité, c'est-à-dire à la
nécessité pour l'État de se protéger contre ses ennemis, qu'ils soient étrangers ou
nationaux. Un État accroît sa sécurité en augmentant ses capacités intérieures, en
renforçant ses prouesses économiques et en formant des alliances avec d'autres
États sur la base d'intérêts similaires.
Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le paradigme réaliste a été refondé
par le théoricien Hans Morgenthau qui, tout comme pour Thucydide, Augustin et
Hobbes, conçoit la politique internationale comme une lutte pour le pouvoir. Dans
ce contexte, la puissance militaire et la puissance économique sont toutes deux
importantes. Le pouvoir économique peut être employé à des fins de coercition,
en soi, et peut également se traduire par l’exercice d’un pouvoir militaire, si
nécessaire. Les deux types de pouvoir sont donc recherchés par les États afin de
se protéger.
Quel que soit le théoricien, le réalisme en tant que courant doctrinal met l’accent
sur les relations politiques, entendues comme des relations de puissance qui se
nouent essentiellement entre les États, acteurs individuels, et surtout entre les
grandes puissances, car la puissance est canalisée par les États.
Pour les réalistes, le système international est anarchique, ce qui a des
implications cruciales sur la possibilité d'une paix durable entre les États. Selon
les théoriciens de ce courant, les États devraient constamment chercher à
maximiser leur puissance parce que, dans un système anarchique, la seule
véritable garantie de sécurité doit venir de ses propres capacités de défense. Ce
faisant, les États entreront inévitablement en conflit, que leur objectif soit
simplement l'auto-préservation ou, au contraire, la conquête des autres.
La conduite internationale de l’État repose, en fait, sur une logique de recherche
de l’intérêt national. Cela revient à dire que la société internationale est
fondamentalement interétatique et que la compétition entre les États est naturelle,
tout comme les conflits qui sont l’émanation de cette compétition.
Dans ce sillage, les auteurs réalistes mettent aussi en avant l’importance des
facteurs militaires et diplomatiques de la puissance, et conçoivent la conduite
internationale de l’État comme un champ séparé de sa politique interne ou de son
système juridique et politique.

B- Le néoréalisme
Développée par Kenneth Walts dans son ouvrage « Theory of International
Politics » (1979) et Robert Gilpin dans son ouvrage « War and Change in World
Politics » (1981), dans un contexte de fin de la détente et de regain de la
détérioration des rapports Est-Ouest, l’approche néoréaliste conserve les bases du
réalisme classique mais enrichit et affine ses idées.
Pour les néoréalistes, la notion d’intérêt national ne se confond plus
nécessairement avec la puissance, mais elle comporte une série de dimensions
politiques, économiques, militaires, culturelles (…).
De même, la compétition et le conflit ne sont pour les néoréalistes que des options
possibles, parfois souhaitables ou inévitables, mais auxquels des formules de
coopération peuvent être avantageusement préférées. Dans ce cadre, les accords
multilatéraux qui définissent le régime international d’une activité ou le régime
de coopération dans un domaine donné (tels le Traité sur la non-prolifération des
armes nucléaires de 1968, le Traité sur l’Antarctique de 1959…), reposent sur un
intérêt commun qui est plus que la somme des avantages particuliers.

2- Le marxisme
Bien que les écrits de Karl Marx ne se sont guère spécifiquement consacrés à
l’étude des rapports internationaux, des doctrines mettant l’accent sur la
dépendance s’en sont inspirées. Elles ont fleuri dans un contexte de pensée
marxiste et se sont servis des idées marxistes pour expliquer les relations
qu’entretiennent les États dans le système international. Les bases théoriques de
ces doctrines ont été fondés par des auteurs comme le britannique John Hobson
(1858-1940) et l’allemand Rudolph Hilferding (1877-1941).
Compte tenu de la période qui les a vu naître, ces doctrines se sont attachées aux
relations entre pays capitalistes et aux rivalités économiques entre eux, puis au
conflit entre ces pays et le camp socialiste, ainsi qu’à la situation particulière des
pays en développement, caractérisée par une dépendance économique à l’égard
du système capitaliste.
Globalement, ces doctrines se rapprochent du marxisme à travers notamment la
reconnaissance du primat des facteurs économiques dans l’organisation et
l’orientation des rapports internationaux ; les mécanismes d’exploitation qui se
trouvent ainsi constitués ; les conflits qui en résultent et la légitimité de la lute
contre l’inégalité et la domination. Il en résulte que ces doctrines tendent à justifier
les conduites étatiques qui visent à résister et à renverser la dépendance, y compris
par l’affrontement et l’entrée en conflit.

II- La remise en cause des approches stato-centriques et conflictuelles des


Relations internationales par les approches d’interdépendance et de
coopération
Stato-centriques et à relent conflictuel, le réalisme et les théories de dépendance
dits marxistes diffèrent largement de la théorie libérale (1), du constructivisme et
du fonctionnalisme (2), lesquelles privilégient la coopération et ne conçoivent pas
l’État comme étant le seul acteur central des relations internationales, mais
comme un acteur qui interagit avec d’autres acteurs, notamment les institutions
internationales.

1- La théorie libérale
Les origines de la théorie libérale se trouvent dans l'optimisme des Lumières du
XVIIIe siècle, le libéralisme politique et économique du XIXe siècle et l'idéalisme
wilsonien du XXe siècle.
Montesquieu a soutenu que la guerre est un produit de la société, et n’est pas
inhérente à la l’état de nature des individus et que les groupes d'États sont unis
selon le droit des nations, qui régit la conduite même en temps de guerre.
La théorie "idéaliste" du début du XXe siècle a également contribué au
libéralisme, grâce à l’adhésion du président américain Woodrow Wilson, qui a
rédigé le pacte de la Société des Nations, dont la moitié des dispositions tournait
autour de la prévention de la guerre. Le pacte comprenait aussi une disposition
légitimant la notion de sécurité collective, selon laquelle l'agression d'un État
serait contrée par une réaction automatique et collective, incarnée dans une "ligue
des nations". La Société des Nations a illustré l'importance que les libéraux
accordent au potentiel des institutions internationales pour faire face à la guerre
et à la possibilité de résoudre collectivement les problèmes dans un forum
multilatéral. Les libéraux font également confiance au droit international et aux
voies de règlement des différends telles que la médiation, l'arbitrage et les
tribunaux internationaux. D'autres libéraux encore pensent que toute guerre peut
être éliminée par le désarmement.
Dans les années 1970, une nouvelle branche du libéralisme est apparue, basée sur
le constat que les États du système international coopèrent en fait la plupart du
temps. Cela est contraire aux postulats réalistes selon lesquels la coopération est
difficile à réaliser pour les États en raison de leur quête de gains et du dilemme de
la sécurité. Des libéraux comme Robert O. Keohane et Joseph S. Nye insistent sur
l’existence d’une forme de coopération, même dans les conditions anarchiques du
système international, tout en défendant l’idée d'une interdépendance complexe,
impliquant une interconnexion entre les États par de multiples canaux, et leur
intérêt manifesté pour d'autres questions pour lesquelles ils partagent des intérêts
communs et qui dépassent le champ de la sécurité, ce qui en résulte une limitation
du recours à la force armée.
Les libéraux rejettent l'hypothèse réaliste selon laquelle la survie du système
interétatique est l'essence des relations internationales et rejettent également
l'affirmation réaliste selon laquelle le pouvoir est le seul objet d'étude approprié
pour les relations internationales.
Contrairement aux réalistes qui sont plus enclins à étudier la sécurité
internationale et les causes, le déroulement et les conséquences des guerres, les
néo-libéraux se concentrent sur les questions d'économie politique internationale
et d'environnement. Par conséquent, la vision conflictuelle des relations
internationales apparait clairement chez les auteurs réalistes, contrairement aux
libéraux qui prônent plus la coopération mutuelle des États.
In fine, il y a lieu d’affirmer que les théories libérales s’accordent sur le postulat
selon lequel les acteurs de la politique internationale sont largement rationnels,
que la coopération est possible et plus probable que ne le prétendent les réalistes,
et que les États se concentrent sur des questions allant au-delà de la simple sécurité
et de la survie.

2- Les approches sociologiques : constructivisme et fonctionnalisme


Ces approches considèrent la société internationale comme un tout. De ce fait,
Elles n’ignorent pas le rôle des États, mais elles le relativisent. Les États sont des
acteurs, au même titre que d’autres organisations dont les institutions
internationales.

A- Le constructivisme
S’intéressant à la structure sociale des relations internationales, le constructivisme
conçoit ces dernières comme une réalité construite ou coconstituée par
l’interaction des comportements individuels et des institutions (l’un n’existe pas
sans l’autre et les deux se conditionnent mutuellement). Les structures ou
institutions déterminent les identités, les intérêts et le comportement des individus
mais ces derniers à leur tour créent, reproduisent et changent les structures
institutionnelles de la société internationale.
Les concepts fondamentaux du réalisme, notamment l'anarchie, la puissance,
l'intérêt national et d'autres, sont considérés par les constructivistes comme
socialement construits. Dans ce sens, l’auteur constructiviste Alexandre Wendt
soutient que l'anarchie peut avoir de multiples significations pour différents
acteurs, ce qui peut donner lieu à un éventail de comportements plus large que
celui postulé par le réalisme (Anarchy is What States Make of It », 1992).
A. Wendt fait valoir aussi que la structure politique du système international
(c'est-à-dire la question de savoir si le système est unipolaire, bipolaire ou
multipolaire) ne permet pas de prédire si deux États seront amis ou ennemis, ou
s'ils se reconnaîtront mutuellement leur souveraineté…. Ce sont les identités des
États ainsi que les normes qui découlent de ces identités, qui importent le plus.

B- Le fonctionnalisme
Développé dès l’entre deux guerres mondiales, notamment par David Mitrany à
partir d’une réflexion sur l’échec de la Société des Nations (SDN), le courant
fonctionnaliste prône l’idée que l’intensification des rapports internationaux
entraine des échanges techniques, qui appellent une coopération entre spécialistes
de diverses nationalités, en dehors de tout esprit de confrontation, de compétition
ou de conflits, et ce autour de finalités communes. Ici, l’État est un partenaire et
la coopération est de nature à englober d’autres acteurs, non gouvernementaux,
voire infra-gouvernementaux.
Les fonctionnalistes insistent sur le rôle des organisations internationales
spécialisées ou techniques, à objet non directement politique et mieux à même
d’enraciner la coopération internationale. Ces institutions, telles les institutions
spécialisées des Nations Unies (UNESCO, OMS, FAO, OIT…) s’attachent à des
questions internationales par nature, que chaque État est à la fois incapable et peu
désireux de résoudre à lui seul.

Conclusion
Les différentes théories exposées diffèrent non seulement par les personnes
qu'elles identifient comme des acteurs clés, mais aussi par ce qui compte comme
une menace ou un avantage. Elles diffèrent également dans leurs points de vue
sur la prise en compte du poids des acteurs individuels, des États et du système
international dans l'étude de la politique internationale.
Bibliographie indicative
- Diane ÉTHIER, Chapitre 1. L’analyse des relations internationales In :
Introduction aux relations internationales [en ligne]. Montréal : Presses de
l’Université de Montréal, 2010.
- Jean-Louis MARTRES, « De la nécessité d’une théorie des relations
internationales : l’illusion paradigmatique », AFRI, Volume IV, 2003, pp. 19-41.
- Karen A. Mingst, Heather Elko Mckibben, Ivan M. Arreguín-Toft, Essentials of
International Relations, W. W. Norton & Company; 8th edition (October 1,
2018), ISBN: 978-0-393-64327-5.
- K. J. Holsti, The Dividing Discipline: Hegemony and Diversity in International
Theory (London, 1985).
- Philippe Braillard, Théories des relations internationales (Paris, Presses
universitaires de France, 1977).
- Serge Sur, Relations internationales, Editions Montchrestien – Lextenso
éditions, Paris, 2009, ISBN : 978-2-7076-1591-6.

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