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A

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-
.
'

, Jn2015 ^

https ://arch ive.org/detai Is/arch itectu reOOboi I


, ,

V I I.

ARCHITECTURE.
EXPLICA TION.
Principe! généraux concernant les ordres ^ Le corinthien & le compofite , ap-
les principaux membres d'archite&ure. pelles les ordres délicats , la dixième par-
tie.
Nous donnerons feulement les or- Vitruve a refufé le nom d’ordre à ce
dres d’architedure , comme la partie dernier , à caufe de fon égalité de rap-
qui appartient le plus au goût de l’art port avec le corinthien , prétendant
comme la connoilîànce la plus indifpen- avec raifon que ce ne font point lesor-
fable pour acquérir les moyens de ju- nemens qui conftituent l’ordre , mais
ger delà beauté extérieure des édifices bien la différence du rapport de leur
en général , &
enfin comme la partie groifeur avec leur hauteur.
la plus nécelfaire dans des élémens. Ces cinq ordres font conformes aux
Mais pour leur application à des édi- mefures de Vignole, l’un des dix com-
fices particuliers , on peut confultcr là- mentateurs de Vitruve, celui qu’on &
delfus les auteurs d’architedlure ; on a fuivi en France le plus généralement.
ne trouvera ici que quelques planches Cet auteur donne au piédeltal A , fig. i
fur cefujet, qui ont été citées dans le le tiers de la hauteur de l’ordre II , &
texte , les autres que nous avons omi- à l’entablement C , le quart de B ; il
fes n’ayant été d’aucun ufage, conferve cette même proportion pour
tous les cinq ordres. Ce n’eft pas qu’on
N“. I. ne puilfe donner moins de hauteur à
l’entablement & au piédeftal ; par exem-
Des cinq ordres d'archite&ure.
ple , réduire A au quart , & C au cinquiè-
Cette planche préfente les cinq or- me de B , comme le propofe Palladio ;
dres d’architeclure , dont le dorique, ou enfin tenir l’entablement entre le
l’ïonique &
le corinthien font grecs quart & le cinquième, ainfi que l’enfei-
& les deux autres romains. gne Scammozzy. Mais ces différences
Ces cinq ordres font réduits ici à une de hauteur doivent fe déterminer félon
même hauteur, afin qu’on puidbrecon- l’application qu’on fait des ordres à l’ar-
noitre par leur diverfe groifeur , fur une chitecture, & la diverfitédes batimens
élévation commune , leurs dÜîerens où on les met en œuvre ; de maniéré
caraéleres; car il faut favoir que le tof- que c’elfà la prudence de l’architeêle de
can connu fous le nom à' ordre ruJHque., combiner l’effet que doivent produire
ne doit avoir de diamètre que la feptie- CCS hauteurs plus ou moins confidéra-
me partie de fa hauteur , y compris bafe bles, toutes trois pouvant également
&. chapiteau. réiilfir , favoir celle de Vignole , pour
,

Le dorique, connu fous le nom d’or- les dehors des grands édifices; celles de
dre f-Z/dr, la huitième partie. Palladio & de Scammozzy, pour leur dé-
L’ïonique , conlidéré comme ordre coration intérieure.
moyen, la neuvième partie. Le piédellal A , l’ordre B , & l’entable-
& ,,,,

ARC H 'I T E C T ü R E.

ment C , compofent donc les trois prin- diamètres que doit avoir l’ordre tofcan,
cipales parties d’une ordonnance d’ar- choifi de préférence dans cette planche
chiteclurej mais c’eld S qu’on appelle comme le moins compliqué de tous; en
l’ordVr proprement dit , y compris la bafe forte qu’il cftaifé de concevoir que ces
D, le fut E, &
chapiteau F: aiilîî
le fept dianietres établiffent la hauteur de
eft-ce cet ordre qui donne & alEgne au la colonne tofcane , qui par conféquent ï )J
piédeftal & à l’entablement leur vérita- a aulîi quatorze modules , le diamètre
ble proportion. étant de deux modules on conçoit en- ;

Chacune de ces deux parties princi-


pales, ainfi que l’ordre, font compo-
core que le piédeftal devra avoir quatre
modules huit minutes , & l’entable-
^
féeS à 'leur tour de’plufieurs autres par- ment trois modulés &
ties 5favoir, pour le piédeftal, lefoclè le tiers , l’autre le quart de
, le dez A, &
la corniche i-, pour & me nous venons de l’i

l’entablemèiit , l’architrave la frife /, Qiiand de cet ordre tofcan on vou-


& la corniche rn. Toutes ces parties font dra palfer au dorique fans rien changer ,.

encore diviféespar d’autres qu’on appel- aux dimenfions précédentes , on divife-


le moulures , dont nous traiterons dans ra la hauteur de l’ordre A en huit au lieu // "i
les planches fuivantes. de fept ; &
cette huitième partie donne-
Ce que nous venons de dire touchant ra le diamètre dorique. Enfin cette mê-
l’ordre tofcan, peut s’appliquer aux qua- me hauteur A fera divifée en neuf pour
tre autres ; leur dimenfton la divilion & l’ïonique en dix pour le corinthien
de leurs membres étant les mêmes , & & le compofite..
ne différant que dans les détails & dans Il ne faut point oublier que c’eft de
l’application de leurs principaux orne- ces dftférens diamètres , fous une hau-
mens, ainfi que nous aurons occafion teur commune , que les ordres d’archi-
de le faire remarquer ailleurs. tedlure acquièrent une exprefiion parti-
culière, qui donne au tofcan un carac-
m IL tère ruftique propre aux ouvrages mili-
taires ; au dorique , un caraélere folide
Divijton générale des ordres d' architeBure.
propre aux édifices publics ; à l’ïonique
Nous avons dit dans la planche précé- un caraélere moyen propre aux bàti- ,

dente que, félon Vignole, le piédeftal mens d’habitation au corinthien un


; ,

devoit avoir le tiers de la hauteur de caradere délicat , propre à la demeure


l’ordre , & l’entablement le quart. Pour des Ibuverains ; & au compofite , un
parvenir à trouver cette dimenfion , il caradere compofé , propre aux décora-
faut divifer la hauteur donnée N, , O tions théâtrales, aux fêtes: publiques ,
Jtg. 6 , en dix-neuf parties égales; en aux pompes funèbres, &c.
donner quatre au piédeftal B , douze à Les trois parties D , E , F , expriment,
l’ordre A , & trois à l’entablement C ; comme dans la planche précédente , le
en forte que par cette divifion le pié- focle , le dez & la corniche du piédeftal ;
deftal aura le tiers de l’ordre , & l’enta- les lettres G, H, I, la bafe, le fût Sc
blement le quart , ainfi que l’expriment le chapiteau de l’ordre ; les lettres K
les dix-neuf demi-circonférences 1,2, L , M , l’architrave , la frife & la cor-
^ , 4, r, &c. niche de rcntablement.
Les divifions marquées par fept autres Les trois de|m-circonférences P , Q_,
demi-circonférences , indiquent les fept R , indiquent la hauteur du fût ; celles
,j

d’en-bas coiiftatent le tiers inférieur & auxquelles on donne plus ou moins


élevées parallèlement , elles forment de mouvement, félon l’application qu’on
un cylindre; les deux d’en -haut en- en veut fiüre dans l’architedure pour ,

femble, un conoïde tronqué. Il faut la pierre , le plâtre , le marbre , le bois»


favoir encore que le fût fupérieur de le fer, bronze, &c.
le
la colonne ne doit avoir que les cinq On a
obfervé d’accompagner les dif-
fixicmes du diamètre d’en-bas; ce qui férentes moulures tracées dans cette
fait didérer la colonne du pilaftre qui planche, de tous les membres qui peu-
eil égal dans toute fa hauteur ; d’ail- vent indiquer les relations que les unes
leurs fon plan eft quarré , au lieu que & les autres doivent avoir enfemble.
la colonne doit toujours être circulai- Pour cela , on remarquera qu’aux mou-
re. Voyez dans Vignole la maniéré de lures quarrées on a pris foin deponduer
trouver cette diminution , & de tracer lesmoulures circulaires qui les peuvent
la courbure nommée conchoide , qui for- accompagner; & qu’aux moulures cir-
me les deux côtés du conoïde , & l’ar- culaires 011 a pareillement poneftué les
ticle CON'CHOÏDE de ce Di&ionnaire. moulures quarrées qui les couronnent
L’échelle qui Te voit au bas de la fi- ou foutiennent ; précaution qui
les
gure fixieme, ell de quatre modules; doit faire juger plus promptement de
le module eft toujours le demi-diame- leur enchaînement, fur-tout lorfqu’on
tre de l’ordre ; ce module fe divife en voudra les comparer avec celles de l’en-
douze minutes pour les ordres tofean tablement de la planche huitième.
& dorique, & en dix-huit, pour les
ordres ionique, corinthien & compo- N“. III.
fite. Ainfi le fût inférieur de l’ordre
Des différentes efpeces de moulures.
tofean eft de deux modules ou de vingt-
quatre minutes , & le fût fupérieur eft L a moulure ^9. 9. eft une petite mou-
d’un module deux tiers , ou de vingt lure qu’on appelle filet , reglet ou lifieau,
minâtes; ainfi pour les autres membres compofé de deux lignes parallèles, &
de cet ordre & des ordres qui fuivent. qui fe place entre les grandes moulures
Les feptierne & huitième figures of- quarrées & circulaires, pour apporter
frent les fept ditférentes efpeccs de mou- de la variété aux dftférens membres des
lures à Tu Page non-feulement des ordres, corniches.
mais aulfi de tous les membres d’archf- La moulure fig. 10. eft une grande
teélure. la première efpece a,b ,c, d, moulure quarrée appellée /armzer; c’eft
e,f, eft de moulures quarrées; la deu- la plus faillante de toutes les moulures
xieme 9, II, de moulures décrites par de cette elpece; elle feplace alternati-
des demi-cercles; la troifieme i, ^,de vement entre les cimaifes dans les cor-
moulures décrites par des quarts de cer- niches des entablemens. i eft îê lifteau
cle ;. la quatrième /, m
, de moulures ap- qui couronne ordinairement cette mou-
pellées concavrs , la cinquième n, o, p , lure. 2 eft appellé la plate-bande de ce
<7,de moulures appellées cavets , congés larmier. ^ eft un congé qui unit la par-
^ gorges ; la fixieme & la feptierne tie verticale de la plate-bande avec la
marquées de moulures appel- faillie du liftoau. 4 eft un canal pratiqué
lées Jlnueufes. Il en eft encore de compo- ordinairement fous le fophite ou pla-
fées , d’applaties , de chantournées, &c. fond de cette moulure quarrée , lequel
qui fe tracent à la main ou au compas. fert à écouler les eaux du ciel , qui tom-
bent fur la Hiillie de ce membre faillant. du piédeftal de l’ordre 'ionique fg. ?.
C’dl ce canal 4 qui a fait donner à cette En général ces moulures ont autant d.e
moulure le nom de larmier on gouttière , faillie que de hauteur.
parce qu’il fait écouler l’eau larme à lar- Les moulures fig. if & i 5 , font ap-
me, ou goutte à goutte de delfus la pellées talons , moulures qui ne diffe-
corniche à laquelle ce membre fert de rent des deux précédentes, qu’en ce
couronnement, f elf un lilleau qui éloi- qu’elles font tracées en feus contraire*
gne le canal 4 de la face ou plate-bande c’eft-à-dire que la portion concave des
2 , pour procurer à cette derniere une premières ell convexe dans celles-ci} de
certaine folidité. même pour les autres portions. Le talon
Les moulures fig. ii & 12, font des fig. If.
ell décrit par deux triangles équi-
moulures appellées tores , à l’ufage de latéraux, dont les fommets 1,2, fer-
toutes les bafes des ordres ; la derniere vent de centres. L’autre au contrai-
ell
fe trace par un demi-cercle dont le cen- re tracé par l’extrémité du rayon de deux
tre I détermine la moitié de la hauteur demi -cercles marqués 6 7, formant -,

de cette moulure l’autre elf un tore


; autant de perpendiculaires élevées fur
compofé &
tracé par les foyers g & 9 , à la diagonale 1,2.
delfein d’applatir fa partie fupérieure, La moulure fig. 17. ell une feotie
pour découvrir le lilieau 7 , qui couron- nommée rond creux ou nacelle y elle fert
ne cette moulure , & que l’on fuppofe aux bafes des ordres ionique , corin-
être élevé dans un édifice fort au-deifus thien &
compolite pour faire oppolition
de l’œildu fpedlateur. au tore qui elt une moulure convexe
Les moulures,/^, & 14, font & avec celle dont nous parlons , elle
appellées rangées dans la claf-
j , forme une agréable diverfité , lorfqu’el-
fe des moulures finueufes ou ondulées ; les font féparées par des lilleaux, com-
elles font delHnées aux cimaifes des me il s’en remarque à la bafe attiquè fig.
corniches. C«lle Jtg. i^. fe trace par le 58* Cette moulure fe trace de deux ma-
moyen de deux triangles équilatéraux niérés} on appelle celle fig. 17 , moderne,
I, f, & 5 , 4, 25 celle ^9. 14. fe 8c celle delà planche fuivante , fig. 18 5
trace par deux quarts de cercle , dont antique. Pour tracer la moderne , il faut
les points 4, y, fervent de foyers. Si divifer fa hauteur & fa faillie en trois
dans cette moulure on ne veut pas fai- également } &
du point 8 , comme cen-
re les quarts de cercle égaux , on peut tre décrire la première portion de cer-
,

divifer la diagonale i, 2 , en neuf parties cle i , I O } enfuite du point 9 , fominet


égales , &
faire la portion i , , de cinq d’un triangle équilatéral , décrire la por-
neuvièmes , &
celle 5,2, des quatre tion de cercle 10, 1 1 } puis du point ii
neuvièmes reftans, félon que cette mou- au point 9 , prolonger une oblique au
lure fera droite ou renverfée , au-delfus point 2 qui , comme centre l'ervira à
1
,

ou au-delfous de l’œil, &c. car il ell décrire la troifieme portion de cercle 1, 1

bon de remarquer que chacune des 1 f } le relie de cette courbe fe tracera à


moulures dont nous parlons , peuvent la main depuis ly jufqu’à 2.
également s’employer dans les parties
fupérieures ou inférieures des ordres} N». IV.
telle, par exemple, que fe remarque la
Suite des différentes efpeces de moulures.
doucine droite de la corniche marquée
n, & la doucine renverfée o de la bafe . La moulure fig. 1 g. ell la feotie appel-
, , , ,

ARCHITECTURE.
lée antique ,qui fe décrit par les deux remarque dans l’architrave
les qu’il s’en
centres i, 7 j elle
ell moins ellimée que de l’ordre corinthien} quelquefois mê-
la moderne, à caufe de fa cavité infé- me, pour donner encore moins de
rieure , & de la vive arrête qu’elle for- faillie aux membres qui contiennent ces
me vers 4 } défaut qui ne la fait guere plates-bandes , on incline en-dehors la
mettre en oeuvre que dans l’intérieur furface de ces dernier es , comme l’ex-
des appartemens, ou dans les dehors priment les lignes ponéluées 1,2,?, &
feulement, lorfqu’on préféré le marbre comme 011 le remarque à l’architrave du
à la pierre , comme en ufoient les Grecs petit ordre intérieur de l’églife de l’ora-
& les Romains. Les lignes pondluées , toire à Paris.
qui indiquent la conftruchion de cette Les moulures^. 22 , 2? , P font O
moulure, nous difpenfent d’une plus appellées congés ce font des efpeces de
}

grande explication. cavets qui fervent aux fûts des colonnes


Les moulures yi57. 19 &20, font des ou pilaltres, pour réunir les moulures
quarts de rond, appellés ainfi, parce horifontales de l’altragal du lillcau de&
qu’alfe2 communément elles fe tracent la bafe, avec la partie verticale de ce
par un quart de cercle ; mais comme même fût : la première fe trace par le
toutes les efpeces de moulures dont fommet d’un triangle équilatéral } la fé-
nous parlons, doivent appartenir à des condé , par fangle d’un quadrilatère.
ordres qui ont chacun une différente ex- La moulure^^. 24. eft compofée d’u-
prellion; que par conféquent ces mou- ne baguette, d’un filet d’un congé. &
lures font obligées d’avoir pJ us ou moins La baguette fe trace par un demi-cer-
Ade concavité ou de convexité, on les cle, & le congé par un quart de cer-
trace par diverfes portions de cercle que cle. Ce membre ell delliné principale-
démontre la théorie, mais que le plus ment à couronner la partie fupérieure
fouvent la pratique néglige ; par exem- du fût des colonnes & des pilallres il :

ple , le quart de rond convexe ^ , 4 , & fert auffidans les corniches des enta-
le quart de rond concave 7 , g de la^^. blemens & desbafes des colonnes ainli ,

ao, font tous deux tracés parles deux qu’-on en remarque plufieurs dans les
angles f, 6 d’un quadrilatère qui leur planches fuivaiites.
fert de foyer. Ces deux quarts de rond La moulure jig. 2f , ell une doucine
font delf inés aux décorations viriles 5 au comme celles des jig. 15 & 14, de la
contraire les deux courbes de la fig. 19 planche précédente , mais à laquelle on
I
décrites , favoir, celle f , f , par le fom- a ajouté un cavet g , pour procurer un
met ^ d’un triangle équilatéral 5 celles canal renfoncé au fophite d’un larmier
'
6,6, par le fommet 4 d’un triangle ifo- & former un liÜeau 7 fur le devant, ainli
I
cele, préfentant moins de folidité, ren- que nous l’avons expliqué en parlant du
dent ces moulures plus propres au ca- membre, fig. 10.
1 raélere moyen & délicat des ordres ïoni- Enfin la moulure fi(h 26 , eft une
i
que, corinthien & compolite. moulure compofée appellée hcc decorbiir\
'
Les moulures de la /19. 21 , font defti- elle eft tracée par deux courbures la :

;
nées aux architraves, aux chambranles première tracée par le fommet du trian-
des croifées , aux archivoltes aux im-
, gle équilatéral g} la deuxieme, par le
polies, & ne font autre chofe queplu- foyer y. Dans la partie inférieure de
I

lieurs plates-bandes féparées les unes cette moulure, on a oblérvé un grain


1 des. autres par de petites moulures., tel- d’orge 7, clpece de petite moulure
M s ARC
qnarrée & ravalée , qui fert à détacher d’arafer la dorique , de faire Tïonique
les grandes moulures circulaires d’avec rentrante, ainJi que celles des piédef-
celles qui font quarrées, dans le def- taux corinthiens &compofitesj mais
fein de donner plus de jeu , plus d’eifet, d’orner ces dernieres de quelques mou-
& une certaine articulation à toutes lures.
les moulures d’une corniche. Nous remarquerons que non-feule-
Tous ces membres font fufceptibles ment lespiédeltaux de Vignole font
d’cnrichiiremens ; on y applique des or- trop élevés , mais qu’en général cette
nemens félon qu’ils font partie des or- innovation des modernes fe contredit
dres ionique, corinthien, ou compofi- avec la pratique d’élever plufieurs or-
te ; quelquefois même les moulures de dres les uns fur les autres, parce que
l’ordre dorique peuvent en recevoir: les piédeliaux des ordres fupérieurs
mais il n’en faut jamais revêtir celles produifent des porte-à-faux confidéra-
de Tordre tofcan , quoiqu’il s’en remar- bles fur ceux de delfousj ce qui nous
que à la colonne trajane & dans quel- incline à croire qu’à l’exception des
ques édifices franqois. 11 feroit mê- édifices publics , qui n’auroient qu’un
me bon d’ufer avec difcrétion des or- feul ordre., &
où on les pourroit em-
nemens fur les moulures en général ; ployer par tolérance, il n’en faudroit
du-moins devroit-on les referver pour jamais faire ufage dans les bàtimens
les dedans des bàtimens. Dans les de- d’habitation, mais feulement d’un fo-
hors ces ornemens font fujets à nepré- cle , tel que le repréfente la jig. 52 ;
fenter que de petites parties ; ils corrom- focle qui pouvant être réduit au quart
pent la forme des moulures 5 d’ailleurs de Tordre au plus ou au diamètre au-'*
ils fe dégradentpar Timprelîion de Tair, moins , procure plus d’élévation à Tor-
fe noircilfent en peu de tems, & ne dre , &évite la plus grande partie des
préfentent plus à l’œil , &
vus de quel- porte-à-faux dont nous voulons parler.
que diltancc , qu’une confulîon mal en- Il faut remarquer que ce focle doit avoir
tendue. un peu plus de longueur que le dez du
N“. V. piédeltal celui-ci ell réduit à la faillie
:

de la bafe de Tordre; au lieu que le


Des piédejîaux.
*ï- Æ! focle doit l’excéder de chaque côté d’u-
Cette planche offre des piédcfiaux que ne minute ou d’une minute & demie.

R ^

\
les anciens ont ajoutés aux ordres d’ar-
chitecture : prefque tous ont varie fur
leur hauteur. Ici nous donnons ceux
On trouvera dans cette planche tou-
tes les mefures des moulures des piédef-
taux félon Vignole : néanmoins pu
VL^ deVignole, qui, comme nous l’avons peut les varier à l’infini , félon la ri-
remarqué, leur a établi le tiers de la cheife -ou lafimplicité de chaque ordre,
colonne, y compris bafe &, chapiteau. & félon leurs diverfes applications à
k Chaque piédeltal êlt compofé d’une ba- Tarchiteélure. Par exemple, nous ne
8 Je. A, d’un dez. K, & d’une corniche
C. Les deux membres A & C font or-
pouvons le dilîimuler, la corniche C
du piédeltal tofcan , fig. 27 , n’efi: guere
nés de plufieurs moulures adoities à fupportable; çHc elttrop pauvre &trop
((\
Texprclfion de chaque ordre. Qiieîquc- matérielle, comparaifon faite avec cel-
•> fois Ton enrichit le dez 13 d’une table. le des autres piédeltaux du même au-
,

I)
Il faut avoir attention, dans Tordre teur. D’ailleurs une corniche , pour
f( |: tofcan , de faire cette table -faillante être appellé'e. telle , doit étrjc compofée
de
,

ARCHITECTURE.
de trois membres , & celle dont nous une beauté de convenance qu’il ell bon
parlons n’en a que deux} ce qui la doit de conferver} aulfi fa richellepro-
lui
faire rejetter abl'olument. A l’égard des grellive avec la tofeane l’a-t-elle fait
moulures des autres corniches , elles préférer par plufieurs célébrés architec-
peuvent recevoir quelques changemens, tes : en forte que nous croyons que la
à la vérité , mais du-moins elles ont un bafe nommée attique doit être fublli-
caraélere convenable &
une dimendoii tuée feulement à l’ordre ionique, & ^
générale allez analogue à l’exprellion que, lorfqu’on la voudra faire fervir
de chaque ordre que leur piédellal fou- aux ordres corinthiens &
compolîtes
tient. comme elle feroit trop llmple, on lui
'* -
fiy. 27. Piédellal tofean. ajoùtera plulieurs baguettes, fans être
28. Piédellal dorique. obligé d’avoir recours à la multiplicité
29. Piédellal ionique. des feoties qu’on remarque dans les
?o. Piédellal corinthien. deux bafes des ordres dont nous par-
H- Piédellal compolite. lons. Autrement ces feoties , accom-
32. Socle. pagnées ordinairement de plufieurs lif-
teaux & baguettes , produiront trop de (i
N“. V I. petites parties , ainlî qu’on le peut ob-
ferver dans cette planche, dont l’échel-
Des bafes.
le de la bafe tofeane & celle de la bafe
Les bafes n’ont été introduites aux dorique font divifées en douze minu-
colonnes que lors de la conllruétion du tes , & celles des ordres ionique , corin-
temple de Diane à Ephefe. Les Grecs thien & compolite en ig.
avoient employé avant cette époque leur
ordre dorique fans bafes: mais dans la N“, VIL
fuite ils ne tardèrent pas à s’appercevolr
Des cannelures 8? des chapiteaux.
combien cet empâtement étoit nécelfai-
re au pied de la colonne. A juger des On a tracé fur cette planche , ainlî
moulures de la bafe ionique de cette que fur précédente, les cannelures
la
planche , la même que celle de Vigno- des fûts des colonnes dorique, ionique,
le qui la tient de Vitruve , & celui-ci corinthienne & compolite, l’ordre tof-
de l’antiquité, on doit reconnoitre que ean ne devant jamais avoir de cette ef-
toutes les parties de l’architedlure ont pece d’enrichillément, parce que la ca-
eu leur enfance , & que les moulures vité des cannelures ne convient point à
des bafes corinthiennes & compolîtes la rullicité de cet ordre } enforte que
n’ont guere été exécutées avec un plus lorfqu’on en veut orner la tige , on in-
heureux fuccès, principalement lorf- troduit des bolfages qui lui ajoutent par
qu’on les compare avec celle de la bafe leur relief un caraélere de Fermeté.
nommée aUique^ raife au jour par les Les cannelures de l’ordre dorique
Athéniens} bafe qui a été compofée 11 font à vive arrête, & beaucoup plus
judicieufement, que le plus grand nom- méplates que celles des autres ordres,
bre des modernes l’ont employée à tous dans le dellbin d’altérer le moins polfible
les ordres , à l’exception du tofean. la folidité de fa tige ; mais malgré l’opi-
Cette approbation générale de la bafe nion de Vignole à cet égard , qui la
attique , nous paroit néanmoins un tient de Vitruve, nous penfons que
abus. La bafe dorique de Vignole a cette vive arrête non-feulement efface

Architecture^ B
, ,

om
10 ARCHITECTÜ RE.
à l’œil la circonférence de la colonne l’idéede la coeftiire des dames de la
mais qu’elle lui procure une légéreté ap- Grece, à qui cet ordre féminin doit
parente qui ne peut aller avec fon ca- fa proportion, comme l’ordre dorique
ractère viril i caradlere que le lifteau mafcLilin doit la fienneà la proportion
qui fe remarque entre chaque cannelu- d’un homme robufte. Ce chapiteau
re des autres ordres , lui reftitueroit : nommé antique., différé de celui qu’on
auffi leplus grand nombre des architec- appelle moderne, en ce que fes deux
tes ont-ils obfervé ce lifteau à l’ordre parties latérales font dilfemblables j dif-
dorique. Au refté , les cannelures doi- parité qui a fait imaginer à Scammozzy
vent s’employer avec difcrétioh dans le fécond chapiteau ionique qui fc re-
les colonnes & les pilaftres. Cet enri- marque dans cette planche, appellé com-
chiftement femble ne devoir avoir lieu munément le chapiteau ionique moderne.
que lorfque les membres principaux de & dont plan du tailloir concave dans
le
l’ordre font ornés ; & dans ce cas il fes quatre faces autorife huit volutes
peut même être chargé de fculpture angulaires; au lieu que les quatre faces
pour plus de magnificence, & pour redlilignes du chapiteau antique n’en
procurer à l’ordonnance un plus par- peuvent recevoir que quatre , favoir
fait alfortiment, de maniéré que laba- deux fur chaque face principale, &
fe, le fût & le chapiteau ne falfent deux coullinets dans fes deux faces la-
qu’un feul & même tout qui donne le térales ainlî que Philibert Delorme l’a
,

ton au piédéftai , à l’entablement & aux exécuté au palais des Tuileries à Paris
dilîérentes parties de l’édifice. du côté des jardins.
Cette planche, qui a pour objet d’of- Le chapiteau corinthien eft regardé
frir les chapiteaux des cinq ordres avec comme le chef-d’œuvre de Callimaque,
le chapiteau ionique moderne, nous fculpteur grec ; chapiteau qui a été
porte à dire un mot en particulier de imité par tous les modernes , & qui n’a
leurs différentes moulures & ornemens. guere fouffert d’altération que par la
Le chapiteau tofcan, le plusfimple négligence de quelques artiftes; cha-
de tous , eft compofé d’un tailloir a , piteau enfin qui a donné naiifance à
d’une cimaife b , d’un gorgerin c , plus l’ordre qui porte fon nom , & qui eft
d’un aftragal d , mais qui appartient au appellé par Scammozzy, en faveur de
fût de la colonne. fon élégance, o- dre virqmaK Ce chapi-
^
Le chapiteau dorique eft compofe des teau eft compolede huit volutes a, de
mêmes membres , mais il eft plus orné deux raijigs de feuilles b, & de huit
de moulures; la proportion de fon or- caulicules c; fes feuilles s’imitent de
dre étant moins ruftique qu’au précé- l’olivier ou de l’acante , félon leur ap-
dent, il paroît convenable que la divi- plication à l’architcdfure. Les chapi-
lion de fes parties foient en plus grand teaux corinthiens de l’intérieur de l’égli-
nombre. fe du Val-de-grace paffent pour les plus
Le chapiteau ionique , couronne- eftimés de ceux qui fe voyent à Paris.
ment de l’ordre moyen, non-feulement Le chapiteau compofite , ouvrage
eft aufti compofé d’une plus grande des Romains , n’eft autre chofe que
quantité de moulures, mais il eft en- l’alfemblage des feuilles du chapiteau
richi d’ornemens «Sc de volutes qui, fé- corinthien &des volutes du chapiteau
,

lon l’opinion de plufieurs hiftoriens, ionique moderne. Ces feuilles fe font


ont été appliqués à cet ordre , d’après ordinairement à l’imitation du perfil,
,

& quelquefois fe fymbolifcnt , à raifon font ordinairement des membres liffes

[
de la dédicace du monumencoù on les à l’exception de de l’ordre dori-
celles
"
mec en œuvre. que, & quelquefois de la corinthienne
J
llfe fait encore d’autres chapiteaux & de la compofite, où l’on introduit
qu’on appelle compofcs, parce qu’ils con- des bas-reliefs de fculpture, des guir-
! tiennent divers attributs relatifs à la landes , &c. Les architraves au con-
guerre, aux beaux arts, à la marine, traire font ornées de moulures , mais
I

'
ikc. mais ces fortes de produdlions ap- avec cette dificrence qu’elles font mé-
partenant plutôt à la fculpturc qu’àl’ar- plates & feulement couronnées d’une
chitcélure , ne doivent jamais faire cimaife. Les plates-bandes des. archi-
changer de nom à l’ordre , comme l’ont traves fuivent la progrelfion des mem-
prétendu plulîeursartilles , qui, en fa- bres des corniches. Far exemple , l’ar-
veur de quelque altération q-u’ils ont chitrave tofean n’eft compofé que d’u-
faite à leur chapiteau , ont donné à ne plate-bande &
d’un lifteau ; la dori-
leurs colonnes ou pilaftres le nom d’or- que de deux & d’un lifteau l’ïonique,
, }

dre français ^ d'o' dre el'papnol , &c. com- de trois & d’une cimaife la corinthien-
;

me fi les ornemens confiituoient l’or- ne eft aullî de trois plates-bandes &


dre, & non le rapport de leur tige com- d’une cimaife, mais féparées chacune
paré avec leur diamètre inférieur* d’une moulure la compofite, de deux,
;

couronnées d’une cimaife.


VI IL De tous ces entablemens de Vignole,
le tofean, le dorique, & le corinthien
Des entahlemens.
méritent lapréférence. Nous defirerions
Les entahlemens font les couronne- des modillons dans la corniche ïoni-
ment des ordres i chacun d’eux doit que, ainfi que le propofe Palladio, &
par fa folidité, fa légércté, fa fimpli- moins de pefanteur & de pauvreté dans
cité ou la divifion de fes membres, la corniche & l’architrave compofites.
porter le caraélere de l’ordre auquel il On appercevra par les cottes de ces
appartient. Les cinq entablemens , tra- entablemens le rapport que Vignole a
cés fur cette planche d’après Vignole, cherché à donner à chacun d’eux ; il
offrent ce que nous exigeons ici. La nous fuffira feulement de faire remar-
corniche tofeane, fig. 4f, eft conipo- quer ici que l’architrave tofean eft de
fée de trois membres principau.x, fa- douze minutes de hauteur, la frife, de
voir , û, è , Ci la dorique., jCg. 4^., de quatorze, fa corniche, de feize, en-
quatre , a,b^ c^di l’ïo nique , fig. 47 , fin la faillie, de dix-huit; progrelfion
de cinq, a,b,Cid,e', la corinthienne, arithmétique qui rend fon procédé fa-
/(7. 48,defix, û, 5 , c, (/,<?, fi lacom- cile , & qui produit le plus grand effet,
pofite , jÎQ. 49, comme membre qui ap- ainfi qu’on le peut voir dans la plupart
partient à un ordre moins délicat par des édifices François, où leurs ordon-
fes ornemens que le corinthien, n’en a nateurs ont fuivi Vignole, de préfé-
que cinq , comme l’ïonique , favoir , a, rence à tous les autres commentateurs
b , c , d , e. de Vitruve; lavoir, Hardouin Man-
Nous avons déjà dit que les entable- fard, au tofean de l’orangerie de Ver-
mens étoient compofés'de trois parties failles; François Manfard, au dorique
principales, favoir, l’architrave A, la du château de Maifons; Philibert De-
frife B, l’entablement C. Les frifes lorme, à l’ionique du palais des Tuile-
//%
,

12

ries-, Perrault, au corinthien du périf- mais être de cinq efpeces, pour fatisfai-
tyle du Louvre; Le Veau, aucompo- re au caraclere particulier de chacun
fite du ch iteau du Rinci; autant d’apo- d’eux confidéré léparément. Donnons
logies pour Vignole , & d’autorités lesdimenlions de leurs principaux mem-
pour les jeunes architeéles. Cependant bres , d’après les mefures de celles qui
il faut convenir que le plus grand nom- nous ont paru exécutées dans nos bâti- ))
bre, lorfqu’ils ont employé l’ïonique mens avec le plus de fuccès , fans &
& le compofite , ont préféré les enta- avoir égard à ce que nous en avons dé-
blemens de Palladio; exemple, l’ïoni- jà dit ailleurs.
que de la faqade de Verfailles du côté , Lebalultre, efpece de petite colon-
des jardins , le compofite du palais des ne, adonnélenomâlabalurtrade, ap-
Tuileries , &c. pui dont la hauteur ell ordinairement
Lorfqu’on ne peut employer les trois réglée entre deux pieds & demi, & trois \{f
membres de cet entablement quelque- ,
pieds un quart. Il n’en eft pas de même
fois on fupprime la frife pour ne com- ,
des baluftrades qui fervent de couron-
pofer alors qu’une corniche architravée; nement aux ordres d’architeélure , el-
mais cette licence n’ell bonne à mettre les doivent en apparence avoir le quart
en œuvre que dans la décoration d’un de la hauteur de la colonne , & en réa-
appartement & jamais dans les dehors,
, lité un demi-module de plus. C’eft fur
malgré l’ufage inconfidéré de plufieurs ces dernieres mefures que font delfinées
artilles à cet égard , un entablement les baluftrades de cette planche en- ;

mutilé ne pouvant raifonnablement fer- forte que fi ces baluftrades de couron-


vir de couronnement à un ordre régu- nement dévoient fervir d’appui, on
lier , ainfi qu’on le peut remarquer dans fupprimeroit la hauteur du focle en-
les faqades extérieures du château de dedans , comme on le voit en A , fig>
Saint-Cloud , de celui de Montmoren- car il faut obferver que dans tous
cy , & ailleurs. les cas des baluftrades , le baluftre qui
occupe la hauteur du dez B , foit égale
N». IX. au diamètre de l’ordre , & que la tablet-
te C foit de la hauteur du quart du
Des balujîrades.
baluftre; enforte que l’inégalité qu’on
Les ordres d’architedbare , dont nous fera obligé de donner aux diftérentes
venons de parler, ayant donné les pro- hauteurs des baluftrades , fera portée
portions aux piédeftaux & aux entable- fur celle du focle D , fans jamais rien
mens , il eft naturel de penfer que tous changer ni aux baluftres ni à fa tablette.
les autres membres qui appartiennent à Suppofons donc ici une baluftrade de
l’architedlure doivent aulfi tenir leurs
, couronnement, & aflxgnons un moyen
proportions & leurs mefures de ces mê- de parvenir facilement à la divifion de
mes ordres , & qu’il doit y avoir autant fes parties, moyen qui fervira égale-
de chaque efpece de membres qu’il y a ment aux baluftrades d’appui , excepté
d’efpeces d’ordres. pour ce qui regarde la hauteur des focles
Les baluftres &
les baluftrades , qui fur lefquels fera rejettée la différence
ordinairement fe placent aux pieds des qu’on eft obligé de donner aux baluftra-
colonnes, ou qui leur fervent de cou- des , à raifon de leur application dans
ronnement , doivent donc non-feule- l’art de bâtir.
ment tenir leur exprefiion des ordres Soit donnée la hauteur d’une baluf-
, ,

13

trade a,h,Jtç. ff, réduite au quart tie. Les anciens & la plus^ande partie
de l’ordre , plus uu demi-module ; di- des architedles du dernier liecle, d’après
vifez cette hauteur u, h , eu neuf par- le fentiment de Vitruve & de VGgnole,

ties ; domiez-en quatre au fode D , qua- ont donné à toutes les hauteurs de leurs
tre au dez B , & une à la tablette C. ouvertures le double de leur largeur.
Pour trouver les dimeirGons du ba- Nos modernes ont penfé que cette hau-
lultre, divifez c,d en cinq , &
fuites la teur commune à toutes les ouvertures,
hauteur du picdouchc d’une de ces
e ne pouvoit aller aux cinq ordres , qui
parties ; enfuite divifez /, g en cinq chacun ont des proportions ditférentes ;
donnez une de ces parties à la hauteur en conféquenceilsont coufervé la hau-
du chapiteau h-, enfin divifez la hau- teur du double de l’ouverture, pour
teur i, k, entre le piédouche & le cha- les portes tofeanes, ce double & unfi-
piteau , encore en cinq , & donnez trois xieme aux portes doriques ce double ;

de ces divifions au col /, & deux à la & un quart, aux ioniques; &ce dou-
hauteur de la panfe m. ble & demi , aux corinthiennes & com-
La largeur du col aura la moitié de la pofites.
largeur de la panfe , & celle-ci le tiers La forme des ouvertures efl encore
de la hauteur du baluflre pour l’ordre unechofe elfentielle à obferver. Il s’en
corinthien , & les deux cinquièmes pour fait de quatre maniérés , favoir , de
la panfe du baluflre tofean , les autres furabailfées ,comme la porte ruflique;
par une moyenne arithmétique. de plein ceintre comme la porte tofea-
,

A l’égard des moulures qui diviferont ne & corinthienne ; de bombées , com-


les principaux membres des baluftres & me la porte dorique à plates-bandes
;

des baluflrades, elles doivent être pri- comme la porte ionique & la compo-
fes dans celles des ordres auxquels ap- fite. Mais il faut favoir que de ces qua-
partiendra chaque balullrade. Les con- tre formes d’ouvertures , le plein cein-
tours du çalbe , du col & de la panfe doi- tre & la plate-bande font les plus ap-
vent aufîi dépendre de l’exprelfion plus prouvées.
ou moins délicate de l’ordre ; autre- Après la proportion & la forme des
ment on parviendroit peut-être à faire portes , vient l’application de leurs or-
un bon baluflre, mais qui n’étant pas nemens. Ceux des portes rufliques ne
relatif à l’ordonnance dont il feroit par- doivent être que des bolfages a ; ceux
tie, offriroit un baluflre ou une baluf- des portes tofeanes , des refends a; les
trade tofeane fur une ordonnance co- portes doriques peuvent avoir des cham-
rinthienne , ainfi qu’on le remarque au branles a, &être couronnées d’attique
palais des Thiileries , ouune baluflrade b -y
les portes corinthiennes peuvent
corinthienne fur un ordre dorique, avoir des amortilfemens a , & être enfer-
comme on le voit au Luxembourg. mées dans une tour creufe, tel qu’on le
remarque à la porte de l’hôtel de Conty
N". X. à Paris , dent ce deffein efl une copie y
les portes corinthiennes peuvent avoir
Des portes,
pour enrichiffement des piédroits a , des
La proportion des portes, c’efl-à-di- aletes b , des impolies c , des archivoltes
.

re le rapport de leur hauteur avec leur d, des claveaux f, &


être furmontées
largeur, doit dépendre de l’exprefïîon de tables tranchantes/, ornées de guir-
de l’ordonnance dont elles feront par- landes ; enfin , les portes compofîtes
,

îi>V^ *
C 'Vï?
^4 AKCHITECTUKE.
peuvent être ornées de chambranle a, ceux que nous citons, fans fonger que
d'amortiirement ê, & d’un fronton c, les croifées répétant à l’infini dans
fe
ainlî que fe remarque du rez-de-
celle un bâtiment ,vouloir multiplier la
c’ell
chauiîée de l’intérieur de la cour du Lou- médiocrité, que de négliger l’étude de
vre à Paris J autant de membres d’archi- cette partie intéreilànte de la décora-
teclure & d’ornemens qui peuvent fe tion.
varier à l’infini mais dont l’application,
, La croifée ruftique de cette planche
le relief &l’exprelîîon doivent fepuifer eft à appui plein; la tofeane odre un
dans les ordres , dans les entre-colon- balcon de fer placé ici pour faire fentir
nemens defquels ces ouvertures font or- l’abus de ce genre frivole , auquel on de-
dinairement placées. vroit toujours fubftituer une baluftrade,
comme à la croifée dorique , fur-tout
N*. XI. lorfque l’on eft forcé de foire defeendre

Des croife'es.
le bas de l’ouverture jufques dedùsle fol rn
des appartemens. La croifée ionique
Lescroifées doivent avoir les mêmes eft couronnée d’une mézanine , non
proportions que les portes, parce que que cette deuxieme ouverture foit tou-
toutes les ouvertures dans un batiment jours nécelfaire, mais pour en préfenter
doivent avoir les mêmes rapports les : un exemple. Les croifées corinthien-
ornemeiis font à-peu-près dans le mê- nes & compofites font à l’imitation de
me cas , mais leur forme doit différer, celles du Louvre, & offrent autant de
les ceintres furbailfés & les pleins cein- modèles qui peuvent fervir d’autorité
tres ne convenant qu’aux ouvertures mais qui, comme les portes, peuvent
des portes; & les arcs bombés les & fe varier à l’infini, félon l’application
plates-bandes femblant devoir être con- qu’on en veut foire dans l’architedlure.
facrés feulement aux ouvertures des
croifées. Certainement chaque membre N“. xir.
dans l’architecture porte un caraétere
Des niches S? des frontons.
établi par l’ufage , dont on ne doit s’é-
carter que par de bonnes raifons: ce- Les niches dans l’architedure tien-
pendant cette confideration a paru arbi- nent de la proportion des portes & des
traire à la multitude; d’où ileftréfulté croifées. Ce font des cavités prifes dans
qu’au lieu de faire de belles portes & l’épaiffeur des murs , deftinées à rece-
de belles croifées dans les bàtimens fran- voir des ftatues. Il s’en foit de deux efo
qois , on n’a plus fongé qu’à faire des peces; les unes quarrées par leur plan,
percemens dans les murs de face, fans & en plate-bande dans leur fommet,
égard à la beauté des formes, à la con- comme on le voit à la niche ruftique;
formité de l’ordonnance , & à la relation les autres, dont le plan eft. décrit par
que les vuides doivent avoir avec les un demi-cercle , & dont le fommet plein
pleins , dans la décoration des édifi- ceintre formeuncul de four, ainfique
ces. C’eft en pure perte, pour le grand le préfentent les autres niches de cette
nombre, qu’on remarque au Louvre, planche.
au Luxembourg , à la Sorbonne , des Il faut obferverque, foit que le dia-
delfeins en ce genre d’un goût exquis ; mètre des niphes foit grand, petit ou
on imite ceux des Tuileries , du palais moyen dans une même ordonnance de
royal &
tant d’autres fort au-delfous de bâtiment, il faut que toutes puilfent
, ,,

contenir une figure de même


grandeur, tre ; ce qui eft la même chofe que le pro-
c’elt-à-dire égale aude la hauteur
tiers cédé de décrire le quart de cercle d, c,
de l’ordre qui prclîde dans la décoration pour un point c, comme centre, tracer
de l’édifice i de maniéré que, dans le la portion d , a ; portion qui détermine-
cas où ce rapport ne pourroit avoir lieu, roit la courbure du fronton circulaire
il faudroit éviter l’application des ni- de même hauteur que le fronton trian-
ches. Difons un mot du moyen défai- gulaire.
re fervir les ftatues d’une hauteur égale En général les frontons circulaires
dans des niches de différente grandeur. ont plus de pefmteur réelle , & préfen-
Par exemple, dans les petites-niches on tent une forme plus matérielle à l’œil
fe contentera de pofer fous les pieds de que les triangulaires; auffi doit-on 'ne
la ftatue un focle , comme il s’en remar- les employer que dans les ordonnances
que dans les niches dorique , ionique ruftique & tofcane, malgré la multitu-
& corinthienne; dans les moyennes de d’exemples contraires.
niches , au lieu de focle , on placera un Lajig. 76. préfente la forme d’un fron-
piédouche, comme dans les niches tof- ton la plus régulière , c’eft-à-dire un en-
cane & ruftique. Enfin dans les grandes tablement continu & une corniche an-
niches , non-feulement on groupera les gulaire ; à l’égard des ornemens de fculp-
figures , mais on placera un piédeftal ture, le mieux feroit de n’en jamais
comme dans la niche compofite ; de ma- mettre deffus les frontons, parce que
niéré que par les différentes hauteurs c’eft employer deux amortilfemens py-
des piédeftaux , des piédouches ou des ramidaux l’un fur l’autre ; mais particu-
focles, les ftatues d’une hauteur égalé lièrement on devroit toujours éviter les
pourront être placées dans des niches de figures a pofées fur les corniches incli-
diverfes grandeurs. nées ; le focle horifontal b femblant au-
En général il ne faut pas abufer de torifer celle c , ainfi qu’on le remarque
l’emploi des niches dans l’architedure ; avec fuccès au chateau de Seaux, du
il devroit être réfervé pour les édifices côté de l’entrée. Au contraire , le tym-
facrés , les fontaines , les châteaux pan d devroit toujours être deftiné à re-
d’eaux , & autres édifices hydrauliques. cevoir quelques bas-reliefs , c’eft à &
Dans les maifons des particuliers elles quoi fe devroit réduire toute la richelfe
attaquent la folidité des murs , &
ne de ces couronnemens , qui néanmoins,
préfentent à l’œil que des figures plus comme les niches , devroient être con-
petites que nature, qui rendent l’or- facrés pour la décoration des temples
donnance de la décoration chétive &
ou n’ètre employés que fur les avant-
mefquine; ce qui ne peut arriver dans corps principaux des palais des rois &
les monumens publics, à caufe de leur des édifices publics , & jamais dans la
grandeur, toujours fort au-deifus de décoration des bàtimens particuliers.
celle des bàtimens d’habitation. La/<7. 77. offre la coupe ou profil du
Au bas de cette planche on remarque fyonton 75.
plufieùrs delfeins de frontons. La fig 7 y Lnftg. 7g. fait voir la partie angulaire
donne la maniéré de tracer leur hauteur de l’extrémité du fronton , tel qu’on l’e-
par leur bafe , c’eft-à-dire que la perpen- xécute dans l’architecture régulière , de
diculaire a du triangle ifocele préférence à lacroifette que préfente la
J qui les compofe, foit à la bafe c,d àe jig. 79 , qui , de même que celles go &
ce triangle , comme cinq eft à vingt-qua- gi , ne font placées ici que comme des
,

exemples à éviter , qu’une infinité


ainlî ment permettre le porche que nous déli-
d’autres frontons enroullés , découpés , rons ici. A ce défaut, que nous avouons
chantournés ; produélions gothiques n’ètre pas peu conlidérable , voici com-
qui ne font imitées de nos jours que ,
me on y pourroit remédier : ce feroit
par les archite(fles fubalternes, & que d’avancer de neuf à dix pieds les fix co-
les grands maîtres favent rejetter. lonnes de front placées au-devant du
veftibule , enforte que les voitures poiir-
N*. XIII. roient palfer entre ces colonnes & les
murs de face, moyen qui peut fe met-
Projet d'un grand hôtel de quarante toifes
tre en pratique dans cette diftribution ,
de face.
mais qui ne peut avoir lieu que dans le
Perfuadés que le premier mérite d’un cas d’une cour d’un certain diamètre , à
plan conlilte dans la beauté des enfila- caufe de l’échappée des carroifes & de la
des principales , nous les avons obfer- pente du pavé qu’il eft nécelfaire de ga-
vées ici & avons pris foin de les expri-
, gner de loin , pour que le fol du porche
mer par des lignes pondluées. Nous propofé fe trouve , à quelque chofe près,
avons aulli fait en forte que le centre du à niveau du veftibule. Nous nousfom-
grand fallon fe rencontre dans les deux mes contentés d’annoncer cette faillie,
maitrelfes enfilades, avantage conlidé- fans l’exprimer fur cette planche. Nous
rable, <Sc qui fe trouve rarement dans avouons lincerement que cette idée ne
les édifices franqois , à l’exception des nous eft venue que depuis fept ou huit
maifons royales. Une des chofes qui années que ce projet eft gravé teins de-
;

nous aparuaulli fort eifentieile, c’elf puis lequel nous avons apperqu plus d’u-
que des périlliles amènent à couvert ne fois l’incommodité que les grands
depuis l’entrée de l’hôtel jufqu’aux ap- éprouvent, de n’arriver pas à pied fec
partemens. D’ailleurs ces périlliles en dans l’intérieur de leur habitation ,
colonades donnent un air de dignité à avantage néanmoins qui fe rencontre
ces fortes d’habitations , qui les dülin- rarement dans les hôtels , mais que
gue des maifons ordinaires finis pour , nous confeillons à tous les propriétaires
cela leur donner la fomptuofité des pa- & aux jeunes architedes, comme un
lais des rois, qui fe manifelle non-feu- des points elfentiels pour ce qui regar-
lement par beaucoup plus d’étendue, de la commodité.
mais encore par des avant-cours, des Nous avons pris foin d’écrire le nom
places d’armes, &une infinité d’autres & l’ufage de chaque piece de ce plan , &
dépendances de leur rellbrt. Peut-être de défigner par la lettre A toutes celles
eut-il été bien aulfi d’obferver dans cette qui compofent l’appartement de parade
diftribution un porche , qui de la cour par la lettre B celles qui déterminent l’ap-
d’honneur eût fait defeendre les maîtres partement de fociété , & enfin par la
à couvert dans leur appartement j mais lettre C les deux appartemens privés
il s’agilToit de faire ici un grand hôtel de placés en ailes & donnant fur les jardins
7f toifes de largeur entre deux murs fleuriftes, aufti-bien que celui deftiné
mitoyens, & de l’annoncer par une pour les bains , rangé aulfi dans la clalfe
grande cour qui indiquât par fon afpedl de ces derniers. Toutes les autres pièces
le rang du perfonnage qui devoit l’habi- comprennent le département de la bou-
ter i en forte que les balTes-cours deve- che , des écuries & des remifes , avec
nant petites , ne pouvoient raifonnable- leurs dépendances j ce qui nous difpenfe
d’entrer
,

ARCHITECTURE. 17

d’entrer dans un plus long détail. D’ail- N“. XV.


leurs nous renvoyons au mot Distri-
Cette planche offre une diftribution
bution'.
régulière très - ingénieufe , contenue
N°. XIV. dans un terrein clos de murs , le plus ir-
Le format de ce volume n’ayant point
régulier qu’il foit polfible , dont M. &
Franque a d’une maniéré à fai-
tiré parti
permis de joindre les deux ailes au prin-
re juger de fa figacité , de fon goût & de
cipal corps-de-Iogis , on a pris le parti de
fon intelligence. En effet , rien de fi
les graver féparément fur la même plan-
bien entendu que ce plan j beauté , pro-
che, ce qui ne lailîepas denuire à l’elfet
général de l’enfemble mais on peut fe
portion , variété , agrément commo- ,

dité , fymétrie , relation des dedans aux


repréfenter la partie A jointe à celle E ,
dehors , tout s’y trouve réuni. En un
& celle C jointe à la partie D pour en
ce projet nous paroit un chef-
,

juger. Au refte ces deux ailes ne font


mot,
que les élévations des dépendances de ce d’œuvre & feroit feul capable de faire
,

bâtiment , mais ajuftées de maniéré que


beaucoup d’honneur à cet architeète,
s’il n’avoit prouvé par tant d’autres
malgré leur infériorité elles contribuent
à faire valoir l’ordonnance de l’Hotel
produdions l’étendue de fes connoilîân-
proprement dit. ces , & fon expérience dans l’art de bâtir.
Cet édifice eft compofé de deux éta- N°. XVI.
ges , le rez-dc-chauffée orné d’ordre
ionique, le premier d’ordre corinthien. Cette planche donne le plan du pre-
Le principal corps-de-logis placé entre mier étage de ce bâtiment , & eft com-
cour &
jardins, jouit du côté de la cour pofé d’un bel appartement & de quatre
de l’afpeétde la place publique par la co- autres moins confidérables , mais tous
lonnade qui fe voit ici , & dont les axes pourvus des commodités qui leur font
desentre-colonnemens correfpondent à nécelfaires. Au-deffus de cet étage , du
ceux des croifées du principal corps des côté de la place feulement, eft encore
bàtimens. Nous ne ferons point l’ana- pratiqué un appartement i en forte que
lyfe de cette produélion , fon éloge fe- tout le rez-dc-chatiffée eft occupé par un
roit déplacé, & on doit naturellement appartement de fociété , un jardin , des
nous difpenfer d’en faire la critique ; cuifines , des offices, des écuries des &
nous ferons remarquer feulement la re- remifes; & que dans les étages fupé-
lation fcrupuleufe que nous avons ob- rieurs on trouve un appartement pour
fervée entre les dehors & les dedans , le maître du logis , & cinq appartemens
comme le principal objet de la compoli- pour ou fes amis diftribution
fa famille ;

tion d’un bâtiment de cette elpece. fuffifante pour la maifon d’un particu-
Nous n’avons donné ni la faqade du lier riche, qui retiré en province, y
côté du jardin, ni la coupe de ce bâti- jouit d’un revenu honnête & qui fe ,

ment , dans le deifein d’éviter la multi- détermine à fe vouloir loger commodé-


plicité des planches : d’ailleurs on fen- ment & avec goût.
tira facilement par l’infpeélion du plan
l’elfet que ces façades doivent produire ,
N». XVII.
& nous nous flatons que ce projet fera Cette planche offre l’élévation du côté
quelque plaifir à tout amateur impar- de la cour avec la coupe du grand efea-
,

tial. lier , & l’élévation du côté du jardin de

ry^" -.1

Architecture, c
,,

18 ARCHITECTURE.
ce bâtiment. On remarque un caradere & qui fe rencontrent dans ce projet i
de Fermeté dans rordonnance de Fesia- conlidérations qui nous l’ont Fait préFé-
qades , qui n’a rien de peFant ni de de- rer à tout autre dans cette colledion ,
FalForti i caradere qui Fe Fuffit à lui-mê- parce que nous nous ferions fait hon-
me, & qui prouve bien l’inutilité des neur de l’av oit produit du-moins nous
:

ordres dans les habitations des particu- nous flatons qu’on nous faura gré de l’a-
liers. Si les architedes préfentoient tou- voir rendu public, comme un exemple
jours de telles produdions à leurs pro- utile, intérelfant &
capable de piquer
priétaires, ceux-ci n’auroient pas la ma- l’émulation des jeunes artilles.
nie de vouloir une décoration , qui
pour être plus riche , n’en eft pas plus N“. XVIII.
eftimée des connoiireurs. Des arcades Cette planche fait voir la coupe du
plein ceintre, un certain mouvement corps-de-logis fur la rue , l’élévation de
dans les plans, des baluftrades au lieu l’aile de bâtiment fur la cour , &
la dé-
de balcons , des ouvertures en rapport coration intérieure du cabinet en galerie
avec les trumeaux, de beaux cham- donnant fur le jardin. On
voit régner
branles, des reFends placés convena- dans cette façade le même caraétère que
blement, uneFculpture bien repartie, dans les élévations précédentes : unité
d’excellens profils , un bel appareil , Font recommandable comme le feul moyen
autant de beautés caradérilHqucs du de rendre un bâtiment de peu d’étendue,
relFort des bâtimeus dont nous parlons plus confîdérable en apparence.

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Creij’ee RuJ-tU^ue Croisée Toscane

Fùj b .
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C/ OhrceZ) orty/te - Croij'ee lonii/ue

F^.C/ Fiet.Gè,

Ci’OiJ'Je Corin f/lie ne - Lrvid'ce Ccmpo^Pite

.:/rc/2lle{:ture
NicAiiP e/ J'/'o///o2/,p 2/,riA\\f
Ni^/iû Jojcune uVù /te J')otyqne ^li /to Jontuiw •

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A7r/ie> Ciyrutt/iienne JVieAe Cornpoj'iF


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Dn7û/:s Fro/iXo/zJ' æ imi//;/'', et a ev/éer

^-/rchl/ech/re^
Jardin

^!£hamb.
Càbmét K.
'Coucher
! ou de Salk dC^em
Arriéré-^
ùihuiee.

Oailerie SoUon

A/riere

Clumfré

a ,

Coiu'/ier

CJutct

<tiJeunl>r\

Echelles i

Pendille-

JoL^re cour
(ied M’urieo et
Remoeb .

relier K

'’^orte^ 1111
PairieJ 'Entr;^ Ecurieé

J!éMbuk. Periaik-

ARCHITECTV
E CIVILLE .
ylRCHIT\
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xiy.

grant) Hôtel avec sec ()epe/2c^a/ieea

L\c FrancoucHlo/ic^cl

\CTURK
xr.

ùtbuiet^^^ PcrJitre

hirdm
Bojtjuet 3

Boudoir
rahinet tn
^tülon
û-aUoru

Compoijnù

dutietuunhre
Servant de
SaUe il

Vestibule
ùueme
Oarde_
m.vtaé

Com/niin
\Poretu

s. Irra/ui Hscii/lc/'. oqemei

b . Liib'ùie l'ortieri

Plac;V

Jichelle Je
ÿ Re

Rue

/IHL Ml 1 EC^TURK CIFILE


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A7 7.

J^/o/ci cïii PL’ji Ju P/'c/iul'/' A'/ifc/r .

-î • C/ui/,<c

r. Jh'i/LU/c'/tu’/tt .

cl.

O. ci"/ /•, J- cu/u'/' .

i . .Jiilu'/uiin/u'c ;

Ain /ier .

Il . lUti/C .

I • l \i/y/u't.

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Klcvahon du cote de la cour et coupe du

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Elevaàon du cote du Jardin .

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iia/u^ le Flan du j'cz-dcchaueecc ôur la Lujrie CF.ri.i5.

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