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OF
Sarah Cooper Hewitt
presented in memory of
her father
Abram s. Hewitt
and her sister
5^
LA THEORIE
ET
LA PRATiaUE
D U
JARDINAGE
OU L'ON TRAITE A FOND DES BEAUX JARDXItj;
apellés communémenc
LES T J RD I N S Ke^lcnill^ >
èc. nia d ùm
ET BE P KO PRETE '
Traité de Fleurs ^
d'Orangers Comme auff celle de rechercher Us Eaux ^
i
de les conduire dans les Jardins d'y conftruire des Bajjins des F on taine s^
ii'vec des Remarques & Règles générales fur tout ce qui concerne l'Art du
Jardinage,
N 0 V FE L L E E' D l TI 0 N.
A PARIS,
Chez JEAN MAR lETTE më , faint Jacques,
aux Colonnes d'Hercule.
M. DCC XX 1 1.
AVEC PRIVILEGE DV RO L
VIS
SVR CETTE NOVFELLE
A
EDITION.
OM M E l'on n'a eu en vue dans cet Ouvrag€;>
que l'utilité' publique } on a profite des avis deplu-
fieurs perfonnes qu'on a recueillis avec foin. Les
uns ont trouvé qu'il y avoit trop peu de Planches
de Parterres , &que le Chapitre qui en traite n'étoit pas aiïes
S E C O ND E PART I E.
TROISIFME PARTIE.
Ch AP I TRE I. 1 "^t/ choix que l'on doit faire des Ar-
1 ^ J hres convenables aux Jardins de
Propreté^ & de leurs bonnes &
mau-
vaifes qualités, p. ï6o
C H A P. 1 li De la manière de planter toutes les diffe^
I
a-vet la méthtfde (tenele^er degraine,
multiplier, p-
Gha p. VIII. De la place convenable a chaquefleur dans
les Jardins, des difl'erentes décora-
QJJ A T R I FME P AR T .
I E,
F IN DE LA TABLE.
AVIS AVXRELIEVRS
pour placer les Figures*
PREMIERE PARTIE.
LE S cinq grandes Planches cotées A , feront mifes tout
de fuite fuivant leurs chifres , vis- à-vis la page 3 8. Les
deux premières feront pliées pour être tirées hors du Livre
Les fept Planches de Parterres cotées B , feront placées tout*
de fuite fuivant leurs chifres , vis-à-vis la page 50. Les 5
premières feront pliées pour être tirées hors du Livre.
La Planche de Paliflades cotée fera placée entre les pages
& 63.
6i
Les dix Planches de Bofquets cotées C , feront mifes tout de
fuite fuivant leurs chifres, entre les pages 74 ôc 75-1-3.
feptiéme feramife en hauteur.
Les deux planches de Boulingrins , cotées D > feront placées
entre les pages 78 ôc 7^.
Les deux Planches de Portiques de Treillage 6c de verdure
cotées E, feront placées entre les pages po &
Ê""
S E C O NDE P A R T I
feront mifes tout de fuite fuivant leur chifres entre les pa-
ges 146 & 147. , .
de ces chofes qu'il faut aller chercher pour les voir &
, qui
d'abord ne fe doivent point prefenter à la viië d'un
beau
Jardin.
^
On fçait bien que tout le monde ne fera pas de cet avis ,
lur tout les perfonnes qui ont écrit des Fruits , êc
ceux qui les
aiment 3 ils font confiiler toute la perfeclion de l'Art
du
Jardinage , &
toute la beauté d'un Jardin , dans un Pota-
ger , dans un Fruitier planté en QLiinconce, & en de
lon(?s
Efpaliersj c'eil: où ils renferment &
bornent tous leurs delirs
en fait de Jardinage 3 ils comptent les Parterres les
, Bof-
quets & le refte pour rien Ils croïent même fous prétexte
:
pagne & par les Ouvriers qu'il emploiera dans les travaux»-
,
câdes , &
a.utres ornemens convenables i ce qu'il connoîtra.
par les 3 2 Planches qui font inférées dans ce Volume..
.
TerrafTes , &
d'y tracer &
exécuter toutes fortes de de/Teins
les plus difficiles i le tout démontré par des principes ôc des fi-
gures de Géométrie , ôc prouvé par quantité d'expériences
&
d'ufages, qui font des chofes de fait.
La troihéme Partie renferme la manière de planter & d'é-
lever en peu de tems , les plants les fleurs qui conviennent
aux Jardins de propreté.
Enfin la quatrième &: dernière Partie donne la méthode de
rechercher les Eaux , de les conduire dans les Jardins , 6c d'y
conilruire des Baffins , des Fontaines , & des Cafcades.
On peut dire certainement qu'il ne manquoit plus que ce
Traité pour la perfection de l'Agriculture àL du Jardinage >
les Fruits , les Potagers la Culture 6c le ménage des Champs
,
ont été traités plufieurs fois , 6c affés bien , pour qu'il ne foit
pas neceiGTaire d'en écrire de nouveau. Il n'y avoit que les
heanx Jardins de profreté , dont on n'a voit point encore parlé
affés amplement. On eflfûr en joignant tous ces difFerens
Traités enfemble, de fe rendre im parfait Jardinier, ôc de
pouvoir former un Jardin complet en toutes fes parties.
LA THEORIE DU JARDINAGE. 7
CHAPITRE II.
DE LJ SITVATION DV TERRAIN,
& du choix qu'on en doit faire ^
& la
LA {èrver
première ehofe
, en choififTant
, plus effentielle qu'on doit
ob-
un endroit pour planter un Jar-
din , eit la fituation & l'expofîtion du Terrain. C'eft de-là
que de'pend la réùffite d'une entreprife : car fi l'on fçait faire
un bon choix , les arbres deviendront beaux & grands en
peu de tenis , au lieu que fi Ton s'y trompe , tous les foins.
& toutes les depenfes qu'on poiirroit faire deviendront inu-
tiles.
pagne , il dit , ^ qu'il faut avoir égard dans la fituation d'une "
a'Auauftc-'
Maifon de Campagne à la région de l'air au climat , à la " ^
,.
dans un lieu trop élevé , afin d'être moins fujet aux brouil-
lards & aux grands vents qui ravagent renverfent tout 3&
& enfin que la Maifon ne doit point être tournée au Midi
ou au Coucliant , parce que le chaud afFoiblit les corps , &
* Liv. VII, „ le froid les affermit trop. Dans un autre endroit ^ il dit j
«h. IX,
»> que pour bien fituer une Maifon de Campagne , il faut con-
w sidérer en premier lieu , quelle expofition eil la plus faine ^
Vîtmdam
En effet , c'efl à quoi l'on doit le plus prendre garde. Quel
ejî autem défagrément feroit-ce de bâtir une Maifon de Campagne
quoA plerique
fecerunt aqusi,
& de planter un Jardin , dans un lieu qu'on ne pût habiter
caufn , vilUs que q^uacre mois de l'année , fans altérer fa fanté , comme il
in infimis V en a un 8:rand nombre Tâchons donc d'éviter ce dé-
vallibus mer~
gère, é'p^f*-
faut autant qu'il fera poffible , &
voïons quelles conditions
corum dierum font necefTaires à une bonne fituation.
l'oluptatem
Il y en a cinq principales j la première, une expofition fainC)
fnferre ha-
é'itatPfHm fa- la féconde, un bon terroir > la troifiéme, l'eau i la quatrième
luii. Palla- la viië d'un beau Païs j ôc la cinquième, la commodité du
dius de re m-
ftica litu I.
lieu.
tit, XVI. La première eft une expofition faine , c'efl à dire , un lieu
Rambouil- qui ne foit point fitué ni trop haut ni trop bas j trop haut,
let.
parcequ'un Jardin feroit trop expofé aux vents , qui font tres-
Dampierre.
Liancourt. nuifibles aux arbres j trop bas parceque rhumidité des lieux
,
bas & marécageux , caufe des humeurs des fluxions & plu- , j
Valus omni-
fieurs autres maladies 3 outre un mauvais air qu'on y refpire
modû vitanda
eft , cfuia Jîc- provenant des Crapauds , des Couleuvres des Serpens Se ,
cari confuevit autres animaux venimeux , qui s'engendrent dans les eaux
Aftate, & po- des Etangs &: des Marais.
fter fejîilen-'
tiam vel ani- C'efl ce qui doit nous déterminer à fuir les fituatioos
metlia hortis
des montagnes , & fonds & des vallées. Il y en a de
celles des
inimica qu&
générât. Co- deux autres f3rtes qui font infiniment meilleures , & c'eft
hîiiiella lib, 2.
celles-là qu'on peut appeller des fîtuations heureufes , com-
me la demi-côte & la plaine.
* On dit vuî- La fltuation de la ^ demi-côte efl tres-recherchée elle efl :
rents & les Ravines , les terres d'enhaut s'ébouler fur celles pi^ni-
des ardeurs du Soleil vous fera joiiir d'iui air tempéré j les
,
n'ignore qu'un lieu en eft beaucoup plus fain , quand les eaux
^
A
l'égard de la couleur de la bonne terre elle doit être: ,
néceflaire que les précédentes , mais elle ell une des plus
agréables. Quel avantage y auroit-il de planter un Jardin
dans un endroit enterré où il n'y eût aucune vue Cette :
lource ) &
l'on pourra par le moyen d'une pompe e'iever les
eaux, pour les conduire enfuite dans des baffins c'eft ce
,
CHAPITRE III.
DES DISPOSITIONS,
dijîrihutions générales des Jardins*
de tout le monde les Jardins les plus variés font les plus eftimés
& les plus magnifiques.
C'efè à quoi ou un Deiîînateur de Jardins
un Architecte
doit principalement prendre garde quand il veut inuenter
>3
cet Art j .& non de ces gens qui abattent 8c renverfent tout
pour pouvoir .exécuter leurs deffeins bizarres. On ne Voit que
trop de ces exemples.
Tout cela n'eft pas qu'on fe l'imagine j un beau Jardin
fi aifé
eft du moins auffi à inventerôc à diftribuer qu'un beau
difficile
Bâtiment, cela fait que la plupart des Architecîes, ôc de
ceux qui fe de Jardinage , ne
mêlent de donner des delTeins
réiiffifient pas toujours , la plupart formant des defiTeins en
Painqui ne conviennent pointa la fitug.tion dulieu , ôc dontle
îiieilleurell: pillé de côté ôc d'autre.
Une des principales raifons pourquoi ces gens-là n'ont
pas l'intelligence nécefifaire pour composer un beau deffeinj
c'eit que cette connoiflan.ce venant de plus loin qu'on ne
penfe , ils font dépourvus des qualités requifes à cette per-
îeclion. Il faut être un peu Géomètre , fçavoir P Architec-
ture 5 ôc la bien deffiner , entendre l'ornement connoître ,
,vaife difpoiîtion.
Un homme riche qui veut planter un beau Jardin , doit
faire trois chofes effentielles , choifîr en premier lieu une
perfonne , dont la capacité dans l'Art de Jardinage , foie
dej a prouvée par quantité de bons morceaux c'ell le moi en
:
m»2^nft4done-
naïremeut neVlisés. La vrave o;randeur d'un beau Jardin, ne
kdius de Re cloit guercs palier 3 o ou 40 arpens li n en tant pas davan- :
ruftica L. i.
j-^ge, ^ l'égard du Bâtiment, qui abforbe le plus fouvent
ïit.xxxiy,
moitié de la dépenfe , il n'eit pas né ceiTaire qu'il foit Pi
gr-apd ni fî magnifique , quoique bien des gens le piquent
d'avoir des Palais, & d'être mieux logés à la Campagne
qu'à la Ville. L'on peut dirè avec raifon qu'un Bâcimenc ,
très -naturels,
ce d'argent, comme font des Murs de terraiPe très-éievés^
LA THEORIE DU JARDÏNA GE.
grands Efcaliers de pierre , qui font de vrayes carrières
des Fontaines trop décorées , &
quantité de Berceaux , Ca-
binets , Portiques de Treillage ornés de figures , de vafes ,
dcc. qui Tentent plus la main de l'homme , que tout autre
chofe. Cette afFedadon n'a pas l'air naturel , & le doit cé-
der à noble limplicité des Efcaliers , Talus 5^ Rampes
la
de gazon de Berceaux naturels & des PallilTades {impies
,
qu'on ne met dans les Parterres, les Terra ifes, les Boulingrins,
Rampes, &c. que des petits Ifs & ArbrifiTeaux , afin que n'oc-
cupant point tout l'efpace de l'air, on j ouille d'une belle
échapée.
Préfentenient on tombe dans un défaut tout oppofé :
a une certame hauteur , parce quil a d abord ete mal pla- dins de Coa-
cé , ôtant la vûë qui eft la plus belle cliofe des Maifons de
Campagne.
Les Bofquets font Capital des Jardins
le ils font valoir
:
toutes les autres parties , Se l'on n'en peut jamais trop plan-
ter , pourvu que les places qu'on leur deftine n'occupent
,
Jardin du
cùt le plaifir de ioiiir de leur verdure. Ils feroient un bel
Koi , des bois rr r i-oa- /n oi» i i
qui accompagnent fes côtés & fa tête fui vaut ce qui con- ,
I
qu'il faut toujours éviter en mettant le plein contre le vuide
>
•
& le plat contre le relief pour faire oppofition.
Il faut de la variété non feulement dans le deffein gene^
,
I dans tous les deux, mais en varier le dedans. Il feroit défa- u Jsrâk
gréable de trouver le même deffein des deux côtés Tuiiienes
l'on peut dire qu'un Jardin ainfi répété ne peut palTer que
dc^fcôlX
pour un demi delîein c'eft une faute où l'on eft tombé quelque oklk
:
a
autrefois, & que l'on évite préfentement , perfuadéque l'on
eft, que la plus grande beauté des Jardins > eft la variété. Il
faut encore dans une Pièce en varier les parties féparées fi
,
il en eft de même
d'un Boulingrin , 6c des pièces de gazoa
qui font au milieu des Bofquets.
On ne doit répeter les mêmes pièces des deux côtés que
dans les lieux découverts , où l'œil en les comparant enfem-
ble > peut juger de leur eonformicé , comme dans les
14 PREMIERE PARTIE, Chap.ÎII.
Parterresj les ,Boulingrins
Bofquets découverts à coffi*^
les
partimens , &
Quinconces au lieu que dans les Bofquets
:
fuivans.
Après toutes ces règles générales , il faut diftinguer les
différentes fortes de Jardins qui fe peuvent pratiquer , lef-
quelles fe réduifent à trois. Le Jardin de. niveau parfait, I
qu'au grand Canal d'en-bas. Toute cette eau coule par des
rigoles , & tombe en mouton-Mnt dans des baffins où il va.
des boiiillons d'éau à côté de ces rigoles font de petits
:
de la cour , &
qui font terminées par des figures des ni^- &
ches , pratiquées dans la PalilTade du Bois ? à côté de ces
allées font deux Bofquets , l'un une falle verte avec un Bou-
lingrin ôc l'autre un Cioîcre formé par des Berceaux natu-
,
double &
plantée de marroniers , avec des ifs entre-deux :
elle vient rendre au grand Baffin qui eft au bout du Par-
terre , &
qui eft vu de toutes les allées , principalement de
h -grande allée double ? en face du Bâtiment , qui va d'un
LA THEORIE DU JARDINA GE. 33
bout à l'autre. Cette allée efl très-large , & eft percée dans
un Bois de haute futaie , ou l'on trouve dans le milieu un
grand cercle , où aboutilTent les allées d'une étoile prati-
quée dans ce bois , &
entrecoupée d'autres allées droites 3
avec quatre carrefours circulaires &
des diagonales qui
rendent aux deux baffins des bouts celui qui termine cette
:
voit dans la balfe-cour. Les deux' faces des côtés ont la vue
l'une fur un parterre à l'Angioife & l'autre fur un Bou-
,
avec deux allées garnies de cailles & d'ifs qui viennent ren- ,
dre aux Pavillons des ailes de la Cour. Sur les côtés du par-
terre , l'on trouve deux Bofquets l'un découvert à compar-
,
.
-
E ,
34 ^
PREMIERE PARTIE, Ch A p.III.
tre allées du parterre. Ce mar ne règne que de la largeur
de la découverte du milieu & l'on defcend dans les Dois ,
,
d'œil n'y eft point bleffé dans aucun endroit , & qu'il s'y
trouve du grand dans l'ordonnance de chaque pièce. L'en-
trée en eft régulière en face du Bâtiment d'un côté c'eft
: ,
filade d'un des jets du baflin & qui fait fîmetrie avec la
,
plie on l'a dégagé par une allée circulaire & par deux pe-
,
des ifs entre deux cela eff fort nouveau. Il fe forme une
,
kge, eft dans èc la grandeur de chaque pièce que pour la décoration , foie
,
»
\
)
DLcjjûJ'itîonyencfalc dun -Ma^^^^^'^^^pfnift(jucJarcltn totf.tr de IZtve^azù
H'
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Ocj-^yoj^Ltio'itj/caa'a/e dun ^ra^zd Jcu^dirt d.ônt la pçfrtc c<s'-tr en Jriç^ dit Bâtirfi^nt
Dt
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S- J^- i
/il r.r
LA THEORIE DU JARDINAGE. 3P
CHAPITRE IV.
DIS PJRTEHRES ET
Plates-handes de différentes efpeces»
hier,
Peutêtre -quela raifonpour laquelle ces perfonnes font
lin miilere de delfiner &: d'inventer un parterre , c'eil qu'ils
ne font capables que de cela, 6c qu'un plan gênerai qu'un ,
Chap. 3 e d'où on l'a tirée l'on verra le bon effet qu'elle fait:
,
d'ifs & d'arbriffeaux , avec des pots de fleurs pofés fur des
dez de pierre. Les plates - bandes du tour font interrom-
pues en face de chaque cartouche , & forment des volutes
dans les angles. On a fuppofé au bas de ce parterre , un
talus de gazon bof dé haut &
bas d'un rang de caiffes èc
d'ifs 5 avec un efcalier de pierre dans le milieu , orné de fi-
gures èc de vafes. L'échelle en fera connoître toutes les pro-
portions.
L'on voit dans la quatrième Planche un Parterre de bro-
derie coupé en deux pièces répétées & variées de deux fa-
çons. Il y a une allée dans le milieu , qui mené à un baffin
au deiTus duquel eft ime patte d'oïe percée dans un bois.
On pourra choifir de ces deux pièces celle qui conviendra
le mieux. L'explication des Parterres précédens doit affés
înftruire de ce qui les compofe.
La cinquième Planche repréfente un Parterre de brode-r
rie d'un goût très-nouveau. C'eft un grand tableau cintré
par un des bouts avec un baffin au-defTus. Le milieu eft
rempli de broderie, & de maffifs de gazon avec une plates-
bande autour , qui eft coupé dans toute la face d'en bas.
Il n'eft extraordinaire que dans fes extrémités. L'on
y voit
à l'une deux têtes de Dauphin , qui forment des enroule-
mens , d'où, les fcatîcrs & les maffifs prennent naiffance. La
face d'en-haut eft ornée d'un mafque de Griffon , avec des
ailes de Chauve fouris , formées par des côtes de gazon s
les feuilles de la broderie forment le nez , les yeux , les four-
cils la mouftache & l'aigrette deffus la tête de ce mafque.
,
bancs avec une figure ifolée , qui font ailés bien le refault de; :
50 PREMIERE PARTIE, Ch a p. î V.
dedans des palmettes & des
rinceaux de broderie , comme
la mode s'en efl introduite
prefentement cela eft oppofé au :
^
Pour eonnoître fur les Planches les endroits qui doivent
être fables en rouge, en noir, & en jaune
3 l'onobferveraque
tout cequi eft pointillé marque le fable ordinaire
i & ce qui
eft exprimé par de petits points plus ferrés
comme dans les ,
.
I ChaqueParterre a fon échelle particulière , qui fera ju-
\
l'étendue &
de la dimenfion de toutes les parties qui
! le compofent. On peut cependant en changer les proportions
en élargiffant , allongeant ou diminuant ces Parterres fui-
vaut la place qu'on aura mais cette augmentation ou di-
:
3Tat-
.
e^'xcu^it^
^1
1
r
LA THEORIE DU JARDINAGE. 51
CHAPITRE V,
& Palijfades.
Ville
,
Allées dans les Jardins font
de communication
elles fervent d'un lieu à uiî
autre , & font comme autant de guides & de routes pour con-
duire par tout un Jardin. Outre l'agrément ôc la commodité
que les Allées offrent fans cefle pour la promenade , elles
font une des principales beautés des Jardins , quand elles font
bien pratiquées &
bien dreffées.
On diftingue de plufieurs fortes d'Allées , lés couvertes^
les découvertes ,les Allées funples Se les doubles
, les Allées
blanches &
les vertes.
Les Allées couvertes font celles qui font formées par des
arbres ou des Paliffades , qui fe joignant par en haut , empê-
chent la vue de découvrir le Ciel, &
par leur obfcurité
caufent une fraîcheur impénétrable aux ardeurs du SoleiL
On doit moins donner de largeur aux allées qu'on veut
couvrir qu'aux autres 5 il faut alors moins de tems aux ar-
bres pour s'aprocher &
fe joindre par en haut. Ces allées ont
ieur agrément dans les grandes chaleurs , puifqu'on s'y peut
promener à l'ombre , même en plein midi.
peuvent divifer en deux efpeces
Les allées découvertes fe
fçavoir les allées des Parterres , des Boulingrins des Pota- ,
gers 5 gcc. qui ne font formées que par les ifs ôc les buiffons
des places-bandes j ôc les * Allées , qui quoique plantées de
grandes paiilTades ôc d'arbres de haute futaïe ne lailfent , appelle^ suffi
^^^^^
pas d'être découvertes par enhaut , foit en arrêtant les pa- ^^i^^tV^
iiffades à une certaine hauteur , ou en élaguant les arbres des
deux côtés , en forte qu'on y puiiTe refpirer la douceur de
l'air,
'
Ai^cdfsTui-
façade d'un Bâtiment ou autre bel afpect il n'y a rien de fi
:
lerics eft fi dcTagréabic dans une allée , quand vous êtes au bout , de ne
couverte,qu'i y^jj. q^'^ peiuQ la porte du veftibule d'un bâtiment. Il ne faut
peine decou- , .rr ^ • f , , r
vre-t'oti du /S-iiicr couvrir que les contre-aliees , pour former comme
tout, la porte <ieux berccaux de verdure , & les allées qui font dans des en-
'i^o^'^s de peu de conféquence , & ou il n'y a aucun point de
v-niolTccqui
cft très-défe- vûë confidérable.
allées fmipîes font celles qui ne font compofées qtre
^'-ntdêsmî-
ronnicrs qui de deux rangs d'arbres ou de paliffades à la diiTerence des
,
ont été mal Allées doubles qui en ont quatre , qui forment trois Allées
conduits,
jointes enfemble , une grande dans le milieu & deux de cha-
que côté 5 qui l'accompagnent , & que Ton appelle contre-
Allées. Les deux rangs du milieu doivent être plantés d'ar-
bres ifolés , c'eft-à-dire qui ne foient point engagés dans
,
îî fc voie ception des deux ienticrs ratilTés le long des palifTades elles :
beaucoup de fervent dans les endroits écartés pour épargner le grand en-
Jardins Êauts A l'cgard des noms & des figures airrerentes des allées , on
les peut tous renfermer dans ceux-ci Ailée paraielle, Allée
:
M-^doi/^^^
droite, Allée de traverfe , Allée tournante ou circulaire , Al-
biles gens dans le Jardinage, qui ont manqué à cette juile Bouticouj^
pro^oxtion eu donnant trop de largeur aux Allées par rap*
54 ^
PREMIERE PARTIE, Chap. V;
port à leur longueur. On
peut tomber dans un défaite
contraire , en faifant les Allées trop étroites Une Allée :
feuilles &: des ordures. Tout ce qu'il doit obferver dans cet
ouvrage , c'efl de choifir un tems qui y foit propre c'efl-à- ,
le tems foit trop mou , parce qu'en coupant les racines , la chien-dent &
le lizeron à
terre ou le fable qui en efl proche s'enleveroit aufîî , ce qui caufc des ion-
,
font fuffifans.
CojîîiKp il n'j a point recoupa dans cçs Allées , 6c que
1^
LA THEOUIE DU JARDINAGE. 57
la terre eft fore proche du fable , les herbes y croifFent plu-
tôt que dans les autres joint qu'à force de ratilTer les ter-
, ,
foit ni trop fin ni trop pierreux , & fur tout un peu pefant,
afin que le vent ne l'enlevé pas û aifément. On palTe ce fa-
ble à la claye ou au gros fas , pour en ôter tous les cailloux
& le rendre plus beau.
Les Bateliers tirent le. fable de rivière avec des dragues
dans leurs bâtelets .mais tous les endroits de la rivière ne
, •
Les eVantails & les rideaux ne font autre cliofe qué de gran^
des PalifTades très- élevées , qui, fervent à fermer à boucher &
des yûës &
des endroits défagréables , ou des féparations de
Jardin c'eft pour cet effet qu'on les appelle ainfi leur hau-
:
:
&c.
pieds de haut elles fervent dans les côtés des Allées dou-
,
la vue.
On peut encore pratiquer d'efpace en efpace des niches
& des renfoncemens dans les Paliffades , pour y placer des
bancs , des figures , des vafes des Fontaines > comme dan^
lA THEORIE DU JARDINAGE. 5^
ks bofquets & dans les bouts des allées ce qui fait le plus
,
grand mérite des PalifTades car alors leur verdure qui fert
,
fîérement les trumeaux en font plus larges que ceux des au-*
,
ou 3 pouces».
Ces de'corations de verdure compofenr une efpece d'or-
dre d'Architedure champêtre , de même que l'on nomme
l'ordre ruftique d'une grotte , d'une cafcade il n'y a au-
:
Ti^oii!''^'
extravagantes , qui font encore fort en ufage dans les Jardins
^d'Italie&b d'Efpagnei l'on y formoit des hommes à che-
L^talTira,
y-al , des fangliers 3 des cerfs , des chiens , en un mot une chafle
tiiij
, ,
6z PREMIERE PARTIÊ,Chap. V.
entière. D'autres y tailloient des pyramides , des obelifques
& des boules , avec des enroulemens qui continuoient juC-
qu'au bout des PaliiTades. On en voit encore des exemples
aLoo. dans quelques anciens Jardins aux environs de Paris. Cette
HonflardicK,
SocfdicK ,
mode perfifte toujours en ^Hollande & en Flandre , où ces
î>
b Enguîcn defleins bizarres font plus en règne qu'en tous autres Pays :
Bruxelles
ce goût fmgulier ne regarde pas feulement les PaliiTades , les
les Fontaines & les autres parties
c s. James ,
Eofquets , les Parterres ,
Hamp con-
court,
de leurs Jardins s'en relTentent beaucoup les Angiois & les
:
d Yacobdal Suédois fuivent plus nos manières dans leurs Jardins î on leur
Droinlioltn»
a envoyé de nos delTeins , qu'ils ont aiTés bien exécutés 3 6e
de plus , ils ont fait venir des Architedes & Jardiniers Fran-
çois qui y ont laifTé de leurs produûions. Il fe trouve dans
t Straftourg. e l'Allemagne des arbres taillés & contraints
Savcrnc.
d'une manière
fort ingénieufe : l'on y pratique des falles élevées de terre
de 7 à H pieds que l'arbre même couvre par de{fus & des
cotés , avec des arcades percées autour. Le bas de la falle
eft plancheyé ôc foutenu par des piliers de charpente , ou par
des colonnes de pierre , avec des efcaliers pour y monter.
Le tronc de l'arbre traverfe la falle & fe termine au dclTus
en pyramides & en boules de diiFérentes formes. Le reftc de
leurs Jardins eft fort commun. On ne donne plus aujourd'hui
en France dans tous ces colifichets , quelques bien entretenus
qu'ils puiilent être , il y a toujours quelque chofe à redire.
L'on aime mieux une régularité plus fimple &c moins em-
brouillée , cela tient plus du noble de du grand.
LA THEOKÎE DÛ JARDINAGE,
CHAPITRE V î.
D E S ^ OIS ET BO S QVET^
en général.
parce qu'on ne les laifle pas monter comme les Futaies , 6c >
qu'on les coupe rez terre tous les neuf ans , dont ils prennent
le nom de Taillis. On fait la divifion décent arpens de ces
Bois en neuf parties ,
que l'on
qui font de onze arpens ,
l'autre. L'on eft obligé d'y laiffer félon les ordonnances ,16
, \
Baliveaux par arpent , outre les anciens des autres coupes par :
fui vantes , font ceux que l'on pratique dans les beaux Jar-
dins ce font véritablement les Bofquets de propreté
i
Oa :
les appelle moyenne futaie , parce que les arbres qui les compo-
fent ne parviennent jamais à cette grande élévation de la
haute-futaie j ils ne palfent gueres 3 o ou 40 pieds de haut.
Ces Bois font ornés de Sales , de Cabinets , de Galeries , de
Fontaines, &:c. Leurs quarrés font bordés dePaliffades ôcde
Treillao-es
, &
les allées en font bien dreffées ôc bien fablées
ce qui eft d'une grande propreté.
Les Bofquets découverts &; à compartiment , que quelques
gens appellent , Bof^sfcis parés , différent des autres Bois , en ce
que Tonne plante point d'arbres dans le milieu de leurs quar-
rés , pour former de la futaie ou du garni. L'on plante leurs
allées de tillots ou demarroniers j conformément au deffein ,
& l'on y met une petite paliffade réfepée à hauteur d'apui , '
taines font un fort bel efFet , parce qu'en vous promenant , vous
découvrés dans les Allées au moins trois jets> dans d'autres
cinq , ôc vous voyés t9U5 ks fept dans l'Allée du milieu. Outre
LA THEORIE DU JARDINAGE. 67
ces orncmens , ce Bois eft percé li avantageufemenc , que de
quelque côté que vous tourniés, vous avés tou jours en face
au moins trois allées , qui forment une patte d'oïe dans iei
huit entrées j un peu plus avant , vous trouvés de petits ca re-
fours à quatre allées , &
dans les grands qui font ornés de baf-
fms & d'ifs , il y a fix allées aboutilTantes au centre 5 qui com-
pofent des étoiles. On a fait les huit allées principales plus
larges que les autres. Cette compofition ingénieufe rend ce
Bois des plus agréables , quoi qu'on n'y ait point pratiqué de
Cabinets ni de Galeries, ainfi que dans l'autre deffein à côté.
La 2 e Figure repréfente un autre Bois percé en étoile fimple
où fe voit pareillement une grande Salle dans le milieu ,
avec une pièce d'Eau ornée d'un gros jet vu des huit allées :
à peu près dans leur milieu , l'on trouve un grand ovale qui
vient le joindre aux allées de l'étoile dont on a coupé les
pointes^ pour former huit carrefours. On trouve encore en fe
promenant dans cet ovale d'autres allées qui conduifent dans
,
Cela con- pièce d'eau avec un Jet. La plus grande partie de cette allée
vient àatis oc
terrains en-
n r -j ^ ji-
remplie par un tapis de gazon qui règne autour de la pièce
droits , tant d'cau. Ccs fortes d'allées vertes îbnt fort à la mode pre-
pour la va-
fentement.
pourfauverk Lcs allées de la 2c Figure font difpofées de manière , que
grand entre- lesCabinets des coins viennent fe rendre l'un dans l'autre 5
mais la fallc eft très - diiFérente des autres , étant cintré
dans fon milieu , & préfentant une patte d'oïe de chaque
côté , avec quatre piedeftaux pour des figures ou vafes. Les
allées de ces pattes d'oïe viennent aboutir chacune aux Jets
de la pièce d'eau où l'on en a mis exprès trois 5 cela rend
,
cela a obligé d'y pratiquer aux deux côtés des allées des pie-&
ces de gazon découpées. Ce Bois fe trouve percé de plulieurs
deffeins, comme d'un grand ovale , d'une lozange , èc d'une
croix de S. André , qui compofent tous cnfemble un afl^és
beau compartiment. On y trouve deux pattes d'oïe , huit
carrefours , ôC deux renfoncemens , avec des bancs. Les qua-
tre entrées des encoignures , Scies deux du milieu , viennent
aboutir à une Salle circulaire , ornée d'un baffin Se de niches
pour des bancs & des arbriiTeaux.
Dans la 6^ Figure l'on voit un Bois dont les entrées font
dans 1-e milieu pour la variété j elles font interrompues par
les quatre angles d'une grande lozange qui vous mené à des
Cabinets pratiqués dans les quatre coins du Bois , tousdifFe-
rens les uns des autres. Il y a de petits carrefours triangulai-
res vis-à-vis ces Cabinets lefquels ouvrent l'entrée d'un
,
petites ailées, on trouve des niches avec des bancs. Il eft hm-
tiie d'expliquer les quatre Cabinets des coins y on peut juger
de ce qu'ils contiennent , par ce qu'on a déjà dit , au fujet
de ceux qui fe font rencontrés dans les autres deffeins , ôc qui
ontété détaillés affés amplement.
La 4c Planche efl la plus remplie de toutes^^ 5 elle contient
dix Bofquets différens les quatre premières Figures font pro-
;
l'intelligence néceffaire.
Onfuppofe les places biaifes des Figures ire Se 5e de cette 4e
Planche , afin défaire voir comment onpeutlesrégularifer Se
J pratiquer des deffeins agréables. On prend d'abord dans ces
biais , la moitié de chaque ligne qui bornent la place, pour
placer les allées du milieu , foit en long ou en large les dia- :
trait pour la palifTade &; des O pour la place des arbres , afin
,
en voit dans dcfllisne plaifent pas tant. Ce font des falles plantées d'arbres
Trianoi"* ifolés avec des
, entre-deux.
ifs
Elle eft placée , ainli que l'autre , dans des tapis de gazon , qui
font diftingués d'avec la paliCTade par un fentier ratifié. Il y a
dans le milieu une figure à l'enfilade des allées & des bancs»
Dans la 4^ Figure l'on voit un bois planté en quinconce ,
avec une Salle 6c des Cabinets , qui compofent un comparti-
ment 3 ce qui paroîtra d'un goût fort nouveau ces fortes de :
font fort bien amufeut agréablement ceux qui s'y font égarés. La quantité
coupéj.
^ Ils
d'ailées & de détours différens quife rencontrent dans la corn-
lont ornes de ^. 1 ,y . . .
-i
,
^ < ,
mérite.
.V,
Desse^in^s de. Cccbuxe^hs et\^çdons pour des boscf ue-tr.
5;
F"
t
Grande J'aie de 771 aro mers dans un bois Bois plante' ert cjuinconce avec des cahinetjr
1.4 4. ttî tJfrf
Qrande Scd^ de m aronierS hordee. de pieaes de^^a.2i on Petite Saie entourée de paiissades etcLe tapts de-^a^z^on-
À? Ta ire
I.
I
/
I
LA THEORIE DU JARDINAGE. 75
CHAPITRE VII.
DES BOVLINGRINS OV
Renfoncemens degaz^on, des grandesRampes ,
Glacis ^ Talus ^ &
Tapis de gaz^on j avec la
manière de les plaquer ^ femer , entretenir. &
LE terme de Boulingrin
Jardins de propreté' ,
eft un des plus ufîte's dans les
&
cependant celui qu'on entend
le moins 5 la plupart des gens n'en connoilTent pas la vérita-
ble iîgnifîcation, ni rétimologie.
L'invention 6c l'origine du mot de Boulingrin vient d'An-
gleterre. Plufieurs Auteurs le dérivent de deux mots An- Did.dePA.
glois i fçavoir de Boule , qui fignifîe Rond , &
de Grin , qui "J^^^"'
veut direprez ou gazon , peut-être à caufe delà figure ren- Diâ.dcDa-
foncée, qui eft le plus fouvent ronde &
couverte de gazon j
d'autres ont dit que le mot de Boulingrin a été donné à de purcticrc.
grandes pièces de gazon , où l'on a accoutumé en Angle-
terre de joiier à la Boule j pour cet effet , les Anglois ont
grand foin d'entretenir ces tapis de gazon bien courts ôc bien
unis.
Un Boulingrin en France eft fort différent de tout cela.'
L'on ne peut apeller de ce mot , que certains renfoncemens
& glacis de gazon qui fe pratiquent , au milieu de grandes
pièces & tapis de gazon , dans unBofquet, & quelquefois ac
toutes Tes
au milieu d'un parterre à F Angloife ce qui fait que bien des cfpcccs daas
:
varie affés bien avec le refle. Toutes les allées ne font for-
mées que par les tapis de gazon , n'y ayant ni arbres ni palif-
fades, ni bois, comme dans les autres fui vans.
Le Bouhngrin de la féconde Figure , efl un.quarréprcfque
parfait percé en étoile au milieu duquel fe voit un oclogone
,
Boulingrin œveccies iy-^aiirs de huis Bv>uiln^rin dans un hois, entvuredime pciLisscide percée,er%çircaxies
3c Toiser
Afariette cjcctul
I
/
cL'arSrXiS'J'e^cu^cc ctrcle. Fleur
• .
.
les cours & avant- cours des Maifons de Campagne , dans les
Bofquets , dans les Boulingrins , dans les Parterres à l'An-
gloife J & dans le milieu des grandes allées & avenues , qui
feroient trop longtems à ratifl^er fans cela.
Les Talus & Glacis font fouvent confondus & pris l'un pour
l'autre l'on y trouve cependant une différence , c'eft que le
:
Talus eft plus roide que le Glacis, qui doit être très-doux de
imperceptible à la vue. Venons à la manière de gazonner
toutes ces pièces.
La manière de gazonner eft différente , félon les lieux ah
l'on s'en fert : car on gazonne un tapis & une peloufe d'une
autre manière qu'un Talus & Glacis , ce qui fe réduit ou à wanï^als
femer le gazon , ou à le plaquer. terme ufiré ,
la terre, &
enfonçant la graine, lui donne plus de facilité
à paroître.
La meilleure faifon pour femer eft à la
fin de l'Automne
les graines ne demandant que de rhumidité
de leur nature ,
LA THEORIE DU JARDINAGE. Si
tons les vaches vont paîcre car ces endroits font les meii-
:
tes pièces pour boucher les trous ôc les fentes on rend parla
:
un tapis aufli beau ôc aufllimi que s'il étoit crû dans le lieu
,
même.
On obfervera qu'auffi-tôt que le gazon eft plaqué , il le faut
Pour les petites pièces de gazon qui font dans les Parterres
,
vcnt mieux.
Quand on veut regazonner quelque coquille ou quelque
enroulement dont le gazon eft ruiné , il faut enfoncer des
piquets aux extrémités , pour remarquer le plus que l'on peut
l'ancienne trace & enfuite enlever de terre le mauvais gazon
,
point pour les Talus des Jardins, lur lefquels on affit le gazon tez des Forti-
l'herbe defTus , en le plaquant fuivant la ligne de pente , ficûîioKS.
avec la précaution, de peur que ces gazons ne s'éboulent,
de les cheviller tous avec de bonnes chevilles de bois de
chêne ou d'aulne j pour les entretenir jufqu'à ce qu'ils ayenc
pris racine.
Les tapis &: les talus de gazon font une des principales beau-
tés des Jardins quand ils font bien entretenus ç'en eft toute
,
:
& devient plus belle , plus elle eft coupée. Elle doit être d'un
ras , qu'un brin, pour ainfi dire , ne paflepas 1-autre.Il faut
encore rogner de tems en tems , ôc borner le pourtour des
pièces de gazon fuivant le cordeau, ç'en eft toute la propreté,
parce que lans cela l'herbe courroit dans l'allée , inter- &
roraproit là forme 6c le deffein des compartimens.
La manière dont on entretient le gazon en Angleterre , c'eft Sorbicrc u
voysgs à'AU'
de le faucher très-fouvent , &
de le battre quand il eft trop glcccrre î pa-
haut , en y roulant deifus de gros cylindres ou rouleaux de ge 17.
bois ou de pierre , afin de l'affaiffer &
d'arrazer l'herbe de
bien près. On ne peur mieux faire que de ftdvre cette ma-
xime d'Angleterre , ou les tapis de gazon font d'une beauté
fi parfaite ? qu'à peine peut-on ici en approcher.
L ij
,
meront plus ces tapis unis & ras &: fe changeront en chien-
,
CHAPITRE VIII.
tous ruinés , il n'y a que la quantité de fer qui les puilTe fou-
tenir long-tems.
On diltingue de deux fortes de Berceaux ou Portiques ,
L iij
Êê PREMIERE PARTîE,CHAf. VIÎÎ.
lage , foûtenus par des montans , traverfes , cercles , arboo-
tans 6c barres de fer. On fe fert pour ces treillages d'écha-
îas de bois de chefne bien planés ôc bien dreiTés , dont oîî
fait des mailles de à fept ponces en qiiarré , liées avec
fix
dn fil de fer. On fe fert auffi de bois de boilfeaa pour con-
tourner les moulures &
les ornemens des corniclies > dp
chevrons pour plates-bandes de les focles.
les larges
On compofe avec tout ce fer ôc ce bois , des Berceaux >
des Portiques , des Galeries , des Cabinets , Salons i Niches^
& Coquilles , ornés de colonnes , de piiailres , de corniches j
frontons , montans , paneaux ,
, confoles , eouronne-
vafes
mens , <iomes , lanternes ôc autres ornemens d'Architedu-
re. L'on doit fuivre dans ces delTeins une jufte proportions
en réglant un module & y raportant toutes les parties de
,
LA THEORIE DU JARDINAGE. $y
bel afped par cette décoration , qui peut fervir auffi de fond
& de perfpedive à une grande allée. L'on en pratique encore
dans les Bofquets , dans les renfoncemens & niches des palif-
fades, pour des bancs &
des figures. On les couvre fouvent de
rolîers $ de jafmins , chevre-feiiilles , vignes-vierge , pour
y
pouvoir jouir d'un peu d'ombrage.
Il faut fur tout choifîr un bel amqrtiflement ou couron-
nement pour un portique &: pour un berceau de treillage ,
c'eft ce qui paroît le plus on en verra des exemples dans la
:
exécution. Il
par des paneaux & des confoles le bas eft orné de deux
:
LA THEORIE DU JARDINAGE, ff
Les Berceaux naturels ou de verdure , appelle's champêtres
font fimplement formés de branches d'arbres , entrelaflees
avec art &: hiduftrie , tirées l'une fur' l'autre p^r des fîls de
fer , & cerceaux & perches
fouteîiuës par de gros treillages ,
parent 3 leur place cft la même que celle des Berceaux arti-
ficiels ou de Treillage. L'on en va voir des exemples exécu-
tés à Marly 6ù dans quelques autres Jardins car on n'a pas:
voulu donner rien de génie dans cet endroit , ainfî que l'on
a fait ei-delFus dans les paliirades extraordinaires 5 cela eil
prouvera mieux la poffibilicé 3 il eil: fur que ces Berceaux Por- ,
teau vers la grande pièce d'eau elle borde une Salle verte'
:
PR.EMIËREPAR.TIE,Ch a p. VîH
ks , ces Portiques font iitués , rien n'eft plus ingénieux ni pltîs
arriilemenc exécuté. Il y en a deux rangs qui forment un
Berceau ou une Galerie , £^ ces arbres ibnt dans des plates-
bandes ornées entre - deux d'jfs
, de fleurs de faifon ^
les tiges des arbres font découvertes d'environ iix pieds de
îiaut 5c garnies de feuilles au delTus pour former ;un mon-
, ,
1 PlAnJte.:i^''^n
LK tHÈQRîE DU JARDIN A GE. 511
Ik colonnade de Marly. Le
cabinet de verdure eft fort nou-
veau dans fon efpece trouve à Fenfilade de la grande
: il fe
allée aboutilTante au Jet , &
Ton pourroic en planter trois
autres, qui a^ec celui-là fe croiferoient furie baffin. Sa forme
eft quarrée joignanc d'une face le tour des Portiques , ôc
de l'autre la paliflade du fond enforte que de
, l'allée du pour-
tour on>^ paffe defîbus les quatre montans des encoignures
:
met encore fur ces eaux pour l'ornement , des cygnes des ,
.canards & des oïes de différente couleur 5 ce qui eft fort agréa-
ble à la vue. L'on décore les fontaines d'un ordre ruitiquc
enrichi d'ornemens maritimes , avec des figures convenables
aux eaux.
terraffes étant bien fituées , font encore d\in grand
ïî «'y a point
de Jardin , ot\ Ornement dans les Jardins par leur régularité
, leur dé- &
les tcrralTcs
couvcrte fur tout quând ces rerraffes (ont bien bâties Se or-
,
loienc il belles / j i r i- n
^e^s de beaux eicaiiers , ou de belles rampes. On
^ i i
'
&
met des vafes des pots de fleurs rangés par fimétrie.
Les Serres ou les Orangeries font de grands morceaux de
bâtiment, comme d^s galeries , qui par leurs façades aug*
mentent la beauté des Jardins j la nécelfité que l'on a d'en
bâtir , pour ferrer les orangers &
les autres caifies pendant
i'Hyver , demande ordinairement l'expofition du Midy ,
ce qui n'empêche point que l'on n'obferve de les placer le
plus avantageufement que l'on pourra , pour flatter le coup
d'œil 5 elles ferviront alors de galerie l'Eté pour fe promener ,
place dans les niches , qui ne font finies que par devant il y a :
les baffins , les cafcades , &:c. généralement elles font bien par
tout, & l'on ne fçauroit en avoir trop dans un Jardins mais
comme en fait de Sculpture , il faut de l'excellent, auffi-bien
qu'en peinture &
€n poëfie , il convient mieux à un particu-
îier de fe paffer de figures que d'en avoir de médiocrement
,
dant la pluÏ€. Le mot de Belvédère eft Italien & fignifie Bel , jy > & d^ns le
-vue qui eii donne tort a propos a cesi aviiions qui pour
, ,
94 ^
l'REMiER.'E partie,cha?. vrrr.
plus à la mode , far tout hs Grottes qui font fort fu jettes k
le gâter. On les plaçoit ordinairement au bout des altees
deffous des terraÔes. A
l'égard' des perfpedi ves i elles fervent
ta perfpedi.^^^ cacher les murs de pignon , & les murs du bout dune al-
tive de Ruëi léc , qu OU ne peut percer plus loin. Elles font une belk'
étoit 11 bien J ' '
o v r a
peinre
"^coration , ôc
i
- plis de fleurs de toutes les faifons , que l'on place auffi fur des
gradins , fur les tablettes des murs de terrafle , & à la defcente
des efcaliers ou fur des dez de pierre dans les plates-bandes-
,
6c bordures de gazon.
Les Bancs outre la commodité qur'ils offrent fans cefle
dans les grande Jardins , où l'on n'en peut jamais trop met-
tre par le grand befoin que l'on ena en fe promenant , font en^
core un ailés bel effet quand ils font mis dans de certaines
,
pierre de taille & de bois qui font les plus communs & donE
,
,
U y a deux efpeces, les bancs à dplîîer qui font les plus beaux
LA THEORIE DU JARDîNAGE. 55
que l'on tranfporte THy^er, & les fimpies qui ibntfceUés
,€11 plâtre dansia terre..
SECONDE PARTIE
Q^U I C O NT I E NT
LA PRATIQU
En
JARDINAGE
ce qui regarde la manière de Tracer.
CHAPITRE PREMIER.
PRELIMINAIRE: DE ^ELQVES-
PratJques de Geomeme^ décrites fur le:'p.4pkr , avec
la manière de les. raporfer fidèlement fur le Terrain,
de fort bons & de treV courts"^. On lui a épargné cette peine , •''Le P. Par^
en recherchant dans cette fcience , tout ce qui peut avoir ^^^^ '
^^"^
cuivre , &
doit avoir depuis un demi-pied , jufqu'à 1 1. à i
5.
pouces de diamètre. Plus il eft grand plus on a de facilité
,
N
5)8 SECONDE PARTIE, Cha^. t
la moitié du Cercle parfait en yéo. On ie mec fur degrés-
quart du Cercle, pour former un angle droit fe retourner &
d equerre.^ Il a deux règles , lune immobile qui lui fert de
baze , & l'autre
mobile appelle'^e Alhidade , qui par le moïen-
d'un clou rivé dans fon milieu ,.fe meut autour de centre , èc
fert à prendre les ouvertures d'anglesXes deux règles font ter-
minées par des pinules ou vifieres élevées en angles droits , qui
dirigent & conduifent le raïon vifuel. On remplit ordiliaire-
ment le milieu de cet inftrument y d'une BoufTole pour orien-
ter les plans. Le demi-Cercle eft montéîur un genou , par le
moïen duquel on le trouve fur tout fens ,
y ayant une visqui
ferre & dclferte ce genou tanç que l'on veut. Onlepol^fur le
Terrain , en fourant dans ouvertures au-deilous da
les trois
genou , appellées douilles, trois piquets ferrés par le bout d'en-
feas^j que l'on enfonce en terre. En voici la figure.
Les petits demi-Cer-^
des font montés fur un;
genou , qui n'a qu'une
douille , & par confé-
^uent où il ne faut qu'u»
feul piquet , que l'on po-
fe jufte furun point pris
fur le Terrain, Pour le»
grands demi - Cercles
qui ont un pied triangu-
laire , comme il feroit
difficile de les pofer j u-
fur un point déterminé r il y a un plomb qui pend par def-
fous , cela fait connoître quand il ellprécifément fur le point
€H queftion.
L'Equerre ou Cercle parfait , qui eft un inflirunient dont
on fe fert beaucoup dans le Jardinage & dans l'Arpentage y
diiFere de beaucoup des Equerres de Maçons & autres Ou-
vriers. C'ell: un Cercle parfait coupé en quatre parties égales^
par deux traverfes ou règles immobiles tenantes au Cercle
qui forment la figure d'une croix,, ainfi qu'on le voit dans la fi-
gure fui vante. Aux quatre extrémités de ces. traverfes & au
centre 3 il y a des pinules ou vifieres qui fervent à fe retourneir
,
lA JPRATIQUE^DU JAR.DÎNAGE. 5^
mtnt que de fer on en : néanmoins de cuivre.
fait 11 eft monté
fur une finiple doiiille fans genou , ou
l'on fourre un piquet, quand on s'en veut
ferviir fur le Terraino Cette Equerre ell:
appeîiée fimple 5:parce qu'il n'y a point
&
de degrés divifés fur fon Cercle, qu'el-
le n'a -point d'aliiidadeou règle mobik.
iC'eil pour cela qu'on ne peut prendre
4'ouverfure d'angle avec cette Equerre,
qu'elle n'eft propre fur le terrain, qu'à
.aligner de grandes lignes droites , &à
former des angles droits. Ce défaut lui
semble.
,On fe fertencore fur le Terrain , de la Toife , du Cordeau
jde Jalons & de Piquets i ce qui eft fi néceflaire dans le Jardi-
^lage 5 qu'on peut dire que leur ufage eft journalier, n'y aïanc
prefque point de jour dans l'année * qu'un Jardinier ne loic
^obligé de fe feryir des uns ou des autres.
La Toife -eft un bâtoii bien droit , &; long de fix pieds de
îloi s dont la diviUon eft marquéjq par de petits clous un
:
ilttoujours les plus droits qu'il fe peut cela facilite à bien ali-
,
gner. On les égLiife par un bout pour les ficher en terre , &:
l'on unit plane l'autre par defTus , ce qu'on appelle la tête
du jalon.
Les jalons ne différent des piquets , qu'en ce qu'ils font
plus grands & qu'ils doivent avoir cinq à fix pieds de haut j
,
au lieu que les piquets n'ont que deux pieds tout au plus & ,
pour rendre la trace plus large & plus creufe j Ton repaffe plu-
iieurs fois le Traçoir dans la même trace ôc quelquefois la
,
ner d'EquerrCi N
iij
"
foi SECONDE PARTIE; Chap. î.^
Quand dans pratiques fuivantes vous lires , traeês ctm
les
ligne far la far
'^^ pratique , é'c- cela fîgnifie s que c t&
la
PJRJLLELE DV PJPIER
avec le Terrain ^ en ce qui regarde la manière
de tracer ^ réduit a 1.0. Pratic^ues,
TîgW I. Soit La ligne droite ^ ^ , que l'on fappofe ici être de douze
^lAâcHi I.
toifes, onmerL7reraexa,â;ement cette longueur fur le Terrain
de en 5 , où Ton plantera deux jalons , puis tendant un
cordeau de l'un à l'autre Ton marquera avec leTraçoir cetcç
,
RIM A R QJJ E.
SECONDE PRATIQ^UE,
tracer me ligne droite far le Terrai}^ , avec des piquets ^
TJsOisi-î'me
LA PHATIQJJB DU J ARDIN A GE. I05
TROISIEME PRATIQ^UE.
Prolonger fur te Terrain une ligne droite.
Q^UATRIE'ME PRATIQ^UE.
Tracer avec le Cordeau , une ligne droite qui foit d'équerre ou per-^
fendicuUite k une autre ligne droite tracée.
PREMIERE REMARQJJE.
Pour l'exécution de cette Pratique & des fuirantes il faut ,
CINQ^UIEME PRATIQJJE,
Tracer avec V Jnjîmment , une ligne perpendiculaire, h une Ugn€
droite tracée.
SIXIE'ME PRATIQ^UE.
Tracer aves le Cordeau , une ligne perpendiculaire à l*extremié
d'une ligne droite tracée,
SEPTIE'ME PRATIQJJE.
Tracer avec le Cordeau , une ligne f ardlele a me ligne
droite tracée.
o ij
,
R E MA ^•
même ne faudra que porter les diflances des unes aux au-
, il
NEUVIEME PRATIQ^UE
Tracer avec le cordeatt j m mgle é^al a un /ingle marqué
fir le fapkr,
Mefurés enfuite fur une ligne tracée fur le terrain huit toi- ,
j^urleflm„
•
Mefurés langîe marqué fur plan avec le Raporteur , en le
plaçant fon centre furie point ^ fa bafe le long de la ligne &
F f 6. X. ^ ^ ^ comptés combien il fe trouve d-e dégrés depuis c jufqu'à
di comme 30 dégrés, rccenés ce nombre pour rapporter k
fidèlement fur le terrain , en fuppofant la ligne  B tracée
& le point B celui d'oti doit être tracé L'angle égal à celui du
Plan. Pofés le centre du demi- cercle bien à plomb aur-deÛ us
du point B ^ alignés fa bafe fur le piquet A , pofés i'alJai-î &
,,,
ONZIEME PRATIQ^UE.
Tracer Avec le Cordeau , m triangle égal a un tria?$gle marqué
fut le pian.
P R E M I E R E REM A R E.
boucles &
joignant par le haut les deux bouts de ces cor-
,
Première R e ma bl ct,u e.
Seconde R e a r qjj e»
QUATORZIE'ME PRATIClUE.
Tracer avec VJnfirumem , une figure irréguliere de quatre côtés»
. R E MA R QJJ JE.
«deftora particulier.
tii SECONDE PARTIE, Cha>.1
Le Poligone de 5 côtés's^appelle Pentagone,
celui de 6 . ^ . . . Hexagone»
de 7 . . Heptagone.
de 8 . . Octogone.
de s ' • Ennéagone.
de I o . - Décagone.
de 1 1 . , . . . Ondécagone.
& de 1 2 Dode'cagone.
REMA R QJJ E.
SEIZIEME PRATIQUE.
Trader avec l'Irsfimment tel FoUgone que ce foh.
O B s E R. V AT I O N.
îterrain , ou que ïon ait un point fixé où fon centre doit être
|>Iajcé.
pREMiEKE Opération.
Soiî ia ligne ^ C tracée , égale à un des côtés de l'Odo-
gGne y fuppofé de 1 5 toifes quatre pieds i mefurés fur
a pa- k
"fÏQX avec le liaporteur , un des angles
formé par la rencontre p j g. xVt
de deux des cotés de l'Odogone , comme cb b i, c'eft ce ^
qu'on apelle l'angle du Poligone i placés fur le terrain le demi
.cerple au point B , où vous ïerés un ai^gle égal à celui de l'O-
f^togone qui .eft de 135 dégrés , fuivant la Table ci-delTous 5
,
Triangle . •
60 I 2 0.-
Qaarré . . .
DIX-SEPTIB'ME PRATIQJJE.
Tracer un Cercle juf le Terrain:
Jurle papier^
^ue, Prolongés enfuîte les côtés de ces triangles , par des li-
gnes indéterminées , que vous tracerés légèrement comme
j H N^ I G M quatre points G
y 6cc. les feront les H7X
centres , d'où vous tracerés l'Ovale de cette manière. PaiTcs
la boucle du cordeau dans le piquet G , étendés-lejufqu'au
piquet de rextremitéS ,& tracés une portion circulaire j uf-
qu'aux lignes indéterminées ^
êc P , qui arrê teront la trace.
Reportez enfuit© ce cordeau de la même longueur à l'autre
côté oppofé , &
paffes-en îa boucle dans le piqueté , d'où
TOUS tracerés une autre portion circulaire , avec la même
obfervàtion d'arrêter la trace à la rencontre des lignes indé-
terminés N
UO. Fichez de petits piquets dans la fedion de
ces lignes ^ comme aux
quatre points p 0. Prenez en- M N
fuite un cordeau plus long , paffés-en la boucle dans le piquée
j , ajuftés-le de longueur au point D , ôc tracés l'arc , NDM
jufqu'à ce que vous trouviés la trace , ÔC les piquets des por-
tions circulaires 5 où k traçpir doit rentrer juile» Achevés
de tracer la circonférence de l'Ovale en reportant la boucle ,
R E MA R OJJ £-
Qu^nd on â deux Ovales à tracer l'un dans Tautre , comm^
pourroit être l'allée ovale autour d'un balTm ovale , après
avoir tracé le premier of aie du baffin > ^utvant pattqut
pécéàmu , l'on n'aura qu'à alonger les lignes des^fe£l:ions ,
CHAPITRE II,
t) E LA MANIERE DE
drejjer un Terrain , ^ de fomller
on fait des faignées & des canaux tout au tour > pour les def^-
fécher , & par là les rendre fécondes.
On apelîe mettre un terrain parfaitement de niveau , lorf-^
qu'on le dreffe par le moyen d'un inftrument apellé Niveau 3
avec tant de précifion , qu'il ne refte aucune pente dans tout©
fon étendue.
Il fe trouve rarement des terrains qu*on puirfe mettre par-
Hoître fi cette
Cet Inftrumentn'eft autre chofe qu'une Equerre ou Niveau
Equerre eft femblable à celui dont fe fervent les Maçons & autres Ou-
bonne après , vriers 3 cGinme cette Figure le démontre ici. Plus .cette Equer-
l*avoir pofée
d'un côté , le re eft grande Se mieux on opère Cependant a trois pieds de
:
dignant un jalon fur une ligne, & qu'il verfe du côté gauche,
il faut montrer avec la main en la menant du côté droit
,
que ce jalon doit être redrelTé du côté droit > comm.e auflî
en haulTant ou baififant la main , fignifier qu'il faut baiffer ou
haulTer un jalon Ceci effcun exemple qui peut fervir à tout
:
tems calme , fans trop de chaud ni trop de froid > fans vents ,
fans pluïe &
fans grand foleil • toutes ces chofes nuifent fort
à- la vue par Içs réfradions qui caufent bien des différences >
,
îes têtes des jalons foient bien aplaties &: d'égale hauteur
car la ligne de mire doit pafler par delTus toutes les têtes , &•
•ks-rakr uniment-, ce qui règle le niveau delà fuperikie
des terres.
On apelle butter un jalon
, quand étant fîchéen terre , il Cs
& des hottes, & même la manière d'employer des ânes pa-
roic la meilleure 5 en voici la raifon,.
,
faudra abfolument avoir des gens prépofés pour les faire hâ-
ter , c'eft ce qu'on apelie des Piqueurs , qui ont foin de les
empêcher de fe parler & de s'amufer enfemble , furtout &
qu'ils ne s'embarraflent point l'tm l'autre, en leurfaifant faire
difFerens chemins pour aller & venir. Les Broiietteurs fe re-
laïent cinq ou (ix , &
même plus félon la longueur du che-,
,.n6 ^
SECONDE PARTIE. Châ?. ÏI.
'
iicîierés deux jalons de cinq à fîx pieds de haut , dont les tê-
tes foient bien aplaties , pour mettre deffus une règle de
Maçoa de huit à dix pieds de long , qui fera bien droite &
fans cambrure. Pofés lur le milieu de cette règle , votre mi*-
veau , comme on le voit à l'extrémité ^ $ enforte que îçr
de terre , l'on ne démare vos jalons & votre règle , qui doi-
vent encore vous fervir. Vous ferés fur par cette opération
d'avoir la ligne CC bien de niveau , étant parallèle à la ligne
de mire DD, Laraifoncn efl:, queles jalons aï ant fix pieds de
h^ut à l'extrémité B , & n'en aïant que trois à l'extrémité ^ >
en baifîant le terrain d'un pied & demi en ^ , & le hauflfanç
d'autant en 5 , ils fe trouveront avoir quatre pieds dçnû
égalemen^pa r tout. '
SECONDE fELATIQ,UE.
jDrejfer ^ unir le Terrai» , fuivmt me Itg^^e de niveatti
^ _j de cette manière.
"•• •—
•if -T- Prenés ce bâton
préfentés - le te
long du jalon B
qui n'aura , fup-*
pofé 'que trois
de haut
mettés ce jalon à quatre pieds & demi ^ enle faifantdéchar^
ger du pied , jufqu'à ce qu'il foit à cette hauteuro Reportés
vôtre mefure au jalon qui étant plus haut qu'il ne faut,
c'eft- à-dire , ayant plus de quatre pieds êc demi , vous le fe-
rés butter , en y faifant apportef-dê la terre au pied , que
vous battrés & plomberés , de peur qu'elle ne s'aFailTe.
Ayant mis pareiileroenî ce jalon de hauteur convenable,
vous palTerés aux autres , & par les exemples difFérens de
ces deux jalons ^ vous les réglerés tous de même , en faifanc
butter ceux qui auront trop de hauteur , & faifant décharger
du pied ceux qui n'en auront pas affés. Cela fait , vous pren-
drés un cordeau de 1 1 à 1 5 pieds de long , que vous atta-
cherés aux pieds des jalons 5 .&£ & que vous cendrés le
,
plus que vous pourrés j & en cas que les jalons B & £ , foient
trop éloignés pour votre cordeau de 1 5 pieds , vous aligae-
rés un autre jalon entre-deux qui fera de la même hauteurj
,
dont il ne doit
être éloigné que
de troisou qua-
tre pieds tout au
plus.On pofeen-
lui te la règle &
le niveau lur les
jalons A ôc C 3 àc "pour vérifier Ci cette opération cft jufle ;
l'on reporte en travers la règle &
niveau fur les jalons C
le
èc D 3 ce qui forme un triangle j avec les deux lignes A B
&
& A £ , vous doitperfuader de la juflefle des deux nivel-
lemens ,s'ilsfe raportent à ce troifiéme.Enfuite^/ïr/^ 4c ^f^-
tjque , vous jalonerésia ligne A E , d>C Par la ic vous la dref-
ferésbien de niveau , en y faifant une rigole. Pofés un autre
jalon comme en F y environ à la même diftance du jalon
immobile A, que font pofés les jalons c: &: Z) , & pareille^
ment à trois pieds du jalon D. Pofés-y le niveau pour drelTer
la ligne AG ^Qn vérifiant la juftelTe de l'opération , comme
nous venons de dire , c'eft-à-dire , en reportant le niveau
î ; IR ATJQ VIT T JARDINA CT.
fur les jalons , D& de la même
F, DreiTés cette ligne ,
près à mcme diflance les unes des autres que celles qui iont ,
de tous les côtés > .en raportant 011 enlevant des terres fé-
lon le befoin j & vous ferés fui vre le râteau ,^çe qui dref-
^
S B C. Q nD E REM ÎL,QjJ E^ ^
&
é'ètre dit ? d^miide e«cojrè-ufl^ fafon > c'eft d'épierrêr
LA PRATIQUE DU JARDINACE. 131
de pafler à la claïe les terres de deffus , & de les unir enfuite
au râteau fin : fans cela elle ne feroitpas propre à être mailléej
j8c à tracer les rinceaux de broderie.
Voilà la meilleure manière de niveler &
de drefTerîes ter-
res , c'eft la plus facile & la moins embaraflante dans l'exé-
cution. On n'y voit point les mauvaifes pratiques obfervees
par ceux qui nivelent ordinairement, entr'autres ^ celle de
le coucher le ventre par terre , 6c de faire Ouvrir un trou pour (yQj^* ^pigl
s'affeoir ou s'agenouiller à la hauteur de la règle. 1^4. tome i.
Nous venons de donner la pratique de drelTer les Ter-
rains fîtués dans une plaine , & fur une pente douce il ne :
Rij
L
C'^i'E
s T ici où grande dépenfe des Jardins r
confifte la plus
^Sc c'efl à cjuoi l'on doit le plus
prendre garde j quand on
fe trouve indifpenfablement oblige' par la trop grande pente^ ,
des vaies des caifTesêc des poES de fleurs pofe's fur des dez de
, ,
pierre. Les figures èc les fontaines n'y doivent point être ou-
blie'es comme faifant la perfedion de ces pièces , dont la
,
y^aiîr*
^ appelle plein-pied de terre compris entre-deux
, l'efpace
terraflfes c'eft à-dire la plate «forme foutenuc par les murs,
,
mier , dans l'évaluation des terres pour igâifier qu'il faut eft
.
'
hxjsx de quelque endroj^j; > ê£.-di* fécond , poa* marquer qm'oa *
\
LAPR.ÂTIQJJEDU JARDINAGE. 155
éok remplir quekpe cavité : l'on dit alors , ce Déblai fera '
pour ce Remblai.
Il faut obiérver de laiffer toujours une petite pente imper-
ceptible fur les terrafles pour l'écoulement des eaux , com-
me d'un pouce t)U demi pouce par toife , félon la longueur de
prend toujours fur la longueur , ôc
la tecrafle. Cette pente fe
jamais lar la largeur.
Il vaut beaucoup mieux couper les talus en pleine terre ,
PREMIERE PRATIQUE.
Couder un Catem fur fa kngueur > en terrâmes feutenucs far des
' mms de wafmnerie.
R E M A R Q^U E.
SECONDE PRATIQUE.
Drejfer entièrement un Coteau far fa largeur en le coufmt en
ierrs^es joûtenuesfar des murs de maçonnerie*
Suppofé l'opération précédente faîte depuis le haut de Ja
coline A oii efl le bâtiment jufqu'au bas D , -en autant de
,
REMA R QJJ E.
:
mine l'arrête , vous ferés couper à la bêche ce talus , en fai-
fant une rigole ou repaire fuivant le cordeau i après quoi vous
reporterés le niveau en .c , enD &c. ou vous ferés toujours
,
pitre. L'on pofera le niveau en f > & Ton fera les mêmes fta-
tions d"F de G" en H d'H en / jufqu'ait bas , comme
en (7 , ,
niveau. Cette Pratique efl fort bonne pour les petits talus des
terraiTes & des boulmgrins.
On ne donnera point ici de Pratique particulière pour dref-
fer un coteau en amphithéâtre ,elle feroit allés inutile parce
,
Pratiques précédentef^".
Si les talus ne font point coupés en terre ferme , 6c que les
terres rapportées dont on les veut former,ne puiflent feîbûte-
nir d'elles-mêmes ils demanderont alors beaucoup plus de
,
mêmes , & lix pouces p|r pied de hau; , fuffiront pour bien
entretenir le talus a au lieu que fi ces terres font mouvantes
& fabloneufes , on donnera au talus neuf pouces par pied.
A l'égard des murs de terraffe , l'on doitauffi avant que de
les bâtir confulter le fond naturel de la terre
, car on doÎE :
des principatix alignemjens >. & jamais dans des endroits per-
dus. Il eft bon d'en trouver de diUance en diilance , pour
LA PRATIQ^UEDU JARDIN AGE. 14.1
n'avoir pas la peine d'aller chercher fi loin à defcendre. On
les conftruit ordinairement de marches de pierre de taille 5
cependant on en fait de gazon , qui étant bien entretenus font
fort agréables à la vue.
On doit obferver que les efcaliers & perrons foient très-
doux & peu nombreux en marches leur nombre doit être :
nent former cet angle. Ces Efcaliers ont une defcenteen face
de chaque allée , & vous y trouvés un grand paillier des &
perrons , qui vous mènent dans le bas.
, On voit dans la 4c Figure un Efcalier d'un goût fort nou-
veau qu'on peut placer au bout d'une patte-d'oïe percée dans
un bois , fa forme ell: ovale Ôc en face de chaque ailée il y a
,
par fimétrie des ifs dans le haut. Ces trois defcentes vous mè-
nent fur un grand paillier ovale d'où par d'autres marches
,
d'en, haut eft bordée en partie d'une paliffade, avec des ni-
ches ou» font des figures en Terme elle eft remplie par un
, :
mènent dans le bas. L'autre efcalier {Fig. 6^] eft fingulier .en
ce que fes rampes font coupées de marches de grolfe char--
pente peintes en verd ou en blanc , 6c fablées fur leur giron
cela fait alTés bien & ne lailTe pas de durer. Ces marches font
affemblées fur des limons de bois , tournans en forme de ban-,
quexce , avec des dés de pierre dans le bas pour y mettre des,
vafes. Le milieu avance en glacis de gazon , &
le bas çft orné
d'un grand tapis verd bprdé d'jfs & d'arbrilïeaux ainfi c^ug ,
SECONDE PARTIE, Chaî, lîL
le talus d'enhauc.-On voit au fond de cette terrafle une gfaû«
de palillade qui fe renfonce en face del'efcalier cela a donné ,
de fculpturedans le milieu.
JDans la conftruclion des efcaliers & des gradins de gazon $
on emploie pour leur donner plus de durée de fortes planches ,
foin d'autre foutien que la terre même &c l'herbe qui y prend
racine , à moins que ce nefoit des terres fabloneufes ou glai-
feufes j qui n'ayant point de corps de foutien , fe remuent
fouvent , alors on conftruic ces pièces avec du çlayonnage 3
pour l'arrofer. Dans les rampes qui font trop roides &c qui
peuvent être gâtées par les ravines -pn les eroife de bandes
,
CHAPITRE IV.
DE LA MANIERE DE TRACER
fur le Terrain toutes fortes de dejjeins,
T ij
14^. .SECONDE PARTIE, Cha p. ï\r.
Boulingrins , des fontaines > ^c. en im mot tout ce qui peu£
former un beau jardin , comme il fe voie dans cette Plan-
che , ou ce plan eft fuppofé deffiné fur ua rouLea^u de papier^,
^ ^
Fig. le.
eftlaligneS B juivantU
3^ Pratique mefurés avec le com-
•
,
Première R e m a r qjj e.
H A J -!
J
\ •
J
J \ j
J
Boiihi-h^rirv Bois
H ^ ^ J
J J J i
V
j
X ;
-1
J
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1 J J. J J
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J À
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É •B
BJ J J I.
Pota^e^r
X
LA PRATIQUE DU JARDINAGE. 151
il fe trouvât des biais , comme ceux delà 5 e Planche des Dif-
Seconde R e m a r cl.u e.
PREMIERE PRATIQJJE.
Tracer u» Parurre fur le Tmain,
La place étant bien unie & bien préparée , comme nous
avons dit ci- delTiis Chap. le de cette Partie , il faut
dans le
mailler fur le papier , le deffein du Parterre C Fig. « en le , 1
SECONDE PRATIQ^UE.
Tracer un Bofquet fur te Terrain^
ligne milieu >&: mettés-y des jalons fur lefquels vous aligne-
rés le bord de vos allées.Après cela mefurés à la toife les
deux largeurs du bois AB ÔCCD & les deux longueurs A C
,
loifes & demi fur le plan pour tracer la ligne N N. Otés l'inf-
,
R £ MAR QJJ £
TROISIE'ME PRATIQ^UE.
Tracer un Boulingrin Jur U Terrain^.
lever vers les bords que l'on doit conferver pour couper les'
,
7 '7
/ 3. 3 ^ ô 6 TcLjes
S lo (àTocses
4A
J
4g 7»
J-
4-^
J
4 :j 4 j.
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1--44-.-
4^:»4 J
..--'M A
':
\ J
.4. .4,4
LA PRATÎQJJE DU JARDINAGE 157
|ufques dans fond
en faifant arrazer ôc drefTer les terres
le ,
du fond. Cela fait , vous alignere's des jalons par tout , donc
ks têtes s'ajuftent à la hauteur des jalons & despix^uets des
angles d'en-haut , comme on le voit par les jalons B c D E F
G 5 que vous mettre's tous à la^ hauteur de trois pieds. Vous
tendres un cordeau de l'un à l'autre jufqu'aux jalons d'en-
bas , &
par des rrgales vous unire's tout le fond de ce Boulin-
grins y foi'vmitU le Pratique âu chap. le. A
l'égard de la ma-
nière de couper &
de drefTer le talus, on aura recours à la 4c
Fv/^fique , (inx remarques du chap. précédent*
Quand on entendra bien ces trois Pratiques , qu'on au- & ^
fur le terrain.
Il faut remarquer que dans les grandes meHires St aligne-
mens , on doitmefurer parles deux bouts , & jamais dans le
milieu , cela efb plus exad,.
Quand vous rencontrerés fur le Terrain , de l'erreur avec
le pian.du-pâpier , ce qui arrive afles fouvent , il faut vérifier
& examiner toutes les mefures l'urne après l'autre , pour fça-
voir oii-l'on aura manqué, &
fi l'on ne peucle trouver Se que
tour , l'on achevera le refte à l'oèil j mais dans les pièces où On peur
îlfe trouve des cercles , au centre defquelles font des figu- ^"
J'/'Y^ jf^^^é
res, on ne laiiTeroit pas d être fort embarralTé fans les deux mvom^^^lkl
,
bois afles fort pour pleïer difficilement, que l'on liera au tour
li^f^yllTâc
du piedeftal , de manière qu'il affleure fes quatre carnes vous gîoj piquets :
,
1
qu'il tourne facilement au tour du piedeftal , & qu'il foit à peu "^^is à la ion-
près parallèle de même que le cordeau à la ligne de terre >
, ,
f uctfpour'if-
vouspafTerésletraçoir à l'extrémité du cordeau > &c vous tra- lenc ca terre,
cerésainfî votre cercle dans une juftefTe fuffifantedanslaPra-
tique,car on ne prétend pas que cela foit dans toute la rigueur
Géométrique. Dans un Boulingrin on tracera les deux cercles
parallèles l'un après l'autre. On fupofe que le piedeftal foie
circulaire ou un quarré parfait , qui font les figures les plus
ordinaires j un Redangle cette pratique feroit inu-
fi c'étoit ,
TROISIEME PARTIE
Q.UI CONTIEN T
LA PRATIQUE
JARDINAGE
En ce qui regarde la manière de planter.
CHAPITRE PREMIER.
DZ/ CHOIX ê^VE VON DOIT FAIRE
des Arbres convenabUs aux Jardins de Profreté
& de leurs bonnes &
maavaifes qualités*
Les Arbres SaLlvages font ainfi apellés , à caufe que de leur '^^^t on pir-
nature ils croifleiit Sans les bois &
les forêts , comme le Chef- icn dans la
ne , l'Orme , le Châtaignier , le Charme , &c.
LesArbre^Aquatiques , qui font en bien plus petit nom-
bre , fe nopîfiient ainlî , parce qu'ils fe plaifent dans l'eau , &
qu'ils-y^ croilTencmieux qu'autre parti tels font leTremble, le
Peuplier, l'Aulne, &c.
Avant que d'entrer dans le détail de tous les Arbres fui vans,
îl eft bon d'expliquer ce que c'eft que Bouture , Jettons ou Re*
jettons &
Marcotte. Quand on dit qu'un Arbre vient de Bou-
ture , c'eft-à-dire , qu'on n'a qu'à en couper une branche , en
aiguifer le bout 6c la ficher en terre , elle prendra racines &:
produira un arbre de la même efpece Au lieu que jettons ou:
ne marcottp,
tre pied. Marcotter autre chofe que de choifir au pied
d'un arbriHeau , des rejettons & Ces.defci'ip-
des branches pendantes qu'il tions ne
fonc
faut éplucher. de manière , que ce qui doit être en terre foit point fines
entièrement dépouillé de feuilles, &: fans les couper, on les fu'vamiaBo-
^^"'^"^ ^"^^
couche cinq ou fix pouces avant dans la terre pour leur faire a d'autres' ob-
,
prendre racines Celles qui font troproides feront arrêtées jets que ceux
:
de l'Agricul-
avec des crochets de bois j &
la féconde année on^ lesfépare ture,elles
fonc
du corps de l'Arbre , pour les replanter ailleurs. faites feule-
^kÔÏSIFME P AïITîE,,Ch A p. L
tiroiciSc haut. Soii bois eft fort dur très-rechcrcké peut
&:
les bâtimens. Sa feiiilie eft belle & donne beaucoup de cou-
vert. LeChefne les forêts 8c dans les bois,
eft plus fro^pi^e dans
qu'à former des ailées bien droites 3 îl eft un peu fujet aux ha--
netons & autres vermines. Sonfruic que l'on àpelle du gland j
îTefeme ou fe pique enterre j c'eft par- là qu'il fe perpétue.
Ce fruit fert encore à nourrir ôc engraiffer des Porcs.
L'Oa me. L' O
r m e eft encore un des plus beaux Arbres qu'il y ait/
On
ditdelui &:duChefne, qu'ilsfontcent ans à croître, cent
^ns en état , & cent ans à dépérir: On peut juger par-là qu'il
xiure très-longteras. Il monte droit & très-haut , fon feuil-
lage eft petit , mais fort toufFu
j fon bois eft fort dur Se très-
* L'Orme croît bien plus vîte que le Chefne , 6c il eft plus efti^
mé pour planter des Allées 8c des Bofquets. C'eft un de ceux
'qui eft preféntc^ment le plus à la mode , quoique bien des
'gens n'en veulent poin't planter , parce qu ils difent que l'Or-
'me eft trop gourmand, étendant fes racines trés-loin , en
quantité prefque à fteur de terre > ce qui peut ufer le
, ôc
"terrain d'alentour Il eft fort fujet à la chenille
: aux vers-t &
îl produit de la graine , &
vient de rejettons aux pieds dés
grands Arbres.
L'YfREAu , L' Y
p R E A u , qui n'eft autre chofe que l'Orme à larges
ou L'i M p I-
feuilles, appellé communément l'Orme femelle eft fort
,
Snr i^nfîn!
maie ^
bcHe que ccllc dc POrmc ordinaire i fon bois vient droit,
ont leur
nr i« r -i a r a
lon ccorcc èit toït clairc 6c tort unie il croit très -vite j aurn
-
Se femelle ;
'^'^^^"'^"^^ P^^
'^^^'^^"^ Pautte Orme. Il donne de la graine,
AmelfrTV^t
ïorr^ Partagés ^ poufFe dcs bôutufes j les hanuctoiis 6c les chenilles s'y atta-
_ii-dcffus , ce chént beaucoup.
vf"' i
ecttequeftton
Le
,
Châtaignier eft
ti
un Arbre des
> /r / -i
plus confidé-
^ -m
indécifc juf- rables par raport a ion revenu : Ils eleve tres-naut, mais il fie
qu'à prcfein. {q plaît pas par tout. Son écorce eft belle 6c claire 5 il forme
Le chataj. un ombrage par fes larges feuilles il eft plus propre à
bel :
€HîfK. ;
planter des bois que des allées , à moins que ce ne Ibit dans
la Campagne ou dans quelque Parc , que l'on en plante aux
endroits écarté* Sou bois eft blanc 6c fe plie faciiemeut. On
:
LAPRATICJJjE DU JARDINAGE. 16^
s*en fert à faire des cerceaux Son fruit qui eft la Châtaigne
:
eà eflimé , &
d'un gros profit j on en mange quantité & ii ,
y a des Païs ou l'on en fait du pain. Cet Arbre dure affés iong-
tems & n'eftfujet à aucune vermine. L'on prétend même
j
l'Efté des flcuTS dont lodeur eft fort agréable j fon boisn'ell
pas des plus eftimés , étant du bois blanc , aulfi s'en ferc-oii3
peu dans les ouvrages , cependant on fait des cordes à puits-
^vec fon écorce. Cet Arbre ne fouffre aucune infecbe j mais,
il Ce verfe & fe creufe aifément, & par-là
il n'eft pas d'une Ion-)
Le He
s t r e ou F o V t eau
î efl: epcore un bel Ar-;. Lb Hestï^e
brejileft des plus droirs^fon écorce eft unie ^ Iwfante/afeûil- <^ ^""î^Aa,
le quoique petite , eft trés-belle i fon bois eft dur & s'em.pioïe.
/
Uj. TK O I S I F M E P ARTIE Ch , a f. L
alléesjdes paliflades &
des bois j mais il eft trés-fujec aux &a«
netons èc aux chenilles. Il produit un fruit apellé Faine, que
l'on mange, 6c qui a le gout de noifette? l'on en fait de l'huilej.
&
quelquefois du pain dans les tems de famine x l'o^n feme de:
ce fruit pour avoir de fon efpece.
LeGhakmi. Le
C h a r m e a beauœup de conformité avec le Hef-
tre , fon bais, fonéeorce , fa feuille étant fort femblables il :
à l'ombre & aux pieds des grands Arbres. Il croît aftés haut,
mais un peu tortu f fon bois eft fort dur & vaineux , & l'on-
s'en fert pour faire des meubles & des inftrumens demufiquey
fon écorce eft fore raboteufe, fa feuille eft d'un verd pâky êc
n'eft pasft belle que celle du Heftre &: de la Charmille; On.
l'emploie à garnir des bois , Se. à planter des paliffades , pre- &
fentement c'eft l'Arbre le plus à la mode j fa graine leY0
promptement. Il eft un peu fu jet aux hanetons.
M ÎRB3NE.
LEpRESNEeftle moindre de tous ces Arbres, ce n'eft'
pas qu'il ne vienne beau &
droit , mais fon peu de verdure &
fon ombre mal faine le font emploïer rarement dans les Jar-
dms 5 à moins que ce ne foit dans les bois > fa feiiille eft ex-
trêmement petite & d'un verd pâle , Ibn bois eft fort uni &
fàns.nœuds , ce qui le fait emploïer à quelques ouvrages il- :
f .
X ii^
1Ô6 TROISIE'ME PARTTE,Chap. I.
rrembfe toujoars au moindre vent , d'oix il a pris le nom
de Tremble. L on en plante de belles allées autour des
étangs ac canaux s il croît fort vite, & vient de jettons de &
marcottes.
L'AiTiKE ou L' A
u L N E ou L E V
E R N E s'élcvc trés-haut trés- &
vrViKNB. jroit i Ton bois eft à peu près femblable à celui du Trem.ble,
&
fa feuille à celle du Coiidrier j fon écorce eft fort unie
U
de couleur noirâtre. L'on s'enfert dans plufieurs ouvrages
,
m^is particulièrement à conduire des eaux , en le creufant
en forme de tuïaux j il vient pareillement de boutures & d4
marcottes.
Li Peu- Le Peuplier
diffère peu de ces Arbres. Son bois
ffusK. blanc , facile à fendre ,
eft &
n'cft prefque d'aucun ufage j
fon écorce eft unie &
blanchâtre, ainfi que fes feuilles^
qui font larges, gluanteç & d'un verd poli 3 il croît auffi de
bouture. -
lê Sauie. L e s a ù l e ne montepas bien-haut , c'eftle moindre ^
de tous les Arbres j fon bois eft blanc &
propre à faire des
paniers & des perches fon écorce eft fort vilaine, fes feuilles
j
d'une nature fi froide , que les infectes n'y peuvent faire leurs
CÊltfs.
&C aflTalîînats , les tréfors csichés , mais cela n'eft pas fore fur.
Le Marsault eft aquatique^ fauvage , & monte l e Ma k-
alTés haut. 11 a le bois blanc , la feuille ronde & d'un verd « * u l t.
clair il fe multiplie de marcottes & de jettons.
,
l'on refepe par la tête, afin d'en faire de belles * toufFes Se fe- * ^« ]âtâu
-pées de broulTailles.
«rtouffis*'
11^ ne refte plus qu'à parler des arbres & arbrilTeaux qui ne <les rochécs.'
de leurs feuilles en Automne, confervant
fe dépouillent point
leur verdure dans les plusgrands froids de l'Hyver ce qui ,
dangereufe &
mai faine. Il donne de la graine qui eft très-
long teras à lever , il vient auffi de marcotte.
*Fi»M/« eft
P
c E A , appelle vulgairement E p i c i a, reflemble
I-E I
dormire fu6 pour le bois & la feuille j mais il s'e'leve bien plus
affés à l'If ,
-jj^m. ^ ^
jfftm.
devient ni fi beau ni fi garni que l'If. Il ne convient
U PicEA. jans les bois & dans les grandes ailées doubles , où on le
place entre les arbres ifolés. On ne met plus de Picea prefen-
tement dans les Parterres , parce qu'ils s'élèvent trop hauts,,
&
qu'ils font fujets à fe dégarnir du pied. Le Picea produit
de la graine , qui n'efi: pas fi longue à fortir de terre que celle
de l'If.
S A le plus haut & le plus droit de tous les ar-
p I N efi:
X.E Sapim.
bres. Son blanc & léger , mais il elt trés-roide j c'efi:
bois efi:
,
rougeâtre & pefant , fes feuilles font étroites longues pi- , &
quantes , fonécorceeft noirâtre èc fort raboteulé. L'on en
tire une refine propre à faire du goudron pour les vaiffeaux.
Cet arbre aime les lieux élevés , auffi-bien que le Sapin. Son
fruit eft apellé Pomme
de Pin , ou fe trouve la graine.
•Ee Cyprb's. Le Cypre's eft untreVbel arbre , fort élevé naturelle-
ment. Il eù touffu depuis fon pied jufqu'à fa cime qui fe ter-
mine en pointe. Son bois eft fort dur & de bonne odeur fon :
feiiiilage qui eft d'un verd blanchâtre , eft fort épais j il eft
également propre à former des ailées & des palifi^acies. Ses
fruit s'apelientPomnies de Cyprès , & renferment fa graine. Il
eft" un peu long à élever aux environs de Paris.
Le
/
/
,
Les fui vans ne font que des arbriffeaux & arbafles , dont,
on fe fert pour former des paliflades ôc du garni dans les
bois verds-
Le H o u X
pour un des plus beaux arbriffeaux Le Hourjt
palTe
verds qu'on puifle voir , il monte affés haut, &fa verdure eft^
luifante Se très-agréable fon bois eft verdâtre on en fait des
: ;
le Buis nain appellé Buis d'Artois dont les feiiilles font fem- ,
boutures.
Il une chofe à l'avantage des arbres 8c arbrif-
faut dire
feaux verds qui eft que la dureté de leurs bois ôc de leurs
,
joint à cela,qu'il efl: très- fu jet aux hannetons & aux chenilles >
qui le dépoiiillent tout nud pendant l'Eilé j que fon ombre
à ce que l'on pre'tend eft très-mal faine , , qu'il ne s'élève que
médiocrement haut , qu'il dure très-peu » &, qu'il cft d'ua
fort mauvais raport. i
gers des Fruitiers des Fleuriftes parce que leurs racines qui
, , ,
.
'
-"r:-- -
_Y .ij .
t-ji TROISIEME PARTIE , Chtap. t
Obfervation qui eft la plus efTentielle de toutes , & qui tien-
dra lieu de règle générale pour tous les plants imaginables.
La féconde chofe de confequence àobferver dans le choix
des arbres , e'eft de les prendre dans un terrain plus mauvais
que celui où on les veut planter la raifon eft que les ar-
:
vent avoir l'écorce claire & unie, & la racine bien chevelue.
On les doit prendre dans une pépinière où ils foient ëleve's
,
d'une crofle.
.
Le plus beau de ces trois plants au ^entîment de tout le
monde, c'eft la Charmille mais à moins qu'elle ne fort pian-,
:
qui forment les plus belles touffes 3 cependant tous les plants
en gênerai y font propres.
Dans les lieux bas & marécageux on plantera des Trem- ,
,
pour former une futaye & de belles a liées 3 pour garnir , on &
fe fervira^ d'Ofiers
Saules , Masfaults , Coudriers , Scc.
,
CHAPITRE II.
DE LA MANIERE DE PLANTER
toutes les di^erentes -parties d*un heaujardin,
TOuT
dens ,
ce que nous avons dit dans les Chapitres précé-
neiervira de rien , li l'on n'y joint ce que ren-
ferme celui-ci de lefuivant , dont l'utilité de la ne'ceffité font
alTés connues de tout le monde. L'on aura beau avoir bien
dreffé , bien tracé un Jardin & avoir fait choix de beaux
,
le plantoir , &
écartés un peu le côté en dedans de la trace
pour rendre l'ouverture plus large j enfuice vous arrangerés
,
TROîS I FM E P A R TI E Chap.
, II.
dans cette ouverture , les racines du buis que vous cnfonce-
rés jufqu'au collet , c'eft-à-dire , qu'on ne voye Sortir de la
terre que fes feuilles: après cela l'on donne deux ou trois
coups de plantoir en terre, tout autour de ce que l'on vient
de planter , ce qui fait rapprocher la terre rebouche en- , &
tièrement la petite rigole. Le Buis étant ainfî enterré , on le
borne avec le dos du plantoir , ou avec les mains & on lui ,
des longueurs &: grands traits de buis , comme font les plates-
bandes &
les grands rinceaux de broderie , ou l'on peutfe fer-
,
de Mai. Les beaux Parterres font tondus deux fois l'année , ferrant de
diredement après les deux Sèves. Si la terre étoit «h peu feche prés d'autres >
cela fait tour-
11 faudroit arrofer le Buis la première année qu'il elt planté , ner un Rin-
adroits au
Les allées & contre-allées qu'on plantera d'Ormes , de contraire ef-
Tiliots, deMarroniers, ôcc. étant tracées jon y efpàcera de tropient tout
12 pie-ds en i z pieds des piquets qui marqueront la place de un Deffein.
,
chaque arbre. Cette diilance eft pour garder un milieu entre Quand on
ceux qui ne donnent que neuf pieds d'arbre en arbre ce qui , .
^"s^t^ous^^ii
n'eft pas affés, & ceux qtimrdonnent 1 5 & 1 8, ce qui eft trop faut faire mct^.
aulFi j à I z pieds la diitance eft raifonnable & plus ufitée que "
^^l^^^^^f'
les deux autres. Dans les avenues .6< les allées plantées en plei- "
res de deffus ,
rcnn-T"^'
"^^'^ ^ féche
, vous en ferës aporter de meilleure, ou vous
s'abo^uflenV* preEfdrés de celle de defllis , dont vous jetterés un bon demi-
pied de hauteur dans le fond du trou. Vous pourre's y mettre
encore un lit de feuilles ou de gazon retourné, fi vous en pou-
vés trouver aifc'rnent , avec un demi pied de terre pardeuus,
cela fe confomme &
vaut dans la fuite du fumier. Cette pré-
paration remplie un pied de hauteur des trois qu'on a donne
,
aux trous Les deux pieds rellans fuffi{ent pour planter l'ar-
:
bre.
1 Avant que de planter vos arbres , il les faut refeper à huit
i ou neuf pieds de haut en leur coupant la tête à moins qu'ils
, ,
dcs , apellés C^i/fj , qui mettent les racines en l'air, 6c les em-
pêchent de fe lier à la terre. Votre Arbre étant bien garni
vous le ferés combler enderement de terre , en faifant abat-
tre la Berge autour du trou > la terre en eft toujours meilleure
& plus fraîche que celle de deffous , outre que cela agrandit
le labour j enfuite vous plomberés l'arbre en marchant deffus.
Outre les piquets qui marquent les trous , il faut encore
aligner 3 ou 4 jalons fur la même ligne &
qui foient fichés
entre les places deftinées aux Arbres , afin de pouvoir quand
les trous îont faits &
tous les piquets ôtés , planter deux ou
trois arbres fuivant ces jalons , c'eft-à-dire , un arbre à cha-
que bout &
un dans le milieu de la ligne > vous pourrés en-
fuite faire ôter tous les jalons étant alors inutiles. Ces trois
arbres vous ferviront pour aligner tous les autres de la même
rangée. Ceci eft une règle générale pour planter toutes fortes
d'arbres , en augmentant ou diminuant la grandeur des trous
félon leur force.
Aux arbres nouvellement: plantés , après avoir plombé les
,
d'avance , parce que ces arbres étant levés avec une motte '
ques * Jardmiers
-' i
qu'il y ait une motte de .terre à fa racine. Ces gens -là pour ap- fous
puier leur opinion , difent que cette motte de terre refferrant ce preVscc ,
i's^prétendcns
trop les racines qu'on eft obligé de couper courtes , cela les
empêche .de faire leur fonâ:ion & de s'étendre il vigoureufe- auffi"es en
ment i au lieu que les racines d'un arbre étant découvertes.^ «roue , fur la
ks arbres n'ont point dfi terre au pied, ou que la motte s'eft la c^u^'ute k s
caffé^ en les apportant , ils font en trés-grand danger de mou- cftprefqueia-
connue.
riri iâ févene pouvant pas d'elle-même ayoir aflés de force
,
venue & bien plus droite que l'autre ^quoique dans le même
terrain»
Orï doit laiiTer un
peu de place derrière les palifTades, quarré
©n les plante contre un mur , en partie pour la paliflàde, afin^
qu'on la puiffe labourer & tondre par derrière , & en partie
pour le mur qui s'ea conferve beaucoup mieux & plus long-
îems.
Comme il n'y a rien, de plus difficile à faire v^r dam uir
Jardin ? que les paiiÛkdes 3, elles demandem l:feaucoiïp plus-
,
che par une petite tige d'un pied ou deux , félon la hauteur
,
^'^jf"^*^'^/^
du Portique à caufe de l'eiFet de la perfpedive.
, chofc dan; les
iH TROISIE'ME P ARTIE, Ch A p. IL
forts , fe foiitiennent alors d'eux-mêmes fans aucun entre-
tien des treillages , qui n'ont fervi qu'à les e'iever Se a les faire,
monter.
On obfervera que fi Ton nefe fert que de grande charmille
pour former ces décorations fans aucun arbre on la doic ,
fîra des Ormes bien droits dont la âge aitfix à fept pieds de
,
pourra planter hardiment les arbres dans cette terre , (ans cela
ils n'y feroient que languir.
A l'e'gard des Bois &
des Bofquets on en diftingue de Cix
,
qui va très- vite, &fait que les arbres fe trouvent un jour efpa-
ccs plus régulièrement*
La meilleure méthode de pknt-er les Bols , c'eft d'avoir du
plant enraciné i pour lors il faut planter ces jeunesplants à fix
pieds de diftan ce l'un de l'autre , &
obferverfur tout de ne
leur point couper Ja tête , car cela les empêcheroit de monter
'& de former un jour une belle futaie.
Les Bois taillis fe plantent ou fe fement de la même façon
que les Bois de haute-futaïe 5 mais avec ces deux différences,
que l'on ^efpace les plants , ou qu'on pique les fruits à trois
piedsl'un de l'autre, & que l'on coupe le haut du jeune planer
pour leiaire pouffer en branches & s'écarter en buiffon. On
doit.couper ordinairement les Bois taillis tous les neuf ans , &
les prendre rez- terre fur les vieilles fouches qui repouffent in-
continent après.
Les Bofquets de moïenne futaie à hautes paliffades, deman-
dent plus de foin dans la manière de les planter. Après avoir
faitlabourer la terre , l'avoir améliorée en cas de befoin ,
avoir tracé exadementle deffein du Bois , vousplanterés les
Allées , Salies , Cabinets, &c, comme nous venons d'enfpi-
gner dans ce Chapitre en parlant des Allées. Vous planterés
de même les Paliffades , en f^iv^ni; exa^tçment les contours
,
bres , &
par-là vous dégraderiés encore plus le Bois.
Pour ce qui regarde le tems de planter les arbres , il vauc
mieux en générai^s'y prendre avant i'Hy ver , dans les mois de
^ " Aa ij
î88 TROISIEME PARTIE, CiïAP. IL
Novembre & de
Décembre, qu'au commencement du Prîn-
tems , comme au Mois de Mars. Les arbres 6c leurs racines
ont le tems pendant FHy ver , de s'accoutumer à la terre & de
la goûter en attendant la feVe , outre que les pluyes 8c les nei-
ges fondues trempent àc humedent les racines ) ce qui les lie-
à la terre. Les arbres n'ont point tous ces avantages lorf- ,
*-..„—...
votre arbre j en le mettant direde-
ment dans le milieu du trou , en
force que les quatre piquets s'ali-
gnent & fe crorfent fur l'arbre , de
|
même qu'ils faifoient fur le piquet
que vous avés ôté.
Après avoir donné la Imaniere de planter toutes fes diiFé-
rentes parties d*un Jardin , paiTons maintenant aux foins que
l'on doit prendre des j eunes plants pour les bien élever.
ï5?® TROIS IFME PARTIE, Chap. IIL
€eJWS**«*J^«^^ÇeJW fieJW s*? &^
C HA P I TR E 1 1 T.
DV SOIN E r ON DOIT
prendre des pUnts pour les bien élever , avec les
attaquent.
Les deux petits fe font l'un à la S- Jean d'Efté , l'autre dans &
le mois d'Août.
La raifon de ces diïFérens labours & des différenstems auf«
quels on les doit faire , ç'efi: qu'à l'entrée de l'Hyver les ar-
brès n'étant plus en fève, il n'y a point de danger de leur don-
ner un grand labour ^ c'eft-i-dirc j un. profond laboori outre
que cela coupe la trace des taupes >& la racine des mauvaifes
herbes , cela donne encoire pauage aux pluycs aux neiges &
fréquentes en cette faifoUjce qui trémpe la^ terre très- avant.
Voilà pour le premier grand labour. A l'égard du fécond qui
fe fait au commencement du Printçms 3 comme dans le mois
,
mais d'herbes.
Les arbres ifolés, c'eft-à-dire , qui ne font point engagés
dans une paliffade , dans un bois ou une plate-bande , ôc au-
tour defquels on peut fe promener , feront labourés de qua-
tre pieds en quarré j êc les palifFades de deux pieds de large
par derrière , l'allée ratifiée leur fervant de labour parde vaut.
On fc fert pour les grands labours de houës &
de bêches
& pour les petitsde binettes , de ratiffoires &
ferfoiiettes ,
quand l'herbe eft trop grande , avant que de labourer , on la
fait arracher à la main ce qu'on apelle farder.
.
faire agir les fels^ de la terre qui fans cela refteroient en mafTe.
,
j
ment. On creufera un cerne ou petit baffin au pied de l'arbre
:
pour fer vir d'entonnoir à l'eau qui couleroit fans cela autre
i
part.
On peut encore fe fervir de longues goutieres de bois ou
de rigoles cimentées, pour conduire Peau d'un baffin ou d'un
puits , le long d'une allée , avec des tonneaux enfoncés en
terre d'efpace en efpace pour recevoir ces eaux ,
y puifer &
dans le befoin i mais cela n'ell: gueres propre dans un Jardin ,
'
à moins quecene foit dans un Potager. A
LA PRATIQUE DU JARDINAGE. 1^5
A &
rangées de jeunes Plants dans
l'égard des paliiïades
un bois il faut leur donner de l'eau j tant qu'ils en auront
,
parmi toutes ces branches , celle qui fera la plus forte la &
plus droite fur le pied de l'arbre , c'eil^à-dire , qui y tombera
le plus à-plomb , ôc l'on coupera fans réferve toutes les
autres.
Lorfqu'on fe trouve embarrafTé dans le choix d'une bran-
che n'y en ajantpas de bien droite fur l'arbre , il en faudra
,
On attache tre des perches à chaque arbre pour les conduire fans cela , .
G€s perches
avec de l'o-
lesarbres verfent , leur tête devient tortue & eft fort expo-
iier , ou en-
fée à être éclatée par les vents. La féconde , c'eft de faire
core mieux groffierement des treillages de petites perches liées avec de
arec du fil de
fer , en met-
l'oiler, pour foûtenir &élever les palilfades un peu fortes ,
tant entre la qui fàqs ce fecours , ne fe dreffent jamais bien fur leur pied i
perche & l'ar- cela va^urément à quelque dépenfe , mais elle eft indifpen-
bre ,du foin ,
des copeaux fable.
de bois ou do Pourredi^efTer de vieux arbres qui verlentoti qui font tor-
cuir accora-
tus , &c que Bien des gens abattroient par ia difformité qu'ils
modcs de tel-
le façon , que aportent dans i^n Jardin , on a trouvé un expédient , qui eft:
le fil
puiffe point
de fer ne de les tirer fur ^eur fensavec un trifeil des cordages , juf- &
endommager qu'à ce qu'ils fôient droits & enfuite avec de gros fils de fer
,
î'aibfc. les contraindre & les attacher fur d'autres arbres voifins les
plus commodes à les entretenir dans cet état. On met du euir
entre les boucles du iSide fer , crainte qu'il n'écorche l'arbre
& ne le coupe. Si l'arbre àwit un coude confiderable , qu'a-
vec le trùeil on n'eût pû redreffer, on y mettroit une pièce de
bois en étrefiUon , qui arc-bouteroit contre le coude di- &
léclemen; dans l'endroit , avec un morceau de cuir entre
,
qu'on lui veut donner j cela n'empêche pas qu'il ne faille en-
core fe fervirdu truëil pour faire revenir la tête de l'arbre à
l' à-plomb du pied, & l'eut retenir avecimfîl de fer comme dans
la première manière. Quand ce ne font que de jeunes arbres
droits qui verfent feulement on enfonce des piquets rez-de
,
les empêche de pouffer fi droit & fî vite outre que ce n'efi nie^s"folY
,
lï
point une difformité à du jeune Plant de le voir plus haut à accoiituir.és à
un endroit qu'à l'autre. On s'attend bien que ce fentiment ne ^°'^?" '^^'^^^
lera pas goûte de quantité de Jardniiers qui ne s attachent eux par pro-
qu'à leur vieille routine de toujours couper & mafficrer verbe, qu'ils
,
les arbres , mais on efl perfuadé que les gens raifonnables fe- k"cêtrrTair
ront plutôt de cet avis que du leur ^ qui n'efl fondé que fur père s'il étoiî ,
& le plus ferré qu'il fe pourra n'y a rien de plus vilain que
, il
pace en efpace quelques-uns des plus mal faits fans les éla- ,
brouflailler le bois
Enfin quand un bois eft parvenu à la hauteur de vingt à
trente pieds , on fe fert d'une ferpe , ôc l'on monte fur une
échelle , pour élaguer les branches inutiles , avec la précau-
tion de les couper le plus près qu'il fe pourra du tronc de
i'arbre , ôc un peu en glacis , ce qu'on appelle en pied de biche,
afin que l'eau puifie couler defîus fans pourrir l'arbre. li ne
faut pas que cela falfe de la peine d'éclaircir d'abord un bois
& de lui ôter un peu de couvert dans les premières années y
cardans la fuite les arbres en deviendront plus hauts , plus
droits ôc infiniment plus beaux.
On aura la précaution en élaguant les arbres , de ne les
point entamer de tous côtés , parce que ces pla^^es donnant
peu de paffageà la féve par l'écorce que l'on cou^e la peu- ,
d'un Jardin.
Les maladies qui viennent du fond naturel de la terre > font
très-difficiles à guérir , comme feroit un terrain rempli de tuf
& d'argiiie dans fon fond.On a beau changer Ta terre de trois
pieds de haut par tout > &
y en faire apporter tout de la meil-
leure , quand la racine des arbres a une fois atteint ce mauvais
fond , on les voit languir , jaunir, diminuer d'année en an-
née , èc enfin mourir. 11 n'y a aucun remède en ce cas , finon
d'éviter dans le choix qu'on fera d'une lîtuation , les terrains
qui feront ainfi compoiés.
Si le terrain ou l'on a planté des arbres ell trop fec , on
y
peut remédier 3 en déchauiîant les racines dun arbre , & les
regarnilTant de bonne terre neuve bien fraîche fi le terrain :
on lès coupera jufqu'au bois vif, pour les rafraîchir & les
obliger de pouffer de nouveau chevelu. Quelquefois auiîi
cela provient de la négligence qu'on aura eu en plantant un
arbre , de ne pa^ bien garnir de terre toutes fes racines , &
de
lailTer des cavités ou des pierres lur quelques-unes , ce qui les
empêche de fe lier à la terre , &
fait extrêmement pâtir un
arbre. On peut faire cette opération en tour tems , hormis
pendant les deux fèves & auffi-tot on remplira le trou de
,
raifon car il elfplus difficile de faire venir des plants dans des
:
des pièges.
Le Mulot efi: une efpece de Souris qui foiiit la terre comme
là Taupe & coupe entre-deux terres tout ce qu'il rencontre.
,
Tion, de'^pa- ^^^^ ^"-^^ dçux pouces de diamètre > elles font fermées par
rdUcs boîtes, undes bouts , bL l'autre eft celui par où entre la Taupe , qui
fait remuer un petit crochet retenant un relfort qui le lâche
aulE-tôt & l'empêche de fortir. De cette manière on les prend
toutes en vie. L'on doit enfoncer .ces boîtes d'un demi-pied a-
vant dans les traînalfes des Taupes. ,
>
loi TROISIEME P ARTIE, Chap. III.
Les Taons font de gros vers qùi vivent en terre , êc qui ron-
gent les racines des àrbres aux pieds defquels on
, fouillera;
]pouf lés chéfrchfcr -êc les Mefr tn mênie-tenïs. On remplira en-
luitele trou de terre neuve, après avoir taillé plus court lesr
racines èïidomagées par ces iniede s , 'qui s'attachent fur tous
a la jeune Cliatrïïïlle.
LesTurcs font de certains vers blancs quipercentics arbres?
les ptcotefnt& courrerrt entre rëcoïce èc 'le tfonc de l'arbre $
c'eft un irifeâre dès plùs dangereux il n^en veut pas feulement
,
foh écotce > jufqu'à rendroft endomagë par ces infedesr alors
on les àperçôit dafis leurs trouS , d'où il les faut tirer , ou les
ccrafer dedans avec quèlquc fer pointu , fans ceJa montant
toujours de leur naturel, ils attaqueront Farbre ailés fortement
pour le faire moui'ir la féconde année.
On voit encore d'autres efpcces de vers , dont les noms font
inconnas, qui nes'âttachent qu'aux feuilles des arbres, &
qui les picojent comme de la den telle > on les détruira de mê-
me que les Cantarides.
LA PUATIQJJE DU JARDINAGE. 205
CH AP IT R E I V.
CE fi
Ciiapicre
l'on
ne fea pas un des moins utiles de ce Traité j
conficiére l'épargne U commodité qu'une Pepir
piereofFre fans cefle à fon Maître. Une marque
de fon utilité >
c'eft que toutes les grandes Maifons en font ordinairement
i)ien pourvues , comme d'une chofe très-nécelTaire indif- &
penfable dans les Jardins d'une grande étendue. :
cher fans gâter le labour , cela fait qu'elles ne font que con-
tenter la viië , ôc que ne pouvant fervir à la promenade , on
lesplace ainfi à l'écart-
En fait de Pépinière on n^en a jamais trop , c'efl - â - dirr
qu'il en faut toujours avoir plus que moins un quarré :
HÎiir les terres &: les préparer à recevoir le plant. Vous tra-
cerés enfuite de deux pieds en deux pieds des rigoles , en ten-
dant le cordeau d'un bout à l'autre , &: ferés ouvrir ces rigo-
les dWfer de bêche c'eft-à-dire > d'un demi-pied de pro-
,
fondeur.
Semez enfuite vos grarnes dans ces rigoles &: recouvrés- ,
nera fi la terre faifons. Mais Cl la terre eft trop légère & trop mouvance ,
cft'^namrTie !
ce qu'on apelle FeuU , c'eft-à-dire , qu elle n'aie aucun fou-
&ia même qui tien , comme fout Ics tcrrcs fabloneufes , il faudra aporter
^" un peu de circonfpedion dans cet ouvrage- Comme la terre
carfouvcnt'ci . peut foûtenîr d'elle-même pour former la motte en quef-
fe
le eft apiiquce tlou , OU déchaufTera l'arbre avant les gelées , en faifanc une
pour tromper-
j^^^j-j-g pjg^ , &
on le laiîlera là fans l'enlever ,
j
ufqu'a ce que la gelée venant à donner fortement fur cette
motte , elle l'afFermiffe de manière , qu'on puifTe tranfportcr
cet arbre fans craindre d'^n rompre la motte. Cet ouvrage
doit être fait avant l'Hyver , à caufe de la gelée , ces forces
de terres ne permettant pas de Le faire au commencement du
Printems.
Si la motte d'un arbre étoit grofTe de trois ou quatre pieds
de tour , comme il arrive quand les arbres font forts , on
renfermera cette motte dans des manequins faits exprès :
les gros arbres que l'on plante chës le RLoi j alors pour le
tranfporter , il faudra une machine faite exprès qui eft corn- ,
nature.
A l'égard des cinq eCpeces de fruits , qui font le Gland ^
le Marron d'Inde , la Châtaigne , la Faine & la Noifette ^
on les choifîra gros, unis , clairs ôc pleins , fans être ri-
dés ni piqués par les vers , ou rongés par. les mulots y tous
ces fruits doivent toujours être de la même armée qu'on
a deffein de les femer.
On dira ici en pafTant une cliofe à l'égard du Gland
c'eft de le femer tout d'un coup dans les Bois > fans le
mettre auparavant en Pépinière , le Chêne étant de fon
naturel tres-difîîciie à la reprife , à caufe de fon pivot i ce-
pendant fi l'on en a en Pépinière , ôc qu'on le veuille re-
planter , il faudra bien fe donner de garde d'en couper le
pivot , parce que le Chêne ne profite plus tant , 6c ne pouiTe
que de foibles branches toutes rabougries.
La faifon la plus propre pour femer les graines les &
V fruits en queftian, cil à la fin du mois de Février , ou au
commencement de Mars. Cette faifon eft plus favorable
aux graines que l'entrée de l'Hyver , ou elles font expo-
,
^
méthode , que l'embarras où l'on feroic de les conferver pen-
dant l'Hyver , ce que l'on va expliquer.
.
Qiiand on voudra femer il faut choifir un temps doux ,
point venteux , 5c qui promette dans peu de la pluïe afin ,
laQaîaEinie de plomber les terres qui auront reçu les graines , & que
° ^^"^ ^^^^^ facilite luie plus prompte fbrtie. L'on ne
Li'vit^ parle
ampiemcnt & doit nullement s'arrêter aux Pleines-lunes, ni aux Decours
bien fur
fort
^^^^^ femer, étant une vifion toute des plus o-randes &, un
vrai conte de bonnes gens du tems paile > l expérience nous
a fait voir que ç'écoit une pure rêverie ? qu'il faut entière-
ment rejetter.
,
LÂ I^HATIQJJE DU JARDINAGE, m
Pour conferver les graines pendant l'Hyver on ehoi- ,.
beaucoup.
On ne doit pas oublier ici de parler des arbres verds
comme étant trés-recherchés & très-néceflaircsdans les beaux -
Jardins.
L'If , le Picea & le Houx font les plus confidérables de
tous , &
ceux dont on fe fert le plus. Ils produifent une pe-
tite graine rouge que l'on ramafife étant mûre, que l'on &
feme de la même manière , que les graines des autres ar-
hrQs dont nous venons de parler. Toute la différence qu'il
y a , c'ell: que ces graines font bien plus long- tems à lever ,
furtout celle de l'If qui eli la plus tardive j auffi demandent-
elles une meilleure terre , &f€mblable à celle qu'on préparc
pour les fleurs & les Orangers.
Sil'on fomoit ces graines dans la terre ordinaire , où
l'on fait les Pépinières des autres arbres , elles auroient beau-
coup de peine à lever, &
les arbres verds qui ^ourroient
G H A P I T R E V.
D E 5: O K A n G E K S JJ S M I N S
, ^
Grenadiers y. Myrthes &* Jrhrijfeaux de
autres
Q fleurirent.
U© I E GC CHapitre Se les trois fiiîvans n'aient:
qrxj
pas Tair de nouveauté, qu'a le refte de l'Ouvrage ( cette
matière aïant déjà été traitée plufieurs fois & amplement )
©n a cru néanmoins devoir en parler ici , par une rai fon très-
naturelle Perfonne n'igpore que les Orangers ,Jes Jafmins
:
Pour fe- conformer a la métHode que Fona fui vie au fujet ^"'^"^^
f t r j Orangers pal?1
dans le par- fervent tous leur beau feuillage l'on feroit trop heureux
,
terre du petit
aux environs de Paris , où le Jardinage efl: fort en règne fl ,
Jardin duRoi
mais encore l'on en pouvoit mettre en pleine terre, pour former des allées
en paîiffades ,
qui couvrent
& des bofquets i il s'en voit ainfl en Efpagne , en Portugal
les murs. On
en Italie & dans quelques-unes de nos ^ Provinces ou le degré
les retire l'Hi- de chaleur efl: allés confidérable, pour les exempter d'être
ver pour les
renferme's l'Hy ver , comme l'on efl: obligé de faire ici. Les
ferrer avec les
autres caiffes. Orangers viennent de Pépins renfermés dans le cœur du
+ La Proven- fruit ils
font d'une très-grande
: durée.
ce & le Lan-
guedoc.
Le Grenadier n'cit pas à comparer à l'Oranger en
L B G R. B- toutes manières fon feiiillage eft petit , longuet & ne ie con-
, ,
>J A D I B K.
ferve pas l'Hy ver j la tête &; la tige enfontalTés belles d'une ,
^''llyaàVer-
liiîles des O- écorce blanchâtre & peu unie j les fleurs font d'un rouge très-
rangers .qui ;vif. On en compte principalement de deux efpeces celui à ,
ont prfes de
2.00 ansj com-
fruit, ôc celui à fleur , qui eft le plus eftimé quand il eft pana-
me le gratid ché il eft plus délicat que l'autre , & fe ferre dans l'Hy ver ^
:
Loiiis les
,
mais le Grenadier à fruit eft afles vigoureux pour refifter en
Bourbons &c.
qiai font enco- pleine terre l'on fait beaucoup de cas des Grenades ces ar-
: :
tous dans les Cui efpeces que l'on en connoît. 11 yen a qui con- « i * ^*
beau verd que les autres leur fleur reifemble à larofe com-
:
mune. Le bois des Lauriers eft un peu grifatre & fort uni. En
gênerai les Lauriers fe multiplient de boutures jdc jeitons dc
de marcottes. Ils durent fort long-tems.
Le Jasmin eft un Arbrifleau des plus agréables êc ls Jasmïm.
dés plus variés dans en eft verd &: fort ra*
les fleurs : le bois
meux i la feuille très mignone d'un verd clair , les fleurs ,
lier de tous les mois. Les plus beaux de ces Rofiers font ceux
à cent feuilles yle$ panachés &; ceux de tous les mois , apellés
,ainfi , parcequlls fleuriffent 7 à 8 mois de V.innée.} le bois en
de
'
LA PRATIQUE DU JARDINAGE n-j
de la vigne, en forme de clochettes, tantôt
les fleurs font
Manches , tantôt couleur de chair 5 ilfe dépouille & ne fort
point de terre , on l'élevé ordinairement de graine.
Le Chevre-feuille eft fort commun, c'eft cepen- CMErRc
dant l'Arbriffeau qui fent l'odeur la plus fuave , il fe tient fi cap^is»-
haut & lî bas que l'on veut) puifqu'on s'en fert à couvrir des mum,
berceaux , des murs , & à former des boules dans les par-
terres i il y en a une efpece qu'on apelle Romain , qui eftplus
vif en couleur , & d'une feiiille plus déliée. Son bois eft rou-
geâtre , de nature à être palifle , fes feuilles font rondes ôc
blanchâtres , fes fleurs difpofées en tuïauxde couleur blanche
tirant fur le jaune & le rouge. Sa feuille tombe l'Hy ver , pen-
dant lequel il demeure en terre j il produit beaucoup de jet-
tons.
Le Seringal eft un d'une odeur afles bonne
arbufl:e SfiRtH--
°*'*
mais très- forte 5 fon bois eft rouge, fes fleurs blanches , fa
feiiille petite & pointue , d'un verd brun j il refte en place &
^erd tous les ans fa feuille , on s'en fert à cacher des murs ôc
a former des buiffons j il fe marcotte aifément.
Le T r o e s n e eft le moindre de tous ces arbriffeaux on en ^« Troe»-!
:
Le
TîlOîSIE'ME P ARTï^m
ttîAP. V.
eeile de l'Acacia j elk ne tombe point THyver dans la rerréi
fon bois ell d'un verd mêlé de rouge fa forme eft pyrami- ,
èc font creux ,de manière qu'en les crevant ils font quelque
bruit il fe dépouille & refte en pleine terre ortie marcotte :
ordinairement.
Lb lentis* '
Le L EN n sque eft tantôt grand , tantôt petit , cepen^-
dant prefque toujours Arbriffeau Sons bois eft grifâcre , fes
:
XV S;
fâtrcj la feiiille longue , étroite la fleur rouge , il fe dépoiiille
,
& eft alfés délicat pour vouloir être ferré l'Hy ver il croît de :
•U Sytom.
CACA.
à peu près comme le Jafmin commun du même verd i il &
fbrmp des boules qui reftent en terre &
fe dégarniiTent l'Hy-
ver. Les jettons &
marcottes en dannent de l'efpece.
La BinssoM Le Buisson-ar-dent eft un ArbrilTeau qui ne vient
A
°"
f*^^
^^^^ haut Son bois eft net ôc garni de piquants , fa feiiille
:
p I
*
T A.
" eft à peu prés comme celle du poirier. Ses fruits rouges qui
fubfiltent ea Hy ver , & qui le font paroître de loin comme
,
tige
LA PRATIQUE DU JARDINAGE,
comme leji nains, ceux en buifTons, ôc les petits
m
Orangers
de la Chine 5 cependant l'Oranger de tigeell toujours le plus
noble èc le plus beau. Il ne faut pas prendre tous Arbres gref-
fés j les Sauvageons connus parleurs piquants deviennent fou-
vent plus beaux , font toujours plus vigoureux & plus élevés
que les Orangers greffés j leur défaut eft d'être d'une verdure
plus jaunâtre que les autres , & de raporter peu de fleurs
par confequcntpeu de fruit. On choifïra auiîî pour la variété
quelques Citroniers & Limoniers , qui fe connoiflcnt à la
feuille , où il manque un petit cœur au bout , comme l'on
en voit aux autres Orangers.
Venons à la manière de grefFer ces Arbres à laquelle on ,
«iSm'ême^tH
bouchc par le bout de la petite branche , l'on détache avee
gc des deux le manche du greffoir la peau de l'incifion faite fur le Sauva-
côtés , qu'une ^eon 6c l'ou v fait entrer l'écuffon par la pointe , en forte
même ligatii- *^ j-i , t i • a j
t i> / /•
i
l'un man-
fi
j^j. j-^j. ^^^^ enfemble , bien ferré & le plus proprement
^
que l'auttc y ^
, r —r a- rr i« r-S
en laillant toujours palier i œil. On coupe un
i -i
fupiéc. qn il le peut ,
c'cft une
pafl"ao;e libre à la feve , qui fans cela poufferoit des iecs
choLe admi- r b j/r jl"'/r
rabie que la lauvagcons au-delious de 1 eculion tfop relierre,
(T '
abandonnant f^tuation , le bouton & le jet dreffé vers le ciel j l'incifion fur le
qVeîirnour- fujctdoit auffi être coupée difFéremment, fçavoir la fente de
liffoir depuis travcrs , en bas comme un , x
renversé , à caufe de l'eau qui
qadqacsan-
g^j-j-eroit plus aifénicnt par la grande ouverture large qui
d'ordinaire aux arbres fe fait en haut , & qu'on fera fur les
Orangers pour cette raifon par le bas. Cette eau pour peu
qu'elle pénétre devient mortelle à la greffe.
On greffe en écuflon dans le mois de May à œil pouffant,
c'efl-à-dire dans la feve , alors on racourcit fur le champ la
,
fait à la greffe en fente f l'on peut encore faire entrer cette point d*œil
dans rcndroiç
greffe dans l'entre-deux du bois &
del'écorce quand le fujet , de Paproche •
eft bien vieux , comme à la greffe en couronne , dont elle ne il
y en a affés
TROISIEME PARTIE, Ch A p. V.
las , Genefts ,Golutea , Chevre-feùille , Romarin, Seringals
dernier œil d'en-bas afin que la feve étant moins diffipée al-
leurs, y paffe entièrement. LesRofiers fc peuvent encore gref-
fer; Qj-iand on veut par exemple avoir de l'efpece de celui
d'Hollande, des panachés, ou des Rofiers de tous les mois , on
grefFe de ces efpeces en éculTon fur des Rofiers communs. Lafaifonour
Il faut encore fçavoir le tems auquel ces Arbres Arbrif- & f"*trou-
féaux font en fleurs , afin d'en pouvoir profiter pour la déco- vente» âeuts,^
ration des Jardins i en les y plantânt à propos. Tout dépend
de la variété , ainfî l'on oblervera que les Arbriffeaux que l'on
plantera dans les parterres , ne foient pas feulement de diffé-
rente efpece , mais qu'ils fleurirent auiîî dans des tems difFe-
rens il en faut pour diverfifier qui portent des fleurs dans le
:
mm.
CHAPITRE VI.
DELA CVLTVKE DES ORANGERS
CF* des autres ArhriJJeaux defleurs; ^vec le moïen
de rétablir les infirmes»
leur aprochant de celui que ces Arbres ont natu reliement dans
les Païs chauds oii ils relient toujours en terre.
, > si
ce k
La meilleure compofition eft un tiers de terre neuve grafle mier ecoit
& forte , fans être glaifeufe , laquelle étant remplie de fels fera moias^ coh-
poulTer de beaux jets s un tiers de* crocin de mouton bien rou tr©î
confommé pendant 3 ou 4 ans > pour donner delà chaleur à bniiam.
,
«jue relîcrraat
tems. On prépare cette nouvelle caifTe par un lit déplâtras
un peu Jes ra- mis au fond , tant pour empêcher les racines de defcendre Se
cines de I'At-
bre , fa tête fc
de percer le fonds de la caiife , que pour k
garantir de pourri-
fortifie & en ture , en donnant parla , paflage à l'eau fuperfluc des arrofe-
devienne plus mens enluite on remplit la caille à demi de terre préparée,
,
kllc.
qu'on fait plomber par un homme qui marche un moment
dedans jon jette un peu de terre- meuble par deffus, pour pou-
y
voir placer k motte de l'Oranger qu'on tire de la vieille caifTe
en k rompant de tous cotés j on retranche cette motte tout
autour èc en delTous , environ de k moitié , 6c l'on coupe les
racines & les chicots qui s'y rencontrent > crainte de k pour-
s'mrQ i vous pknterés cette motte bien dans le milieu , de k
LA PR.ATIQJJE DU JARDINAGE. 119
eaiffe & d'à-plomb pour le coup d'œil , & vous éleverés l'Ar-
,
bre trois pouces au deffus des bords de la caifle , car les arro-
fements êc les terres qui fe plomberont dans la fuite, ne le font
que trop defcendre. Cette terre fera retenue avec des plan-
ches & dofes de bois , jufqu à ce qu'elle foit afFailTe'e à niveau
de la caiffe. Il faut bien plomber les terres autour de la motte
pour affurer l'Arbre contre les vents , & faire enfuite un petit
cerne au pied de latige , pour recevoir l'eau qu'on jettera auf-
fîtôt qu'on aura planté , afin de plomber les terres & les faire
defcendre plus vite.
Le rencaiflement fe fait ordinairement au fortir delà ferre,
avant la grande pouffe , de jamais à la fin de l'Automne , à
caufe de la proximité de l'Hy ver , à moins qu'il n'y ait une
neceffité indifpcnfable.
On apelle improprement la ferre une Orangerie, l'on ne de-
, L'exposi-
vroit apeller de ce nom que l'endroit du Jardin où l'on range ns°]ARD'l«s
les caiifes pendant i'Efté de même qu'on apelle une Cerifaïe
,
-
toutes ces plaies , cela empêche que l'ardeur du Soleil ne les
altère.
faut encore pincer
Il &
ébourgconner les Orangers dans
les deux pouffes , en ôtant avec les doigts les jets foibles , con-
Tou^iîions'^"
trop cnfortc qu'il ne relie qu'un feul jet
, vigoureux à &
lefqTis attir
chaquc poulTe. On ne doit pas s'embarralTer dans tous ces
rent la punai- pincemçns dc jettcr bien des fleurs à bas l'arbre s'en portera ,
ges fur les moindres , & une douzaine environ fur les gros j on
obfcrvera que les arbres étêtés ne doivent point être pincés
la première année , parcequ'on a befoin de toute la longeur
des branches , pour former promptement une nouvelle tête.
î^'arrose' Les Orangers veulent peu d'eau , mais donnée à propos ,
MBMT. jj y^LK mieux leur laifTer avoir un peu foif que de les noïertrop
& abondante , tant pour raffurer la tige ébranlée dans le par ce moïc»
tranfport , que parce que cette eau fert pour tout l'Hyver :
on pourra au mois d'Avril mouiller les Arbres qui fe fannent, avorter^ unAe-
& cela quand on ouvrira les portes &
les fenêtres de la ferre»
Dès que les Orangers font fortis &; mis en place dans les Jar- Dans les
dins , il leur faut donner un amplemoûillure pareille à celle
fJn^cHcs^'
de l'entrée dans la ferre j l'on prend même des chevilles de commeàver-
fer pour percer la motte en plufieurs endroits afin que l'eau ^^'^'^s, , y s il
^ ,
. oes machines
I
•
I
puilie pénétrer plus avant pour raviver toutes les racinesj aans faites exprès
les grandes fécherelTes , on ne fera pas mal de mouiller la tête pour arrofcc
d'un Arbre pour la reverdir on donnera auffi un petit labour l^M-'^^"'^^*
:
Gaifies.par le
•
r\ u j M r J 1
tous les mois aux Orangers , hormis quand ils lonc dans la moïcn d'un
l •
* tonneau éIc-«
ferre.
Lafaifon la plus propre pou^'-entrçr les Orangers dans la !air*,*^& de**"
ferre eft à la my-Odobre quand les nuits
, &
les matinées coiu- ^eus tuyaux
mencentà devenir plus froides , & à faire craindre des gelées ^f^^^^ ^°-î'
capables de gâter ces beaux Arbres, Le tems pour les lortir lent les Caif.
^"
eft ordinairement à la my-Mai oii il n'y a plus de forces g^e-
,
lees , enlorte que les Orangers lont 7 mois enrermes ôc 5 pius commo-
dehors j c'eft la douceur du tems qui doit régler cette entrée t^e^quc de fc
& cette forcie > quelquefois quand les matinées font fraîches,
("^^l'^
«iar^o"
bres fe mettent fur des chariots bas tirés par des chevaux.
La manière de gouverner les arbres dans la ferre , regarde
AE^DE^Goo- principalement la chaleur étrangère où il faut avoir recours
AER.NHR lEs pQur empêchcr les froids excefiifs d'y pénétrer , ce qui peut
Orangers
arriver , quelque bonne que Ibit une ferre ,
*
quelque bien &
SiRRB. calreutrees que loient les portes les renetres cependant il & :
ne faut y faire du feu que le moins & le plus tard qu'on peut >
une chaleur naturelle eft toujours meilleure aux arbres. On
connoît quand il eft necelfaire d'y faire du feu , par de petits
godets pleins d'eau que l'on met en plufieurs endroits de la
ferre , furtout contre les portes &
les fenêtres On en placera ;
fans geler il n'y faut point de feu , mais fi elle gêie &. prend
entièrement , alors on fera du feu continuellement tant que
cela durera.
Cette chaleur doit être modérée , car le trop de feu nuijc
vent toutes hni-r r on mettra plus ou moins de ces lampes à grands froid*
I -1
^ C3"e dans les 1 \
de la fumée les paeles d'Allemagne entretenus de bois mo- Septcs fant des
,
rea.
derémentjfembient de voir être à préférer on s'en fert prin- aecSdJ j.
magne , &;c..
ont befoin ainfî que les fleurs empotées qui fe peu vent fordr'
,
G 2:
,
pour fa confervation, ,
'
t\*d^h^i^' garentir des infedes qui leur font la guerre qui les endom- &
sscrBs.
'
niagent confidérablement , tels font la punaife , les fourmis
les perce-oreilles.
Les punaifes ne font pas beaucoup de tort d'elles - mêmes
à un Oranger , fmon de le rendre mal- propre par le couvain
qu'elles font en Automne fur les branches confufes qu'elles
rencontrent en volant j ce couvain relTemble à des taches de
rouffeur , &
étant parvenu le Printems fui vant à la grolTeur
d'une lentille , il éclot , &
par là multiplie le nombre des pu-
naifes qui
j
produifentenfuite d'autres couvains. Si l'on a bien
foin de tailler le bois inutile dans la tête d'un Oranger , li &
l'on nécoye foigneufcment fes branches par tout , les punaifes
n'y feront guère d'ordures.
'Les fourmis ne font attirées fur les Orangers que par le
couvain des punaifes 3 ainfi lorfqu'on a bien foin de l'ôter , on
eft garentide la perfécution de fes infedes , c'eft le meilleur
remède: l'on peut encore lier du coton autour de la tige , ou
la froter de craïe blanche , qui ice qu'on prétend , les empê-
,
Ofiersî. c'eft pour les faire fortifier du pied & pouffer plus vi-
goureufement. Il veulent de l'eau ampiemént-êc fou vent.
Les Rofîers fe plaifent fort dans une terre légère & fa-
bloneufe , la culture en eH générale , excepté le Rofier de tou*
les mois., qui fleurit fept à huit fois par an ^ & qui éxige de-
certains foins, fans lelquels il ne porte qu'une fois comme
les autres! ces-foins, confident parexemple à le tailler rés-de
terre; çn- Septembre , pour avoir de nouveaux jets au Prin-
tems I on les taille encore à la fin de Mars en aproehant ces
,,
. ,
G g ij
'
'-^a
^3^. TR.OISIFME P ARTIE, Chap. Y I.
fleurir toujours pour avancer cette fréquente fleuriiron , on
j
leurs racines , qui fe récorvillent dans les pots & les vafesrCet
cmpotement fe fait comme le rencailTement. On garentit
ces vafes des fecouiTes du grand vent , en les arrêtant daiis
les endroits fort expofés , par des fils de fer attachés à des
piquets enfoncés rés-de terre. L'on doit arrofer les Arbres
empotés beaucoup plus fouvent que ceux qui font en cailfe j
ileft aifé d'en connoître la raifon j les pots étant de moindre
confifténce font plutôt pénétrés des raïonsdu Soleil , &par
,
Infectes & vermines qui les font dépouiller ou enfin des vents ,
des autres &; le mettre a part dans un ^ heu qui loit a i abri du i-^nfirmerie.
d'en bâtir une autre pour y ferrer l'année fuivante les Oran-
gers malades à Tégard d'un rencaîffement défedueux on
: ,
C H A P I T R E V . I I.
* Les Anciens
preTentement en France , mais elle eft. encore très - violente;
Egyptiens a-
doioienc les dans les Pays- bas.
l-entilles , les La euriofite' en fait de fleurs , roule principalement fur les
Fèves , &
les
Tulippes , les Anémones , les Renoncules les Oreilles d'Ours
Oignons- ,
Diodpre de & les Oeillets. Les Curieux ne font guère de cas de nos au-
Siffle t li'v. r.-
tres fleurs, qui, quoique moins variées dans leurs efpeces, ne
leur cèdent en rien pour la vivacité des couleurs ,1a belle for-
me , l'odeur la durée ôc lagrement qu'elles, fourniflent aux.
,
chaque fleur , qui auffi-tot que les fleurs font paiîées., levé leurs
oignons & les ferre dans des boîtes tiroirs ehacim dans &
fa câfe & en enveloppe d'autres dans du papier, & qui par-
>
defTus tout cela garde fes fleurs comme un tréfor & n'en lailTe ,
aproeiiec
,
oignon deTulippes jufqu'à cent piflioles & plus, & même pour
rendre leurs beaux oignons uniques , ils ont fouvent la malice
d'en écrafer les caïeux.
Evitons cet égarement s'il fepeut
, & donnons des règles
, Les grands
la plupart des gens j la nature eft fi variée dans fes produc- fin Tome
z de la Quin»
tions , qu'à chaque efpece nouvelle qui fe forme , chacun fe
tiaie-
croit obligé d'y donner un nom , fouvent le fien , une petite Gulture des
vanité y contribue plus qu'une néceffité indifpenfable. Ainfi Fleurs pat
Morin.
cette quantité de noms s'accumule tous les jours parmi les Le Jardinîcr
Curieux , jufque-là qu'ils connoillent fouvent une fleur fous Flcurifle &
Hiftoriogra-
un nom , fans la connoître fous un autre.
phe.
Les proviennent de deux chofes, de plantes ou raci-
fleurs Traité de la
Bes, d'oignons 5 cependant leur origine vient de femence manière de
femer les
ou de graine: car tous les oignons & la plupart des plantes apor- Fleurs , &c.
tent de la graine , quoique la nature leur ait donné une autre
manière de fe multiplier par leurs caïeux , ou par les marcot-
tes, boutures & talles qu'on tire de leur pied , ainfi c'eft au
difcernement du Fieuriièe que font refervées toutes ces difFe-
tes productions.
On diftingue les plantes , en flbreufes ou ligamenteufes
en bulbeufes , ^ en li^neufes ou boifeufes.
H h
TRO I S IE^ME P AU TIE Cha p. VIL ,
kurs plan- rces faus être relevées que de deux ou trois pouces également,
ches de bri-
,
partout au - dcffus dcs fentiersâc des allées , comme font les^
îc plate , ou planches d un Potager.
de bois ,
ne La couche cft fort différente de tout cela , elle neft conf-
voulant pas
planter du
y grande litière ou fumier de cheval entaffé pro-
^ ' •
• / r \ / i rr J
un aem$
\ ^
ïouffc
^ , ,
, & deceux de faïance qui contribuent
tre's- différents
. j ,^
_ ,. , , ,
pécher 1 oi-
a la décoration des Jardins , comme il a ete remarque aans ^^^q^ ae s*ca-
la première partie , ceux-ci fervent e'tanc remplis de bonne s
(onc^t &
de fe
bords j & l'on met l'oignon avant de trois doigts £ c'efl de là un peu grands :
graine , l'on en f^me une pincée , qu'oia recouvre d'un pouce ^^^^^^^ ^
de terreau.
Pour avancer les fleurs empotées , on les enterre jufqu'au
bord dans des couches chaudes , Ôc l'on ne levé point les pots
que la fleur ne foit prête à paroître j quand elles font en place
on a foin de les mouiller plus fouventque les autres fleurs ,
qui font en pleine terre.
La terre des Plates-bandes & des planches , doit être un peu
amandée , & foncée de deux pieds de bas j fi elle eft ufée l'on ^
jj
prendra la terre neuve des allées &: iéntiers voiflns , que l'on Tuiippes ^ 'It
recomblera avec cette mauvaife terre. On palIe ces terres à la ncmoncs Re- ,
claïe pour les épierrer on les fume aufii tous les trois ans , qui
,
Jon'^u"es^e^
eft le tems que l'on tire les oignons & les pla.ntes , pour en ôter mandent un
le peuple en voiià toute la pi:eparation. On obfervera de ne P^" plus de
:
rien mettre dans les Plates-bandes que le fumier ne foit bien dans^îcuTter-
,
confommé èc bien mêlé avec la terre , ,pa,r deux ou trois la- re comme on ,
^^^'^^
boiirs -5 fans cela les oignons êc les plantes feroient bien-tôt
Liliij
244^ TROISIEME P A R TI E , Chap.VIÎ.
brûlées. Ce fumier a le tems de fe façonner depuis le mois de
Juin que l'on tire les oignons,jufqu'à ce qu'on les replante en
Septembre. L'on tiendra les Plates-bandes les Planches &
bien nettes de pierres &
de méchantes herbes , qui emportent
toute la fubftance de la terre. On les labourera fou vent , ôc
Pon faupoudrera le deiTus de terreau r cela rend les terres
plus légères.
Dans les terrains de fumier
himiides vous mettrés un tiers
de cheval , un tiers de fable & l'autre tiers , de la terre natu-
,
garnir les caifo & les pots j en un mot on ne s'en peut gueres
paffer dans tout ce que l'on plante.
Il faut tou-^
On commence à faire les couches au mois de Mars elles :
jours avoir un doivent toujours être expofées au plus grand chaud. s'il &
endroit rcfcr-
peut contre un mur ou dans une meloniere renfoncée 5 on
vé pour élever
des Fleurs fur laiffepafTer leurgrande chaleur pendant une quinzaine,avanc
souche , & en que d'y rien femer , enfuite l'on faupoudrera d'un pouce de
planches, cela
&rc de Pepi- terreau les graines que l'on y feme , & cela dans l'cfpace que
peuvent couvrir des cloches de verre: ces- cloches garantirent
les graines des froidures du Printemps , étant échauffées
du Soleil , les avancent de beaucoup : fi le froid étoit un peu
fort , on couvrira ces cloches avec de la litière.
Les couches ne durent gueres bonnes qu'une année 3 la fé-
conde , on les réchauffe , en rempliiTant les fentiers entre les
couches de bonne litière chaude > e'eft ainfi que Ton remédie
,
gens nôtre fieele efl trop éclairé pour donner dans ces cou-
,
fes fcronc ,
tomne les unes fur couche , & les autres en pleine terre j
y.
bles ,
rent avant
fe décla-
de Renard- '"'il
onfem^a« H<î
TROISIEME PARTIE, Châp.VÎÎ.
Printemps Lcs graïiies que l'on feme m
Printemps en pleine terré
tant fur con- c'eft -à-dlre 5 fur Planches & dans
les Plates-bandes des Par-
,
& on les remet le matin fur les fourchettes , & cela pendant
l'efpace d'un mois 5 lorfqueles fleurs font trop ferrées fur les
L'Amiraiir coudïes ell'es ne s'élevent pâs fi bien j ainfi quand elles ont
"
au pied les
, ^d^^rous pr^portionués à leur motte. On prendra garde en
fouffHr 'dans f^ifaut ces trous à la bêche de , fiJe point coîui'per.d'43igHon ni
le traniport dc pfentë^s^Voifi-nes , &
déplacer ces fleurs dans les intervales
6 les fait '
YuiJes qui v fout deftinls dans les Plates*band:cs.
L A PRÂTIQJIE Dtl J ARDI NA GE 147
Les Fiantes 6c racines vivaces , font :
Campanelle , ou Clochette.
La Girofle'e jaune. Violette de Mars.
Talafpic vivace. Penfée.
Oculu^s chrifii , ou Ajler - ^m- Coquelourde.
Oreille-d'Ours.
Oeillet d'Efpagne. Phafeole , ou poids des Indes.
Mignardife. La Fleur de la Paffion , ou
Statifée. Grenadille.
Sain-foin d'Efpagne^ Marguerites, ou Plaquettes*
Hépatique, Tournefol Soleil, ou Hélio-
,
* Cela s'â-
marcotter , 6c ^ couper les talles ou le peuple qui font à leur
pelle , dét^V
pied: comme elles font trés-vigoureufes , elles fe remettent 1er KHC Plaaw
en pleine terre aulfî-tôt qu'on les a détallées.
Les Marcottes , Talles , Boutures , fleurilTent fou venr dès
la même année 5-nmis ordinairement il leur faut deux ans
pour fe fortifier 6c produire de belles fleurs 5 on les élevé iur
des planches en Pépinière , 6c même on les peut mettre tou©
d'un coup en place. L'on obiervera que les boutures mifes ea
pleine terre j feront ombragées pendant 5 ou 6 jours avec des^
î4« TROISIEME P A R TI E, Chap. VII.
paillaflbns crainte de trop de Soleil qui les faneroit 5 celles
,
Les meilleurs Oignons font les plus gros & les plus faîns ,
c'eft-à-dire ceux qui n'ont aucune rongure ni tache il n'y a
, j
pes, afpées , les doubles, les raïées celles qu'on appelle Mon- ,
trice la Triomphante
, la Junon &c. , ,
Jonquil-
2:eléei néanmoins pour conferver les belles, on ne lailTe pas de
P ,
^ 1 I ' r 1 1 1 • 1
les ont cela de
leur donner quelque légère couverture dans les grands rroids, particulier
pouces à peu près l'un de l'autre fuivant le cordeau, & tou , pl^J couchées
jours au Bord des-Plates bandes on les enfonce en terre envi- : en les pian-
"'^
ron % ou 4 doiçts dans des trous faits avec un plantoir arondi
110 r^-
•
par le bout ex non pomtu, parce que les Oignons étant pôles au
1
'
'•
pêche Poi-
g^ion de trop
fond du trou , fe trouvent uniment fur la terre ou ils fe peuvent s'aionger,^ qui
lier fans aucun vuide entre-deux , au lieu que ces trous étant ffuJ^Lesîons
creufés en pointe , lailfent en delTous des cavités capables de oignons de
Joi^q^^iies
pourrir l'oiçnon ou de retarder l'effet des fleurs 5 il y a des
,
gens qui enroncent 1 oignon a la main , qui elt une tres-me- ronds.
I i
250 TROISIEME PARTIE, Ch ap. VII.
chante pratique , car onpeut écorcher & blefler un oignon
par la rencontre de quelque pierre , ou bien en écraier le
germe. L'on mouille les oignons en tems fec quand le bou-
ton fort de la f anne , cela Êcilite la fortic des belles fleurs.
Les Tulippes fe multiplient de graines &de caïeu^x , les
graines fe prennent aux Tulippes de bonne couleur 3 il ne faut
pas laliFer grainer les panachées ni les autres belles Tulippes >
dont on doit couper les tiges après que la fleur eft paflee > loi-
gnon s'en porte mieux , & la nourriture qu'il auroit fallu pour
la tige & la graine , fert à fa confervation &à le faire groffir.
Les belles On lèvera les oignons tous les trois ans au plus tard, il y a des
Tulippes ra- Ficuriftes Qui leslcvcnt tous les ans , du moins tous les deux
tein roujours ^"^^ ^^^s le terme de trois ans elt 1 ordinaire pour toutes les
à part , fc le- fleurs. La raifon de cette levée eft , que les oignons naturelle-
rcmenrtous^"
^^^^ s'cnfonccnt d'cux-mêmes en terre , & fe perdent quel-
les ans. quefois. Si on laifToit les oignons plufieurs années fans les le-
ver , on en perdroit beaucoup & la beauté des fleurs dimi-
' nueroit au lieu que quand les oignons font replantés de tems
eh tems les fleurs fé relTentent de ces remuêmens , & d'une
,
1 5 jours ôtés cette paille fous laquelle la graine doit être le-
vée, foignés de bien farder cette planche pour tenir vos grai-
nes nettes , &
couvrés-les dans les fortes gelées de l'Hy ven
La féconde année quand les graines qui forment des pois ,
ont pouffé léur féconde fanne , Se qu'elle eft féchce , on les
tire hors de terre , on les confervc dans du fable , 6c on les
replante l'Automne fuivante fur une autre planche neuve ce ,
ans au moins à ces graines , pour être en caïeu , patte griffe, &
formant un oignon portant fleurs.
Cette pratique fervira pour femer les graines de Tulippes
Narcilles Jonquilles , Jacintes &c. ainfi pour éviter les re-
, ,
noncule les Narcifles , ôcc. des plantes qu'il vaut mieux auffi
,
* L'OeiîIct
marcotter ou détaller, comme l'Oeillet ,1a Julienne, l'O-
Ce marcotte
reille- dOurs , &c. elles en deviennent infiniment plus belles toujours On :
& font plus fures.Le Caïeu ou la Marcotte ne donnent qu'une le fend & i'on
couclae les
feule fleur qui tiendra toujours fans beaucoup dége'nerer , de
,
branches tout
la beauté' de la plante ou de l'oignon qui l'a engendré ainfi ,5
autour. Oiî
peut encore
c'ell; un fur moïen de conferver l'efpece des belles Tulippes
l'oëillctoa-
panache'es , des Anémones doubles à peluche des Renon-, ner.
que parce que leur mélange fert à faire valoir la beauté des
doubles j qui font toujours plus délicates 5c plus tendres que
les- autres , & par confequent demandent un peu plus d'at-
tention.
Les fleurs en gênerai exigent de certains (oms , tant pour
les élever , que pour les multiplier. Celui de les vifiter tous les On fe fervïra
li ii]
I
154 TR.OISIFMEPARTIE,Chai>, VIL
effet un baffin dans les Parterres fleiirirces Se dans lesmelonie-
res où l'on élevé ies fleurs.
On doitgarentir les fleurs nouvellement plantées , de trop
de Soleil 5 ou 6 jours en couvrant avec des paillal-
pendant
fons celles qui font en pleine terre , &
mettant à l'ombre les
fleurs empottées.
^ Les Plates-bandes de fleurs veulent être fardées de tems en
tems &
trés-nettes de toutes ordures, la terre en fera tenue en
labour propre &: fou vent rafraîchi 5 dans les orages qui rava-
gent les fleurs , on aura foin de relever avec de petites baguet-
tes celles qui feront batuës & renverfées, comme auffi celles qui
font montées trop haut & font trop foibles pour fe foutenir.
Il eft abfolument neceflaire pour la beauté ôc la conferva-
CHAPITRE VIII.
DE LA PLACE COMITE M J BLE
à chaque Fleur dans les Jardins , des différentes
décorations des F art erre s fuivant les Saifons.
CO MM
autres ,
E
il y a des Fleurs plus hautes les unes que les
mêler confufe'ment les unes avec les autres 5 car les hautes
étoufFeroienc indubitablement les bafles > & les moïenncs
en feroient altérées y ainli l'on doit aporter quelque ordre
en les plaçant dans les plates^bandes.
On prétend que la vraïe place des Fleurs efl: fixée par
rexpoiition qui leur convient le mieux, qui eft le Levant i
cependant on ne peut pas toujours leur donner cette ex-
pofition dans les parterres, dont les places font deflinées
de manière à ne pouvoir être changées par raport aux bâ-
timens. Cette obfervation n'eft, bonne que pour les petites
planches des Fleuriftes qui élèvent des fleurs rares , car
dans un grand Parterre cela devient inutiles 3 il faut que les
fleurs rcnveloppent de tous côtés Ôc viennent en différen-
tes fltuations à caufe de la fimétrie , furtout dans les décou-
pés dans les Parterres de compartiment.
Pour arranger les fleurs dans les Plates-bandes qu'on fu-'
pofeêtre bien préparées ôc bien drelTées , on tracera en gril-
le des traits en longueur de 4 à pouces de difl:ânce , re-
5
croifés par d'autres, le tout tiré au cordeau. Les Plates-
bandes de 6 pieds de large , pourront contenir 4 rangs
d'oignons de chaque côté , c'eil-à-dire , 8 en fout > mars
dans les Plates-bandes de 3 à 4 pieds , 1 rangs de chaque
côtéfuffifenr, parce qu'on y doit conferyer des places dans'
2^6 TaOISIE'ME PARTIE, Chap. VÎIÎ.
le milieu pour & les plantes t^u'on tranfporce dans
les fleurs
les faifons. On
arrange fur térire les oignons en échiquier à 4
ou 5
pouces l'un de l'autre , cnfuice on les plante dans le
même ordre.
Quand on a 4 rangs de chaque côté on peut faire les ,
p^r cetârti-
Ou pourroit avoir des décorations plus fréquentes par le
Êce les Par- moyeu dcs pots ,en changeant tous, les mois les. parterres
B "^^îan"^'
^ garnilTant de fleurs, empotées , que l'on: enterre dans,
çeoicnt autre- l^s platcs-bandes jufqu'au bord des pots j ce qui furprend;
ifois de fleurs & trompe
de manière , que l'on croiroit ces fleurs élevées^
^'^»l?c
ze jours.
en pleine
x
terre j. mais cela eft fort extraordinaire & d'une
grande depenle.
*onen â ^1
Y ^ encore une autre de'^eoratiô'n de fleurs qui ne re-
marqué les garde point les parterres, c'eft celle des théâtres de fleurs,,
fes fi"ufcTde
"-^^'
S confifte que dans le mélange des pots, avec les caifles ,.,
îa ic'^sc de la OU dans- l'arrangement qiie l'on en fait par fimetrie , fur desi
Partie.
gradins & eftrades de bois ou de gazon. Toutes les fleurs y
conviennent alTez' principalement l'Oeillet laTubereufe >,
l'Amarante , 4a Balfamine , le Tricolor , Se la Giroflée. Ces
gradins & ces amphithéâtres de fleurs changent félon, les fai-
fons , de même que les Parterres»,
Il ne faut point s'arrêter dans le choix des- fleurs, à leur
.
fieurs com- plates bandcs , & tout ce qu on doit lounaiter dans un.
grand Parterre.. L'on conviendra que les fleurs communes
^^'^Il"»^
d'cscmpiede marquent fouveut plus de loîn quc Ics doubles. Ainlî il faur
ce qu'ofl dit avoîr des unes & des autres des rouges& blancjhe&da-&
ici.
,
Tulippes tardives. j
Pivoine ou Pione.
,
Lys blancs. j
Hemerocales , ou fleurs d'un
jour, PAlTfiS.
Lys orangers 5 OU Lys-flame. j
Martagons. j
Tubereufes.
K k ij
i6o TIIOISIE'ME PARTIE, Chap. VIIL
Pï.AMTE3 & Véronique. Oeillet d'Efpagne.
i ACINES. Campanelle ou Clochette.
, ou Jacinte des Poètes,
Oeillet,
Croix de Jerufalem ou de autrement Compagnons..
Malthe. Ancolie.
Oeillets de diverfes efpeces. Matricaire.
Mignardife. Vallerienne Grecque.
Sain' Foin d'Efpagne^ Coquelico double.
Coquelourde. Camomille.
Jacée des Indes. MitfcîpuU y ou Attrape-mou-
Girol^ée jaune. e£ie.
Talafpic annuel. Cryfantemuti > ou grande Pâ-
Pavot double. querette.
Pied d'Alouette» Muifle de Lion, ou Anthiri-
Balfamines. num.
Soleil , Tournefol , ou Helio- Immortelle ou Elichryfum.
,
qui n'a pas repris , on doit avoir des referves de toutes les
fleurs , tant en pots que fur des planches , pour regarnir &:
remplacer les vuides de chaque failbn. Il n'en faut pas quan-
tité,mais c'efl:une chofe efl^entielle d'en avoir. On verroit des^
plates- bandes vuides en certains endroits fans ,
y pouvoir re-
médier de l'année , faute de cette precaution-
qu'il y a de l' Eau , ou bien qu'on n'a qu'a enfoncer de longues Fontaines àw
P. Jean Fran»
terrieres de £er qur étant retirées > font juger de ce qui eû
,.
fois Jefuite;,
,
\
1^4 QUATRIEME PARTIE , Chap. L
eatix qui s'y gliflent remuent & font poufsées à m y- côte
, fe
ce qu'on diftingue aife'ment par les iits aparens de crayon ôc
de glaife.
Il y a encore plufieurs manières de cliercher les fources
cachées , mais on les pafTera fous filence , auffi-bien que plu-
iîeurs Obfervations fur l'Origine des Sources , fur les Machi-
nes Hydrauliques , fur le Nivellement , Jauge des Eaux,
la
&c. ou l'on travaille préfentemenc , & donc on pourra faire
parc au Public dans la fuite.
On ordinairemenc la recherche des Eaux dans les
faic
mois d'Aoûc , Septembre &
Odobre , à caufe qu'en ce tems
la terre étant déchargée de toutes fes humidités, eft plus
féchc ^ & que toute l'Eau qui s'y trouve , fe peut apeller
Source.
Supofons donc que vous ayez trouvé de l'Eau en pluficurs
endroits d'une montagne , faites faire des puits ou puifarts de
dîllance en diftance , tant pour connoître la quantité d'Eau ,
que pour en fçavoir la profondeur jufqu'au lit de glaife ou de
tuf qui la retient , lequel lit il ne faut jamais percer , de crainte
de perdre la Source, Cherchés toujours les endroits les plus
élevés , afin de prendre la Source dans fon origine , que les &
Eaux venant de plus haut s'élèvent davantage dans les Jar-
,
coup de pens les préfèrent aux Eaux naturelles , par raport j"",/,"
monde. ^ '
.
- '
f ;
-
plus rares que les Moulins à l'Ëau, n'aïïint encore été exécutés
'^verfaiiles qu'en quatre OU cinq endroits , cependant leur réiiffire ô£
dln^!^ÂJgenI ^^^^ bouté font de fûrs garands dans l'executioa qu'en
Yïiie , Cha- voudroit faire un particulier..,
tiilon, Sic.
Qj^. pg^j^ gjj, gênerai que les Macliines Hydrauliques
i'Eam-
On voit plus de ces Réfervoirs élevés , que des autres , à
caufe qne ceux, qui: ont des. Machines Hydrauliques , n'en
peuvent guéres conftruire fur terre , par la iîtuation plate de
leur Terrain.
H preTentement de conduire les Eaux de ces Réfer-
s'agit
voirs jufques dans les Baiîîns , pour y faire jouer des Jetsv,,.
,
dans., &
quelque montagne empêche le pafTage , on la
Cl
tits vont à _9 ligues j on les emboite & on les joint l'un dans
l'autre par des nœuds de foudure. Ils fontfujeisà fç crever..Ôc
d'alTiirer ces Tuïaux qui font très fragiles , fur des maffifs & ^'^^^^^^^'j^g''
nard , qui font des racines d'arbres fort menues , qui paflant
par les pores du grés , ou par le nœud du maftic qui fe pour-
rit enterre , fenourrilTentdans l'Eau viennent fi groffes & &
fi longues , qu'elles bouchent entièrement le Tuïau. J'en ai
trouvé de cinq à fix toifes de long. Ilya des gens qui préten-
^
poix. Ces fortes de tuïaux ne font bons que dans les Païs ma- "/'esdechan-
recageux ôc humides naturellement > car dansles Païs fecsils conduites ^ac
fe pourrifTenc bien vite. «^^^ «in ^is»
272 CtUATRIFME PARTIE, Chaf. î.
Les tuïaux de fer font jettes en moule èc en fonte , & font
d'un grand ufage prefentement , il y en a de deax fortes , à
Manichons & à Brides on n'emploie plusqtte de ceux de Bri-
tî
des comme les meilleurs. Les tuïaux de fer ont les bonnes qua-
lités de ceux de plomb , durent plus , & coûtent quatre ou
cinq fois moins. Il s'en fait jufqu'à 8. pouces de diamettre
i :
ïiicrs apelient
ces petits Jccs
Baffins , fans avoir leur jufte proportion , elles ne formeront
des Piffotie-, que des petits Jets foibles &: peu nourris outre que ces con-
:
des conduites doit être quatre fois aullî grand que celui des
Traite du ajutages, afin que la colonne d'Eau foit proportionnée, &:
mouvement queia vîtelTe dans les tuyaux foît égale , joint à ce qu'il fe fait
«les Eaux par
Mariette
trop de frotement dans les petites conduites par raport aux
,
, je.
Partie p. 540. gros ajutages èc au bord
, des petits ajutages par raport aux
,
d'autres formes que l'on donne à l'Eau i mais les plus ordi-
naires Ajoutoirs pour former un Jet , font élevés en Cone Sc
n'ont qu'une feule fortie ce font auffi les meilleurs , ne fe
:
-bouchant pas fi fouvent que les plats qui font percés de plu-
Heurs trous ou fentes placés à l'oppofite l'une de l'autre , ou
que ceux ou l'on a foudé plufieurs autres petits Ajutages pour
former une gerbe.
On prétend que les Jets d'Eau vont mieux , quand les Ajou.
toirsfont percés d un feul trou un peu-gros fur une platine ,
Eaux vont c'eft l'ame des beaux Jets d'Eau , qui pour être
,
veillent &
lui redonnent fa même hauteur. Par exemple
tians une grolIe conduite de 500 toifes de long, on mettra
les 100 premières toifes de huit pouces de diamètre , les 100
autres defix pouces , &
les 100 dernières de quatre pouces ?^
mais dans les conduites de 00 ou 150 toifesjil faut continuer
?
donne. Il dort paffer moins d'eau dans tous les petits tuïaux
^nfemble que dans le gros , enforte que ne prenant pas toute
l'eau , le gros force les petits , c'ell pour équivaler ks frote-
Cet exem-
meqs &
donner de la vivacité' à l'eau t par exemple , pour
ple fera juger faire jotier trois jets d'eau , chacun de îix à fept lignes de
des aurres; & diamètre , chaque branche félon la raifon quadruple , dont
fi les jets fonî
(3c différente
on a parlé cy-defTus aiiroit deux pouces de diamètre , & il y
groffeur & pafferoit quatre pouces d'eau , ainfi dans les trois enfemble ce
par confé-
feroit II pouces , il faut dont que la maitreffe- conduite ait
«jucnt les
fourches on , 4 pouces de diamètre , ou ilpaiïera 1 6 pouces d'eau , c'eft-a-
n'aura qu'à dire , qu'elle forcera d'un quart les trois autres. De cette
fupputer leur
capacité to-
manière la force fubfiftera jufques dans la dernière faignée y
tale & faire & ces jets jo lieront tous enfemble fans s'alrerer l'un l'autre
toujours la
groiîe de ma-
& aller plus bas. On continue la même groffeur de la maî-
perdre.
On doit toujours faire pafler tuïaux à découvert , fur
les
des voleurs.^ 11 les faut faire pafTer dans les Alle'es & jamais
,
dans les Bois, dans les Parterres, &:c. afin qu'on en puifTe
mieux connoître les fautes , & les racoramoder plus aifemenc
fans rien déplanter. Quandles conduites paffent fous des ter-
on doit faire une petite voûte le lang du tuïau;, pour le
ralTes,
pouvoir vifiter de tems en tems. La poulFée des murs & les
terres qui travaillent fans celTe dans ces endroits , ruineroienc
infailliblement les tuïaux , s'ils n'étoient garantis par la
voûte..
LA PRATIQUE DU JARDINAGE. 1-^7
CHAPITRE IL
D E S F O N TA I NE S , B J S SINS y
&
LE s Fontaines
font le principal ornement
les Eaux font l'ame des Jardins ,
i ce
en
font elles qui les ani-
&
ment , & pour ainfi dire les font revivre. Il confiant qu'un
effc
Jardin , quelque beau qu'il foit , s'il n'y a point d'eau paroît ,
din , parce que ces eaux étant toujours tranquilles & dans
le même état > n'animent point les Jardins comme les Fon-
taines jaillifTantes qui leur donnent la vie , &c'efl: principale-
ment de ces dernières , qu'on dit qu'il y a de belles eaux dans
un tel endroit.
Les eaux vives font courent fans ceffe, & les plus
celles qui
ce mouvement continuel les
belles de toutes par leur clarté j
rend faines 6c trés-nettes 5 telles font les eaux des petites Ri-
Ainfi que
vières ou ruiffeaux , dont on fait des Canaux &
Pièces d'eau
le Canal de
dans les Jardins On met de:ce nombre les Fontaines qui vont
Chantilly.de jour ôc nuit.
Berny de
,
Liancour,€c-
Les eaux dorma:çtes font les plus défagreables de toutes ,
lui de Cou- elles deviennent faleSv verdâtres ôc toutes couvertes de mouf-
rances , de fe ôc d'ordure , n'ayant point de mouvement , ainfi que dans
Taiilay de i
Villaccrf ,
&
;
Jet foit élevé , quoique dans un grand Baffin ,le vent enlèvera-
toujours l'eau , ôr la portera très loinj c'eft une expérience
incontefiable : L'on convient avec eux qu'il eflauffi défagrea-
* Comme
Me de voir un. petit ^ Jet menu dans un grandBafîîn, que d'en petit
le
Jet dii
voir ^ ^ un très gros & trés-élevé dans un petit Baffin. Il faut grand Baïïift
qu'il ait autant que l'on pourra quelque forte de convenan- du Palais-
y Roïal.
ce entre le Jet &
le Baffin j mais on ne peut déterminer de j uf-
te proportion de la grandeur des Baffins , par raport aux Jets
* * Comme
celui du fé-
cela dépend de la chute &
de la force des eaux , ou del'ef- cond Parîcrre"
vis-à-vis de
pace que le terrain peut permettre de prendre pour les Fon- la principale:
taines. façade de
A l'égard delà profondeur qu'on doit donner aux Bafïïns
aSo QUATRIEME PARTIE, Chap. II.
go!!^"quî^c°ft
^'y revenir; car il y a des Baffins ou l'on a travaillé à plufieurs
dans le Par- reprifcs , faus pouvoir prefquc y faire tenir l'eau
, faute d'à-
voir été bien fait d'abord. Ce , outre qu'il demande
travail
ais
îais ou
R^ial^*'
.
j^e^Licoup de foin ôC d'habiles Ouvriers , exige encore l'em-
ploi de bons matériaux j ce qu'on expliquera dans la fuite.
Mais avant que de dire comment on conftruit les Baffins, il
fautdiftinguer les différentes manières dont on peut fe fervir.
Nous en avons de trois fortes , les Baffins faits avec de la
glaife J avec du ciment , Se avec du plomb.
Commençons par les Baffins deglaize , comme les plus en
ufage. La
LA PRATIQ^UE DU JAUDIN AGE. i8i
La place étant tracée fur le terrain » il faut avant que de
la faire fouiller , reculer & agrandir cette trace de quatre
pieds au delà, c'eft-à-dire, agrandir le diamètre de quatre
pieds de chaque côté, qui font huit pieds en tout. Le Bafljn
îi'en déviendra pas plus grand pour cela , parce que cette
augmentation de quatre pieds fera remplie ôc occupée par
/ les murs & les corrois du pourtour. On creufera aulFi pour
/ le fond ou plat- fond d'un baffin deux pieds plus bas que la
,
qu'ils don-
de profondeur d'eau 5 l'oncreuferaquatrepieds de bas. Ainfî nent
S pou- I
hauteur requife de fix toifes d^ diamctre, & de deux pieds du tour. C'ell
pour trouver
éc creux. quelque épar-
On fouillera ces terres à pied droit , & on les tranfportcra, gne dans la
quantité de s
fuivant ce qui eft enfeigné ci-defTus dans le Chapitre fécond de glaizes qui en-
la 2 ^ Partie. Cette fouille étant faite &
la place bien nette , il trent dans le
plat - fond
faut y bâtir deux murs, renfermer la glaize entre-deux, afin
d'une gra ndc
que parce moïen leseaux ne la délaient point, qu'elle fe con- Piecc-d'E au.
fèrve fraîche , & que les racines des arbres voifins n'y pénè-
trent pas û aifément.
Elevés contre la terre, c'eft-à-dircadofFés lemurX Fig.i,
p^g. fm^v. d'un pied d'épaiffeur , depuis le bas de la fouille juf-
qu'à fleur de terre i. vous le bâtirés de moilons , libages
,
cailloux , il n'importe , avec du mortier de terre , qui n'eft
autre chofe que de la terre que vous délàïerés en mortier 5 ce
mur eft apellé Mur de Terre , à caufe qu'il n'eft bâti que
pour foûtenirla poulTée des terres d'alentour , & afin que la
terre ne défeche pas fuôt les glaizes.
Ce mur étant élevé tout autour de la pièce , Ton
y fera
aporterde la glaize que l'on jettera dans le fond on la &
préparera au travail &
au manîment , en y jettant de l'eau de
tems en tems , & la labourant 1 ou 3 fois fans fouffrir au-
y
cune ordnre. Votre glaize préparée, faites -la étendre ac jet-
Nn
iSi C^UATRIFME PARTIE, Chap. r.
rer par pellerée , & enfuice pécrir & marcher petit à
petit à
pieds nuds de pouces de hauteur
i 8 &
de fept à huit pieds
,
car dans les Pièces d'eau un peu grandes & profondes , çom»
,,
chaux &
fable , afin d'arrêter pour quelque-tems les raci-
nes des arbres , qui cherchant la fraîcheur de la glaize pour
s'y nourrir , fe fortifient de plus en plus &
abattent à la
fin les murs dans l'eau. Il faut encore pour la confervation
des Baffins faire tous les fix à lept ans , des tranchées aufiî
,
mais quand elles fervent à faire jouer des Baffins plus bas. y,
ilfauty employer des tuïaux ordinaires...
aSS '
QUATRIEME PARTIE , Chap. lî.
par defTus les bords, elle de'trempe les terres fermes fur lef-
quelles on avoit afTuré l'aire 6c les fondemens d'un Baffin ,
duire de nouveau.
On obfervera que la glaize dans les Pays humides fe ,
r n °s cette terre-
dans 1 eau , & de durer rort longtems j c elt de cette terre
1 > 1
Liv. t. chapr
dont on conftruit les Baffins : On la mêle avec de la chaux ,
^î.
cafcades , des goulettes , des buffets d'eau ôcc. tant dans les ,
allées , que dans les efcaliers & rampes j rien n'eft plus agréa-
ble ni plus commode 5 les Baffins d'en haut fournilTent ceux
d'en-bas , &de l'un àl'autre ils fe font jouer par des déchar-
ges de fond ou de fuperficie.
Les Cafcades font compofées de Napes , de BufFcts , de
Mâfques ou Dégueuleux de Bouillons , de Champignons ,
,
on fait lancer àc vomir des traits & torrens d'eau. Voilà à peu
près ce qui entre dans leur compofition.
A l'égard de leur fituation de leur différence & , les Cafca-
des n'en peuvent gueres avoir d'autres, que celle d'une pente
douce en rampe , ou par chute de perrons efcaliers de &
pierre , ou de talus & glacis de gazon on diftingue ces gran-
:
Oo
i
1^0 ^
QUATRIEME PARTIE, Chap. îL
bout d*un bois percé en patte-d'oïe , dont les allées viennent
aboutir à un Baffin rond, où il y a un gros jet y & pourfournir
, davantage d'eau à la tête de'eette Cafcade , l'on aura quel-
ques décharges de Baffin au-defTus , qui viendront fe rendre
à gueule-baye dans ce même Baffin. Cette tête eft entre deux
efcaiiers de pierre ornés de quatre figures
, elle eft for-
,
des coquilles qui font napes dans le Baffin , avec deux gros^
jets qui l'accompagnent. De la largeur de ce Baffin , & de
celui d'en-bas, on a pratiqué une pelouze de gazon bordée
de deux allées j oii l'on a mis des chevrons ou arrêts degazons
en zigzac pour rejetter les ravines des deux côtés. Ces>
,
déchargent par une nape foùtenuë par des Tritons &: Dau-
phins qui ornent K tête de cette Cafcade. Ces eaux enfuite
trouvent un repos dans des baffins , &
le répètent par plu-
Heurs autres napes , jufqii' à la grande d'en-bas qui eft delà
j
•1
,
LA PRATIQUE DU JARDINAGE. ^
191
largeur du grand baffin , qui reçoit toute l'eau , ôc
ou il y a
des jets ou
troisgrôs jets , dont deux répondent à l'enfilade
point les
pratiqués fur chaque pallier. Ces jets n'empliffent
baiTios , qui ont dans leur milieu une crapaudine &un tuiau
fournir aux autres , c'eft-à-dire , le
premier
de décharge pour
àc ainli
jet fournit au troifiéme, le fécond au quatrième ,
de cha-
des autres : car en fourniflant les deux premiers jets
a
que rangée , l'on en fera joiier un cent tout de luite. Il y
vis-
de gazon entre cesbalFuis , qui fc trouvent
<le petits talus
noir
à-vis des efcaliers , ce qui eft marqué en petit quarre
&
des vales
fur la tablette de pierre, font des dez pour mettre
cote i
& des pots de fleurs , dont il y a trois rangs de chaque
haut jul-
proche la paliffade eft un talus continué depuis le
Cette
qu'en-bas, qui eft coupé à la rencontre des efcaliers.
bois car
Cafcade eft fituée comme l'autre au milieu d'un ,
qui fetrouve en face d'un autre efcalier plus haut & d'une
,
Signé HATA R. T.
PRIVILEGE D V ROI.
LOUIS PAR t A SRACE DE Dieu Roi DE Francs it DE Navarre A nos amez Se féaux Cou-
:
Nous ayantfait expofcr qu'il défîreroit donner au Public l'Impreûîan d'un Livre intitulé : La
Th'corie ^ Prancjut du, ^ardina^ei enrichi de Tailles douces , s'il Nous 'plaifojf lui accorder nosLet^
très de Privilège fur ce neceflaires : A ces causes . Nous lui avons permis permettons par ces &
prefentes d'imprimer ou faire imprimerledit Livre , en telle forme marge , caradlerc , aii & , &
tant de fois que bon lui femblera , de le vendre ou faire vendre pa,r tout aotre Royaume , pen«
dantle tcms de quinze anne'es confecutives à compter du joui ,
date des prefentes& Faifonï :
preflîon dudit Livre fera faite dans notre Royaume , non aillei^s , & ce en bon papier , & &
beaux caraftercs , conformémejît aux Reglemens de la Librairie , &
qu'avant de l'expofer en
vente , il en fera mis deux Exemplaires dans notre Biblioteque publique , un dans celle de notre
Château du Louvre, & un dans celle de notre trés-chcr &
féal Chevalier Chancelier de France
le fieur P helipeaux Comte de Ponchartrain , Commandeur de nos Ordres , le tout à peine de nul-
lité des Prefentes ; Du contenu defquelles
vous mandons &
enjoignons de faire joiiir i'Espofant
ou fes ayant caufe pleinement &
paiiiblcment , fans fouffrir qu'il leur foit fait aucun trouble o«
empêchement. Voulons que la copie defdites Prefentes qui fera imprimée au commencement
ou à la fin defdits Livres, foit tenue pour duëment fignifiée , &
qu'aux Copies collationnées pat
l'un de nos amés & féaux Confeillers Secrétaires , foi j foit ajoûtce comme à l'OriginaU
GoMMANBONS au premier notre Huiffier ou Sergent , de faire pour Fexecution d'iccUcstous ade*
requis & neceffaires , fans autre permiffion , nonobfiant Clameur de Haro , Chartre Normande
Lsttres à ce contraires
Car tel est notrb plaisir.. DonnéàPaiislc dix-huitiéme ^"our
:
Signe BELLAYOINE.
^S'P^ /»'• le
negifire No 2 de U Cgmmunautt des Imprim$urs Libraires , de Paris , page 4«2.
ivo 904. c,nf(,rméme„t aux
Re rltmtns , & mtmment à l'Arrêt du ConjtH du 13 At^t 17OJ. A P4«
Signe' , L, SevestrE, Syndic
,
TABLE
DES MA TIERES
CONTENUES DANS CE VOLUME-
A ment il faut réleycr , 24^. Sa faî»
CACIA. Sa forme & fon fon propre, 260
mérite. i^îf Jtnbrem.¥hms 2452^0
Ajutages yOM Ajoutoîrs pour for- AmomwnSts fruits,fes feuilles
mer un jet d'eau , de combien de fon bois &
fa graine , 218
fortes 275 , Quels font les meil-
, Ancolie Fleur, 247 & 260
leurs , ihid, Anémones fimple & à peluche
^(sterne. Ses feuilles , fon bois, 251. Comment confervenc
elles fe
idt5>. Comment il faut l'élever, 211 hors de terre, ilfid,De leur graine,
Allées dans un Jardin. Leur uti- 25.1. Leur place dans un Jardin ».
lité, 51. Comment on doit les faire,, 257. Leur faifon , 255? 26^1
22.2 3.(^ /«îx/.Adrelfe pour profi- Aijuedms , z6^. Différentes fa-
ter de la longueur du terrain pour çons de faire couler l'eau dans les^^
Une^//fV,3 5.Dîverfes fortes à^Al- A<^ueducs . 27© 271 fuiv. &
lées, ibid. Règles qu'on doit obfer- Arbres & Arbrijfeaux , qui con-
ver pour la pente des^//m.5 3 .De ferventleur verdure enHyver, 167
la larg:eur d^s Allées, 55.^* fuïv.'De
leur longueur, 5 4. L'entretien des
&Jmv^
Arbres, Du choix que l'on doit
Allées, 55.Moïen de l'éviter, 55. faire des Arbres convenables aux-
5 é'.Maniere de bien dreffer \ts Al- Jardins de propreté, 160. fuiv. &
lées y ihid. & 119. & fidv. Manière Des Arbres fauvages i<?i. Des ,
aux Jardins de propreté 2io^ , & des Berceaux, 86. 87. Exemple de
fmv. Des Arbres & Arbrijfeaux de divers Berceaux de treillage,87d'
fleurs , rmv.DQsArbres em- fhiv.
motés, 2 20. Manière de grefler les Bols. Leur utilité dans un Jar-
udrbres èi.ArbrlJfeaHX de fleurs. iii din , 67. Voïés Bopjnets. Six ef-
& fmv» Saifon où ils font en fleur, peces de Bois , (^4. 65. DifFerens
225 deiïeins de Bols reprefentés en dix
Arbres de Judée. Son bois, & fa Planches, 66 6-j &
fmv. La meil-
feuille , 218 leure méthode de planter desBols^
Arcades. PalifTades percées en
Arcades, 183 Bouleau Arbre. Son bois , fon
Des bons Arrofe-
Arrofement, ccorce & fa feiiille , 16^
mens & du tems de les faire, i pa
, Boulitigrlns. L'origine de ce mot
Anîhirrimm , ou muffle de 75. Différentes efpeces de Boulin-
Lyon , fleur. grlnSydc leur figure, 75 7<^ fuh» &
Adne. Son bois & fes ufages. Leur place , j6. Leur agrément
ï66 /^fij'. Manière de tracer un Bodln^
B grinimit terrain, 156^ 157
fulv.
BAgHcnaudier , ce que c'eft.Son Bopjuets. Sont l'ornement d'un
bois , fa feuille, fa fleur & fon Jardin ,21. 23. (^3. Leur place ,
fruit. 218225 ibid. Leur différente forme & def-
Malfamne panachée. 245 160 fein , 53. 64. Bof^uets parcs. 6^5,
Bancs. Leur place dans un Jar- Tracer un Bop^uet for le terrain ,
din. 5>4 95 15 2é* y«if. Manière de pla,nter un
BafiUc. 245 2(^o Bofcjueu î/85 18^
BaJfin.Sa place dans un Jardin. Branches.Du choix de laBranchs
278. Sa forme & fa figure , 279. d'un arbre , 15» 3. Pourquoi il n'en
Sa grandeur & profondeur, 279. faut laifler qu une , 194. Cas au-
Des B^Jfms de §\a.[zQ , zZi & quel on "en doit laiffer plufieurs
.
DES MA tîe:ies.
Cênflans, Ses Jardins, îi
CoifHelico double,fleur,i4d' 160
C>4^/«fff de verdure , 185 CoçfueloHrde , fleur. 247 z6o
C««/?<?i de fleurs , ^4 Cordeau, pp. 100. Tirer avec le
Camomille 247 %6q y fleurs Cordeau une ligne droite fur le ter-
Camfanelle , fleur, 247. t6o rain , 104 & fuiv, Voïés Ligne,
Camarides , petits animaux , & Tirer avec le Cordeauun poligone^
le moïen de les détruire ibid, , 112. Voïés Poligone,
CapHcine , fleur , :2,45 Coteau. Couper un coteau fur fa
Cafcades Leur fituation &c. longueur^n terraffes, 15 5 fuiv, &
a85>. Figures de pluficurs Cafcades, Voïés Terraffes,
ihid . &
fmv. CoMc^^.Plantesquife fement fuî
Centre. Nombre des dégrez de couches^ 24f
l'angle Centre. 114 CoWrtfr.ouNoifetler. Son bois,
Cfre/<? parfait , 98. pf , Tracer un fa feuille &
fon fruit , 1 6j
Cercle fur le terrain , 115 Couronne Impériale , fleur , 248
Chantilly. Ses Jardins naturels & 25P
î(8 Crejfon-d^ Inde fleur.
, 245
Chardon- if enlt , fleur ^ 145. 2'6'o Crocus , fleur. 248 259 26't
Charme, Son bois & fes proprie- Croix de Jerufalem , fleur, 247
tez , 16^ 2^0
CharmWe.Son mérite, Tj i Com- . Cryfantemon ,ÛQur, 245 i6o
ment elle doit être pour être bonne. Cyprès y Arbre. Son bois , fon
il>id. feiiillage &
fon fruit. i6S
Châtaignier, Son écorne, fes feiiil- Cyttfus, Son bois , fa fleur & fa
leS fon bois & fon fruit , 16i feiiille. 217225
Châtaignier de cheval 1^5
Chenilles Le moïen de
,
les dé-
D
truire , 200 DElflay. Ce que c'eft. 154
Chefne , Arbre. Sa beauté , 161. Demi-cercle. Ce que c'efl: Sç ,
Son bois fon fruit & ï6% fon ufage. p8 p^
Chefne, verd , Arbre , En Dejfein, Manière de tracer tou-
quoi il dififere du Chefne. ordinaire, tes fortes de Dejfeins pour un Jar-
ibid, din 1 47 ^ fuiv.
Chevre-feUille t Arbriffeau. Son Difpjltion d'un Jardin ,15 &
bois , fa feuille &
fa fleur, 2 1 7.2 2 5^ fuiv.yo'iésJardi», Les règles qu'on
Sa culture , 23 doit fuivre , 20 fuiv, De qu'elle
Ciclamen ûtuv 248. 25p. 2^0 confequence eft la DlJpoJitiGn d'un
Clochette 247. i6o
, Jardin 40. 4s
5. Clond, Ses Jardins naturels
que l'on doit donner aux conduites Figure y Difpofition. Tracer avec
par raport aux Jets à' Eaux , lyi, lecordeau xxueFïgure irreguliere de
i73 .Diftribution desf^w^ï'dansun quatre côtés , no. Tracer avec
Jardin 277, Eaux naturelles &
,
rinftrument une figure irreguliere
Emx jailliflan-
artificielles /i^i*?. de quatre côtés , m. Voies Poli'
tes & plates 277, 278. Eaux vi^
, gone.
ves & dormantes. 268 Fendis, Ce que c'eû^ 134
jE;^^^^, Son bois fa feiîille &
,
L'ornement des Jar-
F<?»/^i«i?/.
fia fleur, 118 215, dins 91. Leur place dans un Jar-
,
de fa graine , 80. Le
Gaz^on.
tems & l'art de le lemer , 75). 80..
fXears, D'où elles proviennent, Manière de plaquer le Gazjtriy 80,
24Î .Maniered'éleverdesF/É-Mrf, 8 c Moïen fûr d'avoir de beaux
.
U42 245 153 Lieu refervé pour les Si.Du Gaz^on à pointe, ce
élever 244. Tems propre
.
244, ,
que c'eft, 85. Comment on entre-
245 Celles qui fe femenr fur cou-
. tient un Gdz.on. 83
che au Printems 24i5. Celles qui
,
Geneft. Son bois & fes fleurs ,
D E s M A T I E R E S.
(Smnes, Qualités requifes pour Jardin^iS.i^.io.La. proportîo»
être bonnes zop. La îaifon & le
, à'anJardin pour la longueur&lar-
tems propre pour les femer, 210. geur , 20. Règles générales qu'ats
Moïen de les conferver, 2 1, Grai- doit fuivre dans les difpofitions &
nes qui fe fement auPrintems,245 diftributions des Jardins , 20. &
Celles qui le feraent en Automne, fuiv. Trois différentes fortes de
Jardins qui fe peuvent pratiquer
Greffe. La manière de gnffer les 24. Jardins de niveau, 25. Jardins
Arbres, îîi.L'inftrument avec le- en pente douce , ibid. Jardins ea
quel on greffe , il;id. Le tems ds terraffes ,25. Quels font les plus
greffer ^ iiz & fuiv. beaux , 25 d* fuiv. Exemples de
Grenadiers, Son feîiîllage, fa tête différents Jardins graves en cinq
& fa tige ,214. Deux efpeces de diverfes Planches ,25 z6 & fuiv.
Grenadiers j ibid. Son fruit , 214. De la manière de planter les diffé-
Sa culture,2 3 5.Maniere de le gref- rentes parties d'un Jardin, 175 17^
fer Saifon où il eft en âeur & fuiv,
a2 5 Jafée des Indes , fleur. 247 2 (fo
Grenaille , fleur. 247 Jafminy Arbriif&au. Son bois, fa
^ri//« , de Jardin. 5)4 feiiille , fa fleur, fes différentes ef-
G rotes, P4 peces,! 5. Tems où il eft en fleur,
1
Jardinage. ihidSo. divifion, 5. Qua- feiiille , & fes fleurs. 218 225
tre eypofitions différentes duSoieil Julienne fîmple-, fleur. 247 i6o
en fait de Jardinage , 10. Des dif- Julienne double , ibid.
TABLE
Mr^p de Lîon , fleur. 247 z^©
Muguet , fleur. 247 25 9
Juney, Son bois & fa feuille Mulot , Animal , 200. Manière
jii 5. Six efpeces de Laurier , de les prendre ,
Niveau
fniv. D'relfer
Ç\iï le , 125. Dref-
terrain
une ligne
faire,
de
à une ligne droite tracée , 106,
Tracer avec le cordeau une liane
fer & unir le terrain fuivant une
perpendiculaire ligne de Niveau» iz6 127
à l'extrémité d\^
ne ligne droite tracée , ibid,TmcQï Niveau à fioles, 2^4
avec Jecordeau^unc ligne parallèle Noifetier , Arbriffeau, Son Bois,
DES MA T 1 E R E
de tracer, 104 &/uiv.
S.
de leurs qualités , /^îV. Compofi-
tion des terres ,227. Manière de Parterre. L'origine du nom d©
rencaiflèr des Orangers , Leur Parterre, Terrain qu'il doit occu-
expofition dans les Jardins, lap» per , zo. Comment on décore Isî
Leur arrangement , \hiâ> & fniv, tête d'un Parterre it. 3 9. D'où, ,
116, 117. de tracer furie terrain jour qu'ils font plantés , que dans
un Ovale apellé- communémeiît
,
la fuit€ , & pourquoi , 44. Tracer
duj^dinier. ïi8 ViVï Parterre fur le terrain ,151^
jmv. Manière de planter un Par-
P terre Comment il
,175. i'j6. faut
, fleur. a45
Pépinière, i 05. Pour élever des Pé- Pompes à bras & à cheval ,267,
pinières en peu de tems , zoô". Pompes foulantes ôcafpirantes, z6j
Pour redrefler leis arbres d'une Pe- »58.
fmiere , 107. Ce qu'on doit faire Pùrtlejiues de Jardins ce que ,
DES MA T 1ERE
cnrcj'r/î/tfjfoutenuës par des
S
- SerwgalSon bois , fa feuille , &c murs
fâ fleur, ii7.zi 5. Sa culture. 256 de maçonnerie ,156. Couper un
Stf>'?-edesO rangers, & leurs qua- coteau fur fa longueur , en Terraf-
lités, 2i6, & piiv. Voies Oranger, fes foûtenuës par des talus & glacis
Situation d'un Jardin, Quelle elle de gazon , 157. DrelTer entière.,
doit être, 7. fuiv. Les cinq con- & ment un coteau fur fa largeur , en
ditions qui font n'éceflaires à une le coupant en Terrajfes , foutenucs
bonne Jîtuation > S & fuiv, juf^uà par des talus & glacis de gazon ,
14. 5f>«<2?/<?« d'une allée. 52.55 138 15^
SoHci double , fleur. 160 Terre. La manière de fouiller &
Statifée ,
fleur. 247 i6o tranfporter les Terres, 125
Stramonium ^ fleur. 245 i6o 7"£)ïy^. Ce que c'efl:. 97
Sycomore , Arbre. Son bois ,fon Tournefol ^ Ç^QUT, 2472^0
écorce & fa feuille. 164 lé^j Tracer. Ce qu'il faut faire pour
^
TaUfpic Yivace,. 247 2 do fon écorce , fon bois & fes pro-
priétés.
Ta/us,^ 7P 82 1(^5
tes 1 3 3
, 154. Couper un coteau
.