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FR Géorges Mcintyre*
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in 2022 with funding from
Kahle/Austin Foundation

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André Bazergui
Thang Bui-Quoc
André Biron
Georges Mcintyre
Charles Laberge

Résistance
:materiaux
TROISIÈME ÉDITION

(@) PRESSES INTERNATIONALES


> Sr POLYTECHNIQUE
Résistance des matériaux, troisième édition
André Bazergui, André Biron, Thang Bui-Quoc, Charles Laberge et Georges Mcintyre

Chargées de projet : Andrée Laprise, Diane Ratel


Révision linguistique : Nicole Blanchette
Figures : Flavio Mini
Mise en pages : Martine Aubry
Saisie : Louise Ducas, Anca Paskievici et Doudou Djam Yaou
Photos (intérieur et couvert) : André Bazergui
Page couverture : Anne Lachance, Ardecom

Pour connaître nos distributeurs et nos points de vente, veuillez consulter notre
site Web à l'adresse suivante : www.polumtl.ca/pub
Courrier électronique des Presses internationales Polytechnique : pip@polymtl.ca

Tous droits réservés


© Ecole Polytechnique de Montréal, 2002

On ne peut reproduire ni diffuser aucune partie du présent ouvrage, sous quelque forme
ou par quelque procédé que ce soit, sans avoir obtenu au préalable l'autorisation de
l'éditeur.

Dépôt légal : 4° trimestre 2002 ISBN 2-553-01034-6


Bibliothèque nationale du Québec Imprimé au Canada
Bibliothèque nationale du Canada
Maria
Thu Cuc
Ghislaine
Lise

pour nous avoir encouragés


Les auteurs

André Bazergui, ing., B.Sc.A. (génie mécanique), École Polytechnique de


Montréal, 1963 ; Ph.D. (mécanique appliquée), Université de Sheffield, 1966.
Professeur titulaire. Directeur général de l'Ecole Polytechnique de Montréal de 1990
à 1998. Professeur émérite, 1999. Spécialisé en analyse des contraintes et en
méthodes expérimentales ; nombreux travaux relatifs aux réservoirs sous pression et
aux problèmes d'étanchéité. Coordonnateur de ce manuel.
Thang Bui-Quoc, ing., B.Sc.A. (génie mécanique), Université Laval, 1964 ; M.Sc.A.,
Université Laval, 1967 ; D.Sc.A. (mécanique), Ecole Polytechnique de Montréal, 1969.
Professeur titulaire. Spécialisé en comportement des matériaux et en analyse des
contraintes ; activités de recherche axées sur l’étude de la fatigue et du fluage des
métaux. Corécipiendaire en 1998 du trophée Pratt & Whitney Canada pour sa
contribution à la R-D des turbines à gaz.
André Biron, ing., B.Sc.A. (génie mécanique-électrique), École Polytechnique de
Montréal, 1958 ; M.Sc.A., Ecole Polytechnique de Montréal, 1963 ; Ph.D. (mécani-
que), Illinois Institute of Technology, 1967. Professeur titulaire. Directeur du
département de génie mécanique de l'Ecole Polytechnique de Montréal de 1978 à
1984. Spécialisé en analyse des réservoirs sous pression ; travaux dans le domaine
de l'analyse limite et dans celui du comportement des métaux en fatigue.
Georges Mcintyre, ing., B.Sc.A. (génie mécanique), École Polytechnique de
Montréal, 1966 : MSc.A., École Polytechnique de Montréal, 1968. Professeur
agrégé. Spécialisé en analyses des contraintes par éléments finis ; travaux dans le
domaine de la biomécanique et dans celui de la conception des structures
mécaniques.

Charles Laberge, ing., B.Sc.A. (génie mécanique-électrique), École Polytechnique


de Montréal, 1957 ;MSc.A., Ecole Polytechnique de Montréal, 1967. Professeur
titulaire. Directeur du département de génie mécanique de l'Ecole Polytechnique de
Montréal de 1984 à 1990. Spécialisé en analyse des réservoirs sous pression ;
travaux relatifs aux contraintes d’origine thermique ainsi qu'au comportement non
linéaire des matériaux.
Avant-propos

Alors que les manuels de langue anglaise traitant de la résistance des matériaux (ou
mécanique des corps déformables) sont nombreux, on n’en trouve que quelques-
uns en français et ceux-ci utilisent en général une approche plus théorique. Forts de
notre longue expérience dans l’enseignement de cette spécialité à l'Ecole Polytech-
nique de Montréal, nous avions décidé, il y a plusieurs années maintenant, de faire
face au grand défi de publier une première édition de ce manuel qui avait la double
caractéristique, d’abord d’être en français, mais aussi de respecter l'approche péda-
gogique nord-américaine. Le succès de ce livre a été indéniable puisqu'il a connu
plusieurs réimpressions et en est maintenant à sa troisième édition.

Cette troisième édition est une version retravaillée et très augmentée des précé-
dentes. Nous avons tenu, toutefois, à garder la même approche didactique qui a
assuré le succès de notre livre jusqu'ici.

Nous avons conçu ce manuel pour qu'il couvre deux niveaux de difficulté tel que
nous l’illustrons à la page 19. L'ensemble des étudiants en génie qui suivent un cours
de base de résistance de matériaux étudieront en grande partie les onze premiers
chapitres. Les chapitres 12 à 17 répondent largement aux besoins de cours plus
avancés destinés aux étudiants de spécialité comme ceux de génie mécanique ou de
génie civil.

Dès le premier chapitre, nous donnons les principales définitions et établissons des
relations de base. Nous abordons de façon simple mais rigoureuse les notions de
contrainte et de déformation, les relations constitutives et les propriétés fondamen-
tales des matériaux. Le lecteur acquiert donc dès le début une bonne connaissance
de ces notions essentielles sans pour autant se lancer dans les détails des développe-
ments mathématiques qu’appelle une étude plus approfondie.
Les chapitres 2 à 6 lui permettent ensuite de suivre sans difficulté les développements
relatifs aux trois types de chargement simple d’une membrure droite. Ce n’est que
lorsqu'il aura assimilé ces notions’ et compris les applications pratiques de ces cas
simples que le lecteur pourra saisir l'utilité des développements présentés aux chapi-
tres 7, 8 et 9 concernant l’état de contrainte, l’état de déformation et leurs relations
mutuelles, et ce, en deux et en trois dimensions. Le chapitre 10 offre le contenu«central»
Avant-propos IX

de ce manuel puisque nous v traitons de façon détaillée les aspects de la «résistance


des matériaux» proprement dite. Enfin, un cours de base de résistance des matériaux
ne pourrait être complet sans avoir couvert la question du flambement et de l’instabi-
lité qui est présentée au chapitre 11.
Les chapitres 12 à 17 couvrent une gamme variée de concepts pratiques ou plus
poussés de la résistance des matériaux. Les contraintes au-delà du point de l’écoule-
ment ; les corps axisymétriques, les méthodes énergétiques, les joints structuraux et
les notions avancées de torsion et de flexion sont des titres de chapitre qui témoignent
de la richesse de la matière et font de ce livre un véritable manuel de référence.
Le lecteur constatera que, tout au long de ce volume, les développements mathéma-
tiques sont détaillés et faciles à assimiler. Il sera, par ailleurs, agréablement surpris par
la quantité impressionnante d'illustrations qui aident à la compréhension, et ce, dans
les moindres détails.
La section des problèmes, qui regroupe pour chacun des 17 chapitres de nombreux
exercices et leurs réponses, permettra aux étudiants de vérifier de façon systématique
et graduelle les connaissances qu'ils ont acquises. Ces problèmes s'ajoutent aux
divers exemples résolus qu’on retrouve dans les divers chapitres. Les solutions de
tous les problèmes sont publiées séparément dans deux recueils d'accompagnement.
Une série d’appendices donnant des éléments d’information complémentaire, une
liste des symboles utilisés et un lexique français-anglais viennent compléter l'ouvrage.
La préparation d’un manuel de cette ampleur a exigé des efforts soutenus de plu-
sieurs équipes de collaborateurs hors pair. Pour cette troisième édition, nous sommes
particulièrement reconnaissants à Lucien Foisy, directeur des Presses internationales
Polytechnique, pour son encouragement et son soutien tant moral que financier, et
pour avoir mis à notre disposition un personnel enthousiaste, compétent et très sym-
pathique. Merci à Diane Ratel, notre partenaire et coordonnatrice des premières
heures, pour sa persévérance et sa patience au cours de nos nombreuses séances de
travail. Une mention spéciale va à Andrée Laprise qui, avant pris la relève de Diane,
s’est occupée de tous les détails de l’édition et a fait preuve, elle aussi, d’une patience
exemplaire, et ce, jusqu’à la publication. Un grand merci à Martine Aubry qui a
assuré la saisie des textes, les nombreuses corrections et la mise en page avec beau-
coup d'efficacité. Anka Paskiewici, Louise Ducas et Doudou Djam Yaou ont colla-
boré à la saisie des nombreux problèmes. Flavio Mini, dessinateur et infographiste,
nous a livré des illustrations de super qualité. Enfin, Nicole Blanchette a assuré le
contrôle de la qualité du texte et a même réussi à dénicher des coquilles surprenantes.
Nous tenons enfin à reconnaître la contribution de nos collègues Gheorghe Olteanu,
Marie Bernard, Pierre Montès, Aboulfazl Shirazi-Adl et Christian Dupuis qui nous ont
fait part de leurs commentaires judicieux et des réactions de leurs étudiants. Grâce à
eux, nous avons introduit plusieurs ajustements au contenu et à la présentation de
notre livre.

Pour les auteurs, le coordonnateur,

André Bazergui,
décembre 2002
Table des matières

LS QUES a ren tte ee ia VI 2.3 Dilatation thermique d’un barreau


VAR DIO POS VIII 2.4 Systèmes isostatiques : relations allongement-
AÉDlACOMENT re een
2 HS USteMeESINUPeTSIAIQUES Re re
Chapitre 1
2.6 Cylindre ouvert à paroi mince sous pression
Principes et notions de base
2.6.1 Etude des réactions internes
TT TOGO Ne Mers 2 CICOMErENICleS
IPMMEIUDOINeSC eDaS CR 3 2.6.27 Contrainte Grconterentele"". 27
PSP INCIDeS MON AMEN AUS o 210 0MEUderesalOoncemensr en
1 MPrincibe de stiperposiHOn Rene 3 2m CVlindretermer RE
PS 2MPrncne de San Venant a 218 MPÉONEIUSLON ERUEN MER RE Re
LA Méodede résSoON sen de eee 4
1.4.1 Etude des forces et des conditions d'équilibre 4
Chapitre 3
1.42 Etude des déplacements et de la Diagrammes des efforts tranchants et des
compatibilité géométrique 5
moments fléchissants
1.4.3 Application des relations forces/déplacements5
1.5 Forces et moments externes et forces internes 5 Sul y, MOUTON EL RETRO ES
IPS Eorcesenmomentsexenes en 5 9.2, àNOHONS ADS
TÉHMEONCE SIN IEMESS Re ne 8 3.3 Etude de l'effort tranchant V et du moment
IG MARCONTTAINtER SR Re 8 fléchissant M
GAMADÉNINIONE SR RP SEE RE 8 90 LRCONVeNHONIUeISIONESE ES
1:6/220Conventon de sianes 222 10 9:32 0 DIACTAMMIES EE
lPéÉSNERtde ContaInteleniUNIDOIN ER 10 3.4 Charges concentrées et charges réparties
LI DÉ OTMATIONES ere danse 1e 3.5 Relations différentielles d'équilibre
17 MDÉNITION EME re NE 13 RD:1%. Démonstration sr
122 CONVentONnde SICNES eee 14 3:5:2, LApplicalioniessr etats 0 are
RSMMRERIONS CONNUE 15 3.6 Marche à suivre pour tracer les diagrammes de V
STMINOHONS deb 15 et de Ms RS ER RAS
1.8.2 Relations de Hooke applicables 3.7 Exemple d'application : charge mobile
auIdomameelasique rer ne 16 3.8 Conclusion
LA PAR AUTOMNE ER CR IE ER 18
Chapitre 4
Contraintes dans les poutres en flexion
Chapitre 2
Chargement uniaxial 41 Introduction. er Re
4.2 Contrainte due à un moment fléchissant constant
2 INTOCLICHOD ER re E 20
(flexion pure)
2.2 Barreau en traction ou en compression 20
Table des matières XI

4.2.1 Étude de la déformation CPS MCONONSIHÉEQUIDrENS Re 189


4.2.2 Relation contrainte/déformation 6.2.6 Contraintes et déformations en fonction
A2 SP ÉQUIDre en RE Last. du moment de torsion appliqué 140
AD A MERÉSOINtIONE er NN AT 6.2.7 Arbre de transmission de puissance 144
4.3 Contrainte due à l'effort tranchant 6.2.8 Application : ressort hélicoïdal cylindrique 145
(lékiontordinaire) ere tn GS MTUbDe a Da oiMIDCCr rer en 147
LSMMINTOUUCtIONE MER RNA nn 0 6.3.1 Observations concernant la répartition
ASP MRÉSOUIONe RE RM nn des CONtraINteES ESRe 147
4.3.3 Distribution de la contrainte de cisaillement 6.3.2 Flux de cisaillement et équilibre 148
pour quelques sections courantes GSSMDÉOIMmaNOn aqua 150
MA SECHONS ÉCONOMIQUES ee TE e. 6.4 Sections ouvertes minces (méthode de calcul) 155
AA RINTOAUCLIONe eee 6.4.1 Section rectangulaire mince 156
6.4.2 Application aux profilés minces 156
4.5 Poutres fabriquées par assemblage CHAN CONCRISION Re nn tir terne 159
CORRE CO CIUSION EM net ent en uin
Chapitre 7
Chapitre 5 Superposition de contraintes
La déformation des poutres en flexion An MOQUEONRE en rtoreeer ctee 160
SA INITOUUCTIONEs re UC PMR Rs A AU HÉMMERIdeContaMeenUNIDOINEs mn 161
5.2 Relations différentielles de base 7.2.1 Rappel des notions étudiées au chapitre 1 161
5.3 Méthode de double intégration 7.2.2 Cas particulier : état plan de contrainte .… 161
5.4 Méthode des fonctions de singularités 7.3 Equilibre en un point pour l’état plan... 162
5.4.1 Caractéristiques des fonctions 7.4 Etat de contrainte dans un plan
deFSINOUlATléS Men JR EE. selon des directions arbitraires ….......................... 165
5.4.2 Chargement exprimé par fonctions PAAMMDÉinHoN dUuprOobleme 165
dessinqulan tés MER een DATE 7.4.2 Relations générales selon des axes
5.4.3 Diagrammes de V et de M par fonctions ADITTAITÉS LACRU Re 166
AÉSSINAUATIES A ee Ne 7:43 Contraintes principales... 168
5.4.4 Utilisation des fonctions de singularités 7.44 Contraintes de cisaillement maximale
pour le calcul des flèches eHMinimales-etetee ner ER 170
5.5 Méthode des «moments d’aires» …......................... 7.4.5 Résumé des diverses étapes de l'étude
55: ]Mlhéoremes 2er Moment. AT de l’état plan de contrainte 171
5.5.2 Moments d’aires lorsque la charge 7.4.6 Représentation graphique
ESTÉPA IE MR ee Ne DR . (cercle rde MoN) 175
B'ÉOANÉ RoOdeCle SUDEDOSTONE 7.5 Etat général de contrainte en un point 178
D'ÉMMPrincipe delSUPeDOSIHON.. ES DÉnIIOndiproblemer ee 178
D'OR A DDICAIONS ram 7.5.2 Vecteur de contrainte sur une face
5.7 Poutres constituant un système hyperstatique …… ADI alter etat ae 0 ee 178
5.8 Flèche sous l’effet de l'effort tranchant 7.5.3 Contraintes principales et leurs
D'SrMRCRtiCnEdiérentelo nr OHENAONS EM RE nesescescsree 180
5.8.2 Poutre à section rectangulaire 7.5.4 Contrainte normale et contrainte
CHI POINTE A LAURE Re nee de cisaillement maximales 182
HOBREONCIUSIONE MR ae rer hr. 10: S2RemarqUes Enter 184
7.6 Equations d'équilibre en coordonnées
Chapitre 6 COQUE un me mena Gal ne 194
Torsion PÉTRRACONCIUSION eee rene ul Met 195
Gb. + Jirouenro ne NE AT RER
CES ECHONS CICUAIES Chapitre 8
6.2.1 Conventions et système de coordonnées Déformations
02 ARLES SOON... SR TO AUIGLION er 196
6.2.3 Etude du mode de déformation CR DÉTIDIIONS ER en nd te M 196
6.2.4 Relation entre la contrainte et la SRI DÉDIACEMeNSE 197
CÉTONIN QUO ee cer 2 8.2.2 État plan de déformation 197
XII Table des matières

019 a DéIONMAIONS dans MPa RENE 198 JG] État plan de déformation 53:14...
8.4 Etat de déformation dans un plan 9.6.2 Etat plan de contrainte...
selon des orientations arbitraires 200 OM Enersiede délOMmaOn ee ee.
Sd IMIDéIMIONAUPIODIeme 200 9.7.1 Densité de l'énergie sous l’action
8.4.2 Relations générales selon un système ditinelseule CON TAINtE
axestanol Ta les EU 200 9.7.2 Densité de l'énergie de déformation
8.4.3 Analogie avec les équations concernant élastique pour un état général
lesicontraintess es Ne Re 202 de CONTAINIE. I
8.4.4 Résumé des relations concernant 9.7.3 Décomposition de la densité de l'énergie
les déformations maximales et minimales de déformation élastique
; CAIUNADOINE D ee een 202 DB ACONCIUSION Ne ere
8.5 Etat général de déformation en un point 204
8.5.1 Caractéristiques d’un état général de Chapitre 10
CéfONMANONE ee er 204 Critères de défaillance et fatigue
8.5.2 Compatibilité du champ de déformations. 206
TON INTOAUCHON eee er ne
SOMMES Tes délOMAIODS 209
102 Concentration decontrainie a
SoONMNTaudecdedélonmalion Re 209
10.3 Défaillance d’un matériau ductile
8.6.2 Description sommaire de la méthode de
SOUSIChargemennsAlIQUeE
AROSCHE) me 209
1D/SA1MPTOblémaAIqE ee
8.6.3 Rosette à 45° et rosette à 60°... 209
10.3.2 Mécanisme d'écoulement
8.7 Relations entre déformations et déplacements
lIDSSA CrterestderdéRillanco
selon des coordonnées cylindriques 212
10.4 Rupture d’un matériau fragile sous chargement
SSP ONICIUSIONE RM see ee et ee enr e e t e e e 26
statiques RSS Er antenne
10.4.1 Caractéristiques d’une rupture fragile
Chapitre 9 10.4.2 Critère de Coulomb-Mohr (C-M)
Relations contraintes/déformations/température 10/4 SNCrtre deMohnmodiiés
DAS IR ITOAUCLIONE re 214 10.5 Matériaux soumis à des chargements répétés
JAMES SANTOTACHON EAN NRA A Res 214 (fatique er ER
OAI DE SCrIDION Eee 214 JlOISMASPhénomMencr Re
9.2.2 Courbe contrainte-déformation 25 10/5 2Mécansmederaioues
92 MPropretéstiondamentles 216 10.6 Fatigue sous contraintes contrôlées
9.2.4 Autres aspects du comportement 10.6.1 Diagramme de fatique (courbe S-N)
d'UNAMATÉTIAUR ANR 218 10.6.2 Courbes de fatigue empiriques
9.3 Relations générales entre contraintes et 10.6.3 Influence de la contrainte moyenne
déformations dans le domaine élastique 219 10.6.4 Effet de la concentration de contrainte ….
9,31. “Descipiontdu problèmer.#... 2119 10.6.5 Facteurs influant sur la résistance
9.3.2 Elément soumis uniquement à la fafiques=... Mere Rae
a’une Contrainte normale... 220 10.6.6 Démmage cumulatif RP nee
9.3.3 Elément soumis uniquement 10.6.7 Chargement'combiné Mer 2er
à une contrainte de cisaillement... 221 10.7 Fatigue sous déformations contrôlées
JS SUPDEDOSIHON Er re 221 (oligocuclique) RE
9.3.5 Constantes élastiques indépendantes l07AMComporementeuciquensem
NININMAÉTAUISOMOpDE Sr 202 10.72: Courbe'derfatiqueis= Ne
9.4 Effet d'un changement de température 10.7.3 Effet de la contrainte moyenne
SUIS CIEOIMAIONS Eee 223 10.7.4 Contrainte et déformation locales
9.5 Ensemble des équations d’élasticité 223 10.7.5 Méthode de calcul de la vie
951 "Eauations d'équilibre... 224 10.8 Influence de la température sur la résistance
9.5.2 Equations de compatibilité géométrique .… 224 109 Facteur de sécurité
9.5.3 Relations déformations/contraintes/ 10.9 F:Concéepts See
LÉMDÉTAIUIS ue ae a ent 224 10.9.2 Probabilité de défaillance et fiabilité
9.5.4 Equations selon des coordonnées 10.9.3 Fiabilité d’un système d'éléments
: CUNUTIQUES A CE UN 224 STUCUTAUXR A PRE A EN LE ARE
9.6 Equations d'élasticité concernant les états plans …. 231
Table des matières XIII

lDMOMCOdsEetMmonmes delconsmcions. 310 12.34 Comparaison entre l'analyse élastique


TOMNMIMEONCINSIONS AS RER RE en tn Sul etFanaluSclimier ner
12.4 Application de l’analyse limite à la torsion
Chapitre 11 12.5 Application de l’analyse limite à la flexion
Instabilité et flambement 125 /1MMOMENAINILE REP Re
12.5.2 Analyse limite des poutres .….....................
LEARN TOAUCTIO Ne rer ee eee eee le ee 312
1216 MContraimtestrésidueles mer
PISE mMOementglObae 313
2 MCONCIUSION ER RIRE eme
11.1.2 Déversement latéral des poutres S1S
11.1.3 Flambement local ou voilement 314
11.2 Stabilité d’une membrure rigide 314 Chapitre 13
11.2.1 Membrure rigide retenue latéralement Corps axisymétriques
Dan DU IQUeR S15 LS IRTOAUCLONE SEE TR RE
11.2.2 Membrure rigide initialement inclinée …… SU Corps axisymétriques à paroi mince
11.3 Stabilité d’une membrure élastique Eee ATOME
CD COMPTES SION CONTE) eee 319 Relations d'équilibre fondamentales ..................…..
11.3.1 Equations différentielles d'équilibre S19 Quelques applications d'intérêt pratique
11.3.2 Solution pour une membrure 13.5.1 Culindre droit fermé soumis
CHICOIM PE SSIO D er ee ee 321 AlLNe D'eSSIONNINIE NE PNR
PS SAColOnne one rOMIer ee 22 13.5.2 Sphère ou tête sphérique soumise
11:34" Colonne encastrée-libre 525 AUNEIDICSSIONANIC NES
11.3.5 Colonne «encastrée-rotule» .…................... 326 13.92 Cône soumis à une pression interne
MÉTMEG NUE EUR rene ee en 328 CONSTANORNE TEE A PR nn ne
11.41 Concept de longueur équivalente 328 13.5.4 Cône soumis à une pression interne
11.4.2 Limites d'application de la formule HOMUNIONNORSR ES
AE UUO Rene 331 13:95:95 Ellipsoïde soumis à une pression interne
11.5 Colonne «rotule-rotule» soumise à une charge 13.5.6 Coque torique soumise à une pression
CRCCNITÉCE re ere 334 INTERNES, PER
Te AR NE.
NPÉMOÉONCEDIONUUNEICOIONNE Re 338 13.5.7 Coque sphérique soumise
MIE POUR CS COCO de 341 à un chargement non uniforme
11.7.1 Equation fondamentale d'équilibre 13.6 Corps axisymétriques à paroi épaisse
CÉSIDOUMES-COlONDES Er 341 187 Cylindre à paroi épaisse sous pression
11.7.2 Poutre-colonne soumise à un chargement 13.7.1 Cvulindre soumis uniquement
latéral dISCON NUE ER 344 ane DIéSSIONANICENE
11.7.3 Méthode de résolution approximative 350 13.7.2 Culindre soumis uniquement
MAC harcementeombMme a 391 ANNE DeSSIONEN CNE
11.8 Déversement latéral des poutres 354 IS YPSRETRIONUIUiNAlEERPMRNRRrERR ER
11.9 Voilement, ou flambement local, des sections 13.8 Culinares composés ter nn ee
ANDATOISININCE SE nee rer ie idoiee 356 1579 Disque d'épaisseur uniforme en rotation
MÉOMSSSIUIOnheONQUeER 356 15*10 Disque annulaire en rotation
11.92 Considérations d’ordre pratique 358 13-11 Disque-plemenrotation se. mL Act.
ATOS CONS ON ne ner di 359 1342 CONCLUSION RAA TER ARE ER Re

Chapitre 12 Chapitre 14
Comportement au-delà du domaine élastique Méthodes énergétiques
L2 MHOAICHON ESRI NME re: 360 14.1 Introduction RE AN ERANSEee ARR EE ER enr Et
122 Modèles pour l'étude du comportement 14.2 Energie de déformation concernant des cas
CES MATÉTAUX nement 361 DATICUIBIS RE OS ARR er
12.3 Application de l’analyse limite au chargement 14.2.1 Premier cas particulier : la tension
UN IARIQ eenending es 361 14.2.2 Deuxième cas particulier : la flexion
DASNPATAIUSCRÉlASIQUE Re 361 14.2.3 Troisième cas particulier : la torsion
12.3.2 Comportement au-delà du domaine 14.3 Théorème de la réciprocité de Maxwell-Betti
CLASSIQUE se entieiteen 363 14.4 Théorème de Castigliano
ISIS PANAIUSCLIINILE En ne een eee 363 14.4.1 Application aux systèmes isostatiques …..
XIV Table des matières

144.2 Application aux systèmes hyperstatiques . 421 15.9.1 Propriétés de la section d’une ligne
PEN Erebdelenortranchane ve. 424 de Soudure ER MR re 476
14.6 Principe du déplacement virtuel ......................... 430 15.9.2 Analyse d’un joint soudé soumis
JAGAMDÉNNIHONS RME nr 430 aline Charge exCeNITee 479
14.6.2 Travail virtuel, pour une particule 431 1510. Conclusion mm 484
14.6.3 Travail virtuel, pour un corps élastique ….. 431
AG AADeTÉNAIlIDET ER 435 Chapitre 16
JFGSNADOICAIONS Er ei 435 Notions avancées concernant la torsion des
1 Pincpedemomevinuellés 437 barreaux prismatiques
L'AVAIMDEtINITONS RME 437 16.1 MHOdUÉON ER A Re ie ie 486
14.7.2 Travail interne et travail externe 438 16.2 Méthode de/saint Venant" 487
14.7.3 Application du principe des forces 16.2.1 Etude des déformations
virtuelles à l'étude de la membrure droite . 439 et de la compatibilité géométrique 487
LS APCONCIUSIONE RE teen ee 447 16:2:2° Etude des contraintes 488
16.2.3 Etude des conditions d'équilibre 489
Chapitre 15 16.2.4 Conditions aux rives latérales 490
Joints structuraux 16.3 ÉONCLON Ie ICONITAIDES RE 490
16.3.1 Compatibilité géométrique... 490
IE Npesdelonsboulonnest mr 448
lGS2REQUIDEIdISEnNICIRRR 491
PM Ode ep Ur UNION 449
16.3.3 Conditions aux rives latérales 491
15.2.1 Rupture par cisaillement du boulon 450
16.3.4 Equilibre avec charge extérieure 491
15.2.2 Rupture par traction du boulon 450
16.3.5 Représentation physique de la fonction @ 492
15.2.3 Rupture par déchirement des membrures
16.4 Quelques solutions particulières …....................... 493
ASSCMDICESS Re ne ere en 450
LG AM EPrOCEQUre TERRE RER An 493
15.2.4 Rupture par portance des membrures
16.4.2 Résolution pour un barreau
ASSEMDIÉES ER NT Ne nn 451
desechonielipidue 494
15.2.5 Joint comportant plusieurs boulons …..… 451
16.4.3 Résolution pour une section triangulaire
15.3 Joint soumis à un cisaillement dû à une charge
(Mandleréquilatéral) PER 495
CRCONITÉ CE RSR ARR ARE Rene 451
16.4.4 Résolution pour une section rectangulaire 496
lSS INEtenduiCisSallementnrecHE’rRee 452
16.5 Méthode de l’analogie avec la membrane élastique
15.3.2 Effet du moment de torsion 453
(méthode dé DANS SERRECEE 497
15.3.3 Contrainte de cisaillement résultante 454
16.5.1 Equilibre dans une membrane élastique
15.4 Joint soumis à une tension axiale directe 456
soumise à une déformation 498
IS AMNEeNAUIDIÉ Sea 456
16.5.2 Analogie entre les problèmes posés par la torsion
ISLPNDRacramMeUtONtS me 457
et ceux posés par la membrane élastique 498
15.5 Bride boulonnée munie d’un joint d'étanchéité … 461
16.6 Barreau de section mince ouverte ........................ 499
15.5.1 Méthode semi-empirique ......................... 461
16.6.1 Section rectangulaire mince 500
lo SSD drammerdiiOin serre 462
16.6.2 Profilés ouverts dont les sections
15.6 Joint soumis à un cisaillement combiné
sont composées de rectangles minces 501
AAUNE CNRSIO Tee Re es en 467
16.6.3 Contraintes de cisaillement agissant
15.6.1 Charge dont la ligne d’action passe
dans les zones de rencontre des rectangles
par le centroïde du groupe de boulons …. 467
des'sections composées Me Rae 503
1ÉG 2ACDATTCRERCENIICC RER ER 468 16.7 Bareauxde sections 503
JE ASSEMORAGES SOUS 472 16.7.1 Flux de cisaillement agissant
TENTE PMIUbeS deONIor en 472
selonün'comour fermée tee 503
JE MUpes de SOU res 473
16.7.2 Section unicellulaire à paroi mince 504
15.7.3 Design et réalisation d’un joint soudé 473 16.7.3 Section multicellulaire à paroi mince 507
15.7.4 Efforts transmis par la soudure 473 16.8 Torsion des profilés composés de sections
15.7.5 Répartition des contraintes ..................... 474 à gauchissement limités. eme Sin
TEONSeCIDOE IAE Re 474 16.8. L'ObSerVatons nee RER SA
15.7.7 Contrainte permise dans la soudure 475 16.8.2 Profilé en I dont une extrémité
15.8 Joint soumis à un cisaillement direct eStiNaNenUenNAder re EE Du
ane ChaGe nriAle Re Re 475 16.8.3 Constante de gauchissement 51S
15.9 Joint soumis à une charge excentrée 476 16.9 Conclusion LR EE 518
Table des matières XV

Chapitre 17 IMOMCEntreidelcisailemen te 546


Notions avancées de flexion AOMSMÉéthode derrcsoton 546
1721 [AMOAUCLHON EEE RE RO ee En. 520 17.9.2 Centre de cisaillement relatif à certaines
1972 Poutres hétérogènes à comportement élastique …. 520 SCCHONSIPATICUIE TES 547
17.3 ÉOUTES EN DELONATMER 524 17.10 Flèche des poutres soumises à une flexion gauche 548
17.4 Efforts internes associés au cas général 17.10.1 Méthode de double intégration 549
CARTENION Abe ne CNE 525 IMMO NÉ hode de Castiaiano"7 549
1975 Equations différentielles d'équilibre 527 AL CONCIUSIONERR SRE Re — r 556
17.6 Analyse des contraintes associées à la flexion
CAUCRE ui MR Re 527 Problèmes: snif
nine ent 558
477 Contraintes dues à la flexion pure 528
76 Etuidèdes déplacements M. 528 Appendice A Les propriétés des sections 673
1W2REtUuderdes défo Malone 629 Appendice B Propriétés mécaniques de matériaux
17.7.3 Relations contraintes/déformations 529 d'usage courant à la température
17.7.4 Conditions d'équilibre aux rives 530 AINDIANTE nr nr ee en nie ren 683
PPS ONTIONEMVENICAIONE RE 530 Appendice C Dimensions et propriétés de la section
PAC RPRANINEUTER 552 de profilés courants et de profilés
17.8 Efforts tranchants associés à la flexion gauche 536 tUbUlATeS tenace RER 684
1WASMEMÉRoOdetanaltse rer ES Appendice D Graphiques de concentration
17.8.2 Système de coordonnées, formulation de CONTAINES Ne Ne 694
du problème et équations de base 587
IS SAMéhode derrésoltone 539 Liste des principaux symboles .…............................... 698
17.8.4 Flux de cisaillement maximal ................... 541 Lexique français-anglais …....................................... 704
É 3 VeLS ge ne mm A ro A 710
Principes et
notions de base

1.1 INTRODUCTION
En résistance des matériaux, également appelée mécanique des corps déformables,
on fait appel aux notions d'équilibre apprises en mécanique statique, aux notions
de déplacement étudiées en cinématique et aux propriétés des matériaux, utiles
pour évaluer les dimensions de pièces structurales ou d'éléments de machines.
Dans ce volume, les pièces que nous étudions sont, en général, des membrures
minces, mais les principes et les relations que nous tirons de ces applications n’en
demeurent pas moins fondamentaux. On les retrouve dans les méthodes de calcul
utilisées pour la conception et l’analyse de composants mécaniques complexes ou
de grands ouvrages de génie civil.

_ L'étude de la résistance des matériaux a donc pour but d'assurer qu’ ili
dans une pièce donnée, une quantité minimale de matériau, tout en satisfaisant
aux exigences suivantes :
a)_Résistance : la pièce doit pouvoir supporter et transmettre les charges externes
qui lui sont imposées ;
b) Rigidité : la pièce ne doit pas subir de déformation excessive lorsqu'elle est
sollicitée ;
c) Stabilité : la pièce doit conserver son intégrité géométrique afin que soient évi-
tées des conditions d’instabilité (flambement) ;
d) Endurance : la pièce, si elle est soumise à un chargement répété, doit pouvoir
tolérer sans rupture un certain nombre de cycles de sollicitation variable
(fatigue) ;
e) Résilience : enfin, dans le cas où un chargement dynamique est à prévoir (im-
pact), la pièce doit pouvoir absorber une certaine quantité d'énergie sans s’en
trouver trop endommagée.
Un choix judicieux de matériaux et un dimensionnement adéquat assurent géné-
ralement le respect de chacune de ces exigences. Le problème toutefois est de
taille et nous devrons en limiter l'étendue en posant ici certaines hypothèses sim-
plificatrices que nous étudierons à la section 1.2.
Signalons cependant que, malgré la simplicité relative des méthodes de calcul uti-
lisées, le lecteur pourra résoudre une vaste gamme de problèmes pratiques.
Principes et notions de base 3

1.2 HYPOTHÈSES DE BASE


Dans les problèmes traités, nous supposerons que les matériaux satisfont déjà à un
certain nombre d’exigences. Cela nous permettra à la fois de réduire la complexité
des développements mathématiques et de conserver une certaine généralité. Les
Ras de base que nous posons sont les suivantes :
|
a) _Un matériau continu n’a ni fissures ni cavités. Cette hypothèse de continuité du
matériau nous permet d'isoler une partie infinitésimale de celui-ci et d'exprimer
son comportement selon un système de coordonnées, à l’aide de fonctions
mathématiques continues. Bien que, à l'échelle atomique, aucun matériau ne
soit vraiment continu, nous ne nous intéresserons qu’à l’aspect macroscopique,
car cette façon de faire donne, en général, de très bons résultats. Il est néces-
saire, dans le cas d’études spécialisées, de tenir compte de la présence de
discontinuités comme les fissures ; mais, même alors, on suppose que le maté-
riau entourant la fissure est continu.
/b) Un matériau homogène a les mêmes propriétés en tout point. La plupart des
matériaux d'ingénierie satisfont à ce critère, du moins à l'échelle macrosco-
pique. Même les matériaux comme le béton (mais non le béton armé), le bois,
les plastiques composites, etc., qui s’avèrent peu homogènes, le sont en fait
suffisamment pour qu’on puisse utiliser dans leur cas les méthodes de calcul
» Simplifiées qui conviennent aux matériaux homogènes.
) Un matériau isotrope a, en un point donné, les mêmes propriétés dans toutes _
les directions. La plupart des métaux et des plastiques sont isotropes à l’échelle
macroscopique. Les matériaux qui ont des orientations de grain préférentielles
(par exemple le bois et les matériaux laminés) ne sont pas isotropes ; ils font
donc l’objet de méthodes de calcul plus spécialisées.
d) Aucune force interne n’agit dans le matériau avant l’application des charges
externes (état initial). Les forces internes, dites «résiduelles», sont souvent pré-
sentes dans les matériaux ; elles résultent en général du processus de fabrica-
tion (soudage, pliage, etc.). Si ces forces ne sont pas suffisamment faibles pour
être jugées négligeables, il faut soit en tenir compte en les mesurant expéri-
mentalement, soit les réduire par des techniques spéciales (par exemple le
traitement thermique) au cours de la fabrication de la pièce. Au chäpitre 12,
nous donnerons un exemple d’étude des forces internes résiduelles résultant
des applications de charges.
A orF Lg

1.3 PRINCIPES FONDAMENTAUX


1.3.1 Principe de superposition
Dans la méthode d'analyse de comportement des éléments structuraux dans le
domaine élastique linéaire, le principe de superposition est abondamment utilisé.
En vertu de ce principe, un effet particulier (par exemple, la déformation d’une
membrure) sous l'action d'une combinaison de chargements est la somme des
effets causés par chacun de ces chargements individuels.
Par exemple, l'allongement 6 d’un barreau sous l’action combinée de deux forces
axiales F; et F; peut être déterminé par l’addition de deux allongements 6, et 6,
soit Ô = à + à ; le premier causé uniquement par F, et le second provoqué
uniquement par F2.
4 Chapitre 1

1.3.2 Principe de Saint-Venant


Ce principe stipule qu’en un point suffisamment
loin de la surface
où la charge
(forces et/ou moments)estplacée, l'effet
de la charge est presqueindépendant
de
la manière selon laquelle la charge est appliquée.
Ainsi, selon ce principe, si une distribution de forces sur une surface est rempla-
cée par une autre distribution statiquement équivalente agissant sur la même
portion de la surface (fig. 1.1), les effets de ces deux répartitions de forces aux
points suffisamment éloignés de la région où les forces sont appliquées sont essen-
tiellement les mêmes. Cependant, à l'endroit où la charge est appliquée, la
contrainte peut être nettement plus élevée que la valeur donnée par les formules
courantes à cause des effets localisés, ce qui nécessite la conception d’un méca-
nisme spécifique.

Contrainte à une Montage physique


certaine distance réel nécessaire pour
du point d'application supporter la force

Figure 1.1 Représentation schéma-


tique d’un montage. nePE
Illustration schématique

1.4 MÉTHODE DE RÉSOLUTION


On résout un problème de résistance des matériaux selon une démarche sys-
tématique qui comporte les trois étapes fondamentales suivantes :
1. l'étude des forces et des conditions d’équilibre ;
2. l'étude des déplacements et de la compatibilité géométrique ;
3. l'application des relations forces/déplacements.
Dans ce genre d'étude, on utilise en général un modèle idéalisé de la structure ou
de la machine concernées, ou d’un composant isolé de l’ensemble du système.
Le degré d’idéalisation modifie naturellement la précision du résultat. Il est cepen-
dant important de noter que, en pratique, on se contente souvent d’une solution
approximative, car il en coûterait trop pour obtenir une solution exacte. Il importe
donc d’agir avec prudence et d'opter pour une pièce ayant une capacité de charge
un peu plus grande qu’il n'est nécessaire. Nous allons maintenant voir en quoi
consiste chacune des trois étapes de résolution.

1.4.1 Étude des forces et des conditions d'équilibre


En mécanique statique, pour qu’un corps soit en équilibre, il faut que les forces et
les moments satisfassent aux conditions suivantes :

SF=0et YM=0 (1.1)


Dans un système de coordonnées cartésiennes (axes des x, des y et des z), ces
équations vectorielles sont équivalentes aux six équations scalaires ci-dessous :

(SF), =0 (SF),
=0 (EF), =0
(EM), =0, (EM),
=0 (EM), =0
Il
(12)
Principes et notions de base 5

Ces équations s’appliquent aux forces et aux moments tant externes qu'’internes
(la question des moments internes sera étudiée au chapitre 3).
Pour les structures en deux dimensions (2D), les forces sont coplanaires et trois
équations scalaires sont alors suffisantes pour s'assurer de l'équilibre du système.
Par exemple, si les forces sont situées dans le plan x, v, les équations requises pour
l'équilibre sont :
(EF), = 0; 5), =0et (EM) =0

Nous traiterons des forces et des moments externes ainsi que des forces internes à
la section 1.5 ; quant aux forces internes par unité de surface, les contraintes, nous
les analyserons à la section 1.6, puis au chapitre 7.

1.4.2 Étude des déplacements et de la compatibilité


géométrique
La compatibilité géométrique d’une structure implique que celle--Ci conserve
,
sa continuité et son inté
externes ou celle de variations de température, Il est donc nécessaire d'étudier les
déplacements que subit chacun des composants de la structure et d'examiner les
déformations qui en résultent. allongement
du câble
La figure 1.2 illustre la notion de compatibilité géométrique. Un barreau flexible
est soutenu à l’une de ses extrémités par un câble, également flexible. Les déplace- barreau déformé déplacement
ments que subissent le barreau et le câble, lorsqu'on leur applique une force ex- se ANS
terne, doivent être compatibles pour garantir l'intégrité du point d’attache.
Nous amorcerons l’étude de la déformation et du déplacement à la section 1.7, et Figure 1.2 Notions de compatibilité
nous les traiterons en détail au chapitre 8. géométrique.

1.4.3 Application des relations forces/déplacements


Avec l'application des relations forces/déplacements, appelées également relations
constitutives, nous faisons intervenir les propriétés du matériau et nous relions les
forces étudiées à la première étape de résolution aux déplacements analysés à la
seconde.
À la section 1.8, nous traiterons des propriétés caractéristiques et des relations
constitutives propres aux matériaux utilisés, mais c’est au chapitre 9 que nous
examinerons en détail ces relations.
Dès le chapitre 2, nous illustrerons, dans le cas du chargement uniaxial, les trois
étapes de résolution d’un problème de résistance des matériaux, ce que nous con-
tinuerons de faire, par la suite, tout au long de l’ouvrage.
à A2
Le AI

1.5 FORCES ET MOMENTS EXTERNES Fe 28 0


ET FORCES INTERNES F0,
1.5.1 Forces et moments externes AY 4
On représente les charges appliquées (ou sollicitations) sur un système par des
forces ou des moments, ce qui permet de quantifier et d’idéaliser l'interaction entre
deux systèmes mécaniques. point
Un de contac
de contact, par exemple, est
est
remplacé, sur
chacun des deux corps en contact,
ntact, par
par une
une force normale et une
ne
forcetangentielle,
La résultante de ces forces sur l’un des corps estorientée
orientée etelleag
agit dansle sens
6 Chapitre 1

opposé à la résultante des forces sur l’autre corps (fig. 1.3). En outre, la gravité
exerce une force sur chacun des points du volume d’un corps (fig. 1.4). Quoique
les deux types de forces (de contact et de gravité) soient des forces externes (elles
sont toutes deux causées par des actions extérieures aux corps considérés), elles
sont différentes, car, dans le cas de la résultante au point de contact, on est en
présence d’une force externe de surface alors que, dans le cas des forces dues à la
_gravité, on a affaire à des forces externes de volume.

force
—__—__——
tangentielle

a are
normale
résultante

force résultante
Figure 1.3 Représentation de l’inter- sur la chaussée
action entre les forces externes de surface
qui s'exercent sur la route et la chaussée.

Forces de surface. Les forces de surface qui, comme leur nom l'indique, agis-
sent à la surface de la pièce, peuvent être exprimées soit par une force totale résul-
tante, soit par des forces réparties (par unité de surface ou de longueur). Nous
verrons dès le chapitre 3 comment traiter ces dernières. On détermine les forces
externes de surface à partir des conditions d'équilibre (équat. 1.1 ou 1.2), en utili-
sant la géométrie du corps non déformé ; cela signifie qu’on néglige les variations
d'angle et de longueur qui résultent de l'application des forces. Cette façon de faire
offre l’avantage d'éviter l'introduction de la non-linéarité dans le développement
mathématique. Elle donne des résultats adéquats, sauf lorsque les matériaux sont
tellement mous qu'ils ne peuvent garder leur forme initiale sous l’effet des forces
appliquées (caoutchoucs mous, tissus biologiques, etc.). L'étude de cas particuliers
de grandes déformations dépasse toutefois le cadre du présent volume.
Figure 1.4 Répartition de forces de La figure 1.5 donne quelques exemples de représentations de l'interaction de sys-
volume engendrées par la gravité. tèmes mécaniques par des forces ou des moments externes. Dans l'exemple 1.1,
nous faisons un rappel de la méthode employée en mécanique statique pour cal-
culer les forces externes (nous utilisons la notion de diagramme du corps libre,
DCL).

Forces de volume. Les forces de volume, qui sont réparties en tout point
du volume du corps, sont exprimées en unités de force par unité de volume. De
telles forces sont créées par la gravité, par les effets centrifuges, par des champs
électromagnétiques, etc. Il arrive souvent qu’on néglige les forces de volume pour
simplifier l'analyse d'un problème ; on ne peut cependant le faire que si ces der-
nières ne représentent qu'une petite fraction du chargement total agissant sur la
pièce sollicitée.
Principes et notions de base 7

On peut également classifier les forces externes d’après la durée et le mode d’ap-
plication de la sollicitation ; on distingue alors les sollicitations constantes et les
sollicitations variables.

Ÿ L contact à roul eau


ou contact lisse
force verticale
seulement
(normale à
la surface)

force
horizontale 1
_-
Le /
AL 7 CEE
pivot contact
rugueux force verticale (| 7
De
ü E —7 {

forces longitudinale #
4 W et transversale, |
Le et moment ]
encastrement

Figure 1.5 Représentations de la


transmission des forces et des moments
force verticale
et moment
externes. (Pour plus de simplicité, nous
n'avons représenté que des systèmes
glissière à rouleaux bidimensionnels.)

Sollicitations constantes. Les forces et les moments demeurent constants sur


de longues périodes de
tempset sont appliqués lentement et sans choc. C’est ce Du
type de sollicitations que nous allons considérer dans cet ouvrage. On peut traiter
le cas des fluctuations lentes comme celui des sollicitations constantes.

Sollicitations variables. Les forces et les moments peuvent varier de façon_


rapide (vibrations, impacts)
et causer«des phénomènes dynamiques en ce qui con-
cerne
comportement
le du matériau.
Ces phénomènes dynamiques étant souvent complexes à analyser, l’étude
détaillée de ce type de comportement dépasse le cadre du présent ouvrage!.

EXEMPLE 1.1
La figure 1.6a représente une membrure AB à laquelle est fixée, au point B, une
masse de 100 kg. Il s’agit de calculer les forces et les moments externes qui agissent
sur cette membrure (on néglige la masse de la membrure).

1. Voir, par exemple, M.-A. MEYERS, Dynamic Behavior of Materials, New York, John Wiley & Sons, Wiley-
Interscience, 1994.
8 Chapitre 1

LL Solution
| La masse de 100 kg exerce une force verticale de 100 kg x 9,8 m/s? soit d'environ
1000 N au point B2. La figure 1.6b illustre le DCL de la membrure AB.
Pour le calcul des forces et des moments en À, on néglige les déformations
encastrement
possibles de AB. On applique donc les conditions d’équilibre en deux dimensions.
Ainsi :
ŒF 1 = 0, condition satisfaite, pas de force horizontale (a)

(XF), =0, [+1], R4 1000 =0, R4 = 1000N (b)


(EM), =0, [+2], M4-1000x15=0, M4 =1500Nm (c)
| 15

A B 1.5.2 Forces internes


L'étude des matériaux révèle qu'il existe des forces d'attraction et de répulsion
1 R intermoléculaires,forces qui sont en équilibre et qui maintiennent un certain espa-
| =1000 N _cement entreles molécules. Sous l’action de sollicitations externes, cet équilibre est
modifié, ce qui entraîne la déformation du matériau. Les forces engendrées par
l’actiond
des sollicitationsappelées
sont forces internes. Lematériau
doit être suff
ii
(b) samment résistant pourir
supporter
supporter l’action
l’action des forces internes sans se détériorer
c'est là l'essence même de l’étude de la résistance des matériaux.
Figure 1.6 a) Exemple 1.1 ; b) DCL de
la membrure AB. L'analyse des forces internes sur le plan moléculaire n’a pas de valeur pratique,
étant donné les imperfections inhérentes à tous les matériaux. C’est donc sur le
plan macroscopique que nous nous situerons, et nous nous contenterons de faire
porter l’analyse des forces internes sur un élément qui, quoique infinitésimal, est
assez grand pour satisfaire aux hypothèses de continuité, d’homogénéité et d’iso-
tropie décrites à la section 1.2.

Dre . du lyecrun
#
1 DTA.

: 0927200) ee || Dece
1.6 CONTRAINTE

- be 24 ( Pr de bec,
F2 1.6.1 Définition

vi Considérons un corps sollicité par un système de forces externes F; (i = 1,2, n)


et déterminons l’état des forces internes en un point I (fig. 1.7). Choisissons, au
F; départ, un système d’axes de référence (x, v, z) : ce système est en général déter-
> . 1 miné, pour plus de commodité, par la forme du corps ; ainsi, dans le cas d’une
membrure mince et droite, l’axe longitudinal coïncide avec un des axes de
É référence.
’ Pour déterminer les forces internes en 1, sectionnons le corps selon un premier plan
normal, par exemple, à l'axe des x et passant par I (fig. 1.8a). Dans cette section,
des forces internes agissent en tout point et peuvent varier en intensité et en
direction d’un point à l’autre.

2. En général, nous arrondirons nos calculs en donnant à l'accélération gravitationnelle (g) la valeur de
10 m/s°.
F igure 1.7 Corps SOUMIS à des forces 3. La convention se lit comme suit : la somme des forces en y est égale à zéro et une force est considérée
F;, …, F, externes (on a choisi un sys- comme positive vers le haut.
tème d’axes x, y, z). On étudie le point 4. La convention se lit comme suit : la somme des moments autour du pointA est égale à zéro et un moment
interne l. est considéré comme positif dans le sens contraire aux aiguilles d’une montre.
Principes et notions de base 9
fe rs PA

Divisons la section en un grand nombre de petites surfaces et examinons, en par-


ticulier, la zone qui entoure le pointI (fig. 1.8b). Une force interne AF agit sur un
élément de surface, A4, = AyAz. Cette force a une direction et une intensité qui
dépendent de l’état d'équilibre global qui existe entre les forces internes à la sec-
tion m et les forces externes agissant sur la partie gauche du corps.

Figure 1.8 a) Le plan m est normal à


l'axe des x et passe par I. La section est
soumise à des forces internes variant en
intensité et en direction d’un point à
l’autre. b) Au point I, une force d’inten-
sité moyenne AF agit sur l'élément de
surface À 4.

Décomposons le vecteur AF selon le système d’axes de référence ; nous obte-


nons : AF,, AF,, AF, (fig. 1.9). Lintensité moyenne de chacune de ces compo-
santes, par unité de surface, est donc :

, , . (ES)

Si AA, tend vers zéro, ces trois rapports tendent vers des limites qu’on définit
comme étant les composantes de contrainte qui agissent sur la face normale à l’axe
des x, au point I. Le comportement physique relié au premier rapport (4F,/A4,)
est différent de celui relié aux deux autres puisque, dans ce cas, la force interne
agit dans la direction normale à la face considérée. On appelle ce premier rapport
contrainte normale, oc. Dans les deux autres cas, la force agit parallèlement à la
face, et on appelle contrainte de cisaillement, 7, chacune de ces deux autres com- Z

posantes. Ces deux contraintes sont illustrées à la figure 1.10. On définit la con-
trainte normale © par la relation suivante : Figure 1.9 La force AF est décom-
posée.
Ge E ©, = ln es
F DR AA; A)

pe
et la contrainte de cisaillement 7 par :
Nas
To im y ee À
ha: 0 AA (1.5a) | UM \e N
UN
D Z | A4
CORRE TNA (.5b) Vu
N
NOTE : On a besoin de deux indices pour identifier la contrainte de cisaillement :
le premier indice est relatif à la normale à la face, le second donne la direction
de la force interne. En ce qui concerne la contrainte normale, puisque les deux
indices sont nécessairement identiques, on n’en utilise en général qu’un seul.
Les contraintes sont exprimées en unités de force par unité de surface ; dans le
Système international d’unités (SI), l'unité de contrainte est le pascal (Pa), qui
équivaut à 1 N/m° ; cette unité est toutefois si petite qu’on utilise plus souvent le
mégapascal (MPa), qui équivaut à 106 N/m°, soit 1 N/mm°.
10 Chapitre 1

Figure 1.10 Les composantes de con-


trainte agissent en Î sur la face dont
la normale est l’axe des x (face x). Les
mêmes composantes de contrainte
agissent au point Î sur la partie droite du
corps sectionné (voir convention de
signes).

1.6.2 Convention de signes


La figure 1.10 présente les deux moitiés du corps original, sectionné selon le plan
m. On aurait pu utiliser pour la partie droite, avec le même résultat, le chemine-
ment suivi précédemment pour déterminer les composantes de contrainte ©;, %y
et 7,, au point 1. Cependant, pour satisfaire à l'équilibre des forces internes, on
aurait indiqué pour celles-ci un sens opposé à celui de la partie gauche. Pour avoir
des composantes de contrainte de même signe lorsqu'elles agissent dans des sens
opposés sur des faces opposées, il faut adopter la convention de signes suivante :
Ve Une face est positive lorsque sa normale externe est dirigée dans le sens positif
7 d'un axe ;
- Une contrainte est positive lorsqu'elle agit dans le sens positif d’un axe sur une
face positive, ou dans le sens négatif d’un axe sur une face négative. Toutes les
composantes de contrainte illustrées à la figure 1.10 sont positives.
4 nd ai
1.6.3 Etat de contrainte en un point Ÿ
En reprenant le même processus, mais en sectionnant le corps au point J selon un
plan normal à l’axe des v ou à l'axe des z, on obtient les composantes de con-
trainte suivantes :
— sur la face normale à l'axe des y : ©, t, et %, ;
> , . .

— sur la face normale à l’axe des z : G,, ty et Tr.


Enfin, on peut isoler complètement le point I et identifier son état de contrainte en
définissant six plans, de façon à isoler un parallélipipède infinitésimal de dimen-
sions Ax, Ay, 4 (fig. 1.11). Notons toutefois que, sur deux faces parallèles (par
exemple les faces AEHD et BFGC) séparées par une distance infinitésimale Ax, les
intensités des contraintes correspondantes ne sont pas nécessairement les mêmes.
Figure 1.11 État de contrainte au point Ainsi, la contrainte normale 0’. agissant sur AEHD diffère en général de la con-
Î montrant toutes les composantes de trainte ©, agissant sur BFGC, mais d’une quantité infinitésimale.
contrainte sur les faces négatives et leurs
contreparties (primées) sur les faces Il est utile d'établir dès maintenant une relation importante qui régit les contraintes
positives. Lorsque les dimensions Ax, Au de cisaillement. Considérons (fig. 1.11) les composantes de contrainte qui contri-
et 4 de l'élément tendent vers zéro, la buent, par exemple, au cisaillement selon le plan xy : les composantes 7,, et z,.
valeur des composantes primées tend agissent sur les faces négatives, et leurs contreparties 7’, et 7’. agissent sur les
vers celle de leurs contreparties non faces positives. Ces dernières peuvent être différentes des premières mais, comme
primées. nous l’avons mentionné précédemment, d’une quantité infinitésimale.
Principes et notions de base 11

L'équilibre des moments autour d’un axe 1-1 parallèle à l’axe des z et passant par
le centre de l’élément donne :

Con [PO
(ay + y) Avr À ALERT) Axar = 0 (1.6)

Si on divise par le volume de l'élément (AxAvÆ4) et qu’on fasse tendre les dimen-
sions de l’élément vers zéro, les composantes de contrainte sur les faces positives
tendent vers leurs contreparties sur les faces négatives. On obtient ainsi :
Ty = Tyx (197)

Létude du cisaillement selon les plans dont les normales sont v et z donnerait des
résultats équivalents pour les autres composantes de contrainte de cisaillement,
soit :
- (1.8a)
DT. (1.8b)

Nous reprendrons en détail l'étude de la contrainte au chapitre 7. Dans les chapi-


tres 2 à 6, nous étudierons des cas particuliers de chargement qui engendrent des
contraintes normales ou des contraintes de cisaillement. L'élément représenté à la
figure 1.11 illustre le cas le plus général. Nous verrons que, en pratique, le nombre
de composantes de contrainte non nulles est beaucoup plus restreint, ce qui simpli-
fie considérablement l’analyse du problème. L'exemple 1.2 illustre un cas simple
de calcul de contrainte.

EXEMPLE 1.2
La figure 1.12a représente deux plaques À et B, de 3 mm d'épaisseur et de
30 mm de largeur, reliées ensemble à l’aide de deux plaques d'assemblage C
et D rivetées, de 4 mm d'épaisseur. L'ensemble transmet une force axiale de
1500 N. On demande d'estimer les contraintes dans la plaque À (ou B), dans
la plaque d'assemblage C (ou D) et dans les deux rivets, dontle diamètre est
de 5 mm.

Solution
Pour résoudre ce problème, il faut d’abord poser les hypothèses simplificatrices
suivantes :
a) Les forces externes de 1500 N sont appliquées suffisamment loin de la zone
considérée pour qu’on puisse supposer que les forces internes se répartissent
uniformément dans une section droite (principe de Saint-Venant) ;
b) Les rivets ne sont pas tendus, et les plaques ne transmettent pas de forces de
frottement à leurs interfaces de contact ;
c) Les forces internes sont réparties uniformément dans chacune des sections consi-
dérées (fig. 1.12b, 1.12c et 1.124) ;
d) On ignore les perturbations locales (concentrations de contraintes) dues aux
changements de géométrie.
12 Chapitre 1

:
Figure 1.12 Exemple 1.2. (c) an (d)

Étant donné ces hypothèses simplificatrices, la réponse ne constituera qu’une esti-


mation raisonnable du niveau de contrainte. Il serait évidemment plus long de
calculer le niveau de contrainte exact, mais cela n’est nécessaire que lorsqu'on
veut étudier l’état de contrainte en des points particuliers, par exemple au point
d'application d’une charge.

1. Contrainte dans la plaque A (ou B, par symétrie)


Soit une section droite formée par un plan normal à l’axe des x. D’après l’équa-
tion 1.4 et les hypothèses a) et c), on a (fig. 1.12b) :

fee
AF, à 2e
FE 1500 = 16,7 N/mm? = 16,7 MPa (a)
m A4 À 3X30
Aucune composante de contrainte autre que ©, n’agit sur cette section, puisque la
force externe ne s'exerce que dans la direction de l’axe des x.
Principes et notions de base 13

2. Contrainte dans la plaque de jointure C (ou D, par symétrie)


Le raisonnement est similaire au précédent, sauf que la coupe n, normale à
l’axe des x, est faite sur les deux plaques ; celles-ci se partagent la force de 1500 N
(fig. 1.12c). On a donc :

(o, js =
RE Ne = 625 MPa (b)
DESTEE0

3. Contrainte dans les rivets


La section du rivet qui transmet la force interne est normale à l’axe des z, et cha-
que rivet possède, en fait, deux sections actives (fig. 1.12d). D’après l'équation 1.5
et les hypothèses b) et c), on a ici la contrainte sur la face z du rivet :

A
Tax = a = _. = Le ni 38,2 MPa
Z Z 2. 2 (c)

r ia F,
/ \ £
/ 4 dl
4 : \
1.7 DÉFORMATION / B' |
TS 4 Î
1.7.1 Définition
2.
CA /
Sous l’action d’un chargement externe ou d’une variation de température, les / ra D
dimensions d’un corps varient: il en résulte une déformation. Nous pouvons l G 1 À dur
nn. deux types de déformations. Le |premier concerne la variation de Fo

Iongueur : c’est la déformation normale; le second a trait à la variation d’angle:


pÆ ’est la déformation de cisaillement. on nous ferons l'étude détaillée de la
déformation au chapitre 8, nous nous limiterons pour l’instant à sa définition.

La figure 1.13 représente un corps avant et après déformation (comme pour l'étude
de la contrainte, le système d’axes de référence adopté est x, y, z) ; il s’agit d’étu- X

dier les déformations qui se produisent en un point I. Figure 1.13 Sous l’action des forces
externes et des variations de température,
Identifions, au point 1, trois éléments de longueur infinitésimale, parallèles aux
le corps se déforme : le point 1 se déplace
axes de référence, soit IA = Ax, IB = Av et IC = Æz. Après déformation, ces
en J’, le pointÀ en À, etc.
trois éléments deviennent l'A’, l’B’ et l'C’ (fig. 1.14). On définit la déformation
normale £ comme le quotient de la variation de longueur par la longueur initiale,
B'
lorsque celle-ci tend vers zéro.
B Â
Puisqu’on a identifié trois directions initiales, on obtient trois déformations Ay À
normales, soit : M: ©
CA
Q AzlAx tÊ

w ia : CHA
| (ES 2e ER PENSE IA TA Ne, (1.9a)
de | |
Figure 1.14 Trois éléments parallèles
aux axes de référence avant déforma-
: Ne (1.9b) tion ; leur position relative et leur longueur
v 7P Ay—0 1B après déformation.
14 Chapitre 1

TCIC
E, = lim ————— (1.9)
Az—0 1e

AV y On définit la déformation de cisaillement 7 comme la tangente de la variation d’un


angle originalement droit lorsque les côtés qui sous-tendent l'angle tendent vers
1 zéro. Pour les trois angles droits initiaux (AÏB, BIC et CIA) dont les côtés sont
=
respectivement parallèles à xy, à yz et à zx, on a effectivement trois déformations
de cisaillement :
Figure 1.15 Mise en évidence de
note Er ONAU= JA)retie = TU «(2-7 )
£, = 0 (Br IE). PTE (1.103)
Ay—0

2 in
Pre IC
(1.10b)
Az 0

RE de
TT
7
ATET
Fee Ax—0
É | (1.10c)
Pour de petites variations d’angle, on peut supprimer tg dans les équations 1.10
ù si l’angle est exprimé en radians.
Il est plus facile de visualiser la déformation de cisaillement lorsqu'elle ne se mani-
M feste que sur un seul plan (fig. 1.15).

de Les valeurs de £ et de y sont adimensionnelles. Il est cependant usuel de les expri-


mer en mètres par mètre (m/m), en micromètres par mètre (zm/m = 10% m/m)
ou en pourcentage. Par ailleurs, on peut exprimer y en radians.

À
1.7.2 Convention de signes
Nous adoptons la convention de signes suivante pour les déformations :

/— Une déformation de cisaillement est positive lorsque l'angle droit, sous-tendu


par des côtés dirigés selon le sens positif d’axes de référence, diminue
(rue) Ho dite).
V /
Nous verrons plus loin que cette convention de signes est compatible avec celle
que nous avons adoptée pour les contraintes.

EXEMPLE 1.3
On compare la forme d’une pièce rectangulaire ABCD (fig. 1.16) avant et après sa
déformation. On demande d’estimer les composantes de déformation, en suppo-
sant que les déformations sont uniformes dans la pièce et qu'aucun mouvement
ne se produit dans la direction de l’axe des z.
Principes et notions de base 15

Solution oi 10 mm Er
D | A
On choisit le système d’axes x, y, z. D’après les équations 1.9a, 1.9b et 1.9c, on
a:
10 510% 0,5
Ex = ———— = — = 0,05
10 10 Fi
14,95 — 15 -0,05
= = —— = -0,0033
s 15 15 (b) 14,95
mm

En (c)
D’après les équations 1.10a, 1.10b et 1.10c, on a:
NULS 2 = % = ta (-2°) = -0,035 (d)
%# = 0, aucun mouvement selon l’axe des z (e)
Yx = 0, aucun mouvement selon l’axe des z (f)

NOTE : %y < 0, parce que les côtés originalement parallèles aux axes de référence
(axe des x et axe des v) sous-tendent un angle plus grand après déformation. Figure 1.16 Exemple 1.3.

1.8 RELATIONS CONSTITUTIVES


1.8.1 Notions de base
Comme nous le mentionnions à l’article 1.4.8, il faut tenir compte, dans la résolu-
©
tion d’un problème de résistance des matériaux, desrelations forces/déplacements, VV

ce qui équivaut à des relations contraintes/déformations. Aux sections 1.6 et 1.7, emmener
mms

nous avons défini et étudié la notion de contrainte (causée par les forces externes)
et celle de déformation (provenant du changement de géométrie). Les relations
que nous avons alors établies étaient indépendantes des propriétés du matériau.
Toutefois, il y a nécessairement
une relation entre lacontrainte et ladéformation,
relation qui dépend du type de matériau utilisé.
L'étude détaillée des matériaux, de leur structure moléculaire et de leur com-
portement particulier étant traitée dans d’autres ouvrages*, nous n'établirons ici
que les relations constitutives dont nous avons besoin, à partir des observations
expérimentales macroscopiques des déformations et des relations de celles-ci avec
les contraintes en présence.
Cette approche dite «phénoménologique» est très utile, car elle permet de décrire
de façon relativement simple le comportement des matériaux et de les classifier en
fonction de leur comportement idéalisé. On distingue ainsi les comportements
élastique, plastique et visqueux.

Comportement élastique. Un matériaua un comportement élastique lorsque,


après avoir subi une déformation sous us l’action de sollicitations, il reprend
instantanément sa forme initiale dès que celles-ci cessent. Si, en outre, il y a
proportionnalité entre les contraintes et les déformations, le matériau est réputé

5. Voir, par exemple, J.-P BAÏLON et J.-M. DORLOT, Des matériaux, Montréal, Presses internationales
Polytechnique, 3° éd., 2000.
16 Chapitre 1

avoir un comportement linéaire$. C’est à ce type de comportement que nous nous


intéresserons particulièrement, car il s'applique à la plupart des matériaux d’ingé-
nierie (du moins jusqu’à une certaine limite de déformation). On utilise
les relations tirées de la loi de Hooke pour décrire le comportement élastique (nous
les exposerons brièvement à l’article 1.8.2 et nous y reviendrons en détail au
chapitre 9).

Comportement plastique. Un matériau a un comportement plastique lorsqu'il


se
déforme de façon permanente, c’est-à-dire s’il conserve une partiede sa
déformation même après le retrait des sollicitations. La plupart des matériaux
d'ingénierie se comportent de façon plastique au-delà d’une certaine limite de
contrainte appelée limite élastique. Nous aborderons certains aspects du domaine
plastique au chapitre 12.

Comportement visqueux. Un matériau a un comportement visqueux lorsque


les déformations qu'il subit varient en fonction dutemps, même silessollicitations
auxquelles il est soumis demeurent constantes (il en va autrement des comporte-
ments élastique et plastique qui, par définition, sont indépendants du temps :dans
ce cas, les déformations se produisent dès l'application des sollicitations et ne
changent que si celles-ci changent).
À température moyenne, la plupart des matériaux métalliques sont très peu
visqueux. La viscosité s'accentue dès que la température d’un matériau atteint
le tiers de celle de son point de fusion. Les deux phénomènes suivants sont
caractéristiques de ce comportement :

a) Le fluage: la force externe étant maintenue constante, le fluage désigne une


variation de la déformation en fonction du temps.
| b) La relaxation : la force nécessaire pour que la déformation soit maintenue cons-
\ tante diminue avec le temps et donne lieu au phénomène de relaxation.
L'étude du comportement visqueux, en général complexe, dépasse largement le
cadre du présent volume’. C’est un sujet important, cependant, car on utilise de
plus en plus des matériaux visqueux (matières plastiques, métaux à haute tem-
pérature) dans la pratique courante.

1.8.2 Relations de Hooke applicables au domaine élastique


C’est Robert Hooke qui, le premier, énonça, à la fin du xvi siècle, la loi de la
déformation élastique : «Ut tensio sic vis» (l'allongement suit la force). On peut
exprimer cette loi de la façon suivante:
1
ô=—-F
L (LIU)

où à — déplacement relatif, ou allongement résultant, suivant la direction de


la force
k = rigidité
F = force appliquée

6. Dans le présent ouvrage, «élastique» implique «élastique-linéaire».


7. Voir, par exemple, W. FLÜGGE, Viscoelasticity, New York, Springer-Verlag, 2° éd., 1975 et P HAUPT,
Continuum Mechanics and Theory of Materials, New York, Springer-Verlag, 2000.
F= ke + ore
Principes et notions de base 17
ER RS
Ww
4

La rigidité, k, est constante pour une géométrie et un matériau donnés, à condition


_que le matériau soit élastique. La loi de Hooke a cependant été généralisée pour
permettre d’établir une corrélation entre la déformation et la contrainte. Pour un
matériau élastique isotrope (sect. 1.2) soumis à une seule contrainte, soit 6, où
Zy On à les relations linéaires suivantes :

Ox (1.12a)

xy (1.12b)

oùE est appelé module d'’élasticité (ou module d’Young) et G, module de rigidité
(ou module d'élasticité en cisaillement).

Il est à souligner que les équations 1.12a et 1.12b, qui sont une simplification des
relations générales de Hooke, ne sont valides que si elles relient une seule compo- D
sante de contrainte à une seule composante de déformation. Dans ces conditions,
référence initiale
on peut écrire £ = OfE et y = 7G, ce qui suppose que les indices des contraintes
et des déformations sont identiques. Nous en étudierons le développement dB
complet au chapitre 9. plateau de chargement

EXEMPLE 1.4
Données
Deux barreaux cylindriques AB et CD (fig. 1.17), de longueur identique et de
m (kg) Ôg (mm)
5 mm de diamètre, sont suspendus du haut d’une tour. A l'extrémité inférieure
10 0,75
du barreau AB, on a installé un plateau destiné à recevoir des pesées. Le barreau
CD sert d’étalon pour déterminer le déplacement &%, qui affecte l'extrémité B, 20 1,45

sous l’action des charges. Le tableau donne les valeurs mesurées de ô& pour 30 2,20
diverses masses (m). Lutilisation de deux barreaux identiques facilite la tâche, car 40 2,90
les effets possibles des variations de température et des mouvements de la tour
sont ainsi annulés. Il s’agit d’estimer : Figure 1.17 Exemple 1.4.
1. la rigidité du barreau ;
2. le module d’élasticité du matériau.

Solution m (kg)
On trace d’abord le graphique de m en fonction de 6 (fig. 1.18). On constate que
la relation est effectivement linéaire, et que la pente approximative est :

m 40
A Le 13,8 kg/mm (a)
13,8

1. On peut calculer la rigidité du barreau à l’aide de l’équation 1.11. On obtient :

F = mg, © mXx10.N (b)


Ôg (mm)
0 1 2 3 4
d’où
k = 138 N/mm Figure 1.18 Exemple 1.4 (suite).
18 Chapitre 1

ht
2. La contrainte normale, dans la section droite du barreau, est illustrée à la
A = (2,5) figure 1.19. On peut la considérer comme uniformément répartie (selon les
= 19,6 mm” hypothèses énoncées à l'exemple 1.2) ; par conséquent :
5 mm

Oy = or 19.6 (N/mm?) (c)

La déformation est, elle aussi, uniforme le long du barreau. Donc, d’après l’équa-
tion 1.9b, on a:

EE
ÔB ÔB NN
} LON I OEETO CE) (d)
d'où
EF
F(10x 10°
= Or = ( )_ 510 us

Figure 1.19 Exemple 1.4 (suite). €y 19,6 ÔB Ôp (e)

= 510 x138 = 70,4 x 10? N/mm?

1.9 PLAN DU VOLUME


Dans ce premier chapitre, nous avons exposé succinctement certains concepts
essentiels à l'étude générale de la matière. Nous reprendrons et nous élaborerons
davantage, plus loin, les notions établies ici.
Nous consacrerons les chapitres 2 à 6 à l’étude détaillée des principaux types de
chargements simples applicables sur une membrure droite, soit la traction, la flexion
et la torsion. Les formules que nous établirons sont à la base de la plupart des
développements théoriques applicables à des géométries plus complexes. Aux
chapitres 7, 8 et 9, nous étudierons en détail les notions de contrainte, de déforma-
tion et de relations constitutives ; nous pourrons alors mettre en relation les divers
cas de chargements étudiés jusque-là. Au chapitre 10, nous examinerons les cri-
tères qui permettent de déterminer si un matériau peut résister aux contraintes que
lui imposent les charges externes.

Nous traiterons du flambement et des notions d’instabilité au chapitre 11. Au


chapitre 12, nous aborderons l'étude des contraintes dans le domaine plastique.
Au chapitre 13, nous analyserons les corps à géométrie de révolution. Nous
présenterons, au chapitre 14, des techniques de résolution fondées sur les
méthodes dites «d'énergie». :

Au chapitre 15, nous considérerons quelques cas d’assemblages mécaniques


(soudure, rivets et boulons) qui présentent un intérêt pratique. Aux chapitres 16 et
17, nous nous attaquerons à quelques notions plus avancées concernant la
torsion et la flexion.
À la figure 1.20, nous présentons un plan du volume. Les relations entre les divers
chapitres y sont indiquées, ainsi que le niveau de difficulté de chacun. Le lecteur
pourra ainsi choisir les parties du livre qui l’intéressent plus particulièrement.
Principes et notions de base 19

9. Relations contraintes/
déformations/température
2. Chargement
uniaxial

8. Déformations

are 3. Diagrammes des 7. Superposition 10. Critères de 1 12. Comportement !


1. Principes et efforts tranchants et ZA Û :
de défaillance et au-delà du n
notions de base des moments : ; .
Lo contraintes fatigue ! domaine élastique 1!
fléchissants j

4. Contraintes
dans les poutres
en flexion

5. La déformation
11. Instabilité et
des poutres
flambement
en flexion

14, Méthodes
6. Torsion énergétiques

= = 0 0 en en Le = on me ss ee = Ù es ee —
. n |
1 16. Notions avancées 4 | : f
: concernant la { | 17. Notions ! 15. Joints
0
j torsion des barreaux - - . l
structuraux
:= ne prismatiques
eu un ee = = un sn es
(
ï

NT
0 Î
Notions de base 1 __ _ 1 Notions avancées

Figure 1.20 Plan du volume.


Chargement
uniaxial

2.1 INTRODUCTION
L'analyse du type de sollicitation appelé chargement uniaxial, bien qu'elle soit
simple, permet un bon nombre d’applications intéressantes tout en facilitant la
compréhension des principes importants de la résistance des matériaux.
Dans ce chapitre, nous étudierons en premier lieu le barreau soumis à une force
agissant selon son axe, en traction ou en compression. Nous aborderons ensuite
les structures simples constituées d’un ensemble de barreaux. Nous mettrons ainsi
en équations et nous illustrerons à l’aide d'exemples les étapes de la résolution
d’un problème général de résistance des matériaux.
Après quoi, nous étendrons la théorie du chargement uniaxial à l'étude des coques
cylindriques minces : cette extension débouche sur une vaste gamme de pro-
blèmes d'intérêt pratique.
Létude du chargement uniaxial, nous le verrons, s’avère particulièrement inté-
ressante puisqu'elle permet en outre de présenter les méthodes de résolution que
nous utiliserons régulièrement dans les chapitres suivants.

2.2 BARREAU EN TRACTION OÙ EN COMPRESSION


La figure 2.1 représente un barreau droit — de section quelconque À (m?) et de lon-
gueur initiale L (m) — soumis à une force de traction P! (N) appliquée de telle sorte
quela sollicitation soit purement uniaxiale (c’est-à-dire sans aucune excentricité).
L'expérience prouve que, sous l’effet de la force P, les extrémités s’éloignent l’une
de l’autre : le barreau subit donc un allongement & (m). Le barreau se comporte en
fait comme un ressort ; toutefois, pour un barreau de métal, l’allongement est
presque imperceptible à l’œil nu. Il faudrait utiliser un autre matériau (le caout-
chouc, par exemple) pour que l’allongement soit perceptible.

1. On emploie indifféremment les symboles P ou F pour représenter une force.


Chargement uniaxial 21

Figure 2.1 Barreau en traction.

La figure 2.2 montre la relation caractéristique qui existe entre la force de traction
appliquée et l’allongement du barreau ; on obtiendrait expérimentalement cette
courbe en mesurant l’allongement 6 pour diverses valeurs de la force de traction linéaire
P. Le comportement du matériau peut être linéaire ou non linéaire. Nous avons
vu (chap. 1, équat. 1.11) l'expression de la rs d'un barreau de matériau &
élastique : ARUR Dev c non linéaire, -
p { à e” 2 is
NS RER
+ P £ 0

ÿ D Le put LE Aa (N/n) Su
Le (21) à
MA a
o nb
5 pente k = rigidité
Il faut signaler que la rigidité varie également selon la pate et la section du
barreau. On peut cependant normaliser le type de relation mis en évidence à la
figure 2.2 ; ainsi, il n’est pas nécessaire d'obtenir des données expérimentales pour allongement ()
chaque combinaison de longueur et de section du barreau. En fait, il suffit de
Figure 2.2 Relation caractéristique exis-
convertir la force P en contrainte normale et l’allongement & en déformation nor-
male (chap. 1) : Li ra tant entre la force de traction appliquée
LD)ge De et l’allongement d’un barreau de lon-
= ® \ 7 k end pa Jar gueur L et de section À. Le comporte-
À \ ac Le ment du matériau peut être élastique-
2e ô J . PS 7 (2.2) linéaire ou non linéaire.
ke
Tout au long de ce chapitre, nous considérons la contrainte normale et la déforma-
tion orientées suivant l’axe du barreau. Etant donné qu'il n’y à pas de risque de
confusion dans la présentation, nous n’utilisons pas les indices associés à œ'et €&. linéaire

On obtient alors une courbe (fig. 2.3) similaire à celle de la figure 2.2 ; cependant,
; & non linéaire _e”
3 à
:
pour un matériau
:
donné,2 la courbe est unique, quelles que soient les dimensions 22) ps
; La
du barreau. 2 = et
© Le
Pour un matériau élastique (qui sous-entend «élastique-linéaire», comme mention- £
F2 pente E =
né à la section 1.8), la pente de la courbe de la figure 2.3 détermine (chap. 1, S module d'élasticité
équat. 1.12a) le module d’élasticité de ce matériau :
e)

= = (2.3) déformation (£s = Ô/L)

À l’aide des équations 2.2 et 2.3, on peut donc calculer l'allongement d’un barreau Figure 2.3 On a repris ici la courbe de
(de section À, de longueur L et de module d’élasticité E), lorsqu'il est soumis à une la figure 2.2 en normalisant les coordon-
charge uniaxiale P : RTE nées. Une seule courbe est représenta-
À AV tive d’un matériau donné, quell
AD) : à A ne de
AW (2.4) soient les dimensions du barreau.
UE SAS
22 Chapitre 2

- y n
On peut également évaluer la rigidité de ce barreau :
A
aÿ
fl £ + tO
6e eee
( *
pl 4EN
(2.5)
Te
REMARQUES RELATIVES À L'ÉQUATION 2.4
a) Bien que, dans l'exposé comme dans les figures 2.2 et 2.3, il ait été question de
matériaux linéaires et non linéaires, nous nous limiterons désormais aux maté-
_ riauxélastiques-linéaires. En effet, la plupart des matériaux possèdent, de toute
facon, une zone élastique-linéaire, pour des déformations mini À
/ b) Pour ces déformations minimes, le comportement élastique des matériaux est
le même, qu'il soit dû à une traction ou à une compression. l'équation 2.4
s'applique donc à ces deux cas.
c) En ce qui concerne la compression, nous ne tiendrons pas compte, pour le
moment, de l'éventualité d’une instabilité due au flambement. Nous étudierons
ce phénomène en détail au chapitre 11.
d) l'équation 2.4 est valable pour un barreau droit, de section constante, soumis à
d3 = 22 mm
une force P à chaque extrémité. Pour toute variation de charge ou de section,
De E; = 100 GPa afinde calculer le changement delal ongueur dubarreau, il faut faire ec
une longueur infinitésimale dL et écrire:
P = 48 kN VF > —
| \ )
Lex
. N + . (2.6)
d) = 16 mm
0,4 m E; = 150 GPa
T = 36kN Les deux exemples suivants illustrent l'application des équations 2.4 et 2.6.

à 5 d, = 18mm
Mi E, = 100 GPa
EXEMPLE 2.1
A À
Le système montré à la fiqure 2.4a est composé de trois barreaux alignés suivant
F = 14KN
l'axe vertical v.
Sous l’action de P = 48 KN, F = 14 KN et T = 36 KN, es la contrainte
normale dans chacun des barreaux ainsi que le déplacement vertical de
l'extrémité A.

Solution

La figure 2.4b illustre les DCL des trois parties avec leurs réactions internes F,;,
F, et F3. Les conditions d'équilibre donnent :
1:: F;, = F=14KN\(compr)
2. F; = T-F;, = 22 kN (tension)
3. F3 = P-F = 26 KN(compr)

On obtient les contraintes par l'équation 2.2 :


5}
x(0,018)
RACE DPSSUID Dee
F, 14X10 NN N
OO = — = — © = -55 x 109 —— (compr.
Figure 2.4 Exemple 2.1. l A4 0,254xX10% m2 m° CEE
Chargement uniaxial 23

2
(0,016
A = AUS
: ee 0210 ES
F 22540"
li 105 V_(tension)
A 0,2%x10% m?

x(0,022)
AL EU CHE SSI mes
F. =) :
D — Ne -68 x 109 (compr.)
DAMES A0"
Les changements de longueur (équat. 2.4) :

5-0!AE E

ss 100, ,
OP ro — DO 10% m (raccourcissement) = -0,165 mm
100 x 10

__ 110 x10$ x 0,4


ô — = 0,293 x 10° m (allongement) = 0,293 mm
d 150 x 10° (less
6
- 0,6
oi SERRE = -0,408 x 10Ÿ m (raccourcissement) = -0,408 mm
100 x 10

Le déplacement de l'extrémité A :

54 = à + 8) + 63 = -0,165 + 0,293 — 0,408 = -0,280 mm

Au sujet de la convention de signes :

a) Réactions internes

À la figure 2.4b, les réactions internes F;, F; et F; ont été dessinées dans le sens
qui assurait l'équilibre.

b) Contraintes
Les contraintes découlent des réactions internes ; ainsi, les parties 1 et 3 sont
en compression (—) alors que la partie 2 est en tension (+).

c) Changements de longueur
Les parties 1 et 3 sont en compression (raccourcissement), la partie 2 est en
tension (allongement).

d) Déplacement du point À
Pour calculer ce déplacement, on fait la somme des changements de longueur
individuels en tenant compte du signe. On note que le montage s’est raccourci
de 0,280 mm et que le point À s’est ainsi déplacé vers le haut.
24 Chapitre 2

EXEMPLE 2.2
Calculer l'allongement du barreau de section variable illustré à la figure 2.5a
lorsqu'il est soumis à une force P de 20 KN. Le module d'élasticité E de ce barreau
est de 150 GPa.

Solution

La section varie ici de façon linéaire, en fonction de l’ordonnée, y (m)


(fig. 2.5b)] :

A(y)=10%xe, où e = 20 — of)

Donc :

A) 200 — roo[+ (mm?)

106 200— 100 a) (m°)

Ke TR)
Re:
Ne
(e]

Figure 2.5 Exemple 2.2.

C'est l'équation 2.6 qui, dans ce cas, permet de calculer l'allongement :


Chargement uniaxial 25

L 3 Ke

le
0 en
0 200 — 100! Z Lu
2
3 2n
: : 3P oo Lo OS ;
(100 x 10) NUE
? _3P , du
= (In 100 In 200) AC ee
(100 x 10$)E EE
Pot

ER de pal
(100 x 10 )E FA
-3 x (20 x 10°) x (-0,693)
(100x 10)x(150 x 10°)
= 0,0028 m
2,8 mm

2.3 DILATATION THERMIQUE D'UN BARREAU


Une variation de température entraîne elle aussi un allongement (ou un raccour-
cissement) qui s'ajoute alors aux déformations étudiées à la section 2.2. On obtient
la déformation due à la dilatation thermique à l’aide de l'équation :

ë, = aAT ce (2.7)

où æœ = coefficient de dilatation thermique (m/m/°C ou °C‘)


AT = écart de température imposé (°C)
l'équation suivante permet de calculer l’allongement 6, correspondant :

0, — EDEN 18 (2.8)

On évalue donc l’allongement total à l’aide des équations 2.4 et 2.8 :


à ER
Ô = = + aLAT | (2 #2 9)

insi, avec l’équation 2.9, on peut résoudre de nombreux problèmes de charge-


ment uniaxial.

Il est à souligner qu'il n'existe aucune contrainte dans un barreau qui peut se défor-
_mer librement sous l'effet d’un changement de la température (à condition que la
température soit uniforme partout dans le corps). Par contre, une restriction dans
la déformation induira une contrainte. Ainsi, un barreau dont la longueur est main- SAT | J
tenue constante alors qu’il est sous l'effet d’une augmentation de la température
AT (fig. 2.6) subit une contrainte normale en compression donnée par : Figure 2.6 Barreau dont la longueur
PL est maintenue constante sous l'effet d’une
A LATE 0 (2.10) augmentation de température AT.

WE, -&æ}AT
26 Chapitre 2 ND
PNR Los KÀ19
P Q « T be IV ns
- NY A ( L
ua \ jupe #7 Î gu7
ou nf ANT
”:
4
/; —Ja = 6, = -QXEAT (2.11)

Au chapitre 9, nous reprendrons ces notions en les généralisant.

EXEMPLE 2.3
On soumet un barreau d'aluminium (E = 70 GPa, æ = 23 x 10% °C1), de
100 mm? de section et de 2 m de longueur, à une force axiale de traction de 10 KN.
On demande de calculer l’abaissement de température nécessaire pour que
l'allongement total du barreau soit nul.

Solution
Léquation 2.9 donne :

= (Ù = PE + ALAT
AE
d'où
ne ie
COPA @AE
: -10 x 10°
(23 x 10) x (100 x 10%) x (70 x 10°)
OAI C
Signalons que la contrainte n’est pas nulle et qu’elle agit en tension ; ainsi :
3
ne
À 100

2.4 SYSTÈMES ISOSTATIQUES : .


RELATIONS ALLONGEMENT-DÉPLACEMENT
Dans les systèmes isostatiques des exemples présentés jusqu’à maintenant, les équa-
tions d'équilibre suffisent pour déterminer toutes les réactions. Par conséquent, il
est relativement simple d'obtenir les déplacements. Cela est également illustré dans
les trois exemples suivants.

EXEMPLE 2.4
Dans plusieurs systèmes composés de barreaux coplanaires reliés entre eux par
des joints pivotés (on appelle ces structures des fermes), la relation entre le change-
ment de longueur du barreau et le déplacement du joint peut servir à étudier le
comportement de la structure.
rotule ou pivot
On considère un barreau droit AB (de longueur L) ayant son extrémité À fixée à
Figure 2.7 (ex. 2.4) Déplacement de un appui immobile à l’aide d’une rotule ou d’un pivot ; l'axe du barreau fait un
l'extrémité B d’une membrure subissant angle 8 avec l’axe x. Sous l'effet d’une force interne, le barreau subit un change-
un allongement. ment de longueur ÿet l'extrémité B se déplace en B' (fig. 2.7) : le déplacement BB’
Chargement uniaxial 27

est décomposé en u et v suivant x et y, respectivement. On peut établir une corré-


lation entre 6, u et v avec 0 comme paramètre :

(Lcos® + uŸ + (Lsin + v) = (L +6) (2.12)


Dans le cas de petits déplacements (cela est vrai pour des structures réelles), =
on peut ignorer les termes au carré après développement ; dès lors l'équation 2.12 Da
se réduit à :
=
ucos®
__ô + vsin® (2.13) er

L'application de l'équation 2.13 permet de déterminer le déplacement d’un joint


d’un assemblage avant les caractéristiques suivantes : les membrures droites
coplanaires ont un seul joint commun à l’une de leurs extrémités et chacune des
extrémités est retenue par un appui immobile à l’aide d’une rotule.

Pour une structure à deux membrures avant un joint mobile, le système est /
statiquement déterminé (isostatique) ; par contre,
un joint reliant plus de deux ,
__membrures fait partie d'un système statiquement indéterminé (hyperstatique).
Nous
traiterons de ces systèmes dans l’article suivant.

EXEMPLE 2.5 R Re
La structure simple de la figure 2.8a est constituée de deux barreaux cylin-
driques identiques AB et AC, de 2 m de longueur et dont la section a 10 mm de
diamètre ; À, B et C sont des pivots. On applique en À une charge P. Le module
d’élasticité des barreaux est E = 100 X 10° N/m? = 100 GPa. On demande de P (b)
calculer :
1. la valeur de la charge P qui entraînera une contrainte de 150 MPa dans chacun
des barreaux ;
2. le déplacement vertical v, du pivot A.

10 mm
Solution

1. La figure 2.8b représente le DCL du pivot A. Les barreaux avant des pivots à A
leurs deux extrémités, il s’agit donc de membrures soumises à deux forces, ces
dernières agissant selon l’axe longitudinal des barreaux (fig. 2.8c). L'équilibre
des forces verticales donne :

P = (Rps+ Ro) cos 30° = 0 (a)

Du fait de la symétrie, R3 = Re, d’où

P =2Re X.cos\30%= 1,732Rc (b)

La contrainte dans la membrure AC est : |

Ce.Rc où À = 7 x 107 = 78,54 mm? (c)


de Ce
Lorsque o = 150 MPa = 150 N/mm°, on a donc : (d)
Ro= GA — 150 X 78,54 = 11 780N (d) Figure 2.8 Exemple 2,5.
28 Chapitre 2

d'où
PAS 2 M/S 02 0EL00IN (e)

2. l'équation 2.4 permet de calculer l’allongement de chacun des barreaux :

Ôô
_= RL 11780 x 2 ts
AC AE
(78,54 x 10%) x (100 x 10°) ".
Sn

Pour évaluer le déplacement vertical du pivot À, il faut considérer la géométrie de


la déformation (fig. 2.8d). Puisque les déplacements sont minimes par rapport aux
dimensions de la structure, celle-ci ne subira pratiquement aucune distorsion ; par
conséquent :

V =
Ô4c — 550 = 3,46 mm
cos 30° at (g)
e
D,
EXEMPLE 2.6
La figure 2.9a illustre un système composé de deux barreaux BD et CD ; les joints
sont de type pivot.

Sous l’action de la charge P = 20 KN, déterminer la contrainte normale dans


chaque membrure ainsi que le déplacement du joint D.

Solution
a) Le diagramme du corps libre au joint D permet de déterminer les forces inter-
nes (fig. 2.9b) :
RE or Fe
sin 40, 4° sin 90° sin 49,6°
sin 40, 4°
F3 = ———?P = 17,021 KN (tension):
BD sin49,6° )
sin 90°
Fcp = ———?P = 26,263 KN (compr.
D sin49,6 (720)
Contraintes dans les barreaux
173021
Op = = "420
10 N/m-
BD 490 x 10% /
-26 263
CE = = 438: 10° N/me
D 600 x 10% /
b) Relation force-allongement
M 17 021 x 0,4
Ôgp Il 1,702 x 104 m (allongement)
400 x 106 x 100 x 10°
__ 26 263 x 0,47/cos 40,4°
= 1,351 X 104 m (raccourcissement)
D 600 x 10% x 200 x 10°
Chargement uniaxial 29

mx,
je Ah" fé

QG) 49,6°
A, = 400 mm?
, = 100 GPa

0,47 m
A, = 600 mm?
E, = 200 GPa

Figure 2.9 Exemple 2.6.

c) Déplacement de D
Les déplacements vertical et horizontal de D sont illustrés à la figure 2.9c ; ils
peuvent être déterminés par les considérations géométriques ou par la
méthode de déplacements.
Par la dernière méthode, on a : ;F = 2e

den = LU02 x 10 07), cos0 + vpsin0 = Dé

6e = -L351X104 = upcos49,6° + v, sin49,6°


On obtient enfin :
un = 1,70 X10*m (vers la droite)
p = -3,22 X10*m (vers le bas) + pu

2.5 SYSTÈMES HYPERSTATIQUES


Dans le cas de problèmes concernant des systèmes hyperstatiques, il y asur-_
_ abondance
de réactions. Les équations d'équilibre à elles seules ne suffisentpas
à rendre compte de toutes ces réactions, car le nombre de réactions inconnues
est plus grand que le nombre d'équations d'équilibreapplicables : il faut par
conséquent avoir recours aux trois étapes de résolution présentées au chapitre 1
(sect. 1.4), soit :
1. l'étude des forces et des conditions d’équilibre ;
2. l'étude des déplacements et de la compatibilité géométrique ;
3. l'application des relations forces/déplacements.
30 Chapitre 2

Les exemples qui suivent illustrent la méthode de résolution de problèmes concer-


nant des systèmes hyperstatiques.

EXEMPLE 2.7
Un barreau rigide ABC (A est un pivot) est soutenu par deux barreaux métal-
liques 1 et 2 (fig. 2.10a). On applique à une distance x du pivot une charge P de
10 KN. Par ailleurs, on connaît les données suivantes :

a) pour le barreau 1, A; = 400 mm°, E; = 150 GPa et (Gyx perm.)1 = Z0 MPa ;


b) pour le barreau 2, A, = 500 mm°, E; = 100 GPa et (Gyux perm.)2 = 10 MPa.

On demande de calculer :
1. la distance x à laquelle il faut appliquer la charge P pour que la contrainte dans
l’un ou l’autre des barreaux n'excède pas la valeur permise (G,x perm.) ;
2. la valeur des contraintes dans les barreaux 1 et 2 :
3. le déplacement vertical de l'extrémité C.

Solution
La figure 2.10b représente le DCL du barreau rigide ABC et le déplacement, forte-
ment exagéré, de l'extrémité C. Il s’agit bien ici d’un système hyperstatique, puis-
qu'un seul des deux barreaux 1 et 2 aurait suffi à assurer l'équilibre du barreau
ABC. Suivons les trois étapes de résolution.

Équilibre

(ZM), =0, [+5] (KR x2)+(R


x3)- Px = 0 (a)

Il est inutile ici de recourir à une autre équation d’équilibre (p. ex., (XF), = O),
car nous aurions alors une inconnue de plus, la réaction verticale au pivot À.

Compatibilité géométrique
La géométrie de la déformation, illustrée à la figure 2.10b, montre que les bar-
reaux 1 et 2 s’allongent selon la proportion suivante :

FL (b)

Relations forces/déplacements
Ici, la température est constante. Pour chaque barreau, l'équation 2.9 s’écrit :

_ RAA Le RL
(b) P
à ne
AE; AE;
Figure 2.10 Exemple 2.7. soit
Chargement uniaxial 31

R X2
(400 x 10%) x (150 x 10°)
(c)
= (3,33 x 10%)R
. R; X LS
(500 x 10%) x (100 x 10°)
(d)
= (3x 10%)R,

Reportons les équations (c) et (d) dans l'équation (b) :

(Bx10%)R 3
(333x10%)R 2
d’où
R; = 1,667R; (e)
Enfin, reportons l’équation (e) dans l'équation (a) :

2R, + (3 X1,667R) = Px = 10 000x


TR, = 10 000x (f)
R = 1428x
d’où, selon l'équation (e) :

Ro = 25381% (g)
Les égalités (f) et (ag) fournissant en fait la solution générale du problème, nous
allons maintenant rechercher les réponses aux questions spécifiques.
1. Calculons les contraintes dans les barreaux :

Go = 4 = peer ©(57% 106)x (N/m?)


R 1428

Ge = À = monte = (76x10 )x (N/m?)


R 2381

Puisque, pour le barreau 1, Gi, <20 x 106, on a:


BAM) 2010

d’où
LE Soin

et que, pour le barreau 2, 2 < 10 X 10$,on a:

(M6 MOS ELU I O0


d’où
Eh
la distance x est donc inférieure ou égale à 2,1 m.
32 Chapitre 2

2. Lorsque x = 2,1 m, les réactions valent (égalités [f] et [g]) :


R, = 1428 x 2,1 = 3000 N
R; = 2381 x 2,1 = 5000 N
d’où on déduit la valeur des contraintes :

G(y) = os = ue NES N/mm? =#7}50MPa


A 400
Cp = Ri _ 5000 _ ;6 N/mm2 = 10 MPa
CET 00
3. Le déplacement vertical de l'extrémité C est égal à l’allongement 6,
(équat. [d]), soit :
==. X 10%) CEHOO0 = T5 10m 015 mm Hot

E.
EXEMPLE 2.8
Les deux barreaux 1 et 2 (fig. 2.11a) sont, au départ, simplement en contact l’un
avec l’autre (en B) et avec des parois rigides (en À et C). On connaît les données
initiale
situation suivantes :
a) pour le barreau 1, A; = 1000 mm°, E, = 100 GPa et & = 20 x 106 °C! ;
bl.pour le barreau 2, A = 500 mm E = 70 Chart @ = 13 1080
On augmente la température de l’ensemble de la structure de 30 °C. Calculer :
1. le déplacement de la jonction B ;
2. la valeur de la contrainte dans chacun des barreaux.

Solution

La figure 2.11b représente le DCL de chaque barreau et illustre les déplacements


respectifs de leur extrémité B ; ces déplacements sont imputables, d’une part
[()1, (à)2], à l'augmentation de température AT et, d’autre part [(6,)1, (ô,)2], à
l'effet «mécanique» de la réaction R qui s'établit dans le système.
Suivons les trois étapes de résolution.

Équilibre
La réaction R est censée avoir la même valeur dans les deux barreaux : l'équilibre
est donc satisfait.

Compatibilité géométrique

30° La compatibilité géométrique est illustrée en détail à la figure 2.11c. On a supposé,


pour les commodités de l'illustration, que la jonction B se déplaçait vers la droite
AT d’une valeur |6,| = ||, et que (équat. 2.9) :
finale
situation
Ô1 = (d)1 + (ô)1 (algébriquement) (a)
Figure 2.11 Exemple 2.8. O2 = (02 + (Ô)2 (algébriquement) (b)
Chargement uniaxial 33

Le signe des d'est positif pour un allongement et négatif pour un raccourcissement.

Relations forces/déplacements
À l’aide de l'équation 2.9, on peut écrire :

RL RL
Or
1 Fe LT 14 ANG2 = Te EDR 2L Nr
à 2E2
d'où

0 V(10A 10“)I
00 x R de E
x (10 0ER
x 10°) +
d:
(20 x 10 }* 1 x 30

(c)
= -10ËR + (6 x 104)

D g: J
x10 0
Fe (500 x 10%) x (70 x 10°) + (13
(-4,286 x 10%
)R + (5,85 x 104)
Puisque 0, et 6, doivent nécessairement être de signes contraires, on a Ô, = -6 ;
par conséquent :

108R + (6 x 104) -(-4,286 x 10 )R — (5,85 x 104)


(5,286 x 10% )R = 11,85 x 104

d'où
R =22 420N (compression)

Cette égalité fournissant la solution générale du problème, nous allons maintenant


rechercher les réponses aux questions spécifiques.
1. Eéquation (c) permet de calculer le déplacement de la jonction B, soit 6..
& = (-10% x 22420) + (6x 10%)
Se 10 0m
— 105$ mm

Le fait que Ô, soit positif indique que l'hypothèse d’un déplacement vers la droite
était juste.

2. La valeur de la contrainte dans chacun des barreaux se calcule comme suit :

Sy = = 22 = 22,42 N/mm? = 22,42 MPa


A 1000
Gp) = R 2 22%20 _ 44,84 N/mm? = 44,84 MPa ne
À 500

Les deux contraintes agissent en compression. À


34 Chapitre 2

EXEMPLE 2.9
La structure montrée à la figure 2.12a se compose de trois barreaux ; les joints sont
pivotés.

Pour une charge P = 20 KN, calculer la contrainte normale dans chaque barreau
ainsi que le déplacement du joint commun À.
Solution
Nous utiliserons la méthode des déplacements.
a) Équilibre au joint A (fig. 2.12b)
Fcosa = F;cosf (a)

Fsino + F,; + Bsin f = P (b)

< € tre

b) Relation force-allongement K V? ®) pe
9) 9
FE =khô où & = Re — = 11,336*X10$ N/m

x X 0,005? x 150 x 10°


F; = kÔ) où k 12 9,817 xX10$ N/m (d)

x 0,004? x 10 ”
F Il kB, où k = en = 3,628 x 10% N/m
| : (e)
,2/COS

E, = 200 GPa E, = 150 GPa Es = 100 GPa

Figure 2.12 Exemple 2.9.


Chargement uniaxial 35

c) Relation allongement-déplacement (u et v sont les déplacements de A suivant


x et U) :
à = ucos(-@) + vsin(-xœ) = ucosa — vsina (f)

83 = ucos(-90) + vsin(-90) = -v (g)


83 = ucos(-180 + B) + vsin(-180 + B) = -ucosa — vsina (h)

d) On exprime les forces internes en fonction des déplacements :


F = k (ucosa — vsinæ) (i)
BE = kv ()

F, = k (-ucosa — vsina) (k)


En introduisant les forces internes (i), (j) et (k) dans (a) et (b), on obtient :

(k + k3)cos?@ u + (-k + k3)sinacosa v = 0


(4 - k)sinacosa u — |(& + k)sin?@ + ko| EUR

C’est un système de deux équations avec deux inconnues et on obtient les


résultats suivants avec la solution (avec P = 10 KkN) :

(k = kB)tga
u = -Px PR TE En = -4,94 x I0ŸP Il -4,94 x 10 + m
143 SIN Π+ b(h+k)

(4 +43)
v = -Px = -5,536 x 10ŸP = -5,536 x 10* m
4kk; sin? © ar k (H+k)

Ainsi, on peut trouver les contraintes dans les membrures sous l’action de P :

GO PMR
= += 16 2=
200107 Xx10*[-4,94c0s60 + 5,536sin60]
A À 1,2/cos30
=.33,554:x 10° N/m° (T)
9
CR RE]
4 L 1
= 69,206 x 105 N/m°? (T)
n9
==, = OT 164 [4,94c0560 + 5,536sin60]
HO TOUS )cos30
52,429 x 106 N/m°? (T)
Il est à noter que la solution de cet exercice a été obtenue par la méthode de
déplacements. En effet, la compatibilité du système a été établie en tenant compte
des allongements des barreaux en fonction des déplacements au joint commun ;
puis on a déterminé ces déplacements à l’aide des équations établies par les condi-
tions d'équilibre. Une fois les déplacements connus, on peut déduire les forces
internes ainsi que les contraintes dans les membrures. VÆ
36 Chapitre 2

2.6 CYLINDRE OUVERT À PAROI MINCE SOUS PRESSION


_Létude du cylindre droit à paroi mince (qu’on retrouve fréquemment en pratique)
contenant des fluides sous pression est une des applications intéressantes du
chargement uniaxial. La figure 2.13a illustre la géométrie d’un tel cylindre, que
ous considérerons, pour l'instant, comme infiniment long : il n’y a donc
/ aucune contrainte selon l’axe longitudinal du cylindre. Une longueur b sera par
conséquent considérée comme caractéristique.

Dans l’étude du cylindre à paroi mince, on suppose principalement que la con-

moyen), La solution est d'autant plus exacte quand le rapport t/r tend vers zéro.
En pratique, on considère que le cylindre est à paroi mince si t/r vaut 1/10 ou
_moins. Comme nous le verrons, le système est isostatique ; les équations d’équi-
libre suffisent donc à déterminer la contrainte dans la paroi du cylindre. À la
figure 2.13a, nous avons choisi un système de coordonnées cylindriques (x, r, 6),
à cause de la géométrie axisymétrique du système.

plan de coupe
(contenant l’axe du cylindre)

Figure 2.13 Cvlindre ouvert à paroi


mince sous pression. Etude de la con-
trainte circonférentielle.
Chargement uniaxial 37

2.6.1 Étude des réactions internes circonférentielles


Considérons (fig. 2.13b) un plan de coupe comprenant l’axe des x et séparant le
cylindre en deux moitiés. Le plan xv, normal au plan de coupe, constitue un plan
de symétrie pour la moitié de cylindre étudiée.
La figure 2.13c illustre le système des forces internes qui agissent dans la paroi du
cylindre pour équilibrer l’effet de la pression.
Nous montrerons en premier lieu que F, est la réaction interne prédominante.

1. Évaluation de M.
Puisqu'il s’agit d’une paroi mince, le moment M, est nécessairement faible,

t/r=0, M.->
0.

2. Évaluation de F,
À la figure 2.13d, on ne montre que les forces internes F, agissant dans les deux
demi-culindres identiques de la coque. À la partie supérieure, la symétrie exige que
les deux forces se dirigent vers le centre. À la partie inférieure, par contre, pour
satisfaire à l'équilibre (action-réaction), les forces F, doivent agir dans le sens
opposé. ; 10

Les deux demi-culindres étant par ailleurs parfaitement identiques, il en


résulte |
que F, = 0. De" A .
+ ? CE AT
2
3. Evaluation de F; . )
L'équilibre des forces verticales (fig. 2.13c) correspond à :

TT 5 N

2 Fa [ (pbr dO )sing a
0 P | 24
d’où |
Fo = pbr (L) 2 (2.14)

2.6.2 Contrainte circonférentielle


La contrainte normale circonférentielle ©, est due à F, agissant sur la section
de matériau bt, soit nm F4
Fe lo eplre
— : Op = —= = Ep Àÿ (2:15)
B, 0. Di bt |t >
Léquation 2.15 implique que ©, soit constante dans toute l'épaisseur f, ce qui est
conforme à l'hypothèse initiale. En outre, o, est indépendante des coordonnées @
ou x, du fait de la symétrie générale du cylindre étudié. La figure 2.13e montre la
répartition de 6, dans la paroi du cylindre. On voit que le matériau est soumis à
une tension (dite «de membrane») uniforme dans toute l’épaisseur du cylindre.
38 Chapitre 2

2.6.3 Étude des allongements


Pour étudier la déformation du cylindre, il nous faut reprendre le concept de trac-
tion uniaxiale. La figure 2.14a montre le cylindre coupé longitudinalement sur une
seule ligne ; les deux bords en sont légèrement écartés pour permettre d'illustrer la
contrainte circonférentielle o,. Puisque la paroi est mince, on peut développer
complètement le cylindre (fig. 2.14b) et obtenir ainsi une feuille de longueur 2#
et de section bt. On calcule l’allongement circonférentiel de la feuille à l’aide des
équations 2.4 et 2.15 : us
|
Oo (277 2xr°p |\
5e = a Re (2.16)
D qua

S'il v avait en outre une variation de température AT, l’allongement serait, selon
l'équation 2.9 : SPC TS
2) KT Fr =
dp= LP + a(27r)AT ?
l
et
= pr” + Gr AT En
tE

Du point de vue pratique, ce n’est pas l’allongement circonférentiel qui nous


intéresse, mais plutôt la variation du rayon, à (fig. 2.14c). Géométriquement,
on a:
périmètre final = 27r + Ôj
eo (2.18)

Figure 2.14 Cvlindre ouvert à paroi


mince sous pression. Etude de la défor-
mation.
Chargement uniaxial 39

£ À

d'où / Eu Ee
De Ôg
0: 1
nr 6 NÉE
. 2.19
Fe
ETAT?
: —#" STiorn D at
= PC GrAT
tE EE
L'exemple suivant permet d'illustrer l’application aux réservoirs à paroi mince des
équations mises en évidence jusqu'ici. Il est à noter que, dans ce qui précède, le
. UE Te 2 : h à ] n . O N . nte n D À +

un effet contraire.

EXEMPLE 2.10
Une piscine circulaire, hors sol, de 8 m de diamètre et de 1,5 m de haut, est faite
d’une feuille d'aluminium de 1 mm d’épaisseur. On la remplit d’eau jusqu’à une
hauteur de 1,4 m (fig. 2.15a). On demande de calculer, en négligeant l'effet de
contact entre la feuille d'aluminium et la base :
1. la valeur de la plus grande contrainte subie par la feuille d'aluminium ;
2. l'augmentation du rayon dans la zone la plus critique.

Solution
La pression la plus forte s'exerce à la base de la piscine (fig. 2.15b). On peut la
calculer, sachant que la masse volumique de l’eau est égale à 1000 kg/m* :
Pmax © 1,4 m X 1000 kg/m° x 10 m/s?
= 14 000 N/m? = 14 kPa
1. D’après l'équation 2.15, la contrainte circonférentielle la plus grande est :
4 4
PT NAS MPa
t 0,001

aluminium, 1 mm
A N70 GPA

urHe 1 mm

1e
N €
LE
E
+ <

Pmox = 1,4 m X 1000 kg/m° x 10 m/s?


2
es Ni Figure 2.15 Exemple 2.10 : piscine
(a) (b) circulaire.
40 Chapitre 2

2. On calcule l'augmentation du rayon à partir de l'équation 2.19, avec AT = 0.


Donc :
pr? 14000 x 4?
dr Æ 0,001x(70x10°)
= 0,0032 m ou 3,2 mm
Cylindre 1 Cylindre 2
Air = (nominèl) w-
Signalons que, dans la solution, nous n’avons pas tenu compte du montage de
la feuille d'aluminium ni de l’effet de toute structure de soutien : le choix de nos
th = 1 mm t = 4 mm
résultats est donc prudent, puisque l'augmentation du rayon sera en réalité
E, = 70 GPa E;, = 200 GPa
inférieure à la valeur calculée.
D = LAN IUEC æ = 12 x 106°C:
Après le remplissage, la piscine prendra une forme conique, puisque la déforma-
tion radiale varie en raison directe de la pression.

c
à,
% © EXEMPLE 2.11
En
ne
D + La structure de la figure 2.16a est formée de deux cylindres concentriques, faits de
HW dl
jeu radial: À matériaux différents. Initialement, il y a entre eux un jeu radial de 0,1 mm. On
0,1 mm Le exerce une pression à l’intérieur du plus petit cylindre (p = 500 kPa) et on aug-
mente la température de l’ensemble (AT = 40 °C).

On demande de calculer la valeur de la contrainte induite dans la paroi de chacun

RUE
des deux cylindres.

Solution
Il s’agit ici d’un problème concernant un système hyperstatique ; en effet, une fois
le jeu radial éliminé, les deux cylindres supportent chacun une partie de la pression
interne.

Suivons les trois étapes habituelles de résolution.

cylindre 1 cylindre 2
Équilibre (fig. 2.16b)
|, (b) Après le contact entre les deux cylindres (on suppose qu’il a lieu), une pression p’
RA s'exerce à leur interface (cette valeur devra être positive s’il y a eu en fait contact).
NV + 4 mm Les pressions internes résultantes agissant sur les cylindres sont, par conséquent,
0,1 mm pour le cylindre 1 et le cylindre 2 respectivement :
1 mm 1
Pi =\p = p, où p = 500 kPa (a)

P2=p (b)

(à,)
Compatibilité géométrique (fig. 2.16c)

(6, ) = 107 + (6, (c)

(d,) > (c) Relation forces/déplacements

À l’aide de l'équation 2.19, on peut calculer la variation des rayons (&,), et (ô,); :
Figure 2.16 Exemple 2.11.
Chargement uniaxial 41

— LuL + or AT
1E,
[(sx 10°) - p x 0,52
= OT =" (24 x 10%) x 0,5 x 40

=.(3,57 x 10° }p' + 2,266 x 107 (d)

Rxt0S7
ue BISRRS + (12 x 106) x 0,5 x 40
G:» 0,004 x (200 x 10°) |
= (0,3125 x 10° }p’ +.2,4 x 10% (e)

À partir des équations (c), (d) et (e), on obtient :

(-3,57 x 10° }p' + 2,266 x 10% = 104 + (0,3125 x 10° )p'+ 2,4 x 10%
Donc :
p' = 496 100 Pa = 496,1 kPa

La valeur étant positive, il y a donc effectivement un contact entre les deux cylin-
dres à l'équilibre final.

Calcul de la valeur des contraintes

À l’aide de l'équation 2.15, on obtient :

r|_— (500 000 — 496 100) x 0,5


CAR ON EUU D ane 6 RU
D. 0,001
= 1,95 MPa
D Go Ne 02 01 Mr
2 0,004
On constate que c’est le cylindre extérieur (cylindre 2), plus rigide (E, > E; et
t> > t1), qui supporte la quasi-totalité de la pression interne. Son épaisseur, plus
importante, permet de maintenir la contrainte (6;)2 à un niveau somme toute
acceptable.

2.7 CYLINDRE FERMÉ


Le cylindre illustréà la fiqure 2.17a est bouché aux deux extrémités
: la pression
exercée sur les bouchons crée par conséquent une tension longitudinale dans la_
paroi du cylindre, laquelle se superpose à la contrainte circonférentielle étudiée à
l'article 2.6.2.
Figure 2.17 Cylindre fermé à paroi
Une coupe transversale à l’axe du cylindre (fig. 2.17b) permet de calculer la mince sous pression : a) et b) étude de la
contrainte 6. agissant sur la section annulaire À, (A, = 2mt). La résultante est contrainte longitudinale due à la pression
F,= 216. seulement ; c) ajout d’une force axiale F.
42 Chapitre 2

Or F, est engendrée par l’effet qu’exerce la pression sur la surface du bouchon A,


(A, = æ°, par approximation) ; par conséquent :
Ne

d'où
7
DANCE
SE SN à (2.20)

En général, on peut étudier l'effet de la pression interne en combinaison avec


celui d’une force axiale quelconque (fig. 2.17c), puisqu'il s’agit là précisément de
l'application directe des concepts présentés au début de ce chapitre. On obtient
ainsi:

to (2.21)
Àà 21 2nrt
àÀ Nous n’aborderons qu’au chapitre 9 la déformation due à la superposition de con-

À| traintes (circonférentielle et longitudinale).


À|à EXEMPLE 2.12

: Les deux cylindres de la figure 2.18 sont identiques. Toutefois, l’un repose sur sa

SSSR ù
À base, alors que l’autre est supporté par son extrémité supérieure. On demande
d'étudier les deux conditions d'appui différentes et de calculer la valeur des con-
traintes dans chacun des cas. La force F est de 100 KN pour les deux cylindres.

Solution

1. Aucune force longitudinale n’agit sur la paroi du cylindre reposant sur sa base
(fig. 2.18a). Il s’agit donc ici d’un cylindre «ouvert».
On détermine la pression exercée par la force F comme suit :
» F
Ê surface du piston

= Se = 3123 10 N/me
6 SOON
6, = 0

Ce = pr - __ 3183X10"x0,1
3,183 x 106 = 63,7
x 106 N/m?
{ 0,005
—103 ANIPA

2. Par contre, une contrainte longitudinale se développe dans la paroi


(fig. 2.18b). On a donc :

o, = 27 = 31,83 MPa
y
et

O9 = 63,7 MPa
puisque la contrainte circonférentielle est la même pour les deux cylindres.
Figure 2.18 Exemple 2.12.
Chargement uniaxial 43

2.8 CONCLUSION
L'étude du chargement uniaxial nous a permis de présenter les principes de base
de la résistance des matériaux.
Après avoir analysé le barreau soumis à des forces axiales, incluant des forces
engendrées par la dilatation thermique, nous avons étudié des structures simples
constituées de plusieurs barreaux. Nous avons fait la distinction entre les pro-
blèmes concernant des systèmes isostatiques et ceux touchant des systèmes
huperstatiques, et nous avons exploité les trois étapes principales de résolution,
qui s’avéreront souvent utiles pour la majorité des problèmes à venir.
Le cylindre à paroi mince sous pression constitue un bel exemple d'application
du chargement uniaxial. Les développements touchant les coques minces cylin-
driques sont d’une grande utilité pratique : nous y ferons donc appel à plusieurs
reprises dans ce manuel.
Diagrammes des
efforts tranchants et des
moments fléchissants

3.1 INTRODUCTION
Une poutre est une membrure prismatique mince soumise à des charges trans-
versales généralement normales à son axe. La poutre est l'élément structural le
plus répandu, puisqu'elle fait partie intégrante de la plupart des ouvrages de
construction ou des pièces de machines.
La figure 3.1 représente une étagère dont les rayons se comportent comme des
poutres. En réaction à la charge appliquée (la masse des livres et du téléviseur),
des forces et des moments internes se développent dans les rayons pour main-
tenir l'équilibre. On appelle effort tranchant (V) la force interne transversale et
moment fléchissant (M) le moment interne. Le présent chapitre est consacré à
l'étude de ces forces et de ces moments ; nous allons voir de quelle façon ils varient
d'une zone à l’autre le long de la poutre et où se trouvent les zones les plus
sollicitées.
Figure 3.1 On trouve des poutres
en flexion dans les situations les plus Nous poursuivrons l'étude de la poutre aux chapitres 4 et 5, qui traitent de la
courantes. détermination des contraintes et de l'évaluation des déplacements transversaux
(flèches).

charge répartie

|
déplacement transversal (flèche)

charges concentrées
Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 45

3.2 NOTIONS DE BASE


Dans le cas type présenté à la figure 3.2, on voit qu’une charge appliquée sur une
membrure engendre, dans une section quelconque, des forces et des moments PSS
internes. Ces forces et ces moments peuvent être décomposés selon un système de a.
coordonnées (par exemple x, y, z) en trois forces F,, F, et F,, et en trois moments De |
M,, M, et M. Nous avons déjà étudié (chap. 2) l'effet de la force F,, qui correspond
au chargement uniaxial ; nous analyserons plus loin (chap. 6) l’effet du moment |
M. (torsion). En ce qui concerne la flexion, les composantes des forces et des
moments agissent sur deux plans, soit
— le plan xv, associé à la force, ou effort tranchant, F, et au moment fléchissant
25
— le plan xz, associé à la force, ou effort tranchant, F, et au moment fléchissant

Comme l'étude de chacun de ces deux plans de flexion comporte une certaine
ressemblance, nous nous limiterons à établir les relations par rapport au plan de
flexion xy. (Pour simplifier l'écriture, l'effort tranchant F, deviendra V, et le momen
fléchissant M,, M, à moins qu’il v ait risque de confusion.) Lorsque nous étudie-
rons le plan xz, nous pourrons alors aisément adopter ces relations obtenues pour
le plan xy, à condition qu’au moins un des plans soit un plan de symétrie de la
section. S’il ny a pas symétrie, le problème (dit de «flexion gauche») est plus com-
plexe (nous l’étudierons au chapitre 171). Figure 3.2 La charge appliquée sur
La charge externe peut être appliquée sur une partie très restreinte ou répartie UNE membrure mince engendre, dans
sur une certaine longueur. Dans le premier cas, on parle de charge concentrée, Une Section donnée, trois forces et trois
dans le second, de charge répartie (fig. 3.1). Pour supporter les charges externes, la MOmMenis internes.
poutre doit reposer sur des appuis. Il en existe plusieurs types, de l'appui simple
à l’encastrement (la figure 3.3 en montre quelques exemples).

= Figure 3.3 Divers tupes d’appuis et


ee réactions externes correspondantes pour
V4 la flexion dans le plan vertical : a) appui
k rs simple mobile ; b) appui simple fixe
| } Fu? (pivot) ; c) encastrement ; d) support
UN d élastique.

1. Voir également, par exemple : A. P BORESI, ©. M. SIDEBOTTOM, Advanced Mechanics of Materials,


New York, John Wiley & Sons, 5° éd., 1998.
46 Chapitre 3

Comme pour le chargement uniaxial (chap. 2), si les équations d'équilibre sont
suffisantes pour déterminer les réactions aux appuis en fonction des charges appli-
quées, la poutre constitue un système isostatique ou statiquement déterminé
(fig. 3.da). La poutre, par contre, constitue un système hyperstatique ou stati-
quement indéterminé si le nombre de composantes de réactions excède le nombre
d'équations d'équilibre qu'on peut établir (fig. 3.4b). Dans le présent chapitre,
nous nous limiterons à l'étude des systèmes isostatiques : nous n'aborderons l’ana-
luse des systèmes huperstatiques qu’au chapitre 5.

3.3 ÉTUDE DE L'EFFORT TRANCHANT V ET


DU MOMENT FLECHISSANT M
P, P, Soit une poutre ABC soumise à une charge P (fig. 3.5a). Considérons la
section a-a, située à une distance x de l’origine du système de coordonnées. Les
diagrammes du corps libre (DCL) des deux parties de la poutre apparaissent à la
figure 3.5b. Un effort tranchant V et un moment fléchissant M affectent chacune
des parties à la section a-a. Puisqu'il s'agit de forces et de moments internes. les
sens de V et de M sont opposés sur les deux parties de la poutre (fig. 3.5b). On
représente ainsi l'effet d'action et de réaction sur chacune des deux parties. La
convention de signes que nous établirons concernant V et M est similaire à celle
que nous avons définie à l’article 1.6.2. Elle nous permettra de représenter adé-
quatement l'équilibre des forces internes sur des sections opposées.
(b)
3.3.1 Convention de signes
Figure 3.4 Exemples de poutres :
a) systèmes isostatiques : b) systèmes On peut résumer ainsi la convention de signes :
hyperstatiques.
— Une face est positive lorsque sa normale externe pointe dans le sens positif d’un
axe.
— Une force et un moment internes sont positifs lorsqu'ils agissent dans le sens
positif d'un axe sur une face positive, ou dans le sens négatif d’un axe sur une
face négative.

Figure 3.5 Illustration de l'effort tran-


chant V et du moment fléchissant M sur
une section a-a quelconque (V et M sont
positifs).
Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 47

Pour bien se représenter la convention de signes en ce qui concerne le plan de


flexion xv, il faut se rappeler que :
— l'effort tranchant positif tend à provoquer le cisaillement de la partie de droit
vers le haut, par rapport à la partie de gauche (fig. 3.6a) ; l'inverse est vraï pour
l'effort tranchant négatif (fig. 3.6b) ;
— le moment fléchissant positif rend concave la paroi supérieure de la poutre
(fig. 3.7a). Elle devient convexe pour un moment fléchissant négatif (fig. 3.7b).
Le moment positif comprime les fibres situées à la paroi supérieure de la poutre et
étire les fibres situées à la paroi inférieure.

3.3.2 Diagrammes
D’après le comportement de la poutre illustrée à la figure 3.5, nous pouvons
déduire que l'effort tranchant et le moment fléchissant ne sont pas constants, mais
qu'ils varient en fonction de x. Il est donc nécessaire, pour faire une étude rigou-
reuse, d'établir des diagrammes qui donnent les valeurs de V et de M en tous
points et qui permettent de déterminer les zones critiques où V ou M atteignent des
valeurs extrêmes. Pour obtenir ces diagrammes, on utilise les équations d’équi- Figure 3.6 Convention de signes rela-
libre. Dans le cas d’une poutre chargée dans le plan xv, ces équations sont : tive à l'effort tranchant V : a) lorsque
V > 0 ; b) lorsque V < 0.
(CF), =0 (3.1a)
CD) 210 (3.1b)
res
V

(3.10)
AX
EM), = 0
»
NOTE : En général, les conditions d'appui sont telles que les réactions dans
la direction x (axe longitudinal de la poutre) sont nulles. Pour ce faire, il faut,
par exemple, qu’une extrémité de la poutre repose sur un appui simple mobile
(fig. 3.3a), ce qui entraîne la vérification de l'équation 3.1a. Dans ce cas, il reste
ensuite à résoudre les équations 3.1b et 3.1c pour déterminer V et M à une section
quelconque. L'exemple 3.1 illustre la méthode utilisée pour étudier les variations
de V'et de M, et en tracer les diagrammes.
M1
EN #°
EXEMPLE 3.1

)
La poutre illustrée à la figure 3.8a repose sur des appuis simples. À son extrémité
A, elle s'appuie sur un rouleau, alors qu’à son extrémité C, elle repose sur un appui
simple fixe. Elle supporte une charge concentrée au point B. Etudier les réactions (b) M<0
internes V et M, et en tracer les diagrammes.
Figure 3.7 Convention de signes rela-
Solution tive au moment fléchissant M : a) lors-
1. Réactions externes (fig. 3.8b) que M > O0; b) lorsque M < 0.
À l'extrémité À, le rouleau élimine toute possibilité de réaction horizontale. On
peut donc établir les équations suivantes :
(ZM), =0, [>] REZ-Pb=0
d’où
Pb
R, = TEA

CHARME EU RTrR-P—0
48 Chapitre 3

Pan
Cu Pie LC L AESL

2. Réactions internes pour 0 <x< a (fig. 3.8c)


À une section quelconque D, située à une distance x de À, les réactions internes
V et M sont représentées dans le sens positif. Les équations d'équilibre donnent ici :

(SF), =0, [+7] F+R=0


d'où
PEN Er
(EM), =0, [HD]; M-Rw= (a)
d'où
M=Rg (b)
3. Réactions internes, pour a <x< L (fig. 3.84)
Les équations d'équilibre donnent, pour la section E :

(ŒF), = 0. [HT F+R-P=0


d'où
V=-RI+P = HR =
(EM), =0, [+] M-Ryx + P(x - a) = 0 (c)
d'où
M = +Ryx
— P(x-a)
= x(R; - P)+Pa
= X(-Rc)
+ Pa
Pa
TQ
&
Il pa)
SE
ER
!

4. Diagrammes
Les figures 3.8e et 3.8f présentent les diagrammes de V et de M, tels que les équa-
tions (a), (b), (c) et (d) les décrivent. Dans cet exemple, la présence de la force
concentrée P entraîne une discontinuité dans les diagrammes de V et de M, ce qui
ne permet pas de décrire la courbe dans chaque diagramme de V et de M par une
Lee Pab/L seule expression. La méthode de résolution, quoique fondamentalement simple
M ([mM>0]) . puisqu'elle ne fait appel qu’à deux équations d'équilibre, peut devenir laborieuse
4 lorsqu'il v a plusieurs points de chargement.
(f) —
X
Nous élaborerons donc à la section 3.5 une méthode plus systématique qui permet
Figure 3.8 Exemple 3.1 : détermina- d'obtenir les diagrammes de V et de M. Nous allons étudier auparavant les types
tion des diagrammes de l'effort tranchant de charges qui peuvent agir sur une poutre.
V et du moment fléchissant M. 7
Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 49

3.4 CHARGES CONCENTRÉES ET CHARGES RÉPARTIES


On distingue deux types de charges statiques : les charges concentrées et les
charges réparties (fig. 3.9). Cette distinction est utile, car elle permet d’idéaliser des
états de chargement beaucoup plus complexes physiquement.
Dans le cas d’une charge répartie, la répartition se fait sur une certaine longueur
de la poutre. l'équation suivante donne l'intensité q de la charge (force par unité
de longueur) [fig. 3.9] : | à j ARE
pales SE 7) rer 2e CR
DT. rite
hi AF Z ‘ dj Ce 32
4 Ax—0 Ax 2% ‘ )
A =, ;
Nous affectons q du signe positif sais charge répartie est dirigée dans le sens
positif de l’axe transversal (ici l’axe des y). Y

charge répartie
Frot ÉBe
charge
concentrée Ne ES MEL => — LE

Figure 3.9 Représentation d’une


charge concentrée et d’une charge répar-
tie sur une poutre.

Par ailleurs, il est utile, lorsqu'on utilise les équations d'équilibre, de remplacer la
charge répartie par sa résultante, qui lui est, par définition, statiquement équiva-
lente (c’est-à-dire qu’elle satisfait aux mêmes conditions d'équilibre statique), comme
l’illustre la démonstration suivante.
Il est à souligner qu’à un appui simple correspond une charge concentrée (réaction
externe) même si la charge est en réalité appliquée sur une petite surface de
contact.

Soit une poutre reposant sur des appuis simples (fig. 3.10a). Pour remplacer la
charge répartie par sa résultante (fig. 3.10b), il suffit d'appliquer les mêmes condi-
tions d'équilibre à la charge répartie et à sa résultante. Ainsi :

LP W
PEN r= |0 q dx
x L (3.3)
(EM), = 0, rx = | gx dx
0

d’où

L
: [ gx dx Figure 3.10 Résultante d’une charge
rs (3.4) répartie : a) poutre soumise à une charge
Ï q x i répartie ; b) poutre statiquement équi-
0 valente.
50 Chapitre 3

La résultante est représentée par l'aire du diagramme de chargement de la charge


répartie, et sa ligne d’action passe par le centroïde? de cette aire. La figure 3.11
présente deux exemples de calcul de résultantes : le premier s'applique à une
charge uniformément répartie et le second, à une répartition uniformément
croissante.

R = wL

q = wy (= constante)

Figure 3.11 Exemples de charges


réparties et de leur résultante : a) charge
uniformément répartie : b) charge uni-
formément croissante.

NOTE : On ne remplace une charge répartie par sa résultante que lorsqu'on


veut calculer des réactions externes. Il est facile de constater que la poutre de la
figure 3.12a n'est pas soumise aux mêmes réactions internes que celle de la
figure 3.12b, même si des chargements statiquement équivalents sont appliqués
à ces deux poutres.

+ Ds déformée
=)

0,5 m 1,5m 0,5 m

Figure 3.12 a)etb) Les deux poutres,


bien qu'elles soient soumises à des
_ = —

charges équivalentes, ne subissent pas déformée


les mêmes réactions internes.

2. Nous utilisons ce terme de préférence à «centre de gravité» qui prête à confusion (app. A).
Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 51

Lorsqu'on veut calculer les réactions internes par la méthode de la résultante, on


doit d’abord les transformer en réactions externes. Ensuite, on applique le principe
de la résultante sur la portion de la poutre isolée. L'exemple 3.2 illustre cette
méthode.

EXEMPLE 3.2
Une charge de 9 KkN est répartie de façon uniformément croissante sur une
poutre reposant sur des appuis simples (fig. 3.13a). Calculer les réactions internes
au point C, établir les équations de l’effort tranchant et du moment fléchissant en
fonction de x et tracer les diagrammes de V et de M.
Av
9 KN (charge totale)
Solution

1. Calcul de R, et de R3
Remplaçons la charge répartie par sa résultante (fig. 3.13b). Puisque le système
est en équilibre, on peut écrire :

AE Ry = 1,4
55 X9 = 6 1N
CE 07 EN
2. Calcul des réactions internes au point C
En utilisant les propriétés des triangles semblables (fig. 3.13a et 3.13c), on obtient
l'intensité de la charge répartie au point C :

Da

Or
ee Wp X DA] 9 KN

À
d’où
9x2
W) es
= kN /
Par ailleurs (fig. 3.134) :
FE w X 0,9
2
d’où
R' = 0,9, 9x2, 0,9 in
DA DA 2
et

x = 0,6 m

On peut alors calculer V et M au point C : 2,21 KN:m 2,425 KN-m

"Li, CD
0, +7}, V=R=R, = 165 -3 = -1,35 KN (g) -

S&
BGàE _—_
LL
a
Il OC. M = 0,984 = 38 = 2,21 kN-m Figure 3.13 Exemple 3.2.
52 Chapitre 3

3. Équations en fonction de x
De façon générale, on peut développer des équations pour V et M en fonction de
x, en suivant le même raisonnement que celui qui a permis de calculer les réac-
tions internes au point C (fig. 3.13e). Ainsi, au point D :
2
R' = En = 2,04x2 (kN)
21
(CF), =0, {+7}, 7 =R"-2R, =12,04x7 31 (IN)
(EM), =0, [HD] M=Rx- au = 3x — 0,68x? (KN-m)
4. Diagrammes de V et de M
Les figures 3.13f et 3.13g illustrent les diagrammes de V et de M. Nous étudierons
les caractéristiques de ces diagrammesà la section 3.5.
Ya,
3.5 RELATIONS DIFFÉRENTIELLES D’ÉQUILIBRE
Nous allons maintenant établir les relations générales qui relient l'effort tranchant
et le moment fléchissant au chargement appliqué sur la poutre. Nous les élabore-
rons à partir des conditions d'équilibre qui régissent un élément de longueur de la
poutre.

3.5.1 Démonstration
Considérons la poutre (fig. 3.14a) soumise à un chargement réparti quelconque
q = q({x). Isolons un élément de longueur Ax, situé à une distance x de l’origine
du système d’axes. La figure 3.14b montre le DCL de cet élément ; l'équation
R = qAx donne la résultante de q agissant sur Ax.
Les réactions internes, identifiées sur la face À par V et M, varient selon la
distance x et prennent les valeurs V + AV et M + AM sur la face B de l'élément.
En appliquant les conditions d’équilibre statique, on obtient la pente de la courbe
de l'effort tranchant V en fonction de x :

(CF), = 0, [+ TT}, V+ 47 + gax-v =0


À la limite (Ax—0), après avoir divisé par Àx,ona: ,

\ (3.5)

Figure 3.14 Équilibre différentiel d’un


élément de poutre.
Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 53

De la même façon, on trouve la pente de la courbe du moment fléchissant M en


fonction de x :

(EM) =0, , [+5], M+AM+(7+4#)S+VS- M =210


À la limite (4x0), si on néglige les
termes-infinitésimaux d’ordre supérieur, on a :
_ e, ”
dM-_ ; ;ré
|| _dk Qu
Q m A
pue be
ur

3.5.2 Application
Les relations différentielles d'équilibre (équat. 3.5 et 3.6) permettent de tracer les
diagrammes de V et de M de façon systématique.
1. En intégrant l’équation 3.5 entre deux sections de la poutre définies par les
coordonnées x; et x», pour lesquelles les efforts tranchants sont respective-
ment égaux à V, et à V,, on obtient :
De > |2
ao) x]
qd Ÿ
(3.7)
_Cela signifie qu’on détermine la variation de l'effort tranchant entre deux sec- |
VA Je À \ |
“tion s de la poutre en calculant l’aire sous la charge répartie comprise entre les
deux sections. Toutefois, dans le cas particulier où une charge concentrée agit | 2 0" fs
dans la zone étudiée entre x. et x), Vau mente ou diminue d'une quantité | AT]
à l'endroit où celle-ci est a 3

|
|

|
Figure 3.15 Effet d’une charge con-
centrée sur le diagramme de l’effort
tranchant.

2. De la même façon, l'intégration de l'équation 3.6 donne :


2
M; - M, = | V dx (3.8)
#]

En peut voir que la variation du moment fléchissant (de x, à x) est égale à


l'aire comprise sous le diagramme de l'efforttranchant entre ces deux limites.
Là encore, dans le cas particulier où un moment externe concentré agit it dans la
zone étudiée, M augmente
l'endroit où celui-ci est appliqué (fig. 3.16). La figure 3.17 illustre l'application
d’un moment concentré.
Z
3. Enfin, d’après l’
A am Lou mnneL
54 Chapitre 3

Figure 3.16 Effet d'un moment con-


centré sur le diagramme du moment
fléchissant.

3.6 MARCHE À SUIVRE POUR TRACER LES DIAGRAMMES


DE V ET DE M
À partir des démonstrations et des constatations précédentes, nous allons établir la
marche à suivre pour tracer les diagrammes de V et de M relatifs aux poutres
poutre
constituant des systèmes isostatiques. Il faut :
(ë 1. Calculer les réactions ;
2. Tracer le diagramme de V en fonction de x (la forme de la courbe est détermi-
née par les équations 3.5 ou 3.7) ;
x |

3. Calculer les valeurs de V aux sections où un changement d'intensité des


arbre en torsion charges ou des réactions externes se produit ;
4. Localiser les points où V = 0 (ces points sont importants, puisque, d’après
Figure 3.17 Exemple de moment , l'équation 3.6, c'est là que M atteint une valeur maximale ou minimale) ;
concentré. + 5. Tracer le diagramme de M en fonction de x (la forme de la courbe est détermi-
JA \ née par les équations 3.6 ou 3.8) :
1 LV . A Calculer les valeurs de M aux points où V = 0.
\ D 1} )
- TEE Les exemples suivants illustrent cette marche à suivre.

EXEMPLE 3.3 |
La figure 3.18a représente une poutre reposant sur des appuis simples, soumise à
un chargement uniformément réparti de 2 KN/m sur une partie de sa longueur.
Etudier les variations de V et de M et en tracer les diagrammes en indiquant les
zones critiques.

Solution
1. Réactions (fig. 3.18b)
La résultante de la charge répartie permet de simplifier le calcul des réactions.
On a ainsi :
R 2 KN/m x 10 m = 20 KN

LUE
2
Puisque le système est en équilibre, on peut écrire :

(CM), = 0, [+21 (Rzx10)-(Rx7) = 0, R3= 14 N


[+ Le =0,
Rg-R+Rp Rp = 6 KkN
(EE) Û,
Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 55

2. Diagrammes de V et de M (fig. 3.18c et 3.184)


Pour pouvoir présenter en détail toutes les étapes de la résolution, on a élaboré
ici les tableaux 3.1 et 3.2.

Tableau 3.1 Étapes de résolution de la détermination de l'effort tranchant V


3 TR .
Étape | Abscisse Charge V, = V;_; — [surf. sous a].
i x (m)* q F EN Œ
(KNAm) | (kN) ja
1 0 =? V, = 0 (extrémité libre)

2 ZE -2 V, = 0-2(-2) = 4

3 2+ 2 +14 V,=4-14=-10 .
a

4 107 2 4 = -10 - 8(-2) = +6


5 10* 0 .=+6-0= +6
6 124 0 +6 V,=+6-6=0

* Les signes - et + indiquent respectivement que la zone étudiée est à une distance légère- (b)
ment inférieure ou légèrement supérieure pour la valeur de l’abscisse en question.

Tableau 3.2 Étapes de résolution de la détermination du moment


fléchissant M

Étape Abscisse V. ._ [M =M:- [surf. sous v]. (c)

1 0 0 0 (extrémité libre)
2 2) 4 2x4 :
3 + Hi 0 — 5 = -4 (min.)

4 5 x (-10
4 — ER) HAE Fr)
2

Dire Ces
(d)
12—-(2xX6)=0
* À partir de l'équation 3.6, on obtient la pente dM/dx = -V. La connaissance de la
pente permet d’avoir une bonne idée de l'allure des courbes, comme l'illustre la
figure 3.18d.

a) Effort tranchant V
Le diagramme de la figure 3.18c correspond au tableau 3.1. On calcule la distance
a au point E, pour lequel V = 0 (M, ou M,,,), à partir de l'équation
3.5 ; on obtient ainsi :

ee 10. D COEUR d'où a = 5m


dx dx
Figure 3.18 Exemple 3.3.
56 Chapitre 3

b) Moment fléchissant M
À partir des pentes (dM/dx) et des quelques valeurs clés, on peut maintenant tracer
le diagramme de M (fig. 3.18d) sans nécessairement devoir développer les équa-
tions algébriques.

c) Autre méthode de calcul en un point particulier


Afin de démontrer que la méthode utilisée est en fait basée sur les conditions d’équi-
libre, on peut vérifier, par exemple, le résultat obtenu au point E (fig. 3.18e).
Ainsi :

(CF), =0, [+7], 14-14+7 =0, 7 =0


et

(M), =0, HD[ 4Xx5+14x35+M4 = 0, M =21kNm


Il est par conséquent toujours possible de calculer V et M par l’une ou l’autre des
(b) méthodes.

»
EXEMPLE 3.4, ; P,
La poutre de la figure 349a est soumise à une charge uniformément distribuée de
2 kN/m, à une force concentrée de 10 KN et à un moment concentré de 2,5 KN-m.
O Etablir les diagrammes de V et de M, et y indiquer les valeurs importantes.

Rd Solution
l -

L perturbation 1. Réactions (fig. 3.19c)


| locale
|due au SVoici les réactions de la poutre :
moment : ;

Fe "| “ii EM} = 0 HORS PS) (OS) 520


> RE Ry = 7,1 KN
(SF), =0, [+7T} 71-3+104R
=0
| Re = 5,9 KN
2 5 06 | 2. Diagrammes de V et de M
LR: x (e à) Effort tranchant
ile 0 AS dM _ 59 Le diagramme de la figure 3.19d est établi à partir du tableau 3.3.
_ = 9,1 . = 4,9 ns NOTE : Le moment concentré engendre une perturbation locale, puisqu'on peut
le représenter par deux forces concentrées agissant en sens opposé, à une très
Figure 3.19 Exemple 3.4. faible distance l’une de l’autre (fig. 3.19b).
Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 57

Tableau 3.3 Étapes de résolution de la détermination de l’effort tranchant V

Abscisse V, = V;_1 — [surf. sous al.


x (m)
(KN)
1 nl
2 SU)
3 -5,1 — (-10) = +4,9
4 15 4,9 — (-2 x 0,5) = 5,9
S) 2,0 29 5,9 + (perturbation locale)
|6 2,51 59 5:9=5,9 =0

b) Moment fléchissant

Le diagramme de la figure 3.19e est établi à partir du tableau 3.4.

Tableau 3.4 Étapes de résolution de la détermination du moment


fléchissant M
Sr
Een |
Étape Abscisse
*

V, M; = M;_ — [surf. sous ARE + M


i x (m) (KN) (KN-m)
0 (appui simple)

_ ss x 1 = 6,1 (max.)

6,1 - RES x 0,5 = 3,4


z

3,4 — 5,9 X 0,5 = 0,45


0,45 + 2,5 = 2,95
2,95=5,9%a0,5 = "0

* M (concentré).
58 Chapitre 3

34 EXEMPLE D'APPLICATION : CHARGE MOBILE


Il arrive quelquefois qu'une poutre soit soumise à un système de charges con-
centrées, séparées par une distance fixe et pouvant se déplacer le long de la poutre
(par exemple un véhicule roulant sur un pont). La figure 3.20a illustre le problème
de façon assez générale. Il s’agit d’une poutre AB reposant sur des appuis simples
à ses extrémités ; les trois charges P;, P> et P3, séparées respectivement par les
distances fixes a et b, et agissant sur la poutre, peuvent se déplacer comme un
ensemble.

Il faut se rappeler ici que, lorsqu'une poutre est soumise à des charges concen-
trées, le moment fléchissant maximal se produit à la section où l’une des charges
est appliquée (fig. 3.20b). Il suffit donc de déterminer la position des charges qui
engendrera le moment fléchissant maximal. Comme nous le verrons au prochain
chapitre, on se base principalement sur le moment fléchissant pour déterminer les
dimensions d’une poutre ; il est donc essentiel d’en connaître la valeur maximale.

Prenons, par exemple, la charge P.. Pour calculer les réactions, on détermine d’abord
la résultante R des trois charges, ainsi que sa ligne d’action e par rapport
à la charge P,. En appliquant l'équation d'équilibre des moments par rapport à B
(fig. 3.20a), on obtient :

RL 1 0 (3.9)
Figure 3.20 Étude d’une charge mo-
bile sur une poutre reposant sur des On peut également déterminer le moment fléchissant agissant sous P, à l’aide de
appuis simples : a) cas général de
l'équation d'équilibre (fig. 3.20c) ; on a ainsi :
chargement ; b) diagramme type des
moments ; c) V et M à la section corres-
M; = Ryx = Pa
pondant à la position de P:.
Il te = e)x D Fa (3.10)
L

Pour obtenir la valeur maximale de M, on dérive l’équation-3.10 par rapport à


x et on la pose égale à zéro ; on obtient :

Re
dx IL
+
ce qui donne la position x, pour la charge P, :

ik e)
X = —-—<
EU
d’où

; 2 > (SAT)
Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 59

On peut formuler ainsi l'énoncé général de l'équation 3.11 : «Le moment fléchis-
sant sous une charge concentrée est maximal lorsque le centre de la poutre (L/2)
et le point situé à mi-chemin entre le point d’application de la charge considérée
et celui où agit la résultante de toutes les charges appliquées coïncident.» La
figure 3.21 illustre le cas de la charge P..
À l’aide de l'équation 3.11, on peut déterminer avec précision la position de chaque
charge et obtenir ainsi le moment fléchissant maximal qui agit sous chacune d'elles.
On trouve ainsi aisément quel est le plus grand des moments fléchissants par rap-
port à l’ensemble des charges mobiles. L'exemple 3.5 illustre la méthode de calcul. Babe 12 — Re

Figure 3.21 Position des charges mo-


EXEMPLE 3,5 biles engendrant un moment fléchissant
maximal sous la charge P, (équat. 3.11
La figure 3.22a représente un système composé de trois charges concentrées et fig. 3.20).
mobiles, pour lequel on demande de déterminer la position des charges qui
engendrera le moment fléchissant maximal et de calculer l'effort tranchant
maximal.

Solution

1. Calcul de la résultante (fig. 3.224)

R = 80 + 20 + 40 = 140 KN
+ (20 x 5) + (40 x 8) Em
140

La valeur de x permettra de déterminer la distance e pour chacune des charges.

2. Calcul du moment fléchissant maximal


À l’aide de l'équation 3.11, on détermine les trois cas possibles où le moment
fléchissant peut atteindre une valeur maximale.

Cas 1 : charge P, (fig. 3.22b)

G] = Re Sin

DURE RER
PRE
d’où

140
x 5,5
CMP RRE ON
On isole la partie gauche de la poutre, à partir du point B, (fig. 3.22c). On obtient :

(CM), = 0 M =55x5,S = 302,5 kN°m


60 Chapitre 3

R = 7 kN

vA —3-3m
P, = 80 kN } P, = 20 KN P;, = 4CKN

R
!
5,5 m >|
Pi Sim Lun

(e)

3 C3 | D;
: : 2,5 m = 2,5 m
le L/2 e./2

Figure 3.22 Exemple 3.5.


Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 61

Cas 2 : charge P, (fig. 3.224)

ey= x —5=-2m

PUS
: ?) 2
=0, (R), =140
(EM), 5 x—8 = SON
On isole la partie gauche de la poutre, à partir du point C, (fig. 3.22e). On a :

(EM), = 0, M3 = 80X8
—80 x5= 240 KN:m

Cas 3 : charge P, (fig. 3.22/f)

Partie de droite :

x =14-9,5=45m
140x 4,5
EM} (Re = 45 KN

On isole la partie de droite de la poutre, à partir du point D, (fig. 3.22gq). On a


enfin :

(EM), = 0 M3=45x4,5 = 202,5 KN-m


Le moment fléchissant maximal a donc une valeur de 302,5 KN:m et il corres-
pond au cas 1 (fig. 3.22b). Les diagrammes complets de V et de M apparaissent à
la figure 3.23.

3. Calcul de l'effort tranchant maximal


L'étude de la figure 3.23b permet de déduire que l'effort tranchant maximal se
produira lorsque l’ensemble des charges mobiles se rapprochera de l’un des
appuis, et qu'il sera alors égal à la réaction de cet appui. On peut donc aisément
en conclure que la situation de chargement la plus dangereuse est celle pour
laquelle l'effort tranchant maximal (en valeur absolue) est de 110 KN (fig. 3.24).

NOTE : Cette valeur de l'effort tranchant ne peut exister que si une courte distance
seulement (x = 0) sépare la charge P; de la réaction R;.
62 Chapitre 3

Figure 3.23 Solution de l'exemple


3.5 : détermination du moment fléchis-
sant maximal.

y {À = 140 KN
3 m —»>l« 11m

Figure 3.24 Solution de l’exemple


3.5 : détermination de l’effort tranchant
maximal.
Diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants 63

3.8 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons examiné les réactions internes qui se produisent
lorsqu'une poutre n’est sollicitée que selon un seul plan de flexion. Nous l’avons
constaté, ces réactions internes (l'effort tranchant V et le moment fléchissant M)
varient le long de la poutre ; il est donc utile d’en tracer les diagrammes respectifs.
Nous avons élaboré une méthode qui permet d'obtenir de façon systématique les
diagrammes de V et de M à partir des équations différentielles d'équilibre. Il faut
cependant rappeler qu’on peut toujours calculer les réactions internes des poutres
constituant des systèmes isostatiques si on sectionne celles-ci à l’endroit désiré et
qu'on applique les équations d'équilibre statique. Nous avons d’ailleurs illustré les
diverses méthodes de calcul à l’aide d'exemples. En général, pour l’étude des
réactions internes, on se contente principalement de déterminer les valeurs maxi-
males où minimales respectives de l'effort tranchant et du moment fléchissant.
C’est à partir de ces valeurs que nous entreprendrons l’étude des contraintes au
chapitre 4 et que nous pourrons vérifier la résistance de la poutre au chargement
appliqué.
Contraintes
dans les poutres
en flexion

4.1 INTRODUCTION
Au chapitre 3, nous avons élaboré des méthodes permettant de déterminer les
forces et les moments internes qui surviennent dans une poutre soumise à la
flexion: l'effort tranchant V et le moment fléchissant M, reliés entre eux et agissant
sur la section transversale de la poutre. Dans ce chapitre, nous allons établir des
relations grâce auxquelles nous pourrons calculer, en chaque point, les contraintes
dues à ces forces et moments internes. Car c’est par la connaissance des con-
traintes que nous pourrons effectivement vérifier la résistance d’une poutre ou en
déterminer les dimensions.
ie établir les relations, Lo nous SR sur les hypothèses suivantes :
PO Ana À
l'a) La poutre est droite/at
avait(archargement : a
Le
D Le matériau est élastique et ses propriétés sont les mêmes en tension et en
compression ;
c) Le matériau est homogène tout le long de la poutre;
d) La flexion se produit dans un seul plan qui coïncide avec un axe principal de la
section. En général, celasignifie que le plan de chargement ou le plan normal
au plan de chargement sont des plans de symétrie.
Aux chapitres 12 et 17, nous développerons d’autres relations, valables pour des
problèmes de flexion qui ne satisfont pas à ces hypothèses ; par ailleurs, nous
étudierons au fur et à mesure la nécessité de ces dernières, ainsi que leurs limites.
Nous traiterons d’abord de la poutre soumise à une flexion pure. Dans ce cas
particulier, l'effort tranchant est nul (V, ou simplement V = O) et, par conséquent,
le moment fléchissant (M, ou simplement M) est constant tout le long de la poutre
(chap. 3). Après quoi, nous étudierons la flexion ordinaire (V4 0) et déterminerons
la contrainte due à l’effort tranchant. Dans ce chapitre, la poutre étudiée est homo-
gène (faite d’un seul matériau). Nous verrons plus loin (chap. 17) les poutres hété-
rogènes (constituées de plus d’un matériau).
Contraintes dans les poutres en flexion 65

| L U7. LATE
[= Ousæel Vlz x
4.2 CONTRAINTE DUE À UN MOMENT FLÉCHISSANT cx |
CONSTANT (FLEXION PURE) is
wK |
d

4.2.1 Étude de la déformation


#

a +
Soit une poutre (satisfaisant aux hypothèses de base énumérées à la section 4.1) k / Cie : <
soumise à un moment fléchissant M constant et positif (fig. 4.1a et b). Considé- RE E— Ÿ
rons deux éléments adjacents (ABED et BCFE) et de même longueur. Leur DCL he
(fig. 4.1c) montre que le moment fléchissant transmis est constant tout le long de la
poutre. Puisque les deux éléments sont identiques à tous points de vue, ils doivent
se déformer de façon identique. Sous l'effet du moment, les fibres supérieures se
rétrécissent tandis que les fibres inférieures s’allongent. Par ailleurs, les sections
AD, BE et CF doivent demeurer planes après déformation ; en effet, la figure 4.1c
montre qu’une déformation de la poutre qui gauchirait les sections AD, BE ou CF
(de façon concave ou convexe) ne peut pas se produire, à cause de l’incompatibi-
lité géométrique qui en résulterait. La figure 4.1d illustre donc la seule déformation
possible des éléments de la poutre, et la figure 4.1e montre la forme que prend la
poutre entière après avoir été soumise au moment M. On peut remarquer les
caractéristiques suivantes :

a) Tous les éléments de longueur sur une fibre longitudinale se déformant de la


même façon, leur assemblage donne à la poutre une courbure constante, ou
un rayon de courbure constant ;

plan de flexion

plan neutre

\ M (constant) ,

axe neutre
(a)

y U LA AY
Ar CBRI,C —
M M
x Z
Figure 4.1 Géométrie de la déforma-
DRE tion d’une poutre en flexion pure
(b) 7) (axe neutre (M > O).
) Ses 4
66 Chapitre 4

sections incompatibilité
gauchies (c)

CA Fo

AU B' B' c' section plane A’ B' C


après déformation

À
V\
A
+ RS
Q

D' Ë Ël F
. F

Là xX section
s plane compatibilité
avant déformation {d)

Figure 4.1 (suite) Géométrie de la


déformation d’une poutre en flexion pure
(M > O).

b) Pour ce moment M positif, les fibres supérieures se rétrécissent, et les fibres


inférieures s’allongent. Il y a donc un plan longitudinal horizontal dans
lequel la longueur des fibres ne change pas : par définition, ce plan est appelé
plan neutre (avant déformation). l'axe horizontal formé par l'intersection du
plan neutre et de la section longitudinale verticale de la poutre est appelé fibre
neutre. Il est d’usage de faire coïncider l’axe des x avec la fibre neutre, comme
à la figure 4.1e. Le rayon de courbure p est, par définition, celui de la fibre
neutre. On appelle l'intersection du plan longitudinal horizontal et de la section
transversale l’axe neutre (fig. 4.1a et b).
Contraintes dans les poutres en flexion 67
A D

ù ee (.J

Examinons maintenant les déformations longitudinales des diverses fibres de l’élé- al PR les DE
ment ABED dans le plan de flexion (fig. 4.2a). Après l'effet imputable au moment J:
M (fig. 4.2b), une fibre quelconque GH, située à une distance v au-dessus de la ui
fibre neutre (fibre I), devient G'H' : l'équation suivante permet de déterminer sa DE
déformation normale &, : ne Æ
G'H' - GH RONA
7 ZE ———————— $ a

GH V [l £ \

Or, initialement, GH = I et, par définition, I = l'J’; alors :

_ GH'-1J _ (p=y)dp - pd
F Las p dg
d'où

(4.1)

L'équation 4.1 révèle que :


a) la déformation normale &, varie linéairement en fonction de y, ce qui est
dû au fait que les sections demeurent planes après déformation (fig. 4.14) ; Figure 4.2 Étude de la déformation de
ur + : ce ;s. l'élément ABDE de la poutre de la
b) pour un moment fléchissant M positif, les fibres supérieures (y > 0) se rétré done ALIM U)
cissent (déformation négative : compression), et les fibres inférieures s’al-
longent (déformation positive : tension). F )
|}
4.2.2 Relation contrainte/déformation += 1e
Selon nos hypothèses de base (sect. 4.1), la poutre est faite d’un seul matériau x à
élastique, dont le module d’élasticité E est le même en tous points. Donc, à partir # + noie
des équations 4.1 et 1.12a, et compte tenu du fait que les contraintes o, et ©, De
sont nulles (ce qu’une analyse rigoureuse d’élasticité confirmerait), on obtient :
E É L LR AE,
x = EE = -— y uz Üyvea.t /
=. p — A s | 1 #, 02 FL # un }

4.2.3 Équilibre lune


Pour terminer la démonstration, nous supposerons réalisées les conditions d’équi-
libre ; ainsi, chaque élément infinitésimal (dA = dydz) de la section transversale À
(normale à l’axe des x) peut avoir troiscomposantes de contrainte (fig_1 10),
lesquelles contribuent éventuellement à équilibrer le moment fléchissant M.
On peut voir ces composantes de contrainte (o;,, %, %) agissant sur l'élément de
surface dA à la figure 4.3 — dans le sens positif, selon la convention de signes
adoptéeà l’article 1.6.2. Les coordonnées v et z de l'élément dA sont égale-
ment toutes deux positives. On applique donc les équations d’ ne sachant
que la seule réaction interne à équilibrer est le moment M : neNA ana

gn-e Jausos Han 4


N
axe neutre

(XF) = 0, Ï pe A4 = 0 (4.3b) Figure 4.3 Contraintes agissant sur une


Y 4 surface élémentaire de la section droite.
68 Chapitre 4

(GP),- =0 [7
A
d=0 (4.3)
(EM), = 0, Ï Ty } dA - | Try
Z d4 = 0 (4.3d)
A A

RUE (EM), =0 L 6,zd4=0 (4.3e)


4 | RA w/
( (\Tl da ju _M =0 CM), = 0, Ï 6,yd4+M =0 (4.3f)
\\ 5) A
) Le
ne M2=E\u 2 4.2.4 Résolution
Dex É C'est l'examen des conditions d'équilibre (équat. 4.3) qui nous mène à la solution
P / recherchée, c’est-à-dire à une relation permettant de calculer les contraintes en
# PE fonction du moment fléchissant et de la géométrie de la poutre, et ce, compte tenu
< A. ; : des propriétés élastiques du matériau (équat. 4.2).
s 1254 le” à) Léquation 4.3a combinée avec l'équation 4.2 donne :
DæTT
\ WW
/
|
E
-— y [d4 = -—|
E yd4 =0 (pour E = constant)
D — | Al P P JA

| Le Or, puisque E/p # 0, il en résulte que :

fie ‘ A |
Fri
PIE D où D'après l’équation 4.4, le premier moment de la section transversale À par
É l
y V rapport à l’axe neutre dE_y dA ) doit être nul pour satisfaire àl'équation 4.3a.
E qe PE hs Il faut donc que l’axe dèsx passe par lecentroïde C de la section (fig. 4.3).

b) L'équation 4.3b est satisfaite puisque, dans ce cas, il n'y a aucun effort

tranchant V, et que | T,, d4 a comme résultante une force de cisaillement


A
(ou effort tranchant) qui agit dans la direction vw.
c) Le même raisonnement s'applique à l’équation 4.3c, puisque aucun effort
tranchant n’agit dans la direction z.
d) l'équation 4.3d traduit la différence des moments dus à des efforts tranchants
qui agiraient selon les directions v et z. l'équation est donc satisfaite encore
une fois, puisque %, = %y = 0.
e) l'équation 4.3e combinée avec l'équation 4.2 donne :

[(-£>}# = 0
Ici encore, puisque E/p # 0, il en résulte que :

É yz da = 0 (4.5)
Contraintes dans les poutres en flexion 69

Selon l’équation 4.5, le moment produit! de la section transversale À de la


poutre doit être nul pour satisfaire à l'équation 4.3e. Cette condition est effecti-
vement vérifiée par hypothèse (sect. 4.1), puisque le plan de flexion xvy coïncide
avec un axe principal de la section.
f) Enfin, en combinant l'équation 4.3f et l'équation 4.2, on obtient :
CRRENPS Var
EAfD Ts
M = 2] »2 dA ee 7! =
P V4 L- —

Or, ? dA est, pardéfinition, le second moment de la section transversale? : f la max


A par fapport à l’axe neutre z. Si on le représente par le symbole I, on obtient : Y (ox Tr ee ‘

BE; En, M e
Va POI (4.6) à
P P EI 2 É /À ee
? PES D nr l 9 y Ut: 72 ess
où ee +—
Eu:
es
I FF Ï y? dA (4.7) A # 45 L FT. Fr Os AL
À 47 £ : ï
} Î | Al < Fee 4

l'équation 4.6 permettra, au chapitre 5, d'évaluer la déformation (et la flèche)


d’une poutre, puisqu'elle relie le rayon de courbure (p) au moment fléchissant
(M) appliqué au module d’élasticité du matériau (E) et au second moment de
la section transversale (1).
Pour obtenir la contrainte, on combine l'équation 4.6 avec l'équation 4.2, ce
qui donne: A |) lu
\\
HE POSE
LÉ T >
uuS ri (4.8)
‘à +
me
La figure 4.4 illustre la répartition des contraintes données par l'équation 4.8,
dans le cas d’un moment fléchissant M positif. La contrainte varie de façon
linéaire, d’une compression maximale (à la fibre supérieure) à une tension maxi-
male (à la fibre inférieure), en passant par zéro (à la fibre neutre). Si : [ol = [Mc]
M (compression)

LE (4.9) &

l'équation 4.8 donne la plus grande valeur absolue de la contrainte, soit

lo: = Fr (4.10)

_où S = J/c est défini comme le module de la section.

Les exemples 4.1 et 4.2 illustrent l'application des équations précédentes.

lo',| = |Mc'A|
(tension)

1. Nous utilisons ce terme de préférence à «produit d'inertie», qui prête à confusion (voir app. À). Figure 4.4 Répartition des contraintes
2. Nous utilisons ce terme de préférence à «moment d'inertie», qui prête à confusion (voir app. A). en flexion pure (M > O).
70 Chapitre 4

————
———
EXEMPLE/4.1
La figure 4.5 représente une poutre encastrée, de section rectangulaire a X b (où
b = 1,5a). Cette poutre est soumise à un moment de flexion M. La contrainte
normale maximale permise étant ©, on demande de calculer le rapport des
capacités de résistance à la flexion de la poutre ainsi que celui des rayons de
courbure de la fibre neutre selon les deux orientations montrées aux figures 4.5a
et b.

Solution
Le moment étant uniforme le long de la poutre, on calcule le moment nécessaire
pour provoquer une contrainte normale maximale égale à ©.

Pour l'orientation de la figure 4.5a, on a :


3
les
f = ax(Lsa) = 0,2813a*
12
C—=0NSa

Donc (équat. 4.10) :


M(0,75a)
ei
d’où |
Mi — 03/7540)
et le rayon de courbure correspondant est :

Pour l'orientation de la figure 4.5b, on a :


3
1,5a(a
Me ETES 0,125a*
12
COS

Donc :
M; (0,5a)
(la To one
d'où
M = 0250
et le rayon de courbure correspondant est :
Ec 0,5Ea
Pia
Oo Co
Les rapports des capacités de résistance à la flexion et des rayons de courbure des
deux orientations sont donc :
M
PL= 15% Pipe
Figure 4.5 Exemple 4.1. M; P2
Contraintes dans les poutres en flexion 71

.
rt

EXEMPLE 4.2
La figure 4.6a représente une poutre en aluminium (E = 70 GPa) soumise à un
chargement ; on peut voir sa section transversale cotée à la figure 4.6b. On
demande de calculer la contrainte normale maximale, en tension et en compres-
sion, ainsi que le rayon de courbure de l’axe neutre déformé, pour la travée cen- nl z \ko ve
trale de la poutre. PA u
- [oookgn x Doom
Solution DD? Pour
La symétrie du chargement permet de calculer les réactions R3 et R< directe- 0e S
ment à partir de l’équilibre des forces verticales : =
(-1000 8%) (40 dati
Rp = Re = 2 KN à
AT EN.
On établit ensuite les diagrammes des efforts tranchants et des moments
= AAPDONe
fléchissants (fig. 4.6c). Dans la travée centrale de la poutre, le moment fléchis-
- =
sant est constant, et l'effort tranchant, nul : il s’agit donc d’une flexion pure, où 0, 335) 10
M = - 1 KN-m. r 130 MPa

On calcule alors le second moment de la section. Celle-ci n'étant pas symétrique


par rapport à l’axe des z, il faut d’abord localiser son centroïde (fig. 4.6d)$. En
mesurant provisoirement y à partir de la fibre inférieure, on obtient :
PL]
D ON _;
f SEE
ZXA47 | (500x5)+
(500 x35) =
“Spa ies A 4 500 + 500
20 mm

d’où
ee
_.

| b;h? _
LT ET 1e ? A
| > À |
7 =
PET =
A nr À

&

12
5 3
= TT RS pofs 20) + 500(35 — 20)
= 0,333 x 10° mm*
= 0,333 x 10% m*+
l'équation 4.8 permet de calculer la contrainte normale :
My _ _-1x10°
Oz = -— y = (3X 10° }y
TOMATE AT
J

Donc, quand v = 0,04 m, on à 6, = 120 MPa, et quand v = -0,02 m, on a


©, = -60 MPa.
D’après l'équation 4.6, on peut évaluer le rayon de courbure p de la fibre neutre
pour la travée centrale :
70 x 10° }x [0,333 x 10
PE Caec(OAO) rene su
M 1 X 10
ce qui indique que le centre de courbure est situé au-dessous de la poutre.
On peut voir les résultats aux figures 4.6e et 4.6f.

3. Voir l'appendice A.
12 Chapitre 4

LÉ = 500 mm?
F
ao
Ÿ

2 |axe neutre =
(c) 20 mm = y 35 mm

A, = 50 x 10 Î
(d) = 500 mm° y, = 5mm

120 MPa.

KN:m

X
p = 23,31 m
60 MPa
Figure 4.6 Exemple 42. (e)

4.3 CONTRAINTE DUE À LEFFORT TRANCHANT


(FLEXION ORDINAIRE)
4.3.1 Introduction
La flexion pure (V = 0) est un cas particulièrement intéressant, qui nous a
permis d'obtenir, à partir de considérations géométriques et symétriques simples,
l'expression de la relation entre la contrainte normale et le moment fléchissant
(équat. 4.8). Cette relation, malgré sa simplicité, est rigoureusement «exacte».
Bien qu'il soit rare, en pratique, que des poutres soient soumises à une flexion
pure, il faut se rappeler que, dans une poutre soumise à une charge quelconque, le
moment fléchissant passe par un maximum (ou un minimum) lorsque l'effort tran-
chant est nul (chap.
3). équation 4.8 est par conséquent directement applicable
au calcul de la contrainte
dans les zones critiques de lapoutre.
Nous allons maintenant aborder l’étude de la contrainte due à l'effort tranchant
(V 4 0 ; flexion ordinaire). Il est difficile (et en général impossible) d'obtenir la
Contraintes dans les poutres en flexion 73

solution exacte pour une poutre droite soumise simultanément à un moment


fléchissant M et à un effort tranchant V. Le fait, par exemple, que l'effort tranchant sem => DL
entraîne, nous le verrons, des contraintes de cisaillement qui provoquent la /
distorsion des sections invalide l’argument principal de l’article 4.2.1, celui des
sections planes (fig. 4.1d). l'équation 4.8 n’est donc pas strictement exacte _
lorsque l'effort tranchant n’est pas nul ; la solution est par conséquent approxi- 7
mative, puisqu'on fait quand même appel à l’équation 4.8. Toutefois, l'erreur
dueà cette approximation est faible dans laplupart des cas où la longueur de
la poutre est beaucoup plus grande que les deux autres dimensions. Nous C2
discuterons ultérieurement des limites de l’approche utilisée. €

4.3.2 Résolution
Soit la poutre de la figure 4.7a, soumise à un chargement quelconque entraînant Ü
une flexion. La poutre, qui est droite, satisfait aux hypothèses de la section 4.1.
Considérons un élément de la poutre, de longueur Ax (fig. 4.7b) ; comme nous
l’avons vu (chap. 3), l'effort tranchant et le moment fléchissant varient tout le
long de la poutre et prennent des valeurs V,, M, et V,, M, de part et d’autre
de l'élément étudié. D’après l'équation 3.8, on a : ARS

M = M - VAx (4.11)
où V représente la valeur moyenne de l'effort tranchant appliqué à l'élément de *
longueur Ax. LL
équation 4.8 fournit la répartition des contraintes normales (o,), et (G,)2
(fig. 4.70) :

(ox ) = AY (4.12a) >

(LE RE PRE (4.12b)


: ù ETdall DEEE
L'élément de poutre de la fiqure 4.7c se maintient en équilibre, puisque les
équations 4.11 et 4.12 satisfont aux conditions d'équilibre. Effectuons une coupe
longitudinale à un niveau quelconque (v = v’, fig. 4.7d) ; puisque les contraintes
normales (6,), et (6,) sont différentes sur les faces opposées, les deux sous-
éléments ne peuvent être en équilibre que s’il y a une force interne ÆF, (plus préci-
sément AF,,) agissant dans la direction longitudinale à leur interface. Considérons
l'équilibre des forces selon l’axe des x, pour le sous-élément supérieur, de section

Loi je)
A’ (fig. 4.7e) :

dA-AF, =0 CT (413)
(On a tenu compte ici du signe de (6,), et de (o;)», fig. 4.7d.)

En combinant les équations 4.12 et 4.13 et sachant que M,, M, et I ne sont


pas fonction des coordonnées de la section transversale, on obtient :

AR = —Ds
e ; 1 y dA Ba (4.14)

Dans l’équation 4.14, l’intégrale représente le premier moment Q de la sous-


section À’ par rapport à l’axe des z. De façon générale, on peut évaluer la distance
74 Chapitre 4
+ plManrr
|) Aa Àe L | p ?
(ss à : ) jlL s P3)7

de.
o DAAAN
LD LAA NS ,09UE
| : \ y’ entre le centroïde de la sous-section A’ et l’axe neutre (fig. 4.7e), et calculer
F directement le premier moment Q. Ainsi pa à
< 40 S'y Je LE hot à
DIX Ca {* “ 7
rs PR7
oi | REA’ 2 —% | J Ÿ )
Le rapport AF/Ax;
quireprésente laforce de cisaillement moyenne par unitéde
Jongueur, au plan de coupe, est appelé flux de cisaillement q,.. Les indices indi-
quent qu'il s’agit
d’un flux de cisaillement agissant sur une face normale à y, dans
à la directionx :
( AF,,
FOLs Tu Pa
0 =
Sri | 4.16 )
N < JET | He Ax jh
S-\ à L
: y
N | On peut également
| 2
calculer la contrainte
.
de cisaillement
. .
moyenne
& 5
qui agit au :
:

pas |plan de coupe (fig. 4, 7f) 5 ed Lu = dns 4 d/A

L W RO
0 OP AN et gx (#7)
nTA où b est la largeur de la poutre au plan de coupe considéré.

— \ S y
D ONE V ZFuzO
VR

Lañsz 2 F,70

De n ÿ b pe \

? |à À 4 \ Y> ;
N /| IN

\) Q p*

RE
N7 \
Le d
LT .

Figure 4.7 Étude de la contrainte de


cisaillement produite à une section lon-
gitudinale (y = y’) sous l'effet de l'effort
tranchant V.
Contraintes dans les poutres en flexion 75

La figure 4.7g montre un élément infinitésimal, situé sur l’arête FG du plan de


coupe. Cet élément est soumis, nous venons de le démontrer, à une contrainte de ) RCE +24
cisaillement7, ; il est également soumis à l’effet direct de l'effort tranchant sur n'es JT
N . . 4, f F
la section normale à l’axe des x (composante de contrainte 7,,). Par ailleurs, nous
avons vu (chap. 1) que les composantes 7, et7,, étaient ire en intensité.

Il est important de remarquer que le flux de cisaillement q,. et la contrainte de


cisaillement 7, (ou ñ,) dépendent de la valeur y’ du plan de coupe, et que leur
intensité varie d’un point à l’autre de la poutre. Sur la face perpendiculaire à x, la AIT RS
_résultante des forces provenant de 7,, est égaleàV. re ours à 9 |À |
Il est facile de constater que la contrainte de cisaillement dueà l’effort tranchant est \
nulle pour les éléments situés aux fibres extrêmes supérieures et inférieures dela |
section. Nous allons examiner la distribution de la contrainte de cisaillement pour
quelques sections courantes dans l’article suivant.

A 4.3.3 Distribution de la contrainte de cisaillement


pour quelques sections courantes

1. Section rectangulaire
Considérons une poutre de section rectangulaire soumise à un effort tranchant V
(fig. 4.8a). On trouve le second moment de la section par rapport à l’axe neutre z
grâce à l'équation suivante :
axe neutre Ê
3
pe _ (4.18)
Considérons le plan de coupe perpendiculaire à v situé à une distance v’ à partir
de l’axe neutre (fig. 4.8b). l'équation 4.15 donne :

+
| N|
Q Il ES |
© |5 |
us

RITES
PLIS Re

=2 [2-0
Le 2 (4.19)

2 | 4

l'équation 4.16 permet de calculer le flux de cisaillement :

vo 6{h? Ne
Ayx — 371EF FE É > (>) | (4.20)

Avec l'équation 4.17, on obtient la contrainte de cisaillement :

P 27 Act
Poe men | 00) (4.21)

On remarque que q,. et ñ,. ont une répartition parabolique selon l'axe des v et
qu'ils prennent leur valeur maximale lorsque y” = 0 (axe neutre, fig. 4.8c). Ainsi :

GV(h? | 37 : «x.
(ax leemere, (4.22) Figure 4.8 Flux de cisaillement dans
une poutre à section rectangulaire.
=. un LT Trunve
U mar AA 7 Ai ont :

76 Chapitre 4
— VEN

et

(ane sr 4.23)
Ke 1e em (cs ls 3 b Ü Sp

On peut démontrer de l'équation 4.20 que, quelle que soit la section de poutre
considérée, pour une valeur donnée de V, le flux de cisaillement atteint toujours
_sa valeur maximale lorsque y” = 0 et que r,, prend sa valeur maximale lorsque
: dx /best maximal.

(to = V/bh;'est égale


à 28 (55):

L'exemple 4.3 étudie en détail les contraintes et l'effet du flux de cisaillement dans
une poutre rectangulaire.

EXEMPLE 4.3
Une poutre en porte-à-faux (fig. 4.9a) est soumise à une force verticale P de
200 N. On demande d'étudier cette poutre en ce qui concerne la contrainte nor-
male et le cisaillement.

Solution

Pour illustrer la présence du cisaillement, dans un premier temps, on sépare la


poutre en deux poutrelles superposées (fig. 4.9b). Celles-ci, qui peuvent glisser
l'une par rapport à l’autre suivant la direction longitudinale, se partagent égale-
ment la force P. À la section B, la répartition de la contrainte normale est telle que
le montre la figure 4.9b, et l'équation 4.10 permet de calculer sa valeur extrême :
| | _ M
X [max L'UA
b =

(a) 20 mm
où:
glissement
3
relatif
= — = 2,6 x 10*mm{ = 2,6X 108 m*
25 mm
er 00I2Sm
127 l
ME SPX IS) = A ee = 150 Nm

d'où

lol. = 72X10$ N/m2 = 72 MPa


En supposant maintenant que ce glissement relatif soit contrecarré par la présence
du flux de cisaillement q,, (fig. 4.9c), on peut calculer la valeur de ax à partir de
l'équation 4.22 :
Figure 4.9 Illustration de la présence
du flux de cisaillement dans une poutre pa
LA,

|
_ 3 = 3x———
= —
200 = 6xXI0 N
rectangulaire en porte-à-faux (ex. 4.3). 0 SIN ja
Contraintes dans les poutres en flexion 77

d'où
ue L CO = 0,3 x 106 N/m°? = 0,3 MPa
Tyx
b 0,02
À partir de l'équation 4.10, on peut alors calculer la valeur extrême de la con-
trainte normale à la section B, illustrée à la figure 4.9c :
| __ M
Palma ©7

3
= 2. = 2,08 x 105mm = 2,08x107 m
€ = 0,025 m
M = Px1,5 = 300 Nm
d’où
lee = 36 MPa

À partir de cet exemple numérique, on peut conclure que la contrainte normale


est réduite de moitié lorsqu'on empêche les deux demi-poutrelles de glisser l’une
_par rapport à l’autre, bien que la contrainte de cisaillement 7, qui se manifeste à
_l’axe neutre, soit relativement faible (0,3 MPa, soit moins de 1 % de la contrainte
normale maximale).

2. Section circulaire pleine


Considérons une poutre de section circulaire pleine de rayon r soumise à un effort
tranchant V. Sur la coupe longitudinale SIK (fig. 4.10a) au niveau y’, on suppose
que la contrainte de cisaillement est uniformément répartie. Cette contrainte (7,.)
est déterminée par le flux de cisaillement q,, (fig. 4.10b) :

yx Se F4 (4.24)

Le Î ydA = TZy4 (4.25)


À 4

© Il NS Il
S- à
NES
Kg
— ‘es

D) I

5
2 LS) LS

Il À
——
»:à
à

[eS]
Le]
Il 1 Il |S [ee] |
>
PES
ice—— (4.26) Figure 4.10 Flux de cisaillement dans
LT LL

une poutre à section circulaire pleine.


78 Chapitre 4

De là, on obtient :

x 4 V ,
Try = Tix — T = 7 — (2 En (y ÿ) (4.27)

La distribution de 7,, en fonction de v’ prend la forme d'une parabole. On voit


que la valeur de la contrainte de cisaillement maximale se produità l’axe neutre
_z(v’= O) et est donnée par l'équation suivante:

À avt Co GET ASTON Les


3zr2 3 À 3
Ü À
où À est la section entière de la poutre (A = #).
La contrainte de cisaillement agissant sur les éléments disposés le long du plan de
Se [UK (avec y’ 4 0) n'est pas toujours orientée suivant v. En effet, la contrainte
, au point K (élément du matériau sur le contour de la paroi) peut être décompo-
_ en 7, (composante radiale) et 7,, (composante circonférentielle), comme on
peut le voir à la figure 4.10c. La composante 7,, doit être nulle, car la paroi de la
membrure est libre de contrainte ; en conséquence, la contrainte 7,, doit se diriger
suivant la direction circonférentielle 4 pour les éléments situés sur le contour de la
membrure. Ainsi,la contrainte de cisaillement dueà l'effort tranchant est inclinée
_graduellement par rapport à y, à partir du plan de symétrie, au fur et à mesure
qu'elle s'approche du contour (fig. 4.10d).

3. Section circulaire creuse


Pour une section circulaire creuse soumise à un effort tranchant V, la contrainte de
cisaillement sur la surface de coupe perpendiculaire à v mettant en jeu les parois
interne et externe doit se diriger suivant la direction circonférentielle pour satisfaire
aux conditions aux frontières (les parois interne et externe du cylindre étant des
surfaces libres de contraintes).

Le système de coordonnées cylindriques (x r 6) convient davantage pour évaluer


le flux de cisaillement sur les surfaces longitudinales UJK et l'J'K’ (fig. 4.11a). Pour
des raisons de symétrie, on détermine le flux de cisaillement g, sur la surface JK
(face positive de 4 comme suit : TS Log Ne. Die Nan dot
NS

| V
|24:)= E (4.28)
(a) DEA ESS

où Q est le premier moment de surface isolée A’. Avec y = r cos 8et dA = r dr d@


(fig. 4.11a), on obtient :
LP] do

x :
de ui
2 sl re
[ y° dA®= 2] (r cos0) 2) r dr dO == 7
T 4
Ve = 4
] (4.29)

9 K° :
:b) < >ê Q = y 2 = til (r cos 0 6) r dr d0 pe
: r =" }sin œ (4.30)
/ 0 fl

Figure 4.11 Flux de cisaillement dans


une poutre à section circulaire creuse.
Contraintes dans les poutres en flexion 79

Si on suppose que le flux de cisaillement est uniformément réparti sur la surface de


coupe, on peut obtenir la contrainte moyenne en cisaillement (fig. 4.11b) sur cette
surface (délimitée par à). Etant donné que la paroi du cylindre est uniforme, on
voit facilement que la contrainte maximale (valeur absolue) en cisaillement due à
Er is
[2l'axe te
l'effort tranchant
ranchant se
se produit àè l'axe neutre de la section :

V l
|ba.
11 — Fo max afré -r#)/a 3,
ee | (4.31)

Ainsi, on peut déduire les résultats suivants.


a) Pour un cylindre plein, on trouve le cisaillement maximal dû à l’effort tranchant
à l’aide de l'équation 4.31 avec r; = 0:

4
el =ol = 3 25 (4.32) ÿ

ce qui confirme les résultats déjà obtenus. 5 ”


e < RAGE un
b) Pour un cylindre à paroi mince ayant une épaisseur uniforme t (t = r, — r.),
F4 NE |
on peut déterminer le second moment de surface Î par rapport à l’axe { / LJ Etre 49A
neutre z (fig. 4.12a) par approximation en posant que le rayon moyen est | { Î
\ PA ph se

——— CAE àa P CNT x


F:ee
ÿ aies: a
TE

Ur 7 (rà _ ” = ue — r)(r - r;) (2 : r) nr (4.33)

La contrainte de cisaillement agissant sur un élément délimité par l’angle «devient


(fig. 4.12b) :
RE
Tp = -— Sn (4.34)
rt

On peut voir la contrainte 7,, agissant sur un élément du cylindre aux figures 4.12c
et d. Enfin, cette contrainte prend la valeur maximale à l’axe neutre (a = 90°) et
est dirigée dans le sens de V: mn,

cola | (4.35)
NOTE : Pour un cylindre à paroi mince, on peut aussi déterminer la valeur Q
associée à la surface À’ (surface au-dessus du plan de coupe défini par l’angle à)
comme suit :

o-| vai =2[) r cos0 tr dO


—— 4 — |
+0 (4.36)
= 2r°t sina \
ve PE,
80 Chapitre 4

Figure 4.12 Contraintes de cisaillement


pour un cylindre à section circulaire mince
(V > O).

4.4 SECTIONS ÉCONOMIQUES


4.4.1 Introduction
Nous avons vu que, dans une poutre en flexion, les fibres situées près du plan
neutre sont peu sollicitées par rapport aux fibres extrêmes. Ainsi, pour les poutres
de section rectangulaire, le fait qu’une grande partie de la section soit soumise à de
faibles contraintes rend cette géométrie peu efficace en ce qui concerne la flexion.
À l'exemple 4.3, nous avons vu en outre que la contrainte de cisaillement due à
l'effort tranchant était très faible, même lorsqu'elle affectait la zone de l’axe neutre
d’une section rectangulaire. Il est donc souvent utile d'optimiser la géométrie d’une
_poutre en réduisant laquantité de matériau au voisinage de l’axe neutre et en
l’augmentant dans les zones les plus éloignées de cet axe.
Contraintes dans les poutres en flexion 81

C’est pourquoi les profilés en I (de type S ou W, app. C) ainsi que les profilés
tubulaires satisfont bien à cette exigence d’une meilleure répartition du matériau.
Comme le montre la figure 4.13, le module de la section d’un profilé en I est, à aire
(ou masse) égale, beaucoup plus élevé que celui d’une poutre de section rectangu-
laire. Les profilés tubulaires offrent une bonne résistance à la flexion dans toutes
les directions ; cette caractéristique peut s'avérer utile dans certains cas. Signalons
par ailleurs que les dimensions des profilés sont normalisées ; nous reproduisons,
à titre d'exemple (app. C), quelques tableaux types concernant les profilés
standardisés de l'Association canadienne de normalisation (ACNOR). Figure 4.13 Comparaison des proprié-
tés de la section de poutres pleines et de
Puisqu’on utilise couramment les profilés normalisés, il importe de les étudier profilés normalisés ayant approximati-
en détail. C’est pourquoi, après avoir examiné l’effet du cisaillement (art. 4.4.2), vement la même aire. On voit que le pro-
nous l’illustrerons par quelques exemples de calcul. filé n° 4 offre la plus grande résistance en
flexion autour de l’axe 1-1, alors que le
profilé tubulaire n° 6 donne une bonne
résistance en flexion dans les deux plans.

semelle

@ | 7,95 mm

Fe
Ho
10 1m

60,2
mm 260
n 152
mm

127 mm 141,3 mm
ms 152 x 102 x 7.95% 12 TRAD TER ITIOSE 1418 KI7,05#
mm TS VAS
S200 x 27* 102 mm
W250 x 28*

) 5) 6)

de
la
section
Second
moment

de
la
section

* Profilés normalisés
82 Chapitre 4

4.4.2 Contraintes dues à l’effort tranchant V


Un profilé en I est soumis à un effort tranchant V ainsi qu’à un moment flé-
chissant, ce qui entraîne une répartition des contraintes normales [(0;)1 # (G)2,
fig. 4.14a]. Le problème ressemble à celui illustré par la figure 4.7 (la solution
se trouve à l’article 4.3.2), en ce qui concerne la répartition du flux de cisail-
lement ou celle de la contrainte de cisaillement. On pourrait donc, en effectuant
des coupes par différents plans normaux à v, utiliser les équations 4.16 et 4.17
pour obtenir les répartitions de q,. et de r,.. équation 4.16 donne :

4
ue Jl (4.37a)
et l'équation 4.17 :

V 2
Tyx = en (dans l'âme) (4.37b)

a “E (dans la semelle) (4.370)

La figure 4.14b montre ces répartitions.


On constate que, dans la zone de la semelle, dont la largeur b est beaucoup plus
grande que l'épaisseur f, de l’âme, il y a une chute rapide dans la répartition de q,.
et une forte discontinuité dans celle de 7, (qui, en fait, devient pratiquement négli-
geable et doit être nulle aux parois extérieures).

Si, par contre, on effectuait une coupe verticale (normale à z au niveau z’) dans
une des semelles (fig. 4.14c), on constaterait que le déséquilibre des forces suivant
x, dû à l'inégalité de (o,) et (o;)2, exige la présence d’un flux de cisaillement q,..
On calcule ce flux de cisaillement en suivant exactement le même cheminement
qu’à l’article 4.3.2 et on obtient une équation identique à l'équation 4.16, soit :
v
Le I (4.38)
où Q'=150fia dide)
Î — second moment de la section complète

De la même façon, on obtient (équation identique à l’équation 4.17) :

Ix =_ VO
ET
Us = —<—
(4.39)
où t, est l'épaisseur de la semelle.
Contraintes dans les poutres en flexion 83

Ainsi, en effectuant des coupes successives selon l'épaisseur des semelles (plan
perpendiculaire à z) ou de l’âme (perpendiculaire à v), on peut obtenir la réparti-
tion du flux de cisaillement ou celle de la contrainte de cisaillement dans l’âme et
dans les semelles (fig. 4.144). Il faut noter qu’on obtient le sens du flux de cisaille-
ment, ou celui de la contrainte de cisaillement, à partir des conditions d'équilibre _—
= 4 To PAPER EN +
selon l’axe des x, et se rappeler que (fig. 4.14c), pour un effort tranchant positif, le
moment fléchissant est algébriquement plus grand à la face 1 qu'à la f. bp Le, ’ g- L A{
ailleurs, comme le montre par exemple l’élémentÀ (fig. 4.14d), une contrainte de
cisaillement 7,. agissant sur la face z (face négative) exige, pour assurer l'équilibre
de l'élément, qu'une contrainte 7,, (égale à 7, mais avant un sens de rotation
opposé) agisse sur la face x de l'élément. La même condition s'applique, nous
l’avons déjà vu (fig. 4.7g), à l'élément soumis à la contrainte de cisaillement 7,
AVEC Ty = Te

zone d'analyse complexe


où les contraintes sont Figure 4.14 Étude du flux et de la con-
nécessairement moindres trainte de cisaillement dans un profilé en
(c) (d) I soumis à un effort tranchant.
84 Chapitre 4

Les contraintes
7, et 7, générées par l'effort tranchant sont appelées contraintes
_de cisaillement longitudinalen flexion.
Les exemples 4.4 et 4.5 illustrent de façon détaillée l'étude des contraintes dans
les profilés.

EXEMPLE 4.4
Une poutre W150 X 37 est soumise à une charge répartie uniformément sur toute
sa longueur (fig. 4.15a). On demande d'étudier la répartition des contraintes dans
les zones critiques de cette poutre.

11,6 mm

11,6 mm Fe 154 mm “
W150 x 37 (b)
À = 4730 mm?
SONT

+91 MPa 60 KN
: -73 MPa
(e) zone B (f) zone C ;
zone d'analyse complexe
où les contraintes sont
= nécessairement moindres
Trz Trx

14,8 MPa /

Figure 4.15 Exemple 4.4.


Contraintes dans les poutres en flexion 85

Solution

Les dimensions et les propriétés de section de ce profilé normalisé (app. C) appa-


raissent à la figure 4.15b. l'équilibre exige des réactions de 100 KN à chaque
appui. On peut voir les diagrammes des efforts tranchants et des moments
fléchissants (chap. 3) aux figures 4.15c et d. À partir de ces diagrammes, on peut
établir les zones critiques suivantes :
à) Va = 60 KN, à une section près de l’appui en C ; le moment fléchissant
correspondant est M = - 20 KN-m. En général, on examine la contrainte de
cisaillement (en valeur absolue) à la section où l’effort tranchant prend la valeur
absolue maximale.

b) Ms = 25 KkN-m, au centre de la poutre (en B) ; l'effort tranchant y est, bien


sûr, nul.

1. Zone B
D’après l'équation 4.8, on a :
EM 25x10
É I 222 510%
(-1126 x 10°)y
Donc, quand y = 81 mm,ona:
©, = -91X10$ N/m? = -91 MPa
et quand y = -81l mm,ona:
o, = 91 MPa
La répartition apparaît à la fiqure 4.15e.

2. Zone C (juste à gauche de l’appui)


a) Contraintes normales
D’après l'équation 4.8, on a :

My -20 x 10°
rene C0)
Donc, quand y = 81 mm,ona:
CG =N73 MPa

et quand y = -81 mm,ona:


9-13 MPa

La répartition apparaît à la figure 4.15f.


86 Chapitre 4

b) Contraintes de cisaillement
Dans la semelle (fig. 4.15g), on calcule la valeur de 7,, au plan de coupe défini par
z’ à l’aide de l’équation 4.39 :

TL ne
LR |
Où:

OT == 2) 1,2 812) (e4) (mm )


V = 60x10? N
= 22,2 x 1069 mm*+
s (LE||=
D 116mm

Par conséquent :

60 x 103 x 872
Ton = ————— (77 = 7) = 0,203 (77 - 7)
M2 710 Lo
Donc, quand z’ = 77 mm,ona:

De)
ZX

et quand z° = . = 4,05 mm, ona:

Tzx = 14,8 MPa =7,,

NOTE : L'analyse de la zone de rencontre entre la semelle et l’âme


(-4,05 < z° < 4,05 mm) est complexe ; toutefois, cette zone ne présente pas
d'intérêt, puisque les contraintes V sont nécessairement moindres (la section de
coupe étant plus grande).
Dans l’âme (fig. 4.15h), d’après l'équation 4.37b, on a :

49
"ANT
où :

Q = An + 4
= (154 x 11,6 x 75,2) + 8,1(69,4 — y’) er
= (134x 102) + 4,05(69,42 -(5Ÿ) (mme)
V = 60x10 N
1-22 40/00)
1 lea
Contraintes dans les poutres en flexion 87

Par conséquent :

Tyx = (333x 10%) (134 x 10) + 4,05 [69,47 A ]


Donc, quand y’ = 0 (à l’axe neutre), on a :

te lIEMPa x,
et quand y’ = 69,4 mm, on a:

Tyx = 44,6 MPa = 5,,

Les répartitions de r,, et de 7,, apparaissent à la figure 4.15i.

EXEMPLE 4.5
Un profilé tubulaire en flexion (fig. 4.16a) est soumis à un effort tranchant V
de 100 KkN. On demande d’étudier la répartition des contraintes de cisaillement.

Solution
On calcule d’abord le second moment de la section (par rapport à 2) :

nn Il “ |(100 x 200%) — (80 x 180) = 27,8 X 106 mm“


12
DS AO Em
On fait ensuite appel à la symétrie de la section par rapport au plan xy pour
calculer la contrainte de cisaillement.

1. Parois verticales (fig. 4.16b)


D’après l'équation 4.37b, on a (plan de coupure défini par y) :

Tix = Ty = 2e
It
où:
OTAY
= 100 x (10 x 95) + 2(90 — y] 20 + > 10
2
= (9,5 x 104) +10 (90? : y?) (mm?)
V = 100 x 10° N
I = 27,8 x 109 mm‘
5 = 2 SD

Par conséquent :

Ty = (L8x104)Q (MPa)
88 Chapitre 4

Donc, quand v = 0,ona:

O=A7.6%x 10 mp
my 017 MPa
et quand y = 90 mm, ona:

Q 9,5 x 104 mm°


Le 17,1 MPa

2. Parois horizontales (fig. 4.16c)


Ici, on effectue deux coupes verticales symétriquement de part et d’autre de l’axe
des y (le cisaillement agit sur chacune des deux coupes définies par z et -z). Les
contraintes de cisaillement sur les faces isolées sont physiquement orientées dans
le même sens ; cependant, elles sont de signes opposés.
D’après l'équation 4.39, on a : Q
YO
ENT 772
AI,
Où :

x10X
(L9x
9 = 22X1=0 95
*)z (mm)
V = 100 x 10? N
I = 27,8 x 109 mm
{, = 2 X 10 mm

Figure 4.16 Exemple 4.5.

|
mr Î |
10 Së £

=)
en

pl
ei l 17,1 MPa
ARRET AL lei
Ib LE CRIE Eu
nur
90
10
F_
He
mm
ON AE IE NES &

Gi 1 Ë I 8
tant or eo Inn!
lb F Ji) [Nr
a
Lo mm er"
os
RE co ee ee

ee OO ||Tyz F. |Tax |

LR.
KT (b FN TO
à | 13,7 MPa
ic pins NS . zone d'analyse
& st
Ÿ \ P} + où) 1) l
complexe
NAS" (voir fig. 4.15)

k (d)
Contraintes dans les poutres en flexion 89

Par conséquent :
Te = - (18 x 104)Q
Donc, quand z = 0, on a:
OPAONCUN TS RU

et quand z = 40 mm, on a:
O =
Il 7,6 x 104 mm°

T. = -13,7 MPa
La figure 4.16d illustre et résume les résultats obtenus. La contrainte de cisaille-
ment 7, atteint sa valeur maximale à l’axe neutre ; quant à la contrainte 7,,, la
symétrie par rapport au plan vertical exige qu’elle soit nulle quand z = 0.

NOTE : Le sens du flux de cisaillement et celui de la contrainte de cisaillement sont


gouvernés par la convention de signes appliquée ; on pourrait également les déter-
miner en avant recours au raisonnement présenté à l’article 4.4.2 (fig. 4.14c),
raisonnement basé sur l’équilibre selon la direction x. Les règles suivantes peuvent
cependant faciliter la tâche :
— Sur une paroi verticale dans la zone de l’axe neutre, le flux de cisaillement ale ,— \
même sens que celui de l’effort tranchant ; \
— Sur une paroi horizontale, le flux de cisaillement est compatible avec l'effort
tranchant agissant sur la paroi verticale ;
— Le flux de cisaillement est nul : a) à l'extrémité libre d’une paroi ; b) à un point
de symétrie par rapport au plan de flexion.

L'examen des figures 4.15i et 4.16d permet de visualiser ces règles.

EXEMPLE 4.6
Un tuyau BC de longueur L servant à décharger un produit liquide est fixé à une
structure rigide (fig. 4.17). D'une part, l'acier du tuyau à une masse spécifique p,
de 7800 kg/m* et, d'autre part, la masse spécifique du liquide transporté p- est
de 2500 kg/m.
Calculer le rapport R (en fonction de L) entre la contrainte maximale en cisaille-
ment longitudinal et la contrainte normale maximale dans le tuyau en tenant compte
de la masse des matériaux.

Déduire la valeur de L pour R = 0,15 ainsi que les contraintes correspondantes.

Solution

On considère le tuyau contenant le liquide comme une poutre en porte-à-faux


soumise à une charge latérale uniformément répartie sur sa longueur L d'intensité
w, avec r, = 91,5 mm; r; = 88,5 mm ; r = 90 mm; ft =3 mm:

w = (2rrt x p + nr? x p)x 8


= (2x x 0,090 x 0,003 x 7800 + x x 0,08852 x 2500) x 10 = 747,5 N/m
90 Chapitre 4

support
rigide

écoulement = —— =
du liquide — =

Figure 4.17 Exemple 4.6. L h

La section en B du tuyau est la plus fortement sollicitée en effort tranchant et en


moment fléchissant (L en mètres) :

Vg = -wL = -747,5 L (N)


Mg =-——=-3737L (Nm)

a) Contrainte normale maximale (aux fibres supérieures)

Mr M wL
(Gx ax xt nt 2rri

b) Contrainte de cisaillement à l’axe neutre

= VON EVENE
(Eos Fa ft rt
La valeur absolue de (7,,),\ est la contrainte maximale de cisaillement.

c) De là, on obtient :

wL 2rr?t Dr
R = Try max
= — X
_
=
(o: Je Trt wL? 1

On voit que plus la longueur L est élevée, plus la contrainte de cisaillement longi-
tudinal (valeur absolue) devient faible par rapport à la contrainte normale.
Contraintes dans les poutres en flexion 91

Pour R = 0,15, on obtient :

L = 1,20 m

ao ee
“MX 2%X7r x 0,092 x 0,003
747,5 X 1,2
#) D 0
YImax x x 0,09 x 0,003
Les distributions de ©, et de la contrainte de cisaillement sur la section en B du
tuyau apparaissent aux figures 4.18a et b.

9, = 7,05 MPa
(maximum en tension)
cisaillement
nul

|Ca | = 1,06 MPa

|t | = 1,06 MPa cisaillement


nul
9, = 7,05 MPa
(a) (maximum en compression) (b)
Figure 4.18 Exemple 4.6 (suite) Dis-
tribution de la contrainte normale et de
la contrainte de cisaillement à la section
B du tuyau.

4.5 POUTRES FABRIQUEES PAR ASSEMBLAGE


On fabrique très souvent des poutres à partir de composants simples, qu’on
assemble par soudage, boulonnage, rivetage, collage, vissage ou même clouage
(la figure 4.19 fournit quelques exemples). Ces méthodes d'assemblage, néces-
saires à la transmission des forces internes de cisaillement, permettent à la poutre
assemblée de se comporter comme si elle était constituée d’une seule pièce. En
effet (ex. 4.3, fig. 4.9), les divers composants de la poutre glisseraient les uns par
rapport aux autres s'ils n'étaient pas adéquatement reliés.

Grâce aux méthodes de calcul présentées à la section 4.4, il est facile d'évaluer
la résistance d’un élément d’addition. Il faut cependant faire une distinction entre
les divers types d’assemblages quand on applique ces méthodes de calcul.
En effet, certains sont continus (colle), d’autres sont exécutés de façon linéaire
(cordons de soudure) et d’autres sont ponctuels (boulons, rivets, clous). Dans tous
les cas, les éléments d’addition doivent résister au flux de cisaillement induit au
plan d'assemblage. Nous étudierons ces trois catégories séparément.
92 Chapitre 4

soudure clous

Figure 4.19 Exemples de poutres


assemblées : a) par soudure ; b) par des
rivets ; c) par des clous.

1. Pour les assemblages par collage, il suffit de calculer la contrainte de cisail-


lement à l’aide des équations 4.17 ou 4.39, en effectuant la coupe là où se
_situe la colle. La valeur de la contrainte ainsi obtenue ne doit pas dépasser
la valeur limite permise pour la colle utilisée.

. Pour les assemblages effectués de façon linéaire (par exemple avec un cordon
de soudure, fig. 4.19a), il suffit de calculer le flux de cisaillement à l’aide des
équations 4.16 ou 4.38 et de s'assurer qu'il ne dépasse pas la limite permise R,,
c'est-à-dire q < R, où q = q,, ou bien q,, selon le plan d'assemblage. On voit
que la résistance de l'élément d’addition (R,) est exprimée en unités de force
par unité de longueur (N/m).
. Pour les assemblages ponctuels, on calcule la force de cisaillement transmise
par chaque point d'attache en multipliant le flux de cisaillement (calculé à
l’aide des équations 4.16 ou 4.38) par l’espacement s qui sépare les points
d'attache (fig. 4.19b et c) :

F, (pour un point d'attache) = gs (4.40)

Si on connaît la section transversale A, du boulon ou du rivet, on peut trouver


la contrainte de cisaillement induite (dans le boulon ou le rivet) :
; F,
T (boulon ou rivet) = (4.41)
Àp ;

Cette contrainte doit rester inférieure à la limite permise.


Lexemple 4.7 illustre la méthode de calcul applicable aux poutres assemblées.
Contraintes dans les poutres en flexion 93

EXEMPLE 4.7
Un profilé d’acier (fig. 4.20b) est formé de trois plaques assemblées par soudage.
On demande de calculer l'effort tranchant et le moment fléchissant maximaux
que ce profilé peut supporter, compte tenu des limites suivantes :
— contrainte normale maximale dans l'acier = 120 MPa :
— flux de cisaillement maximal transmis par chaque cordon de soudure =
7000 N/m.

Solution
En ce qui concerne les propriétés de la section, on considère que les plaques
sont solidaires et on néglige l’aire des cordons de soudure.

1. Localisation du centroïde (fig. 4.20a) < a


Un. DEUX SS EUX IOXLES _
< 30 x 10 + 10 x 50 + 50 x 10 ca ne
nn Il
1 HO
= 39,62 mm

TARA es ne

+ (30x10)(39,62 - 5) OL UC -
+ 10 x 50(39,62 — 35) + 50 x 10 (65 — 39,62)
0,803 x 106 mm‘
0,803 x 106 m*

2. Moment fléchissant maximal

eieal = ei
I ax
1 (120 x10$)(0,803 x 10)
Id Mhor + Ms € Onax X— =
ia de Fe 39,62 x 10
= 2432 Nm

3. Effort tranchant maximal


a) Plaque supérieure (fig. 4.20c) || % Va

re sePER fl|
Î
Q = 50 x 10(65 — 39,62) = 12 690 mm *. UN
12,60 X10%m.
e \ \S
La limite du flux de cisaillement est : \ CRIE

Gmax = 2 X 7000 N/m (2 cordons de soudure)


94 Chapitre 4

d'où

(2 x 7000) (0,803 x 10%)


PE
RS 12,69 x 10%
<A 886 N

b) Plaque inférieure (fig. 4.204)


La méthode de calcul est la même que pour la plaque supérieure, sauf que :

fe] 30 x 10(39,62 — 5) = 10 386 mm°


= 10,386 x 106 m°
et

(2 x 7000)(0,803 x 10%)
e £ _6
10,386 x 10
< 1082 N

39,62
mm

Figure 4.20 Exemple 4.7.


Contraintes dans les poutres en flexion 95

Réponse

nsax Il= 886 N


Mix = 2432 Nm

4.6 CONCLUSION
Létude de la poutre en flexion est d’un intérêt pratique certain. Dans ce chapitre,
nous avons élaboré les équations et développé les méthodes de calcul qui per-
mettent de déterminer la répartition des contraintes dans les poutres droites
élastiques et homogènes soumises à des flexions agissant dans un seul plan
— celui-ci coïncidant avec un axe principal de la section de la poutre. Bien que
les applications pratiques semblent restreintes à cause de toutes ces conditions,
les formules proposées dans ce chapitre sont en fait d’une grande utilité : d’abord,
parce qu’une grande partie des poutres employées en pratique satisfont aux
conditions imposées et, surtout, parce que ces formules sont à la base des études
plus poussées concernant la flexion des poutres (chap. 17, par exemple). Nous
utiliserons abondamment les formules mises en évidence dans ce chapitre tout
au long du manuel.
La déformation
des poutres en flexion

5.1 INTRODUCTION
Lorsqu'une poutre au comportement élastique est soumise à un chargement qui
provoque une flexion, son axe longitudinal (ou sa fibre neutre) se déplace par
rapport à sa position d’origine. Ce déplacement (appelé flèche), qui se produit
selon la direction transversale à l’axe longitudinal, varie en intensité tout le long
de la poutre. La rigidité de flexion d’une poutre est caractérisée par l'intensité de
sa flèche sous l’effet d’un chargement donné. Il arrive souvent que la rigidité soit
plus importante que la résistance dans les calculs concernant une poutre : par
exemple, dans le cas d’un plongeoir (fig. 5.1), la rigidité doit être parfaitement
ajustée pour que le plongeur obtienne la meilleure performance possible ; par
ailleurs, les ressorts à lame{s), utilisés dans les suspensions des véhicules, doivent
posséder certaines caractéristiques qui contribuent à assurer une bonne tenue de
route. Cependant, même dans le cas où c’est la résistance qui prime, il est impor-
tant de s'assurer quela poutre possède une flèche qui soit en deçà des limites
permettant d’assurer le bon fonctionnement de la structure ou de la machine dont
la poutre fait partie.

Il y a plusieurs méthodes de calcul de la flèche des poutres. Nous étudierons dans


ce chapitre des méthodes basées sur l'équation 4.6, qui met en relation le rayon de
courbure et le moment fléchissant. Bien que l'effort tranchant contribue également
à la déformation d’une poutre, c’est surtout le moment fléchissant qu'il fautconsi-
dérer pour le calcul de la flèche des poutres longues et minces.
Après avoir établi l'équation de base servant au calcul de la flèche, nous analyse-
rons en détail deux «classes» de méthodes : dans la première, nous verrons la
méthode de double intégration directe et celle qui est basée sur les fonctions de
singularités ; dans la seconde, nous exposerons la méthode des «moments d’aires».
Ensuite, nous montrerons que, pour résoudre les problèmes posés par des charge-
ments complexes, il est possible d'utiliser, pour le calcul des flèches, la méthode
de superposition.

(b)
La matière couverte dans ce chapitre vient compléter l’étude de la poutre com-
mencée au chapitre 3 (équilibre des forces et des moments) et poursuivie au
Figure 5.1 La planche en b), dotée chapitre 4 (détermination des contraintes). Nous pourrons donc étudier égale-
d'une faible rigidité, permet au plongeur ment les poutres constituant un système hyperstatique, puisque nous disposerons
d’avoir une meilleure performance que de toutes les équations permettant d'appliquer les trois étapes de résolution
la planche en a), qui est trop rigide. présentées au chapitre 1 et utilisées au chapitre 2, soit les conditions d'équilibre,
La déformation des poutres en flexion 97

la compatibilité géométrique et les relations forces/déplacements. Enfin, nous exa-


minerons l'effet de l’effort tranchant sur la flèche des poutres courtes.

5.2 RELATIONS DIFFÉRENTIELLES DE BASE


La figure 5.2a illustre la déformation que subit une poutre type lorsqu'on la sou-
met à un chargement entraînant une flexion. En général, lorsqu'on veut simplifier
l'interprétation de la déformation d’une poutre, on considère surtout le déplace- Au v
ment de sa fibre neutre. Dans le cas d’une déformation élastique de la poutre, on
appelle courbe élastique la fibre neutre ainsi déformée. courbe
élastique
La figure 5.2b montre l'agrandissement d’une partie de la figure 5.2a. Le point À,
situé à une distance x de l’origine, est déplacé verticalement, vers le haut, d’une
valeur y positive. Le point B, voisin de À, est déplacé de la même manière d’une
valeur v + Av. Puisque, en général, les déplacements affectant une poutre sont
minimes par rapport à ses dimensions, on peut ignorer la petite différence entre
une longueur /5s sur la courbe élastique et sa projection Ax sur l’axe horizontal ; on
peut donc écrire :
Ax = As.cosp © As (5.4) Figure 5.2 Déformation d’une poutre
et en flexion.
t DRE LA Le (5.2)
rai Ax—0 Àx dx .

où décrit la pente de la courbe élastique au point A. Pour les poutres originalement


)
AG:\ y
droites, le rayon de courbure de la poutre déformée est relativement grand, ce qui
permet d'écrire tg @® © ©.

Au chapitre 4, nous avons abordé les notions de courbure et de rayon de cour-


bure. Nous les reprenons ici avant de poursuivre l'étude de la flèche.
Dans la courbe ABCD (fig. 5.3), les normales aux points B et C, qui se rencon-
trent en O”, forment entre elles un angle Ag. Si As est une distance infinitésimale
séparant B et C (on peut alors la considérer comme un arc de cercle), on a:
As = O'B AG (5.3)
À la limite, lorsque As — 0, le point O’ tend vers un point O. On définit la courbure
comme égale à dg/ds, et le rayon de courbure p comme égal à OB. On a, par
conséquent :
di 3 A 1
SRE lim F
ds 50 As E Pp (5.4)
l'équation 5.4 combinée avec l’équation 5.2 permet de calculer la courbure de la
poutre de la figure 5.2, soit!

LEP PRE
CA
P ds dx dd? DE

1. La relation exacte entre le rayon de courbure et les dérivées de la flèche est en géométrie analytique : æx

is d?v/dx?
p [ : Gaia |” Figure 5.3 Courbure et rayon de
courbure.
98 Chapitre 5

Or, au chapitre 4, nous avons établi une relation entre la courbure et le moment
fléchissant (équat. 4.6). Nous pouvons donc écrire :

EC \
Pare (6)
Plusieurs des méthodes de calcul de la flèche des poutres reposent sur l’équa-
tion 5.6. C'est une équation différentielle du second degré, dont la double intégra-
_tion permet d'obtenir la flèche v désirée. Cependant, comme nous le verrons, la
résolution de l'équation 5.6 se complique parce que, en général, M/EI n’est pas
exprimé par une fonction continue sur toute la longueur de la poutre. Les diverses
méthodes de résolution ont donc pour but de simplifier les calculs d’une façon ou
d'une autre.

5.3 MÉTHODE DE DOUBLE INTÉGRATION


Avec la méthode de double intégration, on résout directement l’équation 5.6 ;
ainsi :

dv _M 1
ET UD
d'où
dv M
pe IC
FR ÏEI EE)
et

M
V — [|É
— dx |
x + Cx+C
1X 2 (5.8)

Les constantes d'intégration C; et C; sont déterminées par les conditions aux rives
(également appelées conditions aux frontières). Si on ne peut pas exprimer la fonc-

tre en parties diverses le long desquelles il devient possible d'exprimer M/EI par
une fonction. L'exemple 5.1 illustre cette méthode de résolution.

J EXEMPLE 5.1
La poutre ABCD, reposant sur des appuis simples en À et en D, est soumise en B
à une force concentrée de 16 kN (fig. 5.4a). La section transversale de la poutre
est de 60 mm x 80 mm, et le module d’élasticité du matériau est de 200 GPa :
on demande de calculer la flèche de la poutre au point C.

Solution

À l'exemple 3.1, nous avons étudié en détail une poutre similaire. Nous nous limi-
terons donc ici essentiellement aux étapes importantes de la résolution, en ce qui
concerne le calcul des efforts tranchants et celui des moments fléchissants.
là partir des conditions d'équilibre, le calcul des réactions externes donne :

R;=12KN et Rp=4KN
© ; La déformation des poutres en flexion 99
a+ kb

D LS
k )f M es

B C

7
- 80 mm me
= Tag € Vs
À x

| 60 mm
(a) “e 1m 1m Pan (b) PR (y 4 en CA 3
1 AAA > |
| E = 200 GPa = =
1
1
16 KN (l
|
l
|
1
[ EL
l » |max — 29,1 jus
l

Li
courbe élastique
|ve| = 28,6 mm
Figure 5.4 Exemples 5.1, 5.3 et 5.4.

2. Les efforts tranchants et les moments fléchissants subissent une discontinuité


en B. Il faut donc étudier deux zones distinctes ; pour la zone AB, où
O<x<1(m),ona:
= -]2 kKN (a)
M = 12x (KN-m) (b)
et pour la zone BD, où 1 <x < 4 (m), on a:

V=4KkN (c)
M=-4(x-4) (KN-m) (d)
3. À partir des équations 5.7 et 5.8, on peut déterminer l’expression de la pente
et celle de la flèche. Puisque, ici, EI est constant tout le long de la poutre, il
est plus simple d'écrire :

Elo = ÏM&+C (5.9)

5 = et|DAC (5.10)
Pour la zone AB, où 0<x<1(m),ona:

12%
HE ni GE deGo (f)

et pour la zone BD, où 1<x<4(m),ona:

Elo" =
100 Chapitre 5

PR E

M |

es Vs |
Eee te + Cx +C ù £ (h)

4. On détermine ensuite les constantes d’intégration à partir des conditions aux


rives et des conditions de continuité de pente et de flèche au point B.
a) Pour x = 0, v = 0, puisque l’appui de gauche empêche la poutre de se
déplacer verticalement, d’où

C = 0 (i)

b) Pour x = 1 m, il y a continuité de pente [équat. (e) = équat. (g)] et de flèche


[équat. (f) = équat. (h)] ; donc :

Elp|; = Ælpl;n, doù 6+C =-18+C (j)


et

Elv 1 = EN 4, doù 2 CAC = ISO CAC (k)


c) Pour x = 4 m, la flèche est nulle à cause de l'appui ; par conséquent :

Ely ss = 0 = 040 TC (1)

On trouve ainsi les constantes d’intégration avec les équations (i) à (l) :

CG =-14, © =10 (kN-m?)


C 0, C> =-40 (KkN-m°)

5. On calcule la flèche au point € (x = 2 m) à l’aide de l’équation (h) et des cons-


tantes d'intégration :

21(22 3
El |.) = . lies (10 x 2) — 40 = -14,67 kN-m°

Puisque, ici :
É 3
0,06(0,08
I = AIR = 2,56 x 106 m4
12
et

E = 200 x 10° N/m? = 200 x 105 kKN/m?


on a donc :
; -14,67
Vie = 7——— °° = -0,0286 m
(2,56 x 10) (200 x 106)
Le signe négatif de la flèche indique que le point C se déplace de 28,6 mm vers
le bas (fig. 5.4c).
La déformation des poutres en flexion 101

On constate, à partir de ce qui précède, que le nombre de constantes d'intégration


augmente de deux à chaque nouvelle zone étudiée le long de la poutre. La
méthode devient donc rapidement fastidieuse. Pour éviter cette situation, on a mis
au point (sect. 5.4) une méthode de calcul basée sur les fonctions de singularités ;
cette méthode offre l’avantage de maintenir le nombre d'équations indépendant
du nombre de discontinuités de chargement.

5.4 MÉTHODE DES FONCTIONS DE SINGULARITÉS?


5.4.1 Caractéristiques des fonctions de singularités
Les fonctions de sinqularités per : i i la dis-
continuité d’une représentation graphique. Dans le cas des poutres, cette disconti-
nuité est spatiale, c'est-à-dire qu’elle se produit à une certaine distance a (selon la
longueur de la poutre) généralement associée à l’axe des x. On définit comme suit f (x Y= O
la fonction de singularités d'ordre n : | SRE r
AS PAe) '
f(x) = x - a)
n ( )
(BA) ANS,
( (x #s )

Dans cette définition, on utilise les crochets, ( 1 au lieu des parenthèses pour \
bien distinguer la fonction de singularités d’une fonction ordinaire. Les proprié-
tés de la fonction de singularités sont les suivantes : ES
: \ | f\e#? Q
Sin 0, Jh(x) =, lorsque =, a /
fa(x) = 0, lorsque x # a ; | (12)
||

Si n>0, f,(x)=(x-a), lorsque x > a |}


f,(#)= 0, lorsque x < a v l 2)

On remarque que, pour n > 0, la fonction existe et devient équivalente à une


fonction ordinaire lorsque x > a. Pour n < 0, la fonction prend une valeur non nulle
seulement à x = a. Le tableau 5.1 donne les fonctions de singularités, ainsi que
leur représentation graphique, couramment utilisées dans les calculs des flèches.
: MA = 2 “ Fe à Fute ;
Pour le besoin d’application, il est nécessaire de fournir les règles d'intégration des
fonctions de singularités ; ainsi : :

lorsque nr < 0, on a [ (x — a) rie = (x e 2h | (5.14)

et |
. , (x pes a)” |

lorsque nr Z 0, on a Ï (x — a) 4e = ETES j (515)

L'intégration de la fonction d'ordre négatif présente un cas particulier explicable


par le processus opérant aux limites. Compte tenu de la différence qui existe entre
le comportement des fonctions avec exposant positif et celui des fonctions avec
exposant négatif, nous choisissons d'écrire l’exposant négatif en bas, par exemple
x — a}.

2. Nous avons recours à la notation utilisée par S. H. CRANDALL, N. C. DAHL, T. J. LARDNER, An


Introduction to the Mechanics of Solids, New York, McGraw-Hill, 2nd edition with SI units, 1978.
neajqeL
['G sajedoUuXsUOHoUO}
2p SAJURNBUIS
2 Ina] uoresIqn
102
SUOrauoJ
ap uornejuasaiday
sazuepnburs enbryde:6

JuowabregT
Chapitre 5

(ES
= x) — 2-0

(eanop)

(9!/
= 9= Lo
=D x)07 io

(uorsmdui)

X)
no

(uoyau9e)
=4
x)

(9
(edure1)
La déformation des poutres en flexion 103

Nous allons maintenant montrer comment, à partir des fonctions de singularités


(définies par les équations 5.11 à 5.13), des règles d'intégration de ces fonctions
(équat. 5.14 et 5.15) et des équations reliant le chargement, l'effort tranchant, le
moment fléchissant, la pente et la flèche, il est possible de déterminer systémati-
quement la flèche d’une poutre.

5.4.2 Chargement exprimé par fonctions de singularités


Les caractéristiques particulières des fonctions de singularités les rendent bien adap-
tées à la représentation des chargements imposés à une poutre, comme illustré au
tableau 5.1 ; il est à souligner que la convention de signes pour le chargement est
explicitement incluse dans chaque fonction q(x).

EXEMPLE 5.2
On demande d’exprimer les chargements illustrés à la figure 5.5 à l’aide des
fonctions de singularités.

Solution
1. Figure 5.5a
Ici, on est en présence d’une fonction échelon commençant à x = 1 m et devant
être interrompue à x = 3 m. On peut donc écrire :

q(x) = 10(x — 1)” — 10 {x — 3)° kN/m


2. Figure 5.5b
Dans ce cas, la fonction rampe commençant à x = 1 m doit être interrompue
à x = 3 m, à l’aide non seulement d’une fonction rampe de signe opposé,
mais également d’une fonction échelon. Donc :

qg(x) = HE e = 1) = —(s = 3) e 40(x — 3)°


3—1

Unités :

eN/m = AE (mn), UE (nm), kN/m(m)


3. Figure 5.5c
Ici, à x = 1 m, on doit combiner une fonction échelon avec une fonction rampe.
On en fait autant à x = 3 m pour interrompre le tout : 7)
4 s
1) + = (x 1)
q(x) = 30{x 4

EE (x -3) +10(x-3)
104 Chapitre 5

4. Figure 5.5d
Pour exprimer un moment concentré ou une force concentrée, les fonctions de
singularités d'ordre négatif n'existent qu’au point d'application. D’après la conven-
tion de signes, un moment externe positif agit dans le sens des aiguilles d’une
montre :

q()= 106); 100625 )mes 504), 2020 es 5)3


Unités :
: d ; S
kN/m = KN-m{m) * kN(m) k kN (m) - kN-m(m)

NOTE : Les unités exprimant q(x) sont toujours des unités de force divisées
par des unités de longueur (par exemple kN/m). Il est donc important de retrou-
ver systématiquement ces unités à chaque terme de l'expression des fonc-
tions de singularités, comme on l’a fait au-dessous des expressions concernant
les cas 5.5b et 5.5d. Il est intéressant de remarquer qu’on peut trouver l’exposant
de la fonction de singularités en satisfaisant à cette simple règle d'unités.

q(x)À q(x) 40 KN/m

(a) Nbre as
1 3 x (m) (b) = x (m)

q{x)4 g{x)
100 KkN

10 KN°:m 20 KN-m

(c) L ns ) (d) x (m)

| | p'
1 PSS) 4 Gus)
Figure 5.5 Exemple 52. 30 KN/m

5.4.3 Diagrammes de V et de M par fonctions de singularités


À partir des relations entre le chargement (q), l'effort tranchant (V) et le moment
fléchissant (M) établies au chapitre 3, on peut exprimer V et M par des fonctions de
singularités comme suit :

V [ad (5.16)

M Il
[ra (5.17)
Les deux constantes d'intégration dans lesexpressions de V{x) et M{x) sont
_nulles, car pour une section située àgauche de la charge la plus à gauche, V et M
prennent des valeurs nulles.
La déformation des poutres en flexion 105

Lexemple 5.3 illustre la représentation de l'effort tranchant et celle du moment


fléchissant par des fonctions de singularités.

EXEMPLE 5.3
On demande d’abord d’exprimer, à l’aide de fonctions de singularités, l'effort tran-
chant V et le moment fléchissant M de la poutre de l’exemple 5.1 (fig. 5.4 et
fig. 5.6) ; ensuite de déduire que ces fonctions sont équivalentes aux équations (a)
à (d) de cet exemple.

Solution

1. Chargement
Sur la poutre isolée (fig. 5.6a), il y a 3 charges concentrées R, = 12 kKN (à x = 0m),
P=16kKN(àx = 1m)etR, = 4kN (à x = 4 m) ; l'expression q(x), en kilonewtons
par mètre, s'écrit alors comme suit :
4(4) = 1200 16% 1); + 4{x = 4). (a)
La discontinuité a lieu lorsque x = 1 m ainsi qu'aux extrémités de la poutre
Lee mi)

2. Effort tranchant [équat. (a) et (c), ex. 5.1]


L'intégration de l’équation (a), puisqu'elle change le signe, donne V (en kilo-,
newtons) : Q
LA
y = [ads rence ALen) +£ (b)
On constate que :
l6rsque 0i< x <1 Lam = 212 (c)

lorsque 1 < x < 4, PF = -12 +16 = 4 (d)


et
lorsque
4 < x, VW = -12 +16 — 4 = 0

La représentation graphique de l’équation (b) apparaît à la figure 5.6b.

3. Moment fléchissant [équat. (b) et (d), ex. 5.1]


L'intégration de l'équation (b), puisqu'elle change le signe, donne M (kN-m) ;
7 L
M = -[ras = 12{7
0) —16(x
1) +4/x-4)s LT (e)
Ici aussi, on obtient :
lorsque 0 < x < 1, M = 12x (f)
lorsque 1 £ x < 4, M = 12x — 16x + 16 = -4(x — 4) (g)
et
\-16(x-—-1}
\ ,

lorsque 4.<,x, .M=12x -16x.+16+ 4x —16.= 0 (h)

On voit que ces expressions sont les mêmes que celles de l'exemple 5.1. Figure 5.6 Exemple 5.3
106 Chapitre 5

La représentation graphique de l'équation (e) est illustrée à la figure 5.6c.

5.4.4 Utilisation des fonctions de singularités pour le calcul


des flèches
Nous avons vu que, à partir de l’expression q(x) représentée par des fonctions de
singularités, on peut obtenir V{x) et M(x). Nous reprenons ici les équations 5.16 et
SM
V Jo dx
et

M [ra

On obtient l'expression de la pente et celle de la flèche à partir des équations 5.7


_et 5.8, à condition
que la rigidité
de flexion El soitntm
constante ; on a ainsi :

Ho = [w ARC (5.18)
et

El = ÏElodie C= Î|Ju dx + Gx + C (5.19)

On constate qu’en intégrant quatre fois l'expression du chargement, on obtient


l'expression de la flèche de la poutre en tout point. Les deux constantes d’intégra-
tion dans les équations 5.18 et 5.19 doivent être déterminées à partir des condi-
tions aux rives.

Dans l'exemple 5.4, nous reprenons l’étude de la poutre de l'exemple 5.1, mais en
utilisant cette fois les fonctions de singularités.

EXEMPLE 5.4
On demande de trouver l'expression générale de la pente o et celle de la flèche
v pour la poutre de la figure 5.4 (la section transversale et le module d’élasticité de
la poutre étant constants tout le long de celle-ci). Après quoi, il faut calculer la
valeur de la flèche au point C ainsi que celle de la distance x pour laquelle la flèche
est maximale (en valeur absolue) et la valeur de cette flèche maximale.

Solution
On à déterminé déjà les expressions de q, V et M dans l'exemple 5.3.
On récrit l'expression de M(x) :

l 1
M(x) = 12(x) —16{x — 1) + 4{x-4) (a)
L'intégration de l’équation (a) fournit l'expression de la pente, expression qui,
intégrée à son tour, donne celle de la flèche. Ici, il faut tenir compte des cons-
tantes d'intégration, puisqu'on ignore a priori les valeurs de gx) et de v{x)
lorsque x < 0 :
La déformation des poutres en flexion 107

PO) [ua
3
124506
= (x) An
2 a
4e) re (b)
ds

EP(x) — [EC dx ?,; D li ,

2 16 4 RE à
= nr (x) = Pad = 1) ie 24) “ EX + C E _(o)
/

Les conditions aux rives permettent de déterminer les constantes d'intégration C;


et C2. Ainsi, lorsque x = 0, la flèche est nulle (v = 0), d'où (équat. [c]) C; = 0;
lorsque x = 4 m, v = 0 (équat. {c]), et on obtient : ” 7
| ES
den A nc Je”,
6 6 ce” ja
d’où met

C = 14 XNm-
Enfin, à partir des équations (b) et (c), on trouve les expressions demandées :
y
Ep) es 24) 14e En, (d)
\ D! À.

3 Ma) 3 CPR
El(x) = 2(x) — — lu — 1) + à (x = 4) — 14x (e)

On peut maintenant calculer la valeur de la flèche au point C :


LA où
Elv(2) = 2(2) . et) 4) 14 x 2 = -14,67 KN:m°
Ke

Sachant que :
E = 200 GPa

et que:
3
Î = 0,06 x 0,08” = 2,56 x 10% m*
12
on obtient:

-14,67 x 10°
v(2) = (

= -0,0286 m = -28,6 mm

Le signe négatif indique que la flèche est dirigée vers le bas (fig. 5.4c).
On détermine la valeur de la distance x, pour laquelle la flèche est maxi-
male (en valeur absolue) en tenant compte du fait que, à ce point, la pente o
est nulle. Alors, en supposant que 1 < x; < 4 m, on a (équat. {d]), avec
(x - 4) = (Î}2

Elg(x) = 0 = 6x? — 8(x — 1) + 0-14


108 Chapitre 5

L'équation du deuxième degré qui en découle :


2x? = 16% +22 = 0
a deux racines :
x = 6,241m où x»m= L77m

Seule la seconde racine donne une réponse plausible.


C'est l'équation (e) qui permet de calculer la valeur de la flèche correspondante :

Ely(1,77) = 2(1,77) - u(0 ANAL)


= -14,9] kN-m°
d'où
3
v(1,77) = PAROLE USERS

(200 » 10°) x(2,56 x 10%)


= -0,0291 m = -29,1 mm
7
NOTES : a) Le terme (x — 4) , décrivant le chargement à l'extrémité droite de la
poutre, est nul en tout temps puisque, dans les calculs de la flèche de la poutre, la
valeur de x est toujours inférieure à 4 m. On aurait pu omettre ce terme dans
l'expression de q({x), comme on le fera d’ailleurs dans les exemples suivants.
b) Pour calculer la valeur maximale de la flèche (en valeur absolue), il a fallu
«deviner» la distance x; (ou faire les calculs par essais successifs) afin de n’utiliser
que les termes de singularités appropriés. Nous recommandons par conséquent de
dessiner la courbe élastique de la poutre pour avoir une idée approximative de sa
conformation générale et des zones d'intérêt avant de poursuivre les calculs.
7
. MÉTHODE DES «MOMENTS D’AIRES»
e calcul de la pente et de la flèche d’une poutre par la méthode des «moments
d’aires» fait également appel aux notions étudiées au début de ce chapitre, sauf
qu'on effectue l'intégration géométriquement, à partir du diagramme des
moments fléchissants. Nous verrons que cette méthode convient particulièrement
à l'étude des poutres dont la rigidité de flexion El varie selon la longueur.
Nous avons constaté, en effet, que la méthode de double intégration par fonctions
de singularités est surtout bien adaptée pour les cas où El est constante.

[l
1
l
5.5.1 Théorèmes
|
fl À partir des équations 5.5 et 5.6, on peut récrire :
courbe
élastique 1 _dp _M
ct am (5.20)

M
dp PAB A La 1 dp = Fe: dx (5.21)

Figure 5.7 Méthode des moments En intégrant l'équation 5.21, on peut déterminer la variation de pente, gas, entre
d’aires. deux points À et B sur la courbe élastique de la poutre (fig. 5.7) ; on a ainsi :
La déformation des poutres en flexion 109

?B *B M
P4AB - fk d p = |ATse (5.22)
7 >

Or, l'élément de droite de l'équation 5.22 représente l’aire sous la courbe M/EI
comprise entre x, et xg (fig. 5.7b). Donc :

O1
ne
— | aire sous EI
M B
(5225)
À

On peut exprimer l’équation 5.23 sous forme de théorème.

Théorème I : variation de pente. L’angle compris entre les tangentes à la


courbe élastique, en un point À et en un point B, est égal à l’aire (comprise entre
ces deux points) sous la courbe du moment fléchissant divisé par la rigidité de
flexion (El).

Par ailleurs, à la fiqure 5.7c, on voit en outre que la distance dA, sur la droite
verticale passant par le point B et délimitée par do, est donnée par l’équation :

AA= (x8 . x)dp (5.24)

En intégrant l’équation 5.24, on obtient la distance verticale 454 = BA’ entre M > 0
le point B et la tangente au point A : À EI
courbe élastique B
X

A54 = Ï2.FGs-x) ET
à (5.25)
On définit 44 comme la flèche tangentielle au point B par rapport au point A. Par
convention, le premier indice représente le point situé sur la courbe élastique, et le
second, le point duquel part la tangente. L'intégrale de l'équation 5.25 donne le
premier moment de l'aire sous la courbe M/EI comprise entre x; et xp, ce premier
moment étant évalué par rapport à un axe vertical passant par le point B. En
appelant x, la distance qui sépare le point B du centroïde de cette aire, on peut
récrire ainsi l'équation 5.25 :
B
AB4 airesous 2 XB (5.26) Aga < 0

courbe élastique
On peut également exprimer l'équation 5.26 par un théorème, le second de la À[
|
méthode des moments d’aires. 1] |
À

Théorème II : flèche tangentielle. La flèche tangentielle issue d’un point


quelconque B (de la courbe élastique) sur la tangente passant par un autre point A e()
de la courbe élastique est égale au premier moment, par rapport au point B, de
l’aire sous la courbe M/EI comprise entre À et B.
À la figure 5.8, on donne la convention de signes et d'indices concernant la
flèche tangentielle et la variation de pente. Lorsque le moment fléchissant est posi-
tif (fig. 5.8a), le point de rencontre des tangentes est situé au-dessous de la Figure 5.8 Moments d’aires : conven-
poutre, ainsi que les flèches tangentielles. L'inverse se produit lorsque le moment tion de signes et d'indices : a) moment
fléchissant est négatif (fig. 5.8b). Il faut noter qu’il y à une différence importante fléchissant positif ; b) moment fléchissant
entre BA et Ang. négatif.
110 Chapitre 5

Les exemples 5.5 à 5.7 permettent d'illustrer l’application de la méthode des mo-
ments d’aires au calcul des flèches et des pentes. D'abord, nous verrons les charges
concentrées et, ensuite, nous examinerons les charges réparties.

EXEMPLE 5.5
La poutre de la figure 5.9a est encastrée à son extrémité gauche. On demande
de calculer la pente et la flèche au point C (extrémité de droite) par la méthode des
moments d’aires (E = 200 GPa).

Solution
A courbe élastique B Les conditions d'équilibre permettent d'affirmer que seul un moment M, de
… A GA = VC 1 KN-m agit à l'extrémité A. La fiqure 5.9b illustre la courbe élastique prévisible :
A X l’encastrement exige que la courbe soit parfaitement horizontale en À ; nous ver-
M, = 1KN:m Pac — Pc
rons plus loin que la réalisation de cette condition simplifie considérablement
la résolution par la méthode des moments d’aires. Les figures 5.9c et 5.9d
montrent les diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants, et la
figure 5.9e, le diagramme de M/EI. Puisque, dans ce cas, la rigidité de flexion El
est constante, les diagrammes de M et de M/EI sont semblables.

1. Calcul de la pente au point C


Puisque la courbe élastique est horizontale en À, on peut évaluer la pente @
en calculant @,c à partir de l'équation 5.22 ou à partir du théorème I. On a ainsi :
Pac = aire sous M/El, entre À et C
(6,94 x 107)
(6,94 x 10%) x3+ = x 1 = 24,29 x 10 rad
= 1,39°
2. Calcul de la flèche au point C
Figure 5.9 Exemple 5.5.
Là encore, le fait que la tangente en À soit horizontale permet de calculer directe-
ment la flèche ve, puisqu'elle est égale à la flèche tangentielle 4-4. On a donc
(théorème Il) :

Àc4 = premier moment par rapport à C de l'aire


sous .M/EI comprise entre 4 et C
(6,94 x 10%)
(6,94 x 10%) x 3 x 2,5 “ x 1 x 0,67
54,4 x 10% m = 54,4 mm

Le fait que AA soit positif indique que le déplacement du point C s'effectue


vers le haut, par rapport à la tangente en À.

EXEMPLE 5.6
La poutre de la figure 5.10a a une rigidité de flexion EI constante. On demande de
formuler l'expression de la flèche de cette poutre en fonction de l’abscisse ainsi que
l'expression de la flèche maximale.
La déformation des poutres en flexion 111

Solution
La figure 5.10a donne les réactions aux appuis, calculées à partir des équations
d'équilibre, et la figure 5.10b, le diagramme des moments fléchissants. Puisque
ET est constant, il n’est pas nécessaire de tracer le diagramme de M/EI (ex. 5.5) ;
il suffit de diviser toutes les expressions obtenues par El.
La courbe élastique approximative apparaît à la figure 5.10c. Contrairement à la
poutre de l'exemple précédent, celle-ci n’a aucune tangente horizontale qui puisse
servir de repère ; il faut donc procéder de façon différente pour déterminer la
flèche en un point quelconque de la poutre.

1. Expression de la flèche
Soit D, un point de la poutre situé à une distance x de l’origine du système de
coordonnées. On peut calculer la flèche v, en utilisant comme repère la tangente à Pab/L
la courbe élastique au point À (fig. 5.10c). On a ainsi :

pl = GH - HD = +Acs A a
où Aca et Apa sont les flèches tangentielles, déterminées en appliquant le
théorème II de la méthode des moments d’aires.
Le changement de pente au point B dans le diagramme des moments fléchissants
exige qu’on tienne compte de deux zones de calcul, soit une première zone où
x < a et une seconde où x > a. Pour simplifier le calcul des aires, il vaut mieux
redessiner le diagramme des moments fléchissants par parties en considérant
chaque charge séparément (fig. 5.10d et e). Alors :

M(x) = M + M, = Ry(x) = Pix = a)

a) Calcul de A: (fig. 5.10d)

= HS LE 4 DANAREPEN
de= [ru (+) +» (à) le on (b)

b) Calcul de Apa
Lorsque x < a (fig. 5.104), on a :

il x X Pbx°
Ap4 = —|—Pb|—|x| — || = XI

CNET É 5 Ê| GEIL (c)


et lorsque x > a (fig. 5.10e), on a :

nm
Rs) |

er nl Lea) a) À
CEE pl D Eue À CA

Figure 5.10 Exemple 5.6.


112 Chapitre 5

Alors, à partir des équations (a), (b) et (c), lorsque x < a, on a:

ES 0) @)
et, à partir des équations (a), (b) et (d), lorsque x > a, on a:

2. Expression de la flèche maximale


Soit J (x = x), le point où la flèche atteint sa valeur maximale (en valeur absolue).
Puisque la tangente en J doit être horizontale (fig. 5.10f), il suffit de poser :

Pas = (Pal (g)

O1:

HerALL
pe ne
ET (h)
et on obtient q1, à l’aide du théorème I.
En supposant que x, < a et en remplaçant D par J (fig. 5.10d), on a :
: J
Day = [surface du triangle sous MJEIT,

he lRie ()
FPE

Alors, à partir des équations (g), (h) et (i), on obtient :

Fr)
6EIL 2 EL
d'où

XFD =ONE Tan


De lorsque x; < a (j)

Léquation (j) n'est valide que lorsque x; < a ; si ce n’est pas le cas, il faut
déterminer 4, à partir de la figure 5.10e. On peut démontrer cependant que
lorsque a > L/2, on a x; < a.
Pour déterminer la flèche maximale, on combine les équations (j) et (e), en
posant x = x}:

D Dee
bl = M. = 2 en H2is ro
GEIL Ÿ 3 | 3
me) (k)
3
La déformation des poutres en flexion 113

EXEMPLE 5.7
La poutre de la figure 5.11a est de section variable. La figure 5.11b donne
les dimensions respectives des sections transversales. On demande de calculer la
flèche maximale de cette poutre lorsqu'elle est soumise à une force concentrée
de 24kN en C.

Solution
Le montage est parfaitement symétrique, ce qui simplifie la solution. D’abord,
les réactions aux appuis sont toutes deux égales à 12 KkN. Ensuite, on peut
déduire que la flèche maximale se produit au centre (fig. 5.11c) et que :

cl = Auc
Pour calculer A4c, le diagramme de M/EI est nécessaire, puisque la poutre
est de section variable. On divise donc, en tout point, le diagramme de M
(fig. 5.11d) par EI en sachant que, dans les zones AB et DE :

CE D

1h (a)

t m 2m 2m 1 Le
R, = 12KN 1 100 mm 100 mm R; = 12 kN
| |
| (b)
sections l 1E = 200 GPa
| | | !

|
dmues
! 120 mm
file
1
masi |,Les 4
240mm
zones AB et DE ; zone BD |
À lvc| : AE J lE
. LE D eye x
l courbe élastique 1
| Ï 1 [l
C ! 36kKN:m
M
| |
| |
|
|
|

Figure 5.11 Exemple 5.7.


114 Chapitre 5

I = = x 0,12 x 0,1 = 10° m*


et

Te (200 x 10°) x 10 = 2 x 106 N-m°2


et que, dans la zone BD :

= 20 1000
et

EI = 4 x 10$ Nm?
La figure 5.11e montre le diagramme de M/EI.
Alors, à partir du théorème Il, on peut écrire :

vel = A,c = premier moment, par rapport à À, de


l'aire ABB’ et de l'aire ACC”
Il =(Bx108)x1x%0,66 + +(9 x10%)x 3x2
= 28 x 107 m = 28 mm (vers le bas)

5.5.2 Moments d’aires lorsque la charge est répartie


Jusqu'ici, dans tous les exemples concernant la méthode des moments d’aires,
h
on avait affaire à des charges concentrées : les diagrammes des moments
D * fléchissants étant tous linéaires, il était relativement facile de calculer les aires et
( les premiers moments nécessaires à la résolution des problèmes posés. Toutefois,
lorsque le chargement est réparti sur la poutre, le diagramme des moments
fléchissants n’est plus linéaire. C’est pourquoi il faut utiliser les formules qui
h permettent de calculer l’aire et le centroïde de surfaces comprises sous une
courbe quelconque : à la figure 5.12, ces formules s'appliquent à des courbes
du deuxième, du troisième et du nième degré ayant leur sommet comme point
terminal. Avec n = 2, la courbe correspond à un moment fléchissant obtenu lors-
Sommet \ fe
x que le chargement est uniformément réparti ; sin = 3, la courbe correspond à un
moment fléchissant obtenu lorsque le chargement est uniformément croissant ou
b ———: décroissant.
Dans l'exemple 5.8, une certaine zone de la poutre est soumise à un chargement
AIRE CENTROIDE
uniformément réparti.
E 1 = _n+li
EN 0 és Le

EXEMPLE 5.8
at = r 1e
Âge n+l bh CET 2) La poutre de la figure 5.13a ayant une rigidité de flexion El constante, on
demande de calculer la flèche à l'extrémité D.
Figure 5.12 Aires et centroides de sur- Solution
faces formées par des courbes simples
de degré quelconque. Selon les conditions d'équilibre, on a les réactions : R; = 2,5 KN et Rc = 17,5 KN.
La déformation des poutres en flexion 115

À la figure 5.13b, on peut voir le diagramme des moments fléchissants, et à la


figure 5.13c, la courbe élastique approximative ; il est intéressant de remarquer
que la conformation de cette courbe est en accord avec le diagramme des
moments fléchissants, en particulier en ce qui concerne la présence d’un point
d’inflexion (courbure nulle) à l'endroit où le moment fléchissant est nul. On obtient
la flèche en D (fig. 5.13c) à partir de la relation suivante :

Pr Tr D'C l
vol — DID FFDIDE Ac! TC ste lApc| = 3 cl + lApc| (a)

Pour les calculs reposant sur la méthode des moments d’aires, il est plus pratique
de redessiner le diagramme des moments fléchissants par partie par rapport au
point de la tangente de référence (point C), comme on l’a fait à la figure 5.13d.

1. Calcul de Ac

Ac = (2 (5x10)x2x 8+ (10x10?) «1 x 1,667]


-1,67 X 10? [le signe négatif est conforme à la représentation | (b)
EI de la flèche à la figure 5.7

EI = 10$ N:m°? (const.)


P = 10KN
10 KN/m

[D
À P: = 2,5kN À Rc= 17,5 kN
e— ]m Im—k—1m
! l
1
1
|
|
l
1
> (b)

courbe élastique
< ‘
I | D
2,25 m

Figure 5.13 Exemple 5.8.


116 Chapitre 5

2. Calcul de Asc

Ho
À = PS 10 | cle 07
ss El ) |
__-1,25X10 [le signe négatif est, là encore, conforme à la\ (c)
: EI représentation de la flèche à la figure 5.7

3. Calcul de la flèche en D
À l’aide de l'équation (a), on obtient :

vol = 1167 +125 |x 10°


FT?
3
> ER = 2,085 x 10 m = 2,085 mm (vers le bas)

5.6 MÉTHODE DE SUPERPOSITION


Dans les exemples vus jusqu'ici, la flèche était toujours linéairement proportion-
nelle au chargement. Ce résultat provient du fait que, dans tous les cas considérés,
nous avons supposé que le comportement du matériau était élastique-linéaire. Par
ailleurs, dans le développement de l'équation 5.2, nous avons considéré comme
négligeables les termes non linéaires, puisque les déplacements affectant une pou-
tre étaient minimes. Heureusement, ces hypothèses concernant la linéarité s’appli-
quent raisonnablement dans la majorité des cas courants, ce qui simplifie le calcul
de la flèche, même s’il demeure souvent fastidieux.
Nous allons envisager maintenant la possibilité de combiner les résultats concer-
nant des cas simples, en les superposant, pour résoudre des cas plus complexes :
c'est la méthode de superposition.

5.6.1 Principe de superposition


Pour pouvoir appliquer le principe de superposition, il faut nécessairement
qu'il y ait une relation linéaire entre le chargement et les déplacements (pente
ou flèche) qui en résultent.
Soit M{x), le moment fléchissant résultant de l'application d’un ensemble de
charges individuelles. Si l’on considère chaque charge séparément, le moment
fléchissant dû à chacune d'elles est M:(x), M,(x), …, M,{(x) ; pour satisfaire aux
conditions d'équilibre en tout point, il faut nécessairement que :

M(x) = Mi(x) + M(x) + + M,(x) (5.27)


On peut obtenir la flèche v = v(x) de la poutre à partir de l'équation 5.6, soit :

d?v ,
EI
dx?
M(x) (5.28)
La déformation des poutres en flexion 117

d’où on tire (équat. 5.27) :

EI — = Mix) + M(x) + … + M,(x) (5.29)

Or, en calculant la flèche due à chaque charge isolée, on aurait obtenu :


2
EI — = Mi(x)
2
EI _ = M,(x)

(5.30)
2
BEA E = M,(x)
D’après les équations 5.29 et 5.30, on constate que la flèche due à la charge
totale correspond à la somme des flèches dues à chacune des charges indivi-
duelles : on a ainsi :

2 2 ÿ 7.
RE LE NE
dx? dx? GhE dx
>

= EI —(" SF Va ARS ")


dx°

d'où
V= TP EF. Tv n (5.31)

Il est à noter que tous les termes de l'équation 5.31 doivent être appliqués à une
section spécifique, même dans le cas où la rigidité de flexion El varie lelong de la
poutre.
Avec le même type de raisonnement, on peut démontrer que la méthode de super-
position permet aussi de déterminer la pente @ = gx) ; on a ainsi :
P =D + +... FO, (5.32)

Pour appliquer facilement la méthode de superposition, on se réfère couram-


ment à un recueil donnant les solutions types qui correspondent à des char-
gements simples. Le tableau 5.2 est un exemple de ces solutions types, lesquelles
s'appliquent ici aux poutres encastrées à une extrémité ou reposant sur des
appuis simples.

5.6.2 Applications
Les exemples 5.9 et 5.10 illustrent l’utilisation d’un tableau comme le tableau 5.2
ainsi que l'application de la méthode de superposition combinée aux autres mé-
thodes étudiées jusqu'à maintenant.
neajqus
Z'G sanog
2p aypi5u auuojUn
: Sajued
12 Sou9ay
118

suor202y Ta Say2214
Chapitre 5

” XDLU a
le
14
«|
xDUI

0 = -3x07]
x + x) = LP
LEA

=
0
+
XI
PTS

IS

#5
= oh = 148

d = - mn PE]— TRE
+ EX
119
4
+
EX
TX

=
10)

[rè-

| d|
= (al
|a

XDUI d
XOU
neajqez
Z'c sagnogq
ap aypiôu auuoyun
: squad
je sayoay (eyns)

Suoij282y sajua4 S2U221

=#= er EN NE D TER
| TI49

4 =

NTI
7139

il
la XDLU
£n6G
[El Fa
= %
CRE

X]+ = Ex) (CET

[4] d
2 — zete
°
= =
XDUI TACN6E ONIQIE


Sr À = — ,T)(D
— (Xe+ X)7p
= €@
nm

_ IS qoy] (D

2(D
, — x(,X
+ x)T— D

qjm
Te. gb]
4

g)m= D= E
re DT EG TeGE) ET DEEE

4 2 AVG 1 -
— a 70+ LP
La déformation des poutres en flexion

|=
Im
Sd
|'o]
11vG
119
120 Chapitre 5

EXEMPLE 5.9
À l’aide de la méthode de superposition, on demande d’exprimer, en fonction
de P, L, E et I (EI = constante), la flèche v, qui se produit au milieu de la poutre
de la figure 5.14a.

Solution

On considère séparément chacune des deux charges appliquées (fig. 5.14b et


5.14c). On obtient la flèche v, (au centre) par la superposition des flèches (v,), et
(v1) calculées pour chacun des cas.
Selon le tableau 5.2 (cas 5), on a, pour les cas des figures 5.14b ou 5.14c :

lvl = _ E (x = a) — x + (2 = #}x|

Dans le cas de la figure 5.14b, on a : a = L/3, b = 2L/3 et x = L/2, d'où

pb - 2-2) EL PA ee ml
NOTES D Te lo 2 UNE
22PE
Figure 5.14 Exemple 5.9. SEL 7
1296E1I

Dans le cas de lafigure 5,14, on a : a = 2L/3, b = L/3 et x = L/2 (il faut signaler
que la fonction de singdlarités s’annule puisque x < a), d’où

2
pp 2 men 1 Re RE PA A EE T2
PAT
6LEI3 > 3] [21 1296E1
Comme la symétrie du montage permettait de le prévoir, on a |v;l2 = 2|vl1.
La flèche totale au centre s'exprime donc ainsi :

PL2340) e SP
Pal = oh + = EI | 1296 432EI

EXEMPLE 5.10
La poutre ABC de la figure 5.15a repose sur des appuis simples en À et en B.
On applique, entre B et C, une charge répartie de 800 N/m. On demande de
calculer la flèche à l’extrémité C, à l’aide de la méthode de superposition. La
rigidité de flexion (EI = 100 X 103 N-m2) est constante.

Solution

La figure 5.15b illustre la courbe élastique de cette poutre. La flèche en C est


égale à la somme des deux composantes v, et w, qu’on obtient ainsi :
La déformation des poutres en flexion 121

Ml = les] BC
2] = Ace|
où 3 — pente de la courbe élastique au point B
cg = flèche tangentielle, c’est-à-dire la distance verticale entre le point C et la
tangente en B
On peut calculer v, et v, à partir des figures 5.15c et 5.15d, qui reprennent des cas
traités au tableau 5.2 (cas 4b et 3b).

1. Figure 5.15c " =


\ . ee \ Int
On a: U =
Mg = (800 x 2)x1 = 1600 Nm
Alors : De gun: / = y CES n (x Pl
ne PRÉ : 3 ”

lpsl = MB où L = 4 m (tabl. 5.2, cas 4b) \ JET ALL


3E
Re fee
d’où

nl = 3 10% 4 o215 rai


x (100 x 10°)
De
aile
et DEL
[ml = 2 x 0,0213 = 0,0427 m (y ; 100013

El= 100 . 10° N:m° 800 N/m

25 Vs

À PB mm ve (
| b)
2 |

+
| LB M
|
A O =} #5|l y; (c)

800 N/m |

e Figure 5.15 Exemple 5.10.


122 Chapitre 5

2. Figure 5.15d
On a:

wL* à
n| =, où L = 2 met w = 800 N/m (tabl. 5.2, cas 3b)
“ 8EI
d'où
4
PA RE et
8 x 100 x 10°
et, puisque |vc| = lvl ++ [va 5

vel = 0,0427 + 0,016 = 0,0587m = 58,7 mm


NOTE : On peut superposer les figures 5.15c et 5.15d parce que, les pentes
et les flèches étant minimes par rapport aux dimensions de la poutre, leur effet
LS
sur ces dimensions est négligeable. On peut ainsi, par exemple, supposer que la
flèche tangentielle 4% est identique à celle d’une poutre encastrée, parce que
l'angle 3 est minime.

5.7 POUTRES CONSTITUANT UN SYSTEME


HYPERSTATIQUE
Dans les exemples étudiés jusqu'ici, nous n'avons considéré que des poutres
formant des systèmes isostatiques, ou statiquement déterminés. Nous avons
pu ainsi, dès le début de chaque résolution, déterminer les réactions à l’aide des
seules équations d'équilibre statique. Pour une telle poutre, comme celle de la
figure 5.16a, on peut calculer les réactions à l’encastrement ; on a :

(EM), = 0 > M, = PL
R, p (CF), =0—Ri=P
B
À VE
\
KMa + (b) Dans le cas de la poutre de la figure 5.16b, par contre, l’appui supplémentaire
en B rend le système statiquement indéterminé, ou hyperstatique ; en effet, on n’a
À
Rs que deux équations d'équilibre, alors qu’il y a trois inconnues (M,, R\ et R3).
Lhyperstaticité, dans ce cas, est du premier degré (nombre d’inconnues — nombre
d'équations d'équilibre = 1). LS
À | P Am. œ
La poutre de la figure 5.16c constitue un système huperstatique du second degré,
/L 4 = ne 1°\
puisqu'il y a quatre réactions inconnues (M,, R1, Mc et Rc) et qu’on ne dispose
MA Al | c| #l, toujours que de deux équations d’équilibre.
lR IR
Par conséquent, le caractère particulier d’une poutre constituant un système
hyperstatique est la présence d’appuis (ou de réactions) surabondants, qu’on pour-
Figure 5.16 a) Poutre constituant un rait fort bien physiquement ôter sans risquer de rendre le système inutilisable. Ainsi,
système isostatique ; b) et c) poutres cons- les trois poutres de la figure 5.16 sont encastrées à gauche, ce qui est potentielle-
tituant des systèmes hyperstatiques. ment suffisant pour supporter la charge P.
La déformation des poutres en flexion 123

Pour déterminer les réactions surabondantes, dans le cas d’une poutre consti- 0
tuant un système hyperstatique, on fait appelà la notion de compatibilité géomé- LA P ;
trique (chap. 2). À l’aide des exemples 5.11 à 5.13, nous allons montrer comment i
aborder la résolution de problèmes posés par de telles poutres. Nous verrons en re - me ut
premier lieu que la méthode des fonctions de singularités est particulièrement bien LUE Îpe pk tr
adaptéeà ce genre deproblèmes, àcondition que la poutre ait rigidité une de 07, desc D
flexion El constante. Nous démontrerons ensuite que, dans les cas généraux, nous 70 eus
pouvons toujours utiliser la méthode de superposition. 15 perle

EXEMPLE 5.11
Une poutre ABC (fig. 5.17a), encastrée en C, repose sur un appui simple en À.
Avant qu’on applique la charge P au point B, la poutre était simplement en
contact avec l’appui, au point A. On demande de calculer les réactions et de
tracer les diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants (sachant
que la poutre à une rigidité de flexion El constante), à l’aide de la méthode des
fonctions de singularités.

Solution
La figure 5.17b montre le DCL de la poutre ainsi que sa courbe élastique. On
applique tout d’abord les conditions d'équilibre statique dont on dispose ; on a :

(CF), = 0 — Ri+Rc=P (a)

OM). = 0 — RL -Pb+Mc=0 (b)

On est ici en présence d’une poutre constituant un système hyperstatique du


premier degré puisqu’une seule réaction inconnue subsiste. On peut utiliser mn b
la méthode des fonctions de singularités pour déterminer cette réaction inconnue. RE (a)
On formule d’abord l'expression du chargement qu’on intègre ensuite de la façon .
habituelle. On a : | 1Mc
l |à

q(x) A: Ée — Po — a). + termes en (x = L\ (c) AT 4 (b)


| courbe 1 point
d'où l'élastique |d’inflexion ! Û

R, 2 2
EIg( ) (x) = (x = a) HA HICs (d)
(c)
et

R P
El(x) = Ex) = <t - a) D CCS (e)

En posant maintenant les conditions aux rives, on obtient :

lorsque x 0, v = 0 (appui rigide) et C; = 0 É =


lorsque x = L, ® = 0 et v = 0 (encastrement rigide) Figure 5.17 Exemple 5.11.
124 Chapitre 5

Alors, d’après l’équation (d) :

DeRE> 15 MP
2 AC l (g)
g

et, d’après l'équation (e) :

0-MP-EB+CL (h)

Les équations (a), (b), (g) et (h) constituant un système de quatre équations à
quatre inconnues (R4, Re, Mc et C;), le problème est résolu. Les réponses sont les
suivantes :

PRX
R one (i)

Re A:
= > (2E3 -3Lb RL
- bi) ().

Pab
MP @ Op
A ) k
(k)

Ale 5) d
4L

On peut maintenant tracer les diagrammes des efforts tranchants et des moments
fléchissants de la façon habituelle (fig. 5.17c et 5.174).

NOTE : La conformation de la courbe élastique approximative (fig. 5.17b) trouve


confirmation dans le diagramme des moments fléchissants (fig. 5.17d). En particu-
lier, on remarque la présence d’un point I où le moment est nul, ce point indiquant
le point d’inflexion de la courbe élastique.

EXEMPLE 5.12
On demande ici de résoudre le problème posé à l'exemple 5.11 en utilisant la
méthode de superposition.

Solution
La méthode de résolution apparaît à la figure 5.18. En premier lieu, on supprime
la réaction R; et on calcule la flèche v, due à la charge P (tabl. 5.2, cas 2a). Ainsi :

2
EI|| = _ (3L —b) (vers le bas) (a)

Après quoi, on calcule la flèche v, due à la réaction R, agissant seule (tabl. 5.2,
Figure 5.18 Exemple 5.12. cas 2b). On obtient alors :
La déformation des poutres en flexion 125

Ry4l
El|v| = —4 (vers le haut) (b)

La condition aux rives exige que |v.| = ||, puisque l’appui en À est rigide ;
alors, à partir des équations (a) et (b), on trouve :

PE
R, Mr (3L -b) (c)

On arrive au même résultat qu’à l'exemple 5.11. On peut ensuite utiliser les équa-
tions d'équilibre pour déterminer, le cas échéant, le moment et la réaction au point
d'encastrement C. Enfin, on peut tracer les diagrammes de V et de M.
NOTE : On peut utiliser la méthode de superposition conjointement avec une
autre méthode de calcul des flèches. Ainsi, on aurait pu trouver les résultats (a)
et (b) à l’aide de la méthode des moments d’aires.

EXEMPLE 5.13
Un rail de 8 m de long, formé d’un profilé S150 x 26 (app. C), est encastré à ses
deux extrémités (fig. 5.19a). On prévoit appliquer sur ce rail une charge mobile P
de 10 KkN et on décide de le renforcer en le soutenant à mi-longueur à l’aide d’un
barreau d’acier de 10 mm de diamètre. On demande d'étudier le comportement
du rail en flexion, lorsque la charge se déplace d’un encastrement à l’autre. L'acier
utilisé a un modèle d’élasticité E = 200 GPa.

barreau (d = 10 mm)

E = 200 GPa
S150 x 26
D

P = 10kN

Figure 5.19 Exemple 5.153. La charge


P est mobile.
126 Chapitre 5

Solution
La symétrie du système permet de se limiter à l'étude du comportement du rail
lorsque la charge se déplace de A à C. Les figures 5.19b et 5.19c illustrent, respec-
tivement, la conformation de la courbe élastique du rail, lorsque la charge P est
située à une distance d du point À, et lorsqu'elle agit au-dessous du support, au
point C (d = L/2 = 4 m). Dans les deux cas, un certain déplacement vertical se
produit à la section en C, parce que le support en ce point n’est pas rigide.
a) D'une part, on peut calculer le déplacement au point C en considérant l’allon-
gement du barreau FC à l’aide de la relation suivante (chap. 2, équat. 2.4) :

5e = RCLC | Re X 2
(AE) 7 x 0,005? x 200 x 10°
|=1,273xX107Rc
; (a)
(m)

Il faut tenir compte du sens du déplacement du point C au moment de poser les


conditions de compatibilité géométrique.
b) D'autre part, on peut calculer le déplacement de C en examinant la flèche de la
poutre ABCD. On utilise à cet effet la méthode des fonctions de singularités.
Ainsi :
q(x) = -M, Cie + R, “i - Pl — d).
+ Àc (x = 4). + termes en (x = 8) (b)

d’où

Elq(x) = -Ma(x) + 4x) = {x = d)


R 2

+ {x - 4Ÿ + C (c)

et

HE) A)
ct (x — 4) ch Cx <F C (é)

1. Conditions aux rives

a) Lorsque x = 0, @ = 0 et v = 0 (encastrement rigide), d’où

C=C =0 (e)

b) Lorsque x = 8 m, p = 0 et v = 0 (encastrement rigide), d’où [équat. (c) et


d)] :

0 = -8M, + 32R, - =(8 RS (f)


La déformation des poutres en flexion 127

D Re 0) + Re (c)
5 6 3

2. Conditions de compatibilité géométrique


À x = 4m, ve = -dc (le signe négatif tient compte du fait que la flèche négative de
la poutre correspond à un allongement du barreau).
On peut calculer la rigidité de flexion, puisque, pour un profilé S150 x 26 :

1 = 10,9 x10$ mm“ (app. C)


= 10,9 x 106 m* L
On a donc :

EI = (200 x 10°) x (10,9 x 10%)


= 2,18 x 109 N-m° fl

Alors, à partir des équations (d), (e), (h), (i) et (a), on obtient :

2,18 x 105 x 1,273 x 107Rc = - e 42e a 1e 2(4 rt)


-0,2775Rc = -8My + 10,678, — 2(4 25) ÿ

3. Conditions d’équilibre

(ZF), = 0 > Ri+Rc+Rp-P=0 (k)

(EM), = 0 = -M, + Pd — 4Rc — 8Rp + Mn = 0 (1)

4. Calcul des réactions

On étudie en premier lieu le système de trois équations (f), (q) et (j) à trois incon-
nues M,, R, et Re. Après quoi, on peut éventuellement calculer R, et M, à l’aide
des équations (k) et (1).
Les réponses sont les suivantes (lorsque P = 10 000 N) :

M, = -566,58(4 — d)° + 127,04(8 -— d)° — 449,72(8 — d)? (m)

R; = -283,29(4 — d)° + 102,58(8 — d)° - 381,11(8 - d)? (n)

Re = 566,58(4 -— d)° - 283,29(8 — d)° + 1699,73(8 — d)? (o)

À partir des équations (k) et (l), on obtient :

Rp — 10 000 ee Ra = Rec (p)


128 Chapitre 5

M = M, + 4Re + 8Rp — 10 000d (q)


Le tableau 5.3 indique les résultats pour quelques valeurs caractéristiques de d
lorsque P = 10 000 N.

Tableau 5.3 Résultats relatifs à l'exemple 5.11, pour P = 10 000 N,


et diverses valeurs de d (fig. 5.19)

d M, R,

(m) (N:m) je (N)


0 0 10 000
6240 8 860 1420
1,58 7050 7 420 3130
2 6720 6 170 4530
4070 3 010 7650
940 470 9070

Quelques erreurs, dues à l’arrondissement des calculs, n’enlèvent pas leur intérêt
aux résultats. Par ailleurs, on peut faire les constatations suivantes.

a) Lorsque d = 4 m, la réaction R&« vaut 9070 N, alors que P est égal à


10 000 N, ce qui prouve que la tige FC, qui absorbe 90,7 % de la charge,
renforce adéquatement le système. On peut alors calculer la flèche en C à l’aide
de l'équation (a), ce qui donne :

Ge = (1,273 x 107) x 9070 = 0,001 15 m = 1,2 mm


Sd Lorsque d = 1,58 m, M, atteint sa valeur maximale (7050 N:m). La figure
5.20 illustre, pour ce cas, les diagrammes des efforts tranchants et des
moments fléchissants ainsi que la courbe élastique approximative. On peut y
remarquer, en particulier, les changements de courbure aux deux points
d’inflexion de la courbe élastique entre À et C (fig. 5.20d). Les quelques calculs
suivants s'avèrent intéressants.

— Flèche en C [à partir de l'équation (a), lorsque Rc< = 3130 N]:

&c = (1,273 X 107) 031500 8 410 M


= 0,398 mm

— Flèche en B [à partir de l'équation (d), lorsque x = d = 1,58 m] :

(1,58) + <2(158) +0
La déformation des poutres en flexion 129

points
d’inflexion
ÀRe=313kN , Point
d'inflexion

L courbe élastique
ÿ 0,398 mm (d) Figure 5.20 Exemple 5.13
P = 10 KN (d = 1,58 m).

Avec les valeurs de M, et de R, contenues dans le tableau 5.3, on obtient :

V
= ———EN)
1,58
x … Ya)
——— (1,58
3

F 2.18x 106
-1,80 x 10% m (vers le bas)

5. Calcul de la contrainte de flexion


Enfin, il est intéressant de calculer la contrainte normale (maximale) de flexion à
l’encastrement, au point À.
D’après l’équation 4.10, on a :
130 Chapitre 5

M 4
Lo: |, = Fo

où M, = 7050 Nm
S, = 144 X 10% mm° (pour le profilé S150X 26)

Donc :
7050
lo, |, Énse d N/m? = 49 MPa
Ë X

Cette dernière valeur est très raisonnable considérant le type d'acier couramment
utilisé pour les constructions métalliques.

7
548 . FLÈCHE SOUS LEFFET DE L'EFFORT TRANCHANT
Nous avons couvert les différentes méthodes couramment utilisées pour évaluer la
flèche d’une poutre sous l'effet du moment fléchissant ; cette flèche représente
adéquatement le déplacement latéral des poutres longues et minces. Cependant,
pour les poutres courtes, comme dans le cas des dents d’engrenages ou des spires
de ressorts hélicoïdaux robustes, l'effet de l'effort tranchant sur la flèche n’est pas
négligeable.
Dans cette section, nous examinons la flèche due à la déformation de cisaillement
induite par la contrainte de cisaillement qui résulte de l’effort tranchant. Nous éva-
luons ensuite l'importance de cette composante par rapport à la flèche totale pour
quelques cas simples mettant en jeu une poutre en porte-à-faux.

5.8.1 Relation différentielle


Considérons une section d’une poutre sur laquelle agit un effort tranchant V
(fig. 5.21a et 5.21b). La contrainte de cisaillement de l’élément à la fibre neutre de
la poutre, de largeur b, est donnée au chapitre 4, équation 4.17 :

_ VO
(5.33)
Ib
où Q, est le premier moment de la surface de la section située au-dessus de
l'axe neutre. La déformation de cisaillement de l'élément reliée à 7,, est (chap. 1,
équat. 1.12b) :
= Try
Yxy G

Deux sections droites à une distance dx subissent un déplacement relatif 4. dans


la direction v (fig. 5.21c) :
V Ox x
dv, = y, x = —ÙN (5.34)
Ty GIb
Il est à souligner que, pour une section donnée, la contrainte de cisaillement varie
Figure 5.21 Flèche sous l'effet de à travers la section (suivant v). Il en est de même pour la déformation de cisaille-
l'effort tranchant. ment ; il s'ensuit qu’une section droite plane de la poutre devient gauche après
La déformation des poutres en flexion 131

avoir subi les déformations. D'ailleurs, l'équation 5.34 basée sur la contrainte de
cisaillement à l’axe neutre donne une valeur approximative de la flèche (borne
supérieure).
article suivant traite de quelques cas particuliers concernant la poutre en porte-
à-faux ayant une section rectangulaire.

5.8.2 Poutre à section rectangulaire en porte-à-faux


Pour une poutre ayant une section rectangulaire b X h, la contrainte de cisaille-
ment à l’axe neutre est donnée par 3V/2bh (équat. 4.23) ; ce qui conduit à :
CR 4
5 = 5 Gb (5:35)
(b)
Comme nous l’avons déjà vu, la présence d’un effort tranchant génère néces-
sairement un moment de flexion. Dans ce cas, la flèche totale est la somme de Figure 5.22 Poutre en porte-à-faux
deux composantes, l’une provenant de l'effort tranchant et l’autre, du moment sous une charge concentrée.
fléchissant.

1. Poutre sous une charge concentrée


Pour la poutre illustrée à la figure 5.22, V{x) = -P, ce qui donne, à l’aide de l’équa-
tion 5.35 :

RSS 5 26
d 2 Gbh et
Par ailleurs, sous l'effet du moment fléchissant M{x) = -P(L — x), la flèche est
donnée par l'équation suivante (tabl. 5.2, cas 2b et chap. 4, équat. 4.18) :

Vp == e 2P
- (x+) + 3Lx ?) ) (5.37)

Ainsi, la flèche totale de la poutre s'écrit :

2
DRE =OR x 2P 3 2
TX + Sn) (5.38)
Vu que la flèche totale est la plus élevée à l’extrémité libre, on peut évaluer l’impor-
tance de la composante causée par l'effort tranchant en fonction de la longueur
(ou du rapport L/h) si on utilise les équations 5.36 et 5.38 avec x = L (fig. 5.23).

2:| : LRe
È k=L
PNR 1+ 4e (L/h) (5.39)
(Co) 5,0 10,0
On voit que quand L/h est grand, l'effet de l’effort tranchant sur la flèche totale est
très faible ; cependant, ce n’est pas le cas pour une poutre courte. A titre d’exem-
ple, avec une valeur typique E/G = 2,6, pour L/h = 10, la contribution de l’effort Figure 5.23 Effet de l'effort tranchant
tranchant à la flèche totale n’est que 0,1 % ; par contre, pour L/h = 1,0, cette sur la flèche totale d’une poutre en porte-
contribution devient 49 % environ. à-faux soumise à une charge concentrée.
132 Chapitre 5

Av | 2. Poutre en porte-à-faux sous une charge uniformément répartie


Considérons la poutre illustrée à la figure 5.24 ; on peut obtenir comme suit l'effort
tranchant à une section spécifiée par x :

V(x) = -W (L — x) (5.40)

En combinant l'équation 5.40 avec l'équation 5.35, on obtient l’équation différen-


tielle de la flèche. L'intégration de l'équation résultante avec la condition aux rives

>. =
(à x = O, v, = 0) conduit à :

-3wx(2L — x)

LE
Vs = ————— (5.41)
V
4Gbh

Ainsi la flèche à l'extrémité libre (x = L) s'écrit :

Figure 5.24 Poutre en porte-à-faux SWwL


soumise à une charge uniformément
répartie. Ch == Go 5.42
fe)
Par ailleurs, on peut calculer la flèche due au moment fléchissant à l’aide des
résultats présentés au tableau 5.2, cas 3b :

= _. (622 dr. >) (5.43)

À l'extrémité libre :

M); = =2 Ebh
2 (5.44)
ce qui donne la flèche totale à l'extrémité libre :

Gh =G) +0) : Ebh|1+ ne


2G(L/h)
(5.45)
|
Enfin, le ratio de la flèche due à l'effort tranchant par rapport à la flèche totale à
l'extrémité libre prend la forme suivante :

Et tie
È | L+ (LH) (5.46)
Figure 5.25 Contribution de l'effort
tranchant à la flèche totale d’une poutre Pour L/h = 1, la contribution de la flèche due à l'effort tranchant à la flèche totale
en porte-à-faux soumise à une charge est de l'ordre de 56 % comme on le voit à la figure 5.25 (pour une valeur typique
uniformément répartie. EG="2,6|
La déformation des poutres en flexion 133

5.9 CONCLUSION
Bien qu'il soit basé sur une équation apparemment simple (équat. 5.6), le calcul de
la flèche d’une poutre prend rapidement de l'ampleur, comme en témoignent les
nombreux exemples étudiés. Nous avons élaboré des méthodes de résolution qui
se répartissent en deux classes : la première, qui fait appel aux fonctions de singu-
larités, est très utile lorsque la poutre a une rigidité de flexion constante ; la
seconde, basée sur le diagramme des moments fléchissants et utilisant la
méthode des moments d’aires, est surtout avantageuse lorsque la rigidité de
flexion varie le long de la poutre. Nous avons également insisté sur l’avantage
important du principe de superposition, qui s'applique toujours lorsqu'on a
affaire à des systèmes linéaires. Dans le cas des poutres, la superposition permet
souvent de trouver rapidement une solution.
Nous avons également traité des poutres constituant des systèmes hyperstatiques
en faisant appel aux méthodes élaborées pour le calcul des flèches.
Enfin, nous avons donné un aperçu de l’effet de l'effort tranchant sur la flèche des
poutres courtes.

Les modalités de calcul des flèches ne se limitent pas à celles que nous avons
présentées dans ce chapitre. Au chapitre 14, nous étudierons, en effet, une
méthode de calcul basée sur l’énergie de déformation ; elle couvrira aussi l'effet
de l’effort tranchant. Au cours des années, on en a élaboré plusieurs autres qui
concernent le calcul des flèches et la résolution de problèmes posés par des
poutres constituant des systèmes hyperstatiques. Le lecteur intéressé trouvera
dans des ouvrages spécialisés une étude détaillée de ces autres méthodes.
Torsion

6.1 INTRODUCTION
Le chargement uniaxial, la flexion et la torsion sont les trois modes de char-
gement fondamentaux pouvant agir sur une membrure prismatique droite.
Puisque nous avons étudié les deux premiers modes aux chapitres précédents,
nous allons à présent nous concentrer sur la question de la torsion.
On retrouve ce dernier mode de chargement, seul ou combiné avec les autres,
dans un grand nombre d'éléments de structures et de machines. Les arbres de
transmission de l'énergie mécanique utilisés dans le système de propulsion d’une
automobile (fig. 6.1) ainsi que les systèmes de suspension employant des barres
de torsion sont certainement des exemples familiers.
Dans ce chapitre, nous allons étudier, de façon générale, le comportement de
membrures droites soumises à une torsion. Nous avons divisé le sujet en trois

essieu arbre de transmission cylindre


(torsion) (torsion) (pression)

vilebrequin
(torsion et flexion)
Figure 6.1 Représentation schéma-
tique du système de propulsion d’une tige de piston
automobile. (compression)
LA P D 470"
OX pie. Core :
- om : v, Y Torsion 135
PRE. À - - Àke \
7: À
A

se |
nai
sections principales, chacune traitant d’une catégorie géométrique de section par-
ticulière (fig. 6.2). À la section 6.2, nous étudierons la membrure droite de section
circulaire et nous rechercherons une solution exacte.
La section 6.3 traitera du tube à paroi mince, de forme quelconque ; ici, nous
adopterons une approche approximative. Enfin, à la section 6.4, nous étudierons
les sections ouvertes minces, catégorie à laquelle appartiennent la majorité des
profilés métalliques constituant des éléments de structure. Nous ne présenterons
cependant qu’une seule méthode de calcul, dont nous analyserons les limites.
Dans chacune de ces sections, il nous faudra déterminer les contraintes dans la
membrure, ainsi que sa rigidité associant le moment de torsion à la déformation
angulaire.
(b)

6.2 SECTIONS CIRCULAIRES


Nous le verrons ultérieurement, la section circulaire est non seulement géo-
métriquement simple, mais en outre la plus efficace en torsion. On l'utilise princi-
palement comme arbre de transmission de l'énergie mécanique dans la plupart
des machines et comme ressort dans plusieurs systèmes de suspension. Par ailleurs,
à la suite du développement de nouvelles techniques d'assemblage, on la retrouve
de plus en plus dans les structures (membrures tubulaires).
Grâce à la symétrie de cette section autour de l’axe longitudinal de la membrure,
la solution analytique est relativement simple ; on la déduit entièrement des
deux grands principes de la mécanique des solides : l'équilibre et la compatibilité
des déformations. (c)

Figure 6.2 Exemples des trois princi-


6.2.1 Conventions et système de coordonnées pales catégories géométriques de sections
étudiées : a) sections circulaires ; b) sec-
Pour ce type de section, il est plus naturel de se référer à un système de coor- tions non circulaires à paroi mince :;
données cylindriques (x, r, 4: fig. 6.3a). c) sections ouvertes à paroi mince.
Pour représenter vectoriellement le moment de torsion, nous utiliserons la flèche à
double pointe en adoptant la convention habituelle selon laquelle le moment de
torsion agit dans le sens des aiguilles d’une montre autour de cette flèche
lorsque nous regardons dans la direction de sa trajectoire (fig. 6.3b). La conven-
tion de signes appliquée aux forces, aux moments et aux contraintes est la
même que celle adoptée aux chapitres précédents : une composante est positive
lorsqu'elle agit dans la direction positive de l’axe sur une face positive (celle
dont la normale extérieure est également dans la direction positive de l’axe) ou
lorsqu'elle agit sur une face négative dans la direction négative de l’axe.

6.2.2 Limites de la solution


La solution que nous allons élaborer n’est valable que pour une membrure droite
et de section circulaire uniforme sur toute sa longueur. Les diamètres intérieurs
et extérieurs sont donc constants et la section est exempte de discontinuités (a) (b)
géométriques (chemins de clé, cannelures, etc.).
Figure 6.3 a) Système de coordonnées
Par ailleurs, nous allons considérer que le matériau est homogène et isotrope, cylindriques ; b) représentation vectorielle
c'est-à-dire que ses propriétés sont uniformes et indépendantes de la direction du moment de torsion et convention des
dans laquelle nous les mesurons. signes (moment positif).
136 Chapitre 6

6.2.3 Étude du mode de déformation


Pour étudier le mode de déformation de la membrure, commençons par une expé-
rience relativement simple. Prenons un barreau de section circulaire, de préférence
en caoutchouc (pour pouvoir le déformer facilement). Mesurons préalablement sa
longueur et son diamètre initiaux et traçons sur sa surface latérale un réseau de
lignes longitudinales et circonférentielles (fig. 6.4a).

|
|

ST
ANR
ES
RE
En
Figure 6.4 Déformations apparentes
d'un barreau en caoutchouc de section
circulaire.

Si on applique un moment de torsion suffisamment élevé pour que les déforma-


tions soient apparentes (sans être toutefois excessives), le barreau prendra l’aspect
illustré à la figure 6.4b. Si on en mesure de nouveau le diamètre et la longueur, on
constate que ces dimensions n’ont pratiquement pas changé. En outre, les lignes
circonférentielles ne semblent pas avoir subi de déformation ; par contre, les lignes
longitudinales forment maintenant des hélices autour de la membrure. La seule
déformation apparente sur la surface latérale du barreau consiste donc en un chan-
gement de l’angle que les lignes du réseau forment entre elles (à l’origine, elles
formaient un angle droit).
Considérons une membrure droite soumise à un moment de torsion à ses deux
extrémités (fig. 6.5a). En ce qui concerne l'équilibre, il est clair que le moment de
torsion doit être le même à chacune des sections de la membrure (fig. 6.5b) et qu'il
est transmis d’une extrémité à l’autre. Puisque le moment de torsion est constant le
long de la membrure, que la section est uniforme et que le matériau est homogène
et isotrope, toutes les sections doivent se déformer de la même façon.

Nous allons maintenant utiliser des arguments basés sur la symétrie afin de mettre
en évidence deux caractéristiques fondamentales de la déformation après l’appli-
cation d’un moment de torsion, à savoir :

a) Première caractéristique : une section transversale plane reste plane :


Figure 6.5 Les sections étant sembla- b) Deuxième caractéristique : un diamètre reste droit.
bles et soumises au même moment
interne, elles doivent se déformer de la Pour justifier la première caractéristique, considérons un élément de la membrure
même façon. de longueur Ax.
Torsion 137

Supposons que, après déformation, la section supérieure de l’élément devient


convexe plutôt que plane (hypothèse dont on veut démontrer qu'elle est fausse) ;
la section inférieure devrait alors être concave pour être compatible avec le reste de
la membrure (fig. 6.6a). En renversant l'élément (rotation d’un angle de 180° autour
d’un diamètre, fig. 6.6b) et en comparant les figures 6.6a et 6.6b, on s’aperçoit que
les sections prennent des formes différentes (concave ou convexe) pour un même
moment de torsion positif. Etant donné que les sections doivent se déformer de la
même façon, elles doivent donc rester planes après déformation.

Concernant la deuxième caractéristique, considérons un diamètre AB sur la face


supérieure de l'élément de la membrure (fig. 6.7a). Ce diamètre se déforme, pour
prendre supposément l'allure d’une courbe A’B’ (encore une fois une hypothèse
dont on veut démontrer qu’elle est fausse). Puisque les diamètres se déforment
tous de la même façon, le diamètre DC devient D’C’, qui possède la même cour-
bure que À’B’. Renversons maintenant l’élément (rotation de 180° autour d’un
diamètre, fig. 6.7b). Si on compare les figures 6.7a et 6.7b, on constate que les
éléments sont identiques et chargés de la même façon ; cependant, les courbures
des diamètres déformés sont dans le sens inverse l’une de l’autre, ce qui constitue
une impossibilité. Pour obtenir des diamètres déformés de façon rigoureusement
identique dans les deux figures, il ny a qu’une solution : les diamètres doivent _
rester droits lorsque la membrure se déforme.

(a)

Figure 6.6 Les sections planes de la


membrure restent planes après défor-
mation.

f| EAP
3
* À € %
DAV De fn
MR ©"

ar' - sr À gone
LE
À À AL
; à 2
;
LS
| VA À
ee/ Ce

:
JV ñ. #27 ”

Figure 6.7 Les diamètres de la mem-


brure restent droits après déformation.
ne 1. LS mes = [LA À

138 Chapitre 6 Ve 2 UN set dut Cure Rep


4
l \ sé 1

nt TL dE A D

En résumé, lorsqu'une membrure droite de section circulaire est soumise à un


moment de torsion, on peut affirmer que :
a) les sections restent planes ;
b) les diamètres demeurent droits ;
À xôc) ses dimensions ne changent pas de façon notable.
La seule déformation consiste donc en une rotation des sections parallèlement les
_unes aux autres (fig. 6.8).
Pour déterminer quantitativement la valeur de cette déformation, considérons
uniquement une partie déformée de la membrure (fig. 6.9a) et isolons en outre
l'élément situé à une distance quelconque r de l’axe des x (fig. 6.9b). Cet
élément a subi une déformation de cisaillement et, puisqu'il était défini en fonction
des axes des x et des 8, nous appelons cette déformation %4 (chap. 1). Si on
Figure 6.8 Lorsqu'une membrure
détermine la valeur de l’angle ÊFE, on peut associer la déformation de cisaille-
droite de section circulaire est soumise à
ment %, à l’angle de torsion (A) ; ainsi : , |
une torsion, la seule déformation est une
2 rAQ (490 n o)
rotation des sections, parallèlement les
unes aux autres. Yæ = lim —= lim —— , \
] à :
es Ax=0 EF Ax=0 Ax Vys mac nine
7? A = AT ro LÉ d'où \ (Î
à er
do ci A4
Fo Us 7 > (6.1)
dx

Il est important de souligner que cette déformation est directement proportion-


nelle au rayon. Elle varie linéairement de zéro (au centre de la section) à une
valeur maximale (au périmètre extérieur). Le rapport dgdx, qu’on appelle
«angle de torsion unitaire», est constant puisque, la section étant uniforme, tous
les éléments de la membrure, de longueur Ax, se déforment de la même façon
(fig. 6.4b).
Finalement,à cause de la symétrie par rapport à l’axe des x de la membrure, on
_ constate quele raisonnement
qui a conduit à l'équation 6.1 estvalable
pour toutes
les sections circulaires, que celles-ci soient pleines ou évidées.

6.2.4 Relation entre la contrainte et la déformation


Au chapitre 1 (équat. 1.12b), nous avons vu que, pour de petites déformations, il
y avait une relation linéaire entre la contrainte de cisaillement et la déformation de
cisaillement. l'équation suivante exprime cette relation :

T0 = CYr0 4 (6.2)
où G est le module d’élasticité en cisaillement (ou module de rigidité) du matériau.

D’après les équations 6.1 et 6.2, on peut écrire : CR :


14 €
. — di
= D
tr, n
17>8 dp
so Dr 0déc A
Te =sdeGYw = Grdx L (6.3)
Figure 6.9 Mesure de la déformation REA
d'un élément d'une membrure de sec- La figure 6.10a illustre cette contrainte agissant sur un petit élément, tandis que la
tion circulaire en torsion. figure 6.10b montre sa répartition sur la section de la membrure.
D# / en ANNE be 2
HF
O

le LA 4 ;.pe

6.2.5 Conditions d'équilibre


L'étude du mode de déformation et de la relation entre contrainte et déformation
a permis de mettre en évidence, dans les articles précédents, des équations relati-
ves à la répartition de la déformation et de la contrainte dans une section circulaire
soumise à une torsion. La déformation de cisaillement et la contrainte de cisaille-
ment sont proportionnelles à la valeur de l'angle de torsion unitaire dg/dx (d’ailleurs
pas encore déterminée). Nous allons maintenant étudier les conditions nécessaires
pour que chacune des parties de la membrure soit en équilibre.

Équilibre interne. Considérons dans un premier temps le petit élément de la


membrure soumise à une torsion, illustré à la figure 6.10. Cet élément, situé à une
distance quelconque r de l’axe longitudinal de la membrure, a pour dimensions :
rAO (largeur), Ax (hauteur) et Ar (épaisseur). Selon l'équation 6.3, l'élément est
soumis à une contrainte de cisaillement 7,, constante, puisqu'elle est indépen-
dante des axes des @ et des x. Cette contrainte agit sur la face supérieure EH de
l'élément ainsi que sur sa face inférieure FG. Par ailleurs (chap. 1, équat. 1.7),
l'élément étant en équilibre, il doit nécessairement y avoir sur les faces latérales EF
et HG (perpendiculaire à 4) une contrainte longitudinale 74 = %9.
Ainsi, les conditions d'équilibre des contraintes agissant à l’intérieur de la mem-
brure sont satisfaites puisque, sur un élément choisi arbitrairement, on a :

EC ER);E 0
(C4), = (EM) = 0 Figure 6.10 a) Contraintes de cisaille-
CM), T6 (rA8Ar )Ax — ty, (AxAr )rA8 = 0 ment agissant sur un petit élément :
b) répartition de la contrainte de cisaille-
ment sur la section.

CNT 2e"

Pour visualiser cette contrainte de cisaillement 74, on peut imaginer le mode de


rupture d’une membrure en bois. Ce matériau résistant mal à une contrainte de
cisaillement parallèle à ses fibres, on observerait, au moment de la rupture, l’appa-
rition de fentes longitudinales (fig. 6.11).
Équilibre aux rives. Il faut qu'il v ait également équilibre entre les contraintes
agissant à l’intérieur de la membrure et les forces externes agissant aux rives. En
réexaminant la figure 6.10b, on peut voir que, à cause de la symétrie de la répar-
tition de la contrainte autour de l’axe des x, la seule résultante de cette répartition
est un moment qui ne peut qu'être égal au moment de torsion agissant à l’extré-
mité de la membrure.
Considérons un élément de surface AA de la section, situé à une distance r de
l'axe du cylindre. Le moment AM,, généré par la force provenant de la contrainte
qui agit sur cet élément AA autour de l’axe des x est :

AM, = r(t644) UT :
d’où Figure 6.11 L'existence de la contrainte
de cisaillement longitudinale 7. est con-
re Ï dM, = JLr (10 dA)-Je (6.4) firmée par le mode de rupture d’un bar-
reau de bois.
©
140 Chapitre 6

6.2.6 Contraintes et déformations en fonction du moment


de torsion appliqué
Dans les articles précédents, nous avons analysé le mode de déformation d’une
membrure de section circulaire. Nous avons ensuite utilisé la relation existant entre
contrainte et déformation pour obtenir la contrainte et, pour terminer, nous avons
déterminé les conditions d'équilibre. Les équations 6.1, 6.3 et 6.4 expriment ces
résultats.
Nous allons maintenant combiner ces résultats de façon à obtenir des relations
dA = 2xrdr
utiles, c’est-à-dire des relations exprimant la contrainte 7,, et la rotation
Figure 6.12 Section circulaire creuse. angulaire Ag en fonction du moment de torsion appliqué.
Dans l'équation d'équilibre 6.4, on remplace 7,, par sa valeur (équat. 6.3), en
gardant en mémoire que G et dg/dx sont constants ; on obtient alors :

FRERE ÆLe | 2 HGdp +CIE / ca

Re pe (65)
OÙ TE r? dA est le second moment polaire de la section par rapport à l'axe
A
de la membrure. Pour une section évidée de rayon intérieur r; et de rayon extérieur
r. (fig. 6.12), on peut facilement effectuer l'intégration, ce qui donne :

= Ï r? dA = Le (2xr dr)
4
() — De
ke | ei] (6.6)
A) 22
| 2 32
pu” ; xx O

reAt” où di; et d, sont respectivement les diamètres intérieur et extérieur. Dans le cas par-
: : ; : : PR rtr SSL
ticulier d’un cylindre à paroi mince, de rayon moyen r = et d'épaisseur
de paroi t = r, — r; l'équation 6.6 peut se simplifier ainsi (on néglige les termes
en 2) :

#73 ANT 2
J = av; PACE n)(re +) +7?)

TT l : {
= 3 ‘Ur) rs) re) (6.6a)

= Qnrt

À partir de l'équation 6.5, on obtient l’expression de l'angle detorsion unitaire


en fonction
du moment de torsion, soit :

Figure 6.13 Angle de rotation total


entre les deux sections situées aux extré- Pour une membrure de longueur L soumise à un moment de torsion à ses
mités d’une membrure de longueur L, extrémités (fig. 6.13), on détermine l’angle de rotation total entre ces extrémités
soumise à un moment de torsion. en intégrant l'équation 6.7. Ainsi :
Torsion 141

aSE
LG GJ

Finalement, en remplaçant, dans l’équation 6.3, dg/dx par sa valeur (équat. 6.7),
on obtient l'expression de la contrainte de cisaillement en fonction du moment de
torsion, ce qui donne :

(6.9)
È AP

La contrainte de cisaillement 7,, prend la valeur maximale à la paroi du cylindre UT «10,


_ LS { {A
(ou à la paroi externe d’un cylindre creux) ; ainsi :
j 1# à à PP x IAE
IR AL
S' nÉÇO, nel ee. . Tr: ENÉRENE RS ba
(6.10) ne à
Di, CNJo) may \(F3 ax ne = APTE FAR
où r, est le rayon rieur ({L)-(o
En résumé, nous avons étudié le problème d’une membrure de section circulaire | Eu
soumise à une torsion. Nous avons obtenu l'équation 6.8, qui met en relation
le moment de torsion et la déformation angulaire, et l'équation 6.9, qui associe
le moment de torsion à la répartition de la contrainte.

Comme nous l’expliquerons plus loin, la solution est exacte, puisqu'elle satisfait
aux exigences fondamentales de la théorie de l’élasticité : les déformations sont
compatibles, les contraintes sont en équilibre, et la loi de Hooke est respectée. Il
faut cependant souligner que, aux extrémités de la membrure, cette solution n est
valable que sisile moment de torsion est appliqué selon le mode illustré à la figure
6.10b. En pratique, notamment lorsque le moment de torsion agit par l'intermé- |
|

diaire d’un chemin de clé ou de cannelures, la répartition de la contrainte aux


extrémités y est totalement différente de celle illustrée à la figure 6.10b, même si le
moment est statiquement équivalent. Par conséquent, on ne peut pas utiliser l’équa-
tion 6.10 pour évaluer les contraintes locales agissant aux extrémités. a

Toutefois, selon le principe de Saint-Venant (chap. 1, art. 1.3.2), notre solution


demeure excellente pour toute section éloignée, disons à une distance supérieure à
un ou deux diamètres de l'extrémité. De plus, si la membrure est raisonnablement
longue, la déformation angulaire, obtenue à partir de l'équation 6.8, ne subit pas
de façon significative l'influence du mode de chargement opérant aux extrémités.
Avant de terminer cette section, nous devons soulever un autre point intéressant.
Si on examine de nouveau la figure 6.10b, on remarque qu’un élément de la
he
membrure situé près de l’axe central est soumis à une contrainte relati-
co
vement faible et qu’il possède un petit bras de levier. Il est donc beaucoup moins
sollicité sous l’effet du moment de torsion qu’un élément situé près de la circonfé- Le——

rence extérieure. Il est par conséquent évident que le matériau situé près du centre
d'un arbre plein serait beaucoup plus efficace s’il servait à augmenter le rayon Figure 6.14 l'arbre creux est plus effi-
extérieur ; on obtiendrait ainsi un arbre creux et la résistance de l'arbre en serait cace que l'arbre plein : l’aire des sec-
considérablement augmentée. Pour illustrer ce fait, examinons les deux arbres de tions étant la même, l'arbre creux peut
la figure 6.14. l'aire de leur section est la même cependant,
; pour une même _ résister à un moment de torsion beau-
contrainte maximale permise, l'arbrecreux peut résister à un mo coup plus élevé, avec la même contrainte
eaucoup plus élevé. maximale.
142 Chapitre 6

Il y a, par contre, une limite à l’obtention de cet accroissement de l’efficacité


d’un arbre creux par l’augmentation de son diamètre et la réduction de l’épais-
seur de sa paroi. Si la paroi est trop mince, elle va subir un flambement, c’est-
à-dire qu’elle va être soumise à des déformations exagérées (prenant l’aspect
d'ondulations et de plissements) pour un moment de torsion inférieur à la limite
prévue. C'est là un phénomène d’instabilité semblable à celui qui affecte les
membrures soumises à une compression (chap. 11).

EXEMPLE 6.1
Calculer la contrainte de cisaillement maximale agissant à la section d’application
de la charge, ainsi que l’angle de rotation, sur le système illustré à la figure 6.15a
Figure 6.15 Exemple 6.1 : a) Arbre (la section de l’arbre est donnée à la figure 6.15b).
creux encastré à ses deux extrémités
et soumis à un moment de torsion au Solution
point © ; b) section ; c) étude de l’équili-
bre de l’arbre ; d) valeur du moment Étude de l’équilibre
interne de torsion le long de l'arbre ; On considère, au point O, une tranche mince de l’arbre (fig. 6.15c). L'équilibre des
e) contrainte de cisaillement agissant sur moments autour de l’axe des x donne :
les éléments de la paroi ; f) déplacement
d’une génératrice.
T +7 = To = 1kN:m (a)
Torsion 143

Il s’agit d’un système huperstatique, puisque les équations d'équilibre ne suf-


fisent pas à déterminer la proportion du moment T, qui affecte chacune des
parties de l’arbre.

Étude de la compatibilité géométrique


Au point ©, les parties AO et BO de l'arbre sont affectées du même angle de
rotation @. On a donc :

AP10 = APBo = 0 (b)

Relation angle de torsion/couple de torsion


D’après l'équation 6.8, on a :

JEIE
A®410 = Pr (c)

TL
A®B0 = re (d)

En remplaçant, dans l'équation (b), Agao et Ago par leurs valeurs [équat. (c)
et (d)], on obtient :

RE (e)
d’où

En combinant les équations (f) et (a), on obtient finalement :

T, = To = 250 Nm
et

T = To = 750 Nm

La figure 6.15d donne graphiquement la valeur du moment de torsion interne le


long de l'arbre.

Second moment polaire de la section


D’après l'équation 6.6, on a:

J = (di - dt) = 0,362 x 10% m*


32
144 Chapitre 6

Contrainte maximale
La contrainte la plus élevée s'exerce dans la partie AO de l'arbre, où le moment
de torsion est T, = 750 N:m.
En utilisant l'équation 6.10, on obtient :
— dans la partie AO :

T|
152
5750
x0,025
ele ï 0,362 x 10
= 51,8 x 109 = 51,8 MPa

— dans la partie BO:

aed
NU
LS J 0,362x10%
= 17,3 x 106 Pa = 17,3 MPa

L'orientation des contraintes de cisaillement est illustrée à la figure 6.15e.

Angle de rotation au point O


En combinant les équations (b) et 6.8, on peut écrire :

0 = AP40 = APB0
Où :

IIS 750 x1
GJ (80 x 10°) x (0,362 x 10%)
d’où

0 = 0,026 rad (52) [suivant le sens de T,, comme à la figure 6.15f]

6.2.7 Arbre de transmission de puissance


L'arbre de section circulaire est couramment utilisé pour la transmission de puis-
sance mécanique. La puissance développée par un moteur est transmise à une
machine (par exemple, pompe, génératrice, etc.) par la rotation d’un arbre sous
l'effet d’un moment de torsion. La puissance transmise est fonction du moment de
torsion et de la vitesse de rotation de l’arbre. En régime permanent, le moment de
torsion T (N:m) et la vitesse angulaire w (rad/s) ne varient pas avec le temps et la
puissance transmise P est donnée par:

P = To (6.11)
{

Age Diag e- Ci)AB Ap,AB, ouf aln DR D LE


Ô e8 dot ' cles A2 À (5

Spas 7 SPP À
La puissance est exprimée en newtons-mètres par seconde (N-m/s) ou en Joules
par seconde (J/s) ; l'unité de puissance courante est le Watt (W), qui équivaut à
1 J/s. En pratique, la puissance est souvent quantifiée en horse power (hp) ; 1 hp
équivaut à 745,7 W.

Pour un système de transmission de puissance, la détermination du diamètre de


l’arbre constitue une étape importante du design. Si on considère que l’arbre est
sollicité uniquement en torsion, on calcule le moment de torsion à l’aide de l’équa-
tion 6.11 en se basant sur les spécifications du moteur (puissance et vitesse de
rotation) ; ensuite on détermine le diamètre requis de l’arbre à l’aide de l'équation
6.10 en tenant compte de la contrainte permise en cisaillement du matériau utilisé.

En pratique, pour un arbre de transmission de puissance, en plus de la contrainte


générée par le moment de torsion, la contrainte normale induite par la flexion n’est
pas négligeable à cause de l'influence de la masse de l’arbre et de celle des élé-
ments d'assemblage (poulies, paliers, etc.). Ainsi, sous l’effet de la flexion, la con-
trainte normale en un point particulier à la surface de l’arbre varie d’une façon
cyclique, entre une valeur positive (en tension) et une valeur négative (en com-
pression) pour un tour de l'arbre. Dans cette condition, il faut spécifier le diamètre
de l'arbre en se basant sur le critère de rupture par fatigue! (sous l’effet d’une
contrainte normale cyclique combinée à une contrainte de cisaillement cons-
tante) ; nous examinerons cet aspect au chapitre 10.

Il faut souligner que, outre le critère de design basé sur la contrainte permise (pour
déterminer le diamètre de l’arbre requis en régime permanent et en régime tran-
sitoire), le critère basé sur la vitesse critique qui correspond à des vibrations
excessives de l’arbre doit également être pris en considération ; l’étude de ce
dernier critère dépasse cependant le cadre de cet ouvrage.

624"!
Application : ressort hélicoïdal cylindrique
L€ ressort hélicoïdal cylindrique est un élément de machine constitué d’un fil
enroulé en hélice (fig. 6.16a). Il est géométriquement caractérisé par le diamètre
du fil d (section circulaire), le rayon moyen R et le nombre de spires n.
Étant donné que l'angle de l’hélice est faible, on peut poser qu’une spire est située
dans un plan pratiquement normal à l’axe du ressort (00) ; ainsi, les spires atte-
nantes sont très proches l’une de l’autre.
Quand on applique une force axiale P au ressort, les spires subissent les effets d’un
effort tranchant et d’un moment de torsion ; les effets de ces sollicitations sont
examinés dans cette section.

Contrainte dans le fil. Considérons une section du fil (fig. 6.16b). Cette section,
perpendiculaire à l’axe du fil, est pratiquement située dans le plan vertical passant
par l’axe du ressort. Le diagramme du corps libre indique qu’à la section considé-
rée, il y a un effort tranchant F = P et un moment de torsion T = PR.

Figure 6.16 a) Ressort hélicoïdal en


EC RRe Ésmnbe à torsion ; b) force et moment à une sec-
1. Design of Transmission Shafting, ANSI/ASME B106.1M-1985, American Society of Mechanical Engineering, tion du fil ; c) rotation d’une section sous
New York. l'effet du moment de torsion.
146 Chapitre 6

D'une part, l'effort tranchant génère une contrainte de cisaillement qu’on peut
supposer uniforme sur toute la section ; cette contrainte, souvent identifiée comme
le résultat d’un cisaillement direct, est donnée par :
F 4P
TC
rec
EE =
(6.12)
D'autre part, la contrainte de cisaillement générée par le moment de torsion est
maximale à la paroi de la section ; on la calcule à l’aide de l'équation 6.10 :

CDR OZ:
(6.13)
' 4 rd°
Ainsi, la contrainte résultante la plus importante se produit au point le plus rappro-
ché de l’axe du ressort (point B) ; ce qui donne :

16PR d
Tmax — Ta + T = Li (6.14)
xd? 4R
Le second terme dans les parenthèses de l'équation 6.14 correspond à la contribu-
tion de l'effort tranchant à la contrainte de cisaillement dans le fil. On constate que
pour un ressort mince (d << R), la contrainte maximale est causée principalement
par le moment de torsion. Par contre, pour les ressorts robustes (par exemple,
ressorts utilisés dans les systèmes de suspension pour supporter de fortes charges),
on ne peut pas négliger l’effet du cisaillement direct.
Il est à souligner qu’on a obtenu l'équation 6.14 en se basant sur la formule de
torsion développée pour un barreau rectiligne de section circulaire. Cette équation
donne des résultats satisfaisants dans le cas des ressorts minces ; par contre,
elle donne des résultats approximatifs pour des ressorts robustes, car les hypo-
thèses sur les déformations considérées dans le développement de la formule de
torsion ne sont pas rigoureusement respectées (la longueur des fibres internes
est substantiellement différente de celle des fibres externes). Par exemple, pour
d/R = 0,4, la contribution de l'effort tranchant à la contrainte de cisaillement résul-
tante donnée par l'équation 6.14 est de 10 %, tandis que cette contribution est en
réalité de l’ordre de 31 % d’après la théorie de l’élasticité?.

Allongement du ressort. Considérons un élément de longueur du fil ds, sous-


tendu par un angle dé issu du point C sur l’axe du ressort (fig. 6.16c). L'allonge-
ment du ressort, et par extension sa contrainte, est évalué par l'examen du dépla-
cement vertical dû au cisaillement direct et à la torsion de la section 1 par rapport à
J (cette dernière étant considérée comme fixe).

D'une part, on obtient le déplacement vertical de I par rapport à J (dé) causé par
l'effort tranchant F en se basant sur le concept de l’article 5.8. Ainsi, on peut déter-
miner le déplacement vertical de O par rapport à O’ (fig. 6.16a), soit une longueur
totale, L, de 2mkRn, comme suit :

» [ = __Px2rRn _ 8PRn
1 Lo sr nee (6:15)

2. À. M. WAHL, Mechanical Springs, New York, McGraw Hill, 2° éd., 1968.


Torsion 147

D'autre part, sous l’effet du moment de torsion T, la section en I subit une rotation
do autour de l’axe du fil ; on calcule cette rotation à l’aide de l’équation 6.8 :
Tds 32PR?d0
AD EM = ——— (6.16)
4 GA rGd*
Cette rotation contribue au déplacement vertical du point O ; ce déplacement peut
être représenté par dô, comme à la figure 6.16c. On voit que dô, = Rdo et, par
conséquent, le déplacement vertical du point © par rapport à O’ correspond à :

fr 0
RE
2 32 PR dOMEGYPR?
nGdt Gd* CPI
. Le
/

Ainsi, l'allongement total du ressort sous l’action de la charge axiale P s'écrit :

he
64PR°n 1e
(6.18)

ce qui permet de caractériser la constante k du ressort :


4
4 . É Gd :

à cn ns “| (6.19)
8 R

Le second terme dans les parenthèses des équations 6.18 et 6.19 spécifie la contri-
bution de l’effort tranchant dans la détermination des caractéristiques du ressort ;
cette contribution, même si elle est approximative pour les ressorts robustes,
demeure importante.

6.3 TUBE À PAROI MINCE


Les résultats que nous avons obtenus à la section 6.2 ne sont valables que pour
les membrures de section circulaire pleine ou creuse et d'épaisseur constante.
Dans le cas des sections rectangulaires, elliptiques et autres, il ne s’agit plus de
corps axisymétriques et les développements sont plus complexes (le chapitre 16
est d’ailleurs consacré au problème général de la torsion agissant dans les sections
de formes géométriques quelconques).

En ce qui concerne les tubes à paroi mince, cependant, on peut envisager une
solution simple et d’une grande importance sur le plan pratique. Géométrique-
ment, le tube est composé d'éléments minces formant un contour fermé.
La figure 6.2b illustre deux de ces sections.

Même si la solution proposée ici n’est pas rigoureusement exacte du point de vue
analytique, parce qu’elle ne satisfait qu'aux conditions d'équilibre, elle offre l’avan-
tage, en pratique, d’être d’une application très simple ; des vérifications expéri-
mentales ont d’ailleurs démontré qu’elle donnait de bons résultats.

6.3.1 Observations concernant la répartition des contraintes Figure 6.17 Répartition de la contrainte
La figure 6.17 montre la répartition de la contrainte de cisaillement agissant dans de cisaillement dans des sections sou-
des sections soumises à un moment de torsion. mises à un moment de torsion.
148 Chapitre 6

Dans une section circulaire, la répartition de la contrainte de cisaillement


est linéaire (fig. 6.17a), et, si la paroi est mince, on peut considérer que cette con-
trainte est,à toutes fins utiles, constante
l'épaisseur
dans de la paroi
(fig. 6.17b). Maintenant, si on compare les figures 6.17b et 6.17c, on peut logique-
ment supposer que, dans une section à paroi mince de forme géométrique quel-
conque, la contrainte de cisaillement est tangentielle à la paroi et à peu près cons-
tante à travers l'épaisseur de cette dernière.
La figure 6.18a illustre un tube de section quelconque, uniforme sur toute sa lon-
queur. Sa paroi est mince mais son épaisseur peut varier d'un point à l’autre de la
circonférence. Cette figure illustre aussi le système d'axes adopté : l'axe des x est
longitudinal par rapport au tube, tandis que les axes des n et des s sont respective-
ment normal et tangentiel à sa paroi. La fiqure 6.18b montre toutes les compo-
santes de contrainte, agissant sur un élément du tube, qu'on peut déterminer par
rapport au système d'axes choisi.
On constate d'abord que, dans la direction longitudinale, toutes les sections sont
identiques et qu'elles subissent toutes le même moment de torsion T. Elles
se déforment donc de la même façon et supportent les mêmes contraintes.
On peut par conséquent conclure que l'intensité des contraintes ne varie pas dans
la direction longitudinale. La composante 6, est donc nulle partout puisqu'elle est
nulle aux extrémités du tube et que celles-ci ne sont soumises à aucune force
extérieure dans la direction x.
Considérons maintenant les composantes G,, 7, et 7... Ces composantes sont bien
sûr nulles sur les surfaces latérales intérieure et extérieure de la paroi, puisque ce
sont là des surfaces libres où aucune force n'agit. Nous pouvons supposer que,
dans toute l'épaisseur de la paroi, ces mêmes composantes de contrainte, si elles
existent, sont négligeables, puisque la paroi est mince.
Figure 6.18 a) Le tube et son système Enfin, si on examine la composante &,, on constate qu'elle est également négligea-
de coordonnées ; b) et c) les composantes
ble puisque, si elle existe, elle ne peut être équilibrée que par les composantes de
de contraintes pouvant être déterminées.
cisaillement %,, et 4. qui sont elles-mêmes négligeables (fig. 6.18c).
En conclusion, on peut écrire :
a 7

TE 0 LÆ= DT ro
o, = 0
O} ee Os T Ts T Tax = 0

6.3.2 Flux de cisaillement et équilibre


Nous venons d'établir que 7, constituait la seule composante de contrainte impor-
tante et qu'elle était à peu près constante dans toute l'épaisseur de la paroi. Pour
pouvoir tenir compte de l'épaisseur variable de la paroi dans la direction
circonférentielle, nous allons faire intervenir un nouveau paramètre, le flux de
cisaillement q, qu'on exprime de la façon suivante (fig. 6.19) : Fi
n
t/2 d
q = 4x = Î Ts dn = Tt L (6.20)
-t/2

Il est important de signaler ici que le flux de cisaillement q est une force de cisail-
lement par unité de longueur de paroi. Par ailleurs, puisqu'un élément donné de la
Figure 6.19 Définition du flux de paroi est en équilibre et que &. = f,, on sait également que x = x = 4, ce qui
cisaillement. signifie que le flux de cisaillement agit non seulement le long du contour de la
NRC ETS © Gen
Torsion 149

ï 1 mi)
J VS
|
fu,
o 1
ge A
section de la membrure, mais aussi dans le sens longitudinal de cette dernière.
Finalement, il est bon de rappeler que, en un point quelconque de la section, la
contrainte et le flux de cisaillement sont constants dans la direction longitudinale. ci sy ADM 2 ÈS 0 as
pc
c A (9 19 de». Ass æ

(
ous“he Thor” cexTT

Figure 6.20 Afin de satisfaire à l’équi-


libre dans la direction x, le flux de cisaille-
ment doit être constant d’un point à
l’autre du contour de la section.

Isolons maintenant un élément du tube, de longueur Ax, pour en déterminer les


conditions d'équilibre (fig. 6.20). Considérons le flux de cisaillement agissant
sur les faces 1 et 2. Pour que les conditions d'équilibre soient satisfaites dans la
direction x, il faut que :

= ©
d’où i—
ds
| qAx = qg>Ax + | tee

Le
Re
g = constant
ou encore : + |
T0? LA

Puisque q, = q> et qu’il en est également ainsi pour n'importe quel autre élé-
ment de la membrure, on en vient à conclure que le flux de cisaillement est cons-
tant autour de la section, même si l’épaisseur de la paroi varie. Cette conclusion
explique l’origine de l’expression «flux de cisaillement» ; celle-ci provient d’une
analogie avec l’écoulement d’un fluide dans un canal de largeur ee ; ainsi ; 7

q = constant 2 cl ad 9 DIN

Considérons maintenant une section du tube (fig. 6.21). La force de cisaillement


totale, agissant sur un élément de surface de la section de longueur ds, est égale à
qds. Si on étudie l’équilibre des moments autour de l’axe des x passant par un
point quelconque O, on obtient :

CM),
d’où
T'= d h(s)q ds aŸ h(s) ds (6.21)

Dans cette expression, q est une constante, tandis que h(s)ds représente une
surface égale à deux fois l’aire du triangle hachuré, de base ds et de hauteur h(s) (b)
(fig. 6.21a). L'intégrale, sur le contour de la section, de la quantité h(s)ds est TY

donc égale à deux fois l’aire comprise à l’intérieur du périmètre moyen de la Figure 6.21 Le moment de torsion est
section (fig. 6.21b). Si on représente cette aire par le symbole 4, l'équation 6.21 égal au produit du flux de cisaillement
devient : V par le double de l’aire comprise à l’inté-
T = 2qA (6.22) rieur du périmètre moyen de la section.
150 Chapitre 6

d’où on peut tirer : Re NU


| Tu)
| q = —
| 24 "| (6.23 )
rt \

Selon la définition du flux de cisaillement (équat. 6.20), et à l’aide de l’équa-


tion 6.22, la contrainte de cisaillement s'écrit : >

Paule | (6.24)
he l pr lt Si

Cette solution, basée uniquement sur le concept d'équilibre, est applicable quel
que soit le comportement du matériau (linéaire ou non linéaire). Par ailleurs, même
si cette solution n'est pas rigoureusement exacte, des études expérimentales ont
démontré qu'elle constituait une excellente approximation lorsque l'épaisseur de
la paroi est faible.

6.3.3 Déformation angulaire


Pour exprimer la déformation angulaire du tube à paroi mince, nous allons utiliser
une méthode basée sur l'énergie de déformation®.
Soit un tube à paroi mince encastré à l’une de ses extrémités ; on applique
graduellement un moment de torsion à son autre extrémité (fig. 6.22a). Si on
représente graphiquement la variation du moment appliqué en fonction de la
déformation angulaire, on obtient, pour un matériau au comportement linéaire, la
courbe de la figure 6.22b.

Au cours du chargement, il faut fournir au système une quantité de travail, repré-


sentée par la surface hachurée située sous la courbe, qui s'exprime ainsi :

l
HR 3 TA (6.25)

Ce travail est emmagasiné par le système sous forme d’ énergie de déformation qui
sera restituée à l'enlèvement de la charge.

Figure 6.22 Dans un tube à paroi


mince, le travail à fournir pour obtenir
une déformation angulaire Aç est égal
à W = TA92.

3. Au chapitre 14, nous étudierons de façon détaillée le concept d'énergie de déformation.


Torsion 151

Examinons maintenant comment est emmagasinée cette énergie de déformation.


Considérons un élément du système, de dimensions db, dh et dt (fig. 6.23a).
Lorsque cet élément est soumis à une contrainte de cisaillement 7, il subit une
déformation de cisaillement y qui est proportionnelle à la contrainte appliquée
dans le cas d’un matériau au comportement linéaire. Si l’arête AB de cet élément
est fixe, l’arête CD est soumise à une force æhdt et elle se déplace propor-
tionnellement d’une valeur ydb dans la direction de cette force (fig. 6.23a).
Encore une fois, on peut représenter l'énergie de déformation absorbée par l’élé-
ment par la surface hachurée, située sous la courbe de la figure 6.23b, et
elle s'exprime ainsi :

au = à tdhdt x ydb = 3 Tydhdbdt


x mms
d'où

#ib= 5 TydV
du
_
où dV représente le volume de l'élément.
L'énergie de déformation totale absorbée par le système s’écrit donc : > (db)
( F
l 1 >
U=—
| ty d" = — Ï Ta
2 |ie 2G Jy UE, Figure 6.23 L'énergie de déformation
car y = 7/G pour un matériau au comportement linéaire. emmagasinée par un élément élastique
soumis à une contrainte de cisaillement
Puisque le travail fourni au système est égal à l’énergie de déformation totale est égale à dU = (1/2)rydV.
emmagasinée par ce dernier, en combinant les équations 6.25 et 6.26 on peut
écrire :
il
— TAG -—| tr’ dV
2 CS
d'où

Ag TG }, 0714 (6.27)

Dans le cas d’un tube à paroi mince, la contrainte est donnée par l’équation 6.24
etona:

4142 Jr

Dans cette expression, tous les termes sont constants sauf l’épaisseur de la paroi
t(s) qui peut varier selon la direction circonférentielle du tube. Par ailleurs,
dV = Lt(s)ds, où L représente la longueur totale du tube. Donc, en remplaçant dV
par sa valeur dans l'expression précédente, on obtient“ :
Pare
4r6 J 5) (6.28)
7

4. Cette intégrale est faite sur le contour du tube. Dans le cas d’une épaisseur constante, l'intégrale donne-
rait : périmètre/épaisseur.
152 Chapitre 6

Afin d'obtenir finalement une équation semblable à l'équation 6.8, on peut égale-
ment écrire : l
TL
Ap = —
, ET
Où :

A Tim2 |
| Ÿ en | (6.29)

Comme dans l'équation 6.8, J est une constante qui dépend uniquement de la
géométrie du tube, appelée «constante de torsion». Pour l'obtenir, on doit procéder
à l'intégration sur le contour du tube, en tenant compte de l'épaisseur t(s) de la
paroi. Dans le cas où le tube est fabriqué de différents matériaux, on peut calculer
A9 à l’aide de l'équation 6.28 en laissant G à l’intérieur de l'intégrale.

7
EXEMPLE 6.2
Reprenons l'exemple 6.1 (fig. 6.15), en utilisant cette fois la méthode de calcul
développée ci-dessus pour les tubes à paroi mince.

Solution
La partie AO de l'arbre est toujours la plus sollicitée, avec un moment de torsion
T; = 750 Nm.
Contrainte maximale
En appliquant directement l'équation 6.24, on obtient :
ner
Trs
: 2 At
où À représente l'aire comprise à l’intérieur du périmètre moyen de la section,
et t, l'épaisseur de la paroi. On a :

1272
4
(0,045?) = 1,59 x 10% m?

? 210 005 m

50
Ts = =
TORRES
12 47,2 x 106 = 47,2 MPa
2x (1,59 x 10%) x 0,005

Angle de rotation au point O


On sait que :

0 = AP410 = APBo
En reprenant l'équation 6.29, on a :
Torsion 153

où:

=
442 |
4X(1L59
:
x10* ÿ = 6 m 4
AT 0,36
x 106
’ 0,005
Donc:

750 x1
RE CS For rer re
(80 x 10 (0,36 x 10me))
0,026 rad (1,5°)
En comparant ces résultats avec ceux de l’exemple 6.1, on constate que la
rotation au point O est la même dans les deux cas tandis que, pour la contrainte,
il y a une différence de 9 %. Pour expliquer cette différence, on doit se rappeler
que, dans l'exemple 6.1, on avait calculé la contrainte au niveau de la paroi exté-
rieure du tube alors que, dans l’exemple 6.2, on en obtient une valeur
moyenne à travers l'épaisseur de la paroi.

EXEMPLE 6.3
La figure 6.24 représente la section d’une membrure composée d’une tôle
d'aluminium pliée en forme de U, sur laquelle on a riveté une plaque en magné-
sium.
1. Compte tenu des contraintes maximales permises dans les deux matériaux et
dans les rivets, on demande de calculer le moment de torsion maximal que
peut supporter cette membrure.
2. À partir de ce résultat, et pour une membrure de 2 m de long, on demande de
déterminer l’angle de rotation d’une extrémité par rapport à l’autre.

Composantes G (GPa) Tmax (MPa)


Aluminium (Al) 28 125
Magnésium (Mg) 16 100
Rivet 28 150

Solution

1. Moment de torsion maximal


L'équation 6.24, qui est basée uniquement sur l'équilibre des forces, est appli-
cable dans le cas d’une section composée de deux matériaux différents.
a) Contraintes de cisaillement dans les deux matériaux

Comme l'indique la figure 6.24b, on a :


A =47x51+2(4X 6,5) = 2450 mm? = 2,45 x 10 m°
154 Chapitre 6

Rivet de Al (d = 10 mm)

Z?2Z

5 . Le

50 mm

60 mm

Figure 6.24 Exemple 6.3. Tube com-


posé de deux matériaux : a) détails et
dimensions : b) périmètre moyen de la
section ; c) étude des rivets. (b) - (c)

Pour l’aluminium, on obtient donc :

T
:
(£max )ay = 125 X 10 >
IV —
2 x (2,45 x 107) x 0,003
d'où

ETS
IA 1,84 KN-m
et, pour le magnésium :

d’où
De 2 45 Non
b) Capacité des rivets
À cause du flux de cisaillement qui agit également dans la direction longitudinale
de la membrure, chaque rivet doit supporter, en cisaillement, une charge totale
égale au produit du flux de cisaillement par l’espace qui sépare deux rivets
(fig. 6.24c), soit

capacité d'un rivet = qg x espace


Torsion 155

Avec
2
z(10 x 10%)
Capacité = ———— * (150 x 106) = 11,8 kN
on obtient :
Fe capacité 11,8 kN = Dom
espace 0,05

posdioine ent
2x (2,45 x 10%)
d’où
Taux < 116 KN-m
c) Par conséquent, selon les résultats des étapes a) et b), on peut conclure que :
Tax = 116 KN-m
2. Angle de rotation entre les deux extrémités
On reprend ici l'équation 6.28 mais en ramenant le module de rigidité G sous
l'intégrale puisque la section est composée de deux matériaux différents :

AP nr442 à
Gt(s)

Comme l'indique la figure 6.24b, on a :

$ ds (60+ 2 x 47)
x10° 60 x 107
Gt(s) (28 x 10°)x (3x 10%) L (16 x 10°) x (5x 10%)
2,58 x10° m°?/N
d'où
ns (116 x 10°) x2Xx CE 10°)
4x (2,45 x 10)
0,25 rad (14°)

4 SECTIONS OUVERTES MINCES


(METHODE DE CALCUL)
Dans les articles précédents, nous avons analysé deux cas particuliers de la
question de la torsion : celui de la membrure de section circulaire et celui du
tube (ou membrure de section fermée, à paroi mince). Dans le premier cas, la
symétrie de la section autour d’un axe a contribué à simplifier considérablement
la méthode de résolution ; dans le second cas, à cause de la faible épaisseur de
la paroi du tube, nous avons opté pour une solution approximative, basée uni-
quement sur les conditions d’équilibre.
Pour les membrures ayant une section différente de celles étudiées dans ces deux
cas particuliers, l'analyse est plus complexe ; c’est pourquoi, au chapitre 16, nous
élaborerons une méthode générale de résolution des problèmes posés par la
torsion. Cette méthode s'applique, en particulier, aux sections ouvertes minces et
156 Chapitre 6

à la majorité des profilés métalliques utilisés dans les structures. importance pra-
tique considérable de cette catégorie de sections nous incite à anticiper sur les
résultats de l'analyse détaillée que nous effectuerons au chapitre 16. Toutefois,
nous ne présenterons ici que les principales équations servant à effectuer les
calculs qui permettent de résoudre les problèmes posés par de telles sections.

6.4.1 Section rectangulaire mince


Considérons en premier lieu une membrure de section rectangulaire mince et uni-
forme (fig. 6.25a).
Lorsque la largeur b de la section est beaucoup plus grande que son épaisseur t, on
peut évaluer approximativement la contrainte de cisaillement et la déformation
angulaire en utilisant les équations suivantes (voir article 16.6.1) :

PL
Dee (6.30)
et

NE
To De (6.31)
où :
|
= = bi (6.32)
Figure 6.25 Section rectangulaire La contrainte de cisaillement illustrée à la figure 6.25b est constante dans la
mince en torsion.
direction de l’axe des v, mais elle varie linéairement selon l’axe des z. Sa valeur
absolue est maximale lorsque z = t/2, ce qui donne :

Try max
Pris JA
(6.33)

Cette solution approximative, qui possède l’avantage d’être très simple, n’est
toutefois valable que lorsque b/t >> 1. Par exemple, si le rapport b/t = 10, on
peut montrer que la contrainte et la déformation angulaire sont sous-évaluées
(avec une erreur de l’ordre de 7 %). En outre, cette erreur augmente rapidement
lorsque le rapport b/t diminue.

6.4.2 Application aux profilés minces


Considérons maintenant un profilé de section ouverte. On peut décomposer ce
profilé en n éléments de section rectangulaire mince (fig. 6.26). Puisque ces élé-
ments subissent uniquement une déformation due au cisaillement et qu'ils ne chan-
gent pas de longueur, on peut supposer qu'il n’y a aucune interaction entre eux et
qu'ils fonctionnent séparément en se partageant le moment de torsion qui agit sur
toute la section. On peut donc écrire (pour satisfaire aux conditions d'équilibre) :

This Ie ET 7 (6.34)

Par ailleurs, ces éléments subissent tous la même déformation angulaire qui est
effectivement la déformation angulaire Ao du profilé en entier : ainsi, la condition
de compatibilité géométrique prend la forme :

AP = Aÿj = A2 = … = AQ}= AO, (6.35)


Torsion 157

_+ 1,
mT; ES |

t b; t bo

mi! | Figure 6.26 La section d’un profilé

| PA a
peut être décomposée en un ensemble
d'éléments rectangulaires minces agissant
(a) b. | r tb) L b Je individuellement.

En utilisant l'équation 6.31, on obtient :

TON 1 DUT
GJ, GJ; GJ; GÎr

où Jr correspond à la section totale.


Puisque tous les éléments ont la même longueur L et le même module d’élasticité
en cisaillement G, l'équation précédente permet d’exprimer le moment de tor-
sion qui revient à chacun d’eux. Ainsi :
Pre
RTE
i a (6.37)

En combinant les équations 6.37 et 6.34, on obtient alors :

Ty proie My T
Jr Jr Jr Jr

d’où
. s
1 n

Ji Ji Te TO
3
Ju D (6.38)
i=]

De la même façon, on trouve la contrainte de cisaillement maximale agissant dans


chacun des éléments rectangulaires du profilé en combinant les équations 6.37 et
685 10na:

Here 4 (6.39)

Ainsi, les équations 6.36, 6.38 et 6.39 permettent de calculer la déformation


angulaire et les contraintes de cisaillement dans un profilé mince de section
ouverte. Il s’agit bien sûr d’une solution approximative ; mais, dans les cas où
tous les éléments qui composent la section ont un rapport b/t supérieur à 10, elle
donne d’excellents résultats. L'erreur est généralement inférieure à celle qu’on aurait
si les éléments étaient effectivement séparés les uns des autres.
158 Chapitre 6

EXEMPLE 6.4
Si une membrure doit supporter un moment de torsion relativement élevé,
laquelle des deux sections illustrées à la figure 6.27 devrait-on utiliser, sachant
qu'elles ont la même aire?

Solution
1. Pour le tube
À partir des équations 6.24 et 6.29, sachant que :

A = 2X (150 + 100) x 5 = 2 500 mm?


A = 150x 100 = 15 000 mm? = 0,015 m°?

442 4 x 15 0002
Je = 10 ne
ds 150 100
— DER EE
t 5 5
145 mm 10 mm
= 9X10% m°*
onà :

T:
Ts = — = 2e near = (6,6 x 109 )r
2 At 2 x 0,015
x 0,005
5 ne 105 mm Sa
(b)
et
Figure 6.27 Exemple 6.4. Comparai- ue TL 7
son entre a) la capacité d’un tube à = (1x 10)
paroi mince soumis à une torsion et dt 7 Gx(ox10)
b) celle d’une section ouverte (les deux
sections ont la même aire). 2. Pour la section ouverte

À partir des équations 6.36, 6.38 et 6.39, sachant que :

A = 2x (105 x 5)+ (145 x 10)


= 2500 mm? = 0,0025 m?
3

= allé52 bi3 = 32005 x5 3 }+ (145


x103 ]
=
57 083 mm = 57,1 x 10° m*

ON'A

TE OO
D ds 00Z
Didi 1 57,1 x 10° )
et

Es RE L TL
A@ = (17,5 x ils
CHAOLCE (57,1 x 10)
Torsion 159

Si on compare les résultats obtenus dans les deux cas, on constate que, sous l'effet
d’une torsion, le tube est nettement supérieur au profilé en I. En effet, pour le
même moment T, la contrainte de cisaillement f,.. agissant dans le tube est 26 fois
inférieure à celle qui agit dans le profilé, et l’angle de torsion Ag y est 157 fois
inférieur à celui qui affecte le profilé. En pratique, il faut éviter d’utiliser ce dernier
tupe de section lorsqu'une membrure doit transmettre un moment de torsion rela-
tivement élevé et qu’on ne peut tolérer une déformation angulaire importante.

6.5 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons étudié les principes de base concernant la torsion, en
commençant par le cas le plus simple, celui du barreau de section circulaire avec
plusieurs cas d’application pratique, y compris la transmission de puissance et les
ressorts.

Nous avons ensuite étudié la torsion dans les tubes et les profilés à paroi mince.
Nous avons élaboré des formules de calcul qui, bien qu’elles soient approxi-
matives, s'avèrent tout à fait adéquates lorsqu'il s’agit d'étudier de nombreux cas
de torsion rencontrés en pratique.
Nous avons ici évité de faire appel aux développements théoriques complexes
auxquels une étude exhaustive de la torsion conduit rapidement, comme nous le
montrerons au chapitre 16.
Superposition
de contraintes

7.1 INTRODUCTION
Dans les chapitres précédents, nous avons considéré séparément les trois prin-
cipaux modes de sollicitations : tension, flexion et torsion. Dans chaque cas, nous
avons pu établir facilement la composante de contrainte associée à la sollicitation
et la déterminer dans la direction la plus importante (longitudinale ou transver-
sale) ; toutefois, nous n’avons pas démontré comment déterminer cette direction
caractéristique, appelée «direction principale».
Il est donc essentiel, à présent, d'étudier de façon plus systématique l’état de
contrainte en un point : une pièce, en effet, peut subir une combinaison de
sollicitations. Lorsqu'on doit évaluer une combinaison de tension et de flexion
pures (pour une poutre de section À et de second moment de section 1,
par exemple, comme à la figure 7.1), on peut se contenter d’effectuer une
simple addition algébrique des contraintes, puisque celles-ci sont de même nature
(normales) et qu’elles agissent dans la même direction (selon l’axe longitudinal).
Par contre, s’il s’agit d’une combinaison de torsion et de flexion (comme c’est
le cas pour le cylindre encastré de second moment de section 1 et du second
moment polaire J = 21, de la figure 7.2), une contrainte normale 6, et une con-
trainte de cisaillement 7,, agissent sur un même élément au point B, par exemple.
Puisque l'étude de la résistance des matériaux a pour but fondamental, entre autres,
de déterminer les contraintes les plus importantes en tout point, il est nécessaire de
développer une méthode d’analyse qui permette notamment de définir et d’éva-
luer la contrainte ©. et sa direction, ou la contrainte 7... et sa direction.
Il est également possible de rencontrer une combinaison de contraintes normales
et de contraintes de cisaillement associées à une sollicitation unique, par exemple
dans le cas de la flexion d’un profilé mince.

ÉE 1
0, = Fah/2I O, = O + Oo,

Figure 7.1 Exemple de combinaison


de tension et de flexion pure : a) poutre ;
tee
b) contraintes agissant sur la section 1-1.
Superposition de contraintes 161

Dans ce chapitre, nous aborderons donc les points suivants :


a) Une définition systématique des contraintes, avec la convention de signes, et
une définition de l’état de contrainte en un point ;
b) Le cas particulier de l’état plan de contrainte, avec l'étude des deux problèmes
fondamentaux associés à cet état plan :
— les conditions d'équilibre au point considéré,
— l’état de contrainte à ce même point, selon des directions arbitraires :
c) L'étude succincte de l’état généralisé de contrainte avec les applications pra-
tiques les plus importantes.
Sauf exception, nous utiliserons le système de coordonnées cartésiennes, avec une
brève allusion au système de coordonnées cylindriques.

7.2 ÉTAT DE CONTRAINTE EN UN POINT


7.2.1 Rappel des notions étudiées au chapitre 1
Au chapitre 1, nous avons considéré un corps sollicité par un système de forces
externes et, de là, nous avons déterminé l’état de contrainte en un point quel-
conque, selon un système d’axes de référence x, y, z.
Nous avons montré que, pour évaluer complètement l’état de contrainte au
point étudié, il fallait isoler ce point ; pour ce faire, il fallait effectuer six coupes,
selon six plans, afin d'obtenir un parallélépipède infinitésimal de dimensions Ax,
Ay et 4 (fig. 7.3). RE Figure 7.2 Exemple de combinaison

7.2.2 Cas particulier : état plan de contrainte


An-a de torsion et de flexion : a) cylindre en-
castré avec chargement ; b) contraintes
agissant au point B.
En pratique toutefois, il est rare que l’état de contrainte en un point critique d’une
pièce soit aussi complexe que dans le cas de la figure 7.3. La plupart du temps, la
pièce à étudier a des surfaces libres, ce qui signifie que certaines contraintes sont
nulles.
Nous nous intéressons notamment à un cas particulier, l’état plan de contrainte
en raison de la simplicité relative de son étude et de sa fréquence.

On dit qu’un état de contrainte en un point est plan lorsque toutes les contraintes
agissant sur une face normale à un axe (par exemple l’axe des z) sont nulles, ainsi
que toutes les contraintes agissant sur les autres faces dans la direction z.
Autrement dit, à la figure 7.3, l’état est plan si :

OP RTE TT xZz NT yz |)

On peut alors représenter l’élément en état plan par un rectangle de dimensions


Ax et Ay (4 étant l'épaisseur normale à la figure). En principe, il y a quatre con-
traintes (G,, ©, %y et x), Mais ce nombre est réduit à trois (chap. 1) puisque 7,, et
7 Sont toujours égales.
Aux sections 7.3 et 7.4, nous étudierons plus particulièrement, pour un état plan,
les deux problèmes fondamentaux posés par les contraintes :
a) les conditions d'équilibre en un point ; Figure 7.3 État de contrainte en un
b) l’état de contrainte à ce point, selon des directions arbitraires. point.
162 Chapitre 7

7.3 ÉQUILIBRE EN UN POINT POUR LÉTAT PLAN


Le point sur lequel agissent les contraintes appartient à un milieu continu. On
l’identifie à l’aide des coordonnées x et y, ce qui suppose que les contraintes, dans
le plan, sont des fonctions de x et de v. On suppose également que des forces
massiques (gravité, force centrifuge, force magnétique, etc.) par unité de volume
peuvent s'exercer sur ce point : F.etF,.
Il faut que toute partie d’un corps soit en équilibre. Pour l’état plan, on peut
admettre que, sur une face, les contraintes sont en général légèrement différentes
des contraintes correspondantes qui agissent sur une face voisine (fig. 7.4).
Pour déterminer les conditions d'équilibre, il faut d’abord exprimer les con-
traintes o’., 0°, T4, et 7. en fonction des contraintes G,, ©,, %, et %, en tenant
compte du fait que les distances Ax et Av sont infinitésimales.
Pour exprimer commodément le changement d’une fonction (par exemple 6;
fig. 7.5), on peut utiliser la pente (ou la dérivée) qui donne le taux de variation
de ©, par unité de distance. Si on suppose que ©, varie linéairement entre les
faces 1 et 2 (ce qui entraîne une approximation de plus en plus vraisemblable
à mesure que Ax—0), on peut l’exprimer ainsi :

; 06.
DU Ax (7.1)
IX

On peut exprimer les autres contraintes de la même façon, à l’aide de ces dérivées
partielles (il s’agit, du point de vue mathématique, d’un développement partiel en
série de Taylor) ; la figure 7.6 montre l’élément de la figure 7.4, avec l'expression
de ces contraintes. |
Figure 7.4 a) et b) État plan de con-
On peut ensuite appliquer les trois équations d'équilibre, (ZM), = 0, (ZF), = 0,
trainte (épaisseur = Az).
(2F), = 0, pour l'élément considéré, en se rappelant que 4 en est l'épaisseur.

1. M), = 0 (autour du point central 1)

OT Ax Ax
fr de xy ax )ar4e|S + (ry4y4c)S

CE.
= (- + e av Java [#2— (rrAxae) 2 = 0 (72)

1
!
nl a
ee 00
0, A
+—Ax= 0!

Figure 7.5 Variation de ©, en fonction


d’une distance infinitésimale Ax. face 1 ; face 2
Superposition de contraintes 163

d’où

= + a — — ()

CR dy 2 2°)
À la limite, lorsque Ax—0 et Ay—0, les deux derniers termes disparaissent et
on obtient (comme on l’a déjà démontré) :

= D (7.4)
Léquation 7.4 amène évidemment la similitude de signes : à la figure 7.6, toutes
les contraintes sont exprimées dans le sens positif, ce qui signifie qu'il ne peut y
avoir que deux représentations possibles du cisaillement 7,, (fig. 7.7).

À la figure 7.7, on voit que, pour un élément plan, les contraintes agissant sur des
Figure 7.6 Élément avec contraintes
faces adjacentes à une même arête sont toutes deux orientées vers celle-ci, ou exprimées sous forme de gradient.
toutes deux orientées en sens inverse.

Ce résultat confirme qu'il n’y a pas de distinction entre 7, et 7, (fig. 7.6),


comme nous l’avons déjà vu au chapitre 1.

2.(2F), = 0

ÔT..
Lo:+ e ax Java + frs+ _. Ay ua
.
— 6,AyAz - T,,AxAz + F,AxAyAz = 0
nur: F
Ho \ Euse
OUEN
: -'_Fa D 4H)

d’où bc

OT OU,
se . dy— F,. = 0 (7.6)

3. (ZF), = 0
De la même façon qu’au point 2, on obtient :

oT 06
. 2+EF, =0 7
dx dy # (7.7)

NOTES : a) En ce qui concerne la représentation générale de l’état de con-


trainte dans un plan, les équations 7.6 et 7.7 imposent des relations entre
les composantes de contrainte (ex. 7.1). Cependant, lorsqu'on représente l’état
de contrainte en un point en tenant pour acquis que ces équations d'équilibre sont
satisfaites, il n’est pas nécessaire d’inclure le changement infinitésimal :
l’état plan de contrainte est parfaitement défini par l’ensemble (o,, ©, Ai).

b) En étudiant l'équilibre de l’état de contrainte en trois dimensions de la figure Figure 7.7 Représentations possibles
7.3, on peut montrer qu’on obtient : des contraintes de cisaillement 7.
164 Chapitre 7

x — Tyx
vyz — T
ZX = XZ

où F,, F, et F, représentent des forces massiques (par unité de volume).


On rappelle que les indices pour les contraintes de cisaillement peuvent être
intervertis.

EXEMPLE 7.1
On demande de trouver la répartition de la contrainte 7,, dans une structure
(fig. 7.8) où on a établi que la contrainte ©, était proportionnelle à x et à y, et
que la contrainte ©, était nulle (ce qui correspond à une poutre en flexion
soumise à une charge concentrée). Négliger les forces massiques.

Solution
On sait que :
O, = kxy (k = facteur de proportionnalité)
Oo h
(0 (a)
Selon les équations d'équilibre, on a :

06 + OT,yx = oT yX Æ 0

ME à
DES 06 , on. Fa b)
ax dy dx E

Try = Tx

d’où
2
Fe _ + C (c)

On détermine la constante d'intégration en satisfaisant aux conditions d’équi-


libre aux rives :
Ty = 0, à y=+e (d)

Figure 7.8 Exemple 7.1 : poutre sou-


mise à une charge concentrée.
Superposition de contraintes 165

et, à partir des équations (c) et (e), on obtient finalement :

By = (y) «)
NOTE : On a obtenu une telle solution précédemment, au chapitre 4 (art. 4.3.3).

7.4 ÉTAT DE CONTRAINTE DANS UN PLAN SELON DES


DIRECTIONS ARBITRAIRES
7.4.1 Définition du problème
Comme nous l'avons déjà mentionné (sect. 7.2), l’état de contrainte (o;, ©, y)
en un point est relié à un système d’axes x, y. En général, c’est pour des raisons
de commodité qu’on adopte un tel système, par exemple celui des axes longji-
tudinal et transversal d’une pièce.
Toutefois, si, au même point, on étudiait l’état de contrainte selon un système
d’axes x’, V’ formant un angle @ avec le système x, v (fig. 7.9), on obtiendrait
les contraintes G,, G,, t qui, en général, sont différentes des contraintes ©,, o, et
Ty. I s’agit donc maintenant de déterminer ce nouvel ensemble de contraintes
(x; Oy' Ty) .

Figure 7.9 État de contrainte au même


point, selon des axes différents : a) sys-
tème d’axes x, L ; b) système d’axes x’,
(a) (b) y’.
/

Les raisons qui motivent cette analyse sont les suivantes :


\ Il se peut qu’on doive déterminer les contraintes agissant selon une direction
précise qui ne coïncide pas avec celle des axes des x et des y, par exemple
lorsque deux pièces sont reliées par une soudure inclinée (fig. 7.10) ; il faut
alors trouver quelles sont les contraintes qui agissent sur la soudure.
) Il est essentiel de pouvoir déterminer les valeurs maximale et minimale de
o et Ten tout point ; or celles-ci ne correspondent pas nécessairement
aux contraintes orientées selon x et v.

— de N 7 4 ange Figure 7.10 Pièces reliées par une


soudure.
166 Chapitre 7

7.4.2 Relations générales selon des axes arbitraires x’ et v’


Soit un corps sollicité en état plan pour lequel, au point 1, on connaît les
contraintes ©;, ©, et f, et soit une face passant par J et dont la normale x’ fait
un angle 8 avec l'axe des x (fig. 7.11).
On peut isoler le point I en utilisant aussi des plans de coupe dont les normales
sont orientées selon les axes des x et des v. Sur chaque face de l’élément, on
peut alors identifier les deux contraintes : la contrainte normale et la contrainte
de cisaillement (fig. 7.12). On considère d’abord l'équilibre de l’élément dans
le plan xv.

1. EM), = 0
On a déjà établi que %, = 7, ce qui satisfait automatiquement à cette équation.

Figure 7.11 Pièce soumise à un char-


gement avec différents systèmes d’axes
associés au point J.

Figure 7.12 Contraintes agissant sur


un élément ayant une face inclinée au
point I : a) vue isométrique ; b) vue dans
le plan xy.
Superposition de contraintes 167

DATE 10
OKAy'Az — 6 : ,AxAz sin 0 — t,,AxAz
; cos 0 79) )l ,
— C,4AyAz cos0 — t,,AyAzsinO = 0 L af a à ge IR :
En remplaçant Ax par Av’ sin @ et Av par Av’ cos 6, on obtient, après simplifi- \ A
cation :
ï TC J À
CO, = O, cos? 0 + (OR sin? O + 27, sin8 cos0 (7.10) dx Ce Pos

3. CF), = 0
TxAY'Az — G,AxAz cos 0 + t,,AxAz sin À

+ 6,AyAz sin8 — t,,AyAzcos6 = 0 (7.11) Le


En procédant de la même façon qu’au point 2, on obtient : dé

Try = (0, -o,)sin8 cos0 +7,, (cos? 0 — sin? 6) (7.12)

On a ainsi exprimé les contraintes ©, et 7,,; entièrement à partir des contraintes


OC © et Gy- Puisque l’angle 8 est arbitraire, on peut trouver les contraintes
associées à n'importe quelle direction : on dit alors qu’on connaît l’état de con-
trainte au point considéré.

NOTES : a) Selon les équations 7.10 et 7.12, on constate que les fonctions
trigonométriques constituent des expressions du second degré. Ce fait met en
évidence un caractère particulier de la contrainte ; celle-ci dépend, dans sa
définition, de deux paramètres : l’orientation de la face et la direction de la force
(fig. 7.12) [ce qui est différent d’une quantité vectorielle : dans ce cas, en effet, les
fonctions trigonométriques, dans une relation entre deux directions, sont des
expressions du premier degré]. On dit que l’ensemble des contraintes (o,, ©,
Ty) Constitue un tenseur du
second degré.
b) Malgré ces constatations, on n'utilise pratiquement jamais les équations 7.10
et 7.12 sous cette forme. Pour certaines raisons, qui deviendront évidentes
ultérieurement, il vaut mieux utiliser, par l'intermédiaire de quelques transfor-
mations trigonométriques, des équations comportant l’angle double 28. Ainsi,
sachant que :

sin0 cos 0 = ee

nn 1 — cos 20
2
0 — 1 + cos 20 (7.13) Be LA
à Oo A4
on obtient : " aArA
OC, +0 GO, -O,
D + cos 20 + r,, sin 20 Fri

Fr == sin
O,—= ©
28 + Fay COS 20 CE
168 Chapitre 7

Pour compléter la détermination des contraintes selon les axes x’, y’ (fig. 7.9b),
on trouve 6; pour l'angle 8 + 90° ; ainsi, à partir de l'équation 7.14, on a:
6: FO Ox —Oy
O = x : > 7 cos 260 — T,, sin 26 (7.16)

et, à partir des équations 7.14 et 7.16, on peut écrire :


CN} O0) (74107)

On peut résumer le processus établi jusqu'ici de la façon suivante :


a) Un état plan de contrainte est entièrement et uniquement déterminé par ©, ©,
et % puisque, à partir de ces trois contraintes, on peut exprimer les contraintes
associées à n'importe quelle orientation d’une face donnée.

Figure 7.13 Orientation de la section b) Les équations 7.14 et 7.15 permettent de calculer les contraintes agissant sur la
pour laquelle les équations 7.14 et 7.15 face d’un élément dont la normale x’ fait avec l’axe des x un angle @ (fig. 7.13).
s'appliquent. c) On peut, par rotations successives de l’axe des x’, évaluer les contraintes
agissant sur toutes les faces d’un élément orienté selon un angle 6 (fig. 7.14).
d) Les conventions de signes, pour les équations 7.14 et 7.15, sont les suivantes :
x’ est normal à la face (ou à la section) ; @ est positif dans le sens trigonomé-
trique (°)) de x vers x; Gy est positive dans le sens de y, sur une face positive,
et dans le sens inverse, sur une face négative.

Nous l’avons déjà mentionné, un des objectifs les plus importants de cette étude
est de déterminer, toujours dans le plan xv, la valeur et la direction des con-
traintes maximales et minimales. Plus précisément, on cherche à évaluer, au
pointI :
a) les contraintes normales maximale et minimale ©, et 6, ou, selon la
notation communément admise, ©; et œ, qu’on appelle habituellement con-
traintes principales ;
b) les contraintes de cisaillement maximale et minimale 7... et fi.
C’est à ces évaluations que nous consacrons les deux articles suivants.

7.4.3 Contraintes principales


En reprenant l'expression de la contrainte normale (équat. 7.14) :
LOPRICE OS (5
O, 5 + ESS cos 20 + T,, sin 20

on voit que la seule variable est l’angle @.


On obtient donc les valeurs des angles (notés & et 4) correspondant à o, =
et O = On, à partir de l'équation suivante :
do, J = 0
PTE (7.18)

Figure 7.14 à) et b) Les rotations suc- et, à partir de l'équation 7.14, on a :


cessives de l’axe des x’ fournissent la con- ORIOTR
trainte sur toutes les faces de l’élément -2 TRS PR 20 + 27; cos 20 = 0 (7.19)
orienté selon 6.
Superposition de contraintes 169

La comparaison des équations 7.19 et 7.15 mène à la conclusion très impor-


tante que, selon les directions des contraintes principales, les contraintes
de _
cisaillement 7,,; sont nulles.
La résolution de l'équation 7.19 donne l’angle particulier 9 = @ :
2T>y
D x y
(7.20)
La limite de variation de l’angle 8étant de 180°, l’angle double varie à la limite de
360° ; l'équation 7.20 a donc deux solutions : un angle 28, et un angle Figure 7.15 Représentation graphique
28° = 28, + 180°. Compte tenu de l’expression sinusoïdale de l’équation 7.14, de l'équation 7.20.
un de ces angles correspond à 61, et l’autre à ©.

On détermine donc o; et o en remplaçant @ dans l'équation 7.14, par & ou __


8; (de l’équat. 7.20) !
Il arrive fréquemment qu’on souhaite déterminer les contraintes principales en
fonction des contraintes connues au départ (c,, o, et 7) ; il est alors nécessaire
d'exprimer explicitement les fonctions trigonométriques en fonction des con-
traintes. On peut représenter graphiquement l’équation 7.20 (fig. 7.15).
Pour l'angle 24, on a :

cos 20,0=
(7:21)

et

sin 26;

Pour l’angle 29°, = 28 + 180°,on a:


cos 26, = -cos 26,
et
sin 26, = -sin 26, (7.22)
Par conséquent, à partir des équations 7.14, 7.21 et 7.22, on obtient :
2
F0. :
| TS,
Co. 2
ONROUROLN—= FETE 25

É do, | (7.23)
—> | +T$,5

d’où, après simplification, on tire :

OO:
Ce2 (7.24a)
170 Chapitre 7

OO O0 F
Op = ———- ES FT (7.24b)

En résumé :

a) Il y a deux directions orthogonales (8, et & + 90°) selon lesquelles la


contrainte est maximale (c,) ou minimale (œ). Pour savoir lequel des deux
angles correspond à 6, par exemple, on doit, pour le moment, recourir à
l'équation 7.14. On pourrait également déterminer cet angle à partir des rela-
tions trigonométriques (fig. 7.15), mais l’étude du cercle de Mohr (art. 7.4.6)
permettra de le faire plus simplement.
b) Selon les directions 1 et 2, correspondant à &; et ©, la contrainte de cisail-
lement est nulle. On appelle ces axes, selon lesquels l'élément
ne subit aucune
contrainte de cisaillement,
axes principaux.
7.4.4 Contraintes de cisaillement maximale et minimale
En procédant de la même façon qu’à l’article précédent, on peut obtenir les
valeurs des angles (notés @ et 4°) correspondant à %,., et fn (toujours au
point I et dans le plan x).
C’est l'équation 7.15 qui exprime la contrainte de cisaillement, soit :
CNE
By = rSin 20e /Cos20
2
Pour obtenir le maximum ou le minimum, on dérive l'équation 7.15 par rapport
à 0; ainsi :

D RTE — cos 20 — 27, sin = 7.25


!
dO 2 me
La résolution de l’équation 7.25 donne l’angle particulier 9 = @, :
Da:
he . (7.26)
Comme pour l'équation 7.20, deux angles constituent la solution de l’équation
7.26 : 28 et 20°, = 26, + 180°.
On peut remarquer que, à partir des équations 7.20 et 7.26, on a :
tg 26, te 26, = -1 (227)

_ce quisignifie
quil ya unedifférencede 90° entre 28, et 26, ; par consé-
quent, on peut écrire :
6, = 6; = 2265 (7.28)

En adoptant la même démarche que pour les contraintes normales, c’est-à-dire en


remplaçant 4 par & ou #, dans l’équation 7.15, on obtient le résultat suivant :
5
=
C0
2? 4 2
Tmax OÙ Tmin = + | > 1 T6 Ty = ae (o: E OC) (7.29)
Superposition de contraintes 171

On obtient les contraintes normales correspondantes à partir des équations 7.15


et 7.17 ; ainsi :
Or Gy Oj + O2
©, OP a0 =0
d 53 2 2 2)

OC, +O, 7.30


Ge =0y= a 20)
Pour savoir lequel des deux angles (8 ou @ + 90°) correspond à 7,4, par
exemple, il faut, pour le moment, recourir à l'équation 7.15.

7.4.5 Résumé des diverses étapes de l’étude de l’état plan


de contrainte
La figure 7.16 représente l’état de contrainte au point 1, selon des directions
différentes, et résume ainsi ce que nous avons étudié jusqu'ici en ce qui concerne
l’état plan de contrainte.
En a), les contraintes, associées à la direction de base xy, sont ©,, 6, et ty
(en général, dans un problème, ce sont des valeurs connues).

En b), le schéma illustre le cas où un système d’axes x’, y’ fait un angle 8 avec
le système x, v (en général, on mesure cet angle dans le sens trigonométrique,
ou sens inverse des aiguilles d’une montre). Ce sont les équations 7.14, 7.15 et
7.17 qui donnent la valeur des contraintes.
En c), le schéma illustre le cas particulier où l’élément est orienté selon les
directions principales (6, = ©, et © = Gi) dans le plan xv. l'équation 7.20
donne l'angle @, et les équations 7.24a et 7.24b, les contraintes ©; et ©.
|

:; (b)

GEST
Co Ge 2
ù 1
e

LE
45°
€ I
d Figure 7.16 Quatre schémas illus-
trant l’état plan de contrainte au point I :
a) selon l'orientation de base xv :
b) selon une orientation arbitraire : c) con-
traintes principales ; d) contrainte de
cisaillement maximale.
172 Chapitre 7

à|

Dans l'exemple de la figure 7.16, l'angle & minimal est associé à ©, mais il est
important de savoir que ce n’est pas toujours le cas. On remarque en outre
que, pour ces directions 1 et 2, il n'y a aucune contrainte de cisaillement.
En dj), le schéma illustre un autre cas particulier concernant les contraintes
maximales : les axes d et e correspondent à la contrainte de cisaillement maximale.
Langle est de @ par rapport à x, ou encore de 45° par rapport à une direction
principale. L’équation 7.29 donne la contrainte f,.,, et l'équation 7.30, les
contraintes normales 6, et ©, pour cette direction ; en général, ces deux dernières
contraintes ne sont pas nulles, mais elles sont toujours égales.

EXEMPLE 7.2
Un cylindre fermé à paroi mince (fig. 7.17a), de rayon moyen r = 400 mm et
d'épaisseur t = 20 mm, est soumis simultanément à trois sollicitations :
— une force axiale F = 157 KN,
— un moment de torsion T = 200 KN-m,
— une pression interne p = 1,2 MPa.
On demande de calculer, en un point quelconque 1 du cylindre (sur la paroi exté-
rieure), les valeurs maximale et minimale des contraintes dans le plan &, ainsi que
leur direction, et d'illustrer l’état de contrainte selon ces directions particulières.

Solution
Les études antérieures (chap. 2 et 6) permettent de déterminer séparément les
contraintes associées à chaque sollicitation, selon les axes des 8 et des x
(fig. 7.17b) ; ces axes correspondent respectivement aux axes x et v des figures
utilisées pour la démonstration générale (fig. 7.9, par exemple).

1. Détermination des contraintes, selon les axes des 6 et des x


a) Contraintes dues à la pression interne (équat. 2.15 et 2.20)
pr 1,2 x 400
Gp EEE = DAMPà
À { 20 (a)

0,6 = À = 12 MPa (b)


21

b) Contrainte due à la force axiale (équat. 2.2)


» F 157 000
GG = = 3,12 N/mm? = 3,12 MPa (c)
nrt 2x X 400 x 20
c) Contrainte due au moment de torsion (équat. 6.9 et 6.6a)

_ Tr 200 000
x 10° x 400
To = — = 9,95 MPa
ie 27 x 400? x 20 C
On a donc, en tout (fig. 7.17c) :
Og = 24 MPa

OF = IS12 MPa (e)

Ti =19,98MP
Superposition de contraintes 173

2. Détermination des contraintes principales et de la contrainte de


cisaillement maximale
a) Contraintes principales
D’après l’équation 7.24, on a :

O) où 0) = 0 CE + E : + 1 (9)
2 2
d’où on tire :
©, = 30,46 MPa
O> = 8,66 MPa (g)
b) Contrainte de cisaillement maximale

D’après l’équation 7.29, on a :

(h)

De à De 15,12 MPa

État de contrainte Résultante


T% au point I

(b) (c)
19,56 MPa

8,66 MPa 10,90 MPa

125
A 19,56 MPa
fer
Contraintes et Contrainte de
0 principales 9 cisaillement
124 maximale

(d) (e) Figure 7.17 Exemple 7.2.


174 Chapitre 7

et les contraintes normales correspondant à cette direction sont (équat. 7.30) :

Oro = =(ci+ O2) = 19,56 MPa (i)

3. Détermination des angles correspondant aux contraintes extrêmes


a) Pour les contraintes principales
D’après l'équation 7.20, on a :
te 20 =
27,6— =
2 x 9,95 —
——…"…" — /, 2
OR SE Phare G)
Il y a deux solutions :
20,:= 66°, d'où 0, = 33°
26! = 66 + 180 = 246°, d'où 6! = 123° (k)
b) Pour la contrainte maximale de cisaillement

À partir de l'équation 7.28, on obtient les angles & ; ainsi :


0 = 33 — 45 = -12°
05= 53-445 = (D

4. Correspondance entre les angles et les contraintes


À partir de l'équation 7.14 (en remplaçant ©, O, et By Par Op, G et Ge), lorsque
60 = 33°, on obtient © = 30,46 MPa = 5; ; l’autre angle (89 = 123°) correspond
alors à ©, cela va de soi.

Par ailleurs, à partir de l'équation 7.15 par exemple, lorsque 8 = 78°, on obtient :
ty = -10,90 MPa = 7;
Il est utile de mentionner ici que, pour cette correspondance entre les angles et
les contraintes, la résolution sera simplifiée lorsqu'on pourra utiliser le cercle de
Mohr. Il est également possible, dans la majorité des cas, d’obtenir l’angle appro-
prié de 6, en estimant la direction de la résultante de ©, ©, et 7%, : à la
figure 7.17d, par exemple, on constate que la direction de la résultante, estimée
à la figure 7.17c, fait bien un angle de 33° avec l’axe @.

5. Schémas de l’état de contrainte au point 1 pour les valeurs maximales


Deux schémas suffisent, l’un pour les contraintes principales, l’autre pour la
contrainte maximale de cisaillement (fig. 7.17d et 7.17e), les angles étant
mesurés à partir du premier axe 6.

NOTES : a) À la figure 7.17e, il a suffi de déterminer la direction d’une con-


trainte de cisaillement sur une face (par exemple, sur la face LM, la valeur de
-10,90 MPa) pour pouvoir tracer immédiatement les autres contraintes de
cisaillement, lesquelles sont égales par rapport aux axes d ete illustrés.
b) Le lecteur avisé pourrait demander où figure ñ,,,, puisqu'on n’a inscrit
que Zi Sur la face LM. En fait, la contrainte de cisaillement sur la face LM, obte-
nue à l’aide de l'équation 7.15 avec 8 = 78°, est associée au système d’axes e, f
(fig. 7.17e). Par contre, la contrainte de cisaillement sur la face KL, égale à
10,9 MPa (équat. 7.15 avec 0 = -12°), est 7... ; cette dernière contrainte est asso-
ciée au système d’axes d, e. Ainsi, la contrainte de cisaillement 7 ne prend une
Superposition de contraintes 175

valeur négative (ou minimale) qu’à cause de la convention de signes établie précé-
demment (fig. 7.7). Il est à noter que %,., et 7, ont toujours la même valeur
absolue.

7.4.6 Représentation graphique (cercle de Mohr)


Une méthode semi-graphique permet d'étudier et de résoudre le problème de la
détermination de l’état de contrainte dans un plan selon des directions arbitraires.
Cette méthode, qui peut remplacer la méthode analytique étudiée jusqu'ici, peut
également constituer une méthode complémentaire.
L'approche se fonde sur le fait que, analvtiquement, on peut représenter les
expressions de ©, et %, (équat. 7.14 et 7.15) par un cercle sur un graphe aux
coordonnées (6, 7). Ces équations sont les suivantes :
Oxy+Oy Ox —O
On — — = —— cos 20 + T,, sin 20
5 2 ;
et
OO
Cr
4 > Sin 20 FT,x cos 20

paie .feefe a
En élevant ces deux équations au carré et en les additionnant, on obtient :

O0:
x y ï re D [0]Te)
[0] . 9)

Léquation 7.31 indique que le lieu des points de coordonnées ©, et 7,,, pour
différentes valeurs de 26, est un cercle (fig. 7.18) dont les caractéristiques sont les
suivantes :
a) Son centre C est situé sur l’abscisse, à une distance (6, + o,)/2 de l’origine ;
b) Son rayon vaut :

Figure 7.18 Cercle de Mohr (équat.


7rSi)
176 Chapitre 7

Il est toutefois plus facile de démontrer les propriétés du cercle de Mohr une fois
qu'on l’a construit. À partir de la figure 7.19, nous allons analyser la construction et
l’utilisation du cercle de Mohr. Les coordonnées du graphique sont œet 7; ©
est associé aux deux contraintes normales et 7, à la contrainte de cisaillement de
n'importe quel système d’axes de l'élément physique (x, v ou x”, y’).

Figure 7.19 Cercle de Mohr.


Superposition de contraintes 177

Construction du cercle de Mohr. On considère d’abord deux axes de coor-


données, à la même échelle : en abscisse, l’axe des © (positif vers la droite) et, en
ordonnée, l’axe des 7 (positif vers le bas, ce qui est contraire à l'orientation habi-
tuelle ; nous donnerons plus loin la raison du choix de cette convention).

Après quoi, on évalue l’état de contrainte, illustré à la figure 7.19a, en fonction des
contraintes connues G,, 6, et 7. Dans ce système d’axes x, y, on considère l'axe
des x (le plus avancé dans le sens des aiguilles d’une montre) comme le premier
axe.
Ensuite, on situe deux points dans le système d’axes ©, 7:
— le point X, de coordonnées ©, et 7,,,
— le point Y, de coordonnées o, et -7,,.
Enfin, on joint X à Y, le milieu C du segment XY étant nécessairement sur l’axe des
©. On trace alors le cercle de centre C et de rayon CX (le premier rayon).

Utilisation du cercle de Mohr. l'angle XCI (fig. 7.19b) est donné par :

Loc Moiontrer
FC Pen O y (7.32)

d'où, en comparant les équations 7.32 et 7.20, on déduit que tg ie tg 26, ou


AC11=20;-
On obtient les contraintes qui correspondent à une orientation x’v’ (fig. 7.19d)
faisant un angle @ (arbitraire) avec le système x, y, en pivotant d’un angle de 28
dans le cercle de Mohr, et ce, dans le même sens.

En effet, soit F et J les projections de X et de X” sur l'axe des ©: Il faut prouver


que :

More (7.34)
On peut écrire :
OJ = OC + CJ = OC + CX’ cos (28, — 28) (7.35)
d’où
OJ = OC + CX’(cos 28, cos 28 + sin 26, sin 28) (7.36)
et

Ok 062 GX 00 (7.37)
ci Fe k
Puisque Ci Ci on peut simplifier et, en remplaçant CF et FX par leurs
valeurs exprimées en fonction des contraintes, on obtient :
DDC 00
OM : LE : — cos 20 + T,, sin 20 (7.38)

d’où, en comparant les équations 7.38 et 7.14, on déduit que ou On


prouve de façon identique la validité de l'équation 7.34.
178 Chapitre 7

NOTES : a) À la figure 7.19d, la rotation sur le cercle de Mohr s'effectue


dans le même sens que la rotation dans le plan xv, en raison de l'orientation
de l'axe descontraintes de cisaillement 7, qui est positif vers le bas.
b) La représentation graphique met en évidence plusieurs des conclusions impor-
tantes déjà fournies par la démonstration analytique. Ainsi :
— selon les directions 1 et 2 (fig. 7.19b)}, le cisaillement est nul. En outre,
ces deux directions sont diamétralement opposées dans le cercle (180° entre
elles) : elles sont donc orthogonales dans le plan de l’élément physique :
— aux points det e (fig. 7.19c) correspondant à %,4 et fin, On constate
l'existence d’une composante normale de la contrainte, composante qui
est la même aux deux points ;
— l'alternance des directions correspondant aux valeurs extrêmes de Tet
de © (tous les 90°, sur le cercle ; tous les 45°, sur le plan physique) est
évidente.
c) Une des utilisations importantes du cercle de Mohr, lorsqu'elle est complé-
mentaire de la démonstration analytique, découle de la facilité avec laquelle on
peut associer un angle à une contrainte. Ainsi, à l'exemple 7.2, il n’est pas
vraiment nécessaire de réaliser l’étape 4 de la résolution pour savoir quel angle
correspond à quelle contrainte : une simple construction du cercle de Mohr suffit.

EXEMPLE 7.3
On demande de résoudre, à l’aide du cercle de Mohr, le problème posé à
l'exemple 7.2 (fig. 7.17).

Solution

À l’aide des données de la figure 7.17c, on construit le cercle (fig. 7.20). On


peut ainsi vérifier tous les résultats obtenus à l'exemple 7.2.

7.5 ÉTAT GÉNÉRAL DE CONTRAINTE EN UN POINT


7.5.1 Définition du problème
Il est important de rappeler que l’étude effectuée à la section 7.4 ne portait que sur
un plan. Cette limitation était principalement motivée, nous l'avons déjà men-
tionné, par le fait que, en pratique, les problèmes rencontrés aux endroits les plus
sollicités d'une pièce correspondent souvent à des états plans de contrainte.
Cependant, il peut arriver que certaines contraintes associées à l’axe z (fig. 7.3) ne
soient pas nulles, créant ainsi un état de contrainte tridimensionnel. Dans cette
section, nous examinons les aspects les plus importants de l’étude tridimension-
nelle, à savoir le calcul de ©, de oi, et de 5, en un point.

T(MPa)
7.5.2 Vecteur de contrainte sur une face arbitraire
Considérons un élément physique soumis à un état de contrainte exprimé suivant
Figure 7.20 Exemple 7.3 : résolution le référentiel (x, y, z) et une face oblique ABC dont l’aire est AA (fig. 7.21a et b). Le
de l'exemple 7.2 par le cercle de Mohr. vecteur unitaire # normal à la face oblique ABC (fig. 7.21c) est caractérisé par
Superposition de contraintes 179

trois cosinus directeurs faisant intervenir trois angles entre # et les axes du référen-
tiel original (x, v, z), soit : cos (n, i) = cos & = À,; où i = x, y, z. Il U a lieu d'observer
l'équation caractéristique des cosinus directeurs :
HAE (7.39)

Le vecteur de contrainte Se sur la face oblique a trois composantes suivant x, v,


2: Sy Sny t Sn ; ON peut le décomposer en contrainte normale 6, et en contrainte
de cisaillement 7,, sur ABC (fig. 7.210) ; ainsi :
_ 2
KAn REA CN RE ARE (7.40)
L'équilibre des forces suivant x, v et z conduit aux relations suivantes (en négligeant
la force volumique de l'élément infinitésimal et sachant que la surface AA; spécifiée
par la normale i = x, v, z est donnée par AA, = AA À,;) :

EAP
À fs p+ vo 7
. a = O% x gi Tyx A + Tx À (7.41a) TT A

NP) \ 220 |S y Try ARE O y Any + Ty À (7.41b) ;

Lu MS nt M eniémiontie (7.410)°

Jp À V

Jde { u x May LC>

44 y

Surface OBC:AA, = AA},

Surface OAB:AA, = AA,,

Figure 7.21 Contraintes agissant sur


Surface OAC:AA, = AA4,, une facette oblique définie par sa nor-
(c) male ñ.
180 Chapitre 7

1. La contrainte normale (o;) sur la facette ABC est donnée par : ©, = S$, - ñ.
Ainsi, il est possible de l’exprimer en fonction des contraintes suivant le réfé-
rentiel x, V, z:
On AE RE A Te AN NA
+ 27% Xy Az + 27 Âre An (7.42).

2. On trouve la contrainte de cisaillement (7,,) sur la facette ABC à partir des


équations 7.40, 7.41 et 7.42 ; cependant, l'orientation de cette contrainte (dans
le plan incliné) n'est pas indiquée. Dans le cas où deux axes orthogonaux dans
le plan incliné sont spécifiés par leurs cosinus directeurs, soit 7 (4,) et 5 (A,;),
les contraintes de cisaillement orientées suivant ces axes sont données
par 7, = S,:r et Ty = S,:5. Ainsi, 6, % et 7% sont les composantes
de contraintes agissant sur la facette perpendiculaire à n selon le nouveau
référentiel (n, r, s) ;: cet ensemble forme les éléments de base pour établir les
équations de transformation de coordonnées d’un état de contrainte en trois
dimensions.

7.5.3 Contraintes principales et leurs orientations


Sur une facette orientée suivant une direction principale, le vecteur de contrainte
S, va dans le sens de la normale 7 de la facette (sur cette facette, il n'y a pas de
cisaillement). Pour cette condition particulière, , est identifiée comme 5, et les
composantes de S, sont reliées à 6, par :
10 - f

PAT
1 0 N } A

RS MR
| S = O

mr po” ANR | (MSG (7.43)


€? Fu | Su Se Op de

Modules des contraintes principales. En combinant l'équation 7.43 avec les


équations 7.41, on obtient :
A ir on ele "4
Free AO AO NAS CT 2 0
(7.44a)
Txz An + Tyz y in (©, cu 4e = 0

ou, sous forme matricielle :

6 Pts Op Tix Tax x


_ CHR ie ER A)
: ? (7.44b)
Txz Tyz ORNE Oh Az

C'est un système d'équations linéaires homogènes ayant pour inconnues les trois
cosinus directeurs ,; et la contrainte normale ©. Il faut ajouter l'équation caracté-
ristique des cosinus directeurs (équat. 7.39) à ce système pour obtenir la solution.
La solution non triviale exige que le déterminant des coefficients de À,, soit nul, soit :

0? 7

(7.45)
Superposition de contraintes 181

Après développement, on obtient :


3
(6-17 0,10-)0, 2 + (0,0, +0,0, rO,0, Ti,à Ty? 12.2 )o,
7.46
= (0,6,0, +27 Tytm O2 —OytA O0, T2 )0 (30)

On peut démontrer que l’équation cubique 7.46 possède trois racines réelles qui
sont les trois contraintes principales souvent indiquées comme suit : G1 = ©,
O2 = O et O3 = O3. Les coefficients de l’inconnue 6, (ainsi que le dernier terme)
sont indépendants du système d’axes choisi et sont appelés invariants!.

Orientations principales. Pour déterminer les directions principales, il suffit de


substituer successivement la valeur de chaque contrainte principale (ac: où i = 1,2,
3) à la variable dans les équations 7.44 :

Ox — Oj Tx zx À
ce (Er (6, lyt = 0 (7.47)
Trz Tyz GEO? À

Pour une contrainte principale donnée, les trois équations résultantes du système
ne sont pas indépendantes ; il faut résoudre deux de ces trois équations et faire à ÀPAS x| ts La
LP Er
intervenir la relation auxiliaire des cosinus directeurs,
#12 + A +A l'Les
trois axes principaux sont mutuellement orthogonaux. Les contraintes agissant sur
‘élément orienté suivant les directions principales apparaissent à la figure 7.22,
où seuls les cosinus directeurs de l’axe principal 1 sont indiqués.
En mécanique des milieux continus, l’état de contrainte est représenté par un
tenseur cartésien du second degré ; selon les opérations de l’algèbre linéaire, ©, œ
et ©; sont les valeurs propres de la matrice du tenseur de contrainte et un ensemble
de trois cosinus directeurs définit un vecteur propre de cette matrice (il y en a trois).

Figure 7.22 Orientations principales


et contraintes principales : a) élément
originalement orienté suivant (x, y, z) ;
b) élément orienté suivant (1, 2, 3).

1. G. T. MASE et G. E. MASE, Continuum Mechanics for Engineers, Boca Raton (Floride), CRC Press,
2° éd., 1999.
182 Chapitre 7

7.5.4 Contrainte normale et contrainte de cisaillement


maximales
Caractéristiques d’un état principal de contrainte. Considérons un état de
contrainte exprimé selon les orientations principales (1, 2, 3) d’après l’ordre sui-
vant : O, > © > o3 (fig. 7.23).
On peut écrire les composantes S,:, S,, et S,3 du vecteur de contrainte (en réfé-
rence au système d’axes 1, 2, 3) agissant sur une facette définie par la normale #
(A1 An À) à partir de l'équation 7.43 :
e DAIV F0 æ Le U 1 —= Oj ln

{ J RAM se Sy2 O À, (7 48)


À
NN y
dur Mn1 > HE S ST T
O3 3 À, 5 d
< LL An 0
cos LE
À,, = a@; Lux CA

L'équation 7.48, combinée à l'équation 7.39, peut prendre la forme suivante :


Figure 7.23 Face inclinée spécifiée par 2 2 2
la normale 7 d’un élément originalement eo E AE 21 (7.49)
orienté suivant les directions principales. Oï O2 O3

L'équation 7.49 décrit la surface de l’ellipsoïde de la fiqure 7.24 ; c’est le lieu de la


pointe du vecteur de contrainte quand 7 change de position.
Contraintes normales maximale et minimale. l'équation 7.42 permet d’ob-
tenir la contrainte normale (o;) agissant sur la facette définie par sa normale 7 :

OPEN A MO) 17 102 À (7.50)

Cette contrainte est plus faible que |$,|(car |S, [2 = o2? + 2, ), sauf sur les facet-
tes orientées suivant les directions principales (1, 2, 3). Par conséquent, on peut
conclure que deux des trois contraintes principales sont les contraintes normales
maximale
et minimale de l’état de contrainte considéré ; ce sont les deux valeurs
extrêmes des trois contraintes principales.

Contrainte de cisaillement maximale. On calcule la contrainte de cisaille-


ment (7%,) agissant sur la facette oblique à partir de l’équation 7.40
1/2
Tnt = LofÀ + 03 À + O$ 1 = (o à OS 4h 15 © A3) | (7.51)

La détermination des plans sur lesquels la contrainte de cisaillement prend une


valeur maximale ou minimale se fait par l'élimination successive des inconnues
2
(cosinus directeurs) dans l’équation 7.51.

Par exemple, l'élimination de 4,3 à l'aide de 7, = 1 — A2 — 42, permet d’expri-


mer 7, en fonction de 4, et À. Ensuite, en effectuant la dérivée partielle de
l'équation obtenue par rapport à À, et À, puis en posant que ces dérivées sont
égales à zéro, on obtient le système suivant de deux équations homogènes :

Ant Ê(o1 - 63) - (oi - 03) — (02 — 94) |A) (7.52a)

À E(o2 — 63) — (o1 - 63)45 — (02 - 94) |= 0 (7.52b)


Figure 7.24 Ellipsoïde de contrainte.
Superposition de contraintes 183

a) Avec À;1 = À,2 = 0, on obtient une solution triviale, soit 4,3; = 1. Cette solution
définit un plan dont la normale coïncide avec la direction principale 3 ; sur ce
plan, les contraintes de cisaillement sont nulles.
b) Pour une solution non triviale, on peut poser qu'une des deux inconnues est
égale à zéro. Ainsi, avec = 0, on obtient, à partir de l’équation 7.52a :

AA END ER AS EE (7.53)
Une combinaison des valeurs de 1,, et 1,3 définit une facette particulière dont la
normale est perpendiculaire à l'axe 2 et qui forme un angle de 45° avec les axes 1
et 3. Sur cette facette, la contrainte de cisaillement est la plus élevée en comparai-
son de toutes les autres facettes ayant leur normale perpendiculaire à l'axe 2. La
valeur de cette contrainte de cisaillement et celle de la contrainte normale agissant
sur cette facette sont les suivantes :

e
Note |Ge - 03
| PEL _
y +03
ve (7.54)
Les quatre facettes définies par les différentes combinaisons de À, et 4,3 (avec
À, = 0) apparaissent à la fiqure 7.25.
La même procédure peut servir à obtenir d’autres solutions non triviales. Les résul-
tats montrent que, dans chaque plan (de l’élément physique) défini par deux
directions principales, la contrainte de cisaillement maximale est la moitié de la
différence entre les deux contraintes principales agissant dans ce plan.
c) En examinant les résultats ainsi obtenus, on peut conclure que le cisaillement
maximal dans le matériau (état tridimensionnel) est donné par :
= Omax _… (7.55)
Tmax

OÙ Onax Et Onin Sont les contraintes principales maximale (ou majeure) et mini-
male (ou mineure) de l’état de contrainte étudié ; la valeur intermédiaire n’a pas
d'importance particulière.

Représentation graphique. Dans le plan défini par le système des coordonnées


O-T, il y a trois cercles de Mohr ; chacun de ces cercles correspond à un plan de
l'élément physique, associé à une paire de contraintes principales. Le point N repré-
sentant les contraintes (6, %,) sur la facette inclinée est situé dans la zone délimitée
par les trois cercles de Mohr, comme on le voit à la figure 7.26. Pour 7 situé dans
le premier octant, la représentation est limitée à un demi-plan du diagramme o:7;

(Tnt) me =

Figure 7.25 Élément soumis au cisaille-


ment maximal dans le plan (3, 1).
184 Chapitre 7

de plus, étant donné que %, est caractérisé par sa valeur absolue (équat. 7.51), il
suffit de tracer le demi-plan supérieur des cercles de Mohr à la figure 7.26.
La représentation graphique montre que la contrainte de cisaillement maximale
dans le matériau est donnée par le rayon du plus grand cercle de Mohr ; cette
contrainte agit sur la facette perpendiculaire à l’axe faisant un angle de 45° aux
axes correspondant à ©, (c'est-à-dire oc) et on (c'est-à-dire G3).

Figure 7.26 Représentation des com-


posantes du vecteur de contrainte dans
le plan o-r.

7.5.5 Remarques
fe L'état plan de contrainte est un cas particulier de l’état tridimensionnel. Pour un
matériau (occupant un certain volume) soumis à un état plan de contrainte
(plan x, y), si la normale de la facette inclinée (x”) n’est pas dans le plan des
contraintes, on ne peut pas calculer la contrainte normale ©. à l’aide de l’équa-
tion 7.14 ; il faut alors recourir à la méthode d'analyse tridimensionnelle, autre-
ment dit à l'équation 7.42.
. Pour un état tridimensionnel de contrainte où la contrainte de cisaillement existe
seulement dans un plan, soit 7,, par exemple (cisaillement non nul dans le plan
x, L), la direction perpendiculaire au plan considéré (direction z) est une orien-
tation principale. Dans ce cas, même si la contrainte normale suivant cette orien-
tation est non nulle, on peut appliquer les équations appropriées à l’état plan de
contrainte pour déterminer les contraintes principales ainsi que leurs directions
(ces contraintes principales sont situées dans le plan perpendiculaire à la direc-
tion principale connue).
. L'application de l'équation 7.55 revêt une grande importance en pratique
(le matériau occupant un certain volume) puisqu'il faut tenir compte de la troi-
sième contrainte principale même dans un état plan de contrainte. En effet,
dans le cas où ©, = 0 (ce qui correspond à un état de contrainte dans le plan
1, 2) et où les deux contraintes principales sont de même signe, on a :

à) pou eo Ar, Er (60e


Il
DUT )
Oj
:
1 (y
Superposition de contraintes 185

EXEMPLE 7.4
La figure 7.27a présente un système d’axes xyz sous lequel l’état de contrainte en
un point ] du matériau est donné. Un plan ABC est aussi spécifié.
1. Calculer les contraintes principales et illustrer par un schéma cet état principal
de contrainte en indiquant le système d’axes principaux par rapport au référen-
tiel x, y, z.
2. Calculer la contrainte normale et la contrainte de cisaillement agissant sur la
facette du matériau, laquelle est parallèle au plan ABC.
3. Par la méthode graphique basée sur les cercles de Mohr dans le diagramme
o-T, localiser le point Y représentant les contraintes agissant sur la face per-
pendiculaire à v. Interpréter l’ordonnée du point Y (valeur déterminée par la
méthode graphique) en fonction des contraintes de cisaillement montrées à la
figure 7.27a.

Solution

1. Contraintes et directions principales


a) On détermine les contraintes principales en trouvant la solution du détermi-
nant suivant (à l’aide de l’équation 7.45) :

9-0, -30 0
-304 00, 40001! —0 ”
0 90 -81-0,
ce qui donne :

(9-0,)|-0,(-81-0,)-90x90]-(-30)/(-30)(-81-0,)-0]+0 = 0
et, après développement :
6 (9729 - 720, - 02) = 0 (b)
Léquation (b) a trois racines (0 ; 69 ; -141 MPa) et les contraintes principales
suivent l’ordre suivant : o, = 69 MPa, ©; = 0, ©, = -141 MPa.
b) Système d’axes principaux
(i) On obtient les cosinus directeurs de l’axe principal 1 (4) correspondant à
oO à l’aide de l’équation 7.47 :
9—69 -30 0 Lx
-30 -69 90 My =0 (c)
0 90 -81-69| |,
ce qui donne :
À
-60À, — 304, =0 — _ = 4
-304, = 694, 2r 904, — 0
d
Ày dE (a)
904, = 1504, =0 — = —
186 Chapitre 7

En combinant l'équation caractéristique (équat. 7.39) des cosinus directeurs À;


avec les équations (d), on obtient :

LR eErAS l
5 -10 20 |52 . (10) e (-6ÿ 12,6886 (e)

Enfin :

COS = : tr 000
j 0: 12 6886 E
À, = cos, = un > = 42 01:
1y DONS. 6886 1 :
Mrs, LE" pren 18228
$ 12,6886
(ii) On définit de la même façon l'orientation de l’axe principal 2 correspon-
dant à © ; il faut résoudre le système d’équations suivant :

= 0 — Lx 2 by
94, — 304,
: 10 3

:
504; HU = 00 dx _

ou:(TT
2y >

RER CN
ce qui donne :

20 D 09e GO A 0 Re (g)
Enfin :
30
COS — On, = 24,15°
ls + ni8786 5
9
CO — — On, = 74,11°
2, ON À
An = C0. = a DT Oa=012,29°
. 378180 be
(ii) On procède de la même façon pour connaître l'orientation de l’axe prin-
cipal 3 :

À
15043, — 3043, = 0 — 2 = ee
-3043, + 1414, + 904, = 0
. (h)
903,
+ 6043, = 0 — œ -%
ce qui conduit à :
Superposition de contraintes 187

CEST TT NET 18,1384 (i)

Le signe du dernier terme de l’équation (i) doit permettre que les axes (1, 2, 3)
forment un système d’axes droit (c'est-à-dire 1 x 2 = 3). Dans ce cas, la valeur
négative est appropriée et on a donc :

-2
Ms ACOS 3 — 18 1384 mn Qi 96,33°

, = COS, =
10
T8 1384 Ml 123,46
L
- -15)
Ans =Cosn. — SG. — 34121
7 181304 F
Pour résumer, la figure 7.27 montre les orientations des axes principaux par rap-
port au référentiel x, y, z séparément en b) en c) et en d) tandis qu’on peut voir
l’état principal à la fiqure 7.27e.

2. Contraintes normales et de cisaillement sur la face inclinée


a) Léquation suivante décrit analytiquement le plan ABC :
r 1 l | )
X+—y-—Zz=
2 d 3 6
Par conséquent, le vecteur unitaire 7 perpendiculaire à ABC est caractérisé
par les trois cosinus directeurs À, :
1
At =? — (ax)=31°
2 2
Ce JS EUR
2 3
1
Pn.
| D
- À — (n,y) = 64,62°
FR US Let) DE PRES1)
2 3

A dE ee .2
— (n,z) = 106,60 O

reoe
2 3

b) Les composantes du vecteur de contraintes S, agissant sur la facette inclinée


parallèle à ABC sont déterminées par l’équation 7.41, qu’on peut écrire sous
forme matricielle :

Se 9-30 01 [6/7 -5,1428


Sy = 1200 00% 290 111377: =).51,4286
Se OO ES t|22/7 61,7143
188 Chapitre 7

123,46°

69 MPa

Î
74 141 MPa

\
Figure 7.27 Exemple 7.4. (e) (f)

Ainsi, la contrainte normale 6, est donnée par l'équation 7.42, qui peut s’écrire
sous la forme suivante :
- 5,1428
On = {6/7 3/7 -2/7}À-51,4286! = - 44,08 MPa
61,7143
Superposition de contraintes 189

148,22° 75,98° 148,22° 75,98°

t(MPa)
(g) Figure 7.27 Exemple 7.4 (suite).

c) On calcule la contrainte de cisaillement sur la facette inclinée à l’aide de


l'équation 7.40 :
1/2
are 1(-51428) + (-51,4286) + (61,7143) — (4408) = 67,36 MPa (n)
Il est à noter que l’angle £ que fait le vecteur de contrainte avec la normale # est
donné par :
£ —44,08 :
B.= cos’! | 24 2 (o)
V5,14282 + 51,42862 + 61,71432
On peut voir le vecteur de contrainte Se agissant sur la facette inclinée à la figure
T2

3. Les trois cercles de Mohr dans le diagramme o-7 apparaissent à la figure


7.27g ; les trois points représentant les trois contraintes principales sont
sur l’axe des © : point 1 (o, = 69 MPa) ; point 2 (œ = 0) et point 3
(o, = -141 MPa).
On connaît déjà les angles que fait l’axe des y avec le système d’axes principaux :

(>,1) = 142,01° — 2o = 284,02° ou 75,98°


DA) AUS 226 — 148.22
(p)
(y,3) = 123,46 — 2a3 = 246,92° ou 113,08°

On situe comme suit le point Y (dans le diagramme o- 7) représentant les contrain-


tes agissant sur la face perpendiculaire à l’axe des v (fig. 7.27g) :
— en référence au point 1, on trouve le point a sur le cercle (1, 2) grâce au
rayon C;a faisant avec le rayon C;,1 un angle de 2& ; on établit ensuite
l’arc de cercle aa” (centre C;, rayon Ca) ;
190 Chapitre 7

— en référence au point 2, on trouve le point b sur le cercle (1, 2) grâce au


rayon C;b faisant avec le rayon C,2 un angle de 2 ; ensuite, on trace
l’arc de cercle bb’ (centre C;, rayon C;b) ;
— le troisième arc cc’ est tracé de la même façon ; il passe aussi par le point
d’intersection des arcs aa’ et bb’ en v;
— le point Y est le point de rencontre des deux arcs aa’ et bb”. Les coordon-
nées de Ÿ se situent approximativement à 0 et 95 MPa. La première
valeur correspond à la contrainte normale o, tandis que la seconde valeur
est la résultante des deux contraintes de cisaillement 7,, et r,, c'est-à-dire :

Typt = ÿr2YX +72 = 4(-30) 2 + 907 = 94,87 MPa (q)

EXEMPLE 7.5
On doit analyser une certaine partie d’un tuyau cylindrique (rayon extérieur
r, = 50 mm ; épaisseur de la paroi { = 5 mm) installé dans une usine. On idéalise
cette partie de tuyau, comme le montre la figure 7.28a. On demande de détermi-
ner quelle zone et quel élément sont les plus sollicités et d'analyser en détail cet
élément en ce qui concerne l’état de contrainte.

Solution
La figure 7.28b montre le DCL de chacune des deux parties droites. On constate
que la section en B de la partie BC est soumise, en plus de la pression, à un effort
tranchant Rg et à un moment fléchissant MA, et que la section en À de la partie
AB est soumise à un couple de torsion M,x, à un moment fléchissant M,, et à un
effort tranchant R;,. Par simple inspection, on peut déduire que c’est la zone voi-
sine de l'extrémité À qui est la plus sollicitée. C’est donc à cette zone qu’on effec-
tuera les calculs.
La figure 7.28c illustre les deux éléments les plus sollicités en ce qui concerne
le moment fléchissant M,,, et la figure 7.28d, les deux éléments les plus vul-
nérables par rapport à l'effort tranchant R,,. L'effet qu’exercent la pression
et le couple de torsion M,x étant le même sur tous les éléments, on choisira donc,
dans chaque cas, la combinaison de contraintes la plus critique. On calcule
d’abord les contraintes dues à chacune des sollicitations.

1. Contraintes dues à la pression


À partir de l'équation 2.20, on peut calculer la contrainte longitudinale 6. = pr/2t
(avec le rayon moven r = 47,5 mm), d’où :

(sx 106) x 47,5


Oy = ——}"> = 23,75 x 10$ Pa = 23,75 MPa
22,0
Léquation 2.15 permet de calculer la contrainte circonférentielle :
© = prit = 47,50 MPa
Superposition de contraintes 191

le
Y à AY
Fe
pression Max

cé Li
Ÿ
E—-—.

E
pression

Oo b:
F
pression

effort tranchant
(Ray)
y f2
_ -29 62 MPa 40,81 MPa
me

1 HO =29, 150
148,10 = 171,85 MPa

a +2
192 Chapitre 7

2. Contrainte due à la torsion M\x


D’après l'équation 6.10, on a :
M ,yr.
T;Q = = £

OÙr

J = (ré -rf) (équat. 6.6)


2
x x (0,054 — 0,045
= DEAN) = 3,376 x 10 m*
;
et

Max = (1x10)x2
= 2x10 Nm
d’où

(2x 10) x 0,05


D = 29 62 XI0 Na 29 C2EMPS
3,376 x 10

3. Contrainte due au moment fléchissant My


D’après l'équation 4.10, on a :

Loi| = Me
, M ;yc

Où :

= ; (r4 — 4) = 1,688 x 106 m*


CNT 10; 05m
et

May = (1xX105)x5 = 5 x 10% Nm


d’où

LE = 148,10 MPa

La figure 7.28c montre que, sur l'élément A;, o, > 0 (alors que sur l'élément
À, ©, < D).

4. Contrainte due à l’effort tranchant R;;


D’après l'équation 4.35, on a :

To =
/ R,
OUR Ent
LD ON
Trt
d'où
t.. = 1,34 MPa
Sur l'élément À, (fig. 7.28d), cette contrainte de cisaillement a le même signe que
la contrainte due à la torsion.
Superposition de contraintes 193

Cependant, 7’, étant beaucoup plus faible que toutes les autres contraintes, on se
concentrera sur l’élément A, et A;.

5. Étude de l’élément A;
On effectue la superposition des contraintes en additionnant les composantes de
contraintes de même nature, comme le montre la fiqure 7.28e.
a) Contraintes principales
D’après l’équation 7.24, on a :

2
OPEROS O0
Oj OU O> DÉR ee FA
2

171,85
+47,50 En
2
+ (-29,62)
2 ®
donc:
O1 = 178,54 MPa
0 = 40,81 MPa
D’après l'équation 7.20, on a :
27e 2 x (-29,62
tg 20, = ——— = UE = -0,4764
O,-0Y 171,85 — 47,50
d’où
-25,4
6, = ST = -12,74°

Par ailleurs, &; = 0 (paroi extérieure).


L'élément principal est illustré schématiquement aux figures 7.28f et 7.28.

b) Contrainte de cisaillement maximale


D’après l'équation 7.55, on a :
1 1
Tmax — 3 (Om Si Op) ns NC à O3)

7(178,54 — 0) = 89,3 MPa

Cette contrainte agit sur un plan dont la normale fait un angle de 45° avec les
axes 1 et 3 (fig. 7.28h).

6. Étude des contraintes agissant sur l’élément A,


La superposition des contraintes agissant sur l’élément A, donne les résultats mon-
trés à la figure 7.28i. On obtient alors :
2
2 47,50 +
|Es
-124,35 — a
47,50 + (29,62)
O1 OU O> = =
194 Chapitre 7

donc :

©, = 52,46 MPa
O> = -129,31 MPa
L'orientation de l’axe principal 1 est la suivante :

ob 12,62x2
> € |= -9,51 + 90 = 80,49°
19435 47
On peut voir à la figure 7.28j les contraintes agissant sur l’élément A, orienté sui-
vant les directions principales.
On trouve alors la contrainte de cisaillement maximale :

__ 52,46 — (-129,31)
INAX UN
= 90,9 MPa
2
Cette contrainte agit sur un plan dont la normale fait un angle de 45° avec les axes
let?

7. Conclusion

Les résultats d'analyse de contraintes agissant sur les deux éléments À; et A; mon-
trent que le premier élément est le plus sollicité quant à la contrainte normale ; par
contre, le second élément est le plus sollicité quant à la contrainte de cisaillement.

_7:6 ÉQUATIONS D’'ÉQUILIBRE EN COORDONNÉES


* CYLINDRIQUES
Tout au long de ce chapitre, nous avons utilisé le système cartésien d’axes de
1x : coordonnées x, y, z. Toutefois, à l’occasion, la forme de la pièce à étudier peut
RE EX justifier l'emploi d’un autre système d’axes plus approprié. C’est le cas, notam-
ment, du système d’axes de coordonnées cylindriques r, @, x, mieux adapté à
l'étude d’un cylindre de révolution.
Les axes des coordonnées cylindriques étant orthogonaux, l’analyse des con-
traintes selon des directions arbitraires (sect. 7.4 et 7.5) est identique à celle basée
sur le système cartésien. Nous avons d’ailleurs utilisé les coordonnées cylindriques
dans les exemples 7.2 et 7.3.
Ce qui change en fonction du système de coordonnées choisi, ce sont les équa-
tions différentielles d'équilibre : les équations 7.8, par exemple, ne sont valables
que dans le système cartésien. Compte tenu de l’importance de la configuration
cylindrique, il est utile d'exprimer ici les équations d’équilibre en fonction du
système de coordonnées cylindriques (la démonstration peut d’ailleurs faire
l’objet d’un exercice).
Figure 7.29 Élément en coordonnées Lorsqu'on considère l’élément de la figure 7.29 en tenant compte de variations
cylindriques avec représentation partielle infinitésimales (comme on l’a fait à la figure 7.6) et lorsqu'on utilise les six
des contraintes. équations d'équilibre dans l’espace, on obtient :
Superposition de contraintes 195

Tre = Ter
Tox — T9
Try ca Trx

06, pl OT,e ; ot + Or = 0e se
or Tr 00 ox r
COR ee (7.56)
or r 06 ox r
075 1007 00 ee .
or r 00 ax r |
où F,, F,et F, sont des forces massiques (force par unité de volume).
Le chapitre 13 traitant exclusivement de l'étude de corps axisymétriques, nous y
illustrerons l’utilisation des coordonnées cylindriques : le lecteur y trouvera
donc des exemples de résolution basés sur cette utilisation.

7.7 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons étudié en détail l’équilibre de l'élément infinité-
simal. Il s’agit là, en fait, de la première des trois étapes de résolution d’un
problème de résistance des matériaux. Les deux autres feront l’objet des deux
chapitres suivants en ce qui concerne l’élément infinitésimal.
Nous avons surtout insisté ici sur l’état plan de contrainte, parce que c’est le
plus commun du point de vue pratique, et nous avons montré comment pro-
céder à la transformation des coordonnées, entre autres à l’aide du cercle de
Mohr.
Enfin, nous avons étudié l’état tridimensionnel de contrainte pour mettre surtout
l'accent sur la notion de contrainte de cisaillement maximale en un point du
matériau.
Ce chapitre constitue, en fait, un des volets les plus fondamentaux de l'étude
de la résistance des matériaux.
Déformations

8.1 INTRODUCTION
Nous avons vu que la résolution d’un problème de résistance des matériaux
consistait, en général, à étudier chaque cas en respectant trois étapes fonda-
mentales : 1. l’étude des forces et des conditions d’équilibre ; 2. l’étude des dépla-
cements et de la compatibilité géométrique ; 3. l'application des relations forces/
déplacements.
L'étude des déplacements, qui conduit à celle des déformations, constitue donc
une étape importante de l’analyse des corps déformables. Nous avons entrepris
cette étude séparément pour les problèmes associés à la tension, à la flexion et à la
torsion (chap. 2, 5 et 6). Pour les cas de combinaisons de charges, où même de
sollicitations uniques (déjà étudiées), il importe maintenant d'examiner en détail
l’état de déformation en un point (brièvement abordé au chapitre 1). Cette étude
est analogue à celle des contraintes (chap. 7). Nous traiterons plus loin des rela-
tions existant entre contraintes et déformations (chap. 9).

Nous devons d’abord revoir de façon systématique les définitions des défor-
mations ainsi que la convention de signes adoptée. Nous étudierons ensuite les
deux problèmes fondamentaux que sont les relations entre déplacements et défor-
mations, d’une part, et l'étude des déformations selon des directions arbitraires,
d'autre part. Après quoi, nous ferons quelques remarques concernant les mesures
expérimentales des déformations.

Sauf indication contraire, nous utiliserons le système de coordonnées carté-


siennes ; nous mentionnerons toutefois brièvement l'expression des relations
fondamentales selon des coordonnées cylindriques.

8.2 DÉFINITIONS
Sous l’action de forces externes ou de changements de température, un corps
déformable réagit de telle sorte que chacun de ses points se déplace dans l’espace.
Ces déplacements peuvent être répartis en deux catégories :
a) Mouvement rigide, c’est-à-dire translation ou rotation. Ces déplacements,
petits ou grands, font en général l'objet d’une autre étude, la cinématique.
La figure 8.1 illustre deux exemples de ce type de mouvement, par lequel un
corps ABC se déplace en A’B’C.
Déformations 197

Av
Figure 8.1 Exemples de mouvement
rigide : a) translation ; b) rotation.

Av

(a) (b) "AY

b) Mouvement relatif d’un point par rapport à un autre point du même corps :
on dit que le corps s’est déformé. Puisque c’est ce type de mouvement que
nous désirons étudier ici, nous devons introduire une grandeur (la «défor-
mation») qui corresponde à ce phénomène. Nous nous limiterons ici aux
déplacements qui affectent les matériaux de structure habituels, c’est-à-dire les
petits déplacements (ce qui élimine de nos considérations, par exemple, le
comportement d’une pièce de caoutchouc, dont la géométrie peut se mo-
difier appréciablement. Ces cas de grandes déformations font l’objet de textes
xY
plus avancés!). La figure 8.2 montre un exemple de ce type de mouvement.
Figure 8.2 Exemple de mouvement
Nous devons donc définir les déplacements et les déformations, ainsi qu’un cas relatif entraînant des déformations.
particulier : l’état plan de déformation.

8.2.1 Déplacements
Considérons un corps de forme quelconque (fig. 8.3) dans sa position d’origine
(ligne continue) et dans sa position après déformation (ligne en pointillés). On
peut représenter par un vecteur (ô, D AO LE0 x) le déplacement de tout
point (1, 2, …., 1, …., N) depuis sa position d’origine jusqu’à sa position finale.
Par rapport au système d’axes de référence x, y, z, on peut décomposer le vecteur
qui représente le déplacement du point N (fig. 8.4) ; on obtient ainsi :

0 = ui + + wk (8.1)
Figure 8.3 Corps dans sa position
où les composantes z, v et w sont, en général, des fonctions de x, de v et de z.
d’origine et dans sa position après défor-
mation.
8.2.2 État plan de déformation
Le cas général des déplacements en trois dimensions étant relativement com-
plexe (nous en traiterons succinctement en regard de la similarité de représentation
matricielle entre un état de contrainte et un état de déformation), nous nous con-
centrerons davantage sur un cas particulier, plus simple, mais de grande impor-
tance pratique, celui de l’état plan de déformation. C’est l’état pour lequel il n'y a

1. Voir, par exemple, L. E. MALVERN, Introduction to the Mechanics of a Continuous Medium, New York,
Prentice-Hall, 1969 et G. T. MASE et G. E. MASE, Continuum Mechanics for Engineers, Boca Raton Figure 8.4 Décomposition du vecteur
(Floride), CRC Press, 2° éd., 1999. de déplacement.
198 Chapitre 8

aucun déplacement dans une direction (par exemple la direction z) ; par consé-
quent, les déplacements dans le plan sont uniquement des fonctions de x et de v.
On peut donc écrire :
UE u(x,y)

v = v(xy) (8.2)
|)

8.3 DÉFORMATIONS DANS UN PLAN


Il faut maintenant définir une grandeur qui traduise adéquatement les mouve-
ments relatifs (comme ceux illustrés à la figure 8.2). On suppose un état de défor-
mation uniforme, c'est-à-dire qu'une ligne droite reste droite après déformation
(ce qui constitue une approximation raisonnable lorsqu'on considère des points
voisins, séparés les uns des autres par une distance infinitésimale), et on se limite
aux déplacements relatifs du corps dans le plan ; cela résulte en un état plan de
Ni) déformation.
BC Étudions (fig. 8.5) la déformation qui se produit autour d’un point À, de coor-
données x et y.
Puisque, par définition, la déformation met en jeu des mouvements relatifs, il faut
) ÿ considérer des points voisins de À. On pourrait les choisir n'importe où, mais il est
}OS * lus simple d’en sélectionner deux : l’un, B, ; situé à une distance
S à Ax de À, dans la direction x ; l’autre, C, situé à une distance Av, dans la
r + 26 direction v.
On peut définir la déformation qui se produit autour de À, en répondant aux deux
questions suivantes :
a) Quelle variation de longueur affecte les segments AB et AC?
72. b) Quelle variation d'angle se produit entre les segments AB et AC, qui, avant
à déformation, étaient orthogonaux?
te Au chapitre 1, nous avions analysé deux sortes de déformations en répondant à
A VA ces questions, analyse que nous reprendrons ici.
a) La déformation normale & est la variation relative de longueur d’une ligne
donnée (l'indice correspondant à la direction originale de cette ligne). Donc
Ÿ (fig. 8.5), on peut écrire :

WP | |es Il nr 7 :

F €, = lim

Convention de signes : positif lorsqu'il s’agit d’un allongement.


b) La déformation de cisaillement y (qui comporte deux indices correspondant
aux directions des deux lignes orthogonales avant déformation) est la tangente
de l'angle qui représente la variation d’angle entre ces deux lignes. On peut
écrire (fig. 8.5) : NS
th RAP _ RAT) = LT y vo
Figure 8.5 Déformation, dans un plan, SN Po in. 8 (BAC Fa C) " ps « 2 00 | NX
d'un petit élément. Ÿ F Ay=0 Ay=0
Lu
Déformations 199

et, lorsque y est faible (angle exprimé en radians) :

ur Ax=0
Ë > pre (8.4)
Ay—0

Convention de signes : positif lorsque l’angle correspondant au premier ou au


troisième quadrant d’un système d’axes donné devient inférieur à 72.
Il faut signaler que, à l’instar des déplacements, les déformations sont consi-
dérées comme petites, c’est-à-dire faibles par rapport à l’unité. La tangente et
l'angle (exprimé en radians) se confondent alors ; on pose donc habituellement
que 7 représente la variation d’angle.
Après avoir défini les déformations, il nous faut maintenant déterminer la relation
qui existe entre les déplacements et ces déformations.

Relations entre les déplacements et les déformations, dans un état plan


de déformation. Considérons, comme à la fiqure 8.5, les déplacements du point Je
A (fig. 8.6), de coordonnées x et v, et de deux points voisins, B et C. Les points . 2xer
B'A’C' représentent l’image de l’ensemble physique BAC après déformation. 1 2 tp L 2
21 É
Si l’on appelle u et v les composantes du déplacement de A vers A’ (selon les axes {À À
des x et des u), les composantes du déplacement des points B et C sont : Î eu

B :
pour B . U
ur
à
——
et RALPE
de —
ps

du dv
pour C :: u+—Ay 2 et v+—A
de ss

À partir des équations 8.3 et 8.4, on obtient donc (fig. 8.6) : \

AB — AB | AXE
X+u RÉPRR
à X —uU — À x x ÉA
E= En — > Lin —— 2“ P 4
Ax=—0 AB Ax=0 Ax LL \

du QG
dx
ARTE A Ay
€, =
"AiCe Ac = nil
4 #
Ay—0 AC Ay—0 Ay
*. (8.5)

dy
TT VAL à
= lim |—-BAC
Po Ax=—0 Ê |
Ay—0

du
one = sy.

ee D #7
Ain les LPSC) RE. dy
: 2AxiiHe)) AyÜE)
à à Figure 8.6 Changement de géométrie,
ARR A dans un plan, exprimé en fonction des
ox dy déplacements.
200 Chapitre 8

La dernière relation tient compte du fait, déjà mentionné, que &, ou &, sont négli-
geables par rapport à l’unité.
Il est important de signaler que les déformations dépendent des taux de variation
des déplacements et non pas des valeurs de ces déplacements. Ainsi, on exprime
les déformations en mètres par mètre (m/m) ou sans unité [on emploie couramment
les micromètres par mètre (4m/m où 10% m/m) pour décrire les déformations].

NOTE : Si l’on étudiait en trois dimensions les relations entre les déformations et
les déplacements, avec les composantes de déplacement z, v et w (dans les direc-
tions x, v et z), on pourrait montrer qu’on obtiendrait (pour le système de coordon-
nées cartésiennes) :

ou
E, = —
ox
dv
E,” = —dy

dw
(oem
é oz
dv du
= — +— 8.6
. ox dy 86

Y yz
RDA
rte

nr
Va oz ax

8.4 ÉTAT DE DÉFORMATION DANS UN PLAN SELON DES


ORIENTATIONS ARBITRAIRES
8.4.1 Définition du problème
Comme nous l'avons fait pour les contraintes, il nous faut connaître, en un
point, l’état complet de déformation, c’est-à-dire non seulement les déforma-
tions évaluées selon un système d’axes déterminé x, v, mais également selon
n'importe quel système d’axes. En particulier, il nous faut pouvoir déterminer
les valeurs maximales et minimales de € et 7.

8.4.2 Relations générales selon un système d’axes


arbitraires x’, y’
Supposons qu'on connaît, en un point, les composantes de déformation &,, &,
et %,, évaluées selon le système d’axes x, y. On veut déterminer, au même
point, les composantes de déformation &, &, et %:, suivant le système d’axes
x’, V’, qui fait un angle 8 avec le premier système x, y.
La figure 8.7 montre les coordonnées (x, y et x’, v’) et les composantes de
déplacement (u, v et u’, v’) d’un point À, selon les deux systèmes d’axes.
Figure 8.7 Déplacements dans un plan, Dans le premier système (x, v), les relations entre déformations et déplacements
exprimés suivant les deux systèmes sont fournies par les équations 8.5. De la même façon, dans le système x”, y’,
d’axes différents. on a:
Déformations 201

du’
cs
ox’
dv’
€, =
34 dy’ (8.7 )

, _ 0v e du’
de 75SO 12
À partir de la figure 8.7, on obtient les relations suivantes entre les deux
systèmes :
x = x’cos0 — y’sin0
y = x’sin0 + y’cosû y ©
2 es FE
u’ = u COS + vsinO * eNR?
y’ = -uSin0 + vcosO } (8.2)

La compatibilité géométrique exige que les fonctions de déplacement soient


des fonctions continues des coordonnées. On peut donc exprimer les composantes
de déplacement en fonction de x, v ou de x’, V’, et écrire: AGE )
NA
Er =:
OU =
Ou TOx +
NOR 10y A1
AE
t-
ÈS à \
GÉANT Alter AT) D) / AL E
\. Qi É
ne dv > dv’ dx à dv’ dy ) (8.10)
7 dy dx dy’ dy dy’
dv” du’ dv’ dx dv’ dy du’ dx du’ dy
Yx y — FF = 25 En 5
0 07. dx 0 Cody tox Ox dy dy dy’
En particulier, en décomposant la première des équations 8.10 et en utilisant les
équations 8.8 et 8.9, on obtient :

2 = É cos + . sn |cosO + É cosO + oh sne


| sin
ax be dy dy

= : cos?0 + _ sin?0 + ÊX sin@ cosô (8.11)

Enfin, à partir des équations 8.5 et 8.11, on a:

Es = €, cos?0 + ë sin?0 + Yxy Sin0 cos@ (8.12)

Si l’on applique une approche semblable aux deux autres équations 8.10,
en utilisant les relations trigonométriques pour l’angle double (équat. 7.13),
on obtient alors les équations générales concernant les déformations, relations
établies selon des directions arbitraires :
ERP MEN E, —'e
Eur = 7 + 2 cos28 + = sin 26 (8.13a)
2
€, +E E, — €
CN RS cos 20 — Le sin 26 (8.13b)
202 Chapitre 8

Jar fase E )
AR Gp, To cos 20 (8.13c)
2Z 2 2
Il est intéressant de constater que la somme des équations 8.13a et 8.13b donne :

ÉV HE; = ES TE, (8.134)

Figure 8.8 Exemple de directions par- 8.4.3 Analogie avec les équations concernant les contraintes
ticulières concernant les déformations en En comparant les équations 8.13 avec les équations 7.14 à 7.17, on constate
un point. que la transformation des coordonnées en déformations est analogue à celle des
| Pad ) contraintes, si l’on remplace © par £ et 7 par 7/2. On peut donc, sans reprendre
en détail le raisonnement, obtenir tous les résultats utiles concernant les déforma-
tions à partir de ce qu’on a déjà établi pour les contraintes.
De la même façon, on pourra tracer un cercle de Mohr pour les déformations
(cercle possédant les mêmes propriétés que celles étudiées à l’article 7.4.6),
en plaçant la déformation normale (€) en abscisse et la moitié de la déformation
de cisaillement (7/2) en ordonnée.

8.4.4 Résumé des relations concernant les déformations


maximales et minimales en un point
Si, en un point À (fig. 8.8), les composantes de déformation sont &,, &, et x,
selon les axes x et y, l’analogie avec les équations concernant les contraintes
permet d'établir les résultats suivants.

Déformations principales (£& et &).

a) Direction principale (6;)


D’après l'équation 7.20, on a :

tg 26; = PE (axes EN fig. 8.8) (8 14)


ñ a MCE \ F
\ 0 - Eh
de AD
b) Déformations J ÿ\*

D’après les équations 7.24, on a :

Dr PEN or 2 2
NRyA DE E = ECRE
x y de EDIES
35 y Fe Vy
(b)
Ü \ 2 2 2
(a)

Figure 8.9 Spécimen soumis à une trac- 1 =)


tion pure, sur lequel on à tracé un treillis | si (8.15)
\ de
de lignes orthogonales. a) Les lignes du
treillis sont également espacées et paral-
lèles aux axes de symétrie (spécimen non
déformé). b) Le spécimen a subi un al- Selon ces directions 1 et 2, la déformation de cisaillement est nulle. Les axes
longement ; le treillis, quoique allongé lui principaux présentent un intérêt particulier sur le plan pratique ; en effet, le fait
aussi, n'a subi aucune distorsion, ce qui que ysoit nulle selon les directions principales indique que celles-ci ne subi-
signifie que ses lignes coïncident avec les ront aucune distorsion après déformation : les angles droits resteront droits. La
directions principales. figure 8.9 permet de visualiser ce phénomène.
M. 40
Déformations 203
y rt”

Déformations de cisaillement maximale et minimale? (7, et Yin)-


a) Direction (6)
D’après l’équation 7.28, on a :
6, —-0, = +45° (axes d'et e, fig. 8.8) (8.16)

b) Déformations
D’après les équations 7.29 et 7.30, et par analogie, on a :

Ymax = tn) (8.17)


min 3
et
il Il
Énsicr— ; (a + &) = 5 (& + 2 (8.18)

Là encore, la figure 8.10 permet de visualiser le phénomène.


P

EXEMPLE 8.1 (a) (b)

En un point 1, situé sur un cylindre fermé à paroi mince, on a établi que, par Figure 8.10 Même spécimen que
rapport aux axes @et x (fig. 7.17, ex. 7.2), les déformations étaient les suivantes : celui de la figure 8.9, mais sur lequel les
Eg = 97,3 x 10% lignes du treillis sont tracées à 45° (par
rapport à l’axe du spécimen), de façon à
En — 396+10 (a) être orientées selon la direction de 7.
= 293% 10 On remarque qu’en b) le treillis a subi
une forte distorsion.
On demande de déterminer en ce point, dans le plan 6K, la direction et la valeur
des déformations principales, ainsi que celles des déformations de cisaillement
extrêmes (utiliser le cercle de Mohr pour associer les directions aux déformations
appropriées).

Solution
1. Détermination des déformations principales
D’après l'équation 8.15, on a :

ÉD
CROURE =
2

e=13925 10% (c)

EE SUR

Évidemment, la déformation de cisaillement est nulle selon les directions


correspondantes.

2. En fait, y, n’est pas d’une grande utilité, puisqu'on a toujours y, = -7., selon une direction 6,
donnée par 8, — 8, = -45°. Nous nous limiterons donc désormais aux calculs concernant y...
204 Chapitre 8

(39,6 : -64,65) 2. Détermination de la déformation de cisaillement maximale


x e
D’après l'équation 8.17, on a :
A a Ce Re HU (0) (d)
(-2,35 ; 189250)
Les déformations normales correspondant à cette orientation sont (équat. 8.18) :
Il
Eqy = Ee = ; (a + €) = GS X 10% (e)

3. Détermination des directions pour ces déformations


a) Pour les déformations principales
D’après l'équation 8.14, on a :
Figure 8.11 Exemple 8.1 : cercle de
Mohr. tg 26, = Far
Tex _ = },24 (f)

ce qui correspond à 24 = 66°. Donc :


Case (g)
b) Pour les déformations de cisaillement extrêmes

D’après l'équation 8.16, on a :


8, - 8, = 45°

Donc :
0, = 33° =«45° = -12° (h)

4. Tracé du cercle de Mohr (fig. 8.11)


On constate que l’angle & = 33°, par exemple, correspond à la déformation
principale maximale £& = 139,25 X 105%, alors que l’angle & = -12° correspond
(direction d) à la déformation de cisaillement maximale y, = 141,6 X 10%.
Le schéma de la figure 8.12 illustre les différentes directions utiles, associées à
l'élément physique. Les orientations 1 et 2 correspondent, rappelons-le, à des
directions principales (des directions selon lesquelles l’angle droit est rigoureuse-
ND
ment maintenu). Selon la direction d, y. étant positif, cela signifie que l’angle
initialement droit e/d (qui constitue un premier quadrant) diminue, après
déformation, de 141,6 X 105 radians (soit environ 29 secondes d'arc). Lillustra-
tion de la déformation d’un élément selon diverses orientations fera l’objet de
l'exemple 8.3.

8.5 ÉTAT GÉNÉRAL DE DÉFORMATION EN UN POINT


8.5.1 Caractéristiques d'un état général de déformation
Les équations 8.6 expriment les composantes de déformation en un point matériel
en fonction des déplacements relatifs. En mécanique du milieu continu, on établit
ces composantes à l’aide des gradients de déplacement et on décrit l’état général
Figure 8.12 Exemple 8.1 : schéma de déformation par un tenseur cartésien du deuxième ordre. La matrice de ce
montrant les directions associées aux dé- tenseur est similaire à celle du tenseur de contrainte avec la correspondance, d’une
formations principales et aux déforma- part, entre cet €, et, d'autre part, entre ret 7/2. Spécifiquement, en se référant au
tions de cisaillement extrêmes. système d’axes x, y, z, la correspondance (décrite par &) apparaît comme suit :
Déformations 205

1
Ox © Ex Txy + 57»

Il
O, €, Ty 207

1
OO, © Ë&, Tzx © 27x

Étant donné la similarité entre les deux matrices, on peut convertir les résultats
déjà obtenus en regard de contraintes en trois dimensions (sect. 7.5) en des équa-
tions appropriées pour les déformations.
Déformations associées à un axe particulier. Pour le nouveau référentiel n,
r, S spécifié par les trois ensembles des cosinus directeurs ,;, À, et À; (où i = x, y
et z), les déformations associées à l'axe &, (fig. 8.13), soit &,, %,, %, sont données
par :

En — Le, x Er + E A 7 ARE Æ YyrAnyAnz de VaAna Ars (8.19)


Figure 8.13 Orientation de l'axe n par
rapport au référentiel x, v, z
1 1 Il
D7nr = 27m = Exhnlrx + Eh ieEzAnÂrz + 57 (xd # A» x .)

ge he Hors + À 24 »)+ a AA Lu Nora) (8.20)

l l
2/5 F 27 = ExAsxAmx " EAsyAny + EÂs A ik57 (A84r mn ÀsyAnx )

eu ne (ÀsyAnz + ÀszÂny ). a Acte je Axe ) (8.21)

Déformations principales et leurs orientations.


a) Les trois déformations principales (&, & et &) sont les racines de l'équation
cubique suivante avec £, comme inconnue :

3 (ex HET 2 1 l 2
ue }eCu LeeHE CCLES. Ve2 pe : AE

1 Il 1 l
ee fee ES PRE a 2. ee à 30 SM 47
pe Vzx |= 0 (8.22)

Les valeurs extrêmes des trois déformations principales spécifient les déforma-
tions normales maximale (&,.,) et minimale (£,,,) de l'état de déformation
considéré.
b) L'orientation de l'axe principal i (où i = 1, 2 ou 3) est obtenue par la résolution
du système d'équations homogènes suivant, en faisant intervenir la relation
caractéristique des cosinus directeurs (42 + 2 — 1).

Ex F £; ie UE 2

2 |.
y &-& sta |A) = 0 (8.23)
il il À;
27% 51» Ez — Ëj
206 Chapitre 8

Les axes principaux de déformation sont mutuellement orthogonaux et un élé-


ment physique orienté suivant ces axes ne subit pas de distorsion (c'est-à-dire
aucune déformation de cisaillement).
Déformation de cisaillement maximale. La déformation de cisaillement
maximale est donnée par l'équation :
1 Il
= Ymax — = (Es = ) OU Ymax — (Et a Cn) (8.24)

Cette déformation se produit dans le plan défini par les deux axes principaux
correspondant aux valeurs extrêmes des trois déformations principales ; l'élément
subissant cette déformation est orienté à 45° par rapport à ces axes.

8.5:2 Compatibilité du champ de déformations


L'état de déformation en un point particulier dans un corps est le résultat d'un
champ de déplacements décrit par les trois composantes , v et w (équat. 8.6).
Ainsi, avec les composantes de déplacement spécifiées par des fonctions continues
d'espace, l’état de déformation du corps est bien défini, et ce, par la dérivation de
ces fonctions. Par contre, la recherche d’un champ de déplacements correspon-
dant à un état de déformation connu est plus laborieuse, car la résolution d’un
système d'équations à dérivée partielle peut ne pas donner de résultats accepta-
bles. Pour obtenir une solution valide, il faut remplir certaines exigences.
Puisque les déformations peuvent varier d'un point à l’autre dans le corps, les
composantes de déformation d'un élément infinitésimal doivent être compatibles
avec celles subies par les éléments avoisinants. De plus, le champ de déformations
doit avoir les conditions d’intégrabilité qui permettent de déterminer un champ de
déplacements valide, caractérisé par l’unicité des fonctions continues d'espace. Ainsi,
pour un champ de déformations donné, le champ de déplacements déterminé par
la résolution simultanée de six équations à dérivée partielle comportant les trois
inconnues (4, v et w) peut ne pas être unique. Les exigences imposées au champ de
déformations pour avoir l'unicité de la solution peuvent être établies à l’aide des
équations 8.6 en éliminant les composantes de déplacements : on traite souvent
de ces exigences en mécanique du milieu continu et en théorie de l’élasticité.

EXEMPLE 8.2
On connaît l'état de déformation (zm/m) selon x, y, z en un point matériel 1
(fig. 8.14a) : & = 400 ; €, = -200 ; €, = 160 ; x, = 240 ; y, = -240 ; y, = 480.
Déterminer la déformation de cisaillement maximale et spécifier le plan (en réfé-
140,26° rence au système d'axes x, y, z) dans lequel se produit cette déformation.
NOTE : Dans cet exemple, nous gardons sciemment un grand nombre de chiffres
significatifs afin de faciliter la vérification des diverses étapes de la solution.
4 5 Solution
1. Déformations normales maximale et minimale
(b)
La solution de l'équation cubique 8.22, mise sous la forme suivante, permet d’ob-
tenir les déformations principales :
Figure 8.14 Exemple 8.2 : a) Élément
original suivant le système d’axes x, V,z: 3. Voir, par exemple, L. E. MALVERN\, Introduction to Mechanics ofaContinuous Medium, New York, Prentice
b) plan pour le cisaillement maximal. Hall, 1969.
Déformations 207

EE + JE, — Ja = 0 (oues + pe + qe, +r = 0) (a)


où:
Ji = 400 — 200 + 160 = 360
= © Il 400 x (-200) + (-200) x 160 + 160 x 400 — 1/4 x 2402

— 1/4 x (-240) — 1/4 x 4802 = -134 400


J3 = 400 x (-200) x 160 — 1/4 x 400 x (-240) — 1/4 x (-200) x 4802
— 1/4 x 160 x 2402 + 1/4 x 240 x (-240) x 480 = -16 256 000
ce qui donne :
€} — 360 €; — 134 400 €, + 16 256 000 = 0 (b)
En posantX = &,-—p/3 = &, + 120, on réduit l'équation (b) à :

XP aXx he 0 (c)
Où:
2
_ 3- p? : 3(-134 400) — (-360) Pre
3 3
— 2p> — 9pq + 27r à 2(-360) — 9(-360)(-134 400) + 27 x 16 256 000
27 21
= -3 328 000
Le paramètre Z de l'équation (c), spécifié par :
_ b? DUR
a _ per
(-3328 000)?
e : (-177 600)
ni Net 10e (d)
AR7 : 27
prend une valeur négative ; donc, cette équation a trois racines réelles distinctes
qu'on obtient à l’aide de l’angle 6:

cod = -2/ Eee3 F st 2


Res 3
2/ N°27 2 27
d'où #ÿ = 83,3662°.
Les trois racines de l’équation(c) sont donc:
É D
X =2 be cos| ]=2
D PERL
Le. = Ni je430,5003

pe? 1 cs|++ a) detre


7 co[HAE + 0)
Il -411,7243 (f)
) -< cos +2s0)= 2 Era
ot : mo)
X3
-18,7760
208 Chapitre 8

ce qui donne les valeurs de &, et &i :


€ = Eh — 430,5003 + 120 =
Il 550,5003 HN

E2 = Ep)2 = -18,7760 + 120 = 101,2240 um/m


E3 = . = -411,7243 + 120 = -291,7243 um/m = Ein de

La méthode numérique permet aussi de trouver les racines de l'équation (b).

2. Déformation de cisaillement maximale et son plan d’action


La déformation de cisaillement maximale est donnée par l'équation 8.24 :
Ymax = Emax — Emin = 550,5 — (-291,7) = 842,2 im/m (h)

Cette déformation se produit dans le plan défini par les deux axes principaux 3
et 1 ; ainsi, la normale à ce plan est en fait parallèle à l’axe principal 2. On trouve
les cosinus directeurs de cet axe par la résolution du système d'équations suivant :

(400 — 101,224)
13, + 120 A3, + 240 3, = 0
120 >, + (-200 — 101,224) A2, — 120 À, = 0 (i)
240 À, — 120 À, + (160 — 101,224)4;, = 0

L'élimination de 2, et ,, à tour de rôle, donne les résultats suivants :

=
1= et À a
de — L
2%
111675 x 180327 6)
En faisant intervenir l'équation caractéristique des cosinus directeurs, on obtient :
y : À z 1

PTS MEL OT EE V2 + 11116752 + (-1,80327)2 LAURE


d'où

À, = 0,42644 = cos do lo 10.


A2, = 0,47623 _ cos 11), = 61,56° lo
À: = -0,76899 — cos’ lA;, = 140,26°
L'élément physique soumis à la déformation de cisaillement maximale est dans le
plan passant par le point Î et perpendiculaire à l'axe 2 ; cet élément doit
être orienté à 45° par rapport aux axes principaux 3 et 1.
Il est à noter que le plan dans lequel le cisaillement est maximal est représenté
par une équation ayant la forme suivante :
0,42644 x + 0,47623 y — 0,76899 z = D (1)
où D est une valeur à déterminer. Pour D = 0,42644, l'équation (1) décrit le plan
GHK illustré à la figure 8.14b. Les orientations des axes principaux 3 et 1 par
rapport au référentiel x, v, z peuvent également être spécifiées, comme suit :
1(30,89° ; 86,81°;; 59,31) et 3(106,61%:128 65216130 les axe
forment un système droit.
Déformations 209

8.6 MESURE DES DÉFORMATIONS


8.6.1 Jauge de déformation
Contrairement aux contraintes (qu’on ne peut pas mesurer directement), il est pos-
sible d'évaluer expérimentalement la déformation en un point, ce qui est par-
ticulièrement utile lorsqu'on veut vérifier le comportement d’un modèle où d’un
prototype d’une pièce de géométrie complexe. Grâce aux relations qui existent
entre les contraintes et les déformations (chap. 9), on peut alors déterminer la
répartition des contraintes.
L'étude des méthodes expérimentales fait l’objet de plusieurs manuels spécia-
lisés*. Nous donnerons, cependant, une brève description d’une méthode très cou-
rante, celle de la jauge de déformation (fig. 8.15). Une jauge de déformation,
collée à la surface sur laquelle on désire mesurer la déformation, suit l’allongement
(ou le raccourcissement) du matériau ; on peut ainsi obtenir avec précision la
déformation normale &,, en plaçant la jauge de telle façon que son axe x coïncide
avec la direction x.

8.6.2 Description sommaire de la méthode de la «rosette»


Lorsqu'on connaît la direction de la déformation qu’on désire mesurer (en géné-
ral, on recherche la déformation maximale), une seule jauge suffit. Dans le cas
général de déformation dans un plan, cependant, il faut mesurer trois déforma-
tions pour connaître exactement l’état de déformation en un point : &, &, et x.
Or, une jauge de déformation mesure exclusivement la déformation normale,
et il n'existe aucune méthode simple qui permette de mesurer une déformation
de cisaillement 7 Cela est toutefois sans conséquence, puisque la mesure
de trois déformations distinctes &, & et & (fig. 8.16a) suffit à fournir tous les
renseignements utiles. On appelle cet ensemble de trois jauges une rosette.
Puisqu'il suffit de prendre des mesures distinctes, on a donc intérêt à choisir
des configurations optimales de la rosette ; ainsi, on simplifie les calculs et on
accentue la distinction entre les mesures. En pratique, il v a deux sortes de
rosettes : celle à 45° (fig. 8.16b) et celle à 60° (fig. 8.16c).
Figure 8.15 a) Dessin d’une jauge de
déformation de type courant. La jauge
8.6.3 Rosette à 45° et rosette à 60°
est faite d'un métal qui offre une relation
Utilisons, pour la rosette à 45° (fig. 8.16b), l'équation 8.13a : linéaire entre la variation de sa résistance
électrique et son allongement. Le métal
ere, ” ÉD
eo
XyY
cos20 + Ze sin 20 (8.25) est tramé comme la figure l’illustre pour
À avoir une longueur de filament maximale
suivant la direction de mesure x. b) Pièce
Il faut déterminer, en fonction des trois mesures &,, &, et &,, les trois paramètres &,, instrumentée montée sur une machine
&, et Xw, au point considéré (ce «point» étant en fait la zone correspondant à la d'essai et reliée à des appareils de me-
surface couverte par les jauges de la rosette). sure qui décèlent la variation de résistance
Supposons que l’axe a coïncide avec l'axe des x. Dans ce cas, l’axe c coïncide avec des jauges ; c) trois jauges collées sur la
paroi de la pièce.
l’axe des v. On peut donc écrire :
E =E, (8.26)

4. Voir, par exemple, J. W. DALLY et W. E RILEY, Experimental Stress Analysis, New York, McGraw-Hill,
1991.
210 Chapitre 8

ET (8.27)
Pour déterminer %,, on remplace &, par sa valeur, lorsque @ = 45°, dans l’équa-
tion 8.25 ; ainsi :
Ex + €y " Yxy
2) D)
d’où

(8.28)

En reportant les équations 8.26, 8.27 et 8.28 dans l'équation 8.25, on obtient
l'expression de la déformation £&., pour une direction quelconque faisant
un angle 6 avec la direction a. On peut également évaluer l’angle correspondant
\N # 60° aux valeurs extrêmes de &,. (équat. 8.14) et ainsi déterminer les déformations prin-
ER cipales (équat. 8.15) :
(c)

Figure 8.16 Rosettes : a) générale ; E] OÙ E) = taire (8.29)


b) à 45° ; c) à 60°
É ù 8
-
X \T | ou sous une autre forme :
4, KA
h u ) “ 2 2
NL" Es TE Ea — € Ep — E
e où €, = = js 8 ès (8.30)
? 2: gt ; |

Lt (us Pour la rosette à 60° (fig. 8.16c), on peut utiliser la même procédure ; l’état de
p Ev: Na déformation dans le plan de la rosette est décrit par les relations suivantes :
6: EPL
L FA E, = €, (8.31a)
X\
1
Ey = = (26, + 2€ — €,) (8.31b)
a :

(OT 2
S V5 = FER) (8.310)
Ke
NE Lexemple 8.3 montre un calcul associé à une rosette à 45°.

EXEMPLE 8.3
Une rosette à 45° est collée à une pièce de machine qui doit supporter un charge-
ment (fig. 8.17a). Les jauges enregistrent les déformations suivantes :

€, = +1050 x 10%
€ = +800 x 10%
ÉMploU CU

On demande d'étudier l’état de déformation au point de mesure.


Déformations 211

élément de
machine

rosette

(a) (b)

e (150 ; -1110)

Y (-750 ; -650)

ECHOS

X (1050 ; 650) 10°


650
x

d (150 ; 1110)
1 —6
y/2 x 10° 1050 x 10

A4 Figure 8.17 Exemple 8.3 : a) Position


de la rosette sur la machine; b) détail de
la rosette et orientation des axes princi-
paux ; c) cercle de Mohr ; d) illustration
de l’état de déformation de l'élément,
selon x, y (les déformations sont forte-
ment exagérées) ; e) déformations prin-
cipales ; f) déformation de l'élément
orienté selon la direction du cisaillement
maximal.
212 Chapitre 8

Solution
1. Calcul des composantes cartésiennes de déformation (équat. 8.26,
8.27 et 8.28)
= Es 1090 107
= = H0 0e
a
2
nm
9

2. Déformations principales (équat. 8.15)

Ex ïe €, Æ fe= Ey |: RÉ|
ÉMOUrES =
2 2 2
Et 1260 x 107
Es — -960 x 1076

3. Orientation de l’axe 1 (équat. 8.14)

te

? Il 17,9 (fig. 8.17b)


4. Cisaillement maximal (équat. 8.17 et 8.18)

Ymax €] — €) = 2220 x 10%


Ÿmax
1110
x 10%
2

EG = E — =(a + €) = 150x 10%

On peut voir le cercle de Mohr à la fiqure 8.17c. Les déformations (fortement


exagérées), selon les. diverses orientations, apparaissent aux figures 8.174,
8.17e et 8.17.

8.7 RELATIONS ENTRE DÉFORMATIONS ET ;


DEPLACEMENTS SELON DES COORDONNÉES
CYLINDRIQUES
Comme nous l’avons mentionné pour l'étude des contraintes, des systèmes de
coordonnées autres que le système cartésien employé dans ce chapitre peuvent
aussi convenir, en particulier les coordonnées cylindriques, qui servent de base à
l'étude des cylindres et qui, par conséquent, revêtent une certaine importance.
Déformations 213

Les relations entre déformations et déplacements, selon des coordonnées


cylindriques, sont différentes de celles exprimées selon le système cartésien.
En adoptant (fig. 8.18) la convention habituelle concernant les déplacements
(u dans la direction radiale — direction r ; v dans la direction circonférentielle —
direction @ ; w dans la direction axiale — direction x), on obtient les résultats sui-
vants (sans démonstration) :
ou INoreeT ow
€r = ; £a = — —— + —; E; = ——
or 200 pr ox
où … Lo. 1 dw dv du dw (8.32)
PONS Te un) Det de al ee Him
Or 00 — 7 r 00 dx de

8.8 CONCLUSION Figure 8.18 Déformations selon des


coordonnées cylindriques.
Nous avons mis en évidence, dans ce chapitre, les relations qui permettent de
déterminer les composantes de déformation d’un élément en fonction de ses
déplacements. Les équations utiles au calcul des déformations qui se produisent
selon n'importe quelle orientation se sont avérées similaires à celles qui s’appli-
quent aux contraintes (chap. 7). Le fait que la déformation soit un paramètre
physique facile à visualiser a permis d'illustrer ce que représentaient les direc-
tions principales et celles du cisaillement maximal. Nous verrons au chapitre 9
comment les contraintes et les déformations sont reliées entre elles afin de mettre
en évidence l’importance de pouvoir mesurer la déformation.
Relations contraintes/
déformations/température

9.1 INTRODUCTION
Nous avons analysé, aux chapitres 7 et 8, deux notions importantes concernant
le comportement, en un point donné, d’un corps soumis à un chargement : la
contrainte et la déformation. Il doit nécessairement v avoir une relation entre
les deux, et cette relation ne peut dépendre que du matériau.
Il faut donc recourir à l’observation expérimentale et déterminer quel essai
effectuer pour mettre en évidence cette relation. On pourrait imaginer, par
exemple, un essai de torsion comme épreuve de base ; toutefois, ce choix serait
difficile à justifier parce que la répartition des contraintes et des déformations
n'est pas uniforme dans toute la section et que l’épreuve en soi est relativement
complexe.
Lessai de traction constitue un choix beaucoup plus logique : il permet de mieux
caractériser les matériaux grâce à la simplicité du montage et, de plus, la réparti-
tion uniforme des contraintes et des déformations entraîne une mesure précise des
principaux paramètres.

Dans ce chapitre, nous décrirons d’abord l’essai de traction et, à l’aide des carac-
téristiques fondamentales des matériaux, nous mettrons au jour les relations entre
contraintes et déformations en un point soumis à une sollicitation complexe, pour
un matériau isotrope. Nous analyserons ensuite l’effet produit par un changement
de température sur les contraintes et les déformations. Pour terminer, nous verrons
quelques considérations élémentaires concernant l'énergie de déformation.

9.2 ESSAI DE TRACTION


9.2.1 Description
Lessai de traction classique consiste à soumettre une éprouvette de forme
cylindrique à une charge axiale de traction P. La figure 9.1 schématise un
Figure 9.1 Éprouvette soumise à un extensomètre axial dont les pointes de mesure sont fixées en deux points M
essai de traction, avec extensomètres et N séparés, avant l'essai, d'une distance L. Après l’application de la charge,
schématiques montrant le principe de cette distance L se trouve augmentée d’une valeur AL. La figure 9.1 montre un
mesure de la déformation : a) radiale ; autre extensomètre pour mesurer le déplacement radial, car le rayon original r
b) longitudinale. se trouve diminué de Ar (la section originale À est par conséquent réduite de AA).
Relations contraintes/déformations/température 215

La figure 9.2 illustre une machine hydraulique permettant de réaliser un essai de


traction avec une grande précision ainsi que quelques éprouvettes!.

Lessai de traction fournit des renseignements qui permettent de caractériser le


matériau. Nous relèverons d’abord les caractéristiques de la courbe «contrainte-
déformation» ; après quoi, nous résumerons ce que nous appelons les «pro-
priétés fondamentales».

Figure 9.2 Essai de traction : a) ma-


9.2.2 Courbe contrainte-déformation chine servohydraulique ; b) gros plan de
Nous avons vu (chap. 2) que, pour obtenir des résultats d’un essai de traction dans l'extensomètre monté sur l’éprouvette ;
la direction x indépendants des dimensions de l’éprouvette, il fallait les présenter c) de haut en bas : éprouvette intacte,
sous la forme d’une courbe «contrainte-déformation», où la contrainte est : éprouvettes rompues (acier doux, cuivre,
alliage d'aluminium).
D = x se
4 91
(9.1)
et la déformation:

EE x Ar
L 9 2
(9.2)

Cette courbe peut prendre une des quatre formes illustrées à la figure 9.3, selon
le comportement du matériau. La courbe 9.3a correspond à un matériau fragile
(par exemple le verre), pour lequel la relation entre contrainte et déformation est
linéaire jusqu’à la rupture ; on sait que la pente de la droite est le module d’élasti-
cité E. Un matériau semi-ductile (comme la fonte grise) adopte le comportement
représenté par la courbe 9.3b : la relation entre © et & est linéaire jusqu’à une
certaine valeur de la contrainte S», valeur qu’on nomme limite de proportion-
nalité. On peut également appeler cette valeur la limite d’élasticité (approxi-
mativement) au-dessous de laquelle l’éprouvette reprend sa forme originale,
sans aucune déformation permanente, lorsqu'on enlève la charge. Au-delà de la
limite de proportionnalité, l’éprouvette ne peut plus reprendre sa forme, car

1. Les dimensions de l’éprouvette et la procédure d’essai sont prescrites par différentes normes : par exemple,
les normes de l’'ASTM (American Society for Testing and Materials).
216 Chapitre 9

lorsque © > Sp, le comportement n’est plus linéaire : un faible accroissement de la


contrainte suffit en effet à entraîner un accroissement relativement important de la
déformation. Ce phénomène dure jusqu’à la rupture ; on nomme déformation
plastique la déformation qui excède la déformation élastique.
Un matériau ductile (par exemple, la plupart des aciers, des alliages d’aluminium,
etc.) a un comportement représenté par la courbe 9.3c. Ici, la ductilité est telle que,
à un certain moment, lorsque la contrainte atteint une valeur maximale (contrainte
ultime S,,), il se produit, quelque part dans l’éprouvette, une réduction importante
de la section qu’on appelle striction. Cette réduction est si importante qu'il faut
diminuer la charge P transmise par la machine afin de maintenir le taux d’accrois-
sement de déformation à l’intérieur des limites spécifiées par les normes ; même
avec la charge réduite, le rapport charge/section minimale augmente constam-
ment. Comme l’ordonnée suppose l’utilisation de la section originelle A, le rapport
P/A diminue jusqu’à la rupture.
Plusieurs aciers ont une caractéristique particulière, que représente la courbe
9.3d. La déformation plastique consécutive au comportement linéaire survient
de façon abrupte et se caractérise par une augmentation de la déformation, qui
se produit sans augmentation de la contrainte (parfois même avec une légère
diminution de cette dernière). On dit qu’on est au palier d'écoulement. Après que
la déformation a atteint une certaine valeur &”, le comportement adopté par le
matériau est semblable à celui que représente la courbe 9.3c.

o = P/A ao = P/A
rupture

rupture

e = AL/L el AL BALE
e 0002
(a) (b) (}e

À
o = P/A
Fe palier d'écoulement

Figure 9.3 Courbes typiques montrant


les relations entre contrainte et déforma-
tion : a) matériau fragile ; b) matériau
semi-ductile ; c) matériau ductile :
d) matériau ductile avec palier d’écoule-
ment.

9.2.3 Propriétés fondamentales


La courbe «contrainte-déformation» permet de mettre en évidence, pour le maté-
riau considéré, des propriétés fondamentales, c'est-à-dire des propriétés qui carac-
térisent le matériau et qu'on utilise dans les principaux développements
concernant la résistance des matériaux. On trouvera à l’appendice B certaines des
valeurs suivantes pour plusieurs matériaux.
Relations contraintes/déformations/température 217

Module d’élasticité E (ou module d’Young). Cette caractéristique (déjà men-


tionnée au chapitre 1, équat. 1.12a, et définie au chapitre 2, équat. 2.3) corres-
pond à la partie linéaire de la courbe. On exprime la valeur du module d’élasticité
en unités de contrainte ; par exemple, sa valeur typique pour l’acier est de
200 GPa :

de (9.3)

Limite d'écoulement S;. On comprend aisément que, pour un matériau duc-


tile, il est important de savoir si la contrainte induite correspond ou non à la partie
linéaire de la courbe (fig. 9.3c ou 9.3d). À première vue, il semblerait logique de se
préoccuper de la limite de proportionnalité S, (fig. 9.3b) ; toutefois, pour des rai-
sons pratiques, on procède autrement. En effet, il n'est pas facile, pour la plupart
des matériaux, de faire la distinction entre ce qui est linéaire et ce qui ne l’est plus
sur une courbe obtenue expérimentalement. On préférera donc utiliser la limite
d'écoulement, qu’on détermine à partir d’une valeur donnée de la déformation
sur l’axe des déformations (en général 0,002 m/m ou 0,2 %). De ce point, on trace
une parallèle à la pente initiale de la courbe. On appelle limite d'écoulement
l’ordonnée S, de l'intersection de cette parallèle avec la courbe (fig. 9.3c). La
détermination expérimentale de cette intersection est beaucoup plus facile à réali-
ser que celle de S» ; c’est donc la valeur de la limite d'écoulement qu’on trouvera
dans les tableaux de caractéristiques des matériaux, même si cette valeur corres-
pond en fait à une légère non-linéarité dans la relation entre contrainte et déforma-
tion. Autrement dit, et sauf exception, dans tous les développements concernant
le chargement uniaxial (développements limités au «comportement élastique»),
on considérera que les relations sont valables lorsque |o | < S,.
En général, pour un matériau dont la courbe affiche un palier d'écoulement, la
limite d'écoulement coïncide avec ce palier (fig. 9.3d).

Contrainte ultime S,. Cette valeur correspond au rapport, pendant l'essai,


entre la charge maximale enregistrée et la section initiale de l’éprouvette (fig. 9.3c).

Coefficient de Poisson v. Lessai de traction fait ressortir une autre propriété


fondamentale du matériau, non mentionnée jusqu'ici mais qui peut être mesurée
à l’aide d’un extensomètre transversal (fig. 9.1). La déformation subie par un élé-
ment soumis à une seule contrainte dans la direction axiale x (soit o. = P/A), est
représentée à la figure 9.4.
Il existe évidemment une déformation normale €, (un allongement) dans la
direction x (& = G;/E) ; toutefois, une déformation normale dans le sens inverse
(un raccourcissement) se produit aussi dans les directions transversales v et z.
On appelle coefficient de Poisson, v, le rapport (avec signe négatif) des défor-
mations transversales à la déformation longitudinale, lorsque le chargement
uniaxial est orienté suivant la direction longitudinale :

V =
RE
-—— = - —
| (9.4)
On peut démontrer que, théoriquement, 0 < v < 0,5. La valeur v = 0,5 corres-
pond à un matériau dont le volume demeure constant (matériau-mcompressible). Figure 9.4 Déformation d’un élément
Dans le domaine élastique, la valeur observée pour un bon nombre de matériaux soumis à un chargement uniaxial en ten-
métalliques est proche dev — dpor l'appendice B). sion dans la direction x.
218 Chapitre 9

9.2.4 Autres aspects du comportement d’un matériau


D'autres aspects du comportement d’un matériau, sans revêtir l'importance des
propriétés que nous venons de définir, méritent tout de même que nous nous y
attardions.

Déchargement et rechargement. Si on applique une charge sur une éprou-


vette jusqu'à une certaine valeur (point À de la figure 9.5a) et si on enlève la
charge, la relation contrainte/déformation suit une courbe identique en sens
inverse, à condition que la contrainte maximale n'ait pas dépassé, ou n’ait dépassé
que faiblement, la valeur qui maintient un comportement linéaire. En conséquence,
l’éprouvette libérée de la charge reprend ses dimensions originales ; c’est
pourquoi on utilise l'expression «limite d’élasticité» (mentionnée précédemment)
au-dessous de laquelle on peut parler de «domaine élastique».
Si, par contre, l’éprouvette est chargée jusqu’à une valeur représentée par le
point B (fig. 9.5b) — donc au-delà du domaine élastique —, un déchargement
entraîne une relation contrainte/déformation différente, représentée par le
segment BCD, parallèle à la pente initiale. Ici, après le retrait de la charge, l’éprou-
vette montre une déformation permanente de valeur OD. Cependant, si l’on
recharge de nouveau l’éprouvette déformée, la relation contrainte/déformation
(DEBF) reprend en sens inverse le chemin du déchargement, jusqu’à ce que la
courbe rejoigne la courbe initiale ; après quoi, la courbe continue pratiquement
comme s’il n'y avait eu aucun déchargement.
(b)
FE
mY Comportement en compression. Pour la plupart des matériaux ductiles,
les courbes contrainte-déformation en traction et en compression sont, pour de
Figure 9.5 Chargement et décharge-
ment : a) domaine élastique ; b) domaine petites déformations, pratiquement les mêmes et, sauf exception, nous les
plastique. supposerons identiques. Pour de grandes déformations, cependant, on observe
des écarts importants entre la courbe de compression et la courbe de traction, pour
le même matériau (fig. 9.6). Cela tient au fait que, lorsque les déformations sont
importantes, l'aire de la section varie de plus en plus par rapport à sa valeur ini-
tiale. Lors d’un essai de traction, par exemple, l’aire diminue de plus en plus à
mesure que la charge augmente ; la diminution de la section est accentuée après la
charge maximale, surtout lorsqu'une striction se produit, dans le cas des matériaux
ductiles. Le fait de calculer la contrainte à partir de la section initiale, et ce pour des
raisons de simplicité, entraîne un écart considérable entre cette contrainte, dite
nominale, et la contrainte réelle, calculée à partir de l’aire réelle «instantanée» de la
Essai de compression section (fig. 9.6). Ce qui est intéressant, c’est que les courbes © — & réelles se
(©, € nominales)
confondent presque pour l’essai de traction et pour celui de compression.

Déformations réelles. l'observation précédente concernant la contrainte réelle


Traction et peut également s'appliquer à la déformation. On sait déjà que la déformation est
compression
(©, € réelles)
la «variation relative d’une longueur» ou la «variation de longueur d’une longueur
originalement unitaire» :
Essai de traction
(o, £ nominales) (95)
æ| € | où L*= longueur finale
L = longueur initiale
Figure 9.6 Comparaison des résultats
obtenus lors d’essais de traction et de Cette déformation, appelée déformation nominale, est d'une grande utilité dans
compression. les applications courantes. Pour de grandes déformations, cependant, on a
Relations contraintes/déformations/température 219

quelquefois recours à la déformation réelle, qu’on définit comme la somme des


déformations «instantanées» ; pour définir la déformation instantanée on applique
le concept de déformation sur une longueur instantanée / (L < 1 < L*). On ex-
prime ainsi la déformation réelle :

où Al est l'allongement de /.
En effectuant la sommation par l'intégrale, on obtient :

nn do— (9.6)

À la figure 9.6, c’est la courbe du milieu qui représente la déformation réelle.

Influence du temps et de la température. Certains matériaux (par exemple


les polymères) peuvent, même à la température ambiante, subir l'influence du
taux de déformation. En général, ce comportement dit viscoélastique entraîne,
pour une déformation donnée, une contrainte supérieure lorsque le taux de défor-
mation est élevé. En outre, certains métaux portés à haute température subissent
l'effet du temps. En fait, dans ces conditions, le maintien d’une charge sur une
éprouvette peut engendrer des déformations croissant avec le temps : c'est le
phénomène de fluage.
Bien que ces considérations puissent s'avérer importantes en pratique pour
certains matériaux, nous en tiendrons rarement compte dans ce chapitre. Par
contre, nous étudierons en détail l'influence du changement de température à la
section 9.4.

9.3 RELATIONS GÉNÉRALES ENTRE CONTRAINTES ET


DÉFORMATIONS DANS LE DOMAINE ELASTIQUE
Dans l’étude du comportement d’un élément, nous avons analysé en détail la
contrainte et la déformation. Nous devons maintenant pouvoir associer ces
valeurs dans le cas d’un état de contrainte plus général et plus complexe que
le chargement uniaxial observé au cours de l’essai de traction. Nous nous limi-
terons cependant aux considérations et conditions suivantes :
a) Les contraintes agissent dans les limites du domaine élastique (voir le
chapitre 10, qui traite des limites de cette condition dans le cas d’un charge-
ment multiaxial) ;
b) Les déformations sont petites, ce qui suppose des modifications négjli-
geables de la géométrie ;
c) Le matériau est isotrope, c’est-à-dire que nous considérons qu’il possède
les mêmes propriétés dans toutes les directions.

9.3.1 Description du problème


Considérons un élément (fig. 9.7) soumis à l’ensemble des contraintes (o,, ©,
On Ty Ga Gx). On Veut déterminer, pour cet élément et selon le même système
d’axes de coordonnées, quel est l’ensemble des déformations (&,, &,, €, Figure 9.7 Élément soumis à un état
Yyr Ya V). Rappel : pour un référentiel donné, 7; = 5; et 7; = 7. de contrainte (o;, ©, ©; Tx» Tyz» Lx).
220 Chapitre 9

Nous utiliserons dans le cas présent le principe de superposition, valable ici puis-
que les déformations sont supposées petites (autrement dit, il revient au même
d'appliquer d’abord une contrainte o,, puis une autre o,, que d’appliquer d’abord
o,, et ensuite ©). Par conséquent, nous déterminerons séparément les déforma-
tions subies par l'élément lorsqu'il est soumis à chaque contrainte et nous superpo-
serons les résultats. Nous utiliserons fréquemment, dans les développements,
des arguments basés sur la symétrie et sur le principe (non démontré) d’unicité
de la relation entre contrainte et déformation (pour un état de contrainte donné,
il ne peut y avoir qu’un état de déformation).
Étudions en détail les cas où l'élément subit une contrainte normale et une
contrainte de cisaillement.

9.3.2 Élément soumis uniquement à une contrainte normale


Soit un élément soumis uniquement à une contrainte normale ©, (fig. 9.8, où le
troisième axe, z, sort du plan de la figure). On doit trouver les expressions des
déformations qui se produisent.
On peut facilement déterminer les déformations normales &,, &, et &, puisque
les conditions exactes d’un essai de chargement uniaxial sont satisfaites. Donc,
on a :
Ex = + (9.7)
VO,
£ y = €; ENOEET (9.8)
; E

Il faut maintenant déterminer l'expression des déformations de cisaillement %,, #,


et y, qui se produisent dans cette situation. Supposons, au préalable, qu’il existe
une déformation y, non nulle. Par définition, les angles droits que forment
entre elles les arêtes de l'élément de la figure 9.8a subissent une modification, et
ABCD devient AB'CD (donc x, > 0).
À présent, on fait subir à l'élément une rotation de 180° autour de l'axe des x.
L'élément, représenté à la figure 9.8b, subit la même contrainte o,, mais la défor-
mation 7,, est devenue négative par rapport au système d’axes, qui est fixe.
Lorsqu'on compare les «portraits» de l'élément (fig. 9.8a et 9.8b), on constate que
la contrainte est la même, mais que la déformation %,, est positive dans le premier
cas, et négative dans le second, ce qui est évidemment impossible. On peut donc
conclure que, avec une contrainte normale 6, uniquement, il est impossible que %,
soit non nul. Par conséquent, x, = 0.

On peut utiliser des arguments analogues, basés sur la symétrie, pour montrer
que les deux autres déformations de cisaillement sont également nulles par rapport
au système d’axes x, y, z. Donc, on peut écrire :

Yo = Ye 0x = 0 (9.9)
Un élément soumis à une contrainte normale o, où ©, subit des déformations
Figure 9.8 Élément soumis à ©, avec identiques à celles que définissent les équations 9.7 et 9.8 (leurs expressions
une supposition : %, # Ü : a) avant rota- s'écrivent par permutation des indices dans ces équations). Les déformations de
tion ; b) après rotation. cisaillement sont, bien sûr, nulles.
Relations contraintes/déformations/température 221

9.3.3 Elément soumis uniquement à une contrainte y


de cisaillement
Soit un élément soumis uniquement à une contrainte de cisaillement 7,, (fig. 9.9).
Examinons d’abord les valeurs possibles des déformations normales qui se
produisent dans ces conditions. Supposons, par exemple, qu’il existe une défor-
mation normale £&, # 0 (avec &, = €, = 0). C’est la situation illustrée à la
figure 9.9a. Quand l’élément effectue une rotation de 180° autour de l’axe DB,
2
CS
on obtient l'élément illustré à la figure 9.9b, pour lequel l’état de contrainte est nl
=Cm
fm
)
identique à celui du cas initial. Or, la déformation normale, après rotation, est ARS NRC RTE
différente, ce qui est impossible. Donc, dans ce cas, & = 0. de
re , 7 : 180°
On peut s'appuyer sur différents arguments basés sur la symétrie pour démon- (a) (b)
trer qu'il ne peut y avoir aucune déformation normale. Donc : L
Le ; “ Figure 9.9 Elément soumis à 7,, avec
ne 0 (2.10) une supposition : & # 0 : a) avant rota-
À tion ; b) après rotation.
De la même façon, on pourrait démontrer que : D
R A (9:11)

La seule déformation non nulle possible dans ce cas est %,, qui est reliée à
Ty Par le module d’élasticité en cisaillement, G. On écrit alors :
LES
Poe G? (9.12)

De la même façon, on peut établir que les seules déformations non nulles
possibles, associées aux contraintes 7,, et 7,,, sont les suivantes :

LR (9.13)
T
yz

Yzx = =
G (9.14)
.

9.3.4 Superposition
Lorsqu'on applique à l’élément toutes les contraintes (fig. 9.7), en superposant
les résultats obtenus isolément pour chacune d’entre elles, on obtient :
E Il 7 |
e | (rec) ea -. ou
Il =

Ey = = Lo» V(o; +0)


Il +

= e Lo: - v(o, + oy)|

Tr
ÉSTE LEE
te (9.15)
pou -
T Z

(4
VE
222 Chapitre 9

Inversement, lorsqu'on connaît l’état de déformation, on peut évaluer les con- \


traintes à partir des équations 9.15. On obtient ainsi : ais ‘ |Ho an

6, = Û (1 v)E, + V (e + x) ee
* _ fi+v)(i-2v)l à KL USE ET be
J ER
ER ie +v(e +e,)l / Ta
0e (LV) EV) UE NT À .2?
E
6, = eu [
(=v)e ]
+ ve, + €,)| e

(7 G er

Tyz = oye

Trx ca (EE

NOTE : D'après les équations 9.15 et 9.16, on constate que, si la déformation


de cisaillement est nulle, la contrainte de cisaillement qui lui est associée (selon
les mêmes axes) est également nulle. Donc, pour un matériau isotrope, les axes
principaux de contrainte et ceux de déformation coïncident.

9.3.5 Constantes élastiques indépendantes d’un matériau


isotrope
Les équations 9.15 et 9.16 font intervenir trois constantes élastiques du maté-
riau : E, v et G. Or, on peut démontrer (voir les textes traitant de la théorie de
l'élasticité, p. 197, note 1) que, pour un matériau isotrope, il ne peut y avoir
que deux constantes indépendantes. Par conséquent, il y a forcément une relation
entre E, v et G.
On peut obtenir cette relation en analysant le cas plan particulier illustré à la
figure 9.10, soit un élément soumis uniquement, selon les directions x et y, à
une contrainte de cisaillement 7, = % (fig. 9.10a). D’après les études antérieures
(cercle de Mohr), on sait qu’un élément orienté à 45°, au même point, est soumis
aux contraintes principales © = % et © = -% (fig. 9.10b). Par conséquent, les
déformations & et & sont les déformations principales (fig. 9.10c), et la défor-
mation de cisaillement 7, est maximale selon x, y (fig. 9.10d).
On peut écrire :

(9:17)

Figure 9.10 États de contrainte et de


déformation concernant un cas particu-
lier (7, = %) pour démontrer la relation
entre Ë, v et G.
Relations contraintes/déformations/température 223

La déformation de cisaillement maximale est :

Vire Jay EliE = TOR (9.13)

d’où
FE
G = ——
2(1+ v) ÊRE
Par conséquent, pour une valeur de v avoisinant 0,3, le module d’élasticité
en cisaillement G vaut environ 2,6 fois moins que le module d’élasticité. Une
valeur typique de G, pour l'acier, est 77 GPa.

9.4 EFFET D'UN CHANGEMENT DE TEMPÉRATURE


SUR LES DEFORMATIONS
Leffet d’un changement de température (AT) sur un matériau peut se manifester
de deux façons.
a) Par une modification des propriétés du matériau. Par exemple, à des tem-
pératures élevées, le module d’élasticité E peut diminuer. Pour ce faire, la varia-
tion de température doit être importante (une variation d’une centaine de
degrés Celsius n’a que peu de conséquences, sauf si elle entraîne une tempéra-
ture dont la valeur dépasse la moitié de la température de fusion du matériau).
Sauf indications contraires, nous laisserons de côté cet aspect dans notre étude.
b) Par des déformations thermiques, qui varient de façon à peu près linéaire
en fonction de AT. Pour un matériau isotrope, on peut démontrer, à l’aide
d'arguments basés sur la symétrie, que les déformations thermiques corres-
pondent à des allongements (ou à des raccourcissements, pour une diminution
de température) égaux dans toutes les directions, sans aucune déformation
de cisaillement. L'ensemble des déformations thermiques, portant l'indice t,
s’exprime donc ainsi :

es
(Ex), = (e,) = (€;), = aAT
7 (9.20)
Fo = Pal = (Yx), = 0
où æest le coefficient de dilatation thermique (sect. 2.3), dont on trouvera la valeur
pour certains matériaux à l’appendice B.

V7 > ? 2
9.5 ENSEMBLE DES EQUATIONS D’ELASTICITE
À l’aide des relations entre contraintes et déformations que nous venons de
mettre en évidence, il nous est possible de résumer et de rassembler, en ce qui
concerne un matériau isotrope, les équations valables dans le domaine élastique.
Ce sont les équations d’élasticité fondamentales.
La résolution d’un problème d’élasticité consiste donc à évaluer, lorsqu'on consi-
dère les trois dimensions, les 15 fonctions fondamentales suivantes :
= Es contramies 0 0, ©, D: tits
— les six déformations : &, &, &, Xy Ka Yx ;
— les trois déplacements : , v, w.
224 Chapitre 9

Ces 15 fonctions (qui, en général, dépendent de x, de v et de z) doivent satisfaire


aux 15 équations d’élasticité (regroupées sous les trois rubriques suivantes) ainsi
qu'aux conditions aux rives.

9.5.1 Équations d'équilibre (3)


On a établi les équations d'équilibre au chapitre 7 (équat. 7.8), en incluant les
forces massiques par unité de volume F,, F, et F, :
96: , 0x 4 x
6 PNR D
ax dy dz ;
ÔT., TOC MOÔTS
++ —Z+F, =0
ax dy oz É (9.21)
ot re otyz ïe 00, re Fc _ 0

ox dy oz
Rappel : Ty = Tix ; Toz = Ty 5 Tx = Te

9.5.2 Équations de compatibilité géométrique (6)


Il s’agit des relations entre déformations et déplacements déjà développées
(chap. 8, équat. 8.6) :
du dv du
PR nine MER
ox É ox dy
ur tr
“ dy j 1% dy oz (9.22)

ow du odw
> Mes fes He
oz i OZ NOT

9.5.3 Relations déformations/contraintes/température (6)


On a, à partir des équations 9.15 et 9.20 : T4 2

x = by 7
—|o,-v(o,+o.)|+aar ALU 220 -
AL - +/al
MAI
Il — =

Hits V(9, +0, ) + CAT


Il Fr _

EE; = = O2 v(o, a o,) HA CLATI

Yo ne
Fo V4
G (9.23)
Yyz
Cr
F G nue \

Yzx
Sr
= G
à U9°
(\es à ,\
(
V/
9.5.4 Equations selon des coordonnées cylindriques
Lorsqu'on utilise les coordonnées cylindriques (x, r, 4), les trois équations d’équi-
libre sont les équations 7.56, tandis que les relations entre déformations et
déplacements sont exprimées par les équations 8.32. Quant aux relations
Relations contraintes/déformations/température 225

entre déformations et contraintes, elles sont identiques aux équations 9.23 (avec
changement d'indices), puisque les coordonnées cylindriques constituent elles
aussi un système orthogonal.
Les exemples 9.1 et 9.2 illustrent l'application des équations d’élasticité.
D { 7 ‘
ea ke |
EXEMPLE 9.1 FF. A LAÿAt2 F LA4 A

Soit une poutre droite, de section transversale À et de longueur L (fig. 9.11a), PA fe © s


{ x À 14
soumise à un moment de flexion M agissant dans le plan xv (l'axe des x passe
par le centroide de À, et l'axe des y est un axe de symétrie). d Pi DA CLy J

À l’aide de la théorie de l’élasticité, faire l'étude complète de cette poutre et — =


donner des résultats exacts. ) A:
= —* nn > res)
Solution
La résolution complète de la poudre exige la satisfaction des 15 équations d’élas-
ticité fondamentales (9.21, 9.22 et 9.23) ainsi que des conditions aux rives. En fait,
on peut dire qu’on a ici davantage de conditions à satisfaire que d’«inconnues» ;
un tel problème est, en général, extrêmement difficile à résoudre (sauf lorsqu'il
s’agit de cas simples, comme cet exemple).
On déterminera donc rigoureusement les conditions aux rives avant d'établir
(ou de «deviner») quelles doivent être les fonctions permettant de satisfaire aux
exigences. On adoptera ici le principe d’unicité de la solution : autrement dit, si
on réussit à satisfaire à toutes les exigences, on pourra affirmer qu’on a obtenu la
solution.

Figure 9.11a Poutre soumise à une


flexion pure.

1. Conditions aux rives


a) Sur la rive latérale (contour C)
Cette surface doit être libre, par conséquent :
Gy y = 0, =t, =0 (sur C, pour toute valeur de x) (a)

b) À une extrémité (x = L)

(GE ) = Î; O, dA = O0 (aucune force résultante) (b)


226 Chapitre 9

(aucune force résultante ) (c)


Ca ), = [ T dA=N0

(EF L = ssT,- dA = O0 (aucune force résultante) (d)

Ï dd AE LU sec fléchissant par


(ZM), = y rapport à l'axe des y

. équilibre des moments par


CM), SU F0 ou à l'axe des z |

aucun moment de torsion


= tte AA 0
(EM), ; Ïù (rx) T2) i rapport à l'axe des x |

Les conditions sont évidemment identiques à l’autre extrémité (x = O).

2. Détermination des contraintes

Puisqu'on recherche la solution la plus simple possible, on constate que la seule


condition aux rives pour laquelle il y a une contrainte non nulle est la condition (f)
(contrainte ©). On suppose que toutes les autres contraintes sont nulles. On
peut écrire :
O; = ©; = Try = Tyz Tzx = 0 (h)

ce qui satisfait automatiquement aux conditions (a) [sur la rive latérale], (c), (d)
et (g) [à une extrémité].

L'équation (b) suggère que ©,, du moins lorsque x = L, varie linéairement


(SG, = kvy), puisque, à partir de cette équation, on obtient :

( oO,dd =K Ï y d4 = 0 (i)
A A

(ce qui est confirmé, le premier moment de surface de À par rapport à z étant nul
et v étant mesuré à partir du centroïde) et que, à partir de l'équation (e), on a :

Î O,zdA4 =k | yzd4 = 0 (j)


A A
(ce qui est confirmé, le moment produit de surface de À par rapport à y et z étant
nul à cause de la symétrie autour de l’axe des y).
On suppose donc que, d’une façon générale :
Ge (k)
À partir de l’équation (f), on obtient :

Ï Cv d4 = -M=+k | y? d4 =%kI (1)


À A

où 1 = second moment de la section par rapport à z, d’où


Relations contraintes/déformations/température 227

À partir des équations (k) et (m), on trouve :


My
Ox — ENT (n)

Jusqu'ici, avec les équations (h) et (n), toutes les conditions aux rives sont
satisfaites. Il faut maintenant vérifier si cette solution satisfait aux 15 équations
fondamentales.

3. Vérification des équations fondamentales


a) Équations d'équilibre (9.21)
Ces équations sont satisfaites, puisque toutes les dérivées sont nulles et qu’il
n'y a aucune force massique.

b) Relations déformations/contraintes (9.23)

Ex = - —

Yxy = Yyz = Yzx = 0

c) Équations de compatibilité géométrique (9.22)


Cette étape, dans un problème plus complexe, peut représenter une sérieuse
difficulté. En effet, il faut trouver trois fonctions de déplacement (u, v, w) qui
satisfassent à six équations (9.22), compte tenu des déformations exprimées par
les équations (o) ci-dessus. Il y a bien une technique qui permet de déterminer
systématiquement les déplacements à partir des déformations ; toutefois, comme
cette technique est très difficile à appliquer, on se contentera de vérifier si l’en-
semble suivant des déplacements, soit
Mxy
EI

v = ee +v(y2 -2)]
(p)
MV yz
EI
satisfait bien aux équations 9.22, compte tenu des déformations déjà établies
(équat. [o]).
Il est à noter que, par les équations (0) avec M > O, les éléments de longueur
orientés suivant z et situés au-dessus de l'axe neutre se dilatent ; plus ces éléments
sont loin de l'axe neutre, plus les déformations sont importantes. On voit que ces
éléments doivent se déformer en des arcs de cercle pour satisfaire aux exigences
imposées, d'une part, par les déformations normales non uniformes selon v et,
d'autre part, par la déformation de cisaillement 7,, = 0.
On peut voir à la figure 9.11b la configuration d'un élément de longueur déformé
de la section transversale ; l'équation p’ = p/v donne le rayon du cercle p” de
l'élément situé à l'axe neutre et le paramètre 1/0” = v/p est appelé la courbure
anticlastique.
228 Chapitre 9

surface
neutre

déformation

Pa) !

Figure 9.11b Configuration d’un élé-


ment déformé en flexion pure avec deux
rayons de courbure.

Ainsi, le plan neutre (avant la déformation) devient une surface courbe et un élé-
ment situé sur cette surface ne subit pas de déformation; cette surface est appelée
surface neutre de la poutre en flexion.
On peut facilement observer ce phénomène dans une gomme à effacer de section
rectangulaire soumise à un moment de flexion important (fig. 9.11c).
La solution est complète, puisqu'on a déterminé les contraintes (équat. [h] et [n]),
les déformations (équat. [o]) et les déplacements (équat. [p]).

EXEMPLE 9.2
Un bloc en aluminium S de forme parallélépipède rectangle (dimensions :
200,0 mm sur 100,0 mm sur 80,0 mm) se trouve dans un logement d’un matériau
rigide K (fig. 9.12a). A l’état initial (T = 20 °C et sans le chargement), il y a, d’une
part, un jeu e/2 (e = 0,1 mm) entre les faces latérales AA’B'B et DD'C'C et les
parois respectives du logement (fig. 9.12b) et, d'autre part, le tout juste contact des
faces ABCD et A’B'C'D avec le matériau rigide. Les parois du bloc et celles du
logement sont parfaitement lisses. L’aluminium utilisé a un module d'’élasticité
E = 100 GPa, un coefficient de Poisson v = 0,3 et un coefficient de dilatation
thermique a = 22 x 10/°C.
On applique une force de compression P = 420 KN au centre du bloc par l’entre-
mise d’une plaque rigide R, puis le bloc est porté à 50 °C.
Déterminer la contrainte normale la plus élevée et la contrainte maximale en
cisaillement dans l'aluminium ainsi que le déplacement de la plaque rigide.
Solution

Figure 9.11c Photo d’une gomme à 1. Portrait de l’état de contrainte et de déformation à l'équilibre final
effacer soumise à une flexion. On observe On peut résoudre le problème en supposant qu'il y a contact ferme entre les faces
la courbure anticlastique. latérales du bloc et les parois respectives du logement. Par la suite, on pourra
Relations contraintes/déformations/température 229

vérifier cette hypothèse à l’aide des résultats finals de la solution, qui permettront
également de spécifier les paramètres régissant cette condition.
Étant donné que le système a trois plans de symétrie (parallèles aux plans définis
par les axes du référentiel) et que les surfaces de contact sont parfaitement lisses, il
n’y a pas de distorsion par cisaillement dans le bloc. Ainsi, l’état de déformation et
de contrainte peut s’écrire comme suit.
— Déformations et contraintes de cisaillement :
Yxy 7 YŸyz ENG R 0 Try == Tyz EN 0 (a)

— Déformations et contraintes normales :


E,;, = 0 O, = inconnue
: Va 420 000
£y = Inconnue Oy=-— = - ———
‘ à A 0,10 x 0,20
—-210X109Pa
ES
A
= RENE
0! |
O, = inconnue
(b)
L 200,0
= 0,5 x 10% m/m
2. Relations contraintes-déformations
Pour déterminer les contraintes inconnues (©. et c;), on observe les conditions qui
régissent les déformations connues, ce qui donne (équat. 9.23) :

Ex = —[0,-v(o, +0.)]+ ar = 0 (c)

80,0
mm

200,0 mm
200,1 mm

(b)
condition de tout
région où il juste contact
n’y a pas de contact
(o, = 0)

région où il
y a du contact
(o, < 0)
(a) (c) Figure 9.12 Exemple 9.2.
230 Chapitre 9

€, = —[c — v(o, + 5,) + QAT = E* (d)

La résolution du système d'équations (c) et (d) permet d’établir les deux inconnues
(©, et G).

3. Résultats sur les contraintes


Les contraintes recherchées sont :
V
O, — Te [ve* — (1+v)aar + 0, (e)

E V
De [er = (+v)aar]+ 0, (f)
La solution spécifiée par les équations (e) et (f) est valide seulement si ©, < 0 ;
ainsi, il est possible d’expliciter la validité de la solution par une corrélation entre
les deux paramètres de chargement (a, et AT) :

V v(i+v) (g)

Le signe d'égalité de l'expression (g) spécifie l'équation qui décrit la condition du


tout juste contact entre les faces perpendiculaires à z du bloc avec les parois du
logement. La représentation de cette équation apparaît à la fiqure 9.12c.
Dans le cas où il n'y a pas de contact entre les faces perpendiculaires à z et le
matériau rigide (€, < &*), o, = 0 et la contrainte ©, est obtenue à l’aide de l’équa-
tion (c) :
OC; — VO, — EUAT (h)

4. Applications numériques
— On fait la vérification de la condition de contact entre les faces perpendicu-
laires à z avec le matériau rigide à l’aide de l'équation (f) :
9
= te x 10 — (1 + 0,3)x22 x 10% x 30]
1-07
0,3 x (-21,0 x106)
—— 6 = -48,34 6 MPa
x10$
1 = 0,3
On peut voir que le contact ferme s’est effectivement produit.
— La contrainte normale 6, est donnée par l'équation (e) :

100x 10°?
+ = Tor LO3* 0,5 x 10 3 — (1+ 0,3 x106 x 30]
x22)

0,3
etes (-21,0 x 10 6 )= -86,80 x 106 6 MPa
Re
— La contrainte normale la plus élevée et la contrainte de cisaillement
maximale sont donc :
Relations contraintes/déformations/température 231

lo] max
= 86,80 MPa

RSR max à nes D ee


Cette dernière contrainte se produit dans le plan x, y et suivant les orientations
faisant un angle de 45° avec les axes des coordonnées.
— Enfin, on calcule le déplacement de la plaque rigide v à l’aide de la
déformation &, (équat. 9.23) :
106
E, = he LO — 0,3 (-86,80 — 48,34)]+ 22 x 10% x 30
0,8554 x 10° m/m
d'où
v = 0,8554 x 10 x 0,080 = 6,84 x 107 m (vers le haut)

9.6 ÉQUATIONS D'ÉLASTICITÉ CONCERNANT LES


ETATS PLANS
Nous avons déjà signalé que bon nombre de problèmes d'intérêt pratique, en | Vxy, (AE à
résistance des matériaux, se situaient dans un plan. Il est donc très utile d’exa-
miner les équations d’élasticité dans ce cas particulier. si": CRC
Te
Il y a deux états plans fondamentaux : l’état plan de déformation et l’état plan de
zO
contrainte.

9.6.1 État plan de déformation


L'état plan de déformation (par exemple dans le plan xy) correspond à un champ
de déplacement (u, v, w) pour lequel le déplacement w, dans la direction z, est
nul, et les deux autres déplacements, u et v, sont indépendants de z. Donc,
comme nous l’avons vu à l’article 8.2.2, on a:
nm = u(x,y), Ÿ = v(x, y), WE 0 (9.24)

Il en résulte, d’après les équations 9.22 (relations entre déformations et dépla-


cements), que :

M
IC NOT
LL
OE 4
, Lu,
RO
=
ow
—= (, z =
dv dw
—+—=0, D
dw du10) (9.25)
Fe oz M 02 MPI0y ox LP 07
Pour les déformations nulles, les équations 9.23 (relations entre contraintes et
déformations avec AÂT = 0) donnent :
l Fe Are
E = lc - v(o, de 5, = D0AUONC 027 v(o, FU o,) y CU) eu = | vu = y(01 7
t—

pre D OMAUONCEE 10
G ; (9.26)
LT
Vé = 0 0OnNC Te — 0
232 Chapitre 9

On remarque que, pour un état plan de déformation, la contrainte G,, agissant


dans la troisième direction, est en général non nulle (elle est nulle si o. + , = 0).
En remplaçant 6, par v(o, + 6,) dans les équations 9.23, on obtient les déforma-
tions non nulles en fonction des contraintes :

RE F_. |LL ” vo, 3 vo, |

tunnel IEC
ÉE |[(L = v)o, - vo, | Le)
Figure 9.13 Exemple d'état plan de (9.27)
déformation. "a Try
Yxy [a Fo

Inversement, on peut exprimer les contraintes en fonction des déformations :


E
Ge TENTE) LL — v}e, + ve, |

Lester
Cy = + (= 2) LL EE ve,|

ere 0

(
=

cd
D
re
Je
Éeye
©
sf
N Vtt : )
poele ‘el
Es G Yxy
cu
\l À »
Enfin, les équations d'équilibre (9.21), compte tenu du fait que toutes les fonc-
Q fe”.
tions dépendent uniquement de x et de y, se réduisent à :
Pyra
CE + F0
ax dy
ÔtT,,
(ee 06
O, Mae (9.29)
ox dy ;

Ces équations correspondent aux équations 7.6 et 7.7 déjà mises en évidence.

Exemple d'application. L'état plan de déformation correspond rigoureusement


à la situation d’une pièce longue (par exemple les parois d’un tunnel) fixée à ses
extrémités et soumise à un chargement invariable sur toute sa longueur (fig. 9.13).

2h
9.6.2 État plan de contrainte
Létat plan de contrainte, déjà étudié à la section 7.2.2, caractérise des pièces
minces et chargées dans leur propre plan, le plan xy. La figure 9.14 en illustre un
chargement cas (avec une épaisseur 2h).

La caractéristique de l’état plan de contrainte réside dans le fait que les con-
traintes agissant dans la direction z sont nulles ; par conséquent, on a :
Oz = Ty 0 (9.30)
Par contre, les autres fonctions dépendent de x, v et z. Étant donné la faible épais-
seur, en pratique on suppose que leurs valeurs moyennes s'appliquent uniformé-
Figure 9.14 Illustration de l’état plan ment à travers cette épaisseur ; par conséquent, la dépendance de z est éliminée et
de contrainte. on récrit les équations correspondantes comme suit.
Relations contraintes/déformations/température 233

1. Équations d’élasticité (relations entre déformations et contraintes)


1
> — E (o, = vo)

1
Er y —— (cs
y VO: 5
2 ) (9.31)
tie

Inversement, on peut exprimer les contraintes en fonction des déformations :

E
CE ns (& + ve,)
E
O — DR? (e, + ve,) (9.32)

Try = G Yxy

2- Équations de compatibilité géométrique (relations entre déformations


et déplacements)

EEdu dv du dv
. (9.33)
3. Équations d'équilibre

DORE RE = 0
ox dy É
Dr
me 06, (9.34)
ox dy |

NOTE : La majorité des exemples présentés dans ce livre relèvent de l’état plan de
contrainte.

L'exemple 9.3 illustre une application de l’état plan de contrainte.

EXEMPLE 9.3
On installe trois rosettes à 45° à la paroi externe de la section D d’un long conduit
dans lequel circule un liquide sous une pression p (fig. 9.15a et b). Les supports en
B et en C permettent seulement un déplacement latéral (suivant la direction z). Le
conduit est fabriqué de tuyau (rayon moyen r,, = 160 mm, épaisseur de la paroi
t = 4 mm) en acier ayant un module d’élasticité E = 200 GPa et un coefficient de
Poisson v = 0,8.
Au cours d’une opération typique, qui peut générer une combinaison de forces et
de moments internes, on enregistre les lectures faites par les différentes rosettes ;
on trouvera les résultats à la figure 9.15b.
Déterminer la contrainte normale la plus élevée et la contrainte maximale en
cisaillement aux points de mesure, puis la pression p du liquide ainsi que les forces
et les moments internes agissant à la section D du tuyau.
234 Chapitre 9

C (490,4 m/m)
: H \ DE (299,8) :

27 Sa (300,1) |
J
x Ra (-33,0)
SRE
/ b; (894,0)
C3 (410,0 #m/m)
-0, V

c; (410,2 wm/m) z x
: b, (393,4)
x
a (-32,5) section D "section D
ne
Figure 9.15 Exemple 9.3 (b) (c)

Solution
1. Portrait des forces et moments internes à la section D
On peut voir à la figure 9.15c les forces et les moments internes agissant à la
section D d’après la configuration du conduit. On peut décrire comme suit les
contraintes provenant de la pression p et de ces forces et moments :
— la pression p génère une contrainte normale circonférentielle ©, en G, H et J';
— la force F génère une contrainte 6. en G, H et J;
— le moment de flexion M, produit une contrainte normale 6, en H ; par contre,
il ne génère pas de contrainte normale ©, en G et en d';
— le moment de flexion M, génère une contrainte normale 6, en G et en J
(d'intensité opposée) ; par contre, il ne produit pas ©, en H ;
— l'effort tranchant V, induit une contrainte de cisaillement 7,, en G et en J (de
même intensité et de même sens) ; par contre, il ne produit pas de contrainte 7,
en H ;
— l'effort tranchant V, est nul puisque le déplacement en z est permis aux appuis :
— le moment de torsion T génère une contrainte de cisaillement 7,, en G et en J
(de même intensité mais de sens opposé) ; il génère aussi en H une contrainte
de cisaillement 7,, (de même intensité que r,, en d).
Pour évaluer ces forces et moments internes, on peut se baser sur les contraintes
déduites de l’état de déformation déterminé à l’aide des lectures enregistrées par
les rosettes.

2. État de déformation aux points de mesure


L'état de déformation dans le plan de chaque rosette est résumé comme suit (équat.
8.26, 8.27 et 8.28)
Relations contraintes/déformations/température 235

a) Point G

EN tE,) — 22,5 Jimym


Ey = Eu = €g = 410,2 pm/m
(a)
Yxy = “Yex = 2 X 393,4 — (-32,5 + 410,2) = 409,1 y m/m
b) PointH

€, = Eyp = -300,1 um/m


€, = Ee) = Ep = 490,4 um/m b)
Yzx = Vox = -[2 X 299,8 — (490,4 — 300,1)] = -409,3 ym/m

c) PointJ

E, = E43 = -33,0 um/m


€, = £e3 = €g — 410,0 um/m
(c)
Ya; = Yex = -[2 X 394,0 — (410 — 33,0)] = -411,0 um/m

L'examen de l’état de déformation au point G et de celui au point J permet de tirer


les conclusions suivantes.

a) L'état de déformation y est pratiquement le même.


b) Les déformations normales &, et £, causées par les contraintes normales 6; et
©y (avec 6, = 0) sont pratiquement les mêmes, respectivement. Etant donné
que l'effet de M, à ces points est nul, le moment M, doit être pratiquement
négligeable.
c) La déformation de cisaillement 74 est essentiellement la même à ces points
(alors que les %,, sont de signe contraire) ; donc, l'effort tranchant V, doit être
nul.
Ainsi, il reste à déterminer les valeurs de p, F, M, et T en se basant sur l’état de
contrainte aux points de mesure.

3. États de contrainte
On déduit l’état plan de contrainte aux points de mesure (plan & à la paroi ex-
terne du tuyau) à partir des déformations enregistrées dans ce plan (équat. 9.32).
a) État de déformation au point G
9
7 x (-32,5 + 0,3 x 410,2) x 10% = 19,90 x 10$ Pa
9
Go = ET x|
410,2 + 0,3(-32,5)] x 106 = 88,01 x 105 Pa
1 — 0,32 (d)
_ 200 x10°
ET (-409,1 x 10)
ONE
= -31,47 x 106 6 Pa
Ainsi, les contraintes principales dans le plan 6x sont données par (équat. 7.24) :
236 Chapitre 9

2
D, - 8801+19,90 , |°88,01 - 19,90 (3147) 100,32 MPa
3 2
3 2 (e)
S. _| 88,0
+19,90
1 (EE — + (3147) = 7,59 MPa
; 2 2

Finalement, avec 6; = 6, = 0, on a (équat. 7.29) :


Ornax = 100,32 MPa
Tmax = (100,32 — 0)/2 = 50,16 MPa
b) État de contrainte au point H

9
on x (-300,1 + 0,3 x 490,4)x 106 = -33,62 x 106 Pa
9
Foret [490,4 + 0,3(-300,1)] x 106 = 87,99 x 106 Pa
9
ro = LT x (-409,3 x 106) = -31,49 x 106 Pa
* _2(1+0,3)
Par conséquent, les contraintes principales dans le plan 6x sont :

@L=
_ 8299-3262 , jrs ?)

2 2
2
ne Le =33,62 Lee :a + (3L49Ÿ = -4129 MPa

ce qui donne :
Omax = 95,66 MPa
Tmex = [95,66 — (-41,29)|/2 = 68,48 MPa
c) L'état principal de contrainte au point J est pratiquement le même que celui au
point G.
d) L'examen des résultats d'analyse sur les contraintes indique que le matériau au
point G est le plus sollicité quant à la contrainte normale ; le matériau au point
H, quant à lui, est le plus sollicité quant à la contrainte de cisaillement.

4. Pression interne

On calcule la pression interne p à l’aide de la contrainte normale ©, = pr,/t.


Cette contrainte est pratiquement la même aux points G et H, ce qui donne
(équat. 2.15) :

= cuslteNss DRE CMP.


JA Fm PTT
Relations contraintes/déformations/température 237

5. Forces et moments internes

a) La force axiale F est déterminée à partir de la contrainte normale 6, au point G


(équat. 2.2) :

F = 06, x 2mr,t = 19,90 x 106 x 2 x x x 0,160 x 0,004


80,0 x 10° N (en tension)

b) On évalue le moment M, à l'aide de la contrainte normale 6, au point H


(équat. 4.8 avec r, comme rayon externe) :

F Mr,
5 2 ll

où | = zri,t (équat. 4.33).


ce qui donne :

5} Se
gl de E E AMENER
: ee ae TT
re |2Rrt 0,162
Il 17,0x 10? Nm

Ce moment de flexion agit dans le sens indiqué à la figure 9.15c.


c) Le moment de torsion T est évalué à l’aide de la contrainte de cisaillement
Tx = Tr/J (équat. 6.10) avec J = 2rr°,t (équat. 6.6a) ; cette contrainte est
sensiblement la même aux points G et H :
3 0,004
x 2x7 X 0,160” x
1 MEL = -31,49x 106 = -20,0 x 10? Nm
r, 0,162

Ce moment de torsion agit dans le sens opposé à celui qu’on voit à la figure 9.15c.

ÉNERGIE DE DÉFORMATION
‘énergie de déformation constitue un outil important pour l'analyse du comporte-
ment des corps déformables. Lorsqu'un élément structural est soumis à un charge-
ment, il subit des déformations. Dans ce processus, pour une charge appliquée de
façon progressive et lente (de zéro jusqu’à la valeur finale), le travail effectué par
cette charge est converti, sous l’action des contraintes normale et de cisaillement,
en travail interne ; ce travail est appelé énergie de déformation. S'il n'y a aucune
perte (sous forme de chaleur, par exemple), cette énergie est emmagasinée dans le
matériau et l'énergie interne par unité de volume se définit comme la densité de
l'énergie de déformation.
Nous présentons ici les définitions fondamentales concernant l’énergie de défor-
mation et nous limitons notre étude aux cas de petites déformations dans le
domaine élastique. La présentation et l’application des théorèmes d’énergie
feront l’objet du chapitre 14.
238 Chapitre 9

9.7.1 Densité de l'énergie sous l’action d’une seule contrainte


Énergie associée à une contrainte normale. Lorsqu'un élément de volume
élémentaire AV, de dimensions AxAy4z, est soumis à une contrainte normale en
tension 6,, un allongement &, se produit suivant la direction de la contrainte, c'est-
à-dire 4, = Ax €, à la figure 9.16a. À un état intermédiaire spécifié par © (repré-
senté par le point À dans la figure 9.16b), le travail effectué par la force P
(P = © AyÆ) pour une augmentation de longueur dé (dô = Ax de) est P dë. Ainsi,
l'énergie AU développée dans l'élément de volume sous l’action de la contrainte
normale appliquée graduellement de 0 à 6, est donnée par l'équation :
ôx Ex Ex
AU [ Pdô = Ï (o Ay Az)x (Ax de) = ar[ O dE (9.35)
0 0 0
Le rapport AU/AV donne l'énergie moyenne à l’intérieur du volume élémentaire.
Quand AV = 0, ce rapport tend vers une limite définie comme la densité de l’éner-
gie de déformation associée à la contrainte normale considérée, Us,

ol 36
AU Ex
Us = lim — = © dE

Cette densité de l'énergie (Ub,) est représentée par la surface sous la courbe du
of
diagramme contrainte-déformation uniaxiale, entre € = Oet € = &. Deux situa-
tions peuvent se présenter, selon la corrélation entre la déformation et la contrainte
appliquée.
— Si la contrainte finale ©, reste à l’intérieur du domaine élastique linéaire, la
densité de l'énergie sous l’action de cette contrainte est donnée, à l’aide de
de l'équation 9.36 avec 6 = E €, par l'équation :
Ex
FE;5 l 1
Une = | EE de = —= = QATAR 9.37
0 » 2 E DUT 54
Ainsi, la densité de l’énergie de déformation élastique est égale à la moitié du
produit de la contrainte normale finale et de la déformation normale finale
Î 4 (suivant la même orientation de la contrainte), ce qui correspond à la surface
1K e _
OBC à la figure 9.16b.
0 [| € €
— € —>le—de — Si la contrainte finale se situe dans le domaine plastique, la densité de l’énergie
(c) de déformation est représentée par la surface OABC de la figure 9.16c. Au
retrait de la charge, il y a une déformation permanente &, ; par conséquent, une
Figure 9.16 Élément de volume sou- portion de cette énergie est restituée (surface KBC de la figure 9.16c) et une
mis à une contrainte normale.
grande partie de la portion restante se dissipe sous forme de chaleur.
Il est à noter que la surface entière sous la courbe o — & (surface OABRH de la
figure 9.16c) représente la densité de l'énergie de déformation requise pour provo-
quer la rupture du matériau sous une charge en tension. Cette énergie, reconnue
comme le module de ténacité, est étroitement reliée à la ductilité et à la résistance
maximale du matériau.
Énergie associée à une contrainte de cisaillement. Lorsqu'une contrainte
de cisaillement 7,, agit sur un volume élémentaire AV, la déformation de cisaille-
ment induite 7, produit un déplacement de la face de l’élément suivant la direction
de la contrainte, c'est-à-dire 8, = Ax %, à la figure 9.1 7a. De façon similaire au cas
de contrainte normale, on utilise, pour déterminer l'énergie AU générée dans le
Relations contraintes/déformations/température 239

volume élémentaire du matériau sous l’action de 7,,, un état intermédiaire spécifié


par T(P = r Av Æ) pour un accroissement dy(dô = Ax dy ; on obtient alors :

au = [46 = ô Yxy
[(rayar)x(axar) = 47 [rar Yxy
(038
0 0 0

Ainsi, la densité de l’énergie de déformation associée à la contrainte de cisaille-


ment considérée, 7,,, se définit comme suit :

LE [Yxy r dy (9.39)
Cette densité de l’énergie correspond à l’aire sous la courbe contrainte-déforma-
tion de cisaillement. Dans le domaine élastique linéaire, 7, = G x,etona:
Yxy T2,
0 À
GE a (9.40)
Ainsi, la densité de l’énergie de déformation élastique U,, est égale à la moitié du
produit des valeurs finales de la contrainte et de la déformation de cisaillement
(mêmes indices), comme le montre la surface du triangle OBC de la figure 9.17b.

9.7.2 Densité de l’énergie de déformation élastique pour un état


général de contrainte
Considérons maintenant un élément de volume AV soumis à un état général de
contrainte (O;, ©, ©, Gy %m Zx). N en résulte un état de déformation qui est gou-
verné par la loi de comportement élastique linéaire du matériau (équat. 9.15). Le
concept de l'énergie élastique, présenté à la section précédente (équat. 9.37, 9.40
et autres équations obtenues par la rotation des indices), peut être appliqué pour Figure 9.17 Élément de volume sou-
déterminer la densité de l’énergie de déformation associée à cet état de contrainte mis à une contrainte de cisaillement.
(Uo) ; on obtient alors :
1
U5 = 2 (o,Ex a OyEy + OZE,; + TxyYxy he TyzŸ yz + 22) (9.41)

En faisant intervenir les relations contraintes-déformations (équat. 9.15), on


exprime la densité de l'énergie en fonction de la contrainte, comme suit :

1) (9.42)

On trouve donc l'énergie totale de déformation U emmagasinée dans un volume


spécifié V du matériau par l'intégration de la densité de l'énergie sur ce volume :

(EE [Lu dv (9.43)

Il est à noter que la densité de l’énergie est une quantité positive (contraintes et
déformations agissant dans la même direction) et qu’elle a comme unités : N-m/m°
ou J/m°.
240 Chapitre 9

9.7.3 Décomposition de la densité de l’énergie de déformation


élastique
Il peut être utile de décomposer la densité de l’énergie de déformation élastique en
deux parties : l'énergie de variation de volume et l’énergie de distorsion.

Énergie de variation de volume (U)y. Soit un élément, de volume initial


V = AxAyÆz. Après déformation, son volume final est :
V; = Ax(l+e,.)Ay(1+e,)4z(1+e,) (9.44)
La variation de volume est alors :

APRES (+e,)(1+e,)(1+€,)AxAyAz - AxAyaz


V 4 AxAyAz
= £, + €) ME, mére, FE)ENt EE TE É E (9.45)

et puisque € << 1, l'équation 9.45 peut prendre la forme suivante :

ae
V NÉ x IE, y Craie z ee V

ou, d’après les équations 9.15, la forme :

AV _ 1-2
V E (a, +o,+a.) (9.46)
Afin d'évaluer la densité de l'énergie associée au changement de volume pour
l’état général de contrainte (fig. 9.18a), on décompose cet état en deux groupes
(fig. 9.18b et c). Le premier groupe concerne uniquement la contrainte moyenne
On définie par l’équation :
CE AE CE
sn = Lu (9.47)

On obtient la variation de volume à la situation (a) [fig. 9.18a] :

(ER ne (9.48)
et la variation de volume à la situation (b) [fig. 9.18b)] :

œ a On

(GE), = :3(1-2
TG, v)
=D E
(o;, +0,+0o,)(1-2v)
E
seen). (9.49)
Il ne se produit donc aucune variation de volume à la situation (c) [fig. 9.18c] ; cet
état de contrainte est appelé état déviateur. À la situation (b), l’état de contrainte
est reconnu comme état hydrostatique et on peut définir la densité de l'énergie de
variation de volume (U), :

Figure 9.18 Décomposition des con- (Uo), = = On (ex Lo Le cs) —— (o, ot o,)(ex A 0e e,)
traintes normales. La condition (a) est
équivalente à la superposition des con- 2 =F ose) (9.50)
ditions (b) et (c).
Relations contraintes/déformations/température 241

Énergie de distorsion (Uj)p. À la situation de la figure 9.18c, la densité de


l'énergie (Ub)h (à laquelle s'ajoute la densité de l'énergie développée par les con-
traintes de cisaillement, laquelle ne suppose aucune variation de volume) corres-
pond à une distorsion :

(Uo), = Uo — (Uo), (9.51)


À partir des équations 9.50 et 9.42, on obtient, pour un volume unitaire :

(Uo), = 3e (o2 See 0) - (0, TOUS. 0,0,)


I
+ — Ce +72, + a)
2G

“je _ (o2 M0 0 20,0, 20,0. 10-04)


l+v 2 2 2 (9.52)
> (ou -0,) +(0,-0,) +(o,- 6.) |
1
- LE G2 er
5 2
à)

C'est là l'expression de la densité de l'énergie de distorsion, sur laquelle repose,


comme nous le verrons au chapitre 10, le critère d'écoulement de von Mises.
L'exemple 9.4 illustre la façon de calculer l'énergie de déformation.

EXEMPLE 9.4
Une membrure se compose de deux barreaux cylindriques pleins BC et DH ayant
leurs axes longitudinaux alignés suivant la direction x. Les extrémités C et D sont
solidement fixées ensemble (fig. 9.19).

Le matériau utilisé a un module d’élasticité E = 200 GPa et un coefficient de


Poisson v = 0,5.

2r,, = 40 mm

2r, = 20 mm

M TR
T Figure 9.19 Exemple 9.4.
242 Chapitre 9

Déterminer l'énergie de déformation de la membrure alors qu'elle subit, tour à


tour, chacun des chargements suivants :
a) une seule force axiale en compression F = 8,0 KN ;
b) un seul moment de torsion T = 40,0 N:m ;
c) un seul moment de flexion M = 42,0 N:m ;
d) un seul effort tranchant V = 8,2 KN.

Solution
Dans cette solution, les indices 1 et 2 d’un paramètre identifient l’association de ce
paramètre avec les barreaux BC et DH, respectivement.
Avec U, comme densité de l'énergie de déformation (énergie par unité de
volume), on trouve l'énergie emmagasinée dans la membrure composée grâce à
l'équation suivante :

= Ju dV = J@) dV + JG), av
(a)
où dV = dA dx.
a) Sous l'effet de la charge axiale F, la contrainte normale ©, est uniforme à travers
la surface d’une section droite de la membrure ; la densité de l’énergie s’écrit
donc:

A CAE
REEh MENT
Res
“TT; A (b)

| F 2 L+lL 0)
r= =]
2E
[=À dA |dx+ Î = 4 dA |dx (c)
0 |4 LL |

Après avoir effectué l'intégration, on obtient :

Ur nl
FALLPEL
ge Es (d)
A Pr
L'application numérique à l'équation (d) donne les résultats suivants :

8000? 0,25 0,15


Fa 9 ne | LUS ?EN
222000 TE AUI02 z x 0,01

b) Le moment de torsion T induit une contrainte de cisaillement 74 = TrlJ, qui


varie linéairement avec le rayon de la section droite. On détermine la densité de
l'énergie associée à cette contrainte par l'équation :
:) 2
fr 5 eee
= OR Je PT
7 26812 |: | (g
L'énergie de déformation de la membrure composée Ur est calculée à l’aide de
l'équation (a) :
Relations contraintes/déformations/température 243

1 L T À L+L2 . 2
Ur = | |ÎE dilé+ | [+ dA |dx
2G J JD ()
0 |4 L A2

On peut écrire l’équation (f) sous la forme suivante :

1 2 9)
r= el] fr dx + Ï d. [reda la
CS J2 (g)
0 A L A)

ce qui donne finalement :

TE N Foee
Ur = —|— + —
DE Ë ÿ | (h)
L'application numérique à l’équation (h) donne les résultats suivants :
40? x 2(1+ 0,3) |0,25x2 , 015x2
Le Pr |= 0,1097 Nm
: 2x 200xX10° |rx0,022 rx 0.01
c) Le moment de flexion M (M = M,) génère une contrainte normale 6. = -My/] ;
la densité de l'énergie de déformation s'écrit alors :
; 2
(es l My
d'ADECOE | | Ÿ
U RS ol i

Par conséquent, l'énergie de déformation de la membrure composée est donnée


par ce qui suit :

il 2

Uy
CON Era
= —|| —
AOF A LS
0 A]
dA |dx +
[A
L
—| | y° dA |dx
te
A2
G)

ce qui conduit à :

U
MALEn ue
21,
MET: É ra | (k)
L'application numérique donne les résultats suivants :
422
Uy pe = ÊEE RULES
20090 Nm
2 x 200 x10° | x x 0,024 (D
d) L'effort tranchant V (V = V,) induit une contrainte de cisaillement 7,, = VQ/Ib.
La densité de l'énergie U, s’écrit alors :

eh 70 és
2

CC D
244 Chapitre 9

ce qui donne l'énergie de déformation U, de la membrure composée :

on,= EMLIFE) eus


[21 feb als
l à 2 A +L 2 2
- V
RME b (n)
0 A L A2

D'après les résultats déjà obtenus pour une section circulaire en cisaillement
(équat. 4.26), O/b = (rè = y?) 3 et on obtient donc :

1 72 ; L+L p2 :
, = 5-7") d4|\d — 62 — dA | dx
=: ; le [ea ral
5 j Ï 912 Ï (ré -»?) | : (o)
0 À L A2

Pour effectuer les intégrations de surface (dA), on peut se référer aux coordonnées
polaires (v = r sin@ et dA = r dr d&6). Par exemple, le premier terme de l'équation
(o) peut s’écrire :

27101
V- :
H, = l Se Î Ï(ré r dr dO — 2rà r° sin?
6drd6+ r° sin*
0drd8)|}dx
F (p)
0 0 0

Après avoir fait les intégrales, on obtient [l'intégration des trois termes dans les
parenthèses de l'équation (p) donne respectivement les trois termes dans les
parenthèses de l'équation (q)] :

1 Il
H; l = à my
2
mr,
2 O1 + =xr8,
8 |dx
si)
0
À]
—_ES
\O
ÈN
PCR

2 2 2 (q)
OI Obrre (os 9 FA

Le résultat de l'intégration du deuxième terme de l'équation (o) peut alors être


déduit et on obtient finalement :

F2 M0 É
26 © ROUE

L'application numérique donne les résultats suivants :


He re 8200? x 2(1 + 0,3) A0. S 10,255 SACS
|= 0,3285 Nm
2 x 200 x 10° 9[æxx0,022 x x 0,012

NOTE : Dans le cas où toutes les charges s’appliqueraient simultanément, on


déterminerait l'énergie totale en faisant la somme des énergies individuelles.
Relations contraintes/déformations/température 245

9.8 CONCLUSION
Après avoir entamé, aux chapitres 7 et 8, l’étude détaillée de la contrainte et de
la déformation, nous avons enfin, dans le présent chapitre, établi les équations
qui les associent. Nous nous sommes limités au cas des matériaux à com-
portement linéaire, car l’étude poussée des matériaux à comportement non
linéaire déborde le cadre de cet ouvrage. Nous avons vu que, à partir du simple
essai de traction (ou de compression), il est possible de déterminer les propriétés
élastiques fondamentales qui, à l’aide du principe de superposition, permettent
de mettre en évidence les relations dans un système en trois dimensions. Nous
avons également tenu compte, dans les développements, de la dilatation ther-
mique due à une variation de température.
Enfin, nous avons développé les équations complètes d’élasticité ainsi que les
expressions de l’énergie de déformation, auxquelles nous ferons appel dans les
chapitres à venir.
10
Critères de défaillance
et fatigue

10.1 INTRODUCTION
Dans les chapitres précédents, nous avons vu de façon détaillée comment
déterminer l'état de contrainte dans des éléments de structure. Dans ce chapitre,
nous étudierons les moyens qui permettent de prévoir si un élément (dont
les contraintes &,, ©, fu, etc. sont déterminées) va pouvoir résister adéqua-
tement à la charge : autrement dit, nous tenterons d'évaluer si un dépassement
de la limite risque de se produire pour un élément de la structure.
Nous allons donc établir des critères dont le rôle sera de déterminer si le niveau
de contrainte est acceptable. Ces critères seront basés sur les propriétés de la
résistance du matériau, telles qu'on les obtient, dans la mesure du possible, par
des essais simples, donc peu coûteux.
Au départ, nous distinguerons la contrainte de la résistance : en effet, on calcule,
ou on mesure, la contrainte à partir d'une géométrie et d'un chargement donnés,
alors que la résistance fixe la limite qu'une contrainte ou-qu'une fonction de
contrainte peut atteindre.
Bien que la détermination du comportement mécanique des matériaux soumis
à des chargements plus où moins importants fasse l’objet d'études et de
recherches poussées, certaines questions restent sans réponse. Nous nous limi-
terons donc, dans ce chapitre, au résumé des aspects les mieux compris du
comportement mécanique des matériaux. Le lecteur aura peut-être même
l'impression — par ailleurs justifiée — que nous apportons de nombreuses
simplifications. Il ne lui faut toutefois pas oublier que l'ingénieur doit être apte
à faire un choix parmi les renseignements dont il dispose, même si ces derniers
ne sont pas toujours complets.

Nous étudierons d'abord l'effet des discontinuités géométriques sur la réparti-


tion des contraintes (concentration de contrainte), car ce phénomène revêt une
grande importance en résistance des matériaux. Nous analyserons les critères
de défaillance associés au chargement statique agissant sur les matériaux ductiles
et fragiles. Après quoi, nous aborderons la résistance à la fatique due au charge-
ment répété. Nous considérerons également l'influence de la température sur le
comportement des matériaux, et nous terminerons par l'étude de la notion de
probabilité de défaillance en relation avec le facteur de sécurité.
Critères de défaillance et fatigue 247

10.2 CONCENTRATION DE CONTRAINTE


Une modification soudaine de la géométrie d’une pièce entraîne des pertur-
bations importantes dans la répartition des contraintes. Le phénomène est
similaire à celui qui affecte un liquide s’écoulant dans un canal dont la
section change brusquement : une forte turbulence se produit à l’endroit du
changement de section.
Le rapport entre la valeur de la contrainte réelle maximale agissant au niveau de la
section réduite et celle de la contrainte nominale qui agirait uniformément au
niveau de la même section est appelé facteur de concentration de contrainte (K;) :
contrainte maximale
K, = - = : 3 EE (10.1)
contrainte nominale à la section réduite

Dans la plaque perforée soumise à une traction (fig. 10.1), la contrainte nomi-
nale est donnée par l'équation suivante :
F
(e]nom EE ————
(b = ar (10.2)

On peut prouver, en s'appuyant sur la théorie de l’élasticitél, que lorsque


b > a, la valeur de la contrainte maximale ©. est effectivement trois fois
celle de la contrainte nominale &,, ce qui signifie que K, = 3. On a calculé
(ou déterminé expérimentalement) les valeurs de K, pour un grand nombre
de géométries soumises aux chargements de base (traction, torsion et flexion).
Ces données figurent dans beaucoup de manuels’. On trouvera quelques cas
courants à l’appendice D.
On peut cependant visualiser l’existence des concentrations de contrainte en
traçant des «lignes de force» (fig. 10.2) ; la contrainte est d’autant plus grande
que ces lignes sont rapprochées. On peut donc immédiatement déduire que plus
le rayon de courbure est faible, plus la discontinuité donne lieu à des concen-
trations de contrainte élevées (fig. 10.3).
Î

-nom |

Ornax Figure 10.1 Concentration de con-


trainte : plaque perforée en traction.

1. Voir, par exemple, S. P TIMOSHENKO et J. N. GOODIER, Theory of Elasticity, New York, McGraw-Hill,
3° éd., 1970 et À. P BORESI et K. P CHONG, Elasticity in Engineering Mechanics, New York, John Wiley
& Sons, 2° éd., 1999.
2. Voir, par exemple, W. D. PILKEY, Peterson Stress Concentration Factors, New York, John Wiley & Sons,
1997.
248 Chapitre 10

Figure 10.2 Lignes de force (isostati-


ques) correspondant à la pièce de la
figure 10.1.

Figure 10.3 Les perforations ellipti-


ques À et B ont la même largeur trans-
versale a ; toutefois, la concentration de
contrainte est plus forte en B, parce que
le rayon de courbure v est plus faible
qu'en À.

La photoélasticité est une méthode expérimentale qui permet de visualiser et


d'évaluer les concentrations de contrainte. La fiqure 10.4 illustre le pattern
de franges photoélastiques qui se produisent pour un modèle dont la géométrie
est similaire au modèle de la figure 10.3. Les franges, qu’on peut assimiler à des
courbes de niveau de contrainte, sont plus nombreuses (et plus denses) en B qu’en
À, ce qui confirme les affirmations ci-dessus.

On peut conclure, à partir de ce qui précède, que le moindre trou ou la moindre


fissure provoquent une concentration de contrainte qui, nous.le verrons plus loin,
constitue le point de départ d’une rupture due à la fatigue.
Les facteurs K, fournis dans les ouvrages de référence sont rigoureusement
exacts, pour peu que le comportement du matériau demeure dans le domaine
élastique. Dès qu’une déformation permanente se produit (c’est-à-dire lorsque
la valeur de c.. atteint celle de la limite d'écoulement), la géométrie de la per-
foration se trouve modifiée, et la contrainte n’est plus répartie de la même façon,

Figure 10.4 Pattern de franges photo-


élastiques (pour la même géométrie qu’à
la figure 10.3).
Critères de défaillance et fatigue 249

puisqu'elle ne peut dépasser la contrainte d'écoulement du matériau (pour un


matériau élastique parfaitement plastique).
Pour les matériaux ductiles soumis à un chargement statique, on peut par
conséquent ignorer en général l'effet sur la résistance dû à la concentration de
contrainte (ex. 10.1). Par contre, pour les matériaux fragiles et pour tous les maté-
riaux soumis à des chargements variables (fatigue), l’effet dû à la concentration de
contrainte est très important ; il faut donc essayer de le réduire, en évitant autant
que possible les variations trop brusques de la géométrie.

EXEMPLE 10.1
La plaque perforée à la figure 10.5a est fabriquée d’un matériau ayant la courbe
contrainte-déformation montrée à la figure 10.5b.
1. Calculer la charge F, correspondant au début de l'écoulement dans la plaque
sachant que K, = 2,45 pour cette géométrie (fig. D.1, app. D).
2. Déterminer la répartition de contrainte qui résulte lorsque la force F dépasse F+.

Solution

1. La figure 10.5c illustre le cas où la contrainte maximale atteint tout juste le


début de l'écoulement (Sy = 270 MPa, au point A, sur le bord du trou).
À partir des équations 10.1 et 10.2, on peut déduire la valeur de la charge
F, à laquelle correspond cette répartition de contrainte. On sait que (équat.
JO)

. un (a)
Puisque K, = 2,45 et &,, = Sy = 270 MPa, on a :

Onom = 110 N/mm? = 110 MPa (b)


d’où (équat. 10.2)

F7 = 0 ;où (P= a)t


= 110(20 - 5)x 5 = 8250 N (c)
La figure 10.5d montre la position du point À sur la courbe 6:£, ainsi que
celle du point C (lequel est situé sur la paroi supérieure de la plaque).
2. Lorsqu'on continue d'augmenter la charge F au-delà de 8250 N (par
exemple, jusqu’à 15 000 N), la contrainte nominale atteint la valeur
suivante :

Onom =— (015-5)x5
000 E= 200 N/mm PE= 200 MPa (d)

La répartition de contrainte sur la ligne AC est telle que le montre la figure


10.5e. Maintenant, c’est à un point intermédiaire B que le début de l’écoule-
ment se manifeste (S, = 270 MPa), alors que la valeur de la contrainte au point
À plafonne à 270 MPa. Le diagramme o:e (fig. 10.5f) montre que la défor-
mation au point À a continué d'augmenter.
250 Chapitre 10

270 MPa

Yo

— — >| On = Sy = 270 MPa


Com= 110 MPa ee

270 MPa

F, = 8250 N

Yo

270 MPa

F=15000N

Yo

270 MPa nee


SE ‘©
RSR
DRE
C B À
270 MPa

Figure 10.5 Exemple 10.1. Étude de


la concentration de contrainte dans le cas
d’un matériau ductile.

Enfin, la figure 10.5g illustre le cas où la charge est suffisamment élevée


pour que la limite d'écoulement Sy (dans ce cas, un palier d'écoulement)
affecte le point C lui-même. On peut facilement déduire la charge F, corres-
pondant à cette situation «limite», qu’on qualifie de «complètement plastique»
(chap. 12) :

F, = 270(20 —5)x5 = 20250 N (e)


Critères de défaillance et fatique 251

Lexamen de la courbe &:e (fig. 10.5h) montre que, dans ce cas, la défor-
mation qui se produit dans la région du trou est importante et qu’une légère
augmentation de la charge risque d’entraîner une déformation «incontrôlée»
dans cette zone.
À la lumière de cet exemple, on constate que le facteur de concentration de
contrainte K, n’a plus aucune signification lorsqu'on cherche à évaluer la
charge statique limite que peut supporter une pièce faite de matériau ductile.

10.3 DÉFAILLANCE D'UN MATÉRIAU DUCTILE SOUS


CHARGEMENT STATIQUE
10.3.1 Problématique
Au chapitre 9, nous avons défini les caractéristiques des courbes de traction ou de
compression uniaxiales. l'essai de traction (celui qu’on utilise le plus couramment
pour déterminer les propriétés statiques des matériaux) est simple et peu coûteux.
Pour un matériau ductile, il permet de déterminer la valeur de la contrainte agjis-
sant au début de l’écoulement S,. L'exemple 10.2, qui sera repris tout au long de la
section 10.3, illustrera comment l'essai de traction peut être utilisé pour déterminer
s’il y a écoulement en un point quel que soit l’état de contrainte.

EXEMPLE 10.2
Supposons que le matériau utilisé est l’acier, pour lequel Sy; = 270 MPa
(fig. 10.6), et que, dans la zone la plus sollicitée de la pièce, les contraintes ont
été évaluées ainsi :
6, = 200 MPa
6, = -100 MPa
Ty = 50 MPa
6, = 200 MPa
Rechercher si une déformation permanente se produit dans la zone étudiée.

Solution S, = 270 MPa


L'approche la plus simple, et la plus directe, consisterait à évaluer la contrainte
principale maximale et à la comparer à Sy. On utiliserait ainsi le critère de
rupture
«contrainte normale maximale».
Dans cet exemple, on obtiendrait les contraintes principales suivantes (chap. 7,
0
équat. 7.24) : 4

©, = 208 MPa PAR %


O> = -108 MPa
63 = 200 MPa Figure 10.6 Exemple 10.2. La courbe
de traction (0-£) du matériau ductile
Puisque aucune de ces contraintes n’atteint la valeur de S, = 270 MPa, on est donne une limite d’écoulement
porté à croire que l'écoulement ne se produira pas dans cette pièce, ce qui est Sy = 270 MPa, normalisée pour une
inexact (art. 10.3.2). On reprendra les calculs à la p. 255. déformation permanente de 0,2 %.
(voir aussi p. 217.)
252 Chapitre 10

10.3.2 Mécanisme d’écoulement


Le comportement des matériaux ductiles en ce qui a trait à l'écoulement est ana-
lysé en détail dans les manuels traitant des propriétés des matériaux®. On y expli-
que que, pour un matériau, la seule façon plausible de se déformer plastiquement
est due au cisaillement et au mouvement relatif des plans d’atomes, et ce, à
volume constant. Or, seule la présence de dislocations peut expliquer le cisaille-
ment de deux plans d’atomes pour les niveaux de contraintes relativement bas
qu’on rencontre en pratique. Les figures 10.7 et 10.8 montrent en effet comment
une déformation de cisaillement permanente peut découler du mouvement des
dislocations.
Figure 10.7 Illustration d’une disloca-
tion. atome À sur une ligne de disloca-
tion, n'ayant pas d’atome directement en
vis-à-vis, est attiré par les atomes B et C.
Il peut se déplacer facilement vers la
droite, sous l'effet d’un cisaillement ;
ainsi, on peut déplacer la dislocation vers
A’, et ainsi de suite.

Figure 10.8 Schématisation du mou-


vement d’une dislocation se produisant
sous l'effet d'une contrainte de cisaille-
ment (tiré de BAILON et DORLOT,
Des matériaux, Montréal, Presses inter-
nationales Polytechnique, 3° éd., 2000).

Lécoulement se caractérise donc par la formation de zones de glissement plastique


se produisant selon la direction de f,.., puisque, compte tenu du fait que le maté-
riau est formé de cristaux pouvant s'orienter de façon quelconque, il y a presque
toujours des plans d’atomes orientés selon cette direction.
C'est cette caractéristique qu’on retient parmi les critères destinés à prédire le
début de l'écoulement dans les matériaux ductiles.

10.3.3 Critères de défaillance


Voici une description des deux critères les plus courants : le critère de cisaillement
maximal (Tresca) et le critère d'énergie de distorsion maximale (von Mises).

3. Voir, par exemple, J.-P BAÏLON et J.-M. DORLOT, Des matériaux, Montréal, Presses internationales
Polytechnique, 3° éd., 2000.
Critères de défaillance et fatigue 253

1. Critère de cisaillement maximal (Tresca). «Le début de l'écoulement se


produit lorsque la contrainte de cisaillement maximale atteint une valeur critique.»
Nous avons vu (chap. 7, équat. 7.55) que, dans le cas le plus général, la contrainte
de cisaillement maximale 7, était donnée par la mesure du rayon du plus grand
cercle de Mohr (fig. 10.9), soit
= Omax = Omin (10.3)

Où On est la plus grande des trois contraintes principales ©, © et ©3 (en


valeur algébrique), et ©, la plus petite (toujours en valeur algébrique).
Considérons maintenant le cas du chargement uniaxial (fig. 10.10).
Les contraintes principales s'expriment ainsi :
O1 0
OLROLES 0
c (10.4)
Tmax — D

Oo

03

Lg

Tax

valeur
critique

Figure 10.9 Cercles de Mohr applica-


bles au cas général et illustration du cri-
tère de Tresca.

0j

max
= 0,/2 = S,y/2
(à l'écoulement)
= valeur critique

Figure 10.10 Cercle de Mohr applica-


ble au cas du chargement uniaxial (au
début de l’écoulement).
254 Chapitre 10

Au début de l'écoulement, on a :

O1 = Sy (à 0,2 % de déformation permanente) (10.5a)


S'
max © (10.5)
Or, l'essai de traction uniaxial permettant de déterminer de façon précise la
valeur de S,, on peut considérer que S;/2 constitue la valeur critique dont
il est question dans l’énoncé du critère de Tresca.
Par conséquent, dans le cas le plus général, l'équation 10.5b permet de prédire
le début de l'écoulement ; à partir de l’équation 10.3, on peut encore écrire :

Ormax + Orin — 9} (10.6)

Ainsi, pour un état de contrainte donné, si (ax — Gnin) < Sy, le comportement du
matériau est dans le domaine élastique et le rapport S;/(ox — Gun) représente le
facteur de sécurité contre l’écoulement d’après le critère de Tresca.
À titre d'exemple, considérons le cas de l’état plan de contrainte, pour lequel
les contraintes principales sont ©, £ 0, ©; Z 0 et ©, = 0.
Comme l’illustrent les cercles de Mohr de la figure 10.11, on a les possibilités
suivantes.

a) Lorsque ©, > © > 0 (fig. 10.11a), on a %,,, = ©,/2 et l'écoulement se produit


quand 6, = Sy.
b) Lorsque o; > 0 > ©, (fig. 10.11b), on a 7%, = (o — @)/2 et l'écoulement se
Figure 10.11 Cercles de Mohr appli-
produit quand ©, — œ = S;.
cables à un état plan de contrainte.
c) Lorsque 0 > o; > ©, (fig. 10.11c), on a ,,, = |œ|/2 et l'écoulement se produit
quand || =S,.

Le raisonnement précédent demeure valable lorsqu'on inverse les positions


relatives de ©; et ©, ce qui donne trois autres possibilités.
La figure 10.12 est une représentation graphique du critère de Tresca appliqué à
l’état plan de contrainte.

ÀO)

GS >0>0
seuil du début
de l'écoulement

Figure 10.12 Représentation graphi-


que du critère de Tresca appliqué à l’état
plan de contrainte. L'hexagone repré-
sente le seuil que pourront atteindre les
contraintes au début de l'écoulement.
Critères de défaillance et fatigue 255

On peut tracer un diagramme similaire à celui de la figure 10.12 pour repré-


senter le cas général où ©; # 0. Il s’agit d’un prisme hexagonal (fig. 10.13a) dont
l’axe est orienté selon la diagonale (0, = © = 63). Le diagramme de la figure
10.13b est particulièrement intéressant, car il permet de visualiser à l’échelle un
état de contrainte tridimensionnel.
On constate que le critère de Tresca ne prédit aucun écoulement pour le cas du
chargement hydrostatique (0, = & = G3). On sait en effet qu'il n’y a aucun cisaille-
ment pour cet état de contrainte. Un matériau soumis à un tel état de contrainte se
rompra donc sans déformation permanente (c’est-à-dire sans écoulement).
Reprenons l’exemple 10.2.

prisme
LES hexagonal

Figure 10.13 Représentation graphi-


que du critère de Tresca appliqué au
prisme
hexagonal
cas général : a) le seuil du début de
l'écoulement est représenté par un prisme
hexagonal dont l’axe est la diagonale
ca (o = ® = 63) ; b) le système d’axes ©:,
©, O3 est illustré selon une projection
isométrique.

EXEMPLE 10.2 (suite)


On sait que :
O1 = 208 MPa
O9. = -108 MPa

O3 = 200 MPa
Sy= 270 MPa

À partir de l'équation 10.6, on obtient :

Onax — Omin = 208 — (-108) = 316 MPa > 270 MPa


Le critère de Tresca prédit que cet état de contrainte produira l’écoulement dans
le matériau.
256 Chapitre 10

La figure 10.14 montre la représentation graphique (selon le modèle de la


figure 10.13b) relative à cet exemple.
ns
Tresca
SyL = 270 MPa
2. Critère d'énergie de distorsion maximale (von Mises). «Le début de
l'écoulement se produit lorsque l’énergie de distorsion atteint une valeur critique.»
a) Au chapitre 9, on a démontré que la densité de l'énergie de distorsion était

eu = [ee
donnée par (équat. 9.52) :
LD

(10.7)
" se ke in
Ta)

point de Lorsqu'on considère les directions principales et qu’on utilise l'équation 9.19,
contrainte l'équation 10.7 devient :
(208, -108, 200)

Figure 10.14 Représentation gra- Wh=ssla-a)+(@-e)+(s-a)] (08


phique de l’état de contrainte déter-
miné à l'exemple 10.2. Le point M On calcule ensuite la densité de l'énergie de distorsion (U,)$ au début de l’écoule-
(o) = 208 MPa, o = -108 MPa et ment, pour le cas du chargement uniaxial (0, = Sy, © = 6, = 0) ; l'équation 10.8
o3 = 200 MPa) est situé hors de l’enve- donne alors :
loppe du seuil de Tresca, ce qui indique * Il S2
qu'il y a écoulement du matériau. U,})
( 0 )e = —
12G ( (25)?) = +
6G (10.9 )
Comme pour le critère de Tresca, Sy étant déterminée par l’essai de tension, on
peut considérer que (U,)$ constitue la valeur critique dont il est question dans
l'énoncé du critère de von Mises. Selon les équations 10.8 et 10.9, le critère prédit
que le début de l'écoulement se produira lorsque (U,), = (U,)5, d’où :

(10.10)

Il est intéressant de remarquer que, dans l’équation 10.10, on obtient la


valeur quadratique moyenne de la différence des contraintes principales et
que chacune de ces différences représente deux fois la valeur de la contrainte
de cisaillement maximale correspondante. On peut donc faire un rapproche-
ment avec le critère de Tresca qui, toutefois, n’est basé que sur la plus grande
des différences (équat. 10.6).

Léquation 10.10 spécifie la condition d'écoulement d’un état de contrainte. Dans


le domaine élastique, il est courant de considérer la contrainte effective (ox) en se
basant sur le concept de von Mises. On exprime cette contrainte en fonction des
composantes d’un état principal :

1
Fo (o1 — 02) + (02 — 03)? + (03 - 1) (10.112)
ou de celles d’un état généralisé selon le système d’axes x, y, z:

CE = F V: no; ) + (6, -0; Y +(c- Fo ne (ré +5+


74) (ob)
Critères de défaillance et fatique 257

Ainsi, pour un état de contrainte donné, si © < S,, le comportement du matériau


se situe dans le domaine élastique et le rapport S,/0x est le facteur de sécurité
contre l'écoulement selon le critère de von Mises.
b) Reprenons, à titre d'exemple, le cas de l’état plan de contrainte (0, 40, œ 40,
et 63 = 0). L'équation 10.10 donne alors

l \(o 5 \L
ASE POP + ci
|
(10.12)
of Foi 010;

Léquation 10.12 correspond à une ellipse, laquelle est représentée graphique-


ment à la fiqure 10.15.
On remarque que la représentation du critère de von Mises est très proche de
celle du critère de Tresca. Les deux diagrammes se rejoignent aux sommets
de l’hexagone de Tresca. L'écart le plus grand a lieu, par exemple selon OH, Figure 10.15 Représentation graphi-
lorsque ©, = ©/2; le critère de a. (équat. 10.6) donne alors (G)mesa = Sy, que du critère de von Mises appliqué à
et celui de von Mises (équat. 10.12) l’état plan de contrainte. À titre compa-
ratif, on peut aussi voir le critère de
Tresca. Les deux critères se rejoignent aux
= |
Fi = À sommets de l’hexagone de Tresca.
LA 2 je Mises

d'où

4
(02 Ve Mises _ : (02 Mrrésén "4 L1S5 (02 ls

soit un écart maximal de l’ordre de 15 %. prisme


hexagonal
On a réalisé plusieurs essais expérimentaux sur des cylindres à paroi mince sous (Tresca)
pression (faits de matériau ductile) soumis à une charge axiale variable. Grâce à
ces essais, on peut déterminer la combinaison des contraintes principales qui
correspond à l'écoulement. En général, ces résultats se situent entre les
valeurs des critères de Tresca et de von Mises, mais se rapprochent davantage
de celles du critère de von Mises.
Pour le cas où ©, # 0, on obtient un diagramme similaire à celui de la figure
10.13b (fig. 10.16) ; là encore, on peut faire la comparaison entre les critères de
Tresca et de von Mises.
Reprenons encore une fois l'exemple 10.2.
cylindre
(von Mises)

EXEMPLE 10.2 (suite et fin) Figure 10.16 Représentation graphi-


Lorsque ©, = 208 MPa, © = -108 MPa, o, = 200 MPa et Sy = 270 MPa, que du critère de von Mises (et compa-
l'équation 10.11a donne : raison avec le critère de Tresca) appliqué
au cas général. Le seuil du début de
l'écoulement, d’après von Mises, est cons-
QE =(208 — [108]) + (-108 — 200) + (200 - 208) | titué d’un cylindre dont l’axe est orienté
selon la diagonale (0, = œ = G;). On
312 MPa peut le comparer avec la fiqure 10.13b.
258 Chapitre 10

Vu que 6 > Sy, le critère de von Mises prédit lui aussi l'écoulement dans le
matériau.

10.4 RUPTURE D'UN MATÉRIAU FRAGILE


SOUS CHARGEMENT STATIQUE
10.4.1 Caractéristiques d’une rupture fragile
La rupture d’un matériau fragile survient sans qu'aucune déformation perma-
nente se produise, ou presque (on peut en effet facilement remettre en place les
morceaux d’une pièce de porcelaine brisée). Le comportement d’un matériau
fragile est, en d’autres mots, presque exclusivement élastique jusqu’à la rupture.
Il n’est donc pas question ici de distorsion, car la structure atomique des matériaux
fragiles ne permet pas qu’un glissement des plans d’atomes se produise en pré-
sence de dislocations, comme c’est le cas pour les matériaux ductiles.

Un calcul théorique, basé sur les forces d'attraction entre les atomes, montrerait
que la résistance des matériaux à la traction est très élevée. Dans le cas des maté-
riaux ductiles, nous avons vu que c'était la présence d’imperfections (dislocations)
qui provoquait l’amorce d’une déformation permanente. Or, les matériaux fragiles
renferment un grand nombre de microfissures qui donnent lieu à des concentra-
tions de contrainte élevées, et ces microfissures s’ouvrent et s’allongent sous l’effet
d’un champ de contrainte en tension. La rupture finale se produit lorsque les fissu-
res s’agrandissent au point de devenir instables ; on dit qu'elles ont atteint leur
longueur critique. Etant donné que ces matériaux fragiles demeurent essentielle-
ment élastiques jusqu’à la rupture, un changement local de la géométrie d’une
pièce a pour effet l’amplification de la contrainte nominale par le facteur de con-
centration de contrainte K, (sect. 10.2). L'effet de ce facteur est particulièrement
important lorsque les contraintes résultent d’une traction.
Par ailleurs, le mécanisme de rupture imputable aux microfissures explique très
bien pourquoi les matériaux fragiles sont beaucoup plus résistants à la compres-
sion qu'à la traction : la compression entraîne la fermeture des microfissures. Pour
cette raison, lorsqu'un matériau fragile est soumis à un état triaxial de contrainte en
compression, il se brise à des contraintes dépassant largement la limite de rupture
observée en compression uniaxiale.

Plusieurs critères servent à déterminer la condition de rupture d’un matériau fra-


gile soumis à un état généralisé de contrainte ; cependant, nous nous limitons ici à
un seul critère, le critère de Coulomb-Mohr (le plus simple) et sa version modifiée.

10.4.2 Critère de Coulomb-Mohr (C-M)


Considérons un matériau fragile soumis à un état principal de contrainte ©, œ
et o (avec © < 63 < 6j). Dans le plan défini par les directions principales corres-
pondant aux deux contraintes extrêmes, la combinaison critique des contraintes
normale et de cisaillement (©, et f,.) se produit sur le plan de la rupture, comme on
le voit à la figure 10.17a. Le cercle de Mohr impliquant ©, et & apparaît à
la figure 10.17b et la droite PH tangente à ce cercle au point P (6,, %,), appelée la
droite de Coulomb (version simplifiée), est décrite par l'équation suivante :

rl = To - og (10.13)
Critères de défaillance et fatigue 259

où # est la cohésion du matériau (intersection de la droite PH avec l’axe des 9 et


où @ spécifie l’angle de frottement interne (angle entre la droite et l’axe des o). Ces
deux paramètres prennent des valeurs positives.

Lénoncé du critère de Coulomb-Mohr est le suivant :


«La rupture se produit sur un plan particulier quand les contraintes normale et de
cisaillement qui agissent sur ce plan vérifient la relation 10.13.»
On voit que, si la contrainte normale en compression 6, augmente, la contrainte
de cisaillement 7%, nécessaire pour produire la rupture doit elle aussi augmenter‘.
Cela s'explique par le fait qu’une contrainte normale élevée en compression né-
cessite une plus grande contrainte de cisaillement pour vaincre le frottement entre
les faces des microfissures. Les coordonnées du point P’(G;, -%,) vérifient aussi
l'équation 10.13 et le plan de rupture correspondant est symétrique, par rapport à
l’axe principal 1, au plan de rupture montré à la figure 10.17a.
Afin d'établir la condition de rupture en fonction des caractéristiques du matériau,
on considère la relation suivante en examinant la géométrie de la figure 10.17b :

_ Ge 02
sing = RE —
Li ie 0 00 (10.14)
2) (D

Après développement et arrangement, on obtient :


Lesin 2cos@p
HET 2 TT + 790 (10.15)
| + sing | + sing

Figure 10.17 a) Plan dans lequel


agissent les contraintes principales
extrêmes ; b) combinaison critique des
contraintes produisant la rupture selon
le critère C-M.

Ainsi, dans le plan défini par le système de coordonnées ©, ©, l'équation 10.15


est représentée par la droite KK” (pour œ < G;), comme à la figure 10.18a. La
même procédure peut s'appliquer au cas où ©, < 6, < © et on obtient une autre
équation, similaire à l’équation 10.15, qui décrit la droite KK” (fig. 10.18a). Ces
deux droites forment l'enveloppe spécifiant la condition de rupture.

4. Les essais exécutés sur les matériaux fragiles (roches, béton, etc.) utilisent une éprouvette soumise à une
pression latérale o;, = o, et à une contrainte axiale o,. Dans ce cas, la contrainte o, atteint une valeur de
compression supérieure à la limite de résistance en compression sous charge axiale S,.
260 Chapitre 10

Figure 10.18 Enveloppe spécifiant


la condition de rupture selon le critère
C-M : a) en fonction des caractéristiques
du matériau ; b) en fonction des proprié-
tés statiques du matériau. (a) (b)

Évaluation des paramètres % et @. On peut évaluer les paramètres % et pen


fonction des propriétés statiques du matériau en examinant les conditions de rup-
ture particulières suivantes. Sous charge uniaxiale en tension, la rupture se produit
quand la contrainte normale est égale à la limite de résistance S,, (S,, > 0) ; cette
condition est représentée par le cercle de Mohr, T, à la figure 10.19. De façon
similaire, la rupture se produit sous la charge uniaxiale en compression quand la
contrainte normale est égale à la limite de résistance S,. (S, < 0) ; le cercle de
Mohr, C, correspondant à cette condition apparaît également à la figure 10.19.
Pour un matériau donné, si % et o sont indépendants de l’état de contrainte, le
critère C-M est délimité par les deux droites (équat. 10.13), qui sont les tangentes
communes externes des deux cercles T et C.
Avec l'application de l'équation 10.15, à tour de rôle, aux deux conditions de
chargement uniaxial, on obtient :
2cos
Sy = To _
l + sing
2cos 10.16
Sr C0 )
l — sing

On peut voir qu’il est possible d'exprimer les caractéristiques du matériau en fonc-
tion des propriétés statiques (en résolvant les équations 10.16) :

]
SIND = Sur e de
- ——"—

Sun = De
(10.17)
ToCOSP = - Sur Sue _
Sur ré 5e

En combinant les équations 10.17 et 10.15, on a :



"+ O2 = |
Se (10.18)

Léquation 10.18 est représentée selon le système de coordonnées o;, c (fig. 10.18b)
par deux droites : NN’ (pour & < o;) et NN” (pour & < ©).
Critères de défaillance et fatigue 261

a 90° —- «
Se . plan de <o: +
rupture
plan de

(uniaxial en T
compression) ee
(uniaxial en
tension) Figure 10.19 Condition de rupture
correspondant à la traction uniaxiale et
à la compression uniaxiale.

Les équations 10.13, 10.15 et 10.18 décrivent toutes le critère de C-M, mais sous
des formes différentes.

Application à un état plan de contrainte. Pour obtenir les résultats montrés


à la figure 10.18, on a posé que la troisième contrainte principale (c:) se situe entre
les deux autres contraintes principales (o; et &). Pour un état plan de contrainte
(3 = 0) ayant deux contraintes principales & < ©, la condition de rupture est
gouvernée par les relations suivantes obtenues à l’aide de l'équation 10.15 appli-
quée aux trois plans, définis chacun par deux des trois axes principaux :

1 — sing 2cos@p Se.


PROD
1 + sing TO
de sing dr ON
s. 2 0,ut (10.19a)

4 — sing 2cosp 2cosp


O2 : = O3— ——
À To‘1+sinp ——— —S HE
= CpV1+sinp (10.19b)
‘l+sing


1=sinp
6:: |, 2cosp 2cosp
HR sin@ de (10.19c)
© + sing nur + sing

Les équations 10.19 spécifient le contour XZYN’ qu’on voit à la figure


10.18b ; dans le cas où ©, < ©, on obtient trois autres équations qui déterminent
le contour JKIX (fig. 10.18b). Ainsi, l'enveloppe XZYJKIX spécifie la condition de
rupture d’un matériau fragile soumis à un état plan de contrainte.
Les matériaux fragiles ont une résistance relativement faible sous une contrainte
en tension et le bris de ces matériaux est brutal. Ainsi, dans la mesure du possible,
on évite de les employer pour les éléments structuraux à moins de leur appliquer
un facteur de sécurité élevé. Ils sont cependant très résistants en compression ; la
rupture d’un matériau fragile soumis à un état triaxial de contrainte en compres-
sion peut, en effet, se produire à des contraintes dépassant largement la valeur de
Eee
262 Chapitre 10

Facteur de sécurité. Considérons un état principal de contraintes (> < 63 < Gi)
à l’intérieur de la limite de la rupture ; on voit le cercle de Mohr avec 0: et © (ayant
I comme centre) à la figure 10.20. On peut alors définir le facteur de sécurité FS
contre la rupture fragile comme le rapport entre le rayon du cercle ayant le même
centre Iet tangent à la droite de Coulomb et celui dudit cercle de Mohr. On obtient
donc:

mi (oir — O>R)/2 _ Re
FS _ 10.2
4 lo ee) (10.20)
Par la géométrie de la figure 10.20, on peut déterminer R3 :

2 (gP ù

et en insérant l'équation 10.21 dans l’équation 10.20, on obtient :

FREE -(O1
(oi + O22)}sin® p + 27Tncos
0 (9
QT ©

La combinaison de la dernière relation avec l'équation 10.17 donne finalement :

(oi + O2 )(Sur a Se) en 25 pue


PS =
(o1 - o2)(Sx — Sue) (10.22)
L'application du critère de C-M fait l’objet des exemples 10.3 et 10.4.

Figure 10.20 Concept de facteur de


sécurité contre la rupture fragile (pour
un état de contrainte spécifié par
O = O3 < ©).

Plan de rupture. D’après le critère de C-M, le plan de rupture est perpendicu-


laire à la direction faisant un angle & (où 2a«= 90° — p) avec l'orientation de la con-
trainte principale majeure. Cette caractéristique pourrait ne pas être en bon accord
avec les observations expérimentales. À titre d'exemple, examinons le cas d’un
matériau fragile ayant le rapport S,/S,; = -3,5 (typique pour la fonte). Cette pro-
priété permet de déterminer la valeur de l'angle o (p = 34°, équat. 10.17) et, par
conséquent, & = 45° — 92 = 28°. Nous pouvons faire les remarques suivantes :
Critères de défaillance et fatique 263

— Sous compression uniaxiale, le plan de rupture fait un angle & = 28° avec l’axe
de la charge (fig. 10.19). Cela reflète bien l’orientation du plan de la rupture
observée expérimentalement.
— Sous tension uniaxiale, le plan de la rupture fait un angle de 62° (90° — & = 62°)
avec l’axe de la charge (fig. 10.19). Or, les résultats expérimentaux indiquent
que le plan de la rupture est pratiquement orienté à 90° par rapport à cet axe ;
ainsi, l’écart entre la valeur expérimentale et celle prescrite par le critère de C-M
est appréciable.
— Sous torsion pure appliquée à un barreau cylindrique (0, = -œ = 7,4), le critère
de C-M prédit que le plan de la rupture fait un angle de 73° (a + 45° = 73°) par
rapport à l’axe du barreau et la rupture se produit à une contrainte normale
maximale égale à 0,78 S,,. Or, les résultats expérimentaux indiquent que la
rupture se produit suivant un plan orienté à 45° par rapport à l’axe du barreau
sous une contrainte normale pratiquement égale à S,, (voir exemple 10.4).
Les observations précédentes conduisent à la conclusion suivante : le critère de
C-M est approprié seulement aux cas où la compression est prédominante ; par
contre, dans les cas où la tension est prédominante, il y a lieu de modifier ce
critère, ce que nous aborderons à la section 10.4.3.

EXEMPLE 10.3
Un échantillon fabriqué à partir d’un matériau fragile est soumis à l’état de con-
trainte indiqué à la figure 10.21. Sous chargement uniaxial, le matériau se brise à
5 MPa en tension ou à 25 MPa en compression.
a) Déterminer les valeurs qui délimitent le domaine de variation de ©; pour qu’il
n’y ait pas de rupture, selon le critère de C-M.
b) Pour une contrainte ©, égale à la moyenne des limites déterminées en a), calcu-
ler le facteur de sécurité par rapport à la rupture fragile.

Solution
a) La rupture peut se produire dans les deux conditions suivantes.
— Avec o, comme contrainte maximale, on obtient (équat. 10. 18) :
O0 -60
== —_— 1 —> ON —= 7 MPa
HET : (e)
— Avec Oo, comme contrainte minimale, on a :
-50 O0
— + — = |] — Op = -275 MPa
ET ’ (
Donc, si -275 < ©, < -7 MPa, il n’y a pas de rupture.
50 MPa
b) La contrainte ©, doit prendre la valeur suivante :

O0 14275)
ME 0 = -141 MPa (c)
et on trouve le facteur de sécurité FS à l’aide de l'équation 10.22 :
_ (5-25)x[-50 +(-141]-2x5x(-25) _ 60 MPa do
FS 1,49 (d)
E Gas) 0 = (141)] b
Figure 10.21 Exemple 10.3.
264 Chapitre 10

10.4.3 Critère de Mohr modifié


La combinaison du critère de C-M et du critère de la contrainte normale maximale
(N-M) conduit à un critère plus réaliste qui répond mieux aux résultats expérimen-
taux. C’est le critère de Mohr modifié (M-M). Nous en faisons la description d’une
version simplifiée.

Description
Pour l’état général de contrainte spécifié par ©: < 6, < ©, le critère de M-M respecte
la limite en tension prescrite par © = S;, œ = S,, et la limite de compression
prescrite par le critère de C-M, et on considère le cas de torsion pure (o, = -@ ;
O3 = 0) comme applicable aux deux critères constituants. Ainsi, le critère de M-M
est représenté par l'enveloppe W,Q,TQ,W, dans le plan o, 7 (fig. 10.22) et par
l'enveloppe N'VNUN” dans le plan ©, © (fig. 10.23). En particulier, la droite
modifiée N'V a comme équation :

tension
uniaxiale

torsion
pure
Figure 10.22 Cercles de Mohr et en-
veloppe du critère de M-M en relation
avec les contraintes extrêmes dans le plan
O, T

Figure 10.23 Enveloppe prescrite par


le critère de M-M pour un état de con-
trainte spécifié par © < G < 1.
Critères de défaillance et fatique 265

Ame = 1 (10.23)
Par conséquent, pour un état plan de contrainte (©; = 0), la limite des contraintes
en tension étant déjà spécifiée, celle en compression est imposée par o = S, et
Œ = S ; dans ce cas, le critère de M-M est décrit par l'enveloppe KJVNUIK
(fig. 10.23).
Facteur de sécurité. Pour un état de contrainte spécifié par les contraintes
extrêmes ©; et © (avec œ < 6j) et représenté par un point situé à l’intérieur de
l'enveloppe dans le plan ©; ©; (fig. 10.23), on peut définir le FS comme suit.
— Si le point est situé dans la zone délimitée par NOVN, c'est-à-dire -0, < & < G:,
(par exemple, point À, fig. 10.23), le FS est donné par :

To (10.24a)
D}


— Si le point est situé dans la zone délimitée par N'VON*, c’est-à-dire ©& < ©; et
® < -O3, (par exemple, points B, C ou D, fig. 10.23), on peut trouver le FS en
procédant de façon semblable au cas du critère de C-M (fig. 10.20) et on
obtient :
* (oi “a O2) (2 Sy a 5,8) m2 Sy De
FS (10.24b)
(oi Æ O) (0,2)

EXEMPLE 10.4
Un cylindre de 14 mm de diamètre est encastré à une de ses extrémités et soumis
à un système de forces à l’autre extrémité libre (fig. 10.24a).
Sous chargement uniaxial, le matériau, qui est fragile, se brise à 0,5 MPa en
tension ou à 2,5 MPa en compression.
En ignorant les concentrations de contrainte, déterminer la valeur maximale de F
pour provoquer la rupture du cylindre :
a) selon le critère de C-M;
b) selon le critère de M-M.

Solution

Le matériau à la surface du cylindre est le plus sollicité et un point quelconque sur


cette surface peut être considéré pour déterminer la condition de rupture. Les
contraintes agissant au point C situé sur la fibre supérieure apparaissent à la fiqure
10.24b. On obtient (F en Newtons) :
F ce F le mn
ER
LU MOUSE un eme 6,496X109F
3 (N/m°)
> (a)

0,12F X 0,08 x 0,007


Txz = Tx0 — 2 Doom = -17,818X10F3 (N/m?)2 (b)
266 Chapitre 10

e] (MPa)

l _o388
O |05 ,
o, (MPa)

, 0,5-
ne !
N \ OF SE: -0,661)
un /
u

Figure 10.24 Exemple 10.4. (d) (e)

On voit que l’axe y est un axe principal (%, = = 0) et les contraintes principales
dans le plan z, x sont données par (équat.7.24) :
2
CU SES Les + (-17,818)? = 1486XI0F (c)
ue)
2)

eee É + (117,818)? | = -2136X10°F (d)


2 À
Le matériau au point C est donc soumis à un état plan de contrainte (o; = 0) avec
O < O3 < Oï.

a) Selon le critère de C-M, la rupture du cylindre se produit dans la condition


suivante (équat. 10.18) :
Critères de défaillance et fatique 267

14,86 xX10F -2136x10F


0,5 x10 ei 50 2 SECIU er (e)
d'où F = 26,1 N.
Cette condition de rupture est représentée par le point D de la figure 10.24c. La
droite Of décrit l’évolution de l’état de contrainte au point considéré pour différen-
tes valeurs de F ; cette droite est décrite par :
CIRE SUT IS
= 2 = -1,437
O1 1486x10F (
b) Selon le critère de M-M, la rupture du cylindre est prescrite par l'équation 10.23 :

1 | -2136xX10F
MAS OO + —

Cr -2,5 x 106 -2,5 x 106 (g)


d'où F = 30,9 N.

Cette condition de rupture est représentée par le point E de la figure 10.24c. On


voit que, dans ce cas, la charge correspondant à la rupture selon le critère de M-M
est plus grande que celle prescrite par le critère de C-M ; la différence est de 18 %
environ. Une petite expérience facile à réaliser permet d'illustrer le problème dont
nous venons de présenter la solution. Il suffit, en effet, de prendre un bâton de
craie, de tenir ses extrémités avec les mains et de le soumettre à une charge de
torsion. La figure 10.24d représente la craie et la ligne de contrainte maximale
résultant du moment de torsion appliqué à ses extrémités ; il s’agit d’une hélice à
45 degrés. La figure 10.24e est une photo de la craie après rupture. On voit bien la
coïncidence entre le plan de rupture de la photo (e) et la ligne de contrainte maxi-
male du schéma (d).

105 MATÉRIAUX SOUMIS À DES CHARGEMENTS


RÉPÉTÉS (FATIGUE)
Une pièce soumise à un chargement répété finit par se rompre au bout d’un
nombre plus ou moins grand de cycles de chargements. Le processus est pro-
gressif : en une zone donnée, chaque cycle de fluctuation de contrainte entraîne
une détérioration du matériau, laquelle finit, à son degré ultime, par provoquer
une fissuration ou même une rupture catastrophique de la pièce.

10.5.1 Phénomène
Le phénomène est bien connu : rares sont ceux qui n’ont jamais subi les con-
séquences d’une machine brisée en pleine action. Par ailleurs, on sait tirer profit de
ce phénomène : pour couper un fil de métal, on le plie et on le déplie un certain
nombre de fois. On peut également tirer parti de l'effet dû aux concentrations de
contrainte : à l’aide d’une paire de pinces, on fait une encoche sur le fil à l'endroit
où l’on désire qu’il y ait rupture ; le nombre de cycles nécessaires à la rupture
diminue ainsi considérablement! (Le lecteur est invité à en faire l'essai.)
Déjà, à partir de ces cas pratiques, on peut établir deux grandes classes de compor-
tement dû à la fatigue.
268 Chapitre 10

a) La fatigue associée à un grand nombre de cycles (haut cyclage) : c’est la plus


courante. Les niveaux de contrainte qui la provoquent sont sensiblement
inférieurs au niveau de la contrainte d'écoulement du matériau. La rupture a
lieu sans déformation permanente appréciable. La caractérisation de la
résistance en fatigue est effectuée par les essais sous contraintes cycliques
contrôlées.
b) La fatigue plastique associée à un petit nombre de cycles (fatigue oligocy-
clique) : c’est celle qu'on rencontre dans le cas du fil de métal plié et déplié.
Les déformations imposées à la pièce sont telles que, à chaque cycle de charge-
ment, celle-ci subit une déformation permanente. La fatigue plastique n'est
tolérable que dans certaines situations bien contrôlées : zones restreintes où
la déformation est autolimitative et n’entraîne aucune distorsion importante
de la pièce. On détermine les caractéristiques du matériau dans ces conditions
à l’aide des essais sous déformations cycliques contrôlées.
Après avoir examiné le mécanisme de fatigue, nous traiterons de la fatigue à
haut cyclage à la section 10.6. Nous aborderons succinctement la fatigue
oligocyclique à la section 10.7.

10.5.2 Mécanisme de fatigue


L'observation macroscopique ou microscopique d’une section rompue sous
l'effet de la fatigue (fig. 10.25) indique la présence d’une amorce locale (appelée
site d’amorce ou d'initiation de la fissure) provoquée par une concentration de
contrainte due à une imperfection du matériau ou à un changement de la géomé-
trie de la pièce. Cette amorce se continue par une zone où la rupture semble se
propager graduellement. Enfin, une troisième zone indique qu'une rupture brus-
que s’est produite lorsque la section résiduelle est devenue trop petite pour résister
à la charge. On distingue donc trois étapes dans le processus de fatique :
1. l’amorce de la fissure ;
2. la propagation de la fissure ;
3. la rupture finale du matériau.
Le critère qui définit la fin de la période d’amorçage de la fissure est, en général,
basé sur la longueur d’une fissure visible ou détectable à l’aide de techniques ex-
périmentales connues ; en pratique, cette longueur se situe autour de 0,5 mm. À
un faible niveau de contrainte, la période d'initiation occupe une grande propor-
tion de la vie totale. Par contre, au fur et à mesure que la contrainte appliquée
augmente, cette proportion diminue en faveur de la phase de propagation.
Lamorçage d’une fissure par fatigue se produit aux endroits les plus sollicités ; ainsi
les concentrations de contrainte ont un effet très important dans le processus d’ini-
tiation. Par contre, le champ de contrainte entourant la pointe de la fissure n’est
pas affecté par ce facteur et l’évolution de la fissure au cours du cyclage est étroite-
ment reliée au facteur d'intensité de contrainte, lequel se base sur le concept de la
mécanique de la rupture. Les caractéristiques de propagation exprimées en fonc-
tion de ce facteur servent à déterminer la vie résiduelle des composantes structura-
les selon le critère de tolérance de dommage.

Figure 10.25 Exemples de ruptures La conception d’une pièce structurale contre la rupture par fatigue se fonde princi-
types dues à la fatigue : a) flexion rota- palement sur la vie en initiation ; nous limitons donc notre étude à cet aspect du
tive ; b) flexion alternée. phénomène.
Critères de défaillance et fatigue 269

L'aspect de la rupture permet souvent de déterminer quel type de chargement a


provoqué le bris de la pièce. La fiqure 10.26 en présente quelques cas types. Les
détails donnés aux paragraphes suivants permettront de comprendre l’origine des
caractérisations de certaines des ruptures schématisées dans la figure.

CONTRAINTE MOYENNE ÉLEVÉE CONTRAINTE MOYENNE FAIBLE

Flexion rotative

AD
®; Le

Figure 10.26 Schémas montrant les


faciès de rupture par fatigue en relation
avec le mode de chargement ; les flèches
indiquent l’évolution des fronts de pro-
pagation des fissures.
270 Chapitre 10

Nous incitons le lecteur à consulter des ouvrages traitant du comportement des


matériaux s'il veut obtenir plus de détails sur les changements qui affectent la
microstructure même du matériau au cours d’un processus de fatigue.

10/6 FATIGUE SOUS CONTRAINTES CONTRÔLÉES


Pour prévenir la rupture par fatigue d’une structure, l’idéal consisterait à fabriquer
un ou plusieurs prototypes de ladite structure et à les soumettre aux conditions
d'utilisation les plus sévères, afin de vérifier si le nombre de cycles de chargement
requis peut être atteint.

Cette méthode, par ailleurs très coûteuse, est en vigueur par exemple dans l’indus-
trie aéronautique : le prototype d’une pièce (aile, train d’atterrissage, moteur, etc.)
est soumis à des essais exhaustifs de fatigue avant qu’on installe la pièce opé-
rationnelle sur l'appareil.
À l'étape de la conception d’une pièce, il faut pouvoir en prédire la durée de vie
lorsqu'elle est soumise à la fatigue ; pour ce faire, on effectue des essais simples, en
laboratoire, sur des éprouvettes prélevées dans le matériau à tester.

10.6.1 Diagramme de fatigue (courbe S-N)


L'essai de fatigue le plus courant est celui dit «de flexion rotative» (fig. 10.27), par
lequel une éprouvette normalisée est soumise à un moment fléchissant d'intensité
constante, mais qui, à cause de la rotation de l’éprouvette, entraîne une variation
sinusoïdale de la contrainte (contrainte cyclique symétrique).

éprouvette fibre en rotation


normalisée compression (= 10 009 r/min)

fibre en
traction
paliers

P (poids constant)
*:o (fibre extérieure)

Figure 10.27 Essai normalisé de fati-


que en flexion rotative : a) schéma du
chargement : au cours d’un tour com-
plet de l'éprouvette, une fibre est soumise
à une variation sinusoïdale de contrainte
(0-tension-0-compression-0) ; b) repré-
sentation de la variation sinusoïdale de
contrainte. 5. Voir J.-P BAÏLON et J.-M. DORLOT, op. cit.
Critères de défaillance et fatigue 271

Plusieurs éprouvettes sont nécessaires pour déterminer la résistance du matériau


à la fatigue S$, : chaque éprouvette est soumise à un niveau donné de contrainte, et
on enregistre le nombre de tours nécessaire pour causer la rupture. On peut ainsi
tracer une courbe expérimentale (fig. 10.28).

Les résultats de la figure 10.28 sont assez fortement dispersés. Cette dispersion est
normale, car, lorsqu'une éprouvette est soumise à la fatigue, chaque microfissure
constitue une amorce potentielle. Or, le nombre de micro-fissures étant considéra-
ble, la même sollicitation, appliquée sur des éprouvettes en apparence semblables,
peut entraîner la rupture à des nombres sensiblement différents de cycles. On ob-
tient ainsi des niveaux de vie (N, exprimé en cycles) considérés comme probables
(vie movenne). Il n’est pas inhabituel d'observer que la dispersion des résultats ex-
périmentaux est caractérisée par un facteur de 10 (rapport entre la vie la plus élevée
et la vie la plus faible) pour une contrainte alternée donnée dans la région à haut
cyclage. À cause de cette dispersion, une analyse des résultats des essais de fatigue
n'est effectivement valable que si elle est accompagnée d’une étude statistique.
De façon générale, la courbe de fatique S-N, tracée en coordonnées logarith-
miques où semi-logarithmiques, adopte l'allure caractéristique de celle de la
figure 10.28 (pour un matériau non ferreux). Comme le montre la figure 10.29,
pour les matériaux ferreux, la courbe S-N tend vers une valeur asymptotique lors-
que N = 107 cycles, alors que, pour les autres matériaux, une rupture peut se
produire à un nombre de cycles élevé, même en présence de contraintes faibles.
Cette valeur asymptotique de la contrainte pour les matériaux ferreux, appelée
limite d'endurance S,, correspond à la valeur de la contrainte au-dessous de
laquelle aucune amorce de fissure ne se produit. Le matériau pourrait donc,
en principe, supporter un nombre infini de cycles sans subir de rupture.

Matériau: alliage d'aluminium 24-ST


500 N.* : D S, = 570 MPa
Sy = 435 MPa
Condition: contraintes cycliques
équation 10.27 complètement renversées (a,m =0)
{voir ex. 10.5)
400

300

200
expérimentale
la
de
Amplitude
(MPa)
S,
cyclique,
contrainte pas de rupture 4

100F

Figure 10.28 Résultats typiques d’es-


107 10° 10° 10° 10° 10? 10° sais de fatigue sur un matériau non
Cycles à la rupture, N ferreux (courbe S-N).
272 Chapitre 10

acier G41300 (normalisé)

équation 10.27

Figure 10.29 Courbe de fatigue (S-N)


pour un matériau ferreux, illustrant la 104 10° 10° 10? 10$
présence de la limite d'endurance. N (cycles)

Bien qu'il n'y ait pas de limite d'endurance pour les matériaux non ferreux,
on adopte à leur égard, par convention, une valeur de S, correspondant à
N = 5 x 108 cycles. Afin d'illustrer ce que représente une vie de 5 X 10 cycles,
prenons le cas d’un moteur d'automobile tournant à 3000 t/min. En régime
continu, et en fonctionnant sans arrêt, le moteur atteindra 5 X 108 cycles
en 116 jours. Sur la base d’une utilisation moyenne de 2 heures par jour, ce
moteur atteindra 5 X 105 cycles en 3,8 ans.

10.6.2 Courbes de fatigue empiriques


Équations pour la courbe S-N. La détermination expérimentale d’une courbe
de résistance à la fatique (comme celle des figures 10.28 et 10.29) est une opéra-
tion coûteuse, puisqu'elle requiert l’usinage de plusieurs éprouvettes et des essais
de longue durée. Il est donc avantageux, lorsqu'on veut effectuer des calculs préli-
minaires, de tenter de prédire le comportement en fatique du matériau à partir des
propriétés de celui-ci lorsqu'on le soumet à une traction statique, ou à partir d’un
nombre restreint d'essais de fatigue.
En général, la courbe de fatigue dans un diagramme logarithmique peut être
représentée par une droite (fig. 10.30) exprimée par la relation générale suivante :

Sa = AN = 6;(2N) (10.25)
où À et b sont des constantes du matériau ; 0 est le coefficient de résistance en
fatigue qui est proche de la contrainte réelle à la rupture en traction statique. L'équa-
tion 10.25 conduit aux relations empiriques dont voici un exemplef :
— pour les matériaux ferreux :
Cn

Se (10.26a)
Figure 10.30 Courbe empirique de
fatigue construite sur un diagramme
log-log, à partir des points 0,98, (à 6. Voir G. DROUIN, M. GOU, P THIRY et R. VINET, Éléments de machines, Montréal, Presses internationales
10% cycles) et S, (à 10$ cycles). Polytechnique, 2° éd., 1986.
Critères de défaillance et fatigue 273

où log est le logarithme à base 10 ;


— pour les matériaux non ferreux :

5,7 log Sa
I pme
EU mer (10.26b)
og 0,95,
l'équation 10.26a, qui n’est valide que lorsque 10° < N < 106, laisse présumer
que la limite d'endurance correspond à N = 10$ cycles. L'équation 10.26b est
valide lorsque 105 <N <5 x 108.
On a développé une formule empirique plus générale? pour représenter la
courbe complète de résistance à la fatigue, sans discontinuité :

8
PU (10.27)

où k* et b* sont des constantes obtenues à partir de deux essais de fatigue.


Dans les équations 10.26 et 10.27, on peut déterminer expérimentalement la
valeur de S, ou l’estimer à partir de la résistance ultime $, :
— pour les matériaux ferreux :
S, = 0,45$, pour S, < 1400 MPa
S, = 630 MPa pour S, > 1400 MPa (10.28a)
— pour les matériaux non ferreux :
Ses 0SEASS (état forgé et laminé)
S,.=0,25XS, (état coulé) (esp)
Lexemple 10.5 illustre l'application des relations empiriques mentionnées.

EXEMPLE 10.5
Exprimer les résultats obtenus à la figure 10.28 à l’aide des équations empi-
riques 10.26 et 10.27.

Solution
Puisque la courbe de résistance à la fatigue de la figure 10.28 concerne l’alumi-
nium, donc un matériau non ferreux, il n’v a pas de limite d'endurance en tant que
telle. Nous pourrions donc utiliser la convention adoptée à l’article 10.6.1, à savoir
que la limite d'endurance S, correspond à N = 5 x 105 cycles. Toutefois, dans ce
cas, il y a deux points expérimentaux pour lesquels il n'y a pas eu rupture lorsque
N = 106 cycles. Nous supposerons donc que ces points correspondent à la limite
d'endurance désirée : S, = 160 MPa.

7. Voir J. DUBUC, T. BUI-QUOC, A. BAZERGUI et A. BIRON, Uñified Theory of Cumulative Damage in


Metal Fatigue, W.R.C. Bulletin, n° 112, New York, Welding Research Council, juin 1971.
274 Chapitre 10

Par ailleurs, on sait que :


S, = 570 MPa et Sy = 435 MPa (a)
1. l'équation 10.26b donne :

Per ,9 en
log N = 3 + ne
x
b)
10g ———
0,9 x 570

d’où

log N = 3 —11,26lo Sa (c)


ä M à
2. l'équation 10.27 donne, quant à elle :

k* (ur 1
Se DS (d)
160 160 160 | 570
Pour déterminer k* et b*, on utilise deux points expérimentaux (fig. 10.28) ; le
premier permet d'obtenir :
SP AS Te ON 25 div. (e)
et le second :

SH =1000et2 Ne 1450107 (f)


De là, on déduit que b* 5,48 et k* = 4,246 X 106. Alors l'équation (d)
devient :

ne 4,246 x 106 Il 1
CPR I ES 5) ()
160 De 160 | 570
Le tableau 10.1 présente quelques points particuliers, calculés à partir de ces
deux équations.

Tableau 10.1 Résultats pour l'exemple 10.5

N (cycles) N (cycles)
(équat. 10.26b) (équat. 10.27)
0,95, = 513 10° 666
400 16 < 10 TE MI0
300 42010: SZ Gl0e
200 LOSC ÆOE A0
2510 46-107
DEAD OO
Critères de défaillance et fatique 275

Ces points ont permis de tracer les courbes empiriques de la figure 10.28. On
remarque que les résultats obtenus à partir de l'équation 10.27 correspondent
davantage aux données expérimentales ; cette équation représente aussi assez
bien les résultats expérimentaux de la figure 10.29.

Courbe de design contre la rupture par fatigue. On procède à la conception


d'une pièce pour résister à la rupture par fatigue à haut cyclage en se basant prin-
cipalement sur les caractéristiques de la courbe S-N. On fait intervenir alors, selon
l'approche déterministe, un facteur de sécurité, soit sur la contrainte (FS,), soit sur
la vie (FS\).
Dans la région des vies finies, le FS, fait déplacer la courbe S-N suivant l'axe des S,
et le FS,, suivant l'axe des N (fig. 10.31). Compte tenu des caractéristiques de la
courbe S-N (équat. 10.25), on peut établir la corrélation entre le FSY et le FS,. En
effet, la contrainte de design ©: est déterminée, d’une part, par la résistance $, :
b
oi — ” an (10.29)
et, d'autre part, par la vie prescrite N, :
Ga = AN = A(NyX FSw) (10.30)
ce qui donne :
FSy = (FSS) ” (10.31)
Par exemple, pour une valeur typique b = -0,15, avec FS,, = 1,5, on obtient
FSy = 14,9. On voit que la valeur de FS\ est beaucoup plus élevée que celle
de FS,. Le facteur de sécurité est sélectionné selon le jugement de l'ingénieur en
tenant compte de plusieurs facteurs (art. 10.6.5). On peut résumer comme suit le
concept de design contre la rupture par fatigue.
a) Si la pièce doit supporter une contrainte cyclique avec une vie finie spécifiée,
on détermine la contrainte maximale d’un chargement symétrique en se basant
sur la courbe de design dans le diagramme S-N. Cette contrainte ne doit pas
provoquer l'écoulement dans la pièce. Si elle dépasse la contrainte d’écoule-
ment, il est préférable d'utiliser l'approche de fatigue à déformations contrôlées
(sect. 10.7).
b) Si la pièce est conçue pour une opération impliquant un très grand nombre de
cycles sans se briser, la contrainte imposée doit être inférieure à la limite d’en-
durance (concept de vie sécuritaire). On détermine la limite d'endurance consi-
dérée en design (S.4) à l’aide de la valeur corrigée S* établie à partir de S, en
tenant compte des facteurs influents (art. 10.6.5) :
SE À courbe S-N
Sye,d = FS,
—< (10.32) a S Re courbede
CRE Pr design
a ere 5
L'approche déterministe est courante en pratique ; le design est alors effectué S _ [re
Fe condition l > SK
d’après la courbe de la résistance en fatique la plus sécuritaire avec l’introduction ÈS de design TS Set
ed -------+ TE
préalable des deux facteurs de sécurité adoptés. Comme autre méthode, on peut
effectuer le design selon l’approche rationnelle de la probabilité de défaillance. N N
Cependant, pour que cette approche soit opérationnelle, il faut disposer de Nombre de cycles à la rupture (N)
données pertinentes, ce qui n’est pas souvent le cas, en pratique. Si on choisit de
l'utiliser même si on n’a pas toutes les données requises, on doit fonder le calcul de Figure 10.31 Courbe de design en
probabilité de défaillance sur une base de données estimées. fatigue à contraintes contrôlées.
276 Chapitre 10

Figure 10.32 Contrainte cyclique


sinusoïdale (G,) superposée à une con-
trainte statique ou moyenne (6,,).

Ornax
contrainte

Il est à noter, par ailleurs, qu’une probabilité de défaillance basée sur la résistance
équivaut effectivement à un facteur de sécurité appliqué sur la contrainte (sect.
10.9). Dans les exemples de calcul de la durée de vie dans ce chapitre, nous utili-
sons la courbe de résistance en fatigue représentant la vie moyenne, à moins d'’in-
dications contraires.

10.6.3 Influence de la contrainte moyenne


Relations de base. Étudions l'effet exercé par une contrainte moyenne non
nulle. La courbe de la figure 10.32 représente une contrainte variant de façon
sinusoïdale (amplitude = G;), superposée à une contrainte moyenne (6;,) statique.
Les valeurs de 6, et de ©, sont reliées aux contraintes cycliques maximale et mini-
male comme suit :

AO = Omax — Omin (10.33)

On peut, en principe, effectuer ce type de chargement sur des éprouvettes sou-


mises à une flexion rotative (fig. 10.27), en leur imposant une charge addition-
nelle de traction ou de compression statique. D’autres sortes de machines permet-
tent cependant d'effectuer beaucoup mieux des essais de fatigue avec contrainte
moyenne non nulle.

Les figures 10.33 et 10.34 montrent des machines servohydrauliques modernes


(commandées par ordinateur) qui permettent d'appliquer non seulement des char-
gements du type qu’on voit à la figure 10.32, mais également un chargement
cyclique aléatoire (art. 10.6.6).

La figure 10.35 fournit certains résultats types (courbes S-N) avec les niveaux de
contrainte moyenne comme paramètres.

On a proposé plusieurs relations pour prédire l'effet de 6,, sur la vie d’un matériau,
à partir de l'analyse des résultats concernant la fatigue due à une contrainte moyenne
nulle et en fonction de la résistance déterminée lors d’un chargement statique
uniaxial.
Figure 10.33 Essai de fatigue à haute
température : a) machine servohydrau-
lique ; b) gros plan de l’extensomètre avec
tiges de quartz à l’intérieur du four.
Critères de défaillance et fatigue 277

(c)

Figure 10.34 Essai de fatique sur


a) La relation empirique de Goodmanÿ est la plus connue (fig. 10.36) pour tenir
éprouvette perforée : a) machine servo-
compte de l'effet de la contrainte moyenne positive :
hydraulique et instrumentation ; b) ca-
O7
EL , UE
EE Om =— à] (10 34)
méras permettant de suivre l’évolution de
: , S à à
53 + ° la déformation et de la fissuration près
du trou ; c) gros plan de l’éprouvette.
où ©, = amplitude de la contrainte sinusoïdale imposée (fig. 10.32)
OA = contrainte moyenne
S, = résistance à la fatigue (due à une contrainte sinusoïdale complète-
ment renversée), pour une vie N donnée
S, = contrainte ultime (ou résistance maximale) en traction uniaxiale
statique (art. 9.2.3)

b) Soderberg” a proposé une relation semblable à l'équation 10.34, mais plus


sécuritaire, puisque la valeur de ©, est limitée à la limite d'écoulement Sy en
traction statique (art. 9.2.3) :
Ja e LA = |
s, ù (10.35)

c) Par contre, dans la région de vie intermédiaire et à bas cyclage, l'effet de la


contrainte moyenne est moins accentué et il est pris en considération, dans 5,
certains cas, par la relation suivante : À
Sn = S
—LC+
bcTT
Ca Om
=] (10.36)

où oÿ est le coefficient de résistance en fatigue (équat. 10.25). On retrouve la


forme de l'équation 10.36 dans la représentation de la déformation élastique
en fatigue à déformations contrôlées (art. 10.7.3). Om = 0
210
+ N

8. Avec Soderberg, auteur original d'une approche souvent mentionnée dans les manuels sur la fatigue. Figure 10.35 Effet de la contrainte
9. Avec Goodman, auteur original d’une approche souvent mentionnée dans les manuels sur la fatigue. moyenne sur la courbe S-N.
278 Chapitre 10

d) Pour une amplitude de contrainte donnée, une contrainte moyenne négative a


un effet bénéfique (la vie en fatigue augmente par rapport au cas où G,, = O).
Cependant, pour être plus sécuritaire, on néglige souvent cet effet bénéfique
Soderberg dans le calcul de la durée de vie du matériau.
(10.35)
L'approche de Goodman est valide s’il n’y a pas de déformation plastique dans le
matériau soumis à la fatigue. Pour respecter cette condition, la limite de validité du
diagramme de Goodman est spécifiée par le contour GHIJK à la figure 10.37.

Facteur de sécurité appliqué au chargement cyclique asymétrique. Con-


sidérons un matériau obéissant à la relation de Goodman (équat. 10.34). Sous un
chargement cyclique asymétrique (6,, 4 0), une combinaison de la contrainte
Figure 10.36 Représentation gra- moyenne 6,, et de l’amplitude ©, est représentée par un point dans le diagramme
phique des équations 10.34 et 10.35 On — ©, ; deux situations peuvent se présenter.
destinée à déterminer l'influence de la
contrainte moyenne ©, lorsqu'elle est — Sile point est situé sur la droite S;S, (par exemple, point I, fig. 10.38), l’équa-
superposée à une contrainte cyclique tion 10.34 est vérifiée. Cela veut dire que le matériau soumis au chargement
d'amplitude ©, (pour un nombre donné cyclique asymétrique spécifié a une résistance en fatigue équivalente à celle
de cycles à la rupture). correspondant au chargement cyclique complètement renversé &,.
— Si le point est situé à l’intérieur du triangle OS;S, (par exemple, point d,
fig. 10.38), le matériau soumis à ce chargement asymétrique a une vie en fati-
que plus grande que celle correspondant à $,. La droite passant par J et paral-
lèle à la droite S;S, coupe les axes des coordonnées en S,æ et S, a. Si on se
réfère à la résistance S,, le facteur de sécurité FS,, associé au chargement asy-
Amplitude
métrique va comme suit (selon le concept de Goodman) est :

Ca Om
à Goodman il
es J So 0 Sc
Éd r on voit que « est égal au facteur de sécurité :
me GS m un
Y u
CO NNCr, 1 1
Contrainte moyenne
s s, = Fa (10.37)
— + —— = — =

Figure 10.37 Limite de validité du


diagramme de Goodman. Lexemple 10.6 démontre comment on applique les équations 10.34 et 10.35.

EXEMPLE 10.6
Une pièce d'aluminium doit être soumise à un chargement cyclique variant de 50
à 350 MPa (fig. 10.39). Sa courbe S-N (fatigue due à une contrainte
complètement renversée) et ses propriétés en traction statique apparaissent à la
figure 10.28.
Amplitude
a) Estimer la vie en fatigue de cette pièce.
b) Si la pièce doit avoir une vie utile de 6,2 X 10% cycles, déterminer le facteur de
sécurité sur la base de la contrainte.
Contrainte moyenne

Solution
Figure 10.38 Concept du facteur de
sécurité en présence de la contrainte On calcule d’abord 6, et 6, (équat. 10.33) :
moyenne.
Critères de défaillance et fatigue 279

350 — _…
GE — = 150 MPa

350 + 50 350 MPa


On = 200 MPa ()
2
D’après la figure 10.28, les propriétés statiques du matériau sont :
S, —-970 MPa 50 MPa
Sy = 435 MPa (b) an
temps

a) Vie estimée de la pièce Figure 10.39 Exemple 10.6.


Selon Goodman (équat. 10.34), on a :

SOS RS A 5 T0
d’où
D, — 251 MPa (d)

et, à partir de la courbe S-N (fig. 10.28), on obtient :

N = 1,5 x10$ cycles (e)


De la même façon, la relation de Soderberg donnerait (équat. 10.35) :

Ga Or. = 150 à 200 = || (f)


mal eneu 2 WdSS
d’où
D DT MPa (g)
N = 2,8 x 10° cycles (h)

b) Facteur de sécurité
La contrainte complètement renversée correspondant à la vie en fatigue de
6,2 x 10% cycles est déterminée par la courbe S-N (fig. 10.28). On peut également
la calculer à l’aide de l'équation (ag) de l'exemple 10.5. La dernière méthode donne
a = 310 MPa ; alors, le FS, est obtenu à l’aide de l'équation 10.37 (pour l’appro-
che Goodman) :

Me cine. Co 7 + Es ii
"
B10MSST0

Il est à noter que, avec la vie spécifiée, le FS\ est 1,5 x 1095/6,2 X 10% = 24.

10.6.4 Effet de la concentration de contrainte


Contrainte cyclique symétrique. Des essais de fatigue, effectués sur des éprou-
vettes entaillées ou rainurées, permettent de déterminer expérimentalement l'effet
des concentrations de contrainte statique (K;) sur la résistance en fatigue. Pour une
contrainte nominale donnée, la vie en fatigue est d'autant plus réduite que le chan-
gement de la géométrie est important. On définit alors le facteur d’entaille en
280 Chapitre 10

éprouvette fatigue K; comme le rapport entre les amplitudes de la contrainte cyclique (com-
S sans entaille
plètement renversée) de deux éprouvettes avant la même vie, la première sans
pièce avec entaille (contrainte réelle o;) et la seconde avec entaille (contrainte nominale S$,,.),
rainure c'est-à-dire :
ou entaille
O, (sans entaille)
CCR ER Br TT (10.38)
Sya (avec entaille)

l L_ le LES L LL, N
Alors, si la limite d'endurance d’une éprouvette ayant une géométrie d’entaille
OO OMS 10 10 ED donnée est de S;, le facteur d’entaille prend la forme K; = S,/S. (fig. 10.40).

Figure 10.40 Modification de la courbe Pour la plupart des matériaux, le facteur K; est plus faible que le facteur K,; ces
de fatigue pour une pièce réelle. Les en- deux facteurs sont reliés par la sensibilité à l’entaille q :
tailles influent surtout sur la zone des vies
élevées (N > 104) de la courbe S-N. Em
es (10.39)
d'où
K; =1+gq(&,-1 (10.40)
La valeur de q varie entre O et 1 ; la première limite correspond au cas de
non-sensibilité à l’entaille (K; = 1) et la seconde, au cas d’une grande sensibilité
(K; = K;). Le facteur q dépend principalement de la résistance maximale du maté-
riau et du rayon au fond de l’entaille (fig. 10.41).
Le facteur K, perd de son intensité au fur et à mesure que la contrainte appliquée
augmente ; quand la contrainte cyclique maximale s'approche de la contrainte
d'écoulement du matériau, ce facteur tend vers l'unité.

S,, (MPa) pour flexion et charge un ;


cier
S,, (MPa) pour torsion

Alliage d'aluminium
(données obtenues pour 2024-T6)

Figure 10.41 Courbes de sensibilité 0,5 1,0 1) 2,0 2,5 3.0 32 4,0
d’entaille. Rayon en mm au fond de l’entaille (r)
Critères de défaillance et fatigue 281

Contrainte cyclique asymétrique. On établit l’effet de la concentration de


contrainte combiné à celui de la contrainte moyenne {($,,) sur la résistance en
fatigue en introduisant le facteur K;, (facteur d’entaille pour la contrainte moyenne)
dans la relation Goodman (équat. 10.34). On obtient alors (S, = résistance avec
entaille sous contrainte cyclique symétrique) :

s> a K fm Sy m
Potier: ME (10.41)
Sa S,
Le facteur K;,, dépend de la ductilité du matériau &; (en traction statique) ; pour un
matériau ductile, K;, = 1,0 et pour un matériau fragile, K;,, = K;. On peut évaluer
approximativement ce facteur par l'expression suivante :

Ef
KFr ="KÇR = (Ki) (10.42)
f
où £* est la valeur de référence qui caractérise une ductilité «parfaite». Si on consi-
dère cette valeur de référence égale à 1 (c’est-à-dire £° = 100 %), l'équation 10.42
prend la forme suivante :
K fm = Ky = Es (Ky = 1) pour EF 10

K jm = 10 pour €; > 10 tt
En l’absence d’information sur &, on peut utiliser la ductilité en fatigue &;
(art. 10.7.2).
Léquation 10.41 peut alors s’écrire :

D ———
1e K fm Sn (10.44)

et la contrainte cyclique symétrique ©, peut servir à déterminer la vie à l’aide du


diagramme S-N.
L'exemple 10.7 illustre une application impliquant une contrainte cyclique asymé-
trique avec effet de concentration de contrainte.

EXEMPLE 10.7
Un barreau cylindrique ayant une rainure de 3 mm de rayon est soumis à une
charge axiale F qui varie périodiquement entre 36,0 KN en compression et 57,6 KN
en tension (fig. 10.42).

l'acier utilisé a les caractéristiques suivantes :


— en traction statique : Sy = 382 MPa ; S, = 621 MPa ; E = 202 x 10% MPa.
— en fatigue : 6; = 948 MPa ; b = -0,092 ; &; = 0,260.
Calculer la vie de ce barreau.

Solution
1. Détermination de K,

D’après la configuration de la rainure, on a : Figure 10.42 Exemple 10.7.


282 Chapitre 10

ner ne
q x + K,=195 (fig DA, app.D)
(a)
ee AS
4 op
À l’aide de la figure 10.41, avec r = 3 mmet S, = 621 MPa, on obtient : q = 0,84.
Le facteur K; est donc (équat. 10.40) :
Ky = 1+0,84 x (1,95 - 1) =+1, 798 (b)

2. Calculs de contraintes nominales

Section nette du barreau :

d'= X 202 = 314,2 mm?


Contrainte nominale maximale :

57,6 x 10°
es DPTU —SS S2ANIPRA

Contrainte nominale minimale :

-36,0 X 103
ns = 3140 = -114,58 MPa

Contrainte locale maximale :


Ky X Symax = 1:95 X 183,32 = 357,47 MPa (e)
Donc, il n’y a pas d'écoulement à la rainure ; ainsi, on peut appliquer directement
la méthode de prévision de vie S-N.

3. Calcul de vie
Amplitude de la contrainte nominale :
… 185,52 C5)
SE : = 148,95 MPa

Contrainte nominale moyenne :

PRE 183,32 = = 34,37 MPa

Facteur d’entaille pour la contrainte moyenne (équat. 10.43) :

Ken = 417980 20% (1,798 - 1) So

Contrainte cyclique symétrique équivalente :


Re 1,798 x 148,95
= 293,67 MPa
EE | 1,591 x 34,37
621
Critères de défaillance et fatigue 283

La vie en fatique du barreau est donc (équat. 10.25) :

_1/0,092
pren Re =.1,702.x 10° cycles ()
2 948

10.6.5 Facteurs influant sur la résistance à la fatigue


La courbe de fatigue représente, en général, les résultats obtenus au laboratoire
sur des éprouvettes usinées, polies et de faibles dimensions, soumises à la flexion
rotative. Or, la résistance en fatigue est affectée par plusieurs facteurs dont il faut
tenir compte lors du design d’une pièce. Nous allons examiner les facteurs les plus
importants et connus ainsi que la méthode d’évaluation de ces facteurs appliqués
à la limite d'endurance à des fins de design.
Pour s’assurer que la pièce a une vie sécuritaire (safe life), la contrainte cyclique
symétrique doit être plus faible que la limite S* (limite d'endurance corrigée) qu'on
détermine en fonction des facteurs influents :

Sale Cr mo ke (10.45)
où les facteurs (k) sont associés aux effets suivants :
k. : mode de chargement,
k, : fini de surface,
k, : grosseur de la pièce,
k; : sévérité de l'application de la charge,
k, : fiabilité,
k, : température,
k, : autres effets.

Évaluation des facteurs


1) Mode de chargement (k.). Les résultats expérimentaux indiquent que la limite
d'endurance obtenue sous chargement axial est plus faible que celle en flexion
rotative. L'influence du mode de chargement est donc prise en considération par le
facteur k, comme suit :
k.= 1,0 pour flexion rotative (10.46a)

k, = 0,8 pour chargement axial (10.46b)

Pour un chargement axial, les valeurs suggérées dans la littérature sur la fatique se
situent entre 0,6 et 0,9, principalement à cause de l'effet de la flexion introduite
involontairement dans les études expérimentales.
Pour la fatigue sous chargement de torsion alternée, la limite d'endurance (expri-
mée comme une contrainte de cisaillement qui est égale à la contrainte principale
majeure) est égale à 0,577 fois celle obtenue en flexion rotative (exprimée comme
une contrainte normale). Ainsi, pour la fatigue en torsion pure, on peut comparer
l'amplitude de la contrainte de cisaillement à la valeur respective de la limite d’en-
durance ; on peut aussi traiter ce cas comme un cas de chargement multiaxial
(art. 10.6.7).
284 Chapitre 10

2) Fini de surface (k,). Ce facteur est imputable à l’effet de la concentration de


contrainte, causée par la rugosité découlant des procédés de fabrication. En effet,
une éprouvette ayant une surface bien polie aura une vie plus longue qu’une
éprouvette dont la surface est rugueuse. À la figure 10.43, on voit que, pour un fini
de surface donné, k, diminue lorsque S, augmente (acier moins ductile).

On peut évaluer le facteur k, à l’aide de l'expression empirique suivante! :


RAIDS (10.47)
où B et « sont des paramètres qui dépendent de la résistance maximale $, ; les
valeurs de ces paramètres sont données dans le tableau 10.2 (S, en MPa).

fini comme un miroir


1,0

meulage
0,9

0,8

0,7

laminage chaud

corrosion 7° « «
(eau salée) =
_

corrosion
Figure 10.43 Effet de fini de surface (eau du robinet) [7-2
sur la limite d'endurance de l'acier. Fr
(Adapté de R. C. JUVINALL, Stress,
Strain and Strength, New York, McGraw 400 600 800 1000 1200 1400 1600 1800
Hill, 1967). Contrainte ultime, S,, (MPa)

Tableau 10.2 Valeurs des paramètres B et & pour diffé-


rents finis de surface

Fini de surface

Meulage
Usinage, laminage à froid
Laminage à chaud
Forgeage A

10. J. E. SHIGLEY et C. R. MISCHKE, «Mechanical Engineering Design», New York, McGraw Hill, 5° éd.
1989.
Noter que les valeurs du tableau 10.2 peuvent ne pas coïncider avec les courbes de la figure 10.43.
Critères de défaillance et fatigue 285

3) Grosseur de la pièce (k,). Plus la pièce est volumineuse, plus sa vie sera écour-
tée. En effet, une pièce ayant un grand volume contient potentiellement plus de
défauts métallurgiques, ce qui accroît le nombre de sites d’amorce de micro-
fissures et la probabilité d’une rupture par fatique. Cet effet est couvert par l’intro-
duction du facteur k..
Par exemple, pour le design d’un arbre de transmission en acier ayant un diamètre
d'entre 50 et 250 mm, le code de l'ASME recommande les relations empiriques
suivantes (d en millimètres) :
RL AS RUE pour 7,6 < d < 50 mm (10.48a)
LAS a pour 50 < d < 250 mm (10.48b)
Pour d < 7,6 mm, k, = 1 tandis que pour d > 250 mm, k, peut être estimé à l’aide
de l'équation 10.48b.
4) Sévérité de l'application de la charge (k;). Une charge appliquée soudainement
cause une contrainte plus élevée qu’une charge de même intensité appliquée gra-
duellement (effet d'impact). Ainsi, les cycles comportant des arrêts/démarrages,
des surcharges transitoires, des vibrations ont une incidence importante sur la ré-
sistance en fatigue, et la sévérité de ces cycles doit être prise en considération par le
facteur k;. Pour un arbre de transmission de puissance, ce facteur peut prendre une
valeur entre 0,9 (pour un choc léger) et 0,4 (pour un choc sévère).

5) Fiabilité (k,). La courbe S-N correspond à une probabilité de survie de 50 %.


En design, la fiabilité d’une pièce exige souvent une probabilité de survie supé-
rieure à 50 % et la limite d'endurance doit donc être corrigée en retranchant de sa
valeur moyenne une valeur équivalant à un écart type. Si on se base sur un écart
type de 8 % (valeur expérimentale) de la limite d'endurance, on trouve le facteur k,
par la relation suivante :
k, = 1-—0,08 [Z;| (10.49)
où Z, est la valeur de la variable normalisée d’une distribution normale correspon-
dant à une fiabilité spécifiée (tabl. 10.3). (Voir la section 10.9 pour l'évaluation de
2)

Tableau 10.3 Facteur k, correspondant aux différentes


valeurs de fiabilité

Fiabilité k Fiabilité k
(2) j (2) à
50 1,0 98 0,836
90 0,897 e) 0,814
95 0,868 99,5 0,794
96 0,860 SR)Cr 0,753
97 0,850 | 9999 0,702
* Le modèle statistique choisi (loi de distribution normale) n'est
pas adéquat pour une fiabilité supérieure à 99,9 %.

11. «Design of Transmission Shafting», ASME Codes and Standards, ANSI/ASME, B106.1 M, 1985.
286 Chapitre 10

6) Température (k,). En général, la résistance à la fatique diminue à haute tempé-


rature et il faut déterminer le facteur k, à partir de résultats expérimentaux obtenus
aux températures considérées. Par exemple, pour la plupart des aciers utilisés dans
la conception d’un arbre de transmission, le code de l’ASME spécifie que la résis-
tance n’est pas affectée à une température de fonctionnement comprise entre -57
et 204 °C. Par contre, pour un acier à haute résistance couramment utilisé, le
facteur k, prend une valeur de 0,9 à une température de fonctionnement située
autour de 300 °C.
On a proposé plusieurs relations empiriques pour évaluer le facteur k, en l’absence
d'informations expérimentales spécifiques. Par exemple, on peut utiliser la relation
suivante développée en se basant sur la variation de S, en fonction de la tempéra-
ture!? (T en degrés Celsius) :
RO pour T < 20 (10.50a)
(T —20)
kHre=;0= 0.01 pour 20: Mers (10.50b)

La limite supérieure (T*) ne doit pas être trop élevée (de l’ordre de 400 °C).
7) Autres facteurs (k,). D’autres facteurs doivent être pris en compte dans l’évalua-
tion de la limite d'endurance corrigée, tels que le traitement de surface (différent
du fini de surface), l’environnement de fonctionnement (corrosion), le frettage,
etc. Dans plusieurs situations, les effets des paramètres autres que ceux déjà men-
tionnés ne sont pas très bien connus et, par conséquent, on ne peut pas évaluer
avec précision le facteur de correction. l'ingénieur doit donc avoir recours à son
expérience pour attribuer une valeur adéquate à k,.

Limite d'endurance en design


Compte tenu des imprécisions dans la détermination des facteurs influents et pour
des incertitudes dans l'évaluation d’autres effets, on ajoute un facteur de sécurité
global FS dans l’équation 10.45 pour tenir compte des conséquences d’une rup-
ture éventuelle de la pièce.
La valeur S* donnée par l'équation 10.45 est la limite (facteur
de sécurité FS non
inclus) de la contrainte cyclique symétrique imposée à une pièce sans entaille.
Pour une pièce ayant une concentration de contrainte et soumise à une charge
cyclique asymétrique de longue durée, l’amplitude de la contrainte nominale doit
être inférieure à S, 4 (limite d'endurance considérée en design) qui incorpore un
facteur de sécurité FS :
Ï Se K jn Sy m
Spa
n, <SoddE
= ——-
re |
|- ———
$, | (10.51)

Lexemple 10.9, plus loin, illustre l'importance des divers facteurs.

10.6.6 Dommage cumulatif


En plusieurs circonstances, le chargement cyclique peut comprendre des séquen-
ces successives de cycles de contraintes identiques ou des «blocs de cycles» de
contraintes.

12. À partir de J. E. SHIGLEY et R. MISCHKE, op. cit.


Critères de défaillance et fatique 287

Dans les deux cas, la règle de superposition du dommage dû à la fatigue (dom-


mage causé par des contraintes cycliques différentes) est la même. Il s’agit de la
«règle linéaire pour le dommage cumulatif», également connue sous le nom de
règle de Palmgren-Miner (auteurs largement cités dans les ouvrages sur la fatigue).

1. Concept
Soit un chargement (fig. 10.44) pour lequel le matériau subit n, cycles de G;, et
Om, N2 Cycles de ©: et Gp, etc.
D’après la relation de Goodman ou celle de Soderberg (équat. 10.34 et 10.35), on
peut déterminer les valeurs de S,1, S>, etc., correspondantes. À partir de la courbe
S-N (par exemple, fig. 10.28), ou à partir des relations empiriques (équat. 10.26
ou 10.27), on peut déterminer N,, N;, etc. — qui sont les vies correspondant à S,:,
Sp, etc., si ces dernières étaient appliquées sous amplitude constante.
On définit ainsi la fraction de vie écoulée :

De
N. NN (10.52)

La règle de Palmgren-Miner sous-entend que, lorsque X(n;/N;) = 1, la pièce est


totalement endommagée, et que lorsque Z(r;/N;) < 1, on peut prédire le
nombre de cycles utiles n, correspondant au dernier niveau de contrainte appliqué
Su ; On à ainsi :
r-] ñ:
n, = N, L“re & (10.53)
où N, = vie correspondant à S,, appliquée sous amplitude constante.
L'exemple 10.8 permet d'illustrer la méthode de calcul.

Die Bloc 1, n, cycles Bloc 2, n, cycles etc.

Figure 10.44 Chargement cyclique


constitué de «blocs de cycles» de contrain-
tes variant en amplitude (o;) et en valeur
moyenne (6;,) d'un bloc à l’autre.

EXEMPLE 10.8
Une pièce est soumise au programme de chargement défini par le tableau 10.4.
Pour ce matériau, les résistances sont les suivantes :

Su 500 MPa (résistance maximale)


Se 100 MPa (limite d'endurance à N = 10$ cycles tenant compte
de tous les facteurs — voir art. 10.6.5)
288 Chapitre 10

Tableau 10.4 Chargement pour l'exemple 10.8

Bloc n (cycles)
1 500
2 500
9 1000

En utilisant la relation de Goodman (équat. 10.34) et l'équation empirique


10.26a pour représenter la courbe de fatigue, déterminer :
a) la fraction de vie écoulée ;
b) le nombre de cycles supplémentaires que le bloc 3 peut éventuellement
supporter.

Solution
a) Fraction de vie écoulée

Les étapes de résolution sont les suivantes :


1. Calcul de S,1, So et S,3 (équat. 10.34) :

er Oai _ Oai

di 1e Omi = Omi (a)


Su 500

2. Détermination de N;, N, et N; (équat. 10.26a ou courbe qui lui correspond,


fig. 10.45) :

log Nes
0,9 x 500
log
N; = 3|1+
100
10g ——

Je 45592 Cole
450

3. Calcul de n,/N,;, n,/N, et n;/N;, et de leur somme Z(n/N).


Le tableau 10.5 résume les résultats obtenus.

Tableau 10.5 Calculs pour l'exemple 10.8

Si
(équat. a)

Z = 0,862
Critères de défaillance et fatigue 289

S,(MPa)

S,, = 500 MPa


S, = 100 MPa

0,95,= 450 “Sas = 375


A1 Le S2 = 300

1420N, | N,
Ne 2310 : 6440

Figure 10.45 Exemple 10.8. Courbe


10° 10* 10° 102 N (cycles) de fatigue empirique.

La fraction de vie utilisée a une valeur de 0,862.


b) Cycles supplémentaires
Il reste une fraction de vie utile de 1 - 0,862 = 0,138 ; pour le niveau de contrainte
du bloc 3, cela donne :

M3, = N; | — ee

C
22 10 0N8SE=S20icycIes

Puisque toutes les formules utilisées sont de nature empirique, il faudrait, en prati-
que, appliquer un facteur de sécurité aux résultats.

2. Chargement aléatoire —- Comptage de cycles (méthode «rainflow» ou


méthode de la «goutte de pluie»)
Jusqu'ici, nous avons limité notre étude de la fatigue au cas où les amplitudes de la
contrainte sont arrangées de façon ordonnée. Or, en pratique, ce type de charge-
ment n’est qu’occasionnel, et celui représenté à la figure 10.46 est plus fréquent.
Pensons, par exemple, à la suspension d’une automobile roulant sur un chemin
cahoteux.
Quand la charge varie de façon aléatoire avec le temps, il est nécessaire de définir
les caractéristiques des cycles de chargement afin d'appliquer le principe du dom-
mage cumulatif. Parmi les approches proposées, la méthode de comptage de
cycles rainflow (de la «goutte de pluie») est probablement la plus utilisée ; nous
décrivons ici la version simplifiée de cette méthode.
—-

Temps
Pour une variation de la charge (ou de la contrainte) avec le temps, une séquence Charge
typique se compose de sommets et de vallées (fig. 10.47a). Un écart simple est la
différence entre un sommet et la vallée suivante (par exemple, AB, CD, etc.) ou, Figure 10.46 Exemple de la varia-
inversement, la différence entre une vallée et le sommet suivant (par exemple, BC, tion de contrainte rencontrée en pratique.
290 Chapitre 10

DE, etc.). Dans le processus de comptage, on considère un écart simple donné


(écart actuel) et on examine l'écart suivant. Deux situations peuvent se présenter.

a) Si l’écart suivant est plus faible que l’écart actuel, on ne compte pas de cycle
pour l'écart actuel. On considère ensuite l’écart suivant comme l'écart actuel.
b) Si l’écart suivant est plus grand que, ou égal à, l'écart actuel, on compte un
cycle ; l'amplitude et la moyenne de ce cycle sont spécifiées par le sommet et la
vallée de l'écart actuel. Une fois que le cycle est noté, l'écart actuel et la partie
de l'écart suivant inclus dans le cycle compté sont retranchés de la séquence.
On procède progressivement de la même façon avec le deuxième écart suivant
considéré comme écart actuel, et ce jusqu’à la fin de la séquence.

1 séquence
o(MPa) C{70)
G(60)
60

en D EN

o C(70) K(70)
G{(60)

LEFX
temps

Figure 10.47 Illustration de la méthode


de comptage de cycles rainflow. La mé-
thode dite «de la goutte de pluie» fait
allusion aux gouttes d’eau de pluie tom-
bant sur une série de toitures, illustrées G(60)
par la rotation de la figure 10.47a ou b EUR !
pour orienter l'axe «temps» vers le bas. !
Le comptage d’un cycle est basé sur la
condition selon laquelle une goutte après
avoir atteint la fin d’une pente (par exem- 0
ple E), touche la pente qui la suit immé- L
diatement (FG) : a) séquence typique ;
b) séquence arrangée pour le premier H(-40)
comptage ; c) séquence réduite après le -60F D(-60)
premier comptage. (c)
Critères de défaillance et fatigue 291

Après le premier comptage, on reprend la procédure avec la séquence réduite, et


ainsi de suite. Afin de faciliter l'application de la méthode, il y a lieu d’arranger la
séquence originale de telle façon qu’elle débute par le sommet le plus élevé (et, par
conséquent, qu’elle se termine par un sommet identique).
La figure 10.47b montre l'application de la méthode pour la séquence arrangée à
partir de la séquence originale (fig. 10.47a). L'examen de la séquence arrangée
donne les résultats suivants :
— Écart CD suivi de l'écart DE : on ne compte aucun cycle.
— Ecart DE suivi de l’écart EF : on ne compte aucun cycle.
— Écart EF suivi de l'écart FG : on compte un cycle (EFX) et ce cycle est retranché
de la séquence ; l'écart GH devient alors l'écart actuel et on reprend le proces-
sus de comptage.
— Après le premier comptage, on note deux cycles (EFX et IJY), comme à la
figure 10.47b.
La première séquence réduite apparaît à la figure 10.47c où on compte un autre
cycle (GHZ). Enfin, la deuxième séquence réduite est constituée d’un seul cycle
(CDK). Ainsi, la séquence originale contient en tout quatre cycles avant des carac-
téristiques différentes.

10.6.7 Chargement combiné


Dans plusieurs applications, un état de contrainte complexe se produit aux
endroits critiques d’une composante. Par exemple, un tube à paroi mince fermé,
soumis à une pression interne cyclique, génère un état biaxial de contrainte dans la
paroi (contrainte cyclique en phase) ; de plus, la contrainte axiale peut être non
nulle (présence d’une force axiale) et il faut l'ajouter à l’état de contrainte causé
par la pression.
Dans le cas le plus général de contraintes variables, d’une part les composantes de
contrainte ne sont pas nécessairement en phase et, d'autre part, les orientations
des directions principales peuvent varier durant un cycle de chargement. Le sujet
étant complexe, nous nous limiterons dans cette section à quelques cas simples.

1. Approche basée sur les amplitudes équivalentes


Pour les contraintes principales cycliques en phase, spécifiées par trois amplitudes
Ojar OP Et O3a, le calcul de la vie doit se baser sur l'amplitude effective ©; £ détermi-
née selon le concept de contrainte von Mises (équat. 10.11a) :

1 2 2 2n
Gp = 45 (oncio) nos GA )E(GS: 01.) (10.54)

Le calcul de la contrainte moyenne effective 6,F suit le même concept :

1 2 2 2
On,E = 2 (Oim FA Om) ñ (O2» rs Om ) au (O3m Oim ) (10.55)

OÙ Oims Om et O3m Sont les trois contraintes moyennes (selon les trois directions
principales).
292 Chapitre 10

La contrainte cyclique et la contrainte moyenne effectives servent à déterminer la


contrainte cyclique symétrique équivalente en utilisant la relation de Goodman
(c'est-à-dire l'équation 10.34, sans effet de la concentration de contrainte) :

NUOù,E
(10.56)
à Rois,

On évalue ensuite la résistance à la fatigue en se basant sur la courbe convention-


nelle S-N (chargement sous contrainte uniaxiale).

Comme nous l’avons mentionné précédemment, cette approche convient au cas


d'un cylindre à paroi mince soumis à une pression interne variable (même avec
une charge axiale constante ou variable) aussi bien qu’au cas d’un cylindre soumis
uniquement à un moment de torsion variable.
Pour un chargement en torsion complètement renversée, l'amplitude de la con-
trainte de cisaillement à la paroi externe (élément le plus sollicité) est donnée par :

Ta LE ( GG)mex

OÙ (Zg)max est déterminé à partir de la valeur maximale du moment cyclique. Ainsi,


les trois contraintes principales sont :

Of Ta > Op = Ta et CF, = 0

On obtient donc :

pates 6 (10.57)
Où,E = 3 Ta

En fatigue sous torsion pure, la limite d'endurance en cisaillement 7 est donc


donnée par :

re NS) 207
Par ailleurs, sous chargement en torsion asymétrique, même si la contrainte moyenne
en cisaillement n’est pas nulle, la contrainte moyenne effective 6; £ est nulle ; cela
K;n Sr mi “rs K f-na
S signifie qu'il n’y a pas d’effet de contrainte moyenne en torsion.
—_ > *

2. Approche basée sur la contrainte statique équivalente


Dans cette approche, la contrainte statique équivalente est déterminée selon le
concept de von Mises.
Considérons, à titre d'exemple, le cas d’un barreau cylindrique soumis à un
moment de torsion, à un moment de flexion et à une charge axiale. On peut voir à
la figure 10.48a, la contrainte normale nominale S, (suivant la direction axiale x)
et la contrainte nominale en cisaillement 7, (dans le plan défini par la direction
axiale x et la direction tangentielle @) agissant sur un élément à la surface externe
durant un cycle. Les indices m et a identifient les composantes statiques (moyen-
nes) et alternées, respectivement, tandis que K;et K; sont des facteurs d’entaille en
fatigue sous contrainte normale et sous contrainte en cisaillement, respectivement
(K; est évalué par la même méthode que K)).

Figure 10.48 État de contrainte à la a) En état plan de contrainte spécifié par ©, et 7,, (fig. 10.48b), la contrainte effec-
surface de l'arbre. tive de von Mises 0; peut être déduite à partir de l'équation 10.11b :
Critères de défaillance et fatigue 293

GE 5. (10.58) Soderberg

b) Pour la contrainte normale, l’effet de la contrainte moyenne sur la contrainte


alternée est pris en compte par la relation Soderberg, considérée comme la Amplitude
limite supérieure (fig. 10.49a). On a alors (d’après les équat. 10.35 et 10.37) :

K'F SES sn Ken 2 ue


Sya, Sy
c a, (10.59)
Se Contrainte moyenne normale
(a)
où @, prend une valeur supérieure à l’unité. l'équation 10.59 peut s’écrire sous la
forme suivante : SNS Soderberg
Ÿ

RS
D
=
(10.60)

“ Kerse nn
Pour la contrainte en cisaillement, on applique le même concept (fig. 10.49b), ce rt
qui donne la relation suivante : 1

Î Sy v3
KE
S/(V3a,)
K} Th,a Se Tnim l
Contrainte moyenne de cisaillement
(10.61)
SR sen à (b)

où &, est également une valeur supérieure à l’unité. l'équation 10.61 peut aussi Figure 10.49 Effet de la contrainte
s’écrire :
2 D
moyenne sur la contrainte alternée :
a) contrainte normale ; b) contrainte en
K jm Tam SK à (10.62) cisaillement.

c) En insérant les équations 10.60 et 10.62 dans l’équation 10.58, on a :

Sy F Sy | Sy
Op = | KmSnm + Tnt sa | + ÛK,A 2 se K} 7 = ns (10.63)

OÙ :
y
2
Of =

(a? + a)
En design, © doit être une fraction de Sy et on peut déduire le facteur de sécurité
FS selon l'équation 10.37 :
FS = a (10.64)

d) Dans le cas d’un barreau de diamètre d qui ne subit pas de force axiale,
la contrainte normale S, est reliée au moment de flexion M par l’équation
Sy = 32M nd), tandis que la contrainte de cisaillement 7, est exprimée en
fonction du moment de torsion T par : T, = Ty, = 167/ ras). En utilisant
ces relations avec les équations 10.63 et 10.64, on obtient :
1/3
32FS S BE
2
KeuRe, 2
él= LK M, + De) + AUS : For | (10.65)
T Sy e
294 Chapitre 10

L'équation 10.65 permet de déterminer le diamètre minimal requis du barreau


pour une valeur spécifiée de FS ; dans cette équation, S. doit être la valeur corri-
gée de la limite d'endurance tenant compte des facteurs influents (c’est-à-dire S,
dans l'équation 10.45). L'application de cette équation présente certaines difficul-
tés à cause du fait que les facteurs d’entaille dépendent de la configuration géomé-
trique du barreau ; on doit donc procéder par essais successifs.

e) Remarques
— Comme nous l'avons déjà vu, pour un matériau avant une grande ductilité, on
peut poser K;, = K°, = 1 dans l'équation 10.65.
— Dans plusieurs applications courantes, l’arbre de transmission de puissance est
assimilé à un barreau en rotation : ainsi, l’arbre est soumis à un moment de
flexion générant une contrainte moyenne nulle (donc M,, = 0etsS,,, = O) et
à un moment constant de torsion (donc T, = Oet %,, = 0). l'équation 10.65
est alors réduite (pour une charge axiale nulle) à :
1/3

(10.66)

Par ailleurs, l'effet d’entaille sur la contrainte statique en torsion est souvent consi-
déré comme négligeable pour un matériau ductile ; dans ce cas, l'équation 10.66
devient :
1/3
2
; 3 2
ce we|+ Un) (10.67)
On retrouve la forme de l'équation 10.67 dans le code de l’ASME pour la concep-
tion d’un arbre de transmission de puissance.

EXEMPLE 10.9
La figure 10.50a illustre un arbre À d'acier assemblé à une roue d’une turbine
hydraulique à l'aide de clavettes. L'arbre est supporté par deux paliers flexibles X,
et X; (aucune réaction en flexion) et fixé à celui de la génératrice G par un accou-
plement flexible Q (un accouplement flexible transmet uniquement le moment de
torsion).

La turbine a une masse de 1680 kg. En fonctionnement, la force hydraulique


exerce une poussée excentrée de 26,15 KkN sur la turbine (vers le bas) et l’arbre
tourne à une vitesse de 400 r/min ; la génératrice produit alors une puissance
électrique de 1,5 MW.

En supposant qu'il n’y à aucune perte d'énergie entre la turbine et la génératrice,


vérifier si la conception de l’arbre respecte le code de l'ASME («Design of Trans-
mission Shafting») en tenant compte des conditions de fabrication et de fonction-
nement spécifiées ci-dessous (conditions non exhaustives).
— fini de surface par usinage,
— fiabilité à 99,0 %,
— sévérité de l'application du chargement : entre légère et moyenne.
Critères de défaillance et fatigue 295

poussée
hydraulique
(excentrée)

bes— 2,50 m 2,50 m >

Figure 10.50 Exemple 10.9.

l'acier utilisé a les caractéristiques suivantes :


p = 7800 kg/m* (masse spécifique),
Sy = 1350 MPa,
S, = 1410 MPa,
E =71204 GPa.

Solution
D’après la configuration géométrique de l'arbre, la section D où il y a une concen-
tration de contrainte est la plus sollicitée. Les contraintes induites à cette section
sont générées par le moment (alterné) de flexion et le moment statique de torsion.

1. Charge de torsion
En régime permanent, le moment statique de torsion T est donné par (équat.
61):

Ti
_ Puissance 1,5 Nr
EN one AE
x 106Re
= 35 810 Nm (a)
© (400/60) x 2 x x
296 Chapitre 10

2. Charge de flexion
Le moment de flexion est généré par le poids de l'arbre, celui de la roue et la
poussée hydraulique.
— Masse de l'arbre :

m a
= É XD 207 (560021 . xD 20 o2|x 7800 = 1377kg (b)

— Charge statique concentrée équivalente :


P = (1377 + 1680) x 9,8 + 26 150 = 56108N (c)

— Moment de flexion à la section D (fig. 10.50b) :

Re Ra PUS (d)

W = Pa 0,202 x 2,7 x 7800 x 9,8 = 6484 N (e)


d'où
Mn = 28054 x 2,4 — 6484 X 1,35 = 58576 Nm (f)

3. Facteur d’entaille
D'après la géométrie de l'arbre :

= = AS
| … 5 K,=1,65 (fig. D.10, app.D) . (9)
00
d 200
et

r = 10 mm 0,97 (fig. 10.41)


—> (h)
S, = 1410 MPa
= , ©
:
-

k
d'où
K = 1+0,97 x (1,65 = 1) = 1,631 (i)

4. Limite d'endurance corrigée du matériau de l'arbre


S. = 630 MPa (équat. 10.28)
k. = 1,0 (flexion rotative, équat. 10.46)
k24=10,66 (fini de surface, équat. 10.47, k,= 4,51 x 1410-0265)
k = 016076 (volume, équat. 10.48, k, =1,85 x 2001?)
k, = 0, 75 (sévérité de l’application du chargement, valeur supposée)
k, = 0,814 (fiabilité, tabl. 10.3)
kr=40 (température, équat. 10.50)
K— 09 (corrosion, frettage, etc., valeur supposée)
ce qui donne finalement :
SE = 1,0 x 0,66 x 0,676 x 0,75 x 0,814 x 1,0 x 0,9 x 630 = 154 MPa (j)
Critères de défaillance et fatigue 297

5. Le facteur de sécurité selon le code de l'ASME


On le détermine à l’aide de l'équation 10.67 :

x 10°6 x 0,20 3
7 X 1350 = 1,27
FS =
2
32 x ler x 1,631 x 58 576 + :x (35 810) (k)

Le FS étant plus grand que l’unité, l'exigence du code en ce qui a trait à la con-
trainte au congé est donc respectée (il convient d'effectuer aussi l’analyse aux
endroits potentiellement critiques si la configuration géométrique de ces endroits
est spécifiée).

Note : Si on tient compte de l’effet de concentration de contrainte sur le moment


de torsion, on obtient les résultats suivants.

Avec D/d = 1,05 et r/d = 0,05 — K, = 1,33 (fig. D.12, app. D)


Avec r = 10mmet S, = 1410 MPa, — q = 0,97 (fig. 10.41)
— Ainsi, K; = 1+ 0,97 x (1,33 — 1) = 1,32
—=n Donc::
nn6 3
jee
32 x Lisa 631 X 58 sé) + 2x (1,32 x 35 810) ï
Ce résultat n’est que légèrement différent de celui qu’on obtient lorsqu'on néglige
l'effet de la concentration de contrainte sur le moment de torsion statique.
#

10/7 FATIGUE SOUS DÉFORMATIONS CONTRÔLÉES


cd (OLIGOCYCLIQUE)
Pour évaluer la durée de vie d'éléments structuraux subissant des déformations
plastiques locales qui sont principalement causées par des concentrations de con-
traintes, on a recours aux caractéristiques du comportement et de la résistance en
fatigue sous déformations répétées contrôlées. En effet, les zones en question sont
limitées quant à l’étendue des déformations parce qu’entourées d’un volume de
matériau non plastifié!$,

10.7.1 Comportement cyclique


Sous un chargement cyclique imposé à une éprouvette lisse (sans entaille), les
limites des déformations (mesurées à l’aide d’un extensomètre) sont contrôlées
(fig. 10.51a) ; les contraintes cucliques maximale et minimale, après une courte
période d'accommodation au début du cyclage, restent stables jusqu’à la fin de
l'essai. Dans le domaine de la fatique oligocyclique, la déformation plastique est
importante et la variation de la contrainte cyclique en fonction de la déformation
cyclique est caractérisée par une boucle d’hystérésis (fig. 10.51b).

13. On observe le même phénomène dans le cas de contraintes locales d’origine thermique.
298 Chapitre 10

EA L'amplitude de la déformation totale, &,, peut être séparée en deux composantes :


une élastique, £,., et une plastique, &,, :
re taton (10.68a)
ou, dans le contexte de l’écart des déformations (£, = 44/2) :
AË SA6; +de, (10.68b)

On définit le comportement cyclique du matériau en reliant les sommets des bou-


cles d’hystérésis (point B, fig. 10.51b) obtenues d’une série d’essais, chacun effec-
tué à un niveau de déformation spécifique. Ce comportement cyclique est décrit
par la relation suivante :
2 6 1/n'

(cyclique) E = + Fa] (10.69a)


Où:

A Ao (Ac Ÿ”"
nm (10.69b)
0
où K’ et n’ sont les propriétés caractérisant le comportement cyclique du matériau.
Ce comportement se rapproche de celui observé en traction statique.

10.7.2 Courbe de fatigue £— N


Les résultats expérimentaux en fatigue à déformations contrôlées prennent la forme
d'un diagramme £—N(e= € et N = nombre de cycles à la rupture) en échelles
logarithmiques (fig. 10.52). Pour une vie donnée, N correspondant à une ampli-
Figure 10.51 Comportement cyclique
tude de déformation &,, on calcule la déformation élastique à l’aide de l'amplitude
du matériau en fatigue à déformations
de la contrainte &, (5, = Aof2) et du module d'’élasticité E, c’est-à-dire :
contrôlées : a) variation de la déforma-
tion ; b) boucle d’hystérésis. …_AË AG
CE 2 = DE (10.70)

et on déduit ensuite la déformation plastique à l’aide de l’équation 10.68.

1,0 7 = Pour la plupart des matériaux, les corrélations entre £&, et N, d’une part, et entre
déformation
NOT © totale £y et N, d'autre part, peuvent être représentées par des droites (fig. 10.52), ce
Acier forgé 3 qui donne :
a plastique
ea o élastique >
É Eve = eu, (10.71a)
©
S
o 0,01 Ep = Er (NY (10.71b)
Ÿ
25 où on retrouve les propriétés du matériau :
a
£ooott pente (b)
O'; — coefficient de résistance en fatigue
€} — ductilité en fatigue
pente (c) b — exposant de résistance en fatigue
0.0001
c — exposant de ductilité en fatigue
OM OMC LOTO
Nombre de cycles à la rupture, N En introduisant les équations 10.71 dans l’équation 10.68a, on obtient :

Figure 10.52 Diagramme de fatique Ea === CE ON) b +E;QN)


S. re)
(10.72)
à déformations contrôlées typique.
Critères de défaillance et fatigue 299

Ici, &, est l'amplitude de la déformation cyclique symétrique (sans déformation


moyenne, ni contrainte moyenne).

10.7.3 Effet de la contrainte moyenne


Dans certaines conditions de chargement cyclique dans le domaine plastique, la
déformation moyenne ainsi que la contrainte moyenne peuvent être non nulles.
Dans le cas d’une déformation moyenne située à l’intérieur d’une limite de l’ordre
de deux fois l'écart de la déformation imposée, son effet sur la vie est pratiquement
nul. Par contre, la contrainte moyenne (c;,) peut être introduite seulement à faible
écart de déformation (déformation plastique), car, à de grandes déformations, elle
se relaxe rapidement à cause de l’écoulement plastique du matériau. Ainsi, l'effet
de la contrainte moyenne est important seulement dans la région de vie intermé-
diaire et à haut cyclage. Cet effet est pris en considération par l'introduction du
paramètre 6,, dans la relation € — N selon le concept de Goodman (équat. 10.34),
ce qui conduit à :
(e] |
ES #2 L— N) # er (2N) (10.73)
BE @Yy,

Pour les matériaux ayant une grande ductilité, le paramètre ©, dans l’équation
10.73 est souvent remplacé par Of , et ce en raison du faible effet de la contrainte
moyenne dans la région de vie intermédiaire (équat. 10.36).

10.7.4 Contrainte et déformation locales


À cause de l'écoulement à la section critique (au fond de l’entaille), la contrainte et
la déformation locales maximales (6,4 et 4.) sont significativement différentes
des valeurs nominales (S,,.... et e,....) obtenues à l’aide des formules classiques.
On définit alors les facteurs de concentration de contrainte et de déformation dans
le domaine plastique comme suit :

den,max (10.74a)
Om X

rs (10.74b)
Emax

n,max

a) D’après la règle de Neuber (auteur fort cité dans les ouvrages sur la fatigue),
il y a une relation entre K,, K, et K, (facteur de concentration de contrainte
statique) ; cette relation est :

RH OKarEtK; (10.75)

En combinant les équations 10.74 et 10.75, on obtient (tout en se rappelant que


Pol) :
2
(Ki X Sy,max) (10.76)
Omax X Emax —
E
De plus, on établit la relation entre &,.. et oc, à l’aide d’une relation semblable à
l'équation 10.69a, comme suit :
l/n'
O O
On rer Es (10.77)
300 Chapitre 10

a = E (K, S LÉ
On voit que la combinaison des équations 10.76 et 10.77 permet de déterminer la
max max — E contrainte (et également la déformation) cyclique maximale. En fait, cette combi-
7 2
naison peut être arrangée pour donner une équation contenant une seule incon-
K S LEE > ‘el O-Eo-e cyclique
cycliq
tn, max nue ©:
1/n
2} [0]
(K, X nn) = ER AT En |Tex | (10.78)

La figure 10.53 illustre la méthode graphique de la procédure à suivre pour déter-


Sn max[-
ntrainte
| miner la contrainte et la déformation locales.
|
|
|
|
b) Sous un chargement cyclique, l'amplitude de la contrainte locale et celle de la
l
l
déformation locale sont calculées par la même approche ; on obtient alors les
l
1
équations suivantes (S,, étant l'amplitude de la contrainte nominale)* :
0 e n, max € max 2
Déformation
(KiXFE
Oa X Ea = Sna) (10.79)
Figure 10.53 Représentation de la
contrainte et de la déformation cycliques l/ñ
maximales par rapport aux valeurs
nominales.
(EPS i QE € ro|2x (10.80)

c) La contrainte locale moyenne 6;, est déterminée à partir de l'amplitude et de la


contrainte locale, soit maximale, soit minimale. En effet, deux situations peu-
vent se présenter :

— Dansle cas où |S, minl < Sy max (C'est-à-dire la contrainte nominale moyenne
en tension), la valeur de 6, est :

Or SO axre 0 (10.81a)

— Dansle cas où |S, nl> Su max (C'est-à-dire la contrainte nominale moyenne


en compression), il faudrait évaluer 6, (la contrainte cyclique locale mini-
male) en utilisant la valeur |S,,,| au lieu de S,,... dans l'équation 10.78 ;
on obtient alors |&,;,|. La valeur de 6;, est ainsi donnée par (6:,;, étant une
valeur négative) :
0, 10,10. (10.81b)

La valeur des paramètres obtenus dans cette section est requise pour les prévisions
de la vie en fatigue à déformations contrôlées en état uniaxial.
Sous un chargement combiné où les déformations cycliques plastiques sont impor-
tantes, il est possible d'obtenir des estimations de vie raisonnables pour des cas
simples!$. Cependant, le phénomène devient complexe si les chargements sont
non proportionnels. Ce sujet fait présentement l’objet de plusieurs recherches
actives.

14. Selon certaines méthodes, K, est utilisé dans les équations 10.79 et 10.80 pour calculer o:, ce qui donne
une valeur de 6; plus faible que celle qu’on obtient avec K,.
15. Voir, par exemple, A. ZOUANI, T. BUI-QUOC et M. BERNARD, «Fatigue Life Parameters for Type 304
Stainless Steel under Biaxial Tensile Loading at Elevated Temperature», ASME, Ji Eng. Mat. & Techn.,
vol. 121, 1999, p. 305-312.
Critères de défaillance et fatigue 301

10.7.5 Méthode de calcul de la vie


Pour une pièce avant une géométrie connue et soumise à un chargement cyclique
spécifié, les contraintes nominales (S,,.. et S,.) sont calculées à l’aide des for-
mules classiques. Avec les caractéristiques du matériau en traction statique et en
fatigue, on évalue la vie de la pièce selon la procédure suivante.
1. En se basant sur la configuration de l’entaille, on détermine le facteur de con-
centration de contrainte statique (K;) à l’aide des figures de l’appendice D ;
ce facteur peut également être déterminé par des méthodes analytiques ou
numériques.
2. On évalue le facteur de sensibilité à l’entaille (q) d’après les caractéristiques de
l’entaille et la résistance maximale en traction statique (fig. 10.41). Le facteur
d’entaille en fatigue (K;,) est déduit à l’aide de l'équation 10.40.
3. On calcule l’amplitude de la contrainte locale (o;) à l’aide de l'équation 10.80.
4. Avec la valeur ©,, on détermine l’amplitude de la déformation locale (£,) à
l’aide de l'équation 10.69a.
5. On évalue la contrainte locale maximale (ou minimale) à l’aide de l’équa-
tion 10.77 ; ensuite, on détermine la contrainte locale moyenne (6) à partir
des équations 10.81.
6. Enfin, on calcule la vie N à l’aide de l'équation 10.73.

Lexemple 10.10 illustre les différentes étapes à effectuer dans le processus d’esti-
mation de la vie en fatigue sous déformations contrôlées.

EXEMPLE 10.10
Un barreau cylindrique ayant une rainure de 3 mm de rayon est soumis à une
charge axiale F qui varie périodiquement entre 36 kN en compression et 87 KN en
tension (fig. 10.54).
Lacier utilisé a les caractéristiques suivantes :
— en traction statique : Sy = 382 MPa ; S, = 621 MPa ; E = 202 x 105$ MPa.
— en fatigue : K” = 1258 MPa; n° = 0,208 ; o; = 948 MPa ; b = -0,092 ;
€; = 0,260 ; c = -0,445.
Le barreau a été conçu pour supporter 8500 cycles de chargement. Calculer le
facteur de sécurité appliqué à la vie.

Solution
1. Caractéristiques
La configuration du barreau et les propriétés du matériau permettent de détermi-
ner les caractéristiques suivantes (voir ex. 10.7) :
K,= 1,95; q=0,84; K; = 1,798; K,, = 1,591; À = 314,2 mm?

2. Calcul de la contrainte nominale


3
S mex — = 276,89 MPa
- 10° (a)
IRL re = 114,58 MPa
Figure 10.54 Exemple 10.10.
302 Chapitre 10

Ainsi, on obtient :
Ki X Sy max = 1:95 X 276,89 = 539,93 MPa (b)
Cette valeur est plus grande que Sy (382 MPa) ; donc, il y a écoulement dans la
rainure et on utilise alors la méthode de calcul de la vie en se basant sur la fatigue
à déformations contrôlées.

3. Amplitude et moyenne des contraintes cycliques nominales


On a:
276,89 — (-114,58)
S = 195,74 MPa

ar 276,89 + (-114,58) 8116 MPa (c)


2
4. Contrainte et déformation locales
On obtient l'amplitude de la contrainte cyclique locale en résolvant l'équation
10.80 :
à 1/0,208

(195 x 195,74) = o2 + 202 x Lo | (d)


ce qui donne G, = 296,65 MPa.
On trouve la contrainte cyclique maximale à l’aide de l'équation 10.78 :
. a 1/0,208
(L95 x 276,89) = ox + 202 X 10/Omax| —2 (e)
1258
ce qui donne 6,4, = 355,54 MPa.
Ainsi,
Om = 355,54 — 296,65 = 58,89 MPa (f)
Léquation 10.69a permet de déterminer l’amplitude de la déformation :
1/0,208
__ 296,65 . 296,65
a | =024312%107 mm (a)
202 x 10? 1258

5. Calcul de la vie
On calcule la vie du barreau à l’aide de l'équation 10.73 :
948 58,89
D RC Le . (2N)°°? + 0,260 (2N) 0,445 (h)
ce qui donne N = 115 410 cycles. Le facteur de sécurité est :
FSN = 115 410/8500 = 13,6.
Notes : À cause de l'écoulement dans la rainure, l’application de la méthode S-N
ne permet pas d'obtenir directement la vie ; cependant, on peut ajuster la techni-
que afin d'obtenir approximativement la vie en tenant compte de l'écoulement et
des caractéristiques du matériau. Les considérations particulières dans la procé-
dure sont les suivantes :
Critères de défaillance et fatique 303

— À cause de l'écoulement, on POSE Omax = Sy (en négligeant l’effet


d’écrouissage).
— Les facteurs d’entaille K; et K;,, sont modifiés et remplacés par K; et K;,
selon les expressions suivantes :

S (04
Fe be n,max ;
Kÿ = | + K Il |S, | (i)

S œ

Kiss *
= ra | n,max
ñ
| s, de
où a = [| (es)

Pour un matériau ayant une ductilité élevée, les équations (i) et (j) peuvent donner
des valeurs ajustées plus grandes que les valeurs originales ; dans ce cas, on utilise
ces dernières.
Voici le calcul de la vie selon la méthode S-N (au-delà de l’écoulement
plastique) :
— Résultats déjà obtenus :
Sy max = 276,89 MPa
Sha = 195,74 MPa
Sim = 81,16 MPa
D 01002 MPa
K; = 1,798
Kim = 1,591
— Facteurs d’entaille ajustés :
0,1

œ = Er x 0,26004 = 0,556
621
K} ; =1+1798x|1- 276,89 Ÿ* = 1,295
0,556

. | el | (k)

re; = tes |ALAN


a | |IE 126
0,556
()

— Contrainte cyclique symétrique équivalente (équat. 10.44) :

1,295x 195,74
= , , _ P

LATE
I
SLLE SSTRUN LE
621

— Vie en fatigue (équat. 10.25) :


304 Chapitre 10

—1/0,092
ni = 119 000 cycles (n)

La vie obtenue par la procédure modifiée basée sur le diagramme S-N n'est pas
très différente de celle qu’on trouve à l’aide de la méthode de déformations con-
trôlées. Cette procédure, qui ne requiert pas de résoudre des équations encom-
brantes, donne approximativement des prévisions de vie qui peuvent être utiles au
cours de l'étape préliminaire d’un design.

10.8 INFLUENCE DE LA TEMPÉRATURE SUR LA


RESISTANCE
Au chapitre 9, nous avons abordé l'effet exercé par la température sur la dilatation
d'une pièce. Ici, c'est son effet sur la résistance qui nous intéresse. Nous n'entre-
rons cependant pas dans les détails, car le sujet déborde le contexte d’un livre de
base sur la résistance des matériaux.
La température exerce un effet très important sur les propriétés des matériaux,
notamment le module d’élasticité, la contrainte d'écoulement, etc. En général, la
résistance d’un matériau diminue à haute température alors que la déformation
à la rupture (ou la ductilité) diminue à basse température. Ainsi, un matériau
donné, ductile à température moyenne, peut devenir fragile à basse tempéra-
ture, alors que, à haute température, il se déformera en fonction du temps, par
fluage. Les matières plastiques, en particulier, offrent ce genre de comportement,
comme d’ailleurs la plupart des matériaux, à des degrés plus ou moins prononcés
toutefois.
Il faut donc s'assurer de toujours tenir compte, dans les calculs, des propriétés des
matériaux à la température à laquelle la pièce est susceptible d’être utilisée.

10.9 FACTEUR DE SÉCURITÉ


10.9.1 Concept
Dans ce qui précède, la détermination des critères de défaillance et le calcul des
contraintes permises laisse supposer que le processus global fait intervenir un en-
semble d’hypothèses, de simplifications et d’approximations pour rationaliser des
phénomènes extrêmement complexes. Pour prendre en compte de ces incerti-
tudes, l'ingénieur introduit dans ses calculs le facteur de sécurité (qu’on pourrait
appeler «facteur d’ignorance»!). Comme nous l’avons vu précédemment, on peut
définir le facteur de sécurité (FS) de plusieurs façons qu’on peut résumer par l’une
ou l’autre des expressions suivantes :
contrainte limite de défaillance
PS, = (10.82)
contrainte calculée en service
FS = charge limite de défaillance
“ charge calculée en service (10.85)

Dans la relation 10.82, l'expression «contrainte limite» peut s'appliquer à la con-


trainte d'écoulement, à la contrainte de flambement (chap. 11) ou à toute autre
limite déjà étudiée. Le mot «charge» dans la relation 10.83 est pris dans le sens
général : il peut s’agir d’une force, d’un moment fléchissant, etc. Cette expression,
Critères de défaillance et fatigue 305

quoiqu’elle reflète le concept de façon réaliste, cause une difficulté dans certaines
applications en raison de l'interaction des chargements dans l'évaluation de la
contrainte critique. Nous préférons utiliser le concept décrit par l'expression 10.821.
Le facteur de sécurité, qui est supérieur à l'unité, permet de parer aux incertitudes
inhérentes à la détermination des propriétés des matériaux, aux méthodes de
calcul, aux erreurs humaines et aux niveaux de chargement imprévus que pourrait
subir la pièce ultérieurement.
La marge de sécurité MS indique l'excédent de la capacité de résistance sur la
contrainte calculée ; on l’exprime sous la forme non dimensionnelle suivante :
MS =JFSEÆA (10.84)
On constate que le concept de facteur de sécurité se prête bien à une formulation pourcentage de
« population »
statistique et s'apparente à la notion de «probabilité de défaillance». Nous verrons située entre les
cette notion à la section suivante. limites o + Ad
fréquence

10.9.2 Probabilité de défaillance et fiabilité


Reprenons la définition 10.82. En présence de facteurs incontrôlables, la charge me
Ï —>

contrainte ©
peut varier de façon aléatoire et la répartition statistique de la contrainte © AG -»t<- Ao
(variable aléatoire générée par la charge, avec valeur moyenne 6) peut être De
moyenne ©
eee À

représentée par une distribution normale (fig. 10.55a). D’après les caractéristiques
de la loi normale, la probabilité que la valeur de la variable aléatoire se situe à
l’intérieur des limites de trois fois l'écart type 35 autour de la moyenne est de
99,97 %. Le même type de distribution s'applique également à la contrainte limite
de défaillance S (appelée également capacité de résistance) avec valeur moyenne
S (fig. 10.55b).
fréquence
La combinaison des deux descriptions (fig. 10.550) illustre bien la notion de
facteur de sécurité et de probabilité de défaillance. On voit que le facteur de sécu-
rité FS est effectivement exprimé par : =
AS AS résistance S

(10.85)

et la défaillance se produit lorsque (S - o) < 0. Pour un chargement statique, le


facteur de sécurité contre l'écoulement plastique est prescrit par le rapport S,/27,..
selon le critère Tresca, et par S,/6% selon le critère de von Mises (sect. 10.3).
défaillance
Étant donné que les variables aléatoires S et sont décrites statistiquement par la possible
loi de la distribution normale, la quantité (S — o) est aussi une variable aléatoire
fréquence
obéissant également à cette loi avec la moyenne (s - 5) et l’écart type
1/2
= (e + sè j (fig. 10.56a)!7. La surface sous la courbe de distribution cor-
respondant à la zone où (S — o) est négatif représente la probabilité de défail-
lance. Si on se réfère à la variable aléatoire réduite (ou standardisée) Z :

(S-o)-(S-56)
LE (10.86)
Sz Figure 10.55 a) Répartition normale
de la contrainte ©: b) répartition normale
de la résistance S ; c) probabilité de
16. Dans le cas de la fatigue, on a aussi utilisé la notion de FS sur le nombre de cycles (art. 10.6.2). défaillance même en présence d'un
17. I. MILLER et J. E FREUND, Probability and Statistics for Engineers, New York, Prentice Hall, 1977. ES
306 Chapitre 10

fréquence on obtient la probabilité de défaillance d* en posant (S — o) = 0, ce qui donne la


défaillance survie valeur Z, : >
SO
Za = (10.87)
Sz
Cette probabilité de défaillance est représentée par la surface hachurée A, à la
figure 10.56a!8. La surface complémentaire sous la courbe de distribution est la
(S-0) proportion de non-défaillance, i.e. la fiabilité f :
f =1-d* (10.88)
En combinant les équations 10.85 et 10.87, on obtient la relation entre FS et d*
par l'intermédiaire du paramètre Z, :
fréquence LITRES
FSI eZ (10.89)

probabilité de
Par ailleurs, une corrélation entre FS, Z, et les paramètres des variables aléatoires
défaillance d* rattachés à la contrainte et à la résistance peut être développée par la combinaison
des équations 10.85 et 10.89 :
2 Ô 2

F5 = 17, 1 FS? + Es (10.90)


S' (oj
Ainsi, si on connaît les caractéristiques de la distribution normale de la variable Z,
Figure 10.56 Représentation de la on peut déterminer la valeur Z, (équat. 10.87), puis la probabilité de défaillance
probabilité de défaillance en fonction de correspondante à l’aide des tableaux des fonctions statistiques. Le tableau 10.6
la variable aléatoire (S — ©) et de la
donne quelques valeurs de la variable réduite correspondant à des probabilités de
variable standardisée Z.
défaillance couramment utilisées dans les calculs de fiabilité.

Tableau 10.6 Valeur de la variable normalisée correspondant à la surface


À, représentant la probabilité de défaillance d*

3,719
0,05 3,291 1,0
0,08 3,156 1,5
0,1 3,090 2,0
0,2 -2,878 2,5
0,3 2,148 3,0
0,4 D6S2 3,5
0,5 -2,576 4,0
0,6 2512 5,0
0,7 -2,457 6,0
| 0.8 -2,409 His)
Zaq
Note : 4, = [22 dz
\27
18. D'après la loi de la distribution normale décrite par la variable Z(0,1), la surface hachurée À . est donnée
par l'intégrale mentionnée dans le tableau 10.6.
Critères de défaillance et fatigue 307

De plus, il faut souligner que, dans les limites de trois fois l'écart type autour de la
valeur moyenne, on peut établir la probabilité de défaillance avec une certaine
confiance (car 99,73 % des valeurs de la variable aléatoire sont situées à l’intérieur
de ces limites). Cependant, les valeurs extrêmes de la variable (en dehors de ces
limites) sont rarement représentées adéquatement par la distribution normale. Pour
cette raison, le FS associé à une probabilité de défaillance très faible (par exemple
0,01 %) peut donner une fausse assurance. Dans ce cas, il est préférable de déter-
miner le FS en se basant sur le concept de non-défaillance, qu'on peut définir
comme suit :
1 + Ao/o
Piste NS (10.91)
où la tolérance sur la contrainte (A0) ou sur la résistance (AS) peut être plus grande
que trois fois l'écart type.

10.9.3 Fiabilité d’un système d’éléments structuraux


Pour un système composé de plusieurs éléments (soit n éléments) structuraux en
interaction, conçu pour remplir une fonction donnée, l’étude de fiabilité du sys-
tème demande une description relative à la configuration de fonctionnement du
système!?. Les configurations couramment rencontrées dans l’analyse de compor-
tement des structures simples, où les défaillances des éléments constituants sont
toutes indépendantes, sont succinctement décrites ci-dessous.

1. Un système constitué de n éléments est considéré comme étant en configura-


tion série si la défaillance d’un quelconque élément entraîne la faillite du sys-
tème. La fiabilité d’un tel système, f,, est alors :

HE MOULNS. (10.92)
Le comportement en fiabilité d’un système de structure isostatique peut être
classifié dans cette catégorie.

2. Un système constitué de n éléments est considéré comme étant en configura-


tion parallèle si la défaillance de tous les éléments est nécessaire pour entraîner
la faillite du système. La fiabilité d’un tel système, f,, est :
(le) (lp) x(1— 7) (10.93)
3. Un système composé de n éléments est considéré comme étant en configura-
tion à redondance active, r/n, lorsqu'il fonctionne si au moins les r derniers
éléments sont en état de fonctionnement. Dans le cas où tous les éléments ont
une fiabilité indépendante et identique, f, la fiabilité d’un tel système f, est :

1 > A sp} (10.94)


où:

19. J. N. SIDDALL, Probabilistic Engineering Design, New York, Marcel Dekker Inc., 1983.
308 Chapitre 10

Aux limites, un système à redondance active peut dégénérer en une configuration


série (r = n) ou en une configuration parallèle (r = 1). Un système de structure
hyperstatique peut être classé dans cette catégorie; cependant, l’analyse de fiabi-
lité d’un tel système est complexe parce que la défaillance d’une composante en-
traîne une augmentation de la charge sur les composantes restantes et, par consé-
quent, une modification de leur fiabilité originale.

10.9.4 Considérations d’ordre pratique


L'étude de la probabilité de défaillance en relation avec le facteur de sécurité
permet de tirer les conclusions suivantes :
1. pour un FS donné, les probabilités de défaillance diminuent lorsqu'on
resserre les dispersions de © et de S (c’est-à-dire qu’on diminue les écarts
types) ;
2. par conséquent, lorsqu'on diminue la dispersion des © et de S, on peut
réduire le FS tout en gardant la même probabilité de défaillance ;
3. selon la théorie des statistiques, la probabilité de défaillance n’est jamais
théoriquement nulle.
En pratique, on peut réduire l’écart type de la charge (par conséquent, celui de la
contrainte) ou l'écart type de la résistance en avant recours, selon les cas, à l’une
ou l’autre des solutions suivantes.
1. Pour réduire la variation de la contrainte, on fait un contrôle des charges
effectivement appliquées (par exemple, introduction de systèmes d'alarme,
de fusibles mécaniques ou de panneaux avertisseurs).
2. Pour réduire la dispersion de la capacité de résistance, on effectue :
— le contrôle des paramètres du procédé d'élaboration de matériau ;
— le contrôle de la qualité de fabrication (dimensions, tolérances, finis de
surface, procédé d'assemblage).
Les calculs raffinés (par exemple, méthodes analytiques ou numériques poussées)
jumelés aux essais sur prototypes permettent d'établir avec confiance le niveau de
contrainte induite et, par conséquent, de réduire la valeur du'FS tout en mainte-
nant la probabilité de défaillance à un niveau acceptable. Enfin, afin d’assurer
l'intégrité du fonctionnement de la pièce, il convient de mettre en œuvre un pro-
gramme d'inspection après mise en service et d’entretien préventif.
En résumé, pour déterminer un facteur de sécurité convenable, on doit avoir re-
cours à des méthodes rigoureuses de calcul, au contrôle de qualité et à la vérifica-
tion du niveau d'utilisation des pièces chargées. C’est pour réglementer les divers
types de contrôles qu’on a élaboré les codes et les normes de construction.
Lexemple 10.11 illustre un calcul de probabilité de défaillance.

EXEMPLE 10.11
La structure illustrée à la figure 10.57 se compose de deux barreaux cylindriques
AB et AC ayant le même diamètre. Tous les joints sont de type rotule.
Les barreaux sont faits de deux types d’acier ayant la même contrainte d’écoule-
ment Sy = 260,0 MPa (valeur moyenne) ; cependant, cette propriété a un écart
type sg — 18,0 MPa pour le matériau de AB et sc = 22,5 MPa pour le matériau de
Figure 10.57 Exemple 10.11. AC.
Critères de défaillance et fatigue 309

Le système est conçu selon l'approche traditionnelle (avec un FS = 1,4 contre


l’écoulement) pour supporter une charge statique moyenne P = 20 KkN avec une
variation caractérisée par un écart type de sp = 2,5 kN.
a) Avant calculé le diamètre minimal des barreaux, déterminer la probabilité de
défaillance de la structure.
b) Afin d'augmenter la fiabilité de la structure déterminée en a) de 0,5 % (par
rapport à la valeur originale), on envisage la possibilité de réduire la dispersion
de la contrainte d'écoulement du matériau de AC (tout en maintenant sa valeur
moyenne). Spécifier l'écart type maximal pour cette propriété.

Solution
a) La structure étant statiquement déterminée, on trouve les forces internes dans
les barreaux à l’aide des conditions d'équilibre (voir ex. 2.5) :
P

Fyp = Fye = —————— = 0(0,5774 P = 11 547 N


“ Le TEMDS 0 (a)

1. Avec une contrainte permise ©, basée sur S, et FS :

DR Sy 260 LES STNPa


ne
re (b)
le diamètre minimal des barreaux est :

D de F
Ne 11 547 © px 10 m
Aa EE res (c)
Pour ce diamètre minimal des barreaux, la contrainte normale moyenne est
de 185,71 MPa avec une variation caractérisée par l'écart type 5, :
sr _ 0,57745p 0,5774 x 2,5 x 10°
So
4 7 x /4 x (8,90 x 10-22 (d)
2. Pour le barreau AB, la valeur Z, de la variable réduite est déterminée par l’équa-
tion 10.90 :

Zy = Eu 22530
18,0- Ÿ XL47 +
23,20
à
Ÿ (e)
260,0 185,71

À l’aide du tableau 10.6, on peut évaluer la probabilité de défaillance d“z en se


basant sur la valeur de Z,;par interpolation, on obtient alors dg = 0,57 % et, par
conséquent, la fiabilité f18 = 99,43 %.

3. Pour le barreau AC, par la même procédure, on obtient les résultats suivants :

_— = -2,299

22,5 Ÿ2 Lg 4 (23,20 7
(p)
260,0 185,71
310 Chapitre 10

Alors, selon le tableau 10.6 et par interpolation, on obtient la probabilité


de défaillance et la fiabilité du barreau AC, soit d'äc = 1,09 % et fac = 98,91 %.

4. Le système étant isostatique, son comportement en fiabilité est assimilé à une


configuration série de deux éléments ; sa fiabilité f, est donc donnée par l’équa-
tion 10.92 :

fo fans x faci=2109943 00891-10983 SmoumIs 6 (g)

et, par conséquent, la probabilité de défaillance est de 1,65 %.

© La fiabilité du système doit être augmentée de 0,5 % de sa valeur originale ; elle


doit prendre la valeur suivante :

fa = 08,350 (1 0,005) = 98,84 % (h)

Ainsi, la fiabilité et la probabilité de défaillance du barreau AC sont :

fe = 9835
= 0,9941 ou 99,41%
40/3043
(i)
dc = 0,59 %

À l’aide du tableau 10.6, on obtient Z, = -2,518 ; l'écart type requis de la


propriété en écoulement (ss)Ac du barreau AC est donné par l'équation 10.87 :

SES 260,0 — 185,71


.
152 23,207
ce qui donne : (ss)ac = 18,23 MPa.

10.10 CODES ET NORMES DE CONSTRUCTION


Afin d’assurer la sécurité du public, des gouvernements et organismes ont publié
un grand nombre de normes et de codes de construction, qui sont en vigueur
partout dans le monde. Ces codes sont préparés par des comités de spécialistes qui
veillent également à leur mise à jour à la lumière des développements les plus
récents.

Tout code comprend : le cahier des charges, les limites permises et, en général,
les formules les plus couramment utilisées pour les calculs.
Les valeurs des charges qui figurent dans les codes prennent en considération,
par exemple, les données météorologiques (poids de la neige, forces éoliennes,
etc.) ou les données sismiques (accélérations à la base d’un bâtiment, déter-
minées à partir des probabilités qu’un séisme d'intensité donnée se produise
dans la zone étudiée). Les codes peuvent en outre spécifier les valeurs maxi-
males des charges, valeurs au-dessus desquelles les règles desdits codes ne
s'appliquent plus.

Les limites permises tiennent compte des matériaux utilisés et de leur tempé-
rature d'utilisation. Elles prennent également en considération les combinaisons
de charges pour lesquelles une limite donnée est applicable.
Critères de défaillance et fatique 311

Parmi les codes de construction les plus connus au Canada, citons : le Code
national du bâtiment du Canada’, le Code canadien de la construction en acier’!,
les divers codes de l'American Society of Mechanical Engineers (dont le plus
connu est celui qui concerne les réservoirs sous pression?) ; il y a également une
multitude de codes municipaux, provinciaux, nationaux et internationaux
que le lecteur pourra consulter dans les bibliothèques.

10.11 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons développé les notions de «résistance» des matériaux,
puisque nous avons déterminé de quelle façon il fallait imposer des limites aux
contraintes. Nous n’avons que mentionné l'existence des codes de construction,
mais c’est en fait à l’aide de ces codes que la plupart des pièces mécaniques et des
ouvrages de travaux publics sont conçus. La protection du public est ainsi assurée,
puisque les codes sont établis à partir des développements les plus récents.
Les limites étudiées ici concernent uniquement les contraintes. Nous avons vu,
cependant, lors de l’analyse du facteur de sécurité, que les limites pouvaient
également s'appliquer à la capacité de charge de la pièce étudiée. Cette approche
revêt d’ailleurs un aspect pratique, puisque ce qui intéresse le concepteur, c’est
surtout la résistance globale de la pièce à l'étude.
Les chapitres 7, 8, 9 et 10 étudiant de façon détaillée les notions fondamentales
de résistance des matériaux, la plupart des autres chapitres s’y greffent de façon
plus ou moins directe. Aux chapitres suivants, le lecteur trouvera des développe-
ments complémentaires ou des notions avancées concernant des sujets déjà abor-
dés dans les premiers chapitres.

20. COMITÉ ASSOCIÉ DU CODE NATIONAL DU BÂTIMENT, Code national du bâtiment du Canada,
Ottawa, Conseil national de recherches du Canada, 1995.
21. INSTITUT CANADIEN DE LA CONSTRUCTION EN ACIER, Handbook of steel Construction, Willowdale
(Ontario), ICCA, nov. 1997, 7° éd., révisée 2000.
22. American Society of Mechanical Engineers, ASME Boiler and Pressure Vessel Code, New York, ASME,
1998.
11
Instabilité
et flambement

|
11.1 INTRODUCTION
Dans les chapitres précédents, nous avons étudié la répartition des contraintes
et des déformations dans des systèmes en équilibre. Nous allons maintenant
poursuivre notre étude en analysant le comportement de ces systèmes lorsqu'ils
quittent légèrement leur position d'équilibre. Nous devons chercher à savoir s'ils
ont alors tendance à revenir à leur position d'équilibre originale ou s'ils risquent de
s’en éloigner davantage. En d’autres mots, il nous faut déterminer s’ils sont stables
ou instables.
Par définition, un système est dit en équilibre stable si, lorsqu'il quitte sa position
d'équilibre, certaines forces entrent en jeu pour le ramener à sa position d’équi-
libre originale (fig. 11.1a). Par contre, pour un système en équilibre instable,
ces mêmes forces contribuent à l’éloigner davantage de sa position d’équilibre
(fig. 11.1b). Il existe également une situation intermédiaire (le système n'est ni
stable ni instable) dans laquelle toutes les positions du système sont des positions
d'équilibre ; le système est alors dit en équilibre neutre (fig. 11.1c).

Figure 11.1 Systèmes en équilibre :


a) stable : b) instable : c) neutre. G est la
force due à la gravité ; Net T en sont res-
pectivement les composantes normale et
tangentielle.
Instabilité et flambement 313

En général, les systèmes en compression deviennent instables lorsque les valeurs


des charges dépassent un certain niveau. Dans ces systèmes, ce sont les condi-
tions d’instabilité qu'il faut prendre en compte pour déterminer les charges maxi-
males permises, puisque l'instabilité se manifeste le plus souvent à des niveaux de
contrainte inférieurs à ceux que peut supporter le matériau du point de vue de sa
résistance. Nous appelons flambement l'instabilité d’un système en compression.
En pratique, nous distinguons trois principaux types de flambement : le flambe-
ment global, le déversement latéral des poutres et le voilement.

11.1.1 Flambement global (fig. 11.2)


La membrure en compression (par exemple une colonne ou une arche) devient
complètement instable. Ce flambement, qui se produit subitement, a des consé-
quences souvent désastreuses : l'effondrement du pont de Québec, en 1907, en
est un exemple caractéristique. Ce type de flambement étant le plus important,
nous y consacrerons la plus grande partie de ce chapitre. Toutefois, nous nous
limiterons à l’étude du flambement qui affecte une membrure droite (fig. 11.2a
et b).

Figure 11.2 Flambement global : a) et


b) membrures droites en compression
axiale ; c) arche.

11.1.2 Déversement latéral des poutres (fig. 11.3)


Ce type de flambement se produit lorsque, en flexion, la contrainte de compres-
sion atteint un niveau limite. Les fibres soumises à la compression fléchissent laté-
ralement, ce qui entraîne une rotation de la section de la poutre autour de l'axe
longitudinal de celle-ci. Ce flambement peut réduire considérablement la
résistance d’une poutre. Nous en aborderons brièvement l'étude vers la fin de ce
chapitre.
314 Chapitre 11

NT


Figure 11.3 Déversement latéral d’une


poutre soumise à un moment pur attei-
gnant un niveau critique (M).

11.1.3 Flambement local ou voilement (fig. 11.4)


Ce type de flambement, qui affecte les systèmes aux parois relativement minces, se
manifeste par l'apparition d’ondulations dans la paroi. Ces ondulations sont orien-
tées dans une direction normale à celle de la contrainte de compression. On peut
prévoir les effets de ce mode de flambement : nous en discuterons brièvement à la
toute fin de ce chapitre.

Figure 11.4 Voilement d'éléments de


sections à paroi mince.

11.2 STABILITÉ D'UNE MEMBRURE RIGIDE


Pour mieux comprendre le phénomène d’instabilité qui affecte les systèmes
mécaniques, nous allons d’abord étudier la stabilité des membrures rigides.
Considérons la membrure droite et rigide de la figure 11.5 ; une de ses extrémités
est une rotule, et son autre extrémité, libre, est soumise à une charge uniaxiale.

a) Si la membrure est soumise à une tension, elle est en équilibre si 8 = 0


(fig. 11.5a). Si on augmente la valeur de l’angle 8, un moment de plus en plus
élevé se développe autour de l’axe en O et tente de ramener la membrure à sa
position d'équilibre. On a donc affaire à un système en équilibre stable.
Instabilité et flambement 315

stable instable

Figure 11.5 Membrure rigide droite

ER soumise à une
sion : équilibre
sion : équilibre
force axiale : a) en ten-
stable ; b) en compres-
instable.
(a) (b)

<
b) À la figure 11.5b, la membrure est soumise à une compression ; ici encore,
elle est en équilibre lorsque 8 = 0. Toutefois, si on augmente la valeur de cet
angle, le moment qui se développe autour de l’axe en O a tendance à l’accroi-
tre davantage encore. Il s’agit donc ici d’un système en équilibre instable.

Les figures 11.5a et 11.5b montrent aussi les représentations graphiques des deux
systèmes décrits ci-dessus en position d'équilibre. Dans les deux cas, il y a une
seule position d'équilibre (lorsque 8 = 0). Toutefois, même si ces représentations
graphiques sont en apparence identiques, dans le premier cas, l'équilibre est sta-
ble, tandis que dans le second, il est instable.

11.2.1 Membrure rigide retenue latéralement


par un appui élastique
Pour stabiliser la membrure de la fiqure 11.5b, on peut fixer latéralement son extré-
mité supérieure à un ressort de rigidité k (fig. 11.6a). Il est aisé de comprendre que
le système demeure stable lorsque le ressort est très rigide et la charge, faible. Par
contre, si la charge augmente au-delà d’un certain niveau, on peut prévoir une
nouvelle instabilité du système.
Pour déterminer les positions d’équilibre de cette membrure, on impose un léger
déplacement latéral x à son extrémité supérieure (fig. 11.6b). Le ressort exerce
alors sur la membrure une force latérale égale à kx. En faisant la somme des
moments qui agissent autour du point ©, on obtient :

(EM) =0

BE T (11.1)
316 Chapitre 11

neutre

x=0
stable

Figure 11.6 Équilibre d’une membrure


rigide droite en compression avec un sup-
port latéral élastique.

Cette équation est satisfaite dans les deux cas suivants (fig. 11.60) :
a) lorsque x = 0 : c’est la solution triviale, qui correspond à la position droite et
verticale de la colonne. Nous avons donc affaire à un système en équilibre
stable ou instable, selon l'intensité de la charge P.
b) lorsque P = kL : cette solution est valable quelle que soit la valeur de x. Il s’agit
donc ici d’un système en équilibre neutre.

Ainsi, selon l'intensité de la charge P, il y a trois situations possibles.

a) Si P < kk, il y a équilibre lorsque x = 0 : la colonne est droite et verticale,


et l'équilibre est stable. En effet, si on impose un faible déplacement (x > 0), on
a alors Px < kLx. Autour du point O, le moment de la force kx exercée par le
ressort est supérieur à celui de la charge P : la colonne est donc ramenée à sa
position d'équilibre initiale.
b) Si P = kL, il v a équilibre quelle que soit la valeur de x : c’est l'équilibre
neutre. La colonne, toujours droite, peut théoriquement se trouver dans
n'importe quelle position (on doit cependant rappeler que la solution n’est vala-
ble que pour de légers déplacements x).
c) SiP > kL, il y a encore une fois équilibre lorsque x = 0 : la colonne est droite,
mais l’équilibre est instable. Pour un faible déplacement (x > O0), on a ici
Px > kLx. Autour du point O, le moment de la charge P est alors supérieur à
celui de la force kx : la colonne s’éloigne donc de sa position d'équilibre initiale.
Instabilité et flambement 317

De ces résultats découle la conclusion suivante : si la valeur de la charge appliquée


sur une colonne augmente graduellement, la colonne demeure parfaitement verti-
cale (sa position initiale) jusqu’à ce que la valeur qui correspond à l’équilibre neu-
tre soit atteinte. Cette valeur est celle de la charge maximale qu’on peut appliquer
sans provoquer l'instabilité du système. On appelle cette charge la charge critique
de flambement. Dans le système de la figure 11.6, cette charge critique s'exprime
ainsi :
2 EL (11.2)

11.2.2 Membrure rigide initialement inclinée


Jusqu'à maintenant, nous avons étudié des systèmes théoriquement parfaits.
Cependant, en pratique, tout système possède des imperfections. Nous allons ana-
lyser les effets de ces imperfections en supposant que, dans le système précédent
(art. 11.2.1), l'extrémité supérieure de la membrure est initialement affectée d’un
léger décalage latéral e (fig. 11.7a). Dans ce cas, même à l’application d’une faible
charge (compression) sur la membrure, son extrémité supérieure subit un léger
déplacement supplémentaire égal à x — e. Le ressort exerce par conséquent sur la
membrure une force latérale égale à k(x — e). La condition d'équilibre des mo-
ments autour du point O exige que (fig. 11.7b) :

PE k(x _ e)L UHIES)

le
À

= 1,0------

0,5k
je

0
L

Figure 11.7 Membrure rigide avec


décalage latéral initial.
318 Chapitre 11

Finalement, si on isole le rapport x/e (sachant que, pour ce système sans décalage,
la charge critique est P., = kL), on peut écrire :
ï KL Î
e HP, os lé (11.4)
P.
(64 48

Dans cette expression, P représente la charge réelle appliquée sur une colonne
initialement inclinée (système imparfait), et P.,, la charge maximale applicable sur
une colonne verticale (système parfait), c’est-à-dire une colonne pour laquelle le
décalage latéral initial e = 0. L'équation 11.4 indique que, dans une colonne
réelle, le décalage initial e, quelle qu’en soit la cause, est amplifié par le facteur
[1/(1- P/P,,)]. Nous aurons affaire à plusieurs reprises, dans ce chapitre, à ce
facteur d'amplification. équation 11.4 est représentée graphiquement à la
figure 11.7c.
Lorsqu'il y a un décalage initial, si la charge augmente, le déplacement x aug-
mente également, d’abord faiblement, puis à un degré de plus en plus prononcé
au voisinage de la charge critique. À ce stade, le déplacement total peut devenir
très important et provoquer la rupture de l’appui latéral. En pratique, il faut donc
se limiter à une charge dont on calcule la valeur en divisant celle de la charge
critique par un facteur de sécurité suffisant.
Ce qui précède a bien illustré le phénomène d'’instabilité dans les systèmes méca-
niques. Du point de vue pratique, nous devons nous rappeler que, même si une
membrure est très rigide, elle peut devenir facilement instable lorsque ses appuis
latéraux ne sont pas suffisamment rigides.
L'exemple 11.1 décrit le cas d’une membrure rigide retenue latéralement par un
appui élastique.

EXEMPLE 11.1
Un cylindre hydraulique (servant à lever des charges) repose sur une rotule à
son extrémité inférieure. Son extrémité supérieure est quidée le long d’une poutre
tubulaire en acier (fig. 11.8a). Déterminer la charge maximale que peut supporter
ce système, sachant que la poutre est encastrée à son extrémité inférieure et libre
à son extrémité supérieure.

Solution
Dans ce système, le cylindre hydraulique est l'équivalent d’une membrure rigide,
et la poutre flexible, l'équivalent d’un ressort placé à l'extrémité supérieure du
cylindre (le système équivalent est illustré à la figure 11.8b).
Si on connaît la flèche d’une poutre encastrée à une extrémité et libre à l’autre,
soumise à une charge latérale, on peut calculer la rigidité du ressort équivalent.
La flèche d’une telle poutre est donnée par l’équation (tabl. 5.2) :
3
= _ +
FE
3EI
d'où
Instabilité et flambement 319

2
Re

Z V

= 3,42 x 105 mm‘


E = 200 GPa

cylindre
L,
40m
=
42m
L,
=

(b) (c) Figure 11.8 Exemple 11.1.

où I est le second moment de section et L;, la distance qui sépare le point


d'encastrement du point d'application de la charge latérale sur la poutre.
Pour ce système, on obtient l'expression de la charge critique à partir de l’équa-
tion 11.2 ; on a doncici:

où L, est la longueur du cylindre.


La charge critique est minimale lorsque le cylindre hydraulique est en pleine
extension. Elle vaut alors :

3 x (200 x 10° )(3,42 x 10%) x 4


P, = — = ]11KN

11.3 STABILITÉ D'UNE MEMBRURE ÉLASTIQUE


EN COMPRESSION (COLONNE)
11.3.1 Équations différentielles d’équilibre
Pour étudier le comportement d’une membrure droite élastique soumise à une
compression, nous allons d’abord établir les équations différentielles d'équilibre
qui rendent compte de la flexion que subit une poutre généralement soumise
320 Chapitre 11

simultanément à une compression et à des charges transversales. La figure 11.9


illustre une telle poutre après déformation, ainsi qu’un élément isolé de cette
poutre : V représente l'effort tranchant, M, le moment fléchissant et q, l'intensité de
la charge répartie latéralement sur la poutre. L'élément isolé est en équilibre dans
les cas suivants (ici, comme au chapitre 4, l’axe des x coïncide avec l’axe longitu-
dinal de la poutre) :
LEE
d'où
(V + AV) ) -V + q gAx = 0
(EM) = 0
d'où
Ax Ax
(HAN) MERS AP) ER REREn
Si on fait tendre Ax vers zéro, on obtient, après simplification :


Fa +qg=0
q (11.5)

dM dv
a — |) (11.6)

NOTE : l'équation d'équilibre 11.6 fait intervenir la flèche (v) de la membrure.


Lorsque P = 0, la membrure est soumise uniquement à une flexion, et on retrouve
alors les équations 3.5 et 3.6.
En dérivant l'équation 11.6 par rapport à x, on obtient (à l’aide de l’équation
JEES)e

d’M
3 d P dv =
PME . q (11.7)

Si on suppose (comme on l’a fait au chapitre 5) que l'effet de l’effort tranchant sur
la flèche latérale de la membrure est négligeable, on a (équat. 5.6)

d?v
M = EI pe (11.8)

où El est la rigidité de flexion de la membrure.


Figure 11.9 Poutre élastique en
compression soumise à des charges
transversales.
V, V
Instabilité et flambement 321

En remplaçant M par sa valeur (équat. 11.8) dans l'équation 11.7, on obtient :

42 CE Er Ar
dl Un | 14 (11.9)
dx dx dx dx

Cette équation différentielle rend compte de façon générale du comportement


d’une membrure droite soumise à une flexion et à une compression.

11.3.2 Solution pour une membrure en compression


On peut simplifier considérablement l’équation 11.9 lorsque la charge latérale q
est nulle, et si El et P sont indépendants de x ; on obtient alors :

El ms +P—=
e =0 Ti
(11.10)

Cette équation permet de déterminer toutes les positions d'équilibre possibles d’une
membrure soumise uniquement à une compression. On remarque notamment que
v(x) = 0 est une solution valable de cette équation, quelle que soit la valeur de la
charge P. Cette solution est dite «triviale», puisqu'elle correspond au cas où la mem-
brure demeure droite, sans déformation. La solution la plus importante est, bien
sûr, celle qui permet de calculer la valeur de la charge critique correspondant à
l'équilibre neutre (frontière entre la stabilité et l'instabilité).

La théorie des équations différentielles permet d'obtenir la solution générale de


l'équation 11.10 (nous donnons cette solution sans la démontrer), soit

vx) = C + Cix + C3 sin nx + C4 cos nx (10

où n = /P/(El).
l'équation 11.10 étant une équation différentielle du quatrième ordre, sa solution
générale (équat. 11.11) contient donc quatre constantes d’intégration indé-
pendantes (C;, C>, C3 et C4), qu’on peut déterminer à partir des conditions aux
rives, c’est-à-dire des conditions de fixation de la membrure. Il faut par conséquent
connaître ici au moins quatre de ces conditions, par exemple le déplacement laté-
ral v, la pente @ = dv/dx, le moment fléchissant M et l'effort tranchant V. Nous
allons résumer ces conditions en les exprimant en fonction de la flèche latérale de
la membrure :

v(x) = © + Cox + C3 sinnx + C4 cosnx (équat.11.11)


p(x)= . = C, + Cn cos nx — Cyn sin nx (11.12)

M 2)
Ja — _. = Ch sin ñx — Cyn? COS 71X (HAS)

V
_ = -Cn (11.14)
Léquation 11.13 découle directement de l’équation 11.8, et l'équation 11.14 est
dérivée de l’équation 11.6 de la façon suivante :
322 Chapitre 11

d'où
-n? (C) + Cyn cos nx — Cqn sin nx)
+ Cyr cos nx — Cyn° sin nx
= = Core

11.3.3 Colonne «rotule-rotule»


Déterminons d’abord les positions d'équilibre et la charge critique que peut
supporter une colonne «rotule-rotule!» (fig. 11.10), c’est-à-dire une colonne
supportée latéralement par une rotule à chaque extrémité. En ce qui concerne
les conditions aux rives, on sait que, à cause des rotules, les moments et les dépla-
cements latéraux sont nuls aux extrémités. À partir des équations 11.11 et 11.13,
on obtient :

lorsque 2 = 0 (0) GE PC = NO (a)

(0) == Cr 20 (b)
lorsque x ="? v(L) = C+GL+G smnLl + Cs eos nE= 0 (c)

Figure 11.10 Colonne «rotule-rotule». M(L) = -Cn°? sin nL — Cyn° cosnL = 0 (d)

Ce système de quatre équations homogènes (tous les termes de droite sont nuls) a
plusieurs solutions possibles. On peut obtenir simplement les solutions de la façon
suivante.

Solution triviale
C’est la solution la plus évidente. On a :
Ce CC CAE
d’où
v(x) =,

On a affaire ici à une position d'équilibre dans laquelle la colonne ne subit aucun
déplacement latéral. Nous verrons plus loin que cette position d'équilibre peut être
soit stable, soit instable, selon la valeur de la charge P.

Autres solutions

Puisque P40,ona n =, |P/(EI ) # 0. Alors, pour satisfaire au système d’équa-


tions ci-dessus, il faut que :

(CENT, (équat. [b]) (e)

1. Pour alléger l'écriture, nous donnerons à cette colonne le nom de colonne «rotule-rotule». Les autres
colonnes seront dénommées de façon similaire.
Instabilité et flambement 323

(EAN) (équat. [a] et [e]) (f)

C; sin nL = 0 (équat. [a] et [e]) (g)

C; = 0 (équat. [ce] et []) (h)

Dans la relation (g), il faut nécessairement avoir C3 Z 0, sinon on retrouve la


solution triviale. Par conséquent, pour obtenir les autres solutions, il faut que
sin nL = O, c’est-à-dire que :

AIT TETE UN CT (i)

Nous devons souligner ici que la relation nL = 0 est impossible, puisque n n’est
pas nul.
Si on pose nL = Nz, on obtient :

sn leg ui
Bic 2 ÿ
d’où

CE . EI
Nr) 2
(11.15)
OUINE-MIR 28 ei:
En remplaçant n par sa valeur (rel. [j]) dans l’équation 11.11 et en respectant
les conditions des relations (e), (f) et (h), on obtient finalement l'expression de la
flèche latérale de la colonne, pour les positions d'équilibre qui correspondent aux
valeurs des charges déterminées à partir de l’équation 11.15. Ainsi :

v(x) = C3 sin (11.16)

NOTE : La constante C; étant indéterminée, l'équation 11.16 rend compte des


positions d'équilibre neutre. Dans la mesure où la théorie des petites déforma-
tions demeure valable et où le matériau se déforme dans le domaine élastique,
le déplacement latéral de la colonne a donc une valeur arbitraire.

Interprétation physique des solutions


Les principales positions d'équilibre déterminées ci-dessus sont illustrées à la
figure 11.11, ainsi que la représentation graphique de la courbe élastique de la
colonne (obtenue à partir de l’équation 11.16) correspondant aux diverses
positions d'équilibre neutre.
On obtient l'expression de la plus petite des charges correspondant à une position
d'équilibre neutre à partir de l'équation 11.15 en posant N = 1. Cette charge est la
charge critique, c’est-à-dire la charge maximale théorique qu’on peut appliquer
sur la colonne sans entraîner l'instabilité de celle-ci. On a ainsi :
NS 2
POLE PA a (11.17)
A
324 Chapitre 11

Figure 11.11 Déformation d’une


colonne «rotule-rotule» soumise à une
compression en équilibre neutre.

équilibre
!
Le:

instable

v{x) = C, sin (2xx/L)

équilibre neutre

stable

vx) = C, sin (xx/L)

| Le1g

Lorsque N > 2, l'équation 11.15 permet d’obtenir les expressions d’autres charges
qui, elles aussi, correspondent à des positions d'équilibre. Toutefois, ces positions
d'équilibre sont extrêmement instables. Par exemple, lorsque N = 2, l'équation
11.15 donne :
4x’ El
r=S D (11.18)

Si on examine la déformation en S de la colonne, dans cette position d’équilibre


(fig. 11.11), on peut prévoir que la moindre pertubation provoquera inévitable-
ment un retour à une déformation en forme de courbure simple et, par consé-
quent, l'instabilité de la colonne.

En pratique, pour maintenir cette position d'équilibre, on dispose d’un seul


moyen : faire reposer latéralement le milieu de la colonne sur un appui, afin de
stabiliser celle-ci (fig. 11.12). Avec l’application de la nouvelle charge critique
(obtenue à partir de l'équation 11.18), on crée un point d’inflexion au milieu de la
colonne, au nouveau point d'appui. Or, un point d’inflexion est équivalent à une
rotule puisque le moment y est nul, si bien que la colonne originale devient équi-
valente à deux colonnes «rotule-rotule», chacune de longueur L/2. On peut établir
Figure 11.12 Colonne «rotule-rotule» l'expression de la charge critique correspondant à la colonne de longueur L/2 à
supportée latéralement à mi-longueur. partir de l'équation 11.17. On a alors :
Instabilité et flambement 325

DEL AT El

F]
11.3.4 Colonne encastrée-libre
Dans le cas d’une colonne encastrée-libre (encastrée à une extrémité et libre à
l’autre, fig. 11.13), on sait que la pente et le déplacement latéral sont nuls, à l’en-
castrement, de même que le moment agissant à l’extrémité libre. Puisque aucune
charge latérale n’agit sur cette colonne (l'effort tranchant est donc nul), on peut
facilement déterminer la quatrième condition aux rives, nécessaire à la résolution
des problèmes posés par ce type de système.
Les équations 11.11 à 11.14 donnent donc ici :
DEsQueR = 20 v(0) = IC PACE (a)
p(0) = C> + Cyn = 0 (b)
bee = TL) - Csn?rsin nL — Can? cos nL = 0 (c)
Figure 11.13 Colonne encastrée-libre.
Loue UE) = C2 10 (d)

Solution triviale
Comme dans le cas précédent (art. 11.3.3.1), on obtient une solution triviale
lorsque :
CS Ce GE CR = 0
d'où
v(x) = 0

Autres solutions

Puisque, là encore, n = NP (EI) # 0, alors, pour satisfaire au système d’équa-


tions (11.11 à 11.14), il faut que :

C; = 0 (équat.[d]) (e)
C3 = 0 (équat. [b] et [e]) (f)
CG =-C4 (équat.[a]) (g)

Can? cos nL = 0 (équat.[c]et[f]) (h)


Dans la relation (h), on doit nécessairement avoir C4 Z O, sinon on retrouve la
solution triviale. Par conséquent, pour obtenir les autres solutions, il faut que
cos nL = O, c’est-à-dire que :
TTL, 2N -1
LEE, T (i)
D 2 | 2) |
326 Chapitre 11

Comme dans le cas précédent (art. 11.3.3), on obtient l’expression de la charge


critique à partir de la plus petite valeur nL (rel. [i]). Les autres valeurs correspon-
dent, là encore, à des positions d'équilibre extrêmement instable. On a ainsi :

Je TT :
Di: î
d'où

AR EL
Cr on (n) (11.19)

En comparant les équations 11.19 et 11.17, on constate que, pour une colonne
encastrée-libre de longueur L, la charge critique est équivalente à celle relative à
une colonne «rotule-rotule» de même section, mais de longueur 2L.
En remplaçant n par sa valeur (rel. {j]) dans l'équation 11.11 et en respectant les
conditions des relations (e), (f) et (g), on obtient l'expression de la flèche latérale
de la colonne, flèche qui correspond à la charge critique. Ainsi :

vo) ec L— cos A (11.20)

Léquation 11.20 rend bien compte de la déformation de la colonne illustrée à


la figure 11.13. Il s’agit évidemment, là encore, d’une position d'équilibre neutre,
puisque la constante C,; est indéterminée.

11.3.5 Colonne «encastrée-rotule»


Considérons maintenant une colonne «encastrée-rotule» (encastrée à son extré-
mité inférieure et retenue latéralement par une rotule à son extrémité supé-
rieure, fig. 11.14a). Ce système présente un intérêt certain, notamment en raison
de la méthode de résolution que nous proposons et à laquelle nous devons
recourir dans la majorité des problèmes pratiques.
Pour respecter les conditions aux rives imposées par les équations 11.11 à 11.14,
on établit que :

lorsque x = 0, v(0) = CG + C4 = 0

lorsque x = L, v(L) Or CE CSinnE ee CiC0os nl =10


M(L) = - Cn? sin nL — Cyr cos nL = 0

Sous forme matricielle, ces équations deviennent :

0 0 1 C
OI n 0 C —
JE sin nL cos AL C; (a)
0 O0 -n/sinnL -n°cosnL||C4

On obtient ainsi un système homogène d'équations à quatre inconnues.


Instabilité et flambement 327

f{nL)

f(nL) =tgnL

point
d’inflexion

(b)

Encore une fois, on a une solution triviale lorsque €; = C> = C3 = C4 = 0: c’est (a)
la position d'équilibre, dans laquelle la colonne demeure droite. On trouve les Figure 11.14 a) Colonne «encastrée-
autres solutions en posant dét = 0 (dét étant le déterminant de la matrice des rotule» ; b) représentation graphique de
coefficients). On a alors : la méthode de résolution.
dét = mLcosnL — n° sinnL = 0 (b)

En divisant les deux membres de cette équation par n° cos nL, on obtient enfin :
tg nl =nL (c)

Il s’agit là d’une équation transcendante, de la forme tq x = x. Ce type d’équa-


tion n’a pas de solution algébrique mais on peut en obtenir les racines à l’aide
d’une méthode graphique (fig. 11.14b) ou d’une méthode itérative. C’est la plus
petite racine non nulle de l’équation (c) qui permet d'obtenir l'expression de la
charge critique relative à cette colonne. Si on analyse la figure 11.14b, on s’aper-
çoit que la valeur de cette racine avoisine 1,57. Quelques cycles d’itération suffi-
sent pour trouver une valeur beaucoup plus précise de cette racine. On a alors :

[P
4 L= JL
EI =1437 (d)
d'où

PRE Ven (e)


En général, on remplace le facteur 1,43 par son inverse, qui multiplie ainsi
la longueur de la colonne. L'équation (e) s'écrit donc ainsi :

PRE. Ni (11.21)
328 Chapitre 11

Cette transformation permet d'obtenir la longueur d’une colonne «rotule-rotule»


équivalente soumise à la même charge critique. Si on compare les équations 11.21
et 11.17, on constate que, pour une colonne «encastrée- rotule» de longueur L, la
charge critique est la même que celle relative à une colonne «rotule-rotule» de
même section, mais de longueur 0,7L.
Pour obtenir l'expression de la flèche de la colonne, flèche qui correspond à la
charge critique, il faut d’abord calculer la valeur des constantes C; à C4. Pour ce
faire, on utilise le système d'équations (a) et la relation (d), en considérant une
constante particulière comme paramètre (par exemple, C4). En exprimant les autres
constantes en fonction de ce paramètre, à l’aide de l'équation (a), puis en les
introduisant dans l’équation 11.11, on obtient la flèche de la colonne, soit
+ 1,43
v(x) = C LosPERS — 0,223 sin __ SA
7 nm. | (11.22)
1

où C4 prend une valeur arbitraire.


f

{/
11.4” FORMULE D’EULER
Par le passé, le comportement des membrures droites soumises à une com-
pression a beaucoup intrigué les mathématiciens, les architectes et les ingénieurs.
Nous devons principalement aux travaux de L. Euler (1759), de F Engesser
(1889), de Th. V Karman (1910) et de F KR. Shanley (1947) les connaissances
théoriques concernant le comportement des colonnes, connaissances qui, surtout
depuis 1940, ont été vérifiées expérimentalement de façon intensive.

11.4.1 Concept de longueur équivalente


C'est en fait le mathématicien suisse Leonhard Euler qui, le premier, a developpé
l'équation 11.17, laquelle exprime la charge critique relative à une colonne
«rotule-rotule» faite d’un matériau élastique. Cette équation porte d’ailleurs le nom
de «formule d’Euler» :

=
r°El
re
cr

Léquation 11.17 s'applique uniquement à une colonne «rotule-rotule». Pour


l'appliquer aux diverses combinaisons d’appui possibles aux extrémités d’une
colonne, il suffit de modifier la formule d’Euler en y introduisant un facteur (K), par
lequel on multiplie la longueur de la colonne. On obtient ainsi :
n?El
(11.23)

Dans cette expression, L représente la longueur réelle de la colonne et KL, la


longueur d’une colonne «rotule-rotule» équivalente supportant la même charge
critique.

La figure 11.15 illustre les cas les plus fréquents de combinaisons qu’on peut
rencontrer aux extrémités d’une colonne et donne les valeurs de leurs facteurs K
respectifs. Pour le premier groupe, il y a empêchement du déplacement latéral
relatif des extrémités ; par contre, dans le deuxième groupe, ce déplacement est
permis. Si on compare les équations 11.17, 11.19 et 11.21 avec l'équation 11.23,
Instabilité et flambement 329

Déplacement latéral empêché Déplacement latéral permis

K = 1,0
(f) Figure 11.15 Longueurs équivalentes
Encastrée- Encastrée- Encastrée Rotule- Encastrée-
rotule rotule encastrée libre encastrée encastrée pour des colonnes aux diverses condi-
tions d'appui aux extrémités.

on constate que, pour une colonne «rotule-rotule» (fig. 11.15a), K = 1 ; pour une
colonne encastrée-libre (fig. 11.15d), K = 2 ; pour une colonne «encastrée-rotule»
(fig. 11.15b), K = 0,7. Par ailleurs, on notera que lorsque le déplacement latéral
n'est pas permis, on a toujours K < 1,0. Par contre, lorsque le déplacement latéral
est possible, alors K > 1,0.

En général, il faut, comme dans les cas précédents (art. 11.3.3, 11.3.4 et 11.3.5),
déterminer la valeur du coefficient K applicable à une colonne donnée
en analysant mathématiquement celle-ci. Toutefois, il est également possible, à
l’occasion, de déterminer la longueur d’une colonne «rotule-rotule» équivalente en
utilisant des arguments de symétrie.
Par exemple, si on examine la figure 11.16a, on peut facilement déduire que la
charge critique relative à une colonne encastrée-libre de longueur L a la même
valeur que celle relative à une colonne «rotule-rotule» de longueur 2L.
Par ailleurs, on peut voir à la figure 11.16b une colonne encastrée-encastrée affec-
tée de deux points d’inflexion situés chacun à 0,25L d’une extrémité. On peut
considérer ces points d’inflexion comme des rotules, puisque le moment fléchis-
sant y est nul. Si on fait intervenir la symétrie aux extrémités, on voit que la
colonne encastrée-encastrée est équivalente à trois colonnes «rotule-rotule» de
longueur 0,5L chacune.
Enfin, à la figure 11.16c, on a une situation qui se présente fréquemment dans
certaines structures. À son extrémité supérieure, cette colonne est libre de se dépla-
cer latéralement (la pente est cependant maintenue nulle). Là encore, si on utilise
des arguments de symétrie, on constate que cette colonne est équivalente à une
colonne «rotule-rotule» de longueur L.
Dans certains cas rencontrés en pratique, les conditions d’appui sont relativement
complexes et pour déterminer les longueurs des colonnes «rotule-rotule» équiva-
lentes à ces colonnes, il faut alors avoir recours aux équations 11.11 à 11.14.
330 Chapitre 11

L TS

= L

4 se.

mai

P
Figure 11.16 Longueurs équivalentes K=2
de colonnes (basées sur des arguments
de symétrie). (a) (b) (c)

Par ailleurs, on peut exprimer l'équation 11.23 d’une autre façon, si on remplace
le second moment de section par son équivalent Ar? (A = aire de la section ;
r = rayon de giration de la section). On obtient ainsi :

r?E(4r?) r2EA
Ù Î I
(KL) E | | (11.24)
où r est égal à ///A.
Pour terminer, si on divise l'expression de la charge critique par l’aire de la section
de la colonne, on obtient l’expression de la contrainte critique correspondante,
. 2 s
soit

PENBATEE
Cr TOME, 91
£ Lo (11.25)
A

Le terme KL/r (équat. 11.24 et 11.25) est appelé coefficient d’élancement de la


colonne. Pour un matériau donné, ce coefficient est suffisant pour déterminer
la valeur de la contrainte critique correspondant au flambement d’une colonne
(équat. 11.25).

2. La contrainte critique en flambement est une contrainte normale en compression. Dans ce chapitre, nous
utilisons le signe positif pour cette contrainte afin de simplifier la présentation.
Instabilité et flambement 331

Pour utiliser correctement les équations 11.24 et 11.25, il faudra déterminer le


second moment de la section (et le rayon de giration) par rapport à l’axe de la
section autour duquel la colonne fléchit. En effet, selon les conditions d'appui
aux extrémités, la colonne peut fléchir par rapport à l’un ou l’autre des deux axes
principaux de sa section. Par conséquent, pour déterminer la résistance d’une
colonne, on doit toujours considérer les deux plans selon lesquels le flambement
peut se produire (ex. 11.2).

11.4.2 Limites d'application de la formule d’Euler


Lorsque nous avons étudié la formule d’Euler, nous avons supposé que la
colonne était théoriquement parfaite et que le matériau avait un comportement
élastique. La fiqure 11.17 présente une courbe contrainte-déformation typique,
qui rend compte d’un essai de compression effectué sur une colonne très courte.
Elle montre également la courbe qui représente graphiquement la relation entre
la contrainte critique relative à cette même colonne et le coefficient d’élancement
de cette dernière (équat. 11.25). Lorsque la valeur de la contrainte critique
dépasse celle de la limite de proportionnalité S, du matériau, la formule d’'Euler
n’est plus applicable, puisque le comportement du matériau se trouve dans le
domaine plastique. Pour que la formule d’Euler s'applique, le coefficient d’élance-
ment doit être supérieur à une valeur limite C,, qu’on obtient à partir de l'équation
11.25, en posant ©, = S, ; ainsi :

KL 2E
Ce (en = — (11.26)

Pour tenter de prévoir la valeur de la charge entraînant le flambement des colon-


nes lorsque le coefficient d’élancement est inférieur à C,,, Engesser a proposé, vers
1890, sa théorie du module tangent. Il est toujours question de la formule d’Euler,
mais on y remplace le module d’élasticité du matériau par son module tangent Er,
le module tangent étant la pente de la courbe contrainte-déformation du matériau
(fig. 11.17a). Ce module tangent est donc fonction de la contrainte, lorsque la
valeur de cette dernière dépasse celle de la limite de proportionnalité du matériau.
On peut alors récrire la formule d’Euler (équat. 11.25) sous la forme suivante :

Ter ' 2
z'Er
c Cr =
‘ (KL/ )2
\ r

d'

Figure 11.17 Contrainte critique dans


ee
est
Gen une colonne au-delà de la limite de pro-
(a) portionnalité du matériau.
332 Chapitre 11

È æ) (1127)

La contrainte critique que l'équation 11.27 exprime est représentée graphique-


ment à la figure 11.17b par le segment de courbe b'd’.
Lorsque la contrainte est supérieure à la limite de proportionnalité, la formule
d'Euler, telle que modifiée par Engesser, n’est pas une solution rigoureuse du pro-
blème de flambement. Toutefois, de nombreuses vérifications expérimentales ont
démontré qu’elle donnait des résultats fort acceptables, notamment pour les maté-
riaux dont la courbe contrainte-déformation ne comporte aucun changement
brusque de pente (ce qui est d’ailleurs le cas pour la plupart des matériaux).
Pour les colonnes en acier ductile, cependant, on doit utiliser la courbe contrainte-
déformation obtenue lors d’un essai de compression effectué sur une petite lon-
gueur de la colonne elle-même, cette courbe ne démontrant pas le même compor-
tement que celle qu’on obtient à partir d’un essai de traction sur une éprouvette
normalisée (fig. 11.18). Cette différence est imputable, entre autres, à des con-
traintes résiduelles de compression qui pourraient avoir été introduites lors de la
fabrication.

À la contrainte critique calculée par l'équation 11.27 correspondent des défor-


mations plastiques, donc des déformations permanentes de la colonne. En pra-
tique, l'étude du flambement dans le domaine plastique ne sert qu’en cas de
chargements exceptionnels (ceux dus aux séismes, par exemple) ; on peut dans
ces cas tolérer des déformations permanentes, sans toutefois permettre l’effon-
drement catastrophique de la structure en question.

essai normalisé
g . Ter
À de traction ; \ TE
\ Tirer
; . (KL/r}
Syk---. F S, \

\
courbe obtenue
lors d’un essai P
de compression

ME
Figure 11.18 Contrainte critique pour Kir

une colonne en acier ductile.

J EXEMPLE 11.2
Déterminer la valeur de la charge théorique maximale que peut supporter le sys-
tème illustré à la figure 11.19. Les deux colonnes sont identiques : elles sont encas-
trées à leur extrémité inférieure et, à leur extrémité supérieure, elles sont rigide-
ment fixées à une poutre qu’on suppose elle-même rigide.
Instabilité et flambement 333

—>*
E —>*
E
direction
latérale
direction
arrière

L = 9,18 x 10° mm°


I = 4,88 x 105 mm°
4m A = 2960 mm?
E"=L200 GPa

Sy = 300 MPa
A S, = 275 MPa
H H ‘
-&-
Z LE 2 U

DE
|
|
coupe H-H Figure 11.19 Exemple 11.2.

Solution
Comme l’indiquent les lignes pointillées de la figure 11.19, les colonnes peuvent
subir un flambement latéral vers la gauche ou vers la droite (en fléchissant autour
de l’axe des y de leur section), ou un flambement vers l’avant ou vers l’arrière
(en fléchissant autour de l’axe des z de leur section). Il faut donc étudier ces
deux possibilités.

1. Flambement latéral

Ici, on retrouve la situation illustrée à la figure 11.15f, pour laquelle K = 1. Les


colonnes fléchissant autour de l’axe des v de la section, on a donc :

VAN 6
Po ET
Va NEA 2960
d’où

2. Flambement vers l’avant ou vers l’arrière

Dans ces cas, l’extrémité supérieure des colonnes peut subir à la fois un dépla-
cement et une rotation. On a donc affaire à des colonnes encastrées-libres,
pour lesquelles K = 2 (fig. 11.154). Par ailleurs, les colonnes fléchissent autour de
l’axe z de leur section. On a ici (équat. 11.24) :
334 Chapitre 11

nr VE ” x 10°6
[9,18 on
à À 2960

Le coefficient d’élancement a donc une valeur de :

ERNST
Fe 0,0557

3. Charge critique relative au système


Le coefficient d’élancement ayant une valeur plus grande dans le cas d’un flambe-
ment vers l'avant ou vers l'arrière, la contrainte critique vaut donc (équat. 11.25) :

2 x? 2 x (200 x 109
LS AE Pres
cu| 143,6?

Ce résultat est valide puisque la valeur de la contrainte critique susceptible d’en-


traîner le flambement est inférieure à celle de la limite de proportionnalité du ma-
tériau. Lorsqu'on considère les deux colonnes, on obtient la charge W totale que le
système peut théoriquement supporter, soit

Mo=
DR O; XA= 2% 05,1% 2900 = 5600 1EN

NOTE : Nous verrons plus loin que, à cause des imperfections des colonnes
réelles, cette charge théorique est supérieure à la charge réelle que peut supporter
la colonne.

11.5 COLONNE «ROTULE-ROTULE» SOUMISE


À UNE CHARGE EXCENTRÉE:
Jusqu'à maintenant, nous avons étudié des colonnes théoriquement parfaites et
soumises à des charges uniaxiales, qui n’entraînaient aucune flexion initiale de la
colonne. En pratique cependant, une telle perfection n'existe pas : les colonnes
réelles, même avant de subir un chargement, sont rarement parfaitement droites,
et la charge axiale est souvent excentrée par rapport au centroïde des sections. La
résistance d’une colonne est considérablement affectée par ces imperfections, et
pour en analyser les effets, nous allons considérer une colonne «rotule-rotule»
soumise à une charge excentrée agissant à une distance e de l’axe de la colonne
(fig. 11.20a).

En ce qui concerne les conditions aux rives, on s'aperçoit que, aux deux extrémi-
tés de la colonne, le déplacement latéral est nul et que, selon la convention de
signes, le moment agissant est égal à -Pe. Les équations 11.11 et 11.13 donnent
donc ici :

3. Par charge «excentrée», nous entendons une charge qui, tout en agissant selon l'axe longitudinal de la
colonne, a une ligne d’action qui ne coïncide pas avec l’axe centroïdal de la colonne.
Instabilité et flambement 335

lorsque x = 0, y(0) = CG + C4 = 0 (a)

M(0
( ) _ Cr. D en (b)
EI

lorsque x = 2, v(L)= CG +CL+GsinnL +CycosnL = 0 (c)

M(L
_. = - Cyn? sin nL — Cyn? cos nL = -en? (d)

Ce système d'équations a une solution unique, qu’on obtient de la façon


suivante :

Cire (équat. [b]) (e)

Gr= Ce (équat. [a| et [e]) (f)

C; = 0 (équat.[c], [d] et [f]) (g)

CE SP)
_- (équat. [d]) (h)

Figure 11.20 Déplacement latéral


d’une colonne «rotule-rotule» soumise à
une charge excentrée.
336 Chapitre 11

En remplaçant les constantes d'intégration par leurs valeurs (rel. [e], [f], [a] et [h])
dans l'équation 11.11, on obtient :
n x
v(x) = e|-] + (1 — COS nL) n + COS |
sin#

Après simplification, on trouve l'expression du déplacement latéral de la colonne,


soit

v(x) = ea [sin nx + sin n(L — x) — sin nL| (11.28)

On peut constater que ce déplacement latéral est complètement déterminé et qu’il


atteint sa valeur maximale lorsque x = L/2. Par conséquent, on peut écrire :

nl
2 sin — ; F
V 2 = Ë Sec
La sin AL 2

puisque:
: n li JE
sin #L = 2sin Le cos
D D)
et que :

sec ne =
2 cos 2
?

Finalement, puisque ñ = F2)(E ), on obtient:

s JW |
Ven = C dus: EI = £ (11.29)

l'équation 11.29 révèle que, lorsque e > O, la colonne est soumise à une flèche
latérale, et ce même pour de faibles valeurs de la charge P. Par ailleurs, quelle
que soit la valeur de e, la valeur de la flèche qui affecte le centre de la colonne
tend vers l’infini lorsque la valeur de l'expression Z/2 ./P (ET) tend vers x/2,
37/2, 5x/2, etc. Ces constatations nous indiquent que, dans cette situation, la
valeur de la charge avoisine celle de la charge critique, que nous pouvons détermi-
ner à partir de la plus petite de ces valeurs. Ainsi :

d'où

Cette équation est la même que l’équation 11.17, qui rendait compte de la
situation d’une colonne «rotule-rotule» soumise à une charge axiale parfaitement
centrée.
Instabilité et flambement 337

Si nous utilisons cette dernière équation, nous pouvons éliminer de l'équation


11.29 les paramètres L, E et I, et nous obtenons alors l’expression de la flèche
maximale, soit

. TIRE l
Vmax — € ES F5 CA (11.30)
cr

La figure 11.20b montre la représentation graphique de la variation des valeurs


de cette flèche maximale affectant le centre de la colonne, en fonction du rapport
P/P... Lorsque e tend vers O, la flèche de la colonne tend elle vers O0, jusqu’au
voisinage de la charge critique, où sa valeur augmente alors très rapidement. Cette
figure illustre bien l’effet d’une charge accidentellement excentrée sur une colonne.
Les équations fondamentales à partir desquelles on a obtenu les résultats ci-dessus
s'appliquant à un matériau élastique, cela signifie que, sur le plan pratique, la
contrainte demeure inférieure à la limite d’écoulement® du matériau. On peut
établir l'expression de la contrainte de compression maximale en superposant les
expressions de la contrainte axiale moyenne et de la contrainte maximale due à la
flexion. Cette dernière agissant à la mi-longueur de la colonne, là où le moment
fléchissant atteint sa plus grande valeur (P[e + v,.,]), on a:

F He Max C e P(E a Vmax je


Omax 3 RE EE —_————— 11:51
A À À Ar? )
où r est le rayon de giration de la section soumise à une compression et c, la
distance qui sépare l'axe neutre de la colonne de la fibre la plus éloignée de cet
axe. À partir des équations 11.30 et 11.31, on obtient :

e+v max —e)|\sec LA es.


Ps

d'où

me I ec TORINE
Omax — 4 + RS S 2 Va

ou encore :
F — O max
À
par rec Ts LE (11.32)
r? 2, NB

Léquation 11.32, appelée «formule de la sécante», met en relation la contrainte


moyenne attribuée à la charge P (P/A), les dimensions de la colonne, la charge
critique relative à cette colonne et le décalage e de la charge excentrée.
Si la colonne était soumise à une charge axiale parfaitement centrée, on aurait
e = 0, et la contrainte maximale serait égale à P/A. En pratique, toutefois, il est
impossible de réaliser cette condition idéale non seulement à cause du décalage

4. En réalité, la contrainte devrait être inférieure à la limite de proportionnalité ; toutefois, comme nous
l'avons expliqué au chapitre 9, celle-ci est difficile à déterminer et on a recours, en pratique, à la limite
d'écoulement.
338 Chapitre 11

latéral accidentel de la charge, mais également à cause de certains autres


facteurs : courbure initiale de la colonne, manque d’uniformité de la section,
défauts mineurs du matériau ou contraintes résiduelles introduites lors de la fabri-
cation. Une étude poussée, basée sur de nombreux essais expérimentaux concer-
nant des colonnes de dimensions courantes faites d’acier de structure, a démontré
que la formule de la sécante donnait d'excellents résultats lorsque le rapport
adimensionnel ec/r? (que nous appellerons «rapport d’excentricité») avait une
valeur de 0,25.

En posant ©,,, = Sy (la limite d'écoulement du matériau) dans l'équation 11.32,


on détermine la charge P à laquelle correspond le début de l'écoulement plastique
dans la section. Étant donné que la relation entre le rapport P/A et &., n’est pas
linéaire, on doit appliquer, lors de la conception d’une colonne, un facteur de
sécurité à la valeur de la charge P et non à celle de la contrainte ©... Pour pouvoir
utiliser facilement l'équation 11.32, il faut tracer des courbes qui illustrent les varia-
tions de la valeur du rapport P/A en fonction de celle du coefficient d’élancement
L/r, pour un matériau donné et pour différentes valeurs du rapport d’excentricité
ec/r?. La figure 11.21 montre de telles courbes, tracées pour un acier de module
d'élasticité E = 200 GPa et dont la limite d'écoulement S, vaut 275 MPa.

Lenveloppe extérieure de ces courbes correspond à une charge axiale parfaite-


ment centrée ; elle est formée de la courbe d’Euler, coupée par une ligne horizon-
tale qui correspond à la contrainte maximale permise de 275 MPa.

0...max — 219) MPa

E = 200 GPa

courbe
d'Euler

(MPa)
Charge
P/A
unitaire
moyenne,
Figure 11.21 Charge unitaire axiale
entraînant l'écoulement plastique dans
une colonne soumise à une charge 40 80 120 160 200 240
excentrée. Coefficient d'élancement, L/r

11.6 CONCEPTION D'UNE COLONNE


En pratique, on fait le design d’une colonne en se basant sur les formules empiri-
ques qui reflètent les résultats de nombreux essais en laboratoire. Ceux-ci ont servi
de guides dans le développement des formules de design qui sont soumises régu-
lièrement à un processus de révision. Ces résultats ont confirmé que la charge
maximale d’une colonne dépend essentiellement du rapport L/r. Pour une longue
colonne, cette charge est très proche de la valeur donnée par la formule d’Euler,
Instabilité et flambement 339

alors que pour une colonne trapue, la défaillance est régie par la contrainte d’écou-
lement du matériau. La contrainte critique d’une colonne avant une longueur
intermédiaire est gouvernée par un phénomène complexe (fig. 11.18).
Le design d’un élément structural en compression peut suivre la méthode tradi-
tionnelle qui est basée sur la contrainte permise ; selon cette méthode, les incertitu-
des associées à la structure sont regroupées en un seul paramètre, reconnu comme
étant le facteur de sécurité (ce facteur se situe approximativement entre 1,7 et 1,9
selon la norme considérée). Une méthode alternative de design appelée méthode
de calcul aux états limites (CAEL) permet d'utiliser différents facteurs pour distin-
guer les incertitudes associées à la structure de celles reliées à la charge. Concer-
nant la structure, les incertitudes sont attribuées à la variabilité statistique de la
résistance de l’élément constituant. Quant à la charge, la méthode CAEL préco-
nise la distinction entre différentes composantes de la charge imposée à la structure
(charge totale) : la charge de service, qui est la charge d’exploitation et les surchar-
ges que la structure doit supporter, et la charge permanente, qui est le poids de la
portion de la structure qui contribue à la charge totale.

La norme S16.1-94 de l'ACNOR (Association canadienne de normalisation)


décrit la conception d’une colonne en acier d’une charpente selon la méthode
CAEL. Selon cette norme, les caractéristiques d’une colonne sont définies par le
coefficient d’élancement normalisé À, comme suit :

RETIRE.
À = Fr
ere (11.33)
Ainsi, la résistance pondérée C, (pour une colonne en acier) est donnée par la
formule empirique suivante” :

C, =9ASy (+247) (11.34)


où À = aire de la section de la colonne
Sy = limite d'écoulement du matériau
n = paramètre qui dépend du procédé de fabrication du profilé (n = 1,34
ou 2,24, selon le type de profilé et le traitement de relaxation des
contraintes résiduelles ; la valeur de n = 1,34 correspond au cas le plus
défavorable, c’est-à-dire au cas des profilés laminés à froid sans traite-
ment de relaxation des contraintes résiduelles)
@ = coefficient de tenue de la colonne (selon la variabilité statistique de la
résistance du matériau)

La figure 11.22 illustre la variation de la résistance pondérée normalisée,


C/(6À S;), en fonction de 2. À des fins de comparaison, la contrainte critique
déterminée à l’aide de la formule d’Euler, P.,/(AS,) = 1/22, y apparaît également.
Il est à noter que la norme de l’'ACNOR spécifie que le coefficient d’élancement
KL/r d’une colonne ne doit pas excéder 200.

5. Voir également INSTITUT CANADIEN DE LA CONSTRUCTION EN ACIER, Handbook of Steel


Construction, 7° éd., 2000, art. 13.3.1.
340 Chapitre 11

1,0

©©

ÀpAS;eQES
(Ce)

normalisée
pondérée
Resitance

Figure 11.22 Capacité de résistance


des colonnes en acier ductile (norme 0,5 1,0 1e 2,0 255 3,0
ACNOR 516.1-94). Elancement normalisé À

Le design d’un élément structural en compression selon la méthode CAEL est


acceptable si la charge pondéréef est inférieure à la résistance pondérée donnée
par l'équation 11.34. Le lecteur est donc invité à consulter les spécifications de la
norme afin d'effectuer le dimensionnement de la pièce de façon adéquate.
Pour les problèmes présentés dans ce manuel, les calculs de la résistance des
colonnes tiennent compte des simplifications suivantes : la charge spécifiée ou la
charge à déterminer est implicitement considérée comme la charge totale qui
renferme une seule composante, la charge d'exploitation (L dans l’équation de la
note 6), avec un coefficient de risque (7) égal à 1,0. Dans ce cas, y = 1,0 (note 6)
et la formule de design est réduite à :
AMAR Es (11.35)

6. La charge pondérée comprend plusieurs composantes. Ainsi, selon la norme S16.1-94 de l'ACNOR, le
design d’une colonne en acier est acceptable si l'inégalité suivante est satisfaite :
QE D EE AUAC RE EENCE NPC NID) ENCE
— charge permanente
Ilcharge d'exploitation
surcharge due au vent
—| surcharge due à la dilatation/contraction causée par la variation de la température
= résistance pondérée de la colonne (ou charge maximale pondérée permise)
, 4, Œn @ = facteurs de pondération des charges
— coefficient de simultanéité des charges
NEO
RO
< = coefficient de risque
Le terme à gauche de l'inégalité représente l'effort pondéré généré par la combinaison des charges tandis que
le terme à droite spécifie la résistance pondérée, C. La détermination des différents facteurs et coefficients
apparaît en détail dans la norme de l’'ACNOR.
Instabilité et flambement 341

Selon la norme de l'ACNOR, on peut prendre en compte les valeurs courantes


suivantes : &Π= 1,5 et 4 = 0,9.

11.7 POUTRES-COLONNES
Pour des membrures qui supportent simultanément des charges axiales et des
charges transversales, lorsque la charge axiale engendre une traction, il n’y a pas
de problèmes dus à l'instabilité. Par ailleurs, dans les membrures très élancées, la
traction a pour effet de réduire la valeur du moment fléchissant ; en général, on
peut négliger cet effet et traiter séparément les problèmes dus à la traction et ceux
dus à la flexion, pour superposer ensuite les solutions.

Par contre, lorsque la charge axiale engendre une compression, on a affaire à une
poutre-colonne, et les problèmes sont beaucoup plus complexes. La compression
contribue à l'instabilité de la membrure et provoque une augmentation impor-
tante de l'effet du moment fléchissant, et ce même lorsque la flèche de la mem-
brure est faible. On ne peut donc plus, comme dans le cas de la traction, traiter
séparément les effets des deux chargements.

Dans cette section, nous allons élaborer une méthode générale de calcul des
poutres-colonnes qui utilise les fonctions de singularités (sect. 5.4). Cette méthode
permettra en outre de déterminer la valeur de la charge critique, ou la longueur
équivalente de colonnes dont les conditions d’appui sont relativement complexes.

Nous présenterons ensuite une méthode approximative qui permet de résoudre


la plupart des problèmes posés par les poutres-colonnes rencontrées en pratique.
q{x)

11.7.1 Équation fondamentale d’équilibre des poutres-colonnes wÜ

Nous avons déjà établi l'équation différentielle d'équilibre d’une poutre-colonne


(équat. 11.9). Lorsque la section et la charge axiale sont constantes sur toute X

la longueur de la poutre, on peut simplifier cette équation ; on obtient alors :


(x) ==
gx) w is
(x)
= ZE?
dv d?v
(a)

On trouve la solution complète de cette équation différentielle en addi- q(x) w


tionnant à la solution générale (équat. 11.11) une solution particulière, v,(x),
qui dépend du chargement, q(x). On a :

DAPRECEAC TC sn Ce Con + V,(*) (1157)

où n est égal à /P/(ET). ww TS Tu

Ne re
La figure 11.23 illustre des fonctions de chargement q({x) types et donne les (b)
solutions particulières v,(x) correspondantes. On peut vérifier ces solutions en
remplaçant les symboles par leurs valeurs dans l’équation 11.37. L'exemple 11.3 Figure 11.23 Fonctions de chargement
illustre l'application de cette équation pour un cas particulier de charge q(x) agissant sur une poutre-colonne et
transversale. solutions particulières correspondantes.
342 Chapitre 11

EXEMPLE 11.3
Étudier la poutre-colonne dont les deux extrémités reposent sur des appuis
simples et qui est soumise à une charge uniformément répartie sur toute sa
longueur (fig. 11.24a).

Solution
(a) On résout ce problème à partir de l'équation 11.37 ; on a ici:
w = 400 N/m
Sen wx?
AN CAC PC nec (a)
EI = 8 x 10°N-m° 2EIn
où le dernier terme est la solution particulière (fig. 11.23) ajoutée à la solution
générale.
On a également besoin de l'expression du moment fléchissant pour déterminer
les valeurs de deux des constantes C; à C4, à partir des conditions aux rives, soit :
GE M(x) d?v
PS RE
= —— = -C;n sin nx — Can? cos nx —
10 ÉD À L Eln? (b
2)
Aux appuis, on a les conditions suivantes :
8
7
lorsque x = 0, v(0) = C + C4 = 0 (c)
6

5 M(0)TR
= -Cn = 0 (d)
4
et
a
; wL?
2 lorsque x = Z, v(L) = C + CL + C;sinnL + C4 cos nL — UM)
1,25 KN-+m 2Eln°
0,407 mm ô

il
(b)
2 P(10° N) M(L)
OR
= -Cin° sin nL
4
— Cyn? cos nL —
mele 0
(
Figure 11.24 Exemple 11.3 : poutre- Les équations (c) à (f) ont une solution unique :
colonne soumise à un chargement uni-
w wL w(cos nL — 1
formément réparti.
ST - En SE 2EIn Die An
Eln” sin nL (g)

En remplaçant ces constantes par leurs valeurs dans les équations (a) et (b),
on obtient :

ee w Ê2 Pt 2 sin ax + sin n(L — 2)


sin ñL

wW sin n(L = x) + sin nx î


sin #L (i)

La flèche et le moment fléchissant atteignent leurs valeurs maximales lorsque


x = L/2. Les équations (h) et (i) s’écrivent alors :
Instabilité et flambement 343

__ _W LU LE 2 sin (nL/2)
409 _ Ein :: 2 4 sin AL |
2 :
= — + LE — sec (rL/2) ü)

une (22) w [2sin(nL/2

= = (sec (nL/2) — 1) S

Dans les relations ci-dessus, il est intéressant de constater que les valeurs de la
flèche et du moment fléchissant tendent vers l’infini lorsque nL = x et que,
dans ce cas, on a affaire à la charge critique ; par conséquent :

ñ Ï, = EILT (1)

d’où
Nr El
Cr 2 (m)

Il s’agit ici de la même charge critique que celle relative à une colonne «rotule-
rotule» non soumise à une charge latérale.

La figure 11.24b illustre graphiquement le comportement de cette poutre-


colonne pour les valeurs suivantes : w = 400 N/m, L = 5 m, EI = 8 x 105 Nm.

L’équation (m) donne la valeur de la charge critique correspondante ; on a donc


ici :
7) 6
MR RP
52
ENARER ETES

Lorsque la charge P est nulle, les valeurs du moment fléchissant et de la flèche


tendent vers celles obtenues pour la poutre simple, soit
2 2
he _— _ ON

la SnLionmS x400 x.5*


= 4,07 X107* m (tabl. 5.2, cas 6b)
384EI 384X8
x 106

On constate par ailleurs que, lorsque la charge P tend vers sa valeur critique, v
et M tendent vers l'infini.
344 Chapitre 11

11.7.2 Poutre-colonne soumise à un chargement latéral


discontinu
L'équation 11.36 impose une limitation relativement importante à l'analyse des
poutres-colonnes, puisqu'elle n’admet aucune discontinuité dans la fonction de
chargement q(x). Ainsi, les appuis ne peuvent se trouver qu'aux extrémités de
la poutre, et la charge latérale doit être répartie de façon continue sur toute la
longueur de la poutre.
Au chapitre 5, nous avons présenté la méthode des fonctions de singularités,
qui permet de calculer la flèche des poutres. Nous allons à présent adapter cette
méthode à l'analyse des poutres-colonnes soumises à un chargement réparti de
façon quelconque.
Soit une poutre-colonne avant une discontinuité de chargement à x = a
(fig. 11.25). Si on considère que, de part et d’autre de la discontinuité, on a deux
poutres-colonnes totalement indépendantes l’une de l’autre, la méthode des fonc-
tions de singularités donne la solution de l’équation 11.36 pour chacune des deux
poutres, soit une expression similaire à l’équation 11.37, vue précédemment :
rU) = GC FOsmmerC com, (tt) (11.38)
où v,(x) est la solution particulière qui dépend du chargement latéral (fig. 11.25).
Cette solution prend la forme :
(à) = D, (x _ a) ADS de = a) + D; sin n (x = a)

+ D, cos n(x — a) + Nice a ; (11.39)


DA +2) En
où «= 0 (pour une charge uniformément distribuée) ou 1 (pour une réparti-
tion linéaire de la charge)
Rae (El)
Aux formules du chapitre 5 relatives aux fonctions de singularités, on peut ajouter
que :
sinn(x— a) = snn(x-a)
lorsque (x — a) > 0, = cosn(x - a) (a)
(x a)
lorsque (x — a) < 0, La —a)=0
cos 7 (x : a) = 0 (b

L sin n(x = a) = neosn(x — d) (c)

Le OS 7 (x = a) = -nsin n(x - a) (d)

l'équation 11.38 est valide de part et d’autre de la discontinuité (x = a). Pour


la portion de gauche de la poutre (x < a), l'équation 11.39 donne v,(x) = 0 ;
l'équation 11.38 correspond donc bien au cas d’une colonne non soumise à une
charge latérale. Pour la portion de droite de la colonne (x > a), on obtient, en
regroupant les termes semblables des équations 11.38 et 11.39, une expression
identique à l'équation 11.37, qui est la solution d’une poutre-colonne soumise à
un chargement continu. Le dernier terme de l’équation 11.39 est la solution parti-
culière de l'équation 11.36, relative à une charge répartie de degré « (fig. 11.25).
Instabilité et flambement 345

= |
(fe) | vanAM=M,4 Av
-M =M

V, V,
| | Av = Ap= AM=0
AV =V, = V, = -W

IT Ay = Ap= AM= AV=0

Av = Ap = AM= AV=0
| (ue Figure 11.25 Effets de la discontinuité
EE mm _ ie d’un chargement (à x = a).
x

Nous allons maintenant déterminer les valeurs des constantes D, à D, (équat.


11.39) en considérant les variations de la flèche, de la pente, du moment
fléchissant et de l'effort tranchant, de part et d’autre de la discontinuité.

Soit une petite longueur Aa de part et d’autre de la discontinuité du chargement.


Avec les équations 11.38 et 11.39, on a :
Ay = v(a + Aa) — v(a = Aa) = v, (a) = D, + Dy
d
A p(a 4 Aa) = p(a = Aa) = 6) = D, + Din
X

dv2
AVES M(a ch Aa) = M(a = Aa) = /8j1 nes (a) (11.40)

= -D,Eln? + _ (lorsque & = 0)

AV = V(a + Aa) = V(a = Aa)


d° dv
= | 2 tres 0
dx dx

= -D,Eln - nn (lorsque & = 1)


n
346 Chapitre 11

La figure 11.25 montre, pour diverses charges, les variations de la flèche, de la


pente, du moment fléchissant et de l’effort tranchant au niveau de la discontinuité.
En reportant ces valeurs dans les équations 11.40, on trouve pour chacune de ces
charges les solutions particulières présentées à la figure 11.26.
Par exemple, pour un moment concentré, on a :
AV = AP = AP
AM = M, -M = M
d’où
Figure 11.26 Équations permettant M
de résoudre les problèmes posés par des DISEDe= EIn?
poutres-colonnes soumises à un charge- ds
ment latéral discontinu. D = Dhs=0

v(x) = C; + Cox + Ca sin nx + C, cos nx +F,

px) = ® = C) + Csn cos nx — Cansinnx+F,

Mo) _ dv_
—Can Desin nx 4— Cynf 2 cos nx + Fy,
EI dx?
V{x 2 dv dy :
a or pr = — Con? + Fy

> { x — a) — cos n(x a)] ES [nt x — a} — sin n{x — a)|

. sin n{x — a) ie [ec — aŸ° — cos nlx — a)]


Eln?

Er COS OO) = D [sin nix — a)]

COS NX — dx — a)°+ : n2(x _— aŸ?| 1 È [-n( x = a)! + sin n(x 5 a) + n{x = a°|

—sin n{x — a) + n(x — a)\] | 5 —, [x — a)? + cos n(x — a) + 5 (x — a)?]

cos n{x — a) + n{x — a)°] em lle 0e L)anitte — a)!]

—n(x — a)!] Es => rx = a)


Instabilité et flambement 347

et

Vp = ee {x = a) = cos n (x = a).

Les équations de la figure 11.26 étant particulièrement longues à résoudre, on ne


devrait les utiliser que lorsque les charges ou les réactions aux appuis agissent en
des points autres que les extrémités de la poutre-colonne.
Par contre, lorsque les charges sont appliquées sans discontinuité le long de la
poutre-colonne, les solutions particulières de la figure 11.23 sont toujours valides.
On tient alors compte des moments des charges concentrées qui peuvent agir aux
extrémités en étudiant les conditions aux rives. L'exemple 11.4 montre un cas avec
chargement discontinu. y W
À

EXEMPLE 11.4 ee
Une poutre-colonne, qui repose sur des appuis simples à ses deux extrémités,
est soumise à une charge concentrée à une distance #L de son extrémité de ;
gauche (fig. 11.27). Déterminer la flèche et le moment fléchissant ainsi que la PE
charge critique de cette poutre-colonne. — 1
(a)
Solution Fe
La flèche et le moment fléchissant de cette poutre sont (fig. 11.26) : L=5m
B=0,5
l EI = 8 x 10°N-m°
y(x) = G + Cr ECG sin 122
W l :
+ C c cos x — Eln
| (x( - B
L) ) — sinn(x
(
— B 1)
)
(a)

M0) = -Can? sin nx — Can? cos nx — ve sin n(x - BL) (b) FE


EI i En 4
= LES

Les conditions aux rives sont les suivantes : LE


9
lorsquex=0. v=.C EC = 0 (c) 8
7
M

EI = -Cyni
4 = 0 d
(d) 6
et 5

lorsque x = L, v = © + CL + CsinnL +CycosnL (e) ;


W 2,5kN-m
— —
EIn |[nL(]
( - B) = sin #11
( B)] —0 2

0,651 mm
0
Le = - Cyn? sin nL — Cyn? cos nL 1 2 P{ION)
EI (b)
= Eln
À sinn£(i - 8) = 0 (9) Figure 11.27 Exemple 11.4 : poutre-
colonne soumise à une charge latérale
La solution des équations (c) à (f) donne concentrée.
348 Chapitre 11

W sinnL(1- B) W n(1-
B)
C = Ca = 0, C3 = - ————, CR
. Elr sin nL + (g)

En combinant les équations (g) et (a), et en simplifiant, on trouve finalement :

sin nL(1 — B)sin nx


P(r)l= fe ml — B)
sin "L

- n(x — BL) + sin n(x - BL)|

W |sinnL(l - B)sinnx
M(x) = — — sin n(x — gr (i)
n sin 7L

Comme à l'exemple 11.3, la charge critique, qui correspond à nL = 7, est la même


que celle relative à une colonne «rotule-rotule» non soumise à une charge latérale.
Pour illustrer le comportement de cette poutre-colonne, étudions le cas parti-
culier (similaire à celui de l'exemple 11.3) où W = 2000 N, L = 5 m, B = 0,5
(la charge W agit à la mi-longueur de la poutre) et El = 8 x 106 N:m°.
La charge critique est la même que dans l'exemple 11.3, soit P,, = 3,16 x 106 N.
La flèche et le moment atteignant leurs valeurs extrêmes à la mi-longueur, les
équations (h) et (i) donnent ici :

a Pr : dite) enr ù
Ein L À sin "L

__W ÎnL sin?(ni/2)


_ Elm | 4 2sin(nL/2)cos(nL/2) 5)
__W UnL _ tg(xL/2)
_ Elm | 4 2

__W |sin? (rL/2) __W tg(rL/2)


=} sin nL 0]. # 2 (k)

La figure 11.27b donne la représentation graphique des équations (j) et (k) en


fonction de la charge P (on se rappelle que n = PI (EI ) ). Lorsque la charge
P est nulle, les valeurs de v et de M tendent vers celles obtenues pour la poutre
simple, soit

WL 2000 x 5°
v = = ——"— = 6,51 X 10° m = 0,651 mm
48EI 48x8%x10f
WL 200
Ho = = 2500 Nm = 25 Nu

Lexemple 11.5 illustre l’application de l'équation des poutres-colonnes à un sys-


tème hyperstatique.
Instabilité et flambement 349

EXEMPLE 11.5 |
Utiliser les équations de la figure 11.26 pour déterminer la longueur équivalente P
d’une colonne retenue par trois appuis simples (fig. 11.28a). x

Solution ee IE
La flèche et le moment fléchissant de cette colonne sont donnés par (fig. 11.26) : R

v(x) = C + Cox + C3 sinnx + C4 cos nx À


À ess
Ln(x x jf hs n(x … 1] (a) longueur équivalente BL
+

Eln
M(x) R
= -Cin? sin nx — Cyn? cos nx + —— sin nlx — L b 1,0
EI : $ Ein ) (
Dans les équations (a) et (b), en plus des quatre constantes, la réaction R est
également une inconnue. On connaît cependant cinq conditions aux rives, 0,7 LL USE ner
0,5 1,0 15
soit (b)

lorsque
x = 0, y =C +C4 = 0 (c)
Figure 11.28 Exemple 11.5 : longueur
M hr Rs équivalente d’une colonne retenue par
EI
a
4 n* =
(d) trois: appuis..

lorsque x =Z, v = © + CL + C;sinnL + C, cos nL = 0 (e)


et

lorsque x = L(1 + f),v = C + CL(1 ci B) + C; sin nL(1 + B) (f)

+ C4 cos nL(1 + B) + _. (BnL — sin BnL) = 0


Eln
M ;
EN -Cn? sin nL(1 + B)- Can? cos nL(1 + B)
IR de
+ —— sinfnL = 0 (g)
Eln

Des conditions (c) et (d), il découle que C; = C4 = 0. Pour obtenir la solution,


il est plus simple d'exprimer les autres conditions sous forme matricielle ; ainsi

L sin AL 0 Co
L(+B) sinnL(l+B) BnL-sin BnLl G 0
R
0 -sin nL(1+ B) sin BnL EI

En posant le déterminant de la matrice des coefficients égal à zéro (pour obtenir


la solution non triviale), on obtient l'équation suivante :
ES sin nL(B +1)-— sin nL sin BnL = 0 #

En utilisant finalement une méthode itérative, on peut déterminer la valeur de la


plus petite racine nL de cette équation, pour différentes valeurs du paramètre
350 Chapitre 11

Pour une colonne «rotule-rotule», on a nL = x. On obtient donc la valeur du


facteur K, qui multiplie la longueur L de la colonne pour donner sa longueur
équivalente, à partir de K = zx/nL. Ce facteur est représenté graphiquement,
en fonction du paramètre B, à la figure 11.28b. On remarque que, lorsque BF — 0,
les deux appuis de droite jouent le même rôle qu’un encastrement et que la valeur
du facteur K tend vers 0,7 ; cette valeur est identique à celle trouvée pour une
colonne «rotule-encastrée» (fig. 11.15b).

Les deux exemples précédents étant relativement simples, nous avons pu les
traiter analytiquement. En général, toutefois, il est beaucoup plus facile de résou-
dre les problèmes posés par les poutres-colonnes en remplaçant, comme nous
l’avons fait, les divers paramètres par leurs valeurs numériques.

11.7.3 Méthode de résolution approximative


La solution exacte d’un problème posé par une poutre-colonne est souvent longue
et difficile à obtenir. En pratique, il n’est pas essentiel d’atteindre une grande préci-
sion pour les résultats obtenus à l’aide d’une solution exacte.
Dans le cas d’une poutre-colonne retenue par des appuis uniquement à ses extré-
mités, il est possible de démontrer qu’on peut obtenir la flèche v et le moment
fléchissant M approximativement grâce aux relations suivantes :

vx) = y (x) Ep 1

M(x) = M°(x) Fomp DATE es


où F GMDRL CS IS

Dans les relations 11.41, v*(x) et M*(x)représentent la flèche et le moment fléchis-


sant de la poutre (chap. 5 et 3) lorsque la charge axiale P est nulle ; P,, est la charge
critique, déterminée par la relation d’Euler (équat. 11.23), pour le flambement de
la poutre-colonne dans le plan de la flexion.
Le concept du facteur d'amplification (F,,,) est souvent utilisé dans les études de
stabilité (équat. 11.4). La figure 11.29 illustre la variation du facteur d’amplifica-
tion en fonction de P/P,, (P étant la charge axiale imposée à la poutre-colonne,
incluant tout facteur de charge). Lorsque la charge axiale est faible, le facteur d’am-
plification est près de l'unité, mais il tend vers l'infini lorsque la charge axiale
s'approche de la charge critique de flambement dans le plan de flexion.
En général, les résultats des études de plusieurs cas de chargement des poutres-
colonnes ont indiqué que, pour la flèche, l'erreur entre la valeur donnée par une
solution exacte et la valeur approximative augmente avec l'augmentation du
rapport P/P,, ; par exemple, pour P/P,, = 0,4 l'erreur est de l’ordre de 3 %. Quant
au moment fléchissant, l’erreur est un peu plus élevée. Ainsi, dans la plupart des
cas de chargement, on peut ignorer ces erreurs puisqu’en pratique, le rapport
P/P., excède très rarement la valeur de 0,37.

VE oo Dans l'exemple 11.6, nous comparons les solutions exactes obtenues dans les
exemples 11.3 et 11.4 avec les solutions approximatives données par l'équation
2
1,0 és
11.41.
Figure 11.29 Variation du facteur
d'amplification F,,, (équat. 11.41) en
fonction de la charge de compression 7. Cette approche est classique ; on la retrouve dans les codes de calcul de charpente avec d’autres paramètres
agissant sur une poutre-colonne. de corrections qui tiennent compte de cas particuliers.
Instabilité et flambement 351

EXEMPLE 11.6
Comparer les résultats obtenus des solutions exactes trouvées dans les exemples
11.3 (fig. 11.24) et 11.4 (fig. 11.27) avec ceux déterminés à l’aide des solutions
approximatives données par l'équation 11.41.

Solution
Dans chacun de ces deux exemples, on avait considéré des valeurs numériques
particulières. La charge critique était par ailleurs la même, soit

P,.—316*10° N
Les valeurs exactes et les valeurs approximatives de v et de M, à la mi-longueur
des poutres (x = L/2), apparaissent dans le tableau 11.1 pour chacun des deux
cas. On obtient les valeurs exactes grâce aux équations (j) et (k) des deux exemples
(elles sont d’ailleurs représentées graphiquement aux figures 11.24b et 11.27b).
On calcule les valeurs approximatives en multipliant les valeurs de v* et de M*
relatives à la poutre simple (P = 0) par le facteur d'amplification F,,,. On
remarque qu’il y a une grande concordance entre les deux groupes de résultats,
notamment lorsque P/P,, < 0,5 (F,,, < 2).

Tableau 11.1 Valeurs exactes et approximatives de v et de M dans deux exemples

Exemple 11.3 Exemple 11.4

Solution exacte | Solution approx. | Solution exacte | Solution approx.


(fig. 11.24b) (fig. 11.27b)

P Le elPan te
She ©|| on) M v M v M v M
HOSNIMeLeEr Le 1 P/P, | (mm) | (Nm) | (mm) | (Nm) | (mm) | (N:m) | (mm) | (Nm)
0% 0 1,0 0,407 1250 | 0,407 42500651 2500 F 06514172 500
(DR) 0,158 1,188 0,480 1492 | 0,484 1484 | 0,777 | 2886| 0,773 | 2 969
1,0 0,316 1,463 3 449] 0,952 | 3657
DS 0,475 1,904 4348| 1,239 | 4 759
240 0,633 2,724 601917 70NN6C810
25 0791 4,788 10 200 | 3,120 | 11 970
3,0 0,949 1975 40 900 | 12,86 | 49 400
3,16 (= P.) | 1 CO CO CO OO

* Poutre simple

11.7.4 Chargement combiné


Le dimensionnement d’une poutre-colonne est une opération relativement com-
plexe, surtout dans le cas où la flexion pourrait se produire dans deux plans.
La poutre-colonne doit avoir, d’une part, une résistance suffisante aux charges
appliquées et, d’autre part, une rigidité adéquate pour prévenir tous les modes
possibles de défaillance. Mentionnons, entre autres, le flambement global en
352 Chapitre 11

présence de l’ensemble des charges appliquées, le déversement latéral (sect. 11.8)


et le voilement des éléments de la section (sect. 11.9). Il v a de nombreuses sources
traitant du sujet$.
Lorsque la contrainte maximale admissible est inférieure à la limite d'écoulement
du matériau, on a souvent recours à une combinaison linéaire des valeurs maxi-
males permises en flexion et en compression. Ainsi, la limite prescrite par cette
formule d'interaction est la suivante :

D + SE
CG My;
4 mb M,
€ 10 (11.42)
:

où C — charge axiale en compression sur la poutre-colonne


(Er = charge axiale maximale permise en compression lorsque
toutes les autres charges sont nulles
MENT = moments de flexion maximaux par rapport aux axes z et v,
respectivement
M, = moment de flexion maximal permis par rapport à z, lorsque
toutes les autres charges sont nulles
Section H-H
My = moment de flexion maximal permis par rapport à v, lorsque
toutes les autres charges sont nulles
Fomplz Fampy — facteurs d'amplification des moments de flexion par rapport
aux axes z et LV, respectivement.

La relation 11.42 donne des résultats conservateurs qui sont satisfaisants dans la
plupart des cas pour le dimensionnement d'une poutre-colonne. L'exemple 11.7
en illustre l'application.

EXEMPLE 11.7
La figure 11.30a illustre un cadre qui doit supporter les charges indiquées.
Les deux colonnes AB et DC de ce cadre sont des profilés tubulaires en acier
203 X 102 x 6,4 mm. Ces colonnes sont encastrées à leur extrémité inférieure et,
à leur extrémité supérieure, elles sont rigidement fixées à la poutre BC que nous
supposons elle-même rigide. L'acier utilisé n'a pas subi le traitement de relaxation
de contraintes résiduelles ; il a un module d'élasticité E = 200 GPa et une con-
trainte d'écoulement Sy de 350 MPa.

Sachant qu’il y a un facteur de charge de 1,5 et un coefficient de tenue 6 = 0,9,


vérifier si ce cadre possède une capacité de résistance suffisante.
2,5 kKN
NOTES:
a) Propriétés du profilé tubulaire 203 X 102 X 6,4 (app. C)
I, = 18,8 x 10$ mm‘ 1n= 635210 mm
S, = 185 x 10° mm° S, = 125 x10* mm°
PR NI2 20m r, = 42,0 mm
A = 3610 mm?

(c)
8. Voir, par exemple, A. PICARD et D. BEAULIEU, Calcul des charpentes d'acier, Institut canadien de la
Figure 11.30 Exemple 11.7. construction en acier, 1991.
Instabilité et flambement 353

a) Sous charge axiale en compression : résistance spécifiée par l’équation 11.34


avec 154
b) En flexion : résistance spécifiée par M, = 6S;S, (i = y ou z) où S$, est le
module élastique de la section.

Solution
1. Analyse de comportement du système
Puisque le système est symétrique, les charges imposées à la poutre sont répar-
ties également entre les deux colonnes. Les charges agissant sur une colonne ainsi
que les déplacements correspondants, dans la direction de l’axe des v (flexion par
rapport à z) et de l’axe des z (flexion par rapport à v), sont montrés respectivement
aux figures 11.30b et 11.30c. Par rapport à l’axe des z, le moment de flexion est
maximal à la base de la colonne. Par rapport à l’axe des y, un point d'inflexion de
la flèche se produit à mi-longueur de la colonne et le moment est maximal aux
deux extrémités.
Si on considère un facteur de charge de 1,5, les colonnes devront avoir une capa-
cité suffisante afin de supporter les charges pondérées suivantes :
OM MSE SO MIE D'OIEN
MISES ES ORNEm
M y 1,5 X 2,5 X 2 = 7,5 KNm

2. Capacité de résistance des colonnes en compression pure


Coefficients d’élancement par rapport aux axes z et v:

sl __2,0x4000 110,8
r 122
KL\ _ 1,0x4000 952
. y
42,0

Ainsi, à l’aide des équations 11.33 et 11.34, on obtient (en se basant sur la valeur
la plus grande de KL/r) :

À _ ÀL Sy TOR duc 250 =i7S


r \nr?E x? x 200
x 10?

—1/ —1/1,34
C, = pASy(1+ 47") 7 = 0,9 x 3610 x 350 x (1+1,47528)
417,14 KN

3. Capacité de résistance des colonnes en flexion pure


a) Par rapport à l’axe des z :

M, = 08, Sy = 0,9 x185 x 103 x 350 = 58,28 kN-m


ES 2
TRE LT 2 x 200
x 10°3 x 18,8
x 10 6 _ 579,84 KN
(en) (2,0 x 4000)
354 Chapitre 11

Alors, le facteur d'amplification est donné par :


l 1
ER Re
CHOC rer 7
b) Par rapport à l’axe des v :
M,, = DS, Sy = 0,9 x125 x 10° x 350 = 39,38 kN-m

Poe
AE, ae rx 2001068510 = 783,40 kN
ie) (1,0 x 4000)
ce qui donne :
1 1
Eomply F 1(=c = il;
OU 1 — 120/783,40

4. Capacité de résistance des colonnes


À l’aide de l'équation 11.42, on obtient :
120 à IACIEQNS SIENS = 0,902
=
— — +
417,14 58,28 30,58

Donc, le cadre possède une capacité de résistance suffisante.

11.8 DÉVERSEMENT LATÉRAL DES POUTRES


Dans une poutre en flexion, une partie de la section est soumise à des contraintes
de compression, et l’autre, à des contraintes de tension. Lorsque la poutre est
assez longue, les contraintes de compression peuvent provoquer une instabilité
: qui donnera lieu à un type de flambement appelé déversement latéral. Ce dernier
y se caractérise par une flexion latérale de la poutre et par une rotation de la section
autour de l'axe longitudinal (fig. 11.3). La résistance d’une poutre au déverse-
ment latéral dépend donc de sa rigidité de flexion et de sa rigidité de torsion.
Comme l'étude globale du phénomène est très complexe, nous allons nous
limiter ici au cas particulier d’une poutre de section rectangulaire (pleine ou creuse)
soumise à un moment fléchissant pur (fig. 11.31). À ses deux extrémités, la poutre
est supportée de façon que les déplacements dans la direction des axes des v et
des z, de même que la rotation de la section autour de l’axe des x, soient nuls.
Les rotations autour des axes des v et des z sont cependant permises.
Pour étudier le déversement latéral de cette poutre, nous supposerons qu’elle
est légèrement éloignée de sa position d’origine, mais en état d'équilibre neutre
(fig. 11.31a). À une section donnée, le moment fléchissant M,, qui est transmis
d'une extrémité à l’autre, peut être décomposé selon les axes principaux de la
section dans sa position déplacée (@ = angle de torsion). Ainsi on obtient :

M, = M'cosp = M,. (11.43a)


(c) Brad M,
puisque :

Figure 11.31 Déversement latéral M = M. sue = M, (11.43b)


d’une poutre. d dx i
Instabilité et flambement 355

et, de la même manière :

M, = M,smp = M,@ (11.430)

dw dw
My = M;sn—= = M y— (11.434)

La rigidité de flexion de la poutre est donnée par l’équation 5.6 et sa rigidité de


torsion, par l’équation 6.7. En combinant ces équations avec les équations 11.43,
on obtient :
d?v
EL, A M0= M, (11.44a)

d?w
Vs = MEN Q (11.44b)
dw
Ce hit 5.4 (11.44c)
dx x

où I, et I, sont les seconds moments principaux de la section, et où J est sa


constante de torsion. Les équations 11.44b et 11.44c étant couplées, on trouve,
en différenciant l’équation 11.44c et en combinant le résultat avec l’équation
11.44 :
GJ d°@
EI, D— > JL zP = (11.45a)
Z

En posant m? = M2/(E1,GJ ),on obtient :

d?p/dx? + mp = 0 (11.45b)
Léquation différentielle 11.45b a une solution de la forme :
p(x) = Ci sin mx + C} cos mx (11.46)
Aux extrémités de la poutre, on a les conditions suivantes :

M0 (0)=1G 0 (11.47a)

à x=L "o(1) = CGsinmL+CcosmL = 0 (11.47b)


Les équations 11.47 admettent la solution non triviale :

sin mL = 0 (11.48)

On obtient le moment critique de déversement latéral de la poutre en prenant la


plus petite racine non nulle de l’équation 11.48, soit

L'= JEr,Gr ie (11.49)


d'où

(M), = ; lEI,GJ (11.50)


356 Chapitre 11

L'équation 11.50 définit le moment critique de déversement pour une poutre de


section rectangulaire soumise à un moment de flexion pure. Cette équation est
valide pour les sections, pleines ou creuses, qui ont deux axes de symétrie. En
général, pour les sections tubulaires, la constante de torsion est suffisamment
élevée pour donner un moment critique de déversement nettement supérieur à
celui qui provoquerait le début de l'écoulement plastique.

Dans le cas de profilés minces ouverts, comme les poutres en I, il faut modifier le
développement précédent pour tenir compte des conditions d'attache : celles-ci,
en effet, peuvent limiter le gauchissement” de la section et ainsi augmenter la rigi-
dité en torsion. Le moment critique de déversement latéral d'un profilé mince ouvert
est donné par!° :

(11.51)

où C,, est le coefficient de gauchissement (chap. 16 et app. C) et &, un facteur


de correction pour tenir compte des cas où le moment de flexion est variable
(0,4 < © < 1,0).

En particulier, pour un profilé en I, le coefficient de gauchissement est donné, nous


le verrons, par l'équation 16.106. En introduisant cette valeur dans l'équation 11.51,
on obtient :

(11.52)

où h est la profondeur totale du profilé en I.

11.9 VOILEMENT, OÙ FLAMBEMENT LOCAL,


DES SECTIONS A PAROIS MINCES |
La plupart des membrures utilisées en structure ont des sections composées d’élé-
ments rectangulaires minces. Lorsque la contrainte de compression dans l’un de
ces éléments atteint une valeur critique, il se produit un voilement, ou flambement
local, de la section, caractérisé par l'apparition d’ondulations (fig. 11.32).

11.9.1 Solution théorique


Pour étudier le problème du voilement de la façon la plus générale qui soit,
nous allons considérer une plaque rectangulaire, de largeur b et d'épaisseur t,
soumise à une contrainte de compression de même qu’à diverses conditions
d'appui le long de ses arêtes (fig. 11.32). On peut démontrer!! que la contrainte
critique (en compression) de voilement de cette plaque est donnée par la relation
suivante :

9. La notion de gauchissement est traitée au chapitre 16.


10. Voir P S. TIMOSHENKO et J. M. GERE, Theory of Elastic Stability, New York, McGraw-Hill, 2° éd.,
1961.
11. Voir, par exemple : H. BLEICH, Buckling Strength of Metal Structures, New York, McGraw-Hill, 1952.
Instabilité et flambement 357

compression
uniforme

appui simple
Figure 11.32 Coefficients de flambe-
encastrement
ment pour des plaques rectangulaires
minces (équat. 11.53).
358 Chapitre 11

Kn?E
ere
12(1- v?) b (11.53)
l

où K = coefficient de flambement (qui tient compte des conditions d'appui le


long des arêtes de la plaque)
v Il coefficient de Poisson
b/t = «rapport d’élancement» de la plaque
Les coefficients de flambement K pour les cas les plus courants sont donnés à la
figure 11.32.

11.9.2 Considérations d’ordre pratique


l'équation 11.53 n'est valide que dans le domaine élastique. De plus, lorsque
la contrainte critique est atteinte, les ondulations (qui indiquent le début du
voilement) n'apparaissent que graduellement. Elles s’amplifient au fur et à
mesure que la contrainte progresse au-delà de la contrainte critique.
Contrairement à la colonne, la plaque rectangulaire mince possède donc une
résistance résiduelle après flambement qui est souvent plusieurs fois supérieure
à la contrainte critique donnée par la relation 11.53. Cela s'explique par le fait
que le flambement y est très localisé (au centre de la plaque) et qu’il ne peut
se propager sur toute la plaque en raison de la présence des appuis. On peut donc
dire qu'il s’agit de flambement «contenu».
En vue d'éviter le flambement local, les codes de construction!? imposent des
rapports d’élancement b/t qui, dans le cas des profilés laminés en acier, prennent
la forme :
B
|
s
= TS (11.54)
où Sy= limite d'écoulement de l’acier (en MPa)
B = constante qui dépend de la partie considérée dans la section

On a défini les constantes B empiriquement à partir d’essais en laboratoire. À titre


d'exemple, la figure 11.33 donne quelques limites d’élancement b/t (ou h/w) pres-
crites par la norme ACNOR 516.1. Sur cette figure (où F, correspond à Sy en
MPa), les sections de elasse 2 peuvent supporter, sans risque de voilement, un
moment de flexion correspondant à une plastification complète de la section
(moment plastique limite). Les sections de classe 3 peuvent supporter, sans risque
de voilement, un moment de flexion correspondant au début de l’écoulement
plastique.

12. Voir ICCA, Handbook of Steel Construction, op. cit.


Instabilité et flambement 359

< 170
VF,

Flexion seulement Flexion seulement

h 1700 h _ 1900
ES
wW VF,

Compression axiale

be
me
1625
ee
t
F,

Flexion seulement Flexion seulement

D _ 18 000 D _ 66 000
HERE
Fe
y Lie y

Compression axiale Compression axiale Figure 11.33 Limite du rapport d’élan-


cement de quelques profilés pour éviter
DD ,_23000
23 000
le voilement. (Tirés de la norme ACNOR
HŸUE y
516.1)

11.10 CONCLUSION
Le flambement peut vite donner lieu à des solutions fort complexes du point
de vue mathématique. Nous avons donc préféré nous en tenir aux solutions
qui présentent un intérêt pratique et qui sont à la base des formules de calcul
données dans les codes de construction.
Le flambement est un phénomène qui se produit souvent sans avertissement
préalable, et il représente de la sorte un danger important pour le public. La
plupart des accidents de chantier sont d’ailleurs reliés au flambement d’écha-
faudages ou de structures en voie de construction. S’il est un domaine auquel
on doit accorder une attention particulière, c’est bien celui du flambement.
12
Comportement
au-delà du
domaine élastique

12.1 INTRODUCTION
La majorité des problèmes que nous avons étudiés relèvent du «domaine
élastique», c'est-à-dire que, pour le matériau étudié, la relation entre la contrainte
et la déformation est linéaire.
Les raisons de cette limitation sont évidentes. En effet, une relation linéaire est
plus simple à étudier qu’une relation complexe (comme celle représentée, par
exemple, par la courbe totale de la fiqure 12.1a). En outre, presque tous les pro-
©
blèmes pratiques, en résistance des matériaux, concernent un comportement élas-
tique sans aucune déformation permanente (par exemple les problèmes posés par
les dents d’engrenage, les ressorts, etc.).

Toutefois, dans certaines situations, il est impossible de considérer toutes les


contraintes qui agissent dans une structure comme appartenant au domaine
élastique. Par exemple, des changements de géométrie entraînent des concen-
trations locales de contraintes, comme nous l’avons vu au chapitre 10.
Des contraintes supérieures à la limite d'écoulement du matériau peuvent se
[æ] produire lorsqu'une structure est soumise à des sollicitations considérées comme
accidentelles ou exceptionnelles. La structure doit alors résister sans s'effondrer,
Q
mais peut avoir subi des déformations permanentes. La situation se présente, par
exemple, dans une centrale thermique : les éléments mécaniques y sont soumis à
des fluctuations de pression et de température qui, dans les conditions «normales»,
n'engendrent que des contraintes «élastiques». Il faut cependant prévoir, lors des
calculs, certaines situations anormales (bris d'équipement, erreur humaine, etc.)
et s'assurer que les éléments mécaniques peuvent réagir sans se déformer excessi-
vement. Après de telles surcharges accidentelles, on arrêtera la centrale pour

effectuer des réparations ou des remplacements, à condition qu'il n’y ait eu aucun
(c) dégât. Pour la construction d’un immeuble à l'épreuve des tremblements de terre,
on doit tenir compte de considérations analogues.
Figure 12.1 Relation entre la contrainte
et la déformation, pour un matériau Nous étudierons donc, dans ce chapitre, la capacité portante d’une structure de
ductile : a) relation réelle ; b) modèle matériau ductile lorsqu'elle est soumise à une charge statique entraînant l’écou-
élastique-parfaitement plastique lement du matériau. Nous aborderons l'essentiel des notions concernant cet
c) modèle rigide-parfaitement plastique. aspect de la résistance des matériaux, qu’on appelle analyse limite.
Comportement au-delà du domaine élastique 361

Nous traiterons brièvement d’une autre notion importante, celle de contraintes


résiduelles ; ces contraintes sont engendrées dans une structure qu’on a déjà
chargée au-delà du domaine élastique, puis déchargée.

12.2 MODÈLES POUR L'ÉTUDE DU COMPORTEMENT


DES MATERIAUX
La limite d'écoulement S, constitue la caractéristique essentielle dans le cas de
l’analyse limite. Par conséquent, le modèle de base utilisé est celui que représente
la courbe élastique-parfaitement plastique de la figure 12.1b. Dans ce cas, on sup-
pose que la déformation qui correspond à un point d'écoulement de valeur S,
croît vers l'infini. On ne se préoccupe donc pas des conséquences d’un éventuel
écrouissage ultérieur (fig. 12.1a). En remplaçant le matériau réel par un matériau
moins résistant (fig. 12.1b), on obtient des résultats sécuritaires.

En général, quand on a recours à l'analyse limite, on néglige l’étude du com-


portement élastique, car celui-ci n’a aucune incidence sur l'évaluation de la
capacité portante d’une structure. Pour simplifier, on utilise donc souvent la
courbe du modèle rigide-parfaitement plastique de la figure 12.1c. (b)

Figure 12.2 Structure à trois barreaux.


12.3 APPLICATION DE L'ANALYSE LIMITE
AU CHARGEMENT UNIAXIAL
Pour illustrer les caractéristiques essentielles de l’analyse limite, examinons le cas
simple de la structure composée de trois barreaux réunis en un point E où une
charge F est appliquée (fig. 12.2a). Le barreau 1, de longueur L, est vertical, et
les deux barreaux 2 sont inclinés à 45° ; tous les barreaux ont la même section
transversale À, et les joints B, C, D et E sont des rotules. Le comportement du
matériau est élastique-parfaitement plastique, et sa limite d'écoulement est S,
(fig. 12.2b).
Au point d'application de la charge, il v a une flèche 6 qui, bien qu’elle soit faible
dans les limites du comportement élastique, risque éventuellement de
croître vers l'infini, à mesure que F augmente.

Nous procéderons à la fois à l’analyse élastique et à l’analyse limite, dans le but de


mettre en évidence les différences entre ces deux approches.

12.3.1 Analyse élastique


Par l'analyse élastique du problème, on cherche à exprimer la relation entre F et
et à déterminer F,, soit la valeur maximale de F pour laquelle la contrainte est
partout inférieure ou égale à Sy (c’est-à-dire, ici, dans les barreaux 1 et 2).

Il faut procéder selon les trois étapes habituelles.

1. Forces et conditions d’équilibre


Si les réactions des barreaux 1 et 2 sont R, et R,, l'équilibre à la rotule E, le point
Figure 12.3 Étude élastique de la
d'application de la charge (fig. 12.3a), s'exprime ainsi :
structure à trois barreaux de la figure
12.2 : a) équilibre ; b) compatibilité
F = R + 2Rcos45° = R + RV2 EN) géométrique.
362 Chapitre 12

2. Déplacements et compatibilité géométrique


Compte tenu du fait que la flèche 6 est petite par rapport à L, les allongements
des barreaux 1 et 2 (fig. 12.3b) ont pour valeur :

(12.2a)
5 Ho ds (12.2b)
Donc :

O2 = à cos 45% — Re (12.20)

3. Relations forces/déplacements
Chacun des barreaux étant soumis à un état de tension, on a :

= RL+
à de (12.3a)

5, = RAN? (12.3b)
AE
4. Solution complète (analyse élastique)
En remplaçant les équations 12.3a et 12.3b dans l'équation 12.2c, on obtient :

R = 2R; (12.4a)

Ce dernier résultat, avec l'équation 12.1, donne la solution suivante :

RUE |
her (12.4b)

sun
Re (12.4c)
Cette solution demeure valable tant que la contrainte maximale n’atteint pas
la valeur de la limite d'écoulement.
La charge supportée par le barreau 1 étant le double de celle supportée par le
barreau 2, la limite d'écoulement est atteinte lorsqu'on a :

RER (12.5a)

Par conséquent, on trouve :

Fy = ss |1e #| (12.5b)
Comportement au-delà du domaine élastique 363

12.3.2 Comportement au-delà du domaine élastique


Il convient de se demander ce qui arrive lorsque F augmente au-delà de la limite
imposée par l'équation 12.5b. Le barreau 1 a déjà atteint sa limite d'écoulement
et, s’il était seul, il s’allongerait indéfiniment. Or, il fait partie de la structure et, à ce
stade, les barreaux 2 ne sont soumis qu’à une contrainte équivalant à la moitié de
celle que subit le barreau vertical. Cette structure bénéficie donc d’une «réserve»
de résistance ; dans cette situation, la relation entre F et la flèche 6 est représentée
par le segment NP de la figure 12.4. La pente est un peu plus faible, puisque seuls
deux barreaux résistent, au lieu de trois comme auparavant. Ce qu'il est essentiel
de remarquer, cependant, c’est que, dans le domaine représenté par NP, la défor- — Ô
mation est du même ordre de grandeur que celle qui se produit dans le domaine
élastique représenté par MN. Elle peut donc être acceptable en pratique, lorsque la Figure 12.4 Relation entre F et Ô
capacité portante de la structure est le facteur principal à considérer. pour la structure à trois barreaux de la
figure 12.2.
12.3.3 Analyse limite
Par l’analyse limite d’une structure, on cherche à déterminer la valeur de la force
FL (ou «charge limite») qui entraîne un effondrement de la structure, c’est-
à-dire une déformation inacceptable. Evidemment, pour le problème à l’étude,
cela se produit lorsque les trois barreaux sont soumis à une contrainte
égale à la limite d'écoulement (fig. 12.5).

F, = ASÿ(1+ V2) (12.6)


Cette situation est représentée par PQ à la figure 12.4.

12.3.4 Comparaison entre l’analyse élastique et


l’analyse limite
Comme nous l’avons déjà mentionné, le calcul de la valeur F; n’est utile que
lorsqu'on veut connaître la résistance, ou la capacité portante, de la structure. Si
on compare les valeurs F, et F,, correspondant respectivement à l'effondrement et
à la limite du comportement élastique, on obtient :

Fr
DORE 2EURE RO
OURS |
HT 2 (12.7)

Ce résultat signifie que, à la limite du comportement élastique, la structure


dispose de 41 % de «réserve» avant de s'effondrer. Toutefois, la valeur de la
charge limite F; exprime de façon plus réaliste la capacité portante.
Par ailleurs, il est en général plus simple d’effectuer le calcul de F, que celui de
Fy, comme nous l’avons constaté dans l’exemple considéré.
Les solutions reposant sur l’analyse limite, surtout lorsqu'elles ne requièrent que
des calculs simples, peuvent donc être d’une grande utilité. Il faut cependant
rappeler que cette approche : F

— n’est valable que pour des matériaux ductiles ;


— ne tient pas compte de l'instabilité, qu’on doit examiner séparément au Figure 12.5 Équilibre à l'effondrement
besoin ; de la structure à trois barreaux de la
— n'est pas valable pour des charges répétées (fatigue). figure 12.2.
364 Chapitre 12

12.4 APPLICATION DE L'ANALYSE LIMITE À LA TORSION


D'après le cas précédent, on peut voir que, lorsque tous les éléments d’une struc-
ture ne sont pas soumis au même état de contrainte (ce qui correspond pratique-
ment à toutes les situations, mis à part celle du chargement uniaxial), il y a une
«réserve» de résistance à toute charge qui causerait une déformation au-delà du
comportement élastique, et ce même si le matériau a un comportement élastique-
parfaitement plastique. En outre, la charge d’effondrement (qui correspond à une
déformation infinie, ou excessive) est sensiblement supérieure à la charge maxi-
male permise dans les limites du comportement élastique.

Un cylindre en torsion et, nous le verrons plus loin, une poutre en flexion représen-
tent par conséquent des structures intéressantes du point de vue de l'analyse
limite, puisque la répartition des contraintes, dans les limites du domaine élas-
!
1
tique, n'est pas uniforme dans toute leur section.
1
!
!
1 —)
Considérons d’abord un cylindre plein, de rayon r et de longueur L, soumis à
/
un couple de torsion T (fig. 12.6). On suppose que la relation entre la contrainte
et la déformation (7-Y, en cisaillement) est élastique-parfaitement plastique, avec
Figure 12.6 Torsion d’un cylindre fait une limite d'écoulement Sy (comportement idéalisé, mais sécuritaire).
de matériau élastique-parfaitement
plastique. Augmentons la valeur de T et étudions la répartition des contraintes de cisail-
lement sur un diamètre, pour trois niveaux de chargement (fig. 12.7).

a) T=T;

Le couple est maximal pour le comportement élastique, puisque la valeur de


la contrainte, au rayon extérieur, est égale à Ssy (fig. 12.7a).

À l’aide des formules classiques concernant la torsion, on trouve (équat. 6.9) :

Re (12.8)

La déformation angulaire correspondante, @,, s'exprime ainsi (équat. 6.8) :

LS
ane (12.9)

Ssy Ssy

$, |
T=T, RETR
Figure 12.7 Répartition des contrain-
FAN P7Py
tes pour différentes valeurs de T (cylin-
dre de la figure 12.6). (a) (b)
Comportement au-delà du domaine élastique 365

b) T > Ty =
La déformation augmente, donc l’angle de rotation @ augmente, mais la valeur
de la contrainte ne peut pas dépasser Ss, (fig. 12.7b). On a par conséquent affaire
à une répartition élastique-plastique.

c)T=T,

La valeur maximale (T,) du couple auquel peut résister la section est atteinte
lorsque toutes les fibres sont soumises à une contrainte dont la valeur est égale 1 | l l >

à la valeur limite Ssy (fig. 12.7c). py 2py Spy Apy Spy

On à donc, pour toute la section : Figure 12.8 Relation entre le couple


appliqué et l’angle de rotation (cylindre
é 27 4
T5 = S'y IF p(2xp )dp D 3. F5 — 3 Ty (12.10) de la figure 12.6).

l'angle de rotation , quant à lui, tend vers l'infini.


On s'aperçoit qu’il y a une réserve de 33 %, à partir de la valeur Ty, avant que
l'écoulement total de la section ne se produise. Si on étudie la relation entre T et ,
dans le cas du modèle élastique-plastique!, on obtient une relation (représentée
graphiquement à la figure 12.8) qui suggère que, tant que le couple n’a pas atteint
la valeur limite T,, l’angle de rotation est du même ordre de grandeur que &,. Cette
constatation est capitale, puisqu'elle met en évidence le fait que le cylindre bénéfi-
cie effectivement d’une réserve, jusqu’à la valeur T;, avant de se déformer de
façon importante.
Il est à noter que cette réserve n'existe plus dans le cas d’un tube à paroi mince. La
contrainte de cisaillement élastique dans une telle section est pratiquement cons-
tante sur l'épaisseur de la paroi. Lorsque cette contrainte atteint la valeur limite
Ssy, on a (équat. 6.24) :

Ty = Ty = DAASS (12.11a)

Ne (12.11b)
L'exemple 12.1 illustre un cas d'application de l'analyse limite à la torsion.

EXEMPLE 12.1
Soit un cylindre plein (de matériau élastique-parfaitement plastique) de longueur
L, encastré à ses deux extrémités À et C (fig. 12.9), auquel on applique un
couple de torsion T, au tiers de la longueur. On demande de déterminer :
1. par l’analyse élastique, la valeur Ty du couple qui correspond à la limite du
comportement élastique du matériau;
2. par l'analyse limite, la valeur T; du couple qui correspond à l’écoulement du
cylindre.

1. S. H. CRANDALL, T. LARDNER, An Introduction to the Mechanics of Solids, New York, McGraw-Hill, Figure 12.9 Exemple 12.1. Cylindre
1999. encastré à ses deux extrémités.
366 Chapitre 12

Solution

Soit T, et Te les couples de torsion (réaction) qui agissent aux extrémités À et C


(Ty est la valeur maximale permise de chacun des couples, dans les limites
du domaine élastique).

1. Analyse élastique
Forces et conditions d'équilibre :
T= Title (a)
Déplacements et compatibilité géométrique :
Pas — Pc (b)
Relations couple/déformations angulaires :
Ici, on détermine les relations entre le couple et la déformation angulaire ; ainsi :

P4B _ e
JG (c)c

PORC e
JG (d)
À partir des relations (b), (c) et (d), on obtient :
Deer ._(e)
D’après les relations (a) et (c), on déduit :
T
Tres
CE (f)

HI oT
DES (g)

À la limite du comportement élastique, lorsque T; = Ty, on a donc :


x 1377
TyY = — (h)

2. Analyse limite
Le seul mécanisme d'écoulement possible se produit lorsque le couple T, atteint
sa valeur maximale aux deux extrémités. Dans ce cas, on a donc :
4
T4 = Tec = Tr = cu (i)

Étant donné les conditions d'équilibre, on obtient :

ENT
* 8
Re - (j)

Par conséquent, on peut écrire :


Comportement au-delà du domaine élastique 367

= 1,78

co
|
Uo|uo
|

3. Conclusion
À partir de la limite du comportement élastique, le cylindre bénéficie d’une
«réserve» de 78 % avant que T n’atteigne une valeur qui provoque son écoule-
ment. Lorsque :
3 8
Ty <ST<-7,
2 3
la déformation angulaire, même si elle engendre des déformations permanentes,
demeure du même ordre de grandeur que les déformations élastiques.
On constate encore une fois que l’analyse limite est plus simple que l’analyse
élastique.

12.5 APPLICATION DE LANALYSE LIMITE À LA FLEXION


Tout comme un cylindre soumis à une torsion, une poutre soumise à une
flexion subit, dans le domaine élastique, des contraintes dont la répartition dans
sa section n’est pas uniforme. Même si le matériau est élastique-parfaitement
plastique, on peut s'attendre à ce que la valeur du chargement dépasse consi-
dérablement la valeur limite (au-delà du comportement élastique) avant que l’écou-
lement complet (ou l'effondrement) de la poutre ne se produise.
Nous examinerons en premier lieu la répartition des contraintes dans un cas
particulier, afin de déterminer le moment limite pour une section donnée. Nous
étudierons ensuite, par l’analyse limite, quelques problèmes concernant la flexion,
problèmes pour lesquels les mécanismes d’effondrement ne sont pas toujours
aussi faciles à mettre en évidence que dans les cas de chargement uniaxial et de
torsion étudiés précédemment.

12.5.1 Moment limite


Cas particulier : section rectangulaire. Nous nous contenterons d'étudier,
pour l'instant, une poutre (fig. 12.10) soumise à un moment M. Cette poutre, de
section rectangulaire (base b et hauteur h), est faite d’un matériau dont le compor-
tement est élastique-parfaitement plastique, avec une limite d'écoulement S; en
tension et en compression (le comportement en compression représente une idéa-
lisation sécuritaire du comportement réel).

NE
GOSESeS E Figure 12.10 Poutre de section rec-
tangulaire (matériau élastique-parfaite-
(a) (b) ment plastique).
368 Chapitre 12

Augmentons la valeur de M et étudions la répartition des contraintes dans une


section donnée (fig. 12.11).

se Ex ni
mn
h h h
qu Le Ne
Figure 12.11 Répartition des contrain- M=M, M > My M=M,
tes pour différentes valeurs de M (poutre Lp = (Lp)}y Lp > (Up), io
de la figure 12.10). (a) (b) (c)

a) M = M,

Le moment est maximal pour le comportement élastique, puisque la valeur de


la contrainte aux fibres extrêmes est égale à S, (fig. 12.11a). À l’aide des formules
classiques concernant la flexion, on obtient (équat. 4.8) :

_ bh?Sy
6 é (1242)

La courbure correspondante s'exprime comme suit (équat. 4.1) :

Il ” 2€y un 2Sy
p h Eh (12213)

b) M > My
La déformation augmente, donc la courbure augmente, mais la valeur de la
contrainte ne peut pas dépasser Sy (fig. 12.11b). Il s’agit par conséquent d’une
répartition élastique-plastique.

M=M,
La valeur maximale du moment auquel peut résister la section est atteinte lorsque
toutes les fibres sont soumises à une contrainte dont la valeur est égale à la valeur
limite Sy (fig. 12.11c).

On a donc, ici :

ir Î.sp Es [(2 vb de = bh°


(12.14)
La courbure 1/p tend vers l'infini, et la section porte le nom de rotule plastique.
Si on compare les équations 12.14 et 12.12, on constate qu'il y a une réserve de
50 % à partir de la valeur M, avant que l'écoulement total de la section ne se
1/0 produise. Tout comme pour la torsion, si on étudie la relation entre M et 1/p, dans
L L J TRES

6). es)
1 oui 1 le cas du modèle élastique-plastique?, on obtient une relation (représentée graphi-
quement à la figure 12.12) qui suggère que, tant que le moment n’a pas atteint la
valeur limite M,, la courbure est du même ordre de grandeur que (1/p); ; la valeur
Figure 12.12 Relation entre le mo- M, est donc significative.
ment appliqué et la courbure, pour une
section rectangulaire (poutre de la figure
12.10). 2. Ibid., p. 454 et 455.
Comportement au-delà du domaine élastique 369

Cas général : section symétrique. Dans le cas général d’une section symétri-
que uniquement par rapport au plan de chargement (comme, par exemple, la
section en T de la fiqure 12.13a), pour déterminer le moment limite M, il faut en
premier localiser l’axe de transition où la contrainte passe de (-S,) à (+S,).

Si on désigne par À. et A, les parties de la section soumises, respectivement, à la


compression et à la tension, l'équilibre des forces axiales exige que (fig. 12.13a
et b) :
DO A LS me A 0, =) 2 (12%15)

Laxe de transition divise donc la section en deux surfaces égales. Cette position
peut être différente de celle de l'axe neutre en flexion élastique, qui est située au cen-
troïde de la section. l'équilibre des moments donne (fig. 12.13b et c) avec n = 3:

TE s(È4 Fi) 7
n

ou encore:

M = ZSy (2)
où:

= 24 |y;l (12.18)

Figure 12.13 Exemple pour la locali-


sation de l’axe de transition avec une sec-
(a) (b) (c) tion en T.
Le module de section Zen flexion plastique (app. C) est une propriété de la section
au même titre que le module de section S en flexion élastique défini à l'équation
4.10. Pour une section donnée, le rapport entre le moment limite M, et le moment
maximal élastique M, est donc :
M; _ZSy 7
M, = ss, S 5 (1219)

Ce rapport, K = M,/M, dépend de la forme géométrique de la section et il est une


mesure de son efficacité. Le tableau 12.1 donne la valeur de ce facteur pour quel-
ques sections.

Tableau 12.1 Facteur K : relation


entre le moment limite et le moment
maximal élastique

Rectangjle plein
Cercle plein
Poutre en I
370 Chapitre 12

180 mm Axe de L'exemple 12.2 illustre un calcul du moment limite pour une section avec un seul
transition S,
Fe ti | axe de symétrie.

EXEMPLE 12.2
Déterminer le moment limite en flexion que peut supporter une poutre ayant la
section illustrée à la figure 12.14a. l'acier de cette poutre a un comportement
élastique-parfaitement plastique et une limite d'écoulement Sy = 350 MPa.
100 mm c
. ” Solution
| Selon l'équation 12.14 et les données de la figure 12.14a, on a :
Hinie SON EeNER SE 4 = 4, = 4/2 = 1/2(180 x 10 + 180 x 8 + 100 x 10) = 2120
La position v, (fig. 12.14b) de l’axe de transition, mesurée à partir du bas de l’âme,
est donc obtenue par la relation suivante :
100
x 10 + y, x 8 = 2120; y, = 140

On trouve le moment limite de flexion à l’aide des équations 12.16, 12.17 et 12.18
avec n = 4:
n

Mr = s[$4 1
i=1

= 350 x [(180 x 10)x45 + (40 x 8)x20


+ (140 x 8) x 70 + (100 x 10) x 145]
My = 108,78 x 106 N:mm = 108,78 kN-m

12.5.2 Analyse limite des poutres


L'analyse limite d'une poutre a pour but de déterminer la charge d’effondrement
en fonction de M. Pour ce faire, il faut étudier tous les mécanismes d’effondre-
ment possibles et mettre en évidence le mécanisme qui correspond à la charge
minimale. Cette charge est celle qui provoque l'effondrement.
Si le chargement se compose uniquement de charges concentrées, cela simplifie
l’analyse. En effet, les moments maximal et minimal, pour lesquels il peut y avoir
rotule plastique à l'effondrement, se produisent nécessairement à des points d’ap-
plication de charges ou de réactions. Dans le cas d’une charge répartie, par contre,
il faut localiser ces rotules plastiques.
Les exemples 12.3 à 12.6 montrent des applications de la méthode d’analyse
limite des poutres. On suppose que le matériau est rigide-parfaitement plastique,
puisque son comportement dans les limites du domaine élastique n’exerce aucune
influence sur l’effondrement.

EXEMPLE 12.3
Dans le cas d’une poutre en porte-à-faux (fig. 12.15a), il n’y a qu’un seul
(b) mécanisme d'’effondrement possible, qui se manifeste par l’apparition d’une
rotule plastique à l’encastrement (en A). Donc, M, = -M,. l'équilibre des moments
Figure 12.15 Exemple 12.3. par rapport au pointÀ (fig. 12.15b) permet de déterminer la charge limite F, :
Comportement au-delà du domaine élastique 371

(CM), =FL-M; =0 = F, =

EXEMPLE 12.4
Voyons le cas d’une poutre encastrée à une extrémité et qui repose sur un appui
simple à l’autre extrémité (fig. 12.16a) ; encore une fois, il nv a qu’un seul méca-
nisme d’effondrement possible ; toutefois, il v a apparition de deux rotules plasti-
ques, en À et en B. Pour résoudre un tel problème, il faut étudier l’équilibre des
moments fléchissants en utilisant le fait que M, = -M, et M3 = +M,, et en consi-
dérant la poutre dans son ensemble où dans une de ses parties. (b)

Charge limite F, (fig. 12.16b)


2(M FT RL
[C4
V
& (c)
Réaction R au point C (fig. 12.16c)
Figure 12.16 Exemple 12.4.

d’où
6M
à. (c)
FE

EXEMPLE 12.5
Une poutre est encastrée à une extrémité et repose sur un appui simple à l’autre ;
elle est soumise à deux charges concentrées F/2 aux tiers de sa longueur
(fig. 12.17a).
Des rotules plastiques peuvent apparaître aux trois points À, B et C. Or, deux
rotules suffisent pour provoquer l'effondrement de la poutre ou d’une partie de
la poutre. Il faut donc étudier chacun des trois mécanismes possibles (fig. 12.17b,
124740122171)

Solution
1. Mécanisme 1 (rotule en À et B, fig. 12.17b)
On a :
IST C2
M), =M -——-— — +RL=0
EM), TEST (a)
Dans cette équation, on retrouve les deux inconnues F et R. On obtient la deuxième
équation nécessaire pour résoudre le problème en considérant l'équilibre des mo-
ments du segment BCD de la poutre (fig. 12.170) :

HT 21 3M, F
M),=-M -——+R—=0 = R=——-+—
EM); MANRE 3 ag WE (
La solution de ces deux équations donne :

10M
L
372 Chapitre 12

2. Mécanisme 2 (rotules en À et C, fig. 12.174)

On a encore :
ol JR àDL
DCE Sn (d)

De plus (fig. 12.17e), on sait que :

(ŒEMX =-M+RE=0 = R= TL (e)

Pour ce mécanisme, la charge d’effondrement est donc :

F=TL=F, «)
3. Mécanisme 3 (rotules en B et C, fig. 12.17f)
On a:

(EM), = M-EE+RE = 0 (g)


De plus (fig. 12.17g) :

COM) = -Mi + _ = 0 (h)

Des équations (ga) et (h), on obtient :

De D DC (i)

Parmi les trois charges F;, F, et F3, la plus faible est celle qui correspond au
mécanisme 2. Puisqu’on a considéré tous les mécanismes d’effondrement
possibles, on a nécessairement F, = F, ; par conséquent :

Figure 12.17 Exemple 12.5 : a) char-


gement ; b), d) et f) mécanismes d’effon- EXEMPLE 12.6
drement possibles ; c), e) et g) DCL pour Ici, la poutre est encastrée à une extrémité et repose sur un appui simple à
une partie de la poutre. l’autre ; elle est soumise à une charge uniformément répartie w (fig. 12.18a).
Le seul mécanisme d’effondrement possible repose, encore une fois, sur l’appa-
rition de deux rotules plastiques : l’une à l’encastrement et l’autre en B, à une
distance s (inconnue) de l’appui simple. On mesure également la distance variable
x à partir de l'appui simple.

On a trois inconnues, R, w et s, R étant la réaction en C. Pour déterminer ces


inconnues, on utilise les trois relations suivantes :

wL?
Comportement au-delà du domaine élastique 373

2
CM), = M - a +Rs =0 (fig. 12.18c) (b)
_ =0=R-ws = R="ws (c)
x X=S

La dernière relation traduit le fait que la rotule apparaît forcément au point


maximal de la répartition de M.
En remplaçant R = ws dans les équations (a) et (b) et en additionnant ces équa-
tions ensuite, on obtient l'équation quadratique suivante :

s2+2sL-12 =0 (d)
(b)
La seule racine valide de cette équation est : LÜ
M,
s — L(V2 = 1) = 0,41L (e)
Enfin, si on insère (c) et (e) dans l’équation (b), on obtient : V
a B
F

:
(c)

Figure 12.18 Exemple 12.6.

Nous n'avons considéré ici que quelques exemples, parmi les plus élémentaires,
de l’application de l'analyse limite. On peut cependant étendre cette approche à
toute structure soumise à une charge statique, et ce quelle que soit la complexité
de la structure. En particulier, l'étude des portiques et des structures continues,
comme les plaques et les coques, a donné lieu à de nombreux ouvrages.

12.6 CONTRAINTES RÉSIDUELLES


Au chapitre 10, nous avons étudié le comportement, dû à un chargement suivi
d’un déchargement, d’un matériau sollicité au-delà des limites du domaine élas-
tique. En particulier, nous avons constaté que la relation qui existait entre la
contrainte et la déformation, en ce qui concernait le déchargement, était
linéaire et se traduisait par une courbe parallèle à la pente initiale de la courbe de
chargement.
Lorsqu'un cylindre soumis à une torsion ou une poutre soumise à une flexion
sont sollicités au-delà des limites du domaine élastique, on peut évaluer l’état des
déformations et des contraintes après que le déchargement a eu lieu. Examinons
en détail le cas typique de la torsion.
Considérons un cylindre plein soumis à une charge (torsion) dans la zone
élastique-plastique (au point À de la figure 12.19a). Le déchargement se traduit
par une droite ABC, dans le graphique T-o, puisque la relation entre la contrainte
et la déformation est linéaire. Il en résulte donc une déformation angulaire perma-
nente g = OC. Alors, sans qu'aucun couple ne soit appliqué, il y a des con-
traintes autoéquilibrées réparties à l’intérieur du cylindre, appelées contraintes
résiduelles.

3. P G. HODGE dr, Plastic Analysis of Structures, New York, McGraw-Hill, 1959.


374 Chapitre 12

Figure 12.19 Étude de la formation


de contraintes résiduelles dans un cylin- La figure 12.19b montre la répartition de ces contraintes résiduelles consécu-
dre sollicité (torsion) au-delà du début de tives à un déchargement. l'application de T (T > Ty) entraîne une répartition
l'écoulement, puis déchargé : a) varia- élastique-plastique, tandis que l'application du couple inversé engendre une
tion du couple de torsion ; b) superposi- répartition élastique fictive, avec une contrainte maximale supérieure à Ssy
tion d’un couple négatif au couple initial (fig. 12.19c, graphique 7-7). La superposition des deux répartitions permet
T, après le déchargement ; c) représenta- de déterminer, pour T = O, les contraintes résiduelles.
tion graphique de la variation des con-
Si le cylindre était soumis à un couple de torsion agissant dans le sens inverse
traintes aux trois points caractéristiques
illustrés en (b).
de l'application initiale, l'analyse pourrait être plus complexe, puisque la valeur
de la contrainte résultante pourrait être supérieure à la limite d'écoulement. La
relation entre T et o, dans le sens inverse, pourrait alors ne plus être linéaire.
Sachant cela, on peut conclure que, dans un solide, les relations entre les forces et
les déformations dépendent de «l’historique» du chargement, à moins que
l’ensemble ne soit limité au domaine élastique.
NOTE : La contrainte résiduelle en surface est de signe contraire à la contrainte
engendrée par le chargement initial (fig. 12.19b). Du point de vue pratique, cet
état de choses peut être bénéfique, car un chargement ultérieur entraînera une
contrainte de surface nette dont la valeur pourra ne pas dépasser celle de la
contrainte d'écoulement. On peut aussi créer une situation bénéfique semblable
avec un traitement mécanique de surface appelé grenaillage (shot-peening) qui
consiste à bombarder la surface du matériau avec un jet de billes dures faites
d'acier trempé.
Lexemple 12.7 illustre un calcul des contraintes résiduelles.

EXEMPLE 12.7
Étudier qualitativement l'apparition et la formation de contraintes résiduelles
dans la plaque perforée examinée au chapitre 10 (ex. 10.1 ; fig. 12.20a). Le
matériau est élastique-parfaitement plastique.

Solution
La figure 12.20 montre l’évolution de la répartition des contraintes près de la
perforation.

1. Figures 12.20a et 12.20b


La valeur de la contrainte en A atteint celle du début de l'écoulement Sy (ici
la charge F, = F,).
Comportement au-delà du domaine élastique 375

Figure 12.20 Exemple 12.7. Évolu-


tion de la répartition des contraintes dans
une plaque perforée.

2. Figures 12.20c et 12.20d


La charge augmente (F, > Fy). Une partie de la section est déformée plasti-
quement. La valeur de la contrainte entre A’ et C’ plafonne à S,,.

3. Figures 12.20e et 12.20f


On enlève la charge. Le comportement du matériau se traduit par une courbe
de déchargement élastique AA”. Si AA” < 2$,, la répartition est la même qu’à
la figure 12.20a, sauf qu’elle agit en compression et que la force appliquée est
-F,. Il en résulte une répartition de contraintes résiduelles A”’D” qui exerce une
compression au niveau de la perforation (fig. 12.20g).

4. Chargement ultérieur
Au cours de l'application ultérieure d’une nouvelle charge, la valeur de la con-
trainte nette en À sera moindre qu’en l'absence de contraintes résiduelles.

L'exemple 12.8 illustre un autre cas de calcul de contraintes résiduelles.

EXEMPLE 12.8
Soit deux barreaux concentriques de section À, et À), solidaires l’un et l’autre
(fig. 12.21a). Les matériaux des deux barreaux ont un comportement élastique-
parfaitement plastique, avec le même module d’élasticité mais des limites d’écou-
lement différentes S,, >> S,, (fig. 12.21d).

Étudier le comportement de ce système lorsqu'il est chargé par une force axiale F,
suffisante pour provoquer l'écoulement plastique du barreau 2, et qu'il est ensuite
déchargé.
376 Chapitre 12

Solution
Les barreaux étant solidaires l’un de l’autre, ils auront la même déformation
axiale :
Ej=té) = € (a)

De plus, l'équilibre des forces axiales exige que (fig. 12.21b) :


Je — O4 + OA) (b)

Les relations entre les contraintes et la déformation sont illustrées à la figure 12.21d.
Pour une déformation inférieure à &,,,, le comportement du barreau 1 est élasti-
que, le long de OAB;, lors du chargement et du déchargement. Pour le barreau 2,
le chargement est élastique-parfaitement plastique selon OAB;, et le décharge-
ment est élastique selon B,C>, une droite parallèle à OA. Lors du déchargement,
les contraintes dans les deux barreaux sont donc données par les expressions
suivantes :
ON EE

O2 A € ( Emax »2) (c)


En insérant l'équation (c) dans l’équation (d), on obtient :

TR|---# F = EE(A + 4)- A(EEmax — Sy2) (d)


On détermine la déformation résiduelle & à partir de l'équation (d) en posant
IDE
O2R|---4
ee A2 (EErmax x: Sy)

E(A Ste A) (e)


:
Figure 12.21 Exemple 12.8.

Avec les équations (a), (b) et (e), avec F = 0, on trouve enfin les contraintes
résiduelles o:8 et or dans les deux barreaux (fig. 12.21c):

À) (ee = Sy2 )
Op = EEp =
cj . AA

Re À
he Len
A (EE 5
2)
4 AA
En conclusion, les contraintes résiduelles sont engendrées par un chargement pro-
voquant des déformations plastiques suivies d’un déchargement qui est habituelle-
ment élastique. Les contraintes résiduelles sont toujours autoéquilibrées.

12.7 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons étudié une méthode de calcul qui permet de
déterminer rapidement la valeur de la charge qu’une structure, faite d’un
matériau ductile, peut supporter. Cette méthode, l’analyse limite, offre l'avantage
de ne pas recourir aux étapes de résolution faisant intervenir la compatibilité géomé-
trique. Evidemment, une fois que la valeur de la charge limite est déterminée,
Comportement au-delà du domaine élastique 377

il faut lui appliquer un facteur de sécurité adéquat, afin que la structure ne soit
jamais soumise à un niveau de charge qui se rapproche de cette valeur limite
— ce qui risquerait d'entraîner l’effondrement de la structure.
Nous avons également abordé dans ce chapitre l’aspect important des con-
traintes résiduelles. En pratique, la présence de telles contraintes peut exercer
un effet bénéfique (comme nous l’avons vu à l’exemple 12.7) ou néfaste.
Dans l’industrie, on effectue avec grand soin le contrôle des contraintes rési-
duelles ; bien souvent, les pièces sont traitées thermiquement en vue de réduire le
niveau de ces contraintes résiduelles. Mentionnons enfin qu’une des causes les
plus courantes de l’apparition de contraintes résiduelles est le soudage, notam-
ment à cause des forts gradients thermiques qui surviennent dans les pièces
assemblées par ce procédé.
13
Corps
axisymétriques

13.1 INTRODUCTION
Les problèmes posés par des corps axisymétriques (ou corps de révolution)
soumis à des chargements également axisymétriques figurent parmi ceux qu'on
rencontre le plus souvent en génie mécanique. Les tubes, les coques sous pres-
sion, les cylindres à paroi épaisse, les volants, par exemple, sont des corps
axisymétriques.

La méthode de résolution diffère en fonction du rapport qui existe entre l’épais-


seur de la paroi et le rayon de la section. Selon l'importance de ce rapport, on
distingue deux catégories principales de corps axisymétriques :
a) les corps axisymétriques à paroi mince ;
b) les corps axisymétriques à paroi épaisse.
Nous traiterons d’abord, et principalement, de la première catégorie, parce que les
problèmes que posent ces corps sont plus faciles à résoudre et, par conséquent,
mieux adaptés au niveau de cet ouvrage. Nous constaterons, à l’aide d’un grand
nombre d'exemples, que les corps axisymétriques à paroi mince revêtent une
importance pratique considérable et qu'ils méritent donc une attention particu-
lière. Vers la fin du chapitre, nous étudierons néanmoins quelques corps
axisymétriques à paroi épaisse, ce qui nous permettra de faire ressortir les diffé-
rences entre les deux catégories quant au mode de résolution des problèmes
posés. |
En général, pour les corps de révolution, nous utilisons un système de coordon-
nées cylindriques (r, 8, x, où x est l’axe de symétrie). Nous avons déjà étudié
(chap. 7, 8 et 9) les contraintes et les déformations en fonction d’un tel système.
Or, en présence d’un axe de symétrie de révolution x, les contraintes et
les déformations engendrées sont, par définition, indépendantes de l’angle @
(fig. 13.1a). Les contraintes normales qui agissent selon les directions du système
de coordonnées sont les contraintes principales. Nous pouvons en effet montrer,
par des arguments basés sur la symétrie, que les contraintes de cisaillement z,,
tx et 7 sont nulles. Les contraintes principales sont donc : la contrainte cir-
conférentielle ©;,, la contrainte longitudinale ©, (ou c;) et la contrainte radiale c;
(fig. 13.1b). Comme nous le verrons à la section 13.3, nous devons utiliser une
notation mieux adaptée à l'étude des coques de révolution minces.
Corps axisymétriques 379

charge
axisymétrique

(a) (b) Figure 13.1 Corps axisymétrique.

13.2 CORPS AXISYMÉTRIQUES À PAROI MINCE


Pour les corps à paroi mince (paroi dont l'épaisseur est beaucoup plus petite
que les rayons de courbure), on peut poser comme hypothèse que la contrainte est
constante dans toute l'épaisseur de la paroi, ce qui permet de négliger la flexion de
cette dernière. On peut donc facilement mettre en évidence une relation d’équili-
bre entre les forces internes et les forces externes (pression), et trouver ainsi la
solution, même pour des géométries complexes. Il n’est pas nécessaire que la pres-
sion soit constante sur toute la paroi ; toutefois, sa répartition doit, par définition,
être symétrique par rapport à l’axe de révolution.

13.3 ÉTUDE DE LA GÉOMÉTRIE


Les figures 13.2a et 13.2b montrent un élément de la paroi mince d’une coque
de révolution autour d’un point © ainsi que le système de coordonnées utilisé :
1 ou L (direction longitudinale ou méridionale), 2 ou @ (direction circonférentielle)
et 3 ou n (direction normale à la paroi) ; ce système, qui épouse la géométrie de la
coque, se révèle très pratique. On distingue en général deux courbures principales,
donc deux rayons de courbure : le premier rayon (rayon méridional r.), qui est
situé dans un plan (méridien) auquel appartient l’axe de révolution,
sous-tend l’angle d@, (le rayon r; peut être de longueur infinie, par exemple dans
le cas d’un cylindre ou d’un cône) ; le second rayon (rayon circonférentiel ro),
dont la longueur est la distance qui sépare la paroi de l’axe de révolution x,
sous-tend l’angle d&.
Les dimensions de l'élément, dans les directions méridionale et circonférentielle,
correspondent respectivement à celles des arcs ds, = r.d@, et ds, = r,d6, ; la
paroi, quant à elle, a une épaisseur t.
Une dernière dimension, le rayon r, a pour longueur la distance qui sépare le
point © de l’axe de révolution x (distance mesurée normalement à l’axe des x). Le
rayon r est donc la projection du rayon r, sur la normale à l’axe des x, issue de O,
et il vaut :
TRES sin 6, (LS)

où 6, est l’angle formé par la normale à la paroi, au point ©, et l’axe de révolu-


tion x (fig. 13.2b).
380 Chapitre 13

2,0

arc ds, = rd,

Oz OÙ y direction normale
et à la paroi

AE À

0j OÙ OZ

arc ds, = r,d6;

Le
direction longitudinale
ou méridionale
direction
circonférentielle

axe de révolution

(b)

Figure 13.2 Coque axisymétrique :


a) géométrie de la coque ; b) géométrie
d'un élément de paroi mince comportant
une symétrie de révolution ; c) et d) équi-
libre selon la direction 3.
Corps axisymétriques 381

La contrainte o;, où & (contrainte méridionale ou longitudinale), est normale


au rayon r1 ; ©, représente la valeur moyenne de la contrainte agissant sur le
côté de longueur ds,. La contrainte ©, ou ©, (contrainte circonférentielle),
normale au rayon r>, agit sur le côté de longueur ds.

13.4 RELATIONS D’ÉQUILIBRE FONDAMENTALES


Pour déterminer les contraintes ©, et ©, on doit faire appel à deux équations
d'équilibre. D'abord, pour rendre compte de l’équilibre dans la direction
normale à un élément (fig. 13.2c et 13.24), on peut établir une relation qui soit
valable pour tous les types de coque de révolution mince. Ensuite, pour chaque
tvpe de coque, on utilise une deuxième équation d'équilibre (dans la direction
axiale, cette fois) pour déterminer la contrainte méridionale o:.
Soit un élément ABCD (fig. 13.2b). La force interne qui agit sur la face AB est
Œtds:, tandis que celle qui agit sur la face BC est otdss. Les composantes radiales
de ces forces, c’est-à-dire les composantes normales à la paroi de l'élément, sont
(fig. 13.2c et 13.24), en ce qui concerne les contraintes :

2F, = 26»1ds, sin 2 (13.2a)

2F = 261tds, sin DL (19:26)

et, en ce qui concerne la pression interne :

P=p (ds; projeté) (ds; projeté)


ou, sous une autre forme :

FD Pr sn + 2 sin (13.3)

L'équilibre des forces normales à la paroi donne, par conséquent :

2F) Si 2F; = Jp (13.4)

Toutefois, les angles d@, et d@, étant très petits, on peut considérer que :
a) l’arc est égal à la corde ;
b) le sinus et la tangente sont égaux à l’angle (exprimé en radians). Donc, à partir
des équations 13.2, 13.3 et 13.4, on obtient :
à Le]

(15.5)
r] r2

NOTE : Si le rayon de courbure est extérieur à la paroi (comme au point Q de la


figure 13.2a, par exemple), sa valeur est négative dans l'équation 13.5.
Une deuxième équation d’équilibre (dans la direction axiale) permet de déter-
miner la contrainte méridionale &, (ou c;). Une fois qu’on connaît la valeur de
cette contrainte, on calcule celle de la contrainte circonférentielle o ou (o,) à
partir de l'équation 13.5.
382 Chapitre 13

13.5 QUELQUES APPLICATIONS D’INTÉRÊT PRATIQUE


Nous allons maintenant étudier plusieurs cas pour illustrer la méthode de réso-
lution proposée.

13.5.1 Cylindre droit fermé soumis à une pression interne


Comme le montre la figure 13.3, les rayons de courbure d’un cyclindre droit
valent :

92
F,
= ©

Léquation 13.5 donne donc ici :


coupe a-a

Figure 13.3 Cylindre droit fermé sou-


mis à une pression interne. d’où

OR (13.6a)

D’après les conditions d'équilibre selon la direction longitudinale, on a :

2Tr(0) = mr? P
d’où

O1 l ur
— 7 (13.6b)

Nous avions trouvé, avec une approche différente au chapitre 2 (équat. 2.15 et
2.20), des relations identiques aux équations 13.6a et 13.6b.

13.5.2 Sphère ou tête sphérique soumise à une pression interne


Dans le cas d'une sphère (fig. 13.4), les deux rayons de courbure sont égaux :
r, = r = r. En outre, la symétrie impose que & = ©. l'équation 13.5 donne
alors :

axe de d'où
révolution

Gb 02 (137)

13.5.3 Cône soumis à une pression interne constante


La figure 13.5a illustre un cône fermé, de hauteur h et de rayon r (à sa section
supérieure). Comme pour le cylindre droit, le rayon de courbure r.; est infini.
Par contre, le second rayon de courbure (r,) varie en fonction de x. Au niveau
de la section a-a, x = h ; on a donc:

Figure 13.4 Sphère soumise à une


pression interne. cos œ
Corps axisymétriques 383

L'équilibre, selon la direction verticale, permet de déterminer ©; ; ainsi (fig. 13.5b),


on peut écrire :

2mrto, cos & = rr°?p


d’où
PDF
OO M = ———
ares (13.8a)

l'équation 13.5 donne alors ici :

13 RENE RP
Co " t

d’où

arr
Dee (13.8b)

DS

Figure 13.5 Cône fermé soumis à une


pression interne uniforme.

13.5.4 Cône soumis à une pression interne non uniforme


Le réservoir conique rempli d’un liquide de densité y (fig. 13.6a) illustre bien
le cas d’un chargement non uniforme. Nous considérerons ici un cône ouvert,
où seul le poids du liquide exerce une pression sur la paroi interne de la coque.
Examinons d’abord l'équilibre selon la direction verticale, au niveau d’une sec-
tion donnée a-a (fig. 13.6b).

pression exercée
par le liquide
du dessus
xtga

poids du
liquide
Figure 13.6 Réservoir conique à paroi
(b) mince, rempli d’un liquide.
384 Chapitre 13

La force verticale (27x (ta æ)to, cos à) doit équilibrer le poids du liquide
(1/3 zx (ta? @) y) et la pression exercée par le liquide situé au-dessus de la section
a-a [zx tg a)? y(h — x)] ; on a donc:

anse LE? (13.9)


2t cos a
Il appert que cette contrainte est maximale lorsque x = 3/4 h, ce qui donne alors :
3 hy tga
CURE 16 (1 nn
cos a See,

Léquation 13.5 permet de déterminer la contrainte ©; ; on a:

CAR EN
ce D] {

Où :
a x Îg
F cos

p=Y(h-x)
On obtient :
A ne Ne A 0
Fee
fé cos œ
(13.9c)
On peut facilement démontrer que cette contrainte est maximale lorsque
x = h/2, ce qui donne :
7h? te ©
(02 ee F
4t cos ee)
À partir des équations 13.9b et 13.9d, on peut donc déduire que :
3 .

(1 js E 4 (o2 lé (13.9e)

La zone critique se situe donc au niveau où x = h/2 et elle est régie par la
contrainte (œ)a, (équat. 13.9d).

13.5.5 Ellipsoïde soumis à une pression interne


Les couvercles qui ferment un récipient sous pression ont souvent la forme d’un
demi-ellipsoïde ; on parle alors de tête ellipsoïdale. La figure 13.7 illustre cette
géométrie (ici, l’axe de révolution est l’axe des y).

Pour déterminer le rayon de courbure r;, on a recours à l'équation suivante, bien


connue, qui permet d'établir de façon générale l'expression du rayon de courbure
d’une courbe représentée par une fonction de x et de v (chap. 5, note 1) : ainsi :
2
Û: & | dx

dy (a)
ÊÆ

dx?
Corps axisymétriques 385

Figure 13.7 Demi-ellipsoïde à paroi


mince soumis à une pression interne (ici,
l’axe de révolution est l’axe des L).

Or, l'expression de l’ellipse est fournie par l'équation :


2 2

Donc :
1) 0e -bx s de:
er L uiVa à ay (c)
et
dv -ba? 7:
Ve 5 (° 4 à) ay. (d)

On obtient par conséquent :


(aty? 2 px)"3/2
_re (13.10a)
a4b4

Pour déterminer la valeur de r;, il faut rappeler d’abord que :


dy bx
gO0 == ———
F dx Re (e)

et que:

tg 0 = —
d'où
As
re (aarrx?) (f)

Par ailleurs, on sait que :

On obtient donc :

DE MAP PNEROR EPA RARE


LE ne (13.10b)
386 Chapitre 13

Il est alors possible d'établir la relation entre r, et r, (équat. 13.10a et 13.10b),


soit :

D 3
lee
b?
a
(13.10c)
l'équilibre vertical de la partie de l’ellipsoïde située au-dessus du petit cercle
de rayon x permet d'écrire :
nx?p = 2rxt0, sin 0 (g)

d'où
ne
21 sin @ [à| t (13.11a)
1)

À partir de l'équation 13.5, on peut écrire :

JET
On 2 = P|—-—
=" |
QE | (h)

En remplaçant ©; par sa valeur (équat. 13.11a), on obtient :

Pa 2 Does
Me 2" (13.11b)

Considérons maintenant quelques cas qui présentent un intérêt particulier.

Sommet de l’ellipsoide (x = 0). Les équations 13.10 donnent ici :

a
2
dE (i)
et, à partir des équations 13.11, on obtient :
pa 2
Oj 1 = Où nor
= — (13.12)
1342

Périphérie de l’ellipsoïde (y = 0). Dans ce cas, on a:


p?
ITS (j)
a
PNEU (k)
Par conséquent :

= 2f
(13.13a)
è

ne
Er LPRE
5e | (13.13b)
Lexamen des résultats ci-dessus montre que la contrainte ©, a toujours une
valeur positive (équat. 13.11a), alors que la contrainte ©: elle, peut prendre une
valeur négative dans certains cas. Par exemple (équat. 13.11b), & < 0 lorsque :
Corps axisymétriques 387

(13.14)
soit r» > 2r1.
Il faut éviter cette situation qui peut provoquer le flambement local de la
coque. l'exemple 13.1 illustre l'application des équations concernant la coque
ellipsoïdale et approfondit l’étude de la répartition des contraintes dans celle-ci.

EXEMPLE 13.1
Étudier la répartition des contraintes longitudinales et circonférentielles (©; et
®) qui agissent dans la paroi d’une coque ellipsoïdale dont le rapport a/b = 2
(fig. 13.8a). Déterminer ensuite pour quelle valeur de a/b la contrainte & prend
une valeur négative.
+ + + Xe ee 0)
NO ZMCENC 0,8
Solution
de \

Lorsque b = a/2, l'expression de l’ellipse devient :

d'où
HSE Figure 13.8 Exemple 13.1 : réparti-
tion des contraintes dans une coque

a) «
ellipsoïdale dont le rapport a/b = 2.

À partir de l'équation (a) ci-dessus et de l'équation 13.10a, on obtient :

2-1
ANSE ET
o
D'après l’équation 13.10c et l'équation (b) ci-dessus, on a :

2 =“.
a a
(c)
Enfin, les équations 13.11a et 13.11b permettent d'écrire :

ot _
ap 2a (d)

2
où _|"_1fn\fe
ap CNRS IE (e)

Le tableau 13.1 fournit, de façon adimensionnelle, quelques valeurs de ©; et de


© en fonction de l’abscisse x.
Le tracé de la figure 13.8b repose sur les valeurs du tableau 13.1. On constate que
la contrainte circonférentielle © prend une valeur négative près de la périphérie
de la coque.
388 Chapitre 13

Tableau 13.1 Coque ellipsoïdale (a/b = 2)


=
x/a r/a r/a o\t/ap oot/ap

0 — 2 2 L 1)
0,2 LSTT 1,970 0,985 0,954
0,4 POSE É010 0,938 0,810
0,6 1,247 1,709 0,854 0,538
0,8 0,750 1,442 0,721 0,056
1 0,250 1 0,5 -1

Pour étudier la variation de la contrainte ©; à la périphérie (x/a = 1) en fonction de


différents rapports b/a, on utilise l'équation 13.13b, qui donne directement la
relation recherchée. On a ainsi :

Te (9
On remarque que © prend une valeur négative lorsque a/b > 1,414. Le ta-
bleau 13.2 donne quelques valeurs caractéristiques de ©, en fonction de a/b.

Tableau 13.2
T

a/b or pourLE 1 Remarques


ap a

1 0,5 Il s'agit d'une coque sphérique.

1,414 0
2 -1 Voir le tableau 13.1 pour
db = 2.
Ô -3,5
4 -7

NOTE : La coque ellipsoïdale dont le rapport a/b = 2 est courante dans la cons-
truction de couvercles de réservoirs sous pression. La contrainte circonférentielle
de valeur négative qui agit à la périphérie de la coque ellipsoïdale est équilibrée
par la contrainte circonférentielle de valeur positive qui agit dans la coque cylindri-
que à laquelle la coque ellipsoïdale est normalement rattachée. Un rapport
a/b > 2, par contre, donne lieu à des contraintes circonférentielles de compression
dangereusement élevées qui causent le flambement local de la coque. C’est pour-
quoi, en général, on n'utilise pas ce type de coque ellipsoïdale.

13.5.6 Coque torique soumise à une pression interne


Comme le montre la figure 13.9, la géométrie du tore correspond, par exemple, à
celle de la chambre à air d’un pneu. Les rayons de courbure sont, dans ce cas :
r, = rayon du petit cercle (a)
4e

CRT (b)
Corps axisymétriques 389

Figure 13.9 Coque torique soumise à


une pression interne.

Où:
PA)cr ASC, (c)

On détermine l'équilibre des forces verticales à partir d’une section du tore, soit la
partie ABB;,A,, qu’on isole à l’aide d’un cylindre de rayon r, et d’un cône AOA,
(fig. 13.9). La contrainte ©; qui agit sur la circonférence 27, n’a pas de compo-
sante verticale, et la pression interne qui agit sur la surface cylindrique BC n’en a
pas non plus. Pour déterminer l’équilibre vertical, on ne considère donc que la
pression interne qui agit sur le plan annulaire ACC:A, et la composante verticale
de 2#t0; à la circonférence AA, soit

zp|r? - r8| = 2xrto, sin @ (d)


En utilisant la relation (c), on obtient :
Pr 2ro + Sim 0
RE
OO = — ————
TE (13.15a)
On obtient l'expression de © en combinant les équations (b) ci-dessus et 13.15a
avec l'équation 13.5 ; on a :
PET) F7] RS sn0 _p
2) ro+nsn0 r t (e)

Enfin, on trouve :
he (13.15b)
ART
Pour la coque torique, la contrainte & a donc la même valeur que la contrainte
©, dans la coque cylindrique (équat. 13.6b). Par ailleurs, œ est constante en
tout point de la coque.
Considérons trois cas particuliers, en ce qui concerne l’application de l'équation
15:15

Sur la circonférence BB, (8 = 0). l'équation 13.15a donne :


Lpn7 (13.16a)
390 Chapitre 13

Dans ce cas, la contrainte o; a la même valeur que la contrainte circonférentielle


® dans une coque cylindrique (équat. 13.6a).

Sur la circonférence FF, (8 = 372). La contrainte ©; prend ici sa valeur


maximale, et l'équation 13.15a donne :
x Gohee Pñ 20 -ñ
l/max ); er (13.16b)

Sur la circonférence EE, (8 = #2). La contrainte ©; prerd ici sa valeur


minimale, et l'équation 13.15a donne :
Bip rt) er]
(oi ie PTE ra
ETS (13.160)

13.5.7 Coque sphérique soumise à un chargement non uniforme


Le cas d’un réservoir sphérique, complètement rempli d’un liquide de densité y
et reposant sur le pourtour d’un petit cercle AA (fig. 13.10a), constitue un autre
exemple intéressant de chargement axisymétrique non uniforme (art. 13.5.4).
À cause de la charge annulaire qui s'exerce en AA, il faut considérer deux cas,
x—>
r Sin ÿ
selon que l’angle o est plus petit ou plus grand que l’angle a.

Cas où p< a. Comme le montre la figure 13.10b, l'équilibre des forces verticales
exige que la valeur de la composante verticale de la force due à o; (F;) soit égale à
celle de la composante verticale de la force due à la pression du liquide (F,).
Pour une valeur intermédiaire w (y < 6), la pression qui agit sur un élément
de surface annulaire (2zr sin wrdw) est égale à :
p = yr(1= cos y) (a)
La composante verticale de la force totale due à la pression, force qui agit sur
toute la zone délimitée par l'angle +, est établie à l’aide de la relation suivante :
p
F, [ Yr(1 — cos w)(27r sin y rdy) cos w

2xr y L = :cos? @ L_ £cos e| (b)

La force due à ©, a une composante verticale qui agit sur toute la surface annu-
laire (2 sin ot) ; on la détermine à l’aide de la relation :
F = 27%r sin @ 16, sin @ (c)
Puisque F; = F,, on a (équat. [b] et [c] ci-dessus) :

; 6t 1 + cos @ (13.17a)

Enfin, à partir de l'équation 13.5, on détermine ©, sachant que p = yr(1 — cos op)
[équat. (a) ci-dessus] ; on a alors :
Figure 13.10 Coque sphérique rem- 2 2 cos?
plie d’un liquide et reposant sur un sup- 0 —ne
Era É— 6 cos @ +
1 + cos @ (13.17b)
port cylindrique en A-A.
Corps axisymétriques 391

Cas où @ > «a. Dans cette partie de la sphère (fig. 13.100), il faut adjoindre à la
composante verticale de la force qui agit dans la paroi la réaction verticale aux
appuis. Cette réaction est égale au poids total du récipient, soit
4
RE 7 (d)
3
L'équilibre des forces verticales exige donc que :
F,4R°= F (e)
À partir des équations (b), (c), (d) et (e), on obtient :

Yr à 2 cos” 2
=1 —|5
ë |+ 7
Lee (13.18a)

et, finalement, l'équation 13.5 donne ici :

yr 2 2 cos” 2 @
OO = —|1—-6 cos ® — ————
: 6t | “4 1 — cos à (13.18b)

L'exemple 13.2 illustre l'application des équations concernant la coque hémi-


sphérique soumise à un chargement annulaire.

EXEMPLE 13.2
La figure 13.11 montre une tête hémisphérique percée à son sommet d’une
ouverture à laquelle est raccordé un tuyau. Ce tuyau soumet la structure à une
charge verticale, dirigée vers le haut et égale à q unités de force par unité de
longueur de circonférence. On demande de calculer les contraintes ©, et ©
(dues respectivement à la charge q et à la pression interne p) qui agissent dans
la coque sphérique.

Solution
On connaît déjà les expressions des contraintes ©, et o& qui agissent dans une
coque sphérique soumise à une pression interne (art. 13.5.2). On obtient donc
la solution en superposant les contraintes dues à la charge q à celles dues à la
pression p.

1. Contraintes dues à la charge q


On calcule d’abord la contrainte (c;), en utilisant la relation exigée par l’équi-
libre vertical (fig. 13.11) ; on a ainsi :
g2zr sin Po = 2mr sin ® {(o; à sin @ (a)
d’où
q sin Po
EE
©). 2e
= —— (b)
Lorsque p = Det r;, = r, l'équation 13.5 donne : DEA =}

CHENE (c) Figure 13.11 Exemple 13.2.


392 Chapitre 13

2. Contraintes dues à la pression p


D’après l'équation 13.7, on a :

Gi), = (a), = 5 (a)


3. Superposition des contraintes
D'après les relations (b), (c) et (d) ci-dessus, on obtient :
__ pr, q Sin ®
DO) EN lens ss (e)
pr gq Sin @
DAS > (5)
Comme cela se produit dans le cas de la coque ellipsoïdale (art. 13.5.5), la
contrainte © peut, ici aussi, devenir négative et provoquer le flambement local
de la coque hémisphérique. Il faut donc évidemment éviter cette situation.

13.6 CORPS AXISYMÉTRIQUES À PAROI ÉPAISSE


Jusqu'ici, nous avons étudié en détail divers types de coques axisymétriques
minces. Puisque nous avions supposé que la contrainte ne variait que faible-
ment dans l’épaisseur de la paroi, nous avons pu simplifier considérablement la
méthode de résolution des problèmes posés en avant recours exclusivement aux
conditions d'équilibre. Toutefois, lorsque l’épaisseur de la paroi d’un corps axisy-
métrique est supérieure à 1/10 du plus petit rayon de courbure, la contrainte varie
trop dans l'épaisseur ; nous ne pouvons donc plus utiliser la même méthode de
résolution. Dans le cas des parois épaisses, nous devons par conséquent utiliser les
équations d'équilibre et de compatibilité géométrique présentées aux chapitres 7
et 8.
Reprenons tout d’abord les équations d'équilibre 7.56 en tenant compte des faits
suivants : à cause de la symétrie par rapport à l’axe des x, la contrainte ne varie pas
selon la direction tangentielle et aucune contrainte de cisaillement n’agit selon les
directions r, @et x. On posera également comme hypothèse qu'il s’agit là d’un état
plan de contrainte, c’est-à-dire qu'aucune contrainte n’agit selon la direction
x. Les équations 7.56 se réduisent donc à l'équation suivante :

PS
dr Fe
(13.19)
où F, est la force de volume (unité de force par unité de volume) qui s'exerce dans
la direction r.
En ce qui concerne les équations de compatibilité géométrique et de déplace-
ments-déformations (équat. 8.32), si on tient compte de la symétrie et si on consi-
dère uniquement les déformations qui se produisent dans le plan r@, on obtient :
du
CA 7 (13.20a)

FCI r (13.20b)
Corps axisymétriques 393

où u est le déplacement qui se produit dans la direction r.


Pour un matériau élastique (de constantes E et v), les relations entre les con-
traintes et les déformations (mises en évidence au chapitre 9, équat. 9.32)
donnent, pour le plan r@:

G, = (£, + vée) (13.21a)


1 — v2

E
L= y
> (£o te) (13.21b)
Nous illustrerons l’utilisation des équations ci-dessus par l'étude de deux corps
qui présentent un intérêt pratique : le cylindre à paroi épaisse sous pression et le
disque en rotation.

13.7 CYLINDRE À PAROI ÉPAISSE SOUS PRESSION


La figure 13.12 montre un cylindre à paroi épaisse (de rayon intérieur a et de
rayon extérieur b) qui peut être soumis à une pression interne (p;), à une pression
externe (p.), ou aux deux pressions en même temps. Puisque aucune force de
volume ne s'exerce sur le cylindre, on peut poser F, = 0 dans l’équation 13.19. En
combinant cette équation avec les équations 13.20 et 13.21, on obtient alors :

d'u ld ou _; (1922
d? Or dr r? 22)

l'équation 13.22 a comme solution :


C
DCR (13.23)
où C,; et C; sont des constantes d'intégration.
On peut alors recombiner l'équation 13.23 avec les équations 13.20 et 13.21,
pour obtenir :
il =

O, = 1—-v
ET kY) C2 r2 ‘| (13.24)

Figure 13.12 Cylindre à paroi épaisse


sous pression.
394 Chapitre 13

E 1 ="
Oa = 122 IG(1 2 v) + C; e? | (13.24b)

On détermine les constantes C, et C>, à partir des conditions aux rives relatives
aux contraintes (équat. 13.24), soit

a) sur la paroi intérieure (r = a) :


GyN= -p; (13.25a)

b) sur la paroi extérieure (r = b) :


Or =-pe (13.25b)
d’où
lv ap bep
CG = E Gr mer re (13.26a)

1 2b? (p; — p.
gasiAa, ERP Re) (13.26b)
E ba?

À partir des équations 13.25 et 13.26, on peut finalement trouver l'expression des
contraintes. On a donc :

ap; - b?p. (P: — Pe Ja*b°


RENE TER P(E -&) (13.27a)

og, - ri=bpe, (Pi= Pe)ab”


re P(E -&) (13.27b)
Il est intéressant de constater que la somme des contraintes (G + ©;) est cons-
tante quelle que soit la valeur de r. En effet :
DT
O, + Cp — je = constante (13.28)

Or, à partir des relations qui existent entre les contraintes et les déformations,
il est possible de déterminer la déformation longitudinale £, et de remarquer qu’elle
est également constante puisque, lorsque o; = 0 (cas du cylindre «ouvert», pour
lequel la pression n’engendre aucune contrainte longitudinale), on a :
l -V
ee —[o, — v(O, + )] = — (0, + 09) = constante (13.29)
E E
l'équation 13.29 suppose que chacune des sections transversales (dans le plan r6)
demeure plane après que la pression a agi. La longueur du cylindre n’a donc
aucun effet sur la répartition de la contrainte.

On trouve le déplacement radial en combinant les équations 13.23 et 13.26 : on a


ainsi :

Len ap; — b?p, Re y a”b°(p, = Pe)


E . -b- 4 E (#2 £ a }r (13.30)
Corps axisymétriques 395

NOTE : l'équation 13.30 s'applique, comme ci-dessus, au cas du cylindre


«ouvert» (contrainte longitudinale nulle).
Finalement, on établit l'expression de la contrainte de cisaillement maximale, soit
om ab?
em — Ur ben (13.31)
C’est G. Lamé qui, le premier, proposa les équations 13.27 et 13.30, d’où leur
nom «équations de Lamé».
Il est intéressant de remarquer que, lorsque le rapport b/a tend vers 1 (cylindre
à paroi mince), les équations qui concernent le cylindre à paroi épaisse se
rapprochent de celles mises en évidence au chapitre 2 et à l’article 13.5.1, et
qui s'appliquent au cylindre à paroi mince sous pression. En effet, si on récrit
l'équation 13.27a, on obtient :
bp? 2
= =
pl à À
;
OU l (a)
(b+ a)(b- a)
Si on pose les équations :
{
a=r-—
2
t b
bit (b)
2
où r = rayon moyen de la paroi mince
t = épaisseur de la paroi
alors, lorsque t r,on a:
2
a? my? ptet ho y pt

bp? = y?

Léquation (a) devient :


pi(r? = rt)(+1) = pe(r? 3e rt)(t)
CPE (d)
2rt
Si on néglige rt par rapport à r° dans l'équation (d), on obtient :

O, © - Pi id Pe
(e)
ce qui signifie que la contrainte radiale agit en compression et que sa valeur est
égale à la moyenne de celles des pressions interne et externe.
Si on applique le même processus à l’équation 13.27b, on a :
LE
SG (rip)
On retrouve ainsi les équations 2.15 et 13.6a.
396 Chapitre 13

Lorsque la paroi est très mince et que, par exemple, seule la pression interne
agit, la contrainte radiale, qui est alors négligeable par rapport à la contrainte
circonférentielle, est souvent supposée nulle.

Nous allons maintenant considérer quelques cas particuliers concernant les


cylindres à paroi épaisse.

13.7.1 Cylindre soumis uniquement à une pression interne


Lorsque seule la pression interne agit, les équations 13.27, 13.31 et 13.30
deviennent :
ap; b?
Or Te :#2 (13.32a)

a? p; b?
'Lotrer— Lee (13.32b)
abs
Fmex Pi CRE (13.32c)
a? p;r bp?
=" |\(-v)+(+v)—
E(h? S a) ( ) ( ) (13.324)

Lexemple 13.3 illustre l’utilisation des équations 13.32. Nous v verrons notam-
ment que les contraintes atteignent leur valeur maximale sur la paroi intérieure
du cylindre (6, agit en tension, alors que ©; agit en compression).

EXEMPLE 13.3
La figure 13.13a illustre un cylindre d’acier à paroi épaisse (de 200 mm de
diamètre intérieur et de 400 mm de diamètre extérieur) soumis à une pression
interne de 60 MPa. On demande d'étudier la répartition des contraintes dans
la paroi de ce cylindre, ainsi que le déplacement radial (u) qui l’affecte, sachant
que les constantes élastiques du matériau sont : E = 200 GPa et v = 0,3.

Solution

Avec bi=10} 2m; a = 0,1 m, p, = 60 MPa, E = 200 000 MPa et v = 0,3, les
équations 13.32 donnent :

ue 2/1-®0,04 | (MPa) :.
Gp — of + — (MPa) (b)
r
0,8
Fpa = 7 (MPa) (c)

UE iotr[07 + >| (m) (d)


Figure 13.13 Exemple 13.3.
Corps axisymétriques 397

La figure 13.13b illustre graphiquement la répartition des contraintes et du


déplacement radial en fonction de leur position radiale (r). Lorsque seule une
pression interne agit, les contraintes et le déplacement radial atteignent leur
valeur maximale (absolue) sur la paroi intérieure du cylindre.

13.7.2 Cylindre soumis uniquement à une pression externe


Lorsque seule la pression externe agit sur le cylindre, les équations 13.27, 13.31
et 13.30 deviennent :

a Peb? 4
0 er L5 = (13.33a)
(a) , p, = 60 MPa
pb a
Fos L2 | (13.33b)

OO; -O
mx = £ = (13.330)

—b?p r a?
= |
EE - à) [(-v)+(+v)—
EX SE (13.83d)
Comme nous le verrons à l’exemple 13.4, les contraintes ©, et ©, agissent
toutes deux en compression. La première atteint sa valeur absolue maximale à
10°
{m)
xu
la paroi extérieure, alors que la seconde l’atteint à la paroi intérieure. La con-
trainte de cisaillement maximale se produit à la paroi intérieure.

EXEMPLE 13.4
On demande de reprendre l’exemple 13.3 en remplaçant la pression interne
par une pression externe de 60 MPa (le cylindre est illustré à la figure 13.14a).

Solution 60:
Avec b=10,2:m..a = 0,1 m,p. = 60 MPa, E = 200 000.MPa.et v = 0,3, les -70F
équations 13.33 donnent : -80t-
0,01 -90 t-
or 80Û ee, | (MPa) (a)

Ce = of + 2e (MPa) (b)
;

PRE +40 + nl (MPa) (c)


?

Figure 13.14 Exemple 13.4.


398 Chapitre 13

La figure 13.14b illustre graphiquement la répartition des contraintes et du dépla-


cement radial en fonction de la position radiale (r). On remarque que, dans ce cas,
le déplacement radial (dirigé vers le centre, puisqu'il est de signe négatif) est
presque constant dans toute l'épaisseur de la paroi, bien qu'il soit légèrement plus
élevé à la paroi extérieure. Comme dans le cas où seule la pression interne agissait
(fig. 13.13) 7. atteint sa valeur maximale à la paroi intérieure.

13.7.3 Effet longitudinal


Jusqu'ici, nous avons considéré un état plan de contrainte, c’est-à-dire que nous
avons supposé qu'aucune contrainte n’agissait dans la direction x (& = O).
Les équations 13.28 et 13.29 permettent de trouver l'expression de la défor-
mation longitudinale qui correspond à cette situation. On a ainsi :

PUPMCOUEUNE (13.34)
Sir are
Dans le cas où le cylindre subit une contrainte longitudinale due, par exemple,
la pression exercée sur les extrémités (cylindre «fermé»), cette contrainte n’affecte
pas la répartition des contraintes radiale et tangentielle. Toutefois, elle influe sur le
déplacement radial et les déformations. C’est pourquoi il faut tenir compte de cet
effet et le superposer à celui mis en évidence précédemment.
Létat plan de déformation (cas particulier où aucune déformation axiale ne peut
se produire) mérite notre attention. C’est l'équation 13.29 (avec &, = 0) qui per-
met de déterminer la contrainte longitudinale o, agissant dans ce cas. On a alors :
O, = v(o, +0)
d’où (équat. 13.28) :

= 2v a P; = bp,
(13.35)
b? = a?

13.8 CYLINDRES COMPOSÉS


Nous avons vu, dans les sections précédentes, que des contraintes élevées pou-
vaient se produire, dans un cylindre à paroi épaisse, sous l’effet des pressions
interne ou externe. Lorsque les pressions sont très fortes, il devient impossible de
maintenir la contrainte à un niveau acceptable, même en augmentant l'épaisseur
de la paroi.

Pour contrer cette difficulté et augmenter considérablement la capacité des cylin-


dres de résister à de très fortes pressions internes, il faut recourir à des cylindres
composés (fig. 13.15a). Dans un tel montage, le rayon extérieur du petit cylindre
doit être initialement plus grand (d’une valeur e) que le rayon intérieur du grand
cylindre. [Pour réaliser l'assemblage, on chauffe le grand cylindre afin qu'il se
dilate et glisse facilement sur le petit cylindre ; après refroidissement, l’interférence
des deux cylindres engendre une pression p à leur interface (fig. 13.15b)]. Les
deux cylindres sont alors soumis à une précontrainte, le petit cylindre subissant
une contrainte tangentielle qui agit en compression. En effet, il faut que l’interfé-
rence radiale e soit compensée à l'interface, d’une part, par une contraction u,
du cylindre intérieur et, d'autre part, par une dilatation u, du cylindre extérieur,
de telle sorte que :
Corps axisymétriques 399

e = ul +ul (13.36)
L'’équation 13.33d (avec p, = p et r = b) permet de déterminer le déplacement
radial u; ; on a :

Un
i pb°= a?)
E. (22 (1 Pie
l È pb? (15337)

où E; et v; sont les constantes élastiques du cylindre intérieur.


De la même façon, l'équation 13.32d (avec p; = p et r = b) permet de déterminer
le déplacement radial u, (toutefois, les rayons du cylindre extérieur sont désignés
ici par b et c, au lieu de a et b, comme dans l'équation 13.324) ; on obtient :
3 2
Us
E=rytens E Œ
il) à pr) [
a V) + (1 DE Je
cs (13.38)

où E, et v, sont les constantes élastiques du cylindre extérieur.


En combinant les équations 13.36, 13.37 et 13.38, on peut déterminer la pression
à l'interface (p) ; ainsi :
e
1 IN c24 pe 1 ( b2 + a?
D 7 V; (13.39)
PAEN EAN
Dans le cas particulier où les deux cylindres sont faits du même matériau (de
constantes élastiques E et v), l'équation 13.39 se simplifie et devient :

Ee(c? — b?)(b? — a)
jp = Dh (2 x a) (13.40)

On peut déterminer la répartition de la précontrainte à l’aide des équations 13.33b


et 13.32b (avec les valeurs appropriées de pressions et de rayons).
Si, par la suite, le cylindre composé subit une pression interne, la contrainte tan-
gentielle agissant en traction sur le petit cylindre se superpose à la précontrainte
(compression). Il est donc possible d’exercer une pression interne beaucoup plus
élevée que si aucune précontrainte ne se manifestait dans le montage.

cylindre intérieur

cylindre extérieur

(a) (b) Figure 13.15 Cylindres composés.


400 Chapitre 13

Les cylindres composés sont utilisés dans les compresseurs à très haute pression,
dans les presses à extrusion et dans certaines machines qui exigent de très fortes
pressions hydrauliques pour fonctionner.
L'exemple 13.5 illustre la méthode de résolution des problèmes posés par les
cylindres composés.

EXEMPLE 13.5
La figure 13.16a illustre un montage composé de deux cylindres de même
matériau (E = 210 GPa et v = 0,3). On sait que a = 50 mm, b = 100 mm,
c = 150mmete = 0,1 mm (à l'interface). On demande :

1. de déterminer la répartition de la précontrainte dans les deux cylindres ;


2. de déterminer la répartition des contraintes dues à une pression interne
D 275 MPG
3. de comparer cette répartition des contraintes à celle qui se produirait dans un
cylindre simple (de rayons a = 50 mm et b = 150 mm) soumis à la même
pression interne, soit p, = 275 MPa.

Solution
1. Répartition de la précontrainte
Léquation 13.40 donne la pression qui s'exerce à l'interface ; on a donc :

(210 x 10%) x 0,1(1502 — 1002 )(1002 - 502)


(2x 100%)[1502 - 502) (a)
Il 49,22 MPa

À partir des équations 13.33a et 13.33b (avec pe = p = 49,22 MPa, a = 50mmet


b = 100 mm), on détermine la répartition des précontraintes radiale et tangen-
tielle dans le petit cylindre ; ainsi :

(,),“ =-42%x100
100? — 502
|, {50
r
Ÿ
Il L
(ehOn Q we) —
|
=)
LE ae)es
G
ue”

—<,
GePARLES (Ee

Figure 13.16 Exemple 13.5 : cylin-


dres composés.
Corps axisymétriques 401

a, (MPa) dy (MPa)
4007 CYLINDRE CYLINDRE
INTERIEUR EXTERIEUR
343,8

300

\
2125
200 DÉSOE résultante
N
128.0 147.6
résultante --. ; _ :
précontrainte
100 100 dieta TES
CYLINDRE CYLINDRE ; ra se 78,8
INTERIEUR EXTERIEUR 296 68.8

oke-= 50 pL2= 50 b = 100 c = 150


SES 2 5 r (mm) r (mm)
précontraïnte - — 549 2
| an précontrainte _ _ 82]
-100 pression” -92,2 JE

résultante 131,3

-200 | / 200!

-275
-300F- (b) (c)

Figure 13.16 Exemple 13,5 : cyulin-


et dres composés (suite).

(ce) 0 || (WP) :
2
50
Gp )=65,63|1+|— MPa

Par ailleurs, à partir des équations 13.32a et 13.32b (avec p; = p = 49,22 MPa,
a = 100 mm et b = 150 mm), on obtient la répartition des précontraintes
radiale et tangentielle dans le grand cylindre ; on a :

_ 49,22x100 || ce)
(co), 150? — 1002 r
= 39,38/1 - pe) (MPa) de
et

(og), = 39,38/1 + pe) (MPa) =


La figure 13.16b illustre graphiquement la répartition des précontraintes expri-
mées par les équations (b) et (d), et la figure 13.16c, celles exprimées par les
équations (c) et (e).
402 Chapitre 13

2. Répartition des contraintes dues à une pression interne


Pour déterminer la répartition des contraintes dues à une pression interne de
275 MPa, il suffit de calculer d’abord les contraintes imputables à la seule
pression interne, puis de superposer à celles-ci les précontraintes calculées
ci-dessus. Bien entendu, on suppose ici que les valeurs des contraintes sont toutes
inférieures à celle de la limite d'écoulement du matériau, et que celui-ci demeure
élastique ; la méthode de la superposition est donc applicable.
À partir des équations 13.32a et 13.32c (avec p; = 275 MPa, a = 50 mmet
b = 150 mm), on trouve :

GR, SR
50? x 275 -[#)
7 1502 — 502 r
É (f)
= 34,38 Le; (MPa)
et

150 Ÿ
Co = 34,38| 1 + a (MPa) (a)
14

La représentation graphique des équations (f) et (g) est désignée par le terme
«pression» dans les figures 13.16b et 13.16c, et la superposition des contraintes
y est représentée par les répartitions désignées par le terme «résultante».

3. Comparaison avec un cylindre simple


On a déjà calculé la répartition des contraintes agissant dans un cylindre unique
(équat. {f] et [g]).

La figure 13.16c illustre bien le fait que la précontrainte due à l’interférence exis-
tant entre les deux cylindres a diminué de façon efficace la valeur de la contrainte
tangentielle qui agit dans le cylindre intérieur (de 343,8 MPa à 212,5 MPa).
Par contre, la contrainte tangentielle qui affecte le cylindre extérieur a augmenté
(de 111,7 MPa à 239,7 MPa).
Par ailleurs, on remarque (fig. 13.16b) que la valeur de la contrainte radiale au rayon
intérieur est toujours égale à celle de la pression interne, et ce quelle que soit la
valeur de la précontrainte. Il y a donc une limite en ce qui concerne la valeur de la
pression que peut supporter un cylindre à paroi épaisse (qu’il soit composé ou non).

Comme l’a montré l'exemple 13.5, il existe une combinaison optimale (qui est
fonction des matériaux, des dimensions et du degré d’interférence entre les
cylindres) dans la résolution des problèmes posés par les cylindres composés.

13.9 DISQUE D'ÉPAISSEUR UNIFORME EN ROTATION


Lorsqu'un disque tourne autour de son axe, des forces centrifuges s’exercent
partout dans la masse de ce disque. Ces forces sont proportionnelles au carré
de la vitesse angulaire, à la masse volumique du matériau et à la distance du
Corps axisymétriques 403

point considéré à l’axe de rotation. Ces forces de volume sont axisymétriques.


Si on les inclut dans l'équation différentielle d'équilibre (équat. 13.19), on peut
déterminer les contraintes et les déplacements en tout point du disque.
La figure 13.17 illustre un tel disque (d'épaisseur uniforme ft, de rayon intérieur
a et de rayon extérieur b) tournant à une vitesse angulaire « (rad/s). Le matériau
est de masse volumique p (kg/mÿ).
Un élément de volume est soumis à une force de volume F,, qui s'exprime ainsi :

F, = pœ?r (N/m°) (13.41)


Compte tenu de la symétrie du corps, les contraintes ne varient pas selon la direc-
tion longitudinale. Elles sont axisymétriques et ne dépendent que de la valeur de r.
Si on remplace F, par sa valeur (équat. 13.41) dans l’équation 13.19, on obtient :
do, ronde
+ por = 0 (13.42)
dr je

Ensuite, si on combine les équations 13.42, 13.20 et 13.21, on trouve une équa-
tion similaire à l'équation 13.22, soit :

d?u 1 du u =: 2.
oi autour & pP®o'r (13.43)

On connaît déjà (équat. 13.23) la solution générale de l'équation 13.43 ; la solu-


tion particulière donne ici :

u, =-(1-v?) (13.44)
La somme des deux solutions fournit alors la solution complète, soit :
2
HEURE ae (13.45)
8E r

Enfin, on obtient les contraintes en combinant les équations 13.45, 13.20 et


1821

E -(3 + v)(1 - v?) po?r? Le


O, = Tee SNL. 7 ET NE G(+v)-C@ ea (13.46a)

E -(1+3v)(1- v2) por? =


Og = De) CE IE ET -a(+v)+@l 3 |(13.46b)

Ici encore, on détermine les constantes C; et C> à partir des conditions aux rives.
Nous allons maintenant considérer deux cas d'intérêt pratique : d’abord le
disque annulaire (fig. 13.17), puis le disque plein (pour lequel le rayon a est
Er lp)
égal à O). Figure 13.17 Disque en rotation.
404 Chapitre 13

13.10 DISQUE ANNULAIRE EN ROTATION


Pour ce type de disque (de rayons a et b), les conditions aux rives sont les
suivantes :
Oo,
=0 lorsque r = a (13.47a)
ô,= 0 lorsque 7 b (13.47b)
Si on applique ces conditions à l'équation 13.46a, on trouve les expressions de C;
et de C;, qu'on insère alors dans les équations 13.46 et 13.45. On obtient ainsi les
contraintes et le déplacement radial, soit

CIN) aŸ 1+v aŸ _1+v rŸ


SE put 1 + [£ izv(r) 73+v|5) | (348)
Une représentation graphique de la répartition des contraintes et du déplacement
radial apparaît à la figure 13.18a (disque pour lequel a/b = 1/2) et à la figure
13.18b (disque pour lequel a/b = 1/4).
NOTE : Dans les deux cas, la contrainte circonférentielle ©, a approximati-
vement la même valeur maximale à l’intérieur de l’anneau (lorsque r = a). Par
ailleurs, la variation dans la répartition des contraintes est plus accentuée pour le
disque dont le rapport a/b est plus petit (fig. 13.18b). L'utilisation du matériau

a —b}2

)
À

1,0
uE o
ROSE TE)
pb «bb
0.8 f

Figure 13.18 Répartition des contrain-


tes et du déplacement dans un anneau
en rotation (coefficient de Poisson,
v = 0,3) : a) cas où a/b = 0,5 : b) cas où
ab= 075;
Corps axisymétriques 405

n'est donc pas optimale, puisque la majeure partie du disque n’est que partiel-
lement sollicitée (c’est d’ailleurs là la caractéristique des disques d'épaisseur
constante). C’est pour cette raison que, dans les machines à haute performance
(turbines à gaz, par exemple), on a tendance à utiliser des disques d’épaisseur
variable. L'étude de ces types de disques, qui devient rapidement complexe,
dépasse le cadre de ce livre (pour plus de détails, voir, par exemple, Ugural et
Fenster! ou Barber:).
Pour le disque d'épaisseur constante, il est intéressant de connaître les expres-
sions des contraintes et du déplacement qui correspondent à des valeurs par-
ticulières de r.
a) Lorsque r = a,ona:

5, =0 (13.49a)
2
1 — V 72 3+v a

HET = ——— p@D bb |——


Les ë)
+|— (13.49b)

ar 212 DER ES
_ DGA — (13.496)
Ti dd ÉJe |£)

b) Lorsque r = b,ona:
GE=A0 (13.50a)

IV | BEN EU s
— PLEINE Te dsLi (13.50b)
CS

3 4 y 1 V a :
RE ele GES
c) La contrainte radiale maximale, qui se produit lorsque r = V/ab (valeur
trouvée en dérivant l’équation 13.48a par rapport à r, et en la posant égale
à zéro), est déterminée par l'équation suivante :
2)
3+v 272 a
|
11
= ——8 P
po b |
1 — —: (182511)

13.11 DISQUE PLEIN EN ROTATION


Pour ce type de disque (rayon intérieur a = 0), les conditions aux rives sont les
suivantes :
ui= On lorsquer. = 0 (13.52a)
GE U0MMlorsquen CP (13.52b)

1. À. C. UGURAL et S. K. FENSTER, Advanced Strength and Applied Elasticity, The SI Version, New York,
Elsevier, 1981.
2. R. BARBER, Intermediate Mechanics of Materials, New York, McGraw-Hill, 2000.
406 Chapitre 13

Selon l'équation 13.45, il est évident que, pour satisfaire à la condition 13.52a,
il faut que C; = 0. Si on insère alors la condition 13.52b dans l'équation 13.46a,
on obtient la constante C;,. On trouve alors les expressions des contraintes et du
déplacement radial à partir des équations 13.46 et 13.45, soit

3H r Ÿ
G,2= "pot
|1- | (13.53a)
8 b

del Tr)
CO es o (13.53b)

lv 2,3 k r :
et le fe (13.530)
Les contraintes atteignent leur valeur maximale lorsque r = 0 ; ainsi :

() lo) = == po?b? (13.54)


On trouve le déplacement radial à la périphérie (lorsque r = b) par l'équation
suivante :
1=v 213
Ù = @“b (13.55)
4E Ê
La figure 13.19 illustre graphiquement la répartition des contraintes et du dépla-
cement dans un disque plein en rotation. Si on compare les figures 13.18 et 13.19,
on peut voir que, pour des conditions similaires, le disque plein est relativement
moins sollicité que le disque évidé.
Lexemple 13.6 illustre l’utilisation des équations relatives aux disques en rotation.
[47]
Dans l’exemple 13.7, nous étudierons le disque monté avec interférence sur un
arbre. Cet exemple fera donc appel aux notions concernant le cylindre à paroi
épaisse sous pression et celles relatives au disque en rotation.

4
051 uE © EXEMPLE 13.6
p@°b* * pw?b? Une meule se compose d’un disque de 128 mm de diamètre extérieur, de
12,8 mm de diamètre intérieur et de 12,7 mm d'épaisseur constante. Ce disque,
qui pèse 350 g, tourne à 3600 r/min (tours par minute). Sachant que le coefficient
de Poisson du matériau est de l’ordre de 0,2, évaluer les contraintes radiale et
circonférentielle maximales qui agissent dans un tel disque.
Solution
Les dimensions du disque sont a = 6,4 mm, b = 64 mm et t = 12,7 mm.
La vitesse de rotation du disque est :
+ + +— a 27 X 3600
0,25 0,5 0,75 1 rb DO = ——— = 380 rad/s (a)
60
Figure 13.19 Répartition des con- La masse volumique du matériau est :
traintes et du déplacement radial dans 0,350
un disque plein en rotation (coefficient D = 2,16 x 10% kg/mm°
de Poisson, v = 0,3). x x (642 — 6,42) x 12,7
Corps axisymétriques 407

La contrainte radiale maximale se produit lorsque r = ,/64 x 6,4 = 20,24 mm.


Léquation 13.51 permet de la calculer. Ainsi :
2

(Ge ee (2.16 x 10) x 3802 x 642 Lë a


64
à
413 kg-mm/mm?. s? (c)
0,413 MPa
La contrainte circonférentielle maximale se produit lorsque r = a. C’est l’équa-
tion 13.49b qui permet de la calculer. On trouve :

(Gi) max
e= Lt 4
(2,16 x 10%) x 3802
Te UP 2

1022006
= 1,022 MPa

La contrainte tangentielle qui agit à la périphérie du disque (lorsque r = b) est


beaucoup plus faible (équat. 13.50b), soit
Cg = 0,256 MPa (e)
Ces niveaux de contraintes peuvent paraître bien faibles, mais il ne faut pas oublier
que les meules sont faites de matériaux très fragiles, qui ne peuvent pas supporter
de fortes contraintes de traction. Les fabricants sont particulièrement prévoyants
en ce domaine, compte tenu des dangers que peuvent faire encourir aux utilisa-
teurs la rupture et l'éclatement soudain d’une meule.

EXEMPLE 13.7
Un disque d’acier (fig. 13.20a) est monté avec interférence sur un arbre égale-
ment en acier (E = 210 GPa, v = 0,3 et p = 7,75 x 10% kg/mmÿ). Avant l’assem-
blage, le rayon extérieur du disque est de 150 mm, et son rayon intérieur, de
24,98 mm. Le rayon de l'arbre est de 25 mm. On procède à l'assemblage en
refroidissant l’arbre suffisamment pour que sa contraction thermique compense
l’interférence radiale de 0,02 mm, puis on laisse la température revenir à la
normale. On demande de déterminer la répartition des contraintes dans le disque
quand le système tourne à 10 000 tours par minute.

Solution
interférence
(0,02 mm)
On utilise ici la méthode de superposition. On commence par déterminer la
pression p à l'interface du disque et de l’arbre, en l’absence de rotation. On
étudie ensuite le problème relié à la rotation, en l’absence d’interférence.

1. Pression d’interférence
Puisque l'arbre et le disque sont faits du même acier, on peut utiliser l'équation
13.40 :
Ee(c? - b2)(p? - a?)
PL 2h} ke =» a) (a)
Figure 13.20 Exemple 13.7.
408 Chapitre 13

Sachant que a = 0, b = 25 mm, c = 150 mm, e = 0,02mmetE = 210 x 10° MPa,


on trouve :
p = 81,7 MPa (b)
2. Contraintes dues à l’interférence
a) Dans l'arbre (pression externe p, = p)
On utilise les équations 13.33a et 13.33b :
1 -pb? a?

cn ENT à E r2
-pb 3 a
Op p? e 2 L+ =

Puisque a = O, on trouve :
G, = Op = -p = -81,7 MPa (c)

b) Dans le disque (pression interne p; = p)


Les équations 13.32a et 13.32b, adaptées aux rayons b et c, donnent :
. pb? e2

“ ÉD: r F2

Il az +
(O7)
Q TeLS)S
LD [ÈS] NN
WI
AIME
0
CE
Fe 4

Puisque b = 25 mm, c = 150 mm, p = 81,7 MPa et 25 mm < r < 150 mm, on
obtient :

0:= 233f1= a (d)


2

O9 = 23/11 n (e)
:

3. Contraintes dues à la rotation


Pour cette partie du problème, on considère que l’arbre et le disque sont solidaires.
La solution est donc celle que l’on obtiendrait dans le cas d’un disque plein en
rotation ; les équations 13.53a et 13.53b, adaptées aux rayons a et c, permettent
d'obtenir ce qui suit :
a D r?
os | pere ie arr

Ed ne 1+3v{r?
Ca —— po?c? |1 — =
8 Ë | a

Puisque c = 150 mm, © = 10 000 x 2760 = 1047 rad/s, p = 7,75 x 10% kg/mm°
= 7,75 x 10% x 103 N:-s7/mmf et v = 0,3, on trouve, avec 0 < r < 150 mm :

es 8,9 il É
À 22 500 (f)
Corps axisymétriques 409

180
160
Pa)
140
120
100
ns æ== rotation
rotation

-20
radiale,
Contrainte
(MPa)
o,
disque
&, -60
Contrainte
circonférentielle,
(M
ce =)
' H (æ)© 1 + (=)©
0 20 40 60 80 100 120 140 0 20 60 80 100 120 140
Rayon, r (mm) Rayon, r (mm)
(b) (c)

Figure 13.20 Exemple 13.7 (suite).


0,576
Op = 78,9|1-——— 7?
8 22 500 (g)
Les figures 13.20b et 13.20c illustrent graphiquement les diverses répartitions de
contraintes dans l'arbre et le disque. On remarque, en particulier, que la con-
trainte radiale totale à l'interface entre l'arbre et le disque (fig. 13.20b) est
négative, ce qui indique que le contact est maintenu entre l’arbre et le disque,
et que l’interférence initiale de 0,02 mm était suffisante.
On constate enfin que les résultats de cet exemple comportent une certaine
approximation, puisque la pression d’interférence p ne s'exerce que sur une partie
de l’arbre. La zone de l'arbre qui est en contact avec le disque est, en réalité, plus
rigide que ne le serait un disque plein de même rayon que l'arbre ; la solution
réelle donnerait donc lieu à une pression d’interférence supérieure à 81,7 MPa.

13.12 CONCLUSION
L'étude des corps axisymétriques constitue un domaine particulièrement important
de l'analyse des contraintes et de la résistance des matériaux, en raison de la sim-
plicité de la méthode de résolution utilisée et du grand nombre de problèmes que
celle-ci permet de résoudre. Dans ce chapitre, nous nous sommes limités à quel-
ques cas particuliers ; en effet, l’étude d’autres méthodes de résolution exigerait la
rédaction d’un manuel spécialisé. Le domaine des coques minces sous pression,
par exemple, est déjà abondamment traité. Le lecteur intéressé pourra en outre
trouver dans l’ouvrage de Ugural et Fenster° une bonne introduction aux métho-
des numériques de résolution des problèmes posés par les systèmes axisymétriques,
méthodes qui permettent de résoudre une variété presque illimitée de problèmes.

3. John F HARVEY, Theory and Design of Modern Pressure Vessels, New York, Van Nostrand Reinhold,
1974.
4. R. BARBER, op. cit.
5. A. C. UGURAL etS. K. FENSTER, op. cit.
14
Méthodes
énergétiques

14.1 INTRODUCTION
Au chapitre 9, nous avons défini une grandeur fondamentale, l’énergie, à laquelle
nous avons eu recours, en particulier au chapitre 10, pour établir des critères
d'écoulement. En fait, nous n'avons qu'’effleuré le sujet, puisque certaines
méthodes extrêmement développées d’analyse des corps déformables reposent
sur ce concept d'énergie. Ces méthodes, qui permettent de résoudre des pro-
blèmes relativement complexes, sont à la base des techniques numériques
couramment utilisées.
Nous commencerons ici par mettre en évidence les formules d'énergie de défor-
mation qui s’appliquent aux cas particuliers constamment étudiés en résistance
des matériaux : la tension, la torsion et la flexion. Nous étudierons ensuite le théo-
rème de la réciprocité, lequel nous permettra, entre autres, d'aborder le théorème
de Castigliano (probablement le mieux connu parmi les méthodes reposant sur le
concept d'énergie). Enfin, nous étudierons le principe du travail virtuel (déplace-
ment virtuel et forces virtuelles).

14.2 ÉNERGIE DE DÉFORMATION


CONCERNANT DES CAS PARTICULIERS
Si on reprend l'expression de l’énergie de déformation U dans le cas d’un élément
de volume V soumis à un ensemble de contraintes (G,, ©, ©, Gy, Ty Gx) VU)

(équat. 9.42 et 9.43), on a :

+ (58, +72 + &) dV Or


Méthodes énergétiques 411

On peut également reprendre l'expression de l'énergie en fonction des con-


traintes et des déformations (£,, &, &, kw %2 2x) léquat. 9.41et 9.43] ; ainsi :
1
U = 2 V (oxex “ OyEy + OZËz dE DyYxy
(14.2)
A TyzV yz où ee V

Il est aisé de démontrer en utilisant les équations 9.16 et 9.19 que l'expression de
l'énergie en fonction des seules déformations va comme suit :

2 AT a ©:
U =- [ x VSI 5 eu
PP ! v)( 7 "j Et >) de G(e2 FEnt e?)

(14.3)
+ LÉ or )dv

14.2.1 Premier cas particulier : la tension


Soit un barreau, de longueur L et de section À, soumis à une force de tension
P à chaque extrémité. Si l’axe du barreau est l’axe des x, on a 6, = P/A. Les
autres contraintes étant toutes nulles, l'équation 14.1 devient :
2 L 2 2
O<
Us | ar
Ï,2E
Ne = —
l
2E Jo
|JPA |2. Me
ñ
JE
Éd

14.2.2 Deuxième cas particulier : la flexion


Soit une poutre droite, de longueur L et de second moment de section 1,
soumise à des charges transversales engendrant une flexion. On peut démon-
trer (sect. 14.5) que, dans la plupart des cas, l’énergie reliée aux contraintes
de cisaillement est négligeable, comparativement à l’énergie associée à la
contrainte normale. Par conséquent, lorsque l’axe des x correspond à l’axe
longitudinal de la poutre, si on considère que ©. = -My/I et que les autres
contraintes sont nulles, l'équation 14.1 s'écrit comme suit :
2 EL 2.2 D 2
u= [ar | Re di & = | Tr | »* d4 &
y 2E 0 JADE 0 | 2E12 JA
L y? (14.5)

14.2.3 Troisième cas particulier : la torsion


De la même manière que pour la flexion, on peut montrer que, pour un cylindre
de longueur L soumis à un couple de torsion T à ses extrémités, l’énergie
s'exprime ainsi :

( n Feel 14.6
OCR OCT (0
où J est le second moment polaire de la section.
412 Chapitre 14

EXEMPLE 14.1
La figure 14.1a illustre en isométrique une structure composée des membrures
AB et BC avant les mêmes propriétés mécaniques. Cette structure est encastrée
en À et la connexion en B est rigide. Elle supporte une charge verticale P en C.
On demande de calculer l'énergie de déformation de cette structure et de détermi-
ner ensuite le déplacement vertical du point d'application de la charge P.
Solution
La première étape consiste à déterminer les efforts internes dans chacune des
membrures. Pour la membrure BC (fig. 14.1b), on a :
Mec = Px; Vec = P avec | ESS
a

Pour la membrure AB (fig. 14.1c), on a :

= Pxs
Map = Ph
Ti = PM
Pis are LD ASE
En négligeant l'effet des efforts tranchants V,8 et V4c, et en utilisant les équations
14.5 et 14.6, on peut obtenir l'énergie de déformation de la structure :

: (ei cn (PIŸ L à PER PA 290 PER Re


Ë (a)
(c) o 2EI PGI 5 DEL ODA TV DOG TROIE
Figure 14.1 Exemple 14.1. Cette énergie de déformation accumulée dans la structure est le résultat du travail
W effectué par la force P :
1
W = — Pôp (b)
2
où 6 est le déplacement vertical au point d'application de P.
Si on pose que le travail de la force est égal à l'énergie de déformation, on trouve
le déplacement, © :
RD eRIEL MPL
P = — + + — (c)
3EI GJ 3EI
Il est à noter que cette approche n'est valide que pour un système avec une seule
force. S'il v avait plusieurs forces, on aurait encore une seule équation et plusieurs
déplacements inconnus. Les théorèmes abordés dans ce chapitre permettront de
contourner cette difficulté.

14.3 THÉORÈME DE LA RÉCIPROCITÉ


DE MAXWELL-BETTI
Soit un corps élastique (fig. 14.2) soumis à n charges concentrées (P;, P;, …., P,)
avec un ensemble de réactions (R:, R2, R3, par exemple). Soit 6; le déplacement
qui affecte le point d'application de la charge P.. Ce déplacement étant dû à
l’action totale des n forces, on suppose, pour simplifier, que toutes ces forces
sont appliquées lentement et proportionnellement par rapport à leur valeur
finale. Par conséquent, si chacune des forces P, équivaut à AP); (0 << 1), où
(P;); représente la valeur finale, le déplacement 6; correspondant est égal à
AÔ);, puisque le matériau à un comportement élastique. Naturellement, aucun
déplacement ne se produit à l'endroit des réactions aux appuis.
Méthodes énergétiques 413

On peut calculer le travail W accompli par les forces :

il

= Ù (7), (@), [241


i=1
(14.7)

NOTE : Dans l’équation 14.7 et les suivantes, les produits sont des produits
scalaires d’un vecteur force par un vecteur déplacement. Figure 14.2 Corps élastique soumis à
des charges concentrées.
Léquation 14.7 donne l'énergie U, associée au système de forces de la figure
14.2 (il n’est plus nécessaire de conserver l'indice f) :
n 1 . ”

Ur = D ns. 10; (14.8a)


i=1
Si on applique un autre système (de m forces) sur le même corps, on obtient,
pour ce second système, l'énergie suivante :
m 1 je 2

Un = Hu Ven (14.8b)
j=1

Évaluons maintenant l'énergie de déformation de ce corps lorsqu'il est soumis


à l’action conjointe des deux systèmes de forces (I et Il), en supposant valable
le principe de superposition (selon lequel l’ordre d’application des systèmes
de forces n’a aucune importance). Soumettons d’abord le corps au système Î ;
OA

LIN mao
Que D (8), -(&) (14.9)
Si on applique ensuite le système Il, il faut tenir compte, dans le calcul de
l'énergie de déformation, du travail résultant de l’action que les forces du
système Î exercent à la suite des déplacements engendrés par le système II,
soit Un. Puisque les forces du système I demeurent constantes pendant l’appli-
cation du système II, on obtient :
n

Ce D: (F), AE (14.10)
i=1
où (ô), représente les déplacements dus au système Il, qui se produisent
aux points d'application des forces (F } du système I.
L'autre partie de l'augmentation de l'énergie de déformation s'exprime ainsi :

Un = LD (5),(5)
LITRES J Jr (14.11)

L'énergie totale vaut donc :


COUTEAU TE se UT (14.12)
414 Chapitre 14

Si on applique de nouveau les deux systèmes, mais dans l’ordre inverse,


on obtient la même énergie, en vertu du principe de superposition ; ainsi :
UE Un ct Uri nv U; (14.13)

Où:
m

Unr = D (PF), :(&) (14.14)


=)
Par conséquent, Ur = Us, et on peut écrire :

De EE un
n

i=] j=1

En conclusion, le théorème de la réciprocité permet d'affirmer que le travail


résultant de l’action qu’un système de charges exerce, à la suite des déplace-
ments causés par un second système, est égal au travail résultant de l’action que
ce second système de charges exerce, à la suite des déplacements causés par
le premier système.
L'exemple 14.2 illustre l'application de ce théorème et, fait plus important,
va servir à effectuer la démonstration d’un autre théorème (le théorème de
Castigliano).

EXEMPLE 14.2
On connaît l'expression de la flèche d’une poutre en porte-à-faux soumise à
une charge P à son extrémité libre (fig. 14.3a). l'équation suivante exprime cette
flèche (tabl. 5.2, cas 2b avec x mesuré à partir de l'extrémité libre) :
-P
v=—— (2% 3/x+x
GEI ) (e)
On demande de trouver, à l’aide du théorème de la réciprocité, l'expression de
la flèche à l'extrémité libre de cette poutre, lorsqu'on applique une charge Q à
une distance a de cette extrémité (fig. 14.3b).

Solution

D'après le théorème, on déduit (équat. 14.15) que :

P(ôP), = Q(80), (b)


où ()o, par exemple, est la flèche v, au point d'application de la force P, due
à la force Q.

Donc, à partir des équations (a) et (b), on obtient :

(ôr)y = € (60), = _ (25 - 3Pa + a) (c)


On peut également utiliser ce théorème pour résoudre les problèmes expéri-
Figure 14.3 Exemple 14.2 : poutre en mentaux posés par la difficulté d'application d’une charge à un endroit donné.
porte-à-faux. Lexemple 14.3 illustre ce type de problème.
Méthodes énergétiques 415

12
EXEMPLE 14.3 (ne peut être appliquée)

On veut mesurer expérimentalement la flèche & de la structure représentée par


une poutre (fig. 14.4a). Or, il est difficile d'appliquer la charge P à son point
d'application réel. On demande d'envisager et d'étudier une solution de rempla-
cement possible.

Solution

On applique une charge Q au point 2, et on mesure la flèche (&)Q au point 1


(fig. 14.4b). Selon le théorème de la réciprocité, on peut écrire :

P(à 1 = O(ë Je

(6 }: + (à L
Figure 14.4 Exemple 14.3.

14.4 THÉORÈME DE CASTIGLIANO


Le théorème de Castigliano permet de déterminer le déplacement linéaire, ou
angulaire, en un point donné d’une structure. Nous avons, bien sûr, déjà mis au
point certaines méthodes (par exemple, dans le cas des poutres, la méthode des
fonctions de singularités ou celle des moments d’aire), mais celles-ci ne sont
efficaces que pour des cas particuliers. Le théorème de Castigliano, par contre,
s’applique à tous les cas; il représente donc un outil de premier ordre.
Considérons de nouveau le corps élastique de la figure 14.2, pour lequel le
système qui comporte les forces concentrées P, (i = 1, …, n) et les réactions
constitue le système I. Augmentons la valeur d’une force quelconque (par
exemple P») d'une petite quantité APx. L'ensemble comportant l'augmentation
de charge 4P} et les variations des réactions constitue le système II.
Si on applique le théorème de la réciprocité (équat. 14.15), on obtient ce qui
suit :

=
i=]
1) (a), = (47e), : (Gr) (14.16)
où (16)y représente le déplacement du point d'application de la force P;
(déplacement causé par l'augmentation de charge à 4P3) et (hi, le déplace-
ment du point d'application de la force P? (déplacement dû à l’ensemble des
forces initiales).

On calcule ensuite l'accroissement de l'énergie de déformation AU qui résulte


de l'augmentation de charge 4P3 :

Der n
-
AU = 2 (4Pe JE | (Ar k d D: (2 ) (aë,1 (14.17)
1]

Dans cette équation, le premier terme correspond au travail résultant de l’action


du système II, et le second, à celui résultant de l’action du système I.
416 Chapitre 14

À partir de l'équation 14.16, on peut remplacer le second terme de droite de


l'équation 14.17 par son équivalent ; l'équation devient :

AU = à(4Pe Je (AôR }. + (AP }. - (ôr ) (14.18)

Si on supprime les indices I et Il, qui ne sont plus nécessaires, et si on divise par
4P?, on obtient :
AREA AP AP? =
me
APS IN mie
0 AP 0.
AP4 (14.19)
À la limite, lorsque AP, — 0, le premier terme de droite disparaît, puisque
A — 0. Dès lors, on peut écrire :

GIE lim APR 6,


Pr h APR —0 AP à (14.20)

Or, AP?/APz représente, à la limite, le vecteur unitaire dans la direction de Px.


Le produit scalaire de 6 par ce vecteur unitaire fournit la composante du
déplacement du point d'application de PR, dans la direction de P}. On
appelle cette composante 6 et, d’après l'équation 14.20, on peut déterminer
la relation fondamentale du théorème de Castigliano :

RARES.
ae, OU (14.21)
lequel s’énonce ainsi : «Le taux de variation de l'énergie de déformation d’un
corps, par rapport à toute force indépendante P», est égal à la flèche & au
point d'application de cette force, dans la direction de la force.»
Il est important de préciser que la charge PR doit être Le one des autres
charges externes.
De façon identique, il est possible de montrer qu’on obtient, avec un moment
concentré MB :
oU
JM = 0R (14.22)

où 6 est l'angle de rotation autour de l'axe du moment, au point d'application


du moment.
Les systèmes mécaniques à résoudre dans ce chapitre seront habituellement com-
posés de «n» membrures sollicitées simultanément par des charges axiales, des
moments de torsion et des moments de flexion. Selon les équations 14.4, 14.5 et
14.6, l'énergie totale de déformation du système aura la forme suivante :
n
li 2
ee D Dr Mr Gus
Lorsqu'on applique le théorème de Castigliano, il est plus simple de l'appliquer
directement à l'équation 14.23, ce qui évite d’avoir à calculer le carré des efforts
Méthodes énergétiques 417

internes dans les membrures. Par exemple, le déplacement du point d'application


d’une force Q correspondra à :

(14.24)

14.4.1 Application aux systèmes isostatiques


Les exemples 14.4 à 14.6 pour des systèmes isostatiques ont été choisis de façon à
mettre en évidence les principales difficultés rencontrées dans l'application du théo-
rème de Castigliano. Ces exemples illustrent aussi la puissance de cette méthode.
Nous verrons les systèmes hyperstatiques à l’article 14.42.

EXEMPLE 14.4
Soit une poutre en porte-à-faux soumise à une charge à son extrémité libre A
(fig. 14.5a). On demande de calculer : la flèche à l’extrémité À, la flèche au point
milieu B et la rotation en À.

Solution
1. Flèche en A

Selon l'équation 14.24, on a :

M
M
HET

aU £ dP
ôy = — = dx (a)
Fonte [ EI
Le diagramme du corps libre (DCL) de la figure 14.5b donne ce qui suit :
ue © Il ©

M(x) DC LAX DE EL (b)

En remplaçant (b) dans (a), on obtient :

HE [L(-Px)(S)
niet
ÉREEER yOT LP0
SET (c)

ne
NOTE : Le signe est positif, ce qui signifie que le déplacement s'effectue dans
le sens de la force.

2. Flèche en B
(d)
En B, il n'y a aucune charge concentrée. Pour pouvoir utiliser le théorème de
Castigliano, il va falloir appliquer en B une force «fictive» Q. Lorsqu'on aura Figure 14.5 Exemple 14.4 : poutre
obtenu la solution, on posera cette force égale à zéro. en porte-à-faux.
418 Chapitre 14

Les DCL donnent :

M(x) = 25; 0 IA = IA (fig. 14.5b) (d)

M(x) = -P Ë 3 «)
= Ox DER (fig. 1450) (e)
DIE
ble

À noter que, dans la figure 14.5c, x est mesuré à partir du point B pour simplifier
les calculs. De l’équation 14.24, on obtient :

0Q 0
l
L/2 _ PR OX
. (f)

+] ET

PLOONIE RP,
B I6EI ji 24EI = 48EI (g)

Une fois l'équation (f) déterminée, il n’est plus nécessaire de s'occuper des charges
fictives, puisqu'elles sont nulles.

3. Rotation en A (06;)

Encore une fois, puisqu'il n'y a aucun moment en À, il convient d'appliquer en À


un moment fictif M, = 0. Le DCL de la figure 14.5d donne :

M(x) = -Px-M, OLERS (h)

En utilisant l'équation 14.24, on trouve :

Ex pee) PE
0, = OU”
E = jt ——
M y 0 ENI EI 2E TN)
NOTE : Dans cet exemple, il était possible d’intégrer sans avoir à considérer les
réactions aux points d'appui. Cependant, dans beaucoup de problèmes, les réac-
tions des points d'appui apparaissent dans l'expression des efforts internes dans les
membrures. Ces réactions devront avoir été préalablement déterminées en fonc-
tion des charges appliquées. Cette remarque devient particulièrement importante
lorsqu'on traite de charges fictives.
Toutes les charges, v compris les charges fictives, doivent être équilibrées aux points
d'appui.

EXEMPLE 14.5
Une poutre simplement supportée à ses deux extrémités est soumise à une charge
répartie en deux points (fig. 14.6a). On demande de déterminer la flèche au point
B de cette poutre.
Méthodes énergétiques 419

Solution

En fait, la poutre est ici soumise à deux charges concentrées égales à P/2, en B
et en C (fig. 14.6b). Toutefois, il est important (et c’est le but principal de cet
exercice) de considérer ces deux charges comme si elles étaient indépendantes.
Dans l'application du théorème de Castigliano, il faut toujours dériver par rapport
à des charges uniques. Nous représenterons donc temporairement ces deux
charges par les lettres B et C. À l'obtention de la solution, nous les poserons égales
à P/2. Les DCL des figures 14.6c et 14.6d donnent :

M(x) = 2(88 + Chx 0<x<2 (a)

M(x) = 168
Il
+ ch - LE* 4)
dE,
Ds
JE,
SeSL 5
On peut constater qu’il n’est pas nécessaire de déterminer les efforts internes dans
la partie CD de la poutre puisque, par symétrie, on sait que l'énergie de déforma-
tion dans cette partie est égale à celle qu'il v a dans la partie AB. On multipliera
l'énergie de déformation dans AB par deux.
En utilisant l'équation 14.24, on obtient :

OM; - 3
re 68 + ch«| —X
ÔB — ÿ “Le a - 4 dx
Ï ET
1/4(3B + C)
141 (GB + C}x - B] x - ee (c
: /4| 4 41) EE Figure 14.6 Exemple 14.5.
+ dx
L/4 EI

L'équation précédente est la solution. En posant maintenant B = C = P/2eten


intégrant, on trouve :

PAL CE PL EDS RTE | PAT 3PL


ÔB Si — | — = =— a — + L = = (d)
der al Er | || 4 4 4 256EI

NOTE : Le principal intérêt du théorème de Castigliano est d’être applicable quelle


que soit la complexité du problème. Par exemple, dans le cas d'une poutre de
section variable, il suffit d'introduire cette variation sous l'intégrale. Cette solution
sera beaucoup plus facile qu’une autre utilisant les fonctions de singularités, par
exemple.
Dans un autre domaine, celui du calcul des déplacements des fermes (ex. 14.6),
le théorème de Castigliano est nettement supérieur aux méthodes plus classiques
que nous avons étudiées précédemment.
420 Chapitre 14

EXEMPLE 14.6
La ferme de la figure 14.7a est soumise à une charge horizontale de 1 KN au nœud
D et à une charge verticale de 2 kN au nœud B. On demande de calculer le
déplacement du nœud C, sachant que chaque membrure a la même section
transversale A et le même module d’élasticité E.

Solution
Puisqu’on doit déterminer les composantes horizontale et verticale du déplace-
ment du nœud C, il faut v appliquer une charge fictive horizontale P de même
qu'une autre charge fictive verticale Q (P = Q = O0).
On doit d’abord évaluer les efforts internes agissant dans chaque membrure. Dans
une ferme, on sait que les membrures ne supportent que des charges axiales.
En équilibrant chacun des nœuds, on obtient :
a) Nœud C (fig. 14.70) :

CD=EN20 (a)
CB=P-0Q (b)

b) Nœud D (fig. 14.74) :


CD
PRESS RTE (c)

CD
ST (d)
c) Nœud B (fig. 14.7b) :
V
BE DB BE = V2(2- DB) = V2(2+0) . (e)

Ba DO EP) (f)
Es x BA 2 BC V2
2 kN
On obtient la solution à partir de l'équation 14.24 :

6 0E L
oU ALES NE
ô
24 = —
30 =
2 E 4 (g)

dE.
6 —+ |L
Ôô =
OU
— =
ARTE I
DS D E. A (h)

Figure 14.7 Exemple 14.6 Le tableau 14.1 indique les calculs détaillés.
Méthodes énergétiques 421

Tableau 14.1 Calculs pour l'exemple 14.6

Membrure

DOS

La somme des colonnes 5 et 7 donne les numérateurs des équations (g) et (h).
Il est à noter que pour faire ces sommations, on a posé P = Q = 0, puisque ce sont
des forces fictives. Si on insère les numérateurs dans les équations (g) et (h), on
obtient la solution du problème :

_ 42,6 Te |
Er 24 Fa BA Gi)
où le numérateur est exprimé en kilonewtons-mètres (KN-m). Le signe négatif de
à signifie que le déplacement s’effectue dans le sens contraire de la direction de P
(donc vers la gauche).

14.4.2 Application aux systèmes hyperstatiques


Le théorème de Castigliano peut également s'appliquer aux systèmes hyper-
statiques. Il suffit de déterminer les forces internes en fonction des réactions
surabondantes et d'exprimer les relations cinématiques avec les dérivées partielles
appropriées de l'énergie. Nous illustrons la méthode à l’aide de l'exemple 14.7.

EXEMPLE 14.7
On demande d'étudier une poutre hyperstatique reposant sur trois appuis
simples également espacés et supportant une charge uniformément répartie
(fig. 14.8a). En particulier, déterminer la rotation de l’extrémité gauche.
422 Chapitre 14

Mg Rc= wL - R/2

(d)

MA/2L M,/2L
M, = 0
À B e
(e) (

ML M,y/L

M,

Figure 14.8 Exemple 14.7. 3/8 wL

Solution
1. Réactions aux points d’appuis
On considère l’une des réactions comme surabondante, la réaction R3, par
exemple. À ce stade, on traite cette réaction surabondante comme une charge,
qu'on renomme R. Avec les équations d'équilibre, on détermine ensuite les deux
autres réactions en fonction de la charge répartie et de la réaction surabondante R.
R
(EM), =0 = RENE (a)
Méthodes énergétiques 423

R
(00) MTL = R4 = wL = (b)

Lorsqu'on a établi la réaction R4 comme surabondante, on l’a fait dans le but de


maintenir une symétrie pour faciliter la solution du problème.
Les DCL de la figure 14.8b donnent ce qui suit :

R 2
Mas = Mo = [wt-À} (DES EE) (c)

Puisque le déplacement au point B est nul, on a :

—oU =0= ME ÿ
—R
dR Dal PART

0 EI

DAILY RICA NL
LAANRIRRE SRE (d)
EI DAS 4 3 4 4

Donc:
5 R 3
R = Rp
ENS = —wL et R, 4 = Ra
e = wL = —ous:
= —ywL (e)

Lobstacle imputable au caractère hyperstatique étant maintenant levé, on peut


obtenir tous les résultats recherchés avec les méthodes connues.

Rotation de l'extrémité gauche


Puisqu'’il n’y a aucun moment en À, on doit appliquer un moment fictif M, = 0.
Comme toutes les autres charges, ce moment, qui est une charge externe, doit être
en équilibre avec ses réactions aux points d'appui. C’est d’ailleurs la seule con-
trainte qu’impose le théorème de Castigliano. Dans le cas d’un problème
hyperstatique, il y a habituellement plusieurs façons différentes de redistribuer
une charge fictive aux appuis. Par exemple, dans le cas présent on peut utiliser
l’une ou l’autre des trois méthodes illustrées aux figures 14.8c, 14.8d ou 14.8e, ou
encore toutes les combinaisons possibles de ces trois méthodes. Les réactions aux
points d'appui doivent évidemment être compatibles avec les conditions d'appui.
Toutes ces méthodes donneront un résultat identique. Utilisons ici la méthode de
la figure 14.8c, qui semble être la plus simple. Le lecteur est invité à reprendre
la solution avec une autre combinaison pour s'assurer qu’il obtient le même
résultat.
Les figures 14.8f et 14.8g donnent :

3wL M, wx?
LS EU M EE QE
on $ Ê .) 2
2 (f)
D 0,2)
424 Chapitre 14

À partir de l'équation 14.24, on a :

au le ‘om,
0, = = dx
4 9M, D Fm
(c}
Il |—
en

R LS
£ (en!D
[es] . Se = ES
Le]

—.
|+ S
LÉ 7
Se

En posant M, = 0, on obtient :

FE ——
PRUDENT= LT 2h wL ae
04 Æ
BAS 2
ai
DES SR 2L
|
4 48E1

En conclusion, dans un problème hyperstatique, il suffit qu’une force fictive soit


en équilibre avec ses réactions aux points d'appui, et que celles-ci soient compa-
tibles avec les conditions d’appui.

14.5 EFFETS DE L'EFFORT TRANCHANT


Au chapitre 4, nous avons vu qu'il est possible en flexion d’avoir une contrainte
de cisaillement due à l'effort tranchant. Cette contrainte contribue elle aussi à une
partie de l'énergie de déformation absorbée par une poutre en flexion.
D’après l'équation 14.1, on a, si on considère un élément de volume dA dx :

ef [ét (4:25)
Il D
(D T?dA d

Contrairement à la contrainte normale, la répartition de la contrainte de cisaille-


ment dans une poutre dépend largement de la géométrie de sa section. Même
pour les géométries les plus simples, l'équation 14.25 donne lieu à un calcul de
l'énergie de déformation fastidieux. Pour simplifier, considérons une contrainte de
cisaillement moyenne %, = V/A,, où À, est l'aire sur laquelle agit cette contrainte
moyenne et où V'est l'effort tranchant. Lorsqu'on insère cette contrainte dans l’équa-
tion 14.25, on a:

+
sel
D Te
c
ete
—__——
GET (14.26) 1

Pour déterminer l’aire À, on établit l'égalité des équation 14.26 et 14.25. On


obtient :

Î T? dA (14.27)
A

1. Il est intéressant de constater que les équations 14.4, 14.5, 14.6 et 14.26 présentent une certaine similitude.
Méthodes énergétiques 425

l'aire À. est dite «aire effective en cisaillement». Le tableau 14.2 donne les valeurs
de cette aire pour les sections les plus utilisées. Lorsqu'on connaît l'aire À,, on peut
calculer facilement l’énergie de déformation due à l’effort tranchant à l’aide de
l’équation 14.26. Selon le théorème de Castigliano, le déplacement du point
d'application d'une force Q, en considérant l’énergie de déformation associée à
l'effort tranchant, est :
LA
TL
5e ou 0 (14.28)
0Q 0 G Ac

Pour le tube à paroi mince de section rectangulaire (d) et pour la poutre en I (e),
la valeur indiquée dans le tableau est relativement précise même s’il s’agit d’une
approximation. Les expressions donnant les valeurs exactes sont longues et peu
utilisées en pratique. De plus, on notera que l'aire effective en cisaillement varie
selon la direction de l'effort tranchant. Ainsi, À,, est l'aire effective en cisaillement
pour un effort tranchant V,.
Les exemples 14.8 à 14.10 illustrent des cas où on tient compte des effets de
l'effort tranchant.

Tableau 14.2 Aire effective en cisaillement des sections les plus utilisées
À : aire de la section
y y v

hr Aa = wh
= 2bt A, NC
= 2 (2bt)
(d) (e)

EXEMPLE 14.8
Déterminer l'aire effective en cisaillement d’une poutre de section rectangulaire y
(fig. 14.9).
a :
Solution

Nous avons déjà déterminé (équat. 4.21, avec y comme variable) la contrainte de Z
h
cisaillement due à l'effort tranchant dans une telle poutre. Cette contrainte est
donnée par l’équation :
ui 6 | RHÈ ce vis
TE (a) DER
En intégrant le carré de cette contrainte sur la section, on trouve : Figure 14.9 Exemple 14.8.
426 Chapitre 14

à
2 123672 |(h Ÿ 6V?
cie 2 ——||—| - y2 | d =
jh " f b?h$ (2) 4 à nt @
Puis, en remplaçant (b) dans l'équation 14.27, on obtient : |

JL'erere
Ï T<,,dA 6 6 (c)

EXEMPLE 14.9
La poutre de la figure 14.10a est encastrée à l’une de ses extrémités et supporte
une charge P à son autre extrémité. Déterminer l’effet du moment fléchissant et
de l’effort tranchant sur la flèche.

Solution
Selon les équations 14.23 et 14.26, l'énergie de déformation associée au moment
fléchissant et à l’effort tranchant est donnée par l'équation :
Lan? Ne)
U = | +] ë dx (a)
0 227 0264

Selon le théorème de Castigliano, le déplacement du point d'application de la


force
P est :
oM Éa
ï MIE ï V| —

dP 0 Jai D NCA

D’après le DCL de la figure 14.10b : ;


> MOIS RS et Per pour (SRE
A mt
Fe IÉ
En substituant l’équation (c) dans l'équation (b), on obtient :

| PR PE
HE
He,
o El o G4 (SET 0CA (a)
(b) M

Cet exemple permet d'analyser l'importance pratique de l'effort tranchant sur


la flèche. On peut écrire l'équation (d) sous la forme suivante :

il A PL _ 3EI
ere Le
pi | Ali =
PRET GAL C
| (Lis) dh

Le facteur & est un nombre sans dimension qui indique l’importance relative de
l'effort tranchant par rapport à une contribution unitaire du moment fléchissant.
] 1 se
1,0 2,0 L(m) On peut observer que ce facteur diminue très rapidement lorsque la longueur de la
poutre augmente. Par exemple, pour une poutre d’acier ayant une section de type
Figure 14.10 Exemple 14.9. W200 % 52, on a les propriétés suivantes (tabl. C.1, appendice C).
Méthodes énergétiques 427

1,=52,5X106mm* A4=6620mm? 4,,=7,9 mmx 206 mm=1627 mm?

E = 200x 10° MPa Ven 03 os ra 76,9x 10? MPa


20 NV)
Lorsque la longueur L est exprimée en mètres, on a :
0,252
=
L2

La figure 14.10c illustre la variation du facteur & en fonction de la longueur L de


la poutre. Pour une longueur L = 2 m, le rapport longueur/profondeur de cette
poutre est de 10, et la contribution de l'effort tranchant à la flèche est de 6 %
seulement. Pour de telles poutres, on peut donc négliger l'effet de l'effort tranchant
(art. 14.2.2).

EXEMPLE 14.10
Le cadre de la figure 14.11a se compose de trois membrures identiques. Des
rotules en À et en E le supportent, tandis que les joints B et D sont rigides afin de
permettre la transmission du moment de flexion.

En considérant l’énergie de déformation associée aux moments fléchissants, aux


efforts tranchants et aux charges axiales, calculer les réactions aux appuis. Déter-
miner ensuite le déplacement vertical du point C.

Solution
Le système est hyperstatique ; cependant, en raison de la symétrie et de l’équilibre,
on a, aux points A et E, des réactions verticales égales, wL/2. Par ailleurs, la réac-
tion horizontale au pointÀ doit être égale et opposée à celle au point E (fig. 14.11b).
Toujours en raison de la symétrie, l'énergie de déformation qui correspond à la
partie AB est égale à celle de la partie DE. On la calcule donc uniquement pour la
partie AB ; après quoi, on multiplie le résultat par deux.

1. Réactions aux appuis


Les conditions de la structure exigent des déplacements horizontaux nuls aux points
À et E. À partir des équations 14.24 et 14.28, on obtient donc :
dM; 2, dB.
CN
DEEE de
[SR dxpe
+ |leEes dR 7
OR x + —0R
OR OHMUET o GA, EA

Les diagrammes des figures 14.11c et 14.11d permettent de déterminer les efforts
internes. On a :
1 1
M 58 = -RX Mc = >wLx=wx RL

D œ
Ï is En _e Q Ï =
428 Chapitre 14

Figure 14.11 Exemple 14.10.

Donc :

+ 2 1
OLGA EA
Méthodes énergétiques 429

OUR RL RE RL M LL en RE
— = E —> + | -—— + —— + RL |+—=0
OR ELIOOGA PRE 02 63, 025 EA

OU (3EI 6EI 31 wL
— X|— |= R|1+ oh sms = (b)
OR SL. SALES AL 20

Si on pose :

CHE à % c' F
5GA.L? SAL? (c)
alors :

ee
20|1+a+6$ (d)

Les facteurs & et B sont des nombres sans dimension qui expriment respective-
ment les effets des efforts tranchants et des charges axiales par rapport à ceux des
moments fléchissants qui seraient unitaires. Ces deux facteurs diminuent très rapi-
dement lorsque la longueur des membrures augmente. Pour une section d'acier
de type W200 % 52 (voir les propriétés à la fin de l'exemple 14.9), on a, avec la
longueur L exprimée en mètres :

00,101 0,005
nr B
. B= D.
Pour une longueur L = 2 m, le rapport longueur/profondeur des poutres est de
10 et on obtient :
GE—-20 025 et BE KP0O0IE

Dans la majorité des structures, les membrures sont suffisamment élancées pour
qu'on puisse négliger l’énergie de déformation associée aux efforts tranchants et
aux charges axiales.

2. Déplacement vertical du point C


Pour déterminer le déplacement vertical du point C, nous devons ajouter une force
fictive F à ce point (fig. 14.11e). En raison de la symétrie et de l'équilibre, on établit
que les réactions verticales sont égales à F/2 aux points A et E.
Ici, on va négliger l'effet des efforts tranchants et des charges axiales. En respectant
les conventions de signes utilisées précédemment pour la détermination des réac-
tions hyperstatiques, les moments de flexion internes de la force fictive F (fig. 14.11f
et 14.119) s'ajoutent à ceux des charges vives, donnés par les équations (a) :

My = -Rx= rec Mc = SLx = mé RE + (e)

Selon le théorème de Castigliano, on a :


430 Chapitre 14

Pr
_ JU
DieMo
l il 1 Il
I WLx MX RL
+ =Fx ")
re pl - 2 LE 7
191 0 EI

Ce D,
5 - 2|wL(2 PDU ONRE | IN AMAUPES
HEIN des 4 4 DU 1920 El (f)

14.6 PRINCIPE DU DÉPLACEMENT VIRTUEL


Nous abordons maintenant une nouvelle façon de résoudre les problèmes à
l’aide de l'énergie, appelée méthode du travail virtuel où principe du déplacement
virtuel.

14.6.1 Définitions
Considérons un corps (fig. 14.12) soumis à certaines conditions aux rives (par
exemple, encastrement et appuis). Si on exagère les déformations, on obtient
une ligne (en pointillés) qui représente le corps déformé après qu’il a subi un
déplacement virtuel, c’est-à-dire un déplacement arbitraire respectant les
conditions aux rives.
On adopte alors la notation suivante :
— _u(x,y,z) : vecteur de déplacement (avec composantes u, v et w, selon les axes
des x, des v et des z, comme nous l’avons vu au chapitre 8) :
— T(x,y,2) : vecteur de force de surface (avec composantes T,,, T, et T,) ;
— F{x;y,2) : vecteur de force de volume (avec composantes F,, F, et F,,) :
— Ô: opérateur indiquant que la grandeur qu'il accompagne est virtuelle. Ainsi,
dans l'expression ôf, cet opérateur indique que la variable dépendante f subit
un changement minime lorsque la variable indépendante x ne change pas
(fig. 14.13). |

configuration
originale

configuration après
Figure 14.12 Corps élastique avec déplacements virtuels
déplacements virtuels (exagérés).
Méthodes énergétiques 431

NOTE : L'opérateur Ô est commutatif avec la dérivée et avec l'intégrale. Ainsi : f(x)
À

CARRE IE
AE mou) (14.29a)
et

s[[ra)- foræ (14.29b)


Figure 14.13 Définition de l’opéra-
14.6.2 Travail virtuel, pour une particule teur à.
Il est aisé de prouver que, en ce qui concerne toute particule soumise à un
système de forces réelles en équilibre, le travail virtuel ne peut être que nul
pour tout déplacement virtuel.
Soit (F;), = F; cos &;, une composante de la force F; dans la direction de u
(fig. 14.14).
Le travail virtuel ôW fait sur la particule s'exprime ainsi :

ôW =(F ikOu + (P), OUEN + (A ôu


rl ).ôu
7 (14.30a)

i=1

Puisque la particule est en équilibre, on a :

D (5), =0 (14.30b)

Par conséquent :
ôW = 0 (14.30c)

Inversement, si le travail virtuel est nul, le système est en équilibre.

14.6.3 Travail virtuel, pour un corps élastique


On peut considérer qu’un corps élastique est un système constitué d’un nombre
infini de particules, reliées entre elles par des forces internes et sur lesquelles
agissent des forces de volume et des forces de surface. Il faut donc utiliser un
champ de déplacements virtuels ôu(x,y,z) qui satisfasse aux conditions aux rives et
qui soit représenté par une fonction continue.

Le travail virtuel est nul pour chaque particule en équilibre et, en ce qui concerne
le corps élastique, le travail virtuel total, pour un champ de déplacements
virtuels conforme aux exigences ci-dessus, est lui aussi nul lorsque l’ensemble
est en équilibre. Figure 14.14 Particule en équilibre.
432 Chapitre 14

7, Pour simplifier la démonstration, nous nous contenterons ici d'étudier en deux

Pr
|+ dimensions? le principe du travail virtuel.
Dans un plan, considérons un corps (fig. 14.15) soumis à des forces de surface
T(x,y) et à des forces de volume F{x,y). Désignons par C le contour du corps
2. l LUE
Ay ÀS et par À sa surface.
Ep À x md
L'équilibre exige que les relations suivantes soient satisfaites.

a) À l’intérieur du corps
D'après les équations différentielles d'équilibre (équat. 7.6 et 7.7), on doit avoir
(rappel : &y = %x) :
OL.
GPA Fer 0
ox dy |
0. + (00. 14.31
> L+—+F, =0 )
X ax dy É

Figure 14.15 Corps dans un plan b) Aux rives du corps (contour)


(démonstration du principe du travail
Pour un élément de longueur As (fig. 14.15), il faut avoir :
virtuel).
T;As = G,Ay + t,,Ax
DAs = t,4y + o,4x Le
d'où

T, = 6, oh 4 ne
os nas
no dy F Pa (14.33)
‘ DOS ” os
Si un élément est en équilibre, et s’il est soumis à des déplacements virtuels ôu
et ôv, le travail virtuel de cet élément 6AW est nul ; dès lors, on peut écrire :

OT.
SAW = | nr r. po
ox dy

Q) 0) 14.34
(er fans = 0 es

En intégrant pour le corps entier, on obtient :

Se l (+re + pu
dy
Le 00, ps (14.35)
+ +—L+F dd du=.0
ox dy
où ôu et ôv sont des fonctions arbitraires et continues, qui doivent satisfaire
aux conditions cinématiques (fonctions cinématiquement admissibles).

2. Cette démonstration ne s'applique strictement qu’à des surfaces simplement connexes. Pour la défi-
nition, voir par exemple, C. R. WYLIE et L. C. BARRETT, Advanced Engineering Mathematics, New York,
McGraw-Hill, 6° éd., 1995.
Méthodes énergétiques 433

Examinons plus précisément le premier terme de l’équation 14.35, terme appelé B


et qu'on écrit comme suit :
à
B = Ï TE Su dx dy (14.36)
AIO x

Il convient ici de faire intervenir un des théorèmes fondamentaux concernant


les intégrales de surface. Il s’agit du lemme de Green“, selon lequel, si À est une
zone plane dont le contour est appelé C et si D(x,v), V{x,v), dD/dv et a/ax
sont des fonctions continues en tout point, on a :

oV 0D
je (Ddx + Vdy)by) = l|
—RE
= — |
|x djy (14.37)
Si on suppose que :
HEC OT CT NDEENO (14.38)

alors :
ov d(o,ôu)
= 14.39
ox ox EEE)
À partir des relations 14.37, 14.38 et 14.39, on trouve :

a(o,ô )
Î AG D Ï O,Ôôu dy = Ï O,Ôu Li (14.40)
” ou C c os

Si on revient à l'expression B (équat. 14.36), on peut écrire, en utilisant l’équa-


tion 14.40 :

PE Ï QUE Ôu dx dy = Î ARE) — O, A0) dx dy


A 0x A ox ox
(14.41)
= Ï CU PRe s= Î 0. A2) dx dy
C ds À ox

De la même façon, on peut écrire l'expression complète du travail virtuel (équat.

nf {nt èje (re 2e)


14.35), si on utilise l'équation 14.41, comme suit :

dy ax dy dx

= E d(ôu) 2(6v). _ , 2(u)


ox 7 dy

& Ï. LE Su + F,6v |dxdy = 0

En particulier, dans la deuxième intégrale de l'équation 14.42, l'équation 8.6


permet d'écrire :

3. Ibid.
434 Chapitre 14

d(ôu) : du
ox ox
d(ôv) 2 dv É &e,

dy dy (14.43)
CU CR RE Te
ox dy ox dy é

Par ailleurs, grâce à l'équation 14.33, on obtient, à partir des équations 14.42 et
14.43 :

ôW = Ï (T,ôu + T,ôv)ds
(64

— Ï (o,de, Ho de, | TyY y )dx dy


À vu “a Pa (14.44)
+ | (F,ôu + F,ôv)dx dy = 0
À

La deuxième intégrale suppose qu’on impose au corps un champ de déplace-


ments virtuels tout en maintenant les contraintes constantes. Cela revient au
même que d'imposer une variation à l'énergie de déformation ôU ; ainsi :

OU — Ï: (o,de, + o,ôe,
yOE. + TO xy: )dxdy (14.45)

À partir des équations 14.44 et 14.45, on peut écrire :

sw = Ï (T,ôu + T,8v)ds
ce
/

dx dy — ôU = 0 (14.46)
Li Î (F,ôu 7 F,ôv)
É
A

De façon générale, en trois dimensions, il est possible de traduire le résultat


ci-dessus (équat. 14.46) de la manière suivante :

J T-87 di+ | F - ôu dV - 6U = 0 (14.47)


À A

où les forces (T et F) et les déplacements (u) sont des vecteurs.

Or, puisque les forces de surface T et les forces de volume F sont constantes,
en ce qui concerne le déplacement virtuel, on peut également écrire :

slu-[ Fra [ Fra]- (14.48)

En ce qui concerne le déplacement virtuel, l'équation 14.47 peut donc donner


lieu à l'énoncé suivant : «Un corps déformable est en équilibre si le travail virtuel
externe total est égal au travail interne total.»

Lexpression entre crochets de l'équation 14.48 prend le nom d'énergie


potentielle du système. Le principe peut également se résumer ainsi : «En état
d'équilibre, la variation de l’énergie potentielle est nulle.»
Méthodes énergétiques 435

14.6.4 Degrés de liberté


Le principe que nous venons de démontrer s’avère particulièrement utile lors-
qu'on veut résoudre des problèmes concernant des systèmes hyperstatiques.
Il est alors important d’en déterminer le nombre de degrés de liberté.
Considérons, par exemple, les cas d’une particule d’un corps rigide et d’un (a) ,
système de corps rigides.
a) Dans un plan, pour une particule, il nv a que deux déplacements indé-
pendants possibles : u et v.
b) Un corps rigide étant constitué d’un ensemble de particules reliées entre
elles par des restrictions, il n’V a, toujours dans le plan, que trois degrés de
liberté : les déplacements u et v et une rotation (fig. 14.16a). Il est possible de (b)
réduire ces degrés de liberté en imposant certaines restrictions addition-
nelles (fig. 14.16b). Figure 14.16 Corps rigides : a) trois
@, Un système de corps rigides se compose de deux ou plusieurs membrures degrés de liberté ; b) un degré de liberté.
rigides reliées entre elles par des joints lisses n’absorbant aucune énergie. La
figure 14.17 illustre deux systèmes simples, dans lesquels les composantes
peuvent se mouvoir librement : la position d'équilibre est déterminée par F;

les forces extérieures appliquées. Seules les forces extérieures peuvent pro-
duire un travail pour tout mouvement admissible du système et les mou- F4

vements admissibles en constituent les degrés de liberté. Ainsi, le système


de la figure 14.17a possède un seul degré de liberté, tandis que celui de la
figure 14.17b en possède deux. Fo
Fs
F;
14.6.5 Applications
(a) (b)
Nous pouvons résoudre certains problèmes en nous appuyant sur le principe
du travail virtuel (déplacements virtuels). La marche à suivre est la suivante.
Figure 14.17 Systèmes de corps
1. Déterminer les degrés de liberté du système. rigides.
2. Calculer les déformations et les contraintes réelles, en fonction des degrés
de liberté.
3. En imposant successivement à chacun des degrés de liberté un déplacement
virtuel, calculer les déformations virtuelles du corps.
4. À partir de la valeur des contraintes réelles et des déformations virtuelles,
déterminer l’énergie virtuelle de déformation ôU. Calculer le travail virtuel
extérieur en effectuant le produit des forces extérieures par les déplacements
virtuels.
5. En appliquant le principe du déplacement virtuel, établir, pour chacun des
déplacements virtuels, une équation qui soit fonction des degrés de liberté
inconnus (on obtient ainsi autant d'équations que de degrés de liberté).
Illustrons maintenant cette démarche par quelques exemples relativement simples
(ex. 14.11 et 14.12).

EXEMPLE 14.11
Déterminer, en fonction de l’angle @, la valeur de la charge P capable d’équilibrer
la charge W (fig. 14.18). Figure 14.18 Exemple 14.11.
436 Chapitre 14

Solution
Le corps étant rigide, ÔU = 0 et, en l’absence de forces de volume, l'équation
14.47 s'écrit :
[ T6 di=0 (a)
4
Le seul déplacement virtuel possible (il ny a qu’un degré de liberté) est un
déplacement horizontal (ôd) du point d'application de la force P, qui entraîne
un déplacement vertical (6h) du point d'application de la charge W. On peut
donc écrire :
Wôh + P5d = 0 (b)
Puisqu’on doit exprimer chacun des déplacements virtuels en fonction de
l’angle @ (afin qu'ils soient compatibles avec les conditions de déplacements
imposées), on a :
h = 2a cos, d'où Ôh = -2a sin
0 60 (c)
d = 2asin6, d'où ôd = 2a cos0 60 (d)

Par conséquent (équat. [b]) :


W (-2a sin060) + P(2a cos0 68) = 0 (e)
PI W 150 (f)

Cet exemple montre l’avantage d’utiliser le principe du travail virtuel pour


l'étude des systèmes de corps rigides en équilibre, puisque seules les forces
extérieures agissant sur le système peuvent produire un travail lorsque les
conditions de déplacements imposées (conditions cinématiques) sont satis-
faites. On n’a donc pas besoin d’étudier les réactions internes.

EXEMPLE 14.12
Soit une structure constituée de n membrures (fig. 14.19a)..On demande d’'éva-
luer les déplacements u et v du point O, le point d'application de la charge P.

Solution
La structure, qui est (n — 2) fois hyperstatique, possède deux degrés de liberté :
les déplacements u et v du point O.

(a)
Considérons une membrure typique m, de longueur L,,, de section A,, et de
module d’élasticité E,,.
AL, =vsina,, Aux figures 14.19b et 14.19c, on donne les relations entre les déplacements u et v
e et l'allongement AL,, de cette membrure. À partir de ces relations, on peut écrire :

AL, = u cos®, +v sm @, (a)


d'où
Re AL... UCOS
A, VISIO,
D ne (b)
et
E
On = Emêm = = (u cos &, + v sinœ (c)
Figure 14.19 Exemple 14.12. RL. à m)
Méthodes énergétiques 437

1. Lorsqu'on impose un déplacement virtuel ôu = 1, on a :


a) pour la membrure m (rel. [b]) :
cos ©
En — Le : (d)
et (équat. 14.45, exprimée en trois dimensions) :

oÙ,, = | OndEm dV
V
E
È = (u cos? &, + v Cos @,, sin Cm )(AmLm ) (e)
m

b) pour les n membrures :


n n
E,,A Je
OU = D> MM. cos? Œ,, + vY —7—7 sin &, COS &, ()
1h L
m=I] m=]

Le travail virtuel fait par la force P est donné par l'équation :

Ï T - ôu dA = P cos 06u = P cos 8 (a)


À
À partir de l’équation 14.47, on a :

Edo Es Hot
n n

PaCos Eu ) LL Un +V Ù Eye de (HACOSO (h)


m
m=l m=]

2. De la même manière, lorsqu'on impose un déplacement virtuel ôv = 1, on


obtient :
n n

c Er EnAn s EpAm 2)
Psm0 =1u ) 3 COS 0 SIN OC ) sn SLI, (i)
m m
m=l m=]

Les équations (h) et (i) donnent la solution du problème, soit u et v en fonction


de P.

14.7 PRINCIPE DES FORCES VIRTUELLES


14.7.1 Définitions
Le principe du déplacement virtuel est surtout utile pour l’étude des systèmes
constitués de membrures rigides. Pour l’analyse des corps déformables, nous
utiliserons un principe similaire mais mieux adapté, celui des forces virtuelles.
Dans ce cas, au lieu d'imposer des déplacements virtuels, nous imposerons des
forces virtuelles qui créeront des contraintes virtuelles. Les forces et les con-
traintes devront satisfaire aux conditions d'équilibre en tout point du corps
déformable, ainsi qu’à sa surface. Nous dirons alors que le système est stati-
quement admissible.
En ce qui concerne les contraintes virtuelles, ce sont les équations 7.6 et 7.7
qui expriment les conditions d'équilibre (nous nous limiterons pour l'instant
aux corps à deux dimensions) :
438 Chapitre 14

— + SE ÔF, 0) 1449
ox dy ‘

d(ô,) d(60,)
+ — + ÔF, = 0 (14.49b)
ax y

Aux rives (contour), nous aurons (fig. 14.20, équat. 14.33) :

01, — 00 “2 + ÔT,, ce
ds MOS
14.50
ER 490
Ô 10S ” ds
00,

On peut voir que, comme dans le cas du déplacement virtuel, l'opérateur à


Figure 14.20 Élément situé près du identifie une contrainte ou une force virtuelle.
contour du corps déformable et montrant
les composantes de contrainte et de trac-
tion virtuelles agissant sur le contour. 14.7.2 Travail interne et travail externe
Sous l'effet des forces appliquées sur le corps déformable, les particules subissent
des déplacements u et v (dans le plan xy).
Si on impose au corps un système de contraintes virtuelles statiquement
admissible, celles-ci seront en équilibre, et le travail virtuel 6W* qui en résulte
sera nul. On aura, pour l’ensemble du corps :

SW* = Ï
4
o(8a.) | A8)
—_—
ox dy
+ ÔF, Wu

(14.51)
— — + , [v| dx dy =0
ox dy

l'équation 14.51, qui est de la même forme que l'équation 14.35, découle des
mêmes développements que ceux exposés à l’article 14.6.3. On trouve
également l'expression de l'énergie de déformation (équation similaire à
l'équation 14.45).

ÉU* = Î; (eo, + £,80,


0. + Yyôta)dx dy (14.52)

Le travail virtuel externe est donné par l’équation :

ôWS = Ï (Tu + ÔT,v)ds "| (ôFu + ôF,v) dx dy (14.53)


G À

Enfin, on sait que :

ôW" = &W, — SU" = 0 (14.54)


Donc :

ôU" = &W; (14.55)


Méthodes énergétiques 439

On peut formuler le principe des forces virtuelles pour un corps déformable de la


façon suivante : «Pour chacun des systèmes de forces et de contraintes virtuelles
qui satisfont aux conditions d'équilibre d’un corps déformable, les déformations et
les déplacements sont compatibles si le travail virtuel externe total est égal au
travail virtuel interne total.»
De façon générale, en trois dimensions, on peut traduire les équations 14.52 et
14.53 ainsi :

DL = |Le ÔcE dV (14.56)

sm: = | éT.mda+ | 6F.xav (14.57)


À V

Lorsque les charges virtuelles externes sont des forces ou des moments concen-
trés, on a :

i=1 j=1
où À, est le déplacement réel du point d'application de la force virtuelle 6P,;, et
@;, la rotation réelle du point d'application du moment virtuel M.

14.7.3 Application du principe des forces virtuelles à l’étude


de la membrure droite
Le principe des forces virtuelles est particulièrement utile pour résoudre des
problèmes concernant des systèmes constitués de membrures droites. Il est
donc important de trouver les expressions relatives à l'énergie de déformation
dans chacun des cas illustrés à la figure 14.21.

Membrure droite soumise à une traction ou à une compression (fig.


14.21a). La contrainte et la déformation dues à la charge réelle P sont données
par les équations :

Oùdr= 14.59
(14.59a)

CE rs (14.59b
AE | )

Une charge virtuelle, 6P = P*, donne lieu à une contrainte virtuelle :


P*

À partir de l'équation 14.56, on trouve l'expression de l'énergie de déformation


due à P* :
; PAR? PABE
:
SU" = [80e Ê [Æ)
dv =|— RNA ere
ER (14.60)
Léquation suivante permet de déterminer le travail virtuel externe :
* * PL
AR PAU AI — (14.61)
AE
440 Chapitre 14

Figure 14.21 Principe des forces vir-


tuelles appliqué à une membrure droite :
a) traction ou compression ; b) torsion ;
c) flexion. Systèmes réels Systèmes virtuels

Membrure soumise à une torsion (fig. 14.21b). Le cas de la torsion est tout
à fait analogue à celui de la traction/compression. On obtient :
UIE
ÔÙ = —— (14.62)
JG

et l'équation du travail virtuel externe :


DE
0 = Too
(9 e—
re ;
(14.63)

Membrure soumise à une flexion (fig. 14.21c). A une section donnée de la


membrure, on a un moment fléchissant réel M, qui donne lieu à la contrainte :

My
O = - —1 (14.64a)

La déformation correspondante est :

CRC 2 EI
14.64b
( mA )

Si on applique un chargement virtuel 6q = q*, il en résulte un moment fléchissant


virtuel ôM = M*, d’où

66 = - — (14.64c)
alors:

GU” = | ce dv =| HO
V y El?
4 LM"
ten » dæ =|Lg"
MEME (14.65 )
ONF 0 EI
Méthodes énergétiques 441

Le travail virtuel externe, dû au chargement virtuel q*, est donné par l'équation :
L
ôWS = [ qv dx (14.66)

Cas général. Dans le cas général d’une structure soumise à un ensemble de


chargements entraînant une traction (ou compression), une torsion et une flexion,
on obtient l'énergie de déformation et le travail virtuel externe en superposant les
diverses équations développées jusqu'ici :

NULLE , "RTE : [ MM _ as
oU
AE JG 0 EL Ce
m £ JE
ôWS = > P'A, + > Lo D My9x + [ q v dx (14.68)

où:
= ÔWS (14.69)

et où MŸ est un moment virtuel externe de flexion appliqué au point où la


rotation réelle (en flexion) est +.

Nous illustrerons l’utilisation des équations 14.67, 14.68 et 14.69 à l’aide des
exemples 14.13 à 14.16.

EXEMPLE 14.13
La poutre ABC (fig. 14.22a), encastrée en C, est soumise à une charge w
uniformément répartie. Utiliser la méthode des forces virtuelles pour déterminer la
flèche des points À et B, ainsi que leur rotation. La poutre a une rigidité de flexion
(El) constante.

Solution
1. Système réel (h)
QE 1 B e
La figure 14.22b illustre un élément (de longueur x) de la poutre soumis au
chargement réel. Le moment fléchissant réel est donné par l’équation :
wx?
© < l
l
Éne Ce) FAN KY
NOTE : On ne tient pas compte de l'effort tranchant, car comme on l’a déjà vu,
dans la plupart des cas concernant l’analyse de la déformation des poutres, Eee
celui-ci n’a qu’un effet négligeable. G)
On peut observer la déformation réelle de la poutre à la figure 14.22c.

2. Calcul de la flèche au point A


Si on impose une force virtuelle unitaire (6F = 1) au point À (fig. 14.224), on
trouve le moment fléchissant virtuel (fig. 14.22e) grâce à l’équation :
M° = 6Fx= x (b) Figure 14.22 Exemple 14.18.
442 Chapitre 14

On obtient l'énergie de déformation à l’aide de l'équation 14.65 :


L # L 7 [4
OU” = [ LI ae E LENS (c)
0 EI EI Jo 2) 8EI

Le travail virtuel externe dû à la force 6F est donné par l'équation :


ER nie (d)
où r, est la flèche de l'extrémité A.
Puisque, d’après l'équation 14.69, les expressions (c) et (d) doivent être égales,
on trouve :

[4
V4 = L (e)

3. Calcul de la flèche au point B


Pour trouver la flèche v3 au point B, il suffit d'appliquer la force virtuelle unitaire
(ÔF = 1) à ce point (fig. 14.22f) et de reprendre le raisonnement utilisé pour
le point À. Le moment virtuel (fig. 14.22g) est donné par l'équation :

* He
= 1 (
Alors :
18 À IE, 2
SU” = Les à =— | Le 7x dx
HN EL El Jr? 2
L s
seule TE È a _ 17wÉ (g)
ÉAINES CNET
et
ÔW, = SFvg = Vg (h)
d’où :

_— 17wL4 "
BE 384r] ;
4. Calcul de la rotation de l’extrémité A
On détermine la rotation 4, de l'extrémité À en appliquant un moment virtuel
unitaire (ÔôM = 1) au point À (fig. 14.22h). Le moment fléchissant virtuel est
(fig. 14.22) :
Mit ()
L'énergie de déformation :
2 MM * L 2 3
SU* à il
PAT RERe (k)
GA ET 6EI
est égale au travail virtuel externe :

ÔW, = MP, = 94 (1)


Méthodes énergétiques 443

d’où
wL
PA GEI (m)

5. Calcul de la rotation au point B


Comme l’illustrent les figures 14.22j et 14.22k, on suit le même raisonnement
que pour le point À. Donc :
L * b., 22
SU" = =] Lee
DD ET FAPJEE 2
‘à
J | (n)
GEI 12

et
WE = SMp = Pg (o)
d’où

_ TwË D)
BOT; ;
Le tableau 5.2 (cas 3a et 3b) permet de trouver des résultats comparables à ceux
obtenus ici.

Comme nous l’avons vu à l’exemple 14.13, la méthode des forces virtuelles est
facile à appliquer. Pour trouver un déplacement (flèche ou rotation) en un point de
la poutre, il a suffi d'imposer une charge virtuelle unitaire (force ou moment) à ce
point et de résoudre le problème.
Pour simplifier la mise en équation, nous n'avons pas respecté la convention
de signes établie aux chapitres 3, 4 et 5, car nous aurions eu ici des flèches (v) et
des moments fléchissants (M) négatifs.

Les exemples qui suivent montrent que la méthode des forces virtuelles s’applique
aussi bien à la résolution de problèmes posés par des structures isostatiques que
par des structures hyperstatiques.

EXEMPLE 14.14
La structure de la figure 14.23a est constituée de deux barreaux de même
matériau et de même section transversale (E, À, 1), reliés par une rotule au
point B. La structure est retenue par des rotules aux extrémités À et C. On
applique une force verticale F à l’extrémité libre D. On demande de déter-
miner le déplacement vertical et la rotation du point B.

Solution
| #
Il s’agit ici d’un système isostatique, puisqu'on peut déterminer les réactions M* = XL ôM=1
réelles de ce dernier à partir des conditions d'équilibre (fig. 14.23b). Il est par P*=0
conséquent facile d'exprimer la force axiale interne réelle (P) et le moment flé-
chissant réel (M). La déformation de la structure est illustrée à la figure 14.23c. Figure 14.23 Exemple 14.14.
444 Chapitre 14

Pour déterminer le déplacement vertical (v:) du point B, on applique une force


virtuelle unitaire verticale (6F = 1) à ce point. La figure 14.23d montre cette situa-
tion ; on y a indiqué les valeurs des réactions virtuelles internes P* et M* obtenues
à partir des conditions d'équilibre. La réaction virtuelle en C (6kc) ne fait aucun
travail virtuel externe, étant donné que le déplacement en C est nul (ve = 0).
À partir des équations 14.67, 14.68 et 14.69, on a (avec 6F = 1):

SW = SU *

RS se JL;
AE

en —AE 2FL
(a)
De la même façon, on trouve la rotation du point B en appliquant un moment
virtuel unitaire (6M = 1) et en calculant les réactions internes virtuelles cor-
respondantes (fig. 14.23e). On a alors :

ôW; = UT
2F|X | »
Din +— | LE ja
AE EI Jo JE

PB — 2F + Vue (b)

AE 3EI

NOTE : Dans ce cas également, les réactions virtuelles aux appuis À et C ne


contribuent pas au travail virtuel externe.

EXEMPLE 14.15
La structure illustrée à la figure 14.24a est identique à celle de l'exemple 14.14
(fig. 14.23a), sauf que l'extrémité C est encastrée et que les deux membrures
sont fixées solidement en B. Déterminer les réactions aux appuis À et C ainsi
que le déplacement vertical du point D.

Solution

La structure constitue un système hyperstatique puisque, en raison de l’encastre-


ment en C, il y a un moment M qui est une réaction supplémentaire par
rapport au système étudié à l'exemple 14.14. La figure 14.24b illustre le système
réel, ses réactions aux appuis ainsi que la force axiale réelle (P) et le moment
fléchissant réel (M) (remarquer l’utilisation d’une abscisse x différente pour
chacun des segments AB, BC et BD. La convention de signes concernant le
moment fléchissant est elle aussi adaptée à chacun des segments).
La figure 14.24c montre la déformation réelle de la structure. À l’appui C, la
pente pe et le déplacement vertical ve sont nuls, alors qu’à l'appui À, seul le
P*=0
déplacement vertical v, est nul. Pour éliminer l’aspect hyperstatique, on
applique une force virtuelle unitaire (ÔF = 1) à l’appui À, dont on sait que le dépla-
Figure 14.24 Exemple 14.15. cement est nul (fig. 14.24d). À l'appui C, on évalue les réactions virtuelles 6R«
Méthodes énergétiques 445

et M à l’aide des conditions d'équilibre. Le travail virtuel fait par 6F, 6Rc et
ôM est nul, puisque les déplacements réels sont nuls :

ôW: = 0 (a)
À partir de l'équation 14.67, on détermine l'énergie de déformation, les réac-
tions internes réelles (M et P ; fig. 14.24b) et les réactions internes virtuelles
(M* et P* ; fig. 14.244) :
JE
SLe = | RNA: dk,

0 EI
“E (FREE), : (F+Ri)X1X L
‘ EI fs EA
_ RL (F -R,)P à (F + Ra)L b)
3EI EI EA
On sait (équat. 14.69), que les équations (a) et (b) sont égales ; on en déduit la
réaction :

3(42 - 1)
Mr #
et (fig. 14.24b) :
Res FR (d)
Mo.= (EF = R4)L (e)
Pour calculer la flèche de l’extrémité D (v,), on applique une force virtuelle
unitaire (ÔF = 1) à ce point. A la figure 14.24e, on donne les réactions virtuelles
qui en résultent. On a :

ôW; _— ÔFvp = VD (f)

su J = || L
dieu RES
FÆRIISEL
Enà,
NAL'Fyp:
dois EA LT
ie (FE R)L nus (g)
ME EA 3EI
mais on sait (équat. 14.69) que les expressions (f) et (g) sont égales ; donc :

ER
VD) = (F + AÉRIE (h)

et, en combinant les équations (c) et (h), on obtient :

(8.2.4) FAN AAL + 31 (i)


446 Chapitre 14

EXEMPLE 14.16
La ferme illustrée à la figure 14.25a est faite de barreaux droits, dont la section
transversale a une aire de 5 X 10% m? et dont le module d'’élasticité est
E = 200 GPa. Tous les joints sont des rotules. On applique une charge verticale
de 50 KkN au point F. On demande de calculer les déplacements vertical et
horizontal du point F.
Solution

À la figure 14.25b, on donne les réactions externes et internes calculées dans le


cas où une charge verticale unitaire est appliquée en F. Le calcul est basé sur
le fait que tous les joints sont des rotules ; ainsi, les barreaux ne peuvent sup-
porter qu’une charge axiale. Ces réactions, lorsqu'on les multiplie par 50 KkN,
prennent la valeur des réactions réelles du système.
Dans ce cas (huit barreaux, de même valeur de AE = (5 x 10%) (200 x 10°)
N = 106 KkN), l'équation 14.67 devient :
8

DNS (a)
* Il *

Pour calculer le déplacement vertical v-, on applique les équations 14.68 et


14.69 ; on a alors :
ôWS — VRÔF = Vn = ôU” (b)

Pour calculer le déplacement horizontal ur, on applique une charge virtuelle


unitaire (dF = 1) horizontale en F. À la figure 14.25c, on donne les réactions
virtuelles pour cette situation. Le travail externe virtuel correspond alors à :

OF UrOM = ur OU (c)
où on trouve ôU* à partir de l’équation (a).
Le tableau 14.3 fournit l’ensemble des calculs et des résultats relatifs aux deux
déplacements.

Tableau 14.3 (ex. 14.16) Résumé des calculs et des résultats relatifs à
l'exemple 14.16

ôF = 1 (Vertical) 6F = 1 (horizontal)
F7
Méthodes énergétiques 447

3/4

KR
1

(5/4) (-5/4)

(-3/4) 2

(b)
réactions internes
(-: compression)

5 j NL
Figure 14.25 Exemple 14.16.
Léquation (b) permet de déterminer le déplacement vertical du point F, soit
: Se 2150
PARE 241510 mt,2 15 mm (d)
AE 106
Léquation (c) donne le déplacement horizontal du point F, soit

Ur — Te = 1,97 x 10% m = 1,97 mm (e)

14.8 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons étudié des méthodes d’analyse basées sur l'énergie.
Ces méthodes très efficaces permettent surtout de résoudre des problèmes plus
complexes que ceux qu’on étudie en général avec les outils classiques (équilibre
et compatibilité). Les méthodes que nous avons étudiées, rappelons-le, sont
basées sur le théorème de Castigliano, sur le principe du travail virtuel (dépla-
cement virtuel) et sur celui des forces virtuelles.

Dans tous les cas considérés, nous nous sommes limités à des matériaux au
comportement élastique. Il v a d’autres méthodes qui s'adressent à un
comportement non linéaire (faisant appel à la notion d'énergie complémen-
taire), mais elles dépassent le cadre de cet ouvrage.
15
Joints
structuraux

En pratique, toute structure, ou pièce mécanique, comporte un ou plusieurs joints.


Un joint structural, qui sert à relier entre eux les divers composants mécaniques
d’une structure, peut être soudé, boulonné ou riveté. Parce qu'ils entraînent des
discontinuités géométriques qui génèrent des concentrations de contrainte, les joints
constituent bien souvent les zones les plus sollicitées des structures ; c’est pourquoi
l'ingénieur concepteur doit leur porter une attention toute particulière.
boulon La conception et l’analyse détaillées des joints structuraux est une spécialité qui
plaque 1
P fait l’objet de recherches intensives et de nombreuses publications techniques.
Nous ne prétendons donc pas couvrir le sujet dans le cadre d’un chapitre.
Toutefois, puisque l’étude des joints est importante du point de vue pratique et
qu'elle fait par ailleurs appel à des notions intéressantes de résistance des
matériaux, nous consacrerons ce chapitre à l’application de ces notions.
Comme nous venons de le dire, il y a plusieurs types de joints, selon les types
plaque I
d’assemblages et les éléments qui les maintiennent en place. Les assemblages
P
rencontrés en pratique peuvent appartenir à l’une ou à l’autre des deux princi-
pales catégories suivantes: les joints boulonnés ou les joints soudés. L'analyse des
joints ne pouvant être faite de façon rigoureuse à cause de la complexité de
la répartition des contraintes, nous devons donc recourir à des hypothèses
simplificatrices.

: A. JOINTS BOULONNÉS
F plaque J
15.1 TYPES DE JOINTS BOULONNÉS
Les boulons faits en acier «ordinaire» sont couramment utilisés dans les assem-
blages structuraux pour transmettre les charges appliquées. La figure 15.1 montre
P' = force de portance
PLi=P
le DCL d’un joint à recouvrement soumis à un cisaillement axial. La charge P
engendre une force de contact, ou de portance, P’ entre la tige du boulon et la
Figure 15.1 Joint boulonné à recou- paroi perforée des plaques I et J. La tension initiale due au préserrage des boulons
vrement, du type portance, soumis à un étant relativement faible, on néglige la résistance du joint due au frottement entre
cisaillement axial : a) détails du joint ; les membrures assemblées. La capacité réelle d’un tel joint est donc supérieure
b) diagramme du corps libre des diffé- à celle qu'on peut déterminer par calcul. On dit qu'il s’agit d’un joint du type
rents éléments du joint. portance.
Joints structuraux 449

NOTE : Les assemblages qui comportent des rivets appartiennent à cette catégorie boulon à haute résistance
plaque 1
de joints. Les rivets sont toutefois de plus en plus rares dans les structures d’acier. P

Par contre, on les emploie toujours couramment dans les structures d’alliages
légers (industrie aéronautique).
plaque J
Dans le cas des boulons à haute résistance, la tension initiale F due au préserrage
des boulons est suffisamment importante pour engendrer une force de frottement
UF (où u est le coefficient de frottement) capable de transmettre la charge P
plaque 1
en totalité (fig. 15.2). Par conséquent, dans les conditions normales d'utilisation, la ï 12
tige du boulon n’est pas en contact avec la paroi perforée des plaques. Ce genre de
1
! 1

joint est appelé joint du type frottement. Es


uF
F

Un joint subit diverses sollicitations selon le type de chargement auquel on soumet


l’assemblage. La figure 15.3 montre quelques joints typiques dont nous allons exa-
miner le comportement.
F

uF
P er
û !
plaque J

F = force agissant dans le boulon (tension)


uF = force de frottement
joint
P =uF

couvercle
Figure 15.2 Joint boulonné à recou-
vrement, du type frottement (avec préser-
rage) : a) détails du joint ; b) diagramme
du corps libre des différents éléments du
joint.
A
ÉN S
AP hero

(d)

Figure 15.3 Divers types de joints bou-


P

lonnés : a) joint à recouvrement soumis


à un cisaillement simple ; b) joint «bout à
bout» soumis à un cisaillement double :
KA Ne c) joint soumis à une tension ; d) joint
d'étanchéité ; e) et f) joints soumis à un
effort combiné.
Note : à l'exception du joint (a), tous les
(e) (f) joints peuvent aussi être rivetés.

15.2 MODES DE RUPTURE D'UN JOINT


Un joint comportant un seul boulon cesse de fonctionner de façon adéquate soit
par rupture du boulon, soit par rupture des membrures assemblées. Exa-
minons les divers modes de rupture (nous nous limiterons, pour le moment, à
un joint du type portance ; plus loin, nous considérerons également les joints du
tupe frottement).
450 Chapitre 15

15.2.1 Rupture par cisaillement du boulon


La figure 15.4a illustre la rupture par cisaillement du boulon. Pour analyser ce
mode de rupture, il faut tenir compte du nombre (m) de plans de cisaillement que
comporte le boulon ; ainsi, pour un cisaillement double (fig. 15.4b), deux sections
transversales du boulon résistent ensemble à la charge.
Afin de simplifier l'étude du comportement du joint, nous supposons que la
contrainte de cisaillement est uniformément répartie dans la section du boulon
(cette hypothèse est tout à fait justifiée dans le cas des boulons faits de matériau
ductile, c'est-à-dire lorsque la valeur de la contrainte avoisine celle de la limite
d'écoulement du matériau).
À la rupture du boulon, la contrainte de cisaillement 7 atteint sa limite S,, et
la force maximale F, que peut transmettre le joint est donnée par l'équation :

rd?
F. = re S CSA)

où d est le diamètre nominal du boulon. La valeur de la limite S,, qui inclut


un facteur de sécurité, figure normalement dans les codes de construction.

Figure 15.4 Rupture par cisaillement


du boulon : a) cisaillement simple du
boulon (m = 1) ; b) cisaillement double
du boulon (m = 2).

15.2.2 Rupture par traction du boulon


La rupture par traction (fig. 15.5) se produit quand, dans le boulon, la valeur de
la contrainte axiale est égale à celle de sa limite $,. La force de tension maximale
F, que peut transmettre le boulon est déterminée par l’équation :

PRES, (15.2)

où S, est la contrainte nominale maximale que peut supporter le boulon (en


tension, facteur de sécurité inclus).

15.2.3 Rupture par déchirement des membrures assemblées


Sous l’effet de la tension, il peut y avoir déchirement de la plaque (fig. 15.6a).
Quand la charge appliquée devient assez importante, les valeurs des contraintes
atteignent la limite d'écoulement du matériau, et on peut supposer qu'elles sont
uniformément réparties dans la section nette de la plaque (chap. 10, ex. 10.1).
Il est donc courant de déterminer la force de tension ainsi :

P=(b-d}(s,), (15.3)
où b largeur de la plaque
t épaisseur de la plaque
d — diamètre de la perforation
Figure 15.5 Rupture par traction du
boulon d'un joint. (St}m résistance du matériau à la tension
Joints structuraux 451

15.2.4 Rupture par portance des membrures assemblées


Si la résistance de la plaque à la portance est insuffisante, la perforation s’ovalise
(fig. 15.6b) et l'extrémité de la plaque peut subir un cisaillement (fig. 15.6c).
Enfin, la tige du boulon peut elle-même être écrasée (fig. 15.6d). En ce qui con-
cerne la contrainte de portance, il est courant de la supposer uniformément
répartie sur la projection (sur le plan normal à la charge P) de la surface de contact
entre la tige du boulon et la plaque. L'équation suivante donne la charge maximale
qui correspond à la résistance de la plaque à la portance :
P=naise jo (15.4)
où (S,), est la résistance du matériau à la portance. Pour éviter le cisaillement
de l'extrémité de la plaque, il suffit de déterminer la distance a qui sépare le centre
de la perforation du bord de la plaque (fig. 15.7) de telle façon que la résistance
au cisaillement soit supérieure à la résistance à la portance. Lorsque & = 0, ce qui
correspond au cas le plus critique (fig. 15.7), on obtient l’expression de la charge
maximale qui correspond à la résistance de la plaque au cisaillement, soit
©
RE Êz ape
d
| (15.5) &

où (S.), est la résistance du matériau au cisaillement. En pratique, les résultats


sont valables lorsque le rapport a/d est supérieur à 2,65 (référence 1, voir fin du
chapitre).
La charge P sera la plus petite des valeurs données par les équations 15.3 à 15.5.

Figure 15.6 Rupture de la plaque du


joint : a) rupture de la plaque par déchi-
rement, sous l'effet de la tension ; b) dé-
formation de la plaque par portance ;
c) rupture de la plaque par déchirement,
sous l'effet du cisaillement ; d) écrasement
du boulon par portance.
surface de contact entre le boulon et la plaque
(projetée sur le plan normal à la direction de la charge)
Figure 15.7 Cisaillement (dû à la por-
tance) à l'extrémité de la plaque.
15.2.5 Joint comportant plusieurs boulons
Lorsqu'un joint comporte plusieurs rangées de boulons de diamètre d, il y a possi-
bilité de rupture selon la ligne qui réunit les boulons adjacents les plus proches les
uns des autres. Pour éviter ce mode de rupture, la pratique courante veut que : a)
pour un joint ayant des rangées de boulons alignés, l’espacement entre les boulons
soit de l’ordre de 3d avec un minimum de (2 2/3)d ; b) pour un joint ayant des
rangées disposées de façon alternée (fig. 15.8), la distance g soit supérieure à
(2 2/3)d la distance s étant de l’ordre de 5& (référence 1).

15.3 JOINT SOUMIS À UN CISAILLEMENT DÜÙ À UNE


CHARGE EXCENTREE Figure 15.8 Mode de rupture des pla-
Si la ligne d’action de la charge est située dans le plan du joint, mais qu'elle ne ques d’un joint comportant plusieurs
passe pas par le centroïde du groupe de boulons, on dit que le joint est soumis à boulons (ici, joint à deux rangées de bou-
un cisaillement dû à une charge excentrée. On peut, pour faciliter les calculs, lons disposés de façon alternée).
452 Chapitre 15

remplacer cette charge excentrée par une force (de même intensité, mais passant
par le centroïde) et par un moment (fig. 15.9).

Pour déterminer la résistance d’un tel joint, on peut se servir d’une des deux
méthodes suivantes :
a) La méthode d'analyse élastique, qui fait appel aux relations élastiques de
résistance des matériaux ;
b) La méthode d’analyse plastique, qui est basée sur la résistance ultime des
boulons, et dans laquelle on suppose que, pour tous les boulons, la limite de
contrainte de cisaillement est atteinte.

Figure 15.9 Joint soumis à un cisaille-


ment dû à une charge excentrée :
a) joint soumis à une charge excentrée ;
b) cisaillement direct dû à la charge ;
c) cisaillement dû au moment de torsion. (a) (b) (c)

Nous ne présentons ici que la première méthode, parce qu'elle est plus facile
à comprendre et mieux adaptée au contexte de ce livre. La méthode d’analyse
plastique donne par ailleurs de très bons résultats : on la retrouve dans les codes
de construction (référence 2, par exemple).
Dans la méthode d'analyse élastique, on fait appel aux conditions d’équilibre sta-
tique, en considérant que l’ensemble des n boulons constitue une seule section
soumise à des contraintes dont la valeur ne dépasse pas celle de la limite élas-
tique. Examinons le joint de la figure 15.10a.

15.3.1 Effet du cisaillement direct


Sous l'effet du cisaillement direct (fig. 15.10b) dû à la force P passant par le
centroïide, la contrainte de cisaillement nominale 7, qui agit dans chaque boulon
(de section A) et qui est supposée uniformément répartie, est donnée par les
équations :

LIRE E
Z P nA (15.6a)
.

et

(es)
]p Le
sr .
(15.6b)

où n = nombre de boulons de section À


P,et P, = les deux composantes de P
indice P — indice qui identifie la contrainte de cisaillement associée à la force P
Joints structuraux 453

—_—_>*
. 2: 14 mm
Hi
sf}

18,8 mm — si

418 mm
A
d
P = 420 KN

©
©
©
©
©
©

Figure 15.10 Joint soumis à un cisail-


lement dû à une charge excentrée agis-
sant obliquement.

15.3.2 Effet du moment de torsion


Sous l'effet du moment de torsion T = Pe (fig. 15.10c), la force que subit le boulon
i de section À, est F; (F; = 5A; où & est la contrainte de cisaillement qui agit dans le
boulon i) ; cette force est normale au rayon r. (fig. 15.10d). Les conditions d’équi-
libre exigent donc que :
n

re > AjT;r;
(157)
il

La déformation de chaque boulon étant proportionnelle à la distance qui le


sépare du centre de torsion C, il en est également ainsi pour la contrainte qui
agit dans chacun d’eux, c’est-à-dire que :

LEA
z RS DEEE
(15.8)

En combinant les équations 15.8 et 15.7, on obtient :


Tr;
T PAR ETRELER

> Ajrè (159)


i=1

Cette expression est de la même forme que celle de la torsion (chap. 6, équat. 6.9),
si on admet que :
454 Chapitre 15

Aïr,5
i=1
est le second moment polaire de la section circulaire formée par le groupe de
boulons par rapport au centroïde de ce groupe. On peut exprimer les deux compo-
santes de % (selon le système d’axes x,v) d’après la figure 15.10e ; on a ainsi :

| i ini À

7) Ti | (15 10b)
A r';
l ZAr? ‘

En général, puisque les boulons ont les mêmes dimensions, on peut exprimer
les composantes verticale et horizontale de 7 (l'indice i est supprimé pour sim-
plifier) sous les formes suivantes :

(re. } = es
A(5x + 5y°) (15.11a)
JE
(es) « A(5° +2y) (15.11b)

où l'indice T identifie les contraintes de cisaillement associées au moment de


torsion.

15.3.3 Contrainte de cisaillement résultante


On obtient l’expression de la contrainte de cisaillement résultante 7 qui agit
dans un boulon en superposant les expressions des contraintes dues à chacun
des modes de chargement, soit

r= I. ), + Ga] + (ra), + MoS (15.12)


La valeur de cette contrainte doit être inférieure à celle de la limite de cisail-
V
lement (S.) prescrite par le code de construction utilisé.
+ 105 mm >
L'exemple 15.1 illustre une application de l’équation 15.12.

EXEMPLE 15.1
La figure 15.11 montre un assemblage réalisé à l’aide de boulons A-490, de
25,4 mm de diamètre. Déterminer la valeur maximale de P lorsque le joint est
du type portance (on sait que S, = 271 MPa).

se
SIMON
Pt Solution
1. Détermination du centroïde du groupe de boulons
60
mm
Ici, le centroïde D du groupe de boulons est déterminé arbitrairement par rapport
= ( E ® 15.11 Exemple 15.1. à la position du boulon B (app. A).
Joints structuraux 455

a) Section d’un boulon


d?
4 = TT 2 (25,4) = 506,7 mm?
m7
= _ LA | A(105 +0 +0) ee
jA 34
nu
y — iVi _
(leu 0
( ) _ 45 mm

EA 34
2. Cisaillement dû à la force P

FnEUP:Cos 30°
(Ex )p = 254555067
= =57Xx10"P (MPa)

E P sin 30°
= 2= = —— =329x10"*P (MPa)
(e> je
34 3x 506,7
3. Cisaillement dû à la torsion

T = Pcos 30° (45 + 60) + Psin 30° (105 — 35)


= 125,9P (Nmm)
Ex? = 352 + 352 + (105 — 35) = 7350 mm?
Zy? = 452 + 452 + (135 — 45) = 12 150 mm?
Zx? + Zy? = 19 500 mm°
d’où

(c), = sl mtenert Er
a à
AE x? +25 y?) 506,7 x 19 500
= 1,274 xX107° Py (MPa)
Uu Tx Free
T A(Ex2+25y2) 506,7 x 19500
= 1,214x 10 Pre (MPa)
4. Contraintes de cisaillement résultantes

Le tableau 15.1 montre les étapes de calcul qui permettent d'obtenir les valeurs
des contraintes de cisaillement résultantes 7 agissant dans les boulons. On
remarque que le boulon À est le plus sollicité.
Puisque la valeur de la limite de cisaillement S, est de 271 MPa, on a:

mb TS 10 P < 271: MPa


d'où
P < 162 kN
456 Chapitre 15

Tableau 15.1 Calcul de la contrainte de cisaillement dans les trois boulons (en 10 MPa/N)
— —
Cisaillement selon l'axe des x Cisaillement selon l'axe des v Total
(positif vers la gauche)* (positif vers le bas)* (résultante)

Boulon X
7. V
re (Re ) (ee 2 Eee (es j (ee L Ty LS
(valeurs absolues) 2 5 P P P 2
(équat. d) (équat. q) (équat. e) (équat. h) (équat. See

A 70 45 5,70 578 11,43 3,29 8,92 1224 1673


B 95 45 5,70 OS 11,43 3,29 -4,46 SL al7 11,49
(& 8D 90 5,70 11,47 7 3,29 -4,46 in 7 5,89
[Rte
* Le sens positif correspond à celui des composantes de P suivant les axes des x et des v.

15.4 JOINT SOUMIS À UNE TENSION AXIALE DIRECTE


Dans ce type d'assemblage, sous l’effet de la charge appliquée, les boulons sont
soumis à une tension axiale uniquement.

La figure 15.12 montre le cas où la ligne d’action de la charge passe par le centroïde
des boulons. Quand cette ligne d’action ne passe pas par le centroïde du joint,
celui-ci peut être soumis simultanément à une tension et à un cisaillement, et ce de
façon inégale dans les divers boulons.

15.4.1 Effet du préserrage


La figure 15.13a illustre une partie d’un joint soumis à une charge axiale directe
et formé de deux plaques de même épaisseur { et de même matériau. Si on effec-
Figure 15.12 Joint soumis à une ten- tue un serrage initial (F,), du boulon (préserrage) avant d’appliquer la force ex-
sion axiale directe. terne P sur le joint, il se crée, à l’interface des plaques, une surface de contact
À,, ; par ailleurs, une force de compression (F,,);, supposée uniformément répartie
dans À,,, se développe (fig. 15.13b). Pour satisfaire à la condition d'équilibre des
forces verticales, on doit avoir : |
(= be) (15.13)
Après l'application de la force P, les forces internes sont réparties différemment,
et les conditions finales d'équilibre (fig. 15.13c) exigent que :
(5), = Un), +P (15.14)
(F5) (Fi)

P/2 P/2
(F,

qe
Figure 15.13 Préserrage du boulon et
forces qui en résultent dans un joint sou-
;
mis à une tension axiale directe : a) joint membrure
soumis à un chargement ; b) équilibre PI2 P2 surface de contact A, P/2 P/2
après préserrage ; c) équilibre après char-
gement. (a) (b) (c)
Joints structuraux 457

En outre, sous l’action de la force P, le boulon et les plaques sont respectivement


soumis à un allongement 6, et à un relâchement 6,, dont les expressions sont
données par la relation uniaxiale (chap. 2, équat. 2.4) appliquée à la longueur t
(demi-épaisseur du joint), soit

Ô,b =
G),-(G).
Eur (15.15a)

D
(En), - (En)
52 PRE t (15.15b)

où : À, = aire de la section du boulon


A, = aire de contact entre les deux plaques
E, = module d’élasticité du boulon
E,,= module d’élasticité de la plaque
Si le contact entre les deux plaques subsiste après l’application de P, la compati-
bilité géométrique du système exige que 6, = ,, par conséquent que :

He ms
P

1 (15.16)
ApE;
Ainsi, la tension finale à laquelle est soumis le boulon est proportionnelle à P.
Au moment où il ny a plus de contact entre les deux plaques, le boulon supporte
entièrement la charge. On obtient la valeur particulière de la charge (désignée
par P*) qui correspond à cette situation à partir de l'équation 15.16, en posant
(Fo) —P* : ainsi :

AE
P* = (F;), L+ Le (15.17)

15.4.2 Diagramme du joint


Le diagramme de la figure 15.14, qui est une représentation graphique des équa-
tions 15.13 à 15.17, permet de visualiser la répartition des forces dans le cas d’un
joint boulonné avec préserrage. Expliquons brièvement ce diagramme.
a) La ligne AB représente le préserrage du boulon [4, est l’allongement du bou-
lon qui correspond à une force (F;);]. Si on considère la demi-longueur du
boulon f, on a :
(F).6
A, = . 15.18
per he a)
F,).
Aÿ = Hs (15.18b)
b

où k, est la rigidité du boulon de longueur t.


b) La ligne EB représente la compression des plaques lors du préserrage [4,, est le
raccourcissement qui correspond à une force (F,,); = (F;);]. Pour une plaque
d'épaisseur t, on a :
458 Chapitre 15

gel à:
À, = À (15.19a)

A _C (Un)
- (15.19b)

où k,, est la rigidité effective de l’aire de contact À,, d’une plaque d'épaisseur t
et de module d'élasticité E,,.

augmentation de la
À tension dans le boulon
(due à la charge P)

\!
Figure 15.14 Schéma de la réparti- E déplacement
tion des efforts internes dans un joint | Ôm diminution dela compression
soumis à un préserrage (diagramme du À, »— A, dans les membrures
joint). (due à la charge P)

c) La rigidité de l’ensemble boulon/plaques est donnée par l'équation :


Kotal = k, 25 km (15.20)

Lorsqu'on applique une force externe P sur le joint, la tension à laquelle est
soumis le boulon augmente (de B à C), et la compression que subit la plaque
diminue (de B à H). Lallongement 6, du boulon et l'augmentation de l’épais-
seur 6,, de la plaque ont la même valeur. On a :

M ns P a AE Rae Pi (15,24)
L ë Le + AE FALES

On peut déterminer l'augmentation de la tension qui affecte le boulon, aug-


mentation due à la charge P, au moyen de l'équation :
P

(5), (5), = hôo =


| (15.22)
l'équation 15.22 est identique à l'équation 15.16.
d) Lorsque la force P atteint la valeur P*, il n'y a plus de contact entre les plaques
(point E). Tout accroissement de la charge au-delà de P* est alors supporté par
le seul boulon. La plaque ne contribue plus à la rigidité du joint.
Joints structuraux 459

À partir de ce qui précède, nous pouvons conclure que le préserrage présente les
avantages suivants :
— Il accroît la rigidité du joint.
— Il permet de réduire considérablement l’augmentation de la tension (due à
l’application de la force P) dans le boulon. Cette caractéristique est parti-
culièrement intéressante quand on considère la résistance du boulon à la
fatigue, car c’est la variation de la tension, et non la tension totale, qui est la plus
dommageable, en ce qui concerne la fatigue (chap. 10).
L'exemple 15.2 illustre un cas d’un joint soumis à une force axiale.

EXEMPLE 15.2
1. Étudier la répartition des forces dans un joint (fig. 15.15a) constitué de deux
plaques circulaires faites d’acier, de 210 mm de diamètre et de 50 mm d’épais-
seur, reliées entre elles par huit boulons de 20 mm de diamètre, espacés
régulièrement et situés sur un cercle de 75 mm de rayon, et de même centre
que la section des plaques (fig. 15.15b). Les modules d’élasticité ont partout
la même valeur E,, = E, = 210 GPa.
2. Construire le diagramme du joint.
3. Déterminer le niveau de préserrage requis pour qu’on puisse appliquer sur le
joint une force axiale P de 600 KN sans que les plaques ne se séparent.

force
KN
i Ve
80- Va F, = 4 KN

(E,), = 67,5XN 07 |
DR a I |
50 40 30 20 10 0 10 déplacement
8 boulons de ô, = à, = 3,03 x 10-65 m (107$ m)
20 mm de diamètre F ;
mA, 01,2 x 10m A, = 5,74 x 10 5m
(a) (b) (c)

Figure 15.15 Exemple 15.2.


Solution
1. Comme le montre la figure 15.15b, la distance circonférentielle entre les
boulons est égale à :
27 X75 . 58,9 mm (a)

Pratiquement, on peut considérer que, autour d’un boulon, la surface de


contact entre les plaques est approximativement un cercle de rayon
rn = 30 mm, donc que :
A4, = 7% X 30? = 2800 mm? (b)
460 Chapitre 15

La section d’un boulon est :

4, = T 20? = 314 mm? (c)


Me”
L’équation 15.17 permet de calculer la valeur de la force de préserrage
requise, soit
P*
PA
ci E (d)
AnËm
Où :

P* = — = 75kKN (par boulon ) (e)

Donc :
15
(F,) = 67,5 kN
rte p ER (f)
2800

La contrainte correspondante qui agit dans le boulon est :


67 500
Op — 2 ISIMIRA
PS4 (g)
. Pour construire le diagramme du joint (fig. 15.14), il faut calculer 4, et 4,
(équat. 15.18 et 15.19) ; sachant que (F,); = (F,,), on a ici :

(F), 1 67 500 x 50 x 10%


MR AE a314 X10% SL
x 210
x 10 (h)
= 51,2K 10 %im

me (En), 1 _ 67 500 x 50 x 10%,


PV ARE, 2800 10 210 10: (i)
—15 14010 0m
On peut voir le diagramme à la figure 15.15c.
. À titre d'exemple, on considère le cas où une force P de 40 KN est appliquée
sur le montage. l'équation 15.16 permet de calculer l'accroissement, dans
un boulon, de la force qui en résulte, soit
1e 40
AF}, Ur) CR) 5 pre = 1 2800 = 4 kKN ü

AbEp 314

La valeur du déplacement correspondant est donnée par l'équation 15.15a :

5, - AFpt _ __ 4000
x50 x10°
=43,03, 10m (k)
VAE, 314 x10% x 210 x 10°
Joints structuraux 461

On constate que l’accroissement de la charge qui affecte le boulon est


négligeable et que le joint est très rigide. L'accroissement de la contrainte
qui agit dans le boulon est également très faible ; on a ici, en effet :

A D MPa ()
314

15.5 BRIDE BOULONNÉE MUNIE D'UN JOINT


D’ETANCHEITE
Les réservoirs sous pression sont toujours munis de brides boulonnées, les-
quelles permettent, par exemple, de raccorder ces réservoirs à un système de
tuvauterie ou d'installer des couvercles amovibles. Ces brides boulonnées doivent
être munies de joints d'étanchéité, éléments déformables qui épousent la forme
des surfaces en vis-à-vis (fig. 15.16a).

Le choix et l’installation des joints d'étanchéité dans la bride boulonnée exigent


une attention particulière, car il faut pouvoir maintenir le degré d'étanchéité
désiré dans des conditions d'utilisation souvent difficiles (haute température,
haute pression, importants mouvements relatifs des brides, fluides corrosifs,
etc.). Etant donné que les joints d'étanchéité doivent se déformer plastiquement
pour assurer une étanchéité adéquate, leur comportement est en général non
élastique, ce qui complique l’analyse de la bride boulonnée.
La méthode de calcul semi-empirique prescrite dans le code ASME des réservoirs
sous pression (référence 3) donne en général de bons résultats. Les ouvrages cités
aux références 4 et 5 contiennent également beaucoup de détails concernant l’ana-
lyse des brides boulonnées munies de joints d'étanchéité et les notions de contrôle
des fuites. Nous ne donnons ici qu’un bref aperçu de cette méthode de calcul semi-
empirique.

joint d'étanchéité

boulons

couvercle

bride

g'totale

sous pression
Figure 15.16 Bride boulonnée munie
d’un joint d'étanchéité : a) bride boulon-
réservoir
née avec un joint d'étanchéité ; b) DCL
cylindrique
du couvercle des boulons et du joint
d'étanchéité.

15.5.1 Méthode semi-empirique


La figure 15.16b illustre les DCL du couvercle, des boulons et du joint d’étan-
chéité du réservoir de la figure 15.16a. En général, l’équilibre des forces verticales
exige que :
T
F, = Fp+ TP (15.23)
462 Chapitre 15

|=force totale qui agit dans les boulons


©C y
F, = force totale qui agit sur le joint d'étanchéité
G = diamètre moyen du joint d'étanchéité
p = pression du fluide
NOTE : Pour que les calculs soient sécuritaires, nous avons supposé que la
pression du fluide s’étendait jusqu’au diamètre moyen du joint d'étanchéité.
L'expérience montre que, pour qu’un tel joint fonctionne adéquatement, il faut
que les deux conditions suivantes soient satisfaites :
a) Le joint d'étanchéité doit avoir été précomprimé dans la bride à un niveau
suffisamment élevé pour que le matériau dont il est constitué pénètre dans les
aspérités de celle-ci. Ce niveau de contrainte, appelé limite d'assemblage S,,
varie d’un type de joint d'étanchéité à l’autre (0 < S, < 300 MPa).
b) Un niveau de compression minimal doit être maintenu sur le joint en tout
temps. Un coefficient m, multiplié par la pression du fluide p, donne la
valeur de ce niveau de contrainte minimal ; m varie également d’un type
de joint d'étanchéité à l’autre (0 < m < 15).
De ces deux conditions découlent les relations suivantes.

a) Lors de l’assemblage de la bride, lorsque la pression est nulle, la force qui


agit dans les boulons est donnée par l’équation :
Ge (FÆ jen = 7GNS, (15.24)
où N\ est la largeur du joint d'étanchéité.
b) Après la mise sous pression du réservoir, on fait intervenir le coefficient m
pour déterminer la force minimale qui peut agir sur le joint d'étanchéité.
Léquation 15.23 devient alors :
TI
(F;), = mprGN + 74 P (15.25)
Selon le type de joint d'étanchéité utilisé (ce qui permet de déterminer les
valeurs de SA et de m) et le niveau de pression p requis, (F;), peut être infé-
rieure ou supérieure à (F,),. C’est alors la plus élevée de ces deux valeurs qu’on
utilise pour calculer le nombre et le diamètre des boulons requis. Toutefois,
il ne faut pas donner aux boulons des dimensions trop grandes, car, lors du
préserrage, on risquerait d’engendrer des niveaux de contrainte susceptibles d’en-
dommager non seulement le joint d'étanchéité, mais parfois aussi la bride
elle-même.

15.5.2 Diagramme du joint


On peut adopter la méthode d'analyse vue à la section 15.4 pour étudier la bride
boulonnée munie d’un joint d'étanchéité.

a) Lors du préserrage, la pression interne p étant nulle, l'équation 15.23 devient


(fig. 15.16b)

(4), =(&) (15.26)


b) Après la mise sous pression, l'équation 15.23 s'applique telle quelle, et on peut
alors considérer qu'il s’agit d’une condition finale, c’est-à-dire que :
Joints structuraux 463

(6), _= (fe), +2 T 2
Gp (15.27)
On peut maintenant faire appel à l'équation 15.16, qu'il faut toutefois modifier
pour tenir compte des caractéristiques suivantes.

a) La longueur des boulons f, n'a plus ici la même valeur que celle de l'épaisseur
du joint d'étanchéité t, (fig. 15.16a).
b) On néglige les déformations de la bride et du couvercle, par rapport à celles des de
Contrainte
compression
boulons et du joint d'étanchéité.
Déformation de compression
c) Il n’y a aucun contact entre le couvercle et la bride.
d) La pression qui s'exerce sur le couvercle engendre une force axiale égale à :
P q g 8 Figure 15.17 Diagramme (caractéris-
4)G?p. À ; ; À M2
HAE tique) contrainte-déformation d’un joint
De là, on obtient (équat. 15.16) : d'étanchéité. Après la compression ini-
TN tiale (OB), les cycles de décompression-
” G°p compression entraînent une relation quasi
(F») F0 uma
se r linéaire (BD), à condition que le niveau
ÿ i A°E°t 15.28 É :
Rene (15.28) de contrainte ne dépasse pas celui de la
ApEpte compression initiale (point B).

La figure 15.17 montre le diagramme contrainte-déformation qu’on obtient lors-


qu’on soumet un joint d'étanchéité à un essai de compression. On remarque que
le joint d'étanchéité a un comportement excessivement non élastique lorsqu'on
le comprime pour la première fois, mais que les cycles de décompression-
compression ultérieurs sont représentés par un comportement quasi linéaire
à partir duquel on peut obtenir le module d’élasticité E, du joint d'étanchéité.

La figure 15.18 montre le diagramme de la répartition des forces entre les bou-
lons et le joint d'étanchéité, diagramme qui ressemble à celui de la figure 15.14.
On remarque cependant les points particuliers suivants.
a) La ligne AB représente le préserrage du boulon, alors que la ligne OB repré-
sente le préserrage du joint d'étanchéité lors de la compression initiale. Cette
ligne (fig. 15.17) ne présente pas grand intérêt, puisqu'elle ne s’applique que

force x
_

joint (décompressions et
compressions subséquentes) x/4 Gp
joint (compression
he Fe y initiale)
en,

(ER à
DR—+
\ Y — O

\ (Fin = MPTGN Figure 15.18 Diagramme de la répar-


NL tition des forces entre les boulons et le
A d,=0, déplacement joint d'étanchéité d’une bride boulonnée
| soumise à une pression interne p (dia-
—— à, ——————#
———— 1, —1— gramme du joint).
464 Chapitre 15

lors de la compression initiale du joint d'étanchéité. Il faut se rappeler que, pour


que le joint d'étanchéité fonctionne adéquatement, il faut que la force de com-
pression ait atteint la valeur (F.); (équat. 15.24).

cr Lorsque la pression interne p entre en jeu, la ligne BD représente le com-


portement du joint d'étanchéité. La force de compression qui s'exerce alors
sur le joint ne doit jamais être inférieure à :

(Fe) in = MPTON (15.29)


Le diagramme de la figure 15.18 n'est qu’une représentation très simplifiée
de ce qui se passe en réalité dans une bride boulonnée munie d’un joint
d'étanchéité, car nous n'avons pas tenu compte ici des déplacements de la
bride et du couvercle. En outre, dans les cas réels, les réservoirs sous pression
sont soumis à des variations de température importantes qui provoquent
des déformations thermiques, lesquelles compliquent considérablement le
diagramme du joint. l'étude de ces déformations dépasse toutefois le cadre
de ce livre.

EXEMPLE 15.3
La figure 15.19a montre la bride d'étanchéité d’un réservoir cylindrique devant
fonctionner à une pression interne p = 5 MPa. Le joint d'étanchéité, du type
métalloplastique (joint formé d’une enveloppe de métal et d’un cœur de maté-
riaux fibreux), a 3,2 mm d'épaisseur, 15 mm de largeur et 640 mm de dia-
mètre extérieur. On lui connaît par ailleurs les coefficients suivants : m = 5,
Sa = 200 MPa et E, = 4,3 GPa.
Sachant que la valeur de la contrainte qui agit dans les boulons (E, =
210 x 10% MPa) ne doit pas dépasser 275 MPa, déterminer le nombre de boulons
nécessaires ainsi que leur diamètre (les centres de leur section sont répartis sur un
cercle de 750 mm de diamètre). Ensuite, tracer le diagramme du joint.

Solution
1. Calcul du nombre de boulons nécessaires et de leur diamètre
15 mm On sait que (équat. 15.24) :
- sr
(F5), = (Fe). = 7GNS4
750 mm
(diam.)
Puisque G = 640 — 15 = 625 mm, N = 15 mmet S, = 200 MPa, on a :
(F, } 10 OANIN (a)
640 mm
(diam.)
On sait par ailleurs que (équat. 15.25) :

(F, } = mprGN + ; G?p


|” 3,2 mm
Puisque m = 5 et p = 5 MPa, on obtient :
200 mm
(a) (F5), = (5 x 5)r x (625 x 15) + : (625Y x 5
Figure 15.19a Exemple 15.3. = (0,74 +1,53)x 10° = 2,27 MN
Joints structuraux 465

Puisque c’est (F,), qui a la plus grande valeur, la section des boulons doit être :

ro (Fa)
n = o

et comme, au maximum, il faut que S, = 275 MPa, on a donc :

: 5,9 x 10%
À = 21 450 mm° (c)
2 275
À première vue, il semble nécessaire d'utiliser 16 boulons (il est courant de choisir
un nombre divisible par 4). On vérifie plus loin si ce nombre est adéquat.
La section de chaque boulon sera À,/16, soit de 1340 mm°, et son diamètre :

= RE = 41,3 mm (optons pour 45 mm) (d)


T
On choisit donc 16 boulons de 45 mm de diamètre (alors A, = 25 447 mm°).

Remarquons que la mesure de l’espace entre les centres des sections des boulons
est donnée par l'équation :
érimètr 7507
A anni
16 16
Cet espace est acceptable, puisqu'il n’est pas inférieur à trois fois le diamètre
des boulons (valeur minimale, habituellement recommandée par les codes,
destinée à permettre l’insertion d’un outil).

2. Diagramme du joint (similaire à celui de la figure 15.18)


On sait que (Fo)imin = (F5)1 = 5,9 MN (équat. [a]). Lallongement correspondant
du boulon est :
1e (F;)
ApËy
Puisque :

(F5), = 5,9x10$ N
ty = 200 mm
Ay = 25 447 mm?
E; = 210 x 10° MPa
Onrar

A = 0,22 mm (e)

On sait par ailleurs que (équat. 15.29) :


(Fe iiun = MPTGN

On a calculé précédemment la valeur de cette force à l'équation (b), soit

(F, je = 0,74 MN
466 Chapitre 15

On détermine l'accroissement de l'épaisseur du joint &,, accroissement résultant


de la diminution de la force de compression [de (F);mn à (Fo)fminl, à Partir de
l'équation suivante (chap. 2, équat. 2.4) :

(Fe je É (Fe), in
de Pa
Vip
£
Puisque:
lg = 3,2 mm

4, = T7GN = 29 450 mm?


ÉTASR 10? MPa
On a :

de = 0,13 mm

La figure 15.19b montre le diagramme du joint.

Force
(MN)

0,74
MN
boulons N
MN
4,99
(F,)=
—.|
(Ed)
min

il A, = 0,22 8,=0,13 —» Déplacement (mm)

Figure 15.19b (suite) Exemple 15.3.

C'est l'équation 15.28 qui permet de calculer la valeur de la force finale qui
s'exerce sur les boulons, après la mise sous pression du réservoir, soit

ES =EC 1,53x 106


(8), ( CE)ee
1, 29 450 x 4,3 x 10 x 200
25 447 x 210 x 10? x 3,2
= (5,9 x 106) Fe (0,62 x 106) = 6,52x106 N

L'examen du diagramme de la figure 15.19b permet de constater que :


— le joint d'étanchéité est beaucoup plus rigide que les boulons :
Joints structuraux 467

— après le préserrage et la mise sous pression, la force de compression qui s'exerce


sur le joint d'étanchéité [(F,), = 6,52 MN - 1,53 MN = 4,99 MN] est nettement
supérieure à la force minimale requise [(F);m = 0,74 MN] ;
— lors de la mise sous pression, l'augmentation de la force de tension qui s'exerce
sur les boulons est faible (0,62 MN, soit environ 10 % de la tension initiale de
5,9 MN).

15.6 JOINT SOUMIS À UN CISAILLEMENT COMBINÉ À


UNE TENSION
Dans certains joints boulonnés, il arrive souvent que le cisaillement et la tension
se produisent simultanément. Quand la ligne d’action de la charge passe par le
centroïde du groupe de boulons (fig. 15.20a), la contrainte normale et la con-
trainte de cisaillement ont respectivement la même intensité dans tous les bou-
lons. Ce n’est par contre pas le cas pour le joint de la figure 15.20b : les boulons
supérieurs y sont en effet plus sollicités que les boulons inférieurs. (b)

Figure 15.20 Joint boulonné soumis


15.6.1 Charge dont la ligne d’action passe par le centroïde du à une tension combinée à un cisaille-
groupe de boulons ment : a) le cisaillement et la tension sont
Joint du type portance. Sous l'effet combiné de la tension et du cisaillement, la identiques dans tous les boulons ; b) le
valeur maximale des contraintes nominales qui agissent dans un boulon doit satis- cisaillement et la tension varient d’un
faire aux exigences spécifiées dans les codes de construction (référence 2). Une boulon à l’autre.
approche simplifiée d'interaction est décrite par la relation suivante :
(o] T
te
HS 12) (15.30)

où cet 7 sont respectivement les contraintes nominales de tension et de cisaille-


ment dues à l’application de la charge, et S, et S$,, les valeurs limites de ces contrain-
tes. l'équation 15.30 n'exclut toutefois pas la valeur limite respective de chacune
des composantes, soit
(o]

S, < 1 (15.31a)

i2
—S, <1 (15.31b)

Joint du type frottement. La tension qui s'exerce dans les boulons (tension due
à la charge extérieure) a pour effet de réduire la résistance au frottement des mem-
brures assemblées, donc de diminuer la résistance du joint.
Pour ce type de joint, l'équation caractéristique (prescrite par les codes de cons-
truction) est de la forme :
T
Fr El
(ins: (15.32)

où on établit que la valeur limite (S,), est égale à celle de la contrainte nominale qui
s’est développée dans les boulons lors du préserrage.
L'exemple 15.4 permet de comparer les limites prescrites par les équations 15.30 et
15.31 et celles imposées par l'équation 15.32.
468 Chapitre 15

500 + 160
pe 3 t
EXEMPLE 15.4
Hi
\
Les boulons du type A-325 sont des boulons faits d’un acier de haute résistance.
\
\ On les emploie couramment en construction avec les limites suivantes :
\
400F 11255 — Résistance ultime : S, = 780 MPa
& N1\ -équat. — Résistance limite à la tension : S, = 303 MPa
= 15.31a — Résistance limite au cisaillement :
È 300 enveloppe limite a) joint du type portance : S, = 207 MPa (partie filetée exclue du plan de
S (portance)
e cisaillement)
? équat. b) joint du type frottement : S, = 121 MPa
d 15.30
©
€ 200+ point À On veut utiliser de tels boulons dans un montage susceptible d'être soumis à une
G ;
Ë envelope PA (ex. 15.5) tension combinée à un cisaillement. Etudier, pour le boulon le plus sollicité,
CEE
O limite : l'enveloppe limite de contrainte :
(frottement)
1. lorsque le joint est du type portance ;
100
2. lorsqu'il est du type frottement et qu'on soumet le boulon à un préserrage de
point B
(ex. 15. 0,6 S,.
Solution
0
La figure 15.21 montre les limites imposées par les équations 15.30 et 15.31,
S, (frottement) S, (portance) d’une part, et celles imposées par l'équation 15.32, d'autre part. On constate que,
Contrainte de cisaillement r (MPa)
dans le boulon, pour une même contrainte de tension, la limite permise en cisaille-
ment est plus élevée pour un joint du type portance que pour un joint du tupe
Figure 15.21 Exemple 15.4. Repré- frottement. Cependant, dans un joint du type frottement, une partie de la force de
sentation graphique des équations 15.30, cisaillement est supportée par le joint lui-même.
15.31 et 15.32 appliquées à un boulon
du type À-325 (ce même graphique est
utilisé pour l'exemple 15.5).
15.6.2 Charge excentrée
En général, une charge excentrée provoque une répartition différente du cisail-
lement et de la tension, d’un boulon à l’autre. A titre d'exemple, examinons le joint
de la figure 15.22. On peut supposer que la répartition du cisaillement y est prati-
quement uniforme dans tous les boulons. Par contre, on constate que le moment
Pe sollicite davantage les boulons supérieurs que les autres.
Pour un joint du type portance, l'analyse des boulons les plus sollicités repose sur
une simple combinaison du cisaillement et de la tension. Toutefois, pour un joint
du type frottement, on doit tenir compte de l'effet du préserrage sur les boulons.
| C’est ce dernier cas que nous allons étudier ici.
pd La figure 15.23a illustre un joint boulonné (dont les n boulons sont répartis sur
ps
o)
une ligne et espacés les uns des autres d’une distance s) soumis à un moment de
flexion M. Le préserrage qui affecte les boulons engendre une force (F,), dans

4 chacun d’eux, ainsi qu’une contrainte de contact (o;,); à l'interface des deux
plaques boulonnées (fig. 15.23b). Soit bd l’aire de la surface de contact. On a :

(o,), = 26} (15:33)

Le moment fléchissant M qui est supporté, d’une part, par les boulons (M) et,
Figure 15.22 Joint soumis à une
d'autre part, par la surface de contact (M), se traduit par un changement de la
charge excentrée : les boulons sont
valeur de la contrainte de contact initiale (fig. 15.23c). On a donc :
soumis à une tension combinée à un
cisaillement. M = M + M (15.34)
Joints structuraux 469

L'expression de la contrainte qui agit dans une des plaques, au niveau du boulon n boulons contrainte
de contact (E.)
supérieur, est :
largeur = b | | Le
(n-1)s
2e tou. 2 _ 6M; ("=1)
(ns) DRE (15.35) een em,

12 force dans
les boulons
L'expression de la tension qui s'exerce dans les boulons, en fonction du moment
M, est :

F;, (n = 1)s Te
3} SF ss = M; (15.36)
(x —1)
Dans l'équation 15.36, pour simplifier, on peut négliger tous les termes entre a
crochets sauf le premier, ce qui donne :
F} (n = 1)s = M, (15:37)
(a) (b)
La compatibilité géométrique exige que le déplacement soit le même pour les
boulons et les plaques ; ainsi : F, (ra
(oh) — (on); TO us
Dre LL?

(15.38)

Si on suppose que E, = E,, et que L, = L,,, on obtient alors (équat. 15.35


et 15.38) :

Rs re NS : ;
=
(où À, est la section d’un boulon)
== 07
À, ee 7
d’où
a bs?F, 7

Or Et (15.39)
Enfin, à partir des équations 15.34, 15.37 et 15.39, on trouve :

bs? "n°
M = — 1)s}s + —
GE (n = 1) }F,b
——— (15.40)
(n
(c) (d)

On obtient la tension finale qui agit dans le boulon le plus sollicité en superposant Figure 15.23 Étude d'un joint bou-
la prétension (F,); à la force F, due au moment fléchissant (fig. 15.234), soit lonné, avec préserrage des boulons,
soumis à un moment fléchissant M :
(Fi), = (6), +F (15.41) a) détails du montage ; b) préserrage ;
c) application du moment M ; d) super-
Le même raisonnement s'appliquant à la contrainte de contact, on a : position de (b) et de (c).

(om); = (Om), - Om (15.42)


OÙ :
n
0 0
n 1
Lorsque (c,); prend une valeur nulle, les plaques ne sont plus en contact, et
il n'est plus possible d'appliquer les relations ci-dessus à l'étude du joint.
470 Chapitre 15

EXEMPLE 15.5
La figure 15.24a illustre un joint boulonné comportant deux rangées de quatre
boulons A-325, de 20 mm de diamètre. On applique longitudinalement une
charge excentrée P de 360 KN sur le joint. Vérifier si les boulons peuvent sup-
porter la charge :
1. lorsque le joint est du type portance ;
2. lorsqu'il est du type frottement (utiliser un coefficient de frottement de 0,1).

Après quoi, utiliser les résultats de l'exemple 15.4 pour vérifier les valeurs des
limites (on impose une prétension égale à 0,68, sur les boulons du joint du type de
frottement).

Solution
On peut décomposer la charge (fig. 15.24b) :
a) en une force de cisaillement de 360 KN agissant dans le plan de cisaillement des
boulons ;
b) en un moment de flexion de 21,6 kKN:m.

La section d’un boulon est :

= 7 (20Ÿ = 314,2 mm? (a)


1. Joint du type portance
a) Contrainte de cisaillement
__ 360 x 10
—_—_——— — 8,7 MIE
8 x 314,2 (b)

P = 360KN
(a) 90 mm

re ON

M = 360 x 60 = 21,6 kN:m


d'r e — 4 de
SO 2 “2 A

Joints structuraux 471

b) Contrainte de tension due au moment de flexion


Puisque les boulons ne sont soumis à aucun préserrage, on suppose, pour simpli-
fier les calculs, qu’ils supportent le moment en totalité. l'équation 15.37 permet
de calculer la valeur de la force qui s'exerce dans la paire de boulons la plus solli-
citée (il y a deux rangées de boulons) [fig. 15.24b] ; ainsi :
F,(n _ 1)s = Yi (c)
Où:
n = 4 (sur 2 rangées)

SE 70 = 90 mm
RES
M = 21,6 kKNm

Donc:
21 °
IR TRSRARS 80 000 N° (pour 2 boulons)
270 X 10
d’où

_ __80 000 _ 127,3 MPa (d)


28142

La combinaison de o et de 7 permet de déterminer les coordonnées du point À


(fig. 15.21). On voit que, pour un assemblage du type portance, ce point est situé
à l’intérieur de l'enveloppe limite, donc que les boulons peuvent supporter la
charge.

2. Joint du type frottement


l'équation 15.33 permet de calculer la valeur de la contrainte de contact due au
préserrage ; ainsi :
n(F, )
On). —
4e) bd
©= > |— 4 (sur deux rangées) É
b = largeur de la surface de contact pour deux boulons, supposée égale à la
largeur de la semelle (90 mm)
d = ns = 4 x 90 = 360 mm

Donc:
(F, ). = 0,65, X 24,

LOTUS NET TVIINRN


d’où
(Ge ) = 36,3 MPa (f)
La valeur de la force totale de contact correspondante est donnée par n(F.,), soit
2) = n(F,), Sd 2941 = 1176 43kKN (g)

Si on suppose un coefficient de frottement de 0,1, le joint peut supporter


117,6 KN de la force tangentielle.

a) Contrainte de cisaillement

(360 — 117,6)
x 10°
"7 — 96,4 MPa (b)
472 Chapitre 15

b) Contrainte de tension due au moment de flexion


On peut calculer, à l’aide de l’équation 15.40, la force de tension F, due au
moment de flexion, soit

bs? Pa
M =
CE
|(n—1)s + — ——— }F,
():
où n = 4 (sur deux rangées)
s — 90 mm
b = 90mm
À, = 2x 3142 mm
M = 21,6 KNm
Donc :
F, = 4915 N° (pour2 boulons)
d’où
4915
Op = — = 7,8 MPa ;
MERE G)
On constate que cette contrainte est négligeable. Le joint du type frottement est
donc beaucoup plus rigide que celui du type portance.
La combinaison de ret de o, permet de déterminer les coordonnées du point B
(fig. 15.21). On voit que, pour un joint du type frottement, ce point est situé à
l’intérieur de l'enveloppe limite, donc que les boulons peuvent supporter la charge.
NOTE : Dans cet exemple, nous n'avons pas respecté rigoureusement les pro-
cédures prescrites par l’un ou l’autre des codes de construction. Nous avons cru
plus utile de traiter le problème en suivant plutôt les principes généraux de la

=
résistance des matériaux. Le lecteur peut ainsi comprendre plus facilement les di-
verses règles empiriques prescrites dans les codes de construction.

B. JOINTS SOUDÉS

15.7 ASSEMBLAGES SOUDÉS


La soudure à arc est un procédé d’assemblage mécanique abondamment
employé dans l’industrie pour réaliser des joints métalliques résistants. Il s’agit d’uti-
liser une source de chaleur destinée à provoquer la fusion du métal de base, le plus
souvent en présence d’un métal d'apport (électrode). Dans cette seconde partie
du chapitre, nous n’aborderons que les aspects les plus intéressants des joints sou-
dés du point de vue de la résistance des matériaux.
(e)

Figure 15.25 Principaux modes d’as-


15.7.1 Types de joints
semblage par soudage : a) joint bout à La figure 15.25 montre les principaux modes d'assemblage utilisés pour réaliser
bout ; b) joint à recouvrement ; c) joint des joints soudés. Le choix de l’un ou de l’autre de ces types de joints dépend à la
en T ; d) joint d'angle ; e) joint à franc fois de facteurs géométriques et économiques ainsi que du mode de chargement
———————————————
En ————————————— ————— CC SO2,

Joints structuraux 473

Le joint bout à bout (fig. 15.25a) permet d’assembler les deux extrémités de pla-
ques avant sensiblement la même épaisseur. Ce type de joint offre l'avantage de
ne provoquer aucun décentrement de la charge. Par contre, pour que le joint soit
fiable, il faut usiner les extrémités des plaques et effectuer le soudage à l'usine,
dans des conditions de contrôle strictes.

Ie
Le joint à recouvrement (fig. 15.25b), quant à lui, n’exige aucune préparation
spéciale des extrémités des plaques. Ce type de joint, très facile à réaliser, est cou-
ramment utilisé sur le chantier comme à l’usine.
Le joint en T et le joint d’angle (fig. 15.25c et 15.25d) sont souvent utilisés pour
fabriquer des profilés et pour réaliser des renforcements.
Le joint à franc bord (fig. 15.25e) ne permet de faire que des montages exigeant
peu de résistance (par exemple, lorsqu'on veut maintenir ensemble et alignées
dans un plan donné plusieurs plaques minces).

15.7.2 Types de soudures


La figure 15.26 montre les types courants de soudure qu’on utilise pour effectuer
les joints de la figure 15.25.
La soudure en chanfrein (fig. 15.26a et 15.26b) est très efficace, car elle assure la
pénétration complète du métal d'apport dans le métal de base, offrant ainsi une
résistance au moins égale à celle de ce dernier. Les plaques soudées de cette ma-
nière sont en général épaisses (plus de 20 mm d'épaisseur). La soudure en chan-
frein est très coûteuse, notamment parce qu’elle exige l’usinage des bords des
plaques à souder.
La soudure d'angle (fig. 15.26c et 16.26d) est celle qu’on utilise le plus couram-
ment, parce qu'elle est facile à réaliser aussi bien sur le chantier qu’à l'usine. C’est
surtout ce type de soudure que nous étudierons dans cette partie. RE RL EU
(d)
Les soudures en bouchon ou à fente (fig. 15.26e et 15.26f), assez particulières,
sont surtout employées en combinaison avec des soudures d’angle, lorsque la
longueur et la dimension de ces dernières sont insuffisantes du point de vue de la
résistance ; elles permettent également de prévenir le flambement local dans un
joint à recouvrement.

15.7.3 Design et réalisation d’un joint soudé


Les codes de construction (références 2, 3 et 6) fournissent tous les détails utiles RES SRE
concernant le choix des électrodes, les tolérances à respecter, les dimensions (e) (f)
maximales et minimales que les joints soudés doivent satisfaire, l'inspection des
soudures, etc. Ces codes contiennent également une liste des symboles à utiliser Figure 15.26 Différents types de sou-
dans les plans pour donner avec précision tous les détails relatifs à la soudure. dures : a) et b) soudures en chanfrein ; c)
Comme l'étude de ces détails technologiques déborde du cadre d’un livre qui et d) soudures d’angle ; e) soudure en
traite de la résistance des matériaux, nous nous limiterons aux aspects du design bouchon ; f) soudure à fente.
d’un joint soudé reliés au calcul des contraintes et à la résistance du joint.

15.7.4 Efforts transmis par la soudure


La figure 15.27 montre schématiquement les divers efforts que doivent trans-
mettre les types de soudure précédents. Ainsi, une soudure peut être soumise à
une tension (fig.15.ZT), à un cisaillement (fig. 15.27b et 15.27c) ou à une com-
1 de CR CUT SR QT UT No Les2 DE SO ot © Lez ER Ÿ
474 Chapitre 15

soudure EX
©
pression
- interne

(b) (d)
Figure 15.27 Efforts développés dans
la soudure : a) soudure soumise à une De P
tension ; b) soudure soumise à un cisaille-
ment direct ; c) soudure soumise à un
cisaillement dû à la torsion ; d) cisaille-
ment direct dû à P et cisaillement dû au —

moment de torsion T = Pe, ; e) cisaille- =


ment direct dû à P combiné à la torsion soudure
circonférentielle
due à Pe, et à la flexion due au moment
(a) (c) (e)
Pe;.

15.7.5 Répartition des contraintes


La répartition des contraintes dans un joint soudé est complexe, notamment lors-
qu’on considère des soudures d’angle. À titre d'exemple, la figure 15.28 illustre la
répartition des contraintes dans un joint en T.
Figure 15.28 Répartition de la con- D
+
trainte normale et de la contrainte de à >) à& Q >à AB AD
B
cisaillement dans la soudure d’un joint
À D
enT.
D FDL
A
dtrtttttttttte
À
C

HN oc
Tac
E
Q

Étant donné la complexité de ces répartitions, on détermine plus simplement la


résistance du joint soudé grâce à un calcul qui donne les valeurs des contraintes
nominales agissant sur la section «efficace» de la soudure (art. 15.7.6).

15.7.6 Section efficace


Dans le cas d’une soudure en chanfrein, on calcule la section efficace de la sou-
dure en considérant que son épaisseur efficace (t.) est égale à celle de la plus
(c)
mince des deux plaques assemblées (fig. 15.29).

Figure 15.29 Épaisseur efficace t, Pour une soudure d'angle, de section transversale symétrique et dont les côtés
d’une soudure en chanfrein [dans tous de l'angle droit ont une valeur a (fig. 15.30), l'épaisseur efficace t, correspond à
les cas, l'épaisseur t, = (t,,)», si (f,)2 l'équation :
SE t, = 0,707a (15.43)
Joints structuraux 475

et la section efficace à : face

gorge t, = a/V2
A, = Lt, (15.44)
— 0}707a
où L est la longueur du cordon de soudure.
Il est à noter que, pour réaliser un bon joint, la taille de la soudure (côté a) doit côté
rester à l’intérieur des limites (maximale et minimale) prescrites par les normes, ces
limites étant déterminées à partir des épaisseurs des pièces à assembler.

15.7.7 Contrainte permise dans la soudure en |


Les codes de construction fournissent les valeurs limites de la contrainte agissant
au niveau de la section efficace de la soudure. Ces valeurs limites sont d’autant Figure 15.30 Épaisseur efficace d’une
plus élevées que la soudure est effectuée selon des conditions de contrôle de soudure d’angle de section transversale
qualité strictes. Ces codes indiquent par ailleurs les types d’électrodes à utiliser symétrique.
avec chaque catégorie de métal. Les valeurs limites de la contrainte agissant
dans la soudure sont en général inférieures (ou au plus égales) à celles agissant
dans le métal soudé.

15.8 JOINT SOUMIS À UN CISAILLEMENT DIRECT DÜ


A UNE CHARGE AXIALE soudure en
chanfrein
Lorsque les charges imposées à un assemblage ne sont pas excentrées, il est
facile de calculer directement les valeurs des contraintes qui agissent dans la
soudure et de déterminer alors la résistance du joint soudé. L'exemple 15.6 illustre
la méthode utilisée.

EXEMPLE 15.6
La figure 15.31 montre deux assemblages en T ; le premier est soudé par une
soudure en chanfrein (fig. 15.31a), l’autre par une soudure d’angle (fig. 15.31b).
La limite d'écoulement des plaques à souder est S; = 460 MPa. La résistance
ultime des électrodes est S, = 482 MPa. Le code de construction impose par
ailleurs les limites suivantes :
1. Pour une soudure en chanfrein, la valeur maximale de la contrainte normale 100 mm
agissant dans la soudure est 0,68, du métal des plaques.
2. Pour une soudure d’angle, la valeur de la contrainte de cisaillement qui agit P
sur la section efficace de la soudure ne doit pas dépasser 0,3S,, de l’électrode.
Calculer, pour chaque cas, la valeur maximale de la charge P que peut supporter
le joint soudé (supposer que la plaque horizontale est suffisamment résistante).

Solution
1. Soudure en chanfrein (fig. 15.31a)
l'épaisseur efficace de la soudure est la même que celle de la plaque verticale,
soit t, = 22 mm. Puisque la longueur de la soudure est de 100 mm, la section
efficace vaut :
A4, = 22 X100 = 2200 mm? (a)
Figure 15.31 Exemple 15.6. Joint
La contrainte normale est : soudé soumis à une charge axiale.
476 Chapitre 15

Où ce < 0,6 x 460 MPa (b)


4e
d’où
P < 0,6 x 460 x 2200 = 6,07 x10° N (c)

2. Soudure d’angle (fig. 15.31b)


Dans ce cas, la section efficace d’un cordon de soudure (fig. 15.31c) vaut :
4, = 0,707 X 10 X100 = 707 mm? (par cordon) (d)
La contrainte de cisaillement agissant sur la section efficace (des deux cordons de
soudure) est :

T = Le < 0,3 x 482 MPa (e)


24,
d'où
P < 0,3 x 482 x 2 x 707 = 2,04 x10° N (f)

On constate donc qu'il faudrait augmenter la dimension a de la soudure d’angle


pour la rendre aussi résistante que la soudure en chanfrein. Cette dimension a
pour valeur :
ne
2,04
of "
Cette dimension étant beaucoup trop grande par rapport à l'épaisseur de la
plaque verticale, on ne peut pas effectuer une telle soudure. Il est à souligner que
les dimensions de la soudure doivent être à l’intérieur des limites maximale et
minimale recommandées par les codes ; ces limites ont été établies en considérant
les paramètres dimensionnels des plaques soudées et des paramètres technologi-
ques des procédés de soudage utilisés (références 7, 8 et 9).

15.9 JOINT SOUMIS À UNE CHARGE EXCENTRÉE


Il arrive fréquemment qu’un joint comporte un ou plusieurs cordons de soudure
d'angle orientés de façon quelconque par rapport à la charge. Dans ces cas,
l'analyse de la répartition des efforts peut être relativement complexe. Parmi les
nombreuses méthodes destinées à effectuer ce genre d’analyse, la plus simple
(et la plus directe) consiste à traiter le cordon de soudure comme une digne de
soudure».
Pour ce faire, il faut d’abord établir les propriétés de la section d’une telle ligne
de soudure et appliquer ensuite les principes de résistance des matériaux qui
permettent de déterminer la zone de la soudure la plus sollicitée.

15.9.1 Propriétés de la section d’une ligne de soudure


La figure 15.32 illustre graphiquement un segment de soudure AB (de faible
O
X sm
X largeur t par rapport à sa longueur L) situé dans le plan xy. Nous allons
rechercher les expressions des seconds moments de section de ce segment par
Figure 15.32 Cordon de soudure traité rapport aux axes des x et des y, ainsi que celle de son second moment polaire
comme «ligne de soudure». par rapport au point O (app. A).
Joints structuraux

Tableau 15.2 Propriétés de quelques configurations de joints soudés

: ne L!t Jolt
Configuration du joint (mmt/mm) octo)

12
a

d° + 3db°
6

bd? b + 3bd?
2 6

bte» 4.
- O 3bd? + d (b + d)
ina LL ë
b s: F
; meer È d(2b+d) | (b+24) d?(b+dŸ
|0 b + 2d 3(b + 2d) 12 (b + 24)

bt= 6.
nr Gbd? +45 | (2b+d) b(b+d)
- b 12 12 2b + d
ru ( )
b “a =
2 ie , d>(2b + d) bp -p-(2b+-d)
a Po 5x
a 3(b + 2d) 12, (2109)

DRE 8.) B(4b+ 4) B(db+d) #7


X—- =—X & re
à" M: LÉ 6(b + d) 6(b+d) 6


AR 3bd? + d b + 3bd? + d° ‘
Dee De PAPIER |
Re 10. |

D
te |
d CP HR 17 LL 27r°
d=2r

* Distance entre les soudures verticales négligeable.


** Distances entre les soudures horizontales et entre les soudures verticales négligeables.
478 Chapitre 15

Il est facile de trouver les expressions des seconds moments de section par rapport
aux axes a et b passant par le centroïde G du segment AB. On a ainsi, par unité de
largeur de la soudure :

1 15 (mm‘/mm) (15.45a)
1, = 0 (15.45b)

L'expression du second moment polaire par rapport au point G est :

JG = la . Lo = 1 L? (mm+/mm) (15.46)

On peut maintenant obtenir les expressions des seconds moments par rapport
aux axes passant par O, soit
1 1
C0 1 (mm/mm) (15.47a)
l l

e É . ne _ +(#2+52)2 (mm‘/mm) (15.47b)


où 1, est le second moment de section par rapport à l’axe a” (parallèle à l’axe a) et
J,, le second moment polaire par rapport à O.
Pour un joint soudé comportant plusieurs cordons, ces derniers constituent un
ensemble caractérisé par des seconds moments de section I et J déterminés par
rapport au centroïde de l’ensemble.
Le tableau 15.2 donne les valeurs de 1 et de J pour quelques configurations
de joints soudés. l'exemple 15.7 illustre la méthode de calcul employée pour
obtenir les formules du tableau 15.2.

EXEMPLE 15.7
La figure 15.33 montre un joint soudé constitué de deux cordons droits ortho-
gonaux. En utilisant la méthode de la «ligne de soudure», trouver les expres-
sions des seconds moments de section par rapport aux axes passant par le
centroïde G des cordons de soudure.

Solution
1. Coordonnées du centroïde

Pour une soudure d'épaisseur constante, les coordonnées du centroïde sont


données par les équations :
L + = 21; x;

SE, (a)
=A B
TE 2 Y SL (b)
i
Figure 15.33 Exemple 15.7. Joint où x et x; sont mesurés par rapport au segment CB et y et y;, par rapport au
soudé en I. segment AB. On a donc ici :
Joints structuraux 479

ape p2
EEb+d —
2(b
+ d) ()
PORTE d2
ÿ = ——Ÿ?
b+d > 2(b
——+ d) (d)
2. Seconds moments de section I, et 1,
Le second moment I. par rapport au centroïde est obtenu par l’équation :

2.= pi] +( 54 (e)


et, en remplaçant y par sa valeur (équat. [d]) :

I, _ d'(4b+d)
t 12(b+d) ()
De la même manière, on trouve :

1, _ b(4d+b)
t 12(b+d) (g)
3. Second moment polaire J,
À partir de l’équation 15.46, on obtient :

D) Od L 1,
DENTS Pr (h)

15.9.2 Analyse d’un joint soudé soumis à une charge excentrée


En général, pour résoudre les problèmes posés par un joint soudé soumis à une
charge excentrée, il faut appliquer la méthode de superposition des efforts
internes dus à chacun des modes de chargement. Cette méthode, qui fait appel
aux «lignes de soudure», permet de calculer la force qui s'exerce par unité de
longueur dans la soudure.
Considérons l’assemblage soudé de la figure 15.34a soumis à une charge excen-
trée P. La figure 15.34b montre les lignes de soudure correspondantes.
Puisqu’on prend en compte des lignes de soudure de faible largeur, il est plus *<Y
adéquat de calculer la valeur du flux de cisaillement (force par unité de longueur
du cordon) qui agit dans la soudure que celle de la contrainte.
On peut décomposer la charge excentrée P (fig. 15.34b) de la façon suivante :
Figure 15.34 a) Joint soudé soumis à
a) en une force P (passant par le centroïde des lignes de soudure) dont les compo- une charge excentrée ; b) représentation
santes sont P. et P,, ; des soudures par des lignes.
480 Chapitre 15

b) en un moment de torsion T dû respectivement aux excentricités e, et e, des


composantes P. et P,, soit
T = Pe, + Pie, (15.48)
c) en un moment de flexion M (dû à l’excentricité e, de la charge) dont les compo-
santes sont M, et M,, soit

M, = P,e, (15.49a)
MP (15.49b)
Chacune des composantes ci-dessus engendre une partie du flux de cisaillement
qui agit dans la soudure.
a) Flux de cisaillement dû à P, et P, :

(a)p = SL ee
(15.50a)

@), =
où EL est la longueur totale des lignes de soudure.
b) Flux de cisaillement dû au moment de torsion T :

NSIr
GS A (15.51a)
où r est la distance radiale du centroïde au point considéré.
Si on décompose ce flux selon les axes des x et des v, on obtient :

(a) mL
= . (15.51b)
( ) 3 Tx
dr — Jjt (155€)

c) Flux de cisaillement dû au moment de flexion M :

Gu z =
=,
M,y
—— +
Ljr
M,,x
———
(15.52)
d) Flux de cisaillement résultant :

2 2 2
1/2
qe (Eu) Hp) Ex) | (15.53)
Enfin, si on connaît la largeur efficace t, de la soudure, on peut trouver l’expression
de la contrainte qui agit dans celle-ci, soit

Fi LE (15.54)
Joints structuraux 481

EXEMPLE 15.8
Une plaque soudée à une colonne est soumise à une force P de 50 KN (fig. 15.35a).
On a réalisé les soudures d’angle avec des électrodes avant une résistance ultime
S, de 410 MPa. La valeur de la contrainte de cisaillement qui agit sur la section
efficace de la soudure ne doit pas excéder 0,3S,,. Calculer le côté a que doivent
avoir les cordons de soudure pour satisfaire à cette exigence.

Solution
1. Propriétés de la section de la ligne de soudure (fig. 15.35b)
a) Coordonnées du centroïde G

= ZL;x; _ 200 X 100 + 160 x 200 + 120 x 140


>1 200 + 160 + 120
= 143,3 mm (a)
___ £L;y; _ 200 x 0 + 160 x 80 + 120 x 160
PRET 200 + 160 + 120 .
= 66,7 mm

b) Second moment de surface

60
ê)
co lcoe0 come 20e. Co
= 10 mm*/mm
Fy _ 200 : | Se: + 200(100 — 143,3) + 160(200 — 143,
3)
RUE
+ 120(140 — 143,3)
= LA 10S mm+/mm (d)

c) Second moment polaire

Ja — 2,3 10017410 = 4X10° mm mm (e)


{

2. Décomposition de la force P
La force appliquée se décompose en une force P, et en un moment de torsion T
(Ha15.35c);
a) La force P, = 50 x 10° N passe par le centroïde G. Le flux de cisaillement dû à
cette force est donné par l'équation 15.50, soit
50 x 10? 50 x 10°
(q), = = = © = 104,2 N/mm (P
P 21; 200 + 160 + 120

b) Le moment de torsion T est (équat. 15.51) : (c)

T = 50 x 10° x (200 + 143,3) = 17,2 x 106$ N-mm (g) Figure 15.35 Exemple 158.
482 Chapitre 15

c) Le flux de cisaillement dû à T est donné par les équations 15.51b et 15.51c,


soit :
6.,
Te 2 1722410078 4,3y (N/mm)
(a) = Es 4 x 106 (h)
t

EE

3. Flux de cisaillement résultant


a) Le flux de cisaillement total, qui est maximal au niveau de l’un ou de l’autre des
quatre points À, B, C ou D (les résultats figurent au tableau 15.3), est donné par
l'équation 15.53 ; on a donc ici :

‘= {euÿ + [(a), + (q, } ()


b) On constate que le flux maximal q, qui se produit en À, vaut 775,4 N/mm.
c) On obtient la valeur de la contrainte de cisaillement qui agit sur la section effi-
cace (sachant que t, = 0,707a ; équat. 15.43) à partir de l'équation 15.54, soit :

==. (Vmw) (
1096,7

4. Côté des cordons de soudure


a) Puisqu'il faut que 7 < 0,38, = 0,3 x 410 = 123 MPa, on a:
10267 123 W
a
d'où
10
a _ = 8,9 mm, soit = 9 mm (m)

b) Le côté de la soudure est donc compatible ici avec l'épaisseur de la plaque


soudée (20 mm).

Tableau 15.3 (ex. 15.8) Flux de cisaillement agissant dans la soudure de la


figure 15.35

Point | Flux de cisaillement*


ER

direct dû à la torsion | résultante total

(gy)P x y ] (qxr (gy)r 2%» q total


(N/mm) | (mm) | (mm) | (N/mm) | (N/mm) (N/mm) (N/mm)

À -104,2 -143,3 | -66,7 | -286,8 -616,2 -720,4 775,4


B -104,2 56,7 | -66,7 | -286,8 243,8 139,6 319,0
6 -104,2 56,7 93,3 401,2 243,8 139,6 424,8
D -104,2 -63,3 93,3 401,2 -272,2 -376,4 SSO

* Les flux positifs sont orientés dans le sens positif des axes des x ou des w.
Joints structuraux 483

EXEMPLE 15.9
On veut faire supporter un réservoir cylindrique par quatre attaches soudées
(fig. 15.36a et 15.36b). Le poids total du réservoir plein est de 64 KN, mais on
impose un facteur d'amplification de 2 à la charge due au poids afin de tenir
compte des effets dynamiques (impact). Calculer le côté a que doivent avoir
les soudures d’angle, sachant que la valeur de la contrainte de cisaillement qui
agit dans la soudure ne doit pas excéder 68 MPa.

Solution
Les soudures sont soumises chacune à une charge excentrée (fig. 15.36b) qu’on
peut décomposer en une force verticale P et en un moment de flexion M.
Les lignes de soudure (fig. 15.36c) correspondant à la configuration n° 8 du
tableau 15.2, on peut calculer directement les coordonnées du centroïde et les
seconds moments de section, soit :

d? 180?
= = = 54 mm (a)
2(b+d) 2(120 +180)

€) = 180 — 54 = 126 mm (b)

I, _ d'(4d+b) 180*(4
x180 +120)
1 6(b+d) 6(120 +180)
(c)
= 7210 mm*/mm

Il n’est pas nécessaire ici de calculer J, puisque aucun moment de torsion ne se


produit.
La réaction P sur chacune des quatre attaches est :

__2X64X10 3 LÉ (d)
18

[L

|
riesi
mn
20
mm
160
mm
paroi du réservoir

support
H
180
mm
plancher
TD
P

160 mm Mel Figure 15.36 Exemple 15.9. Attaches


(a) (b) (c) soudées à un réservoir : a) réservoir :
b) détail des attaches ; c) lignes de
Le moment de flexion est (fig. 15.36b) : soudure.
484 Chapitre 15

M = PX160 = 32 x 10? x 160 = 5,12 x 106 N:mm (e)

Le flux de cisaillement dû à P (équat. 15.50b) est le même partout, soit :

ce Fe =
32010 Al N/mm (f)
IPN DL (160 20)
Le flux de cisaillement dû à M (équat. 15.52) est maximal au niveau de l’extré-
mité supérieure de la ligne de soudure ; on a donc :

Me SL x 106 x 126
= 237,2 N/mm
Ga FA 2,722405 (a)
[

C'est finalement l'équation 15.53 qui permet de trouver la valeur du flux de


cisaillement total, soit :

q = 457,12 + 237,22 = 244 N/mm (h)


Pour une soudure d’angle, l'épaisseur efficace du cordon est donnée par l’équa-
tion 15.43, soit t, = 0,707a. On a donc ici (équat. 15.54) :
244 345
= À - = 2 (MPa) ti)
1e 0,707a a

Pour satisfaire à l'exigence 7 < 68 MPa, on doit donc avoir :

15.10 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons traité des notions les plus intéressantes (du point
de vue de la résistance des matériaux) concernant les calculs relatifs aux joints
boulonnés ou soudés. Comme l’étude de tels assemblages se complique très vite,
leur analyse précise devient souvent quasi impossible. C’est pourquoi nous n’avons
abordé que les méthodes de résolution approximatives, qui figurent abondam-
ment dans les codes de construction. Ce qui rend ces méthodes intéressantes,
pour un manuel fondamental comme celui-ci, c’est qu’elles font appel aux équa-
tions relatives à la résistance des matériaux développées pour des cas beaucoup
plus simples. Nous avons surtout insisté sur certaines notions plus difficiles concer-
nant notamment les assemblages soumis à des charges excentrées et l’effet de la
prétension (dans le cas des joints boulonnés).

Nous n'avons pas jugé utile de fournir les détails à caractère empirique qu’on
retrouve en général dans les codes de construction, car cela aurait considéra-
blement alourdi le chapitre sans être d’une grande utilité du point de vue de la
compréhension des principes de base. De toute façon, le lecteur appelé à faire
les calculs relatifs à un joint donné doit se référer au code de construction qui
s'applique au cas qu'il étudie.
Joints structuraux 485

RÉFÉRENCES
1. SALMON, C. G. et J. E. JOHNSON, Steel Construction —-Design and Behavior,
New York, Harper & Row Publ., 1996, 4° éd., chap. 4 et 5.
2. INSTITUT CANADIEN DE LA CONSTRUCTION EN ACIER, Handbook of
Steel Construction, Willowdale (Ont.), ICCA, 7° éd., novembre 1997, révisée
en 2000.

3. AMERICAN SOCIETY OF MECHANICAL ENGINEERS, Boiler and Pressure


Vessel Code, New York, ASME, 1998.

4. BICKFORD, J. H., An Introduction to the Design and Behavior of Bolted


Joints, New York, Marcel Dekker Inc., 3° éd., 1995.

5. BICKFORD), J. H., (directeur), Gaskets and Gasketed Joints, New York, Marcel
Dekker Inc., 1997 (voir en particulier la partie Il : Derenne, M. J. R. Payne, L.
Marchand, A. Bazergui, «Evaluating and Testing Gaskets»).
6. CANADIAN STANDARDS ASSOCIATION (ASSOCIATION CANADIENNE
DE NORMALISATION), Welded Steel Construction, W-59M, Toronto (Ont.),
CSA, 1989.
7. AMERICAN WELDING SOCIETY, Welding Handbook, vol. 1, Floride, AWS,
8° éd., 1987.
8. HORWITZ, H., Welding — Principles and Practices, Boston, Houghton Mifflin
Co., 1979.
9. MESSLER, KR. W., Principles of Welding: Processes, Physics, Chemistry, and
Metallurgy, New York, John Wiley & Sons, Wiley Interscience, 1999.
16
Notions avancées
concernant la torsion
des barreaux prismatiques

16.1 INTRODUCTION
Nous avons étudié au chapitre 6 la torsion d’un barreau prismatique de section
circulaire et celle d’une membrure creuse à paroi mince. Nous avons obtenu la
solution des problèmes posés en utilisant des méthodes spéciales basées sur la
mécanique des solides. En ce qui concerne les barreaux prismatiques de section
non circulaire, nous devons par contre recourir aux méthodes plus générales
découlant de la théorie de l’élasticité.
La figure 16.1 illustre les déformations subies par un barreau de section circulaire
et par un barreau de section carrée soumis à un moment de torsion. En général,
une section plane, normale à l’axe longitudinal de la membrure, ne reste plus
plane après déformation; par ailleurs, les principes de symétrie utilisés pour la
résolution des problèmes posés par la torsion des membrures de section circulaire
ne sont pas applicables à une section non circulaire.

Boss

Figure 16.1 Déformations qui, sous


l'effet d’un moment de torsion, affectent
une membrure de section circulaire et une
membrure de section carrée. Pour la

première membrure, une section plane
(normale à l’axe longitudinal de la mem-
brure) reste plane après déformation ; par
contre, ce n’est pas le cas pour la seconde
membrure.
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 487

Dans ce chapitre, nous résoudrons par diverses méthodes les problèmes posés par
la torsion des barreaux prismatiques. La résolution par la méthode de Saint-
Venant est relativement facile, mais elle ne s'applique qu’à quelques cas particu-
liers. En général, pour faciliter la résolution de l'équation différentielle résultante,
nous utiliserons conjointement la méthode de Saint-Venant et celle de Prandtl
(méthode de l’analogie avec la membrane élastique). Nous étudierons alors les
problèmes posés par la torsion de membrures creuses multicellulaires.

16.2 MÉTHODE DE SAINT-VENANT


Considérons une membrure, de section uniforme, soumise à un moment de tor-
sion T à ses extrémités. Selon le principe de Saint-Venant, à une section suffisam-
ment éloignée des points d'application du moment de torsion, la répartition des
contraintes dépend uniquement de l’intensité de ce moment et, pour une mem-
brure assez longue, la répartition des contraintes aux extrémités n’affecte pas celle
après
qu'on retrouve à la section considérée. déformation Ÿ
f

16.2.1 Étude des déformations et de la compatibilité


géométrique
Puisque les principes de symétrie ne s'appliquent pas ici, la méthode de Saint-
Venant nous oblige à émettre l'hypothèse selon laquelle la membrure, originalement avant
déformation
droite, possède un axe de rotation (ou axe de torsion) autour duquel chaque sec-
tion se déplace. Les projections des déplacements des sections, sur le plan normal
à l’axe de torsion, sont comparables aux déplacements dus à la rotation d’un corps
rigide.

Dans le système de coordonnées cartésiennes x, v, z, l'axe des x est l’axe de torsion


de la membrure et le plan yz (avec x = 0), le plan de référence (fig. 16.2a).

Considérons un point À, de coordonnées x, y et z (fig. 16.2a). Quand on


applique un moment T, ce point se retrouve en À”, dont les coordonnées sont
x + u, y + vetz + w. Les déplacements v et w sont associés principalement à la
rotation de la section qui contient le point À, rotation d’un angle prelié à f (angle
de torsion unitaire) par :

_ dg
ne (16.1)

Lorsque B est constant, la relation 16.1 donne l'équation :

D= Dr (16.2)

La figure 16.2b montre la projection des points À et A’ en À; et en A* dans le plan


de référence ; les expressions des déplacements v et w en fonction de f sont don-
nées par les relations suivantes :

VOX S1n0 = 0x7 (16.3a) Figure 16.2 Déformation affectant une


membrure prismatique sous l’effet d’un
Wi=trBx cos0) =-Pxy (16.3b) moment de torsion : a) déplacement
d’un point A{(x, y, z) en un point A’{x +
Le déplacement selon l’axe longitudinal (u) est dû au gauchissement de la section. u, V + v,z + w) ; b) projection des points
D'après le principe de Saint-Venant, ce déplacement ne dépend pas de x. A et À’ dans le plan de référence wz.
488 Chapitre 16

On peut donc écrire :


u = u(y, z) (16.4)
On obtient les déformations à partir des équations suivantes :

Ex = LE = 0 (16.5a)
ox

AS 16.5b
(16.5b)

Ez = is A0 (16.5c)
0z

Yxy _ du,
AUS Up, (16.54)

Ÿ yz e + Le
dy 0 (il6.5e)

du dw du
0 (16.5f)
FA

Puisque le déplacement u(y, z) n’est pas défini, on peut l’éliminer en soustrayant la


dérivée partielle de %, par rapport à y de celle de %, par rapport à z, ce qui donne
(équat. 16.5d et 16.5f) :
0,
AL 07
DORE PRES B
à. (16.6)

La résolution (basée sur les déformations) des problèmes posés par la torsion doit
respecter la condition de compatibilité géométrique définie par l'équation 16.6.

16.2.2 Étude des contraintes


En ce qui concerne le comportement élastique d’une membrure prismatique de
matériau isotrope soumise à une torsion, l’application des relations contraintes/
déformations permet d'écrire :
Ox = Oy = O0, = 0 (16.7a)
Tyz.=10 (16.7b)
Co GEO (16.7c)
ts = GY 2.0 (16.74)
Le fait qu'ici %, = x, = 0 confirme que les sections normales à l’axe longitudinal
de la membrure ne subissent aucune distorsion dans leur propre plan ; par consé-
quent, un angle droit dont les deux côtés sont situés dans le plan de la section ne
peut subir aucune modification.
D’après les équations 16.5d, 16.5f, 16.7c et 16.7d, on a :

Ty = ce = | (16.8a)
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 489

à
Tu = dE + p»| (16.8b)
Ces relations conduisent, en ce qui concerne les contraintes, à une équation simi-
laire à l'équation 16.6, soit
ot,y
at
DÉS
—< — —<XZ = 2G B (16.9)

16.2.3 Étude des conditions d'équilibre


Équations différentielles d'équilibre. Si les forces de volume sont négligea-
bles, les conditions d’équilibre différentiel (équat. 9.21) appliquées à la torsion
donnent les résultats suivants :
OT
ans re
OT. vf)
à à (16.10a)

OT
—"— = 0 (16.10b)
ox

TE =0
Ce) FA

ox
(16.100)
Les équations 16.10b et 16.10c sont automatiquement satisfaites par les équa-
tions 16.4, 16.8a et 16.8b. Par contre, les contraintes 7,, et 7,, doivent satisfaire à
l'équation 16.10a. En utilisant les équations 16.8a et 16.8b, on obtient :
Em 7 0
en (16.11)

l'équation 16.11, qui permet de calculer les déplacements dus au gauchissement,


est connue sous le nom d’équation différentielle de Laplace ; sa solution est une
fonction harmonique.

Conditions générales d’équilibre. La répartition des contraintes 7,, et 7,, sur


une section normaleà l’axe longitudinal doit satisfaire aux conditions générales
d'équilibre statique. À partir de la figure 16.3, on obtient les relations suivantes :

CA): HOMMES) (16.12a)

CF), = 0, d'où ÿ Try dA = 0 (16.12b)

(2F) =0, d'où k Txz dA = 0 (16.120)

(ZM), =0, d'où [ (te - 21 )d4 -T = 0 (16.124)


(ZM) =0 (vérifié) (16.12e) Figure 16.3 Contraintes agissant sur
une surface élémentaire dA de la section
(EM) =0 (vérifié) (16.129) de la membrure.
490 Chapitre 16

16.2.4 Conditions aux rives latérales


Puisque la surface latérale d’une membrure prismatique soumise à une torsion est
libre de contraintes, la résultante (7) des contraintes de cisaillement qui affectent un
élément situé sur le contour de la section doit agir selon la direction tangentielle s
au contour, au point qui représente cet élément (fig. 16.4). Cette résultante est
donnée par l’équation suivante :
TsXS = “Try SIN + T,, COS (16.13)
où & est l’angle formé par la normale n à la paroi et l’axe des v. La projection des
composantes 7,, et 7; Sur la direction n donne ce qui suit :
Try COS + Tx, SiNnX = 0 (16.14)

La figure 16.4b montre que :


, dy Zz
sinœŒ = -— et. COS = —
ds ds
Par conséquent, les équations 16.13 et 16.14 deviennent respectivement :

ü 4x de LT de 16.15
5 ds 7 ds CR
nee
(b)
À dz dy
Ty
% —As — Ty#2 —
JS = 0 ï
(16.15b)
Figure 16.4 Conditions imposées aux
contraintes de cisaillement sur le
contour : a) contraintes agissant sur un 16.3 FONCTION DE CONTRAINTES
élément situé sur le contour (cas géné- Pour résoudre un problème posé par la torsion, il suffit de calculer les valeurs des
ral) ; b) la résultante de 7,, et de 7,, agit quatre inconnues f,,, %, U et Pi,à l’aide des équations 16.8a, 16.8b, 16.11, 16.12b,
selon la direction tangentielle s. 16.12c et 16.12d, tout en respectant les conditions aux rives (équat. 16.15b).

C’est Saint-Venant qui, à l’origine, a proposé la théorie mais son application n’a
pas été facile, même pour les sections simples. Par la suite, Prandtl a introduit
le concept selon lequel on pouvait résoudre les problèmes posés par la torsion en
calculant la valeur d’une seule inconnue, appelée «fonction de contraintes»
D(v, z). Cette fonction est différentiable et elle est associée aux contraintes de la
manière suivante :

en
x} à (16.16a)
:

xz
Te = ne
(16.16b)

La fonction ® doit satisfaire aux conditions de compatibilité géométrique et d’équi-


libre différentiel, ainsi qu’aux conditions aux rives latérales.

16.3.1 Compatibilité géométrique


Si on introduit les dérivées partielles (équat. 16.16) dans l'équation 16.9, on
obtient :
dD 9?
2 ‘ie (16.17)
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 491

16.3.2 Équilibre différentiel


On s'aperçoit que les équations 16.16 satisfont automatiquement aux équations
d'équilibre différentiel (équat. 16.10), puisqu'on a alors :
d® 9®
(16.18)
dydz Ozdy

16.3.3 Conditions aux rives latérales


En ce qui concerne les conditions aux rives latérales (équat. 16.15b), on obtient, si
on utilise les équations 16.16 :
0® dz 0 dy d®
RE 0 is ral (16.19)
0z ds dy ds os
Selon cette équation, ® est une constante sur tout le contour de la section, cons-
tante qui peut prendre une valeur arbitraire, y compris zéro.

16.3.4 Équilibre avec charge extérieure


Pour satisfaire aux trois équations d'équilibre 16.12b, 16.12c et 16.12d, la fonc-
tion ® doit posséder certaines caractéristiques.

a) En ce qui concerne la condition (2F), = 0, si on insère l'équation 16.16a dans


l'équation 16.12b, on obtient :
0®D
je —se dA = 0 (16.20)

Considérons, sur la section, une bande de largeur dv (fig. 16.5). Puisque Dne
dépend que de z, il est possible, le long de cette bande, de remplacer la dérivée
partielle par rapport à cette variable par la dérivée totale, ce qui donne :
®(z )
Î da = | D de dy = d| ee
A0 A d(z8)
(16.21)
= dy[D(zc)- P(z8)] = 0
où z8 et zQ sont les valeurs de z pour le contour de la section, à la bande consi-
dérée. Puisque la fonction ® est constante sur tout le contour de la section,
l'équation 16.12b est automatiquement satisfaite.
b) Par une démonstration similaire, on arrive à la conclusion que l'équation 16.12c
[condition (2F), = 0] est également satisfaite.
c) En ce qui concerne la condition (ZM), = 0, on peut récrire ainsi l'équation
16124
0® 0

À
Puisque :

PCF EICEIE
dy dy
Figure 16.5 Bande de largeur cons-
Jen “ d(Dz) ms
tante dy considérée dans l’étude de
oz oz l'équilibre des forces selon v.
492 Chapitre 16

l'équation 16.22 devient :


o) 0)

A
Si on applique le lemme de Green (chap. 14), on peut écrire l'équation 16.23
sous la forme suivante :
He | (-zD dy + y® dz) + 2 ®D dA (16.24)
(€ A

où la première intégrale — effectuée sur le contour € de la section — est nulle, car


® = constante sur ce contour. On écrit donc l'équation 16.24 ainsi :

T = 210Éd (16.25)

16.3.5 Représentation physique de la fonction ®


On peut représenter la fonction ® comme une surface bombée qui s'étend sur
toute la section de la membrure. Il est possible d'interpréter ses caractéristiques,
exprimées par les équations 16.16, ainsi : la pente de la surface, selon la direction
z, indique l'intensité de la contrainte de cisaillement qui agit dans la direction v, et
la pente selon la direction y donne, avec le signe contraire, la contrainte de cisaille-
ment qui agit dans la direction z. On peut voir à la figure 16.6a les contraintes qui
agissent en général en un point À.
Dans le plan de la section, considérons un système d’axes n,s formant avec le
système v,z un angle « (fig. 16.6). On peut établir les relations suivantes :

COS = dy (fig. 16.6b) E LE (fig. 16.6c) (16.26a)


n ds

sin = — LUE(fig. 16.6b) = Le


dy (fig. 16.6c)
(16.26b)
n 5
a) La composante de la contrainte de cisaillement qui agit selon la direction s
a®/an (fig. 16.6b) est donnée par l’équation suivante (équat. 16.13) :
Ts = Ty SINU À T,, CON (16.27)

À partir des équations 16.16, 16.26 et 16.27, on obtient :


24 08,07. 0D,0, 0
Le Oz dn dy dn on (16.28)
b) La composante de la contrainte de cisaillement qui agit selon la direction n est
donnée par l'équation :
Tin = Tyy COSA + Ty, SIN (16.29)
En effectuant les mêmes opérations (fig. 16.6c), on obtient :
«
(c)
ds \/ NE r di - 024,004
Oz ds dy ds
_ 09ds (16.30)

Figure 16.6 Représentation des con- En général, la dérivée partielle de la fonction ®, effectuée selon une direction quel-
traintes de cisaillement par les dérivées conque, donne l'intensité de la contrainte de cisaillement qui est normale à cette
partielles de la fonction de contraintes. direction.
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 493

Si la direction n coïncide avec la normale au contour (défini par ® = constante)


passant par le point À, la composante 7,, est nulle, car dd/ds = 0, ce qui implique
que la composante 7,, est tangentielle au contour (@ = constante), au point de
rencontre avec la normale passant par le point A.
Notons enfin que, puisque la fonction @(v, z) décrit une surface bombée s’étalant
sur toute la section de la membrure, l'équation 16.25 peut être interprétée ainsi : la
valeur du moment de torsion qui agit sur une section quelconque est égale à deux
fois celle du volume situé au-dessous de cette surface.

16.4 QUELQUES SOLUTIONS PARTICULIÈRES


16.4.1 Procédure
En général, pour analyser le comportement d’une membrure prismatique sou-
mise à une torsion, il faut obtenir la solution exacte de l'équation 16.17, qui doit
satisfaire aux conditions aux rives latérales.
Une fois la fonction ® déterminée, on trouve les valeurs des contraintes à partir
des équations 16.16, puis celle du moment à partir de l'équation 16.25.
En général, il est difficile de déterminer la fonction @. Cependant, pour certaines
sections simples (cercle, ellipse, triangle équilatéral), on peut obtenir l'expression
de ® à l’aide des équations qui définissent le contour de chacune de ces sections.
Considérons donc une section dont le contour est défini par la relation :
022) 10) (16.31)

Soumettons la membrure à un moment de torsion ; on peut exprimer la fonction @


à l’aide de la relation suivante :
DE G(5,=) (16.32)
où C est une constante déterminée à l’aide de l’équation 16.17, à partir de l’angle
de torsion unitaire B.
Comme pour le cas de la torsion qui affecte un barreau de section circulaire, il
est parfois utile d'exprimer le moment T en fonction de trois paramètres indépen-
dants : le module de rigidité du matériau (G), l’angle de torsion unitaire (f) et un
paramètre (J) qui dépend uniquement de la géométrie de la section. De là, on
obtient :
10= GIE (16.33)
En combinant les équations 16.25 et 16.33, on établit l'expression du paramètre J
(qui, dans le cas du barreau de section circulaire, en était le second moment
polaire) appelé constante de torsion du barreau, soit
)
J = |
GB ildA (16.34)

Les déplacements dans le plan yz peuvent finalement prendre la forme suivante


(équat. 16.3) :

PIX (16.35a)

er (16.35b)
494 Chapitre 16

16.4.2 Résolution pour un barreau de section elliptique


Fonction ®. Si on se réfère à l'équation de l’ellipse qui définit le contour de la
section (fig. 16.7a), on peut exprimer la fonction F sous la forme suivante :
y 7
s-c(r+5-1) (a)

La fonction ® est donc nulle sur le contour.

On détermine la constante C à partir de l'équation 16.17 (compatibilité géomé-


trique), soit
a?b?
C = -————6G b
a? + b? p @
En remplaçant C par sa valeur dans l'équation (a), on obtient l'équation
suivante :
A 2pS se 2
ET TE «
Soumettons la membrure à un moment de torsion T. On exprime alors l'équilibre
à l’aide de l'équation 16.25, soit
Da2b2 (a/b)Ne2=Z2 y? 72

ui a +b? ce[|— A eo, da 0 (d)


Après intégration et simplification, on a :
tab?
“CY
ee GB _ (@)
et la fonction ® s'exprime alors ainsi :
: fi y? 72

sil ()
Contraintes de cisaillement. On trouve les expressions des contraintes de
cisaillement à l’aide des équations 16.16 :
Il
Try Se rab? (g)

_ 21y
© xaÿb (h)
L'expression de la contrainte résultante (7,.), qui agit en un point quelconque de la
section (fig. 16.7b), est donnée par l'équation:
1/2
27 y? a
Figure 16.7 Section elliptique d’un
barreau prismatique : a) équation de
Ps © ab (dE Û
l’ellipse décrivant le contour ; b) repré- Cette contrainte s'exerce tangentiellement au contour d’une ellipse semblable à
sentation de la résultante de la contrainte celle du contour de la section, et passant par ce point quelconque.
de cisaillement due à la torsion ; c) cette
résultante a une valeur maximale aux On peut obtenir l'expression de la contrainte de cisaillement maximale résultante
extrémités du petit axe de l’ellipse ; à partir de l'équation(i), et on peut démontrer que cette contrainte se produit aux
d) gauchissement d’une section elliptique. points extrêmes du petit axe de l’ellipse (fig. 16.7c). On a ainsi (référence 1) :
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 495

21
(E 2 Æ (co). É rab?
;
2
Déplacements. À partir de l'équation (e), on obtient l'expression de l'angle de
rotation unitaire £. Après quoi, à l’aide des équations 16.3a et 16.3b, on établit
celles des composantes de déplacement dans le plan yz, soit :

De pre Ce
+ b Re (k)
; ra G

w = Bxy = LE ce (1)
à, ra G

On trouve l'expression du gauchissement de la section à l’aide de l'équation 16.8a


(relation associée à 7,,) combinée avec les équations (e) et (g), soit :

du 12%) y
er EL + a b2 “L a2 Z

NE Ê ra b$G ) ii)
Après intégration, la fonction u s'écrit :

u(p2)=ar re (6De = Ul2 )»z + f(2)


:
(n)

où f (z) est une fonction de z uniquement.

Si on reprend les mêmes opérations avec la relation associée à 7,, (équat. 16.8b),
on obtient l’équation :

o)
JP
u(y,z) =
et 2)7-#0)
où g(v) est une fonction de v uniquement.
En comparant les équations (n) et (o), on peut conclure que f(z) = g(v)
= constante, constante qu’on peut poser égale à zéro, ce qui donne :

di 2
NE
(> ) ER
ra b?G (VE )yAE (p)

Le gauchissement de la section lui confère la forme d’un hyperboloiïde. Les lignes


y = 0etz = 0 ne se déplacent donc pas selon la direction longitudinale ; ailleurs,
les déplacements sont antisymétriques par rapport aux axes des v et des z
(fig. 16.74).

16.4.3 Résolution pour une section triangulaire


(triangle équilatéral)
Dans le système de coordonnées dont l’origine © est située au centroïde du
triangle (fig. 16.8a), les équations qui définissent les côtés AC, AB et BC sont
respectivement

y-2-2h=0 (a)
496 Chapitre 16

où h est la hauteur du triangle.

soefr-ae-8frse-f]
La fonction de contraintes, de la forme :

(où C est une constante) satisfait aux conditions d’équilibre imposées au contour
extérieur.
Par ailleurs, pour satisfaire à la condition de compatibilité géométrique, il faut que
C = -GB (résultat qu’on obtient d’ailleurs de l'équation 16.17). équation (d) peut
donc s’écrire comme suit :

802)sas= -6B|less rs
(0 +2z Ft — 3yz 2 Jet
2,2 (e)

Par conséquent (équat. 16.16a et 16.16b) :


3yz
Ty = - GB É+ sl
h
(9)
LE GR EESANS RREE
ZE
Hair GE E 2h DE | (g)
NOTES : a) Aux trois sommets et au centroïde de la section, les deux contraintes
de cisaillement 7,, et 7, sont nulles.
b) Sur l’axe des y, la contrainte de cisaillement 7,, est nulle ; la répartition de 7,
apparaît à la figure 16.8b.
c) La contrainte de cisaillement maximale s'exerce en un point situé sur le contour.
AU
Si on examine la répartition de 7,, le long du côté BC, on constate que le cisaille-
ment maximal dû à la torsion s'exerce au point situé au milieu de ce côté. On peut
donc écrire la valeur absolue maximale de la contrainte de cisaillement, soit
LUS
T
|2 je UD: (h)

N
16.4.4 Résolution pour une section rectangulaire
La méthode indirecte ne permet pas d’obtenir de solution pour une section rectan-
gulaire (fig. 16.9a). Nous devons donc déterminer une fonction de gauchissement
B on e y{(y, z) qui satisfasse aux conditions d'équilibre différentiel. La solution complète
figurant dans des ouvrages plus spécialisés (référence 1), nous nous contenterons
ici de résumer les résultats finals. La constante de torsion du barreau (J) s'exprime
(b) Tr Le

ainsi :
Figure 16.8 Section, en forme de trian-
gle équilatéral, d’un barreau prismatique
soumis à une torsion : a) géométrie ;
b) répartition de r,, le long de l’axe des mt (a)
UE 0) Où :
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 497

ni (2n + 1)z
É 2
NOTE : En vue d’une application pratique, on peut calculer la valeur de J, avec
une marge d'erreur de 0,5 %, à l’aide de l'expression suivante :

|
bi 192 f xb
PT TE es
3 | 7° b (b)
fi]
La contrainte de cisaillement maximale, qui s'exerce aux points situés au milieu (a) DES
ce |
des plus grands côtés de la section (points À, fig. 16.9a), s'exprime ainsi :

Tt FE 1
nn no (2 1ÿ cosh K,,b (o
Il est souvent utile d'exprimer les résultats déjà obtenus sous les formes suivantes,
à partir des équations 16.33, (b) et (c) :
br
RENE x (d)
RATE il 10 100
k É. | (e) (b) bit
»
Figure 16.9 a) Section rectangulaire
d’un barreau prismatique soumis à une
( 2) max = jeJA ei =
k En () torsion ; b) variation des coefficients k,
et k, en fonction de b/t (équat. [d], [e] et
2.
[f]).
où k, et k; sont des paramètres qui varient en fonction de b/t (fig. 16.9b). On peut
voir que, pour les grandes valeurs de b/t (rectangles allongés), k, et k; tendent vers
l'unité. Ainsi, lorsque b/t = 10, k; = 0,936 et k; = 1. La différence entre les solu-
tions obtenues à partir des équations (a) et (d) est de l’ordre de 6 %.

NOTE : Pour les rectangles allongés (b/t > 10), les expressions ci-dessus se
réduisent aux formes que la méthode de l’analogie avec la membrane élastique
permet d'obtenir facilement (cette dernière est exposée à la section 16.5).

16.5 MÉTHODE DE L'ANALOGIE AVEC LA MEMBRANE


ELASTIQUE (METHODE DE PRANDTL)
Ce qui précède vient prouver que la résolution analytique, pour toute section non
circulaire, est relativement difficile, et ce même pour des géométries simples. Bien
souvent, la difficulté étant insurmontable, il faut envisager de rechercher des solu-
tions approximatives. La méthode de l’analogie avec la membrane (méthode de
Prandtl) permet d'obtenir de telles approximations.
Cette méthode consiste à résoudre les problèmes posés par la torsion en apparen-
tant la fonction de contrainte ® aux déplacements qui affectent une membrane
élastique soumise à une pression p ; la membrane est tendue sur une ouverture
géométriquement similaire à la section du barreau (fig. 16.10a).
À l’aide des démonstrations suivantes, nous allons mettre en évidence l’analogie
entre les problèmes posés par la membrane et ceux posés par la torsion.
498 Chapitre 16

16.5.1 Equilibre dans une membrane élastique soumise


surface D à une déformation
La pression p tend à faire prendre à la membrane la forme d’une surface bombée.
Désignons par U le déplacement qui affecte un point quelconque de la mem-
brane (par exemple B), selon la direction x. Sur l'élément de surface isolé défini
par dydz (soit BCDE, fig. 16.10b), une force de tension S (par unité de longueur)
doit s'exercer afin de maintenir en équilibre l'élément soumis à l’action de la pres-
sion p. Si on projette sur le plan xv (fig. 16.10c) la force S qui s'exerce sur le côté
BC (en supposant que les déplacements de la membrane sont faibles, c'est-à-dire
que tg & = sin &« © à), on obtient l'expression de son orientation par rapport
à l'axe des v à partir de la relation suivante :
_ au
Fe En (16.36)

En ce qui concerne la force S qui s'exerce sur le côté DE, on trouve (à partir de
l'équation 16.36) :
d@ OU d2U
a + En — En + dE dy (16.37)

Enfin, on détermine les composantes des forces S qui s’exercent sur BC et DE, soit

aU AU d2U d2U
-S dz : 2 se[e 2 Ed = mr (16.38)

De façon similaire, on établit les composantes des forces de tension qui s’exercent
sur CD et BE, soit

a 2 (16.39)
Figure 16.10 Équilibre d’une mem- Il y a équilibre des forces selon la direction x si :
brane soumise à une pression : a) mem-
brane couvrant une section de géomé-
d2U OU |
S dydz + Soie + D'dydz 10 (16.40)
trie identique à celle de la section du dy°
barreau ; b) forces qui s’exercent sur un ce qui donne finalement :
élément de la membrane ; c) coupe de la
membrane, selon un plan parallèle à xv Theo CPE
et passant par l'élément considéré. 2 DAT AUS (16.41)

Léquation 16.41 est l'équation différentielle du déplacement U qui, sous l’action


de la pression p, affecte la membrane élastique.
La figure 16.11 présente des photographies de membranes déformées sous l'effet
de la pression.

16.5.2 Analogie entre les problèmes posés par la torsion


et ceux posés par la membrane élastique |
Si on compare les équations 16.17 et 16.41, on peut reconnaître les paramètres
équivalents entre les équations relatives à la torsion et celles qui concernent la
membrane (tabl. 16.1) (équat. 16.42 à 16.44).
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 499

Tableau 16.1 Correspondance entre les paramètres des équations relatives à


la torsion et ceux des équations qui concernent la membrane

Torsion Membrane Correspondance


On pose
92® DCS OUI
Ge -2GB > ha PSp Dec MlG#)

où c = cte. On obtient :

SE … = c(2GB) (16.43)

EUa au7m ee
et, enfin

2 ||D dydz V = 1] U dydz D — 2. (16.44) a

P
où V = volume sous
la membrane
nu
A

On s’aperçoit que les déplacements U qui affectent la membrane sont pro-


portionnels à la valeur de la fonction de contrainte @. Par conséquent, les valeurs
des contraintes de cisaillement sont proportionnelles à la dérivée partielle de la
fonction qui définit la surface bombée. Autrement dit, en un point donné, la pente
de la surface indique, de façon proportionnelle, l'intensité de ces contraintes. Ainsi,
la membrane déformée permet d’avoir une image globale de la répartition des
contraintes de cisaillement qui agissent dans une membrure prismatique soumise à (c)
une torsion.
Figure 16.11 Photographies montrant
NOTE : L'analyse de la membrane déformée permet de tirer les conclusions les déplacements qui affectent des mem-
suivantes, en ce qui concerne les contraintes qui agissent sur les coins d’un contour branes de diverses configurations :
non circulaire : a) ouverture circulaire ; b) ouverture
a) Pour un coin sortant (par exemple, le point B de la figure 16.12), la pente de la rectangulaire ; c) ouverture en L.
membrane déformée est nulle ; par conséquent, les coins sortants ne posent
aucun problème au point de vue du design, puisque la contrainte de cisaille-
ment y est pratiquement inexistante.
b) Par contre, pour un coin rentrant (par exemple, le point C de la figure 16.12), la
pente de la membrane déformée est forte ; par conséquent, la contrainte de
cisaillement y est importante. Une modification de la géométrie, comme celle
représentée par la ligne pointillée, permet d'obtenir une diminution de la valeur
de cette contrainte (nous étudierons d’ailleurs ce point en détail aux articles
16.6.3 et 16.7.2).

16.6 BARREAU DE SECTION MINCE OUVERTE


La méthode de l’analogie avec la membrane élastique conduit à une solution
approximative des problèmes posés par les profilés minces. Nous étudierons d’abord
la section rectangulaire mince, puis les profilés ouverts composés de plusieurs sec- Figure 16.12 Coin sortant (B) et coin
tions rectangulaires minces. rentrant (C) d’une section en torsion.
500 Chapitre 16

16.6.1 Section rectangulaire mince


Soit une membrure prismatique, de section rectangulaire mince (b >> t), soumise
à un moment de torsion T (fig. 16.13a). La membrane correspondante est illustrée
à la figure 16.13b.

Étude de la déformation de la membrane. Sauf dans la zone située près du


contour défini par y = + b/2, les déplacements qui affectent la membrane sont
pratiquement indépendants de v. Par conséquent, l'équation 16.41, appliquée à
cette membrane, se réduit à :

d2U P
a 16.45
dz? 5 )
ce qui donne:

JS
5S
U=-—27 +Cz+cC 2 (16.46)
16.46

où C; et C; sont des constantes d’intégration. La membrane prend donc une forme


parabolique.
Si on applique les conditions aux rives (z =+t/2, U = 0), on obtient :
pt
CAO
1 et Co 2 = —
ss :
(16.47)

En combinant ces résultats avec l’équation 16.44, on établit enfin :


12
DRE ca . (16.48)

Contrainte de cisaillement et constante de torsion. Les expressions des


contraintes de cisaillement sont les suivantes (équat. 16.16a et 16.16b) :

Ty = ——-26Pz (16.49a)

Tyz = - Ex = 0 (16.49b)

On peut voir que la valeur de la contrainte de cisaillement varie linéairement dans


l'épaisseur de la section : cette contrainte est nulle au niveau de l’axe médian de la
section, ligne qui correspond à z = 0.
Si on insère l'équation 16.48 dans l’équation 16.25, on obtient :
(d) bl2pt/2 ; 2 bi
Ve
TRS) ( -GB| z° — — |\dydz = GB —
Figure 16.13 Barreau de section rec- HUE a| : ae P 3 (16.50)
tangulaire mince soumis à une torsion :
a) géométrie du barreau ; b) déforma- À partir des équations 16.50 et 16.33, on détermine l'expression de la constante
tion de la membrane élastique correspon- de torsion (J) de la membrure, soit
dante ; c) répartition des contraintes de 1
cisaillement ; d) gauchissement de la J= ul (16.51)
section.
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 501

Par conséquent, la seule contrainte de cisaillement qui agisse est associée au


moment de torsion appliqué par l'expression suivante :

one (16.52)

et son intensité absolue maximale s'exprime ainsi :

to max
cm Ji
(16.53)
La contrainte a cette intensité maximale sur le côté le plus long de la section, c’est-
à-dire lorsque z = +t/2 (fig. 16.13c).

Déplacements. Dans le plan xv, les expressions des composantes de déplace-


ment étant obtenues à partir des équations 16.35, on trouve le gauchissement de
la section à partir de l'équation 16.8a, soit :
OU _ Try £
er + Bz = -Bz (16.54)
d’où

u = -Byz + f(z) (16.55)

Puisque 7,, = 0 (équat. 16.49b), il faut que f(z) = 0 pour satisfaire à l’équation
16.8b ; de là :
2
RE Gr? V2 (16.56 )
La figure 16.13d montre le gauchissement qui affecte la section lorsqu'elle est
soumise à un moment de torsion.

16.6.2 Profilés ouverts dont les sections sont composées de


rectangles minces
Plusieurs profilés ont une section composée qu’on peut assimiler à un
ensemble de rectangles minces (fig. 16.14). Il est possible d’étudier les problèmes
posés par la torsion de ces profilés en considérant que les valeurs du moment de
torsion et de la constante de torsion de la membrure sont directement proportion-
nelles au volume de la membrane élastique équivalente. Ce volume est approxi-
mativement égal à la somme des volumes des membranes qui correspondent aux
rectangles pris isolément (si on ignore les variations dues aux changements
locaux de géométrie qui affectent les zones de rencontre des rectangles) ; cela
amène à conclure que la constante de torsion d’un profilé composé de n rectangles
minces s'exprime ainsi :

ee l > (bi?)
n

(16.57)
i=]

L'expression de la valeur absolue de la contrainte de cisaillement maximale qui


agit dans un rectangle mince d’épaisseur t; est donnée par l'équation suivante :

=-—Th,
Figure 16.14 Sections caractéristiques
(c32 A (16.58) de profilés composés de rectangles
minces.
502 Chapitre 16

Par conséquent, la contrainte de cisaillement maximale qui affecte une section


composée de rectangles minces, soit :
1e
Try Re (16.59)
XY max jh

se produit dans le rectangle avant la plus grande épaisseur t.


Les exemples 16.1 et 16.2 illustrent des cas de torsion avec profilés ouverts.

EXEMPLE 16.1
Soit un profilé (fig. 16.15a) soumis à un moment de torsion T. On demande de
développer les équations qui permettent de calculer :
1. la valeur de la contrainte de cisaillement maximale qui agit dans le profilé ;
2. la valeur de l’angle de torsion unitaire de ce profilé.

Solution
On peut considérer la section comme étant formée d’un seul rectangle de longueur
b = (27-— air, où «est exprimé en radians.
Figure 16.15 Exemple 16.1 : Torsion
d’un tube ouvert : a) géométrie du tube 1. Contrainte de cisaillement maximale
ouvert ; b) répartition de la contrainte de On a ici (équat. 16.51) :
cisaillement à travers l'épaisseur de la
paroi. TE =(7 — a)rt (a)
ce qui donne (équat. 16.53) :
Or PC |
FF Je (ra (b)
La figure 16.15b montre la répartition de la contrainte de cisaillement maximale.

2. Angle de torsion unitaire :


On détermine l'angle de torsion unitaire à partir de l’équation 16.50 :
T 21.
Rae 7 (27 - a)Gri (c)

EXEMPLE 16.2
Le profilé illustré à la figure 16.16 est fait d’acier inoxydable (G = 70 GPa). En
20 mm
ignorant les concentrations de contrainte, calculer la contrainte de cisaillement maxi-
male qui agit dans le profilé, ainsi que l’angle de torsion unitaire de la section de ce
profilé, lorsqu'on le soumet à un moment de torsion T = 960 N:m.

Solution
| |
—»1 18 mm Le profilé étant composé de deux rectangles minces, on a (équat. 16.57) :
l
Figure 16.16 Exemple 162 : Torsion J = 3 (0:24 x 0,0203 + 0,20 x 0,018)
d'un profilé dont la section se compose
de deux rectangles. = 1,029 x 106 m4
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 503

1. Contrainte de cisaillement maximale (équat. 16.59)

__ 960 x 0,02
XY 18 7MPA (b)
max 1,029 x 106

Cette contrainte se produit sur le côté du rectangle dont l'épaisseur est la plus
grande, t = 20 mm.

2. Angle de torsion unitaire (équat. 16.50)

960
— Ua)
p
a
70 x 10° x 1,029x 1076 / (c)

16.6.3 Contraintes de cisaillement agissant dans les zones de


rencontre des rectangles des sections composées
La contrainte de cisaillement 7, qui agit sur les coins rentrants des profilés dont
les sections sont composées de rectangles minces, a une valeur bien plus grande
que (Zy)max donnée par l'équation 16.53 (sa Valeur est par ailleurs fonction du
rayon de courbure r du coin). Ce phénomène est imputable à la concentration des
contraintes. C’est par la méthode de l’analogie avec la membrane élastique qu’on
a obtenu la valeur approximative de a (référence 1):
Figure 16.17 Facteur de concentra-
t tion de contrainte sur les coins rentrants
PRE
T
(16.60) de profilés soumis à une torsion.
[max

où K, est le facteur de concentration de contrainte. On constate que, lorsque le


rapport r/t est faible, ce facteur a une valeur élevée, mais qu'il tend rapidement
vers 1 quand r/t dépasse l’unité (fig. 16.17).

16.7 BARREAUX DE SECTION CREUSE


16.7.1 Flux de cisaillement agissant selon un contour fermé
Considérons un barreau prismatique dont la section est creuse (fig. 16.18a). D’après
l'équation 16.19, la fonction de contrainte doit avoir une valeur constante sur
chaque contour limite. Cette valeur n'étant pas arbitraire, il faut la déterminer pour
chacun des contours de façon que les déplacements soient des fonctions à valeur
unique. Or, on peut obtenir ce résultat si on examine la contrainte de cisaillement
qui agit selon le contour fermé intermédiaire C (fig. 16.18a). La figure 16.18b
montre les composantes des contraintes de cisaillement qui agissent en un point B
situé sur le contour C. L'intégration du cisaillement sur le contour C donne (équat.
16.15a) :
dy dz
d Trs ds = d Try FA + Txz Fa (16.61)

En combinant les équations 16.8 et 16.61, on obtient :

d Trs AS= cé a + ma): ch (-z dy + y d) (16.62)


504 Chapitre 16

Figure 16.18 Déformation d’une


membrane correspondant à la section
creuse d’une membrure prismatique sou-
mise à une torsion.

Puisque u est une fonction à valeur unique, la première intégrale à droite de l’équa-
tion 16.62 est nulle, et puisque la seconde intégrale est égale au double de la
surface À. délimitée par le contour C, on a finalement :

$. rs ds = 2GBA, (16.63)
Cela suppose que la fonction de contrainte satisfasse également à l'équation 16.63,
et ce pour chaque contour limite.

Si on utilise l’analogie avec la membrane élastique, on peut récrire l'équation 16.63


en fonction du déplacement de la membrane (équat. 16.28 et 16.42) ; on obtient
ainsi :

0D 1 AU
$. Trsz d
dS —
d —
.
——
S
d, =
d PRE
=
S (16.64)

Puisque aucune contrainte de cisaillement n’agit sur le contour de la partie creuse


de la section, la membrane élastique doit avoir une pente nulle à ce niveau. Par
conséquent, on peut faire correspondre une membrane élastique à ce type de
section, à condition d'imposer à cette membrane un déplacement uniforme U,
dans la zone correspondant à la partie creuse de la section (fig. 16.18c), ce qu'on
peut faire à l’aide d’une surface plate rigide de contour identique à celui de la
partie creuse. Aux valeurs données de la pression (p) et de la tension de la mem-
brane (S) correspond une seule valeur de UÜ, qui soit valide.

16.7.2 Section unicellulaire à paroi mince


Dans le cas d’une section unicellulaire à paroi mince (fig. 16.19a), si on veut
appliquer le principe de l’analogie avec la membrane élastique, on doit utiliser une
surface plate rigide (fig. 16.19b) correspondant à la partie creuse de la section.
Puisque la paroi est mince, la variation de la pente est faible, et on la suppose
pratiquement constante. Cette considération permet de conclure que la contrainte
de cisaillement est elle-même constante dans l'épaisseur de la paroi de la section
(toutefois, l'intensité de cette contrainte n’est uniforme dans tout le tube que si
l'épaisseur de la paroi est également uniforme).
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 505

Flux de cisaillement. Le déplacement maximal de la membrane étant U,


(fig. 16.19b), la pente de la membrane s'exprime ainsi :

ie Re (16.65) ——

À partir des équations 16.64 et 16.65, on établit l'expression de 7, : (a)

fn
Î x
5
Tys Tirer
CAL
(16.66a) M |Æ
d’où
FT per,
U PS0) (b)
Tt = ce 0 (16.66b)
Figure 16.19 a) Tube à paroi mince
Au chapitre 6, nous avions donné à l'expression %,.t le nom de «flux de cisaille- soumis à une torsion ; b) membrane cor-
ment» (q) dû au moment de torsion ; ce flux de cisaillement a une valeur constante respondante.
sur le contour d’une membrure tubulaire à paroi mince soumise à une torsion.

Équilibre général. Lorsqu'on applique un moment de torsion T, l'équilibre est


donné par l’équation 16.25, soit

T - 2[ DIRE 2œ | 1 (16.67)
A A

d'où

=1h 4-5 (16.68)


où À est la surface comprise à l’intérieur du périmètre moyen de la section.

Angle de torsion unitaire. À partir des équations 16.66 et 16.63 appliquées au


contour moyen (c’est-à-dire qu'ici 4. = 4), on peut écrire :

M Si
À 2GA $ t DRE,

et, en fonction du moment de torsion T, on trouve :

B = A ER (16.70
4GA2 1 Lo
Si, enfin, on utilise l'équation 16.33, on obtient l'expression de la constante de
torsion de la membrure (J), soit
2
J = e
d ds (16.71)
t

expression déjà trouvée au chapitre 6 (équat. 6.29).


506 Chapitre 16

ZA Gauchissement relatif. Examinons une partie de la section de la membrure


(fig. 16.20) située à une distance x du plan de référence. L'expression de la rotation
de cette section autour de l’axe de torsion est fx. Puisque la paroi de la membrure
est mince et que la contrainte 7,, est uniforme dans l'épaisseur f, on peut exprimer
la déformation de cisaillement %. qui affecte un point de la paroi (par exemple, le
point B de la figure 16.20) en fonction des deux composantes de déplacement
(u, selon la direction x [gauchissement] et { selon la direction s). Les relations qui
existent entre les déformations et les déplacements (équat. 16.5) permettent
d'écrire :
O «Cf

OR UCIENE.
Figure 16.20 Partie de la section d’un Vxs NT G (16.72)
tube soumis à une torsion : le point B se
déplace en B’”, par rotation du rayon
Or, puisque le déplacement tangentiel £ dépend de la distance qui sépare l’élé-
(d’un angle fx). (A* = surface sectorielle
ment de l’axe de torsion (fig. 16.20), soit
OBB,)
CPU (16.73)

la déformation %, et la contrainte 7, peuvent s'exprimer en fonction de r. Par


conséquent, on peut récrire ainsi l'équation 16.72 :

OUT
Mes Br (16.74)

Par contre, le gauchissement ne dépend pas de x (c’est-à-dire que du/ox = O0).

L'intégration de l'équation 16.74, entre le point origine B, (correspondant à s = O)


et le point B (correspondant à s), donne l’équation suivante :

je 2] — B] Fd (16.75a)
où u* (appelé «gauchissement relatif») est le déplacement du point B par rapport
au point origine B,, selon la direction x. Par ailleurs, la seconde intégrale repré-
sente deux fois l’aire sectorielle OBB, (fig. 16.20), soit

1èr ds = 2A* (16.75b)


Prier
in (1 + t/r)

Enfin, si on combine les équations 16.75 avec les équations 16.68 et 16.33, on
obtient :

PR Se
CRAN (16.76)
Figure 16.21 Facteur de concentra- NOTE : l'équation 16.76 s'applique aussi bien à un contour ouvert qu’à un con-
tion de contrainte sur les coins rentrants tour fermé. Par conséquent, si on effectue l'intégration sur un contour fermé, le
de tubes soumis à une torsion. gauchissement relatif est nul.
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 507

Contrainte de cisaillement agissant aux coins rentrants. Comme pour les


profilés ouverts (fig. 16.17), le facteur de concentration de contrainte K, peut at-
teindre une valeur importante dans les coins rentrants des tubes de section non
circulaire soumis à une torsion. On trouve le résultat suivant à la référence 1 :
t
*k —

Trs xe2 if! = K

Ts fi do) t
(16.77)
r

Le facteur de concentration de contrainte K, est représenté graphiquement, en


fonction du rapport r/t, à la figure 16.21. On voit, encore une fois, que lorsque
r/t augmente, K, tend vers l’unité.

16.7.3 Section multicellulaire à paroi mince


Le problème posé par la torsion d’un barreau creux unicellulaire est un problème
isostatique. Par contre, si on ajoute une ou plusieurs autres cellules, le problème
devient hyperstatique, puisqu'il y a alors un ou plusieurs flux de cisaillement sup-
plémentaires associés à ces cellules. Le degré d’hyperstaticité d’une section
composée de n cellules étant n —1, on doit déterminer n — 1 conditions de défor-
mations qui viendront s’ajouter à l'unique équation d’équilibre dont on dispose.
Considérons une section composée de n cellules (fig. 16.22a). Les n flux de
cisaillement considérés séparément (q;, i = 1, 2, .., n) ainsi que l’angle de torsion
unitaire de la section totale étant des inconnues, il y a n + 1 inconnues à
déterminer.

Équilibre. Puisque le moment de torsion T est réparti sur n cellules, la somme


des réactions à la torsion de chacune de ces cellules doit être égale à T. Si on utilise
l'équation 16.68, on obtient :

Le 2 Ag; (16.78)
il

où À; et q; sont respectivement la surface comprise à l’intérieur du périmètre moyen


de la section de la cellule i et le flux de cisaillement auquel cette cellule est soumise.

Angle de torsion unitaire. l'angle de torsion unitaire qui affecte la cellule i est
déterminé principalement à partir de l'équation 16.69, dans laquelle q est appelé
«flux net» agissant sur la cellule. Or, la section étant composée de nombreuses
cellules, la cellule i a des parois communes avec d’autres cellules (par exemple, les
cellules a et b de la figure 16.22a). Par conséquent, le flux de cisaillement net qui
affecte la paroi commune 5,, vaut q, — q, (fig. 16.22b), et il en est de même pour
(b) y
les autres parois communes, ce qui donne :
Figure 16.22 Section multicellulaire
re
nl d ds _ 2) Ï ds (16.79) caractéristique soumise à un moment de
a torsion.
508 Chapitre 16

De façon plus générale, si une cellule i a des parois communes s; avec m cellules,
l'équation 16.79 s'écrit :

eve ds J ds
Bi = 3x 72 I
; > Abe (16.80)

Déformations compatibles. Même lorsque le gauchissement n’affecte au


départ qu’une seule cellule, la section entière est soumise à une rotation dans son
propre plan (comme un corps rigide). Cela signifie que la rotation de cette section
est la même que celle de chaque cellule prise séparément. Par conséquent, la
condition suivante doit être satisfaite :

BREL =D (16.81)
Les équations 16.80 et 16.81 sont souvent appelées «équations de déformations
compatibles» ; en effet, le flux de cisaillement qui satisfait à l'équation 16.80 sou-
met la cellule i à une rotation compatible avec celles des cellules adjacentes.
En résumé, pour résoudre les problèmes posés par la torsion d’une section
multicellulaire, il faut résoudre le système de n + 1 équations, linéairement indé-
pendantes, obtenues à partir des équations 16.78 et 16.80 avec l’aide des équa-
tions 16.81. Une fois le flux de cisaillement déterminé, on calcule la valeur de la
contrainte de cisaillement à l’aide de l’équation 16.68 (dans la paroi commune à
deux cellules, c’est le flux net qui permet d'obtenir la contrainte nette).
L'exemple 16.3 illustre un cas de torsion pour une section multicellulaire à paroi
mince.

EXEMPLE 16.3
Soit une membrure dont la section est composée de deux cellules (fig. 16.23a).
1. Calculer la contrainte de cisaillement maximale qui affecte la membrure lors-
qu'on la soumet à un moment de torsion T = 900 N-m, et évaluer l'angle de
torsion unitaire de la membrure (G = 80,8 GPa).
2. Calculer le rapport entre le moment de torsion qui engendre une valeur per-
mise de la contrainte de cisaillement, pour la section illustrée (T,), et celui qui
produit le même effet pour une section similaire, mais dont la paroi commune
AB est absente (T5).

Solution
1. Contrainte de cisaillement maximale
Le flux de cisaillement qui affecte chaque cellule est illustré à la figure 16.23b.
a) Équilibre

À partir de l’équation 16.78, on obtient :

= - Ta 2
T = 2(4q + 4) = Ee h ra | (a)
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 509

CN L
qi Q2

Le

B
1 = za/2 Figure 16.23 Exemple 16.3 : Mem-
AE brure dont la section est composée de
(b) deux cellules, soumise à une torsion.

b) Angle de rotation unitaire, pour chacune des deux cellules (équat. 16.80)

no 12 ah: ee
0/gma La
OR 2a 0 a,24
ER cd
Bi 2G ra? |f [ES Le

1 1 [gh4a q2a 2a
B ER on)
D) B B

c) Déformations compatibles
En posant égales les équations (b) et (c), on obtient :

qi = 0,899 q)
À partir de l’équation (a), on a :

did 0132 = 297 kN/m

sk
2 = GERS = 330,8 kN/m

d) Contraintes de cisaillement (équat. 16.68)


— Partie
ACB :
3
PE IR ER TE
t 2 x 10°
— Partie ADB:
3
PAL rie 330,8X10 _ 110,3 MPa
1e) LE 107

— Partie commune AB :

e 330,8 — 297) x 10?


ER PT) )ee = 33,8 MPa
LES SUN
510 Chapitre 16

e) Angle de torsion unitaire de la membrure (équat. [b])

B = B =
1 T
Es2e =
ARS
2q 2q
Se
rGa a Le Le)

_ 4 XI0 fæx0,899
,2x 0,899 2
rGa 2 1 Il
1,209 x 104 G)
rGa
= 0,079 rad/m

2. Rapport entre T, et T*
Pour la membrure dont la section est composée de deux cellules, le moment de
torsion maximal est gouverné par la contrainte de cisaillement qui affecte la partie
ACB. Ainsi, à la limite, lorsque % = %, (%, étant la contrainte de cisaillement maxi-
male permise), on a :

G = Tph (k)
et, à partir des équations (d) et (k), on obtient :

1
42.= 0800 7 (1)

d’où, à partir de l’équation (a) :

rP = nn Cl 2a? 0,899
— P1 =
= 7,59a 7,594Tpl
? (m)

Pour la membrure dont la paroi commune AB est absente, le moment de torsion


maximal T* est lui aussi donné par la contrainte de cisaillement qui affecte la
partie ACB. Par conséquent, on a (équat. 16.68) :

7)
* ra”
T, = fe + 2a? rw = 7,14a?t,f (n)

Le rapport entre T, et T;' est donc :

ÎF
LE = 1,06 (o)

NOTE : L'angle de torsion unitaire, pour la section dépourvue de paroi commune,


vaul :

LS = = 0,0792 rad/m
à f 1e)
«of . d] ï |
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 511

On constate que la paroi mitoyenne contribue bien peu à la résistance de la section


à la torsion ainsi qu’à sa rigidité. Par contre, elle rend la membrure plus résistante
au flambement local (chap. 11).

16.8 TORSION DES PROFILÉS COMPOSÉS DE SECTIONS


A GAUCHISSEMENT LIMITE
16.8.1 Observations
Dans ce qui précède, nous avons vu que les barreaux prismatiques de section non
circulaire soumis à des moments de torsion à leurs extrémités étaient susceptibles
de gauchir. Cependant, si une partie donnée de la section de la membrure est
maintenue rigide à une extrémité (à cause d’un encastrement, par exemple), le
gauchissement de cette partie est empêché et il s’y produit alors une répartition de
contrainte normale selon la direction longitudinale. Il est évident par ailleurs que le
degré de rotation et celui de gauchissement varient le long de la membrure. En fait,
l'influence de la partie maintenue rigide diminue progressivement au fur et à me-
sure qu'on s'éloigne de l'extrémité fixe. Par conséquent, l'application des équa-
tions déterminées précédemment donne des résultats satisfaisants pourvu que la
zone étudiée soit éloignée de l'extrémité fixe.

Nous avons démontré (équat. 16.76) que le gauchissement est peu important dans
le cas des sections à contour fermé. Une extrémité rigide a donc peu d'influence
sur la résistance à la torsion de telles membrures et sur celle de sections pleines,
comme les rectangles et les ellipses ; par contre, cette influence s'avère particulière-
ment importante pour les profilés ouverts. À l’article 16.8.2, nous n’étudierons que
les profilés de section en I (il s’agit des profilés notés W et S à l’appendice C), mais
nous pourrions appliquer les résultats obtenus aux profilés de sections en € (notés
C à l’appendice C) en faisant intervenir un facteur de correction approprié.

16.8.2 Profilé en I dont une extrémité est maintenue rigide


Équation différentielle permettant de déterminer l’angle de torsion uni-
taire. Considérons un profilé en I, dont l'extrémité A est encastrée dans un mur
rigide, soumis à un moment de torsion T à l’autre extrémité libre C (fig. 16.24a).
Le moment de torsion est transmis à une section située près du mur, principale-
ment par l'effort tranchant V, qui affecte chaque semelle. Cet effort tranchant pro-
voque la flexion des semelles : selon la théorie de la flexion (chap. 4), il se produit
un moment fléchissant dans chacune des semelles, ce qui entraîne une répartition
linéaire des contraintes normales (fig. 16.24b). l'intensité de ces contraintes dimi-
nuant au fur et à mesure qu’on s'éloigne du mur, le gauchissement d’une section
située loin du mur est total, alors qu’il n’est que partiel pour une section située près
de l'extrémité maintenue rigide.

À une section située à une distance x du mur (par exemple, la section B), le
moment de torsion est compensé, d’une part, par l’action de la contrainte de
cisaillement et, d’autre part, par la résistance des semelles en flexion. Par consé-
quent, on peut décomposer le moment de torsion en deux composantes T, et T,,
ce qui donne :

TETE (16.82)
512 Chapitre 16

position après
déformation

position
originale

(c)

Figure 16.24 a) Profilé soumis à une La composante T,, qui engendre les contraintes de cisaillement dues à la torsion
torsion, dont une extrémité, maintenue pure (en l'absence du mur rigide), est exprimée par la relation suivante (équat.
rigide, ne peut subir aucun gauchisse-
ment ; b) répartition des contraintes
16.33) :
normales ; c) déformation de la section, T = GJB (16.83)
après application d’une torsion.
où J est la constante de torsion de la section du profilé (il est important de signaler
que f = do/dx n'est pas nécessairement constant le long du profilé).

L'expression de la seconde composante, T,, qui provoque la flexion dans les


semelles, est associée à celle de l’effort tranchant V, par la relation :

T, © Vih (16.84)
où h est la hauteur du profilé. Les valeurs de T, et de T, sont indéterminées,
puisque, pour une section donnée, les valeurs de V, et de f sont inconnues, et
que, dans les semelles, les contraintes normales dues à la flexion ne peuvent être
évaluées qu’en fonction de ces valeurs de V, et de f.

Pour résoudre le problème, il faut donc recourir à l’expression de la courbe élas-


tique de la semelle lorsque cette dernière est soumise à une flexion latérale (chap.
5). Pour la semelle supérieure, le déplacement latéral (w, selon z) est exprimé en
fonction de l’angle de torsion de la section (o) (fig. 16.24c) par la relation suivante
(on considère que les autres déformations sont négligeables) :
h
LS a (16.85)

Les expressions de la courbe élastique et de la rotation unitaire sont associées à


celle du moment de flexion par la relation :

M, = El, ie PRIS te (16.86)


Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 513

où 1, est le second moment de la section d’une semelle autour de son axe neutre
de flexion (c’est-à-dire l’axe des y) ; 1, est, à toutes fins pratiques, égal à la moitié
du second moment total de la section par rapport à l’axe des v (app. C), soit
1, = 1,/2. Or, puisque dM,/dx = -V, (chap. 3), on peut récrire l'équation 16.86
ainsi :

h d?B
V,b = -El,y —4 —— (16.87 )

Si on combine les équations 16.82, 16.83, 16.84 et 16.87, on obtient l'expression


de l'angle de rotation unitaire, soit :

El,h? d? ‘h
OA EL NL (16.88)
4GJ dx? GJ
Si on pose
Halo) MS 2
MT Te (16.89)
l'équation 16.88 devient :

_—
1272B + ny —
1
Here p GJ MIE
où le paramètre 1/« est une grandeur exprimée en unités de longueur.

Solution générale. La solution de l’équation différentielle 16.90 prend la forme


suivante :

B AE Re JTE (16.91)
16.91

où À et B sont des constantes à déterminer en fonction des conditions aux rives


imposées.
a) À l'extrémité rigide, la pente de la courbe élastique étant nulle, et puisque
do/dx =, on doit avoir :
lorsque x = 0, Ba=N0 (16.92a)

b) À l'extrémité libre, le moment de flexion dans les semelles étant nul, on doit
avoir (équat. 16.86) :

lOTSQUeREEETE pa (16.92b)

À partir de ces conditions aux rives, on peut donc déterminer et récrire l’équation
16.91 sous la forme :

ar So
ñ fer cosh aL (16.95)

Ainsi, l'expression de l’angle de torsion (@) d’une section située à une distance x du
mur est la suivante :
514 Chapitre 16

x B 4 1h sinh &@L — sinh a(L . x)


= a
. [. “ GJ a cosh aL (16.94)

et celle de l’angle de rotation (g,) de l'extrémité libre est :

où = 1 (a - tanhaL) (16.95)
GJa

Enfin, on obtient :
re. cosh @(L — x)
ba ae (16.96a)

ee | cosh @(L — x)
LA cosh &L (16.96b)

La répartition du moment de torsion montre que, à une section située près de


l'extrémité libre, le moment associé à la torsion pure prédomine, alors que, à une
section située près de l’extrémité maintenue rigide, c'est le moment associé à
l'effort tranchant qui est plus important (en particulier, à l'extrémité fixe x = 0, on
aT,=0etT,;,=T).
On aboutit donc à l'expression du moment de flexion latéral engendré dans les
semelles, soit :

T |sinh a(L e +)
1 EE | PR
£ oh | cosh œL | (16.97)

ainsi que la valeur maximale absolue de M, à l'extrémité fixe (x = O), soit :


di
= —
.. tanh
an œL (16.98)
| blnex

Cas particulier des profilés élancés. Les résultats établis ci-dessus sont appli-
cables à des profilés de diverses longueurs. En particulier, pour des profilés élancés
(c'est-à-dire lorsque @ > 2,5), tanh a = 1 ; par conséquent, les équations
16.93 à 16.98 se réduisent aux expressions suivantes :

T (1=
B = _- et) (16.99)

LEEqe l
" FACE = ) (16.100)

T l

T, = Te® (16.102a)
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 515

4 =T(1-e*) (16.102b)
“ee
5
Milux = pra (16.103)

Dans l'équation 16.101, le paramètre 1/« représente l'influence de la flexion des


semelles sur l’angle de torsion du profilé. Si on compare ces résultats avec ceux
obtenus pour la torsion d’une membrure de même section, mais pouvant gauchir
librement (c’est-à-dire lorsque 9 = TL/GJ), on s'aperçoit que le fait de fixer une
extrémité augmente la rigidité de torsion dans un rapport de L/(L — 1/0.
at

16.8.3 Constante de gauchissement Rep


équation qui gouverne l’angle de rotation de la membrure sous l’action du
Figure 16.25 Section en C.
moment de torsion (équat. 16.88) peut prendre la forme suivante :

EGP ET (16.104)
G]J dx? GJ |
où C,, est la constante de gauchissement de la section. Le paramètre & de l’équa-
tion 16.89 devient alors
5e GJ
(16.105)
FO
La constante de gauchissement de la section en I (fig. 16.24) est donnée par les
équations 16.89 et 16.108 :

mis CR
(aW (16.106)
or D'UN
On peut démontrer de façon similaire que pour une section en € (fig. 16.25), on
détermine la constante de gauchissement à l’aide de l’équation suivante :

_ bh2t [3b+2h
(16.107)
ape? | 6b Eh
Les tableaux de l’appendice C donnent la valeur de C,, pour une gamme de
profilés en I'eten C.
E = 210 GPa =
L'exemple 16.4 illustre un cas de torsion avec gauchissement.
0 sc:

EXEMPLE 16.4
2 —dOimm h = 300 mm
Soit une poutre en acier (E = 210 GPa, G = 80,8 GPa), dont une des extrémités
est encastrée (la figure 16.26 en montre la section). On applique un moment de
torsion T = 2 KN-m à l’autre extrémité, restée libre. La longueur de la poutre est
L = 2 m. On demande de calculer :
1. la contrainte normale longitudinale maximale qui agit dans cette poutre ;
2. l’angle de torsion qui affecte l'extrémité libre ; b;, = 120 mm

3. la constante de gauchissement. Figure 16.26 Exemple 16.4.


516 Chapitre 16

Solution
1. Contrainte normale longitudinale maximale
a) Constante de torsion de la section (équat. 16.57)

J 2 bé
3

il 31 1(272x10 3 }+2%x (120 x14)|x10


3 -12 )
= 102 10m.

b) Second moment de la section de la semelle, par rapport à l’axe des y (app. À)

1 Il
I, = —tb3 = —([14 x 120) x10!2
Er TA ) b)
= 2017* 107 m*

On peut donc écrire (équat. 16.89) :

1/2
MC
MIE
h 22
1/2
L 1 BUS TU2 AT ON
300 x103 | 210 x 20,17x 107 (c)
= 1,147 m°!

La contrainte normale longitudinale a une valeur maximale à l'extrémité


encastrée, là où le moment de flexion est lui-même maximal. On a donc (équat.
16.98) :

Il ou tanh @œL
| blrax ah
20e
= ———— tanh (1,147 X 2
LT SOS 10e EN ) (d)
RS TERIN EN

et on obtient finalement la valeur de la contrainte normale longitudinale maxi-


male qui agit dans la semelle (chap. 4), soit :

3
STONE
20,17 x 1077
Il 169,6 MPa
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 517

La contrainte de cisaillement longitudinale a une valeur maximale à l'extrémité


libre, là où le moment de torsion est maximal. On a donc (équat. 16.96b, avec
= IL)}e

fat cosh aL
Il

Il
SIT 0 TE ee
| cosh (1,147 x ; (D
1,6 KN-m

et on obtient finalement la valeur de la contrainte de cisaillement longitudinale


maximale (équat. 16.53) :

(r Je ce Er

LORIE KR IX 10"
3,102 x 107 (g)
72,2 MPa
La valeur de la contrainte normale longitudinale maximale (équat. [e]) est donc
plus de deux fois supérieure à celle de la contrainte de cisaillement longitudinale
maximale.

2. Angle de torsion de l’extrémité libre (aL = 2,294) (équat. 16.95)

1
OT rite — tanh aL)

2 xX10* x (2,294 — tanh 2,294)


80,8
x 10° x 3,102
x 1077 x 1,147 (h)
0,0914 rad

NOTES : a) Puisque @ = 2,294 = 2,50, si on utilise les expressions appli-


cables aux profilés minces, les erreurs qui en résultent sont relativement faibles.
Par exemple, pour la contrainte normale maximale qui agit dans la semelle, on a
l'équation suivante (équat. 16.103) :

Hire te
ah
5,8 KN-m (i)

5,8 x 10? , 120 X 107


(op). = —— 2 2% 172,5 MPa ()
“ 20,17 X 10°
Après une comparaison avec l'équation (e), on conclut que l'erreur n’est que
de 1,7 %.
518 Chapitre 16

b) Si la poutre peut gauchir librement (c’est-à-dire si ses deux extrémités sont


libres), on peut déterminer l’angle de rotation d’une extrémité par rapport à l’autre
grâce à (équat. 16.33) :
TE
(oz je É BL Fr a

2410802
— 80,8 x 10° x 3,102 x 107 (k)
0,160 rad

Donc, lorsqu'on applique un moment de torsion, la poutre dont une extrémité est
fixe est affectée d'une rotation beaucoup plus faible que celle dont les extrémités
sont libres (de l’ordre de 58 % dans cet exemple).

3. Constante de gauchissement
La constante de gauchissement est obtenue à partir de l'équation 16.108 :

Cr—
GJ 80,8 x 3,102 x 1077
Ea? 210 x 1,1472
W

9,07 x 105 m°
Cette valeur se compare à celle qu’on donne pour les profilés à l’appendice C
(voir, par exemple, le profilé S310 x 47 dont les dimensions se rapprochent de
celles de la section traitée dans cet exemple).

16.9 CONCEUSION
Dans ce chapitre, nous avons pu constater que l’étude de la torsion se compli-
quait rapidement lorsque la membrure n’était pas de section circulaire. Ce type de
chargement revêt une grande importance pour les barreaux prismatiques quelcon-
ques, et surtout pour les membrures à parois minces.
Nous croyons que la méthode de résolution la plus élégante est celle de l’analogie
avec la membrane élastique (méthode de Prandtl), car elle permet d'obtenir une
représentation physique des problèmes posés par la torsion. Nous avons vu, en
effet, qu'il suffisait de dessiner la forme que prendra la membrane élastique équi-
valente pour déterminer, avec une bonne précision, les équations qui régissent la
contrainte, l’angle de torsion, etc.

Nous avons illustré, à l’aide de quelques exemples, l’utilisation des nombreuses


équations développées dans ce chapitre. Les notions ainsi abordées permettent de
résoudre la plupart des problèmes posés par la torsion de membrures faites de
matériaux élastiques.

RÉFÉRECES
1. TIMOSHENKO, S$. et J. N. GOODIER, Theorv of Elasticity, New York,
McGraw-Hill, 1970.

2. VOLTERRA E. et J. H. GAINES, Advanced Strength of Materials, Englewoods


Cliffs, N.J., Prentice-Hall, 1971, chap. 3.
Notions avancées concernant la torsion des barreaux prismatiques 519

3. BORESI, A. P et K. P CHONG, Elasticity in Engineering Mechanics, New York,


John Wiley & Sons, Wiley-Interscience, 2° éd., 1999.
4. BARBER, R., Intermediate Mechanics of Materials, New York, McGraw-Hill,
2000.
5. COCK, R. et W. YOUNG, Advanced Strength of Materials, Englewood Cliffs,
N. J., Prentice-Hall, 1998.
17
Notions avancées
de flexion

17.1 INTRODUCTION
Au chapitre 4, nous avons étudié un aspect particulier de la flexion, pour lequel
une poutre droite, constituée d’un seul matériau, possédait une section symé-
trique par rapport au plan de chargement ou, du moins, un axe principal de la
section coïncidant avec ce plan.

Nous aborderons maintenant certaines notions avancées concernant la flexion.


Nous nous intéresserons en premier lieu aux poutres constituées de plus d’un
matériau élastique, mais satisfaisant par ailleurs à toutes les hypothèses énon-
cées au chapitre 4.
Nous entreprendrons ensuite l’étude de la flexion gauche, cas général qui com-
prend la flexion d’une poutre droite de section quelconque, donc d’une poutre
qui ne possède pas nécessairement un axe de symétrie. Dans un tel cas, le plan
de chargement est en général incliné par rapport aux axes principaux de la
section.

Nous orienterons enfin l'étude de la flexion gauche vers la résolution des pro-
blèmes pratiques posés par des profilés à parois minces, ouverts ou fermés.
Nous compléterons ainsi l'étude amorcée au chapitre 16, qui concernait les no-
tions avancées de torsion.

17.2 POUTRES HÉTÉROGÈNES À COMPORTEMENT


ÉLASTIQUE
Il arrive souvent qu’on utilise des poutres constituées de plus d’un matériau ;
on réalise ainsi une certaine économie tout en tirant parti des propriétés méca-
niques de chacun de ces matériaux. Pensons notamment au béton armé qui,
alliant la grande résistance du béton en compression à la résistance de l'acier
en tension, est un matériau de construction économique, résistant et souvent
esthétique. L'utilisation conjointe de l’acier et du bois, ou celle de l’aluminium
et du plastique, sont d’autres exemples de combinaisons employées pour la
fabrication de poutres particulières.
Notions avancées de flexion 521

Nous n’étudierons ici que les poutres composées de matériaux à comportement


élastique. La figure 17.1a présente schématiquement une telle poutre, consti-
tuée de deux matériaux À et B répartis uniformément sur toute sa longueur.
Pour les besoins du développement mathématique, nous supposerons (comme
nous l’avons fait au chapitre 4, sect. 4.1) que, pour une poutre homogène,
aucun effort tranchant n’agit et que la poutre est par conséquent soumise à une
flexion pure.
Comme à l’article 4.2.1, nous admettons également ici que les plans transver-
saux demeurent plans après déformation (fig. 17.1b) et que l’équation 4.1 s’ap-
plique intégralement, soit :
a matériau B
£
x y
à
Cu
(1721) (Ag, Ep)

Par contre, il faut modifier les développements des articles 4.2.2 à 4.2.4 pour
tenir compte du fait que le module d’élasticité E n’est pas constant dans
toute la section, mais qu’il a une valeur différente selon qu’on a affaire à la
zone du matériau À (E;) ou à celle du matériau B (FE). On a donc ici, à partir
de l'équation 4.2 :

LES
à Lai ———
Il es CN m w (17.2a)
CN

(ox); = Epez (17.2b)


Les figures 17.1b et 17.1c illustrent la répartition de contrainte qui résulte de la
combinaison des équations 17.1 et 17.2. On peut constater qu'il y a disconti-
nuité dans cette répartition de contrainte au niveau du plan de jonction entre
les deux matériaux.
La combinaison de l’expression des conditions d'équilibre (équat. 4.3) avec les
relations 17.2 fournit la solution recherchée.
On détermine l'équilibre des forces selon l’axe des x (équat. 4.3a) grâce à
l'équation:

fe.u--1|] Eyy da + | Eur da]= 0 (17.3)


A P A4 AB F

où À, et Ag sont, respectivement, les aires des sections transversales des parties


de la poutre constituées des matériaux À et B.
L'équation 17.3 permet de déterminer la position de l’axe neutre. Ainsi, lors-
qu’on connaît les centroïdes y, et yg (fig. 17.1a), on peut trouver la valeur de
y qui satisfait à l'équation 17.3, soit :

E1Y4 A4 + Ep AB = (£E4 À4 + En Ag )y (17.4a)

Figure 17.1 a) Étude d'une poutre


à comportement élastique composée
DE E4Y4 A4 + EpYr Ag de deux matériaux : b) géométrie de
FE PORTE (17.4b)
déformation et répartition des con-
traintes ; c) répartition des contraintes
Soit l'équation d'équilibre des moments autour de l’axe des y (équat. 4.3e) : normales (vue isométrique).
522 Chapitre 17

Ï2 4A— if E;yz dA + | Egyz 2]=1û (17.5)


À P | 414 AB

Cette équation est satisfaite si la section est symétrique à tous points de vue
(géométrie et matériau) par rapport à l’axe des y ou à l'axe des z.
On définit l'équilibre des moments par rapport à l’axe des z (équat. 4.3f combi-
née aux rel. 17.2) :

| O,y dA + M = 2] E y? dA (| Egy° 2]FM OS 176)


A P | 44 AB

d'où

P 7 Edta+ Es ne
Il M

où 1, et 1 sont, respectivement, les seconds moments des sections A, et Ag par


rapport à l’axe des z.
La symétrie de la section et le fait qu’on ait affaire à une flexion pure assurent la
satisfaction des autres conditions d'équilibre (équat. 4.3b, 4.3c et 4.3d).

Enfin, la combinaison des équations 17.7, 17.2 et 17.1 donne ce qui suit :

(ones
pb Fe (17.8a)
|
My 18,
(,) r € en (o,)
oe D'ÉR OC D (17.8b)
Ez
NOTE : Les équations 17.4b et 17.8a indiquent qu'il suffit de remplacer l’aire
AB et le second moment de la section 1, par une aire À, et un second moment
de la section 1, équivalents, donnés par :

4 = A, (17.9a)

12:
fre BE, (17.9b)

pour pouvoir résoudre le problème comme si la poutre était constituée d’un


seul matériau. La figure 17.2 montre qu’il suffit d'augmenter les dimensions
horizontales de la section constituée du matériau B, dans la proportion Ez/E;,
mais sans en modifier la dimension verticale, pour pouvoir satisfaire simultané-
ment aux équations 17.9a et 17.9b. L'exemple 17.1 donne en détail le calcul
d'une poutre constituée de deux matériaux.
Notions avancées de flexion 523

A, li, Ex AI Figure 17.2 Utilisation de la notion


de section équivalente pour l’étude
d'une poutre composée de deux maté-

K 8
KE riaux (plan de flexion vertical) : a) sec-
tion composée de deux matériaux,
avec les dimensions réelles des deux
sous-sections ; b) on a remplacé la
sous-section faite de matériau B
par une section équivalente, faite de
ASlEÿ/E;), l8(Eg/E) matériau À.

EXEMPLE 17.1
Une poutre composée de bois et d’acier (fig. 17.3a) est soumise à un moment
fléchissant M de 20 kKN-:m. Calculer les contraintes normales maximales qui
agissent dans le bois et dans l’acier.

Av

bois (E = 10 GPa)

Tee Vo = 130 mm —

ÿ = 103 mm A, = 38,4 x 10° mm°

A,=105 x10°mm 717 .

10 mm
er
50 x (210/10) = 1050 mm
acier (E = 210 GPa)

(a) (b)

9,39 MPa
(compression)
À

147 mm

( > X :

20 KN-m es 103 mm
7, Ÿ

6,58 x (210/10) = 138 MPa


Figure 17.3 Exemple 17.1.
524 Chapitre 17

Solution
On remplace la section d’acier par une section de bois équivalente, en multi-
pliant sa largeur (50 mm) par le rapport des modules d’élasticité de ces deux
matériaux (210/10) [fig. 17.3b]. On peut déterminer la position du centroïde
par la méthode usuelle, soit
5 A + 4}
; À + 4

(10,5 x 10%) x 5 + (38,4 x 103) x 130 (a)


= 103 mm
(10,5 x 10?) + (38,4 x 10°)
On détermine le second moment I de la section équivalente par rapport à l’axe
(a) des z d’après l'équation suivante :

plan neutre
1=Y Es +4G- sy
. |(160 x 2403) + (1050 x 103)
+ (10,5 x 10%) x (103 - 5)
+ (38,4 x 10%) x (130 — 103)
019 010 mm 5197010 mt (b)
La répartition des contraintes normales dans la section équivalente est donnée
par l'équation 4.8, soit
(b)
My (20x10 )y
= -(63,9 x 10$)y (c)
V ER 313 x106
b
Lorsque v = +147 mm, ©, = -9,39 MPa. Lorsque v = -103 mm,
béton kd o, = 6,58 MPa.
Z e—— a
Pour calculer la contrainte qui agit dans l’acier, il faut multiplier la contrainte
(1 — k)d calculée à l’aide de l’équation (c) par le rapport des modules d’élasticité (équat.
17.8b). Ainsi :

Cle 210 = 138 MPa


= 658% 5 (d)
(c)

Crlnaxo = 9,39 MPa (e)


V
La figure 17.3c illustre le résultat final.
als s, |
x
17.3 POUTRES EN BÉTON ARMÉ
Pour étudier les poutres en béton armé, on emploie la méthode développée à la
(o,), = (o,)/a <= S,/a section 17.2. Toutefois, puisque le béton résiste beaucoup moins à la tension
qu’à la compression, on ne lui accorde aucune possibilité d’être soumis à des
(d)
contraintes de tension. l'acier d’armature doit donc être situé dans la zone de la
Figure 17.4 Poutre en béton armé. poutre qui subit la tension (fig. 17.4a). La répartition des contraintes dans le
Notions avancées de flexion 525

béton et dans l’acier est alors celle qu’on voit à la figure 17.4b. Si «& est le rap-
port des modules d’élasticité de l’acier et du béton, on peut écrire :

a = ©E, (17.10)

À ce stade, on remplace la section d’acier par une section équivalente de béton,


donnée par :

ANT AS CAT)

et la contrainte qui agit dans l’acier est :

(ox), |= = Q # (17,12)

On peut déterminer la position du plan neutre kd (fig. 17.4c) à partir du pre-


mier moment de la section équivalente (qui, nous l’avons vu, doit être nul par
rapport à l’axe des z situé dans le plan neutre) ; on a alors :

bka ot
d'où
Fe 24A,k _ 204,
= 0 (17:13)
bd bd
La solution de l'équation 17.13 donne la valeur de k. Si, pour une conception
optimale, on impose à l’acier et au béton d’atteindre simultanément leur limite
de résistance S, et S, (fig. 17.44), l'équation suivante donne la valeur de k :

S
Feb:
SP (17.14)
œ

Le calcul et la conception de poutres en béton armé sont des tâches qu’on con-
fie à des spécialistes. Nous avons simplement voulu souligner ici l’aspect parti-
culier de l’étude de cet important matériau composé.

17.4 EFFORTS INTERNES ASSOCIÉS AU CAS GÉNÉRAL


DE LA FLEXION GAUCHE
Avant d’entreprendre l'étude détaillée d’une poutre quelconque soumise à une
flexion gauche, il est utile de rappeler comment on détermine les expressions
des efforts internes (effort tranchant et moment fléchissant) qui résultent, à une
section quelconque de la poutre, de l'application du chargement externe. La
figure 17.5a montre les vecteurs V et M orientés de façon quelconque par
rapport au système d’axes de la poutre. À la figure 17.5b, on voit et M dé-
composés selon les axes des v et des z, selon la convention de signes adoptée
au chapitre 3. (b) £

À l'exemple 17.2, on verra que, pour établir les diagrammes des efforts tran- Figure 17.5 Cas général d’une
chants et des moments fléchissants dans le cas de la flexion gauche, on suit la poutre soumise à une flexion : efforts
même méthode que dans le cas de la flexion simple (chap. 3). internes.
526 Chapitre 17

EXEMPLE 17.2
Étudier la répartition des efforts tranchants et des moments fléchissants dans la
poutre illustrée à la figure 17.6a.

Figure 17.6 Exemple 17.2. (g)


Notions avancées de flexion 527

Solution

On considère séparément les deux plans de chargement xy et xz, et on trouve


les diagrammes des efforts tranchants et des moments fléchissants de la même
façon qu’au chapitre 3.

17.5 ÉQUATIONS DIFFÉRENTIELLES D'ÉQUILIBRE


Comme le montre la figure 17.7, il est possible de déterminer les conditions
d'équilibre d’un élément de longueur d’une poutre soumise à une flexion gau-
che de la même façon qu’au chapitre 3, à condition d’étudier chaque plan de
chargement séparément et de tenir compte de la convention de signes corres-
pondante. Ainsi, pour le chargement agissant selon le plan xy (fig. 17.7a), on
obtient l’élément de la figure 17.7c. Les conditions d'équilibre (£F), = 0 et dy
(ZM), = 0 donnent, après qu’on a fait tendre Ax vers 0 :

dv,
_ = = -q,q 174
(17.15a) | | M, + AM,

dM @) vŸ LS = = lv, + AV,
EE = -ÿ, (17.15b)
X

De la même façon, pour le chargement agissant selon le plan xz q;

(fig. 17.7b et 17.74), on trouve :

w,] À
de, = 17.16 | | MORANE
dx de ANSE

(d) vŸ lv, + AV,


dM,
= = ÿ, (17.16b)
dx
Figure 17.7 Équilibre différentiel
Les équations développées pour la flexion simple (chap. 3) sont donc directe- dans le cas d’une flexion gauche.
ment applicables à la flexion gauche (au signe près, en ce qui concerne l’équa-
tion 17.16b).

17.6 ANALYSE DES CONTRAINTES ASSOCIEES A


LA FLEXION GAUCHE
Pour comprendre l’analyse des contraintes associées à la flexion gauche, nous
étudierons d’abord le cas d’une poutre soumise à des moments de flexion purs
M, et M, (les efforts tranchants V, et V, étant nuls ; fig. 17.8, section 17.7). Dans
cette situation, la solution exacte est relativement facile à obtenir (comme lors
de l’étude de la flexion symétrique, au chapitre 4). Pour ce faire, il faut respecter
les trois étapes fondamentales de résolution dans l’ordre suivant :

1. l'étude des déplacements et de la compatibilité géométrique ;


2. l'application des relations contraintes/déformations ;
Figure 17.8 Poutre soumise à une
3. l'étude des conditions d’équilibre. flexion pure.
528 Chapitre 17

La figure 17.9 montre schématiquement l’ordre des étapes à suivre pour résou-
dre le problème posé par la flexion pure.
À la section 17.8, nous rechercherons une solution approximative pour le
cas où les efforts tranchants V, et V, ne sont pas nuls et se superposent aux
moments fléchissants M, et M,.

Déplacements Déformations Contraintes Forces

Relations Relations Conditions


déformations/déplacements contraintes/déformations aux rives

Compatibilité ;
Figure 17.9 Étapes de résolution. (déplacements continus) Equilibre

17.7 CONTRAINTES DUES À LA FLEXION PURE


En plus du fait que les efforts tranchants doivent être nuls, il convient d'imposer
les conditions suivantes à la poutre étudiée :
a) Avant chargement, la poutre est droite.
b) Le matériau est homogène, isotrope et à comportement élastique.
c) La section, quoique quelconque, est uniforme sur toute la longueur de la
poutre.

Nous nous inspirerons des hypothèses émises et vérifiées au chapitre 4 pour


accélérer la résolution du problème. Ces hypothèses sont au nombre de deux :
a) Les sections qui sont planes avant déformation demeurent planes et nor-
males à l’axe longitudinal de la poutre, après déformation. Ainsi :

or 0 (172107)

b) La poutre étant relativement «mince» (sa longueur est de beaucoup


supérieure à sa plus grande dimension transversale), les composantes de
contrainte qui sont nulles aux parois latérales sont également nulles en tout
point ; autrement dit :
Oy = O0, = Ty = 0 (17.18)

Nous vérifierons ces hypothèses une fois que nous aurons résolu le problème
posé par la flexion pure. Les articles 17.7.1 à 17.7.5 décrivent les étapes de ré-
solution à suivre.

17.7.1 Étude des déplacements


Puisque les sections planes demeurent planes après déformation, le déplace-
ment u, dans la direction x (normale à la section), doit satisfaire à l'équation
d'un plan ; ainsi :
U — € + boy ct CoZ (17.19)

où do, bo, et ©, sont fonction de x seulement.


Notions avancées de flexion 529

À partir de l'équation 17.17, de la relation 8.6 et de l'équation 17.19, on


obtient :

Yrxyxy = 0 = 2 + ee = bpDs
nier + qe (17.20)
d'où
dv
bp = -

De la même façon, on peut écrire :

D 17.21
. 0700 0% Aer re
d’où

ox
En remplaçant, dans l’équation 17.19, b, et c, par leurs valeurs (équat. 17.20 et
17.21), on trouve :

CORNE 5 (17.22)

Il reste à déterminer les valeurs des déplacements y et w, ce qu’on fera à la


section 17.10.

17.7.2 Étude des déformations


On peut trouver l'expression de la déformation longitudinale &, à partir de la
relation déformation/déplacement (équat. 8.6) et de l'équation 17.22 ; ainsi,
on a:

HE mon jou ie)


_ du day dv d7w

On a déjà par ailleurs émis l'hypothèse (équat. 17.17) selon laquelle les compo-
santes 7, et 7, sont nulles.
On trouvera à l’article suivant les expressions des trois autres composantes &,, &,
ete.

17.7.3 Relations contraintes/déformations


Pour un matériau au comportement élastique, nous avons déjà établi (chap. 9)
les équations reliant les six composantes de contrainte aux six composantes de
déformation. On a tout d’abord :
]
0 .)(5 vo) (17.24)
Cependant, selon l'hypothèse b) [équat. 17.18], on a ©, = ©, = 0 ; donc, à
partir de l’équation 17.23, on peut obtenir :

(1725)
530 Chapitre 17

On trouve ensuite :
G,
É, = =EN— (17.26)
é E
Enfin, on sait que les composantes de cisaillement sont toutes trois nulles, puis-
qu'on a (équat. 17.17 et 17.18) :

1
en (17.27)

Tyz
Yyz = G = 0 (17.27b)

Vzx = G _0 (17.270)
ë (E

La seule contrainte non nulle est donc 6.

17.7.4 Conditions d’équilibre aux rives


La figure 17.10 montre un élément de longueur de la poutre soumis, d’une
part, à la seule composante de contrainte non nulle (o,) et, d'autre part, aux
deux moments fléchissants (M, et M,). Les conditions d'équilibre suivantes doi-
vent ici être satisfaites :

(2F), = 0, ÎOx dA = 0 (17.28a)


À

EM), =0, M,= Lo dA (17.28b)

(EM), = 0, M, = -[oud4 (17.280)


17.7.5 Solution et vérification
Il est à présent possible de combiner les relations établies aux articles 17.7.1 à
17.7.4 pour résoudre le problème posé par une poutre soumise à une flexion
pure.
À partir des équations 17.28 et 17.25, on a:

e | d?v Ï |
O=E|— "| d4 - — dA - —- dA (17.29a)
|ox JA dx? # dx? ra

LS ea jar sais 2] (LEA)


Figure 17.10 Équilibre d’un élément ” 04) d2v 2 d2w
d'une poutre soumise à une flexion -M, = EE [> dA — 2 à dA — ca [= dA (17.29c)
pure.
Notions avancées de flexion 531

Si on pose que l’axe des x passe par le centroïde de la section, on obtient :

[da = [24 = 0 (17.30)


À A

Par ailleurs, on connaît les expressions des seconds moments et du moment


produit de la section (app. A), soit :

ire 2 dA (17.31)

I, = [»° «4 (17.31b)

L = [> dA (17-216)

Si on insère les relations 17.30 et 17.31 dans les équations 17.29, le résultat est
le suivant :
0
De
(17:32a)
ox

ee LE Le ous|
d2v d2w

(17.32b)

-M,
d2v d2w
— es. |
(17.32c)

De plus, en combinant les équations 17.32b et 17.32c, on trouve :


0
240 ef (17,38a)
ox

—.d2v = Re
——————
l
| M], Jen + Vo]
MI,
(17.33b)

—Face
d2w-1 = ——————
[ML + M, |
| M,1,, + M,L
(17.336)
L'insertion des équations 17.33 dans l'expression 17.25 donne ce qui suit :
il
ENS 2 (M2 a MI, )y rs (M1, F3 M,1. 7 | (172534)
1,L = ly

En outre, on sait pour l’avoir défini précédemment (équat. 17.18 et 17.27) que
toutes les autres composantes de contrainte sont nulles. On détient donc la
solution du problème, puisqu'on connaît toutes les composantes de contrainte.
Cette solution et les hypothèses formulées sont exactes, puisque la condition
d'équilibre différentiel des contraintes (équat. 7.8) est bien satisfaite. En effet,
on à :
532 Chapitre 17

CE PC rer
ox dy oz
Les termes différentiels de l'équation précédente sont bel et bien nuls, et
aucune force de volume F, n’agit sur la poutre.
Pour faciliter les calculs en flexion gauche, il est souvent avantageux de redéfinir
les propriétés de la section de la façon suivante.

D TENIe LALREIT TENUE


Soit4) L, era ï FRERE
z a foyz RSA
me (Tree )

L'équation 17.34 devient :

.-/,M) um ,M)
cas ere | re Ont (17.35b)

Noter que pour 1,, = 0, on a: 1e = ©, ie =}, et PERLE

17.7.6 Plan neutre


Nous avons défini le plan neutre (chap. 4) comme le lieu des points de la
poutre où la contrainte normale est nulle. Dans le cas d’une flexion simple
(chap. 4), le plan neutre coïncide toujours avec un des axes principaux ou avec
un axe de symétrie de la section et est normal au plan de chargement. Dans le
cas d’une flexion gauche, par contre, le plan neutre est incliné par rapport au
plan de chargement (fig. 17.11).
Si on reprend l'équation 17.34 et qu’on pose 6. = 0, on obtient :

(M,1,, + MI,)y - (MI, + M,L)z = 0 (17.36)


Léquation 17.36 est l'équation d’une droite appartenant au plan vz. Cette
droite est l’axe neutre (fig. 17.11) qui passe par le centroïde de la section et qui
fait avec l’axe des z un angle & donné par :

t dy Ml a M,,1,

| d Mi,+MI, CUS)
ga = —— = ———— ————————————————

On peut exprimer l’angle & en fonction de l’angle B, qui représente l’in-


clinaison par rapport à l’axe des z du vecteur du moment fléchissant résultant
M, angle correspondant à :

tgBgB = M,
M.— (17.38)
Figure 17.11 Inclinaison du plan
Alors, à partir des équations 17.38 et 17.37, on peut établir :
neutre dans le cas d’une flexion
gauche (remarquer le sens positif des 1, FI te
angles & et f mesurés à partir de l’axe PTE (17.39)
des z).
Notions avancées de flexion 533

On peut voir la convention de signes pour les angles & et B à la figure 17.11
(le vecteur M est normal au plan de chargement).
NOTES : a) Lorsque M, = 0, B = 0 ettg & = I,,/1,. Pour que & = 0, il faut que
I, = 0, ce qui suppose que les axes principaux de la section coïncident avec les
axes des v et des z. C'est le cas, en particulier, si l’axe des y ou des z est un axe
de symétrie de la section.

b) Comme nous le verrons plus loin, une poutre soumise à une flexion gauche
fléchit dans la direction normale au plan neutre. La connaissance de la valeur
de l'angle «& nous renseigne donc immédiatement sur le mode de fléchissement
de la poutre.

c) Lorsque [,, = 0, l'équation 17.39 devient :


1
Hoi p (17.40)
Si, par ailleurs, les dimensions de la section sont telles que 1, < L,, une faible
inclinaison (ff = 0) du moment fléchissant résultant M entraîne une forte
inclinaison du plan neutre (æ > O). Il faut éviter cette situation qui peut avoir
des conséquences néfastes : augmentation du niveau de contrainte, déverse-
ment latéral de la poutre et instabilité. exemple 17.3 illustre cette situation
dans le cas d’un profilé en E.
d) Toujours lorsque I,, = 0, l'équation 17.34 (ou 17.35b) est considérablement
simplifiée et devient :
M,
0, ire 2} PL (17.41)
IEZ 11y
1, = 23,6 x 10° mm‘
L'équation 17.41 indique que, pour calculer 6, il suffit de superposer, et ce à I, = 3,1 x 10° mm°
l’aide de la formule de la flexion simple (équat. 4.8), les contraintes, considé-
rées séparément, dues à M, et à M,. L'exemple 17.3 montre comment réaliser
un tel calcul.

EXEMPLE 17.3
Un profilé en I (fig. 17.12a) est soumis à un moment fléchissant M agissant
selon l’axe des z. (a) Le 133 mm el

1. Étudier l'effet qu’exercerait une légère inclinaison £ du plan de chargement


par rapport à l’axe des v sur l’inclinaison « du plan neutre par rapport à
l’axe des z (fig. 17.12b). axe neutre
\

2. Étudier également la variation de la contrainte normale maximale


(Ox)max en fonction de B, pour la même intensité de moment fléchissant
M = 1000 Nm.

Solution
1. Effet de l’inclinaison du plan de chargement sur l’inclinaison du plan neutre
Puisqu’on a affaire ici à une section symétrique, 1, = 0 et l'équation 17.40
s'applique intégralement. Donc : Figure 17.12 Exemple 17.3.
534 Chapitre 17

D 23,6 x 106
g
to &œ = —t 7 g B =
} EE ia droi (a)

2. Variation de (6,),, en fonction de f


Le point À étant le plus éloigné du plan neutre (fig. 17.12b), il sera le plus
sollicité (tension). Pour ce point, l'équation 17.41 s'applique donc, avec les
coordonnées suivantes :

ÿ = ue — -101,5 mm
?)

PR Ée = 66,5 mm
2)

Les moments M, et M, correspondants sont :

M, = Msin B = 1000 x10*sinB (N-mm)


M, = M cosB = 1000x 10% cos B (N-mm)

On a donc (équat. 17.41) :

10%cosB x 101,5 à 106 sinB x 66,5


(x Je ä
23,6 0100 3,15 10°
4,3cosB +21,4sinfB (MPa) (b)

Le tableau 17.1 donne quelques valeurs particulières de & et de (c,), en


fonction de certaines valeurs de l’angle f.
Pour un angle f relativement faible, l’inclinaison du plan neutre est considéra-
ble, et le niveau de contrainte élevé.

Tableau 17.1 Inclinaison du plan neutre et contraintes


maximales pour l'exemple 17.3

(G)max POUT M = 1000 N-m


(degré) (degré) (MPa)

0 0 4,3
Il 7,6 4,7
2 14,9 5,0
5 337 6,1
10 ss 8,0
15 63,9 4 9,7

L'exemple 17.4 illustre l'application de l’équation générale 17.34 pour le calcul


de la contrainte normale.
Notions avancées de flexion 535

EXEMPLE 17.4
Une cornière (fig. 17.13a) est soumise à un moment fléchissant M, # 0
(M, = 0). Calculer la valeur de la contrainte normale maximale (0), en
fonction de M, et déterminer où elle agira dans cette section.

Solution 5

En utilisant la méthode et les équations proposées à l’appendice A, on déter-


mine tout d’abord les propriétés et les caractéristiques de la section (à cause de
la symétrie de la section, l’axe a-a incliné à 45° est un axe principal). Il est pré-
férable de décomposer la section de la façon illustrée à la figure 17.13b.

1. Localisation du centroïde
On fait un calcul pour déterminer la position du centroïde :

F=2-
(148 x 8 x 0) + (8 x 148 x 74)
= 37
(148
x 8) + (8 x 148) Rs

2. Calcul des seconds moments de la section


On détermine les seconds moments :

y = 1, = (148 x 8)(0 — 37) + (8x 148)(74 - 37)


148xS8 8x14$ 41 mm
+ ———— + ———
12 12
5,409 x 106 mm‘
axe neutre B
(c) 41 en ee 37 mm
3. Calcul du moment produit de la section
Moment produit : Figure 17.13 Exemple 17.4.

1, = [(148 x 8)(0 — 37)(74 - 37)] x 2 = -3,242 x 106 mm‘


On procède ensuite au calcul de la contrainte (o,),,... Pour ce faire, on localise
d’abord le point le plus sollicité de la section en calculant en premier lieu
l’inclinaison de l’axe neutre.

4. Calcul de l’inclinaison de l’axe neutre


Puisque M, = 0, tq 8 = 0, et (équat. 17.39)
7h a
NA EURE
NO: 100
d’où
GES DIE

5. Coordonnées des points les plus sollicités


Le résultat ci-dessus apparaît à la figure 17.13c, laquelle montre clairement que
les points À ou B, qui sont les plus éloignés de l’axe neutre, seront les plus
sollicités.
536 Chapitre 17

a) PointÀ
y = 152
— 41 = 111 mm
z = 8 — 41 = -33 mm

b) PointB
y = -4] mm
z = -A] mm

6. Calcul de 5,
Lorsque M, = 0, l'équation 17.34 devient :

Ox
ns (M1,y a MI ,,2)
DR
-5,333 x 10° (5,409y + 3,242z)M,
(en mégapascals, avec M, en newtons-mètres et v et z en millimètres)

d’où, pour le point À :


(ox), = -0,0268M, (MPa)
et, pour le point B :
(ox), = +0,0185M, (MPa)

17.8 EFFORTS TRANCHANTS ASSOCIÉS


À LA FLEXION GAUCHE
Les équations développées à la section précédente sont rigoureusement exactes
si aucun effort tranchant ne se produit dans la poutre. Cette condition suppose
en outre que les moments fléchissants M, et M, sont constants tout le long de la
poutre. Or, il s’agit d’un cas particulier qu’on rencontre rarement en pratique.
C’est pourquoi, dans cette section, nous étudierons le cas plus général où les
efforts tranchants agissent eux aussi.
La présence de V, et de V, entraîne des variations de M, et de M, (sect. 17.5)
ainsi qu'une répartition des contraintes de cisaillement dans la section de la
poutre. Ces deux conséquences ne facilitent pas le développement d’une solu-
tion exacte. En fait, les quelques solutions exactes obtenues par les méthodes
basées sur la théorie de l’élasticité ne s'appliquent qu’à des cas très particuliers
de chargements simples et elles n’offrent qu’un intérêt pratique limité.
Nous développerons donc ici une solution qui, bien qu’elle soit approximative,
est parfaitement applicable, du point de vue pratique, aux membrures longues
et minces. Nous avons d’ailleurs utilisé la même approximation au chapitre 4,
lorsque nous avons développé les équations relatives à l’effort tranchant associé
à la flexion symétrique.
Nous analyserons surtout les profilés à parois minces, car ce sont ceux qui exi-
gent le plus d’attention lorsqu'on veut étudier les effets de l’effort tranchant.
Notions avancées de flexion 537

17.8.1 Méthode d'analyse


La méthode d’analyse, qui est essentiellement la même que celle adoptée
au chapitre 4 pour la flexion symétrique, peut se résumer aux trois étapes
suivantes :

1. On suppose que les relations 17.34 ou 17.35, qui concernent la flexion pure,
s'appliquent également en présence de V, et de V..
2. On fait en sorte que les conditions d'équilibre soient satisfaites, compte tenu
de la présence de V, et de V..
3. On ne se préoccupe pas de la compatibilité géométrique puisque, en pré-
sence d’efforts tranchants, les sections planes ne demeurent pas planes après
le chargement. Figure 17.14 Poutre à paroi mince :
système de coordonnées locales.
17.8.2 Système de coordonnées, formulation du problème et
équations de base
Comme nous l’avons fait dans les chapitres précédents lorsqu'il s’agissait d’étu-
dier les profilés à parois minces, nous utiliserons ici le système de coordonnées
locales n,s,x (fig. 17.14).

Les composantes de contrainte ©6;, %, et %,, (fig. 17.14) sont nulles aux parois
latérales de la poutre et, puisque la paroi est mince, on peut les négliger ; on
p\ (A

peut donc écrire :


Figure 17.15 Les conditions d’équi-
On = Tns = Tyn = 0 (17.42) libre exigent que ©, = (0.

Comme le montre la figure 17.15, la composante de contrainte ©, doit, elle


aussi, être nulle pour satisfaire aux conditions d'équilibre selon le plan ns ; on a
alors :
6, =0 (17.43)
Les deux seules composantes de contrainte non nulles sont par conséquent ©,
et 7, (fig. 17.16a). Pour déterminer &,, on utilise les équations 17.34 ou 17.35,
en adoptant, comme précédemment, le système général de coordonnées x,u,z.
Pour déterminer 7, on a encore une fois recours à la notion de flux de cisaille-
ment, puisqu'on peut supposer que la valeur de cette contrainte est pratique-
ment constante dans la faible épaisseur t de la paroi. On obtient :
t/2
q = ( fs On ET,St (17.44)
-1/2

La figure 17.16b montre un élément de la paroi. On peut y voir les composan-


tes de contrainte, ainsi que leurs variations, qui exercent un effet sur l'équilibre
selon la direction x. Nous avons ici, lorsque (2F), = 0 :

-qgdx + (q + dg)dx — o;tds + Ê + . a je10)


F
d'où
06
dg = -t—<ds (17.45) Figure 17.16 Poutre à paroi mince,
ox composantes de contrainte non nulles.
538 Chapitre 17

L'intégration de l'équation 17.45 donne, pour l'intervalle qui sépare s, de s, la


variation Ag suivante :

Ag = q; — 40 = Ï Le je (17.46)
S X

d'où

Is = jiSE
$ c: dx jé+ 40 (17.47)
ë

On établit l'expression de la contrainte de cisaillement à partir de la rela-


tion 17.44, soit
ds
Txs — rx (17.48)

Dans l'équation 17.47, on obtient la valeur de dc;/0x en dérivant l'expression


17.34 : ainsi :

0, 7e, l OM, 0M,


ox EG QU SR 4
OM, oM, (17.49)
SU ee a s fe Z
Fa ox

Cependant, selon les équations 17.15b et 17.16b, il est possible de remplacer


dM,/dx et AM ,/ox respectivement par -V, et V,. On a alors :
06 l
RE A (Fe = 1}r = (hs PL)z] cr. 5000
Si on avait utilisé les équations 17.35, on aurait obtenu :
00, y, É; -F, V,

S: = © |
ET.
ne Au TR
ner | (17.50b)

NOTE : Comparons les expressions concernant le flux de cisaillement trouvées


(a) z
jusqu'ici avec celles développées au chapitre 4. Pour ce faire, posons V, = O et
I, = 0 dans l'équation 17.50a ; on obtient alors :

DRE
ox jl / (a)

Pour une poutre de section rectangulaire (fig. 17.17), qo est nul à la paroi
supérieure. l'équation 17.47 devient donc :
EURE
Qs = +Iz |*S — (pt) ds (b)
Dans l'expression (b), en tenant compte de la relation linéaire entre y et s, l’inté-
mr grale représente le premier moment Q de la surface A’ par rapport à l’axe neu-
tre. On obtient donc finalement :
Figure 17.17 Poutre de section rec-
tangulaire soumise à un effort tran- HR. (c)
chant V, # 0.
Notions avancées de flexion 539

L'expression (c) est similaire à l'équation 4.16, sauf que, à la figure 17.17b, q,
est positif vers le bas.

17.8.3 Méthode de résolution


Pour déterminer la répartition du flux de cisaillement q,, il est nécessaire de
résoudre l'équation 17.47 et, pour v arriver, il faut connaître le flux de cisaille-
ment q au point de départ 5 de l’intégrale. La méthode de résolution étant
différente selon que la section est «ouverte» ou «fermée», nous verrons les deux
cas séparément.

Section ouverte. La figure 17.18 montre une poutre dont la section est dite
ouverte. Dans une telle section (déjà définie lors de l’étude de la torsion,
chap. 16), le flux de cisaillement ne peut pas se propager en circuit fermé
(fig. 17.18b). Sachant que le flux de cisaillement est nul au niveau des arêtes
longitudinales (fig. 17.18a), on peut commencer l'intégration de l’équation
17.47 à ces endroits (fig. 17.18b). Les étapes suivantes résument la méthode de
résolution, que nous illustrons plus loin, à l'exemple 17.5.
1. À partir de chacune des arêtes longitudinales, on peut intégrer l'équation
17.47 jusqu'aux intersections, pour y déterminer la valeur de q,, soit

S 00,

s = | Le x a (17.51)
0 x

2. Aux intersections, les valeurs des divers flux de cisaillement s’additionnent


pour v donner la valeur du flux total.
Sn À partir d’une intersection, on intègre de nouveau l'équation 17.47 jusqu’à
l'intersection suivante et ainsi de suite. Entre deux intersections, on obtient la
valeur du flux de cisaillement à partir de l'équation 17.47, mais en donnant
à q, la valeur calculée pour q,, à l'intersection où s redevient 5.
4. La convention de signes concernant q, est la suivante : il est positif lorsqu'il
agit dans le sens de l'intégration (c’est-à-dire de s, vers s).

Figure 17.18 Flux de cisaillement


dans une section «ouverte».

intersection

(a) (b)
540 Chapitre 17

Section fermée. Dans une section dite fermée (fig. 17.19), il n’y a aucun
endroit où le flux de cisaillement est connu comme nul (comme c'était le cas
pour les sections ouvertes), si bien que la constante q, dans l'équation 17.47,
est indéterminée. Pour résoudre le problème, il faut donc étudier le mode de
déformation de la section dans la direction x.
On peut récrire l'équation 16.75a (développée pour l'étude des sections
fermées soumises à la torsion) de la façon suivante :

dau-=$at-s deras (17.52)

Puisque, ici, la poutre n’est pas soumise à une torsion, # = 0 et l'équation


17.52 devient :

G qs 1 ( . )

On sait (équat. 17.46) que :

gs = Ag + qo (17.54)
2
Si on remplace q, par son équivalent (équat. 17.54) dans l’équation 17.53,
compte tenu du fait que q n’est pas fonction de s, on trouve :

d ae = $ 4 © + ao # (17.55)
Figure 17.20 Mouvement relatif qui
se produirait si on fendait la poutre
longitudinalement. La figure 17.20 montre le mouvement relatif du qui se produirait si on
«ouvrait» la section en pratiquant une fente longitudinale dans la poutre. La
section étant «fermée», un tel déplacement relatif ne peut se produire, et on
obtient (équat. 17.55) :

ni
40 — ds (17.56)

intersection
NOTES : a) Dans le cas d’une section dont une partie seulement est «fermée»
(fig. 17.21), il faut d’abord intégrer l'équation 17.51 à partir des arêtes longitu-
dinales (qp = 0), afin de déterminer les valeurs du flux de cisaillement aux inter-
sections. À partir d’une origine arbitrairement choisie sur le contour fermé, on
procède ensuite à l'intégration de l'équation 17.51 le long de ce contour, en
additionnant les valeurs des flux de cisaillement aux intersections : on obtient :

mue 00,
ga ; ME = dS. + intersection (17.57)
(b) intersection

Figure 17.21 a) Section fermée ; On trouve la valeur de la constante qo à partir de la relation 17.56, en intégrant
b) section dont une partie seulement Aq (équat. 17.57) le long du contour fermé. On peut enfin déterminer la valeur
est fermée. du flux total à partir de l'équation 17.54.
Notions avancées de flexion 541

b) Lorsqu'une section fermée est symétrique par rapport à la direction de © Il ©

l'effort tranchant, le flux de cisaillement est nul au niveau de l’axe de symétrie


(fig. 17.22). Pour de telles sections, il est donc avantageux de choisir l’origine
de l'intégrale de contour au niveau de l’axe de symétrie, car, dans ce cas,
do = 0. Nous appliquerons cette méthode de résolution concernant les sections
fermées plus loin, à l'exemple 17.6.

17.8.4 Flux de cisaillement maximal 10

Le flux de cisaillement étant maximal lorsque dq/ds = 0, on peut appliquer (a)


directement l’équation 17.45 ; on a alors :

set 0 (17.58)

Cette condition est satisfaite pour l’axe neutre puisque, par définition, ©, v est
nul. La figure 17.23 montre la répartition du flux de cisaillement dans une pou-
tre en Z soumise à une charge verticale. Dans les exemples 17.5 et 17.6, nous
localiserons également le flux de cisaillement maximal.

EXEMPLE 17.5
La cornière de l’exemple 17.4 est soumise à des efforts tranchants V, = 1000 N
et V, = 500 N (fig. 17.24a). Etudier la répartition du flux de cisaillement dans
cette section (1, = I, = 5,409 X 105 mm“ et I, = -3,242 X 105 mm‘).

Solution
Léquation 17.50a donne :

DO 1
PÉNEReIT (le = 71 )y + (1 -VL)z|
(5,333 x 105 )(7030y + 59467)
(N/mm ; y et z sont en millimètres) (a)

1. Intégration de A vers B (fig. 17.24b)


D’après l'équation 17.51 :

s = | cer je où 0 < 5 < 148 mm (b)


0 x

Sur la partie AB, on a y = -37 mmet z = 111 — s (mm). l'équation (b) devient
alors :
Figure 17.22 Sections symétriques
gs = -8X106 L7s(-37 - sil _ ) par rapport à la direction de l'effort
tranchant.
(N/mm ; s est en millimètres) (c)
542 Chapitre 17

2. Intégration de C vers B
Léquation (b) est encore valide, sauf que, sur la partie CB, on a y = 111 -s
(mm) et z = -37 mm.
charge vertical e
Donc (équat. [b]) :

ds = SX I0N aspu = à + 72-37)

(N/mm ; s est en millimètres) (d)

La figure 17.24c montre la répartition de q, dont les valeurs sont établies à


axe neutre
È partir des équations (c) et (d). Le sens du flux de cisaillement est illustré à la
figure 17.24d (selon la convention de signes). Le flux de cisaillement a la même
valeur à l'intersection. Il a fallu, pour obtenir un résultat aussi précis, garder un
bon nombre de chiffres significatifs dans les calculs.
La valeur maximale du flux de cisaillement est de 9,53 N/mm sur la partie CB
et de 5,74 N/mm sur la partie AB. Comme on l’a démontré à l’article 17.8.4,
c'est au niveau de l’axe neutre que le flux de cisaillement est maximal. On peut
calculer (équat. 17.38 et 17.39) l'orientation de l’axe neutre, en se rappelant
que, dans l'équation 17.38, le vecteur M est normal au plan de chargement
(fig. 17.24a). On a donc ici (équat. 17.38) :

te B .
SET, Z

Pour le cas particulier d’une poutre encastrée avec charge concentrée, M, est
Figure 17.23 Exemple de réparti-
linéairement associé à -V, et M, à V,, donc :
tion du flux de cisaillement : celui-ci at-
teint sa valeur (absolue) maximale au
niveau de l’axe neutre.
De sages 001
: V. 1000 :

d'où

Figure 17.24 Exemple 17.5. Section B—= 266" (e)


ouverte.

plan de
chargement |
y

\ B = -26,6° | -5,74 N/mm


(a) (b) (c) (d)
Notions avancées de flexion 543

On a alors (équat. 17.39) :

tg a
LI ieD = -0,8458
1,18,
d'où
HE A10S

Ce résultat, représenté graphiquement aux figures 17.24c et 17.24d, confirme


que le flux de cisaillement maximal se produit au niveau de l’axe neutre.

EXEMPLE 17.6
Étudier la répartition du flux de cisaillement dans la section illustrée à la figure
17.25a.

Solution
1. Calcul des propriétés de la section (app. A)
Ici, puisque la section est symétrique, le centroïde se trouve en son centre,
et le moment produit I, est nul. Les seconds moments de la section sont
(fig. 17.25b) :

3 3
nn =| 1e Horde |
12
“Rs si ————
8,0452 x 106 mm‘
so ne
- 2/20 8
,142x4 3 at mm
sax ax | 76 mm
12 12 (a)
= 2,2272 A0 mm
Ty 0

2. Lorsque L,, = 0, l'équation 17.50a se simplifie et devient :

90% = Er SE Vzz
ox 12 Fe
= 1,242 98 x 107y + 2,244 97 x 10°4z
(N/mm° ; y et z sont en millimètres (b)

= K,y Gt KZ

3. On commence l'intégration à partir du point À (fig. 17.25c). Pour déterminer Figure 17.25 Exemple 17.6. Section
le flux de cisaillement qo en À, on utilise l'équation 17.56, soit fermée.
544 Chapitre 17

20 ds (c)

On détermine 4q à l’aide de l’équation 17.57 pour chacune des sections droites


AB, BC, CD et DA (fig. 17.25b) ; on a ainsi :

s 20
QE Ï É 3 è js+ dintersection (d)
X

en posant arbitrairement Qistasection — Ü au point À.


Enfin, le flux de cisaillement en tout point est donné par l’équation (d), mais on
pose alors intersection — 40 AU point me

Le tableau 17.2 donne le détail des calculs, et la figure 17.25d illustre la répar-
tition du flux de cisaillement.

s(mm)

“9 -5,10 N/mm

-5,10

ML ten A EE q(N/mm)
CE

RES SUN
150
]

+100

140
0,87
5,10 N/mm
q=0 E
50 Vus Ê
s(mm) 70
1

5,10 5

Figure 17.25 (suite) Exemple 17.6.


Section fermée. (d) q{N/mm)
545

€ _ 006 _ 0p ss bz +- OI x L6PPTT ="


mu/N 9SOT'S 90S'‘6S+ TUE OI x 86cpT' 1= y :loddey
Notions avancées de flexion

006 90S'6S+ SOIRIBQIUI S9P SOUIIOS


S6 LYLT'LI Ve a°P 0 Fe F 9P SOIEIBATUI S9P IN9IA
8 8 9 c z té 1 t
= DE re) tn Sn PES (ST) Se PCT) IN SERRES SIT Fa
de T & t
€S'SE
6b1
90€
%®P
GR)
INOIEA
S9P
SOIRISOQUI
RF2P
LS9€'S-
ÿ2€9t
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CE(Rate
=(r-)|(s
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S'6 TEL'6L D84®P TIITOI- D 8 F 9P SOIBISQUI S9P INOTEA
£8t9G
Lz
à SPEED SSp8+ — (8-) nr y (1) 91 6.0 let ESS CIE 24
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uonedei e e]
Sn9jes se[ai sp
sjle12Q ‘9'LI
2IdU2XT Z'LI
neelqeL
546 Chapitre 17

NOTES : a) Le flux de cisaillement atteint sa valeur absolue maximale


centre de (5,11 N/mm) au niveau de l’axe neutre.
cisaillement
centroïde
b) À cause de la symétrie de la section, la répartition du flux de cisaillement est
symétrique.
c) La résolution de ce genre de problème exige beaucoup de minutie, car la
moindre erreur se répercute sur tous les calculs (tabl. 17.2).

17.9 CENTRE DE CISAILLEMENT:


La répartition particulière du flux de cisaillement dans les sections non symé-
triques engendre un moment qui peut provoquer la torsion de la poutre, sauf si
(a)
le plan de chargement passe par un axe longitudinal qui, dans la section, cor-
respond au point appelé centre de cisaillement.
On détermine la position du centre de cisaillement de telle manière que le
moment des flux de cisaillement soit équilibré par le moment des efforts tran-
chants. On peut effectuer la somme des moments par rapport à n'importe quel
point situé dans le plan de la section.
On choisit arbitrairement un point A (fig. 17.26a). À partir de là, il s’agit de
trouver la position du centre decisaillement (CC) par lequel doit passer la ligne
GEL
dz
CE d'action de l'effort tranchant , de telle sorte que le moment de celui-ci par
(b ) ds
rapport à À équilibre la somme des moments dus au flux de cisaillement agis-
Figure 17.26 Centre de cisaillement. sant sur la section. Il faut donc que :
_ S _

exr=| r Xq ds (17:59)
so

Dans l'équation 17.59, les produits sont vectoriels. Si on récrit cette équation
en fonction des composantes en v et en z des vecteurs, on obtient :

eV, AC = Ï É2 5 Es ds

La figure 17.26b représente graphiquement et en détail les termes de droite de


l'équation 17.60.

17.9.1 Méthode de résolution


Pour déterminer les valeurs e, et e,, il faut procéder en deux temps, puisqu'on
ne dispose que d’une seule équation pour deux inconnues. Compte tenu du
fait que la localisation du centre de cisaillement est indépendante de l'intensité
ou de la direction de l'effort tranchant, on doit procéder comme suit :
1. Pour déterminer e,, on pose V, = 1 et V, = 0. Le flux de cisaillement est
alors (q),, et l'équation 17.60 devient :

(17.61)
Figure 17.27 Pour une section
ayant deux axes de symétrie, le centre
de cisaillement est situé au centroïde
de cette section. 1. Nous préférons cette expression à «centre de torsion», qui prête à confusion.
Notions avancées de flexion 547

2. Pour déterminer e,, on pose V, = 0 et V, = 1. Le flux de cisaillement est


alors (q),, et l'équation 17.60 devient :

à dy 0z
ei | 2 - 5 3e JC.ds (17.62) +

Cette méthode de résolution fait l’objet de l’exemple 17.7.

17.9.2 Centre de cisaillement relatif à certaines sections


particulières
La méthode ci-dessus (art. 17.9.1) se trouve simplifiée dans les cas suivants.
V,
a) Lorsque la section possède deux axes de symétrie, le centre de cisaillement |à
coïncide avec le centroïde de la section (fig. 17.27). a

b) Lorsque la section possède un seul axe de symétrie, le centre de cisaille-


ment est situé sur cet axe et une seule des deux équations 17.61 ou 17.62
est requise (à la figure 17.28 par exemple, seule l’équation 17.61 est
nécessaire).

c) Lorsque la section est composée d'éléments droits qui convergent tous enun Figure 17.28 Pour QUE section
seul point, ce point est le centre de cisaillement. On peut déduire de l’obser- ayant un axe de symétrie, le centre de
vation de la figure 17.29 que, dans les deux cas, le flux de cisaillement cisaillement est situé sur cet axe.
engendrant un moment nul par rapport au point d’intersection, ce point est
le centre de cisaillement.

EXEMPLE 17.7
Déterminer la position du centre de cisaillement de la section illustrée à la figure
17.30a, cette section étant symétrique par rapport à l’axe des z. On connaît
la position du centroiïde et le second moment de la section par rapport à l’axe
des z.
V
Solution
La section étant symétrique par rapport à l’axe des z, le centre de cisaillement cc
est situé sur cet axe. Par ailleurs, on sait que I,, = 0.

On pose V, = 0 et V, = 1, et l'équation 17.50a devient :

DOUX
Ds (a) ee
ec

Or, y = r sin @et I, = (m°t)/2. l'équation (a) devient donc :

90, _ 2sin0 b)
ox mr2t Figure 17.29 Le centre de cisaille-
ment est situé à l'intersection des élé-
Léquation 17.51 donne : ments droits.
548 Chapitre 17

$ 00
_ RE; ||ÿ]
4 | ox |É

> ro (c)
=. sin® (rd0) = Le. cosO
-7/2 TI

où:

r, = r sin 0

r, = r cos 6
ds = rd0

où ICO
ds

Le = -sin0
ds

Donc :
_ e, = dr/x J
(b)
x/2 ol
Figure 17.30 Exemple 17.7. Ez = Ï (rcos?0 + r sin?6) La c0s6 de
-7/2 Tr
x/2 x/2
= 2n Ï cos dO = 2 no] (d)
T J-x/2 T -x/2

4r
En _.
(e)

17.10 FLÈCHE DES POUTRES SOUMISES À UNE FLEXION


GAUCHE
Si on reprend les équations 17.33b et 17.33c ainsi que 17.35a, on a :

d2v
1
———(M1, + ML,)= A
—| es2 tel
+
ox? E(1,L - 12) y yz ») LEE
E | | (17.63a)
Notions avancées de flexion 549

Pour calculer la flèche d'une poutre soumise à une flexion gauche, il faut
résoudre les équations précédentes qui, intégrées chacune deux fois, donnent
les expressions des composantes de déplacement (flèches) v et w, respective-
ment, dans les directions v et z. La flèche totale de la poutre est donnée par
l'équation :

(17.630)

Le vecteur 6 est toujours normal à l’axe neutre de la poutre.


Nous proposons ci-dessous deux méthodes possibles de résolution pour ce pro-
blème : la méthode de double intégration et la méthode de Castigliano.

17.10.1 Méthode de double intégration


Pour effectuer la double intégration des équations 17.63a et 17.63b, on em-
ploie les méthodes applicables aux poutres symétriques étudiées au chapitre 5
(fonctions de singularités, moments d’aires, etc.). On procède en deux étapes.

1. On pose M, = 0 et on calcule les déplacements v, et w, dus au seul moment


M,. Les relations 17.63a et 17.63b deviennent alors :
dv, M, d2w, _ M,
dx? EL dx? El,yz (17.64)
2. On pose ensuite M, = 0 et on calcule les déplacements v, et w, dus au seul
moment M, ; de là, on obtient (équat. 17.63a et 17.63b) :

d2v, - M,
552 Dh (17.65)
x? ble
Pour trouver les expressions des déplacements totaux v et w de la poutre, on
superpose les résultats de ces deux étapes, soit
v=v +y, W=W +w, (17.66)

NOTE : Lorsque les axes principaux de la section coïncident avec les axes y et
z,onal,, = 0, donc Le =, 1e = 1, et Ter (17.67)
Les déplacements v, et w, sont donc nuls et, pour trouver la solution, il suffit de
résoudre le système suivant :
dv _ M, d2w _ M,
GR ox? EI, (17.68)

Les équations 17.68 sont, pour chacun des plans de chargement, identiques à
celles relatives à la flexion symétrique (chap. 5).

17.10.2 Méthode de Castigliano


Si on néglige l’effet du cisaillement transversal, la seule composante de con-
trainte active en flexion gauche est 6,, la contrainte normale à la section. Selon
les équations 9.42 et 9.43, l'énergie de déformation est alors obtenue par
l'équation suivante :
550 Chapitre 17

Il
Use=) |1o2dF. (17.69)

En remplaçant dans cette dernière équation la valeur de ©; obtenue d’après


l'équation 17.35b, on trouve :

Avec :

I, = Ï z? dA VE Ï y? dA L> = Ï yz dA
: A A i À

après simplification, on obtient :

1 F(ÉM2 M2 2M,M,
me
AN Aer
OOUNE
x * nerepen (17.70)

Selon le théorème de Castigliano, le déplacement du point d'application d'une


force P est donné par :

ge es
dP
FA PM
L\ M,(9M,/dP
Jo ET,
SEE 0
cn 1 Da
LM, (dM./d
1218
1| M,(dM,/dP)+ M,(dM,/0P) F (17.71)
d | je

L'exemple 17.8 récapitule les notions présentées dans ce chapitre.

EXEMPLE 17.8
Une poutre d’acier (E = 210 GPa) [fig. 17.31a] est soumise à un chargement
en porte-à-faux (fig. 17.31b). On demande de déterminer :
— la localisation de la ligne d’action de la charge P pour que la poutre ne su-
bisse aucune torsion ;

— la contrainte normale maximale qui agira dans la poutre ;


— la contrainte maximale de cisaillement longitudinal ;
— le déplacement de l'extrémité libre B de la poutre par deux méthodes, soit
l’utilisation du tableau 5.2 et la méthode énergétique (dite de Castigliano).
Notions avancées de flexion 551

Solution

1. Calcul des propriétés de la section (app. À)


a) Pour le centroïde (fig. 17.31c), on trouve :

105
(0x 5x2) + 105«5» he + (xioxu1s)
P =
(60 X 5) + (105 * 5) + (60 x 10)
Il 70,13 mm

_
Z =
_(60x5x30)+
(105 x5 x 2,5) + (60 x 10 x 30)
————————————————_————
— ——

(60 X 5) + (105 X 5) + (60 X 10)


= 19,87 mm

b) Les moments de la section sont les suivants :

60x53 105x5 60
x 10?
= : Fe
12 12 1
+ (60 x 5)(2,5 — 70,13) + (105 x 5)(57,5 — 70,13)
+ (60 x 10)(115 — 70,13)
= 3,152 x 10$ mm‘

500 ANM0S
5 D 1060
— + +
12 12 12
+ (60 x 5)(30 — 19,87) + (105 x 5)(2,5 — 19,87) 120 mm

+ (60 x 10)(30 — 19,87)


= 10.522 10m

yz
= (60 x 5)(2,5 — 70,13)(30 — 19,87)
+ (105 x 5)(57,5 — 70,13)(2,5 — 19,87)
+ (60 x 10)(115 — 70,13)(30 — 19,87)
= 0,182 x 109 mm‘

d'où

TE
1, = € = 0,511
x 109 mm°
12

RENE
fe ner sx 10 mm“
4 Figure 17.31 Exemple 17.8.
552 Chapitre 17

TUE
pe = RSS ccl0 ou (h)
yz

2. Centre de cisaillement
Pour simplifier la détermination de la position du centre de cisaillement, on
effectue la somme des moments par rapport à l'intersection F (fig. 17.314).
Ainsi, seul le flux de cisaillement qui agit dans la partie CD de la section contri-
bue à engendrer une torsion. Avec V, = 1 et V, = 0, l'équation 17.50a donne :

06, 1
= ———— D) (re
(1,y - 1,2)
HAE VZ à

= (3,238y —1,129z)x 107 (i)

Le long de la partie CD, on a y = 44,87 mm et z = 40,13 -— s (mm). Donc

. = = (10+0,1129s)x106 (N/mm°) ()

0112;
5mm Léquation 17.51 donne :
Ty
44,87
7,63
mm

ds Ï ELje
0 ox
e, = 22,62 mm 2

(d)
LU 7 oo +106 (N/mm) (K)
Figure 17.31 (suite) Exemple 17.8.
À partir de l'équation 17.60, on trouve les moments par rapport au point F
(fa. 17:31d}"soit:

57,5
Fe _ [ ryds ds (1)

ou

r, = 112,5
mm
V,=1
On a enfin:

SAS

e, == 10 107 TNT
; ; LE
é x 112,5
: =Le2 ,62 mm (m)

Dans les équations (1) et (m), nous avons ajusté les signes par souci de confor-
mité avec la figure 17.31d.
Notions avancées de flexion 553

3. Contrainte normale maximale


Ici, puisque le plan de chargement est vertical, M, = O0, et l'équation 17.38
permet d'établir :

pistes 0 (n)
Alors (équat. 17.39), on obtient :

tga = le +ltef Il; _ 0,182


LME BEI n60522 (o)
d’où
Gr = OA

La figure 17.31c montre l’orientation de l’axe neutre. Les points les plus sollici-
tés sont le point D (traction) et le point G (compression). On utilise l'équation
17.34 pour calculer (5) ; puisque, ici, M, = 0, on obtient :

O, ie (MI,y - M,1,:2)
IT JE
1076 =
=. (0,522 — 0,182z)M,
0,522 x 3,152 — (0,182Ÿ
= -(3,238y — 1,129z)x107M,
(N/mm? ; v et z sont en millimètres ; M, Zz est en newtons-millimètres) (p)

Près de l’encastrement, on a (fig. 17.31b) :

(M). = -5X15 kN-m = -7,5 x 106 N-mm

Pour le point D, on trouve (fig. 17.31c) :

y = 120 — 70,13 = 49,87 mm

z.—.-19,87-mm

Alors (équat. [p]), on obtient :

x = -[(3,238 x 49,87) — 1,129 x (-19,87)] x 107 x (-7,5 x 106)


137,9 N/mm? = 137,9 MPa (tension)
Pour le point G, on a (fig. 17.31c) :

y = -70,13 mm
z = 60 —- 19,87 = 40,13 mm
554 Chapitre 17

d’où (équat. [p])

©, = -204,3 MPa (compression)

4. Contrainte de cisaillement maximale


Le flux de cisaillement maximal se produit au niveau de l’axe neutre (point H,
fig. 17.31d). La distance FH est égale à :

FH = 67,63 — (57,5 — 40,13) ta 19,22° = 61,57 mm

On a alors (équat. [i]), avec V, = 5000 N :

20 _ (1619 — 0,5642)x 10° (q)


IX

Dans la partie GF, on détermine le flux de cisaillement à partir de :

$ 00,

à | - : je hr)
Où:

v = -67,63 mm
z = 40,13 -s (mm)
= Éotin

et s varie de 0 à 57,5 mm.

On obtient q, à l'intersection F à partir des relations (q) et (r), soit :


NÉSE
ds -5|1,619(-67,63)s — 0,564 (40,13)s + 0,564 É] x 10°
0
33,3 N/mm

Dans la partie FH, on a :

vu = -67,63 + s (mm)

z = -(57,5 — 40,13) = -17,37 mm


et s varie de 0 à 61,57 mm.

Les relations (q) et (r) donnent :

à 06
Cie Ê E : js+ intersection
0 ox

2
61,57
= EE (-67,63)s — 1,619 É — 0,564 erran
0
X 10 625
15,35 + 33,3 = 48,65 N/mm (s)
Notions avancées de flexion 555

d'où

5. Déplacement de l'extrémité B (tabl. 5.2)

Le déplacement de l'extrémité d’une poutre en porte-à-faux est donné par


(tabl. 5.2) : Se
5 PI3 v = 8,67 mm |

© ET ()
; : 5 . (e) w = 3,024 mm
En ce qui concerne cet exemple, on peut adapter la relation (t) aux équations
17.64 ; on obtient ainsi :

L'ANPE:
D: (u)
_ LL
ME En (v)
= 19228
Les signes de v et de w tiennent compte du fait que le déplacement résultant est
normal à l’axe neutre (fig. 17.314).

D’après les relations (u) et (v), et sachant que E = 210 X 105 N/mm° :
Figure 17.31 (suite) Exemple 17.8.

(sx 103) x (1500)'


EE an
3 x (210 x 10%) x (3,088 x 106)

(5 x 103) x (1500)
WE 25.021 mm
3 x (210 x 10%) x (8,858 x 106)

La figure 17.31e montre le déplacement de la poutre.

Le déplacement résultant est :

6 = Vv? + w2 = 9,18 mm

6. Vérification de la valeur de l'angle (fig. 17.31f)

4
A Sete eà
y 8,67
@ = 19,22°
Cet angle a la même valeur que l'angle que fait l'axe neutre avec l’axe des z
(fig. 17.314), ce qui démontre bien que le déplacement de la poutre est normal
au plan neutre de celle-ci.
556 Chapitre 17

7. Méthode de Castigliano
Avec la force verticale P = 5000 N, on peut déterminer le déplacement vertical
de la poutre. Introduisons aussi une force horizontale fictive Q = 0 à son extré-
mité, afin d’en déterminer le déplacement horizontal.

Les deux moments de flexion sont alors donnés par (fig. 17.319) :
M, = Px et M, = Qx DSREE

En utilisant l'équation 17.71, on établit :

Figure 17.31 (suite) Exemple 17.8. LE pi EP : NÉE EDP) Va


2 ET; y 0 ET
. pl (0M./2P)+ M. (dM, #1:
EF,
_ NE à Ia: FT
L\(Ox)(0 à Ja: Fi
L| (Px)(x 1e) + (Px)(0 ip
L| (Ox)(x)

DL
_ 3EÏ)

au _ f'| M, (0M,/00)
00e 04 f
L[ M, (0M./90)
EI la fe ET: a
, pi (0M,/90)+ M. (dM, Ee)ñ
0 EL
_ fr À I: FT
L\ (Ox)(x à Ia: Fi
L\ (Px)(0 ) Le(Px)(x
L| (Qx)(0)+ ) jp
VRI
MT
Ces résultats sont évidemment identiques à ceux que nous avons obtenus
précédemment.

17.11 CONCLUSION
Dans ce chapitre, nous avons étudié un certain nombre de problèmes intéres-
sants posés par la flexion. Dans le cas des poutres composées de plus d’un
matériau, nous n'avons fait qu’effleurer la question, nous limitant aux cas les
plus simples (flexion symétrique), puisque l’analvse du comportement des struc-
tures hétérogènes est une spécialité dont traitent déjà de nombreux ouvrages
scientifiques.
Notions avancées de flexion 557

Nous avons par contre étudié de façon détaillée la flexion gauche à laquelle
sont soumises les poutres à comportement élastique. Comme nous l'avons fait
pour la torsion (chap. 16), nous avons montré ici la nécessité d’une telle étude.
En effet, il arrive souvent, en pratique, que la théorie simplifiée (chap. 4 et 5)
ne soit plus suffisante, même dans le cas de poutres qui, à première vue, sont
soumises à une flexion symétrique (ex. 17.3).
Nous avons également étudié la répartition du flux de cisaillement dans les
poutres à parois minces avant de discuter du centre de cisaillement.
Problèmes

CHAPITRE 1
Problème 1.1
Pour l'assemblage illustré, calculer la contrainte normale
(moyenne) qui s'exerce dans chaque membrure lorsque la
A; = 150 mm?
force F est de 10 KN et la charge P, de 18 KkN.

Réponses : A7 = 300 mm?

O, = 25 MPa; © = -43,3 MPa; ©3 = -20 MPa.


A, = 200 mm°

Problème 1.2
Deux câbles AB et AC, respectivement de diamètre d, et
d>, soutiennent une masse m. Tous les joints sont de type
pivot.

a) Lorsque m = 600 kg, calculer la contrainte normale


(moyenne) qui s'exerce dans chacun des câbles.
b) Pour une limite de la contrainte normale du matériau
des câbles de 280 MPa, calculer la valeur maximale
permise de m.

Réponses :

a) Gyg = 152,3 MPa; O4c = 155,0 MPa.


b) m < 1083,6 kg
Problèmes 559

Problème 1.3
F A
Un câble métallique ayant une masse volumique p de
8000 kg/m$ et une section À de 350 mm? est suspendu par
son extrémité supérieure.
a) Calculer la contrainte normale (moyenne) qui agit dans
C
une section du câble située à une distance a de l’extré-
mité supérieure. LE

b) On se sert de ce câble dans un treuil pour faire monter


une masse de 2800 kg du fond d’un puits. Calculer la
longueur maximale du câble si la contrainte normale
dans celui-ci ne doit pas dépasser 160 MPa et si on
impose un coefficient d'impact de 1,8.
Ye er
Réponses :
a) O, = pg(L-a)
b) L <241m

Problème 1.4
Le support S est fixé à chacune des colonnes C à l’aide de
trois boulons. Calculer la contrainte de cisaillement
(moyenne) dans les boulons lorsque la charge P est de
36 KN.

Réponse : 3 boulons
(d = 12 mm)
T = 53,1 MPa

Problème 1.5
Un montage est fait de deux pièces À et B, collées ensem-
ble. On y applique une force P dont la ligne d’action passe
par le centre O de la surface de la colle. En utilisant le
système d’axes indiqué, déterminer les composantes de
contraintes qui agissent sur le plan de la colle (indiquer le
signe de chaque composante).

Réponses :

CEA lMPas te, = -3,46 MPa nt, 472 MPa.


560 Problèmes

Problème 1.6
On soumet un corps solide à un système de forces exter-
nes. La figure illustre les contraintes normales (MPa) sur les
trois faces (A, B et C) du corps découpé par des plans per-
pendiculaires aux axes x, y et z. Seules les contraintes de
cisaillement connues sont illustrées.
Déterminer toutes les composantes de contraintes sur les
trois faces en spécifiant l'intensité, l'indice ou les indices et
le signe de chaque composante.

Réponses :

Problème 1.7
On assemble deux tuyaux À et B avec de la colle sur une
longueur a. On soumet le système à une force axiale F. PAPE LS LE LT LS ES LS LT LT ST 2 ET T À
VERRE Et : SEX TETE D NERS LS

Si on veut que la contrainte normale dans le matériau et la


contrainte de cisaillement dans la colle demeurent respec-
tivement sous les limites de +185 et +14 MPa, déterminer
la valeur maximale de F et la valeur minimale de a.
RARE SAN (NAN SANTA SORTE
PATES LE EST SR LE RLE EU TLT LD SAP LE A
Réponses :
a

Fnax = 32,147 KN (tens. ou compr.); a 2 17,0 mm.

Problème 1.8
La partie centrale d’un support est composée de deux
tubes cylindriques, À (intérieur) et B (extérieur), retenus
ensemble par une goupille G. On utilise 4 supports de ce
tupe pour soutenir les 4 roues d’un camion dont la masse,
2800 kg, est répartie également entre les 4 roues.
Calculer :
a) la contrainte normale qui s'exerce dans les tubes loin
des trous de la gouvnille ;
b) la contrainte de cisaillement qui agit dans la goupille du
support.

Réponses :

a) Tubes : 64 = -22,1 MPa; oz = -17,8 MPa.


b) Tr = 53,9 MPa
Problèmes 561

Problème 1.9
On insère une goubpille légèrement conique dans le trou
d’une plaque de base. Une charge de 9,0 KN fait glisser la
goupille
goupille dans le trou jusqu’à ce que cette dernière atteigne d= 12
sa position d'équilibre.
a) Calculer la contrainte normale agissant dans la zone BD
de la goupille.
b) Estimer les contraintes agissant à la paroi de la zone BC
de la goupille, en sachant que le coefficient de frotte- support
ment est de 0,2.

Réponses :
a) Oo = -79,58 MPa, axialement

CZ 29,84 MPa, vers le haut;


a«à juil-149,2 MPa, radialement.

Problème 1.10
On utilise un assemblage de deux pièces biseautées pour
déterminer la résistance d’une colle.
a) Spécifier la valeur maximale de l’angle @ pour que, dans
la colle, la contrainte normale soit inférieure ou égale
à 20 % de la contrainte de cisaillement (en valeur
absolue).
40 mm
b) Avec la valeur de l’angle @ trouvée en a), la colle cède
quand la charge P est de 7,8 kKN. Calculer la contrainte
de cisaillement agissant dans la colle ainsi que la con-
trainte normale exercée sur le plan de contact.

Réponses :

AOC
b) o = 125 kPa; T = 625 kPa dans le sens BD pour la
partie de gauche.
562 Problèmes

Problème 1.11
Un barreau BC de section uniforme a une masse volu-
mique p de 8000 kg/m$. Un boulon retient l'extrémité C
sans frottement et l'extrémité B s'appuie sur une surface
verticale lisse. Calculer :

a) le diamètre minimal du boulon de sorte que la contrainte


de cisaillement ne dépasse pas 85 MPa ;
b) la force normale et la force transversale qui agissent
sur une section droite du barreau située à une distance
a de l'extrémité B. Déduire ensuite les contraintes
(moyennes) causées par chacune de ces forces.

Réponses :

a) din = 12,7 mm

b) o = -(pgL/2)(2a/L + tg?30° }cos30° ;


el = (pgL/2)(2a/L — 1}sin30°.

Problème 1.12
On dispose 3 cubes de 20 mm de côté de manière à ce que
les normales des faces soient orientées suivant les axes de
référence x, vet z.

a) Les cubes U et V se déforment comme l’illustrent les


lignes pointillées. Calculer la ou les déformations dans
chaque cube. Spécifier le signe de la déformation dans
chaque cas.
b) Le cube W subit la déformation suivante
%x = 0,005 m/m. Représenter la forme qu'il aura
après la déformation. E IE état initial =
GT Ve après déformation —----_-
A
Réponses :
20 mm
à) Do pe y = 0 0120 me
| v
eye 0000 mr G
x
b) Si EFG reste fixe, ABCD se déplace de 0,1 mm vers le D Ce: g

haut. (W)
Problèmes 563

Problème 1.13
On soumet un bloc de plastique de 140 x 60 x 80 mm
tour à tour à une charge verticale P de 14,6 KN (fig. a) et à
une charge horizontale F de 2,16 KN (fig. b). Il se déforme
comme l’illustrent les deux figures. Déduire les proprié-
tés du plastique (le module d’élasticité E, le module de
cisaillement G et le rapport entre les deux déformations
normales).

Réponses :
FEA=NTA SIMPaE état initial re

ex fey = -0,449 (fig. a); après déformation —-—--—-

G = 25,7 MPa (fig. b). Re 140 mm ——»

(b)

Problème 1.14
La figure montre schématiquement la roue avant d’une
automobile dont la masse est de 1400 kg. On suppose que
cette masse est répartie également entre les quatre roues.
En considérant un coefficient d’impact de 2, calculer :
a) la contrainte normale maximale agissant dans la tige T
de l’amortisseur, dans la condition extrême où seul
l’amortisseur doit supporter le choc (ressort brisé) ;
b) le diamètre du boulon en À de manière à ce que la
contrainte de cisaillement n'excède pas 52 MPa.

Réponses :
a) oO = 84,40 MPa (compr.) 60 mm 200 mm 250 mm

b) d, > 10,05 mm
564 Problèmes

CHAPITRE 2
Problème 2.1
Un système est composé de deux membrures BC et BD en
aluminium (module d’élasticité E de 70 GPa). Tous lesjoints 15m A, = 320 mm ?
sont de type pivot. Calculer les contraintes normales agis-
sant dans chaque membrure sous l’action d’une force P de
4,5 KN, ainsi que les déplacements de B.

Réponses :
Ogc = 24,19 MPa; Ogn = -19,39 MPa;
up = 1,29 mm (vers la gauche);
vp = 2,02 mm (vers le bas).

Problème 2.2
Un montage est composé de membrures du même maté-
riau (module d’élasticité E de 210 GPa) et reliées entre
elles par des pivots. Les limites de la contrainte normale
sont les suivantes :
— 120 MPa en tension ;
— 100 MPa en compression.
Calculer la valeur maximale de P. Quels sont alors les
déplacements de C ?

Réponses :

Pnax = 135 KN; ue = 0; ve = 2,86 mm (vers le bas).

Problème 2.3
Une structure est composée d’une membrure rigide DGF
retenue par trois barreaux en acier BD, DC et CG. Le C Sections
module d'élasticité E de l'acier est de 200 GPa. Tous les A; = 1200 mm°
joints sont des rotules. La membrure rigide reste horizon- A9 = 900 mm°
tale avant l'application de la charge P. Si cette charge est de A, = 600 mm°
60 KN, déterminer le déplacement de l'extrémité F

Réponses :

ur = un = 0,84 mm (vers la gauche);


vr = 4,03 mm (vers le bas).
P = 6EOKN
Problèmes 565

Problème 2.4
Le treuil illustré est en équilibre. Le câble KH est parallèle à
la membrure BC. Les limites de la contrainte normale dans
le matériau des membrures sont les suivantes : 90 MPa en
compression et 150 MPa en tension.
a) Déterminer la masse maximum m,,,, de manière à ce pression p
que les contraintes dans les membrures BC et CD ne
dépassent pas les limites spécifiées. piston
£ PR à d=110
b) Pour m = m,.., calculer la pression qu’il doit y avoir | ni
dans le cylindre pour que le système reste en équilibre.
Calculer également l’épaisseur requise pour la paroi du
cylindre.
masse m

Réponses :

AM = 8002kK£8
bap=53,53 MPa; 2 1221 mn

ar d-:
Problème 2.5 A, = 1300 mm?
On place un barreau en cuivre à l’intérieur d’un cylindre CUiVIe, LE: =0120 GPa
creux en aluminium dont le diamètre extérieur d, est de 0,= 140 MPa
75 mm. Avant l'application de la charge P,ilvaunjeue
de 0,12 mm entre la plaque rigide et le cylindre. sa À, = 2000 mm?
cuunare en
a) Déterminer la valeur maximale de P de manière à res- aluminium E, = 70 GPa
pecter les limites des contraintes (op). Oxx= 75 MPa
b) Quel est alors le déplacement de la plaque rigide ?

Réponses :

AP OS TAN

b) vp = 0,420 mm (vers le bas)

Problème 2.6 fe our


Trois barreaux (1, 2 et 3) supportent une charge P E. qe= 105 GP à
, : , Ce : :
par l’entremise d’une plaque rigide qui doit demeurer re
horizontale. Tp3 = a

a) Localiser l’endroit où on doit appliquer la charge P A, = 1200 mm?


(spécifier la valeur e). E) = 70 GPa
b) Déterminer la valeur maximale de P de manière à ner
respecter les limites spécifiées (ok) des contraintes.

Réponses : A1 = 300 mm°


ES DCS E, = 210 GPa
a) e = 99,0 mm
oO, pl = 180 MPa

b) Pax = 180,0 KN (charge limitée par le barreau 1)


566 Problèmes

Problème 2.7 poulie (d = 0,38 m)

Un câble BGC soutient un barreau rigide OD. Les pivots O


et F sont parfaitement lisses et le barreau est horizontal
avant l'application de la charge P. Calculer le déplacement
de l'extrémité D ainsi que la contrainte qui agit dans le sple À = 120 mm
câble sous l’action d’une charge de 7,8 KN. 9€ E = 210 GPa

Réponses :
Vp = 1429 mm; Ocibie — 86,7 MPa.

0,38 m

Problème 2.8
Trois tiges métalliques (1, 2 et 3) soutiennent une mem- A, = 640 mm?
brure rigide BCD. Avant l'application de la charge P, la E, = 210 GPa
==
membrure reste horizontale. Tous les joints sont du type
rotule. Si on applique une charge P de 72 KN, calculer :
A, = 960 mm?
a) la contrainte normale qui s'exerce dans chacune des
tiges ; 0e E, = 105 GPa
b) le mouvement angulaire de la membrure rigide. 1,512 m

Réponses :
a) 6 = 12,5 MPa; 6, = 37,5 MPa; À; = 640 mm? DÉTAR

O3 = 56,25 MPa. | E; = 70 GPa |

b) 0 = 0,012°

Problème 2.9
La figure montre schématiquement la section droite d’un
échangeur de chaleur. Il s’agit de deux cylindres concen-
triques dans lesquels circulent les fluides à des pressions p;
et P2.

a) Calculer la contrainte circonférentielle qui agit dans


chacun des deux cylindres lorsque p, = 1,6 MPa et
po = 0,7 MPa.
b) Calculer les valeurs maximales de p, et p, si la contrainte
circonférentielle agissant dans les deux cylindres ne doit
pas dépasser 175 MPa.

Réponses :
a) 6, = 60,0 MPa; ©, = 75,4 MPa.
b) p < 1,63 MPa; pi < (p2 + 2,62) MPa.
Problèmes 567

Problème 2.10
Un cylindre composé, dont le rayon nominal est de Laiton (intérieur)
12299 mm
300 mm, est fabriqué de 2 anneaux avant un jeu radial
th = 3mm
initial e de 0,2 mm. On soumet le cylindre à une pression
E, =105 GPa
interne p et à un changement de température AT.
Bu A SONORE
a) Dans le cas où AT = O, représenter graphiquement, 0 = 110 MPa
et ce en fonction de p, la variation des contraintes
(normales) tangentielles qui s’exercent dans les deux jeu radial e
anneaux ainsi que les changements de rayon 6. des
deux anneaux. Indiquer les valeurs importantes.
Acier (extérieur)
b) Lorsque p = O, représenter graphiquement la variation
r, = 301 mm
des contraintes (normales) tangentielles en fonction de
(rayon moyen r = 300 mm) tk = 2mm
AT, en y indiquant les valeurs importantes. E, = 210 GPa
c) Lorsque AT = 100 °C, déterminer la ou les limites de la a = 11 x 107/°C
pression p qu'il ne faut pas dépasser pour respecter les Ga 240 MPa
contraintes permises spécifiées, ©,

Réponses :
o et p en mégapascals: AT en degrés Celcius;
ô, en mètres.
a) Quand p < 0,7, 04, = 0, og = 100p;
0 — 0, 0028571100 p,
Quand p > 0,7, Opy = 600p/7 — 60,
Og = 300p/7 + 40;
6,5:=10,1224 x 10°p —0,0857 x10%,
0010122410 pihO0 1143010.
bÉOTAMAPAT <t66,67C 0), — apr — 0.
Quand AT > 66,6 °C, Gpy = 0,90AT — 60,0,
Ga = -0,60AT + 40,0.
Cl 0< p <2,45

Problème 2.11
Laiton (intérieur)
Un cylindre composé (rayon nominal r de 300 mm) com- r =299mm
porte deux anneaux ayant une interférence radiale e* de th, = 3 mm
0,2 mm. On soumet le cylindre à une pression interne p et E, = 105 GPa
à un changement de température AT. 6 = DIN NDRE
0x = 110 MPa
Note : Avec interférence, le rayon extérieur du petit
anneau est de e* plus grand que le rayon intérieur du grand
anneau avant l’assemblage.
Acier (extérieur)
a) Lorsque AT = O, représenter graphiquement, et ce en r, = 301 mm
fonction de p, la variation des contraintes (normales) t, = 2mm
tangentielles qui s’exercent dans les deux anneaux ainsi E, = 210 GPa
(rayon moyen r = 300 mm)
que les changements de rayon 6. des deux anneaux. GS
a RC

Indiquer les valeurs importantes. 0, = 240 MPa


568 Problèmes

b) Quand p = 0, représenter graphiquement la variation


des contraintes (normales) tangentielles en fonction de
AT, en y indiquant les valeurs importantes.
c) Lorsque AT = 100 °C, déterminer la ou les limites de la
pression p qu'il ne faut pas dépasser pour respecter les
contraintes permises spécifiées, ©,

Réponses :
6 etp en mégapascals: AT en degrés Celcius;
ô, en mètres.
a) Cou = 85,71p + 60,69 = 42,86p — 40,0;
D 01224 X 107p 00857107
0 = 01224%10p—0,1143#10"

b) Quand AT < -66,7 °C, Gps = Ge = 0.


Quand AT > -66,7 °C, 69, = 0,90AT + 60,0,
Op = -0,60AT — 40,0.
c)0<p<1,05

Problème 2.12
Un système est composé de deux membrures (1 et 2), ayant
un jeu e de 0,3 mm avant l'application de la charge P.
Lorsque la charge est égale à 28 KN : A, = 120 mm?
E; =210GPa
a) calculer les contraintes qui agissent dans les membrures
en fonction du changement de température AT du ay =12 x 1070
système ; G = +390 MPa

b) quel est alors le domaine de variation permis de AT si


on veut respecter les limites spécifiées, o, ?
plaque
Réponses : rigide K

a) Quand AT < -14,37 °C, ô62 = 0, ©, = 233,3 MPa.


A> = 300 mm?
Quand AT > -14,37 °C,
Es,:= 170.GPa
O2 = 106(-16,67—1,16AT)Pa, 22 AO PC
61 = 106(191,7 — 2,90AT
) Pa. 2 = +150 MPa

b) AT < 114,9 °C
Problèmes 569

Problème 2.13
= 1200 mm?
On attache une barre rigide OBCD à deux membrures 5
(1 et 2) à l’aide de rotules ; le pivot en O ne subit aucun DRLRSS
frottement. Avant l’application de la charge P et lorsque la = 11 x 10°C
température T est égale à 20 °C, le système est libre de = +95 MPa
contraintes. Quand la température est de 60 °C :
a) déterminer le domaine de variation permis de P (vers le
bas) pour respecter les contraintes permises spécifiées,
Sp > = 800 mm°
b) déterminer la valeur de P correspondant à un déplace- à #70 GPA
ment de D de 0,3 mm vers le bas. = 22 x 10°C
2 = +80 MPa
Réponses :
a) DERPE D OSIKN: e— 06m—k— 0,6 m—

DIFPAUTSCEN

Problème 2.14
On suspend un barreau BD à une structure composée d’un
cylindre C et d’un barreau GH. Les trois éléments, tous en
acier (E = 200 GPa, « = 12 x 10/°C) et solidaires de la
plaque rigide K, sont libres de contraintes lorsque la tem- F
pérature T est de 20 °C et que la force P est nulle. Le sys-
tème subit ensuite un changement de température AT.
a) Quand P = 45 KN, calculer, en fonction de AT, la con-
trainte qui s'exerce dans chacun des trois éléments et le 0.30 m
déplacement de l’extrémité B. À = Du
b) À quelle valeur de AT n'y a-t-il aucune contrainte dans
le barreau GH ?

Réponses : î |
A; = 300 mm‘
a) ©] = (33,33 — 1,867AT
) x 10° Pa 0.12m
O> == 112,5 x 10° 6 Pa 0.20 m Àdiamètre
PCextérieur
63 = (-83,34 — 3,73AT)x 105 Pa | 400 mm“
vg = (162,5 + 3,20AT)x 10% m vers le bas
D)RATE = 17856 C
570 Problèmes

Problème 2.15
Pour l'assemblage boulon-tube illustré, il y a initialement boulon

tout juste contact entre l’écrou et le tube. On serre l’écrou A, = 240 mm?
d'un angle @et le système subit un changement de tempé- E, = 210 GPa
6, = 18X 410 /C
rature, AT.
Gb = +190 MPa
2,5 mm/filet
a) Avec 6 = 30°, calculer les contraintes normales qui
agissent dans le tube et dans le boulon en fonction de
AT. Quelle est la limite de AT si on veut respecter les
limites, ©, ?
b) Si AT = 0, quelle est la valeur maximale permise de 49?

Réponses :
280 mm°
a) o, = (0,5305AT — 86,35)x 106 Pa; = 105 GPa
= 10 x 10°C
Oy = (-0,6190AT + 100,74)x 10$ Pa; = +140 MPa
412 ODIC
b) 8 < 48,6°

ay
Exercice 2.16
Une structure est composée de trois barreaux coplanaires
(plan x,v) reliés ensemble en B. Tous les joints sont de
type pivot. Le matériau utilisé a un module d’élasticité
E=70.GPa;
0,75m A, = 320 mm°
À l’état initial (sans charge), il n'y a pas de contrainte ni de
jeu dans la structure. Calculer les contraintes normales dans
les barreaux ainsi que les déplacements vertical et horizon-
tal de B lorsqu'une charge verticale P = 4,5 KN est appli- A} = 250 mm?
quée à ce joint.

Réponses :

u = -0,0413 mm; v = -0,2286 mm;


O1, = 8,79 MPa; ©) = 4,04 MPa;
O3 = -12,64 MPa. 3 = 250 mm?

0,75 m ——
Problèmes 571

CHAPITRE 3
Problème 3.1
Tracer les diagrammes de l'effort tranchant F et du mo-
ment fléchissant M, en y indiquant les valeurs importantes.

Réponses :

Fax — 2,0 KN ; pa = -2,0 KkN ;

Max = 0; Mon = -8,0 kKN-m.

Problème 3.2
Tracer les diagrammes de l'effort tranchant V et du mo- 1
ment fléchissant M, en y indiquant les valeurs importantes. 3kN 2 KN/m 3 kN
Réponses :
À -B ee : Fr
pee
Minex
= 3,0 KN;
= 44 KN-m;
pe =
Min
-6,0 KN;
= -3,6 kN-m. ut CAT SE
Problème 3.3
Tracer les diagrammes de l'effort tranchant et du mo- ë 200 N
ment fléchissant M, en y indiquant les valeurs importantes.

Réponses :

PR CI ODIEN AT = 0:
D 2 OD ON =!

Problème 3.4
Tracer les diagrammes de l'effort tranchant V et du mo-
ment fléchissant M, en y indiquant les valeurs importantes.

Réponses :

Fras — > ENS Vin — AUKN;


Minax = 6,0 kN-m; M, = -4,0 kN-m.

Problème 3.5
Tracer les diagrammes de l'effort tranchant V et du mo-
ment fléchissant M, en y indiquant les valeurs importantes.

Réponses :

Vax = 0,75KN: Vi = -125 KN:


Max = 6,25KN-m: Min = -2,5 KN-m.
572 Problèmes

Problème 3.6
Tracer les diagrammes de l'effort tranchant V et du mo- | 300 N
rotule 40 N/m
ment fléchissant M, en y indiquant les valeurs importantes.
D
Réponses :

Vnax = 160,0 N; Vin = -460,0 N; 3m 3m 8m

Minax = 320,0 Nm; Mn = -1860,0 N-m.

Problème 3.7
v
Pour la poutre illustrée, tracer les diagrammes de l’effort
| w(N/m) avec wL = 2P
tranchant et du moment fléchissant.
— X
Représenter graphiquement les valeurs maximale et mini- À B GC D
male du moment fléchissant en fonction de & = a/L. Indi-
quer la position des appuis lorsque la poutre est la plus a = ns a
sollicitée. E

Réponses :

Vnax = Vin = W(L/2 — a) quand a < 1/4.


Fa = nn = wa quand l4
Quand & < 1/4: Max = WL(L/4 — a)/2;
Min = -wa?/2.
Quand @ > 1/4 : Max = 0; Mmin = -Wa?/2.

Problème 3.8
Av
a) Pour la poutre illustrée, tracer les diagrammes de l'effort p= M
IL
tranchant et du moment fléchissant avec a = a, où & M : rotule
est considéré comme un paramètre (0 < æ< 1).

b) Discuter du changement que les diagrammes subissent


sous l'influence de la position de M.

Réponses :

à) Vrax = Mo/L; Vnin = -3Mo/L.

b}'Onand 0 <@œ <1/6, M. = M2:


Min = -Mo(i — 3@).
Quand /6<a< 1/3, My = 34Mo;
Min = -Mo(i - 3œ).
Quand 1/3 < & <1/2, Max = 30 M) ;
MAO)
Problèmes 573

Problème 3.9
Tracer les diagrammes de l'effort tranchant et du moment
fléchissant, en v indiquant les valeurs importantes, pour la
poutre illustrée soumise à des charges qui varient de façon
linéaire.

Réponses :

Réactions: R- = 2,4 kN (vers le haut);


Rp = 9,6 kN (vers le haut).
HR = D COMENE EP -3,933kN:
Max = 4,293 KN°Mm; Min = -1,889 KN-m.

Problème 3.10
Tracer les diagrammes de l'effort tranchant et du moment
fléchissant, en y indiquant les valeurs importantes, pour la
poutre illustrée soumise à des charges qui varient de façon
linéaire.

Réponses :

Réactions: R, = 12,0 KN (vers le haut); L LE


Rg = 15,0 KN (vers le haut).
Fr ut 2SRN 7 = 12,0XN-
Mimax = 8,72 KN-m; Main = -21,25 kN-m.

Problème 3.11
On soumet une membrure circulaire ABC à une charge P.
Exprimer, en fonction de 6, l'effort tranchant et le moment
fléchissant qui agissent dans la section B de la membrure.

Réponses :

V = P(sinæsin® + cosæcos®)
M = -Pr [cosæsin® + (1 _ cos0 }sin@ |
574 Problèmes

Problème 3.12
F, = 2,9kN
Un arbre ABCD de section circulaire est supporté à
ses extrémités par deux paliers lisses. Cet arbre est muni de
deux poulies en B et C. En régime permanent, les tensions
dans les courroies sont telles qu’indiquées.
Tracer les diagrammes de l’effort tranchant et du moment
fléchissant dans l'arbre. Calculer aussi les valeurs résul-
tantes aux sections jugées les plus fortement sollicitées.

Réponses :

RER = 3,12 KN;

|Mésuitant | = 0,938 KN-m.


max

Problème 3.13
Un camion de 12 tonnes roule sur une portée de 14 m
d’un pont. La répartition du poids du camion est de 40 %
aux roues avant et de 60 % aux roues arrière. Déterminer
le moment de flexion maximal et l'effort tranchant maxi-
mal générés dans cette portée par le passage du camion.
Note : 1 tonne = 1000 kg

Réponses :
Mimax = 322,89 KN-m (quand G est à 6,2 m de 4).
| max
= 104,16 kN

CHAPITRE 4
Problème 4.1
On soumet une poutre ABCD de section rectangulaire au
chargement illustré. Calculer : 1,25 KN 0,5 KN

a) la contrainte normale maximale en tension et celle en


compression ; indiquer aussi l’endroit où ces con- A B e D
traintes se produisent ;
Le nil
b) la contrainte maximale en cisaillement longitudinal.

Réponses :

à) Otns = 41,7 MPa; © compr = -41,7 MPa.


b) tr, = 0,547 MPa
Problèmes 575

Problème 4.2
Pour la poutre illustrée, qui a une section en T, calculer : y 10 KN \

=
a) la contrainte normale maximale en tension et celle en | 4 KN 150 mm
compression ;
À B (E Ÿp 4 E
b) la contrainte maximale en cisaillement longitudinal.

Réponses :
L 4m j 4m Le Le = ee É

à) Otens = 28,24 MPa; Ocompr = -37,65 MPa.


b) ty = 1,03 MPa

Problème 4.3
Calculer le moment maximal de flexion que pourra sup-
se 39e
porter une poutre ayant la section illustrée, sachant que la
contrainte normale permise dans le matériau utilisé est de
260 MPa. 30 mm
RE
Réponse :
10 mm
ke = 04443 «10° mt|; Max = 4200 Nm.
10 mm 10 mm
60 mm

Problème 4.4
E
Déterminer la valeur maximale de la charge P que pourra E
V V [re]
supporter la poutre illustrée si on doit simultanément
À à
respecter les limites suivantes : | 122 100 mmfe #4 +

a) pour la contrainte normale en flexion : 140 MPa ;


b) pour les cordons de soudure : 95 KN/m par cordon.

Réponse :

Mrs 10m
Prax = 16,06 KN (charge limitée par 6).
576 Problèmes

Problème 4.5
On fabrique une poutre par soudage. La figure illustre sa v
section.
|
a) Déterminer la position de l’axe neutre ainsi que le 60 mm
second moment de surface de la section par rapport à
cet axe.
b) Sachant que le matériau de la poutre ne peut pas sup-
porter une contrainte normale qui excède 140 MPa,
calculer le moment fléchissant maximal que pourra sup- 50 mm
porter la poutre. soudure

c) On assemble la poutre à l’aide de quatre cordons de


soudure et sur deux plans d'assemblage. Chaque
cordon peut résister à une force de cisaillement de
90 KN/m. Calculer l'effort tranchant maximal qu’on peut r = 10mm
appliquer à cette poutre.

Réponses :

a) — 0,7001 107% m

b) Max = 2,215 KN-m


CA max = 10,1 kN

Problème 4.6
La figure montre la section droite d’une poutre. On soumet
24 mm
la poutre à un effort tranchant de 6 KN et à un moment
fléchissant de 14 KN-m. Calculer :
a) la contrainte normale maximale qui s'exerce dans la À
poutre soumise à la flexion :
b) le flux de cisaillement qui agit dans la soudure la plus
sollicitée. 150 mm

Réponses :

ARE 2 NS CLR 0

a) Onax = 95,1 MPa CLS IT SITES ET UN LE ETES À

b) g, = 21,45 KN/m 6 mm soudure 6 mm


120 mm
Problèmes 577

Problème 4.7
Choisir le profilé en I du type S (app. C) le plus léger qui 40 kN 40 KN
pourra supporter le chargement illustré, sachant que la
contrainte normale en flexion ne doit pas être supérieure à
200 MPa.

Réponse :
S130 X15

Problème 4.8
Choisir le profilé en I du type W (app. C) le plus léger qui 10 KN 20 KN/m
pourra supporter le chargement illustré, sachant que la
contrainte normale doit être inférieure à 40 MPa. Vérifier
ensuite si, pour le profilé choisi, la contrainte de cisaille-
ment reste à l’intérieur de la limite permise de 20 MPa.

Réponses :

FIS0
x 57; t| = 17,1 MPa (dans l'âme).
max

Problème 4.9
15 kN/m
Pour chacun des chargements illustrés, choisir le profilé en
I du type S (app. C]) le plus léger, si la contrainte normale
en flexion doit être inférieure à 175 MPa. La charge résul-
(a)
tante étant identique pour les trois poutres, quel est le cas
30 KN/m
le plus critique ?

Réponses :

S250 x 38 (fig. a)
S200 x 34 (fig. b)
30 KN/m
S310 x 47 (fig. c; cas le plus critique)

d (c)
578 Problèmes

Problème 4.10
La figure (a) montre la section d’une poutre composée de
deux profilés en L de 76 x 51 x 7,9 mm rivetés à une
|
plaque de section 20 X 120 mm2. Les rivets de 10 mm de
diamètre sont espacés de 120 mm suivant la direction longji-
tudinale de la poutre.
Spécifier les conditions restrictives pour L et h (fig. b) si on
veut respecter simultanément les limites suivantes :

a) pour la contrainte normale : + 100 MPa ;


b) pour la contrainte de cisaillement dans les rivets :
90 MPa.

Réponses :

Peel 0 mn
a) h < 0,87 m

b) L IV OMAN vec rE08 me 210/%1Iim:

Problème 4.11
Pour l’étagère illustrée, déterminer la position des appuis
(c'est-à-dire spécifier la valeur de a) de façon à ce que la
contrainte normale due à la flexion soit la plus faible
possible.

Réponse :

a=1(N- 1)/2

Problème 4.12
On fabrique une poutre avec deux planches de section
50 x 30 mm collées ensemble. La poutre est encastrée à
l’une de ses extrémités et supporte une charge P de 600 N
à l’autre extrémité.
a) Calculer la valeur maximale de la contrainte normale et
celle en cisaillement longitudinal.
b) Comparer ces contraintes à celles qui agiraient dans les
planches si elles n'étaient pas collées.

Réponses :

a) &G = 8,0 MPa; t; = 0,30 MPa.

b) © = 16,0 MPa; 7 = 0,30 MPa.


Problèmes 579

Problème 4.13
La figure montre une poutre ABC (de section rectangulaire
de 20 X 60 mm), renforcée par une autre poutre DE égale-
ment de section rectangulaire (20 X 60 mm) et assemblée
à l’aide d'un boulon de 10 mm de diamètre. Déterminer la
plus grande valeur de la charge P que peut supporter le
système, sachant que le matériau du boulon peut résister à
une contrainte de cisaillement de 220 MPa. Vérifier ensuite
si, avec cette charge, la contrainte normale en flexion dans
le système est inférieure à 105 MPa.
section H - H

Réponses :

PRO 2DINEaO = SAS MPa (à:C) Et


OC 92,0 MPa (à B).

Problème 4.14
On soumet une poutre en porte-à-faux à une charge P à
son extrémité libre. La poutre, de section creuse, est faite
par l'assemblage de planches de 20 mm d’épaisseur. Les
figures (a) et (b) montrent deux possibilités d'assemblage.
Dans les deux cas, les clous de 2,5 mm de diamètre sont
espacés de 180 mm suivant la direction longitudinale.
a) Calculer la valeur maximale de P sachant que le bois
peut admettre une contrainte normale de 2,1 MPa et les
clous, une contrainte de cisaillement de 90 MPa.
b) Lequel des deux assemblages offre la meilleure résis-
tance à la flexion ?
Réponses :
a) Avec la limite de ©, P < 3638 N.
b) Avec la limite des clous, P < 2535 N pour
l'assemblage (a) et P < 2925 N pour
l'assemblage (b).

300 m "|
580 Problèmes

Problème 4.15
Un chariot doit transporter une charge P de 6 kN d’une
extrémité à l’autre d’un monorail formé de deux profilés
en C (app. C), comme l’illustre la figure.
a) Spécifier le profilé en C le plus léger sachant que la con-
trainte normale en flexion ne doit pas excéder 35 MPa.
b) Calculer la section de la tige de suspension BD si la con- roues
trainte normale ne doit pas dépasser 55 MPa.

Réponses:
us
EE

a) C150 x 19
b) 4 > 146 x 106 m°?

CHAPITRE 5
Problème 5.1
Pour la poutre illustrée, déterminer l'équation de la courbe
élastique ainsi que la flèche maximale.

Réponses:

V
> ane
Mo pa
2

Ma
Le (2L-a)àcC

Problème 5.2
Pour la poutre illustrée, déterminer l'équation de la courbe
élastique ainsi que la flèche maximale.

Réponses :

n = _… [3ax? ER = 1t

Pa?
M = a (3L-a)à C

Problème 5.3
Pour la poutre illustrée, déterminer l'équation de la courbe
élastique ainsi que le flèche maximale.

Réponses :

v _= -——|6ax"
wW 2,2 — 4ax° 3 +x*— 4 < x — a >°4 |;
24EI
wa
Problèmes 581

Problème 5.4
Pour la poutre illustrée, trouver l'équation de la courbe
élastique et calculer la flèche maximale. Déduire ensuite
que, lorsque a = L, la flèche maximale est donnée par
MoL?/(93E1).
Réponses :

SE 0x8 + (3h? - L2}x 31 He 0 Al


” 6LEI
3/2
_ Mo | L? -3b? /
HS 3LEI 3 |

Problème 5.5
Pour la poutre illustrée, calculer la flèche maximale en fonc-
tion de w, L,E et I.

Réponses :

Ru Le
2a 24 4
15wL ; 75wL
DR = ———— * :
192 2048
4
D max
is 0 EI

Problème 5.6
Pour la poutre illustrée, calculer la flèche au centre C ainsi
que celle de l’extrémité F. Pour la poutre, le module d’élas-
ticité E est de 200 GPa et le second moment de la section
Pie 21 10 me

Réponses :
ve = 5,23 mm; vr = -4,74 mm.
582 Problèmes

Problème 5.7
Un système est composé de deux barreaux de section cir-
culaire (EB, DF) et d’une poutre (BCD) reliés entre eux par
des rotules. Le matériau utilisé a un module d’élasticité E
de 100 GPa. Calculer le déplacement vertical du point C.

Réponse :
Déplacement vertical de C = 14,44 mm

Problème 5.8
Pour la poutre illustrée, le module d’élasticité E est
de 9 GPa et le second moment de la section 1,, de
|
30 KN
3,2: *X 10®mm’.
a) Déterminer la flèche de la poutre au point C.
b) Quelle charge concentrée doit-on ajouter à la section C
pour que la flèche y soit annulée ? lent 1m 3m 3m
qe2m
ee
Réponses :

a) ve = 4,69 mm

b) P = 30 KN vers le bas

Problème 5.9
Pour la poutre illustrée, le module d’élasticité E est ji 5,2 kN
; 2,4 kKN/m 10 KN-m
de 200 GPa et le second moment de la section L,, de
50 x 107 mm‘.
A : j D Ë 2) x
a) Déterminer la flèche de la poutre au point B.
b) Calculer la flèche la plus grande dans la portée centrale : 5m 4m Imimim
de la poutre.

Réponses :

a) vg = -3,35 mm

b) |.max = 3,351 mm à x = 5,0475 m


Problèmes 583

Problème 5.10
Une poutre en acier (module d’élasticité E de 200 GPa) est
composée de deux parties AB et BC de sections différen-
tes. Le second moment de surface des sections est donnée
comme suit :

(L)yg = h =10xX106 m4
(Lyc = 2 = 5X10$ m°
Déterminer la flèche de la poutre à l'extrémité C.

Réponse :

PEPL [-8+7(1-2/n)] = -72 mm

Problème 5.11
Une poutre en acier (module d’élasticité E de 200 GPa)
de 10 X 14 mm de section rectangulaire est simplement
supportée aux extrémités et chargée au centre B. On veut

Cu LEE
diminuer la flèche au point B de moitié, en renforçant la
partie centrale à l’aide de deux plaques R également en
acier (largeur de 10 mm). Calculer quelle épaisseur t Le L/2 L/4 ie: na
doivent avoir les plaques de renforcement.

Réponse :
122$ MNT

Problème 5.12
La figure illustre une plaque d’épaisseur uniforme t en
forme de triangle isocèle ABC et encastrée à sa base BC de
largeur b.
Déterminer la flèche de l'extrémité À sous l’action de la
charge concentrée P.

Réponse :

V4 = -6PB/ (£bf)
584 Problèmes

Problème 5.13
Une poutre ABC en acier (module d’élasticité E de
200 GPa ; second moment de la section 1, de 8 X 10 m‘) câble
est encastrée à l'extrémité À et soutenue au point B par un
câble BD également en acier. Le câble a une section droite
de 6000 mm°.
Sous le chargement indiqué, calculer la contrainte de
tension dans la tige ainsi que le déplacement vertical de
l'extrémité C de la poutre.

Réponses :

Ocâble — 1,053 MPa ; Va -1,51 mm.

Problème 5.14
Pour la poutre illustrée (module d’élasticité E de 200 GPa ;
second moment de section 1, de 2,875 x 1058 m4), tracer w = 1,5 KN/m
les diagrammes de l'effort tranchant et du moment fléchis-
sant et calculer la flèche de l'extrémité C.

Réponses :

Viux = LOI3KN ; Vi = -1388 KN.


Minax = 0,222KN-m; Myin = -0,420 KN-m.
ve = 4,73 mm

Problème 5.15
Une poutre AB est retenue à l'extrémité À par un câble CD,
par l'entremise d’une glissière rigide, et ce sans frottement.
(A cause de la glissière, l'extrémité À ne peut que se dépla-
cer verticalement sans subir de rotation.)

Calculer la tension dans le câble ainsi que la flèche maxi-


male de la poutre après le chargement.

Pour la poutre, le module d’élasticité E, est de 200 GPa et [e)

le second moment de la section L,, de 12 X 106 mm‘. Pour


le câble, le module d’'élasticité E.. est de 60 GPa et l’aire de
la section À,, de 80 mm°.

Réponse :

9,643 kKN; fr. = 6,05 mm à x = 0,4402 m.


Note : |v4] = 6,027 mm RIRES
ERP
A
D ERE eee

glissière ï
rigide
3 m
Problèmes 585

Problème 5.16
V
La poutre ABC, simplement supportée à ses extrémités, est | P=2,1KkN
soumise à une charge concentrée P à mi-longueur (fig. a). MErrT

|
La section de la poutre est rectangulaire creuse avec une
épaisseur de paroi uniforme t (fig. b). Le matériau utilisé
a un module d’élasticité E = 200 GPa et un module de
cisaillement G = 76,9 GPa.

Déterminer la flèche en B de la poutre (en fonction des


paramètres donnés) en tenant compte de l’effet de la con-
trainte de cisaillement (en valeur absolue) la plus élevée.
Calculer le rapport B (en pourcentage) entre la flèche due
au cisaillement et la flèche totale ; déduire ensuite la valeur
de ce rapport si la longueur de la poutre est augmentée
de 40 %.

Réponses :
40
vp = -0,833 mm; f = 1,76 %. Section X-X
(dimensions en mm)
Pour une augmentation de longueur de 40 %, f = 0,91 %. (b)

CHAPITRE 6
Problème 6.1
La figure montre schématiquement une barre de torsion coussinet lisse
en acier de 20 mm de diamètre (module de rigidité G de
77 GPa) qui se comporte comme un ressort (on utilise cou-
ramment la barre de torsion dans l’industrie de l’automo-
bile). On a bien placé les coussinets lisses pour rendre
l'effet de la flexion négligeable.
a) Déterminer la rigidité k du système (k = P/A exprimé
en newtons par mètre) pour de faibles déformations.
b) Quelle est la valeur maximale de la charge P si la con-
trainte de cisaillement qui agit dans la barre ne doit pas
excéder 45 MPa ?

Réponses :

a) k = 1,613x 104 N/m


b) Pau = 283N
586 Problèmes

Problème 6.2
Un moteur M doit fournir une puissance de 110 kW à une coussinet lisse
machine m, par l'entremise d’un arbre plein dont la section
est circulaire. Le matériau a un module de cisaillement G
de 70 GPa et une contrainte permise en cisaillement de machine
m
85 MPa.
a) Calculer le diamètre minimal d,,,, que doit avoir l’arbre
qui tourne à une vitesse de 600 tours/min. Pour cette
condition, calculer l’angle de rotation entre les extrémi-
tés de l’arbre.
b) Pour que l’arbre tourne à une vitesse plus faible
(300 tours/min) tout en maintenant la même puissance,
doit-on réduire ou augmenter son diamètre ?

Réponses :

al de 47 2m 03,53

b) d,,;, doit être augmenté.

Problème 6.3
Un moteur M de 12 hp, qui tourne à 600 tours/min, doit
entraîner une machine m par l'entremise d’un réducteur
de vitesse ayant un rapport 3:1. On négjlige l'effet de la
flexion.
a) Calculer la contrainte de cisaillement maximale qui agit
dans l’arbre AB.
b) L'arbre CD est fait en acier ; ce matériau a une con-
trainte d'écoulement en cisaillement de 184 MPa.
Calculer le diamètre minimal que doit avoir cet arbre,
en prenant un facteur de sécurité FS de 4.

Réponses :

a) CAB 41,3 MPa

b) dep = 36,2 mm
Problèmes 587

Problème 6.4
L'arbre du moteur M tourne à 1800 tours/min et doit ali-
menter deux machines, m, et m,. Des paliers lisses (non rapport des diamètres
d'engrenages 1 : 2
illustrés) supportent les arbres, et l'effet de la flexion est
négligeable. La perte d'énergie dans chaque système d’en-
grenage est de 10 %.
Déterminer le diamètre minimal requis dans chaque arbre
du montage pour que la contrainte de cisaillement ne
dépasse pas 40 MPa. rapport des diamètres
d'engrenages 1 : 1,5
Réponses :

(a je = 19,63 mm; (din ) — 166 mm:


(GER j = 16,14 mm; (ie } = 19,63 mm.

Problème 6.5
Un moteur M qui produit 210 hp à 1750 tours/min doit
fournir sa puissance aux deux machines J et K par l’en-
tremise des systèmes poulies-courroies (en B et en D,
figure a). Les paliers (non illustrés) rendent négligeables les
effets de la flexion. Les arbres AB et CD sont faits du même
mm 160
240 mm
acier qui a un module d’élasticité en cisaillement G de
77 GPa. En régime permanent, les tensions dans les cour-
roies sont celles indiquées dans la figure.
a) Calculer la contrainte de cisaillement qui agit dans
l’arbre CD.
b) Calculer le diamètre de l’arbre AB si on conçoit ce
dernier de façon optimale (c’est-à-dire si la contrainte
de cisaillement y est la même que dans l'arbre CD). Dans
ce cas, calculer l’angle de torsion entre les extrémités A
et D.
c) On doit fixer la poulie de 16 mm d’épaisseur à la
section B de l’arbre par une clef de blocage de section
carrée de 10 X 10 mm et de 16 mm de longueur
(fig. b). Calculer la contrainte de cisaillement qui s’exer-
cerait dans la clef, dans le cas où la conception de
l’arbre AB serait optimale.

Réponses :

a) Ten = 61,68 MPa

b) d = 41,34 mm; @4/p = 4,64°.

c) 194,1 MPa
588 Problèmes

Problème 6.6
On encastre à son extrémité À un barreau cylindrique par-
tiellement évidé (partie BC). Sous l’action des moments de
torsion 7 = 1007 N-m et T& (inconnu), on voudrait que
l’angle de rotation de l’extrémité C soit de 0,2 rad. Calculer
alors la contrainte de cisaillement maximale qui agit dans
le barreau (module d’élasticité en cisaillement G de 50 GPa). Ty = 1007 Nm

Réponses :
Deux possibilités :

— T5 = 1060,3 Nm (même sens que 73) et


rlmax
= 112,5 MPa dans BC
— Tec = -1295,9 N:m (sens opposé de 73) et
[rl PB PSINPa danse
max

Problème 6.7
Un système est composé de deux cylindres concentriques
AB (section creuse) et CD (section pleine), fixés solidement
entre eux bout à bout aux extrémités B et C. Les matériaux
des cylindres ont les modules de cisaillement suivants :
Gas = 42 MPa et Gen = 77 GPa. Lextrémité À étant
encastrée, le système est soumis aux couples de torsion
T, = 1600 Nm et T, (inconnu).
a) Calculer la contrainte maximale en cisaillement qui agit
dans chaque cylindre et l’angle de rotation de l’extré-
mité D (en fonction de To).

b) Illustrer ensuite par un schéma la position finale des


génératrices AB, et CoD, après déformation, et ce pour
les deux cas suivants :
T, = 500 N:m ;
T, = 2500 Nm.

Réponses :
a) Typ = 5,547 X 10°T, — 88,749 x 106 Pa;
r cp = 65,19*X10$ Pa;
® p = 4,322 x 107; — 8,9474 x 107? (négatif
suivant le sens de 7).
b) ®n = -3,89° pour 7; = 500 Nm;
Pn = 1,06° pour 7; = 2500 Nm.
Problèmes 589

Probleme 68
On encastre à son extrémité B un arbre AB plein et légère-
ment conique (rayon r, et rg, respectivement, aux extrémi-
tés À et B). Le matériau de l’arbre a un module de rigidité
G. On applique un couple T, à l'extrémité A. Développer
l'expression permettant de calculer la rotation relative
entre les deux extrémités.

Réponse :

: 2ToL (73 — pts + r)


Pa = 323
dans le sens de 7;
37 Grr;

Problème 6.9
On encastre à ses deux extrémités À et D un barreau ABCD
cylindrique, plein, en acier (module d’élasticité en cisaille- Tz = 250 N:m

ment G de 77 GPa), de 20 mm de diamètre et de 4 m de


longueur. Ce barreau est muni de disques rigides aux
sections en B et en C. On applique un couple de torsion à
chacun des disques, soit Tz = 250 N:m et Te = 125 Nm
(voir figure).

Calculer la contrainte maximale en cisaillement qui agit


dans le barreau ainsi que l’angle de rotation du disque C
(par rapport à sa position initiale).
2,0 m
Réponses :

Tmex = 99,5 MPa (dans 4B) 10m

Pci4 = 15° (sens horaire)


590 Problèmes

Problème 6.10
Un système est composé de deux arbres, AB (section pleine)
et CD (section creuse), reliés entre eux par un disque rigide
Q. Les axes des deux arbres sont alignés. l'extrémité À est
encastrée et l'extrémité D, supportée par un palier parfai-
tement lisse, est munie d’un bras rigide DH. Avant le char-
gement, il V a un jeu de 6 mm entre l'extrémité H et la
butée K.
Les matériaux ont une contrainte permise en cisaillement
de 120 MPa (pour AB) et 50 MPa (pour CD) et un module
d’élasticité en cisaillement G de 27 GPa.
a) Calculer la contrainte de cisaillement maximale qui agit
dans l’arbre CD en fonction de T..
b) Déterminer la valeur maximale de T, ainsi que la rota-
tion correspondante du disque Q.

Réponses :
a) Lorsque 75, < 616,89 Nm, ten = 0.
Lorsque 7, > 616,89 N-m,
Ten = 2,151X 1017, — 13,268 x 106 Pa.
b) (D)... = 2265,37 Nm; po = 3,82° (suivant
le sens de 75).

Problème 6.11
Un système est composé de deux cylindres pleins, AB
(d; = 20 mm) et CD (d, = 24 mm), ainsi que d’un tube, K
(d, = 42 mm ; d, = 38 mm), reliés entre eux à l’aide d’un
disque rigide Q. On a encastré les extrémités À et J, et
les trois éléments ont le même axe. Les cylindres AB et CD
sont faits du même acier (module d'’élasticité en cisaille-
ment G,; de 76 GPa ; contrainte de cisaillement permise
1 de 110 MPa), tandis que le tube est en aluminium
(G, = 38 GPa ; 7, = 55 MPa).
a) Lorsque T, = 250 N-m, calculer les contraintes de 0,20 m
cisaillement qui agissent dans le système ainsi que la
rotation de l'extrémité D.
b) Déduire ensuite la valeur maximale permise de Ti.

Réponses :
a) Tag = 64,7 MPa; Tep = 92,1 MPa:
Tr, = 30,9 MPa.
b) (To)...max = 298,6 Nm
Problèmes 591

Problème 6.12
Un tube qu’on a fabriqué par extrusion a comme diamè-
tres intérieur et extérieur, respectivement, 288 et 300 mm.
Le centre du cercle intérieur est excentré d’une distance e
par rapport à celui du cercle extérieur.
Pour une contrainte permise en cisaillement 7, de 105 MPa,
quelle est la valeur maximale du moment de torsion qu’on
peut appliquer au tube si e égale 2 mm ? Toujours avec la
même contrainte, calculer la rotation entre deux extrémités
de ce tube de 3,6 m de longueur, le matériau ayant un
module d’élasticité en cisaillement de 77 GPa.
Comparer les résultats à ceux obtenus pour un tube de
mêmes dimensions, mais dont les cercles sont concen-
triques.

Réponses :

Tax = 57,01 KN-m; @ =1,28°.


Pour e = 0, T,,x = 83,83 KN:m; @ = 1,87°.

Problème 6.13
Trois membrures creuses sont de même longueur L, mais
leurs sections ont des géométries différentes. Les épaisseurs
de paroi sont uniformes et identiques pour les trois sec-
tions, et le matériau, avant un module d’élasticité en
cisaillement G, peut admettre une contrainte maximale en
cisaillement 7,.
Si le volume du matériau est le même dans chaque
Î Î je
cas, déterminer (négliger les effets de concentration de
contraintes) : (a) (b) (c)
carré triangle cercle
équilatéral
a) la résistance à la torsion de ces trois membrures ;
b) la rotation maximale par unité de longueur pour ces
trois membrures.

Réponses :
S : surface du matériau

ddr (9) fn = 75 )(1080):


Pets (628:)

b) (p/L).., = 8r,/(GS);
(p/L),, = 63, /(GS):
(p/L).. = 2rit,/(GS).
592 Problèmes

Problème 6.14
On fabrique un tube AB, dont le rayon moven r est de
300 mm, par le roulage d’une feuille métallique de 6 mm
d'épaisseur t et par le soudage à l’aide d’un cordon de
soudure. Le tube en laiton (module d’élasticité en cisaille-
ment G de 35 GPa), qu’on encastre à l'extrémité À, est
muni d’un barreau rigide CD à l'extrémité B.
a) Calculer la résistance minimale que doit avoir la sou-
dure (force par unité de longueur longitudinale) pour
supporter les charges appliquées (F = 12 KN), ainsi que soudure
la contrainte de cisaillement qui agit dans le tube.
b) Calculer la rotation de l'extrémité libre en appliquant la
formule associée à un tube à paroi mince et à section
quelconque.

GE Si on fabriquait le tube à l’aide non pas de un mais de


deux cordons de soudure longitudinaux symétriques par
rapport à l’axe du tube et si chaque cordon possédait la
résistance minimale calculée en a), quelle serait alors la
valeur maximale de F (ne considérer que la résistance
de la soudure) ?

Réponses :

a) Rs > 25,5 KN/m; tT = 4,24 MPa.

b) p = 0,056°
c) F 12 KN

Problème 6.15
On fixe aux engrenages rigides H et K deux arbres pleins
de section circulaire, AB (d, = 20 mm ; G, = 80 GPa) et
CD (d, = 15 mm ; G> = 60 GPa). Les extrémités À et D
des deux arbres sont encastrées.

Les engrenages étant dégagés, on tourne H d’un angle @


de 6°, puis on engage à nouveau les engrenages. Calculer H(r; = 100 mm)
la contrainte maximale en cisaillement qui s'exerce
dans les arbres après l'équilibre final (négliger l’effet de la
flexion).

Réponses :

ty = 90,9 MPa; ten = 107,7 MPa.


K(rx = 50 mm)
Problèmes

Problème 6.16
Le système illustre deux arbres pleins de section circulaire,
AB (d, = 20 mm ; G, = 40 GPa ; 5, = 45 MPa) et CD
(d, = 15 mm; G = 60 GPa ; 5: = 140 MPa), munis des
engrenages rigides H et K. Les extrémités À et D des arbres
sont encastrées, et on néglige l’effet de la flexion.
a) Calculer la contrainte de cisaillement maximale qui agit
dans chacun des deux arbres en fonction du moment
appliqué Ty.
b) Déterminer la valeur maximale de T, de façon à respec-
ter les contraintes permises en cisaillement, 7,1 et 2. H(rx = 50 mm)

Réponses :
a) Tyg = 1,8873X10°75; ten = 5,3081 x 10°7y
(en pascals, 7; en newtons-mètres).

b) (D). = 238,4 Nm

Problème 6.17
On accouple un moteur à un arbre circulaire de 42 mm de brides

diamètre par l'entremise de brides boulonnées. On dispose


m boulons de 7 mm de diamètre de façon équidistante sur
un cercle de 126 mm de diamètre (29). Les limites théori-
ques des contraintes en cisaillement pour le matériau de
l’arbre et pour celui des boulons sont respectivement de
243 MPa et 216 MPa.

Le moteur tourne à une vitesse de 583 tours/min.


boulons
a) Calculer la puissance maximale (hp) que l’arbre peut
transmettre en considérant un facteur de sécurité de 3,5
(pour l’arbre).
b) En supposant que, en ce qui a trait à l’accouplement
brides-boulons, le moment de torsion T produise dans
chaque boulon une contrainte de cisaillement uniforme
sur sa section droite (A), démontrer que cette contrainte
Test donnée par :

5 = où J = EAp? = map?

Déduire ensuite le nombre de boulons qu’on doit utiliser


pour que ceux-ci résistent à la puissance maximale déter-
minée en a), en considérant un facteur de sécurité de 4
(pour les boulons).

Réponses :
a) hp = 82,66
b)\ m > 7.72. soit m =S8
594 Problèmes

Problème 6.18
Soit un système composé de deux ressorts concentriques
(voir figure). Le matériau de ces ressorts a un module de n, =16
cisaillement G = 77 GPa et une contrainte permise en d, =20mm
cisaillement 7, = 120 MPa. 2R, = 160 mm

a) Calculer la valeur maximale de la force P qu'on peut


appliquer au système, et ensuite l'allongement corres-
pondant ; déterminer la rigidité du système.
b) Si on veut remplacer ce système par un ressort unique
(avec 2n, = n, + n et 2R, = R; + R)) fabriqué du
même matériau et ayant la même rigidité, déterminer le
diamètre du fil de ce ressort équivalent. dy =16mm
2R;, = 100 mm
Réponses :

a) Puax = 3126 N: Oux = 57,4 mm.


Rigidité du système k, = 5,446 x 10* N/m
b) Diamètre : 21,83 mm

CHAPITRE 7
Problème 7.1
Soit deux systèmes d’axes orthogonaux coplanaires, xOv
et aOb. Démontrer que l’état plan de contrainte en un point
vérifie les relations suivantes :

ALLO = 00e
DT PON NO O0
Me 0 0 etot
Que deviennent ces deux relations si x et v sont des direc-
tions principales ?

Réponses :

à) O1 + O2 = 6, + Op
2
D'ou
xX os =10,K0r=
T7;
Problèmes 595

Problème 72
On soumet un élément à un état plan de contraintes princi-
pales ©; et ©.
Analyser cet état de contraintes afin d’obtenir ©, et 7»
correspondant aux axes (a,b) définis par l’angle @ Ensuite,
tracer le cercle de Mohr pour les cas suivants (oj étant une
valeur positive) :
SONO N OR Oo/2

— ONE
C9 or,
| el =| Op, O> = 0
|
+ 10) 0 EU)

Réponses:

O5 (o: Sa O2 )/2 SF (oi = O2 )(cos26 )/2;

Tab = -(61 - G2)(sin26 )/2.

Problème 7.3
Tracer le cercle de Mohr et déterminer les contraintes nor-
males maximale et minimale pour chacun des états plans
de contraintes montrés. Illustrer aussi les contraintes qui
agissent sur un élément orienté suivant le système d’axes | 10 MPa

(a, b), comme indiqué pour chaque cas. 5 MPa

Réponses :

O, = 10,58; ©p 4,42; Top -4,67 (fig. a)


6 = 1058; 4,42 5 Vas 4,67 (fig. b)

Problème 7.4
Soit l'élément soumis aux contraintes illustrées (en méga-
pascals). Tracer le cercle de Mohr représentant cet état de
contrainte dans le plan xv :
a) Déterminer les contraintes principales ainsi que leur
direction ; représenter les résultats à l’aide d’un élément
orienté suivant les directions principales.
b) Calculer la contrainte de cisaillement maximale produite
dans l’élément.

Réponses :

a) ©, = -79,3; © = -220,7; 63 = 0; 20, = -45°.


611104
596 Problèmes

Problème 7.5
Un élément est en état plan de contrainte avec
& = 150 MPa. Sachant que les contraintes principales de
cet élément sont de 200 et -100 MPa, calculer o, ainsi que
% et indiquer la direction de la contrainte principale
majeure par rapport à l’axe des x.

Réponses :
Il y a deux possibilités :
= d, = 0MPa et, MTS MPa;

| (e) Il -50 MPa et T,, = -1118 MPa.

Problème 7.6
Un barreau de bois est fait de deux morceaux collés
ensemble à un angle & (0 < & < 90°). La colle et le bois plan d'assemblage
peuvent supporter respectivement une contrainte normale
en tension de 4 et 10 MPa. Le barreau est soumis à une
charge P en tension.
a) Lorsque & = 55°, calculer la plus grande valeur de P
qu'on peut appliquer au barreau.
b) Serait-il possible de spécifier une valeur de « de sorte
que la résistance en traction du barreau soit la plus
grande possible ?

Réponses :
a) Pix = 3576N
b) « = 39,3° et P,,, = 6000 N

Problème 7.7
Un bloc de bois, qui a des plans de fibres orientés à 30° par
rapport à l’axe des x, est soumis aux contraintes illustrées.
Déterminer analvtiquement le domaine de variation per-
mise de 7, sachant que la capacité de résistance du bois UK jinconnu
est limitée par une contrainte de 0,4 MPa en cisaillement Le os
suivant la direction des fibres.
Représenter ensuite les cas extrêmes de la solution à l’aide
des cercles de Mohr.
orientation
des fibres
Réponse :

0,239 < r,, < 1,84 MPa


Problèmes 597

Problème 7.8
En un point K situé sur une arête non chargée d’une com-
posante de machine en état plan de contrainte (plan xv), la
contrainte maximale en cisaillement dans ce plan est de
6 MPa. Déterminer les contraintes associées aux axes (x,u).

Réponses :
Il y a deux possibilités (contraintes en mégapascals) :
| |= A} Op = UT, 52;
à
arête nor
a x Il DUO 0e chargée

Problème 7.9
Soit un réservoir cylindrique fermé, dont le rayon et l’épais-
seur de la paroi sont représentés, respectivement, par r et f,
soumis à une pression interne p et à une force axiale F.
a) Pour la partie cylindrique, démontrer que les axes (r,8,x)
sont des axes principaux. Quelles sont alors les con-
traintes principales en fonction de p,rett?
b) Quand F = 0 etp = 0,9 MPa, spécifier l'épaisseur mini-
male t que doit avoir la paroi du cylindre pour que la
contrainte normale dans celui-ci ne dépasse pas 60 MPa. 12 boulons de 12 boulons de
Quelle est alors la contrainte de cisaillement maximale diamètre d, diamètre d,
qui agit dans le matériau du cylindre ?
c) Quand F = 8000 N, calculer le diamètre d, que doivent
avoir les boulons d'assemblage des couvercles, sachant
que la contrainte normale permise du matériau des bou-
lons est de 195 MPa.

Réponses :
a) 6, = 0 (surface externe) et
O, = -p (surface interne);
Ge = prit; ©, = pr/(2t)+ F/(2xrt).

Dirt LS mmT... = 30 MPa

cl 219,33 MM
598 Problèmes

Problème 7.10
Une masse m de 10 000 kg est soutenue par un vérin sous
pression p. Le système illustré est en équilibre.
a) Quelle est la pression interne p du cylindre ?
b) Calculer les contraintes normales qui agissent dans la
paroi du cylindre dans les zones A et B. Si

Réponses :
a) p = 1,996 MPa piston (d = 0,25 m)

b) Zone A : 63 = 83,2 MPa; ©, = 41,6 MPa. cylindre

Zone B : 63 = 0; 6, = 41,6 MPa.

“— pression fournie

Problème 7.11
Un réservoir à paroi mince, formé d’un cylindre et de
partie cylindrique
deux têtes sphériques, est soumis à une pression interne p
de 20 MPa.
Démontrer que la force axiale F, due à la pression p sur la
tête sphérique est donnée par F, = 7pr°.
a) Calculer les contraintes dans la partie cylindrique du
réservoir.
b) Pour un élément situé à l’intérieur du cylindre :
1. représenter l’état de contrainte dans chacun des
trois plans principaux à l’aide des cercles de Mohr ; tête mA

2. calculer ensuite la contrainte maximale de cisaille-


ment et indiquer clairement par un schéma le plan
où se produit cette contrainte.

Réponses :

a) 69 = 200 MPa: ©, = 100 MPa; ©, = -20 MPa.


F

D) Tyax = 110 MPa dans le plan r0


Problèmes 599

Problème 7.12
t
Un cylindre à paroi mince fermé est soumis à une pression
interne p. SPLIT
CS PEN AT LES
OR PET.

a) Donner, en fonction de p, r, t et a, les composantes de


contraintes d’un élément situé à la surface extérieure et
orienté suivant les directions m et n.

b) Quelle est la contrainte de cisaillement maximale s’exer-


çant dans le matériau du cylindre ?

Réponses :
Pr Pr
ANOP PE COPONOE (ÉE Cos24):
) Om al }; pr )
DIE
LE Pro

b) Tmax — _ (avec &, = 0)

Problème 7.13
On construit un réservoir cylindrique en soudant héli-
coïdalement une plaque en acier. On soumet le réservoir,
fermé aux extrémités, simultanément à une pression interne
p de 0,8 MPa et à une force axiale en compression F de
15,367 KN.
a) Quand & = 35°, calculer les contraintes normale et en
cisaillement qui agissent dans la soudure (ces deux con-
traintes sont dirigées perpendiculairement et parallèle-
ment à la ligne de la soudure dans le plan tangentiel du
réservoir).
soudure hélicoïdale
b) Déterminer les valeurs de & et b (largeur de la plaque) r = 160 mm
de sorte que le rapport entre la contrainte normale maxi- t = 8 mm
CES
male agissant dans la soudure et celle s’exerçant dans
l'acier soit égal à 0,50.

Réponses :
a) OA S9MPa T6, 56 MPa:

D'ÉAOME DS Inn:
600 Problèmes

Problème 7.14
Un cylindre plein de 100 mm de diamètre est soumis
simultanément à un moment de torsion T de 15007 Nm
et à une force axiale F (en tension ou en compression).
Pour un élément situé à la surface extérieure du cylindre :
a) donner le rapport 6/7, en fonction de ©, et spécifier
l'orientation de la contrainte ©; par rapport à l’axe 8;
b) examiner les cas particuliers correspondant aux valeurs
suivantes du rapport & = 6/9: Ê = -1,0et 1.

Réponses :
2 100 mm

> T9 4 T,9

bl'Pouré=-1: 06; =148 MPa:


O2 = -38,8 MPa; 6, = 31,7°.
Pouf =10%10, =24 MPa;
O2 = -24 MPa: 6, = 45°.
Pour" 036,8 MPa;
O> = -14,8 MPa; 8, = 58,3.

Problème 7.15
On applique une force P de 80 KkN dans le plan xv à un
élément de machine.

Calculer les contraintes principales et leur orientation aux


points C, Det K.

Réponses :

Point C : ©, = 39,34 MPa;

O = -26,84 MPa; 6 = -39,6°.


Point D : ©, = 37,85 MPa;

O> = -13,56 MPa; 6, = -30,9°,


PointK : ©, = 6, = 33,94 MPa; ©; = 0.
Problèmes 601

Problème 7.16
La figure illustre un tube fermé (rayon moyen r de 60 mm
et épaisseur de la paroi t de 5 mm), encastré à une extré-
mité et muni d’un barreau rigide horizontal BC à l’autre
extrémité. On soumet le tube à une pression interne p de
0,8 MPa et à une force verticale F de 1,8 KN.

Calculer les contraintes principales qui s’exercent dans les


éléments situés aux points A; et A. Pour chaque cas, mon-
trer les composantes par un schéma.

Réponses :
Point 4.:.0; = 29,05 MPa; ©: =1,27 MPa;
03 = 6, — 0;

6, = -56,8° par rapport à z dans le plan zx.


Point4, :6, = 18,28 MPa; ©) = -3,88 MPa;
O3 =167 = 0;

@, = 51,3° par rapport à x dans le plan xy.

Problème 7.17
On soumet une membrure pleine de section circulaire et de
rayon r à un chargement combiné. Dans la section droite S
de la membrure, il se développe un moment de torsion T et
un moment de flexion M autour d’un diamètre DOE (fig. a).
Démontrer qu’on peut calculer la contrainte de cisaillement
maximale s’exerçant dans la membrure à la section S, à
l’aide de la formule de torsion et en utilisant un moment
équivalent T*, comme suit :

Poe
2T* DU
1/2 a
max AE ( ) (a)

Démontrer également qu’on peut calculer la contrainte


normale maximale qui se produit dans cette section, à l’aide
de la formule de flexion et en utilisant un moment équiva-
lent M*, comme suit :
4M* Il
© os
= RULEn
où M*=—-(M+T (b)b
Application. Soit un arbre ABCD muni de poulies pour
transmettre de l'énergie (fig. b). Les tensions des courroies
sont également indiquées sur cette figure.
Calculer le diamètre minimal de l’arbre de façon à respec-
ter simultanément les limites suivantes : 7, pour le cisaille-
ment ; &, pour la contrainte normale.

Réponse de l’application :
SR QT
602 Problèmes

Problème 7.18
Un barreau de section rectangulaire est encastré à une de
ses extrémités et soumis à une charge axiale en compres-
sion P = 4,8 KN (voir figure).

a) Déterminer les composantes du vecteur contrainte agis-


sant sur : i) la face BCDE et ii) la face BCGHI.
b) Calculer les composantes de contrainte agissant sur la
face BCGH selon le système d’axes nrs où n est la nor-
male de cette face et r, parallèle à CB.

Réponses :

a) 1} Face BCDE: 5, = T16 MPa; ss = 5, = 0


nl Face BCGH: 9 = -6531MPa; Se,ny =, nz 10

b) 6, = -5,33 MPa; 7, = 2,92 MPa:


Tys = 2,39 MPa.

Problème 7.19
L'état de contrainte (en mégapascals) en un point selon le
système de coordonnées xyz est donné comme suit :

10 8 0
Lo; | | 8 12 -24
DR DAS
a) Calculer la contrainte normale et la contrainte de cisaille-
ment agissant sur une facette (en ce point) parallèle à x S-——-——

ABC (voir figure).
b) Déterminer les contraintes principales ainsi que leur
orientation (par rapport aux axes xyz). Représenter les
résultats à l’aide d’un élément physique orienté suivant
les directions principales en indiquant bien l'orientation
de la contrainte principale majeure.

Réponses :
Lo = 933 MPAaiT, =1422 MPa

2. O1 = 32,43 MPa; 6 = -8,23 MPa;


O3 = -20,21 MPa.
Orientations principales par rapport, respectivement, à
RATE
Axe 1 : 81,587/39,04°/127,78°
Axe 2 : 2945°/78,897/63,12°
Axe 3 : 62,02°/126,85°/130,41°
Problèmes 603

Problème 7.20
Un barreau cylindrique plein BCD, muni d’un bras rigide
BH à son extrémité B, est retenu fermement par un palier
en C à l’aide d’une pression de contact due à l’assemblage D

(par interférence). La surface de contact entre les deux élé-


palier
ments a un coefficient de frottement statique de 4 = 0,35.
Le barreau et le bras étant originalement situés dans le plan
horizontal, on applique une force verticale F en H (voir
barreau J L
figure). En augmentant graduellement l'intensité de F, le (d = 48 mm) e = 8mm
barreau commence à tourner par rapport au palier quand
F = 1,35 KkN.
a) Déterminer la pression de contact (po) en supposant
que cette pression est uniforme sur toute la largeur e du bras

palier. rigide Re Mi
b) Pour la condition juste avant la rotation du barreau,
déterminer l’état de contrainte (selon les axes xyz) agis-
sant au point K situé à la fibre supérieure du barreau et p
juste à l’intérieur de la face du palier (voir figure).
Ensuite, calculer la contrainte principale majeure et son
orientation ainsi que la contrainte maximale en cisaille-
ment en ce point.

Note : Pour un cylindre plein soumis à une pression sur


sa paroi cylindrique, les résultats suivants peuvent être
utilisés : la contrainte normale radiale et la contrainte nor-
male suivant la direction tangentielle sont uniformes et
égales à l’opposé de la pression (voir figure b).

Réponses :

a) Po = 26,64 MPa

b) ©, = 41,03 MPa; ©, = ©, = -26,64 MPa;


Ty = 0; T,; = -9,32 MPa; t,, = -12,43MPa;
OC, = 43,28 MPa.

Orientation par rapport, respectivement, à x, vetz:

10,29°/88,64°/100,26°
Tmax = 40,14 MPa
604 Problèmes

CHAPITRE 8
Problème 8.1
On fixe un barreau AB de section uniforme à une mem-
brure rigide BC. Les joints aux extrémités du barreau sont
des rotules. On fait tourner la membrure autour du point C
d'un angle « suivant le sens horaire.
Calculer la déformation axiale du barreau AB en fonction
de «. Quelle est la plus grande déformation qu’on puisse
imposer à ce barreau ?

Réponses :
s 25 1/2
ÉiR = 1+ S sine + À (1 — covas)] Sa

(E4g).. = 0150 m/m. plancher

Problème 8.2
On suspend un barreau de section uniforme par son extré-
mité supérieure. Le matériau du barreau à une masse
volumique p et un module d’élasticité E. Sous l'effet du
poids du barreau :
a) démontrer que la déformation axiale du point C situé à
une distance v de l'extrémité supérieure est donnée par
pg(L — v)/E, où g est l'accélération terrestre ;
b) calculer le déplacement vertical du point C ; déduire
ensuite l'allongement total 6 du barreau.

Réponses :
2 2
E 2 2E

Problème 8.3
Une plaque mince rectangulaire ABCD se déforme unifor- 150
mément dans son propre plan en A’B'C'D". Déterminer l’état
de la déformation au point À en relation avec le système
d’axes (x,v).

Quelle est la déformation normale maximale au point À ?

Réponses :

é=4033%10"
(= Ermax ; 4 = -84,3° par rapport à x);
É) = 094% 10",
Problèmes 605

Problème 8.4
On trace deux lignes diagonales sur un bloc de caoutchouc
ABOCD de section carrée (côté = a). Le bloc se déforme
uniformément en AB’C'D.
a) Déterminer la déformation normale subie par chaque configuration
diagonale ainsi que la longueur finale qui y correspond. originale

b) Déterminer le changement d’angle entre les diagonales


après les déformations. après

Réponses :

a) E4c = 0,03 m/m; egn = -0,03 m/m;


ACE=NL 45664 BD =13718a
b) O

Problème 8.5
La plaque mince triangulaire ABC (AB = 2a ; angle
C = 90°) se déforme dans son propre plan en ABC’. Le
— ka (k > 0)
point C se déplace horizontalement vers la gauche d’une
distance ka (k = constante positive). (G; après déformation

a) Déterminer les déformations normales des deux arêtes configuration


originale
AC et BC en fonction de k.

b) Calculer les déformations principales au point C


lorsque k = 0,04.

Réponses :
À
à) E4c = (-k+8)" ol
2 1/2
L 20 !
EC —= lies — |.

BE = 2 006 0 ECS 9 102:


Pa 2400 ex 10:
ÉD 210 0e
86 = 15,6° (à partir de n).
606 Problèmes

Problème 8.6
Une plaque mince triangulaire ABC (AB = AC = a) se
déforme dans son propre plan. Les déformations norma-
les des trois arêtes sont les suivantes : £&g = &ac = -0,04 et
EC 0.

Déterminer le déplacement du point À en fonction de a


ainsi que la déformation de cisaillement en ce point asso-
ciée aux deux arêtes du triangle.

Réponses :
u = 0; v = -0,0578a; y,, = -0,0852.

Problème 8.7
Les composantes de déformation d’un point A sont les
suivantes : & = -300 4 ; &, = 900 4; %y = 1000 z (ou
m/m).
Déterminer les composantes de déformations associées
aux axes (n, t).

Tracer le cercle de Mohr représentant cet état de déforma-


tion.

Montrer par un schéma l'élément ABCD après déforma-


tion, cet élément étant orienté initialement suivant les
axes (n, t).

Réponses :

En = -433uU; €, = 10331; y,, = -540 ui.

Problème 8.8
Les composantes de déformations d’un point d’une
plaque mince sont les suivantes : &. = -400 v; &, = 260 y;
%y = -420 y.
Montrer par un schéma l'élément déformé si ce dernier est
orienté initialement :
a) suivant les directions (n, t) :
b) suivant les directions principales :
c) suivant les directions de cisaillement maximal.

Dans chaque cas, calculer les composantes de déforma-


tions correspondantes.

Réponses:
A) ESSAI EN = IAE RSS
b) & = 321u; €» = -461u; 6, = -73,8° (à partir de x).
C) Ymax = 7821; 0 = -118,8°.
Problèmes 607

Problème 8.9
Une rosette à 45°, placée au point À d’une composante
chargée, donne les déformations suivantes : &, = 1000 y;
& = 900 4 ; €. = -200 w.
Déterminer les déformations principales et la déformation

de cisaillement maximale en ce point ; spécifier également
leur orientation.
=—
Ÿ
Le

Représenter cet état de déformation par un cercle de Mohr.

Réponses :

1 = MIS SSI ES =IEOnE


6, = 19,9° (par rapport à a).

Problème 8.10
La rosette illustrée donne les déformations suivantes :
€ = 1000 w; &, = -900
x ; & = -200 y. 90°

Peut-on dire que l’état de déformation donné par cette hs


ô
135 il
rosette est identique à celui du problème 8.9 ? Justifier la
réponse à l’aide d’un cercle de Mohr. Ne

Réponses : #
£ =uls3iu;: es =-10511;
8, = -32,6° (par rapport à a).
135°

Problème 8.11
Développer les expressions pour déterminer l’état de
déformation du point K en fonction des déformations &,, &,
et €, enregistrées par une rosette à 60°. 60°

Réponses :
60°
1
EE; Ep 3 Ces + 2€, —E&,);

23 K =< > X
Yxy = a: T £c )
608 Problèmes

Problème 8.12
La rosette au point À donne les lectures suivantes :
€ = -200 y; &, = 800 4; €. = -400 x.
Déterminer les déformations principales ainsi que leur
direction. Représenter la solution par un cercle de Mohr.

Réponses :
€ = 809u; €; = -676L;
@, = 55,5° (par rapport à x).

Problème 8.13
La rosette illustrée enregistre comme suit les déformations
au point Q d’un élément de machine : & = -200 y; 120°
; = -400u ; & = -800 y.
Déterminer l’état de déformation au point Q. Quelles
seront les déformations normales maximale et minimale?

Réponses : 120° Q—=: —»x

É = D00USE, = -753h7,, = 402};


€ = -114u; € = -819 y;
6, = -20,4° (par rapport à x)

Problème 8.14
L'état de déformation (en 10% m/m) au point 1 d’un corps
uniformément déformé est connu selon le référentiel xyz
comme suit :

10 -04 O0
[&;]=1]-0,4 2,0 10
0 10 -3,0
a) Déterminer la déformation normale &, et la déforma-
tion de cisaillement 7;,, l'axe n étant perpendiculaire au
coordonnées
plan ABC et l'axe r, parallèle à GC (voir figure). en millimètres
b) Déterminer la valeur finale de la longueur
AB et celle de
l'angle AGC (originalement droit) après que les défor-
mations ont eu lieu.

Réponses :
al, = 04 X10 mm; 7, = 3201-10
b) Longueur finale de AB : 1,4169 mm
Angle final de AGC = 90,033°
Problèmes 609

CHAPITRE 9
Problème 9.1
Soit une plaque mince en acier (module d’élasticité E de
210 GPa ; coefficient de Poisson v de 0,3) en état plan de
contrainte. Au point K de la plaque, les contraintes sont :
© = 150 MPa ; 6, = -70 MPa ; 7, = 85 MPa.
Calculer les déformations principales dans le plan de la
plaque (plan x, v). Déterminer également la troisième com-
posante des déformations principales.

Réponses:
Ej = 994 u ; ET -7274 ; 6, = IR : Eat -114 1.

Problème 9.2
Au point 1 situé sur la surface d’une plaque en aluminium
(E = 70 GPa ; v = 0,3) en état plan de contrainte, les
déformations mesurées se réduisent aux composantes
suivantes : & = -500 y; &, = 900 4; %y = 400 y.
Déterminer et montrer par un schéma :
a) les contraintes associées au système d’axes (x, y) :
b) les contraintes principales ainsi que leur direction.

Réponses :
Al O0: = 17 7MPa; Oy = 57,7 MPa;
Try = 10,8 MPa.
6) 61 = 59,2 MPa; 62 = -19,2 MPa; 63 = 0;
®, = 82° (par rapport à x dans le plan x, y).

Problème 9.3
Une plaque métallique mince (E = 210 GPa ; v = 0,3) est
chargée par un système de forces dans son propre plan.
Les mesures de déformation dans le plan de la plaque au
point 1 donnent les résultats suivants : &,= 0 ; £1 = 320 w;
€ = -620 y.
Déterminer :
a) les contraintes associées au système d’axes orthogonaux
(x, y) ;
b) les contraintes principales qui agissent au point I.

Réponses :
a) ©, = -69,23 MPa; ©, = -20,77 MPa;
Try = -109,88 MPa.
b) o1 = 67,52 MPa; © = -157,52 MPa; 6; = 0:
@, = -51,2° (par rapport à x dans le plan x, y).
610 Problèmes

Problème 9.4
La rosette à 45° montrée enregistre les déformations sui-
vantes en un point Î situé sur une surface libre d’une pla-
que en acier (module d’élasticité E de 200 GPa ; coefficient
de Poisson v de 0,3) : &,= 640 4; &, = 480 u; &= -200 4.
Déterminer les contraintes principales ainsi que la contrainte
de cisaillement maximale qui agissent en ce point. Illustrer
les résultats à l’aide du cercle de Mohr de déformations.
Vérifier les résultats précédents à l’aide du cercle de Mohr
de contraintes.

Réponses :
O1 = 138,9 MPa; 6) = -13,1 MPa;
6, = 15,9° (par rapportà a).

Problème 9.5
Soit une poutre de section rectangulaire avant deux jauges
d’extensométrie a et b collées aux parois. Le matériau de
la poutre possède un module d’élasticité E et un coefficient
de Poisson v.
Développer la relation permettant de déduire la charge P,
et ce en fonction de la déformation (€) enregistrée par :
a) la jauge a : €, :
b) la jauge b : &.

Réponses :
:

(1 + v}sin2æ
-2Ebh?
Die
LL (= v)+(1+ vjcos28] ”

Problème 9.6
Un cylindre fermé à paroi mince est muni de deux jauges
d’extensométrie a et b collées à la surface extérieure. Ce
cylindre a un rayon r de 240 mm et l'épaisseur t de sa paroi
est de 8 mm ; le matériau utilisé a un module d’élasticité E
de 200 GPa et un coefficient de Poisson v de 0,3. On le
soumet simultanément à une pression interne p et à une
force axiale F (en tension ou en compression), et les jauges
enregistrent les déformations suivantes : & = -120 y ;
& = 180 y.
Calculer les valeurs de p et F.

Réponses :
p = 1,824 MPa; F = -783,5 KN (ie. en compression).
Problèmes

Problème 9.7
On place verticalement dans une enceinte rigide lisse une
plaque rectangulaire H d'épaisseur t. La surface perpendi-
culaire à l’axe des x est libre de toute contrainte. Le maté-
riau de la plaque a un module d’élasticité E, un coefficient
de Poisson v et un coefficient de dilatation thermique a.
La plaque, qui au début est tout juste en contact avec
l'enceinte, subit ensuite une augmentation de température
AT.
a) Calculer la déformation normale selon la direction per-
pendiculaire à la plaque en fonction de AT, v, E et a.
b) Quelles sont alors les contraintes normales qui agissent
enceinte
dans le plan de la plaque ? rigide

Réponses :

a) &, = a(1+v)AT/(1-v)
GEAT

iv)
DRE CSL"

Problème 9.8
On insère dans une enceinte rigide une plaque d’acrylique
aux parois parfaitement lubrifiées et dont les dimensions
sont de 0,1 x 0,2 x 0,05 m. Les parois B et B’ peuvent se
déplacer librement. À 20 €, il y a tout juste contact aux
parois À et À’. L'acrylique a les propriétés suivantes :
E=SGPa;:v=04%%=901410"/C;
Avec une force axiale P en compression de 100 kN,
déterminer la température la plus élevée que pourra attein-
dre la plaque en respectant les limites (en valeur absolue)
suivantes :

— pour la contrainte normale maximale : 24 MPa ;


— pour la contrainte maximale en cisaillement : 13 MPa.

Réponse :

LIST SEC
612 Problèmes

Problème 9.9
Un cylindre fermé C a un rayon r de 200 mm, une épais-
seur t de la paroi de 5 mm, un module d’élasticité E de
120 GPa, un coefficient de Poisson v de 0,3 et un coeffi-
cient de dilatation thermique & de 10 x 10/°C. À la tem-
pérature ambiante, quand la pression p dans le cylindre est
nulle, il y a un jeu e entre celui-ci et le plafond. On soumet
le cylindre simultanément à une pression interne p et à un
changement de température AT. En négligeant les effets
des couvercles sur les extrémités du cylindre :
a) calculer la réaction F qui se produit entre le cylindre et 5 mm

le plafond en fonction de p, de AT et des autres caracté-


ristiques du cylindre ;
b) déterminer, lorsque AT = 140 °C et e = 0,4 mm, la
valeur maximale de p pour que la contrainte de cisaille-
ment maximale dans le cylindre soit inférieure à 80 MPa.

Réponses :
2tE
a) Lorsque p > ———— CA £
De)
2 pe —
2rrt 21 JE
autrement À = 0.

b) p < 1,86 MPa

Problème 9.10
On place dans une enceinte rigide K un cylindre C fermé et
à paroi mince (rayon r de 250 mm ; épaisseur t de 5 mm).
À la température ambiante, quand la pression interne est
nulle, il y à un jeu radial e entre le cylindre et l'enceinte. On
soumet le cylindre simultanément à une pression interne p
et à un changement de température AT. On néglige l'effet
local des couvercles du point de vue des déformations
radiales. Le matériau du cylindre a un module d’élasticité
E de 200 GPa, un coefficient de Poisson v de 0,3 et un
coefficient de dilatation thermique & de 16 x 10/°C.
a) Déterminer la contrainte normale circonférentielle induite
en fonction de p, de AT et des autres caractéristiques du
cylindre.
b) Lorsque e = 0,3 mm et p = 2,4 MPa, calculer la valeur
maximale de AT pour que la contrainte maximale en
cisaillement dans le cylindre soit inférieure à 110 MPa.
Problèmes 613

Réponses :
Soit Po, la pression requise pour qu'il y ait tout juste contact
entre le cylindre et l’enceinte :

a) Lorsque p < po, p' = 0 (pression à l'interface);


Co = 50p; 6; = 25p. Lorsque p'>2p5, p' > 0;
Vpr e
Op = + #f+ eur}oO, = 25p.
21 fr
D'ATASOEEC

Problème 9.11
V
On place verticalement dans une enceinte rigide une plaque | enceinte
métallique rectangulaire ABCD de 400 x 600 x 10 mm
de dimensions (module d’élasticité E de 105 GPa, coeffi-

cient de Poisson v de 0,3 et coefficient & de 16 x 10/°C). À
plaque
la température ambiante, il y a tout juste contact entre
l'enceinte et les côtés AB et CD de la plaque, et il y a un plaque os
jeu e de 0,6 mm aux côtés AD et BC. La plaque subit
ensuite une augmentation de température AT. On suppose
que tous les contacts sont parfaitement lisses. B

a) Déterminer les contraintes normales induites dans la


plaque en fonction de AT et des autres caractéristiques L = 600 mm va 10 mm—: Ê
du système.
b) Calculer la valeur maximale de AT pour que la con-
trainte de cisaillement maximale dans la plaque soit
inférieure à 125 MPa.

Réponses :

Soit €p = 2e/L.

AROuand AE 061600 To 0:
O, = -1,68 x 106 AT.
Quand AT > 96,15 °C,

Re E |€ — a(1 + vJar |/(1 - VAE


() = Il E |eo — (1 + var ]/(1 - 4

DEA AS °C
614 Problèmes

Problème 9.12
Soit un système composé de deux cylindres assemblés
(rayon nominal r de 200 mm). À la température ambiante
et quand la pression interne p est nulle, il y a tout juste
contact entre les cylindres. On soumet le système simulta-
nément à une pression p et à un changement de tempéra-
ture AT.
TT LE AO SS LT ST LT TETE LOT LS LT LT AD OS LUSàLJ

a) Calculer la réaction à l'interface entre les deux cylindres


7ARNO A NOTE UT A EE SA ER A

(pression p’) en fonction de p, de AT et des autres cylindre intérieur cylindre extérieur


(fermé) (ouvert)
caractéristiques du système.
Il 2 mm 2 mm
b) Lorsque p = 1,3 MPa, calculer les contraintes normales
105 GPa 210 GPa
qui agissent dans chaque cylindre en fonction de AT. HI 0,3 | 0,3
Réponses:
Il 18 x 10 #C 10 x 10:90

PEN

r? v
— | — pp + —®œ )rAT
ne. Race)
EE
ANT
bn 0730710008 6010747
Quand AT > -131,56 °C,
cyl. ext. : ©, = ©, = 0;
Ge = (73,67 + 0,56AT
) x 106 Pa;
CNIAUCE CG, = 0;
Où = 09 10 PA;
Ce = (56,33 — 0,56AT
) x 10 Pa.

Problème 9.13
Soit une plaque composée faite d’une feuille en acier
d'épaisseur t,, (module d’élasticité E,, de 204 GPa ; coeffi-
cient de Poisson v de 0,3 : coefficient de dilatation thermi-
que &, de 11 X 10/°C ; contrainte normale permise oc,
de 140 MPa), recouverte de deux feuilles en laiton d’épais-
euLUE = 186 CPa V0 = 2 Le AMOS EC
y — 125 MPa). La plaque subit une augmentation de
température AT et on suppose qu'il n’v a pas de glissement
aux interfaces des deux métaux. Avec de faibles épaisseurs
t, et ft, on suppose que les contraintes sont uniformes à
travers l'épaisseur de chaque métal.
a) Déterminer les contraintes normales qui agissent dans
chacun des deux métaux en fonction de n = t,/t,, et
des autres caractéristiques du système.
Problèmes 615

b) Dans le cas d’un revêtement très mince (n << 1), déter-


miner la valeur maximale de AT de façon à respecter les
limites des contraintes normales permises (o,, et ©).

Réponses:

(a, — a, )ATE,

ehLV) +2ere
a 6 AT

lee

(a, - a )ATE,
Oxm — Ozm —
PRE
LN) ie
‘)|k Dj. =.
2,914 x 106
ps ue
LEE Êe
4n

D ie -1,045, (MPa ÈC)


AT AT
AT < 64,3 °C

Problème 9.14
Un cylindre plein C est placé à l’intérieur d’une enceinte
rigide K. À la température ambiante, il y a tout juste
contact entre le cylindre et l'enceinte. Le matériau a un
module d’élasticité E et un coefficient de Poisson v.
À l’aide d’un piston J, qui n’exerce aucun frottement sur les
parois de l’enceinte, on applique une force axiale en com-
pression F sur le cylindre, qui subit également une aug-
mentation de température AT.
Démontrer que les contraintes ©; et ©, qui agissent dans le
matériau du cylindre sont égales à :

l F
OO IV + aEar, SR ess
I—v

Lorsque AT = 0, déterminer la valeur de F nécessaire pour


provoquer un déplacement Ô du piston (vers le bas).

Réponse :
616 Problèmes

Problème 9.15
Soit un cylindre C ouvert et à paroi mince dont le dia-
mètre 2r est de 200 mm, l'épaisseur de la paroi t de
2,5 mm, le module d'élasticité E. de 105 GPa, le coeffi-
cient de Poisson v, de 0,34 et le coefficient de dilata-
tion thermique a. de 21 X 106/°C. On place ce cylindre
entre deux plaques rigides retenues entre elles par huit bou-
lons B dont le diamètre d est de 6 mm (E, = 210 GPa ;
, = 11 X 10+/°C). A l’état initial (température T, de
20 °C), on serre les boulons en tournant les écrous à la
main, c’est-à-dire qu’il y a tout juste contact entre le
cylindre et les plaques. On alimente ensuite le cylindre en
gaz sous pression p et à la température T, la variation de
température AT étant positive (AT = T — Ti). Les boulons
sont également à la température T.
cylindre C
a) Déterminer la réaction R qui se produira entre le cylin-
dre et les plaques en fonction de p, de AT et des autres 360
caractéristiques du système.
b) Lorsque AT = 100 °C, représenter graphiquement en
boulons B (8)
fonction de p les contraintes normales qui agissent dans
les boulons et dans le cylindre. Les boulons ne
45 mm sont pas tous
Réponses : montrés ici.

2
rpr°|1+ SEE + (40/5- y )27d?E,AT
)R S'ÉRTE
a A T (
4 E, d?
I + a ——

OL TL
-29,534 x 10°p + 223,92AT (R > 0)
b) p2< px —=10,7583 MPa
(Chou 40p 0, = 1426 100 1830?
(2): ©. = 05 = 0,0, = 980910723387

Problème 9.16
Un barreau prismatique (section À, longueur L) est retenu
à son extrémité supérieure B et muni d’un plateau rigide
R à l’autre extrémité C. Le matériau a un module d’élasti-
cité E.
On laisse tomber librement une masse m (d’où un poids
W = mg) d’une hauteur h (voir figure). Sous l'impact de la
masse, en considérant que le comportement du barreau
reste dans le domaine élastique et en supposant que le tra-
vail effectué par le poids est totalement emmagasiné dans
le barreau (principe de conservation de l'énergie), déve-
lopper l'expression (en fonction des paramètres donnés)
permettant de calculer la charge statique équivalente F*
Problèmes 617

(F* causerait le même allongement que le poids à l'impact).


Déduire ensuite la valeur F* pour le cas où le poids serait
soudainement appliqué, c’est-à-dire le cas correspondant à
h = 0.
Application numérique. Pour le système ayant les carac-
téristiques suivantes : À = 78 mm? ; L = 1,6 m : masse m

(W = mg)
E = 210 GPa ; m = 80 kg, déterminer la valeur maximale
de h pour que la contrainte normale dans le barreau ne
dépasse pas &, = 640 MPa. section À

Réponses :

F* = w|i+ (+ 2hAE](WL)) | R

Avec h = 0, Fe. = 2W
Application numérique : h = 0,147 m

Problème 9.17
Une poutre mince en porte-à-faux, de section rectangu-
laire (b X 2c), est fabriquée d’un matériau avant un
module d’élasticité E. Elle doit recevoir à son extrémité
libre une masse m (d’où un poids W = mg) tombant d’une
hauteur h (voir figure).

Sous l’impact de la masse, en considérant que le compor-


tement de la poutre reste dans le domaine élastique et en =

supposant que le travail effectué par le poids est totale- ———

ment emmagasiné dans la poutre (principe de conserva-


tion de l'énergie), développer l'expression (en fonction
des paramètres donnés) permettant de calculer la charge
statique équivalente P*, c’est-à-dire que P* donnerait la
même flèche que le poids à l'impact. (Pour une poutre 3—
mince, l'effet de l'effort tranchant sur la flèche et sur l’éner-
gie de déformation est négligeable.) Déduire ensuite la va-
leur P* pour le cas où le poids serait soudainement appli-
qué, c’est-à-dire le cas correspondant à h = 0.
Application numérique. Pour le système avant les carac-
téristiques suivantes : E = 200 GPa ; L = 0,80 m ;
b = 32 mm; c = 6 mm; m = 11 kg, déterminer la valeur
maximale de h pour que la contrainte normale dans le
matériau de la poutre ne dépasse pas &, = 590 MPa.

Réponses :

P* = li + (l+ “Eve (we)


Avec h = 0, P. = 2W.
Application numérique : h = 0,165 m
618 Problèmes

CHAPITRE 10
Problème 10.1
La plaque H, montrée à la figure a, est fabriquée d’un acier
ayant une contrainte d'écoulement S, = 260 MPa. Pour
les deux questions suivantes, la déformation plastique n’est
pas permise aux endroits critiques de la plaque sous la
charge axiale statique P.
a) Calculer la valeur maximale de P qu’on peut appliquer
à la plaque (fig. a) ;

b) La plaque est maintenant fixée à un support à l’aide


d’une goubpille (jeu négligeable), comme à la figure (b).
Calculer la valeur maximale de P.

Réponses :

à) P,ax = 108,1 KN (avec K, = 2,55 pour ce qui est


du trou et X, = 2,0 pour ce qui est du congé de
la section C)
b) Pax = 55,1 kN (avec K, = 5,0 au niveau du trou)

Problème 10.2
Soit une membrure ABC encastrée à l'extrémité À et libre à
l'extrémité C, dont l'épaisseur uniforme est de 28 mm. La r = 4,5 mm

limite d'écoulement Sy du matériau utilisé est de 280 MPa. 30 mm


L'encastrement provoque une amplification de contrainte
d’un facteur de 1,5. —— Æ——
X Z

Calculer la valeur maximale de la charge statique P pour 1A B nl


qu'il n'y ait aucun écoulement dans la membrure.
0,5 m mr à>04m 28 mm
40 mm
Réponse :

PATES TNA Lotaumconse)

Problème 10.3
La figure illustre l’état de contrainte d’un élément. Le
matériau possède une contrainte uniaxiale d'écoulement
Sy de 300 MPa.
Calculer les facteurs de sécurité FS d’après le critère de
Tresca et d’après le critère de von Mises, en relation avec
l'écoulement plastique de l'élément.

Réponse :
resca, ASE VonMises ES
Problèmes 619

Problème 10.4
La figure montre les composantes de contrainte sur un point
particulier d’un élément structural, ainsi que les propriétés
en traction statique du matériau utilisé.
a) Calculer les limites de ©, (tension ou compression) pour . traction
qu'il n'y ait pas d'écoulement dans le matériau, en pre- uniaxiale

nant un facteur de sécurité de 1.8.

b) Déterminer ensuite les déformations principales qui cor-


respondent à la condition limite supérieure la plus
sécuritaire (Tresca).

Réponses :
a) -203,3 < ©, < 303,3 MPa (Tresca);
-252,8 < ©, < 352,8 MPa (von Mises).

DIRÉMTE = 1922 1e 20e = "106711.

Problème 10.5
Le barreau cylindrique plein AB (diamètre = 12 mm) est
encastré à l'extrémité B et muni, à l’autre extrémité, d’un
bras rigide AC (voir figure). Il est fabriqué d’un matériau
fragile (S,, = 10 MPa ; S, = -48 MPa).
On applique à C une force F suivant la direction vw.
Calculer la valeur de F qui causerait la rupture selon les
critères Coulomb-Mohr et Mohr modifié.
Fo
ie
Réponses :
Coulomb-Mohr : F = 12,73 N
Mohr modifié : F = 13,87 N
620 Problèmes

Problème 10.6
Un bloc métallique aux parois parfaitement lisses, dont les 16,0 KN
dimensions sont de 20 x 40 X 500 mm, est placé entre
des murs rigides. Le module d’élasticité E du métal est de
100 GPa, le coefficient de dilatation thermique « est de
18 x 10/°C et le coefficient de Poisson v est inconnu. A la
température ambiante, il y a tout juste contact entre le bloc
et les murs. Après l’application d’une charge P de
16 KN, le piston se déplace vers le bas de 0,091 mm (tou-
jours à la température ambiante).
La charge P de 16 KkN étant maintenue, le système subit un
changement de température AT. Spécifier, en fonction de
AT, quelle doit être la contrainte uniaxiale d'écoulement
minimale Sy du matériau pour que l'écoulement dans le
bloc soit évité.
Lorsque AT = 50 °C, quelle est la valeur de S,?

Réponses :
(v = 0,3)
D’après Tresca :
quand AT > 7,78 °C, Sy > 10%(6,0 + 1,8AT Pa;
quand AT < 7,78 °C, Sy > 20x10 Pa;
avec ÀT = 50 °C, Sy 2 96 MPa.

Note supplémentaire :
quand AT < -3,34 °C, ©, Il ©

quand A7 25,340 07 =No CEA

Problème 10.7
Un cylindre fermé à paroi mince (rayon r de 50 mm ; épais-
seur de la paroi t de 2,5 mm), est encastré à une extrémité
et muni d’un bras rigide BC. Le cylindre doit supporter
une pression interne p de 1,4 MPa et transmettre une force
excentrée F suivant la direction longitudinale. Son maté-
riau possède une limite d'écoulement uniaxial S; de
120 MPa.
Déterminer la plus grande force F qu’on pourra appliquer
au cylindre en considérant un facteur de sécurité de 3,4.

Réponse :

F max = 2481 N
Problèmes 621

Problème 10.8
Un cylindre fermé à paroi mince (rayon r de 400 mm ;
épaisseur de la paroi t de 20 mm), est soumis simultané-
ment à une pression interne p de 1,2 MPa, à une force
axiale F (en tension ou en compression) et à un moment
de torsion T de 100 KN:m.

Spécifier pour les deux cas suivants, et en considérant un


FS de 2,8, la contrainte uniaxiale minimale d'écoulement
du matériau pour que soient évitées des déformations plas-
tiques dans le cylindre :
a) F = 160 KN en tension ;
b) F = 800 kN en compression.

Réponses :
D’après le critère de Tresca :
a) Sy = 73,47 MPa
b) Sy = 82,98 MPa

Problème 10.9
On soumet une membrure (fig. a) ayant la section tubu-
laire illustrée (fig. b) simultanément à une force axiale en
traction P de 25 KN et à un couple de torsion T. Le maté-
riau à une contrainte uniaxiale d'écoulement S; de
420 MPa.
Déterminer la plus grande valeur de T qu’on peut appliquer
à la membrure en considérant un facteur de sécurité de 4
(ignorer l'effet de concentration de contrainte).

Réponse :
(a) (b)
Tnax = 104,9 Nm (Tresca)

Problème 10.10
Une perceuse électrique de }4 hp qui fait 1800 r/min est vis (d = 4 mm)

munie d’un réducteur de vitesse 2:1. On l'utilise comme


un tournevis pour fixer des vis de 4 mm de diamètre ; ces
400 N
vis sont en acier avant une contrainte uniaxiale d’écoule- ———
ment de 300 MPa.
Lors du vissage, on applique une force en compression de
400 N sur la vis. Dans la condition extrême où la pleine puis- perceuse réducteur de
vitesse 2:1
sance du moteur est transmise à la vis qui est sur le point d’être
bloquée, la vis subit-elle une déformation permanente ?

Réponses :
Tresca : l'écoulement se produirait (re = 158,3 MPa).
von Mises : il nv aurait pas d'écoulement
(Gr = 274,7 MPa).
622 Problèmes

Problème 10.11
Soit un tube T à paroi mince (diamètre extérieur d, de
22 mm ; diamètre intérieur d, de 20 mm) soudé aux deux
pistons K et H et placé dans une enceinte rigide J (fig. a).
Le piston K est fixé à l'enceinte et les parois du piston H
sont parfaitement lisses. Ce sont les pressions p et p’ qui
alimentent le système.
La figure (b) illustre le diagramme © -— & en traction uni-
axiale du matériau du tube.
Calculer la valeur maximale de p compte tenu que l’écou-
lement dans le tube doit être évité pour les deux conditions
suivantes :

a) p’=p;
bp =0:p> 0!

Réponses :
a) p = 29,87 MPa (Tresca) ou 31,22 (von Mises)
a

b) p Il 20,71 MPa (Tresca) ou 23,71 (von Mises)

Problème 10.12
Soit un cylindre fermé à paroi mince (rayon r de 300 mm ;
e = 2,5 mm
épaisseur de la paroi t de 7,5 mm ; module d'élasticité E
de 200 GPa : coefficient de Poisson v de 0,3 : coefficient de
dilatation thermique & de 12 X 10/°C ; limite d’écoule-
ment Sy, de 280 MPa). À la température ambiante, quand
le cylindre ne subit aucune charge, il v a un jeu e de
2,5 mm entre celui-ci et le plafond rigide. On soumet le 2,5 m
cylindre simultanément à une pression interne p et à une
augmentation de température AT de 100 °C. b=7,5mm

Calculer la valeur maximale de p compte tenu que l’écou-


lement dans le cylindre doit être évité et en considérant un
facteur de sécurité de 2,5 (négliger les effets locaux aux
extrémités).

Réponse :
Mescar 2 2/SYAMIPE
Problèmes 623

Problème 10.13
Un arbre plein BCD muni d’une roue K et d’une manivelle
H, est supporté par deux paliers lisses et flexibles B et C
(un palier flexible est équivalent à un appui simple). L'arbre
et le câble sont en acier, qui a une limite d'écoulement
pour l'arbre (S,), de 380 MPa et pour le câble (Sy). de
420 MPa. Le système sert à soulever la masse m quand on
applique une force P perpendiculairement au bras DE. Dans
des conditions extrêmes, la masse pèse 1000 kg. On im-
pose un facteur d'impact de 2.
Calculer le diamètre du câble pour que son facteur de
sécurité FS soit de 3 ; calculer aussi le diamètre de l’arbre
pour que son FS soit de 2,5.

Réponses :

d [a IV 13,35 mm (câble)
da IV 67,7 mm (section la plus critique: C)

Problème 10.14
Un système est composé de deux cylindres assemblés dont
les rayons nominaux r sont de 200 mm chacun. A la tem-
pérature ambiante et lorsqu’on n’applique pas de charge, il
y a tout juste contact entre les deux cylindres. On soumet le
système simultanément à une pression interne p et à une
augmentation de température AT de 110 °C.
| AS SE DL LS LE LE LUE ON LE I LT LT OT LT ESS àL]
SSSR EN SN NS

Déterminer la valeur maximale de p compte tenu que


cylindre intérieur cylindre extérieur
l'écoulement plastique doit être évité dans le système et en en laiton (fermé) en acier (ouvert)
considérant un facteur de sécurité de 3 pour le cylindre
extérieur et de 2,5 pour le cylindre intérieur.
Pour le cylindre extérieur : épaisseur f, de 2 mm ; module
d’élasticité E, de 210 GPa ; coefficient de Poisson v,
de 0,3 ; coefficient de dilatation thermique &, de
10 x 10/°C ; limite d'écoulement (S,), de 430 MPa.

Pour le cylindre intérieur : t; = 2 mm ; E; = 105 GPa ;


VDS als X10$FGA(S+) = 190 MPa:

Réponse :
(Pression à l'interface : p’ = 0,5667p + 0,616 x 106)
Di= 44% 10% Pa
624 Problèmes

Problème 10.15
Soit un cylindre ouvert C à paroi mince dont le diamètre
2r est de 200 mm, l'épaisseur de la paroi t de 2,5 mm,
le module d’'élasticité E, de 105 GPa, le coefficient de
Poisson v, de 0,34, le coefficient de dilatation thermique
a. de 21 X 10/°C et la limite d'écoulement (S;), de
160 MPa. On place ce cylindre entre deux plaques rigides
retenues par huit boulons dont le diamètre d est de 6 mm plaque
(E, = 210 GPa ; & = 11 x 10°C; (S,), = 580. MPa). À rigide
l’état initial (température T, de 20 °C), on serre les boulons
en tournant les écrous à la main (à ce moment, il y a tout
juste contact entre le cylindre et les plaques).
On porte le système à 180 °C et on alimente ensuite le
cylindre en gaz sous pression p. Les boulons sont égale-
ment à cette température. cylindre C

Déterminer la valeur maximale de p qu’on peut appliquer 360


au système en considérant un facteur de sécurité de 3 pour
les boulons et de 2,5 pour le cylindre. 2,5 mm
SERRE
SSSR

Réponses : boulons B (8)


a) R : Réaction (force de contact) entre le cylindre et les
plaques (R > O). 45 mm
SE d2v 4 — 200 mm
pr? La è = Xe — 2x d?E,AT Les boulons ne sont
R SEE rt S) pas tous montrés ici.
4 2
Le Eÿ d”
SD A
R |= -29,534 x 10°p + 223,92AT
(R en newtons et p en pascals)

D) Pmax = 1,213 MPa (pression limitée par la fuite du


fluide entre le cylindre et les plaques)

Problème 10.16
Soit l'assemblage d’un boulon et d’un tube. Les filets du boulon d, = 32 mm 2,5 mm/filet
boulon (diamètre d de 12 mm) ont un pas de 2,5 mm
(2,5 mm/filet). A la température ambiante (température T,,
de 20 °C), après avoir serré l’écrou à la main, on tourne ce
dernier d’un angle additionnel 8 de 14.,4°.
On alimente ensuite la partie creuse de l’assemblage avec
une pression p = 6 MPa, et le système subit un change-
ment de température AT. En considérant un facteur de
Le L=0,16m + écrou
sécurité de 2,8 pour le tube et de 3,5 pour le boulon,
déterminer la variation permise de AT pour que le système
reste dans le domaine élastique.
Problèmes 625

Pour le tube :
Diamètre extérieur d, = 34,8 mm ; diamètre intérieur
d; = 32 mm ; module d’élasticité E, = 105 GPa ; coefficient
de Poisson v = 0,3 ; coefficient de dilatation thermique
a, = 22 X 106/°C ; limite d'écoulement (S,), = 240 MPa.
Pour le boulon :
EAP 0S 7 10 AUS °C;
(Sy) = 420 MPa.

Réponses :
a) Réaction (force de contact) entre le tube et l’écrou
(R > O).

Soit a = ne x 2,510 tm
360
_ FeE EG 0) Lan. T AE
t
R _

Îl 4 (E,45/E,4;)

où 4 = ne — 124) = 691,15 mm°


R = -0,6176 x 10°p + 112,218AT + 5,847 x 10°
(R en newtons et p en pascals)

b) 19,08 < AT < 58,85 °C (borne inférieure limitée par


le tube et borne supérieure limitée par le boulon)

Problème 10.17
Une pastille D, qui a la forme d’un cylindre plein (diamètre
d = 20 mm ; épaisseur L = 15,0 mm) fait d’un matériau
fragile (E = 180 GPa; S,, = 90 MPa ; S,. = -360 MPa), est
prise fermement à l’intérieur d’un collier cylindrique C à
l’aide d’une pression de contact uniforme due à l’assem-
blage (par interférence). La surface de contact entre les deux
éléments a un coefficient de frottement statique 4 = 0,40.
À l’état initial, il y a un faible jeu e entre la pastille et la base
(voir figure).
On applique graduellement une charge axiale F à la
base
ea FF
re
—\
©-

pastille par l'intermédiaire d’une plaque rigide R ; on a


observé que la pastille commençait à glisser dans le collier
quand F = 27,330 KN.
a) Calculer la pression de contact p ainsi que la contrainte
de cisaillement 7, sur la paroi cylindrique de la pastille
juste avant le glissement.
626 Problèmes

b) Après le glissement de la pastille, on augmente la charge


F. En supposant que les valeurs de p et 7, ne sont pas
altérées durant cette étape, estimer la valeur de F qui
causerait la rupture de la pastille selon le critère de
Coulomb-Mohr (CM) et celui de Mohr modifié (MM).

Note : Pour un cylindre plein soumis à une pression sur


sa paroi cylindrique, les résultats suivants peuvent être uti-
lisés (chap. 10 et 13) : la contrainte normale radiale et la
contrainte normale tangentielle sont uniformes et égales à
l'opposé de la pression.

Réponses :

ap =W250/MPa%r, = 29,00:MPa.

b) Coulomb-Mohr : F = 201,9 KN
Mohr modifié : F = 179,3 KN

Problème 10.18
Une plaque H en acier ayant des épaulements symétriques
est encastrée à une extrémité et soumise, à l’autre extré-
mité, à un moment cyclique en flexion M (voir figure) dont
l'amplitude et la moyenne sont M, et M,..
Déterminer la valeur de M, pour que la vie en fatigue de la
plaque soit de 8 X 10° cycles (sans FS) sous les deux con-
ditions suivantes : a) M,, = 2,2 kKN-:m; b) M,, = 3,8 kKNm.

Propriétés de l’acier utilisé : E = 200 x 103 MPa ;


S,"= 750 MPa: Si; =:680 MPa ; K’ = 902 MPa ;:;
n° = 0,091 ; oc; = 940 MPa ; b = -0,065 ; & = 1,38 ;
= -0,704.

Réponses :

a) Avec M,, =2,2kKN-m, M, =2125,4 Nm.


m

b) Avec M,, = 3,8 kKN:m, M, = 1654,5 Nm.

93 mm
Problèmes 627

Problème 10.19
La tige montrée (fig. a) est utilisée pour actionner un mé-
canisme dans une machinerie. Durant le fonctionnement
normal de l'équipement, la tige est soumise à une charge
axiale variable F ayant la séquence répétée illustrée (fig. b)
et doit supporter une opération de 11 000 séquences.
Vérifier si la tige a une résistance suffisante en fatigue ;
dans le cas affirmatif, estimer le facteur de sécurité en se
basant sur la vie.
Propriétés du matériau utilisé (typiquement, l’acier SAE
1045, laminé à chaud et normalisé) : E = 201 X 10% MPa ;
S, = 620 MPa ; Sy = 382 MPa ; K” = 1250 MPa ;
n° = 0,205 ; o; = 948 MPa ; b = -0,092 ; & = 0,260 ;
CROIS:

Réponse :
HSE= "159

He ] séquence ——
Problème 10.20
1 unité = 40 MPa
Un tube à paroi mince fermé est utilisé comme une com-
posante d’une machinerie. Au cours du fonctionnement (b)
de l'équipement, le tube est soumis à un moment de flexion
constant M = 1,8 KN:m et à une pression interne cyclique
p variant entre 0 et 15 MPa (voir figure).
Estimer le nombre de cycles de pression que la paroi du
tube peut supporter sans se briser en considérant un
facteur de sécurité de 12 (sur la vie) contre la rupture par
fatigue.
Propriétés du matériau utilisé (typiquement, l’alliage d’alu- æ X

minium 202414): E=73 X 10 MPa; 5, = 475 MPa ;


Sy = 302 MPa ; K° = 738 MPa ; n° = 0,080 ;
oÿ = 1290 MPa ; b = -0,142 ; & = 0,325 ; c = -0,643.

Réponse :
4,41 x 10° cycles
628 Problèmes

CHAPITRE 11
Problème 11.1
Sur le montage illustré, les barreaux élastiques de section
circulaire pleine AB (diamètre d, de 25 mm ; module d’élas-
ticité E, de 70 GPa ; contrainte d'écoulement (S;), de
120 MPa) et BC (diamètre d, de 20 mm ; module d’élas-
ticité E, de 210 GPa ; contrainte d'écoulement (Sy), de
180 MPa) sont reliés entre eux par une rotule en B. Le
système est en équilibre quand les deux barreaux sont
alignés. l'extrémité À et la rotule B ne peuvent se déplacer
que dans le plan (x,u).

On applique une force P en compression à l'extrémité À.


Calculer la valeur maximale de P.

Réponse :

Prax = 8,3 KN (flambement de BC)

Problème 11.2
Un système est composé de deux membrures : AB VE

(module d’élasticité E; de 210 GPa ; contrainte d’écoule-


ment (Sy), de 240 MPa) et BC (module d'’élasticité E; de
70 GPa ; contrainte d'écoulement (S,); de 120 MPa)
reliées entre elles en B par une rotule retenue par un
ressort dont la constante k est de 2 kN/m. La section droite
de AB est circulaire creuse, tandis que celle de BC est
rectangulaire creuse. En supposant que les rotules du
système ne se déplacent pas dans la direction de l’axe des
z, déterminer la valeur la plus grande de P pour que la
contrainte normale induite demeure à l’intérieur des
limites suivantes :
22 mm F-
55 mm 4
35 mm
— pour le flambement élastique : 25 % de la contrainte 40 mm 60 mm
critique ;
coupe X, - X; coupe X» - X»
— pour l'écoulement : 60 % de la limite d'écoulement
uniaxial.

Réponse :
P
max = 1,2 kN (rotation de 4B)
Problèmes 629

Problème 11.3 k = 190 kN/m


Un barreau AB de 0,8 m de longueur et de section rec-
tangulaire 30 mm x 40 mm, fabriqué en acier ayant un y
k = 190 kKN/m
module d’élasticité E de 210 GPa et une contrainte d’écou- Le

lement Sy de 280 MPa, est supporté en B par une rotule et A


retenu en À par des appuis lisses et des ressorts (l'extrémité Ps
Z
A peut subir une rotation autour de l’axe des v). Chaque
ressort possède une constante k de 190 KN/m.
40 mm
Calculer la charge axiale maximale en compression que
pourra supporter la colonne.
Réponse :
0,8 m
Prax = 291,5 KN
30 mm

V
Problème 11.4 d = 32 mm |
Une structure est composée de deux membrures assem- coupe H - H À
blées par des rotules. La membrure AB a une section circu-
laire de diamètre d de 32 mm, un module d'’élasticité E;
de 70 GPa et une contrainte d'écoulement (S;,), de
105 MPa. La membrure BC a une section rectangulaire de
22 mm x 36 mm, un module d’élasticité E; de 200 GPa
et une contrainte d'écoulement (Sy) de 160 MPa.

Déterminer la valeur maximale de la charge P que pourra


supporter la structure.

Réponse :

Pax = 67,41 KN (flambement de BC)


630 Problèmes

Problème 11.5
Une structure est composée de deux membrures, AB et
BC, de section rectangulaire (AB : a x 3a/2 ; BC : a X b).
Les membrures sont fabriquées du même matériau et tous
les joints sont des pivots.
Déterminer la valeur de b en fonction de a pour que la
structure soit optimale du point de vue de la résistance
au flambement, c'est-à-dire que les deux membrures
doivent flamber simultanément lorsqu'on applique une
charge critique P...

Réponse :
ESS

Problème 11.6
Une ferme doit supporter une charge P de 90 KN. Les
membrures en acier (module d’élasticité E de 200 GPa ;
contrainte d'écoulement Sy de 290 MPa) sont de section
circulaire et reliées entre elles par des rotules. En suppo-
sant que les joints ne peuvent pas se déplacer latéralement,
calculer les diamètres minimaux des membrures AB, BC et
AC. Donner les valeurs théoriques et les valeurs imposées
par les normes ACNOR avec n = 1,34 et un facteur de
charge de 1,5.
A
2\ 7 ee!

M A ee en
Réponses :
Valeurs théoriques :
dec = dpp > 14,1 mm ; dc = d'ip > 584 mm.

La membrure AB n'est pas requise théoriquement.


Valeurs prescrites par le code :
dgc = dep > 18,1 mm ; dc = d1p > 61,6 mm.
> x
| support de |
la charge
Problème 11.7
Un support de 1,4 m de longueur est composé de deux
profilés L102 X 76 x 9,5 mm (app. C). Le matériau a un
module d’élasticité E de 210 GPa et une contrainte d’écou-
lement Sy de 250 MPa.
Examiner la capacité de résistance du support, dont une
extrémité est encastrée et l’autre est libre, pour les deux
situations suivantes (fig. a et b) :
a) les deux profilés ne sont pas assemblés, c’est-à-dire que
chaque profilé agit de façon indépendante ;
b) les deux profilés sont rivetés ensemble.

Réponses : rivets

AN PS = 20 LN b) Pi = Ta CIEN (a)
non assemblé assemblé
(b)
Problèmes 631

Problème 11.8 poutre


|’

Soit une poutre AB dont le profilé est W610 x 174 mm W 610 x 174
(app. C). Son extrémité À repose sur un appui simple et
son extrémité B est supportée par une colonne de section
rectangulaire à paroi mince dont l'épaisseur est uniforme.
Toutes les composantes sont en acier ayant un module
d'élasticité E de 200 GPa et une contrainte d'écoulement
Sy de 260 MPa.
Si le joint en B équivaut à une rotule, calculer la charge
maximale w que pourra supporter le système en considé-
rant un facteur de sécurité de 2 contre l’écoulement ou le
flambement.

Réponse :
Wnax = 22,83 KN/m

Problème 11.9
calotte
Soit un barreau de 50 mm x 80 mm de section rectangu- sphérique
laire dont l’une des extrémités est munie d’une bille rigide
et l’autre est encastrée. Le matériau du barreau a un
module d’élasticité E de 200 GPa, une contrainte d’écou-
lement Sy de 240 MPa et un coefficient de dilatation
thermique de 24 x 10+6/°C. À 20 °C, il y a un jeu e de
1,5 mm entre la bille et la calotte sphérique rigide.
Déterminer l’augmentation maximale de température que
l’on peut imposer au barreau sans provoquer l'écoulement
ou le flambement.

Réponse :
ATS<N021"C(Ghéore): AT.S 767 °C
(norme, avec n = 1,34 et un facteur de charge de 1,5).

Problème 11.10
Pour le système illustré, les deux membrures de section cir-
culaire pleine AB et CD doivent supporter une charge P palier sans
frottement
par l’entremise d’un plateau rigide. Les joints en À, B et C
sont des rotules, tandis que l'extrémité D est encastrée.
plateau
Pour AB : diamètre d, = 23 mm ; module d’élasticité rigide
E, = 210 GPa ; contrainte d'écoulement (S,), = 240 MPa.
Pour CD : diamètre d, = 20 mm ; E; = 105 GPa ;
(Sy)2 = 110 MPa.

En supposant que le plateau demeure parfaitement hori-


zontal, calculer la valeur maximale de P que le système
peut supporter.

Réponse :
Pax = 109,0 KN (flambement de 4B)
632 Problèmes

Problème 11.11
Le système illustré est composé d’une membrure rigide ABC
retenue par deux barreaux BD et CF. La membrure rigide
ne pivote que dans le plan du système autour de À. Le
barreau BD de section rectangulaire est en acier avant un
module d’élasticité E, de 200 GPa, une contrainte d’écou-
lement (Sy), de 190 MPa et un coefficient de dilatation
thermique & de 18 x 10+/°C. Le barreau CF de section
circulaire, dont le diamètre d est de 12,6 mm, est fabriqué
d'un matériau ayant un module d’élasticité E; de 100 GPa,
une contrainte d'écoulement (S;), de 80 MPa et un coeffi-
cient de dilatation thermique nul. À 20 °C, les barreaux V
| 15 mm
sont libres de contraintes.
Calculer l'augmentation permise de la température du 5
système de façon à ce qu'il nv ait ni flambement ni fran ie
écoulement. coupe K -K

Réponse :

AIEPIOSC

Problème 11.12
Une colonne d'acier ayant un module d’élasticité E de point d'application
210 GPa et une contrainte d'écoulement Sy de 350 MPa de la charge

est encastrée à l’une de ses extrémités, alors que l’autre support pour
extrémité est fixée à une rotule. Sa longueur est de 4,2 m la charge a
et sa section circulaire creuse a une épaisseur uniforme de
10 mm. On soumet cette colonne à une charge excentrée
P en compression en un point situé à une distance e de
l’axe de la colonne. p———— 80
mm

a) Lorsque P = 270 KN, la contrainte axiale maximale ©


mesurée sur la surface latérale de la colonne est de
320 MPa. Déterminer la valeur de e.
b) Lorsque e = 10 mm, spécifier la valeur maximale de P
en considérant un facteur de sécurité de 2,4 si la con-
trainte axiale ne doit pas dépasser 320 MPa.

Réponses :
alé 372 im

b) Pax = 90,9 KN
Problèmes 633

Problème 11.13
Une membrure, dont la section est en T, est faite d’alumi-
nium ayant un module d’élasticité E de 70 GPa et une
contrainte d'écoulement Sy de 240 MPa. On soumet cette
membrure à une charge P en compression qui agit dans
le plan symétrique de la section. La longueur effective de
la colonne est de 2,5 m (c’est-à-dire que KL = 2,5 m).
Spécifier les limites permises du point d'application de P le
long de l’axe des y de façon à ne pas réduire la capacité de
résistance de cette colonne.

Réponse : 150 mm
Soit UP, la distance entre le point d'application de la charge
et l’axe des z (au centroïde de la section).
_
y: axe de symétrie
-20,23 < yp < 33,72 mm

Problème 11.14
Une colonne composée est fabriquée par l'assemblage de
deux profilés C180 X 18 fabriqués en acier ayant un
module d’élasticité E de 210 GPa et une contrainte d’écou-
lement S, de 320 MPa. Cette colonne doit supporter une
charge en compression P. La longueur effective KL de la
colonne est de 5,88 m.
Le point d'application de la charge (point D) étant situé à
20 mm de l’axe des z, déterminer l’espace minimal a qu’il
doit y avoir entre les deux profilés pour que la résistance
de la colonne au flambement soit la plus grande possible ;
spécifier aussi la valeur maximale de P.

Réponses :
PA GS SONG 169 7:mmM:

Problème 11.15
Une poutre de section rectangulaire de 36 mm x 48 mm
faite en acier ayant un module d’élasticité E de 200 GPa et
une contrainte d'écoulement Sy de 280 MPa est simple-
ment supportée à ses extrémités. On applique une force
axiale en compression P et une charge latérale F au centre
de la poutre.
En respectant un facteur de sécurité de 3,5 sur toutes les
charges, déterminer la valeur maximale permise de P pour
les deux cas suivants en spécifiant le mode de flambement :
a) F = 650 N; GPA
TD OUN:

Réponses :
à) Pyax = 11,69 KN (flambement autour de y)
b) Pax = 4,53 KN (flambement autour de z)
634 Problèmes

Problème 11.16
Une membrure AB de longueur L est encastrée à l’une de
ses extrémités. À l’autre extrémité qui est libre, on applique
une force axiale P en compression et une charge latérale F
de æ (@ étant un paramètre). Le matériau possède un
module élastique E et la section droite de la membrure a
un second moment de surface Î par rapport à z (fig. a).
a) Démontrer que la flèche maximale et le moment de
flexion maximal sont donnés par :

ao = a[L= (Jet)

b) Application. On applique une force P de 2 KkN sur la


membrure qui a une section de 30 mm x 40 mm et une
longueur L de 1,8 m. Déterminer la charge latérale maxi-
male en considérant un facteur de sécurité de 3,5. Le
matériau a une contrainte d'écoulement S, de 240 MPa
et un module d'’élasticité E de 200 GPa.

Réponse :
Ro 2 292ÈN
Note : Résultat intermédiaire :
Syl/e

0e VEIP te[1 P|EI)

Problème 11.17
Deux colonnes élastiques de section circulaire AB (module
d’élasticité E,, diamètre d;, longueur L) et BC (module
d'élasticité E>, diamètre d:, longueur &) sont reliées à leur
extrémité B par une rotule. l'extrémité À est encastrée,
tandis que l'extrémité C est supportée latéralement sans
restriction de rotation. Pour les longueurs de ces colonnes,
on considère & comme un paramètre.

a) Développer les équations qui permettront de calculer la


charge critique P. de l’ensemble.
b) Déterminer la charge critique de l’ensemble lorsque les
colonnes ont la même section et la même longueur
(æ = 1) et sont fabriquées du même matériau.

Réponses :
Ta 4
Avec 1, PO F2 2.
64 64
Problèmes 635

on pose :

Ki = a is
El
a) Flambement élastique
Pour AB : tg(mL) — mL(1 + @) = 0 (a)
Pour BC: sin(œnL) —10(D)

— Quand X, > KŸ (flambement de AB) :

EP, =
(KL)
où n.L est la plus faible racine de l'équation (a).
— Quand X, < Kf (flambement de BC) :

PE LEE
(az)
b) Flambement de AB

Eh
(2,695L)

CHAPITRE 12
Problème 12.1
Un cylindre évidé ayant un rayon extérieur r, et un rayon
intérieur r; est soumis à un couple de torsion. Etablir le
rapport K = T,/Ty, où T, est le couple correspondant à
l'écoulement complet du cylindre et Ty, le couple corres-
pondant au début de l’écoulement.

Réponse :

r; 4(1+ a + a)
Avec & = —, K =
r 3(1+a)(1+02)
636 Problèmes

Problème 12.2
On soumet à un moment de flexion une poutre de section
circulaire pleine ayant un rayon r.
Établir le rapport K = M,/My entre le moment M, corres-
pondant à l’écoulement complet (moment limite) et le
moment M, correspondant au début de l'écoulement de
la poutre.

Réponse :

_ 1637
Problème 12.3
On applique un moment de flexion à une poutre ayant la
section en T illustrée.
Établir le rapport K = M,/M, entre les moments M, et M,
correspondant respectivement à l'écoulement complet et 3a
au début de l’écoulement de la poutre.

Réponse :
KAEAIROTE

Problème 12.4
La figure (a) montre une poutre continue qui a des appuis
en À,en CetenE et qui doit supporter deux charges con-
centrées 2P et P. La figure (b) illustre la section droite en T
de cette poutre.
Calculer la valeur de P correspondant à l'effondrement de
la poutre si la limite d'écoulement Sy du matériau est de
240 MPa.

Réponse :
P, = 180 kN

Problème 12.5
La poutre ABC de section uniforme est encastrée en À et
simplement supportée en B. On applique une charge
répartie w sur la partie BC de la poutre. Déterminer la
valeur limite de w en fonction de L et du moment limite M...

Réponse :

Wz = 19,18
M} L/2 | L/2
7
Problèmes 637

Problème 12.6
Une poutre ABCDE est encastrée à l'extrémité A et simple-
ment supportée en B et en E. La poutre est en acier ayant
une contrainte d'écoulement S, de 270 MPa, et sa section
est un profilé en I du type S (tabl. C.2, app. C).
En utilisant une approche d’analyse limite, c’est-à-dire sur
la base de l'effondrement de la poutre, avec un facteur de
sécurité de 2, choisir le profilé le plus léger. Le facteur de
forme K est de 1.1.

Réponse :
S150 x 19

Problème 12.7
La poutre ABCD, encastrée à l’extrémité À et simplement w = 6 M,/L°
appuvée à l’autre extrémité, supporte une charge w unifor- 2 /
/ F2 De 200 mm
mément distribuée de 6M,/L2, où M, est le moment limite |
et L, la longueur de la poutre. Le matériau utilisé a une E E
contrainte d'écoulement S; de 400 MPa. E =
© ©
A B C D € R
À cette charge s’ajoutent deux charges concentrées P/2 en
B et en C. Calculer la valeur de P qui correspond à l’effon- re L/3 JL L/3 2 L/3 :
1e 100 mm
drement de la poutre.
Réponse :
P;, = 466,7 kN

Problème 12.8
La poutre ABCDE supporte trois charges concentrées en F2
B, en Cet en D ; ces charges sont exprimées en fonction F/4 F/4

d’une force F. Le matériau utilisé a une contrainte d’écou-


lement Sy de 400 MPa. On désigne par F; la valeur de F
A B ë D i
2
qui correspond au début de l’effondrement de la poutre.
Es Ne 77 j
a) Déterminer, en fonction de la longueur L et du moment BIO
limite M,, la valeur de la force F..
b) Tracer le diagramme des moments fléchissants lorsque
E = Er:

c) La section de la poutre est un rectangle évidé de


100 mm x 120 mm de dimensions extérieures et de
10 mm d'épaisseur uniforme. Elle a été renforcée par
une plaque de section de 100 mm x 10 mm. En tenant
compte de ces caractéristiques, calculer la valeur de F;.
Réponses :

c) F; = 102,0 kN
638 Problèmes

Problème 12.9
Une poutre, dont la direction longitudinale est orientée dans
le sens de l’axe des x, est soumise à un moment de flexion
pure M, dans la direction de l’axe des z. Sa section
droite est rectangulaire : base 2b = 100 mm ; hauteur


+
2h = 200 mm. La limite d'écoulement Sy du matériau,
qu'on suppose élastique-parfaitement plastique, est de
200 MPa. Lorsque M; = 175 kN:m : | EÆ
a) établir la répartition des contraintes résiduelles, si le
moment appliqué est ensuite enlevé ;
b) calculer la valeur extrême du moment Ms, dans le sens
inverse du moment de départ M,, qu’on peut appliquer
sans atteindre la limite d'écoulement du matériau.

Réponses :
Soit y en millimètres, l’ordonnée des fibres par rapport à
l’axe neutre, et ©,, la contrainte normale en mégapascals.

a) ©, = 0,643y pour 0 < y < 61,2;


G200=2 625y pour 012 = y» 4100:

b) Ms = 266,67 kKN-m

Problème 12.10
Le portique illustré supporte une charge horizontale 3F
en B et une charge verticale 2F en K. l'extrémité A est
encastrée, tandis que l'extrémité D est fixée à l'appui à 3F ES
(
l’aide d’une rotule. Les joints B et C peuvent transmettre
les moments.
Déterminer, en fonction de la longueur L et du moment
limite M,, la valeur de la force F qui correspond à l’effon-
drement. encastrement

Réponse :

= Ms
“ARE Te
Problèmes 639

CHAPITRE 13
Problème 13.1
Déterminer le rayon méridional r, de même que le rayon
circonférentiel r, aux points À, B, C et D du réservoir
axisymétrique illustré.

Réponses :
EnÀ, ñ = r = 3500 mm. 2000 mm

En B, r, = 2000 mm; r; = 3464 mm.

En C7 =62000 mm:07,=12309 mm.

En D, ñ =; r; = 1500 mm.

Problème 13.2
Pour le réservoir axisymétrique illustré, qui a une épaisseur
uniforme t, établir les équations qui permettent de calculer,
en fonction de la pression interne p, la contrainte méridio-
nale ©; et la contrainte circonférentielle & dans la zone
AB.

Réponses :

ap Ce N diea
niveau du
21cos®œ COST 2 liquide

Problème 13.3
La figure montre schématiquement un générateur de
vapeur sous pression interne p. l'épaisseur de la paroi t
est uniforme. Dans sa zone inférieure OB, l'élément chauf-
fant de poids total W occupe 15 % du volume du cylindre ;
le reste de l’espace est rempli de liquide de poids spéci-
fique 7 niveau du
liquide
Établir l'équation qui permettra de déterminer la contrainte
méridionale en À.

Réponse :
élément
chauffant
mr?p + 2,55mr2yLA + W
Op
27r.{ cos
640 Problèmes

Problème 13.4
Le réservoir illustré, qui a une épaisseur uniforme t, est x

partiellement rempli d'un liquide de poids spécifique 7: La


pression du gaz p est maintenue dans le réservoir. Le rayon
a de la partie AB de la paroi est donné par la relation
suivante : a = r, + r, (1 — cos ©).
Pour la paroi comprise entre les points À et B :
a) établir l'équation qui permet de déterminer la contrainte
méridionale ©, en fonction des caractéristiques du
système ;
b) déterminer l'expression qui permet de calculer la con-
trainte circonférentielle ©:. niveau du
liquide
Réponses :
Il
a) O1 —
|” 2atcosa [pe “ vrèl]

Problème 13.5
Le réservoir axisymétrique est composé de quatre parties :
tête ellipsoïdale À, raccord intermédiaire B, cylindre C et
fond hémisphérique D ; l'épaisseur de la paroi t est uni-
forme. Ce réservoir est partiellement rempli d’un liquide
(poids spécifique y et une pression interne de gaz p y est
maintenue.

Déterminer :
1) les contraintes principales aux points particuliers (inté-
rieurs) A:, A», B1, C; et D, dans chacune des parties A, niveau du
liquide
B, C et D du réservoir ;
2) les contraintes de cisaillement maximales en À, et pour
les parties B, C et D.

Réponses :
1. Contraintes principales :
a) PointA;
2
pd,
O1 l = O22 = ——;
SL O3 3 =- PB

b) Point A;

d dè
a = LÉ où « Bi She =
Problèmes 641

c) Point B,

p\4 -r( - cosa)


Oï DOREPE
2tcosc

O7 = Pa 1 — £
COS 2rcos@

où a = d/2—r(1- cos).
d) Point C;

ar Li 2 :; *
O1 =
4t

Ge 2»
21
+ y(L -h)]

03 =-[p+y(L-h)]
e) Point D,
d;cos® \| d;,
O1 Il = E+ Y
1|Lo2 + — ||—d
]

diy(cos $ — 3cosŸ + 2)
+

24tsin?à
F d;cos® d;
2 = +12 Fer lË

(cos’g — 3cos® + 2)
di 24tsin?6
Oo |» - (2 - (d/2)c0s6)|

2. Contraintes de cisaillement maximales :

En A; :
?)
t p| à
== il
En

Parne B'pout=017— ga É d }]

I d
h=0, Tmax — ste a AE 35 )
Partie C, pour
Partie D, pour

9-0, Fo =(+1) p+r[2 +4)


l'fd;
= 0, Tax = —| —< +1
d;
+ Y| L + —
642 Problèmes

Problème 13.6
Un réservoir axisymétrique est composé d’une tête ellip-
soïdale T, d’un corps cylindrique C et d’un fond sphérique
F. Lépaisseur t de la paroi est uniforme et le matériau utilisé
a une contrainte d'écoulement Sy de 120 MPa.
niveau du
On utilise le réservoir pour emmagasiner un liquide de poids liquide
spécifique 7 de 9800 N/mÿ. La pression p du gaz interne
est toujours maintenue à 250 kPa. Dans des conditions
extrêmes, le niveau du liquide monte jusqu'au joint entre
la tête et le corps du réservoir.
Calculer l'épaisseur minimale de la paroi pour qu'il n’y ait
pas d'écoulement du matériau du réservoir.

Réponse :

Et = 8,23 mm

Problème 13.7
Un réservoir axisymétrique est composé de plusieurs
parties : tête ellipsoiïdale AB, cylindre BC, cône CDE,
L,=im
cylindre EF et sphère FG. l'épaisseur t de la paroi est uni-
forme à 10 mm.
Le réservoir, supporté à la section DD’ et partiellement
L,
= 4m
rempli jusqu’au niveau H d’un liquide ayant un poids spé-
cifique de 7800 N/mÿ, est soumis à une pression interne p
de 500 kPa.
E s niveauH
Calculer les contraintes dans la partie conique du L;=2m
réservoir.

Réponses :
L'état de contraintes d’un élément à la section en C (la plus
sollicitée) :

© = 51,5 MPa; 6: = 106,3 MPa; 63 = -0,52 MPa.


Problèmes 643

Problème 13.8
Un volant d'acier ayant un coefficient de dilatation ther-
mique « de 11 X 10/°C et un module d'’élasticité E de
200 GPa doit être monté par interférence sur un arbre fait
du même acier. Pour effectuer le montage, on chauffe le
volant jusqu’à 220 °C, ce qui permet à ce dernier de glisser }
mm à — 200 mm
tout juste sur l'arbre qu’on maintient à 20 °C.
Calculer les contraintes dans l’arbre et dans le volant quand
la température de l’ensemble revient à 20 °C.

Réponses :
Arbre: &6, = Gp = -216,6 MPa
Volant: (s, je = -216,6 MPa

(56)... = 223,5 MPa

Problème 13.9
Un cylindre composé est fabriqué d’acier dans sa partie
extérieure et d'aluminium dans sa partie intérieure. Lors-
qu'on assemble les deux parties à 20 °C, celles-ci sont tout
juste en contact. On porte ce cylindre à la température T.
a) Établir la relation entre la température et la pression p
de contact à l’interface des deux matériaux.
b) Déterminer la température maximale que peut attein-
dre le cylindre composé si la contrainte maximale en
cisaillement dans chaque élément ne doit pas dépasser
le tiers de la contrainte d'écoulement du matériau.
Les propriétés des matériaux sont les suivantes :

Acier: = 115 X A106/C:E, = 200 GPa;:v, = 03;


(Sy) = 280 MPa.
b = 40 mm
Aluminium : ay = 23,0 x 10/°C ; E,, = 70 GPa ;
= 0,35: (5), = 235 MPa c = 60 mm

Réponses :
a) p = 0,342 x 106
AT (Pa)
b) Tux = 171,6 °C (température limitée par l'acier)
644 Problèmes

Problème 13.10
Un volant est fabriqué en acier ayant un module d’élasti-
cité E de 200 GPa, un coefficient de Poisson v de 0,3, une
limite d'écoulement Sy de 300 MPa et une masse volu-
mique p de 7,75 X 10:6 kg/mmmÿ. Ce volant a deux épais-
seurs t, et t, (avec t;/t, = À). En régime permanent, il tourne
à une vitesse n (tours/min).

à
n
a) Développer les relations qui permettent d'obtenir la dis-
tribution des contraintes et du déplacement radial dans
le volant en fonction du rayon r.
b) Étudier le cas où a = 280 mm, b = 350 mm,
th = 35 mmett, = 70 mm, et tracer le graphique de axe du
volant
la variation des contraintes et du déplacement radial en
fonction du rayon r. Déterminer la vitesse maximale de
rotation en considérant un facteur de sécurité de 1,5 sur
l'écoulement. Utiliser le critère d'écoulement de Tresca.

Réponses :
n
a) On pose © = 27 —.
60
Alors : p = pression radiale agissant sur la partie 1 à
l'interface

u = 1—v
_ ee nft)-eeofs)|-28

FOUT
DIS END
Problèmes 645

Lie ne mn
+ :) 4 :=|<) L E
E)

art nt
(2)

b) n < 6040 tours/min

CHAPITRE 14
Problème 14.1
Une poutre de longueur L est simplement supportée à ses
deux extrémités et soumise à une charge w uniformément
distribuée. Calculer le déplacement vertical de la section
en B et l’angle de rotation de la section en À, en fonction
des paramètres suivants : module d’élasticité E, second
moment de section Î par rapport à z et longueur L. A B
Réponses :

_ SwL{ re wL
bei — : = à
DT TT MT T7

Problème 14.2
Le système illustré est composé de deux membrures avant
les mêmes propriétés : module d’élasticité E, module de
cisaillement G, second moment de section Î par rapport à
un diamètre et second moment polaire J. Le joint B est
rigide. Déterminer le déplacement vertical de l'extrémité C
de cette structure, en fonction de la charge verticale P et
des autres caractéristiques du système.

Réponse :

P(B TL 5) PLI?2
ëe= <<
3EI
ff
GJ
646 Problèmes

Problème 14.3
La poutre BC (second moment de section 1 par rapport
à z, module d'’élasticité E) de longueur L est simplement
supportée en C et retenue en B par un barreau BD (sec-
tion À, module d'’élasticité E). Les joints D et B sont des
rotules. On soumet la poutre à une charge w uniformé-
ment distribuée.
Calculer, en fonction des paramètres w, À, 1, E et L, le
déplacement vertical de la section B et l’angle de rotation
de la section C de la poutre.

Réponse :
) 2 ) 3 )

0 = DE 0c = Les “ ne (sens antihoraire).


2AE 24EI 2AEË

Problème 14.4
Une poutre ABC (module d’élasticité E, second moment
de section 1 par rapport à z), encastrée en À et simplement
supportée en C, est chargée au centre d’une force concen-
trée P. Calculer :
a) les réactions aux appuis À et C ; B
b) la pente de la courbe élastique à la section en B. L/2 2 L/2 si

Réponses :
SE VE SPL 3 ,
Re=—; R;j=—; M, =—— (sens antihoraire).
re rar a )
PE
b) 02 = sens horaire
RCETTTTE

Problème 14.5
La structure illustrée est composée de deux membrures iden-
tiques DB et BC (section droite À, module d'’élasticité E),
reliées entre elles en B par un joint rigide. L'extrémité D est
encastrée. La section des membrures a un second moment
1 par rapport à z. Si on applique une charge verticale P à
l'extrémité C, calculer :
a) l’angle de rotation de la section en C :
b) le déplacement vertical de l'extrémité C.

Réponses :
2
a) 0c = - (sens horaire)
PEN

b) 5. =
PS +:27 (vers le bas)
Problèmes 647

Problème 14.6
Deux membrures identiques BC et BD sont reliées solide-
ment entre elles en B. l'extrémité C est encastrée et l’en-
semble prend appui en B. Déterminer les réactions en B et
en C si on applique une charge verticale P en D.

Réponses :
sp
Rpr = Ds (vers la gauche); À, = _ (vers la droite);

PL
Rey = P (vers le haut); Mc = SE (sens antihoraire).

Problème 14.7
Deux membrures identiques BC et BD (L = 0,8 m), faites
du même matériau avant un module d’élasticité E, sont
reliées solidement entre elles en B.

Pour BD : 4, = 562,5 mm? (section)


I = 180 x 106mmt|= (1,)|
Pour BC : 4, = 1125 mm’ (section)
I = 120 x 105 mm4|[= (1),|
Déterminer les réactions aux extrémités C et D en fonction
de la charge répartie w (en newtons-mètres).

Réponses :
Rex = 0,082w (en newtons vers la droite)
RCy = 0,495w (en newtons vers le haut)
Rp; = 0,082w (en newtons vers la gauche)
Rpy = 0,305w (en newtons vers le haut)
Mn = 0,011w (en newtons-mètres sens horaire)

Problème 14.8
La structure illustrée est retenue par une rotule en D et
par un appui simple en C. Le joint B est rigide. Les mem-
brures, qui sont fabriquées du même matériau avant un
module d’élasticité E, ont les mêmes caractéristiques :
section À, second moment de surface 1 par rapport à z ————————|
D

et longueur L. Si on applique une charge verticale P à


l'extrémité G, trouver, en fonction des caractéristiques de
la structure :
a) le déplacement horizontal de la section en G ;
b) l’angle de rotation du joint B.
648 Problèmes

Réponses :
PB 2PL
a) Us UG = —
ET + (vers la droite )

PI Br
b) 062 = — + — (sens antihoraire
68 = pr AE

Problème 14.9
Le système illustré est composé d’un élément continu GBC
et d’une tige BD. l'extrémité C est encastrée et les joints
aux extrémités B et D sont des rotules. Toutes les mem-
brures, fabriquées du même matériau avant un module
d’élasticité E, ont les mêmes caractéristiques : À (section),
I (second moment de surface par rapport à z) et L
(longueur).
Calculer, en fonction des caractéristiques du système :
a) réaction en D :
b) l’angle de rotation du joint B de CBG.

Réponses :

Posons & = ——.


AI?
VE
à) Rp = ————— (vers la gauche
} Rp 2(1 + 3a) :

b) 08 = Le 1 — —— (sens horaire)
EI 4(1 + 3a)

Problème 14.10
La structure illustrée est supportée par une rotule en H et
par un appui simple en B. Le joint C est rigide. Le matériau
utilisé a un module d'’élasticité E, et les membrures ont
toutes la même section À et le même second moment de
surface Î par rapport à z.
Si on applique une force verticale P en G, calculer, en fonc-
tion des caractéristiques de la structure :
a) le déplacement horizontal de l'extrémité G :
b) l’angle de rotation de la section en G.

Réponses :
SPL
De (vers la droite
Poe er L
11PL?
b) 0 = (sens horaire)
6E1I
Problèmes 649

Problème 14.11
Le cadre illustré est composé de trois membrures identi-
ques. Les joints B et D sont rigides, et les extrémités G et H
sont supportées par des rotules. Les membrures ont une
section À et un second moment de surface Î par rapport à
z, et le matériau a un module d'élasticité E.

Si on applique une charge P en C, calculer les réactions à


l'appui G en fonction des caractéristiques du système. IE

Réponse :

Problème 14.12
e5
Toutes les membrures de la structure illustrée sont iden-
tiques : section À, second moment de surface Î par rapport
à z, longueur L et module d’élasticité E. Le joint B est
rigide; l'extrémité G est retenue par une rotule et l’extré- JE
mité C est simplement supportée. P

Si on applique une charge P en D, calculer le déplacement B


—}
vertical de l'extrémité D de la structure. D

Réponse :
je
PE OP
Vp = — + —
2ET AE

Problème 14.13
Toutes les membrures de la structure illustrée ont les
mêmes caractéristiques : section À, second moment de
surface Î par rapport à z et module d’élasticité E. Les joints
B et H sont rigides. Les extrémités G et D sont retenues par
des rotules, alors que les extrémités C et F ne peuvent que
se déplacer verticalement et subir des rotations autour de
l'axe z.
On applique une force verticale P en K. Déterminer les
réactions aux extrémités G et D de la structure.

Réponses :
: P
Rx = . (vers la droite); RG = 7 (vers le haut);
28
EF
Rpx = . (vers la gauche); Rp, = =. (vers le haut).
650 Problèmes

Problème 14.14
Les deux extrémités de la poutre continue GBC reposent
sur des appuis simples. Le centre de cette poutre est sim-
plement supporté à l’aide de deux tiges BD et BH qui sont
reliées entre elles par une rotule en B. Toutes les mem-
brures, faites du même matériau ayant un module d’élasti-
cité E, ont la même section À et le même second moment
de surface Î par rapport à z.
On applique à la poutre une charge w uniformément répar-
tie. Calculer, en fonction des caractéristiques de la structure :
a) les réactions aux appuis de la structure ;
b) la flèche de la poutre à la section B.

Réponses :

O n pose OM412

Un e 25wL
24 + 250@
(selon DB, dans le sens de D vers B)
wL(9 + 250@)
RG = ————— (vers le haut
CRETE A
L
Rg = ___— (vers le haut sur la poutre GBC)
12+125&
D 2
b) vg = hd ee (vers le bas)
12(24 + 250a)AE
Problème 14.15
La structure illustrée est supportée à ses deux extrémités J
et H par des rotules. Les joints en C et en F sont également
des rotules, tandis que les joints en B et en G sont rigides.
Toutes les membrures, fabriquées du même matériau
ayant un module d’élasticité E, ont des caractéristiques
identiques : longueur L, section droite À, second moment
de surface 1 par rapport à z.
Déterminer les réactions aux appuis J et H si on applique
une force verticale P en D et en K.

Réponses :

Onposses [ee]
àEE

ae + U)R
|D
&
eo)Fa Il (vers la droite)
OO De D R ra)-( a?
|
9
Un |Un
©
a]
PR PTS

Rx = -Ry; Rp, = Rx, = P (vers le haut)


Problèmes 651

CHAPITRE 15
rivets (d = 6 mm)
7 mm
Problème 15.1
Le joint illustré est soumis à une charge en tension P de
40 KN. Calculer la contrainte (moyenne) de cisaillement
qui s'exerce dans les rivets de 6 mm de diamètre ainsi que
la contrainte (moyenne) en tension la plus grande qui agit
dans les plaques.

Réponses :
T = 353 MPa (rivet)
© = 105,8 MPa (plaque, rangée e)

Problème 15.2
Deux plaques sont assemblées à l’aide de trois rangées de
rivets avant un diamètre d de 14 mm. Les plaques de
12 mm d'épaisseur sont soumises à une contrainte de rivets

tension nominale ©, de 90 MPa. Calculer :


a) la contrainte (moyenne) de cisaillement qui s'exerce dans
les rivets :
b) la contrainte de portance et la contrainte (moyenne) en
tension la plus grande qui agissent dans les plaques.

Réponses :
a) T = 196,4 MPa
b) &, = 180,0 MPa; ©, = 102,9 MPa (rangée e).

Problème 15.3
Une chaudière de section circulaire ayant un diamètre de
1,2 m est fabriquée d’une plaque en acier du type SA-515
de 10 mm d'épaisseur. Le joint longitudinal à recouvre-
ment est fait d’une double rangée de rivets SA-31A. Les
rivets, de 18 mm de diamètre, sont installés dans les trous
qui ont 19 mm de diamètre. Après installation, les rivets
remplissent complètement les trous.
Calculer la pression maximale permise dans la chaudière
ainsi que le coefficient d'efficacité du joint, c’est-à-dire le
rapport entre la résistance de la chaudière avec joint et la
résistance d’une chaudière similaire sans joint.
Note : Limites permises
SA-515 : S, = 95 MPa ; S, = 124 MPa.
SA-31A : S, = 62 MPa

Réponses :

Pmax = 0,862 MPa; 7 = 54,4%.


652 Problèmes

Problème 15.4
Un arbre plein S de 40 mm de diamètre est composé de
plusieurs sections reliées entre elles par des accouplements
à brides boulonnées C. On a disposé sur ces brides les bou-
lons en acier du type A-449 de façon équidistante sur moteur

un cercle de 60 mm de diamètre. Le matériau de l’arbre


possède une limite d'écoulement S, de 780 MPa. Le sys-
tème doit transmettre une puissance de 53 hp fournie
par un moteur qui tourne à une vitesse de 250 tours/min boulons
(Les boulons ne sont
(1 hp = 746 W). pas tous illustrés ici.)

a) Calculer le facteur de sécurité pour l’arbre s’il v a, au


rayon r entre les brides et l'arbre, un facteur de concen-
tration de contrainte de 1,6.
b) Déterminer le nombre minimal n de boulons de 8 mm
de diamètre qu'il a fallu utiliser, en supposant que les
filets des boulons ne se trouvent pas dans le plan de
cisaillement du joint, lequel est du type portance.

Note : Pour A-449 : S, = 730 MPa. Lorsque les filets sont


exclus du plan de cisaillement, la limite permise en cisaille-
ment est de 0,22S,.

Réponses :
JMS 2408

b) n > 6,25; on peut donc opter pour n = 8.

Problème 15.5
Un joint du type portance comprend n boulons (n étant un
nombre pair) de diamètre d, espacés également (pas s) sur
une seule rangée. On applique une charge P dans le plan
du joint à une distance e de la rangée de boulons.
Lorsque n = 4 et d = 16 mm, calculer la contrainte de
cisaillement qui agit dans le boulon le plus sollicité ;
comparer ce résultat à la valeur donnée par la formule
approximative suivante :
2 2
PR IA 6e n-1l\
T=—,||—| +|—
À n s mn

où À est la section droite d’un boulon.

Réponses :
Par analyse, T = 103,45 MPa.
Par formule approximative, 7 = 97,97 MPa.
Problèmes 653

Problème 15.6
Un joint du type portance, qui comporte quatre boulons
disposés aux coins d’un rectangle 2a X 2b, doit transmet-
tre une charge excentrée P dans son propre plan (fig. a).
Démontrer que la contrainte de cisaillement développée
dans le boulon le plus fortement sollicité est donnée par :

P (e+ a) + b2 boulons
T = —— ————

4À a?
+ b?

où À est la section d’un boulon et e, la distance entre la


charge et le centroïde du joint.
Calculer la contrainte de cisaillement la plus grande qui 24 KN
s'exerce dans le joint de la figure (b).

Réponse :
TAC SSOMIPA

Problème 15.7
P = 33 kN
Le joint illustré, du type portance, doit transmettre une
charge excentrée P située dans son propre plan. Déter-
miner le diamètre minimal des boulons ; ces derniers, au
nombre de 6, sont en acier du type A-307.
Note : Pour les boulons en acier A-307, la contrainte 160
mm
permise en cisaillement $, est de 68 MPa. 120
mm

Réponse :

dée=l5,3 mm

Problème 15.8
Un élément T est fixé à une poutre (profilé W) à l’aide de qua- poutre
tre boulons en acier du type A-325 de 16 mm. On pose que la €

surface comprimée due au préserrage est circulaire et que son


diamètre est égal à trois fois celui du boulon.
Pour la valeur maximale de la charge P permise, calculer
l'augmentation, due à cette charge, de la contrainte nor-
male qui agit dans les boulons. Déterminer également le
facteur de sécurité pour ces boulons.
Note : Pour A-325, S, = 825 MPa ; 8, = 0,33S, :
Si= 0,54,

Réponses :
2 ON DIRNESA GES D'SINTPA ASSIS
654 Problèmes

Problème 15.9
Le joint illustré comporte six boulons du type M16 x 2,0
(d = 16 mm ; 2 filets par millimètre) en acier du type A-490
et doit soutenir la charge P dans le plan de symétrie, qui est
parallèle au plan xv. Les boulons sont disposés en deux
rangées de pas s. Déterminer la valeur maximale de la
charge P dans les cas suivants :
a) joint du type portance :
b) joint du type frottement (acier avant un coefficient de
résistance au glissement z de 0,51). boulons
(2 rangées de
Note : Pour A-490, S, = 1035 MPa. 3 boulons)

Joint du type portance :


S, = 0,27S, (filets exclus du plan de cisaillement)
S, = 0,188S, (filets inclus dans le plan de cisaillement) partie avec
S, = 0,335, filets

Joint du type frottement :


Su Vds, Se 10 26US,,. coupe À -À

Réponses :
ANR = 400 END Pl = 252" 74KN

Problème 15.10
On fixe un support S à une colonne C à l’aide de deux
rangées de boulons M24 x 3 (d = 24 mm ; 3 filets par
millimètre) en acier du type A-325. Chaque rangée com-
prend n boulons équidistants de pas s de 84 mm. Le
support est fabriqué d’un profilé WT420 X 88 mm en acier
du type A-36 qui a une contrainte d'écoulement Sy de
275 MPa et une contrainte maximale en tension S, de 18,8 mm - lu
410 MPa. Les filets des boulons ne sont pas situés dans le
plan de cisaillement. De plus, le glissement n'est pas per-
mis (coefficient de résistance au glissement 4 de 0,59).
a) Spécifier le nombre requis n de boulons en fonction des
limites permises.
b) Examiner le cas où le glissement du support par rapport
à la colonne est permis.
Note : Pour A-325, S, = 825 MPa.
Joint du tupe portance :
S, = 0,27S, (filets exclus du plan de cisaillement)
S=0,38,
Joint du type frottement : O00C0CO
6 O0
06CO
©
Sy = 0,545, ; S, = 0,268,

Réponses :
a) ñn = 8 (joint du type frottement)
b) nr = 9 (joint du type portance)
Problèmes 655

Problème 15.11
Une attache K de section rectangulaire 120 mm x 12 mm
est en acier avant une contrainte d'écoulement S, de
430 MPa. Elle est fixée à la structure S à l’aide de deux
cordons de soudure d’angle BC et DE ; la taille a de
chaque cordon est de 7 mm. Les électrodes utilisées ont
une résistance S, de 410 MPa.
Calculer la valeur maximale de la charge P qui agit sur
l’attache. Pour le calcul de la résistance de la plaque, on
considère un facteur de sécurité FS de 1,8.

Réponse :
Piax = 86KN

Problème 15.12
Deux cornières du tvpe L127 X 89 X 13, faites en acier
ayant une contrainte d'écoulement Sy de 430 MPa, sont
fixées à une poutre par des cordons de soudure à angle de
taille a. Ces soudures sont effectuées sur le contour CDEF.
Le matériau d'apport du soudage a une résistance S, de
410 MPa.
Le système doit résister à une charge de traction P qui peut
se déplacer entre les points À et B. Déterminer la valeur
minimale de a qui correspond à un design optimal, c’est-
à-dire à un design qui donne une résistance maximale
simultanée de la soudure et des cornières. Utiliser un fac-
teur de sécurité de 2,2 pour les cornières.

Réponse :

min = 7,3 mm (Pux = 184,4KN)

Problème 15.13
Un support S, fabriqué d’une plaque en acier de section
rectangulaire de 240 mm X 12 mm, est fixé à une colonne
H, le long des bords BC et DE, à l’aide de deux cordons de
soudure ayant une taille a de 7 mm. Les électrodes ont une
résistance S, de 420 MPa.
Calculer la valeur maximale de la charge excentrée P à
laquelle peut résister le support. Utiliser un facteur de sécu-
rité de 2,2 pour la plaque en acier dont la contrainte d’écou-
lement Sy est de 380 MPa.

Réponse :

Prax = 9L8KN
656 Problèmes

Problème 15.14
On fixe un profilé W460 X 106 à une colonne K à l’aide de
cordons de soudure d’angle de taille a. On fait les soudures
sur les deux côtés de l’âme (IH et KJ) et sur la partie exté-
rieure des semelles (ST et UV) (fig. a et b). Les électrodes
ont une résistance S,, de 410 MPa. Le joint doit résister à
une charge P de 295 KN appliquée à une distance e de
0,5 m du joint.

a) Déterminer la valeur minimale de a lorsque les cordons


de soudure sont continus (fig. b).
b) De part et d'autre de l’âme, on fait des cordons de sou- W460 *x 106
dure intermittents de taille a,/2 et de longueur L (fig. c) ;
ces soudures transmettent uniquement le cisaillement cordons continus de
(a) y taillea,
dû à l'effort tranchant. Quant aux soudures de taille a, | (sur deux semelles)
effectuées aux semelles, elles doivent résister au
moment fléchissant. Spécifier la valeur de a, ainsi que le
total des longueurs XL des soudures intermittentes.

Réponses :

aa. — 10,6 mm
cordons intermittents
cordons continus de
bla = 186mmi>lz =182 mm: taille a
de taille a,/2
(des deux l'âme)
(b) (c)

Problème 15.15
Cn fixe un profilé L127 X 76 x 9,5 mm à une colonne C
à l’aide d’un joint d'assemblage KLMN fait d’une soudure soudure K LMN
d'angle dont la taille a est de 7 mm. La soudure est consti- LE
tuée d'électrodes dont la résistance maximale S, est de
410 MPa.
Si on applique une charge P au point B du profilé, calculer
la valeur maximale de P que pourra supporter le joint.

Réponse :
profilé

Fnex
= 44,41KN

Problème 15.16
La figure montre schématiquement la moitié d’un cylindre
de sécheuse de papier S de 600 mm de diamètre, de
10 mm d'épaisseur et de 8 m de longueur. l'extrémité du
cylindre est fermée à l’aide d’un couvercle conique tron-
qué C, soudé à un arbre B de 120 mm de diamètre ; ce
dernier est supporté par un palier flexible E qui équivaut à
un appui simple. Tous les éléments sont en acier ayant une
masse spécifique de 7800 kg/m.
Problèmes 657

En opération normale, le moteur M fournit 280 hp et fait


tourner le système (arbre-cylindre) à une vitesse de
600 r/min. La pleine charge représente 150 % de la masse
du système. De plus, on applique un facteur d’amplifica-
tion de 1,8 pour tenir compte des effets dynamiques.
Calculer la taille minimale de la soudure, dont la résistance
S, est de 410 MPa, pour que le joint soudé tienne pendant
2 X 106 cycles.
Note : Il est prescrit que, pour qu’un joint soudé soumis au 0,14 m 0,13 m
cisaillement (catégorie W) tienne pendant 2 x 10f cycles,
l’écart des contraintes cycliques (double amplitude) doit
être inférieur à 48,3 MPa.

Réponse :

Amin = 22,7 mm (avec contraintes cycliques


complètement renversées)

TON charge
: im

Problème 15.17 À #, ,

Les quatre roues d’une remorque sont montées sur essieu ) =


(fig. a). Pour fixer chaque essieu au pont, on a effectué une
soudure à angle autour de l’essieu (fig. b) ; la résistance S,
de cette soudure est de 410 MPa. Lorsqu'elle est pleine-
ment chargée, la remorque a une masse totale de 3600 kg
répartie également sur les quatre roues : la masse de la
remorque vide est négligeable.
En tenant compte d’un facteur d'impact de 2, déterminer
la taille minimale de la soudure.
Note : À titre d'exemple, pour ce qui est de la contrainte
permise däns une soudure, on prescrit ce qui suit :
— pour une charge statique, le coefficient d'efficacité 7 doit
être de 0,3 ;
— pour une charge cyclique, afin de résister à
1 x 106 cycles, la soudure soumise au cisaillement
soudure autour
(catégorie W) doit avoir un écart des contraintes de l'essieu
cycliques (double amplitude) inférieur à 65,5 MPa. roue
pont
Réponse :

din = 19,0 mm (avec contrainte cyclique


minimale = (0)
(Pour que la soudure résiste à la charge statique
uniquement, min — 10,1 mm.)
chaussée
658 Problèmes

Problème 15.18
Chacune des fourchettes L d’un chariot élévateur (fig. a)
est soutenue par deux plaques K; et K;, soudées à un mon-
tant H à l’aide des cordons de soudure d'angle MNOP et
MN'O’P’. Chaque fourchette, ayant une masse de 200 kg,
a un centre de gravité au point G (fig. b). On utilise le cha-
riot élévateur pour soulever de façon répétitive une masse
de 2400 kg. On impose un facteur d'impact de 1,8.
Déterminer la taille minimale de la soudure pour que les
joints soudés résistent à un nombre de charges-décharges
supérieur à 5 X 10° cycles. La soudure a une résistances,
de 410 MPa.
Note : Il est prescrit que l'écart des contraintes cycliques
qui agissent dans le joint soudé avec le matériau d'apport
utilisé soumis au cisaillement doit être inférieur à 82,6 MPa
pour que le joint résiste à 5 X 10° cycles.

Réponse :
min = 10,65 mm (avec contraintes cycliques
complètement renversées)

LS
Problème 15.19 0,018 É 0,3 _ :
0,9
On fixe l'extrémité inférieure d’un poteau de lampadaire
(fig. a, page suivante) à une base à l’aide de quatre
plaques de renforcement G (des goussets). On effectue des
cordons de soudure d'angle de taille a entre le poteau et les
goussets (MN), entre les goussets et la base (NOP) de même
qu'entre le poteau et la base (NI). Le matériau d’apport a
une résistance S, de 410 MPa. Le poteau de section circu-
laire creuse a un diamètre extérieur d, de 200 mm et un
diamètre intérieur d, de 180 mm. Toutes les pièces sont en
acier ayant une masse volumique de 7800 kg/mÿ.
Dans des conditions extrêmes, le lampadaire peut être
exposé à des rafales de vent de 100 km/h.
Déterminer la taille adéquate de la soudure de la plaque de
base pour que le joint résiste à 5 X 105 rafales de vent d’in-
tensité extrême. Utiliser un facteur d'amplification de charge
de 3,0 et un coefficient de traînée de 0,95 pour le cylindre.
Problèmes 659

Notes :
1. Masse volumique de l'air : 1,3 kg/mÿ.
0,16 m a 2,0 m
2. Un fluide de masse volumique p s’écoulant à une
vitesse v autour d’un cylindre de diamètre d exerce sur
ce dernier une force F (par unité de longueur du cylin-
dre) donnée approximativement par la formule : lampe et
accessoires
(masse 8 kg)
l
FCid ES

où C, est le coefficient de traînée. m


12,0
d, = 100 mm

3. Il est prescrit que l’écart de contraintes cycliques doit d, = 86mm


être inférieur à 82,7 MPa pour que la résistance en
fatigue soit supérieure à 5 X 10% cycles (avec le maté-
riau d'apport utilisé).
poteau
Réponse : d, = 200 mm

din = 7,2 mm = 180 mm

200 mm
12 mm

soudure

CHAPITRE 16
Problème 16.1
À partir des résultats concernant la fonction de contraintes
(section 16.4 du manuel), déterminer la constante de tor-
sion J pour les deux sections pleines suivantes :
a) section circulaire de rayon ro ;
b) section triangulaire équilatérale de côté a.

Réponses :

a) J = Tr 2

bior a4/3/80
660 Problèmes

Problème 16.2
Les cinq membrures ci-contre, qui ont des sections pleines
de la même aire, soit 7854 mm?, sont soumises à un
moment de torsion T de 10 KN-m :
a) section circulaire,
b) section elliptique avant un rapport d’axes a/b de 2,
c) section triangulaire équilatérale,
d) section carrée,
e) section rectangulaire mince ayant un rapport de côtés
b/t de 10.
Le matériau utilisé a un module de cisaillement G de
26 GPa.
(c) (d)
Comparer la contrainte de cisaillement maximale et l’angle
de torsion unitaire de ces sections.

Réponses :

a) (ri 509 MP: 10224),

b) ((r).. = 72,1MPa; 5 = 2,81°/m.

( SH LSIMPas Dee 100 in

d) (tr). = 67.1 MPa; B = 2,38°/m.


Ce (Le!
8
nd 2 #
Il 145,7 MPa; B = 11,46°/m.

Problème 16.3
Deux tubes de rayon moyen r et d'épaisseur uniforme t
(avec r/t = 15) sont fabriqués du même matériau qui a un
module de cisaillement G. Le contour du tube a est fermé
tandis que le tube b a une fente longitudinale. On applique
un moment de torsion T de même intensité à ces tubes.

Déterminer le rapport entre :


a) les contraintes de cisaillement respectives :
b) les angles respectifs de rotation unitaire.

Réponses :

a) T/ta = 3(r/t) = 45

b) Bs/Ba = 3(r/tŸ = 675


Problèmes 661

Problème 16.4
Deux membrures de section carrée creuse à paroi mince et fente
longitudinale ”
uniforme ont des dimensions globales identiques (côté b,
épaisseur de la paroi t). Le contour de la première est fermé
tandis que la seconde a une fente longitudinale. On sou-
met ces membrures au même couple de torsion T.
À partir de l’analogie avec la membrane élastique, déter-
miner la fonction de contrainte D en se référant aux coor-
données locales n ets. & àÀ ù

Réponses :
Pour la section fermée :

Pour la section ouverte :


31
D = - MT (r? — 22/4)

Problème 16.5
Deux membrures creuses de section carrée avant des ee Per

Pere
ongitudinale
dimensions globales identiques (de côté b) et une épais-
seur uniforme t sont fabriquées du même matériau qui a
un module de cisaillement G. La seconde membrure com-
porte une fente longitudinale.
Si on soumet ces membrures au même couple de torsion
D MR
, h
r
T, déterminer : # ;
bormoremr À
a) la constante de torsion J ;
b) l’angle de torsion unitaire ;
c) la contrainte de cisaillement maximale (ne pas tenir
compte des concentrations de contrainte).
Illustrer par un schéma la répartition de la contrainte de
cisaillement à travers la paroi.

Réponses :

a) J, = bôt: J, = 4b6/3.
I ae
LEE
ASPoPrrE
c) (Ts L nue (Txs L : TR
662 Problèmes

Problème 16.6
Un tube à paroi mince légèrement conique, ayant une épais-
seur uniforme t et une longueur L, est fendu longitudinale-
ment. Les rayons aux extrémités du tube sont notés r, et r,.
Le matériau a un module de cisaillement G. On soumet ce
tube à un moment de torsion T.
a) Calculer la plus grande contrainte de cisaillement 7, qui
agit dans ce tube et l’angle de rotation 6, entre ses
extrémités.
b) Comparer les résultats obtenus en a) aux valeurs corres-
pondantes (7; et #;) pour un tube de mêmes dimensions
qui ne comporte pas de fente.
Réponses :

alt te monte fr) .


DxGP Tee
2rr,t° do
Or—In (r,/r:
b) To/Tf = ne Pol®; _
nl 6

Problème 16.7
La figure illustre schématiquement la section droite d’une
aile d’avion de 2,5 m de longueur. Le matériau utilisé a
un module de cisaillement G de 27 GPa. Sous l'effet du
couple de torsion T, la contrainte de cisaillement et l’angle
de rotation entre les deux extrémités de l’aile doivent être
inférieurs respectivement à 67 MPa et à 1,2°.
Déterminer la valeur maximale de T.

Réponse :
demax = 34,84 kKN-m

Problème 16.8
Une membrure composée est fabriquée d’un profilé en U
et d'un tube C de paroi non uniforme. Les 2 éléments,
fabriqués du même matériau qui a un module de cisaille-
ment G de 70 GPa, sont soudés ensemble uniquement à
leurs extrémités. On applique un couple T de 200 N:m sur
la membrure.

Calculer :
100
mm
a) l’angle de torsion unitaire ;
b) la contrainte de cisaillement maximale agissant dans la
section de la membrure.
Réponses :
a) B = 5,21°/m
b) (Tr). — 76,4 MPa (tube); (r), = 38,2 MPa (profilé).
Problèmes 663

Problème 16.9
Une membrure composée, de longueur L, est formée d’une
plaque R de section rectangulaire à laquelle sont soudés
deux tubes C. Les éléments sont du même matériau avant
un module de cisaillement G de 75 GPa. La membrure est
simplement supportée à une extrémité et on applique un
moment de torsion T à l’autre extrémité libre. Cette
dernière doit subir une rotation de 5° lorsque la longueur dr
de la membrure est de 4 m.
a) Déterminer la valeur requise de T.
b) Calculer ensuite la contrainte de cisaillement maximale
qui agit dans la section de la membrure.

Réponses :
a) T = 100,6 Nm

b) (Tr),= 16,34 MPa; (r).= 18,82 MPa.

Problème 16.10
On fabrique deux membrures de sections différentes à l’aide
de plaques d'épaisseur t faites du même matériau et on les
soumet à un moment de torsion T.
Calculer la constante de torsion ainsi que la contrainte de
cisaillement maximale en fonction de T et des caractéristi-
ques des membrures.

Réponses :
Section À :
section À section B
moules )i(r) = T/ar(a? ï 1
(c), = T/[2a(a? + 2)|
Section B :
JB = 104%; (r) = T/(20a%); (r), = T/(10a21).

Problème 16.11
La figure (a) illustre schématiquement un parafoudre DE
de section circulaire pleine, installé sur une poutre BC de
section en H (fig. b). Le matériau utilisé a un module d’élas-
ticité E de 200 GPa, un coefficient de Poisson v de 0,3 et
une limite d'écoulement Sy de 300 MPa. Dans des condi-
tions extrêmes, le vent exerce une force unitaire de 80 N/m
sur le parafoudre (il s’agit d’une force par unité de lon-
gueur). Étant donné l’effet du vent, il faut respecter les
exigences de rigidité et de résistance suivantes :
664 Problèmes

1. une rotation maximale à la base du parafoudre infé-


rieure à 1,5° ;
2. un facteur de sécurité supérieur à 1,67.

On ne tient pas compte de l'effet des encastrements sur la


rigidité de la poutre en torsion.
a) En négligeant la flexion de la poutre, vérifier si la capa-
cité de résistance en torsion de cette dernière satisfait parafoudre
aux exigences.

b) Afin de renforcer la structure, on soude une plaque K de


2 mm d'épaisseur sur toute la longueur de l’un des
côtés de la poutre (fig. c). Vérifier si cette structure
renforcée est acceptable pour satisfaire aux exigences.
Calculer alors le flux de cisaillement transmis par les
cordons de soudure.

Réponses :
a) Exigences non satisfaites, car
DISC EUT Mer 269 1MPE TE C7 K

b) Exigences satisfaites, car @ = 0,43° et 8 mm


= 27,87 MPa; g,=55,70 kN/mm. E
Tinax (=
5 mm a 2 mm

8 mm soudure
(b) (c)
section renforcée

Problème 16.12
Une membrure ayant la section illustrée doit supporter un
couple de torsion T. l'épaisseur uniforme t des parois est
de 10 mm et le matériau possède un module de cisaille-
ment G de 75 GPa. L'angle de rotation unitaire de la mem-
brure doit être inférieur à 0,1°/m.
Calculer la valeur maximale de T que peut supporter cette
membrure et la contrainte maximale en cisaillement qui
correspond à cette valeur.

Réponses :

:
Tax = 86,48 KN-m
Tmax = 25,34 MPa (contour BCDE) 00 mm 200 mm 100 mm
Problèmes 665

Problème 16.13
La membrure dont la section est illustrée possède un joint
en B qui est soudé suivant la direction longitudinale. Le
matériau possède un module de cisaillement G de 76 GPa SN
et une contrainte d'écoulement S, de 300 MPa. On sou-
met la membrure à un couple de torsion T tout en tenant
compte d’un facteur de sécurité de 1,67 pour le matériau
de base et de 3,33 pour le matériau de la soudure.
Calculer la valeur maximale de T que peut supporter cette
membrure si :
a) le joint n’est pas soudé ;
SEEN
RE.
b) le joint est soudé et la soudure a une résistance adé-
quate en cisaillement longitudinal. Spécifier la valeur
minimale requise R, de cette résistance.
a = 60 mm b = 150
mm
Réponses :

a) Fe =48, 4KN°m

b) Tax = 40,4KN-m: R, = 2,39 MN/m.

Problème 16.14
La figure illustre schématiquement la section du fuselage
d’un avion dont les parties supérieure ABC et inférieure
DEF sont de forme semi-elliptique. Le fuselage subit un
couple de torsion T.
D'une part, le matériau, dont le module de cisaillement G ÿ
ÿ
ÿ
est de 27 GPa, peut admettre une contrainte de cisaille- ÿ
ÿ
ment maximale de 45 MPa ; d’autre part, la rigidité de la ÿ
$
structure exige une rotation unitaire inférieure à 0,12°/m. ÿ
ÿ
(
#
Calculer la valeur maximale de T. ÿ
ÿ
f
Réponse : ÿ
K
Tax = 591,27 KN-m 600 mm

Fe 1800 mm
666 Problèmes

Problème 16.15
Une membrure KH, de longueur L, est composée de deux
éléments creux C soudés à une plaque R de section rectan-
gulaire. Les trois composantes sont faites du même maté-
riau qui a un module de cisaillement G de 75 GPa. L'extré-
mité K de la membrure étant encastrée, on applique un
moment de torsion T à l’autre extrémité libre ; cette der-
nière subit alors une rotation ç.
Quand L = 4m et o = 5°, calculer :
a) la valeur de T ;
b) la contrainte normale maximale suivant la direction
longitudinale et la contrainte maximale en cisaillement
dans la membrure.

Réponses :
a) 1 = 103 1N°m
b) Onax = 35,95 MPa (à l'extrémité encastrée)
Tmax = 18,82 MPa (dans C, à l'extrémité libre)

CHAPITRE 17
Problème 17.1
On utilise trois matériaux pour fabriquer une poutre dont
la section droite de 25 mm de largeur a deux axes de
symétrie v et z. Le module d'élasticité E et la contrainte
d'écoulement S, des matériaux sont les suivants :
Partie 1 : E = 200 GPa, S, = 400 MPa (acier) ;

Partie 2 : E = 70 GPa, S, = 300 MPa (aluminium) ;

Partie 3 : E = 3,5 GPa, S, = 20 MPa (résine d’époxyde).


Déterminer le moment fléchissant maximal M,,,. que peut
supporter cette poutre si la contrainte normale ne peut
excéder 0,68; dans les matériaux.

Réponse :

M max = 1095 Nm
Problèmes 667

Problème 17.2
V
Une poutre, dont la direction longitudinale est orientée
suivant l’axe des x, est fabriquée de deux matériaux. Lun, |
la partie 1 de la poutre, est en acier ayant un module d’élas-
ticité E; de 200 GPa. L'autre, la partie 2, est en aluminium
ayant un module d’élasticité E; de 70 GPa.
La poutre de 2 m de longueur est simplement supportée
aux extrémités. On la soumet à un moment fléchissant M,
de 1000 N:m constant.
a) Etudier la distribution de la contrainte normale ©, dans
chacun des matériaux. Indiquer les valeurs extrêmes de
ces contraintes. 50 mm

b) Calculer la flèche au centre de la poutre par rapport à


ses extrémités.

Réponses :
a) Acier : GO, = -179,4 MPa (fibre supérieure)
OC, = 116,0 MPa (fibre inférieure)
Aluminium : 6, = -62,7 MPa (fibre supérieure)
OC, = 84,8 MPa (fibre inférieure)

b) lvlmax = -21,1 mm (vers le bas)

Problème 17.3
appui simple
La poutre JLM simplement supportée en J et en L est
soumise, dans la direction de l’axe des y, à une charge w
uniformément répartie et, dans la direction de l’axe des z,
à deux charges concentrées (P et P’ = P/2). La section
droite de la poutre est circulaire et son diamètre est de
28 mm.
Tracer les diagrammes des efforts tranchants et des mo-
ments fléchissants en fonction de w et P pour la poutre
illustrée.
Lorsque w = 380 N/m et P = 400 N, calculer la contrainte
normale maximale en tension.

Réponse :
O, = 113,3 MPa (section en K, fibre extrême à 247,1°
à partir de y dans le sens horaire)
668 Problèmes

Problème 17.4
La poutre ABCDE, simplement supportée en BetenE, est
soumise à une charge w répartie uniformément (dans la
direction z), à un moment M, (dans la direction y) et à
deux charges concentrées P,; et P, (dans le plan yz).
Tracer les diagrammes des efforts tranchants et des mo-
ments fléchissants pour la poutre et indiquer les valeurs
importantes.

Réponses :
pe = 2000 N (entre À et B à 30,0° par rapport à y
dans le sens horaire)
Ml. = 2349 Nm (section en D à 13,3° par rapport
à y dans le sens horaire)

Problème 17.5
La fiqure illustre la section droite d’une poutre.
ren
Calculer les propriétés de cette section en relation avec la
résistance en flexion, c'est-à-dire avec les valeurs I, L,, I...
L 10 mm

Réponses :

I, = 2,275 x 10° mm*; J, = 6,90 x 109 mm';


100 mm Z Lo)
ie = -1,65 x 10% mm* :
(Résultats intermédiaires: y = 60 mm; z = -10 mm.) L

Problème 17.6
La figure illustre la section droite d'une poutre fabriquée
d'un profilé de type C100 x 11 auquel est soudée une
cornière de type L44 x 44 x 4,8. La poutre, dont l’axe
longitudinal est orienté suivant l’axe des x, est soumise à
/ ,Û ©

un moment fléchissant ayant les composantes suivantes : profilé

M, = 500 N:m et M, = 1000 N:m.


M, = 1000 N:m
a) Calculer les propriétés de la section et l’orientation de Z — De us

son axe neutre.


TL
LL
EL
LT
LL
EN
LL
b) Étudier la distribution de la contrainte ©, et indiquer les 2)
LS
SPL
PIS
ETET
OT
LUS

valeurs importantes.
LIL

7
FF A
DLL y # )
Problèmes 669

Réponses :
a) 1, = 0,434 x 10% mm“; Z, = 2,435 x 106 mm‘;
L,, = 0,332 x 10$ mm‘;
a = 68,8° (à partir de l'axe des z et suivant le sens
horaire).
b) Point C: 6, = 54,9 MPa (max. en tens.)
Point D: 6, = -87,5 MPa (max. en compr.)
Point 8:06, = 47,6 MPa

Problème 17.7
On fabrique une poutre en soudant une plaque de =)
Rs
100 mm x 10 mm à une cornière de type L89X 64 x 9,5.
Elle doit supporter un moment fléchissant M, de 5 KN-m.
a) Calculer les propriétés de la section de la poutre en rela-
tion avec sa résistance en flexion et en torsion.
b) Déterminer l’orientation de son axe neutre et étudier la
répartition de la contrainte 6, ; indiquer les valeurs
importantes.
cornière

Réponses :
a) 1, = 1,907 x 106 mm“; Z, = 1,764 x 106 mm ;
1, = -0,245 x 106 mm*; J = 0,140x 10$ mm‘.
b) à = 7,3° (à partir de l'axe des z et suivant le sens
antihoraire)
Point B: ©, = 215,2 MPa (max. en tens.)
Point D: ©, = -83,4 MPa (max. en compr.)

V appui simple

Problème 17.8
w = 7,6 kKN/m
Une poutre (fig. a), simplement supportée en J et en L,
appui simple
est fabriquée par l’assemblage d’un profilé de type
C230 X 20 et d’une cornière de type L127 x 127 x 7,9
(fig. b). Elle est soumise à une charge w uniformément
répartie de 7,6 KN/m dans la direction de l’axe des y, de
même qu’à deux charges concentrées P; et P», respective-
ment, de 8 et de 4 KkN dans la direction de l’axe des z.

Calculer les contraintes normales maximales en tension et


en compression à la section en X.

Réponses :

O, = 61,7 MPaenB; ©, = -62,3 MPa en 4.


670 Problèmes

Problème 17.9
Une poutre est fabriquée d’un profilé de type C100 x 11
et d’une cornière de type L44 X 44 X 4,8, joints entre eux
par un cordon de soudure longitudinale. Elle est soumise à
un effort tranchant V, de 2 KN.
Se SSÇSSSSSS
En supposant que la soudure supporte le cisaillement en
totalité et en négligeant l'effet de la torsion dû à une excen-
tricité du chargement, calculer le flux de cisaillement qui cornière
5
 profilé Ann

agit dans la soudure. p——> | |


Réponse : CT
Ac
LL)
LL

LR
mme

N | 102 mm
3 mm
qg, = 5,58 kKN/m
(Résultats intermédiaires: 7, = 0,434 x 106 mm* ;
N
\

\N
60 mm N
1, = 2:435.x10%mma;T,, =0,332 x 10% rm.)

ES ae:

Problème 17.10
On fabrique une poutre avec deux plaques de section
rectangulaire L X t qu’on joint entre elles à l’aide de deux
cordons de soudure S. La plaque verticale est située à une
distance aL du bord de la plaque horizontale (on considère
a comme un paramètre). La poutre est soumise unique-
ment à un effort tranchant V..
Développer l'expression qui permet de calculer le flux de
cisaillement longitudinal agissant dans chaque cordon de
la soudure.

Réponse :

V,Ltl -1,(L +) +1,,2(2a —1)]


VE bei)
7 ; A ;
L +1 .ZQ 2a)
12 8
FC

2 , 42 ue)
245
: 12 8

Li(L +1)(1-2a)
Ru
Problèmes 671

Problème 17.11
La figure illustre une section rectangulaire creuse d’une
poutre soumise à un effort tranchant V, de -1 KN (vers le
bas) et à un effort tranchant V, de 2 KN (vers la gauche). a LÉ LISTLU LEE LS LT LS LS ES SES DE IDR LES ÀSEE LESLT*
LS DT LT STIST(ET esnie)
n
SN
Étudier la répartition du flux de cisaillement agissant dans
la section. 4 mm

Réponse : 3 mm

C, E, G, J sont au milieu de chaque côté.


V, = 2000 N
eo ESS
SESESIN
ERENRTS
NN
Point g,(KN/m)

16,57
V, = 1000N
-4,78
-19,07 ANNEE
RRQ
PART TTI TIR TI ITAÀ
NTES ERPPIESE \I DRSESSNERRENSSSS
NISSAN
SES
SEX
NE
NS
-19,97 SR EP
-13,07
14,62
32,89
OS
SM
ENS
O 34,47

Problème 17.12
La figure illustre la section droite d’une poutre soumise à
des charges concentrées dans la direction de l’axe des v.
Déterminer la position du point d'application des charges
(la valeur e,) pour que la poutre ne subisse aucune torsion.

Réponse :
e, = 7 mm
(Résultats intermédiaires : Py= 7,74 x 106 mm“ ;
20 10m = C1L0 10 "mme)
672 Problèmes

Problème 17.13
Pour la poutre dont la section est illustrée, déterminer la
position du centre de cisaillement CC.
30 mm —|
Réponses :

e, = -11,49 mm; e, = 16,10 mm.


he

(Résultats intermédiaires :
DES SSimmer 5 l0mmME
1, = 1,070 x 105 mm*; Z, = 1,884 x 106 mm* ; F NI

14=8;353 <10%mm.)
60
mm

10 mm
npD

Problème 17.14
Une poutre d'aluminium ABCD avant un module d’élasti- D appui simple

cité E de 70 GPa, dont la section rectangulaire est orientée


à 30° par rapport à l’axe vertical des y, est simplement
supportée à ses extrémités. Elle est soumise à des charges
concentrées P; de 6 kN (parallèle à v) et P, de 3 KN (paral-
lèle à z).

Calculer les déplacements vertical et horizontal, v et w, des


sections de la poutre en G, B, H, C et J.

Réponse :

Section y (mm) w (mm)

G -0,773 -0,889
B -1,324 -1,553
H -1,478 -1,801
e -1,246 -1,577
vi -0,704 -0,909
Appendice A
Les propriétés
des sections

En résistance des matériaux, plusieurs formules comportent des termes reliés aux
propriétés de la section des membrures. Dans cet appendice, nous donnons un
aperçu des définitions relatives à ces propriétés, ainsi que des méthodes couram-
ment employées pour déterminer les propriétés de section nécessaires à l’applica-
tion desdites formules.

A.1 MOMENTS DE SECTION


Soit une section plane À délimitée par le contour C dans le plan vz. Considérons
un élément (dA) de la section, de coordonnées v et z (fig. A. 1).

A.1.1 Premier moment de section — centroïde


Les premiers moments de la section À par rapport à l’axe des z et à l’axe des y sont
déterminés respectivement par

= Ï y dA = YA (A. la)
A

Q, = Ï z dA = ZA (A.1b)
9 À

Le point G, de coordonnées y et 7, est appelé le centroïde de la section (les


premiers moments sont nuls lorsque le centroïde coïncide avec l’origine du sys-
tème d’axes ; c’est d’ailleurs là la définition du centroïde). Le tableau A.1 montre
les positions des centroïdes de quelques sections courantes. Figure A.1 Centroïde d'une surface.
neajqez
V TJ sayoudoi
2p sanbjanb Seoepins

.
674

JIONVLOTF4 TIONVRAL 4104v4v


Na d
ANOOIS IMOIQ
À= 271
Jeuuos v
Appendice À

21OER)
vd 1104vu
nq
ANO93S 3491

Jauuuos

3104vav
Nnq a
u 3493Q
7| JetuuIos

==
EHVNOÙ
11.0 ASdIT
Les propriétés des sections 675

Lorsqu'une section À dont le contour est de forme complexe peut être décom-
posée en plusieurs sous-sections simples A;, A, …., A, (fig. A.2), on peut assez
facilement déterminer son premier moment à l’aide des expressions générales
suivantes :

Q = S ;4 (A.Za)
i=1

YA

TEE _ (A.2b)
>i=]

NA (A.20)
i=1

PAU
de (A.2d)

où y; et z; sont les coordonnées du centroïde de la section A.


av Av
À

eQ

Ki

—4
NA
à Zj Figure A.2 Décomposition d’une
22 surface en éléments géométriquement
(a) (b) simples.

A.1.2 Second moment de section!


Les seconds moments de la section À par rapport à l’axe des z et à l’axe des v sont
déterminés respectivement par

le [ y? dA (A.3a)

1. Pour éviter toute confusion, nous préférons l’expression «second moment» de section à celle de «moment
d'inertie». En effet, l’inertie d’un corps étant reliée à sa masse m, l’expression du moment d'inertie
est J y?dm, où y est la distance qui sépare la masse élémentaire dm de l’axe considéré.
676 Appendice À

1, = Ï z? dA (A.3b)

Là encore, lorsqu'une section À au contour de forme complexe peut être décom-


posée en plusieurs sous-sections simples À, A, .… À, — dont on connaît
les seconds moments respectifs par rapport à leurs propres centroïdes (161, 1G2, ….,
Ich) —, on peut déterminer son second moment de section à l’aide de la relation
générale

Uo), = Da), + D 54 (A.4a)

Uo), = D'Ua), + D 74 (A.4b)


où y; et z; sont les distances qui séparent le centroïde de la sous-section A, de
celui de la section À.

A.1.3 Second moment polaire


Le second moment polaire J, de la section À par rapport à l’axe des x passant
par le point O, est déterminé par

Jo = ; p° dA (A5)
où p est la distance qui sépare l'élément dA du point O. Lorsque p = w? + z?,
l'équation A.5 s'écrit

Jo = Ï ve dA + Ï da I, + Z (A.6)

A.1.4 Rayon de giration


L'expression du rayon de giration de la section À par rapport à l’axe des z est
associée à celle de I, par la relation 1, = Ar2. Par conséquent, les expressions des
rayons de giration par rapport aux axes des z, des v et des x sont les suivantes :

=
Z ee
” (A.7
: a)

LE
FU =
y 7 (A.7b)

__ [Jo
Hÿe—= A (A.7c)

On peut par ailleurs démontrer facilement (équat. A.5) que r% = r? + r2.


Le rayon de giration d’une section est donc déterminé à partir du second moment
de cette section. Le tableau A.1 donne également les expressions des seconds
moments de quelques sections courantes.
Les propriétés des sections 677

A.1.5 Moment produit d’une section?


Le moment produit de la section À par rapport au système d’axes v et z est déter-
miné par

ln Ï yz dA (A.8)
j A

Contrairement à ce qui se passe pour le second moment de section, qui est


toujours positif, le signe de I,, dépend de la position de la section considérée par
rapport aux axes des v et des z. Ainsi, quand on fait subir une rotation au système
d’axes v et z, il existe une orientation particulière de ce système pour laquelle la
valeur du moment produit est nulle. Les axes associés à cette orientation sont alors
appelés axes principaux de la section.
NOTE : Si l’un de ces deux axes coïncide avec l’axe de symétrie de la section, le
moment produit par rapport à ce système d’axes est automatiquement nul ; ces
axes sont par conséquent les axes principaux de cette section.

A.2 FORMULES DE TRANSFERT D’AXES PARALLÈLES


Soit une section plane À située dans le plan yz (l’origine du système d’axes est G,
soit le centroïde de À). Considérons un système d’axes parallèles y’ et z’ situé dans
le plan yz, et dont l’origine est O (fig. A.3). Les coordonnées de G par rapport aux
axes des y’ et des z’ sont z et y . Les coordonnées y et z’ d’un élément de section
dA sont associées à y et à z par les relations y” = y + y etz =z + z.Onsaiten
outre que, par définition, les premiers moments | y dA et | z dA sont nuls.

A.2.1 Transfert d’axes — second moment


Par définition, les expressions des seconds moments de la section À par rapport
aux axes des z’ et des y’ sont les suivantes :

1 l (yŸ da = ji(y +7) d4


= | ÿd4+5? | da +35 | y dA
A A A
= 1 ee 4
(A.9a)

TE | (EY d4 = | (2+7) d4=1, +724


J À À 4
(A.9b)
De façon similaire, l'expression du second moment polaire J, (par rapport à l’axe
des x’) est associée à J, (par rapport à l’axe des x) par la relation

Jo = JG + P? À (A.10)
Dee CRT
Figure A.3 Système d’axes x’, v’ et z’
parallèles au système d’axes x, y et z. Le
point © est situé dans le plan de la sur-
2. Nous préférons l'expression «moment produit» à celle de «produit d'inertie», qui prête à confusion. face étudiée, c’est-à-dire dans le plan wz.
678 Appendice À

A.2.2 Transfert d’axes - moment produit


Par définition, l'expression du moment produit de À par rapport au système d’axes
v’ et z’ est la suivante :

lyz = Î (y + y)(z +7)d4A


À
| vzda+7] yda+5 | z44+57] dA
À A À A
ly + YZA (A.11)

A.3 FORMULES DE ROTATION D’AXES


A.3.1 Moments de section par rapport au nouveau
système d’axes
Soit une section plane À située dans le plan vz. Considérons un nouveau système
d’axes y’ et z’ faisant avec le système d’axes v et z un angle @ (fig. A4). Les coor-
données d’un élément de section (dA), par rapport aux deux systèmes d’axes,
sont :

y = ycos0 +zsin0 (A.12a)

z = zcos0 — ysin@ (A.12b)

Par définition, on sait que :

Lr = Ï (Y dA = Ï (y cos 8 + zsin0) dA ‘(A.13a)


A A

À 2
nee Ï (7) rat Ï (zcos0 — ysin@0) dA (A.13b)
‘ À A

Après développement et remplacement de sin? @ cos? @et (sin 4 cos 6) par leurs
équivalents pris dans les relations trigonométriques suivantes :

Er 1 — cos 20
7
__ 1 + cos 20
7)

Adi es = (A.14)
on obtient

1, ar JL RENE |
. : à cos 20 — T,, Sin 20 (A.15a)

Figure A.4 Réaction du système d’axes. = JE


Le système d’axes y’ et z’ fait avec le sys- 1: cos 260 + 1, sin 26 (A.15b)
tème d’axes v et z un angle @ : 2
Les propriétés des sections 679

De façon similaire, on obtient l'expression du moment produit l,,, de la section A,


soit :
y —L
Peee : sin 20 + T,, cos 20 (A.16)

La représentation graphique des équations A.15 et A.16 est similaire à celle du


cercle de Mohr relatif aux contraintes (chap. 7).

A.3.2 Système d’axes principaux


Les seconds moments ,; et I, sont fonction de l'angle 28 On peut démontrer
que les valeurs maximale et minimale (1, et 1) du second moment de section par
rapport aux axes principaux 1 et 2 sont données par :

(A.17a)

(A.17b)

Ces seconds moments sont dits «seconds moments principaux». Le moment


produit est nul par rapport aux axes principaux. On peut calculer la valeur de
l'angle &, que fait le système d’axes 1 et 2 avec le système d’axes v et z, grâce à la
relation suivante :

Les détails concernant l’application, sur le plan pratique, des diverses équations
développées dans cet appendice sont fournis par les exemples suivants.

EXEMPLE A.1
Déterminer les seconds moments principaux de section du triangle de la
figure A.5a. Indiquer ensuite quelles sont les directions des axes principaux de
cette section.

Solution
Par rapport au système d’axes centroïdaux y et z, on a ici (fig. A.5b, tabl. A.1 et
équat. A.8)

De =
T—= 2 3 b (a)
4 36 32

cn b
Re L 4 (b)
36 24
Figure A.5 Exemple A.1. Seconds
Te moments de section d’un triangle
» = |; yz dA (c) rectangle.
680 Appendice À

Pour l'élément de section dA illustré à la figure A.5b, on a :


2
dA = b' dy = st — y)dy (d)

l'équation (d) permet de déterminer l’abscisse, selon l'axe des z, du centroïde de


dÂA, soit :

DEAR EE
rare? 3

Puisque
1 de NS I, -1 5
RTE 2 192
on obtient (équat. A.17)

soit

L = = pt SE)
RÉAL
192

È ne V61
£5 192
E
£ La direction des axes principaux est donnée par (équat. A.18) :

tg 26, =
\ =
6
= ——

= es b 5
192
second moment se
d'où
(d) = o 2 o ONE o
20, = -50,2° ou 20: =650 247150012958
Cercle de Mohr relatif
aux moments de section

Laxe 1, qui correspond à 284 = 129,8° (& = 64,9°) est l'axe principal par rapport
Figure A.5 (suite) Exemple A.1. auquel ] est maximal, ce qu’on peut vérifier facilement en calculant les valeurs du
Seconds moments de section d’un second moment associées aux deux valeurs de @,. Les résultats sont représentés
triangle rectangle. graphiquement, à l’aide du cercle de Mohr, à la figure A.5d.
Les propriétés des sections 681

EXEMPLE A.2
Déterminer les valeurs maximale et minimale des seconds moments de la section
illustrée à la figure A.6a, ainsi que la direction des axes principaux de celle-ci.

Solution
On peut décomposer la section en deux sous-sections simples À et B (fig. A.6a).
a

es! à) 3
Dr
Centroïde

Par rapport au système d’axes v et z, on a ici (équat. A2) :


@)
y V4A4 + YBAg
A1 + AB 20
mm ©)
= RER
RO
10 (80 x 20) + 30(60 x 20) OMS A
EL
en.
es
60
mm

(80 x 20) + (60 x 20) Di


ZAR A
NI] Il
A1 + À
60 x (80 x 20) + 10 (60 x 20)
= 38,57 mm
(80 x 20) + (60 x 20)
Ces coordonnées du centroïde G sont montrées à la figure A.6b.

Seconds moments de section

Par rapport au système d’axes centroïdaux v et z, on a (tabl. A.1 et équat. A.9) :


@ Ga(-8,57: 21,43)
Ge(11,43: 28,57)
l
(4), = se 20(80) 3 + (60 — 38,57) 2 (80 x 20) (b)

= 158,81
x 104 mm*+

1
(4), = 5* 60(20) 3 + (38,57 — 10)2 (60 x 20)
produit
Moment
= 101,95 x 10% mm*+

1, =(1),+(4), = 260,76 x 10 mm* (a)


————— —

De façon similaire, on obtient :


(c)
1
1, = X80 x (20) + (18,57 — 10) (80 x 20)
Z
Figure A.6 Exemple A2. Seconds
moments d’une section en L. a) Section
en L ; b) coordonnées du centroïde G et
+ . x 20 x (60) + (30 — 18,57) (60 x 20) (b) système d’axes centroïdaux v et z ;
c) cercle de Mohr relatif aux moments de
Il 68,76 X 10* mm‘ section.
682 Appendice À

Moment produit
Par rapport au système d’axes v et z, on a (équat. A. 11):

|NSï —
Cr EE
Il 0 + (-18,57 + 10)(-38,57 + 60)(80 x 20)
-29,38 x 104 mm*

ee.Li A
—. œ
Il 0 + (-18,57 + 30)(-38,57 + 10)(60 x 20)
= -39,19 x 104 mm*+
d’où
1, = -68,57 x 10* mm* (c)

Seconds moments principaux (équat. A.17)

| =
(260,76 + 68,76) x 104
2
2
+104 tie + (68,57)

(260,76 + 68,76) x 10*


To—
2
Ne |2 ue = se 2 + (-68,57ÿ

soit

h = 282:73,X 10% mm
L = 46,78 x 104 mm‘

Directions des axes principaux (équat. A.18)

-2 (-68,57 x 104)
D A
(260,76 — 68,76)x 104

d’où
20, = 35,57 où 20, = MS SAISON IS

L'axe 1 correspond à 284 = 35,5 ; en effet (équat. A. 15), on aici

De=35,5 = 282,73 mm*


Lg =2tss = 46,78 mm

Ces résultats sont représentés graphiquement à la figure A.6c à l’aide du cercle de


Mohr.
Appendice B
Propriétés mécaniques de
matériaux d'usage courant
à la température ambiante

Module Coefficient Module Coefficient Masse


d’élasticité de Poisson de rigidité de dilatation volumique
Matériau E V G thermique p
GPa lOÈCS kg/m°

Métaux
aluminium 68-78 0,32-0,34 25-30 20-24 2560-2880
(et alliages)

acier au carbone 193-220 0,26-0,29 75-87 10-13 7720-7860


acier inoxydable 193-207 0,3 74-80 15-17 7640-7910
cuivre 117-124 0,33-0,36 43-47 16,6-17 8940-8970
fonte 90-145 0,21-0,30 35-60 10,4 6950-7330
laiton 100-110 0,33-0,36 37-41 20-21 8360-8500
titane 106-114 0,34 40-43 8,8 4510

Autres
caoutchouc O6 10-41-10 DPSSO PS7 107 126-198 970-1250
polyéthylène 0,138-0,380 0,048-0,130 180 910
acrylique 2,4-3,4 0,89-1,26 90 1160
Appendice

Dimensions et propriétés
de la section de profilés
courants et de profilés
tubulaires en acier

Les données des tableaux C.1 à C.6 sont tirées du Handbook of Steel Construc-
tion de l'ICCA!. Nous reproduisons ces tableaux à titre indicatif seulement, pour
permettre au lecteur de résoudre certains problèmes reliés à la résistance des ma-
tériaux. Le lecteur peut également consulter ce même manuel pour obtenir des
renseignements concernant la conception de structures en acier.
Nous donnons ci-dessous la signification des symboles utilisés dans les tableaux,
ainsi que leurs relations avec la matière étudiée dans les divers chapitres du
présent livre. Toutefois, pour rester conforme à la notation que nous avons
utilisée, nous situons les axes des v et des z dans le plan de la section (alors que
dans le manuel de référence, ce sont les axes des x et des v qui appartiennent
à ce plan).

1. INSTITUT CANADIEN DE LA CONSTRUCTION EN ACIER, Handbook of Steel Construction, ICCA,


Willowdale (Ont.), 7° éd., 2000.
Dimensions et propriétés de la section de profilés courants et de profilés tubulaires en acier 685

A = aire de la section (en mm°)

a — largeur d’une des semelles (ailes) d’une section en L de cotés inégaux


(en mm) (tabl. C.4)

b = largeur de la semelle (aile) (en mm)

Ce = constante de gauchissement de la section (en mmf) (chap. 16)

h — hauteur de la section (en mm)

Zo = position du centre de cisaillement (en mm) (tabl. C.3 et chap. 17)

I,1, = seconds moments de section par rapport, respectivement, à l’axe des


y et à l’axe des z (en mm‘) (chap. 4, appendice A)

JJ = constante de torsion de la section (en mm‘) (chap. 6 et 16)

m = masse nominale du profilé, par unité de longueur (en kg/m)

rs; = rayons de giration de la section par rapport, respectivement, à l’axe


des v et à l’axe des z (en mm) (chap. 11, appendice A)

S,,S, = modules de la section (flexion élastique) par rapport, respectivement,


à l’axe des v et à l’axe des z (en mm) (chap. 4 ; par exemple,
S, = L(h/2), dans les tabl. C.1 à C.3)

t = épaisseur moyenne de la semelle (aile) (en mm)

w = épaisseur de l’âme (en mm)

y,Z = coordonnées du centroïde (tabl. C.3 et C.4)

Z,,Z;, = modules de la section (flexion plastique) par rapport, respectivement,


à l’axe des y et à l’axe des z (en mm) (le rapport Z,/S,, est représenté
par le symbole K au chap. 12)

NOTE : En outre, au tableaux C.4, nous donnons, pour l’axe B (axe principal de la
section) les valeurs de son rayon de giration minimal, r3, et de son orientation, @&
(chap. 11).
686 Appendice C

Tableau C.1 Profilés en I du type W

4 Axe des z Axe desy Dimensions


Appellation ji je Ke
kg/m| mm? |10*mm:|10*mm°
W610
x 241 241 |30 800 | 2150 6 780
x 2117 217 |27 800 | 1 910 6 070
x 195 195 |24900 | I 680 5 400
x 174 174 |22 200 | 1 470 4 780
x 155 155 119700 1290 4 220

W530
x 138 138 |17 600 861 3 140
x 123 123 |15 700 761 2 800
x 109 109 |13 900 667 2 480
x 101 101 |12 900 617 2 300
x 92 92 |11 800 552 2 070

W460
x 106 106 | 13 500 488 2 080
x 97 97 |12 300 445 1910
x 89 89 |11 400 409 1 770
x 82 82 |10 400 370 1610
x 74 74 9 450 332 1 460
1e
W410
x 85 85 |10 800 sis 1 510
x 74 74 9 540 275 1 330
x 67 67 8 600 245 1 200
x 60 60 7 580 216 1 060
x 54 54 6 800 186 923

W360
x 79 79 |10 100 226 1 280
x 72 72 9 100 201 ISO
< 64 64 8 140 178 1 030

W310
< 86 86 |11 000 198 1 280
x 79 79 | 10 000 177 1 150
x 74 74 9 480 165 1 060
x 67 67 8 500 145 948
x 60 60 7 590 129 849
Dimensions et propriétés de la section de profilés courants et de profilés tubulaires en acier 687

Tableau C.1 (suite) Profilés en I du type W

Axe des z Axe desy Dimensions


C 4 ï ch
Appellation L S r. 2 I, Gi: r, 7 SRUE
kg/m | mm’ 10*mm°| mm |10*mm°|10°mm|10*mm°| mm 10° mm° |10° mm° |mm |mm |mm |mm
W250 El
X 167 167 746 6310 1 630 289 | 265 |31,8 119,2
x 149 149 656 4 510 1 390 282 | 263 |28,4]|17,3
x 131 131 571 3 120 1 160 2751261025 1MIL5;4
x 115 115 495 2180 976 269125012208
x 101 101 432 1 490 829 264 | 257 119,6 11,9
x 89 89 378 1 040 1e 260 | 256 |17,3 110,7

W200
x 100 100 349 533 2 060 386
x 86 86 300 458 1 370 318 222 | 209 |20,6 |13,0
x 71 wi 246 374 801 250 216 |206 |17,4110,2
x 59 59 199 302 452 196 210 | 205 |14,2 | 9,1
x 52 52 175 265 314 167 206 | 204 112,6 | 7,9
x 46 46 151 229 215 141 203 | 203 |11,0 | 7,2

W150
x 37 37 91,8 140 192 40,0 | 162 |1154111,6 | 8,1
x 30 30 72,6 111 100 30 31H57 6,6
x 22 2? 50,9 ES 41,5 20,4
688 Appendice C

Tableau C.2 Profilés en I du type S

À Axe des z Axe desy


4 L pau
kg/m | mm° |10° mm | 10° mm | mm |10° mm°
S310
x 52 S2MIIGICSO01MOSES 629 120 4,16 129
x 47 4 6040! 91,1 597 123 3,94 305 | 127

S250 j
x 52 52 |6660 | 61,6 485 96,1| 3,56 254 | 126
*X 38 38 |4820| 51,4 405 103 2,84 48,2 24,3 | 81,1 251 41,5 254 | 118
APE |ER 1]
S200
x 34 34 |4370| 27,0 266 78,6| 1,81 34,2 20,4 | 60,2 | 229 16,8 203 | 106
x 27 27 |3500| 24,0 2 82,9| 1,59 SLA 2118522 140 14,7 203 | 102
L— +— +

S150
x 26 20m 2 701100 144 57,8| 0,981 21,6 ITS 155 5,01 IS21)N01 OTAUUIES
x 19 19 12370 9,19 121 62210776 18,2 RIRES 70,1 5596 lS2418%5 Slt 5,9

S130
x 15 ISSN SIL? 80,6 52,0| 0,508 13,4 16,4 | 22,2 47,4 1,79 127 76 RS

S100
X 11 11 1 460 2,56 50,2 41,8| 0,324 14,9 | 15,8 30,3 0,725 102 7,4 | 4,9

S75 |
x 11 11 1 430 122? 32,0 29,2| 0,249 SPAINIIEES 38,2 0,229 76 64 6,6 | 8,9
x 8 8 |1070 0 27,4 312 15 241MI0:6 | 18,3 0,228 76 59 6,6 | 4,3
Dimensions et propriétés de la section de profilés courants et de profilés tubulaires en acier 689

t
ven

|
h

=|
_ ae
Tableau C.3 Profilés en C b

| Axe des z Axe des y Dimensions


MT Lee S r. I, ri NE 7 Ce n Laurie
kg/m | mm° | 10°mm° |10*mm°| mm | 10°mm° |10*mm°| mm | mm | 10*mm' | 10°mm° | mm | mm | mm | mm
S310
x 52 64,5 25,0 |111 450 88,2 S0SM2IN NSSMINLO
x 47 62,1 25 SANL0S 374 83,6 3051127158 0IM879
Res
S250
x 52 56,5 23,1 | 102 541 51,9 254,26 H2;SAINSSI
X 38 48,2 24881251 41,5 2SA MSN IN258|N 70
————
S200
x 34 34,2 20,4 | 60,2 | 229 16,8 203 | 106 110,8 |11,2
x 27 SA 2155418522 140 14,7 203.1 "102 10,8" 1N6;9

S150
x 26 2126 [FSI ST ISS 5,01 152 | 91 OAIRIETIES
x 19 18,2 lS 1m RE OS 70,1 3,96 JS21IM8S 9,1 So)

S130
x 15 13,4 16,4 | 222 47,4 1,79 127976 8,3 | 5,4

S100
x 11 14,9 | 15,8 30,3 0,725 102 | 68 7,4 | 4,9

S75
x 11 1822185 38,2 0,229 76 64 6,6 | 8,9
x 8 18-311M10;6 18,3 0,228 76 59 6,6 | 4,3
BL
R
690 Appendice C

Tableau C.4 Profilés en L

4 Axe des z Axe des y


Appellation | Ê L Ë ]
mm?
L203x203
x 29 10 800
X 25 9 670
x 19 7390
* 16 6 200
x 13 4 990
L152x152 Ex)
x 19 5440! 11,6 109 46,3 | 45,0 | 11,6 109 12112
x 16 4 580 909 92,3 | 46,7 | 43,9 9,99 92,3 0,668
x* 13 3 700 8,22 75,2 | 47,1 | 42, 8,22 HS 2 0,352
x 9,5 2810 6,36 57,5 | 47,6 | 41,5 6,36 SO 0,153
L152x102
x 16 3 790 8,73 86,8 | 48,0 | 51,4 s17 41,9 28,9 | 26,4 0,427
x 13 3 060 7,20 70,7 | 48,5 | 50,2 2,64 34,4 29 SMS 0,226
x 9,5 2 330 5,58 54,2 | 48,9 | 49,1 2,06 26,5 29,8 | 24,1 0,098 8
x 7,9 1 950 4,72 45,6 | 49,2 = 1,76 22,4 30/00/2375 41,1 | 0,058 2
L127x127
x 16 3 790 5,66 65 SNS YAISTEO 5,66 63,3 38,7 | 37,6 319 0,377 24,8
X 13 3 060 4,68 51,7 | 39,1 | 36,4 4,68 Si 39 1M PS6 165 0,200 25,0
1925 2 330 3.64 SONIA IS SS 3,64 597 59 SMS 70,5 | 0,0878 251
x 7,9 1950 3,09 53,30839;811347 3,09 339 39,8 | 34,7 41,1 | 0,0518 ES
L127x89
x 13 2 580 4,16 48,9 | 40,1 | 42,1 1,68 25,6 25,6 | 23,0 139 0,132 192
x 9,5 1 970 3,24 37,6 | 40,6 | 40,9 1,33 19,8 2600127159 59,5 | 0,058 2 19,3
x 7,9 1 650 29 31,7 | 40,8 | 40,3 1515 16,7 DCR 34,7 | 0,0344 19,4
* 6,4 1330 2,24 25704 ONE 97 0,928 13,6 26,4 | 20,7 17,9 | 0,018 0 19,6
nl Es al
L127*76
x 13 2 420 3,93 47,7 | 40,3 | 44,5 1,07 18,8 21,1 LOnT 130 0,119
x 9,5 1 850 3,07 36,7 | 40,8 | 43,3 0,849 14,6 2155 INI720 55,9 | 0,052 7
x 7,9 1 550 2,61 30,9 | 41,0 | 42,7 0,727 12,3 PAT | ITR) 32,6 | 0,031 1
X 6,4 1 250 2418 25 08|FT172 42,1 | 0,598 RE 219 O7 16,8 | 0,0163
L102x102
X 13 2430 2,34 32 64NS11N 302 2,34 32,6 3 30,2
x 9,5 1 850 1,84 2S 2m 1ESA1R2910 1,84 252 29,0
x 7,9 1 560 1S7 DIS SIT 254 ST 215 28,4
* 6,4 1 260 1,28 SANS RON 182720 1,28 17,3 210
L102x89
x 13 2 260 2,24 520 TESA 3159 1,58 24,9 26,4 | 25,4 0,081 8
x 9,5 1 730 1,76 22 TMIRIEONRE US 1,24 19,2 26,8 | 24,2 0,036 4
x 7,9 1 450 1,50 20092 I 0 1,06 16,3 27/10 82816 0,021 6
* 6,4 1170 1,23 FU |32,3 1"29,6 0,872 0,011 3
L102x76
x 13 2 100 2112 BL IIS 18018859 1,01 0,0692
x 9,5 1610 1.67 ANNE 20185257 0,800 0,030 9
x 7,9 1350 1,42 20,4 | 32,4 | 32,1 0,686 0,018 3
x 6,4 1 090 ANT lé SNIS25RI EC 0,565 0,009 63
L89*89
x 13 210011,51 24,4 26,9 |26,9 JS
x 9,5 1 600 | 1,19 18,9 2325 109
x 7,9 1350 | 1,02 16,0 2PSMIDS 1,02
x 6,4 1 090 |0,837 13,0 27,7 |24,6 0,837
L89*76
x 13 1 940 | 1,44 23,8 27,3 |28,6 0,969 18,0 22 AIO 0,0514 15,8
x 9,5 1480|1,13 18,5 27,7 |27,4 0,769 14,0 DRE ARE 44,9 0,0231
x 7,9 1 250 |0,970 15,6 27,9 |26,9 0,659 11,8 23 041205 26,2 0,0138
X 6À 101010 796 87 DRAM 0 543 965 DAMON O 132 $ 00079$
Dimensions et propriétés de la section de profilés courants et de profilés tubulaires en acier 691

Tableau C.4 (suite) Profilés en L

Axe des z Axe des y


Appellation

L89x64
x 13 Ë 0,0426 Pr 13,6 | 0,486
x 9,5 S k : 6 : 0,0192 ; 9,53 | 13,6 | 0,496
* 79) ; 1 Ù 0,0115 : 7,94 | 13,7 | 0,501
x 6,4 É : 0,006 04 2 : 6,35 | 13,8 | 0,506
L76x76
x 13
x11
x 9,5
x 7,9
x 6,4
x 4,8
L76*51
x 13
x 9,5
x 7,9
x 6,4
x 48
L64x64
x 13 0,021 2
x 9,5 0,009 74
x 7,9 0,005 87
x 6,4 0,003 12
x 48 0,001 37
L64x51
x 9,5 0,007 22
x 7,9 0,004 36
* 6,4 0,002 33
x 4,8 0,001 02
L51*x51
x 9,5 0,199 5,76 JSIMM6 20199 5,76 15:1N1816221826;6 0,004 69
x 7,9 0,173 4,92 ISSAS CMINONTS 4,92 JS'SNIMIS ON MTS"6 0,002 86
* 6,4 0,145 4,04 15,5 |15,0 | 0,145 4,04 15; SNIRIS:0 8,13 |0,001 54
x 4,8 0,113 3,12 IST S MIN ONILS ssl? 15,7 | 14,5 3,48 |0,000 680
<3 2 0,079 2 2,14 ISO 22100792 2,14 LS 9NINIE:9 1,05 |0,000213
L44x44
x 6,4 0,094 9 3,06 13,4 |13,4 | 0,0949 3,06 13,4 | 13,4 7,05 |0,001 00
x 4,8 0,074 8 2,36 13,7 112,9 | 00748 2,36 187 1812;9 3,03 |0,000 448
21) 0,052 5 159 12800525 1,63 1591122 0,920 10,000 141
L38*38
x 6,4 2,20 11,4 | 11,8 5,96 |0,000 606
x 4,8 : : 1,71 INÉSMIAUES 2,57 |0,000 273
*92 j : 1,18 11,8 | 10,7 0,783 |0,000 087
L32x32
x 6,4 489 |0,000334| 285 |31,8 | 31,8 6,19 | 1,00
x48 2,12 |0,000153| 220 |318 | 31,8 6,20 | 1,00
x 32 0,648 |0,000 049! 1,51 |31.8 | 31,8 6,25 | 1,00
L25x25
x 6,4 0,015 3 3,79 |0,000156| 2,22 |25,4| 25,4 4,98 | 1,00
x 48 0,012 5 1,66 |0,000073| 1,72 |25,4| 25,4 | 4,76 | 4,94 | 1,00
x 3,2 0,009 05 0,510 10,000 024 | 1,19 |25,4| 25,4 | 3,18 | 4,97 | 1,00
L19x19
x 3,2 11110,00364| 0,276 | 5,72| 5,93 | 00036 | 0,276] 5,72 | 593 | 0,375 [0000010 | 0,874 3,18 | 3,72 | 1,00
692 Appendice C

\N | L S
SSD

Tableau C.5 Profilés tubulaires carrés

Dimensions ’
extérieures

| mm * mm mm

203 x 203

152 x 152 9,53

12727 9,53
7,95
6,35
4,78
102 x 102 9,53
7,95
6,35
4,78
89 x 89 9,53
7,95
6,35
4,78
76 * 76 7:95
6,35
4,78
64 x 64 6,35
4,78
3,81
3,18
SSI 6,35
4,78
3,81
3,18 4,55 580
38 x 38 4,78
3,81
3,18
Dimensions et propriétés de la section de profilés courants et de profilés tubulaires en acier 693

Tableau C.6 Profilés tubulaires rectangulaires

Dimensions Axe des z Axe desy


t J
extérieures 7
1f S, F,

mm * mm mm 10° mm° | 10° mm*

203x 102 11,13 224 24 600


199 21 900
172 18 900
143 15 600
111 12 200
152 x 102 9,53 14 500
12 600
10 500
8 160
127 x 76 953 6 600
5810
4 890
3 860
102 x 76 9,53 4710
4170
3 530
2 800
102 x 51 95 1 950
1 690
1370
1 140
979
89 *x 64 1,95 2450
2 100
1 690
1 400
1 190
76
xSI 1270
1110
Sul
872 0,660 17,3 20,0 762
Appendice D
Graphiques de
concentration
de contraintes

Cet appendice contient les diagrammes permettant de calculer les facteurs de


concentration de contrainte pour quelques géométries courantes. Pour d’autres
situations, on peut consulter la référence suivante : W. D. PILKEY, Peterson Stress
Concentration Factors, New York, John Wiley & Sons, 2° éd., 1997.

I. Chargement axial

M0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 6 0,05 0,10 0,15 0,20 0725 0,30
d/w r/d

Figure D.1 Plaque avec trou transversal, soumise à une Figure D.2 Plaque avec encoche, soumise à une trac-
traction où à une compression axiale. tion ou à une compression axiale.
Onom = P/[(w ” dr] Onom = P/(d 1)
Graphiques de concentration de contraintes 695

D/d = 1,15
1,10
| 1,05

"0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30
r/d
rd

Figure D.3 Plaque avec épaulement, soumise à une trac- Figure D.4 Barreau cylindrique avec rainure circulaire,
tion où à une compression axiale. soumis à une traction.
Onom = PI D) nom == P/(x d?14)
2

"0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 0,8
r/d d\w
Figure D.5 Barreau cylindrique avec épaulement, soumis Figure D.6 Plaque retenue par un goujon passant dans
à une traction axiale. un trou et soumise à une traction axiale (jeu négligeable
Orom = P/( d2/4) entre le goujon et le trou). Pour un jeu non négligeable,
augmenter K, de 35 à 50 %.
Onom — P/I(w A d) 1]
696 Appendice D

Il. Chargement en flexion

nt 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 © 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30
rld
r/d

Figure D.7 Plaque avec encoche, soumise à une flexion. Figure D.8 Plaque avec épaulement, soumise à une
Onom = M(d/2)/(td°/12) flexion.
Onom = M(d/2)/(t 43/12)

"0 0,05 0,10 0,15 0,20 0250 0/30 | 0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30
r/d rld

Figure D.9 Barreau cylindrique avec rainure circulaire, Figure D.10 Barreau cylindrique avec épaulement,
soumis à une flexion. soumis à une flexion.
Oyom = M(d/2)/(x d*/64) Onom = M(d/2)/(x d*/64)
Graphiques de concentration de contraintes 697

IT. Chargement en torsion

Did = 1,111
0 L

D/d = 1,666
D/d = 2
ae Vo = 2,5

0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30 "0 0,05 0,10 0,15 0,20 0,25 0,30
rld r/d

Figure D.11 Barreau cylindrique avec rainure circulaire, Figure D.12 Barreau cylindrique avec épaulement,
soumis à une torsion. soumis à une torsion.
Tnom = T(d/2)/(x d4/32) Trom = I(d/2)/(x d*/32)
Liste des principaux symboles

Alphabet latin

Symbole Grandeur physique Unité SI


Unité Unité
de base usuelle
a longueur m
a rayon interne d’un cylindre m mm
a demi-axe d’une section elliptique m mm
a côté de l'angle droit d'une soudure m mm.
A aire d’une surface, d’une section m° mm?
A,, À, À, aire dont la normale est dans la direction x, y ou z m° mm?
A' aire d’une sous-section d’une poutre m? mm?
À aire comprise à l’intérieur d’un périmètre m? mm?
À, aire de la section transversale d’un boulon ou d’un rivet M mm?
A. aire effective en cisaillement m? mm?
Ac aire de la surface délimitée par un contour C m° mm?
À, aire de la section efficace d’une soudure m° mm?
A, aire équivalente m? mm?
b longueur m
b largeur d'une poutre m mm
b rayon externe d’un cylindre m mm
b demi-axe d’une section elliptique m mm
C distance entre l’axe neutre et la fibre la plus éloignée m mm
(C charge axiale en compression sur une poutre-colonne N kN
ee coefficient d’élancement d’une colonne -
e? résistance pondérée d’une colonne N kN
(ex constante de gauchissement d’une poutre en torsion "vm mm
d diamètre m mm
e jeu m mm
Liste des principaux symboles 699

Symbole Grandeur physique Unité SI


Unité Unité
de base usuelle
e excentricité m mm
e vecteur de position pour centre de cisaillement =
E module d’élasticité ou module d’Young Pa GPa, MPa
IE: module tangent Pa GPa, MPa
f(x) fonction de singularités d’ordre n =
1 force N KN
(RS ET pe composante d’une force dans la direction x, y ou z N KkN
F, force agissant sur un boulon ou un rivet N kN
F vecteur de force massique =
F, force correspondant au début de l'écoulement N kN
F; force correspondant à la situation limite N kN
Ein facteur d'amplification pour une colonne -
FS facteur de sécurité _
g accélération due à la pesanteur m/s?
G module de rigidité ou module d’élasticité en cisaillement Pa GPa, MPa
G diamètre moyen d’un joint d'étanchéité m mm
h hauteur m mm
I second moment d’une section m“ mm“
FL second moment d’une section par rapport à l’axe des y ou des z m* mm“
Émes second moment modifié (flexion gauche) m‘ mm“
1 second moment équivalent d’une section m‘ mm
l second moment maximum d’une section m4 mm“
L second moment minimum d’une section m4 mm“
PA moment produit d’une section À dans le plan vz m* mm“
Ji moment produit modifié (flexion gauche) m* mm“
J second moment polaire d’une section circulaire m* mm“
J constante de torsion m mm“
k rigidité N/m
k facteur pour le plan neutre d’une poutre de béton armé —
K facteur de forme pour une poutre _
K facteur de flambement d’une colonne _—
K, facteur de concentration de contrainte _
K; facteur d’entaille en fatique —
JE longueur m mm
m masse kg
m masse nominale d’un profilé kg/m
M moment fléchissant ou moment Nm
MMM composante d’un moment fléchissant dans la direction x, y ou z Nm
M, moment fléchissant résultant de l’application de la charge i Nm
My moment correspondant au début de l'écoulement Nm
M: moment correspondant à la situation limite Nm
700 Liste des principaux symboles

Symbole Grandeur physique Unité SI


Unité Unité
de base usuelle

direction normale
nombre de boulons
paramètre des équations de flambement
paramètre pour la formule empirique de flambement
US;
SN
SIMON nombre de cycles imposés avec amplitude 6; en fatique
force normale

force normale dans la direction x, v ou z


nombre de cycles à la rupture en fatique
vie correspondant à une résistance S$,; en fatigue
pression
pression interne
ENAE
SUR pression externe
charge ou force
puissance
charge critique de flambement
intensité de la charge distribuée sur une poutre
flux de cisaillement
sensibilité à l’entaille en fatigue
flux de cisaillement dans la direction v sur une surface dont la normale est
dans la direction x N/m
premier moment d’une sous-section À' par rapport à l’axe neutre de la section mÿ
rayon m

axe dans le système de coordonnées cylindriques


rayon de giration d’une section
rayon de giration d’une section dans la direction v
premier rayon, où rayon méridional, dans un corps axisymétrique
second rayon, ou rayon circonférentiel, dans un corps axisymétrique
réaction
x X LE composante de la réaction dans la direction x, y ou z
intervalle entre points d’attache pour une poutre fabriquée par assemblage
distance sur une courbe RE
ea
EMEA
force de tension par unité de longueur sur la membrane en torsion
module de la section d’une poutre
module de la section d’une poutre par rapport à l’axe des v
résistance à la fatigue avec contraintes renversées pour une vie donnée
limite de résistance de l’acier
limite de résistance du béton
limite d'endurance
XX
HPADHBHHDUUVE
vecteur de contrainte
LaLe)
O limite de proportionnalité
Liste des principaux symboles 701

Symbole Grandeur physique Unité SI


Unité Unité
de base usuelle
Ss limite de cisaillement pour un boulon Pa MPa
S contrainte normale maximale pour un boulon Pa MPa
So, contrainte ultime Pa MPa
Se limite de résistance en compression Pa MPa
D: limite de résistance en tension Pa MPa
Sy limite d'écoulement Pa MPa
t épaisseur m mm
La épaisseur efficace d’une soudure m mm
TT température °C
ni moment ou couple de torsion Nm
qe vecteur de force de surface e
1h couple de torsion correspondant à la situation limite Nm
Ty couple de torsion correspondant au début de l’écoulement Nm
u déplacement dans la direction x en coordonnées cartésiennes ou
dans la direction r en coordonnées cylindriques m mm
U énergie de déformation totale Nm
Üo densité d'énergie de déformation N'm/m°
(Uo)p densité d'énergie de distorsion N'm/m°
(Ub)y densité d'énergie de variation de volume N'm/m°
v déplacement dans la direction y en coordonnées cartésiennes ou
dans la direction 8 en coordonnées cylindriques m mm
V volume m° mm
V effort tranchant N kN
VAL effort tranchant dans la direction v ou z N kN
w charge uniformément répartie N/m
w déplacement dans la direction z en coordonnées cartésiennes ou
dans la direction x en coordonnées cylindriques m mm
w épaisseur de l’âme d’un profilé m mm
W travail Nm
W charge N kN
x direction de l’axe d’une poutre -
De axe dans le système de coordonnées cartésiennes _
Se axe dans le système de coordonnées cylindriques _
“ coordonnée du centroïde d’une aire dans la direction x m mm
XB distance entre un point B et le centroïde d’une aire, dans la direction x m mm
VU axe dans le système de coordonnées cartésiennes -
y coordonnée du centroïde d’une aire dans la direction v m mm
ve distance entre l’axe neutre d’une section À d’une poutre et le centroïde
d’une sous-section À’, dans la direction y m mm
Z axe dans le système de coordonnées cartésiennes _
2 coordonnée du centroïde d’une aire dans la direction z m mm
702 Liste des principaux symboles

Symbole Grandeur physique Unité SI


Unité Unité
de base usuelle

position du centre de cisaillement


module d’une section en flexion plastique
module d’une section en flexion plastique par rapport à l’axe des v ou des z

Alphabet grec
Symbole Grandeur physique Unité SI
Unité Unité
de base usuelle
oC-1
coefficient de dilatation thermique
R angle formé par la normale à une paroi et à un des axes de coordonnées
angle d'orientation de la membrane par rapport à un axe de coordonnées
pour l’analogie de la membrane
rapport des modules d’élasticité de l'acier et du béton
angle entre l’axe neutre et un axe de coordonnées
constante pour la torsion d’un profilé
angle de torsion par unité de longueur
angle indiquant l’inclinaison par rapport à un axe de coordonnées du
vecteur du moment fléchissant résultant
déformation de cisaillement
Key Yo Pix déformation de cisaillement dans le plan xv, vz ou zx
max déformation de cisaillement maximale
déformation de cisaillement minimale
déplacement
opérateur pour une grandeur virtuelle
déplacement dans la direction x, v ou z
variation de rayon
déplacement dû à un écart de température
allongement entre À et B DL
opérateur pour une quantité infinitésimale
distance verticale entre le point B, sur la déformée d’une poutre horizontale,
et la tangente au point À
déformation normale
déformation due à un écart de température
déformation normale dans la direction x, y ou z
déformations principales
déformation maximale
déformation minimale
déformation principale
déformation normale dans un plan correspondant aux directions des
déformations maximale et minimale de cisaillement
Liste des principaux symboles 703

Symbole Grandeur physique Unité SI


Unité Unité
de base usuelle

déformations obtenues d’une rosette m/m


axe dans le système de coordonnées cylindriques
directions des contraintes, ou des déformations, principales dans un plan
directions des contraintes, ou des déformations, maximale et minimale
de cisaillement dans un plan
coefficient d’élancement pour la compression des membrures d’acier
cosinus directeur entre la direction normale et l’axe i
coefficient de frottement
coefficient de Poisson
rayon de courbure
masse volumique
contrainte normale MPa
contrainte normale dans la direction x, y ou z MPa
contrainte normale maximale permise MPa
contraintes principales MPa
contrainte maximale MPa
valeur maximale de la contrainte en fonction du temps en fatigue MPa
contrainte minimale MPa
valeur minimale de la contrainte en fonction du temps en fatigue MPa
contrainte normale dans un plan correspondant aux directions des contraintes
maximale et minimale de cisaillement dans ce plan MPa
contrainte nominale MPa
amplitude de la variation dans le temps de la contrainte en fatigue MPa
contrainte moyenne en fatigue MPa
contrainte principale MPa
contrainte méridionale, ou longitudinale, dans un corps axisymétrique MPa
contrainte circonférentielle dans un corps axisymétrique MPa
contrainte radiale dans un corps axisymétrique MPa
contrainte de cisaillement MPa
AQ a D contrainte de cisaillement dans le plan xy, vz ou zx MPa
contrainte de cisaillement maximale MPa
5 contrainte de cisaillement minimale MPa
déformation angulaire en torsion
pente de la courbe élastique d’une poutre en flexion
coefficient de tenue d’une colonne
fonction de contrainte en torsion
fonction de gauchissement en torsion
A
S
SSI
Sn vitesse angulaire
Lexique français-anglais

Ce lexique est surtout destiné à l’usager qui vit dans un contexte nord-américain et qui est habitué à une terminologie
anglaise.
Dans la première colonne, on trouve le terme utilisé dans le présent volume. Dans la deuxième apparaissent les expressions
ou les termes recommandés par l'AFNOR (Association française de normalisation), quand ils sont différents des nôtres. Dans
la troisième, enfin, figurent le ou les équivalents américains usuels.

Terme utilisé AFNOR Équivalent américain usuel

A
allongement elongation
âme web
anisotropie anisotropy
appui simple simple support
arche arch
axe neutre ligne moyenne de la poutre neutral axis
axes principaux de la section axes principaux d'inertie principal axes of inertia

B
barreau barre bar
béton | concrete
béton armé reinforced concrete
boulon bolt
bride (semelle) flange

&
câble cable
cadre frame
centre de cisaillement centre de torsion shear centre
centroïde centroid
Lexique français-anglais 705

cercle de Mohr Mohr's circle


charge, chargement load, loading
charge concentrée concentrated load
charge critique de flambement critical buckling load
charge d’exploitation live load
charge excentrée eccentric load
charge permanente dead load
charge répartie distributed load
cisaillement axial axial shear
cisaillement pur cisaillement simple pure shear
coefficient de dilatation thermique thermal expansion coefficient
coefficient d’élancement slenderness ratio
coefficient de tenue resistance factor
coefficient de Poisson nombre de Poisson Poisson’s ratio
composantes de contrainte stress components
compression poussage compression
compression pure pure compression
conception design
constante de torsion torsional constant
contrainte stress
contrainte de cisaillement shear stress
contrainte de cisaillement principal shear stress
maximale ou minimale
contrainte de compression pression compressive stress
contrainte méridionale meridional stress
contrainte moyenne average stress
contrainte nominale nominal stress
contrainte normale normal stress
contrainte normale circonférentielle hoop stress
contrainte ultime ultimate stress
contrainte virtuelle virtual stress
contraintes principales principal stresses
contraintes résiduelles residual stresses
corps déformable corps solide réel deformable body
couple de torsion moment de torsion torsional moment, torque
courbe élastique elastic curve
critère d'écoulement vield criterion

D
défaillance failure
déformation strain
706 Lexique français-anglais

déformation de cisaillement glissement shear strain


déformation nominale nominal strain
déformation normale normal strain
déformation permanente déformation résiduelle permanent strain
déformation plastique plastic strain
déformations principales dilatations principales principal strains
degrés de liberté degrees of freedom
déplacement displacement
déplacement virtuel virtual displacement
déversement latéral dérobement latéral lateral buckling
diagramme du corps libre free-body diagram
dilatation thermique thermal expansion
directions principales principal directions
distorsion distortion
dommage cumulatif cumulative damage

ee
1 D ER Ce RS SEE
écrouissage strain hardening, cold drawing, cold rolling
effondrement ruine plastique plastic collapse
effort tranchant shear force
élastique elastic
encastrement fixed end (clamping)
énergie de déformation élastique elastic strain energy
énergie de distorsion énergie de déformation distortion energy
de glissement
énergie de variation de volume volume strain energy
énergie potentielle du système potential energy of.system
éprouvette specimen
état de contrainte faisceau de contraintes state of stress
état plan de contrainte plane stress
état plan de déformation plane strain
état tridimensionnel de contrainte faisceau triaxial three-dimensional state of stress
état uniaxial de contrainte faisceau uniaxial uniaxial state of stress
extensomètre extensometer

F
facteur d'amplification amplification factor
facteur (coefficient) de stress concentration factor
concentration de contrainte
facteur de sécurité safety factor
fatique à haut cyclage high cycle fatigue, stress-controlled fatigue
fatigue oligocyclique low cycle fatigue, strain-controlled fatigue
Lexique français-anglais 707

ferme frame
feuille sheet
fiabilité reliability
fibre fibre, longitudinal fibre
fictif (fictive) fictitious
fini de surface surface finish
flambement flambage buckling
flambement global generalized buckling
flèche deflection
flèche de la poutre deflection of beant
flèche tangentielle deviation
flexion flexage bending
flexion gauche unsymmetrical bending
flexion pure pure bending
fluage creep
flux de cisaillement shear flow
fonctions de singularités singularity functions
forces de surface surface forces
forces de volume body forces
forces internes internal forces
fragile brittle

G
gauchissement wWarping
glissière sliding clamp

H
hétérogénéité heterogeneity
homogénéité homogeneity

I
isotropie iSOtrOpy

J
jauge de déformation strain gage
joint à franc bord edge joint
joint à recouvrement lap joint
joint bout à bout butt joint
joint d’angle corner joint
joint d'étanchéité gasket
joint du type frottement friction type joint
joint du tvpe portance bearing type joint
708 Lexique français-anglais

joint en T T-joint

L
lemme de Green Green’s lemma
lignes de forces lignes trajectoires de directions isostatic lines

limite d'écoulement vield strength


limite d'endurance endurance limit
limite de proportionnalité limite d'élasticité proportional limit

M
matériau material
module d’élasticité (module d’Young) Young’s modulus
module d’élasticité en cisaillement module de glissement shear modulus
(module de rigidité) (module de Coulomb)
module tangent tangent modulus
moment fléchissant moment de flexion bending moment
moment produit produit d'inertie product of inertia

P
palier d'écoulement vield point
pivot pinned joint, hinge
plan neutre neutral plane
plaque plate
plasticité plasticity
portance bearing
poutre beam
poutre-colonne beam-column
poutre en porte-à-faux cantilever beam
précontraint prestressed
premier moment de la section moment statique de la section first moment
profilé section, shape

R
raccourcissement shortening
rayon de courbure radius of curvature
rayon de giration radius of gyration
réactions surabondantes redundant reactions
relaxation relaxation
résistance des matériaux strength of materials
résistance pondérée factored resistance
ressort hélicoïdal helical spring
rigidité rigidity, stiffness
Lexique français-anglais 709

rigidité de flexion flexural rigidity


rigidité de torsion torsional rigidity
rives (conditions aux) boundary conditions
rosette strain gage rosette
rotule pinned joint, hinge
rotule plastique plastic hinge

S
second moment de la section moment quadratique second moment, moment of inertia
second moment polaire moment quadratique polaire polar moment of inertia
section section droite cross section
sollicitations loading
sollicitations constantes constant loading
sollicitations variables variable loading
soudure à bouchon block weld
soudure à fente slot weld
soudure bout à bout butt weld
soudure d’angle fillet weld
striction necking
système hyperstatique statically indeterminate system
système isostatique statically determinate system

T
tenseur de contraintes stress tensor
tension tension
théorème de Castigliano Castigliano’s theorem
torsion tordage torsion
torsion pure pure torsion
traction tirage tension
traction pure pure tension
traction uniaxiale traction simple simple tension
travail virtuel virtual work
type frottement slip critical type
tupe portance bearing type

V
valeurs propres eigenvalues, characteristic values
visqueux VIScOUS
voilement (flambement local) local buckling
Index

A C statiquement équivalent, 49
uniaxial, 20
Aire effective de cisaillement, 425 Cadre, 427 (voir aussi Charge, Force, Moment,
Allongement, 3, 20 Capacité portante, 360 Sollicitations)
Ame d’une poutre, 82, 685 Castigliano, théorème de, 415 Chargement uniaxial
Analogie avec la membrane élastique, Centre de cisaillement, 546, 685 analyse limite, 361
méthode de |’, 497 Centre de gravité (voir Centroïde d’une contrainte due au, 21
Analyse limite, 360 section) définition, 20
en chargement uniaxial, 361 Centre de torsion (voir Centre de déformation due au, 21
en flexion, 367 cisaillement) Cinématiquement admissible (fonction),
en torsion, 364 Centroïde 432
facteur K, 369 d’une aire de chargement, 50 Cisaillement axial, 448
Angle de torsion (unitaire) d’une section, 68, 673, 685 Clous, 91
de profilés à paroi mince, 502 Cercle de Mohr Codes de construction, 310, 359, 473, 475
de sections circulaires, 138 pour les contraintes, 175, 183 Coefficient de dilatation thermique, 25, 223
de sections quelconques, 487 pour les déformations, 202 Coefficient d’élancement, 330
de tubes à paroi mince, 150 pour les seconds moments de section, Coefficient de Poisson, 217
Angles pour contraintes extrêmes, 174 680 Colle, 91 |
Anticlastique (courbure), 227 Charge Colonne
Appui concentrée, 45, 49 charge critique, 317, 323
définition, 45 critique, 317 charge d'exploitation, 340
simple fixe, 45 de service, 339 charge pondérée, 340
simple mobile, 45 excentrée, 451, 468, 476, 479 coefficient d’élancement, 330
Arche, 313 fictive, 418, 420, 429 coefficient d’élancement normalisé, 339
Assemblage, 91, 448, 472 limite, 250, 363 coefficient de tenue, 339
Attaches d’un réservoir, 483 mobile, 58, 125 conception, 338
Axe longitudinal, 47, 135 permanente, 339 contrainte critique, 330, 332
Axe neutre (d’une poutre), 66 répartie, 45,49 encastrée-libre, 325
Axe principal (d’une section), 64, 69, 677 (voir aussi Chargement(s), Force, encastrée-rotule, 326
Axes principaux de contrainte, 170 Moment, Sollicitations) formule de la sécante, 337
Chargement(s) formule d’'Engesser, 331
B aléatoire, 289 formule d’Euler, 328
combiné (colonne), 351 longueur équivalente, 328, 349
Béton armé, 524 combiné (fatigue), 291 module tangent, 331
Boulons, 91, 448 hydrostatique, 255 norme de l'ACNOR, 339
Bride boulonnée, 461 répété, 267 rapport d’excentricité, 338
Index 711

résistance pondérée, 339 radiale, 378 pour chargement statique, 251


rotule-rotule, 322, 328 réelle, 218 Critère de Mohr modifié, 264
soumise à une charge excentrée, 334 résiduelle, 361, 373 Critère de rupture de Coulomb-Mohr, 258
trapue, 339 statique, 276 Cycles de chargement, 267
Compatibilité du champ de déformations, superposition de, 160, 221 Cylindre à paroi épaisse sous pression, 393
206 tenseur de, 167, 181 Cylindre à paroi mince, 36
Compatibilité géométrique, 5 ultime, 216 fermé, 41, 172, 382
équations de, 224 virtuelle, 437 ouvert, 36
Comportement élastique-linéaire, 15, 215 Contrainte(s) de cisaillement second moment, 79
Comportement plastique, 16 dans les poutres, 74, 82 second moment polaire, 140
Comportement viscoélastique, 219 définition, 9 Culindres composés, 398
Comportement visqueux, 16 en torsion, 141, 488 précontrainte dans les, 398
Composante(s) de contrainte, 10 maximale, 141, 170, 182
Compression, 20, 218, 332 minimale, 170 D
(voir aussi Flambement) Coordonnées cylindriques
Concentration de contrainte, 11, 247, 258, élément en, 194 DCL (voir Diagramme du corps libre)
279, 694 en torsion, 135 Déchirement, 450
cas des matériaux ductiles, 251 équations d’élasticité en, 224 Défaillance, 246
Conditions aux rives, 98, 126, 139, 224, pour les contraintes (équations matériau ductile, 251
321, 394, 403, 430, 438, 490, 513, d'équilibre), 194 probabilité de, 305
530 pour les corps de révolution, 378 Déformation(s)
Cône sous pression, 382 pour les déformations, 212 analogie avec les contraintes, 202, 204
Constante de gauchissement, 515, 685 Coque de révolution, 379 angulaire, 140, 150
Constante de torsion, 152, 493, 685 cône, 382 axes principaux, 202, 222
Constante élastique, 222 ellipsoïde, 384 calcul par le cercle de Mohr, 202
Contrainte(s), sphérique, 382, 390 convention de signes, 14, 198
angles pour contraintes extrêmes, 174 torique, 388 de cisaillement, 13, 198
associée à la flexion gauche, 527 Cordon de soudure, 476 de cisaillement maximale, 203, 206
axes principaux, 170, 222 Corps axisymétriques, 378 définition, 13, 198
calcul par le cercle de Mohr, 175, 183 à paroi épaisse, 392 due à un chargement axial, 21
circonférentielle, 37, 378 à paroi mince, 379 effet d’un changement de température,
composantes de, 10 Corps de révolution, 378 225
concentration de, 11, 247, 258, 279, 694 Corps rigide, 435 énergie de, 237
convention de signes, 10 Cosinus directeur(s), 179, 205 en flexion, 96
critique, 330, 332 Coulomb-Mohr, critère de rupture de, 258 état de, en trois dimensions, 204
cyclique, 276 Couple de torsion, 364 état plan de, 197
cyclique asymétrique, 281 (voir aussi Moment de torsion) jauge de, 209
de cisaillement, 9, 74, 163 Couple limite, 365 locale, 299
de cisaillement maximale, 170, 182 Courbe contrainte-déformation mesure de la, 209
de contact, 468 d’un joint d'étanchéité, 463 nominale, 218
définition, 8 d’un matériau, 21, 215 normale, 13, 198
due à l'effort tranchant, 82 Courbe de design (fatigue), 275 permanente, 215, 218
due à un chargement uniaxial, 21 Courbe élastique (poutre), 97 plastique, 216
en flexion (poutres), 64, 65, 69, 72,531 Courbe élastique-parfaitement plastique, principale, 202, 205
état de, 10, 160, 161 361 réelle, 218
état de, en trois dimensions, 163, 178 Courbe rigide-parfaitement plastique, 361 relation avec les déplacements, 199
état plan de, 161, 232 Courbe S-N, 270 thermique, 223
locale, 299 Courbe e-N, 298 Déformée d’une poutre (voir Courbe
longitudinale, 41, 378 Courbure, 65, 97, 368, 379 élastique)
méridionale, 381 Courbure anticlastique, 227 Degrés de liberté, 435
moyenne, 276, 299 Couvercle de réservoir sous pression, 388 Densité de l’énergie de déformation, 238
nominale, 218 Critère d'écoulement Déplacement(s), 5, 196
normale, 9 de Tresca, 253 champ de, 231
permise, 475 de von Mises, 256 décomposition du vecteur de, 197
principale, 168, 180 Critères de défaillance, 246 en trois dimensions, 197
712 Index

relation avec les déformations, 199 due au cisaillement, 238 F


transversal, 44 en flexion, 411
Déplacement(s) virtuel(s) en tension, 238, 411 Facteur d'amplification (flambement), 318
champ de, 431 en torsion, 150, 411 Facteur de concentration de contrainte, 247
principe du, 430 pour le cas général, 239, 410 Facteur d'intensité de contrainte, 268
Déversement latéral, 313, 354 totale, 239 Facteur de sécurité, 246, 262, 275, 278,
Diagramme des efforts tranchants, 47, 54 Énergie de distorsion, 241 304, 339
Diagramme des moments fléchissants, 47, Énergie de variation de volume, 240 Facteur K, 369
54 Energie potentielle, 434 Facteurs influant sur la résistance à la
Diagramme du corps libre (DCL), 6 Engesser, formule d’, 331 fatigue, 283
Diagramme du joint, 457, 462 Entaille, facteur d’, 279 Fatigue, 246, 267
Dilatation thermique, 25 Épaisseur efficace d’une soudure, 474 à haut cuclage, 268, 270
Direction principale, 160 Equation caractéristique (des cosinus chargement combiné, 291
Dislocation, 252 ; directeurs), 179 contrainte locale, 299
Disque en rotation, 402 Equations d’élasticité, 223 courbes de design, 275
disque annulaire, 404 en état plan, 231 courbes empiriques, 272
disque plein, 405 Equations d'équilibre en coordonnées déformation locale, 299
Dommage cumulatif, 286 . Culindriques, 194 des boulons, 459
Double intégration (méthode de), 98 Equations différentielles d'équilibre, 52, diagrammes de, 270
: 527 dommage cumulatif en, 286
E Equilibre effet de la concentration de contrainte,
état plan, 162 279
Écoulement (matériaux ductiles) instable, 312 effet de la contrainte moyenne, 276
début de |’, 251 neutre, 312 estimation de la vie en fatigue sous
. mécanismes d’, 252 . stable, 312 déformations contrôlées, 301
Ecrouissage, 361 Equilibre, conditions d’, 4 limite d'endurance, 271
Effondrement, 332, 363 Equilibre, équations d’, 224 mécanismes de, 268
Effort, 473 Essai de compression, 218, 332 méthode de la goutte de pluie
Effort(s) tranchant(s) Essai de fatigue («rainflow»), 289
associé à la flexion gauche, 536 flexion rotative, 270 oligocyclique, 268, 297
contraintes dues à |’, 72, 82 machine servohydraulique, 276 résistance à la, 271
convention de signes, 46 Essai de traction, 214 sous contraintes contrôlées (voir à haut
définition, 44 éprouvette d’, 214 cyclage), 268, 270
diagramme des, 47, 54 . machine d’, 215 sous déformations contrôlées (voir
effet sur la flèche, 424 Etanchéité, 461 oligocyclique), 268, 297
. relation avec M, 53 Etapes fondamentales de résolution, 4, 196 Ferme, 26, 420, 446
Elasticité Etat de contrainte en un point, 10, 160 Fiabilité, 305
équations d’, 223 Etat de contrainte tridimensionnel (voir Etat Fibre neutre, 66
. module d’, 17,217 ; général de contrainte) Fini de surface, 284
Electrode, 472 Etat de déformation tridimensionnel (voir Fissuration, 267
Elément, 10 l Etat général de déformation) Fissure
d'une poutre, 52, 65 Etat déviateur, 240 amorce de la, 268
Ellipsoïde de contrainte, 182 État général de contrainte, 10, 178 propagation de la, 268
Ellipsoïde sous pression, 384 Etat général de déformation, 204 Flambage (voir Flambement)
Encastrement, 7, 45 Etat hydrostatique, 240 Flambement, 142, 312
Endurance, 2 Etat plan de contrainte, 161, 232 Charge de service, 339
limite d’, 271 étapes de l’étude de l’, 171 Charge permanente, 339
limite d'endurance corrigée, 283 . selon des directions arbitraires, 165 dans le domaine plastique, 331
. limite d'endurance en design, 286 Etat plan de déformation, 197, 231 des colonnes, 319
Energie de déformation, 237 . selon des directions arbitraires, 200 des poutres-colonnes, 341
complémentaire, 447 Etat principal de contrainte, 182 déversement latéral, 313, 354
décomposition de |, 240 Euler, formule d’, 328 facteur d'amplification, 318, 350
densité de |’, 238 Excentricité, rapport d’, 338 formule de la sécante, 337
due à une contrainte normale, 238 Extensomètre, 214 formule d’'Engesser, 331
Index 713

formule d’Euler, 328 Forces virtuelles, 437 L


global, 313 Frottement, joint du type, 449
local, 314, 356 Lamé, équations de, 395
voilement, 314, 356 G Laplace, équations différentielles de, 489
Flèche des poutres Ligne de soudure, 476
calcul par double intégration, 98 Gauchissement, 356, 487, 506 centroïde, 477
calcul par fonctions de singularités, 101 coefficient (constante) de, 356, 515, 685 second moment, 478
calcul par la méthode de Castigliano, 415 relatif, 506 second moment polaire, 477, 478
calcul par moments d’aires, 108 Giration, rayon de, 330, 676, 685 Lignes de force, 247
calcul par superposition, 116 Goodman, relation de, 276 Limite d'écoulement, 217
calcul par travail virtuel, 430 Goutte de pluie («rainflow»), méthode Limite d’élasticité, 215
définition, 96 de, 289 Limite d'endurance, 271
effet de l'effort tranchant, 130, 424 Green, lemme de, 433, 492 en design, 286
en flexion gauche, 548 Grenaillage, 374 Limite d'endurance corrigée, 283
Flèche tangentielle, 109 autres effets, 280
Flexion, H effet de la fiabilité, 285
analyse limite en, 367 effet de la grosseur de la pièce, 285
contraintes dues à la, 64, 65, 72 Hooke, loi de, 17 effet de la sévérité de l’application de la
déformation due à la, 96 Hooke, relations générales de, 16 charge, 285
énergie de déformation, 411 (voir aussi Relation(s) contrainte(s) effet de la température, 286
ordinaire (avec effort tranchant), 64, 72 déformation(s)) effet du fini de surface, 284
pure, 64, 65, 225 effet du mode de chargement, 283
Flexion gauche, 45, 520 Limite de proportionnalité, 215
avec effort tranchant, 536 Longueur équivalente d’une colonne, 328,
contraintes dues à la, 531 Inertie, moment d’ (voir Propriétés des 349
d’une section fermée, 540 sections, second moment)
d’une section ouverte, 539 Inflexion, point d’, 115 M
efforts internes en, 525 Instabilité, 312
pure, 528 (voir aussi Flambement) Masse nominale, 685
Fluage, 16, 219 Interférence, montage avec, 407 Matériau(x)
Flux de cisaillement Invariants, 181 continu, 3
dans une soudure, 479 ductile, 215, 251
en flexion, 74, 82 J fragile, 215, 258
en flexion gauche, 537 homogène, 3, 64
Jauge de déformation, 209 incompressible, 217
en torsion, 148, 505
Joint(s) isotrope, 3, 219
Fonction de contraintes (torsion), 490
à franc bord, 472 propriétés des, 2, 215, 683
Fonctions de singularités
à recouvrement, 448, 472 semi-ductile, 215
définition, 101
boulonnés, 448 Maxwell-Betti, théorème de réciprocité de,
pour l’étude des poutres-colonnes, 344
bout à bout, 473 412
pour le calcul des flèches, 101
d'angle, 472 Mécanismes d’effondrement, 370
règles d’intégration, 101
d'étanchéité, 449, 461 Membrane élastique, analogie avec la, 497
Force, 4
diagramme du, 457, 461 Méthode de résolution approximative
de contact, 448
du type frottement, 449 (poutre-colonne), 350
de frottement, 449
du tupe portance, 448 Méthode de la goutte de pluie («rainflow»)
de portance, 448
en T, 472 pour chargement aléatoire, 289
de surface, 6
mode de rupture, 449 Méthodes énergétiques, 410
de volume, 6
rivetés, 448 Meule, 406
externe, 5
soudés, 448, 472 Microfissures, 258, 271
fictive, 417, 420, 429
soumis à un cisaillement combiné à une Module
interne, 5
tension, 467 d’élasticité (d'Young), 17, 217
résiduelle, 3
soumis à une charge excentrée, 451, d’élasticité en cisaillement, 17
(voir aussi Charge, Chargement(s),
468, 476, 479 de rigidité, 17
Sollicitations)
soumis à une tension axiale directe, 456 de ténacité, 238
Forces massiques, 162, 195
structuraux, 448 de section (élastique), 69, 81, 685
(voir aussi Force de volume)
714 Index

de section (plastique), 369, 685 Pivot, 7, 45 Principe des forces virtuelles, 437
Mohr, cercle de Plan neutre (d’une poutre), 66, 532 Principe de superposition, 3, 116, 220, 414
pour les contraintes, 175, 183 Plan de rupture, 262 Principe du déplacement virtuel, 430
pour les déformations, 202 Plan de symétrie, 45 Probabilité de défaillance, 305
pour les seconds moments de section, Plaque perforée, étude de la, 249, 374 Produit d'inertie (voir Propriétés des
680 Point d’inflexion, 115 sections, moment produit)
Mohr, critère de rupture, 258 Poisson, coefficient de, 217 Profilés
Mohr modifié, critère de, 264 Portance, joint du tupe, 448 du type S, 688
Moment, Porte-à-faux, poutre en, 76, 89, 131, 370, du type W, 686
concentré, 54 414, 417, 550 en C, 689
de flexion (voir aussi Moment(s) Portique (voir Cadre) en H, 81
fléchissant(s)), 44 Poutre(s) en I, 81, 686, 688
de torsion, (voir aussi Couple de torsion), analyse limite, 370 en L, 690
135 analyse plastique (voir analyse limite), tubulaires, 81, 692
externe, 5 370 Propriétés de la section d’une ligne de
fictif, 418, 423 axe neutre, 66 soudure, 476
interne, 44 centre de cisaillement, 546, 685 Propriétés fondamentales (essai de
limite, 367 contrainte de cisaillement, 74, 82 traction), 216
(voir aussi Charge, Chargement(s), contrainte maximale, 69 Propriétés des sections
Sollicitations) contrainte normale, 69, 531 axes principaux, 64, 69, 677
Moments d’aires, méthode des courbure, 65, 97 centroïde, 68, 673
avec charge répartie, 114 définition, 44 cercle de Mohr, 680
convention de signes, 109 déformation des, 96 moment produit, 69, 531, 677
définition, 108 effort tranchant, 44 premier moment, 68, 73, 673
flèche tangentielle, 109 en béton armé, 524 rayon de giration, 330, 676, 685
variation de pente, 109 en bois et en acier, 523 second moment, 69, 79, 81, 531, 675,
Moment d'inertie (voir Propriétés des encastrée, 70 685
sections, second moment) énergie de déformation, 411 second moment polaire, 140, 676
Moment d'inertie polaire (voir Propriétés en flexion gauche, 45, 520 transfert d’axes, 677
des sections, second moment en flexion pure, 64, 65 Puissance (transmission de), 144
polaire) en porte-à-faux, 76, 89, 131, 370, 414,
Moment(s) fléchissant(s) 417, 550 R
contraintes dues au, 64 fabriquées par assemblage, 91
convention des signes, 46 fibre neutre, 66 Raccourcissement, 25, 457
définition, 44 fibres d’une, 69 Rayon circonférentiel, 379
diagrammes des, 47, 54 flèches des, 96 Rayon de courbure, 65, 97, 379
relation avec V, 53 flux de cisaillement, 74, 82, 537 Rayon de giration, 330, 676, 685
Mouvement relatif, 197 hétérogènes, 64, 520 Rayon méridional, 379
Mouvement rigide homogènes, 64 Réactions, surabondance de, 29
de rotation, 196 hyperstatiques, 122, 421 Réciprocité, théorème de, 412
de translation, 196 isostatiques, 98, 417 Référentiel, 178, 205
module élastique de section, 69, 685 Relation(s)
N-O module plastique de section, 685 constitutives, 15
moment fléchissant, 44 contrainte(s)-déformation(s), 15, 219,
Normes de construction, 310 plan neutre, 66, 532 2, 2720
(voir aussi Codes de construction) rayon de courbure, 65, 97 déformations-contraintes-température,
Orientation principale, 181, 205 sections économiques, 80 224
(voir aussi Flexion) déplacements-déformations, 199
P Poutre-colonne, 341 déplacements-déformations en
avec chargement latéral discontinu, 344 coordonnées cylindriques, 212
Palier d'écoulement, 216 Prandil, fonction de contrainte de, 490 différentielles de base (déformations), 97
Palmgren-Miner, règle de, 287 représentation physique, 492 différentielles d'équilibre, 52, 527
Pente de la courbe élastique d’une poutre, Prandtl, méthode de, 497 élastique(s)-linéaire(s), 3
97 Précontrainte, 398 entre E, G et n, 222
Photoélasticité, 248 Préserrage, 449, 456, 467 forces-déplacements, 5
Index 715

Relaxation, 16 section efficace d’une, 474 de sections creuses, 503


Répartition élastique-plastique, 364 Sphère sous pression, 382, 390 de sections multicellulaires, 507
Réservoir(s) sous pression, 36, 388, 461 Spire, 145 de sections ouvertes minces, 155, 499
Résilience, 2 Stabilité, 2 de sections rectangulaires minces, 156,
Résistance d’une colonne, 319 500
à la fatigue, 271 d'une membrure rigide droite, 314 de sections unicellulaires, 504
définition, 2, 246 d'une membrure rigide inclinée, 317 de tubes à paroi mince, 147
réserve de, 363 (voir aussi Flambement) d’une membrure prismatique, 487
Ressort hélicoïdal, 145 Striction, 216 d’une section elliptique, 494
Résultante d’une charge répartie, 49 Superposition, méthode de, 116 d’une section rectangulaire, 496
Rigidité poutres hyperstatiques, 122 d’une section triangulaire, 495
définition, 2, 16 poutres isostatiques, 117 énergie de déformation, 150, 411
de flexion, 96 Superposition, principe de, 3, 116, 220, équations de déformations compatibles,
d’un joint boulonné, 458 414 508
module de, 17 Support élastique, 45 flux de cisaillement, 148, 505
Rives, conditions aux, 98, 126, 139, 224, Surface comprise à l’intérieur du fonction de contraintes, 490
321, 394, 403, 430, 438, 490, 513, périmètre moyen, 505 gauchissement, 356, 487, 506
530 Surabondant(e), appui, réaction, 29, 122 moment de, 135
Rivets, 11, 91, 449 Symétrie, arguments de, 136, 220, 223, Traction, 20
Rosette, 209 329 Transmission de puissance, 144
Rotule, 26, 314 (voir aussi Pivot) Systèmes hyperstatiques, 29, 122, 421 Travail, 150, 237, 413
Rotule plastique, 368 Systèmes isostatiques, 26, 46, 98, 417 externe, 438
Rupture, 216, 268 Systèmes statiquement déterminés, 27 interne, 438
critères de, 258 Systèmes statiquement indéterminés, 27 Travail virtuel, méthode du, 430
exemples de, 269 Tresca, critère de cisaillement maximal de,
par fatigue, 145 T 253
Rupture d’un joint boulonné, modes de, représentation graphique, 254
449 Température
par déchirement, 450 effet sur la résistance, 286, 304 VY
par portance, 451 effet sur les brides boulonnées, 464
par traction, 450 effet sur les déformations, 25, 223 Valeurs propres (de matrice), 181
influence sur les matériaux (fluage), 219 Vecteur de contrainte, 178
S Tenseur de contrainte, 167, 181 Vecteur unitaire, 178
Tête ellipsoïdale, 384 Voilement, 314, 356
Saint-Venant, principe de, 4, 141, 487 Tore sous pression, 388 Von Mises, critère d'énergie de distorsion
Sécante, formule de la (flambement), 337 Torsion maximale de, 256
Section efficace d’une soudure, 474 aire comprise à l’intérieur du périmètre représentation graphique, 257
Section équivalente, 523 moyen, 149, 505 Young, module d’, 17, 217
Sections économiques (des poutres), 80 analogie avec la membrane élastique,
Semelle d’une poutre, 82, 685 497
Soderberg, relation de, 277 analyse limite, 364
Sollicitations angle de rotation, 140
constantes, 7 angle unitaire de, 138, 140, 487, 502
définition, 5 constante de, 152, 493, 685
variables, 7 constante de gauchissement, 515, 685
(voir aussi Charge, Chargement(s), contraintes dues à la, 141
Force, Moment) contraintes résiduelles, 373
Soudure, 91, convention de signes, 135
à fente, 473 coordonnées cylindriques, 135
cordon de, 476 de barreaux prismatiques, 486
d'angle, 473 définition, 134
en bouchon, 473 déformation angulaire, 136, 150
en chanfrein, 473 de profilés minces, 156, 501, 511
épaisseur efficace d’une, 474 de sections à gauchissement limité, 511
ligne de, 476 de sections circulaires, 135
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seche du coriportement
des matériaux, déza fatigue
et du fluage des métaux

=: André Biron,
Ph.D. ing.,
spécialiste de l'analyse des
réservoirs Sous pression et des
méthodes d'analyse limite

Georges Mcintyre
memes 1 AM.SC.A, ing,
spécialiste de l'analyse des
contraintes par éléments figis
appliquée à laconception des
2 ‘Structures mécaniques

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