DR Jules DEUNF et DR

Hugo GUILLOU
1 route du Radôme
22560 PLEMEUR BODOU
secretariatdumenhir@icloud.com
02 96 15 00 01

Monsieur Gervais EGAULT Président

de Lannion Trégor
Communauté (LTC)
1 rue Gaspard MONGE
22300 LANNION

Le 25 octobre 2023,
A PLEMEUR BODOU.

Courrier LR/AR+ Courriel contact@lannion-tregor.com

Objet : Clarification et perspectives concernant la création d'une maison de santé

Monsieur le Président,

Nous avons bien reçu votre courrier du 20 octobre dernier, et nous tenons à
exprimer notre étonnement quant à son contenu et sa forme.

Par ailleurs, sa diffusion simultanée à la presse alors que nous nous étions abstenus de toute
communication extérieure par loyauté à votre égard, nous interpelle également. Elle nous oblige
aussi, à vous répondre de la même façon.

Notre intention n'est en aucun cas de susciter une polémique, mais de clarifier certains points
cruciaux pour une compréhension mutuelle et une issue favorable à tous.

Tout d'abord, il est essentiel de revenir sur le refus initial du permis de construire afin d'éviter
toute confusion. Ce refus a été motivé par une non-réponse du Service Public d'Assainissement
Non Collectif (SPANC), relevant de l'agglomération.

Conformément au cadre juridique en vigueur, une telle non-réponse dans le temps imparti aurait dû
aboutir à un accord tacite. Malheureusement, cela ne s'est pas produit: un refus de permis de
construire nous a été signifié.

Naturellement, nous tenons à votre disposition tous les éléments constitutifs de notre dossier et les
témoignages qui révèlent cette situation, au cas où vous remettiez en doute notre sérieux ou celui
des professionnels qui nous accompagnent dans le projet.

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Depuis ce refus initial, des évolutions législatives et réglementaires ainsi que des
recommandations du service instructeur ont conduit à des ajustements dans notre projet. Nous
nous sommes pliés à toutes les injonctions.

Bien que le terrain soit théoriquement constructible sur 4000 mètres carrés, la réalité est tout autre.
Environ 30% de la surface, correspondant à la ligne tracée par vos services (au décours de ce
projet) en lien avec la sous-préfecture, ne sont plus constructibles en raison des divers
règlements et obligations.

Il est crucial de noter que cette perte de constructibilité n'est pas prise en compte dans l'évaluation
des Domaines, qui se base sur une évaluation théorique, sans prendre en compte ces évolutions
réglementaires et les recommandations de vos services. Cette perte, couplée aux exigences et
recommandations nouvelles, a entraîné des coûts supplémentaires importants pour nous, car le
projet a dû être revu et a occasionné des délais que nous n'imaginions pas.

Outre la fatigue et la lassitude inhérentes à ces délais, les taux d'intérêt et coûts des matériaux ont
évolué, handicapant significativement l'équilibre économique sensible du projet.

Sur ce point, pour répondre à votre argumentation, rappelons simplement que nous ne sommes ni
des financiers, ni des promoteurs, ni une institution publique en mesure de supporter un
déficit d'exploitation. Nous sommes des médecins ne se satisfaisant pas de la situation
sanitaire.

De plus, des surcoûts liés au non-respect par la commune et LTC des obligations normatives en
matière d'assainissement mettent - elles aussi - en péril le projet, à moins que ces obligations ne
soient réattribuées à la commune et/ou EPCI, ce qui serait plus juste.

Notre priorité est de réaliser ce projet de manière financièrement responsable pour garantir sa
viabilité à long terme. Nous sommes ouverts à discuter des ajustements nécessaires pour lancer le
projet plus rapidement, mais cela doit se faire dans le respect de nos capacités de financement et
de notre objectif minimum de rentabilité. Nous devons maintenir un équilibre entre l'efficacité des
coûts et la réalisation du projet.

Vous évoquez une information selon laquelle nous aurions proposé 50 000€ pour le terrain. Ce
montant n'avait pas vocation à vous heurter mais correspondait, à cette date-là, à notre
capacité d'investissement maximum sur le foncier.

Nous comprenons parfaitement que les élus ont la responsabilité de gérer avec sérieux les
finances publiques, ce qui est admirable. Cependant, il est crucial de se rappeler que la
communauté de commune qu'ils dirigent ne peut pas agir comme un acteur économique spéculatif
ordinaire, ignorant d'autres réalités.

Notre projet vise à servir l'intérêt général en répondant aux besoins de santé locaux tout en
fournissant des logements pour les professionnels du territoire. Ces deux aspects sont
intrinsèquement liés et forment un projet indivisible.

Les logements ont vocation à accueillir des soignants dans un souci d'attractivité et ne
constituent en rien des logements dont on disposerait à notre convenance. Cette problématique
ne doit pas être minimisée ou négligée, l'absence de logements disponibles constituant un frein
majeur à l'accueil et l'installation de professionnels de santé.

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Nous ne cherchons pas à spéculer sur le terrain, mais à trouver une solution financière qui est
actuellement insaisissable.

Pour résumer, votre proposition financière initiale de 200 000€ était déjà au-dessus de l'évaluation
théorique des Domaines.

La proposition révisée de 175 000€ était à peine 5 000€ en deçà de cette évaluation, qui ne tient pas
compte de la réalité de la constructibilité du terrain réduite de 30%-ni des obligations
d'assainissement actuellement imposées - d'un montant d'environ 25 000€.

Aujourd'hui, vous l'aurez compris, nous ne nous sentons pas soutenus et le projet initial accuse
de tels surcoûts qu'ils le mettent plus qu'en péril. La situation est stagnante depuis janvier dernier,
et nous n'avons perçu aucune initiative propre à ouvrir les perspectives.

Si effectivement, nous avons pu bénéficier de certaines gratuités concernant l'occupation du pôle

Phoenix, celles-ci sont valables pour tous professionnels de santé, de telle sorte que nous n'avons
bénéficié d'aucun régime de faveur.

Toutefois, il est vrai que vous nous avez accordé 6 mois de gratuité supplémentaires en raison des
péripéties et contraintes ayant jalonné l'obtention de nos permis de construire, ce qui témoigne de
la reconnaissance de LTC de sa part de responsabilité quant aux retards et surcoûts.

Dans tous les cas, nous sommes ouverts à une collaboration transparente pour explorer de
nouvelles sources de financement, y compris externes, qui pourraient rendre le projet réalisable.
A travers ce projet, nous voulons rendre à ce territoire qui nous a vu naître et auquel nous nous
identifions, une partie de ce que nous avons reçu. La réalisation d'une maison de santé, dans le
contexte national et local est certes un projet ambitieux mais à la hauteur des enjeux.

Parce que nous sommes des médecins, nous n'avons certainement la même force
financière que d'autres acteurs. Mais parce que nous sommes médecins, nous connaissons les
attentes de nos pairs et savons construire un véritable projet de santé, susceptible d'attirer.

C'est ici, sur notre territoire que nous aimons tant, que nous souhaitons le réaliser. Nous espérons
sincèrement pouvoir renouer avec vous un climat de confiance. Sans votre mobilisation ce projet
ne pourra pas aboutir.

Reconnaissant votre sensibilité aux enjeux de santé communautaire, nous nourrissons l'espoir
que vous choisirez d'accompagner ce nouveau projet de maison de santé, une initiative cruciale
pour l'avenir. Votre soutien marquerait une étape significative, s'inscrivant dans l'héritage de notre
territoire qui, historiquement, a su valoriser des démarches novatrices et essentielles pour le bien-
être de sa population.

Gageons que nous aurons la capacité de retrouver un dialogue serein et constructif afin de
répondre aux problèmes de santé publique. Nous savons que nous partageons avec vous
le souci de l'intérêt général.

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Dès lors, sur cette base, nous vous proposons une réunion de travail sous 15 jours afin
d'envisager ensemble des solutions pertinentes pour répondre aux besoins des habitants de notre
territoire, à court, moyen et long terme.

En rappelant nos engagements en faveur de la santé publique et notre désir de coopérer, veuillez
agréer nos salutations distinguées.

Jules DEUNF
Hugo GUILLOU
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