Vous êtes sur la page 1sur 14

Serigne Mouhamadou Mbacké dit C’est son Maitre de Cocky qui lui

donnera aussi le «wird» khâdre, tout


Mame Mor Anta Saly (1820-1881).
comme il l’a fait avec son ami de classe
Serigne Mame Mor Anta Saly, de Serigne Mboussobé et son jeune frère
son nom arabe d‘origine Mouhamadou paternel Serigne Ibrahima Mbacké.
Mbacké, est le second fils de Mame Balla
Selon une autre source, Mame Mor
Aissa Mbacké et de avec Sokhna Anta Saly
Anta a pris le «wird» khâdre du grand saint
Kane. Il est né vers 1820 à Mbacké Baol.
maure Cheikh Sidy Mukhtar Al Kuntiyou de
Sa mère Sokhna Anta Saly Kane, Boutilimit, qu’il ira trouver en Mauritanie,
Sokhna Guèye Kane et Sokhna Sadio Kane toujours avec son ami Serigne Mboussobé.
sont des sœurs de même père et mère. Il est probable qu’ils aient renouvelé leur
Sokhna Guèye Kane est la mère de Serigne ‘’wird’’ avec le saint Maure.
Samba Toucouleur Ka et Sokhna Sadio
Kane la mère de Serigne Pire Yoro Sadio
Fall.
Serigne Samba Toucouleur Ka
repose dans les cimetières du village de son
cousin, à Keur Yoro Sadio, près de
Ndiassane.

Ce cercle de pierres entoure la tombe de Serigne


Massamba Anta Thiébo, maitre de Mame Mor Anta Saly,
qui repose dans les cimetières de Ndiock.

De retour de Cocky, il se rendit au


Saloum où il séjourna pendant 14 ans
auprès de l’érudit Cheikh Muhammad Sall
ou Serigne Bamba, du village de Bamba
Epitaphe et tombe de Serigne Samba Toucouleur KA, dans
les cimetières du village de Keur Yoro Sadio, près de
(dans le «Bembouck» ou Saloum oriental),
Ndiassane.. et où il reçut sa formation en matière de
théologie, de droit et d'autres disciplines
Mame Mor Anta Saly, celui qui sera
religieuses.
l’illustre père de Cheikhoul Khadim Cheikh
Ahmadou Bamba ; débuta ses études Celui qui visite aujourd’hui le village
coraniques avec son père, puis avec son de Bamba (plus connu sous le nom de
oncle Tafsîr Ahmadou Binta Kane du village ‘’Bamba Modou’’) peut prier dans la grande
de Ndia Kane, avant de se rendre à Cocky mosquée du village, reconstruite à partir de
auprès du maître Massamba Anta Thiébo l’ancienne où priait Serigne Ahmadou Sall
Diop, qui lui apprit les sciences religieuses et où Cheikh Omar Foutiyou a passé 41
et expérimentales, la grammaire en nuits en retraite spirituelle. Le visiteur peut
particulier. aussi se recueillir sur le lieu de séparation
de Serigne Bamba Sall d’avec Mame Mor
Anta, en route pour rentrer au Baol après
avoir fini ses études et le mausolée de
Serigne Bamba Sall dans les cimetières du
village.

Mausolée de Serigne Ahmadou Bamba Sall et de quelques


membres de son auguste famille, dans les cimetières du
village.
Après de solides études, le Cheikh-
père revint s’installer à Mbacké, où il
ouvrira un centre d’enseignement. Ce
centre deviendra rapidement très
fréquenté, quand les gens réalisèrent
Grande Mosquée du village de Bamba Modou, l'étendue de sa science, la grandeur de sa
reconstruite à partir de la Mosquée où priait le Maitre et
saint homme Serigne Ahmadou Sall.
rigueur morale, son caractère véridique et
l'équité de son jugement.

Du Saloum, du Baol comme du


Ndiambour, lui vinrent des disciples parmi
lesquels figuraient des fils de ses maîtres
tels que Massamba Marème Diop fils de
son maître Massamba Anta Diop cité plus
haut. Mame Mor Anta devint donc savant
agréé par les musulmans en tant qu'imam,
et consulté par les princes et les rois qui
Ce tas de pierres formé par les villageois entoure le Lieu
de séparation, à la sortie du village, de Serigne Bamba Sall l'aimaient également pour toutes ses
et de son élève Serigne Mor Anta Sally. qualités.

En conséquence de quoi, il s’attira la


jalousie de certains de ses proches, parents
et coreligionnaires. Il résida à Mbacké
jusqu’à la naissance de Cheikh Ahmadou
Bamba (à qui il donna le nom de son maitre
Ahmadou Bamba Sall du Saloum, comme
ce dernier le lui avait demandé), et dut
quitter son village pour revenir à Ndia Kane,
le village de son oncle Tafsîr Ahmadou
Des disciples dans le cercle de pierres, en prières au lieu de
Binetou Kane. Mais très vite, pour les
séparation de Mame Mor Anta d’avec son Maitre Serigne
Bamba Sall, sur le chemin de retour au Baol. mêmes rasions de jalousie de ses cousins, il
dut quitter le village de son oncle pour
s’installer sur une vallée tout près, qui lui a Après un séjour de 8 à 10 ans à
été indiqué par ce dernier, «la vallée des Khourou Mbacké, il quitte ce village pour le
Mbacké» ou «Khourou Mbacké » en wolof. Saloum, répondant à l’appel de l’Almamy
Maba Diakhou BA, qui voulait asseoir un
A Khourou Mbacké, Mame Mor
état musulman dans le «Badibou» avec
Anta Saly vécut avec sa famille, ses épouses
Nioro du Rip comme capitale. Le marabout
Sokhna Anta Ndiaye Mbacké, Sokhna
guerrier regroupa dans le Rip, plus de 250
Diarra Bousso, Sokhna Faty Isseu Diop et
différentes familles musulmanes (des
Sokhna Thioro Diop Marosso1 et leurs
Mbacké, Bousso, Sy, Sylla, Niang, Touré,
enfants Mame Mor Diarra, Serigne Mbacké
Diaw etc.) chargées de l’éducation
Anta, Cheikhoul Khadim entre autres. Son
islamique et l’administration des
fils Mame Balla Habiboulah (homonyme de
populations de son royaume.
son père) y fut rappelé à DIEU à bas âge et
inhumé. Son jeune frère paternel Serigne Mame Mor Anta Sally arriva ainsi
Ibrahima Mbacké fut aussi avec lui dans ce vers 1864 au Saloum avec l’Almamy Maba
village. Diakhou Ba, qui en fit son conseiller et son
Cadi selon une opinion très répandue. Mais
pour pouvoir mieux se consacrer à
l’enseignement religieux, l’homme de DIEU
s’installa avec sa famille à une dizaine de
kilomètres de Nioro du Rip, dans le village
de Porokhane, (jadis fondé et habité par
des Sérères et des toucouleurs) et allait tous
les lundis à Nioro pour traiter les affaires
Mausolée de Serigne Mame Balla Mbacké Habiboulah (le
frère cadet du Cheikh Rappelé à Dieu à Khourou Mbacké) juridiques et religieuses, avec d’autres
à la place publique du village conseillers du Roi, dont Serigne
Mboussobé, qui serait le Cadi attitré de
C’est à Khourou Mbacké que la l’Almamy Maba, selon d’autres sources.
vertueuse, épouse de Mame Mor Anta, la
sainte mère de Cheikhoul Khadim, avait A Porokhane il ouvrit un grand
pendant toute une nuit et sous l’orage, tenu centre d’enseignement réputé pour son
un pan de la palissade de leur résidence, sur excellence et reçut des élèves de toutes les
ordre de son époux. Ce dernier, surpris par contrées du Saloum et d’ailleurs.
l’orage était entré dans sa chambre croyant
Parmi ceux-ci, son illustre fils Cheikh
que Sokhna Diarra avait fait de même.
Ahmadou Bamba qui le rejoindra à
Quand il sortit le lendemain pour la prière
Porokhane pour y commencer sa formation
de l’aube et qu’il trouva sa compagne sur
en sciences religieuses, après avoir terminé
place toujours agrippée à la palissade et
la mémorisation du livre saint. Mais aussi
attendant son contre ordre, il la bénit.
tous ses enfants à l’époque et ceux de ses

1 lors de leur séjour à Porokhane où ils se sont connus et liés


Selon d’autres sources, Sokhna Thioro Marosso (nièce du
Damel Lat Dior Diop) lui a été donnée par le roi du Cayor, d’amitié.
parents et amis. Saer Maty Ba, le fils de
Maba Diakhou sera aussi son élève.
D’ailleurs, ce dernier se liera d’amitié avec
son camarade d’école Cheikh Ahmadou
Bamba.

On peut visiter aujourd’hui à


Porokhane le site où se trouvait le daara
(devenue une école coranique moderne) et Les pensionnaires de la daara construite sur le site des ‘’nguiguis’’
la souche du tronc de l’arbre (un en souvenir de l’école coranique du Cheikh père, Mame Mor Anta
Saly Mbacké.
«nguiguiss») au pied duquel le Maitre
tenait son école. Une belle mosquée aussi a
été construite sur le site. D’autres
«nguiguiss » ont été replantés sur le site,
pour perpétuer la première génération de
l’arbre, suivant l’ordre de Serigne
Mountakha Mbacké Bachir, pendant qu’il
était seulement le Khalife de Darou Minane
et donc, le maitre du village de Porokhane.

Ce tronc d’arbre est celui d’un des ‘’nguiguis’’ de l’école coranique


de Mame Mor Anta Saly de Porokhane.

Mosquée construite à l’emplacement de l’école coranique de C’est à Nioro où Lat Dior avait
Mame Mor Anta Saly ouverte durant son séjour à Porokhane. rejoint Maba, après être chassé du Cayor
par les Français que ce dernier se lia
d’amitié avec Mame Mor Anta et lui offrit
en mariage sa nièce Sokhna Thioro Diop,
qui sera la mère de Serigne Cheikh Thioro et
Serigne Balla Thioro.

Beaucoup d’enfants de Mame Mor


Anta Saly naîtront à Porokhane : Mame
Thierno Birahim, Mame Cheikh Anta,
Serigne Affé, Serigne Cheikh Thioro et
Serigne Balla Thioro.
Ces arbres (des nguiguiss) sont des sujets replantés sur le site de
l’ancienne école coranique de Mame Mor Anta Saly, site
réhabilité par un disciple.
Quand naquit Mame Thierno,
l’insécurité (bataille de Paoskoto, 1865, qui
opposa Maba Diakhou et les forces
coloniales et qui s’est soldé par la victoire
du marabout-guerrier) dans la zone obligea
Mame Mor Anta à célébrer le baptême à
Ndiabacounda, village de son ami
Ahmadou Bamba Djaité, qu’il connut au
Cimetières du village de Ndiabacounda, qui fut le site de la
daara de Serigne Bamba Sall dans le
mosquée du village où officiait l’Iman Serigne Bamba Djaité.
Saloum. Il est rapporté que Sokhna Diarra
Bousso, leur fils Ahmadou Bamba et peut Son épouse Sokhna Diarra Bousso
être d’autres membres de sa famille, ont sera rappelée à DIEU et enterrée à
fait le voyage avec lui. Porokhane, après avoir marqué son séjour
dans ce village pour les services rendus à
La fiche signalétique faite par son illustre compagnon.
l’administration coloniale2 sur Mame
Thierno, confirme le lieu du baptême dans Le séjour du père de Cheikhoul
ce village gambien et précise que l’enfant Khadim au Saloum ne durera que 5 à 6 ans.
fut transporté, mis dans un panier, lors de A la mort de Maba à la bataille de Somb
ce pénible voyage. contre le Bour Sine Coumba Ndoffène Diouf
en juillet 1867, Mame Mor Anta quitte
On raconte, qu’à la naissance de son
Porokhane avec sa famille, s’installe au
frère cadet, Cheikh Ahmadou Bamba a fait
Cayor avec Lat Dior qui en fait son Cadi,
plusieurs fois le tour de la chambre où
d’abord à Patar (1871) pendant une dizaine
étaient sa tante Sokhna Faty Isseu Diop et
d’années puis à Mbacké Cadior (1880),
son enfant, en récitant des prières.
pendant deux ans.

A Patar comme à Mbacké Cadior, Il


ouvrit un foyer d’enseignement comptant
de nombreux pensionnaires venant de
toutes les contrées du pays. Son fils Cheikh
Ahmadou resté un temps au Saloum avec
son oncle Samba Toucouleur Ka (pour
compléter sa formation), le rejoignit au
Cadior et l’aida dans ses activités
d’enseignement, avant de prendre presque
complètement la direction de la daara.

C’est sous ce baobab plus que centenaire qu’a eu lieu le Cheikh Ahmadou Bamba enseignait
bain rituel de l’illustre enfant de Sokhna Faty Isseu Diop,
par leur hôte Sokhna Jumbo Mandian (photo avril 2019). avec tellement de sérieux, de compétence

2
Cheikh A. Bamba face aux autorités coloniales. Omar Ba
et de pédagogie que les élevés de son père recueillir leurs bénédictions. C’était vers
en furent ravis et préférèrent même son 1978 pour le 1er voyage.
enseignement.
Tous les grands érudits et maitres
De partout des érudits sénégalais et contemporains de Mame Mor Anta Saly
maures venaient souvent voir Mame Mor reconnurent au Cheikh, alors jeune, des
Anta et le consulter pour des qualités et des dons, que seul un élu de
éclaircissements dans beaucoup de DIEU pouvait avoir.
domaines de la religion. Ce dernier
demandait à son fils de se joindre à eux et Cheikh Ahmadou Bamba était la
de prendre des notes au cours des débats et fierté de son père, qui le couva avec
causeries de ces savants et même des saints beaucoup d’attention et de protection
(parmi eux son confrère Khally Madiakhaté comme une perle rare. Au risque de
Kalla), qui se déroulaient à ces occasions. paraitre sévère avec lui, il n’admettait pas
Cheikh Ahmadou Bamba aimait leur qu’il s’éloigna de lui, quel que soit le motif.
compagnie, se chargeait avec dévouement
et attention de cette tâche et en tirait
beaucoup de connaissances.

Tous les grands érudits et maitres


contemporains de Mame Mor Anta Sally
reconnurent au Cheikh, alors encore jeune,
des qualités et des dons, que seul un élu de
DIEU pouvait avoir. Ainsi, ils le choisirent
malgré son jeune âge, comme leur imam à
Patar et le consultaient sur des questions
aussi bien religieuses que sociales

Lors de ses voyages de visites de


courtoisie à ses coreligionnaires, Mame
Mor Anta amenait souvent son fils
Ahmadou Bamba, qui lui servait de
compagnon de voyage mais aussi de Cheikh Ahmadou Bamba Mbacké, illustre fils de Mame
Mor Anta Saly, fondateur du mouridisme (1852-1927).
secrétaire particulier.
Justement, ce dernier nourrissait le
Il arrivait aussi qu’il envoyât son fils rêve d’aller définitivement vivre auprès de
pour des missions importantes et son Maitre de Médine (PSL), ce qui serait
confidentielles. Ce fut le cas lorsque Mame bien entendu, une perte pour sa
Mor Anta l’envoya en Mauritanie pour communauté, son pays et même pour
apporter ses ‘’hadiyas’’ à la famille de son l’islam, dont il avait la mission de revivifier.
guide Cheikh Sidiya El Kabir (1780-1868) et
A ce propos, Mame Mor Anta Saly
avait envoyé son fils consulter son oncle
Serigne Mboussobé alors à Nawel. Ce
dernier l’enverra auprès du sage de
Koumboff, Serigne Matar Penda Sy3 (frère
de Serigne Ousmane Sy, lui-même père de
Elhadji Malick Sy de Tivaoune). Tous les
Mausolée de Serigne Mbacké Anta (le fils ainé ou second
deux le dissuadèrent pour ce voyage et fils de Mame Mor Anta Sally), dans les cimetières de
l’informèrent d’un autre voyage (l’exil au Ndiâgne, vue de l’intérieur avec les disciples en
Gabon) qu’il fera pour le compte et le recueillement.

bénéfice de toute sa famille et de l’islam


plus généralement. Fort heureusement, le
Cheikh suivit le conseil de son père et de ses
grands-parents.

Mame Mor Anta Sally passa


environs 7 à 8 ans à Patar (1871-
1878/1880). Ses fils Serigne Mbacké Anta
Mausolée de Modou Dame Fâty Mbacké, frère ainé de
son fils ainé et Serigne Modou Dame Fâty, Mame Thierno Birahim, dans les cimetières de Ndiagne.
grand-frère utérin de Mame Thierno Ibra
Fâty, furent rappelés à DIEU et inhumés aux Par la suite, quand Lat Dior Diop
cimetières de Ndiagne. quitta Keur Amadou Yalla pour Soughère,
Mame Mor Anta construisit un village près
La veuve de Serigne Mbacké Anta, de là, qu’il baptisa Mbacké Cadior vers
Sokhna Dia Touré sera unie au Cheikh, et il 1880, où il y passera deux années. Il y vécut
en naitra à Mbacké Cadior, sa fille ainée, avec toute sa famille, y compris son frère
Sokhna Fatoumata Mbacké, dite Fat Dia cadet Serigne Ibrahima Mbacké, fils cadet
Mbacké (née en 1878 ou 1880). de Mame Balla Aissa et son fils Cheikh
Ahmadou Bamba.

A Mbacké Cadior, Mame Mor Anta


acquit prestige et considération de la part
de la cour de Lat Dior et de ses collègues
conseillers. Le Damel du Cayor qui lui avait
déjà donné a en mariage sa nièce Sokhna
Thioro Marosso, libéra aussi son épouse
Sokhna Isseu Diop au profit de son
Mausolée de Serigne Mbacké Anta (le fils ainé de Mame
conseiller. Son collègue et ami Khally
Mor Anta Sally), dans les cimetières de Ndiâgne.
Madiakhaté Kalla (1835-1901) lui donna

3
Serigne Makhtar Penda Sy est le père des deux grands
disciples du Cheikh, Serigne Malick Bassine Sy et Serigne
Mor Khady Sy.
aussi comme épouse, sa nièce Sokhna Absa Concernant les derniers moments
Diakhaté. Serigne Mor eut aussi, de par ses de Mame Mor Anta Saly, le Cheikh lui-
mariages avec les plus grandes familles du même dit avoir récité le coran au chevet de
Cayor et du Ndiambour, une grande son père en train de retourner à son
notoriété et une grande famille. Seigneur, au cours d’une journée de lundi.
Mame Mor Anta s’éteignit dans la nuit du
C’est peut-être pourquoi il préféra mardi, la 29ième du mois lunaire de
rester au Cayor plutôt que de revenir Muharram 1299.H. Il a eu le temps de
prendre la tête du village de Mbacké-Baol, confier son sort et celui de sa famille à son
quand vint son tour, en tant que petit-fils de illustre fils. Il recommanda au Cheikh de
Mame Maharame le plus âgé. Son père tout faire pour rehausser la renommée des
Mame Balla Aissa, n’avait-il pas subi ‘’Mbacké’’. Son vénéré fils lui dit ce jour
l’opposition de sa famille, quand il fut que : «le passage de la mort à la
question de prendre la direction du village résurrection sera pour toi aussi heureuse
de Mbacké, après le rappel à DIEU de son que la transhumance de la grenouille du
frère ainé Ibrahima Awa Niang. lac à la mer». Sokhna Anta Ndiaye qui avait
surpris cet entretien le raconta à son fils
C'est à Mbacké Cadior que Mame Cheikh Anta Mbacké, qui fit aussitôt acte
Mor Anta Sally disparut en 1881. Il a été d’allégeance à son grand frère.
inhumé dans les cimetières du village de
Dékheulé à 7 kms au nord de ce village, Le Cheikh accompagna, avec une
cimetières bénis où reposent deux petits-fils foule immense, la dépouille mortelle de son
de Serigne Matar Ndoumbé de Cocky. père jusqu’aux cimetières de Dékheulé. Le
marabout Serigne Taïba Mouhamadou
Dans le mausolée de Mame Mor Ndoumbé Mar Syll fut choisi pour diriger le
Anta à Dékheulé, repose aussi son épouse, service funèbre. Le service achevé, Serigne
la vénérée Sokhna Anta Ndiaye Mbacké, Taïba prononça l’oraison funèbre dans
cousine germaine de Bousso Diarra Bousso laquelle il présenta ses condoléances à la
et mère de Cheikh Anta Mbacké, rappelée à famille du défunt, en particulier à Cheikh
DIEU une vingtaine d’années plus tard. Ahmadou Bamba.

On reconnaissait en effet à ce
dernier, la garde de la famille et du
patrimoine de Mame Mor Anta, bien qu’il
ne fut pas l’ainé de sa famille et qu’il y ait
un frère du défunt.

Mausolée de Mame Mor Anta Saly Mbacké dans les


cimetières de Dékheulé, où reposent des membres de la
grande famille des Ndiobène de Cocky.
Djolof), Diop (de Cocky), Touré (de Lappé)
et Diakhaté (du Mbakol) etc. Il eut une
grande famille, faite de 12 garçons et de 09
filles.

Avec sa première épouse Sokhna


Anta Ndiaye Mbacké, il aura 05 enfants,
dont trois garçons, Serigne Mbacké Anta
C’est entre ces deux arbres, en face des cimetières de
Dékheulé que la prière mortuaire sur la dépouille de (rappelé à DIEU à Patar avant que son frère
Mame Mor Anta Sally a été faite, sous la direction de Cheikhoul Khadim ne crée sa doctrine, et
Serigne Taïba Mouhamadou Ndoumbé Mar Sylla.
qui repose dans les cimetières de Ndiagne),
La réunion pour l’héritage des biens Mame Cheikh Anta Mbacké et Serigne
laissés par le Cheikh père a été Affé. Les filles sont Sokhna Faty Anta, ainée
probablement dirigée par l’un ou l’autre des filles de Mame Mor Anta et Sokhna
des personnages les plus titrés et Anta Saly Mbacké, l’homonyme de sa
compétents sur cette question ; que sont grand-mère Sokhna Anta Saly Kane.
Serigne Taïba Ndoumbé Mar Syll, Serigne
Khally Madiakhaté Kalla et Serigne
Ibrahima Mbacké. Le Cheikh ne réclamera
pas de part, hormis la garde de son jeune
frère Mame Thierno Ibrahim et le chapelet
que Mame Mor Anta utilisait pour ses
‘’wirds’’ et l’exemplaire du livre saint dont il
se servait pour les lectures quotidiennes du
coran.

Le Cheikh, en vertu de la confiance


placée en lui par son père, assista ses
tantes, pendant tout le temps du veuvage,
avant de s’engager dans des voyages (ses
pérégrinations ‘’soufies’’) qui l’amèneront Cheikh Anta Mbacké, ‘’Borom Gawâne’’, frère et disciple
du Cheikh, et argentier du Mouridisme.
encore une fois en Mauritanie. Il ira encore
une fois auprès de la famille de Cheikh Sokhna Faty Anta sera d’abord prise
Sidiya El-Kabir, pour leur présenter ses par Serigne Balla Amina Fall Touré (mais
condoléances pour la perte de leur disciple. n’aura pas d’enfant avec lui) puis par
Serigne Abdoulâhi Touré, frère cadet de
Serigne Mor Anta Saly aura
Serigne Balla Amina (qui fut le muezzin et
successivement sept épouses, issues des
l’iman de la mosquée de Mame Mor Anta à
plus grandes familles religieuses du Cayor,
Porokhane). De cette union, naîtra Serigne
du Ndiambour et du Djolof ou de
Mor Faty Touré, ainé des petits-fils de
l’aristocratie de l’époque, telles que les
Mame Mor Anta Saly (né en 1870 à
Mbacké (de Mbacké Baol), Bousso (du
Porokhane) et enfin, par Serigne Modou
Faty Touré de Touré Ndoulo (demi-frère des
deux précédents). De cette dernière union
naitra Serigne Mouhamadou Lamine dit
Bara Toure, qui sera l’époux de la fille du
Cheikh, Sokhna Aïssatou Mbacké, dite
Sokhna Astou Gawane.

Quant à Sokhna Anta Saly Mbacké,


elle sera l’épouse de Serigne Mbacké
Sokhna, fils unique de Mame Abdoul
Khadre, frère ainé de Serigne Mor Anta
Saly, qui fut assassiné par des Thieddos Serigne Mouhamadou Lamine Bara Touré, fils de Sokhna
alors qu’il était en voyage dans la contrée Faty Anta et beau fils de Cheikh Ahmadou Bamba.
de Laa (actuel Ngabou).
Serigne Mor Anta prit Sokhna
Mariama Bousso comme seconde épouse
et aura avec elle, 04 enfants dont 03
garçons que sont Mame Mor Diarra,
Cheikh Ahmadou Bamba et Mame Balla
Habiboulah (rappelé à DIEU à l’âge de 03
ans et qui repose à Khourou Mbacké) et une
fille unique, Sokhna Fatoumata Mbacké
dite Faty Diarra, enlevée et assassinée par
des brigands lors de leur séjour à Khourou
Mbacké ou Porokhane selon les thèses des
hagiographes mourides.

Sokhna Mariama Bousso fut le


première épouse de Serigne Mor Anta à
Serigne Mor Faty Touré, fils de Sokhna Faty Anta Mbacké,
être rappelée à DIEU en 1866 à Porokhane.
ainé des petits-fils de Serigne Mor Anta Saly.
C’est avec Mame Mor Diarra que,
Serigne Mor Anta verra sa première petite-
fille, Sokhna Faty Kanny Mbacké, épouse
plus tard de Serigne Affia Bousso, frère
utérin de Sokhna Awa Bousso, mère de
Cheikh Mouhamadou Fadilou Mbacké ibn
Cheikhoul Khadim.
Les deux filles de Sokhna Faty Isseu Diop
sont Sokhna Fatou Binetou Mbacké, qui
sera l’épouse de Serigne Ahmadou
Ndoumbé et la mère de Serigne Modou
Khabaane et Sokhna Aminata Mbacké,
épouse de Serigne Ndame Abdourahmane
Lo, avec qui elle aura de nombreux enfants,
dont Sokhna Aminata Lo qui sera prise par
Cheikh Moustapha Mbacké Khadimou
Rassoul et avec qui, elle aura son deuxième
Sokhna Faty Kanny Mbacké bint Mame Mor Diarra,
fils ainé Serigne Mame Mor Diarra Mbacké
première épouse de Serigne Affia Bousso, le frère cadet dit Serigne Mbacké Madina.
utérin de Sokhna Awa Bousso, la mère de Serigne Fallou

Avec Sokhna Faty Isseu Diop, la fille de


Ndiaga Isseu Diop, lui-même fils de
Ahmadou Fakhoudia Diop (qui repose dans
les cimetières de Dékheulé) lui-même fils de
Serigne Makhtar Ndoumbé de Cocky,
Serigne Mor Anta Saly aura 04 enfants,
dont deux garçons, Serigne Ahmadou
Dame Faty, rappelé à DIEU à Patar et
inhumé aux cimetières de Ndiagne et Serigne Modou Khabaane Mbacké, 2ième khalife de Serigne
Mame Thierno Ibra Faty, celui qui sera le Mandoumbé Mbacké, petits fils de Serigne Mor Anta Saly
par sa mère Sokhna Fatou Binetou Mbacké.
fidèle bras droit et lieutenant de son frère
Cheikh Ahmadou Bamba.

Cheikh Ibrahima Fâty Mbacké, ‘’Borom Darou’’, petit frère et très


Serigne Mbacké Madina ibn Cheikh Moustapha Mbacké
proche disciple du Cheikh, entouré de membres de sa famille et
Khadimou Rassoul, arrière-petit-fils de Mame Mor Anta par ses
de ses proches disciples à Darou Mouhty.
deux parents.
Serigne Mame Mor Anta prendra aussi Avec Sokhna Thioro Marosso Diop, une
Sokhna Asta Touré, originaire de Lappé, et nièce du Damal du Cayor, Lat Dior Diop,
aura deux filles avec elle : Sokhna Rokhaya Serigne Mor Anta aura 04 enfants. Ce sont
Mbacké, épouse de Serigne Cheikhou les deux garçons qui sont Serigne Cheikh
Bousso, le fils ainé de Serigne Mboussobé et Thioro et Serigne Balla Thioro et les deux
père de Serigne Mor Rokhaya Bousso et filles sont Sokhna Coumba Taiba, qui sera
Sokhna Aïssatou Mbacké, qui ira à Taïba l’épouse de Chériff Mawlay Nassir Aidara,
Goundaw, auprès de Serigne Massamba un Sénégalo-marocain qui fut l’ami intime
Sylla. De leur union naîtra Serigne Massaer de Serigne Mbacké Bousso. Le couple aura
Sylla, qui prendra par la suite comme des enfants parmi eux Sokhna Absatou
épouse, Sokhna Marème Kounta Mbacké Aidara, qui sera l’épouse de Serigne
bint Cheikh Ahmadou Bamba et sœur Mbacké Bousso et la mère de Serigne
cadette utérine de Cheikh Mouhamadou Moulaye Bousso, l’homonyme de son
Falilou Mbacké. grand-père maternel.

Sokhna Asta Mbacké est aussi la mère


de Mame Serigne Syll, le neveu du Cheikh
qui fut aussi son cuisiner à Diourbel et le
père de Serigne Mahmoud Syll du village de
Taïba Keur Serigne Mahmoud, qui se trouve
entre Ndoulo et de Touré Ndoulo.

Il faut noter que Serigne Massamba


Sylla de Taïba est le fils de Sokhna Aïssatou
Mbacké, fille de Mame Balla Aissa. Il
prendra sa cousine Sokhna Aïssatou
Mbacké de Mame Mor Anta Saly.

Serigne Moulaye Bousso, fils de Serigne Mbacké Bousso et


de Sokhna Absatou Aidara fille de Cherif Moulaye Aidara
et arrière-petit-fils de Mame Mor Anta par sa grand-mère

Sokhna Absatou Aidara a été d’abord


l’épouse de Cheikh Ahmadou Bamba, mais
il ne naitra pas de lumière de cette union.

Serigne Mor Rokhaya Bousso, petit-fils de Serigne Mor


Anta par sa mère Sokhna Rokhaya Bousso.
C’est le Cheikh lui-même qui l’a ensuite uni le khalife de son père pendant 26 ans, de
à son cousin, Cheikh Mbacké Bousso4. 1945 à 1971.

Serigne Mouhamadou Bousso, petit-fils de Serigne Mor


Serigne Balla Thioro Mbacké, frère cadet et disciple de Anta, de par sa mère Sokhna Khadidiatou Mbacké (ici
Cheikh Ahmadou, qui a joué un rôle important dans les accompagné de son fils ainé Serigne Fallou Bousso).
rapports du Cheikh avec l’administration coloniale.
Les deux autres épouses de Mame Mor
Anta n’auront pas beaucoup d’enfants avec
lui. Sokhna Faty Isseu Dièye Diop, fille de
Serigne Mor Khoudia Coumba Diop, lui-
même fils de Serigne Massamba Anta
Thiébo, sera son épouse, après une
première union avec Damel Lat Dior Diop,
et aura avec lui Serigne Massamba
Mbacké, homonyme de son arrière-grand-
père maternel, Serigne Massamba Anta
Thiébo, qui fut son enseignant.

Sidy Muhammad Al Khalifa, dit Serigne Cheikh Thioro


Mbacké, frère cadet de Cheikh Ahmadou Bamba.

L’autre fille de Sokhna Thioro Marosso


est Sokhna Khadidiatou, sera l’épouse de
Serigne Mbacké Bousso et mère de son fils
ainé Serigne Mouhamadou Bousso, qui fut

4 fille en mariage (Sokhna Mouminatou Mbacké) et a uni


L’estime du Cheikh pour son cousin Serigne Mbacké
Bousso est grande. Il l’a uni avec une de ses anciennes une autre de ses filles (Sokhna Khadidiatou Mbacké) à un
épouses (Sokhna Absatou Aidara), lui a donné sa propre fils de Serigne Mbacké Bousso (Serigne Assane Bousso).
livres ou par recueil de témoignages de
grands disciples et hagiographes mourides.

Avec la participation distinguée de Serigne


Djily Mbacké Ngabou et Serigne Mame Mor
Mbacké ‘’Khame sa diné’’.

Relecture par Serigne Mouhamadou LO,


Inspecteur de l’enseignement à la retraite.

Adresses utiles pour les visiteurs en Ziaar:


 La tombe de Serigne Massamba Anta
Thiébo Diop dans les cimetières de
Ndiock à Cocky (Louga)
Serigne Massamba Mbacké, fils-cadet de Serigne Mor  Le village de Bamba Modou dans le
Anta Saly, homonyme de son arrière-grand-père Serigne
département de Kaffrine, 65 kms au
Massamba Anta Thiébo Diop de Cocky.
sud-est de la ville de Kaffrine
Quant à Sokhna Absa Diakhaté, sœur  Le village de Khourou Mbacké à mi-
de son collègue et ami Khally Madiakhaté chemin entre Diourbel et Mbacké, entre
Kalla, ils auront un fils unique Serigne les villages de Ndoulo et de Darou
Cheikh Absa Diakhaté, le dernier enfant que Khafor
Serigne Mor Anta verra, avant de retourner  Le village de Porokhane dans le Saloum
à Son Seigneur.  Le village Gambien de Ndiabacounda
 Le village de Patar, près de Ndiagne
Mame Maharame Mbacké, Mame
Balla Aissa Mbacké, Mame Mor Anta Saly  Le village de Ndiagne et ses cimetières
et surtout Cheikh Ahmadou Bamba, ont été  Le village de Mbacké Cadior, berceau
les membres de l’auguste famille du mouridisme.
‘’Mbacké’’ à porter son prestige et sa  Les cimetières de Dékheulé.
notoriété. Du fondateur de Mbacké-Baol au
Voir aussi les vidéos sur les villages de
fondateur de Touba-Mbacké, on compte 25
Khourou Mbacké et de Mbacké Cadior, sur
hommes de DIEU, tous hors du commun des
votre site Khidma28.tv et abonnez-vous.
mortels, qui de par leurs vertus et qualités,
ressemblent aux 25 prophètes de DIEU cités
dans le coran et repris par Cheikh Ahmadou
Bamba dans son poème ‘’Sindid’’. Qu’Allah
soit satisfait d’eux.

Dr Balla Mbacké MBOUP


Mai-Juin 2021.

Document réalisé sur la base des écrits et


des informations orales sur Mame Mor
Anta Saly, obtenues après consultations de

Vous aimerez peut-être aussi