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LE 04/02/2019

Les Millenials, qui sont ces jeunes déjà vieux ?


Les Millenials, qui sont ces jeunes déjà vieux ? Les Millenials sont des individus
devenus adultes aux environs de l’an 2000. Une génération de consommateur mais
aussi de gens de pouvoir, il parait par exemple qu’un Millennial gouverne la France.
Alors, les Millenials sont nombreux – 2 milliards, à la louche. En Chine seule, ils sont
400 millions. Mais précisément, ils sont tellement nombreux qu’il est évidemment
impossible de leur conférer une quelconque homogénéité, et c’est cela le paradoxe :
depuis quand avoir le même âge veut dire se ressembler ?

Les Millenials n’ont pour seul point commun que la biologie : leurs cellules se sont
développées entre 1980 et 2000. La multiplication du discours sur cette pseudo classe
montre la manière dont la sociologie est en train de se dissoudre dans le marketing.
Les Millenials intéressent parce qu’étant 2 milliards, ils dépensent un pognon de
dingue, d’où les études qui leurs sont consacrées.

Face à cette pseudo notion de Millenials, le Marx sociologue se retournerait


doublement dans sa tombe. L’idée marxiste, c’est qu’une condition économique
façonne mode de vie et vision du monde. Une idée popularisée au point d’avoir donné
du boulot aux sondeurs et marketeurs qui étudient les CSP, les catégories socio-
professionnelles. Alors, certes, à un certain niveau de généralité, être né au même
moment provoque des comportements communs, mais les disparités de revenus, et de
situations sociales, sont telles qu’il n’y a rien d’homogène dans le comportement de
ces personnes. Leur prêter un mode de vie commun marque en fait l’oubli définitif
d’une approche sociologique véritable.

Parler de Millenials, c’est faire croire qu’une classe d’âge équivaut à une classe de
consommateurs. La diffusion de ce terme révèle l’emprise donc que le marketing
possède sur notre monde. Parce qu’il paraît que les plus aisés des Millenials achètent
des produits de griffe, s’étourdissent dans la consommation. Ce n’est pas leur identité
commune de Millenials qui les incite à consommer de manière identique, ce sont les
difficultés de cette génération qui l’incite à s’abîmer dans la consommation. Comme
si leur fétichisme de la marchandise marquait un retour aux sociétés primitives.

Source : franceculture.fr

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