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Interaction homme-

machine(IHM)
Cours 2
Introduction
Ce cours présente les influences des sciences cognitives
ainsi que l’ergonomie dans le domaine de l’IHM.

• Les sciences cognitives ont soutenu l’IHM avec des


informations exactes concernant l’utilisateur tel que le
nombre d’information gardées en mémoire, la vitesse de
réaction, etc. afin d’adapter des interfaces selon la nature
de l’utilisateur.

• Tandis que l’ergonomie a fourni un nombre important de


règles et de critères pour créer des interfaces utiles,
utilisables et persuasives pour tout utilisateur.
Notions de base sur les
sciences cognitives
• Les sciences cognitives (le terme “cognition” vient du verbe latin
“cognosco” qui peut se traduire par savoir, comprendre ou connaître)

• Elles s’intéressent aux mécanismes et au fonctionnement des


processus mentaux c’est-à-dire la manière dont les connaissances se
construisent, s’utilisent et se transmettent.

• Elles tentent de comprendre et de modéliser les principales


dispositions et capacités de l’esprit naturels (les hommes et les
animaux) ou artificiels (les ordinateurs), à savoir le langage, le
raisonnement, la perception, la coordination motrice, la planification, la
décision, l’émotion, la conscience, la culture, etc .

• La modélisation permet d’élaborer des théories explicites et testables


des fonctions mentales en faisant appel aux disciplines telles que les
mathématiques et l’informatique.
Notions de base sur les
sciences cognitives
• Les disciplines constituant aujourd’hui les sciences
cognitives sont, principalement, la psychologie, la
linguistique, les neurosciences, l'anthropologie cognitive,
la psychologie cognitive et l’intelligence artificielle (IA).
Psychologie cognitive
• La psychologie cognitive est apparue dans les années 50, et
a pour but d'étudier le mental à partir d'une bonne
compréhension des mécanismes comportementaux.

• Elle détecte comment les gens pensent, comprennent, se


souviennent, parlent et résolvent des problèmes (de la
perception, à la production de comportements complexes,
en passant par le traitement de l’information).

• Une grande partie du travail dérivé de la psychologie


cognitive a été intégrée à diverses disciplines modernes et
surtout en IHM. Cela a permis de concevoir des interfaces
en prenant en compte la modélisation de l’utilisateur (le
niveau d’expertise, la vitesse de réaction, etc.).
Modèle Processeur Humain

Ce modèle se compose de mémoires hiérarchisées (mémoire à


long terme, à court terme (visuelle et auditive)) et de trois
processeurs : perceptif, cognitif et moteur.
Modèle Processeur Humain

Chaque mémoire se caractérise par sa capacité, sa


persistance et le type d’information qu’elle traite.

• Le système perceptif comprend les récepteurs sensoriels,


le processeur perceptif et les mémoires sensorielles
(mémoire visuelle et mémoire auditive).

• Le système cognitif comprend le processeur cognitif, la


mémoire de travail et la mémoire à long terme. Le
système moteur comprend le processeur moteur et les
effecteurs moteurs .
Le système sensoriel
Le trajet de l’information à travers le modèle du processeur humain peut se décrire
comme suit :

• Les récepteurs sensoriels reçoivent l’information et la transmettent au processeur


perceptif puis le processeur perceptif dirige cette information vers les mémoires
visuelle ou auditive :

Capacité mémoire (représentation non interprétée des entrées)

• fenêtre du visible de 360 à 700 nanomètres (les ondes au-dessous de 360


nm = ultraviolet et au-dessus de 700 nm = infrarouges)

• fenêtre de l'audible : 20 à 16000 cycles/s

Persistance en mémoire = 200 ms pour la mémoire visuelle et 1500 ms pour


la mémoire auditive.

Cycle de base du processeur : 100 ms (pour que l'individu ait la sensation de


percevoir, mais cela dépend de l’intensité du stimuli (un phénomène physique
détectable par un sous-système sensoriel)).
Le système cognitif
• La mémoire à court terme récupère l’information. Le processeur cognitif recherche dans la mémoire à
long terme les actions associées aux informations présentes dans la mémoire à court terme :

Mémoire à long terme

• capacité : infini

• persistance : infini

• type d'information : sémantique

Mémoire à court terme

• capacité: 7 ± 2 mnèmes (chunks : par exemple, la suite de lettres « S,B,A» constitue


un mnème pour la plupart d'entre nous mais forme trois mnèmes pour toute
personne qui ignore la signification du sigle.)

• persistance : 7s à 73s

• type d’information : acoustique, visuel, ...

cycle de base du processeur : 70 ms


Le système moteur

• Les actions sélectionnées sont transmises aux


processeurs moteurs :

Un mouvement n'est pas continu, mais est une


suite de micro-mouvements discrets

Temps d'un micro-mouvement : 70 ms (cycle de


base du processeur du système moteur)
Le système moteur: Loi de
Fitts
En 1954, le psychologue Paull Fitts a défini la loi de Fitts : Prédire le temps
requis pour atteindre une zone/un élément graphique. La loi de Fitts est
utilisée pour modéliser l'acte de « pointer », à la fois dans le vrai monde,
par exemple avec une main ou un doigt, et sur les ordinateurs, par exemple
avec une souris (ne s'applique pas nécessairement aux interfaces tactiles).

T = I.log (2D/L)

• T : le temps moyen pris pour effectuer le mouvement

• D : distance a parcourir,

• L : largeur de la cible,

• I = 0,1 sec (const)


La mémoire à court terme
En se basant sur les détails fournissent par le modèle et les valeurs de
la capacité et la persistance des mémoires ainsi que les cycles de
base des processeurs, un nombre important d’informations a été
déduit pour améliorer les interfaces homme-machine :

• On mémorise 7 items (± 2 selon l’individu, le stress, la fatigue…)

• Persistance : 7 s

• Oubli : 15 à 30 secondes

• Saturation => conflit et interférence.

• Les éléments inutilisés se dégradent.


La mémoire à court terme

• La sensation de percevoir se manifeste plus rapidement


lorsque le stimulus est intense.

Deux événements sensoriels similaires survenant


dans le même cycle sont combinés en un seul :

• Même couleur pour des rubriques similaires

• Même son pour des évènements similaires


La mémoire à court terme

• L'œil balaie à partir du coin haut à gauche, dans le sens


des aiguilles d'une montre et la recherche d’information a
lieu de manière séquentielle

Les informations les plus importantes concernant la


page ou l’application doivent se présenter en haut de
la page avec un menu dans le sens des aiguilles de
la montre
La mémoire à court terme
Conséquences sur les IHM

• Limiter les items de menus à 7


àen cas d’impossibilité séparer

• Etablir des liens entre éléments


(couleurs, format, emplacements)

• Utiliser des messages concis

• Ne pas présenter d’informations


inutiles

• Résistance au changement (favoriser


habitudes des utilisateurs)
Application aux IHM

• Exemple : Limites de la mémoire cognitive

• Situation : un utilisateur lit une suite d'informations


arbitraires, comme une quinzaine de mots (simples ou
composés) dans une langue inconnue.

• Question : comment va-t-il se comporter sur le plan


mémorisation juste après avoir cessé de consulter la
liste ?
Application aux IHM

• La réponse est liée à :

• la capacité de la mémoire à court terme (7 ± 2 mnèmes)


• et aux temps de persistance moyens des mémoires :
200 ms pour la mémoire sensorielle,
7 s pour la mémoire à court terme,
et l’infini pour la mémoire à long terme.
Application aux IHM

• Puisque la langue est inconnue, chaque mot constitue un


mnème.

• La liste comportant plus de 7 mnèmes, l'utilisateur va


commettre des oublis.

àQuels sont les mots oubliés ?


Application aux IHM
• Les premiers mots présentés, s'ils ont été mémorisés, sont
accessibles depuis la mémoire à long terme :

au-delà de 200ms, ou bien l'information est perdue,

ou bien elle est disponible dans la mémoire à long terme.

• Les derniers éléments de la liste,


s'ils ont été transférés depuis la mémoire sensorielle,

sont encore présents dans la mémoire à court terme.

àCe sont donc les éléments du milieu qui seront oubliés.


La mémoire à long terme
Rôle analogue aux mémoires centrales et secondaires d'un
calculateur :

• Contient l'information de masse

• Peut être lue ou modifiée

• Son contenu est un réseau sémantique de mnèmes : des


procédures et des données appelées respectivement :

• connaissance procédurale (ou savoir-faire)

• connaissance factuelle (ou connaissance de faits).


La mémoire à long terme

• Pour être inscrit dans la mémoire à long terme, un mnème


de la mémoire à court terme doit être associé, selon des
critères définis par l'individu, à un ou plusieurs mnèmes
de la mémoire à long terme.

• Les chances de retrouver un mnème croissent avec:

• le nombre d'associations discriminantes.

• le temps disponible pour effectuer ces associations.


La mémoire à long terme
• Capacité infinie

• Durée de stockage illimitée

• Accès associatif

Conséquences sur les IHM

• favoriser l’apprentissage par répétition

• logiciel à utilisation fréquente ≠ logiciel à utilisation par


intermittence
La mémoire à long terme
Techniques pour favoriser la mémorisation à long terme :

• Reformuler l’information (langage de l’utilisateur)

• Ajouter du sens (raconter une histoire)

• Imagination visuelle (acheter/chariot, métaphore du bureau )

• Organiser (créer un mnème/public cible)

• Faire des liens avec des connaissances existantes


(catégories)
Application aux IHM
Pour vous quels sont les mnèmes parmi cette liste:

I.H.M

P.L.E

COTS-Based-Software-Engineering

G.U.I

S.N.C.F.T

Copier-coller

Drag and drop


Application aux IHM
• Quand vous avez lu ces mots (ou groupes de mots), vous
avez lancé la recherche d’un mnème.

• Le succès de cette recherche transfère le mnème dans la


mémoire à court terme avec un degré d'activation donné.
à Ah! Je m’en rappelle, IHM c’est Interface Homme Machine
J
à PLE ? Non je ne sais pasL
• L'échec a deux causes principales :
soit aucune association n'est trouvée dans la mémoire à
long terme,
soit plusieurs mnèmes interfèrent avec le mnème cible.
Leçons tirées de la
psychologie cognitive
• 02 secondes

ne pas attendre plus de 2 secondes les réponses du système

• 3 clics

accéder à l’information souhaitée en 3 clics

• Syndrome de l’oisillon

les utilisateurs ont tendance à rejeter les systèmes non


familiers

problème pour l’évolution des logiciels, les innovations


Leçons tirées de la
psychologie cognitive
• Interface intuitive

utilisable dès la première fois, sans formation

• Indiquer visuellement les actions significatives dans un


contexte donné

Boutons ou zones grisées, état d’avancement d’une


action

• Signaler la complétion d’une action terminée

Installation terminée,...
Conclusion

• La psychologie cognitive est un élément clé pour


comprendre ce qui se passe dans « la boite noire » de
l’être humain.

àélément clé pour modéliser l’utilisateur dans nos


IHM
Sources du cours
• Cours IHM (Master Ingénierie des Médias) APPORTS DE
LA PSYCHOLOGIE COGNITIVE À L’IHM : https://
isammblog.files.wordpress.com/2015/11/
ihm_ch2_psychologiecognitive_s_b_abdallah.pdf
• Cours Interaction Homme-Machine RICM (Réseau
Informatique et Communication Multimédia) : http://
iihm.imag.fr/nigay/ENSEIG/RICM5/IHM/
• Nadia Elouali: Cours Interaction Homme-Machine (IHM)
• Cours IHM (Master Ingénierie des Médias) ERGONOMIE :
PRINCIPES ET ÉVALUATION

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