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maths re
1 S1
titre
résumés de cours avec
exercices
par
Ismaila Mbodji
Ousseynou Ngom
5
ALGÈBRE
0
Second degré
Introduction
Ce premier chapitre est d’abord un rappel et une consolidation des avec paramètre ou les systèmes d’équations à paramètres , il est
acquis sur le second degré vu en classe de seconde. appelé à mener un raisonnement abstrait et cohérent prétexte pour
C"est une notion fondamentale et transversale car elle intervient acquérir l’autonomie dans la résolution des problèmes .
dans presque tous les chapitres du programme. Enfin ce chapitre sera encore l’occasion de travailler sur des pro-
Ce chapitre est aussi un complément et un approfondissement sur blèmes se ramenant au second degré car la «résolution de pro-
le second degré. blèmes reste comme en seconde l’objectif essentiel de ce pro-
L’ élève de première de la série S1 est invité a beaucoup travaillé, gramme».
sur les paramètres que ce soit sur les équations du second degré
7
Résumé de Cours
1. Forme canonique
On considère l’expression du second degré suivante : T (x) = ax 2 + bx + c avec a ̸= 0.
( ) ( )
b c b b 2 b2
On a T (x) = ax 2 + bx + c = a x 2 + x + Or x 2 + x = x + − 2
a a a 2a 4a
[( )2 2 ] [( )2 ( 2 )]
b b c b b − 4ac
Donc T (x) = a x + − 2+ =a x+ −
2a 4a a 2a 4ac 2
[( ) ( )] ( )
b 2 ∆ b 2 ∆
On pose ∆ = b 2 − 4ac et T (x) = a x + − = a x + − 2
2a 4ac 2 2a 4c
Cette dernière écriture est appelée la forme canonique de l’expression du second degré ax 2 + bx + c.
La quantité ∆ = b 2 − 4ac est appelée discriminant de ax 2 + bx + c.
MÉTHODE 1
Il est conseillé de savoir retrouver la forme canonique plutôt que de la mémoriser.
Elle sert entre autre à factoriser ou à déterminer les racines de T (x).
Exercice d’application
Correction
( ) ( )
1 3 2 9
T (x) = 2x 2 − 6x − 1 = 2 x 2 − 3x − Or x 2 − 3x = x − −
2 2 4
[( )2 ] [( )2 ] ( )
3 9 1 3 11 3 2 11
Donc T (x) = 2 x − − − =2 x− − =2 x− − forme canonique
2 4 2 ( 2 p 4) ( p2 ) 2
[( )2 ]
3 11 3 11 3 11
Factorisation 2 x − − =2 x− − x− +
2 4 2 2 2 2
2. Factorisation de ax2+bx +c
[( )2 ( )]
b ∆
A partir de la forme canonique a x+ − et du signe de ∆, on peut se prononcer sur la factorisation de ax 2 + bx + c.
2a 4ac 2
MÉTHODE 2
On considère l’expression (E) du second degré suivant : ax 2 + bx + c.
• Si ∆ < 0 alors (E) n’a pas de racines et ax 2 + bx + c n’est pas factorisable.
b
• Si ∆ = 0 alors (E) a une seule racines x 0 = − et ax 2 + bx + c = a (x − x 0 )2
2a
• Si ∆ > 0 alors (E) a deux racines distinctes :
p p
−b + ∆ −b − ∆
x1 = et x 2 = et ax 2 + bx + c = a (x − x 1 ) (x − x 2 )
2a 2a
Exercice d’application
Résoudre dans R les équations suivantes puis factoriser si possible l’ expression du second degré figurant au 1er
membre.
1 1
1) 3x 2 − 2x − 16 = 0 2) −5x 2 + x − 1 = 0 3) −4x 2 +20x−25 = 0 4) − x 2 + x − 4 = 0 5) 2x 2 + 3x − 1 = 0
6 3
R EMARQUES :
Si a et c sont de signes contraires alors l’expression : ax 2 + bx + c a deux racines.
En effet ac < 0 =⇒ −ac > 0 =⇒ ∆ > 0
Si l’expression du second degré est incomplète du type ax 2 + bx ou ax 2 + c alors il est inutile de calculer
∆ : la factorisation est évidente.
Discriminant réduit
Si le coefficient b est de la forme b = 2b ′ ( càd pair) : alors le discriminant ∆ s’écrit :
∆ = b 2 − 4ac = (2b ′ )2 − 4ac = 4b ′2 − 4ac = 4(b ′2 − ac) = 4∆′ .
Ainsi ∆ a le même signe que la quantité ∆′ = b 2 − ac, appelée discriminant réduit.
• Si ∆′ > 0 alors ∆ > 0 et l’expression : ax 2 + bx + c a deux racines :
p p p
−b ∓ ∆ −2b ′ ∓ 4∆′ −b ′ ∓ ∆′
= =
2a 2a a
b 2b ′ b′
• Si ∆′ = 0 alors ∆ = 0 et : ax 2 + bx + c a une racine. x 0 = − =− =−
2a 2a a
• Si ∆′ < 0 alors ∆ < 0 et : ax 2 + bx + c n’a pas de racine.
3. Signes de ax2+bx+c
PROPRIÉTÉ
Soit ax 2 + bx + c une expression du second degré.
• Si ∆ < 0 alors ax 2 + bx + c est du signe de a pour tout x ∈ R.
x −∞ +∞
2
ax + bx + c signe de a
b b
• Si ∆ = 0 alors ax 2 + bx + c est du signe de a pour tout x ̸= − et s’annule en − .
. 2a 2a
x −∞ b
− 2a +∞
ax 2 + bx + c signe de a 0 signe de a
MÉTHODE 3
Une expression du second degré dont les coefficients dépendent d’un paramètre m est positive (respective-
ment négative) pour tout réel x, pour les valeurs de m telles que ∆ < 0 et a > 0 (respectivement a < 0).
Exercice d’application
Pour quelles valeurs du paramètre m l’expression (E) suivante : (m + 3)x 2 − 2mx + 1 + m est-elle négative pour
tout réel x ?
Correction
On a ∆′ = m 2 − (m + 3)(1 + m) = −4m − 3
3 3
Or −4m − 3 < 0 ⇐⇒ m > − . Donc (E) est négative lorsque m > − et m < −3 . Ce qui est impossible.
4 4
PROPRIÉTÉ
Réciproquement, si deux nombres ont pour somme S et pour produit P, alors ils sont les solutions de l’équa-
tion du second degré : X 2 − S X + P = 0.
Exercice d’application
3er cas si aT (β) > 0 alors T (β) et a sont de même signe. Donc β est à l’extérieur de l’intervalle [x 1 , x 2 ]
x1 + x2 b
On compare β au centre de l’intervalle [x 1 , x 2 ] c’est-à-dire qui n’est rien d’autre que − .
2 2a
b b
Si β + > 0 alors x 1 < x 2 < β et si β + < 0 alors β < x 1 < x 2 .
2a 2a
Exemple
Classer les réels 1 et −2 par rapport aux racines de T (x) = 55x 2 − 78x − 187
On a 55T (1) < 0 donc le nombre 1 est entre les racines.
78
55T (−2) > 0 et −2 − < 0 donc le nombre −2 est à l’extérieur des racines plus précisément −2 < x 1 < x 2 .
110
MÉTHODE 5
Pour discuter le nombre de racines et leur signe d’une équation du second degré dont les coefficients dé-
pendent d’un paramètre réel m, on peut procéder comme suit :
• calculer le discriminant ∆ puis étudier son signe en fonction de m.
• étudier le signe P et S en fonction de m.
• résumer le tout dans un tableau de signes.
• enfin appliquer les propriétés précédentes.
Exercice d’application
Correction
• Si m − 1 = 0 c’est à dire m = 1 alors l’équation est du premier degré :2x − 4 = 0 soit x = 2 une seule solution
positive.
• Si m − 1 ̸= 0 c’est à dire m ̸= 1 alors l’équation est du second degré et ∆ = 4m 2 − 4(m − 1)(m − 5) = 24m − 20
Signes de ∆ suivant les valeurs de m.
5
x −∞ 1 +∞
6
∆ − + +
2m m −5
On a : S = − et P =
m −1 m −1
x −∞ 0 1 +∞ x −∞ 1 5 +∞
S − + − P + − +
] : [
Conclusion
5
• Si m ∈ , 1 alors (E) admet deux solutions positives.
6
• Si m ∈ ]1 , 5[ alors (E) admet deux solutions signes contraires.
• Si m ∈ ]5 , +∞[ alors (E) admet deux solutions négatives.
Relation entre x 1 et x 2
On utilise les expressions de S et P. Pour cela on tire m dans S et P.
m −5 P −5 2m S
P= ⇐⇒ m = et S = − ⇐⇒ m =
m −1 P −1 m −1 S +2
P −5 S
Donc = ⇐⇒ P − 2S − 5 = 0
P −1 S +2
Exercice d’application
Résoudre l’équation : x 4 − 4x 2 + 3 = 0
Correction
B. Inéquations bicarrées
DÉFINITION
On appelle inéquation bicarrée, toute inéquation pouvant se ramener sous l’une des quatre formes suivantes :
ax 4 + bx 2 + c ≤ 0 ; ax 4 + bx 2 + c ≥ 0 ; ax 4 + bx 2 + c > 0 ; ax 4 + bx 2 + c < 0.
MÉTHODE 7
Ici aussi on pose X = x 2 , on retrouve alors une inéquation du second degré en X qu’on pourra résoudre à
l’aide d’un tableau de signes.
Exercice d’application
Correction
( )( )
En posant X = x 2 et à l’aide de l’exemple précèdent, on obtient x 4 − 4x 2 + 3 = x 2 − 1 x 2 − 3
1) E (x)2 − 2E (x) − 8 = 0 3) E (x)2 − 2E (x) − 8 ≤ 0 Soit T un trinôme du second degré défini par : T (x) = x 2 + px + q
2) −3E (x)2 + 4E (x) + 7 = 0 4) −3E (x)2 + 4E (x) + 7 > 0 Déterminer les réels p et q sachant qu’ils sont les racines de T (x).
Sachant que 468 cadeaux ont été distribués, combien de per- 1) a) Préciser le repère orthonormé dans lequel les points A, B
sonnes étaient présentes à cette fête ? et C ont pour coordonnées respectives (0 ; 0), (4 ; 0) et (0 ;
On nous sert une pizza qui a la forme d’un triangle équilatéral de b) Déterminer l’équation de la droite (BC ) dans ce repère.
côté 28 cm. Je la coupe en deux parties égales , d’un seul coup de c) Quelle relation peut-on en déduire pour les coordonnées
La longueur de la coupure est approximativement égale à l’âge 2) Soit f la fonction qui à l’abscisse x de M dans ce repère asso-
.
A B
1
Polynômes
Introduction
Bâtir, acheter, partager, vendre, échanger, répartir sont autant d’ac- notations modernes avec Viete (1540- 1603) puis Descartes (1596-
tions de la vie courante faisant intervenir des problèmes. 1650).
La résolution de ces problèmes a fait intervenir des équations, in- Dans ce chapitre, après quelques rappels des définitions des
équations et systèmes et a nécessité l’introduction de ce que nous concepts de base, nous allons étudier la factorisation des poly-
appelons des polynômes dont la recherche de leurs racines est in- nômes.
contournable. Les méthodes de division, notamment la méthode de Hörner,
Longtemps la notation de ces polynômes a été lourde et inélégante. doivent impérativement être maîtrisées.
Dès 360 aprés J.C, Diophante désigne l’inconnue par une lettre, ce A la fin de ce chapitre, nous présentons des problèmes généraux
n’est que vers le XVII e siècle qu’apparaissent et se développent les sur les polynômes pouvant intéresser les élèves de la série S1.
15
Résumé de Cours
Exemples
1) −4x 3 est un monôme de coefficient −4 et d’exposant 3.
2) 2 est un monôme constant, d’exposant 0.
3 p
3) 2x 5 + x 3 − (1 − 6)x 2 + 10 est un polynôme constitué de 4 monômes. Il est de degré 5.
7
5 5
4) x 3 + 4x 2 + 5x + n’est pas un polynôme car le terme n’est pas un monôme.
x x
V OCABULAIRE :
a n , a n−1 , · · · , a 2 , a 1 et a 0 sont appelés les coefficients du polynôme P .
On dit que le polynôme P est écrit sous la forme développée suivant les puissances décroissantes de x.
Pour tout entier naturel k compris entre 0 et n, a k x k est appelé terme de degré k.
a 0 est appelé le monôme constant.
R EMARQUES :
Tout polynôme de degré 1 est appelé binôme du premier degré : il est de la forme ax + b.
Tout polynôme de degré 2 est appelé trinôme du second degré : il est de la forme ax 2 + bx + c.
Tout polynôme de degré 3 peut s’écrire sous la forme ax 3 + bx 2 + c x + d .
PROPRIÉTÉ
Si a n x n + a n−1 x n−1 + · · · + a 1 x + a 0 = 0 pour tout réel x alors a 0 = a 1 = a 2 = · · · = a n = 0.
Exemple
( p )( p )
Les polynômes P (x) = x 4 + 1 et Q(x) = x 2 + 2x − 1 x 2 − 2x + 1 sont égaux.
Il suffit de développer Q(x).
PROPRIÉTÉ
Soient P et Q deux polynômes non nuls.
Le produit PQ est un polynôme, et on a : d eg (PQ) = d eg P + d egQ.
En particulier le produit d’un réel αP est un polynôme, et on a : d eg (αP ) = d eg P .
MÉTHODE 1
Pour déterminer le degré d’un polynôme, une méthode consiste à écrire sa forme développée.
Exercice d’application
L’algorithme permettant d’effectuer la division de deux nombres entiers naturels se généralise aux polynômes.
Nous admettons le théorème suivant.
Q est appelé le quotient et R le reste et cette écriture est la division euclidienne de P par D.
Exemple
On pose une division de polynômes comme on pose une division euclidienne de deux entiers.
Par exemple si P (x) = 2X 4 − X 3 − 2X 2 + 3X − 1 et D(x) = X 2 − X + 1.
Alors on trouve Q(x) = 2X 2 + X − 3 et R(x) = −X + 2.
On n’oublie pas de vérifier qu’effectivement P = DQ + R.
2X 4 − X 3 − 2X 2 + 3X − 1 X2 − X +1
− 2X 4 − 2X 3 + 2X 2 .
X 3 − 4X 2 + 3X − 1 2X 2 + X − 3
− X3 − X2 + X
−3X 2 + 2X − 1
− −3X 2 + 3X − 3
−X + 2
Exemple
Pour X 4 − 3X 3 + X + 1 divisé par X 2 + 2 on trouve un quotient égal à X 2 − 3X − 2 et un reste égale à 7X + 5.
X 4 − 3X 3 + X +1 X2 +2
− X4 + 2X 2 .
−3X 3 − 2X 2 + X + 1 X 2 − 3X − 2
− −3X 3
− 6X
−2X 2 + 7X + 1
− −2X 2 −4
7X + 5
DÉFINITION
On dit qu’un polynôme P est divisible ou factorisable par le polynôme D, s’il existe un unique polynôme Q
appelé quotient tel que : P = DQ.
PROPRIÉTÉ
Un polynôme P est divisible par le polynôme D si et seulement si le reste de la division de P par D est nul.
Dans ce cas on a : d egQ = d eg P − d eg D.
Exemple
Pour montrer que le polynôme 2x 3 − 3x 2 − 2x + 3 est divisible par 2x − 3 on effectue la division suivante.
2x 3 − 3x 2 − 2x + 3 2x − 3
−2x 3 + 3x 2 .
0 − 2x + 3 x2 − 1
2x − 3
0
Donc 2x 3 − 3x 2 − 2x + 3 = (2x − 3)(x 2 − 1)
On appelle racine ou zéro d’un polynôme P (x) tout nombre réel α tel que : P (α) = 0.
p p
Exemple Soit P (x) = (1 + 2)x 2 − 2x − 1
p p p p
P (1) = 1 + 2 − 2 − 1 = 2 − 2 − 1 + 1 = 0 donc 1 une racine de P (x).
p
Vérifiez que 1 − 2 est aussi une racine de P (x).
R EMARQUES :
Il est très facile de se rendre compte que 0, 1 ou −1 est une racine d’un polynôme. Lorsque c’est le cas on
dit que le polynôme admet une racine évidente.
Déterminer les racines d’un polynôme P (x), c’est résoudre l’équation P (x) = 0.
Si le nombre 0 est une racine d’un polynôme alors ce polynôme n ’a pas de terme constant.
Certains polynômes n’ont pas de racines ; par exemple P (x) = x 2 + 1.
Un polynôme sans racine est nécessairement de signe constant.
PROPRIÉTÉ
Si un polynôme P est divisible par un polynôme Q alors toute racine de Q est racine de P.
R EMARQUE : Si un polynôme P est divisible par des polynômes Q et T alors il est divisible par leur produit.
B. Factorisation d’ un polynôme
DÉFINITION
Un polynôme mis sous la forme d’un produit de polynômes de degré supérieurs ou égaux à 1 est dit factorisé.
Exemples
Certains polynômes sont factorisables et n’admettent pourtant aucune racine. C’est le cas de l’exemple ci-dessous de P (x).
THÉORÈME
C ONSÉQUENCE :
α est une racine d’un polynôme P si et seulement si P est factorisable par (x − α).
Nous donnons ici trois méthodes pour calculer le polynôme quotient Q(x).
Exercice d’application
Correction
Exercice d’application
Correction
On effectue la division euclidienne de P (x) par (x − 3) et on vérifie que le reste est nul et du coup on obtient
Q(x) = 2x 2 + x − 3.
2 −5 −6 9
α ⊠ 2α α (2α − 5) α [α (2α − 5) − 6]
2 2α − 5 α (2α − 5) − 6 P (α)
Les réels 2, 2α − 5 et α (2α − 5) − 6 de la dernière ligne de ce tableau dit de Hörner correspondent aux coeffi-
cients de la division de P (x) par x − α.
La valeur figurant dans la dernière case de la dernière ligne correspond à P (α). Elle est égale à 0 que lorsque
α est racine de P (x) .
Exercice d’application
Correction
Étape 1 Étape 2
2 −5 −6 9 2 −5 −6 9
3 ⊠ 3 ⊠ 6 3 −9
2 1 −3 0
Les valeurs 2, 1 et −3 figurant dans la dernière ligne, correspondent respectivement à celles des coefficients a, b
et c de Q(x). Soit Q(x) = 2x 2 + x − 3.
P (3) correspond à la valeur 0 figurant dans la dernière case de la dernière ligne du tableau de Hörner .
Ce tableau permet donc de prouver que 3 est une racine de P (x) et de trouver en même temps les coefficients
du polynôme quotient Q(x).
R EMARQUES :
Attention la valeur figurant dans la dernière case de la dernière ligne du tableau de Hörner n’est pas néces-
sairement nulle. Elle correspond à la valeur de P (α) et elle est donc nulle que lorsque α est une racine de
P (x).
P (α) est le reste de la division de P (x) par (x − α). Sa valeur correspond au reste de la division de P par
(x − α) ou à la valeur figurant dans la dernière case de la dernière ligne du tableau de Hörner.
( )
Si α et β sont deux racines de P (x) alors P (x) est factorisable par (x − α) x − β et dans ce cas il existe un
( )
polynôme Q(x) tel que P (x) = (x − α) x − β Q(x) et d ◦Q = d ◦ P − 2.
THÉORÈME
C ONSÉQUENCE :
Soit P (x) = a n x n + a n−1 x n−1 · · · + a 2 x 2 + a 1 x + a 0 un polynôme de degré n ayant n racines α1 , α2 , α3 ,· · · , αn
alors P (x) se factorise sous la forme : P (x) = a n (x − α1 ) (x − α2 ) (x − α3 ) · · · (x − αn )
THÉORÈME
Si un polynôme de degré n s’annule en n + 1 valeurs alors ce polynôme est le polynôme nul.
MÉTHODE 5
Pour factoriser un polynôme on peut essayer successivement les méthodes suivantes.
• Trouver un facteur commun.
• Reconnaître une identité remarquable.
• Trouver une racine α et diviser par (x − α).
• S’il s’agit d’un polynôme du second degré on applique la règle vue en seconde.
Exercice d’application
b c
x1 + x2 = − et x 1 x 2 =
a a
En effet on a
On a : P (x) = ax 3 + bx 2 + c x + d
= a (x − x 1 ) (x − x 2 ) (x − x 3 )
= ax 3 − a (x 1 + x 2 + x 3 ) x 2 + a (x 1 x 2 + x 2 x 3 + x 1 x 3 ) x − x 1 x 2 x 3
b
x1 + x2 + x3 =
a
c
x1 x2 + x2 x3 + x1 x3 =
a
d
x1 x2 x3 = −
a
Exemple
1 1 1
Sans les calculer , déterminons les valeurs de x 1 + x 2 + x 3 , x 1 x 2 x 3 et + +
x1 x2 x3
Réponse :
On applique les formules précédentes.
5 1 2 1
x1 + x2 + x3 = − = − et x 1 x 2 x 3 = − =−
20 4 20 10
1 1 1
Pour calculer l’expression + + , on va la transformer d’abord.
x1 x2 x3
3
1 1 1 x 1 x 2 + x 2 x 3 + x 1 x 3 − 20 3
On a + + = = 2 =
x1 x2 x3 x1 x2 x3 − 20 2
4. Fraction rationnelle
DÉFINITION
On appelle fraction rationnelle, le quotient de deux polynômes m(x) par n(x) , avec n(x) non nul.
m(x)
Si f (x) = une fraction rationnelle alors f (x) existe si et seulement si n(x) ̸= 0.
n(x)
L’ensemble des réels pour lesquels f (x) existe est appelé le domaine ou ensemble de définition de f (x). On le note Df.
Exercice d’application
x 3 − 2x 2 − 10
Effectuer la division euclidienne de x 3 −2x 2 −10 par x 2 +3 puis en déduire une expression de f (x) =
x2 + 3
cx + d
de la forme f (x) = ax + b +
x2 + 3
Correction
X 3 − 2X 2 − 10 X2 +3
− X3 + 3X .
−2X 2 − 3X 2 − 10 X −2
− −2X 2
− 6X
−3x − 4
x 3 − 2x 2 − 10 3x − 4
Par suite x 3 − 2x 2 − 10 = (X 2 + 3)(x − 2) − 3x − 4 ⇐⇒ f (x) = = x −2− 2
x +3
2 x +3
Exercice d’application
1
Soit f la fraction rationnelle définie sur R \ {0, −1, −2} par : f (x) = .
x(x + 1)(x + 2)
a b c
1) Trouver trois nombres réels a , b et c tels que : f (x) = + + .
x x +1 x +2
2) Soit n un entier naturel non nul. Déterminer une expression simplifiée de la somme suivante.
f (1) + f (2) + f (3) + · · · + f (n).
Correction
1 Calculer le degré du polynôme suivant : (x + 1)5 − (x − 1)5 . a) En remplaçant x par y + h dans (E’) on obtient une nou-
( √ )3 ( √ )3
velle équation (E”) dans laquelle y est l’inconnue.
2 Soit : P (x) = 1 + 1 + x 2 + 1 − 1 + x 2 .
Quelle valeur faut-il donner à h pour que le coefficient de
Montrer que P (x) est un polynôme et préciser son degré.
y 2 dans (E”) soit nul ?
3 2
3 Soit : P (x) = 3x − 2, S(x) = x + x − 1 et T (x) = ax + b. b) h ayant la valeur trouvée en (a), résoudre (E”) puis (E’).
Trouver a et b afin que le degré de P − ST soit le plus petit pos- 4x 3 − 3x − 1
3) Résoudre dans R l’inéquation : >0
sible. x +1
13 Résoudre dans R après avoir trouvé une racine évidente.
4 Effectuer les divisions euclidiennes de A par B dans
6x 3 − 11x 2 + 6x − 1
chaque cas. 1) x + 2x 3 − 16x 2 − 2x + 15 = 0 3)
4
≥0
x3 + x + 2
4 3
A = X 4 − 1 et B = X 3 − 1. x + 2x + 1
2) 2x 3 + 3x 2 + x − 6 < 0 4) >1
A = 4X 3 + 2X 2 − X − 5 et B = X 2 + X ; x +1
23 3 2
Soit P (x) = ax + bx − ax − b, avec a ̸= 0. Soit P (x) = ax 4 + bx 3 + c x 2 + bx + c avec a ̸= 0
1) Montrer que −1 est une racine de P (x). 1) Vérifier que zéro n’est pas une racine.
1
2) Factoriser P (x). 2) Montrer que si α est racine alors son inverse est aussi ra-
α
cine.
24
3) Soit l’équation (E) : ax 4 + bx 3 + c x 2 + bx + a = 0
1) Montrer que le polynôme
a) Montrer
( que
) (E)( est équivalente
) à:
f (x) = x 3 − (a + b + 1)x 2 + (ab + 2a − 1)x − (a − 1)(b + 1) est di- 1 1
2
a x + 2 +b x + +c = 0
visible par x − 1. Calculer le quotient q(x). x x
1
2) On propose de résoudre l’équation f (x) = 0. b) On pose X = x + .
x
a) Calculer (a − b − 2)2 . Montrer que (E) s’écrit sous la forme aX 2 + bX + c − 2a = 0
b) Résoudre q(x) = 0 puis en déduire les solutions de f (x) = 0. Application : en utilisant la méthode précédente, résoudre dans
( )( )
25 Soit le polynôme défini par P (x) = x n − 1 x n+1 − 1 où n R les équations suivantes.
est un entier naturel non nul. 1) x 4 − 3x 3 + 4x 2 − 3x + 1 = 0 2) 6x 4 + 5x 3 − 38x 2 + 5x + 6 = 0
1) Quel est le degré de P (x) ?
30 Soit (X 2 + X + 1)n − aX 2n − bX 2n−1 un polynôme.
2) Montrer que quelle que soit la valeur de n, P (−1) = 0
Déterminer le degré de ce polynôme en fonction de a et b.
3) Montrer P (x) est divisible par (x − 1)2 (x + 1)
4) Quel est alors le degré du polynôme quotient Q(x) ?
31 Soient a, b et c des nombres réels distincts.
Équations,inéquations 2
et systèmes
Introduction
Les méthodes de résolution d’équation et d’inéquation irrationnelles A la fin de ce chapitre, nous présentons des exercices sur les équa-
dont l’inconnue figure sous un radical ou dans une valeur absolue tions , inéquations et systèmes pouvant intéresser les élèves de la
sont rappelées ici ainsi la méthode du pivot de Gauss sur les sys- série S1.
tèmes linéaires.
29
Résumé de Cours
A. Equations irrationnelles
√ √
MÉTHODE 1 Equation A(x) = B (x)
{
√ √ A(x) ≥ 0 ou B (x) ≥ 0
A(x) = B (x) ⇐⇒
A(x) = B (x)
Exercice d’application
√ √
Résoudre dans R l’équation : 2x 2 + 5x + 7 = x 2 − x − 2
Correction
√ √ x 2 − x − 2 ≥ 0
2x 2 + 5x + 7 = x 2 − x − 2 ⇐⇒
2x 2 + 5x + 7 = x 2 − x − 2
x 2 − x − 2 ≥ 0
⇐⇒
x 2 + 6x + 9 = 0
x ∈ ]−∞ , −1] ∪ [2 , +∞[ { }
⇐⇒ ⇐⇒ donc S = 3
x = 3
√
MÉTHODE 2 Equation A(x) = B (x)
{
√ B (x) ≥ 0
A(x) = B (x) ⇐⇒
A(x) = B (x)2
Exercice d’application
√
Résoudre dans R l’équation : −x 2 + 2x + 3 = 3x − 1
Correction
√ 3x − 1 ≥ 0
−x 2 + 2x + 3 = 3x − 1 ⇐⇒
−x 2 + 2x + 3 = (3x − 1)2
x ≥ 1
⇐⇒ 3
10x 2 − 8x − 2 = 0
1
x ≥
⇐⇒ 3
1
x = 1 ou x = −
5
⇐⇒ x = 1
√ √
MÉTHODE 3 Equations A(x) + B (x) = k avec k un réel
√ √
L’ équation A(x) + B (x) = k se ramène au cas précédent en élevant au carré les deux membres.
Exercice d’application
p p
Résoudre dans R l’équation 2x + 1 + 2 − x = 2
Correction [ ]
1
L’ équation est définie lorsque 2x + 1 ≥ 0 et 2 − x ≥ 0 c’est-à-dire x ∈ − , 2
2
En élevant les membres de l’ équation on a :
√ √
2x + 1 + 2 − x + 2 (2x + 1)(2 − x) = 4 c’est-à-dire 2 (2x + 1)(2 − x) = −x + 1
−x + 1 ≥ 0 [ ]
[ ] 1
p p 1 x ∈ − , 1
Ainsi on a 2x + 1 + 2 − x = 2 ⇐⇒ x ∈ − , 2 ⇐⇒ 2
2
−9x 2 + 14x + 7 = 0
4(2x + 1)(2 − x) = −(x + 1)2
[ ]
1
x ∈ − , 1 { 7 − 4p7 }
⇐⇒ 2p p S=
x = 7 − 4 7 ou x = 7 + 4 7 9
9 9
B. Inéquations irrationnelles
√ √
MÉTHODE 4 Inéquations A(x) ≤ B (x)
A(x) ≥ 0
√ √
A(x) ≤ B (x) ⇐⇒ B (x) ≥ 0
A(x) ≤ B (x)
Exercice d’application
√ √
Résoudre dans R l’inéquation : x 2 + 4x + 3 ≤ x2 − 4
Correction
x 2 + 4x + 3 ≥ 0
x 2 + 4x + 3 ≥ 0
√ √
x 2 + 4x + 3 ≤ x 2 − 4 ⇐⇒ x 2 − 4 ≥ 0 ⇐⇒ x2 − 4 ≥ 0
2
x + 4x + 3 ≤ x 2 − 4 4x + 7 ≤ 0
7
x −∞ −3 −2 − −1 2 +∞
4
x 2 + 4x + 3 − + + + + +
x2 − 4 + + − − − +
4x + 7 − − − + + +
S = [−3 , −2]
R EMARQUE :
A(x) > 0
√ √
Dans le cas où l’inégalité est stricte. A(x) < B (x) ⇐⇒ B (x) > 0
A(x) < B (x)
√
MÉTHODE 5 Inéquations A(x) ≤ B (x)
A(x) ≥ 0
√
A(x) ≤ B (x) ⇐⇒ B (x) ≥ 0
A(x) ≤ B 2 (x)
Exercice d’application
√
Résoudre dans R l’inéquation : −2x 2 + 5x + 3 ≤ 2x + 3
Correction
2
−2x + 5x + 3 ≥ 0
√
−2x 2 + 5x + 3 ≤ 2x + 3 ⇐⇒ 2x + 3 ≥ 0
−2x 2 + 5x + 3 ≤ (2x + 3)2
2
−2x + 5x + 3 ≥ 0
⇐⇒ 2x + 3 ≥ 0
−2x 2 + 5x + 3 ≤ 4x 2 + 12x + 9
−2x 2 + 5x + 3 ≥ 0
⇐⇒ 2x + 3 ≥ 0
−6x 2 − 7x − 6 ≤ 0
3 1
x −∞ − − 3 +∞
2 2
−2x 2 + 5x + 3 − − + −
2x + 3 − + + +
−6x 2 − 7x − 6 − − − −
[ ]
1
S= − ,3
2
R EMARQUE :
A(x) > 0
√
A(x) < B (x) ⇐⇒ B (x) > 0
A(x) < B 2 (x)
√
MÉTHODE 6 Inéquations A(x) ≥ B (x)
{ A(x) ≥ 0
A(x) ≥ 0
√
A(x) ≥ B (x) ⇐⇒ ou B (x) ≥ 0
B (x) ≤ 0
A(x) ≥ B 2 (x)
Exercice d’application
p
Résoudre dans R l’inéquation : 3−x ≥ x −1
Correction
3−x ≥ 0
3 − x ≥ 0
p
3 − x ≥ x − 1 ⇐⇒ ou x − 1 ≥ 0
x − 1 ≤ 0
3 − x ≥ (x − 1)2
3−x ≥ 0
x ≤ 3
⇐⇒ ou x − 1 ≥ 0
x ≤ 1
2
−x + x + 2 ≥ 0
x −∞ −1 1 2 3 +∞
3−x + + + + −
x −1 − − + + +
−x 2 + x + 2 − + + − −
S 2 = [1 , 2]
S = S 1 ∪ S 2 = ]−∞ , 2]
R EMARQUE :
{ A(x) ≥ 0
A(x) > 0
√
A(x) > B (x) ⇐⇒ ou B (x) > 0
B (x) > 0
A(x) > B 2 (x)
¯ ¯
MÉTHODE 7 Inéquations ¯ A(x)¯ ≥ a avec a un réel
¯ ¯
• Si a ≥ 0 alors ¯ A(x)¯ ≥ a ⇐⇒ A(x) ≥ a ou −A(x) ≥ a .
• Si a < 0 alors l’ensemble solution de l’inéquation est égal à R.
Exercice d’application
¯ ¯
Résoudre dans R l’inéquation : ¯x 2 − 6x ¯ ≥ 8
Correction
¯ 2 ¯
¯x − 6x ¯ ≥ 8 ⇐⇒ x 2 − 6x ≥ 8 ou − x 2 + 6x ≥ 8
⇐⇒ x 2 − 6x − 8 ≥ 0 ou − x 2 + 6x − 8 ≥ 0
[ p p ]
S 1 = ]−∞ , 2] ∪ [4 , +∞[ ou S 2 = 3 − 3 , 3 + 3
D’où S = S 1 ∪ S 2 = ]−∞ , 2] ∪
Exercice d’application
¯ ¯
Résoudre dans R l’inéquation : ¯x − 19¯ ≥ −2
Correction
¯ ¯
L’inéquation ¯x − 19¯ ≥ −2 est toujours vérifiée pour tout réel x.
Donc S = R.
¯ ¯
MÉTHODE 8 Inéquations ¯ A(x)¯ ≥ B (x)
{ {
¯ ¯ B (x) ≥ 0 B (x) ≥ 0
¯ A(x)¯ ≥ B (x) ⇐⇒ ou ou B (x) < 0
A(x) ≥ B (x) −A(x) ≥ B (x)
Exercice d’application
¯ ¯
Résoudre dans R l’équation : ¯x 2 + 1¯ ≥ −3x − 1
Correction
¯ ¯ −3x − 1 ≥ 0 −3x − 1 ≥ 0
L’équation : ¯x 2 + 1¯ ≥ −3x − 1 ⇐⇒ −3x − 1 < 0 ou ou
x 2 + 1 ≥ −3x − 1 −x 2 − 1 ≥ −3x − 1
1 x ≤ − 1 x ≤ − 1
⇐⇒ x ≥ − ou 3 ou 3
3 2 2
x + 3x + 2 ≥ 0 −x + 3x ≥ 0
[ [
1
⇐⇒ x ∈ − , +∞ ou x ∈ ]−∞ , −2]
3
[ [
1
Finalement S = ]−∞ , −2] ∪ − , +∞
3
2. Systèmes
MÉTHODE 9 Méthode du pivot de Gauss
La méthode du pivot de Gauss permet de transformer un système linéaire quelconque en un système, facile
à résoudre, qui a les même solution. On dit que ces deux systèmes sont équivalents.
Les opérations élémentaires suivantes permettent de passer d’un système à un système équivalents.
Opérations élémentaires Codages
Echange des lignes L i et L j L i ←− L j
Multiplier une ligne L i par λ ̸= 0 L i ←− λL i
Remplacer une ligne L i par la somme
de L i et d’une autre ligne L j L i ←− L i + L j
Remplacer une ligne L i par la somme
de L i et du produit d’une autre ligne L j par λ L i ←− L i + L j
Il est d’usage que , par exemple, après transformation de la ligne L 2 , l’appellation L 2 concerne cette nouvelle
ligne. La première forme est oubliée.
Exercice d’application
−3x + y − 2z = −1 L 1
Résoudre dans R3 , le système : 2x − 3y + 8z = 16 L 2
x − 2y + 5z = 10 L 3
Correction
On remplace L 2 par L 2 − 2L 1 :
x − 2y + 5z = 10 L 1
y − 2z = −4 L 2
−3x + y − 2z = −1 L 3
On remplace L 3 par L 3 + 3L 1 :
x − 2y + 5z = 10 L 1
y − 2z = −4 L 2
−5y + 13z = 29 L 3
On remplace L 3 par L 3 + 5L 2 :
x − 2y + 5z = 10 L 1
y − 2z = −4 L 2
3z = 9 L3
6 Résoudre dans R les inéquations suivantes. 12 Résoudre en fonction des réels a, b et c les systèmes sui-
p
1) 2x − 2 < x − 4 vants.
1 1
p
2) 3−x ≥ x −1
x +y +z = a
+ =a
p
y +z +t =b x1 1y
3) x −2 < x +1
√ 1) 2) + =b
x − 4 ≥ x2 − 4
z +t +x =c
y z
4)
p
t +x +y =d
1 + 1 =c
5) x +1 < 3−x
√ z x
6) 2x − 3 > x 2 + x + 1
4
Statistique double
Introduction
L’étude conjointe de deux variables statistiques sur une même popu- La notion de corrélation semble avoir été esquissée pour la pre-
lation est fréquente dans le domaine des sciences exactes comme mière fois par le britannique Francis Galton, (1822-1911), dans ses
dans celui des sciences humaines. travaux sur l’hérédité.
On cherche alors à déterminer s’il existe un lien entre ces deux En 1886, il examinait la taille des enfants en fonction de la taille
variables et, le cas échéant, quelle est la nature de ce lien. La pre- moyenne des parents. Il nota que les enfants de parents de grande
mière étape consiste à représenter sur un même graphique les deux taille avaient tendance à être plus petits qu’eux. Il y avait donc ré-
variables statistiques. C’est ce que l’on appelle tracer un nuage de gression du caractère "grande taille" : la droite d’ajustement de y
points. On regarde ensuite si ce nuage de points se rapproche d’une en x qu’il utilisa fut nommée droite de régression. C’est pourquoi la
courbe connue, afin de déterminer la nature du lien (ou la corréla- droite d’ajustement affine est appelée droite de régression linéaire.
tion) éventuel entre les deux variables statistiques.
37
Résumé de Cours
DÉFINITIONS
L’ensemble des couples (x i , n i ) est appelé série statistique simple ou série statistique à une variable.
ni
La fréquence de la modalité x i est le réel noté f i tel que : f i =
N
La moyenne de la série statistique (x i , n i ) est le réel noté x ou X tel que :
n1 x1 + n2 x2 + · · · + n p x p 1 ∑ p
x= = ni xi
N N i =1
√
L’ écart-type est la racine carrée de la variance. On le note σx ou σ X . σx = V (x)
PROPRIÉTÉ
n 1 x 12 + n 2 x 22 + · · · + n p x p2 1 ∑ p
V (x) = − x2 = n i x i2 − x 2
N N i =1
R EMARQUE :
Lorsque la série est groupée en classes ; les centres de classes représentent x i .
Dans chacun des exemples ci-dessous, calculons la moyenne, la variance et l’écart type de la série statistique donnée.
Exemple
On considère la série de notes d’élèves de TS1, à un devoir de maths.
Notes x i 7 14 13 15 10 8 9 11
Exemple
Une enquête portant sur le nombre x de frères et soeurs d’élèves d’une seconde S a donné les résultats suivants :
Effectifs n i 6 11 13 12
Exemple
L’étude de la taille des élèves d’une classe a donné les résultats ci- dessous :
Effectifs 10 14 19 7
DÉFINITION
L’ensemble des couples (x i , y i ) est appelé série statistique double ou à deux variables associée au couple de
caractères (X , Y ).
Exemple
Le tableau ci-dessous donne les notes X de maths et Y de sciences physiques obtenues par 10 élèves d’une classe
de 1S1 lors d’ une composition du premier semestre :
xi 7 8 12 11 14 10 15 10 12 10
yi 8 11 9 13 13 9 17 12 11 9
1
L’effectif du couple (11; 13) est 1 . La fréquence du couple (11; 13) est = 0, 1.
10
L’effectif du couple (10; 9) est 2.
Les modalités du caractère X sont : 7-8-10-11-12-14-15.
Les modalités du caractère Y sont : 8-9-11-12-13-17.
Exemple
Nuage de la série double des notes des élèves de la 1S1
18
•
16
Notes de sciences physiques
14
•
12 •
• • •
10
• (2) •
8 •
6
4
2
0 .
0 5 10 15 20
Notes de maths
DÉFINITION
Le barycentre G des points M i (x i , y i ) affectés des coefficients n i a pour coordonnées (X , Y ).
X est la moyenne de la série X et Y celle de la série Y .
Le point G(X , Y ) est appelé point moyen.
3. Ajustement linéaire
Un nuage représentant une série statistique double peut avoir différents aspects.
Ajuster un nuage par une courbe c’est trouver la courbe la « plus proche » des points du nuage. Cette courbe est appelée courbe
d’ajustement ou de régression ou d’estimation. Si cette courbe est une droite, on parle de régression linéaire.
Bien qu’au premier abord cette méthode paraisse grossière , elle permet néanmoins :
• de dégager rapidement une tendance générale dans le cas de fluctuations très amples.
• de faire apparaître simplement une tendance générale dans le cas d’ajustement non linéaire.
(D)
M2 Q2
P4
M1 Q1
P3
Q4 M4
P2
Q3 P1 M3
DÉFINITION
Soit X et Y les moyennes des séries partielles associées à la série double (X , Y ) deffectif N .
On appelle covariance de (X , Y ) le réel noté cov(X , Y ) ou σ X Y défini par :
x1 y 1 + x2 y 2 + · · · + xn y n
cov(X , Y ) = −XY
N
R EMARQUE :
cov(X , X ) = V (X ) et cov(Y , Y ) = V (Y )
THÉORÈME
La droite de régression de Y en X passe par le point moyen et a pour équation :
cov(X , Y )
y − y = a(x − x) où a =
V (X )
cov(X , Y )
x − x = a ′ (y − y) où a′ =
V (Y )
R EMARQUE :
Ces équations permettent de trouver par extrapolation à partir d’une valeur de x fixée, la valeur de y estimée
et inversement.
Exemple
Déterminer les droites de régression de Y en X et de X en Y de la série des notes des élèves de la 1S1.
DÉFINITION
On appelle coefficient de corrélation linéaire d’une série statistique double (X ; Y ) le réel r défini par :
cov(X , Y ) cov(X , Y )
r=p ou r =
V (X )V (Y ) σ X σY
PROPRIÉTÉ
r 2 = aa ′ où a et a sont les coefficients directeurs respectifs des droites de régression de Y en X et de X en Y.
−1 ≤ r ≤ 1
R EMARQUES :
p
Si a < 0 et a ′ < 0 alors r = − aa ′
p
Si a > 0 et a ′ > 0 alors r = aa ′
R EMARQUE :
Si la corrélation est faible, un ajustement linéaire n’est pas justifié.
1 Le tableau suivant donne l’age x (en semaine) et la taille y 4 On donne la série statistique double :
(en cm) d’une fleur.
x 35 40 35 65 65 85 90 k
Age x 1 2 3 4 5 6 7 y 3 4 5 10 8 13 14 15
taille y 10 12 16 20 34 36 41
1) Déterminer l’entier naturel k sachant que la droite de régres-
1) Représenter le nuage de points . sion de y par rapport à x passe par le point moyen G d’abs-
2) Calculer le coefficient de corrélation linéaire r . Interpréter le cisse 65 .
résultat . 2) Calculer le coefficient de corrélation linéaire entre les carac-
3) Déterminer une équation de la droite de régression de y en x. tères x et y.
Placer le point moyen G. 3) Déterminer une équation de la droite de régression de y par
4) Quelle serait la taille de la fleur au bout de 15 semaines ? rapport à x.
5) Estimer l’age de la fleur lorsque sa taille est égale à 50 cm. 4) Estimer x sachant que y = 20.
2 Le tableau ci-après donne la répartition des notes sur 20 5 Un exploitant de sel habitant au village de Niagua près de
de 10 élèves de Terminale S, à la fin de la 5e séquence. X i est la Lac Rose constate que la salinité du lac varie suivant les mois.
note en mathématiques et Yi est la note en S.V.T. Un premier statisticien lui propose le tableau statistique ci-
dessous qui donne le degré de salinité Y i du lac pendant le ième
mois de pluie, noté Xi .
Elèves 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10
(X i ) 13 14 9 12 14 13 14 9 9 13 Xi 0 1 2 3 4
(Yi ) 7 12 13 7 12 7 13 7 12 7 Yi 4.26 3.4 2.01 1.16 1.01
X 5 8 9 a 10
3 Une étude du service des transports donne la distance de Y 6 7 b 9 11
freinage d’une voiture sur une route en bon état en fonction de
sa vitesse. On désigne par X la vitesse et par Y la distance de frei- 1) Déterminer le réel a sachant que X = 7.8.
nage. 2) Déterminer le réel b sachant que var(Y ) = 2.96.
3) Calculer le coefficient de corrélation linéaire. Commenter le
X 40 50 60 70 80 90 100 110 120 résultat.
Y 8 12 18 24 32 40 48 58 72
Barycentre de quatre 5
points dans le plan
Introduction
La notion de barycentre de 2 ou 3 points pondérés, étudiée en Se- avec un nombre quelconque de points.
conde, peut être étendue à 4, 5, · · · n points. A la fin de ce chapitre, nous présentons des exercices sur le calcul
Dans ce chapitre nous allons dans un premier temps rappeler les barycentrique et on traitera en particulier des exercices sur les pro-
propriétés du barycentre de quatre points mais elles restent valables blèmes d’alignement de points et de points de concours de droites.
45
Résumé de Cours
MÉTHODE 1
−→ b −→ c −→ d −−→
La relation AG = AB + AC + AD permet de construire vectoriellement
a +b +c +d a +b +c +d a +b +c +d
le barycentre G.
Exercice d’application
Correction
−−→ −−→ −−→ −−→ → − −→ −→ −→ −−→ −→
Le point G cherché est tel que 3G A − 2GB − GC + GD = 0 ⇐⇒ AG = −2 AB − AC + AD = −3 AB .
On en déduit la construction ci-dessous.
C D
G
.
A
B
MÉTHODE 2
Exercice d’application Soit ABC D un rectangle tel que : AB = 5 cm, BC = 3 cm.
Correction
→
− → −
Le plan est muni d’un repère (O; i , j ).
PROPRIÉTÉ
Si le point G est le barycentre des points (A, a), (B , b), (C , c), (D, d ) alors G a pour coordonnées dans le
repère :
ax A + bx B + c xC + d x D a y A + b y B + c yC + d y D
xG = et yG =
a +b +c +d a +b +c +d
THÉORÈME
MÉTHODE 3
Exercice d’application
Correction