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Louvain-la-Neuve
Année académique 2000-2001
Remerciements
REMERCIEMENTS .........................................................................................................................................1
INTRODUCTION ............................................................................................................................................7
– PARTIE 1 – ..................................................................................................................................................13
1. INTRODUCTION...................................................................................................................................14
5.1. INFLUENCE SUR LES COURANTS DE DÉFAUT, LA SÉLECTIVITÉ ET LA FIABILITÉ DES PROTECTIONS .......................... 26
5.1.1. Influence sur les courants de défaut ............................................................................................................. 26
5.1.2. Influence sur la sélectivité et la fiabilité des protections .............................................................................. 27
5.2. DÉCOUPLAGE DES SOURCES AUTOPRODUCTRICES ................................................................................................. 28
6. CONCLUSIONS .....................................................................................................................................29
1. PRÉAMBULE.........................................................................................................................................31
– PARTIE 2 – ..................................................................................................................................................45
1. INTRODUCTION...................................................................................................................................46
– PARTIE 3 – ..................................................................................................................................................60
1. INTRODUCTION.......................................................................................................................................75
1. INTRODUCTION.....................................................................................................................................106
4. TABLEAU DE RÉSULTATS...............................................................................................................133
5. CONCLUSION .....................................................................................................................................134
RÉSULTATS............................................................................................................................................................... 193
CODE MATLAB ......................................................................................................................................................... 194
Table des matières
Introduction
Aujourd'hui les pouvoirs publics ne peuvent plus définir une politique énergétique
sans considérer cette problématique. Un certain nombre d'accords, pris au niveau
international et par lesquels les états signataires s'engagent à limiter leurs émissions
de dioxyde de carbone, se traduisent à différents niveaux par une politique
volontariste d'utilisation rationnelle de l'énergie (URE). Le plus connu de ces accords
est bien sûr celui concrétisé par le Protocole de Kyoto (1997). Les objectifs de la
Région wallonne1 dans ce cadre est une réduction des gaz à effet de serre de 7.5 % en
2010 par rapport au niveau de 1990.
1
En Belgique, les Régions sont compétentes en matière d'URE et de production d'électricité à partir de sources d'énergie
renouvelables et de cogénération.
Introduction 8
2. Intérêt de la cogénération
E 25
25 ηE = 53% 47
Combustible αE = 25% Combustible
100
100 αQ = 66% 66 121
73
Q 66 ηQ = 90%
9
Pertes
30
Pertes
Figure 1
100
1− = 17 %
121
Introduction 9
Cette réduction vient de ce que la chaleur est un produit fatal non valorisé des
centrales électriques, alors qu'elle est valorisée sur site dans le cas de la cogénération.
4. Systèmes de micro-cogénération
2
Source : Région Wallonne 1998, calculs de l'Institut wallon.
Introduction 10
Un choix doit alors être fait entre deux grandes familles de moteurs, à savoir les
moteurs à combustion interne et les moteurs à combustion externe, appelés
communément 'moteurs Stirling'. Ces derniers, de puissance souvent plus faible,
présentent un certain nombre d'avantages et semblent connaître aujourd'hui un regain
d'intérêt. Parmi ces avantages, relevons :
Les rendements obtenus sont semblables à ceux des meilleurs moteurs Diesel de
même puissance. Leur coût de production, actuellement prohibitif, pourrait devenir
équivalent à celui des moteurs à combustion interne sur de grandes séries3.
L'inconvénient majeur de ces moteurs est qu'ils n'existent encore souvent que sous
forme de prototype. Leur présence sur le marché est pour l'instant assez limitée et
nous manquons de recul pour juger de leur efficacité sur le terrain. La formule paraît
donc séduisante mais nous lui préférerons la filière plus classique du moteur à
combustion interne lors de l'évaluation des stratégies de cogénération. La plupart des
méthodes et conclusions resterons cependant valables ou seront facilement
transposables au moteur Stirling. Le lecteur intéressé trouvera en annexe A une
synthèse bibliographique assez complète sur le moteur à combustion externe.
Nous supposerons que le vecteur énergétique utilisé est le gaz naturel. Il est
généralement disponible dans la plupart des centres de consommation et conserve un
prix relativement stable [AMPERE, p. 39].
Les quantités de chaleur et d'électricité, produites dans une proportion fixée par le
cogénérateur, correspondant rarement simultanément aux besoins du consommateur,
on veillera à valoriser l'énergie produite en excédent. Diverses solutions sont
envisageables. Si l'on produit trop d'électricité, l'excédent sera soit revendu au réseau,
3
Cf. cours de P. Stouffs sur le Moteur à combustion externe, dispensé à l’Université de Nantes.
Introduction 11
soit stocké. Un excès de chaleur sera quant à lui généralement stocké, son transport
étant trop difficile pour permettre une valorisation ailleurs que sur site.
L'objectif premier du présent travail est d'établir dans quelle mesure la micro-
cogénération peut réellement contribuer à la réduction des émissions de CO2.
La question est plus large qu'il n'y paraît et fait intervenir une multitude de
paramètres.
1. Introduction
Une distinction claire devra être faite entre les effets globaux sur le réseau, liés à un
taux de pénétration important des systèmes de production décentralisée d'électricité –
notamment par cogénération –, et les effets locaux, relatifs à la connexion de l'unité
proprement dite au réseau à basse ou moyenne tension.
La plupart des difficultés dont il sera question ici découlent de ce que le réseau basse
tension de distribution n'a pas été conçu pour accueillir des unités de production
d'électricité. Les problèmes locaux nouveaux associés à la production décentralisée
d'énergie électrique – que ce soit par l'implantation d'éoliennes, de panneaux solaires
ou d'unités de cogénération – concernent notamment la sécurité des personnes et la
protection du matériel.
Un choix devra également être fait quant au niveau de tension auquel on souhaite
raccorder l'installation. Nous verrons que peu de latitude est laissée à ce sujet, compte
tenu des puissances en jeu en cogénération domestique.
Il convient donc d'évaluer les capacités d'accueil par le réseau de ces charges
particulières, en fonction notamment de la qualité de la tension, du fonctionnement
correct des appareils de coupure, de la sélectivité des systèmes de protection, du
risque d'îlotage (un sous-réseau reste alimenté par une source de tension décentralisée
après l'ouverture du disjoncteur amont) ou encore de la stabilité globale du réseau.
Soulignons enfin que les pistes retenues dans la suite du texte sont à placer dans le
contexte de la micro-cogénération, c'est-à-dire de puissances électriques produites
inférieures à 10 kWe. Les normes de sécurités prises en compte y sont donc propres.
Avant de se pencher sur les difficultés que peut poser, au niveau local, l'implantation
d'unités de micro-cogénération, il est peut-être utile de voir quelle sera l'influence sur
le réseau du développement à grande échelle de la production décentralisée de
laquelle elles participent. Ce type de production aura un impact inévitable sur la
topologie ou la conception des réseaux, leur dimensionnement, leur gestion et leur
exploitation.
en petites unités. La situation en 2005 pourrait ainsi être de plus de 2000 MW issus de
production décentralisée, soit de l'ordre de 13 % de la capacité totale de production
[AMPERE].
4
Les services systèmes sont notamment relatifs au réglage de la puissance réactive et de la tension, à la participation à la
répartition de charge et à la capacité de démarrage sans tension auxiliaire. Notons à ce propos que les unités de micro-
cogénération peuvent parfois démarrer de façon autonome mais ne permettent pas la reconstruction du réseau après un
écroulement de tension, car elles n'ont pas la taille suffisante, ni les capacités de réglage pour reprendre de la charge.
Production décentralisée d’électricté et tarification 17
dizaines de kilomètres de lignes et via les transformateurs successifs (cf. point 3.2 :
niveau de raccordement, Figure 4).
Les systèmes cogénérateurs étudiés comportent tous une source d'énergie mécanique
(moteur à gaz dans notre cas) couplée à une génératrice électrique. Nous nous
intéresserons ici aux génératrices rotatives car elles sont, de beaucoup, les plus
répandues. Les alternateurs linéaires, que l'on associe au moteur Stirling à piston libre,
ne seront donc pas étudiés ici.
La participation des machines asynchrones aux courants de défaut est moindre que
celle des génératrices synchrones au-delà des premières périodes suivant l'incident. Si
les machines asynchrones sont privées d'énergie réactive, c'est-à-dire en l'absence de
batterie de condensateurs, leur séparation d'avec le poste d'alimentation conduit de
façon beaucoup plus probable à l'effondrement rapide de la tension à leurs bornes
[Dubois]. Le risque d'îlotage (maintien intempestif sous tension, par ses
autoproducteurs, d'un sous-réseau isolé) est donc considérablement réduit.
Production décentralisée d’électricté et tarification 18
La possibilité d'un tel fonctionnement peut être souhaitable dans des régions où le
réseau est peu fiable et les coupures de tension sont fréquentes. Songeons à certaines
zones rurales par exemple. La Belgique est cependant peu sujette à ce genre de
problème. Notons que la présence de telles batteries de condensateurs rend parfois
nécessaire l'installation d'un compensateur statique de puissance réactive (SVC) et de
filtres évitant l'absorption des signaux de télécommande envoyés sur le réseau. Ces
dispositifs augmentent naturellement le coût de l'installation.
Les génératrices synchrones, nous l'avons dit, présentent le net avantage d'avoir un
rendement sensiblement supérieur à celui des machines asynchrones. Cet avantage est
de taille si un des objectifs poursuivis est la production d'électricité.
5
Le lecteur intéressé pourra se référer à la théorie simplifiée de l'autoexcitation d'une machine asynchrone esquissée par
H. Dubois et P.Pirotte [Dubois], Annexe 1, ou encore à l'annexe 2 de S. Sunzu Ntigambirizwa [Sunzu].
Production décentralisée d’électricté et tarification 19
Notons que les machines synchrones de faible puissance utilisent souvent l'excitation
par aimants permanents, qui supprime toute possibilité de réglage de l'excitation. Le
réglage d'amplitude de la tension nécessite alors le recours à une interface par
convertisseur électronique de puissance [AMPERE].
6
La modulation de largeur d'impulsions, souvent désignée par les initiales PWM pour 'pulse width modulation', fait appel
à des modules IGBT.
Production décentralisée d’électricté et tarification 21
Carter statorique
Rotor
Support statorique
Bobinage statorique
Aimant permanent
Eau de refroidissement
Volant du moteur
Carter du moteur
Le cosf de l'installation est fixé entre 0.98 et 1.00 par l’électronique de puissance. La
vitesse de rotation du moteur et du générateur (accouplement direct) peut varier entre
1700 et 3600 tours par minutes. La plage de puissance électrique correspondante
s’étend de 2.0 à 4.7 kVA.
Les clients autoproducteurs sont raccordés soit au réseau BT, soit via un
transformateur au réseau MT. Eu égard aux puissances considérées en micro-
cogénération domestique – une dizaine de kW – le raccordement se fera toujours en
basse tension. Cette situation est représentée à la Figure 4 reprenant la structure
simplifiée du réseau électrique. Le seuil au-delà duquel un raccordement en moyenne
Production décentralisée d’électricté et tarification 22
Production
25 kV Consommateurs
380 kV
C
150 kV
Transport
70 kV
C
10 kV
C
Distribution
380/220 V
C
Producteur
décentralisé
7
Comme souligné par Dubois et Pirotte [Dubois], ces chiffres doivent être placés dans une perspective historique et sont
susceptibles d'évoluer rapidement avec un essor de l'autoproduction.
Production décentralisée d’électricté et tarification 23
Cette solution est illustrée à la Figure 5, où l'ensemble des lignes desservant les
consommateurs sont remplacées par une ligne équivalente d'impédance Z, parcourue
par un courant I. VBT est la tension sur le jeu de barres BT et V0BT est la tension de
consigne BT. Le recours à une ligne équivalente suppose implicitement la
simultanéité des appels d'énergie sur les différents départs.
VMT
I
V0BT+ Z I
Z V0BT + Z I - ZI = V0BT
I
Figure 5 : Réglage en charge du transformateur
VMT
I-I’
V0BT + Z ( I - I ’ )
Z V0BT - Z I ’
I’ I
Un autre problème est qu'en période de faible charge locale, dans les réseaux de faible
puissance de court-circuit, l’injection d’une puissance importante par production
décentralisée peut conduire à une augmentation du niveau de tension au-delà de la
limite tolérable. Ce phénomène ne sera bien sûr pas le fait d'une installation de micro-
cogénération isolée mais peut devenir préoccupant en cas de fonctionnement
simultané de nombreuses installations de ce type, connectées dans une même zone.
Les effets de ces variations de puissance peuvent être atténués par l'introduction d'une
liaison redresseur-batterie tampon-onduleur. Ceci sera d'autant plus facile à mettre en
œuvre que le recours à l'électronique de puissance semble se généraliser.
4.2.3. Harmoniques
Ordre h 3 5 7 9 11 13 15 17 19 21 23 25 …
Tension
5 6 5 1.5 3.5 3 0.3 2 1.5 0.2 1.5 1.5 …
harm.(%)
8
Extrait du syllabus du Prof. M. Couvreur, UCL, cours ELEC 2595, Dynamique des perturbations de la charge et qualité
de l'énergie électrique, 3ème partie, (2000).
Production décentralisée d’électricté et tarification 27
1
MT BT Producteur
Charge
2
Défaut (court-circuit)
Figure 7
Même s'il s'avère peu probable que de telles conditions d'équilibre soient remplies, la
possibilité d'une telle situation est inacceptable pour l'exploitant de réseau, pour des
raisons de sécurité. L'apparition intempestive d'une tension sur le réseau, due au
démarrage d'une génératrice, est évidemment elle aussi à proscrire absolument. Le
personnel technique doit en effet pouvoir intervenir au moment choisi et sans danger,
après un ordre de mise hors tension du réseau. C'est le maintien de la sécurité qui
conduit aux exigences les plus sévères en matière de dispositifs de couplage des
autoproducteurs.
Notons que le fonctionnement en réseau isolé peut aussi être dommageable pour les
charges qu'il alimente, en raison des fluctuations de fréquence et de tension. En outre,
l'alimentation par les autoproducteurs d'un défaut non permanent malgré l'ouverture
d'un départ, pourrait empêcher son extinction avant un réenclenchement rapide
automatique du disjoncteur amont (0.3 s). Cette technique, visant à réduire le temps
de coupure suite à un défaut fugitif, risque en outre de rétablir la tension sur un réseau
en perte de synchronisme, avec des tensions parfois en opposition de phase. Ce même
problème peut apparaître en cas de "reprise au vol" automatique de l'injection de
puissance sur le réseau, suite à un changement de transformateur par exemple
[Janssens]. Les conséquences d'une telle situation peuvent être extrêmement fâcheuses
pour le matériel. Le découplage immédiat des sources décentralisées dès l'ouverture
d'un disjoncteur amont, quelle qu'en soit la cause, est donc indispensable.
6. Conclusions
Un certain nombre de problèmes nouveaux sont rencontrés, liés au fait que le réseau
de distribution n'a pas été initialement conçu pour accueillir des unités de production
d'électricité. La compromission de la passivité du réseau par ces unités peut poser un
certain nombre de problèmes.
1. Préambule
La plupart des informations reprises dans le texte infra ainsi qu'une partie du texte
lui-même proviennent des prescriptions du Comité de Contrôle de l'Electricité et du
Gaz concernant la tarification des ventes [Tarif BT] et rachats [Tarif AP] d'électricité
aux autoproducteurs directement connectés au réseau de distribution. Le CCEG est
une instance fédérale chargée notamment de fixer le prix de l'électricité vendue aux
consommateurs captifs, c'est-à-dire qui ne choisissent pas leur fournisseur. Il ne peut
agir que par voie de recommandations non contraignantes, mais ces recommandations
sont très largement respectées en raison de leur caractère consensuel.
Nous n’avons retenu ici que les informations directement relatives à la micro-
cogénération ainsi que quelques éléments permettant de la mettre en contexte.
D’après les informations reçues du CCEG, les électriciens accepteraient de fournir de
l'électricité aux autoproducteurs aux tarifs résidentiels ordinaires. Rappelons que pour
la cogénération industrielle, raccordée au réseau en haute tension (plusieurs kV, voire
dizaines de kV), le tarif horosaisonier est imposé. En ce qui concerne le rachat
d’énergie aux autoproducteurs, ils ne feraient pas de différence entre la haute et la
basse tension.
Signalons d’emblée que nous ferons ici l’hypothèse que l’intégralité de l’électricité
produite est revendue au réseau. Les besoins du particulier sont alors couverts par un
contrat habituel de livraison d’électricité à un particulier par un distributeur, le plus
souvent une intercommunale. Le particulier est alors reconnu comme producteur au
sens du décret du régional wallon [Décret wallon, art. 1, §1]. Nous supposerons
cependant qu'il est assimilable aux autoproducteurs même s'il ne produit pas
l’électricité, ‘principalement pour son propre usage’ (art. 2, §2). Rien ne nous
empêche en effet de supposer que le propriétaire d’une unité de cogénération
domestique puisse consommer une partie importante de l’électricité produite. Ce cas
Production décentralisée d’électricté et tarification 32
ne sera pas traité dans le présent travail mais pourrait faire l'objet d'une étude
ultérieure.
Les prix mentionnés dans ce document ne comprennent pas la taxe sur la valeur
ajoutée (T.V.A.) dont le taux est actuellement de 21 %. Les prix de vente ne
comprennent pas non plus la cotisation sur l'énergie, instaurée par la loi du 22 juillet
1993 et qui s'élève actuellement à 0,055 F/kWh.
La tarification basse tension s'applique aux clients auxquels une puissance électrique
est mise à disposition par le réseau général basse tension. L'obligation de fournir en
basse tension est limitée, par les statuts des intercommunales mixtes de distribution,
généralement à une puissance de 10 kVA. Conventionnellement, les systèmes de
micro-cogénération domestique ne dépassent pas cette puissance.
La puissance mise à disposition, qui intervient dans les tarifs, est déterminée sur la
base du calibre de la protection adapté aux besoins du client, en accord avec celui-ci.
Elle s'exprime en kVA, avec une décimale. Un tableau reprend en annexe B les
valeurs de la puissance mise à disposition pour les calibres de protection les plus
courants.
Production décentralisée d’électricté et tarification 33
Les différentes formules de tarification font intervenir les paramètres de révision des
prix NC et NE :
L’évolution de ces paramètres est illustrée à la Figure 8. Les chiffres sont les
moyennes annuelles des paramètres mensuels. Cette moyenne à été effectuée sur les 5
premiers mois de l’année pour l’année 2001.9
1.3
1.25
1.2
1.15
1.1
1.05
1
0.95
0.9
0.85
0.8
1996 1997 1998 1999 2000 2001
Nc Ne
Figure 8
Pour le détail du calcul des paramètres de révision des prix, se référer à l'annexe 1 des
prescriptions du Comité de Contrôle de l'Electricité et du Gaz concernant la
tarification des rachats aux autoproducteurs – tension inférieure ou égale à 15kV
[Tarif AP].
9
Cf. page de l’Internet : www.cceg.be/fncne.htm sur le site du CCEG.
Production décentralisée d’électricté et tarification 34
A. TARIF NORMAL
Le tarif normal est le tarif de base appliqué aux clients basse tension, sans limite
supérieure de puissance mise à disposition.
Ce tarif comporte :
- un terme fixe de 1869 NE F/an ;
- un terme proportionnel de (3,460 NE + 0,685 NC) F/kWh.
valeur semble cependant très peu élevée eu égard à la consommation moyenne d'un
ménage qui s'élève à environ 3.750 kWh par an10.
Le prix moyen par kWh, résultant de l'application des termes ci-dessus, est écrêté par
un prix maximum égal à (5,525 NE + 0,685 NC) F/kWh.
Tout client peut, sur demande, bénéficier d'un tarif optionnel en lieu et place des tarifs
présentés dans le point 2.2.1.
A. TARIF BIHORAIRE
Ce tarif est applicable quelle que soit la puissance mise à disposition et comporte :
10
Les électrons bientôt en vente libre, Making Money, n°8, avril 2001, pp. 4-10. (Parution financière de la Deutsche
Bank)
Production décentralisée d’électricté et tarification 36
Afin d'être complet, signalons l'existence de tarifs dits "à horaire restreint",
accessibles à tous les clients et devant être associés au tarif normal, au tarif "puissance
réduite", au tarif "petites fournitures" et au tarif bihoraire. Peuvent bénéficier de l'un
de ces tarifs, les consommations des appareils raccordés de manière permanente sur
un circuit séparé et faisant l'objet d'un comptage distinct. L'intérêt de ce type de
raccordement pour une habitation conventionnelle est a priori assez faible.
qui lui est vendue d'autre part feront l'objet de contrats et de factures séparés,
conformes respectivement aux tarifications d'achat et de vente en vigueur.
La tarification décrite ici est applicable aux rachats aux autoproducteurs qui
remplissent simultanément les conditions techniques suivantes (domaine
d'application) :
- l'hiver comporte les mois de novembre à février, la mi-saison les mois de mars,
avril, mai, juin, septembre et octobre, l'été comprend les mois de juillet et août ;
Production décentralisée d’électricté et tarification 38
- les heures pleines (hp) couvrent une période de 15 heures par jour du lundi au
vendredi dont les limites sont fixées par l'acheteur, à l'exception des jours fériés
légaux nationaux ;
- les heures de pointe (po) sont fixées par l'acheteur. Elles couvrent 4 heures par
jour au cours des heures pleines des mois de novembre à février (hiver) ;
- les heures creuses (hc) couvrent la période en dehors des heures pleines.
2.5
Prix en BEF
1.5
0.5
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16 18 20 22 24
Heure
Figure 9
11
Information SEDILEC confirmée par le CCEG. Pour information, la répartition de la pointe adoptée par l'ALE
(intercommunale de la région de Liège) est légèrement différente : 10h30-12h et 16h45-19h15 en novembre et
décembre, 10h30-12h et 17h15-19h45 en janvier et février ou encore, en accord avec le client, 16h-20h.
Production décentralisée d’électricté et tarification 39
Pour rappel, la puissance active – P, exprimée en Watts (W) – est donnée par le
Ip
V produit de la tension et de la composante en phase du courant, la puissance réactive –
ϕ Q, en Voltampères réactifs (var) – par le produit de la tension et de la composante du
courant en quadrature, et la puissance apparente – S, en Voltampères (VA) – par la
Iq
I
somme des puissances active et réactive.
Figure 10
Les phaseurs V et I ainsi que le déphasage ϕ sont représentés à la Figure 10. On peut
donc écrire les égalités suivantes :
P = V ⋅ I ⋅ cos ϕ
Q = V ⋅ I ⋅ sin ϕ
S= P+Q
- des termes proportionnels pour l'énergie active livrée en tenant compte des
périodes saisonnières en heures de pointe (po), heures pleines (hp) et heures
creuses (hc) égaux à :
en F/kWh
Hiver po 1,625 * NE + 0,642 * NC
. hp 0,615 * NE + 0,642 * NC
. hc 0,270 * NE + 0,542 * NC
-
mi-saison po
. hp 0,615 * NE + 0,642 * NC
. hc 0,155 * NE + 0,542 * NC
Production décentralisée d’électricté et tarification 40
été po -
. hp 0,380 * NE + 0,642 * NC
. hc 0,065 * NE + 0,542 * NC
Les unités de petite cogénération, dont les facteurs de puissance – cos ϕ – sont proche
de l'unité ne seront pas pénalisées par cette règle.
3.2.3. Remarque
Pour les clients de la Distribution, si le comptage est effectué en BT, les pertes de
transformation et, le cas échéant, les pertes dans le câble spécial de liaison à la cabine
du distributeur seront déduites des quantités mesurées, préalablement à la facturation.
avec :
kWh
TDE =
kWmax ⋅ nombre d ' heures pleines
Production décentralisée d’électricté et tarification 41
seuil de rentabilité moyen des autres filières à encourager (art. 41). Il se pourrait que
la cogénération domestique entre dans cette catégorie mais nous ne considérerons pas
cette option pour évaluer le prix de rachat du kWh produit.
Ces chiffres sont à comparer aux taux d'économie de CO2 (τ) d'autres filières :
Cet avantage est non négligeable car le nombre de certificats verts octroyés par MWh
électrique produit dépend directement de ce taux de la manière suivante :
Observons qu'une borne supérieure est fixée à 2 C.V. par MWhe, ceci pour éviter que
les cogénérateurs fonctionnant en 'chaudière' (production électrique nulle) bénéficient
d'un nombre illimité de ces certificats.
La valorisation des certificats verts auxquels aurait droit une unité Ecopower
apporterait, sur une base vraisemblable de 3000 BEF par certificat vert12, une plus-
value de 1.20 BEF par kWh électrique produit.
Remarquons que le calcul du gain en CO2 ne semble pas tenir compte du fait que la
production décentralisée d'électricité limite considérablement les pertes dues au
transport de l'électricité (pertes Joule dans les lignes, pertes aux transformateurs). La
prise en compte de ces pertes serait donc favorable à la cogénération puisqu'elle se
traduirait par une détérioration de la filière classique d'approvisionnement en
électricité. Les pertes de transport peuvent être évaluées à quelques pour-cent.
Le choix d'un rendement électrique de 55 % pour les centrales TGV peut être discuté.
Ce rendement est en effet le rendement nominal des TGV modernes. Un rapport de
l'Université de Liège établit pour la centrale de Seraing un rendement intégré13 valant
97 % du rendement nominal [Mathieu, p. 32]. Une extrapolation de ce résultat
conduirait à adopter, pour l'évaluation des émissions de CO2 par la filière électrique
de référence, un rendement de 53 %. Ceci interviendrait également en faveur de la
cogénération domestique.
12
Après contact au Cabinet du Ministre Darras, un arrêté du Gouvernement wallon relatif à la promotion de l’électricité
verte fixe l’amande par certificat vert manquant à 100 EUR pour l’année 2003.
13
η int égré = t Pr oduction ⋅ dt tConsommation ⋅ dt
– Partie 2 –
1. Introduction
Aussi, les informations concernant les besoins en chaleur sont le point de départ des
développements qui suivent. Une étude poussée, évaluant les systèmes de chauffage
pour un certain nombre de logements de référence, dans le cadre du projet CO2
Electrabel-SPE, et à laquelle ont participé notamment la KULv, le VITO et l'UCL,
fournit de précieux renseignements à ce sujet et sert de base à ce qui suit [Flamant a,
Flamant b]. La simulation du comportement thermique de logements de référence
(modèle), à l’aide du logiciel TRNSYS, fournit notamment des informations sur les
besoins nets du bâtiment en chaleur.
2. Logements de référence
Plusieurs types de logements ont été choisis dans le cadre de l'étude dont il est
question ci-dessus, selon un critère de représentativité du parc de logements en
Belgique14. Trois configurations de logement – maison mitoyenne, maison 4 façade et
appartement – sont représentatifs de 82 % du parc belge.
14
Cf. fichiers de logements de l'Institut National des Statistiques et bases de données de logements de la KULv – BWK.
Caractérisation de la demande de chaleur 47
Appartements
20%
Maisons 4
façades
38%
Maisons
mitoyennes
25%
Maisons
jumelées
17%
Figure 11
15
Cf. Présentation de D. Goetghebuer, Institut Wallon, à l'occasion de la Quatrième rencontre de l'énergie, Charleroi, le
21 décembre 2000.
Caractérisation de la demande de chaleur 48
Les zones munies d'un système de chauffage sont : le living, la cuisine, les quatre
chambres, le bureau et la salle de bains ; l'ensemble représente une superficie chauffée
de 120 m². Les murs mitoyens sont supposés adiabatiques.
Le modèle utilisé par TRNSYS tient également compte des gains internes dus aux
personnes, à l'éclairage, à la cuisson, au frigo et à la douche. La puissance moyenne
de ces gains s'élève à 4.25 W/m² sur l'ensemble de la surface chauffée. Les taux de
ventilation retenus sont conformes à la norme belge en matière de ventilation des
logements (NBN D 50-001).
Les consignes de température intérieure sont une donnée importante pour la suite. Il
s'agit de températures opératives, calculées comme la valeur moyenne de la
température de l'air et de la température moyenne de surface des parois de la zone
chauffée. Elles interviennent dans le calcul des besoins mais aussi dans la
modélisation de la boucle de chauffage et des radiateurs. Notons que ces consignes
ont été établies sur base d’une occupation des locaux pendant toute la journée.
L’inoccupation du logement pendant les heures de bureau par exemple impliquerait
une réduction de la consigne en journée durant la semaine.
Les déperditions calorifiques ont été calculées en suivant la norme NBN B 62-003,
'Calcul des déperditions calorifiques des bâtiments'. Ces déperditions s'élèvent pour le
bâtiment considéré, à 9473 W. Les pertes par transmission et par ventilation en K100
représentent respectivement 70 et 30 % (en K40, ces pertes se répartissent par
moitiés).
Caractérisation de la demande de chaleur 50
Les besoins nets ont été déterminés en considérant les données climatiques de l'année
type établie par l'Institut Royal Météorologique d'Uccle.
3.1. Généralités
La simulation des besoins thermiques par TRNSYS pour une maison mitoyenne K100
à été effectuée dans l'unité Architecture et Climat, UCL, antérieurement à ce mémoire.
Globalement, les besoins nets de chauffage pour chaque mois de la saison de chauffe
se répartissent comme suit [Flamant a] :
16
Pour plus de renseignements sur le logiciel TRNSYS, se référer à TRNSYS, A transient System Simulation Program,
Reference manual, Solar Energy Laboratory, Madisson, July 1996.
Caractérisation de la demande de chaleur 51
12
Puissance (kW) - Température (°C)
10
0
0 3 6 9 12 15 18 21 24
Temps (h)
Figure 16
On constate que les plages de plus forte demande commencent systématiquement par
une pointe aiguë de demande. La fourniture de ce pic de chaleur est nécessaire pour
compenser l'inertie thermique du bâtiment et en réchauffer les parois. Remarquons
17
Plus d’informations sont fournies en Annexe C sur le format des résultats de TRNSYS et leur conversion par une
routine Matlab.
Caractérisation de la demande de chaleur 52
Périodicité de la demande
14
12
10
Puissance (kW)
0
0 24 48 72 96
Temps (h)
Figure 17
Si la demande peut paraître à peu près périodique sur quelques jours d'observation, il
n'existe pas moins une 'dérive' du profil au cours des semaines due à l'évolution des
températures saisonnières.
L'installation est bien sûr à l'arrêt si la température intérieure est suffisante. C'est le
cas par exemple certains jours de mai, comme illustré à la Figure 18. La température y
est exprimée en dizaines de degrés centigrades. Elle présente, de 13 heures à 20h30
environ, des valeurs supérieures à 20°C et permet à l'installation de chauffage de ne
plus devoir fonctionner après 11 heures.
Caractérisation de la demande de chaleur 53
3.5
2.5
1.5
0.5
0
0 3 6 9 12 15 18 21 24
Temps (h)
Figure 18
140
Cons om mation journalière (kWh)
120
100
80
40
20
0
25 0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 260 280 300 320 340 360
20
15
Tempéra ture (°C)
10
-5
-10
0 20 40 60 80 100 120 140 160 180 200 220 240 260 280 300 320 340 360
Figure 19
Caractérisation de la demande de chaleur 54
140
Consommation journalière (kWh)
120
100
80
60
40
20
0
-10 -5 0 5 10 15 20 25
Température moyenne (°C)
Figure 20
Répartition en catégories
120
100
Nombre de jours
80
60
40
20
0
0 h
h
h
h
0 h
90 0 h
10 00 h
h
11 110 h
12 20 h
13 30 h
14 140 h
15 150 h
0 h
h
20 0 kW
30 0 kW
40 kW
50 0 kW
60 0 kW
70 0 kW
80 kW
-1 kW
10 kW
0 - kW
0- kW
0- kW
0- kW
0- kW
0- kW
kW
10
-2
-3
-4
-5
-6
-7
-8
-9
16
0-
1
1
Période de chauffe Année complète
Figure 21
Conformément à la Figure 19, on constate que les jours de l'année non repris dans la
période de chauffe font tous partie de l'une des quatre premières catégories. La
consommation moyenne sur la période de chauffe est de l'ordre de 65 kWh par jour.
Le nombre de jours au cours desquels la consommation est supérieure à 140 kWh est
très limité (trois jours).
Bien que présentant un intérêt certain, les données décrivant de façon globale les
besoins nets de chaleur se sont avérées insuffisantes pour la modélisation de la boucle
de chauffage, le dimensionnement des radiateurs nécessitant la connaissance précise
des quantités de chaleur dissipées dans chacune des pièces chauffées.
Le graphe de la figure 13 illustre la répartition des besoins entre les différentes pièces.
Un seul poste y représente l'ensemble des quatre chambres.
Caractérisation de la demande de chaleur 56
Living
Chambres
Salle de bains
10000 Bureau
Cuisine
Total
8000
Puissance appelée (W)
6000
4000
2000
0
0 3 6 9 12 15 18 21 24
Temps (h)
Figure 22
On observe ici aussi l'effet prédominant des variations de consigne de température sur
le profil relatif à chacune des pièces. Remarquons que ce sont principalement les
consommations au niveau des chambres qui conditionnent les deux pointes
journalières de la demande. La pointe du matin pourrait être sensiblement
diminuée si l’augmentation de consigne au niveau des chambres avait lieu un
quart d’heure plus tôt ! Le living présente un profil de demande important, assez
régulier au cours de la journée.
La répartition relative des besoins thermiques nets est représentée pour la période de
chauffe s'étendant d'octobre à mai à la Figure 23. L'importance des besoins au niveau
du living et des chambres y apparaît clairement. La faiblesse de la demande dans la
cuisine vient de ce que la quasi-totalité de ses besoins thermiques est couverte par les
apports du living. Notons que la répartition de la demande varie très peu si l'on
considère l'année entière plutôt que la période de chauffe. Les résultats sont en effet
identiques à 1 % près.
Caractérisation de la demande de chaleur 57
Répartition de la demande
(période de chauffe)
bureau
8%
sdb
10%
living
44%
chambre
cuisine
37%
1%
Figure 23
4. Pertes
Il n'a été question jusqu'à présent que des besoins nets, c'est-à-dire des quantités de
chaleur transmises effectivement et au moment opportun aux pièces chauffées. Le
chauffage ne se fait cependant pas sans pertes, pertes auxquelles correspond une
quantité d'énergie devant être fournie par le cogénérateur.
Les causes des pertes à l'émission de chaleur sont : les pertes au dos des radiateurs, la
modification du coefficient de transfert intérieur due à la présence d'émetteurs de
Caractérisation de la demande de chaleur 58
Il existe deux causes principales à ces pertes : l'une liée à l'évolution réelle des
températures dans un local, l'autre due à l'intermittence du système de chauffage.
Les pertes dues à une mauvaise régulation, basée par exemple sur les
paramètres d'un seul local témoin insuffisamment représentatif des autres
locaux chauffés, sont également reprises dans ce rendement de régulation.
Les différents rendements dont il est question ci-dessus peuvent être agrégés en un
rendement global, produit des rendements partiels. Ce rendement vaudra dans notre
cas 82 %18. L'installation de chauffage devra donc pouvoir produire et dissiper les
quantités de chaleur correspondant aux besoins nets divisés par ce rendement global.
La courbe des besoins réels est donc supposée identique à la courbe des besoins nets
majorée d'un peu moins de 23 %. Ce rendement global pourra faire l'objet de plusieurs
scenarii lors des simulations du fonctionnement de l'installation.
18
η global = η distribution ⋅ η émission ⋅ η régulation = 1.00 ⋅ 0.96 ⋅ 0.85 = 0.82
– Partie 3 –
- soit on adopte une stratégie dite de production instantanée, qui ne prévoit pas
de stockage de chaleur ; la source doit alors pouvoir suivre en permanence la
courbe des besoins et être dimensionnée en conséquence,
Bien sûr, la connaissance de la quantité d'eau puisée n'a d'intérêt qu'à condition de
savoir à quelle température ont été effectués les prélèvements. En deçà d'une certaine
température en effet, l'eau prélevée au ballon de stockage ne pourra plus céder sa
chaleur dans la boucle de chauffage. Il convient donc d'évaluer l'énergie que peut
céder l'eau stockée eu égard à la température de retour de la boucle de chauffage.
Dans le cas contraire – ballon à mélange intégral par exemple –, l'eau prélevée
atteindra rapidement des températures trop faibles pour être utilisée efficacement. Le
volume de cuve nécessaire pour assurer la fourniture d'une partie de l'eau chaude de
chauffage sera alors nettement supérieur ; cette différence pouvant dépasser 50 %!
Nous considérerons ici que l'eau en deçà de 50°C ne peut être valorisée, du moins
dans les conditions de fonctionnement les plus contraignantes. Compte tenu du degré
de stratification, on associera à cette température un coefficient d'efficacité 'a'19.
Nous retiendrons par la suite pour ce coefficient la valeur de 0.90, ce qui signifie que
90% du volume réel du ballon est utilisable à la température voulue. Cette valeur,
donnée dans la littérature pour les cuves présentant une bonne stratification, est
19
Le vocable ‘coefficient d’efficacité’, apparemment consacré par la littérature, désigne en fait la fraction volumique de
l’eau stockée se trouvant à une température supérieure à une limite donnée (dans notre cas, cette limite est de 50°C).
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 65
conservative par rapport aux valeurs obtenues par simulation (supérieures à 95 %). La
Figure 24 illustre la définition de a à partir du profil de température dans la cuve.
a = 90 %
Figure 24
et d'un nombre limité d'hypothèses. Elle constitue donc un outil simple et efficace
pour la réalisation de pré-études. La validation du dimensionnement effectué devra
néanmoins passer par la simulation, basée sur le fonctionnement de l'ensemble de
l'installation. L'outil de simulation informatique développé sera présenté
ultérieurement.
Le calcul de l'installation sera fondé sur la reconstitution des puisages possibles dans
les conditions réputées les plus rigoureuses. Pour ce faire, nous constituerons une
courbe des besoins consécutifs.
10
P uis s anc e (k W ) - Tem pérature (°C)
0
0 3 6 9 12 15 18 21 24
Temps (h)
Figure 25
Une fenêtre de largeur donnée parcourt, quart d'heure par quart d'heure, la courbe
quart horaire annuelle des besoins en chaleur. L'intégrale des besoins sur cette fenêtre
est calculée à chaque pas, et le maximum des intégrales donne, en fin de parcours,
l'ordonnée du point à porter sur le graphe, en l'abscisse correspondant à la largeur de
la fenêtre. Au point A correspond donc la consommation maximale (93 kWh)
observée sur une durée de dix heures consécutives. Le fichier contenant les relevés
des besoins est ainsi balayé pour chaque intervalle de temps considéré.
La courbe obtenue est donc une fonction monotone croissante traduisant les besoins
consécutifs les plus contraignants que l'on peut rencontrer. Pour une maison
mitoyenne ayant un coefficient d'isolation K100, on obtient sur base des besoins nets
la courbe représentée à la Figure 26.
180
160
140
Energie en kWh
120
100 A
93
80
60
40
20
0
0 3 6 9 10 12 15 18 21 24
Heures
Figure 26
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 68
Prenons la courbe des besoins consécutifs de la Figure 27. Cette courbe ne représente
aucune évolution 'historique' réelle. Elle constitue cependant une limite supérieure
que ne pourra dépasser aucune évolution réelle des prélèvements consécutifs. En effet,
par la définition même de cette courbe, toutes les évolutions historiques réelles se
trouveront entièrement sous la courbe des puisages maximum consécutifs. C'est à ce
titre qu'elle sera considérée comme une référence utile au dimensionnement et traitée
comme s'il s'agissait de l'évolution réelle d'une demande cumulée (hypothèse
conservative). On peut dès lors conduire le raisonnement qui suit.
Soit par exemple la droite 1. Celle-ci représentant l'énergie délivrée par le générateur
en fonction du temps, la puissance du générateur est donnée par la pente de la droite :
E3[ kwh ]
Péchangeur [ kW ] =
H 1[ h ]
L'énergie maximum que doit pouvoir céder l'eau stockée dans le ballon est donc
représentée par la plus grande distance verticale entre la droite de puissance et la
courbe des besoins consécutifs, c'est-à-dire la distance verticale entre la parallèle à la
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 69
Figure 27
1000 ( E 2 − E1 )
V[ litre] =
1.16 (Tec − Tretour max ) a
d'entrée de 75°C lors des jours de forte demande, correspondant aux demandes les
plus contraignantes.
Décharge de
la cuve Charge de
la cuve
A B C
Temps
Figure 28
Afin d'avoir un point de référence, calculons la puissance minimale que devra avoir le
générateur pour pouvoir recharger la cuve de stockage en 24 heures au plus, ainsi que
la capacité de la cuve correspondante. Les besoins pris en considération dans le
dimensionnement sont les besoins nets que divise le rendement global de l'installation.
Si l'on néglige des pertes de stockage pour les raisons évoquées ci-dessus, le
rendement considéré ici est de 82 % (cf. caractérisation des besoins). Cette situation
est illustrée par la Figure 29 pour la maison mitoyenne mentionnée supra.
Dimensionnement du générateur
200
180
160
140
Ecart maximum = 15.18 kWh
Energie en kWh
120
Besoins consécutifs
100
80
Droite de puissance
60
40
Pente = 8.1 kW
20
0
0 3 6 9 12 15 18 21 24
Heures
Figure 29
1000 (E 2 − E 1 ) 15180
V = = = 727 litres
1.16 (Tec − Tretour max ) a 1.16 (75° − 55°) 0.9
Ceci signifie qu’un cogénérateur ayant une puissance thermique de 8.1 kW devrait
fonctionner 24 heures durant pour satisfaire les besoins et recharger totalement une cuve
de 727 litres, initialement pleine. Il s’agit bien sûr d’un dimensionnement fournissant la
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 72
700
Ecopower Sigma
600
Whispertech
500
Energie (kWh)
400
SEM
300
Sunpower
200
100
0
0 12 24 36 48 60 72 84 96
Heures
Figure 30
Une situation opposée est celle d’Ecopower, qui prévoit un générateur dont la
puissance peut varier entre 6 et 12.5 kWth, associé à une cuve de 300 litres. On peut
observer à la Figure 30 qu'une telle puissance installée pourrait se satisfaire d'une
cuve bien moins importante (80 litres), le cogénérateur pouvant quasiment assumer
seul la fourniture de la chaleur nécessaire, même en période critique.
La marge entre la puissance disponible et celle exigée est donc amplement suffisante
pour assurer une bonne flexibilité (même en période critique) en ce qui concerne les
périodes de fonctionnement de l’installation, couvrir les différentes pertes
mentionnées supra et éventuellement couvrir les besoins en eau chaude sanitaire (à
confirmer). Cependant, ceci ne suffit peut être pas à justifier la puissance installée.
Le cogénérateur Sigma, associé à une cuve de 545 litres, semble à première vue quant
à lui parfaitement adapté aux besoins rencontrés en période hivernale. Les unités de
plus faible puissance sont peut-être conciliables avec les besoins de logements mieux
isolés (K40 par exemple) ou plus petits (appartements).
20
Estimation minimale, basée sur l'hypothèse de l'absence de besoins à partir du quatrième jour. La courbe des puisages
consécutifs deviendrait alors horizontale à partir de la 96ème heure.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 74
Figure 31
1. Introduction
C'est dans le but de donner des éléments de réponse à ces questions fondamentales
que nous avons développé, dans le cadre de ce mémoire, une série de routines de
calcul. Ce programme simule le fonctionnement d'une installation de chauffage
central pendant une période de chauffe donnée. Dans certains cas, une partie de
l'eau chaude produite par le générateur de chaleur est utilisée dans un ballon de
préparation de l'eau chaude sanitaire. Nous n'envisagerons pas la production de
l'eau chaude sanitaire.
Toute simulation utilise un modèle, il est donc nécessaire d'établir celui du système
complet de chauffage. Ce sera l'objet de ce chapitre.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 76
Pprim
- la régulation "fine" du débit parcourant les radiateurs par action des vannes
thermostatiques.
PUISSANCE CONSTANTE Nous souhaitons remplacer les chaudières par des unités de cogénération pour les
différentes raisons exposées précédemment. Cependant, une substitution pure et
simple n'est pas possible avec un cogénérateur à puissance constante. En effet, une
chaudière, pour suivre la courbe des besoins thermiques d'une habitation, peut
fonctionner par intermittence, l'inertie thermique du foyer permettant d'obtenir une
eau chaude à température presque constante. Ce n'est pas le cas des cogénérateurs
dont l'inertie thermique est négligeable par rapport à celle des chaudières, et qui
sont donc incapables de satisfaire exactement les besoins de chauffage.
INSTALLATION AVEC Le schéma de l'installation complète de chauffage, représenté à la Figure 33, est
STOCKAGE fortement inspiré de celui proposé par Ecopower. La complexité de ce schéma, par
rapport à celui d'une installation classique, est principalement due à la présence de
la cuve au niveau de la distribution. Comme nous le verrons après avoir abordé les
différents modes de régulation de l'installation (cf. Stratégies de fonctionnement),
la gestion de la charge et décharge de la cuve conditionne le fonctionnement de
l'installation complète.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 79
T
Pelec
T
Pprim
- Les circulateurs sont soit à vitesse constante, soit à vitesse variable. Il y a deux
circulateurs sur ce schéma imposant des débits différents.
et à charge nominale:
4.7 kW
α e , no min al = = 24.7%
19 kW
12.5 kW
α q ,no min al = = 65.8%
19 kW
α global ,no min al = 90.5%
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 82
Nous remarquons que le rendement global est constant sur toute la plage de
puissance (46 à 100 % de la puissance primaire). Les rendements électrique et
thermique varient mais de manière limitée. Pour notre modèle, lors du calcul de la
consommation d'énergie primaire et de la puissance électrique fournie, nous
considérons une évolution linéaire des puissances en fonction de la puissance
thermique :
Pprimaire = 8.8 +
(19 − 8.8 ) P
(12.5 - 6 ) thermique
Pelectrique = 2 +
(4.7 − 2 ) P
(12.5 - 6 ) thermique
12500
Dsortie = ≅ 0.2 l/s
4.18 10 (75°C − 60°C )
3
21
Pour le cogénérateur proposé par Senertec, que nous évaluerons dans le chapitre 4 : Stratégies de fonctionnement, la
température maximum disponible à la sortie est de 85°C et la température maximum admissible en retour est de 70°C.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 83
La cuve de stockage choisie est celle proposée par Consolar (Allemagne) qui, par
rapport aux autres cuves disponibles en Belgique (Oertli : RS1.3, RS1.5, RS1.7 ;
Ariston : Abondance ; …), présente l’avantage d’utiliser au mieux le principe de la
stratification (Figure 34). En outre, la cuve Solus II a été spécifiquement conçue
pour être placée en parallèle sur la boucle de chauffage. Les raccordements et une
vanne intégrée permettent des connexions différentes en fonction des températures
d'entrée et de sortie, dépendantes du type de générateur et du système de chauffage
adopté. De cette manière, une bonne stratification thermique est maintenue. Le
coefficient d’efficacité du ballon de stockage, image de la quantité d’énergie
exploitable à température suffisante, est alors élevé (cf. Stockage et
dimensionnement de la cuve).
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 84
L’échangeur spiral pour l’eau chaude sanitaire se trouve dans la partie supérieure,
c’est-à-dire chaude, de la cuve. Un dispositif particulier évite que les échanges de
chaleur s'opérant au niveau de cet échangeur ne perturbe la stratification des
températures du réservoir.
22
L'aluminium est utilisé pour limiter les pertes par rayonnement. Le polystyrène expansé est un très bon isolant
thermique.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 85
Malgré la bonne isolation de la cuve Solus II, il existe des pertes de chaleur entre
l’eau chaude contenue dans la cuve et l’air ambiant. Par ailleurs, le volume de la
cuve détermine la capacité de stockage de chaleur. Tenant compte de ces deux
éléments – pertes de chaleur et volume de la cuve –, la question est de savoir
comment évolue le profil de température de cette cuve dans le temps. Autrement
dit, ayant injecté une certaine quantité d’eau à 75°C, quelle sera la température de
cette même quantité d’eau puisée un peu plus tard dans la journée ?
Figure 36 : Modèle de la - Chaque couche échange par conduction de la chaleur avec les couches
cuve
adjacentes (conductivité thermique égale à 0.66 W/mK à 60°C).
23
Ce modèle est fortement inspiré par le travail de fin d'étude de [Kostowski]. L’originalité du présent TFE étant la
résolution du cas dynamique de la cuve.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 86
- Le mélange entre couches adjacentes est également négligeable. Ceci est une
conséquence du principe de stratification : les couches chaudes, plus légères,
se situent au-dessus des couches froides. Cette condition n’est pas
parfaitement remplie lors du fonctionnement de l’installation de chauffage, en
particulier au sommet du réservoir où la couche supérieure est plus froide que
la couche directement inférieure, suite aux pertes thermiques plus importantes
à cause de la plus grande surface d'échange que représente le couvercle de la
cuve24. Cette couche froide aura donc tendance à descendre et à se mélanger
avec la couche inférieure, qui elle aura tendance à monter. Nous supposons
néanmoins que ce transfert de chaleur par mouvement de convection naturelle
est négligeable par rapport au transfert par conduction entre les couches.
A. CAS STATIQUE
24
Voir le profil de température obtenu par simulation au point intitulé ILLUSTRATION.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 87
Q j → i = ∆U i (1)
Qu,i Ti+1 j
Ta Qext,i
Ti
où i = indice de la couche considérée,
Qd,i Ti-1
j = indice des couches adjacentes,
Figure 37 : Transferts de
chaleur pour la couche i Q j →i = transfert de chaleur de la couche j vers la couche i,
METHODE EXPLICITE Si les calculs de transfert de chaleur se basent sur les températures à l’instant t ,
alors il s’agit d’une méthode de résolution dite explicite. Elle s’exprime par :
Q j → i (t ) = ρ dV c p (Ti (t + 1) − Ti (t )) (6)
j
L’unique inconnue Ti (t + 1) peut directement être isolée dans la relation (6) qui se
réécrit sous la forme :
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 88
1
Ti (t + 1) = Q j →i (t ) + Ti (t ) (7)
ρ dV c p j
En résolvant cette dernière équation pour chaque couche i , nous obtenons le profil
de température dans tout le réservoir pour l’instant suivant, t + 1 . De même, le
profil de l’instant t + 2 s'obtient, par la résolution de la relation (7), à partir du
profil de l’instant t + 1 qui vient juste d’être calculé. Le profil de température
dans la cuve sur la période souhaitée est ainsi déterminé par la méthode explicite,
facile à implémenter. L'inconvénient de cette méthode est de ne pas être
inconditionnellement stable. Elle doit en effet satisfaire à la condition de stabilité
numérique suivante [Kostowski] et [Çengel] :
λ dt 1
≤ (8)
ρ c p dx 2 2
c’est-à-dire que si une résolution spatiale 2 fois plus fine ( dx 2 ) est souhaitée,
alors il faudra réduire d’un facteur 4 le pas de temps du calcul numérique ( dt 4 )
pour satisfaire ce critère de stabilité : le temps de calcul sera donc 8 fois plus
important.
METHODE IMPLICITE Si les calculs de transfert de chaleur se basent sur les températures obtenues à
l’instant t + 1 , alors il s’agit d’une méthode de résolution dite implicite. Elle
s’exprime par :
Q j → i (t + 1) = ρ dV c p (Ti (t + 1) − Ti (t )) (9)
j
Nous n'avons plus une seule inconnue par équation, comme dans le cas précédent,
mais 3 inconnues Ti − 1 (t + 1) , Ti (t + 1) et Ti + 1 (t + 1) par équation. Il s'agit donc
d'un système algébrique de n équations linéaires à n inconnues Ti (t + 1) . Une
manière de résoudre ce système serait de partir d'une valeur initiale pour toutes les
températures Ti (t + 1) , puis de procéder par itérations jusqu'à ce que la
convergence soit atteinte. L’avantage de la méthode implicite est d’être
inconditionnellement stable, pour toute valeur du pas de temps dt . Son
inconvénient est une implémentation complexe et un temps de calcul qui peut être
très important.
CONDITION DE STABILITE La plus petite cuve de la gamme Solus II a une contenance de 550 l et un diamètre
de 70 cm. La hauteur équivalente de notre modèle (sans échangeur) est donnée
par :
V
H éq = ≅ 1.44 m (10)
πD 2 4
Etant donné que le fichier des besoins thermiques est découpé en quart d’heures
(cf. Caractérisation des besoins, p. 47), nous prenons un pas de temps pour le
calcul du profil de température de dt = 900 s . La condition de stabilité
numérique nous impose une épaisseur de couche dx minimum.
λ
dx min = 2 dt = 0.017 m (11)
ρ cp
1.4
1.2
1
Hauteur (m)
profil initial
0.8
1h
0.6 4h
8h
12h
0.4
24h 2 jours
0.2
3 jours
0
20 30 40 50 60 70 80
Température (°C)
B. CAS DYNAMIQUE Dans le cas dynamique, nous tenons compte des variations de débit se produisant
au sein de la cuve. La démarche adoptée consiste à translater verticalement le
profil de température selon le nombre de couches nécessaires pour satisfaire les
besoins thermiques, puis à calculer le nouveau profil de température à l’instant
t + 1 à partir du profil translaté de l’instant t (méthode explicite) comme s’il
s’agissait du cas statique.
S’il s’agit de la charge de la cuve, le profil se déplace vers le bas et les couches
supérieures, venant du cogénérateur, sont mises à la température de sortie du
cogénérateur, soit 75°C dans notre cas. S’il s’agit de la décharge de la cuve, le
profil se déplace vers le haut et les couches inférieures sont mises à la température
de retour du chauffage. Cette température de retour est variable et déterminée à
l'aide du modèle du radiateur, présenté dans la section suivante.
Selon cette démarche, la quantité minimum d’eau chaude que nous pouvons puiser
est celle contenue dans une couche, à savoir :
πD 2
dm = ρ dx = 7.6 kg (12)
4
La température de retour des radiateurs varie entre 25° et 55°C. Prenons une
moyenne de 40°C afin de déterminer l’énergie que peut fournir une couche :
dQ = c p dm (75° − 40°) = 1107 kJ (13)
Cette énergie, fournie en un quart d’heure, équivaut à une puissance non nulle
minimum de :
dQ
dW = = 1230 W (14)
dt
Il n’est pas rare que la puissance à fournir soit inférieure à cette puissance
minimum. En outre, cette limite inférieure correspond aussi à l’incrément de
puissance, c’est-à-dire que la puissance fournie sera un multiple de cette puissance
minimum car seul un nombre entier de couches peut être extrait de la cuve.
Il est donc nécessaire de réduire cet incrément de puissance dW afin d’obtenir une
meilleure précision. La seule manière d’y parvenir est de diminuer l’épaisseur dx
des couches. Mais cela implique, d’après la condition de stabilité, de diminuer le
pas de temps dt de manière quadratique !
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 91
Nous choisissons cette fois un pas de temps 15 fois plus petit : dt = 60 s , ce qui
nous donne une épaisseur minimum de couche de :
λ
dxmin = 2 dt = 0.0044 m (15)
ρ cp
307
temps (s)
0 60 900 0 60 900 temps (s) 0 60 900 temps (s)
ETAPES La démarche adoptée pour résoudre le cas dynamique de la cuve est la suivante.
- déplacer le profil d’une couche vers le haut (pour une situation de décharge de
la cuve) et porter la température de la couche inférieure à celle de l’eau du
retour du chauffage,
Pour les 14 pas de temps restant, il n’y a pas déplacement du profil, le cas statique
est donc appliqué.
MODELE DE LA CUVE Pour récapituler, le modèle de la cuve nous donne la température de l'eau qui en
sort en fonction du débit. En effet, ce modèle détermine le profil de température
existant dans la cuve à chaque instant dt = 60 s , autrement dit, la température de
chaque couche est connue. Donc, lorsqu'on extrait c couches "chaudes" pour
satisfaire les besoins, la température de ces c couches, supposées mélangées en
sortie de manière homogène, sera déterminée par la moyenne des c températures.
1.4 1.4
1.2 1.2
Hauteur
1/4 h
1/4 h
0.6 0.6
0.2 0.2
0 0
20 30 40 50 60 70 80 20 30 40 50 60 70 80
Température Température
Figure 40 : Evolution du profil lors de la charge de la Figure 41 : Evolution du profil lors de la décharge de la
cuve cuve
La Figure 40 illustre la charge de la cuve Solus II de 550 litres que l’on obtient
avec l’astuce expliquée ci-dessus. La Figure 41 illustre la décharge de la cuve.
Nous considérons, en première hypothèse, qu'il n'y a qu'un seul radiateur par pièce,
c'est-à-dire au total 8 radiateurs. Dans un premier temps, nous allons modéliser le
comportement thermique d'un radiateur; dans un deuxième temps, nous
analyserons le comportement de l'ensemble des radiateurs munis d'une vanne
thermostatique.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 94
1 1 δ 1
où = + + (18)
htot h forcée k hextérieur
htot (Teau − Tair ) dA Appliquons maintenant l'équation différentielle de conservation de l'énergie sur un
volume de contrôle de longueur dx et de surface d'échange dA :
c p Teau
m dx
− m c p dTeau = htot (Teau − Tair ) dA (19)
Comme nous supposons que la température de l'air est constante durant l'échange
de chaleur, alors
dTeau = d (Teau − Tair ) (20)
∆ Tln =
(Tsortie − Tentrée )
æT − Tair ö (24)
ln çç sortie
è Tentrée − Tair
A l'aide des deux relations fondamentales (16) et (23) qui caractérisent notre
modèle, il est aisé de connaître la température de l'eau à l'entrée et en sortie du
radiateur, en fonction de la puissance nette de chauffage demandée et du débit
passant dans le radiateur. Après remaniements :
Q m c p
Tentrée = Tair + (27)
(
1 − exp − htot A m c p )
Q
Tsortie = Tentrée − (28)
m c p
25
Nous pouvons remarquer que la différence de température entre l'eau et l'air diminue exponentiellement dans la
c p , appelé nombre d'unité de
direction de l'écoulement. Cette diminution dépend du facteur adimensionnel h tot A m
transfert NTU , qui est une indication de la perfection du transfert de chaleur. Cependant, au-delà de NTU = 5 , la
température de l'eau en sortie est presque égale à la température de l'air. Il ne sert donc à rien d'augmenter indéfiniment
la surface d'échange A .
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 96
DIMENSIONNEMENT Pour dimensionner les radiateurs, nous considérerons qu’ils sont soumis au régime
de température 70/50/20, c’est-à-dire 70°C à l’entrée, 50°C en sortie pour une
température ambiante moyenne de 20°C26. Une température de 70°C à l’entrée est
dictée par la température en sortie du cogénérateur choisi. Le cogénérateur
Ecopower fournit de l’eau chaude à maximum 75°C. Nous nous accordons une
marge de manœuvre de 5°C pour pouvoir utiliser la cuve même lorsque celle-ci
n’est plus à cette température maximum (suite aux pertes thermiques à travers la
paroi et à la conduction avec les couches plus froides). La norme belge NBN236
90/70/20°C considère un écart de température de 20°C, nous prenons donc une
température de retour de 50°C. Remarquons que, selon la norme européenne
EN442 75/65/20°C (voir encadré page suivante), l’écart de température n’est plus
que de 10°C. Ce faible écart conduirait à une cuve surdimensionnée (cf. Stockage
et dimensionnement de la cuve).
26
La simulation tient compte de la température ambiante maximum régnant dans la pièce à chauffer.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 97
L’objectif de cette norme est de déterminer la puissance thermique d’un radiateur lors d’un
essai mené selon une méthode normalisée. Pour mesurer cette puissance, le radiateur est
installé dans une enceinte fermée appelée cellule d’essai (B=4, L=4, H=3). Les parois
constituant cette enceinte sont parcourues par de l’eau afin de maintenir à 20° C la
température de l’air au milieu de la cellule. Seule la paroi supportant le radiateur n’est pas
refroidie.
er
Cette norme est d’application depuis le 1 juillet 1997 sur le territoire belge. Elle annule et
remplace la norme NBN 236 90/70/20° C. La réduction du niveau de température (passage
de 90/70°C à 75/65°C) dans la détermination des puissances thermiques va dans le sens
de l’abaissement des températures de fonctionnement des installations de chauffage ; les
chaudières actuelles pouvant fonctionner correctement à basse température. Cet
abaissement de température apporte un meilleur confort (baisse des gradients de
Figure 42 : Cellule d’essai température dans la pièce chauffée) et permet des économies d’énergie (baisse des pertes
normalisée dans les tuyaux de distribution).
Chaque radiateur doit être suffisamment dimensionné pour assurer, pour ces
températures de fonctionnement, les besoins maximums de la pièce. Illustrons les
étapes du dimensionnement pour la chambre 1.
- Les besoins bruts maximums (en tenant compte d’un rendement total de 82%)
au cours de la période de chauffe pour la chambre 1 s’élève à 2 383 W (cf.
Caractérisation de la demande). Cette puissance doit être fournie pour une
température à l’entrée du radiateur de 70°C, une température en sortie de 50°C
et une température ambiante de 20°C. Le débit correspondant est, selon (16) :
2383
m = = 103 l/h
c p (70 − 50 )
Tentrée + Tsortie
T paroi ,ext ≅ Tmoy , eau = = 70° C
2
VALIDATION Les radiateurs panneaux sont repris dans la documentation technique Stelrad
(annexe D III) avec la puissance qu’ils émettent selon la norme européenne EN
442 75/65/20°C. Le facteur de correction pour les températures 70/50/20° vaut
1.37 (annexe D III). Le radiateur capable de dissiper au minimum une puissance
de 3265 W (après conversion par rapport à la norme européenne) a pour dimension
L1400 x h900 mm, ce qui équivaut à une surface totale (deux faces) de 2.52 m2.
C’est fort proche de la valeur trouvée ci-dessus à partir du modèle du radiateur.
Ceci ne constitue cependant pas une preuve formelle de validité de
l’approximation.
27
Les radiateurs panneaux en acier sont les plus vendus. Le choix du type 22 est arbitraire
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 99
2 500
Puissance
totale (W ) 70°C
65°C
2 000
60°C
55°C
1 500
50°C
45°C
1 000 40°C
35°C
500
-
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100
D ébit (% )
MODELE DU RADIATEUR Le modèle du radiateur décrit jusqu’à présent, sans tenir compte des vannes
thermostatiques, fournit, en fonction de la valeur de la puissance à dissiper par le
radiateur :
Le facteur htot A est déterminé une fois pour toutes lors du dimensionnement.
radiateurs seront donc alimentés en eau plus chaude qu'il n'est nécessaire pour
assurer leurs propres besoins, ce qui causera, sans adaptation du fonctionnement,
des surchauffes dans les pièces correspondantes.
C'est la raison pour laquelle nous introduisons une vanne thermostatique sur
chaque radiateur. Elle agira sur le deuxième paramètre de régulation, à savoir le
débit, afin de diminuer la puissance émise.
Illustrons l'effet des vannes thermostatiques, en tant que régulateur "de finition", à
l’aide de la Figure 44.
C o u rb e s d e p u is s an ce
6 0 00
5 0 00
4 0 00
living à 70°C
Puissance (W)
2 0 00
1 0 00
-
0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 10 0
D é b it (%)
Figure 44 : Effet des vannes thermostatique sur l'émission de chaleur d'un radiateur.
Dans cet exemple, le living doit être alimenté à 70°C et la chambre n°1 à 60°C. La
température de l’eau d’entrée, conditionnée par la pièce la plus contraignante, vaut
70°C. La puissance dissipée dans la chambre sera donc trop importante (courbe
verte). C’est là qu’agissent les vannes thermostatiques en diminuant la section de
passage, donc le débit traversant le radiateur de la chambre n°1, afin d’éviter la
surchauffe.
Il faut donc déterminer quel sera, après avoir imposé la même température Tentrée à
tous les radiateurs, le nouveau débit total pour fournir la quantité de chaleur
exactement demandée. A partir de la relation (27), reprise ci-dessous :
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 101
Q m c p
Tentrée = Tair + (27)
1 − exp (− htot A m c p )
Nous avons choisi de résoudre cette dernière équation en utilisant une méthode
implicite. A partir d'une valeur initiale pour le débit (le débit nominal parcourant
chaque radiateur), nous procédons par itération jusqu'à ce que la convergence soit
atteinte c’est-à-dire jusqu'à ce que l'écart entre deux valeurs successives du débit
soit inférieur à 0.0001 l/s.
En sommant les 8 débits ainsi trouvés, nous obtenons le débit total recherché, D5 .
Par conservation du débit circulant dans la boucle d'émission, D7 = D5 . Il reste à
déterminer la température en sortie Tsortie résultant du mélange supposé homogène
des 8 débits d'eau froide. Par conservation de l'énergie, la température de l'eau du
retour de la boucle d'émission est donnée par :
n
m i Ti
Tsortie = (30)
i =1 D7
THERMOSTATIQUES
- Tentrée est la température requise pour satisfaire les besoins du radiateur
nécessitant la température d'alimentation la plus élevée,
- D5 est la somme des débits parcourant les radiateurs, après action des vannes
thermostatiques,
- Tsortie est la température obtenue après mélange homogène des débits d'eau
sortant des 8 radiateurs (30).
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 102
Les équations de conservation diffèrent s'il s'agit d'un raccord à 3 voies dit de
division ou de mélange.
1 3 - la conservation du débit impose que : m 1 = m 2 + m 3
2 3
11 4
1
14 5
9
6
15
12
13 10 7
- Tout d'abord, nous supposons que les calculs s'effectuent en régime établi.
Ainsi, les températures et les débits varient de manière instantanée, ¼ d'heure
par ¼ d'heure, d'une valeur constante à une autre valeur constante.
- Enfin, les pertes de distribution sont supposées nulles. Cette hypothèse, assez
forte28, a été discutée dans la partie 2, consacrée à la caractérisation de la
demande. Elle implique que la température des tuyaux de l'installation reste
constante même si le débit y est nul.
Les hypothèses propres au régulateur seront énoncées en temps utile (cf. Stratégies
de fonctionnement).
28
Les pertes de distribution sont évaluées à 9 % du total, pour une maison mitoyenne d'isolation K100 [De Flamant c]
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 105
L'avantage d'une telle installation est la grande flexibilité qu'elle permet dans son
fonctionnement. Pour illustrer les différents cas de figure envisageables, référons-
nous à la Figure 45. Les puissances thermiques à fournir sont représentées en trait
continu, la puissance délivrée par le cogénérateur en pointillés.
Le chapitre suivant traitera les règles qui régissent le choix d’un mode de
fonctionnement lors de la simulation de l’installation de chauffage, afin de toujours
satisfaire l’entièreté des besoins.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 106
1. Introduction
Une certaine latitude, d'autant plus large que la cuve de stockage est
généreusement dimensionnée, est donc laissée quant aux périodes de
fonctionnement du cogénérateur. Les stratégies développées essayeront, dans la
mesure du possible, de favoriser le fonctionnement du cogénérateur aux heures
durant lesquelles le tarif de rachat de l'électricité est le plus avantageux, sans
augmenter sensiblement les pertes de stockage (cf. Partie 1, chap. 2).
Nous disposerons ici de deux critères d'évaluation des stratégies développées pour
un cogénérateur et une cuve donnés : la quantité d'énergie primaire consommée et
le montant total des rachats de l'électricité au terme de la période de chauffe. Les
réductions des émissions de CO2 par rapport à une production séparée de chaleur et
d'électricité nous permettront de conclure quant à l'utilité de la micro-cogénération
en matière d'URE.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 107
REGLES DE DECISION Les règles de décision, permettant de se rapprocher au mieux de cet objectif, se
basent sur des données de type "thermique" et de type "économique".
- L'énergie restant dans la cuve. Cette énergie est calculée sur base du profil
de température fourni par le modèle "cuve". En pratique, ce profil est
déterminé par la mesure de la température en différents points de la cuve.
Ecopower pose ainsi 3 sondes de température, dans la cuve, à 3 hauteurs bien
déterminées.
- Le débit d'eau que doit fournir la cuve est nécessaire pour déterminer les
conditions de démarrage et d’arrêt du cogénérateur.
Pour déterminer s'il est encore possible de décharger la cuve, nous procédons par
itérations sur le débit. La première étape est de calculer si, avec le prélèvement
d'une couche, la température exigée à l'entrée de la boucle de chauffage est
atteinte, après mélange avec le retour des radiateurs. Ce retour permet de satisfaire
également le débit exigé par la boucle de chauffage. Si le prélèvement d'une
couche suffit, il ne faut pas démarrer le cogénérateur. Dans le cas contraire, on
puise des couches supplémentaires jusqu'à ce que la température soit supérieure à
la valeur exigée. Le nombre maximum de couches que l'on peut prélever est fixé
par le débit de la boucle de chauffage. Si l'énergie contenue dans ces couches est
insuffisante, ordre est donné au cogénérateur de démarrer29
29
Etant donné que le logiciel compte le nombre de démarrages sur toute la période de chauffe, nous avons distingué le
démarrage de la poursuite du fonctionnement, que nous avons dénommé "remplissage" dans la routine.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 109
possibilité est utile pour maintenir la charge maximale d'une cuve en prévision des
pointes de besoins que ne pourraient satisfaire seul le cogénérateur. Il serait donc
intéressant d'évaluer une stratégie incluant cette dernière possibilité30.
La stratégie de fonctionnement sera différente selon qu'il s'agit ou non d'un jour
ouvrable, les week-end et jours fériés ne comportant que des heures creuses. Il y a
lieu, en outre, de distinguer les cogénérateurs à puissance variable et à puissance
constante, les premiers offrant plus de souplesse vis-à-vis de la contrainte tarifaire.
30
Il a été nécessaire d'ajouter une condition d'erreur au cas où il faudrait démarrer le cogénérateur et remplir la cuve,
malgré que l'eau de retour vers le cogénérateur soit supérieure à 60°C. Ce cas peut se produire lors d'un fonctionnement à
débit constant en 4 (cf. Chapitre 2 Schéma de l'installation complète).
31
Du point de vue calendrier (détermination des week-ends et jours fériés), nos simulations se basent sur l'année 2000.
L'adaptation à une autre année est aisée. Il suffit pour se faire de modifier la routine date.m
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 110
PUISSANCE VARIABLE Durant les heures creuses (avant le trait vertical vert à la Figure 46), si la cuve
contient suffisamment d'énergie pour assurer la satisfaction des besoins (en noir),
alors elle se décharge, le cogénérateur (en rouge) étant à l'arrêt (mode 1). S'il faut
démarrer, ce sera en mode glissant si le cogénérateur le permet (mode 2), c'est à
dire qu'il fournit à lui seul exactement la puissance appelée, la cuve étant hors
circuit.
15000
P max
mode 2
mode 3
mode 1
10000
P min
5000
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (en heures)
Evolution du taux de remplissage de la cuve
100
Taux de remplissage (en %)
80
60
40
20
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (en heures)
15000
10000
5000
0
8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Temps (en heures)
Evolution du taux de remplissage de la cuve
100
Taux de remplissage (en %)
80
60
40
20
0
8 9 10 11 12 13 14 15 16 17
Temps (en heures)
15000
10000
5000
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (en heures)
Evolution du taux de remplissage de la cuve
100
Taux de remplissage (en %)
80
60
40
20
0
0 2 4 6 8 10 12 14 16
Temps (en heures)
A partir d'une certaine heure, que nous appellerons heure prioritaire (trait pointillé
vertical noir), le régulateur imposera l'enclenchement du cogénérateur à puissance
maximale, impliquant la charge de la cuve (mode 3). Après avoir dépassé une
consigne donnée du taux de remplissage, le régulateur impose au cogénérateur un
mode de fonctionnement glissant (mode 2) jusqu'à 22h (voir Figure 49). Cette
consigne est fixée arbitrairement à 85%.
15000
10000
5000
0
14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Temps (en heures)
Evolution du taux de remplissage de la cuve
100
Taux de remplissage (en %)
80
60
40
20
0
14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Temps (en heures)
Figure 49 : Stratégie pour conserver une cuve chargée à au moins 85% à 22h
(fonctionnement glissant)
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 114
15000
10000
5000
0
14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Temps (en heures)
Evolution du taux de remplissage de la cuve
100
Taux de remplissage (en %)
80
60
40
20
0
14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Temps (en heures)
Figure 50 : Stratégie pour conserver une cuve chargée à au moins 85% à 22h
(fonctionnement avec arrêt puis redémarrage)
32
Etant donné que nous travaillons par pas de temps d'1/4 d'heure, le taux de remplissage retombe sous la consigne de
remplissage minimum. A cet instant, le régulateur impose un démarrage du cogénérateur à pleine puissance afin de
dépasser le plus vite possible cette limite. Le cogénérateur repasse ensuite en mode glissant.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 115
PUISSANCE CONSTANTE Pour les cogénérateurs à puissance constante, le fonctionnement en heures creuses
est identique mais le fonctionnement en heures pleines est différent. L'optique est
de remplir jusqu'au maximum (mode 3), puis d'arrêter le cogénérateur pour
permettre à la cuve de se décharger jusqu'à son minimum (mode 1). Ceci résulte
de la volonté de préserver la durée de vie du cogénérateur. En effet, suivre la
demande tout en remplissant le moins possible la cuve aurait nécessité un nombre
important de démarrage - arrêts successifs (point 1 sur la Figure 51).
15000 1 2 3
10000
5000
0
0 5 10 15 20
Temps (en heures)
Evolution du taux de remplissage de la cuve
100
Taux de remplissage (en %)
80
60
40
20
0
0 5 10 15 20
Temps (en heures)
L'idée d'un remplissage avant 22h pour assurer les besoins de la nuit est également
adoptée pour les cogénérateurs à puissance constante, la mise en œuvre est
cependant légèrement différente. La différence résulte de l'absence de mode
glissant, qui se traduira par un nombre de démarrage accru. Ainsi, lors du premier
dépassement du minimum, le cogénérateur continue à fonctionner, remplissant la
cuve jusqu'au maximum (mode 3). Après le premier arrêt, le cogénérateur ne
redémarre que si le taux de remplissage est devenu insuffisant (point 3 sur la
Figure 51).
Ce taux de remplissage étant fixé à 85%, nous avons la certitude, pour les deux
types de système, d'avoir au minimum ce remplissage de la cuve à 22h.
PUISSANCE VARIABLE Pour les cogénérateur à puissance variable, le régulateur impose le mode 2 dès que
la condition de démarrage est remplie, c'est-à-dire dès qu'il n'y a plus suffisamment
d'énergie dans la cuve pour assurer la satisfaction des besoins. Ce mode glissant
permet d'utiliser la cuve le moins possible évitant ainsi les pertes et surtout évitant
de produire plus que ce qui est strictement nécessaire au tarif désavantageux des
heures creuses. A nouveau, lorsque la puissance minimum que peut délivrer le
cogénérateur est supérieure aux besoins, la cuve se remplit progressivement
jusqu'au maximum. Nous aurions pu imposer une limite supérieure à ne pas
dépasser, par exemple 70% de remplissage. Ce choix n'a pas été retenu car il
conduirait à un nombre trop important de démarrages. Après avoir atteint le
remplissage maximum, la cuve se décharge (mode 1) jusqu'à atteindre le minimum
où le cogénérateur redémarre en mode glissant (voir Figure 52).
15000
10000
5000
0
0 5 10 15 20
Temps (en heures)
Evolution du taux de remplissage de la cuve
100
Taux de remplissage (en %)
80
60
40
20
0
0 5 10 15 20
Temps (en heures)
PUISSANCE CONSTANTE Pour les cogénérateurs à puissance constante, l'idée est la même. S'il faut remplir,
autant le faire jusqu'au bout, pour éviter un nombre de démarrages successifs trop
important (mode 3). Quand la cuve est remplie, mieux vaut utiliser cette énergie
stockée (mode 1) (Figure 53).
15000
10000
5000
0
0 5 10 15 20
Temps (en heures)
Evolution du taux de remplissage de la cuve
100
Taux de remplissage (en %)
80
60
40
20
0
0 5 10 15 20
Temps (en heures)
Remarquons que le lundi ou le lendemain d'un jour férié, la cuve peut se trouver
insuffisamment chargée pour commencer la journée, obligeant le cogénérateur à
fonctionner en heures creuses. En effet, la condition de remplissage minimum en
fin de journée durant les week-ends et jours fériés est sans intérêt car en heure
creuses. Mieux vaut donc redémarrer le lendemain, le plus tard possible. Ce cas
particulier est illustré à la Figure 54, le 30 octobre étant un lundi selon le calendrier
adopté (année 2000). Les deux grands pics de démarrage du cogénérateur entre 5h
et 6h sont la conséquence de la stratégie adoptée pour la gestion de la pointe de
besoins à 6h, expliqué au point suivant.
15000
10000
5000
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Temps (en heures)
Evolution du taux de remplissage de la cuve
100
Taux de remplissage (en %)
80
60
40
20
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14 15 16 17 18 19 20 21 22 23
Temps (en heures)
Cette condition impose la connaissance des besoins thermiques "futurs", afin d'y
déceler la présence et l'intensité d'une éventuelle pointe. Ces données sont
évidemment inconnues du régulateur. Nous devrons donc les estimer, sur bases de
paramètres "présents".
18
16
14
12
Puissance (kW)
10
0
0 5 10 15 20
Tem ps (en heures)
33
Lorsqu'il n'y a pas de pointe, l'énergie est posée égale à zéro. La deuxième pointe lui étant toujours inférieure, une
stratégie satisfaisant la première pointe sera également adaptée pour gérer la deuxième.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 122
kWh 3 3
kWh
2.5 2.5
2 2
1.5 1.5
1 1
0.5 0.5
0 0
0 50 100 150 200 250 -10 -5 0 5 10 15 20
jours °C
13.5 kW h
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
2.7 kW h
1
0
-10 -5 0 5 10 15 20
17°C à 5h
Figure 58 : Energies complémentaires à fournir pour un cogénérateur de 12.5 kW
(bleu) et de 9 kW (rouge). L'énergie estimée est tracée en traits pointillés.
Après avoir réalisé ce petit traitement des besoins thermiques, la tâche consiste à
trouver l'équation de cette enveloppe. Le premier point est commun aux deux
droites : au-delà de 17°C, il ne faut pas prévoir de remplissage préalable de la
cuve, vu l'absence de pointe. Le deuxième point dépend de la puissance du
cogénérateur. Lorsque celle-ci vaut 12.5 kW, l'énergie maximale à prévoir est
d'environ 2.7 kWh lorsque la température est de –10°C. Pour le cogénérateur de 9
kW, il faut remplir au préalable la cuve d'au moins 13.5 kWh à cette température.
Ainsi, nous estimons l'énergie à stocker préalablement par une interpolation
linéaire:
E12.5 kWh = −0.1 (T ° 5h + 10°) + 2.7
E 9 kWh = −0.5 (T ° 5h + 10°) + 13.5
heures
4.5
3.5
2.5
1.5
0.5
0
0 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 11 12 13 14
kWh
Figure 59 : Temps nécessaire au cogénérateur de 9 kW pour remplir la cuve de la
quantité d'énergie estimée nécessaire.
continu sur la Figure 59) permet de satisfaire toutes les pointes de besoins de
l'année type (routine Matlab escalier.m).
kWh
14
13
12
11
10
9
8
7
6
5
4
3
2
1
0
-10 -5 0 5 10 15 20
°C
Figure 60
L'élaboration de la stratégie pour la gestion de la pointe est ainsi achevée. Elle est
également valable pour la deuxième pointe apparaissant en début de soirée.
Les jours considérés étant sensiblement plus chauds que les jours d'hiver, le
fonctionnement simultané du cogénérateur et de la cuve ne sera pas requis.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 127
1. Analyse énergétique
Réseau électrique
Electricité 25 25
Combustible
Cogénérateur Locaux
100 Chaleur 66
chauffés
54
Pertes installation
Pertes Cogénérateur
12
9
Figure 61
Nous avons représenté à la Figure 62 le gain global en énergie primaire par rapport
à une telle production séparée. Ce gain global est défini comme étant le rapport
E+Q−F
E+Q
18
17
Gain (%)
17
16
16
15
200 300 400 500 600 700 800 900
Volume de la cuve (L)
Figure 62
On constate que le gain en énergie primaire effectif est très proche de celui de
17 % annoncé pour Ecopower dans l’introduction sur une base purement théorique.
34
La formule de calcul du gain en consommation d’énergie primaire utilisée ici diffère de celle utilisée pour le calcul des
certificats verts. La quantité de CO2 évitée est en effet normalisée pour les certificats verts par rapport aux
seulesémissions de CO2 par la filière de référence électrique. Le rendement de référence de la chaudière est de 90 %,
celui retenu pour la TGV est de 55 %. Des rendements de régulation de 85 % et d’émission de 96% ont été considérés
pour la production de chaleur, tant par chaudière que par cogénération.
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 129
450
400
350
Pertes (kWh)
300
250
200
150
100
50
0
200 300 400 500 600 700 800 900
Volume (L)
Figure 63
Nombre de démarrages
1800
1600
Nombre de démarrages
1400
1200
1000
800
600
400
200
0
200 300 400 500 600 700 800 900
Volume de la cuve
Figure 64
100%
90%
80%
70%
60%
50%
40%
30%
20%
10%
0%
L L L L L L
00 50 80 00 50 80
5°3 5°5 5°8 5°3 5°5 5°8
er
7
er
7
er
7 c7 c7 c7
ow ow ow rte rte rte
op op op ene ene ene
Ec Ec Ec S S S
Catégories
Figure 65
Installation de chauffage et stratégies de fonctionnement 131
Le prix de rachat est plus élevé pour l’électricité produite par Ecopower car la
production relative d’électricité durant les heures de pointe est plus importante.
Ceci est illustré à la Figure 66, où les prix mensionnés sont HTVA et n’intègrent
pas le prix des certificats verts.
2.65
2.60
Prix (BEF)
2.55
2.50
2.45
2.40
200 300 400 500 600 700 800 900
Figure 66
30000
25000
20000
BEF
15000
10000
5000
0
L
L
0
00
00
50
00
00
50
00
30
55
°8
°3
°5
°8
5°
5°
5°
5°
75
75
75
75
75
c7
c8
c8
c8
c
er
er
er
te
te
te
te
te
te
ow
ow
ow
er
er
er
er
er
er
op
op
op
n
n
Se
Se
Se
Se
Se
Se
Ec
Ec
Ec
Catégories
Figure 67
4. Tableau de résultats
Chaudière Ecopower Senertec
(90%)
Coût combustible (BEF) 28387 30231 38250 38719 38906 41109 41589 41725
Rachat de l'electricité (BEF) 17697 18641 18884 21066 22180 22691
+ Certificats verts (BEF) 26109 27188.6 27492.8 31534 32770 33315.8
Prix / kWhelec (sans C.V.) 2.52 2.62 2.63 2.41 2.51 2.56
(BEF/kWh)
C.V. = Certificats Verts
TOTAL coût (sans C.V.) (BEF) 28387 30231 20553 20078 20022 20043 19409 19034
TOTAL coût (avec C.V.) (BEF) 28387 30231 12141 11531 11413 9576 8819 8409
5. Conclusion
Conclusion générale
Ce mémoire s’inscrit dans la recherche actuelle de moyens de production d’énergie
les plus respectueux possibles de l’environnement. Si de nombreuses technologies
peuvent sembler prometteuses à plus ou moins long terme, l’exploitation de
certaines énergies renouvelables et la cogénération sont techniquement mûres pour
que leur contribution à la réduction des émissions de dioxyde de carbone devienne
davantage significative. Nous avons montré dans ce travail que, sous certaines
réserves principalement d’ordre économique, la micro-cogénération trouve un
marché tout désigné dans le secteur du chauffage domestique.
L’ensemble de ces considérations nous permet de conclure que, sur base du modèle
établi, le développement de la micro-cogénération à des fins de chauffage
domestique est souhaitable d’un point de vue énergétique, étant donné la réduction
des émissions de dioxyde de carbone qu’elle permet. Une approche économique
complète, incluant les coûts externes et l’éventuelle autoconsommation de
l’électricité, est néanmoins indispensable pour conclure quant à la possibilité d’une
pénétration importante du marché. Il nous semble a priori que l’incitant tarifaire
que représentent les certificats verts en Région wallonne est positif mais nous
ignorons s’il est suffisant pour contrebalancer durant la phase de démarrage
l’important surcoût à l’installation.
Références bibliographiques
Kostowski W. (2000), The Performance of Small Scale Combined Heat and Power
Systems supplied with Hot Water Storage, Master of Science Thesis, Silesian
University of Technology and Université catholique de Louvain, Supervisors : Prof. J.
Skorek and Prof. L. Bolle [Abrév. : Kostowski]
2. Livres de référence
3. Sites de l’Internet
Exemples :
Résultats
Les résultats de simulation se présentent sous forme d'un fichier texte. Ce fichier
comporte six colonnes : le temps exprimé en heures écoulé depuis le début de l'année
civile, le mois (1 pour janvier, 2 pour février, etc.), le jour du mois, la température
extérieure et la puissance correspondant aux besoins nets à fournir pour tout le
logement pendant l'intervalle de temps considéré. Chaque ligne correspond à un
intervalle de trois minutes. Le fichier compte donc 175.201 lignes de données. Les
premières d'entre elles sont représentées à la Figure 68.
Figure 68
La connaissance des puissances à fournir sur des intervalles d'un quart d'heure
suffisant, les données détaillées ont été converties par la routine Matlab 'chaleur_an.m'
(cf. infra) en un fichier quart horaire reprenant les mêmes informations. La
température et la puissance retenues sont les moyennes arithmétiques des cinq
données considérées. Un certain lissage des courbes de puissance est donc effectué.
Le fichier 'annee.m' obtenu, cinq fois moins volumineux que le fichier source, est plus
facile à traiter par la suite et offre une précision suffisante eu égard à l'inertie
thermique de la boucle de chauffage.
Annexe C 194
Code Matlab
function [] = chaleur_an ()
cond = 1; % Initialisation
fgetl(fid);
line0 = fgetl(fid); % Pas de moyenne à calculer pour t=0
line0=sscanf(line0,'%f');
quart = line0';
temper_moy = (line1(5)+line2(5)+line3(5)+line4(5)+line5(5))/5;
besoin_net_moy = (line1(6)+line2(6)+line3(6)+line4(6)+line5(6))/5;
% Calcul des température et consommations
% moyennes
end % Fin du if
end % Fin du while
Annexe D 195
(I.1)
METHODE EXPLICITE La méthode explicite s’obtient en exprimant les transferts de chaleur, repris dans le
membre de gauche de l’équation ci-dessus, à l’instant présent t , ainsi :
1
Ti + 1 (t ) − 2 Ti (t ) + Ti − 1 (t ) = (Ti (t + 1) − Ti (t )) (I.5)
τ
Ti (t + 1) = τ (Ti - 1 (t ) + Ti + 1 (t )) + (1 − 2 τ ) Ti (t ) (I.6)
METHODE IMPLICITE La méthode implicite ne possède pas cet inconvénient. Elle est
inconditionnellement stable, ce qui permet de choisir n’importe quelle valeur pour
le pas de temps dt , en sachant bien que plus dt est petit, meilleure sera précision.
L’inconvénient de la méthode implicite est la nécessité d'itérer sur chaque couche,
pour chaque pas de temps. Les deux méthodes sont utilisées en pratique.
Annexe D 197
dQ conduction =
k
T (
δ paroi ,int
)
− T paroi ,ext dA (II.2)
m
( )
dQ conv ,naturelle = h naturelle T paroi ,ext − Tair dA (II.3)
où h = coefficient de convection,
A cette convection naturelle, s'ajoute la puissance émise par radiation, donnée par
Tparoi,int la formule suivante:
Tair
Tparoi,ext (
dQ radiation = ε σ T paroi
4 4
,ext − Tmoy dA) (II.4)
dQ radiation
où Tmoy = température moyenne des surfaces entourant le radiateur,
d Q conv , forcée d Q conv , naturelle
ε = émissivité de la paroi du radiateur,
σ = constante de Stefan-Boltzmann (5.68 10-8 W/m2K4).
d Q conduction
Si nous faisons l'hypothèse que la température moyenne des murs de la maison est
proche de celle de l'air ambiant, soit Tmoy ≅ Tair , alors nous pouvons définir un
coefficient de transfert de chaleur global pour la partie extérieure du radiateur par :
hextérieur = hnaturelle + hradiation (II.8)
Finalement,
( )
dQ extérieur = h extérieur T paroi ,ext − Tair dA (II.9)
En régime établi, ce que nous supposerons toujours par la suite, nous avons
l'égalité entre les 3 flux de chaleur (II.1), (II.2) et (II.9). Nous obtenons ainsi :
Teau − T paroi ,int T paroi ,int − T paroi ,ext T paroi ,ext − Tair
dQ = = = (II.10)
1 h forcée dA δ k dA 1 hextérieur dA
1 1 δ 1
= + + (II.12)
htot h forcée k hextérieur
Annexe D 199