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PCSI 2019–2020, Lycée Lalande, Bourg–en–Bresse Alexandre Alles

Cinquième partie

Mangétisme

213
PCSI 2019–2020, Lycée Lalande, Bourg–en–Bresse Alexandre Alles

Chapitre 24
Le champ magnétique
Bibliographie Strong parallel magnetic fields.
bCap Prépa Physique MPSI–PCSI–PTSI, Pérez, 2013 ! Chapitre 20 Mega Shark vs. Crocosaurus (2010)
La notion de magnétisme nous est relativement familière ce-
Thalès : la magnétite attire le fer.
pendant elle reste difficile à appréhender et formaliser : dans
Invention de la boussole, IIIème siècle.
ce chapitre nous allons poser un cadre descriptif de la notion
Utilisation de la boussole pour la navigation, XIIIème siècle.
de champ magnétique afin de commencer à étudier quelques Ørsted (1820) : courant électrique perturbe une boussole.
phénomènes liés au magnétisme.
N* Thalès de Millet (-625– -647) : astronome, physicien, mathématicien, géomètre et politicien grec.
N* Hans Christian Ørsted 1777–1851 : physicien danois.

I Notion de champ magnétique


1.1 Champ

b Champ
Un champ est la représentation d’une propriété physique en tout
point de l’espace à un (ou plusieurs) instant donné. Cette pro-
priété est définie par une grandeur physique qui est une fonction
de l’espace et du temps.
Champ scalaire : la grandeur physique est une grandeur scalaire
(température, pression, masse volumique, concentration...)
Champ vectoriel : la grandeur physique est représentée par
un vecteur (champ de pesanteur, champ de vitesse d’un solide,
champ de vitesse d’un fluide, champ magnétique...)

b Propriétés d’un champ


Un champ est dit permanent ou stationnaire s’il ne dépend pas
du temps.
Un champ est dit uniforme s’il est indépendant de la position.

1.2 Mise en évidence expérimentale


K Effet des aimants entre eux
Alignement d’une boussole.
Par convention on appelle pôle nord de la boussole l’extrémité qui pointe le nord géographique. L’alignement d’une boussole est orienté,
le champ magnétique a donc une direction qui lui est associée : le champ magnétique est représenté par un vecteur.
1.3 Sources de champ magnétique
De nombreux dispositifs permettent de créer des champs magnétiques, intéressons–nous à quelques uns de ces dispositifs.
1.3.1 Aimant droit
K Aimant droit et carte de champ

Figure 1 – Aimant droit et limaille de fer Figure 2 – Carte de champ d’un aimant droit
b Interaction entre deux aimants
Tout aimant possède un pôle nord et un pôle sud (on parle de dipôle magnétique). Des pôles de même nature se repoussent tandis
que des pôles de nature différente s’attirent.

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b Lignes de champ magnétique


Une ligne de champ magnétique est une ligne orienté tangente au Remarque : Champ magnétique terrestre.
champ magnétique en tout point. Dans le cas d’un aimant droit,
les lignes de champ sortent du pôle nord et entrent au pôle sud.
Un petit aimant à tendance à s’aligner sur les lignes de champ
magnétique.

Figure 4 – Lignes de champ de la Terre


Figure 3 – Lignes de champ d’un aimant droit

1.3.2 Fil
b Origine du champ magnétique
Un champ magnétique peut être créé grâce à un courant électrique.

b Lignes de champ associées à un fil


Les lignes de champ sont des cercles centrés sur le fil.

Figure 5 – Champ magnétique créé par un fil Figure 6 – Carte de champ magnétique associée à un fil
1.3.3 Bobine plate ou spire
Fil électrique de forme circulaire, si un courant parcourant le fil il apparait un champ magnétique.

b Lignes de champ associée à une spire


Les lignes de champs sortent par la face nord et entre par la face sud. On peut donc définir des pôles pour une bobine plate et la
traiter de façon analogue à l’aimant droit.

Figure 8 – Champ magnétique créé par deux bobines en configuration


Helmholtz

Figure 7 – Champ magnétique créé par une spire

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1.3.4 Solénoïde
Un solénoïde est un enroulement de fil en forme d’hélice, cela cor-
respond à peu de choses près à l’association de plusieurs spires.
b Lignes de champ associées à un solénoïde
Le champ est quasiment uniforme dans le solénoïde, les lignes de
champ sortent par la face nord et rentrent par la face sud.
Remarque : Le champ au sein d’un solénoïdé réel n’est pas rigoureu-
sement uniforme.
Figure 9 – Champ magnétique créé par un solénoïde
1.4 Mesure de champ magnétique
Comme souvent en physique, la quantification d’une grandeur se fait par l’effet qu’a cette grandeur. Il semble naturel d’affirmer qu’un
aimant génère un champ magnétique bien supérieur à celui de la Terre.

b Unité SI du champ magnétique


L’unité SI de champ magnétique est le Tesla (T).

N* Nikola Tesla (1856–1943) : ingénieur américain d’origine serbe.

b Mesure de champ magnétique


Un champ magnétique peut se mesurer par la force de Lorentz : nous avons vu dans le chapitre 12 l’effet d’un champ magnétique
sur des particules chargées.
Cette force a également une manifestation macroscopique, un fil électrique parcouru par un courant et plongé dans un champ
magnétique subit une force proportionnelle au champ magnétique : c’est la force de Laplace (cf chapitre 25).
Il apparait sur les faces opposés d’un conducteur (ou semi–conducteur) parcouru par un courant et plongé dans un champ magnétique,
une différence de potentiel perpendiculaire à la circulation du courant : effet Hall. C’est cet effet qui est aujourd’hui utilisé le plus
souvent pour mesurer un champ magnétique.

b Ordres de grandeur
5
Composante horizontale du champ magnétique terrestre à la surface de la Terre : 4, 7.10 T
Champ à l’extrémité d’un aimant usuel : 10 1 à 1T
IRM : 6T
Intérieur d’un électroaimant à bobinage : 10 à 100T
Magnétar (étoile à neutron à grande vitesse de rotation) : 1011 T

1.5 Interprétation des lignes de champ


b Intensité du champ magnétique
Deux lignes de champs voisines s’éloignent l’une de l’autre dans une zone où le champ magnétique décroit en intensité.

b Champ uniforme
Le champ magnétique est uniforme là où les lignes de champ sont parallèles.

b Intersection de lignes de champs


Si deux lignes de champs associées à une unique carte se croisent en un point A alors le champ magnétique est nul en ce point
! !
B (A) = 0 .

Champ décroit avec la distance Champ uniforme

TD 27 Ex1

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II Champ magnétique et courant


2.1 Description du champ magnétique
b Détermination “avec les mains" du sens du champ magnétique
Un courant circulant dans la direction du pouce génère un champ magnétique orienté suivant la direction du majeur.

blank

blank
b Intensité du champ magnétique
Dans le vide, l’intensité du champ magnétique créé par un circuit est proportionnelle à l’intensité du courant dans ce circuit.

Remarque (hors programme) : Ces différents constats sont rassemblés pour construire l’expression général d’un champ magnétique en
fonction du courant électrique, la loi de Biot et Savart
Z !
! ! µ0 I dl ^ (!
r !r 0)
B( r ) = ! ! .
4⇡ !
r 0 2C |r r 0 |3

b Champ magnétique à l’intérieur d’un solénoïde


! comportant n spires par unité de longueur, et parcouru par un courant i, le
A l’intérieur d’un solénoïde infini d’axe de direction u z
champ magnétique est uniforme et vaut : ! !.
B = µ0 niu z

7 1
Avec µ0 = 4⇡.10 H.m la perméabilité magnétique du vide.

TD 27 App1

2.2 Principe de superposition


y
Une boussole placée sur l’intersection des axes de deux solénoïdes s’aligne sur le champ résultant.
! ! Expérimentalement on constante que la boussole fait un angle ↵ avec l’un des deux champs tel
B2 B
que :
i2 B2
tan ↵ = = .
i1 B1
↵ ! Cette relation montre que le champ résulte de la superposition des champs de chacun des
B1
x solénoïdes :
! ! !
B = B1 + B2 .

b Principe de superposition
Dans le vide, les champs magnétiques en un point de l’espace se somment vectoriellement.

TD 27 Ex2

III Moment magnétique


Il est possible d’unifier la description des différentes sources de champ magnétique que nous venons d’étudier grâce à la notion de moment
magnétique. Cette notion nous sera utile à plusieurs reprises à l’avenir. Un circuit électrique enserrant les lignes de champs (ex : spire),
plus celui–ci sera petit plus le champ magnétique associé sera intense : les dimensions du circuit revêtent donc un caractère particulier.
b Vecteur surface d’un circuit filiforme plan
Soit un circuit filiforme plan dont le contour délimite une aire S. On oriente ce circuit arbitrairement
!
en plaçant une flèche pour le courant. Le vecteur surface est défini comme S = S ! n avec !n le vecteur
unitaire orthogonal au plan contenant le circuit et orienté par le sens d’orientation du courant et la
“règle" de la main droite.

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b Moment magnétique d’un circuit filiforme


! !
Soit un circuit filiforme de vecteur surface S parcouru par un courant d’intensité i. Le moment magnétique M du circuit est défini
par : ! !
M = iS .

Le vecteur moment magnétique s’exprime en A.m2 et pointe du sud ver le nord du circuit.

b Moment magnétique d’un solénoïde


Un enroulement de N spires jointives (solénoïde) parcourues par l’intensité i est équivalent à une seule spire parcourue par une
intensité N i. Le moment magnétique d’une bobine de N spires s’écrit donc :
! !
M = Ni S .

b Moment magnétique d’un aimant


Puisqu’un aimant droit et un solénoïde génèrent des champs magnétiques de même géométrie, on peut définir le moment magnétique
! !
d’un aimant droit comme le moment magnétique M = i S du solénoïde de même taille que l’aimant et qui produirait le même champ
magnétique que l’aimant.

b Ordre de grandeur
3
Spire de rayon 5cm parcourue par un courant de 1A : 8.10 A.m2
Aimant permanent usuel : 1A.m2
Terre : 8.1022 A.m2

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Chapitre 25
Action d’un champ magnétique
Mankind has always feared
Bibliographie what it doesn’t understand.
bCap Prépa Physique MPSI–PCSI–PTSI, Pérez, 2013 ! Chapitre 21 Magneto
Un circuit électrique parcouru par un courant et plongé dans un champ magnétique subit des actions mécaniques dites de Laplace. Dans
ce chapitre nous allons nous attarder sur ces actions mécaniques et les utilisations que l’on peut en faire, par exemple pour mettre au
point des moteurs électriques.
Ampère (1820) : mise en évidence de la force magnétique
Sturgeon (1825) : invention de l’électroaimant
N* William Sturgeon (1783–1850) : physicien et inventeur anglais.

I Force de Laplace
1.1 Première approche
K Rail de Laplace
!
Un fil électrique rectiligne parcouru par un courant i et plongé dans un champ magnétique B subit une force, dite force de Laplace, qui
vérifie les caractéristiques suivantes
la force est perpendiculaire au fil et au champ magnétique ;
le trièdre formé par le courant orienté, le champ magnétique et la force de Laplace est direct ;
sa norme est proportionnelle à la longueur du fil, à l’intensité du courant et à l’intensité du champ magnétique.

b Force de Laplace
Soit un fil électrique rectiligne de longueur l parcouru par un courant électrique i et plongé dans un champ magnétique uniforme
! !
B . Soit le vecteur l de norme l, confondu avec le fil et orienté par i. La force de Laplace subie par le fil s’écrit
! ! !
FL =i l ^B .

Remarque : La force de Laplace est une conséquence de la force de Lorentz exercé sur les porteurs de charges en mouvement dans le
conducteur. Les porteurs de charges sont déviés sur l’une des faces du conducteur, ce qui induit l’apparition d’une différence de potentiel
!
U (et donc d’un champ électrique E ) par effet Hall. Ce champ électrique engendre une force sur les charges positives réparties dans le
! !
conducteur F = q E qui va pouvoir mettre ce dernier en mouvement : c’est la force de Laplace.

I !
v e
! • !
E B
!
F lorentz

Remarquons que la force de Lorentz magnétique ne travaille pas alors que la force de Laplace oui.
Remarque : Pour une intensité de 1A, un champ de 1T et un fil de 1m ; la force subie est de 1N. Cette valeur est faible, en pratique on
utilise des bobinages pour augmenter la longueur du fil et donc la force subie.
1.2 Le rail de Laplace
Soit deux rails conducteurs parallèles séparés d’une distance l et raccordés à un générateur de courant de c.e.m. I, le tout fixe dans le
référentiel du laboratoire supposé galiléen. On ferme le circuit en déposant une tige conductrice de masse m et de longueur l sur les
!
rails et libre de se déplacer sans frottement. L’ensemble est plongé dans un champ magnétique uniforme et stationnaire B = B ! uz
perpendiculaire au circuit.
!
uy

!
ux
!
uz
!⌦
B

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Ne pas confondre le champ magnétique extérieur dans lequel est plongé le dispositif et le champ magnétique créé par le circuit lui
même !
Remarque : Cette expérience est à l’origine de la conception des moteurs linéaires.
Force de Laplace appliquée à la tige
! ! !
F L = I l ^ B = Il!
u y ^ B( !
u z) = IlB !
ux .

La puissance associée à la force de Laplace s’écrit


!
PL = F L · !
v = IlBv .

Puissance motrice si v < 0, i.e. mouvement dans le sens des x décroissants. Si on néglige les frottements alors la seul force présente est
la force de Laplace, ainsi le théorème de la puissance cinétique conduit à

dEc dv lB
= PL =) = I.
dt dt m

1.3 Généralisation
En pratique on ne rencontrera pas toujours un conducteur linéaire tel que le rail de Laplace, ainsi l’expression de la force de Laplace
que nous avons précédemment introduit est mise en défaut. Il faut alors se tourner vers une expression plus fondamentale.

b Force de Laplace élémentaire


! !
Un élément de fil situé au point M , de longueur dl M orienté par l’intensité électrique i et plongée dans un champ magnétique B (M )
subit une force de Laplace élémentaire d’expression
! ! !
dF L = i dl M ^ B (M ) .

Cette expression faisant intervenir la valeur du champ magnétique au point M , on peut donc désormais travailler avec des champs
magnétiques non–uniformes et des circuit non–rectilignes.

b Force de Laplace
La force de Laplace découle de la force élémentaire de Laplace par
Z Z
! ! ! !
FL = dF L = i dl M ^ B (M ) .
circuit M 2circuit

Remarque : On retrouve l’expression précédente si on intègre le long d’un fil rectiligne.


!
Remarque importante : La distance élémentaire dl M est orienté, on sera attentif lors de l’intégration aux orientation respectives des
longueurs et des champs magnétiques.

II Action de Laplace sur un moment magnétique

2.1 Spire plongée dans un champ magnétique

Soit une spire rectangulaire P QRS de côtés a et b parcourue par


un courant électrique i. Ce circuit peut pivoter librement autour de
!, il est plongé dans un champ magnétique uniforme et stationnaire
u z
! !.
B = Bu x
1. Exprimer la résultant des forces de Laplace subies par le circuit.
2. Exprimer le moment des actions de Laplace par rapport au centre
de la spire O.
! !
3. Reformuler ML afin de faire apparaitre le vecteur B et le moment
!
magnétique M .
!
4. Exprimer la puissance associé au couple ML .

1. ⇣ !
! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !⌘ ! !
F L = iP Q ^ B + iQR ^ B + iRS ^ B + iSP ^ B = i P Q + QR + RS + SP ^ B = 0 .

La résultant des forces est nulle, i.e. le champ magnétique n’a pas tendance à déplacer le centre de masse du cadre.
! le vecteur unitaire aligné sur les bords horizontaux
2. Commençons par calculer les forces subies par chaque coté de la spire, on note u r

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de la spire
! ! ! ! ^ Bu ! = ibB cos ↵u
!; ! ! ! ! ^ Bu ! = iaB u !;
F1 = iP Q ^ B = ibu r x z F2 = iQR ^ B = iau z x y
! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
F3 = iRS ^ B = ibur ^ B ux = ibB cos ↵uz ; F4 = iSP ^ B = iauz ^ B ux = iaB uy .
! ! ! ! ! ! ! ! ! b! ! + bu! ^ iaB u
! = bu
! ^ iaB u
! = iabB sin ↵u
!.
ML = OM1 ^ F1 + OM2 ^ F2 + OM3 ^ F3 + OM4 ^ F4 = ur ^ ( iaB)u y r y r y z
2 2
Ce moment est indépendant du point O, c’est un moment relatif à des actions mécaniques de résultante nulle : c’est un couple.
! ! ! avec !
3. Rappelons que le moment magnétique d’une spire s’écrit M = i S = iabu ✓ S le vecteur surface du circuit orienté dans le sens
conventionnel. Le moment subie par la spire s’écrit
! ! = iabu
! ^ Bu
!=M ! !
ML = iab ⇥ B ⇥ sin ↵u z ✓ x ^B .
!
4. La puissance s’écrit P = ML !
! = iab!B sin ↵ .
2.2 Moment magnétique plongé dans un champ magnétique
b Moment magnétique dans un champ magnétique uniforme
! !
Un moment magnétique M plongé dans un champ magnétique uniforme B subit, de la part de ce champ, des actions de Laplace dont
la résultante est nulle et le moment est
! ! !
ML = M ^ B .

Remarque importante : Si le champ magnétique n’est pas uniforme à l’échelle du dipôle magnétique, la résultante des actions magnétiques
n’est pas nulle !
y
y
!
M
! !
ML B
x !
ML
⌦ x
!
B
!
M
! !
L’action d’un champ magnétique sur un moment magnétique tant à aligner les vecteurs M et B .
! ! et le moment magnétique tourne dans le sens trigonométrique.
Si ↵ 2 ]0, ⇡[ alors ML orienté suivant +u z
! ! et le moment magnétique tourne dans le sens antitrigonométrique.
Si ↵ 2 ] ⇡, 0[ alors M orienté suivant u
L z

Si le moment magnétique est légèrement écarté (i.e. ↵ 6= 0) alors le moment des actions de Laplace tend à le ramener parallèle au champ
magnétique : position d’équilibre stable. De plus ↵ = ⇡ est une position d’équilibre mais instable.
b Effet mécanique d’un couple de Laplace
! ! ! ! ! !
Le couple de Laplace MM = M ^ B subit par un moment magnétique M tend à aligner M et B .

Remarque : ceci explique le comportement d’une boussole dans le champ magnétique terrestre.
!
Remarque : le couple ML traduit l’action à distance d’une source de champ magnétique sur un moment magnétique. D’après le principe
!
des actions réciproques, la source de champ magnétique subie le moment opposé ML . Ainsi, deux aimants proches vont tourner pour
aligner leurs moments magnétiques, la présence de frottements assurent qu’ils se stabiliseront après un temps suffisamment long.
2.3 Effet moteur d’un champ magnétique tournant !
u y

Si l’on parvient à générer un champ magnétique tournant, un moment magné- Bobine 1


tique dans ce champ pourra tourner lui aussi en cherchant à s’aligner avec le
champ magnétique sous l’effet du couple de Laplace. C’est le principe à la base
du fonctionnement des moteurs à champ tournant.
Le moyen le plus simple de créer un champ tournant est d’associer deux bobines
alignés sur deux axes perpendiculaire générant deux champs sinusoïdaux en qua-
drature de phase. Considérons deux bobines identiques, alors le champ résultant
s’écrit comme la superposition des deux champs indépendants
! ! ! ! + B sin(!t)u
!. !
B = Ki1 (t) + Ki2 (t) = B1 + B2 = B0 cos(!t)u x 0 y u x

Bobine 2
L’expression de ce champ n’est valable qu’à l’intersection entre l’axe des deux bobines. En pratique le champ obtenu n’est pas uniforme car
les lignes de champs s’écartent rapidement en s’éloignant d’une bobine. On fera tout de même l’approximation d’un champ stationnaire
pour des bobines très proches et dans une petite zone autour de l’intersection entre les axes des bobines.

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III Interaction entre un champ et un dipôle (Hors programme)

3.1 Cas du dipôle électrique


Nous avons vu dans le cours de mécanique que l’énergie potentielle associée à une charge électrique plongée dans un champ électrosta-
!
tique E s’écrivait Eel (x) = qV (x) avec q la charge électrique et V (x) le potentiel électrostatique en x.
De plus, dans le cadre du cours de chimie nous avons introduit la notion de dipôle électrostatique. Considérons un dipôle électrostatique
infinitésimal de longueur dx aligné avec un champ électrostatique le long de l’axe u !, son énergie potentielle s’écrit comme la somme
x

des énergies potentielles associées à chacune de ses charges


• •
-q dx q
dV
Eel = qV (x) + qV (x + dx) = q dx .
| | dx
x x + dx
! ! ! dV !
Or le champ électrostatique est défini par E = gradV qui se simplifie dans le cas unidimensionnel en E = ux . De plus, le moment
dipolaire électrique est défini par !
p = q(dxu!). Ainsi, l’énergie potentielle associée à un dipôle électrostatiquedx
s’écrit en toute généralité
x

! !
Eel = pE .

On peut naturellement associer à cette énergie potentielle une force conservative traduisant l’interaction entre un dipôle électrostatique
et un champ électrostatique
! ! ! ⇣ !⌘
Fel = gradEel = grad !
pE .
! !
Exemple : Considérons un dipôle permanent indéformable (i.e. !
p constant) plongé dans un champ électrique uniforme, alors Fel = 0 .
Le seul effet est l’alignement du dipôle avec le champ électrique, vu précédemment.
Exemple : Considérons un dipôle permanent indéformable (i.e. ! p constant) plongé dans un champ électrique non uniforme.La force
! ! ! ! sont alignés
précédente s’écrit dans le cas où le dipôle p = pux et le champ E = E(x, y, z)u x

! dE !
Fel = p ux .
dx
Le champ électrique non uniforme engendre une force le long de l’axe du dipôle.
Exemple : Considérons deux charges électriques confondues +q et q qui s’attirent par le biais d’une force de type rappel élastique
! !. Supposons la charge +q fixe, alors il apparaît une
de raideur k. On plonge ce système dans un champ électrique E = E(x, y, z)u x

force de Lorentz sur la charge q engendrant un dipôle induit de longueur d’équilibre vérifiant le principe fondamental de la statique
0= qE kx ) x = qE/k, le moment dipolaire associé est !
p = qxu !. Ainsi, la force électrique apparaissant sur ce dipôle est de la
x

forme ✓ ◆
! ! ⇣ !⌘ ! q2 E 2 dE 2 !
Fel = grad !
p E = grad / ux .
k dx

3.2 Cas du dipôle magnétique


L’étude des phénomènes magnétiques est moins intuitive que celle des phénomènes électriques, on peut toutefois introduire par analogie
! !
une énergie potentielle magnétique et une force magnétique d’interaction entre un dipôle magnétique M et un champ magnétique B
!! ! ! ⇣ ! !⌘
Emag = M B ; Fmag = grad M B .

Exemple : Si on plonge un dipôle magnétique permanent dans un champ uniforme il ne subit qu’un couple qui tend à l’orienter le long
du champ magnétique.
! ! alors il
Exemple : Si on aligne un dipôle magnétique permanent avec un champ magnétique non uniforme de la forme B = B(x)u x

apparait une force de la forme


! dB !
Fmag = m ux .
dx
! ! alors il apparait une
Exemple : Si on plonge un objet qui acquiert un moment magnétique induit par le champ magnétique B = B(x)u x

force de la forme
! dB 2 !
Fmag / ux .
dx

Citations bis
Français : Lokhlass vient de Loch Ness et classe.
Magnetism, you recall from physics class, is a powerful force
Anglais, allemand : Lapras est tiré du nom Laplace.
that causes certain items to be attracted to refrigerators.
Japonais : “ra pu ra su" vient de Laplace.
Peter Archer, The quotable intellectual
http ://www.pokepedia.fr

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Chapitre 26
Lois de l’induction
L’induction, en nous faisant convenir de choses évidentes,
tire de ces aveux le moyen de nous faire convenir de choses douteuses,
Bibliographie mais qui ont du rapport avec les premières.
bCap Prépa Physique MPSI–PCSI–PTSI, Pérez, 2013 ! Chapitre 22 Cicéron

L’un des phénomènes majeurs du magnétisme est l’induction, nom donné en référence à l’apparition de courants dits induits dans le
système. L’induction est technologiquement très importante : générateurs électriques, moteurs, transformateurs, chauffage, freinage par
induction...
Faraday (1831) : approcher un aimant d’une spire engendre un courant électrique.
N* Michael Faraday (1791–1867) : chimiste et physicien anglais.

I Induction et flux magnétique

1.1 Approche expérimentale

K Induction dans une spire


Approcher un aimant d’une spire reliée à un oscilloscope.

b Observations sur le courant induit


L’intensité du courant induit augmente avec la vitesse d’ap-
proche de l’aimant.
L’intensité du courant induit augmente si la surface de la spire
augmente.
Le sens du courant induit est tel qu’il génère un champ ma-
gnétique induit tendant à s’opposer à la croissance du champ
magnétique dû au rapprochement de l’aimant.
Remarque : Les mêmes résultats sont obtenus lorsque l’on déplace
la spire et que l’aimant est fixe.
Figure 1 – Induction dans une spire
1.2 Flux magnétique
Pour une spire de taille donnée, rapprocher l’aimant engendre un courant induit. De plus, rapprocher l’aimant revient à augmenter le
champ magnétique perçu au niveau de la spire.
Pour une augmentation de champ magnétique donnée (i.e. utiliser le même aimant et le déplacer de la même façon), augmenter la
taille de la spire conduit à un courant induit plus élevé.

b Flux magnétique
!
Soit un circuit orienté par le sens conventionnel du courant. Soit S le vecteur surface du circuit défini
par le sens de i et la “règle" de la main droite. Si le circuit est plongé dans un champ magnétique
!
B uniforme, le flux magnétique à travers le circuit est défini par le produit scalaire
!!
= B.S ;

exprimé en Weber (1Wb=1T.m2 ).

b Flux magnétique dans le cas général


Dans le cas où le champ magnétique n’est pas uniforme il faut définir le flux élémentaire en un point M appartenant à la surface
orientée du circuit ! !
d (M ) = B (M )dS M .

Le flux totale s’écrit comme l’intégrale du flux élémentaire sur toute la surface du circuit
Z Z
!
= d M = B (M )!n M dS .
M 2Scircuit M 2Scircuit

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II Lois de l’induction

2.1 Loi de Faraday (1831)


L’apparition d’un courant induit montre que tout se passe comme si la spire était reliée à un générateur. La loi de Faraday consiste à
exprimer la f.e.m. induite en fonction des paramètres du problèmes. Ainsi la spire de courant est équivalente à un générateur (grâce au
phénomène d’induction) associée à une résistance. Mesurer la f.e.m. induite revient à mesurer la tension aux bornes de la spire.

b Loi de Faraday
!
Soit un circuit électrique filiforme orienté par le sens conventionnel de i. Soit S le vecteur surface de ce circuit, orienté par i et la
“règle" de la main droite. Le circuit est le siège d’une f.e.m. induite e orienté conventionnellement dans le même sens que i telle que

d
e= ;
dt
exprimé en V.

Remarque : Une étude expérimentale précise n’est pas possible avec un aimant car on ne connait pas précisément le champ magnétique
associé à une telle source. Il faudrait réaliser l’expérience dans l’entrefer d’un électroaimant.

Fiche méthode : Loi de Faraday


Orienter le circuit en choisissant un sens conventionnel pour le courant.
!
En déduire le vecteur surface S du circuit. Z
!! !
Calculer le flux magnétique à travers le circuit = B . S ou = B (M )!
n M dS
M 2Scircuit
d
En déduire la f.e.m. e = .
dt
Dessiner le schéma équivalent au circuit : dipôles décrivant le circuit dont un générateur lié au phénomène d’induction.
Le schéma équivalent permet d’écrire une ou plusieurs équations électriques afin de calculer l’intensité du courant induit.

Remarque importante : Une spire est équivalente à une résistance associée en série avec une inductance et un générateur de f.e.m.
d
e= , cependant dans certains cas l’inductance sera négligée, on le précisera.
dt
2.2 Interprétation : loi de modération de Lenz
Interprétons l’expérience introductive avec la loi de Faraday.
d
Plus l’aimant est approché rapidement, plus le flux magnétique augmente rapidement et donc est grand. La valeur absolue de la
dt
f.e.m. induite est grande, ce qui fait croitre l’intensité du courant induit.
Plus la surface de la spire est grande, plus le flux est grand et ainsi l’intensité du courant induit augmente.
Le sens du courant induit est tel que ce courant engendre un champ magnétique tendant à s’opposer aux variations du champ
magnétique extérieur.
N* Heinrich Friedrich Emil Lenz (1804–1865) : physicien germano–balte.

b Loi de modération de Lenz


Le sens du courant induit est tel que, par ses effets, il tend à s’opposer aux causes qui lui ont donné naissance. La loi de modération
de Lenz est implicitement contenue dans la loi de Faraday grâce au signe négatif.

Remarque : La cause de l’apparition du courant induit est le déplacement de l’aimant, i.e. d’un moment magnétique. Alors la spire
acquiert un moment magnétique dans la direction opposée afin de repousser l’aimant.
Remarque : La cause de l’apparition du courant induit est l’augmentation du flux du champ magnétique à travers la spire, alors un
champ magnétique induit opposé au champ magnétique extérieur apparaît pour diminuer ce flux.
Remarque : Les ruptures d’équilibre chimique par ajout d’un constituant peuvent également s’interpréter à l’aide d’une loi de modération.
Remarque : Après avoir traité un exercice, vérifier que vos résultats sont en accord avec la loi de modération de Lenz.

TD27 – Ex1
Les questions 1 et 2 traitent de ce chapitre la question 3 est une ouverture vers le chapitre suivant.

224
PCSI 2019–2020, Lycée Lalande, Bourg–en–Bresse Alexandre Alles

III Les origines de l’induction (Hors programme)

L’année prochaine vous étudierez les lois de Maxwell qui permettent de décrire l’électromagnétisme (ensemble des phénomènes électriques
et magnétiques comme par exemple la propagation des ondes lumineuses).
8 ! ⇢
>
> div E = ;
>
> E0
>
> !
>
>
>
< !! @B
rot E = ;
@t
>
> ! !
>
> div B = 0 ;
>
>
>
> !
> !!
:rot ! @E
B = µ0 j + µ0 E 0 .
@t

3.1 Circuit fixe dans un champ variable : induction de Newmann


Il faut ajouter quelques notions supplémentaire pour pouvoir traiter
Z b ce problème. Pour un champ magnétique stationnaire, la définition
!!
de la différence de potentiel en électromagnétisme est U = E . dl (notez que nous avons déjà utilisé cette relation de façon
a
indirecte dans le chapitre 14). Il est nécessaire de maitriser également quelques outils d’analyse vectorielle de Spé comme le théorème
de Green–Ostrogradki (aussi appelé théorème flux–divergence)
y ! {! !
div F · dV = F · dS ;
V @V

avec V un volume et @V la surface fermée englobant ce volume.

Ainsi que le théorème de Stokes I


x !! ! !
rot F · dS = F · dl ;
S @S

avec S une surface et @S le contour fermée entourant cette surface.

L’induction peut se voir comme l’apparition d’un champ électromoteur. Une f.e.m. n’est plus ni moins qu’une différence de potentiel et
! !
engendre ainsi un champ électrique tel quel E m = grade
I !
! ! x ⇣ !! ⌘ ! x @B ! @ x! ! d
e= E m · dl = rot E m · dS = · dS = B · dS = .
C @t @t dt
S S S

3.2 Circuit mobile dans un champ stationnaire : induction de Lorentz


Ce second cas peut se s’écrire à l’aide d’un changement de référentiel appliqué aux forces de Lorentz. Soit des porteurs de charges en
mouvement à la vitesse !v dans au circuit lui même en mouvement à la vitesse ! ve par rapport au laboratoire, le tout plongé dans un
champ électromagnétique. Ainsi les porteurs de charge subissent une force exprimée dans le référentiel du circuit

! ⇣! !⌘
f =q E +!
v ^B .

!
Exprimons la force f 0 dans le référentiel du laboratoire puis réexprimons la dans le référentiel du circuit

!0 ⇣! !⌘ ⇣! !⌘
f = q E0 + !
v 0 ^ B 0 = q E 0 + (!
v +!
ve ) ^ B 0 .

Or en mécanique classique, les forces sont invariantes par changement de référentiel. Ainsi ce changement de référentiel se traduit par
! ! ! ! ! !
les transformations des champs B = B 0 et E = E 0 + ! ve ^ B 0 . Il apparait un second champ électromoteur de la forme !
ve ^ B avec !ve
la vitesse du circuit par rapport au laboratoire. Dans ce cas la f.e.m. induite peut s’écrire
I ⇣
! !⌘ !
e= ve ^ B . dl .
C

225
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Chapitre 27
Induction de Neumann : Circuit fixe dans un champ magnétique variable
Bibliographie This is an extremely unusual magnetic flux for any planet.
bCap Prépa Physique MPSI–PCSI–PTSI, Pérez, 2013 ! Chapitre 23 Transformers Prime : Metal Attraction (2011)

La variation du flux d’un champ magnétique à travers un circuit est à l’origine de l’apparition de f.e.m. par le biais des phénomènes
d’induction. Deux possibilités s’offrent donc à nous pour créer des f.e.m. : soit faire varier les champs magnétiques soit déplacer les
circuits afin de modifier le flux magnétique à travers ce dernier.
C’est en 1831 que Faraday observa l’apparition d’une f.e.m. dans un circuit en déplaçant un aimant à proximité de ce dernier. Toutefois
nous avons vu qu’un circuit parcouru par un courant engendre un champ magnétique, ce qui peut entraîner des phénomènes d’inductions
dans d’autres circuits ou bien lui–même.
I Auto–induction
1.1 Flux magnétique et inductance propre

b Champ magnétique propre et extérieur


Le champ magnétique créé le circuit étudié est appelé champ magnétique propre. Tout autre champ ma-
gnétique est dit extérieur.
! ! !
Le champ magnétique total est la somme de ces deux champs : B tot = B propre + B ext .

b Flux magnétique propre


On appelle flux propre le flux magnétique créé par un circuit à travers lui–même.

b Flux propre dans une bobine longue


!! N2
Le flux magnétique propre d’une bobine de longueur l comportant N spires s’écrit = N B . S = µ0 iS = Li .
l

Ordre de grandeur
3 N2
Calculer l’inductance propre d’une bobine telle que S = 1, 0.10 m2 , l = 0, 01m et N = 1.0 ⇥ 102 spires. L = µ0 S ⇡ 12mH.
l

b Coefficient d’auto–inductance ou d’inductance propre


Un circuit électrique parcouru par un courant d’intensité i crée à travers lui un flux magnétique propre proportionnel à i
propre = Li .

Avec le coefficient L appelé coefficient d’auto–inductance ou d’inductance propre. Ce coefficient est positif, dépend uniquement de la
géométrique du circuit et s’exprime en Henry (H).

En toute généralité le calcul du flux propre passe par la connaissance précise du champ propre, pour une géométrique quelconque ce
calcul peut s’avérer fastidieux. Dans le cas d’une bobine longue idéale le calcul est quant à lui très simple car nous avons vu que le
! !.
champ magnétique à l’intérieur d’un tel circuit est uniforme et s’exprime B = µ0 N iu z

b Force électromotrice induite dans un circuit fixe et indéformable


Pour un circuit indéformable, la f.e.m. induite s’écrit
d d ext di
e= = L .
dt dt dt
Le premier terme est la contribution du champ extérieur.
Le second terme est appelé force électromotrice auto–induite.

Fiche méthode : Circuit fixe dans un champ magnétique variable


1. Orienter le circuit puis calculer le flux magnétique.
2. Exprimer la f.e.m. induite.
3. Représenter le schéma électrique équivalent : éléments du circuits, f.e.m. induite (générateur de tension).
4. Obtenir l’équation électrique du circuit à partir du schéma équivalent.

TD28 – App1
di di 1 B0 S!
Ri = e = B0 S! sin(!t) L () + i= sin(!t), circuit du 1er ordre avec forçage.
dt dt ⌧ L

226
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1.2 Loi de modération


Soit un circuit électrique composé d’une générateur de f.e.m. E, une résistance R et une inductance L. En l’absence de champ
di
magnétique extérieur la seule f.e.m. induite apparaissant est e = L , ainsi l’effet d’auto–induction engendre une f.e.m. s’opposant à
dt
celle du générateur, ceci a pour effet de créer un courant d’intensité négative (i.e. qui s’oppose au courant créé par le générateur ). C’est
à nouveau une manifestation de la loi de modération de Lenz.

R R

TD28 – App2
di R E
E L E e 2. + i=
dt L L
E L
3. i = (1 exp( t/⌧ )) avec ⌧ = .
R R

i i
1.3 Aspect énergétique
A partir du schéma électrique équivalent on peut écrire
1 di2
Ei = U i ei = Ri2 + L .
2 dt

Et par intégration on peut obtenir la variation d’énergie emmagasinée dans la bobine en fonction du temps et ainsi définir l’énergie
potentielle magnétique du circuit 1 2 1 2
EL = EL (t) EL (0) = Li (t) Li (0) .
2 2

b Énergie potentielle magnétique d’un circuit


L’énergie potentielle magnétique associée à un circuit magnétique d’inductance propre L, parcouru par une intensité électrique i s’écrit

1 2
Em = Li .
2
Cela correspond à l’énergie dépensée par le générateur pour créer le champ magnétique propre lors de la croissance de i.

Remarque : Le courant (ainsi que l’énergie magnétique) étant une quantité continue lors de l’ouverture brutale d’un interrupteur le
courant ne peut chuter brutalement alors il apparaît une étincelle de rupture afin d’évacuer l’énergie stockée de façon continue.

II Bobines en interaction
Un circuit étant le siège d’un phénomène d’induction engendre un champ magnétique avec lequel il va interagir (auto–induction). Mais
alors que se passe–t–il lorsque deux circuit sont approchés l’un de l’autre ?
2.1 Inductance mutuelle
!
En toute généralité le champ magnétique B 1 engendré par le circuit 1 est proportionnel au courant i1 le parcourant tandis que le circuit
!
2 engendrera un champ magnétique B 2 proportionnel au courant i2
1!2 / B1 / i1 et 2!1 / B2 / i2 .

b Coefficient d’inductance mutuelle


Par analogie avec l’inductance propre on définit le coefficient d’inductance mutuelle entre deux circuit par

1!2 = M i1 ; 2!1 = M i2 .

Le coefficient M ne dépend que de la géométrie des circuits ainsi que leur orientation respective et s’exprime en Henry (H).

TD28 – App3
! N1 ! ! ! N1 N2
Effets de bords négligés : B 1 = µ0 i1 uz alors 1!2 = B1 .N2 S2 = µ0 S2 cos ✓
l1 l1

Remarque : Le calcule de 2!1 est plus compliqué car le champ magnétique n’est pas uniforme... Le fait que l’inductance mutuelle soit
la même pour les deux flux nécessitera de passer par des calculs plus précis de champ magnétique, nous admettrons donc ce résultat
pour le cas général.

TD28 – App6

227
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2.2 Couplage de deux circuits


Soit deux circuits similaires à proximité l’un de l’autre. Le phénomène d’induction est à l’origine d’une f.e.m. dont l’un des terme provient
de l’auto–induction et l’autre du circuit voisin (induction mutuelle ou inductance de couplage) d’après la loi de Faraday
d 1 di1 di2 d 2 di2 di1
e1 = = L1 M ; e2 = = L2 M .
dt dt dt dt dt dt

M M
R1 R2 R1 R2

E1 L1 L2 E2 E1 e 1 e2 E2

i1 i2 i1 i2

Figure 1 – Circuits couplés par inductance mutuelle. Figure 2 – Schéma électrique équivalent.
La dynamique de ce système est régit par un système de deux équations à deux inconnues
di1 di2
E1 L1 M = R1 i 1 ;
dt dt
di2 di1
E2 L2 M = R2 i 2 .
dt dt
Dans le cas où R1 = R2 , E1 = E, E2 = 0 et L1 = L2 la résolution peut se faire en combinant les équations pour faire apparaître deux
nouvelles variables x = i1 + i2 et y = i1 i2
dx
(L + M ) + Rx = E ;
dt
dy
(L M) + Ry = E .
dt
On reconnait deux équations différentielles linéaires d’ordre 1 qui admettent comme solutions

t/⌧x
x(t) = Ax e + Bx ;
t/⌧y
y(t) = Ay e + By ;

L+M L M E
avec les temps caractéristiques ⌧x = , ⌧y = et les solutions en régime permanent Bx = By = . On peut donc obtenir
R R R
les courants
x(t) + y(t) Ax t/⌧x Ay t/⌧y E
i1 (t) = = e + e + ;
2 2 2 R
x(t) y(t) Ax t/⌧x Ay t/⌧y
i2 (t) = = e e .
2 2 2
Initialement, on considère qu’il n’y a pas de courant établi i1 (0) = i2 (0) = 0, cela reste vrai après l’allumage de la source car la bobine
tend à modérer les variations de courants (loi de Lenz). Ainsi les conditions initiales permettent d’écrire
Ax Ay E
+ + =0;
2 2 R
Ax Ay
=0.
2 2
Ainsi les solutions prennent la forme
 t/⌧x t/⌧y
x(t) + y(t) E e +e
i1 (t) = = 1 ;
2 R 2
t/⌧y t/⌧x
x(t) y(t) Ee e
i2 (t) = = .
2 R 2
En réponse à un échelon, le couplage influencera uniquement le régime transitoire.
2.3 Circuits couplés en RSF
Le couplage des circuits par inductance mutuelle trouve de nombreuses applications en régime sinusoïdal forcé.

TD28 – Ex1

228
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III Applications

3.1 Applications diverses

Puces RFID : radioidentification


C’est une méthode permettant la transmission à distance d’informations placées sur de petits mar-
queurs (étiquettes adhésives, puces sans contact, étiquettes antivol...). Lorsque l’étiquette passe près
d’un lecteur, qui est un système actif fournissant un champ magnétique, un courant circule dans le
circuit et permet d’alimenter une petite antenne qui peut alors envoyer l’information contenue dans la
puce. Utilisations de puces RFID : Antivols, forfaits de ski, badges de télépéage...
Détecteurs de métaux
Une bobine crée un champ magnétique et, si un morceau de métal se trouve à proximité, il se crée en
son sein un courant. Ce courant crée lui-même un champ magnétique détecté via la f.é.m qui apparaît
dans la bobine du détecteur.
Boucle magnétique
Elle se trouve généralement aux feux rouges, ou devant des barrières de parking souterrain. Il s’agit
d’une spire conductrice située dans le sol. Quand un véhicule s’arrête sur la boucle, il crée par couplage
un courant induit dans la boucle magnétique qui peut ainsi détecter la présence du véhicule.

TD28 – Pb2

Rechargement par induction


Pour les brosses à dent, ou plus récemment les téléphones portables, on peut transmettre sans contact
l’énergie électrique d’un générateur vers le système à recharger. Chacun est muni d’une bobine.

3.2 Chauffage par induction

Le fond de la casserole est un bloc métallique comportant de nombreux électrons libres. La plaque à induction crée au sein de la
casserole un champ magnétique variable qui engendre des courants de Foucault : les électrons soumis à un champ magnétique se mettent
en mouvement et formes des « petites spires de courants ». Le matériaux possédant une certaines résistivité va dissiper une partie de
l’énergie des courants de Foucault sous forme thermique par effet Joule, chauffant ainsi directement le matériau de la casserole.
N* Léon Foucault (1819–1868) : physicien français.
Ainsi tous les matériaux ne seront pas adaptés : ils doivent présenter un caractère ferromagnétique (i.e. aimantables) afin de concentrer
les lignes de champ magnétique dans le matériau et maximiser les courants de Foucault.

TD27 – Pb1

TD28 – Pb3

229
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3.3 Le transformateur
3.3.1 Principe général
b Transformateur de tension
Un transformateur de tension convertit une tension alternative en une autre tension alternative de même fréquence mais de valeur
efficace différente. Le fonctionnement d’un tel dispositif repose sur le couplage de deux bobinages par l’intermédiaire d’un matériau
ferromagnétique dont le rôle est de canaliser les lignes de champs d’un bobinage à l’autre.

i1 i2

U1 e1 e 2 U2

• •

Figure 5 – Schéma équivalent


Figure 3 – Représentation d’un transforma-
Figure 4 – Transformateur
teur
Les f.e.m. e1 et e2 sont reliés au flux du champ magnétique par l’intermédiaire de la loi de Faraday, ainsi

e2 N2 ddt N2
= = .
e1 N1 ddt N1

b Relation de transformation en tension


Les tensions au primaire et au secondaire d’un transformateur électrique sont liées au nombre de spires de chacun des enroulements
par

U2 e2 N2
= = .
U1 e1 N1

b Relation de transformation en courant


Si le transformateur est parfait, il ne consomme aucune puissance ainsi on obtient le bilan U1 i1 + U2 i2 = 0 et donc le rapport

i1 U2 N2
= = .
i2 U1 N1

Quelques exemples
Quel nombre de spires faut–il pour utiliser des appareils européens (220V) aux USA (110V) ? Et pour alimenter un appareil
nomade (12V) sur le secteur (220V) ?

3.3.2 Aspect énergétique


Reprenons l’exemple des deux circuits couplés. La loi des mailles associée à la loi de Faraday nous avait conduit à deux équations que
l’on peut multiplier par i1 ou i2 pour faire apparaître des termes de puissance, nous arrivons à
✓ ◆
di1 di2 di1 di2
E1 i1 + E2 i2 = R1 i21 + R2 i22 + L1 i1 + M i1 + i2 + L2 i 2 .
dt dt dt dt

On peut identifier la puissance fournie par les générateurs, la puissance dissipée par effet Joule et la puissance consommée pour faire
croitre le champ magnétique dans les circuits
✓ ◆
d 1 1
Pm = L1 i21 + L2 i22 + M i1 i2 .
dt 2 2

b Énergie potentielle magnétique de deux circuits couplés par induction


1 1
Em = L1 i21 + L2 i22 + M i1 i2 .
2 2

230
PCSI 2019–2020, Lycée Lalande, Bourg–en–Bresse Alexandre Alles

3.3.3 Exemples d’application


Élévation de tension, lignes à haute tension
Quel que soit le type de centrale (nucléaire, hydraulique, à charbon...), une turbine entraîne un
alternateur qui convertit une puissance mécanique (arbre en rotation avec un certain couple dis-
ponible) en une puissance électrique. Cette puissance électrique est obtenue sous la forme d’une
ou de plusieurs tension(s) alternative(s), de l’ordre de 20 kV. Pour acheminer cette puissance
électrique au niveau des agglomérations, on utilise des transformateurs élévateurs de tension,
qui élèvent la valeur efficace d’un facteur d’environ 20, le transport se faisant sous 400 kV ou
800 kV pour diminuer les pertes par effet Joule dans les lignes de transport.
Ci-contre : Transformateurs à la Centrale hydroélectrique Robert-Bourassa, dans le nord du
Québec. Ce poste alimente les lignes de transport électrique à 735 kV qui relient le complexe de
la Baie-James aux marchés du sud du Québec, sur une distance de 1500 km.
Abaissement de tension, alimentation des appareils domestiques

À l’approche des agglomérations, des transformateurs abaissent la tension, pour finalement


délivrer la tension usuelle de 230 V efficace. Un grand nombre d’appareils électriques usuels
(ordinateur, téléphone portable...) nécessite une tension d’alimentation de l’ordre de quelques
dizaines de volts. La tension du secteur est donc rarement adaptée au fonctionnement des
appareils. Un premier étage de l’alimentation comprend donc un transformateur abaisseur de
tension, avec un rapport de nombre de spires entre le secondaire et le primaire de l’ordre de
1/20 à 1/100. Les appareils fonctionnant sur batterie nécessitent une tension continue, après le
transformateur, un redresseur permet de délivrer une tension continue à partir d’une tension
sinusoïdale (en sortie du transformateur).

Transformateurs d’isolement
Lorsque l’on souhaite visualiser la caractéristique d’un dipôle à l’oscilloscope il est nécessaire de visualiser la tension aux bornes du
dipôle et la tension aux bornes d’une résistance afin de visualiser une image de l’intensité du courant. Le premier circuit ci–dessous
n’est pas possible à réaliser car il y a deux masses ce qui court-circuite la diode. Une solution consiste à placer un transformateur de
rapport 1 entre le GBF et le reste du circuit à alimenter. De cette façon, le GBF, via le transformateur, applique une tension (variable)
à l’association en série de la diode et du résistor. On peut alors placer dans le circuit secondaire une masse à l’endroit souhaité, il n’y
a plus aucun lien électrique entre le GBF et le reste du circuit.

231
PCSI 2019–2020, Lycée Lalande, Bourg–en–Bresse Alexandre Alles

Chapitre 28
Induction de Lorentz : Circuit mobile dans un champ magnétique stationnaire
Je comprends pas. Je roule à fond, à fond,
Bibliographie à fond dans l’herbe mais ça avance pas.
bCap Prépa Physique MPSI–PCSI–PTSI, Pérez, 2013 ! Chapitre 24 Jean Alesi dans les Guignols de l’Info
bLe SUPer manuel de Physique PTSI, ed. Bréal, 2013 ! Chapitre 26

Les convertisseurs électromécaniques sont des dispositifs permettant de convertir une énergie électrique en énergie magnétique (et
inversement). Ces dispositifs sont très nombreux dans notre environnements : moteurs, génératrices, freins... L’apparition d’une force
électromotrice dans un dispositif possède de nombreux applications que ce soit de la conversion électromécanique ou non, on peut par
exemple mentionner le chauffage par induction également. Dans ce chapitre nous allons donc remobiliser toutes les notions que nous
avons introduites en mécaniques, électrocinétique et induction afin d’étudier le fonctionnement de plusieurs dispositifs réels que nous
modéliserons simplement.

I Du rail de Laplace au moteur linéaire


1.1 Présentation du dispositif
Le rail de Laplace est constitué de deux rails horizontaux fixes sur lesquels peut coulisser une barre T refermant le circuit. Le tout est
plongé dans un champ magnétique uniforme perpendiculaire au plan du circuit. Plusieurs expériences sont possibles : soit la barre est
mise en mouvement par un opérateur, soit le circuit est alimenté par un générateur de tension.

K Rail de Laplace
Fonctionnement générateur : circuit fermé par un ampèremètre et barre mise en mouvement par l’opérateur.
Fonctionnement récepteur : circuit fermé par un générateur de tension.

b Transducteur ou convertisseur électromécanique


Un tel dispositif permet de convertir de l’énergie électrique en énergie mécanique et inversement, on parle de transducteur ou conver-
tisseur électromécanique.

1.2 Étude du dispositif en mode récepteur


b Analyse de la conversion électrique ! mécanique
!
Bext Induction
Action de Mouvement Courant
Courant f.e.m. induite
Laplace du circuit induit
Loi de Lenz, courant induit opposé au courant
!!
Le flux magnétique traversant le circuit s’écrit (t) = B S (t) = Bax(t). Le circuit ne contenant qu’une unique spire son coefficient
d’auto–induction est faible (on le néglige devant le phénomène d’induction dû au champ magnétique extérieur). Ainsi la f.e.m. induite
d
s’écrit d’après la loi de Faraday e = = Bav(t).
dt

b Équation électrique
Le schéma équivalent conduit (grâce à la loi des Mailles) à l’équation électrique E + e(t) = E Bav(t) = Ri(t).

La barre est parcourue par un courant et plongée dans un champ magnétique extérieur, il apparait donc une action de Laplace. Faisons
un bilan des forces en présence
Le poids de la barre m! g = mg u !.
z
!
La réaction des rails N qui compense le poids, on négligera les frottements pour simplifier l’étude.
! ! que l’on prendra nulle afin d’étudier la situation “moteur".
L’éventuelle action d’un opérateur F op = Fop u x
! ! ! !.
Les actions de Laplace F L = i a ^ B = i(t)aB u x

232
PCSI 2019–2020, Lycée Lalande, Bourg–en–Bresse Alexandre Alles

b Équation mécanique
! conduit à l’équation m dv = (!
Le principe fondamental de la dynamique suivant u
! ! ! !
P + N + F op + F L )u
x x = i(t)aB.
dt

Les équations électrique et mécanique sont couplées (elles contiennent toutes deux les quantités v(t) et i(t). La substitution ou la méthode
des pivot permet de découpler ces équations et d’obtenir le système
8
> dv a2 B 2 aB
< (t) + v(t) = E;
dt Rm Rm
>
: 1
i(t) = [E Bav(t)] .
R
Pour un rail initialement au repos, la résolution de la première équation différentielle conduit aux solutions
8  ✓ ◆
> E t Rm
>
< v(t) = 1 exp avec ⌧ = 2 2 ;
aB ⌧ a B
✓ ◆
>
> E t Rm
: i(t) = exp avec ⌧ = 2 2 .
R ⌧ a B

v(t) i(t)

t t

On observe un régime transitoire accéléré suivi d’un régime permanent, tout comme pour un objet en chute libre dans l’atmosphère :
les effets inductifs entraînent une force de frottement fluide proportionnel à v, parfois on parle de frottement électormagnétique.

m dv
Partons de l’équation électrique et faisons apparaître des puissances en multipliant par i(t), notons que i(t) = d’après l’équation
aB dt
mécanique.

b Bilan de puissance
On obtient le bilan de puissance
m dv 1 dv 2
Ei = Ri2 + Bav = Ri2 + m .
Ba dt 2 dt

La puissance fournie par le générateur est en partie dissipée par effet Joule dans la résistance mais aussi convertie en puissance mécanique
(en faisant croître l’énergie cinétique de la barre mobile).

Reprendre cette étude en tenant compte de l’auto–induction

1.3 Mode générateur


b Analyse de la conversion mécanique ! électrique
!
Action Induction Bext
Mouvement Courant Action de
mécanique f.e.m. induite
du circuit induit Laplace
extérieure
Loi de Lenz, action de Laplace opposée à l’action extérieure

Mode générateur
!
Réaliser à nouveau l’étude précédente en l’absence de générateur et en considérant un opérateur appliquant une force F op .

b Équations du dispositif
Équation électrique e(t) = Bav(t) = Ri(t).
dv ! ! ! ! !
Équation mécanique m = ( P + N + F op + F L )u x = Fop + i(t)aB.
dt

Après découplage, les équations précédentes deviennent


8
>
> dv a2 B 2 Fop
< (t) + v(t) = ;
dt Rm m
>
> Bav(t)
: i(t) = .
R

233
PCSI 2019–2020, Lycée Lalande, Bourg–en–Bresse Alexandre Alles

Pour un rail initialement au repos, la résolution de la première équation différentielle conduit aux solutions
8  ✓ ◆
> RFop t Rm
>
< v(t) = 1 exp avec ⌧ = 2 2 ;
a2 B 2 ⌧ a B
 ✓ ◆
>
: i(t) = Fop 1 exp
> t Rm
avec ⌧ = 2 2 .
aB ⌧ a B

v(t) i(t)

On observe un régime transitoire accéléré suivi d’un régime permanent, tout comme pour un objet en chute libre dans l’atmosphère :
les effets inductifs entraînent une force de frottement fluide proportionnel à v, parfois on parle de frottement électormagnétique.

II Machines en rotation

2.1 Machine à courant continu à entrefer plan


Le moteur linéaire présente un inconvénient majeur, son encombrement. Peut–on réaliser le même genre de dispositif mais avec un
système en rotation afin de pouvoir répéter le mouvement “indéfiniment" ? Une des premières machines de ce genre est la roue de
Barlow, un disque métallique alimenté par un générateur et reposant sur un bain de mercure pour assurer la fermeture du circuit
électrique. La machine la plus simple à réaliser et permettant l’utilisation de ce principe est la machine à courant continu à entrefer
plan. Comme dans toute machine tournante, une MCC est constituée d’un stator fixe et d’un rotor mobile.
Le rotor est le disque au centre, qui est entraîné en rotation autour de son axe. Les spires présentes sur le rotor comportent deux fils
dans la direction radiale, faisant entre eux un angle de 90 et reliés en périphérie par une partie circulaire. Ils sont parcourus par des
courants continus (d’où le nom de la machine).
Les deux disques de part et d’autre du rotor constituent le stator. Ces deux disques sont fixes dans le référentiel d’étude. Des aimants
permanents disposés sur ces disques développent des lignes de champ magnétique orthogonales au plan définir par le rotor. L’ensemble
(Stator 1,Stator 2) définit donc un entrefer plan, dans lequel est placé le rotor. On appelle entrefer l’espace situé entre les aimants :
il s’agit ici du plan du rotor, d’où la dénomination de MCC à entrefer plan.
Des contacts métalliques frottants appelés balais assurent le passage du courant entre les circuits électriques mobiles du rotor et
l’alimentation, liée au stator. Un câblage astucieux du rotor couplé à une répartition bien choisie des aimants du stator permet une
alimentation uniquement à partir des balais.

Figure 1 – Représentaion MCC à entrefer plan blankblankblankblank-


Figure 2 – MCC à entrefer plan (http ://tsiastnicolas.free.fr)
blank(http ://pcsi1.physique.pagesperso-orange.fr)

Le fonctionnement de ce dispositif est identique à celui du rail de Laplace à la différence près que la translation est remplacée par une
rotation et les actions de Laplace prennent la forme d’un moment. On peut utiliser ce dispositif comme un générateur ou un récepteur.

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2.2 Spire en rotation dans un champ magnétique


Nous allons étudier un dispositif plus moderne constitué d’une (ou plusieurs) spire en rotation dans un champ magnétique.

On considère un circuit rectangulaire PQMN d’aire S orienté arbitrairement par


l’intensité électrique i qui le parcourt. Le circuit peut pivoter sans frottement
! !
autour de l’axe z. Il est plongé dans un champ magnétique uniforme B = B u x
!
orthogonal à l’axe uz . La position de la spire est repérée grâce à l’angle entre
la direction du champ magnétique et la normale à la spire. On note J le moment
d’inertie du cadre. On négligera l’auto–induction dans la suite.

Calculer la résultante des forces de Laplace sur chaque


partie de la spire. ✓I ◆
I
! ! ! ! ! !
Expression générale F L = idlP ^ B = i dl ^ B = 0 .
P 2(C)
La résultante totale est nulle.
Calculons la force exercée sur chacune des parties de la spire
! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! ! !
F1 = i M N ^ B ; F2 = i N P ^ B k u z ; F3 = iP Q^ B = F1 ; F4 = iQM ^ B = F2 .

Calculer le moment associé aux actions de Laplace par rap- Figure 3 – Représentation 3D de la spire en rotation
autour de son axe vertical.
port au centre de la spire
I O.
! ! !
Expression générale M L,O = OP ^ dFL (P ).
P 2(C)
Décomposons segment par segment
! ! ! ! ! ! ! ! !
M L,O = OJ1 ^ F1 + OJ2 ^ F2 + OJ3 ^ F3 + OJ4 ^ F4
! ! ! ⇣ ! !⌘
= 2OJ1 ^ F1 = 2OJ1 ^ iM N ^ B
⇣ a ⌘
=2 ! + a cos u
sin u ! ^ (ibu! ^ Bu!) = !
iabB sin u
x y z x z
2 2

Faire apparaître le moment magnétique de la spire.


! ! ! ! !
M L,O = iab!
n ^ B = M ^ B où M = iS !
n avec S l’a surface de la spire.
Figure 4 – Vu du dessus de la spire en rotation autour
de son axe vertical

Discuter l’effet de ce couple.


On applique le théorème du moment cinétique par rapport à l’axe de rotation, ce qui conduit à J ¨ = MB sin .
Considérons M > 0 alors
si sin > 0 alors ¨ < 0, i.e. le moment magnétique de la spire tend à s’aligner avec le champ magnétique ;
si sin < 0 alors ¨ > 0, i.e. le moment magnétique de la spire tend à s’aligner avec le champ magnétique ;
si sin = 0 alors ¨ = 0, i.e. la spire est immobile.

Exprimer les puissances du problème et retrouver l’équation mécanique.


! ! ⇣ ! !⌘ !
Puissance mécanique d’un solide en rotation autour d’un axe P = M O2 . ⌦ = M ^ B . ˙ u z = MB sin ⇥ ˙ .
En supposant que seules les forces de Laplace s’appliquent au système alors le théorème de l’énergie cinétique s’écrit

dEc
= P =) J ˙ ¨ = MB ˙ sin .
dt

Supposons les actions de Laplace conservative, retrouver l’énergie potentielle associée.


dEp
On a P = alors Ep = MB cos + cste. L’usage est choisir la constante nulle.
dt

Déterminer les positions d’équilibre par une étude énergétique.


On trouve un équilibre stable en = 0 et un équilibre instable en = ⇡.

TD 29 Pb2

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2.3 Les différents machines en rotations

Figure 5 – Machine à Courant Continu (MCC)


Figure 6 – Représentation d’une MCC
Le fonctionnement de la MCC (et de fait des machines dites syn-
chrones) est basé sur l’associations de plusieurs spires orientées dif-
féremment. Dans une position donnée du rotor la spire interagissant
avec le champ magnétique possède un moment magnétique non–
aligné avec le champ magnétique, alors la spire (et de fait l’ensemble
du rotor) tourne. Si rien n’était fait la spire s’alignerait avec le champ
magnétique et le moteur s’arrêterait... Il faut donc changer de spire
au court de la rotation, c’est le role des balais qui viennent fermer
une spire spécifique.
Le cas le plus simple (ci–contre) consiste à changer l’orientation
d’une unique spire, pour rendre plus fluide le fonctionnement de la
machine on peut associer plusieurs spires. Figure 7 – MCC à une spire
b Nomenclature
Machine à Courant Continu : association d’un stator créant un champ magnétique fixe et d’un rotor constitué d’une spire alimenté
par un courant électrique. La vitesse de rotation est directement contrôlée par l’intensité du courant circulant dans le rotor.
Machine synchrone : association d’un stator créant un champ magnétique tournant et d’un rotor de moment magnétique fixé (aimant
permanent ou alimentation électrique d’un spire). Le rotor tourne à la vitesse du champ tournant (synchrone).
Machine asynchrone : association d’un stator créant un champ magnétique tournant et d’un rotor constitué d’une spire fermée non
alimentée. C’est le phénomène d’induction qui siège dans le rotor qui va créer un moment magnétique. Le rotor tourne à une vitesse
inférieur à celle du champ tournant (asynchrone).

Dans les faits machines synchrones et asynchrones sont assez proches, la différence étant : associe–t–on un moment magnétique permanent
au rotor ou non. Si le rotor est constitué de spires que l’on alimente alors il apparait un moment magnétique permanent (machine
synchrone) si les spires sont court–circuités alors il n’y a aucun moment magnétique permanent (machine asynchrone). Ces deux types
de machines peuvent également être utilisés comme récepteur ou génératrice (on parle d’alternateur car le courant généré est alternatif).

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III Autres applications


3.1 Freinage par induction
Nous avons vu lors de l’étude du rail de Laplace en mode générateur qu’il apparaissait une force s’opposant à l’action exercée par
l’opérateur, i.e. une force magnétique s’opposant au mouvement apparait (cohérent avec la loi de modération de Lenz). Ce phénomène
est utilisé dans plusieurs dispositifs dont les freins électromagnétiques (TGV, poids lourds...).

K Freinage électromagnétique
Mise en évidence du freinage électromagnétique avec un aimant et des tubes en différents matériaux.

Reprenons les résultats établis précédemment sur le rail de Laplace. En l’absence d’opérateur externe et de générateur, les équations
électrique et mécanique permettent d’écrire (voir étude en début de chapitre pour la méthode complète)
8 2 2
>
> dv (t) + a B v(t) = 0 ;
<
dt Rm
>
> Bav(t)
: i(t) = .
R
Pour un rail initialement en mouvement à la vitesse v0 , la résolution de la première équation différentielle conduit aux solutions
8 ✓ ◆
> t Rm
>
< v(t) = v 0 exp avec ⌧ = 2 2 ;
⌧ a B
✓ ◆
>
:i(t) = aB v0 exp
> t Rm
avec ⌧ = 2 2 .
R ⌧ a B

v(t) i(t)

On observe un régime transitoire accéléré suivi d’un régime permanent, tout comme pour un objet en chute libre dans l’atmosphère :
les effets inductifs entraînent une force de frottement fluide proportionnel à v, parfois on parle de frottement électormagnétique.
Plus barre est massive plus il faut du temps pour la stopper (inertie).
Plus B est intense moins il faut de temps pour stopper la barre.
Remarque : le frein électromagnétique fait office de génératrice, l’énergie de freinage des tramways et métros de Lyon est ainsi récupérée
et réutilisée pour alimenter les transports en commun.
http://www.rse-egis.fr/wp-content/uploads/2016/11/Egis_contact_39_Lyon_recup-energie-freinage.pdf

b Caractéristiques du freinage par induction


Les courants induits sont volumiques, l’échauffement est mieux réparti que de le cas d’un
freinage par friction mécanique.
Il n’y a pas d’usure mécanique.
Si la roue se bloque alors les actions de Laplace deviennent nulles et le freinage cesse. On
évite les dérapage intempestifs.
Un tel dispositif doit toutefois être associé à un système de freinage classique car le freinage
électromagnétique est d’autant moins important que le véhicule roule lentement.

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3.2 Haut–parleur électrodynamique


Un haut-parleur est un appareil électromécanique qui transforme un signal électrique en signal sonore. La production du son est obtenue
par le déplaçant d’une membrane dans l’air. Un aimant permanent crée un champ magnétique permanent dans lequel se déplace l’équipage
mobile constitué d’une bobine et relié à la membrane par un ressort.

Figure 8 – Haut–parleur électrodynamique blankblankblankblank-


blank(http ://www.muzicosphere.fr)
Figure 9 – Haut–parleur électrodynamique blankblank-
blankblankblank(http ://www.maxicours.com)
Pour simplifier l’étude électrodynamique de ce haut-parleur et conformément au programme officiel, nous allons étudier le fonctionnement
dans la géométrie simplifiée des rails de Laplace.

Dans ce modèle, la membrane est solidaire de la tige T . L’équipage mobile, constitué de


T et de la membrane est de masse totale m. La tige T est reliée au bâti par l’intermé-
diaire d’un ressort de constante de raideur k. L’origine de l’axe x est située à la position
d’équilibre du ressort.
Pour tenir compte de la perte d’énergie au niveau de la membrane liée à l’émission de
!
l’onde sonore on ajoute une force de frottement fluide ff = ↵! v avec ! v = ẋu!. Le
x
générateur de tension E(t) délivre le signal électrique à transformer en signal sonore. On
note R la résistance totale du circuit et L l’inductance propre du circuit.

TD 29 Pb1

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