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Géophysique

Pr. El Mehdi Salmani


elmehdisalmani@gmail.com

Chapitre I

La Gravimétrie
NOTIONS DE BASE
1- La notion de modèle
La situation du géophysicien est assez particulière, car généralement il

n’a pas accès directement aux objets qu’il étudie. À partir des

observations de surface, dans tous les domaines de la géophysique, il

va établir une structure théorique, qui rendra compte au mieux, de

l’ensemble des observations. Une telle structure s’appellera un modèle.

La géométrie du modèle dépend de l’échelle d’étude. Ainsi nous

distinguons les études qui portent sur les propriétés des milieux ou des

effets à proximité de la source de celles qui portent sur des milieux ou

effets qui en sont éloignés nous parlons alors d’études en champ proche

ou bien d’études en champ lointain.

2- Notion d’anomalie
L’écart entre une valeur mesurée d’un certain paramètre en un point

et la valeur théorique de ce même paramètre en ce point. Si ces deux

valeurs sont égales, c’est que l’anomalie est nulle. Le calcul de la valeur

théorique se fait à partir d’un modèle théorique. Nous comparons alors

cette anomalie théorique avec l’anomalie observée. Deux cas peuvent

alors se présenter :

• Il y a coïncidence parfaite entre l’anomalie observée et l’anomalie


calculée. Nous disons alors que nous avons trouvé un modèle qui rend

compte de l’anomalie observée. Signalons que ce modèle n’est pas


unique et que nous pourrions peut-être trouver un autre différent, qui

donnerait aussi une coïncidence entre anomalie calculée et anomalie

observée.

• Il n’y a pas coïncidence (c’est le cas le plus fréquent). Nous

examinons les points dissemblables et nous modions le corps

perturbateur (géométrie, position, valeur du contraste du paramètre

avec l’encaissant) et nous refaisons le calcul direct conduisant à une

nouvelle anomalie calculée théorique, que nous comparons avec

l’anomalie observée. Nous ajustons le modèle Par itérations

successives jusqu’à ce que les anomalies (calculée et observée)

coïncident.

3- La mesure et la précision sur la mesure


Comme pour toutes les sciences physiques, la valeur de la mesure et la

marge d’incertitude admise sont les éléments de base de toute étude

géophysique. Une mesure n’a d’intérêt que si nous connaissons la

marge d’erreur dans laquelle elle se situe. En effet, une mesure est

toujours entachée d’erreurs : erreurs dues à l’appareillage, à

l’opérateur, aux autres techniques utilisées, par exemple, dans la

réduction des mesures (positionnement, topographie), erreurs

systématiques, erreurs aléatoires, erreurs d’échantillonnage, etc. Toute

mesure en géophysique n’a de sens que si nous lui attribuons une

marge d’incertitude.

FORME DE LA TERRE ET MESURES DE LA PESANTEUR

1- Les densités des matériaux géologiques


La densité est un paramètre physique qui varie en fonction de la

nature des milieux géologiques. Par dénition la densité d’un corps est

le rapport entre la masse volumique de ce corps et la masse volumique

de l’eau. La densité est donc une quantité sans dimension

contrairement à la masse volumique qui s’exprime en kg· m− 3.

Tableau : Différentes densités des matériaux terrestres.

Une même roche aura une densité variable en fonction de divers

paramètres tels que sa porosité, son contenu en eau, sa température et

la pression à laquelle elle se trouve.

Comme nous allons le voir dans le paragraphe suivant, ce sont les

variations de densité dans le globe terrestre qui vont créer des

variations de la pesanteur.

2- L’accélération de la pesanteur
L’accélération de la pesanteur (généralement appelée simplement

pesanteur) à la surface de la Terre est l’accélération que subit tout

point massique de cette surface du fait de :

• l’attraction newtonienne de l’ensemble des masses de la Terre, qui

crée l’accélération gravitationnelle encore appelée gravité.

• l’accélération centrifuge due à la rotation de la Terre.


La direction de l’accélération de la pesanteur dénit la verticale. C’est

celle du l à plomb.

Un point à la surface de la Terre subit également l’attraction

newtonienne des corps extérieurs à la Terre (à savoir essentiellement

la Lune par sa proximité et le Soleil par sa masse).

Essayons maintenant de calculer une expression approchée de la

pesanteur sur la Terre. La loi de base est bien évidemment la loi de

Newton de la gravitation universelle, à savoir : La force d’attraction

mutuelle F entre deux masses m et m’ dont les dimensions

caractéristiques sont petites par rapport à la distance r entre elles

(nous considérons donc des masses ponctuelles) est :

Gmm '
F= u
r2
G est la constante de gravitation universelle.

Sa valeur est: G = (6,67428 ± 0,00067) ·10−11 m3· kg−1· s−2

Si nous considérons une distribution de masse homogène dans une

sphère immobile, on peut montrer que son effet gravitationnel en un

point extérieur est identique à celui d’une source ponctuelle où toute la

masse de la sphère serait concentrée en son centre. Par conséquent si

nous considérons une Terre sphérique, homogène (donc de densité

constante, mais cela est vrai aussi si la densité ne varie que

radialement) et immobile, de rayon r, de masse M ; nous obtenons

l’accélération gravitationnelle (ou plus simplement la gravité) à la

surface à partir du principe fondamental de la dynamique appliqué à

une masse m en surface :

F =mg =GMm/r2 et g =GM/r2.


Mais la Terre tourne ! Cette rotation a deux effets :

• La rotation crée une accélération centrifuge qui s’oppose à la gravité.

• Elle déforme la Terre.

Examinons ces deux effets en commençant par l’accélération

centrifuge.

Si ω est la vitesse de rotation angulaire de la Terre, la composante

radiale de l’accélération centrifuge en un point de la surface du globe

situé à une latitude φ est:

ω2rcos2φ
Du fait de la rotation, la Terre n’est pas parfaitement sphérique,elle

est aplatie aux pôles. C’est un sphéroïde. Il faut donc tenir compte de

l’écart à la sphéricité en ajoutant des termes correctifs au terme

correspondant à l’attraction newtonienne des masses de la Terre. Nous

obtenons alors, au premier ordre, l’expression suivante pour

l’attraction des masses de la Terre :

GM é 3 a2 ù
g = 2 ê1 - J 2 (3 sin 2
f - 1) ú
r ë 2 r2 û
Avec a le rayon équatorial, φ la latitude d’un point à la surface de la

Terre situé à une distance r du centre de la Terre.

J2, est un coéfficient sans dimension qui rend compte de l’écart à la

sphéricité.
La valeur de J2 est connue précisément en particulier grâce aux

satellites articiels, pour la Terre : J2 =1,082 639 × 10− 3.

Nous aboutissons donc à l’expression de la pesanteur à la surface

d’une Terre théorique considérée comme homogène et en rotation :

GM é 3 a2 ù
g = ê1 - J 2 (3 sin 2
f - 1) ú - w r cos f
2 2

r2 ë 2 r 2
û

3- Valeur théorique de la pesanteur sur

l’ellipsoïde
Cette valeur théorique ne dépend que de la latitude sur l’ellipsoïde et

résulte de la formule :

g = g0 (1 + k1 sin 2 j - k2 sin 2 2j )
g0 est la pesanteur à l’équateur et k1 et k2 sont des constantes qui

dépendent de la forme et de la vitesse de rotation de la Terre. Ces

constantes sont déterminées par l’Union Internationale de Géodésie et

Gravimétrie.

La formule, appelée International Gravity Formula (IGF) a été

adoptée en 1980 en remplacement d’une version plus ancienne, datant

de 1967. Elle s’écrit sous la forme :

g = 978032, 7(1 + 0, 0053024sin 2 j - 0, 0000058sin 2 2) mGal


Ainsi du fait de l’aplatissement de la Terre aux pôles et de sa rotation

sur elle- même, la pesanteur théorique n’est pas la même en tout point

du globe, ce qui serait le cas si la Terre était sphérique et immobile.


Valeur de la pesanteur en mGal sur l’ellipsoïde de référence en fonction dela

latitude et valeur de sa variation en fonction de la latitude (en mGal · km− 1).

L’effet luni-solaire
Une masse ponctuelle à la surface du globe terrestre subit également

l’attraction des corps externes, planètes, étoiles, etc. En pratique, seuls

la Lune (pas très grosse mais très proche) et le Soleil (pas très proche

mais très gros) exercent des attractions signicatives. Ces effets sont

périodiques du fait de la rotation de la Terre dans les champs

gravifiques de la Lune et du Soleil. Une conséquence bien connue est le

phénomène de marée océanique.

L’inuence de la Lune et du Soleil se traduit également par la

déformation de la Terre solide, qui peut faire varier le rayon terrestre

jusqu’à 56 cm. Les variations de pesanteur qui résultent de l’effet dit

luni-solaire sont donc périodiques, nous parlons alors de « marées

terrestres ». Elles dépendent principalement de la latitude et sont plus

fortes au voisinage de l’équateur.

1- Unités
La valeur moyenne de la pesanteur à la surface du globe est de l’ordre

de 9,81 m·s−2.
Nous verrons que les variations spatiales ou temporelles qui nous

intéressent varient entre 10−8 et 10− 3 m · s− 2, il est donc peu commode

d’utiliser l’unité du Système International, le m·s−2. Les géophysiciens

utilisent une unité plus pratique, à savoir le milligal (ou le microgal).

Ce sont des sous-multiples du gal (ou galileo).

L’abréviation pour le milligal est noté mGal, celle du microgal est μGal

1 mGal =10− 5 m · s− 2 et 1 μGal =10− 8 m · s− 2.


La valeur moyenne de la pesanteur à la surface du globe est donc de

981 000 mGal.

2- Le potentiel gravitationnel et le potentiel de

pesanteur
Nous pouvons exprimer l’accélération de la pesanteur en fonction du

potentielde pesanteur sous une forme vectorielle :

g = - gradW
Le potentiel de pesanteur à la surface de la Terre est la somme du

potentiel d’attraction gravitationnelle et du potentiel dû à la rotation

de la Terre (R le rayon de la Terre):

1 2 2
W =U + w R cos 2 f
2
Pour comprendre à quoi correspond l’accélération de la pesanteur (il «

suffit » de regarder un objet, par exemple une pomme, tombé), autant

il est difficile d’appréhender la notion de potentiel de pesanteur. En

fait nous pouvons dire que le potentiel de pesanteur représente la «

capacité à tomber».

3- Surface équipotentielle et la verticale


Une surface équipotentielle est une surface où le potentiel est constant.

Par contre, comme nous allons le voir plus loin, l’accélération de la

pesanteur n’y sera pas à priori constante.

Une surface équipotentielle de pesanteur est une surface de niveau (si

nous posons une bille dessus, elle restera immobile !). Cela traduit le

fait que le gradient d’un champ scalaire dérivant d’un potentiel est

perpendiculaire à toute surface équipotentielle.

Donc, la verticale, qui correspond à la direction du champ de

pesanteur, est normale en tout point à la surface équipotentielle de

pesanteur. Une surface équipotentielle de pesanteur dénit donc

l’horizontale.

4- Géoïde et ellipsoïde de référence


Sur la Terre, la surface moyenne des océans au repos (c’est-à-dire en

faisant abstraction des courants, des vagues, etc.) se confond avec une

surface équipotentielle du champ de pesanteur. Cela est dû aux

propriétés des uides en équilibre. Cette surface équipotentielle est

appelée géoïde.

Par dénition, le géoïde dénit la forme de la Terre.

C’est la forme qu’aurait une Terre entièrement recouverte d’eau. Si la

Terre était immobile et homogène, le géoïde serait une sphère. Si la

Terre était en rotation et homogène, le géoïde serait un ellipsoïde de

révolution. Dans la réalité le géoïde a une forme indéterminée,

contrôlée par la distribution des masses internes.

Le géoïde est une surface équipotentielle du champ de pesanteur de la

Terre qui se confond avec le niveau moyen des océans au repos, et qui

se prolonge sous la surface topographique des continents. C’est la

surface de référence des altitudes (niveau 0). Il dénit la forme de la

Terre.
C’est par rapport au géoïde que nous allons dénir les altitudes. Par

exemple, en 2007, le sommet (enneigé) du Mont Blanc était situé à

4810, 9 mètres au-dessus du géoïde la forme du géoïde dépend de la

répartition des masses à l’intérieur du globe terrestre.

Comme la Terre n’est pas homogène, le géoïde va présenter des

ondulations par rapport à l’ellipsoïde, ces ondulations reètent les

hétérogénéités de densité. Comme le géoïde et l’ellipsoïde ne coïncident

pas, les directions des normales à ces surfaces ne coïncident pas non

plus. Nous appelons déviation de la verticale l’angle entre la verticale,

c’est-à-dire la normale au géoïde, et la normale à l’ellipsoïde. Comme

nous l’avons vu plus haut, le géoïde présentera des ondulations : une

bosse au- dessus d’un excès de masse et un creux au-dessus d’un défaut

de masse.

Cela peut se comprendre aussi de la façon suivante. Considérons le cas

d’un excès de masse. Au voisinage de cette masse la direction du

champ dû à la masse est orientée vers elle. La direction du champ de

pesanteur, somme de ce champ « perturbateur »créé par cette masse et

du champ normal dû à la masse de la Terre, est donc modiée. Le

géoïde étant une surface équipotentielle, est donc une surface normale

en tout point à la direction locale du champ. Par conséquent le géoïde

va présenter une bosse au-dessus de l’excès de masse.

Figure – Le géoïde présente une bosse au-dessus d’un excès de masse (et un
creux à l’aplomb d’un défaut de masse).
5- Les Mesures
Mesurer la pesanteur revient à mesurer une accélération, donc à

réaliser simultanément une mesure de distance et de temps. En

pratique, pour obtenir la précision requise, nous verrons que cette

mesure dont le principe est simple est assez complexe à mettre en

œuvre. Nous distinguerons:

Les mesures absolues et les mesures relatives: Une mesure absolue de la

pesanteur va nous donner la valeur de l’accélération de la pesanteur à

partir de mesures de temps et de distance.

Les appareils relatifs ne vont pas permettre de mesurer la valeur de

l’accélération de la pesanteur, mais une variation de celle-ci. Par

exemple, considérons deux points de mesure M et N. Si nous

connaissons la valeur absolue de la pesanteur gM en M, la mesure de la

variation de la pesanteur entre M et N, ΔgMN permettra de connaître

la valeur de la pesanteur en N:

g N = g M + Dg MN
Les premières mesures furent réalisées à l’aide de pendules. En effet, la

période d’oscillation d’un pendule simple de longueur l est :

T = 2p l / g
C’est ainsi qu’en 1672, l’astronome français Jean Richer observe que son

pendule bat plus lentement à Cayenne qu’à Paris. En fait, les pendules

ne permettent pas d’obtenir des mesures absolues de la pesanteur avec

une précision meilleure que le mGal.

La méthode couramment utilisée aujourd’hui est basée sur

l’observation de la chute libre d’un corps.


Évolution des précisions des gravimètres absolus et relatifs (d’après Torge,

modiée par S. Merlet). L’erreur absolue est exprimée en mGal.

Sur Terre on peut également accéder à l’anomalie du géoïde en

comparant les altitudes obtenues par nivellement et les hauteurs

ellipsoïdales obtenues par des méthodes de positionnement spatial

(Gps).

Les satellites Gps (Global Positioning System) ont à bord quatre

horloges atomiques (deux au césium et deux au rubidium) ultra

précises. Chaque satellite possède un émetteur-récepteur.

6- Les mesures relatives sur des mobiles (navire,

avion)
Nous avons vu précédemment que nous pouvions effectuer des

mesures relatives de la pesanteur sur des points xes. Il peut être

intéressant d’effectuer des mesures en continu en se déplaçant, sur des

navires ou des avions par exemple. Nous utilisons alors des

gravimètres installés sur des plateformes stabilisées. Mais deux

problèmes se posent alors :


• Le mobile sur lequel nous effectuons des mesures est en mouvement

par rapport au référentiel lié au centre de masse de la Terre.

• Le mobile peut subir des accélérations parasites importantes

(tangage par exemple sur un bateau).

R. von Eötvös, géophysicien hongrois, a montré en 1895 qu’il fallait

appliquer une correction aux mesures pour tenir compte du fait que le

mobile se déplace par rapport au référentiel terrestre :

Si V est la vitesse du mobile, ω la vitesse angulaire de rotation de la

Terre, ϕ la latitude et α le cap (c’est-à-dire l’angle entre la direction du

mobile avec le Nord) et R le rayon terrestre, cette correction d’Eötvös

vaut:

2wV cos j sin a + V 2 / R


Sur un bateau la vitesse est faible, on néglige généralement le

deuxième terme.

La détermination de l’anomalie du géoïde


grâce aux satellites altimétriques

Le principe de la mesure est simple. Un satellite articiel est équipé

d’un radar émettant des ondes très haute fréquence (≈ 13 kHz) qui

pourront se rééchir sur la surface de la mer.

L’orbite du satellite articiel est connue par rapport à l’ellipsoïde de

référence. La mesure radar permet d’obtenir la distance entre la

surface instantanée de l’océan et le satellite.

Nous obtenons donc la distance entre la surface instantanée de

l’océan et l’ellipsoïde de référence. La distance entre la surface

moyenne de l’océan et la surface instantanée correspond à ce que nous


appelons la topographie océanique. Elle varie au cours du temps et à

l’aide de mesures effectuées au même point à différents instants, nous

pouvons nous en affranchir et obtenir nalement la quantité qui nous

intéresse, à savoir la distance entre le géoïde et l’ellipsoïde. L’anomalie

du géoïde se mesure donc en mètres.

1- Anomalies gravimétriques
CORRECTIONS ET ANOMALIES GRAVIMÉTRIQUES
Nous savons à présent calculer la valeur théorique de la pesanteur en

tout point de l’ellipsoïde et nous sommes également capables de

mesurer la pesanteur.

Il est donc intéressant de comparer la valeur théorique et la valeur

mesurée pour obtenir des anomalies que nous pourrons par la suite

analyser et interpréter. Cependant, pour réaliser cette opération, nous

sommes immédiatement confrontés aux problèmes suivants :

La valeur théorique de la pesanteur donnée par la formule :

g = g 0 (1 + k1 sin 2 j - k 2 sin 2 2j )
est valable à la surface d’une Terre solide dont l’enveloppe extérieure

est l’ellipsoïde. Or, en général lorsque nous faisons des mesures, nous ne

nous trouvons pas sur cet ellipsoïde mais sur une surface différente

(sur un relief, en avion, ...). Nous devons tenir compte de la distance

entre les surfaces où nous connaissons la valeur théorique et celle où

nous mesurons.

De plus, le modèle qui nous a servi à calculer la valeur théorique de la

pesanteur n’a pas tenu compte de la présence de matériaux pesants

entre ces surfaces, ou lorsque nous sommes en mer, de l’eau moins

dense que des matériaux solides !Nous voyons donc qu’il est

indispensable d’apporter des corrections. Traditionnellement, nous

parlons de réductions ou encore de corrections des mesures. En fait, les


corrections que nous devons effectuer s’appliquent à la valeur

théorique de la pesanteur comme nous allons le voir maintenant.

Dans ce qui suit, nous noterons gm la valeur mesurée en un point de

latitude φ.

De même que nous baptiserons g0 la valeur théorique sur le géoïde à la

même latitude.

2- Correction et anomalie à l’air libre


La correction à l’air libre tient compte de l’effet sur la pesanteur de

l’éloignement entre les deux surfaces (géoïde et surface de mesure)

indépendamment de la présence de matériau entre ces deux

surfaces(faite en supposant qu'il n'y a que de l'air entre le point de

mesure p et le géoïde). Au premier ordre nous avons sur le géoïde :

g 0 = GM / R 2
et à l’altitude h :g’0=GM/(R +h)2, avec h<< R.

En effectuant un développement limité nous obtenons donc :

g’0=g0(1 − 2h/R +3h2/R2 ...).

Au premier ordre, le gradient vertical du champ de pesanteur est

donc : 2g0/R.

Lorsque nous nous élevons, l’intensité de la pesanteur diminue !Ce

gradient est à peu près constant sur la Terre et vaut : 0,3086 mGal/m.

Par dénition, l’anomalie à l’air libre est la différence entre la valeur

mesurée à une altitude h donnée (comptée positivement vers le haut)

et la valeur théorique modiée en tenant compte de la correction à

l’air libre.

Soit :

Aal =gm − g’0=gm − (g0 − 0,308 6 h) =gm − g0 +0,308 6 h.


Il en résulte qu’en mer l’anomalie à l’air libre sera simplement :

Aal =gm − g0

3- Correction et anomalie de Bouguer


La correction précédente ne tenait pas compte du fait qu’entre la

surface topographique et le géoïde, il y avait des matériaux solides sur

la Terre ou qu’en mer, il y avait de l’eau entre le géoïde et le fond des

océans. On va maintenant tenir compte de l’effet gravitationnel de ces

masses. Considérons tout d’abord le cas classique où le point de mesure

se trouve sur une surface irrégulière située en moyenne au-dessus du

géoïde :

Le milieu de masse volumique ρ exerce une attraction au point M dont

le module de la composante verticale est :

dV
Dg = G ò r cos a
r2

r étant la distance entre un élément de volume dV et le point M. αest

l’angle entre r et la verticale au point M. L’intégration est faite sur

tout le volume grisé de la gure ci- dessous :

Point de mesure M sur une surface située à une altitude h au-dessus

du géoïde.

Par conséquent la valeur théorique doit être corrigée de façon à ce que

:g’0=g0 +Δg.
Δg dépend donc de la géométrie de la surface topographique et de la

masse volumique du terrain. Les moyens modernes de calcul et

l’existence de données de topographie numérique (les modèles

numériques de terrain, MNT) permettent désormais de calculer

numériquement cette intégrale.

La partie entre les deux surfaces parallèles peut être considérée

comme un plateau inni d’épaisseur h. Cela représente en première

approximation l’ensemble du terrain et si la topographie est assez

plate, c’est une approximation raisonnable. Cette approche a été

suggérée en premier par Pierre Bouguer au XVIIIe siècle.

Décomposition de l’effet du terrain compris entre le géoïde et la surface

topographique en deux parties : un plateau inni (limité par les deux surfaces

parallèles séparées de la hauteur h) et l’écart au plateau créé par les

variations de la topographie autour du point de mesure M (partie

quadrillée).

L’effet gravitationnel d’un plateau inni de masse volumique ρet de

hauteur h est simplement : Δg=2πρGh.

Soit en exprimant h en mètres, ρ en g · cm− 3


et Δg en milligals

:Δg=0,0419ρh. Ce terme est connu sous le nom de correction de plateau

ou correction de Bouguer.

En première approximation, on peut assimiler la masse de la

topographie à celle d'un disque homogène de rayon R et de hauteur h.

Que vaut g au dessus d'un tel disque ?


Il est facile de voire qu'un anneau

découpé dans le cylindre donne une

contribution uniquement verticale au

champ calculé à une certaine hauteur

au dessus du centre du cylindre. En

effet, les contributions horizontales

s'annulent, la moitié "EST" de l'anneau

compensant exactement la moitié

"Ouest". On ne doit donc tenir compte

que de la projection verticale du champ

crée par un élément de l'anneau, et

multiplier par 2 pour obtenir le champ

créé par l'anneau, dgy.

Le champ total sera donc la somme des champs créés par tous les

anneaux possibles qui composent le cylindre (de rayon r variant entre

0 et R, et à une hauteur y variant entre 0 et h). C'est donc bien

évidemment l'intégrale de dgy suivant h et r :


l'anomalie de gravité due au fait que l'on a une montagne sous les

pieds vaut donc approximativement : g = 2 Gh


Il reste à tenir compte des variations de la topographie autour du

point de mesure(la partie quadrillée de la gure ci-dessus).

C’est ce que nous appelons les corrections de terrain (C.T.). L’attraction

due au terrain est proportionnelle à la densité du terrain ρ que

multiplie un terme T tel que :

dv
T = G ò
v
r2
cos a

V étant maintenant le volume du terrain correspondant à « l’écart »

au plateau inni alors que dans l’expression précédente, ce volume

correspondait à l’ensemble du terrain compris entre la surface

topographique (surface de mesure) et le géoïde.

Nous pouvons donc calculer cette intégrale numériquement en

utilisant un MNT, Plusieurs algorithmes existent pour calculer cette

intégrale numériquement à partir des MNT. En général, ils

reviennent à découper automatiquement le terrain en éléments de

géométrie simple (des prismes verticaux dont la surface supérieure est

un plan incliné, par exemple) dont nous pouvons calculer facilement

l’effet.

Historiquement, les corrections du terrain étaient calculées par

l’emploi des abaques de

Hammer (1939) constitués d’une série de cercles concentriques avec des

secteurs radiaux (-


gure au dessous ). Hammer a publié des tables de conversion des

variations d’altitude en variations de pesanteur an de calculer ces

corrections.

Le système de calcul de Hayford (Hayford & Bowie, 1912) est

équivalent à celui de Ham-

mer mais en prenant en compte la courbure de la Terre.

Figure – Correction de terrain par abaques de Hammer (1939).

Ces méthodes ont été abandonnées et remplacées par le calcul à l’aide

d’un modèle nu-mérique du terrain (MNT).

La méthode la plus courante pour le calcul de la correction de terrain

est la sommationdirecte des contributions de chaque élément de

modèle (prisme, tesseroide, etc.). D’autreméthodes sont cependant

parfois utilisées comme la méthode de quadrature de Gauss et la

transformée de Fourier.
Exemple de Logiciel utilisé : GRAVSOFT
GRAVSOFT (Forsberg & Tscherning, 2003) est une suite logiciel écrit

en FORTRAN composé de programmes indépendants.qui est

développée et complétée depuis les années 1970 an d’effectuer les

calculs de géodésie physique notamment la détermination du géoïde

gravimétrique. Ce logiciel est utilisé par de nombreux organismes de

plusieurs pays avec succès et il contient de nombreux programmes

avec plusieurs choix de méthodes qui peuvent être employées.

Quelle que soit la méthode utilisée pour estimer ces corrections de

terrain il faut noter qu’elles ont le même signe indépendamment que

nous corrigeons l’effet d’une « bosse » ou d’un « creux».

La gure ci- dessous illustre ce fait : supposons que la « bosse »et le «

creux » aient le même volume, ils auront donc le même effet

gravitationnel en valeur absolue, dirigés tous deux vers le haut ! L’effet

du terrain est de diminuer la valeur de la pesanteur au point de

mesure.

Nous pouvons dénir maintenant l’anomalie de Bouguer simple et

l’anomalie de Bouguer complète.

Par dénition, l’anomalie de Bouguer simple sera la différence entre la

valeur mesurée à une altitude h donnée (comptée positivement vers le

haut) et la valeur théorique modiée pour tenir compte de la

correction à l’air libre et de la correction de plateau. Soit :

ABS =gm − (g0 − 0,308 6 h +0,041 9 ρh) =Aal − 0,041 9 ρh.


ABS =gm − g0 +0,308 6 h − 0,041 9 ρh.

Par dénition, l’anomalie de Bouguer complète sera la différence entre

la valeur mesurée à une altitude h donnée et la valeur théorique

modiée pour tenir compte de la correction à l’air libre et de la

correction de plateau et des corrections de terrain (CT) Soit :

ABC =gm − (g0 − 0,308 6 h +0,041 9 ρh − ρT ) =ABS +ρT .

ABC =gm − g0 +0,308 6 h − 0,041 9 ρh +ρT

ρT étant les corrections de terrain (toujours positives).


C’est donc cette anomalie qu’il faut calculer et analyser pour mettre en

évidence des hétérogénéités de masse sous la surface topographique.

Les cartes d’anomalies de Bouguer complètes sont les documents de

base du gravimétricien.

Considérons maintenant le cas de mesures réalisées en mer.

La valeur théorique a été calculée en faisant l’hypothèse d’une terre

solide (cf.chapitre précédent). Il faut donc la modier pour tenir

compte du fait que l’attraction de la couche d’eau est moindre que celle

d’une couche de « terre » Si nous appelons ρe et ρr les densités de l’eau

de mer et de roche respectivement, nous obtenons facilement (avec z

positif vers le bas) la formule suivante :

ABS =gm − (g0 − 0,041 9 (ρr − ρe)z) =gm − g0 +0,041 9 (ρr − ρe)z.
Pour l’anomalie de Bouguer complète il faudra introduire des

corrections de terrain qui correspondent aux irrégularités de la

bathymétrie (topographie du fond océanique).

4- Comment déterminer la densité à utiliser pour le

calcul des anomalies de Bouguer


La densité traditionnellement utilisée pour le calcul des anomalies de

Bouguer est 2,67. Il peut néanmoins être nécessaire d’utiliser une

valeur différente en fonction de l’échelle de l’étude, de la géologie

locale, etc.

Il se pose alors la question du choix de la meilleure densité.

Rappelons tout d’abord que nous cherchons la densité des terrains

superciels de façon à ce que l’anomalie de Bouguer reète bien l’effet

gravimétrique des éventuelles structures présentant des contrastes de

densité en profondeur et non la topographie du terrain au-dessus d’une

région « homogène » soit :

ABC =gm − (go − 0,308 6 h +0,041 9 ρh − ρT ) =0.

Nous pouvons alors tracer pour tous les points de mesure (gm − g0

+0,308 6 h) en fonction de (− 0,041 9 h +T) pour déduire la valeur de ρ.

Bien évidement, si les points du graphe ne sont pas alignés, cela veut

dire que l’hypothèse faite sur l’homogénéité du terrain n’estpas

valable.

La gure ci- dessous montre le résultat de ce calcul :


Détermination de la densité par la méthode de Parasnis pour les mêmes

données que celles montrées dans la gure précédente. Le résultat donne une

valeur de 2.63.

Une autre possibilité est de déterminer la densité d’un terrain en

utilisant des gravimètres dans des forages.

En effet, si nous avons deux mesures de deux points situés dans un

puits en milieu homogène et distants d’une hauteur h, nous pouvons

montrer que la différence de pesanteur est:

Dg = 0,3086h - 4p G r h
Nous en déduisons donc la valeur de la densité ρ. Nous pouvons

également avoir des indications sur les variations de la densité en

fonction de la profondeur si nous disposons de mesures suffisantes

dans le forage d’un ensemble de points situés à des profondeurs

différentes. De même, si nous effectuions ces mesures à différents

moments, nous pourrions avoir une indication des variations

éventuelles de la densité en fonction du temps. C’est une méthode

utilisée pour la surveillance du contenu de réservoirs naturels de

stockage.

5- Isostasie
Le concept d’isostasie traduit le fait que les charges en surface sont

compensées par des variations de masse en profondeur, de façon à ce


que sous une profondeur donnée – la profondeur de compensation – les

pressions seront hydrostatiques.

La façon dont ces variations de masse sont distribuées au-dessus de

cette profondeur dépend du mécanisme de compensation.

Dans son livre « La Figure de la Terre » publié en 1749, Bouguer écrit

à propos d’une analyse de mesures faites au voisinage du mont

Chimborazo :

« Pour revenir aux observations faites sur Chimborazo, il paraît assez

qu’on peut dire en se refermant dans le fait simple, que les montagnes
agissent en distance, mais que leur action est bien moins considérable
que le promet la grandeur de leur volume. »
Comme explication, il suggère deux hypothèses:

Tout d’abord en notant que cette montagne est un volcan il propose

que les éruptions successives l’auraient en quelque sorte vidée et donc

que la montagne contiendrait des cavités. L’idée était judicieuse, mais

cette première interprétation n’a pas résisté au temps !

La seconde hypothèse formulée par Pierre Bouguer stipulait que les

valeurs de la densité en profondeur seraient différentes, et plus

précisément plus faibles, que celles en surface.

Un siècle plus tard, c’est un géodésien britannique, Georges Everest,

qui fait la même observation en analysant ses mesures géodésiques

obtenues dans le nord de l’Inde, au pied de l’Himalaya. C’est pour

l’expliquer que deux chercheurs proposèrent leur théorie.

Ce fut tout d’abord l’archidiacre de Calcutta, Pratt, qui le 7 décembre

1854 proposa à la Société Royale de Londres une explication basée sur

l’hypothèse que la densité des montagnes serait d’autant plus faible

que la montagne serait élevée. Cette idée, reprise par la suite

notamment par Hayford en 1910, conduisit à un modèle de la partie


externe du globe dans lequel les densités varient latéralement dans des

colonnes en fonction de leur élévation par rapport au géoïde. Plus la

colonne est élevée, moins elle est dense et inversement. Ces variations

de densité se produisent jusqu’à une certaine profondeur appelée

profondeur de compensation, de l’ordre de 100 km dans ce modèle de

Pratt.

Le 25 janvier 1855, toujours devant la Société Royale d’Angleterre,

l’astronome Airy formula une autre théorie. Pour lui, les montagnes

sont si lourdes que l’écorce terrestre ne peut les supporter et les

montagnes, de densité constante, ottent dans le milieu sous-jacent.

D’après le principe d’Archimède, plus les montagnes sont élevées, plus

leur racine est importante. Dans ce modèle, les reliefs sont donc

compensés par une racine crustale et les dépressions par une anti-

racine.

Nous pouvons calculer facilement la hauteur h’ de la racine en

fonction de l’altitude h dans ce modèle (voir TD). On trouve :

rc
h'= h à t e r re
rm - rc
r - re
e t h '0 = c en m er
rm - rc

Par exemple, dans les modèles d’Airy et Pratt,

Modèle de Pratt Modèle d’Airy.


L’égalité des pressions en profondeur est obtenue par le fait que le

poids des différentes colonnes est le même. Mais, nous pouvons

envisager d’autres processus physiques ou d’autres mécanismes pour

atteindre cet état.

Les modèles classiques d’Airy et Pratt sont des modèles d’isostasie

locale. Nous entendons par là que les différentes colonnes peuvent

bouger les unes par rapport aux autres sans aucune transmission de

contraintes latéralement. Les masses compensatrices sont situées

exactement sous les charges de surface (Figure ci- dessous).

Les modèles plus récents tiennent compte du fait que la partie externe

du globe terrestre, la lithosphère (c’est-à-dire la croûte et une partie du

manteau supérieur), peut subir des contraintes latérales importantes

et se déformer sous l’action de forces ou de contraintes agissant à

l’échelle des temps géologiques.

De fait, dès 1931, Vening-Meinesz, géophysicien hollandais, proposa

une modication du modèle d’Airy en supposant que la racine pouvait

« s’étaler ». Il supposait que la croûte (à cette époque la notion de

lithosphère était inconnue) pouvait répondre d’une façon analogue à

une plaque élastique sous l’effet d’une charge verticale telle qu’une

montagne. Sous l’effet de la charge, la plaque se déforme (exure). La


gure au dessus illustre ce concept en comparant la forme de la racine

dans le modèle d’Airy et dans celui de Vening-Meinesz.

Ce modèle, proposé par Vening-Meinesz, est aujourd’hui considéré

comme le plus probable, mais on considère désormais que c’est la

lithosphère qui se déforme comme une plaque élastique et non la

croûte. On utilise d’ailleurs le terme de lithosphère mécanique. De

même, nous considérons parfois des comportements mécaniques plus

complexes : élasto-plastiques, viscoélastiques par exemple. D’autres

mécanismes peuvent être invoqués, en particulier ceux faisant

intervenir des phénomènes plus profonds que ceux précédemment

évoqués, nous parlons alors souvent d’isostasie dynamique.

6- Interprétation des anomalies de pesanteur


Le but de l’interprétation des anomalies de pesanteur est de trouver la

distribution des sources : contrastes de densité et géométries qui créent

les anomalies observées en surface.

Nous pouvons montrer théoriquement que les données gravimétriques

seules ne suffisent pas à déterminer de façon unique une distribution

de masses en profondeur. La gure ci-dessous illustre ce point, plusieurs

géométries bien différentes pourraient créer les mêmes anomalies

gravimétriques.

Chacun des trois corps représentés sur cette gure crée le même effet

en surface.
C’est ce que nous appelons la non-unicité de l’inversion. Cette non-

unicité est également vraie pour d’autres méthodes géophysiques,

comme en géomagnétisme. Par conséquent, les interprétations des

mesures gravimétriques, en terme de distribution de masses en

profondeur, ne pourraient être retenues qu’avec l’apport d’autres

paramètres géologiques, géophysiques, forages, etc.

7- Exemple Effets de structures simples


Nous pouvons obtenir analytiquement par un calcul direct les effets

gravimétriques créés par des structures de forme géométrique simple.

Intéressons-nous ici à la composante verticale, celle que nous pouvons

mesurer avec les gravimètres.

a) Sphère
La composante verticale de l’attraction créée par une sphère de masse

M supposée concentrée en son centre située à une profondeur h – qui

correspond donc à l’effet d’un point source de masse M situé à la

profondeur h – en un point x d’un axe horizontal passant à la

verticale du centre de la sphère est (Figure ci-dessous):

GMh
g ( x) =
( x 2 + h 2 )3/2

Effet gravimétrique créé par une source sphérique M dont la masse est

concentrée en son centre situé à une profondeur h.


Nous constatons donc que le maximum de cet effet, en x =0 est

proportionnel à l’inverse du carré de la profondeur de la source h, et

que la largeur à mi-hauteur du signal est proportionnelle à h.

En effet, la largeur à mi-hauteur est dénie par L = 2x, avec x

tel que g(x) =0,5gmax. Soit :


GMh GM
= 0,5 2 , donc L=1,53h, ou h=0,65L.
(x + h )
2 2 3/2
h

En d’autres termes, plus la source est profonde, plus l’amplitude du

signal associé est faible et plus sa longueur d’onde est grande.

Deux sources ponctuelles de même masse mais situées à des profondeurs

différentes donnent des effets différents.

b) Cylindre horizontal
Le même calcul pourrait être effectué pour un cylindre inni. La

composante verticale le long d’un prol recoupant

perpendiculairement le cylindre, en supposant la masse concentrée en

son centre (il s’agit donc ici d’un calcul à 2D) résultera de la formule

ci- après:

2p Gr 2 ( r 2 - r1 )h
g (x) =
( x 2 + h2 )
Avec r le rayon du cylindre, ρ2 sa masse volumique et ρ1 celle du milieu

dans lequel ce cylindre se trouve, ce que nous appelons l’encaissant

(Figure ci- dessous.)

· Dérivées verticales
Reprenons l’exemple des sources ponctuelles. Nous pouvons calculer le

gradient vertical ∂g/∂z selon la formule suivante :

∂g/∂z =GM(2h2 − x2)(h2+x2)− 5/2.

Le maximum de ce signal varie donc comme l’inverse du cube de la

profondeur de la source, ce qui est logique sachant que le maximum de

g(x) varie comme l’inverse du carré de la profondeur. Par conséquent

si nous considérons deux sources ponctuelles de même masse situées à

des profondeurs différentes z1 et z2 (z2>z1), le rapport des maxima des

z 22
signaux gravimétriques sera proportionnel à et le rapport des
z 12
maxima des gradients verticaux sera, lui, proportionnel à

z23 æ z23 z22 ö


ç > ÷
z13 è z13 z12 ø De même les rapports des maxima des dérivées secondes
z24 æ z24 z23 ö
sera proportionnel à 4 ç 4 > 3 ÷ Donc les dérivées verticales
z1 è z1 z1 ø
successives des anomalies gravimétriques accentuent les effets des

sources supercielles par rapport aux sources profondes.

Les dérivées verticales ont un autre intérêt illustré sur la gure

suivante :

Si deux ou plusieurs sources sont situées côte à côte, l’effet total observé

en surface est la somme de tous les effets créés par les sources

individuelles. Par exemple, dans la gure ci-dessus, nous constatons

que le maximum de l’anomalie créée par trois sources proches est situé

entre les trois sources. Ceci pourrait donc conduire à une

interprétation erronée.

En revanche, comme la « longueur d’onde » du gradient vertical est

plus étroite que celle du signal, le gradient vertical va mettre en

évidence trois maxima. En d’autres termes les dérivées verticales

permettent de séparer spatialement les anomalies. Nous affirmons

également que les dérivées verticales évitent le phénomène de

coalescence des anomalies.


En pratique, nous pouvons facilement élaborer numériquement ces

cartes de dérivées verticales à partir d’une grille représentant

l’anomalie de Bouguer.

· Estimation de la masse par le théorème de Gauss


Nous nous sommes aperçus plus haut qu’il était impossible de

déterminer une distribution de masses, unique pour une anomalie

gravimétrique donnée sans informations complémentaires.

En revanche les anomalies gravimétriques fournissent une estimation

unique de la somme des masses qui sont à l’origine de l’anomalie. Ceci

est une conséquence du théorème de Gauss.

Ce théorème s’énonce ainsi :

Le ux total du champ de forces gravitationnelles à travers une

surface fermée est égal à 4πG fois la masse totale incluse dans cette

surface.

Si nous considérons un élément de masse dm sous la topographie, nous

en déduisons que le ux à travers cette surface du champ

gravitationnel créé par cet élément dm est 2πGdm. Pour une masse

ΔM constituée de petites masses dm nous pouvons déduire que

l’intégrale de surface de l’anomalie sera :

2p G ò dm = 2p GDM

Soit nalement :

1
D=
2p G òò DgdS

En pratique, l’intégration qui devrait se faire sur toute la surface du

sol est remplacée par une somme sur la zone des mesures soit :
1
DM =
2p G
å (DgdS )
La masse ainsi déterminée est celle créant l’anomalie. Si cette anomalie

est due à un corps de masse volumique ρ1 situé dans un milieu de

masse volumique ρ0, lamasse réelle de ce corps M’sera donc :


r1
M ' = DM
r1 - r0

Le champ de gravitation terrestre


r
La force électrostatique F 1/2
e
exercée par une charge ponctuelle q1 en

M 1 sur une charge q2 en M 2 séparées d’une distance r est donnée par

re qq r
F 1/2 = 1 2 2 u12
4pe 0 r
r
Où u12 est le vecteur unitaire allant de M1 à M 2 (voir figure ci-

dessous).

r
En appelant E1 e champ électrique créé par la charge q1 en M 2 on a
re r r
F 1/2 = q2 E1 .On en déduit qu’au point M le champ électrique E créé par
uuuur r
une charge q placée en O tel que OM = rur s’écrit

r q r
E = u
4p e 0 r 2
r

r
Le théorème de Gauss affirme que le flux du champ électrostatique E

à travers une surface fermée S est égal à la somme des charges Q

contenues dans le volume délimité par cette surface divisée par e 0 , ce

qui se traduit par.

r r Q
òò
S
E × dS =
e0
Le rapport du jury précise qu’une seule formule n’est pas suffisante.

Une phrase explicative doit l’accompagner et le mot « flux » doit être

évoqué.
r
La force gravitationnelle F1/2
g
exercée par une masse ponctuelle m1

placée en M 1 sur une masse ponctuelle m2 placée en M 2 s’écrit :


r Gm1m2 r
F 1/g 2 = - u12
r2
r
Avec G la constante de gravitation universelle et u12 le vecteur

unitaire orienté de M 1 à M 2 .Cette force a également pour expression


rg r ur
F 1/2 = m2G1 (M 2 ) On en déduit le champ gravitationnel G créé en M par
uuuur r
une masse ponctuelle m placée en O tel que OM = rur
ur r Gm r
G (r ) = - 2 ur
r

ur uur
òò
S
G × d S = - 4p G M

Le rapport du jury regrette des analogies souvent trop rapides

conduisant à des erreurs de signe et à l’oubli du facteur 4p


uur r
Le champ gravitationnel s’écrit GT (r ) . Comme les masses présentent
uur r r r
une symétrie sphérique, on peut affirmer que GT (r ) = GT (r )ur avec ur le

vecteur unitaire radial. On applique alors le théorème de Gauss à ce

champ de gravitation.
ur uur
òò T × dS = -4p GM r
S
G

Avec S la sphère de rayon r et M r la masse incluse dans S . On a

alors 4p r 2GT ( r ) = -4p GM r


La masse M r s’écrit 4 / 3p r 3 m avec m la masse volumique de la Terre qui

vaut 3M T / 4p RT 3 On en déduit le champ de gravitation en tout point de

l’espace
ì GM T r
ïï - R 3 si r £ RT
GT =í T

ï - G M T
si r ³ RT
ïî r2

Quelle est la masse de la Terre ?


On rappelle que :

le volume d’une sphère de rayon R est R3

Le rayon de la Terre est d'environ 6 371 km

g0 ou simplement g, égale à 9,806 65 m/s2,

la constante de gravitation universelle, G, vaut : .10-11 m3.kg-1.s-2

L’influence d’un champ à travers une surface s’évalue par son flux

F = - òò g × d S × co s(f )
S

m
F = - òò G × d S × c o s (f )
S
r2

Le théorème de Gauss : F = - 4p G m

ur uur
F = òò g × d S = - g × 4p R 2 et F = - 4 p G m

4p g R 2
= 4p G m

2
gR
m = » 5 , 9 .1 0 24 k g
G
Rappels des notions fondamentales
Mathématiques et Physiques liées au
cours

I) Notions Mathématiques

1- Coordonnées Cartésiennes.

2- Coordonnées polaires.

3- Coordonnées cylindriques.

4- Coordonnées sphériques.

5- Coordonnées géographiques.

6- Trigonométrie sphérique et planaire.

II) Notions Physiques

1-Optique géométrique (loi de Snell- Descartes).

2-Electricité et électrocinétique (résistivité, loi de

coulomb et la notion du champ électrostatique…).

3-Mécanique (module de Young, poisson, notion de

pression et contrainte).

4-Magnétisme (Force de Lorentz et la loi de Biot

savart).

5-Gravitation et principe d'Archimède.


I) Notions Mathématiques
1-Coordonnées cartésiennes
Un système de coordonnées cartésiennes permet de déterminer la

position d'un point dans un espace affine (droite, plan, espace de

dimension 3, etc.) muni d'un repère cartésien. Le mot cartésien vient

du mathématicien et philosophe français Descartes.

Dans le plan :

uuuur r r
OM = xi + y j

Dans l’espace à trois dimensions :

De même que dans le plan, ces coordonnées se réinterprètent, dans

l’espace à trois dimensions, via l'écriture vectorielle :

uuuur r r r
OM = xi + y j + zk
2-Coordonnées polaires
Plus adaptées pour repérer un point sur un cercle, Les coordonnées de

M sont mieux définies par la donnée der et θ (et non x et y)


3-Coordonnées cylindriques
Plus adapté pour repérer un point sur un cylindre, Le système de

coordonnées cylindriques est un système de coordonnées qui étend le

système de coordonnées polaires à deux dimensions en y ajoutant une

troisième dimension qui mesure la hauteur d'un point par rapport au

plan repéré par les coordonnées polaires ; de la même manière que l'on

étend le système de coordonnées cartésiennes de deux à trois dimensions.

La troisième coordonnée est souvent notée h ou z.


4- Coordonnées sphériques
Plus adaptées pour repérer un point sur une sphère, Les coordonnées

de M sont définies par la donnée de r, θ et Ø (et non x, y et z).

Les coordonnées sphériques (voir figure) permettent de repérer un

point sur une sphère de rayon . C'est typiquement le repérage


d'un point sur la Terre pour lequel il suffit alors de préciser deux

angles : la latitude et la longitude.

Il existe différentes conventions concernant la définition des angles.

Nous allons utiliser la convention P(ρ,θ,φ), utilisée en mathématiques,

où θ désigne la longitude et est compris entre 0 et 2π, et φ désigne la

latitude et est compris entre 0 et π.

5-Les coordonnées géographiques


Les coordonnées géographiques d'un lieu définissent sa position sur la

Terre. Elles sont décomposées en trois éléments : la latitude, la

longitude et l'altitude.

a-Méridien
Un méridien est une ligne imaginaire rejoignant les deux pôles

terrestres.
Pour pouvoir effectuer les calculs, les géographes ont désigné un

méridien pour servir de point de départ : c'est «le méridien origine»,

ou « méridien de référence » (degré 0). De nos jours, le méridien de

référence est habituellement celui passant par Greenwich (ville située

dans la banlieue de Londres), mais ce ne fut pas toujours le cas. Dans

les cartes anciennes, les longitudes sont régulièrement calculées à

partir du méridien de l'île de Fer (île à l'Ouest de l'archipel des

Canaries). Le méridien de Paris est également encore utilisé comme

méridien d'origine.

Le méridien est complémentaire au parallèle, qui est une ligne

imaginaire située parallèlement à l'équateur.

b-Latitude
La latitude d'un point donné est l'angle formé par l'arc du méridien

entre l'équateur et le rayon terrestre passant par ce point. Elle est

comptée de 0° à 90° depuis l'équateurvers le pôle pour chaque

hémisphère Nord et Sud. Dans le schéma ci-dessus, la latitude du point

A est φ.

c-Longitude
La longitude d'un point donné est l'angle formé entre le méridien de

référence et le méridien passant par ce point. Elle est comptée de 0° à

180° depuis le méridiend'origine vers le méridien du lieu en précisant

la direction Ouest ou Est.

Dans le schéma ci-dessus, la longitude du point A est λ.

d-Altitude
L'altitude est la hauteur d'un point choisi par rapport à un niveau de

référence (généralement le niveau moyen de la mer, désigné comme «

altitude 0 »).
6- Trigonométrie sphérique et planaire
Sur la sphère, la géométrie euclidienne, plane, ne s’applique pas : les

côtés d’un triangle sphérique ne sont plus des segments, mais des arcs

de grands cercles et la somme des angles du triangle est supérieure à

π.

· Exemple d’application

a-Aire du triangle sphérique


L’aire d’un triangle sphérique ε se calcule en utilisant les angles au

sommet:

e = a + b +g -p

Trigonométrie planaire

L’aire A d’un triangle (ou surface d’un triangle) est égale à la moitié

du produit de la longueur de sa base b et de sa hauteur h :

b´h
Aire du triangle =
2
b-Formule des cosinus
La formule des cosinus relie la longueur d’ un côté du triangle (par ex.

c) aux deuxautres côtés (a et b) ainsi qu’à l’angle (γ) entre les deux :

cos c = cos a.cos b + sin a.sin b.cos g

Qui peut également s’écrire :

cos c - cos a.cos b


cos g =
sin a.sin b
c- Formule des sinus
Elle repose sur l’analogie entre longueur des côtés et angles au sommet

dans le triangle sphérique, et s’exprime :

sin a sin b sin c


= =
sin a sin b sin g

II) Notions physiques


1- Optique Géométrique

- Lois de Snell-Descartes
Quelques définitions
· Un milieu transparent homogène est caractérisé par son indice

optique n. Plus n est grand, plus le milieu est dit réfringent.

· Un dioptre est l’interface entre deux milieux transparents

homogènes d’indices optiques différents.

· Soit un rayon lumineux arrivant sur un dioptre en un point I (I

est appelé point d’incidence) ; le plan d’incidence du rayon

lumineux est le plan contenant ce rayon et la normale en I au

dioptre (Figure 1).


Figure 1 : plan d'incidence

Lois de Snell-Descartes

Les lois de Snell-Descartes décrivent le comportement de la lumière à

l'interface de deux milieux, Soit un dioptre qui sépare deux milieux

homogènes et isotropes d’indices optiques respectifs n1 et n2. Le milieu 1

est supposé celui du rayon incident (Figure 2).

· Première loi : pour un rayon incident, il existe un seul rayon

réfracté qui est dans le plan d’incidence.

· Deuxième loi : l’angle d’incidence i1 et l’angle de réfraction i2

vérifient la relation : n1 sin i1 = n2 sin i2

Figure 2 : lois de Snell-Descartes

Si le milieu 2 est plus réfringent que le milieu 1, donc si n2 > n1, alors

i2 < i1: le rayon dans le milieu le plus réfringent est plus proche de la
normale au dioptre que le rayon dans le milieu le moins réfringent.

Il faut noter qu'il y a toujours une partie du rayonnement qui est

réfléchie sur un dioptre.


· Si n1 < n2, on remarque que le rayon réfracté existe toujours, mais

ne sort jamais d'un cône de sommet I (le point d'incidence) et

d'angle i2 max vérifiant sin (i2 max) = n1 / n2.

· Si n1 > n2, le rayon réfracté n'existe pas toujours. Il disparaît si

l'angle d'incidence est supérieur à i1 max, tel que sin (i1 max) = n2 / n1

Si le rayon réfracté n'existe pas, le rayon réfléchi emporte toute

l'énergie lumineuse. On parle alors de réflexion totale.

Passage d’un milieu plus réfringent à un Passage d’un milieu moins réfringent à un

milieu moins réfringent : le rayon s’éloigne milieu plus réfringent : le rayon se rapproche

de la normale de la normale

Dans le cas de la figure (n1>n2), à partir d’une certaine valeur de i1, i2

peut atteindre π/2. A ce moment là, le rayon réfracté n’existe plus, on

parle de réflexion totale.

A partir de la deuxième loi de Descartes de la réfraction, on trouve

l’angle i1ℓà partir duquel il y a réflexion totale :

n2
i1 l = arcsin
n1
Phénomène de réflexion totale

Le phénomène de la réflexion totale est utilisé pour canaliser la

lumière, par exemple dans les fontaines lumineuses ou dans

les fibres optiques, l’endoscopie, la fibroscopie.

2-Electricité et électrocinétique (résistivité, loi de

coulomb et la notion du champ électrostatique…)

La loi d’Ohm
La loi d’Ohm s’applique aux circuits électriques, et à toutes les

méthodes électriques en géophysique:

ΔV = R.I
Où DV est la différence de potentiel (en volts) ; I est le courant (en

ampères) ; R est la résistance électrique (en ohm,W). La résistance est


ΔV
R =
donc le ratio du voltage sur le courant
I :

La résistance d’un milieu varie linéairement avec la longueur « L » du

milieu traversé, mais de façon inversement proportionnelle à l’aire

« S » de la surface traversée :

ρ.L S ΔV S
R= d ' où r = R . = .
S L I L
Où la constante de proportionnalité est la résistivité r (en W.m). Elle

exprime la difficulté du courant à traverser un milieu :

La conductivité s (en Siemens) est l’inverse de la résistivité :


1
s =
r
3-Mécanique (module de Young, poisson, notion de

pression et contrainte)
En physique, l'élasticité est la propriété d'un matériausolide à

retrouver sa forme d'origine après avoir été déformé. La déformation

élastique est une déformationréversible. Un matériau solide se

déforme lorsque des forces lui sont appliquées. Un matériau élastique

retrouve sa forme et sa taille initiales quand ces forces ne s'exercent

plus, jusqu'à une certaine limite de la valeur de ces forces.

Le Module de Young, aussi appelé module d’élasticité ou encore

module de traction (en Pa, unité de pression), traduit l’élasticité

du matériau, c’est-à-dire la relation qui lie la déformation du

matériau à la force qu’il faut fournir pour le déformer. Par

exemple, il faut peu d’effort pour déformer du caoutchouc, d’où

un module de 1MPa (145PSI) environ. En revanche, il faudra un

effort important pour allonger une tige d’acier, d’où un module

de 200GPa, soit 200 000 fois plus rigide que le caoutchouc. La


déformation d’une pièce dépend aussi de sa géométrie, on

comprend bien qu’une chaîne plus épaisse est plus dure à

déformer qu’une chaine qui serait fine.

Ainsi la relation entre l’élongation et la force appliquée est la suivante

s F
e = =
E E .s
Où :

- e Epsilon est l’élongation (sans unités).


- s Sigma est la contrainte en PA.
- F est la force appliquée en N.

- S est la section transverse en m².

Si l’on applique une force de 400kgForce (4000 N) à une barre de 2cm

de rayon (section de 0.00126 m²) et de 2m de long en acier de module

d’Young 200 GPa, l’élongation sera de 0.016 et la barre passera de 2m à

2.032m
4- Magnétisme (Force de Lorentz et la loi de Biot

savart)
En 1819 Oersted En 1819 Oersted observe observe qu’une aiguille de

boussole tourne

lorsqu'on fait circuler un courant électrique dans un fil initialement p

arallèle à l'aiguille.

Très rapidement après l'expérience d'Oersted, Ampère et Faraday ont

décrit les effets magnétiques des courants électriques.

Aujourd'hui, nous savons que les courants électriques

produisent un champ magnétique.

a-La Force de Lorentz, ou force électromagnétique, est la force


subie par une particule chargée dans un champ électromagnétique.

C'est la principale manifestation de l'interaction électromagnétique. La

force de Lorentz, appliquée dans diverses situations, induit l'ensemble

des interactions électriques et magnétiques observées ; elle est de ce

fait principalement étudiée en physique et en chimie.

Le champ électromagnétique exerce la force suivante sur des

particules possédant une charge électrique q non nulle


ur ur r ur
F = qE + qv Ù B
ur ur
Les vecteurs E et B sont respectivement le champ électrique et le
r
champ magnétique pris au point où se trouve la particule, v

représente la vitesse de la particule dans le référentiel d'étude. On peut

distinguer deux contributions à cette force :

uur ur
· Fel = qE ,qui est la force électrique ;
uuuur r ur
· Fmag = qv Ù B , qui est la force magnétique.

b-Formule de Biot et Savart: en un point M quelconque de


l’espace, le champ magnétique créé par un circuit parcouru par un

courant permanent I est :


uur uuuur
ur mI dP Ù PM
B(M ) = 0
4p ò uuuur 3
circuit PM

Où P est un point quelconque le long du circuit.

La formule de Biot et Savart (1820) a été établie

expérimentalement et fournit un lien explicite entre le champ

magnétique et le courant. Mais ce n’est que plus tard (1880+) que les

physiciens ont réalisé que le courant était dû au déplacement de

particules dans un conducteur.

5- Gravitation et force de coulomb


Les physiciens distinguent quatre interactions fondamentales qui

permettent d’expliquer les phénomènes observés à l’échelle atomique et

à l’échelle astronomique à savoir :

- L’interaction gravitationnelle : C’est l’interaction qui s’exerce entre

deux objets du fait de leur masse.

- L’interaction électrique : Interaction qui s’exerce entre deux corps

chargés d’électricité.

- L’interaction forte : C’est l’interaction qui s’exerce entre les nucléons

qui sont les constituants du noyau d’un atome.

- L’interaction faible :Comme son nom l'indique, est l'interaction

fondamentale qui a l'intensité la plus faible (en dehors de la

gravitation).Elle s'applique à toutes les particules de matière (quarks,

électrons, neutrinos, etc...).

a- L’interaction électrique (électrostatique)

- L’interaction électrique est due à l’interaction entre les charges

électriques.

- Elle peut être attractive ou répulsive.

- L’interaction électrique (électrostatique) est un cas particulier de

l’interaction électromagnétique.

- Lorsque les charges électriques sont immobiles, l’interaction est

seulement électrique.

- Lorsque les charges sont en mouvement, il apparaît en plus

l’interaction magnétique.

Rappels :

- Deux corps chargés possédant des charges de même signe se

repoussent.
- Deux corps chargés possédant des charges de signe contraire

s’attirent.

- En conséquence, l’interaction électrique est liée aux charges

électriques.

Loi de Coulomb.
Énoncé :

Deux corps ponctuels A et B, de charges qA et qB, séparés par une

distance r, exercent l’un sur l’autre des forces attractives ou répulsives

telles que :
ur ur
- F A / B = - F B / A Caractéristiques des deux forces :
ur ur
- La force F A / B est appliquée en B et la force F B / A est appliquée en A.

Elles ont la même direction : la droite (AB).

- Elles ont des sens opposés.

- Elles sont attractives si les charges sont de signes opposés.

- Elles sont répulsives si les charges sont de même signe.

- Elles ont la même valeur :

q A .qB
- Expression : FA / B = FB / A = K .
r2
La constante k = 9,0 × 10 9 N. m 2. C – 2.

ì e 0 P erm ittivité du vide


ï
1 ï e 0 » 8, 854188 ´ 10 F .m
- 12 -1

k = í
4 pe 0 ï K » 8, 987 ´ 10 9 m . F - 1 » 9 ´ 10 9 m . F - 1
ïU nité : m . F - 1 (m étre par Farad)
î

- Au niveau de la première, on écrit : k = 9,0 × 10 9 S.I


Considérons deux boules A et B chargées d’électricité positive.

- La boule A agit sur la boule B par l’intermédiaire d’une force


ur
notée : F A/ B
- Réciproquement la boule B agit sur la boule A par l’intermédiaire
ur
d’une force notée : F B / A

- Caractéristiques de chacune des forces :

- et

b- La loi de Gravitation universelle

- Loi de Newton (1687) :


Énoncé :

- Deux corps ponctuels A et B, de masses mA et mB, séparés par une

distance r, exercent l’un sur l’autre des forces attractives.


ur
- Le corps A exerce sur le corps B la force : F A/ B
ur
- Le corps B exerce sur le corps A la force : F B / A

- Ces deux forces ont : même direction : la droite (AB), même valeur

et des sens opposés.

q A .qB
FA/ B = FB / A = k .
r2
- Expression de la valeur :
- Expression vectorielle :

-
ur ur
- Conséquence : F A / B = - F B / A
G est appelé la constante de gravitation universelle :

- G≈ 6,67×10 - 11
m3.kg - 1.s - 2 Ou m 2.kg - 2.N

- Unités : la force F s’exprime en newton (N) et les masses en

kilogramme (kg).

- Valeur des masses m et m’ en kg.

- Distance séparant les deux masses ponctuelles : r en m

- Cas des corps célestes.

- Ce résultat se généralise à des corps à répartition sphérique de

masse.

- La masse est répartie de façon régulière autour du centre de corps.

- C’est le cas de la Terre, de la Lune, des Planètes et des Étoiles.


c- Gravité et pesanteur
Ø Qu'est ce que la pesanteur?

C’est la gravitation qui fait que tous les corps de l’univers s’attirent

mutuellement. C’est une force attractive, à longue portée et de faible

amplitude. La loi de la gravitation a été énoncée pour la première fois

par Sir Isaac Newton, physicien et astronome anglais en 1684.

Le phénomène gravitationnel est créé par l’interaction entre deux

corps. La force de gravité qui agit sur l’humain lorsqu’il est sur la

Terre est la résultante de l’interaction entre la Terre et le corps

humain. Comme la Terre est plus imposante, la force gravitationnelle

attire le corps humain vers le centre de la Terre. C’est la pesanteur.

La masse (m) est l’ensemble de la matière constituant un objet, alors

que le poids (p) est le résultat de la force de la gravité (g) sur la masse.

La formule mathématique est la suivante :

p = m x g. Sur Terre, la gravité est égale à 1. Ce chiffre, a été choisi

arbitrairement car la Terre a servi de repère pour tout le reste de

l’univers, ce qui permet sur la Terre d’avoir le même chiffre pour la

quantité de matière et le poids. Il n’en est pas de même sur les autres

planètes qui ont des forces gravitationnelles différentes. Ainsi, sur la

Lune où la gravité est 6 fois moins importante que sur la Terre, un

astronaute pèse 6 fois moins.

Ø Effet de la rotation de la Terre

La force de gravité s'exerçant sur un objet n'est pas identique sur toute

la surface de la Terre. C'est principalement la rotation de la Terre qui

explique ce phénomène. La force de gravité mesurée (m.g) est une

combinaison de la force gravitationnelle due à l'attraction de la Terre

et de la force centrifuge due à sa rotation (en bleu, mΩ2.R). Ce qu'on


appelle couramment la "force de gravité" est donc en fait une

combinaison de forces définie comme étant la somme vectorielle des

forces de gravitation et centrifuge appliquées à un objet.À l'équateur,

la force centrifuge est importante, ce qui diminue relativement la

force gravitationnelle mesurée. En revanche, la force centrifuge aux

pôles est nulle, ce qui augmente relativement la force gravitationnelle.

Ø Accélération de la pesanteur

La gravité, ou pesanteur, est mesurée par l'accélération d'un objet en

chute libre, à la surface de la Terre. Toutefois, la force centrifuge étant

nettement plus faible que la force gravitationnelle, la force de

pesanteur est en général supposée verticale (en vert). g est appelée

accélération de la pesanteur et dépend de l'altitude et de la latitude à

laquelle on se trouve. Elle est en général considérée comme constante

et la valeur retenue, au niveau moyen de la mer, est 9.81 m.s-2.

Valeur de g à la surface de quelques astres

g
Astre
(N/kg)

Soleil 273,95

Mercure 3,70

Vénus 8.87
Terre 9.81

Lune 1.62

Mars 3.71

Jupiter 24,79

Saturne 10,44

Uranus 8,87

Neptune 11,15

Pluton 0,66

d- Le principe d'Archimède
Tout corps plongé dans un fluide (liquide ou gaz) a un poids apparent

plus faible que son poids réel G, c'est-à-dire la force exercée par notre

planète sur ce corps.

La force F1, lorsque ce corps est immergé, a une intensité plus élevée que la

force G exercée sur le corps par la Terre: il monte jusqu'au moment où ces

deux forces ont la même intensité, elles s'annulent (F2 = G) et le corps flotte.

Notez que la force G peut avoir une intensité plus élevée que F1, le corps ne

monte pas, il a seulement un poids apparent plus faible que son poids réel G.
Il existe donc une force exercée par le fluide qui pousse ce corps vers le

haut, c'est cette force qui est appelée poussée d'Archimède et est notée

FA (une poussée est une force, pas une pression).

Si le poids du corps est noté G et si son poids apparent est noté Gapp,

nous avons la formule:

Gapp = G - FA

ou

FA = G - Gapp

Si le corps flotte ou est en équilibre dans un fluide, son poids apparent

Gapp est nul et nous obtenons la formule:

Corps flottant: FA = G

N.B: dans le SI (Système International) on ne parle pas de densité,


mais de masse volumique (ρ) exprimée en kg/m3 et non pas en g/cm3:
concrètement, vous devez multiplier par 1000 la densité du corps pour
obtenir sa masse volumique; rappelons que les longueurs doivent être
exprimées en m, les aires (surfaces) en m2 et les volumes en m3.

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