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L'Europe de la Renaissance
D jusqu 'à 200 m
D 200m -500 m
D 500 m · 1000 m
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Poitiers
Bourges e
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Bâle
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ESPAGNE
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SAXE
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EMPIRE OTTOMAN
Les Merveilles des Grandes Civilisations
LA RENAISSANCE
ANDREW MARTINDALE
Prem ier m aître de conférences à l ’Ecole des Beaux-Arts,
Université d ’East-A nglia
© THE HAMLYN PUBLISHING GROUP LIMITED, LONDRES, 1966 © ÉDITIONS DE CRÉMILLE, GENÈVE, 1969
General Editors
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London
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Vers un style nouveau Les chiffres dans la marge ont trait
aux illustrations : en gras pour les
illustrations couleur, en italique pour
les illustrations en noir et blanc.
1. Benozzo Gozzoli. L e Voyage des mages. 1459. Fresque. C hapelle breux, tan t dans les vêtem ents des hom m es que dans les harnache
d u Palais M édicis-Rlccardi à Florence. Bien que cette œ uvre traite m ents des chevaux. C ar, l ’im portance et l’apparence de la suite
d ’un sujet nettem ent religieux, elle nous donne sans do u te une des princes, a u M oyen Age et pendant la R enaissance, tém oignaient
idée assez ju ste de ce que pouvait être un cortège officiel dans lequel de leur rang.
figuraient des m em bres de la cour. Les signes de richesse so n t nom -
Depuis le déclin de l’Em pire rom ain, l’Italie a dû subir et l’afflux d ’or et d ’argent américain vers l’Espagne,
la présence de nom breux étrangers sur son sol : soldats affectèrent à leur to u r l ’économie italienne. M ais ce
pillards, pèlerins ou « touristes » avides de trésors dont n ’est q u ’au x v n e siècle que les conséquences de ces
le N ord était privé. En outre, les Italiens ont toujours événements allaient se faire pleinem ent sentir. Entre le
souligné les différences qui les séparaient des « Barbares xiv e et le x v ie siècle, les Italiens dem eurèrent les banquiers
venus d ’au-delà des Alpes ». Ce sentim ent est clairem ent de l’Europe par excellence et contrôlèrent le commerce
exprimé dans l’œuvre de D ante ou de Pétrarque : ainsi des objets de luxe destinés à to u t le continent. Ces acti
en 1366, Pétrarque parlait des Alpes, « ces m ontagnes vités étaient concentrées dans des villes riches et floris
vertigineuses qui s’opposent à la furie des Barbares ». santes : Gênes, M ilan, Venise dans le N ord; M antoue,
Le paradoxe de l ’histoire de l ’Italie au M oyen Age et Ferrare et Bologne et les villes de la via Em ilia; Florence,
pendant la Renaissance, c ’est que le com m erce du pays Pise, Sienne, Pérouse, les villes des États pontificaux et
était florissant dans un cadre de désordres politiques. La Rome elle-même.
richesse du com m erce et les luttes politiques furent sans N ous n ’étudierons pas dans ce livre les causes des
doute égalem ent responsables de l’apparition de la civi troubles politiques en Italie, m ais il est certain q u ’à la
lisation de la Renaissance en Italie; mais les conditions racine de ces désordres, il y avait l’absence d ’une autorité
différaient d ’une ville à l’autre et la conjoncture évolua, unificatrice et efficace. Théoriquem ent, la majeure partie
bien sûr, au cours des années auxquelles ce livre est de l’Italie appartenait aux Saints Em pereurs rom ains
consacré. N ul ne saurait dire exactem ent dans quelle (successeurs de Charlem agne dont le titre avait été solen
mesure l’a rt put s ’épanouir grâce à la richesse des mécènes, nellement rappelé à Rom e en l ’an 800), mais ces em pe
et dans quelle mesure il fut stimulé p ar les rivalités poli reurs, des Allemands, n ’avaient jam ais réussi à gouverner
tiques et sociales. la péninsule et, de toute m anière, les papes s ’étaient
A cette époque, l’opulence de l’Italie fut, certes, incom pa souvent opposés à leurs efforts et avaient fait échouer
rable car les m archands italiens se trouvaient à proxim ité toute tentative pour organiser une Italie impériale.
des sources de richesses orientales — soieries, épices —• A u début du x iv e siècle, le grand poète italien D ante,
qui étaient très recherchées dans le reste de l’Europe. Il dans un traité intitulé De la Monarchie, attrib u a la
est indubitable que la découverte de nouvelles routes m ajorité des troubles qui ravageaient sa patrie au m anque
maritim es vers l ’O rient au x v e siècle, bouleversa l’ordre d ’union politique du pays. Vers le milieu du siècle,
com m ercial établi; de même, la découverte de l’A m érique l’em pereur Charles IV de Luxem bourg (sacré em pereur
en 1355), reconnaissait que même dans le nord de l’Italie,
ses propres représentants (com m e les Visconti à M ilan)
ne cherchaient q u ’à augm enter leur pouvoir personnel et
à usurper les quelques droits dont l ’em pereur jouissait
encore.
Et pourtant, malgré leur hostilité à toute dom ination
étrangère, les Italiens ne purent jam ais s ’unir pour
repousser les ennem is qui franchissaient les cols des Alpes.
Les divisions politiques internes ne faisaient q u ’em pirer
et les rivalités com m erciales aggravaient encore cet état
de choses. Au x v e siècle, cependant, l’Italie put jo u ir d ’un
certain répit dans la lutte contre l’invasion, car les rois
de France étaient absorbés dans une lutte déjà ancienne
contre les Anglais, tandis que la puissance des em pereurs
allem ands dans leur pays était considérablem ent affaiblie
par les agissements de leurs propres sujets. L ’historien
voit aisém ent a u jo u rd ’hui que l ’invasion de l’Italie en
1494 par le roi de France Charles VIII et le sac de Rome
par les A llem ands en 1527 ne sont que la répétition
d ’une ancienne page de l’histoire italienne : il sait que
ces désastres furent la conséquence du renforcem ent de
2. Andrea del Verrocchio. Statue équestre de Bartolom meo Colleoni.
la m onarchie sous Louis XI et de l’essor de la M aison
1481-1488. Bronze. Venise. B artolom m eo Colleoni était issu d ’une
des H absbourg sous l’em pereur M aximilien (1493-1519). fam ille de Bergam e et il com m anda l ’arm ée de la R épublique
M ais ces événements furent alors p our les Italiens un vénitienne entre 1455 et 1475, année de sa m ort. Il léga à la R ép u
choc terrible, après l’absence de menace sérieuse venant blique une grande partie de sa fortune personnelle, et dem anda
du nord de l’Europe au début du x v e siècle. Rétrospec q u ’un m onum ent soit élevé à sa m ém oire. C ’est ainsi q u ’A ndrea del
tivem ent, ce siècle leur ap p aru t comme un « âge d ’or » V errocchio com m ença cette statue équestre.
dont les fruits avaient été les œuvres d ’art que nous
étudierons dans ce livre.
Le x v e siècle vit, à l’intérieur du pays, la cristallisation
3. Sandro Botticelli. Julien de M édicis. Vers 1475. Peinture sur
progressive de cinq grandes puissances en Italie : M ilan,
pan n eau (54 x 36 cm) Staatliche M useen, Berlin. D e cinq ans plus
Venise, Florence, Naples et les É tats pontificaux; les chefs jeu n e que son célèbre frère L aurent le M agnifique, Julien fut assas
de ces villes attirèrent dans leur orbite les dirigeants des siné dans la cathédrale de Florence, lors de la conspiration des
cités de m oindre im portance, ou prirent leur place. Une Pazzi (1478). T out com m e so n frère, Julien fut u n mécène.
des caractéristiques de l’époque est que les princes
italiens créèrent ce qui allait devenir la diplom atie
m oderne, politique qui reposait sur une véritable aversion
pour les guerres de grande envergure. C haque fois que
cela était possible, ils faisaient appel à des m ercenaires
bien entraînés, placés sous les ordres d ’hom m es comme
2 Francesco Sforza et Bartolom m eo Colleoni (im m ortalisé
par Verrocchio). Ce type de défense se doublait d ’un
système diplom atique reposant sur un réseau d ’agents et
de personnalités, qui s ’em ployaient à minimiser l’im por
tance de toute guerre, et à élaborer de complexes systèmes
d ’alliances. Une anecdote perm et de résum er en quelques
m ots la situation. Com m e M achiavel s’entretenait avec
le cardinal de R ohan, ce dernier déclara que les Italiens
n ’entendaient rien à la guerre, à quoi M achiavel répondit
que les Français n ’entendaient rien à la politique {Le
Prince, chapitre m).
La concentration de la richesse et la création de centres
politiques rivaux provoquèrent égalem ent l’apparition de
divers centres artistiques (à l’encontre de ce qui se passait
au-delà des Alpes), pendant toute cette période. L ’hom m e
riche et puissant se devait d ’étaler sa fortune de manière
éphém ère — fêtes, processions, réjouissances — ou plus
durable : c ’est ce qui am ena la création de palais, de
mausolées et de toutes les réalisations artistiques, exécutées
pour les princes, tels les banquiers Cosme et L aurent de
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Médicis. T ous les grands chefs italiens étaient presque tion était en fait beaucoup plus complexe. Il se peut que
invariablem ent de grands mécènes. l’idée de « Renaissance » soit un obstacle à notre
C ’est au x iv e siècle que le renouveau de l’enthousiasm e com préhension d ’un tel phénom ène, car elle associe la
et de l’intérêt p our la langue, la philosophie et la littérature production artistique à une évolution artificielle qui juge
de l ’A ntiquité com m encèrent à prendre l’am pleur d ’un de la valeur d ’une œuvre dans la mesure où elle semble
vaste m ouvem ent. Diverses villes, com m e Florence, « classique » ou « antique ». Cette attitude donne à toute
devinrent alors le centre de cette philosophie « hum aniste » une période artistique l’apparence de la stagnation,
que les érudits s ’étaient forgée, s ’inspirant des sources surtout au nord des A lpes; elle détruit l’idée de continuité
classiques païennes. Les idées des hum anistes finirent dans l’a rt italien, en ne tenant aucun com pte des éléments
qui lient un a rt à son passé im m édiat. Cette notion fausse
par influencer considérablem ent les arts. L ’étude des
textes antiques en particulier, com m e les Vies de Plutarque, égalem ent l’idée que nous nous faisons des artistes, en
semble avoir transform é la vision que les hom m es avaient les transform ant en simples archéologues besogneux,
de leurs contem porains, ou, du m oins, la façon d o n t les alors q u ’ils sont en fait des individus créateurs.
historiens parlaient d ’eux. U ne œuvre com m e les Vies, P our éviter des erreurs de ce genre, nous parlerons, en
donne beaucoup d ’im portance aux « grands hom m es » ce début de livre, de « changem ent » plutôt que de
et c ’est ce qui contribua à instau rer le culte de l’individu « Renaissance ». Le thèm e du changem ent est, bien sûr,
dans l ’Italie du x v e siècle; c ’est ainsi que les biographies le propre de to u t art à n ’im porte quelle époque. M ais en
et les autobiographies connurent une grande vogue. Europe (1400) une com m unauté d ’expression artistique,
L ’éditeur florentin V espasiano di Bisticci, qui connaissait m om ent privilégié, s’établit entre l ’Italie et le N ord et
beaucoup d ’hom m es ém inents, écrivit lui aussi ses Vies\ donna aux changem ents qui s’ensuivirent l’allure d ’un
B artolom m eo Fazio, un hum aniste italien, écrivit aussi point de départ com m un, qui se résume dans l’expression
les vies de deux artistes du N ord, R oger van der W eyden « a rt gothique international ». En faisant de ce style
et Jan van Eyck, entre 1453 et 1457. Le Prince de M achiavel l’origine de notre étude, nous pourrons plus aisém ent
s ’adressait à L aurent II de Médicis et l ’exortait à devenir com parer l’a rt italien aux autres arts européens et mieux
un « grand hom m e » à son to u r et à débarrasser l’Italie com prendre le caractère de ce que l’on appelle en général
de cette « plaie cruelle » q u ’étaient les invasions barbares. l’art du début de la Renaissance.
La tâche entreprise p ar Vasari dans ses Vies tém oigne
de son culte de l’artiste en ta n t q u ’individu, mais aussi LE STYLE INTERNATIONAL
de celui des hom m es politiques célèbres, de tendances
diverses. Il ne fait aucun doute que la conscience Ce term e n ’implique pas que l’art était le même au nord
q u ’avaient les Italiens de l’im portance de l’hom m e, de et au sud des Alpes. C ependant, on trouve certainem ent
l’influence que pouvaient avoir ses actes et ses faiblesses des éléments com m uns dans les œuvres produites dans
donne à l’histoire de ce peuple une dim ension hum aine les centres artistiques les plus im portants de l’époque, ce
q u ’on cherche en vain chez les autres nations, à cette qui justifie son emploi. D ans l’art des cours de Paris,
époque. D ’autre part, les écrivains et les personnalités Prague et M ilan (trois des plus im portants centres de
im portantes jugeaient un individu sur ses actes et pas patronage artistique), le style gothique persista pour les
seulem ent sur sa naissance et son rang : c ’est cela qui, figures. Elles étaient élégantes, parfois em preintes de
dans une certaine mesure, entretenait p our l’artiste un m aniérisme, dénuées de passion, et les drapés étaient
clim at de libéralism e qui n ’existait pas dans le N ord. décoratifs. En outre, ce style de figure était associé à un
style narratif, fréquem m ent anecdotique et discursif. Les
Les érudits, en se vouant à l’étude des écrits classiques
et à l’im itation de la langue et du style classiques, p répa œuvres d ’art abondaient en costum es élégants, en orne
rèrent aussi la voie à une renaissance de l’art antique. ments luxueux, les détails floraux et anim aliers étaient
Ce m ouvem ent, parce q u ’il était académ ique, acquit un généreusem ent dispensés chaque fois que l’artiste disposait
prestige q u ’il n ’au rait pas eu autrem ent et se répandit d ’assez de place.
très rapidem ent, car les érudits étaient, de tous les m em bres Il est évident que ces détails et ces effets décoratifs dont
de la société, ceux qui jouissaient d ’une plus grande les artistes étaient prodigues, correspondaient au goût
audience. O n ne connaît pas a u jo u rd ’hui l’évolution qui de leurs protecteurs. M ais la rem arquable qualité des
am ena sculpteurs, peintres et architectes à prendre œuvres de ce style était égalem ent due à l’intérêt et à
conscience de cette renaissance classique littéraire. Cette l ’enthousiasm e de ces mêmes mécènes et, en ce sens,
évolution fut certainem ent favorisée, en to u t cas, par les artistes de France et de Bohême furent particulièrem ent
la vision des multiples édifices classiques qui existaient favorisés. En Bohême, les em pereurs Charles IV (1346-
encore à l’époque. Il est très significatif de voir, au 1378) et W enzel IV (1378-1419) se révélèrent d ’ardents
x v e siècle, certains artistes com m e Brunelleschi aller à protecteurs des arts. La famille royale de France com pre
Rome étudier les ruines du m onde classique. nait égalem ent de célèbres connaisseurs : Charles V
O n est tenté à ce stade d ’interpréter le m ouvem ent (1364-1380) et ses frères, Philippe le H ardi, duc de
Bourgogne (m ort en 1404) et Jean, duc de Berry (m ort
artistique du x v e siècle de la même manière que celui
qui avait touché les lettres et la littérature, on est tenté en 1416).
d ’y voir une « Renaissance » due à un désir de regagner L ’art du nord de l ’Europe se distinguait p ar quelques
un héritage antique qui avait subi bien des déprédations différences. A Prague, le style pictural avait un aspect
certes, mais qui n ’avait pas totalem ent disparu. La situa de douceur qui lui valut le titre de « style suave ». Il
4. Lorenzo Ghiberti. Saint Jean-Baptiste. 5. Lorenzo Ghiberti. Saint M atthieu. 1419- 6. Nicolo di Piero Lam berti (H P e la J
1414. Bronze. H au teu r de la statue : 2,44 m. 1422. Bronze. H auteur de la statue : Saint Luc. 1400 environ. M arbre. M useo
O rsan M ichèle, Florence. Réalisé p our 2,59 m. O rsan M ichèle, Florence. Exécuté N azionale, Florence. A utrefois, à O rsan
l'A rte dei M ercanti, cette œ uvre est l ’une p o u r l ’A rte del C am bio. Le goût m arqué M ichele. Exécuté p o u r l ’A rte dei G iudici e
des prem ières d o n t l ’exécution ait été c o n po u r l’antique est venu transform er à N otai. N icolo n 'é ta it pas un artiste tra n s
fiée à G hiberti. C om parée aux œuvres demi le style de l ’illustration noire n° 4. cendant, m ais son saint Luc nous renseigne
italiennes de l ’époque ( illustration noire La tête et le geste sont proches de la sculp bien su r le style qui avait cours à Florence
n° 6), cette sta tu e est em preinte d ’une grâce tu re antique, m ais le drapé et la pose ont depuis le x iv e siècle (com parer avec
inhabituelle et tra h it l’influence d u style l ’élégance de l ’ancienne statue. L ’architec A ndrea Pisano). L a figure est m assive et
gothique international. tu re est étrangem ent hybride. drapée dans des plis nets et serrés.
fut très populaire dans la région qui constitue au jo u rd ’hui Lorenzo G hiberti, le sculpteur florentin, fut lui aussi
l ’Allemagne m oderne, depuis H am bourg, au nord, un adm irateur de ces caractéristiques. En fait, aucun
ju sq u ’à la Souabe, au sud, et to u t le long du Rhin où la autre sculpteur florentin de l’époque n ’im ita avec cette
ville de Cologne devint un centre im portant. Le « style élégance aisée, le style gothique ta rd if du N ord. Au
suave » apparaissait encore dans l’œuvre de Stefan début de sa carrière (1401), il participa au célèbre concours
Lochner de C ologne, vers 1440. Le style bohém ien organisé pour le nouveau portail en bronze du Baptistère
assez lourd, ne fut jam ais adopté à Paris, car les peintures de Florence. Le projet de G hiberti l’em porta : le sujet
12 , 13 sur panneau et les m anuscrits qui existent encore laissent proposé était le Sacrifice d'Isaac. Son relief et celui 2
penser que la famille royale française dans l’ensemble, d ’un autre florentin, Brunelleschi, sont to u t ce qui nous
appréciait une technique plus élégante et plus raffinée; soit parvenu de ce concours : ils m ontrent que ces deux
les ducs de M ilan sem blent avoir estimé les deux styles, rivaux travaillaient dans deux styles totalem ent différents.
quoique l’histoire de l ’art de cour m ilanais ne soit pas Ce qui est significatif, c ’est que les juges préférèrent
très claire. l’élégance gothique du projet G hiberti. A lors que Brunel
La diffusion de ce style vers le sud et l’Italie fut lente, leschi m ettait l’accent sur le caractère dram atique de cette
mais on décèle des signes évidents de sa présence et de scène de l’Ancien Testam ent, G hiberti attachait plus
sa popularité à Florence, entre 1390 et 1425. A Florence, d ’im portance à la technique et à la douceur du modelé.
s le peintre Lorenzo M onaco, en fut un représentant doué, Le torse d ’Isaac est à lui seul une réussite, et A braham
vers la fin de sa vie (1370-1425 environ). G entile da est drapé dans les plis souples d ’un m anteau. Les qualités
Fabriano, de son côté, im porta ce style à Florence avec que révélaient le relief de G hiberti se retrouvent dans la
toute sa délicatesse et son exubérance (1421 environ). prem ière paire de portes en bronze q u ’il exécuta. Son
Gentile était un véritable artiste de cour, qui avait style de figure se retrouve égalem ent dans sa prem ière
travaillé au palais ducal à Venise et allait continuer à grande statue en bronze exécutée pour O rsan Michele ;
travailler p our la cour des papes à Rom e (1427 environ). le saint Jean-Baptiste de 1414. La position de G hiberti 4
12
8. Giovanni Pisano. Une sibylle. 1297-1301. M arbre. H auteur 62 cm. 9. Jacopo della Q uercia. Figure représentant une Vertu. 1414-1419.
Sur la chaire de San A ndrea, Pistoia. Le style de G iovanni Pisano M arbre. F ragm ent provenant de la Fonte Gaia, a u jo u rd ’hui au
est l'u n des plus dram atiques de la période gothique. Ses œuvres, Palazzo Pubblico, Sienne. Jacopo eut recours à de telles figures
très expressives et vigoureuses, peuvent être rapprochées de celles p o u r anim er l’architecture de la fontaine dite F onte G aia. L ’intensité
de Jaco p o della Q uercia (ci-contre). d u m ouvem ent est rendue p a r l’extrêm e torsion de la figure d o n t la
tête est tournée dans une direction et les genoux dans une autre.
pas des érudits. Les aspects les plus subtils de ce nouvel « gothique » se m ontrer beaucoup plus proche en fait
enseignem ent ne devaient être à la portée que d ’une de l’original classique.
minorité. Il n ’en dem eure pas m oins que ce goût de Bien que ces reliefs aient em prunté certains détails à
l’antique fut p our le m oins une attitude à la m ode qui, l’a rt antique, on ne saurait dire q u ’ils soient classiques.
en ce sens, était à la portée de chacun. Un hom m e pouvait C ependant, on trouve égalem ent un certain nom bre de
fort bien ignorer les vertus républicaines ou l’enseignem ent tentatives pour se rapprocher du style classique, qui sont
de Cicéron, mais l’identification de Florence avec Rome, beaucoup plus rem arquables, en particulier les figures des
cham pionne de la liberté, était une idée qui parlait au niches d ’O rsan Michèle. Dans les statues des Quattro
cœur au tan t q u ’à l ’intelligence. Santi Coronati, le sculpteur N anni di Banco a voulu to
A p artir de cela, il dem eure très difficile d ’estim er le im iter le style rom ain dans certains drapés, et quelques
sens que cette « renaissance classique » prenait aux yeux têtes s’inspirent de bustes classiques du même type que
des artistes. Pendant les vingt prem ières années du siècle, ceux qui représentent C aracalla. Et pourtant, le groupe
beaucoup d ’entre eux adoptèrent des idées d o n t l’origine dans son ensemble n ’est que superficiellement antique,
est indubitablem ent classique. D eux exemples se pré car le style des drapés n ’est pas d ’un classicisme constant,
sentent : dans les projets déjà décrits de Brunelleschi et et la niche qui abrite les figures est gothique. En outre,
de G hiberti, Brunelleschi s’inspira pour l’une de ses le relief à la base de la niche est sculpté dans un style très
figures du Spinario, statue classique, représentant un traditionnel.
garçon enlevant une épine de son pied. M ais il a vêtu Il est évident que N anni di Banco ne s’intéressa jam ais
cette figure de drapés gothiques, transform ant ainsi à ce que l’on pourrait appeler une renaissance classique
l’original qui représente un garçon nu. La figure d ’Isaac concertée. D onatello et lui furent des artistes éclectiques
p ar G hiberti s’inspire égalem ent d ’un modèle classique. au m eilleur sens du term e, s’intéressant à to u t ce q u ’ils
L ’artiste a fait preuve d ’une sensibilité rem arquable au voyaient au to u r d ’eux, et les m odèles antiques étaient
modelé classique, et il est étrange de voir l’artiste le plus loin d ’être leur unique ou principale source d ’inspiration.
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1. Les frères Limbourg. La ville de Rome. Rome est ici offerte à l'œil du spectateur.
1415 environ. Peinture sur vélin. Dimen- On peut voir la cité du Vatican (en bas à
sion de la page : 29 x 21 cm . Extrait des gauche), le Panthéon (au milieu et à gauche)
Très Riches Heures du duc de Berry. et la statue équestre de Marc Aurèle (en
Musée Condé. Chantilly. C 'est la Rome du haut à droite). L 'histoire de la Renais-
Moyen Age, ville des merveilles, narrées sance est liée en partie à un changement
par les voyageurs. Ici, les frères Limbourg, d'attitude envers les ruines de l'Anti-
bien qu' ils soient flamands, ne l'ont pas quité.
vue strictement avec des yeux de nordiques,
car ils semblent s'être inspirés d 'un modèle
italien. Mais quelle qu 'en soit l'origine,
DEUX STYLES QUI S'OPPOSENT
DANS LA SCULPTURE FLORENTINE VERS 1400
L ' ART COURTOIS EN FRANCE VERS 1400 Bibliothèque nationale, Paris. Cette scène, dement modelés (comparer avec les illus-
extraite d'un somptueux livre d 'Heures de trations suivantes). Cet élément vient
11. Cercle du maître du Parement de Nar- la fin d u x1v• siècle, est exécutée dans un d'Italie, mais o n décèle d 'autres aspects
bonne. Adoration des mages. 1380 environ. style peu caractéristique de l'enluminure plus probants encore, de l'influence ita-
Extrait des Très Belles Heures du duc de française, surtout en ce qui concerne les lienne, en particulier dans la construction
Berry. Peinture sur vélin (29 x 2 1 cm). têtes importa ntes a ux traits sérieux et !our- de 1'espace pictural.
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12. Les frères Limbourg. Adoration des page fourmille de détails fascinants . Le de détails, il fallait que les artistes aient
mages. 1415 environ. Extrait des Tr ès modelé des visages est très léger et les maîtrisé la technique de construction de
Riches Heures du duc de Berry. Peinture figures ont une grâce et une élégance qui 1'espace, et cette maîtrise ne pouvait venir
sur vélin. Dimensions de la page : 29 manquent à 1'illustration précédente. Et que d'Italie.
x 21 cm. Musée Condé, Chantilly. Cette pourtant, pour parvenir à faire tenir tant
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13. (page précédente) Le maître des Heures
du maréchal de Boucicaut. La Fuite en
Égypte. Entre 1405 et 1410. Extrait des
Heures du maréchal de Boucicaut. Peinture
sur vélin. (27,5 x 19 cm). Musée Jacque-
mart-André, Paris. Ce qui frappe avant
tout dans ce Livre d 'Heures, ce sont les
paysages. Dans leur contexte européen, ils
sont remarquables en ce que 1'artiste a évité
les traditionnels rochers et tenté de suggé-
rer au loin la présence d'une brume.
18. (page précédente) Hubert et Jan van 19. Roger van der Weyden. Mise au tom-
Eyck. Retable de Gand. Achevé en 1432. beau. !450 environ. Peinture sur panneau
Peinture sur panneau. Dimensions de (35,5 x 45 cm). Galerie des Offices, Flo-
/'Adoration de /'Agneau (en haut) : 136,5 rence. Si on compare ce tableau à l'illus-
x 242 cm. Saint-Bavon, Gand. On ne sait tration couleur n• 17, il est évident que
pas exactement dans quelle mesure Hubert 1'artiste a laissé de côté les gestes de cha-
Van Eyck a contribué à cette œuvre. Ces grin les plus voyants. Seul le symbolisme
cinq panneaux (le plus grand est en réalité du chagrin a été conservé dans la Madeleine
encadré p,ar les quatre petits) illustrent la agenouillée. Ce geste et tout 1'ensemble ont
conception plus vaste des cadres qui était sans doute été inspirés par le voyage de
désormais celle des peintres. Ce paysage l'artiste en Italie en 1450 (la composition
est cohérent, comme celui d ' une seule et rappelle u ne œuvre de Fra Angelico). Le
même toile, et chaque panneau prolonge style cependant est purement nordique.
celui qui Je précède. Cette attitude contraste de manière inté-
ressante avec celle que le Nord adoptera
plus tard vis-à-vis de l'art italien.
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14. Donatello. Cantoria. 1433-1438. M arbre incrusté de m osaïque de la galerie en y plaçant ce groupe de p u tti folâtres qui dansent,
polychrom e. D im ension totale (3,48 x 5,70 m) M useo dell’O pera com m e su r une scène, entre les colonnes,
del D uom o, Florence. D onatello reprend une idée a ntique que
Jac o p o della Q uercia avait déjà fait revivre et égaie la b alu strade
É V O L U T IO N D E L ’A R T E N F R A N C E ET E N BO H ÊM E
T ou t com m e en Toscane, les meilleurs artistes du N ord 16. M asaccio. L a Trinité. 1426-1427. Fresque (4,89 m x 3,17 m).
S anta M aria N ovella, Florence. C ette fresque tint lieu de m onum ent
durent se dem ander s ’ils allaient continuer de respecter
funéraire, et l ’artiste a représenté les personnes com m ém orées
ou aband o n n er les conventions du style gothique inter sous les traits de do n ateu rs agenouillés au-dessus d ’un autel. La
national. M ais sans doute à cause de troubles politiques, gravité des figures va de p a ir avec l ’im posant cadre architectural
l’évolution ne fut pas la même que celle de l’art florentin. classique ; l ’im pression de présence physique réelle n ’avait encore
Car, à Prague, le m écénat de la cour ne s’exerça que de jam ais été aussi bien rendue.
m anière interm ittente. A près la déposition de l’em pereur
36
É V O L U T IO N D E L ’A R T A U X P A Y S -B A S
18 retable de G and, gigantesque par la taille, l’est aussi par com plète van Eyck, et q u ’on les considère en général
la conception même des scènes. Le paysage de base tous les deux comme les fondateurs de ce q u ’on appelle à
recouvre les cinq panneaux et rappelle en cela les décors to rt la « Renaissance flam ande ».
de fresques, tel celui du C am po Santo à Pise.
Jan van Eyck passa la m ajorité de sa vie à Bruges. C O N C L U S IO N
R obert C am pin vécut à T ournai et c ’est de son atelier
19 que sortit un autre grand peintre flam and : R oger van Ces observations nous aident à com prendre dans quelle
der W eyden. Si l’on considère les deux aspects déjà perspective se placent les événements qui se produisirent
m entionnés de l’art de cour parisien, R obert Cam pin en Toscane. L ’œuvre de D onatello et de M asaccio ne
apparaît plus proche de celui qui est représenté p ar le constitue pas un phénom ène isolé, m ais se rattache à une
2 i , 2 2 Parement de Narbonne et le M artyre de saint Denis. A réaction plus am ple contre le style du x iv e siècle, ce qui
la différence de Jan van Eyck, il s ’intéressa à la représen eut des conséquences internationales. Les sources aux
tation des ém otions, et R oger van der W eyden en fit quelles puisèrent les grands artistes toscans ne sont pas
autant. Ce dernier, cependant, rend les sentim ents uniquem ent classiques : même si l’enthousiasm e des
hum ains avec beaucoup plus de recherche. Le fait q u ’il érudits se bornait à faire revivre les form es et la langue
ait pu représenter certaines ém otions, com m e le chagrin, classiques, la création artistique, elle, ne se cantonna pas
avec tan t de retenue, et q u ’il évite le ridicule, est to u t à dans un dom aine si étroit. Les artistes furent entraînés
fait rem arquable. dans un m ouvem ent beaucoup plus am ple, et leur but ne
fut pas uniquem ent la restauration d ’un style antique.
R oger van der W eyden vécut ju s q u ’en 1464, et au cours
de sa longue existence, son style changea considérable Il im porte de bien com prendre cela, afin de saisir la
ment. L ’influence sur lui des idées italiennes varia, en signification profonde de la phase suivante de l’art
particulier aux environs de 1450, date à laquelle il se italien. C ar, à ce stade, et pour la prem ière fois peut-être
rendit sans doute à Rome. Il évita la précision brillante dans l’histoire de l ’Europe, l ’érudition s ’unit à la création
de Jan van Eyck, mais atteignit à une force expressive artistique. Cette union allait avoir des conséquences
qui dépasse celle de ce dernier. C ’est p our cela q u ’il profondes et décisives.
Le triomphe de l’Antiquité
l ’a r t f l o r e n t in après 1430
28. M asaccio. Le Tribut de saint Pierre (détail). 1427. Fresque. 29. Andrea del Castagno. Pippo Spano (détail). 1451 environ.
C hapelle Brancacci, S anta M aria d u C arm ine, à Florence. Ce Fresque transférée su r toile. M usée C astagno, Santa A ppolonia,
détail est typique de la technique de M asaccio, ta n t p a r le m odelé Florence. Ce détail fait partie d u décor de la Villa V olta, à L egnaia;
des visages to u t en o m bre et lum ière que p a r les couleurs assez le style est à prem ière vue plus séduisant que celui de M asaccio.
som bres. Les om bres so n t plus rares et le dessin de la tête est nerveux et
linéaire.
14 être opposés à la vigueur débordante des p u tti de son m anteau d ’A rlequin et ses rideaux de m arbre. Au
D onatello. fond, un lourd sarcophage de m arbre sur lequel se posent
Trois sculpteurs nés aux environs de 1430, vinrent deux anges et deux putti.
parfaire cette tradition sculpturale. Ils s’appelaient Verrocchio, d ’autre part, possédait un esprit très
A ntonio Rossellino, Desiderio da Settignano et A ndrea inventif. Ses œuvres réalisées presque toutes en m arbre
del Verrocchio, tous trois artistes accomplis. C ependant, tém oignent d ’une im agination variée. Il s’inspire beaucoup
il ne faudrait pas sous-estim er l’im portance de D onatello. de D onatello, à tel point q u ’on a parfois l’im pression
Ces sculpteurs ne cessaient de s ’inspirer de l ’œuvre de q u ’il se mesure avec lui. Com m e lui, il réalisa une figure
D onatello, m ais le vidaient de son contenu dram atique. de David, un putto dansant, et un m onum ent équestre.
L ’em ploi de bas-reliefs en est un exemple. M ais D onatello Son groupe de Thomas l'incrédule fut placé dans une 25
avait continuellem ent déployé ses figures com m e une niche qui avait abrité le saint Louis de D onatello. Ce u
scène, où elles ne dépendaient q u ’à demi du cadre où groupe s’inspire d ’ailleurs sans doute de l’autel de
elles évoluaient. La sculpture de D onatello avait égalem ent l’A nnonciation réalisé par D onatello (Santa M aria
fait appel à des types hum ains très opposés ce qui donna Novella). M ais l’œuvre, conform ém ent au goût du jour,
l’idée de types hum ains très contrastés, em ployés à des est privée de toute ém otion; le spectateur est, au contraire,
fins décoratives. séduit par la beauté des drapés en cascade et le fini du
De ces trois sculpteurs, c ’est sans doute D esiderio qui travail du bronze.
30 fait preuve de plus de sensibilité dans le fini des surfaces. U n style différent existait égalem ent en peinture. Les
Avec A ntonio Rossellino, il contribua à la conception œuvres de Lorenzo M onaco, M asolino, G entile da
nouvelle du m onum ent funéraire, envisagé com m e une Fabriano et F ra Angelico sont de la même lignée que les
scène sur laquelle les figures sculptées jo u en t leur rôle; sculptures de G hiberti et de Luca délia Robbia. Il est
24 le m onum ent de Rossellino, à la mém oire du cardinal- vrai que la peinture avait été profondém ent bouleversée
prince de Portugal (San M iniato al M onte, Florence) p a r les événements qui s ’étaient produits aux environs
invite le spectateur à contem pler une véritable scène avec de 1420. L ’apparence extérieure des choses avait changé.
45
32. Antonio Pollaiuolo. Hercule. 1460 environ. Plume et encre 33. Léonard de Vinci. Étude pour l'Adoration des mages. 1480 envi
brune. (23,5 x 16,5 cm.) British Museum, Londres. Cette étude ron. Plume et encre (27 x 17,4 cm). Musée Wallraf-Richartz,
marque le début d ’une révolution dans la technique et l’emploi Cologne. Le jeune Léonard de Vinci fut l’un des premiers à béné
du dessin. Dans ce dessin à traits rapides, l ’artiste a essayé de prendre ficier des expériences de Pollaiuolo. Entre ses mains, le dessin devint
sur le vif le corps humain en mouvement. Ces dessins servirent de un outil majeur pour l’exploration de la figure humaine, de l’archi
base à une approche nouvelle de la représentation humaine. tecture, de la botanique, de la biologie et de bien d ’autres sujets.
B otticelli, m ais il p o u ssa à l ’ex trêm e la q u a lité linéaire ta n ce cro issa n te d a n s la p rép aration d es œ u vres, car
de ce style n erveux. Il e u t u n e co n c e p tio n a rtistiq u e m o in s p o u r attein d re au « réalism e », les é ta p es p rép aratoires
g ra n d io se, si b ien qu e m êm e d a n s les g ra n d es fresq u es, d e v e n a ie n t ca p ita les p o u r la réu ssite de l ’ou v ra g e term in é.
l ’arch itectu re e t les c o m p o s itio n s so n t b risées p ar une P ou r le s travau x im p o rta n ts, les fresq u es, par ex em p le,
m u ltitu d e d e p etits d éta ils. o n a v a it co u r a m m e n t recou rs a u x esq u isses.
L e caractère linéaire de la p ein tu re à c ette é p o q u e est Il ex iste certes u n n o m b re in ca lcu la b le de d essin s
très rem arquable. P o u ssé e à l ’extrêm e, cette ten d a n ce réalisés a v a n t cette é p o q u e . M a is à F lo ren ce, c ’est la
d o n n a it p arfois lieu à d es œ u vres q u i ressem b la ien t q u a lité d u d essin qui év o lu a it. Si l ’o n c o m p a re u ne étu d e
p resq u e à d es gravu res co lo rié e s. C ela s ’ex p liq u e peu t-être d e d rap és par P isa n e llo e t un e par L éo n a rd de V in ci, on
par le fait q u e de n o m b reu x p ein tres floren tin s, y co m p ris s ’a p er ç o it q u ’elles o n t é té fa ites d a n s un b u t to ta lem en t
G h irla n d a io e t B o ttic e lli, co m m en cè r e n t leu r carrière différen t. L ’étu d e d e P isa n ello se b o rn e à c o n sig n er les
d an s d es ateliers d ’orfèvres. L e P éru gin , L éo n a rd de m o tifs su p erficiels e t les d éta ils, alo rs q u e celle d e L éon ard
V in ci e t L o ren zo di C red i, qui éta ien t p ein tres a v a n t d e V in ci s ’in téresse à la structure p r o fo n d e p lu tô t q u ’à
to u t, firent leurs d éb u ts d a n s l ’a telier de l ’orfèvre A n d rea l ’o rn e m e n t su p erficiel. L es étu d es de L éo n a rd de V in ci
del V errocch io. C ette ten d a n c e q u ’a v a ien t les p ein tres à so n t p o u r lui un m o y e n d ’ex p lo r a tio n e t d ’e x p érim en
se fo rm er ch ez d es orfèvres n ’é ta it certes p a s a ccid en telle ta tio n . C ’e st c e t a sp ect d e l ’u sage d u d essin q u i, p en d a n t
e t s ’ex p liq u a it par la n écessité d ’un ap p ren tissa g e sérieu x lo n g te m p s, d em eu ra u n iq u e à F lo ren ce.
d an s l ’art d e l ’esq u isse, q u i a lla it d ev en ir la b a se de to u t A n to n io P o lla iu o lo e st r e p résen ta tif d e cette é v o lu tio n ;
travail d ’artiste. Le d essin , en effet, p ren a it u ne im p o r il fu t, en fait, l ’u n d es artistes flo ren tin s les p lu s ém in en ts
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34. Isaia da Pisa. La Vierge avec saint Pierre et saint Paul. 1440
environ. Marbre. Crypte de Saint-Pierre, Rome. On sait peu de
chose sur Isaia da Pisa, mais le style des drapés de ses figures
s ’inspire certainement de modèles antiques. La nature quelque peu
prosaïque de ces figures est cependant caractéristique de nombreuses
œuvres exécutées à Rome au x v ‘ siècle.
LA RENAISSANCE CLASSIQUE
ET LE M~C~NA T A MANTOUE
SAINT SÉBASTIEN
LA PEINTURE A MANTOUE
ET A FLORENCE VERS 1470
ALBERTI A RIMINI
l ’Italie et travaillé dans un certain nom bre de villes, y sculpture antique. C ’est en cela q u ’on reconnaît l’influence
com pris Venise. La République de Venise et les princes de la collection d ’antiquités de Squarcione, bien que le
Visconti à M ilan étaient, eux aussi, bien partagés en zèle archéologique de M antegna soit allé bien au-delà
artistes. de la peinture des figures. D ans les fresques q u ’il exécuta
U n certain nom bre d ’artistes florentins vinrent dans le p o u r l ’église des Erem itani à Padoue, on découvre dans
nord de l ’Italie vers 1440 (M asolino, G hiberti, Uccello ses arrière-plans des preuves multiples de son am our du
et Filippo Lippi, par exemple), m ais leur influence semble passé classique : arcs de triom phe, ruines antiques,
avoir été négligeable. Bien que D onatello ait vécu à reliefs peints, frises et costum es classiques. A cette époque,
Padoue entre 1443 et 1453 et y ait exécuté trois œuvres M antegna n ’était pas encore allé à Rom e où, même en
m ajeures (la statue équestre à la gloire de G attam elata, la ruine, les vestiges de l’A ntiquité abondaient. Ces détails
sculpture p our l ’autel de l’église San A ntonio et un crucifix s’inspirent donc sans doute des ruines m oins abondantes
pour la même église), ce fut un artiste originaire de du nord de l’Italie, des dessins d ’autres artistes ou des
P adoue, M antegna, qui bouleversa de m anière décisive objets réunis par les collectionneurs. Si les sources exactes
l’a rt au nord des Apennins. de cette inspiration dem eurent obscures, l’enthousiasm e
M antegna fut élevé chez un artiste, connaisseur en de M antegna, lui, ne fait aucun doute.
m atière d ’A ntiquité, Squarcione. N ul ne sait la valeur
MANTOUE — MANTEGNA ET ALBERTI
de Squarcione en tan t q u ’artiste, mais l’influence de ce
milieu sur M antegna fut décisive, car jam ais artiste ne En 1460, M antegna entra au service des Gonzague,
fut aussi am oureux des choses de l’A ntiquité que seigneurs de M antoue, et devint leur peintre le plus im por
M antegna. Il doit certainem ent beaucoup aux Florentins, tant. Son influence augm enta alors considérablem ent,
en particulier la technique de la perspective et du raccourci. car il put réaliser un certain nom bre d ’œuvres qui conve
Il s ’inspire de D onatello pour les com positions, mais pas naient particulièrem ent à son génie. Deux d ’entre elles
pour le style des figures, très dram atique, du m aître- nous sont parvenues. La prem ière, les fresques décorant
autel de San A ntonio. la Caméra degli Sposi au Castello, à M antoue, semble
37 D ans ses personnages, on ne décèle pas l ’influence du résum er toutes les œuvres de M antegna, à cette date (1474).
style de D onatello ou du style gothique, mais celle de la Elles ont l’âpreté de ses prem ières œuvres et tém oignent
67
ce qu'A lberti ne fut pas gêné pour leur exécution par une impression générale d ’obscurité, sans doute volon
des préjugés architecturaux locaux ou par la présence taire, car on sait q u ’A lberti aim ait que les églises soient
d ’édifices antérieurs. La plus originale des deux églises, plongées dans une pénom bre favorable au recueillement.
San Sebastiano, ne fut jam ais achevée et la restauration Cet aspect de son architecture la fait contraster fortem ent
de la façade est m alheureusem ent inexacte. A l’origine, avec celle de Brunelleschi d o n t les édifices sont très clairs.
elle devait com porter des pilastres su p p o rtan t le fronton Ces deux églises sont le fruit d ’une vie de recherches sur
et on devait y accéder par un escalier aussi large que la l’architecture antique. Il semble q u ’A lberti ait essayé
39 façade elle-même. D ’autre part, la façade de San A ndréa de recréer la grandeur de la Rome antique peut-être
reprend l’idée de l’arc de triom phe. Le traitem ent est plus encore que Brunelleschi.
sobre, le seul ornem ent consiste en une voûte à caissons On s’aperçoit au jo u rd ’hui que la recherche archéolo
sous le porche. gique était beaucoup m oins poussée à Florence. Les
Les intérieurs des deux églises sont d ’im portance égale. divers traitem ents d ’un même sujet com m e saint Sébastien
San Sebastiano est en form e de croix grecque, c ’est-à-dire perm ettent quelques com paraisons intéressantes. Au
que ses quatre bras sont de même longueur. Ce type début de sa carrière, M antegna, avait peint le m artyr lié
de plan centralisé séduisait de plus en plus les architectes à une colonne corinthienne entourée de ruines classiques. 36
de la Renaissance, car ils savaient q u ’il revenait souvent L ’idée de représenter saint Sébastien dévêtu n ’était pas
dans les églises et les tem ples du m onde rom ain et byzantin. nouvelle à l’époque, m ais il était plus courant de le
Alberti se to u rn a néanm oins vers la tradition occidentale peindre vêtu (d ’habits contem porains en général) et tenant
pour la construction de San A ndréa. Elle est en form e de une flèche, symbole de son m artyre. Cette évolution du
40 croix latine, c ’est-à-dire que la n ef est plus longue que goût, due sans doute à un intérêt renouvelé pour la
le transept ou le chœur. Les éléments qui constituent statuaire antique, se répandit rapidem ent. Bientôt, on
les m urs de la n ef rappellent ceux de la façade occidentale, ne représenta pratiquem ent plus saint Sébastien vêtu.
si bien que l ’unité entre l’extérieur et l’intérieur est très Ainsi, en 1474, Botticelli exécuta une version semblable 37
grande. La nef est dépourvue de claire-voie, ce qui donne à celle de M antegna. C ependant, il s ’attacha à peindre
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39. Leone Battista Alberti. Façade de San Andréa, M antoue. 1470 40. Leone Battista Alberti. Intérieur de San Andréa, M antoue.
environ. C 'e st la plus grande réalisation architecturale d ’A lberti. 1470 environ. L ’église n ’était pas achevée à la m o rt d ’A lberti et
C om m e p o u r le T em pio M alatesta, cette façade com porte un arc bien des élém ents à l ’intérieur de l’église furent ajoutés après sa
de triom phe inspiré de l ’A ntiquité. Ce n ’est q u ’à la fin de sa vie disparition. Il avait certainem ent prévu les p ro p o rtio n s m assives
q u ’A lberti ap p rit la valeur d u relief et des textures contrastées et la voûte à caissons dépourvue d ’ouvertures. Ses écrits nous révè
en architecture. Ici, le centre de la façade s ’ouvre su r un arc lent q u ’il aim ait, contrairem ent à Brunelleschi, les églises plongées
m onum ental. dans une obscurité favorable a u recueillem ent (ill. couleur n° 8).
un corps gracieux et idéalisé; le torse du saint n ’a pas dans le Tem pio M alatesta, œuvre d ’A lberti (1451). Il 3t
l ’aspect sculptural que M antegna lui avait donné, pas se lia avec l’architecte à ce m om ent-là et le retrouva
plus que l’expression classique du visage. Enfin, le m artyr plus tard à la cour d ’U rbino. L ’intérêt porté par Piero
de Botticelli est placé dans un paysage de style flam and. à l’architecture classique apparaît dans la recherche de
On ne saurait dire que l’une des figures est « bonne » ses cadres architecturaux. Il se peut q u ’il ait été consulté 38
ou « m auvaise », bien sûr; mais l’œuvre de M antegna pour la construction du palais ducal d ’U rbino. Il s ’inté
est beaucoup plus une œuvre de la « Renaissance » au ressait plus à la théorie q u ’à l’archéologie (il consacra les
sens où l’on entend ce m ot en général. dernières années de sa vie à un traité sur la perspective),
et ceci apparaît avec force dans certaines de ses dernières
œuvres. C ’est ainsi que dans son retable la Vierge et les 39
PIERO DELLA FRANCESCA
saints (au jourd’hui au Brera de M ilan), l ’organisation
Le style de M antegna, à ses débuts, rappelle souvent de l’espace, apparem m ent simple, est en fait d ’une grande
l’œuvre de Piero della Francesca. C ependant nous ne complexité. Ce retable rappelle sous bien des aspects le
possédons pas la preuve que Piero, qui avait environ retable de Santa Lucia, de D om enico Veneziano, car
vingt ans de plus que M antegna, ait pu influencer ce l’espace est suggéré avec une exactitude méticuleuse.
dernier. Piero débuta à Florence sous la direction de M ais l’artiste a cherché à associer dans la com position,
Dom enico Veneziano, et il semble que ses œuvres aient de m anière très am biguë, des objets placés, en fait,
toujours conservé le caractère im posant et impassible à des profondeurs variées du tableau; dans le retable du
du style de D om enico. Piero fut un artiste provincial Brera, figures et architecture sont organisées de m anière
en ce sens q u ’il passa la m ajorité de son existence à très com pacte; il faut faire un effort pour com prendre
Borgo San Sepolcro, sa ville natale où il était très consi que la Vierge n ’est pas assise juste au-dessous de l’œuf,
déré. N éanm oins, il travailla p o u r les trois cours italiennes mais q u ’il est assez loin derrière elle.
de F errare, Rimini et U rbino, et se rendit égalem ent à Piero travailla à Ferrare et exerça donc une grande
la cour papale, à Rome. A Rim ini, il exécuta des fresques influence sur les artistes locaux. Il semble cependant q u ’ils
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aient été encore plus influencés p ar l'œ uvre de M antegna. la ville dem eura à l ’abri d ’un m ouvem ent qui aurait
Le style de drapés de M antegna, son goût p our l’archi influencé les artistes locaux.
tecture im posante et la technique nettem ent linéaire, C ependant, au milieu du siècle, un changem ent de
paraissent avoir profondém ent im pressionné l ’artiste de dynastie se produisit, et les Sforza succédèrent aux
cour Cosm e T ura. E t pou rtan t, l’œuvre de T u ra est à Visconti. Ce bouleversem ent politique am ena des artistes
peine « classique ». Il se souciait peu de vérité archéolo florentins sur la scène m ilanaise : M ichelozzo, sculpteur
gique, et son style devint très m aniéré et personnel. Ses et architecte de la famille Médicis et associé de D onatello ;
drapés étranges, ses visages tourm entés, ses couleurs A ntonio Averlino, dit le Filarete, sculpteur et architecte
audacieuses et les form es fantastiques de ses décors qui était allé à Rom e et qui écrivit par la suite, à M ilan,
architecturaux, trahissent la m ain d ’un peintre brillant un traité d ’architecture; enfin, vers 1482, L éonard de
et original qui savait aller au-delà de la simple im itation. Vinci, élève d ’A ndrea del Verrocchio. La venue de ces
artistes eut des conséquences stylistiques très diverses.
MILAN — BRAMANTE Les artistes m ilanais les plus âgés sem blent avoir ignoré
les nouveaux venus. Les plus jeunes, en particulier les
On décèle l’influence de M antegna et de l’art m antouan peintres, finirent par subir, mal d ’ailleurs, les nouvelles
à M ilan égalem ent; mais, là aussi, il faut tenir com pte des influences.
circonstances locales et personnelles. M alheureusem ent, Foppa, qui appartient à la même génération que M an
tout ce qui concerne l’art de M ilan est loin d ’être simple. tegna et Cosme T ura, constitue un cas intéressant. Ses
Dès la fin du x iv e siècle, M ilan et Pavie, les deux plus prem ières œuvres sont de style gothique tardif, style de
grandes villes des ducs Visconti, attirées p ar les œuvres M ilan, et les dernières (il vécut ju sq u ’en 1515 ou 1516)
d ’art, avaient p atronné de nom breux artistes de nationa sont influencées par L éonard de Vinci. M ais son style
lités diverses. M ais avant 1450, « le renouveau classique » interm édiaire ne reflète l’œuvre d ’aucun de ces Florentins.
et les idées de ce que l ’on appelle la Renaissance, avaient Un fragm ent de fresque représentant saint Sebastien 40
à peine pénétré le duché. Sur le plan politique et culturel, dans son style de figures d ’une plastique très claire, et
M ilan était aussi bien tournée vers le nord que vers le sud, son architecture antique, austère, rappelle M antegna ou
et, en raison de la lutte des Visconti contre Florence peut-être Piero. On est sûr que ni M antegna ni Piero
pendant presque toute la prem ière m oitié du x v e siècle, n ’allèrent à M ilan, mais leur illustre élève à tous les deux,
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Bram ante, venait d ’U rbino et était allé à M ilan San Satiro et la sacristie de Santa M aria presso San
vers 1477. Satiro. N ous avons déjà dit quand nous parlions d ’A lberti
que les édifices à plan très ram assé exerçaient une véri
4i L ’influence de M antegna sur B ram ante est évidente
table fascination sur les architectes de l’époque; on
dans deux de ses prem ières œuvres. La prem ière fresque
justifiait le recours à ce type de plan p ar des théories
dont il ne reste que des fragm ents s’inspire nettem ent
intellectuelles; m ais en fait, ce qui attirait, c ’était le côté
de M antegna com m e le prouvent le style linéaire et
esthétique du problèm e. Brunelleschi et A lberti avaient
les costum es antiques des figures. B ram ante a égalem ent
déjà abordé ce problèm e et le Filarete l’avait m entionné
23 évoqué la grandeur antique avec un rom antism e extraor
dans son traité. L éonard de Vinci, s’intéressa égalem ent
dinaire dans une gravure de 1481 représentant un édifice
à la question, car un certain nom bre de dessins de sa «
classique à dem i en ruine et qui trah it, plus encore que
m ain, représentant des édifices circulaires, nous sont
la fresque, l’influence de M antegna. C ependant dans
parvenus. T out cela d u t stim uler B ram ante, et cette
cette gravure, l’architecture ne respecte pas strictem ent
form ule atteignit son apogée lorsqu’il dessina les projets
les principes classiques.
de reconstruction de Saint-Pierre de Rom e pendant la
A près cette date, l’architecture de B ram ante acquit prem ière décade du siècle suivant.
rapidem ent un caractère plus authentiquem ent classique.
M ais pour répondre au goût des mécènes m ilanais,
41 Son église de Santa M aria presso San Satiro à M ilan
Bram ante — com m e M ichelozzo et le Filarete avant lui — ,
(1483-1486 environ) semble s’inspirer de l’église San
dut couvrir ses édifices d ’ornem ents excessifs (ce trait du
39 A ndréa de M antoue, œuvre d ’Alberti. Là, Bram ante
caractère des riches citoyens de la ville ap p araît nettem ent
devait construire une église dans un espace restreint,
dans leur cathédrale). T an t que Bram ante dem eura à
et il parvint à d onner l ’im pression de vaste édifice, alors
M ilan, son appréciation personnelle de l’essence de
q u ’en fait il n ’en est rien. Il eut recours, p o u r ce faire,
l’architecture antique fut toujours voilée p ar la présence
à un effet de tro m p e-l’œil dans le chœ ur, s’inspirant
d ’ornem ents inutjles. E t l’un des aspects les plus étranges
certainem ent des connaissances en m atière de perspective
de sa carrière dem eure le brusque changem ent de son
d ’A lberti ou de Piero.
style lo rsq u ’il arriva à Rom e en 1499; on a l’im pression
B ram ante se vit égalem ent confier, à M ilan, la cons q u ’il se libère alors des excès de ses œuvres m ila
truction de deux petits édifices circulaires, l’église de naises.
L’apogée de la Renaissance
après le sac de Rome
43. Bertoldo. Scène de bataille. 1485 environ. Bronze (43 x 99 cm). une scène de bataille. L 'o rig in al endom m agé se trouve encore à
M useo N azionale, Florence. B ertoldo fut p endant un certain tem ps Pise, et il sem ble que Bertoldo ait fait appel à son im agination
le m aître du jeu n e M ichel-Ange et lui transm it sa com préhension p o u r rem placer une portio n centrale de l'œ uvre qui avait disparu.
de l’a rt antique. Ici, il a su recréer u n relief antique représentant
A la fin du x v e siècle, l’Italie devint à nouveau la proie celles des Orsini et des C olonna. Ce n ’est que sous le
des envahisseurs étrangers. T out d ’abord Français et pontificat d ’A lexandre VI (R odrigo Borgia, 1492-1503)
Espagnols s’affrontèrent sur le sol italien, lorsque le roi que l’on vit un pape prendre au sérieux le droit de la
de France Charles V III, envahit le royaum e de Naples papauté à jo u er un rôle politique. Ce pape essaya de
qui était alors aux m ains des Espagnols. M ais, en 1520, parvenir à ses fins, grâce aux services de son fils naturel
une lutte beaucoup plus grave opposa le nouveau roi César Borgia dont la carrière foudroyante inspira à
de France, François Ier, à l’em pereur Charles Q uint M achiavel son Prince. Le projet des Borgia échoua avec
de la m aison de H absbourg, lorsque les Français ten la m ort d ’A lexandre, cependant son successeur Jules II,
tèrent de conserver leurs conquêtes (le duché de M ilan bien q u ’appartenant à la famille des délia Rovere,
en particulier) alors que l’em pereur voulait les en chasser. originaires de Savone sur la Riviera italienne et ennemis
Ce fut la m aison de H absbourg qui l’em p o rta et des Borgia, poursuivit les efforts du pape A lexandre et
François I er, en signant la paix de C am brai (1529) chercha à rétablir le prestige et l’autorité de la papauté.
renonça à toutes ses possessions italiennes. Hélas, pendant Les troubles religieux du x iv e siècle (exil des papes en
cette lutte, l ’Italie avait été le cham p de bataille des Avignon, G rand Schisme) avaient eu des conséquences
armées ennem ies, Rom e avait été mise à sac par les désastreuses sur la production artistique à Rom e. Il
troupes allem andes. Entre-tem ps, les Médicis avaient été fallut attendre longtem ps avant que la situation ne change.
chassés à nouveau de Florence. C ’est dans ce contexte Pendant presque tout le x v e siècle, la capitale du chris
de troubles politiques que la Renaissance allait atteindre tianism e, bien q u ’elle ait été visitée fréquem m ent par les
son apogée et que le « m aniérism e » allait faire son meilleurs artistes, n ’en avait reçu aucun à titre perm anent.
apparition sur la scène artistique. L ’a rt rom ain dem eurait extraordinairem ent provincial,
Le renouveau de R om e, en ta n t que centre artistique et ce n ’est q u ’au début du x v ie siècle, lorsque la papauté
im portant, est l’un des aspects m ajeurs de l’histoire de se rafferm it, que Rom e redevint, to u t com m e au
l’art en Italie entre 1450 et 1550. Sur le plan politique, les x m e siècle, un centre perm anent de production artistique
papes du x v e siècle furent extrêm em ent faibles. T héori de grande valeur.
quem ent, ils possédaient une vaste région du centre de Ce lent rétablissem ent peut s ’expliquer de deux
l’Italie, s’étendant de Bologne, au nord, à T erracina, manières. D ’une part, le type de m écénat qui existait déjà
au sud. En réalité, certaines villes comm e Bologne, rendait difficile la création d ’un centre artistique là où
Rimini et Pérouse étaient bouleversées par des familles il n ’y en avait jam ais eu. Les protecteurs des arts veillaient
locales qui poursuivaient des politiques indépendantes. jalousem ent sur leurs artistes et ne les laissaient pas partir.
La ville de Rom e fut l’enjeu perpétuel de familles, telles Ils les autorisaient à voyager, mais s’assuraient de leur
73
l ’a r t f l o r e n t in vers 1500 : m ic h e l -a n g e et léonard 44. Michel-Ange. Bacchus. 1447 environ. M arbre. H a u teu r 2,03 m.
DE VINCI M useo N azionale, Florence. C ette figure, sculptée p o u r Jaco po G alli,
devait être placée dans un jard in avec une collection de statues
P our com prendre l’œuvre de ces géants de la Renaissance, antiques. C ette pièce s ’inspire directem ent de l ’A ntiquité, m ais elle a
il faut com m encer p ar étudier leurs carrières avant leur été interprétée d ’une m anière personnelle qui la rend très différente
arrivée à Rom e et analyser, en particulier, l’évolution des œuvres appréciées p a r la famille L om bardi à Venise (com parer
de la sculpture et de la peinture à Florence vers 1500. avec l ’illustration noire n° 88).
Pendant la dernière décade du x v e siècle, il semble que
les sculpteurs florentins avaient pleinem ent accepté le
m ouvem ent de reconstruction classique. C ’est ainsi que
Bertoldo, sculpteur des Médicis, avait reproduit un relief
antique, en guise d ’exercice artistique, créant de toutes «
pièces les parties qui avaient disparu de l’original. Vers
la même époque, le jeune M ichel-Ange, sculpta un putto
endorm i que les connaisseurs prirent pour une antiquité
véritable. Son Bacchus (au jo u rd ’hui au Bargello à 44
Florence) m ontre à quel point les artistes avaient com pris
non seulem ent les sujets classiques, m ais le style même
de l ’A ntiquité. Cette figure offre un intérêt particulier,
car elle nous perm et de com parer les diverses tendances
de l’art florentin de l’époque. C ar le modèle de Michel-
Ange pour ce Bacchus, une statue de Praxitèle, fut
certainem ent le même qui inspira à Tullio L om bardo son
Adam, exécuté presque à la même époque et qui se trouve ss
au jo u rd ’hui à New Y ork. Les artistes ont mis l’accent sur
des caractéristiques différentes du même modèle. Mais
M ichel-Ange a réussi à donner à toute la chair un aspect
flasque et gênant qui rend cette figure aussi repoussante
que fascinante.
Le David de Michel-Ange dem eure sans conteste le 4s
plus beau m onum ent de la « renaissance classique » de
Florence. Cette statue est la reprise d ’un projet initial
(1462) et M ichel-Ange utilisa po u r cette sculpture un
bloc de m arbre qui avait déjà été travaillé p ar un autre
artiste. Ce retour à un ancien projet n ’est pas surprenant,
car il semble que la figure de David ait particulièrem ent
fasciné les artistes florentins du x v e siècle, parce q u ’elle
sym bolisait la liberté, écrasant la tyrannie (G oliath).
En 1501, le Palazzo délia Signoria à Florence, possédait
déjà trois versions du même sujet (deux de D onatello,
une de Verrocchio). La création d ’une autre statue, de
taille colossale, qui devait être placée sur la place principale
de la ville, cachait des intentions politiques, et devait
exprim er le défi lancé par la jeune république. M ais la
statue que créa Michel-Ange exprim ait plus encore que
cela. Son nu colossal supportait la com paraison avec les
grandes statues des dieux et des héros de l’A ntiquité.
Ainsi, l’historien Vasari put-il dire rétrospectivem ent que
le D avid de Michel-Ange « l’em portait sur toutes les
autres statues, q u ’elles soient m odernes, anciennes,
grecques ou latines ».
Le style m onum ental qui caractérise toutes les figures
de Michel-Ange (en sculpture comme en peinture)
s’explique par la façon dont il s’inspirait des modèles
antiques et p a r le « triom phe de l’A ntiquité » qui régnait
alors à Florence. Exécuter une figure colossale unique
comme le David était une chose. Mais im aginer un m onde
entièrem ent peuplé de géants (comme po u r le plafond
de la chapelle Sixtine), c ’était im aginer un m onde artis
tique nouveau, auquel on ne pouvait accéder que par
étapes. U ne telle œuvre — ou, dans ce dom aine, les œuvres
de Léonard de Vinci et de R aphaël —, au rait été inconce
45. Michel-Ange. David. 1501-1504. H au teu r 5,14 m. A ccadem ia, vable sans les progrès réalisés par les artistes florentins
Florence. C ette statue est l ’une des plus im portantes de l ’histoire
dans l’art et la technique du dessin, progrès d o n t nous
de la R enaissance. C ’est la prem ière fois q u ’u n sculpteur a su im iter
la stature et le physique des figures colossales de l ’A ntiquité. Le
avons parlé dans le chapitre précédent. La maîtrise du
D avid constituait le m odèle nouveau de la statuaire, et a u milieu disegno avait pris une im portance m ajeure dans la
du x v i ' siècle, V asari le louait encore sans réserve. form ation des artistes florentins et rom ains, car on le
considérait comme le seul outil apte à fixer, développer
et expérim enter des idées nouvelles.
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N ous avons déjà m entionné l ’im portance d ’A ntonio mesure Michel-Ange fut influencé par Signorelli. Il est
Pollaiuolo (et son influence sur Léonard de Vinci). certain q u ’il vit les fresques d ’Orvieto qui furent achevées
Pollaiuolo eu t un autre élève en la personne de Luca entre l’exécution de son David et son œuvre suivante,
Signorelli, artiste om brien, originaire de C ortone. Elève la fresque de la Bataille de Caseina. Cette fresque devait 4?
inattendu, car Signorelli avait eu pour m aître Piero orner la grande salle du Palazzo Vecchio à Florence pour
della Francesca et on se dem ande quel pouvait être le com m ém orer une célèbre victoire florentine. On aurait
résultat du mélange de ces deux styles : celui de Piero, pu s’attendre q u ’elle reprenne la tradition établie à Flo
grave et m ajestueux, d ’une part, et celui de Pollaiuolo, rence par Uccello dans une œuvre com m e la Bataille
décoratif et vigoureux, d ’autre part. L ’incroyable se de San Romano, qui se trouve a u jo u rd ’hui à la N ational
produisit. Si, au cours de sa longue carrière, Signorelli G allery à Londres. Michel-Ange préféra représenter,
produisit bien des œuvres provinciales quelconques, il non pas la bataille de Caseina elle-même, mais un épisode
réalisa égalem ent quelques tableaux qui ont une valeur prélim inaire où l’on voit les troupes florentines surprises
historique incontestable. alors q u ’elles se baignaient, com m e l’indique l’autre
La peinture des figures notam m ent semble atteindre une titre de l’œuvre : les Baigneurs. C ’est alors que l’exemple 4s
42 dim ension nouvelle dans le cycle de fresques de la cathé de Signorelli dut séduire son im agination car, lui aussi
drale d ’Orvieto. Ces fresques n arran t le Jugem ent dernier interpréta le sujet de manière à m ettre en évidence sa
furent traitées p ar Signorelli d ’une m anière qui lui perm it maîtrise de la figure hum aine.
de donner libre cours à sa maîtrise du traitem ent de la Ce traitem ent peu conventionnel d ’une scène de bataille
figure hum aine, avec l’aisance de Pollaiuolo et la gravité d u t être d ’autant plus frappant que nous voyons sur un
de Piero. M ais cette œuvre fut possible grâce à des études m ur voisin une autre scène de bataille exécutée par
préalables détaillées qui constituent des dessins rem ar- Léonard de Vinci : la Bataille d'Anghiari. Léonard de 49
46 quables. Une fois de plus, le disegno avait été un moyen Vinci interpréta certainem ent le sujet de la manière q u ’on
d ’exploration. attendait et le traita de façon à m ettre en évidence deux
Il est difficile de déterm iner exactem ent dans quelle dom aines dans lesquels il excellait : l’expression des
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48. Bataille de Cascina. G risaille su r pan n eau (76 x 130 cm). 49. Bataille d'Anghiari. V ariante exécutée par R ubens, d ’après
C opie d u x v ie siècle d ’après M ichel-Ange. Collection d u com te de L éonard de Vinci. 1615 environ. Plum e, craie et gouache. Louvre,
Leicester, H olkham H all. L ’original (1504-1505) était destiné au Paris. L ’original était destiné a u Palazzo Vecchio, à Florence. C ette
Palazzo Vecchio, à Florence, et cette copie représente le groupe œ uvre, si différente de celle de M ichel-Ange (ci-contre), perm it à
central de la com position. Il est intéressant de la com parer avec L éonard de Vinci d ’étudier en m êm e tem ps deux problèm es qui le
une œuvre de L éonard de Vinci, qui traite le m êm e sujet d 'u n e passionnaient : traduire les sentim ents hum ains et fixer le m ouve
m anière très différente. M ichel-Ange se rapproche plutôt de Signo m ent des chevaux.
relli (illustration couleur n" 42).
ém otions et la représentation des chevaux. C ’est ainsi que attirèrent im m édiatem ent l ’attention en raison de leur
les fresques de la salle du conseil de Florence m irent les com plexité fascinante. Doux, tendre et sinueux, ce style
Florentins en présence de deux talents fortem ent s’opposait p ar presque tous les aspects au m onde du
contrastés. La com plexité du m ouvem ent, la férocité de David ou à celui des Baigneurs. Ces tableaux étaient
l’action de l ’œuvre de Léonard, dut sans doute faire em prunts de délicatesse, de raffinem ent et de sensibilité.
sensation à l’époque._ C ependant, aucun Florentin Les com positions de L éonard semblent avoir fasciné
n ’aurait pu trouver dans to u t l ’œuvre du x v e siècle un le jeune R aphaël qui vint à Florence à cette époque (1504).
précédent ayant la précision et la m onum entalité des nus R aphaël avait été form é p ar un m aître provincial ém inent,
de Michel-Ange. D ans cette seule œuvre, le jeune artiste le Pérugin qui, comme Signorelli, avait été l’élève de
venait de faire un bond en avant, tel q u ’on n ’en avait Piero délia Francesca. Le Pérugin s’était dirigé dans une
encore jam ais fait. direction totalem ent différente. Après avoir travaillé
N éanm oins, il ne faudrait pas sous-estim er l’im portance quelque tem ps sous la direction de Verrocchio, il adopta
du reto u r à Florence de Léonard de Vinci. P endant un style qui n ’avait plus rien de la m onum entalité de
environ dix-sept ans, ce génie célèbre avait été au service Piero. D ’autre part, le Pérugin avait retenu de Piero
des Sforza à M ilan, p our lesquels il avait réalisé des sa maîtrise, des effets de perspective et une approche
œuvres diverses com m e la Cène ou le modelage du pleine de sensibilité des couleurs. Il transm it toutes ses 44
gigantesque m onum ent équestre à la mém oire de François qualités à son élève R aphaël. Il n ’est donc pas étonnant
Sforza. Il semble q u ’il soit passé à côté des renouveaux que R aphaël ait trouvé dans les œuvres de Léonard une
antiques de Florence et de Padoue. Ceci, venant s ’ajouter exploration nouvelle de certains aspects de l’a rt q u ’il avait
au fait q u ’il ap p arten ait à une génération plus ancienne toujours apprécié. Raphaël reprit alors plusieurs idées
que celle de M ichel-Ange, explique sans doute son de Léonard pour les développer : il fut l ’un des prem iers 5i
traitem ent plus traditionnel du thèm e de la bataille dans à essayer d ’im iter le style de p o rtrait complexe, propre à
la salle du conseil. M ais pendant son absence, l’attitude Léonard.
de Léonard de Vinci vis-à-vis de la lum ière et de la Peu de tem ps après son séjour à Rom e, Raphaël
couleur, en peinture, avait changé du to u t au tout, et com m ença à expérim enter le style de figure plein de
à son retour, il introduisit un nouveau style de peinture vigueur de la tradition florentine. Cela apparaît nettem ent
dans le m onde artistique de Florence. Ses œuvres étaient dans la Déposition q u ’il peignit en 1507 pour une de ses so
riches d ’une unité de tons, pleine de sensibilité et en protectrices de Pérouse, A tlanta Baglioni. Cette peinture
contraste avec ses prem ières œ uvres; les passages de est particulièrem ent intéressante, car elle fut précédée
l’om bre à la lum ière étaient doucem ent estom pés, d ’après d ’une série de dessins qui révèlent l ’évolution de la
la technique du sfumato. Ce contraste apparaît nettem ent com position, depuis la disposition gracieuse et très
si l’on com pare Y Annonciation d ’Uffizi au tableau du péruginesque des figures, ju sq u ’à l’action violente et
50 Louvre : la Vierge à l'enfant avec sainte Anne. la tension du tableau achevé.
Ce tableau du Louvre met égalem ent en évidence un D ans ces œuvres apparaît la genèse des contrastes qui
autre aspect de la peinture de L éonard de Vinci. Ses m arquent R aphaël et Michel-Ange à l’époque de leur
com positions et celles de ce tableau en particulier, épanouissem ent à Rome. Une chose m érite d ’être précisée:
prises collectivement, ces œuvres présentent un éventail
beaucoup plus vaste d ’ém otions que celles des décades
précédentes de l’art florentin. La génération d ’A ndrea
del Verrocchio s’était beaucoup plus préoccupée des
aspects décoratifs de l’a rt que des ém otions exprimées
par leurs sujets ou de la puissance dram atique d ’une
œuvre. Les quinze dernières années du siècle virent le
goût florentin prendre une orientation nouvelle et décisive.
La Visitation de G hirlandaio est em preinte d ’une sensi
bilité que l’aspect superficiellement décoratif de l’œuvre
est loin de dissimuler. L ’œuvre de Botticelli devient de
plus en plus sérieuse et profonde. Le caractère solennel
des prem ières sculptures de M ichel-Ange (comme la
52 Pietà du V atican) est égalem ent rem arquable. Et ce
caractère de gravité ap p araît égalem ent dans bien des
œuvres d ’A ndrea Sansovino. A cela s’ajoutent la douceur
subtile et la sensibilité des figures féminines de Léonard,
la furie grotesque de ses guerriers. Ainsi, la génération
m ontante des artistes voyait-elle lui incom ber une lourde
tâche d ’assim ilation. A ucun artiste ne pouvait désorm ais
esquiver la difficulté de conférer à toute œuvre une
certaine portée ém otionnelle et une unité dram atique.
C ’est à cette époque que le pape Jules II com m ença à 50. Léonard de Vinci. Vierge à l'enfant avec sainte Anne. 1500-1507
réunir au to u r de lui des artistes chargés de m ener à bien environ. Peinture sur pan n eau (1,70 x 1,29 m ). Louvre, Paris.
ses projets am bitieux de reconstruction et d ’am énagem ent C ette com position fut conçue p endant le séjour de L éonard de Vinci
à M ilan, bien que l ’œ uvre a it été peinte principalem ent à Florence.
du palais et de la basilique du Vatican. Ces projets
Elle est d ’une com plexité sinueuse qui fascina les artistes de l’époque,
prirent corps d ’abord avec les plans de D onato Bramante
mais elle constitue égalem ent une étude psychologique des relations
qui, rappelons-le, était arrivé à Rom e en 1499 sous le hum aines.
pontificat d ’A lexandre VI (Borgia). Bram ante exécuta
53 des œuvres diverses comm e le Tem pietto de San Pietro
in M ontorio (1502), la cour du Belvédère au Vatican 51. Raphaël. Sainte Famille. 1507 environ. Peinture su r panneau.
64 et les plans de la reconstruction com plète de Saint-Pierre. (1,31 x 1,07 m) A lte P inakothek, M unich. Peint à l ’origine po u r le
F lorentin D om enico Canigiani. Le paysage tra h it les débuts de
Une étude des édifices érigés à Rom e entre 1500 et
R aphaël dans les ateliers du Pérugin, m ais la com position est un
1520, illustre le caractère contrasté de bien des œuvres de
exem ple frap p an t de l ’influence exercée p a r L éonard de Vinci
1’ « apogée de la Renaissance », problèm e que nous su r les jeunes artistes qui recherchaient la densité et la com plexité
avons déjà abordé. Le génie de Bram ante s ’exprime de ses groupes figuratifs.
surto u t dans la clarté de ses édifices. Il appréciait parti
culièrem ent l’échelle des ruines antiques q u ’il pouvait
voir au to u r de lui et les p roportions qui existaient entre
les divers élém ents de l’architecture classique. A cela
s ’ajoutait un don pour la reconstitution archéologique
qui ap p araît nettem ent dans l ’extérieur d ’un palais q u ’il
édifia sans doute pour lui-même, mais qui allait être
habité, p ar la suite, p ar R aphaël et qui devait s ’appeler
54 M aison de R aphaël. La qualité plastique de la façade
apparaît nettem ent si on la com pare à celle du palais Ruc-
cellai d ’A lberti qui, à côté, nous paraît tim ide et acadé
mique. La M aison de R aphaël est de conception claire,
d ’une logique si implacable que nous la trouvons parfaite
en son genre.
L ’évolution de l’architecture fut brusquem ent inter
rom pue en 1514 par la m ort de B ram ante; mais ces
quelques édifices, à eux seuls, donnaient un nouveau
point de départ. Le style de B ram ante fut certainem ent
critiqué par R aphaël entre autres, à cause de son austérité
et de son absence d ’ornem ents. Et p o u rtan t ces critiques
mêmes étaient l’indication de la voie dans laquelle le
style pouvait être poussé. R aphaël dessina lui aussi
78
52 Michel-Ange. Pietà. 1498. M arbre. H a u teu r 1,75 m. Saint-Pierre, le tra ita avec une gravité profonde. L ’œuvre est em preinte d ’une
Rom e. C ette œ uvre est l ’une des rares que l ’artiste a it entièrem ent ém otion et d ’une sensibilité nouvelles, que l ’on retrouve chez d ’autres
achevée; elle fut com m andée p a r un cardinal français : Jean de Vil- artistes et qui so n t la m arque d ’un changem ent dans l ’art florentin
liers de la G roslaye. Le sujet était inconnu en Italie et M ichel-Ange de l ’époque.
L'APOGÉE DE LA RENAISSAN CE gens de l'époque vis-à-vis de ces ruines 44. (ci-dessous) Pietro Perugino. La mission
n'éta it plus la même. Elles étaient deve- de saint Pierre. 1481. L' une des fresques de
43 . (ci-dessus) Maerten van Heemskerck. nues le symbole d 'une grandeur disparue la chapelle Sixtine au Vatican (voir illustra-
Le Forum romain vu du Capitole. Signé et et devaient être protégées, admirées, dessi- tion no ire n• 61). La carrière du Pérugin
daté 1535. (2 1,5 x 55,5 cm). Musées d'État, nées sans relâche, étudiées et analysées. est très semblable à celle de Signorelli
Berlin-Dahlem. Rome, à l'apogée de la et pourtant leurs œuvres sont très diffé-
Renaissance, était telle qu 'à l'époque des rentes. Il s'intéressa à la perspective,
frères Limbourg (comparer avec l'illustra- comme Piero della Francesca et temporai-
tion couleur n• 1). Les édifices en ruine s'ef- rement aux ruines antiques. Mais par-
fritaient, à demi cachés par les débris qui dessus tout, ses figures sont exécutées dans
s'étaient accumulés a u cours des dix der- un style plein de grâce qui n 'a rien de com-
niers siècles. Cependant, l'attitude des mun avec ceux de Piero et de Signorelli.
83
RAPHAEL ET LES « STANZE » DU VATICAN dresse un gigantesque édifice antique pour première Stanza a disparu. Le style de Mi-
la création duquel Raphaël s'inspira en par- chel-Ange a, de toute évidence, inspiré l'ar
45 . (ci-dessus) Raphaël Sanzio. L'École tie des ruines classiques et en partie des tiste pour les figures qui se trouvent à gau·
d'Athènes. 1508-1511. Longueur: 5,84 m. idées de son maître, Bramante. che. La composition de la scène, un miracle
Fresque appartenant à la Stanza della de l'époque de Léon IV (847) est beaucoup
Segnatura, au Vatican. Toute la sagesse du 46. (ci-dessous) Raphaël. L'incendie du Bor- plus complexe.
monde antique a été ici symbolisée dans ce go. 1514- 1517. Longueur: 4,57 m. Fresque
concours de philosophes réunis autour appartenant à la Stanza del/'lncendio, au
d'Aristote et de Platon. Derrière eux se Vatican. La simplicité péruginesque de la
84
49. (page précédente) U onard de Vinci. 50 . Raphaël. Déposition. Signé et daté 1507.
La Vierge aux rochers. Achevé vers 1507. Peinture sur panneau (1,84 x 1,76 m).
Peinture sur panneau (1 89,5 x 120 cm). Galerie Borghèse, Rome. Cette œuvre
National Gallery, Londres. Cette œuvre a commémorative à l'intention d ' une famille
longtemps été controversée, car il existe de Pérouse fut d 'abord a ppelée Lamenta-
une autre version d u même tableau au tion sur le Christ mort. Les modificatio ns
Louvre. Il demeure incontestable que le ultérieures de l'œuvre et de son esprit
tableau de Londres fut achevé en 1507- reflètent sans doute l' influence des œuvres
1508 et qu' il représente d onc la dernière de Michel-Ange et de Léonard de Vinci
phase du style de Léonard de Vinci. La sur le jeune artiste. Ce ta bleau constitue
composition soigneuse des clairs-obscurs, un contraste frappa nt avec les madones
la douceur et la grâce des fig ures sont des de l'époque.
éléments qui avaient sédui t la jeune géné-
ration des artisles de l'époque.
90
LE NOUVEL ART DE COUR Santa Maria del Popolo, à Rome. La de-chaussée sont peints de façon à donner
loggia de Psyché, au rez-de-chaussée, était l'illusion d'une vue panoramique sur Rome
51. (pages précédentes) Raphaël. Plafond de ouverte d'un côté à l'origine et constituait que l'on aperçoit au-delà des colonnes.
la loggia de Psyché. 1517-1518. Fresque: l'entrée de la villa. Son décor raconte Peruzzi créa des décors de théâtre et sa
Vi lla Farnésine, Rome. Le constructeur l'histoire de Cupidon et de Psyché. maîtrise dans ce type de trompe-l'œil lui
initial de ce qui allait devenir la villa Far- vient peut-être de cette expérience.
nésine fut le banquier du pape Agostino 52. (ci-dessus) Ba1dassare Peruzzi. Sala
C higi, l'un des plus importants protecteurs degli Prospettivi. 1508-1511. Fresque, villa
de Raphaël. Il fit appel à plusieurs artistes Farnésine, Rome. Peruzzi était peintre et
du cercle de Raphaël et de Bramante, tant architecte et c'est lui qui conçut les plans
pour cette villa que pour sa chapelle à de la villa. Les murs de cette salle du rez-
91
55. (ci-dessus) Antonio Allegri (Le Cor- 56. (page suivante) Francesco Mazzola
rège). Danaé. 1531. Peinture sur toile (Parmigiaoino). La Madonna dai Collo
(1,61 x 1,93 rn). Galerie Borghèse, Rome. Lungo. 1535 environ. Peinture à l'huile sur
Après des débuts obscurs, le Corrège devint panneau (2,16 x 1,32 rn). Palais Pitti, Flo-
l'un des peintres mythiques et allégoriques rence. Parmigianino admirait beaucoup le
les plus remarquables du nord de l'Italie. style de Raphaël, et il reprit en l'atténuant
La douceur de son style, sa grande habileté la grâce délicate de Raphaël. Les œuvres
à saisir les nuances des expressions hu- exécutées après Raphaël nous paraissent
maines, le rendirent justement célèbre. souvent artificielles et compassées, mais à
Cette toile fut sans doute exécutée pour l'époque, ces qualités soulevaient l'admira-
Frederico Gonzague, duc de Mantoue. tion et étaient appréciées. C'est ce qui
explique, ici, le contraste des tailles et des
figures, la présence des colonnes et les
formes souples de la Vierge.
93
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L'ART FLORENTIN SOUS LES DUCS DE MÉDICIS 58. Agnolo Allori (Bronzino). Saint Jean- 59. (page suivante) Giovanni Bo1ogna.
Baptiste. Avant 1553. Peinture sur panneau Fontaine d'Océanos. 1567-1570. Jardins
57. Giovanni Bologna. Apollon. 1573-1 575. (1,20 x 0,92 m). Galerie Borghèse, Rome. Boboli, Flore nce. Pendant la seconde moi-
Bronze. Hauteur 88 cm. Palazzo Vecchio, Bronzino fut peintre à la cour de Cosme, tié du xvi• siècle, on commença à cons-
à Florence. Cette statue était destinée au premier grand-duc de Toscane. Son œuvre truire les fontaines à des fins décoratives.
studiolo du duc François de Médicis. froide et élégante plaisait à Cosme et à son Elles requéraient une iconographie ingé-
L'érudit Borghini conçut la décoration épouse espagnole Éléonore de Tolède. nieuse, une grande habileté artistique;
(1570) et Giorgio Vasari en supervisa pour les apprécier à leur juste valeur, le
1'exécution. Cette œuvre de Giovanni Bolo- spectateur devait fournir un effort intellec-
gna constitue un bel exemple du style de tuel soutenu. Ici, la grande vasque repré-
1'époque et du goût des Médicis a u sente l'Océan dans lequel les dieux des
xvr• siècle. trois fleuves - Nil, Gange, Euphrate -
déversent leurs eaux. La fig ure de Neptune
les domine.
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l ’a r c h i t e c t u r e R O M A IN E AU X V Ie SIÈCLE
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l ’a r t r o m a i n a pr è s le sac
59. Jacopino del Conte. Saint Jean-Baptiste prêchant. 1538. Fresque. à ses fins personnelles, d ’ailleurs complexes. L ’impression générale
San Giovanni Decollato, Rome. Cette œuvre constitue un bel de confusion est accentuée par le contraste entre les types de visages,
exemple de ce que fut la maniera romaine après le sac. L ’artiste destiné à piquer l’intérêt du spectateur.
a su s ’inspirer de M ichel-Ange, tout en adaptant le style du maître
de l’art religieux le détachem ent presque païen propre était venu en Italie vers 1554 et s ’était fixé à
à la maniera. Cette tendance fut particulièrem ent nette Florence.
à Florence au milieu du siècle, époque à laquelle Bronzino, Il réussit à m aîtriser les m ultiples facettes des traditions
peintre à la cour des Médicis, se spécialisa dans des œuvres sculpturales italiennes d ’une façon tout à fait rem arquable.
5«. 62 d ’une perfection froide et détachée. Les contrastes propres Il réalisa des œuvres dans tous les genres traditionnels,
à la maniera se retrouvent égalem ent en sculpture. Les depuis les m iniatures en bronze ju sq u ’aux fontaines, 59
œuvres décoratives de Salviati et de Vasari ont leur en passant par les m onum ents funéraires. Ses réalisations
équivalent en sculpture, et ce n ’est pas un p u r effet du sont to u r à to u r idéales, sensuelles, élégantes et passion
hasard si cette époque connut la vogue des fontaines. Ces nées. Sa sculpture, en effet, constitue un lien essentiel
grands ensem bles décoratifs perm ettaient aux artistes entre les différents styles du début du x v ie siècle et de la
de m ettre en valeur leur virtuosité technique dans le période baroque.
m aniem ent de la pierre et du bronze. M ais les m onum ents Après 1530, l’architecture rom aine fut à nouveau
publics de M ichel-Ange, de Raphaël et de leurs adeptes dom inée par la figure de Michel-Ange. On com pte d ’autres
offraient à ces sculpteurs un contraste perm anent entre architectes com pétents parm i lesquel Baldassare Peruzzi
la grâce langoureuse et élégante, et l’énergie et la force ou A ntonio da Sangallo le Jeune. M ais aucun d ’entre
surhum aine de leurs styles respectifs. La plus parfaite eux ne put prétendre à la richesse plastique et au classi
synthèse de ces deux tendances nous est donnée par cisme original de Michel-Ange. Une com paraison entre
57 l’œuvre de G iovanni Bologna. Il n ’était pas italien mais deux façades de palais m ettra en évidence cette différence
flam and (son véritable nom était Jean B oulogne); il et m ontrera q u ’en architecture aussi, l’approche pouvait
60 être totalem ent différente. Le Palazzo M assimi aile en tém oignent les édifices de Vasari et de Vignola. Les
Colonne fut construit après 1530 sur les plans de Peruzzi. architectes parvenaient à conférer une certaine plasticité
C ’est un édifice ingénieux conçu de façon à épouser la aux surfaces, mais pas assez pour reproduire l’impression
courbe de la rue. La façade rustiquée est ornée de motifs de majesté im posante donnée par le style grandiose de
en bas relief. T out comm e le Palazzo dell’ A quila, cet Michel-Ange. Les plans q u ’il réalisa pour la partie 64
édifice relève de la maniera du x v ie siècle et diffère profon- centrale de la basilique Saint-Pierre dont l’achèvem ent
61 dém ent des palais construits par Michel-Ange et ses lui fut confié en 1547, confirm ent cette opinion. Il était
adeptes sur le C apitole. Bien que ces palais aient été sans doute le seul architecte capable de penser en termes
édifiés beaucoup plus tard (après 1546), leur classicisme suffisamment grandioses po u r convenir à l’échelle des
rappelle ceux de la chapelle Médicis et de la bibliothèque plans conçus initialem ent par son rival, Bramante.
de San Lorenzo, qui, eux, sont à peu près de la même
époque que le Palazzo Màssimi. L ’approche de Michel- LE M AN IÉRISM E
Ange pour la façade est beaucoup plus sculpturale et
les divers éléments architecturaux sont conçus de façon Deux problèm es se posent lo rsqu’on étudie l’art du
à ressortir plus ou moins. M ichel-Ange utilise aussi très xv ie siècle en Italie. Le prem ier a trait à la nature du
librem ent les idées classiques. II ne concevait pas l’archi maniérisme. Le second à trait à l’am élioration du statut
tecture com m e un ensemble de règles. Les idées classiques des artistes et de l’art en général. La notion de « m anié
ne sont p o u r lui que des trem plins d o n t l’architecte se risme » est presque inséparable de celle d ’un apogée de
sert à sa guise. la Renaissance, im pliquant une sorte d ’antithèse hégé
Un style architectural ap p aru t bientôt, qui reprenait lienne à la thèse présupposée d ’un goût établi en m atière
ou déform ait certains motifs de M ichel-Ange, comme de style.
103
l ’h i s t o i r e d e l ’a r t et la c r it iq u e
64. Saint-Pierre, Rome. A la mort d ’Antonio da Sangallo, Michel- plans étaient sans doute achevés et la construction commencée,
Ange prit la direction des travaux de Saint-Pierre (1547). A cette mais elle ne fut terminée qu'entre 1585 et 1590, longtemps après la
date, la croisée centrale était déjà achevée, la forme de base de l’édi mort de Michel-Ange.
fice était donc déterminée, mais non pas son plan définitif ou la
forme du dôme. M ichel-Ange respecta les proportions choisies par
Bramante pour la coupole, remarquable par son tambour reposant
sur les colonnes engagées et ses arêtes épaisses. Entre 1561 et 1564, les
C ependant, ces effusions littéraires, si elles éclairent projet. Mais sa grandeur fut reconnue de son vivant par
le caractère de certains artistes, ne nous perm ettent pas nom bre de connaisseurs et d ’érudits qui étaient prêts
de penser que l ’artiste du x v ie siècle différait profon à répandre leurs opinions. C ar l’apparition de la véritable
dém ent de celui du x v e siècle. Et il est perm is de douter critique d ’art fut l’une des conquêtes les plus im portantes
que la vie professionnelle de la m ajorité des artistes ait du x v ie siècle. Bien que la critique ap p o rtât à l’artiste des
beaucoup évolué du x v e au x v ie siècle. Un aspect, cepen avantages assez contestables, elle perm ettait cependant
dant, de cette vie professionnelle avait profondém ent l’existence d ’un type nouveau de célébrité. En outre, si
changé : les artistes voyaient s’offrir à eux des promesses les artistes voulaient devenir courtisans, ils n ’avaient q u ’à
de prom otion et de célébrité. L ’immense prestige dont suivre l’exemple de,R aphaël qui était m onté si haut dans
jouissait M ichel-Ange ouvrait des perspectives nouvelles l’estime du pape Léon X que ce dernier, disait-on, (à
aux am bitions des artistes. M algré ce prestige, Michel- to rt d ’ailleurs) lui avait offert le chapeau du cardinal.
Ange n ’en dem eura pas m oins une sorte de serviteur Ainsi le xvie siècle ouvrit-il des horizons nouveaux, plutôt
supérieur des papes qui lui com m andaient projet sur q u ’il n ’ap p o rta de changem ents profonds.
La Renaissance italienne
et l’art au-delà des Alpes
65. Jean Goujon. Tribune des Cariatides.
L ’histoire des É tats du n ord de l ’Europe à cette époque considéré comme l’influence dom inante s’exerçant sur
est tro p com plexe p our être brièvem ent résumée. Il faut l’art européen. En fait, to u t au long de l’histoire médiévale,
cependant rappeler le relèvem ent de la France sous le N ord s ’était m ontré sensible aux idées artistiques
Louis X I (1461-1483), l’accession inattendue des H abs venant d ’Italie. L ’adaptation d ’idées italiennes par les
bourg au pouvoir, grâce à une série d ’habiles mariages, artistes du N ord, dem eure un élém ent constant de l’art
et enfin la lutte entre ces mêmes H absbourg et les rois de médiéval. M ais quelle q u ’ait été l’im portance de cette
France, qui devait se dérouler en partie en Italie et dans source d ’inspiration, les idées étaient presque toujours
le N ord où elle parvint à son term e en 1558. A la même adaptées à l ’idiome local, au point q u ’un Italien ne les
époque, la situation politique fut aggravée au début du eût pas reconnues. L ’étape dont nous abordons m ainte
x v ie siècle p ar des troubles religieux en A llemagne et en nant l’étude a sa suite logique dans le x v n e siècle et nous
Suisse : d ’une part, révoltes graves (tant sur le plan n ’irons pas ici ju sq u ’à son terme. M ais une brève analyse
politique que sur le plan intellectuel) contre la hiérarchie de l’art du x v n e siècle suffit à nous m ontrer que l’influence
ecclésiastique, l’autorité du pape et les régimes tem porels italienne, superficiellement du moins, eut des effets
qui soutenaient le pape; d ’autre part, diffusion rapide, destructeurs sur les traditions locales. Si l’on oppose la
après 1517, des doctrines protestantes de L uther et de peinture de Rubens à celle de G érard D avid, la salle de
Calvin. banquet de Charles I er à W hitehall, à celle de Henry V III,
Les relations exactes entre les événem ents politiques à H am pton C ourt, ou la sculpture allem ande de la fin
et la diffusion des idées classiques sont obscures. En du x v ie siècle, à la tradition de Stoss et de Riemen-
1500, l’Allem agne possédait déjà de grands érudits, schneider, on s’aperçoit que l’a rt du N ord avait été
com m e Reuchlin (1455-1522) qui avait étudié en Italie. déform é au point d ’en être presque méconnaissable.
M ais la plus grande figure de la « renaissance » de la L ’Italie, qui avait d ’abord été une source féconde d ’idées,
pensée et de la littérature classiques dans le nord en était venue à exercer sur les mécènes comme sur les
de l’Europe dem eure l ’érudit hollandais Erasm e, de artistes une attraction d ’une force encore jam ais atteinte.
R otterdam (environ 1469-1536). C ’est son édition Ainsi prévenus, nous pourrions être tentés d ’approcher
imprim ée des textes classiques qui perm it aux Européens l’étude de l’art au-delà des Alpes dans un esprit d ’expec
du N ord de se fam iliariser avec les écrits antiques. Tout tative, attendant de voir ces changem ents se produire.
com m e en Italie, le prestige lié à l ’érudition classique Cette attitude nous ferait passer à côté de bien des
s ’accom pagna bientôt d ’un respect nouveau pour les richesses, dans ce siècle qui vit des peintres comme H ugo 63
œuvres d ’a rt classiques, puis p our l’art « classicisant » van der Goes, des sculpteurs comme G erhaert et Stoss, 7/, 73
de l’Italie contem poraine, mais de m anière plus hésitante ou la construction d ’édifices aussi rem arquables que la 68
et moins régulière q u ’en Italie. Le goût italien fut bientôt chapelle de K ing’s Collège à Cam bridge. Et si l’on ne
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LA P E IN T U R E FL A M A N D E A LA FIN D U X V e SIÈCLE
IN F L U E N C E D E LA P E IN T U R E FL A M A N D E
M IC H A E L PA C H E R
71. Nikolaus Gerhaert. Portrait. 1465 environ. Grès. Hauteur 41 cm. 72. Erasmus Grasser. Danseur. 1480environ. Bois. Rathaus, Munich.
Collection privée. On sait très peu de chose de Gerhaert, bien qu’il Cette figure sculptée fait partie, avec d ’autres, de la décoration
ait été, semble-t-il, un très brillant sculpteur. Ce portrait d ’un homme latérale de la salle du conseil. Chaque figure représente une pose
aveugle ou endormi nous donne un bel exemple du réalisme de différente et l ’ensemble constitue un prolongement intéressant
son art. de la forte caractérisation de la sculpture de Gerhaert, plus ancienne.
sifs, ne sont pas aussi fortem ent m arqués. D ans tout PR E M IE R S SIG N E S DE L ’iN F L U E N C E DE LA R EN A ISSA N C E
groupe sculpté, la sobriété rend plus aisée la com pré IT A L IE N N E
hension de l ’œuvre. Les retables de Riem enschneider
nous apparaissent souvent com m e des scènes bien L ’assim ilation des idées de la Renaissance dans le N ord
ordonnées et on sent que l’artiste a cherché à rendre n ’im pliqua pas nécessairem ent l’adoption totale d ’un
com préhensible le dram e qui s’y déroulait. Ses retables style étranger. A la cour de France, le peintre Jean F ouquet 69
qui nous sont parvenus sont percés, à l’arrière, de toutes produisit des œuvres qui m ontraient de nom breux signes
petites fenêtres qui laissent pénétrer la lumière. de l’influence italienne. Au cours de sa carrière qui va
Nous sommes désorm ais en mesure de saisir pleinem ent de 1440 à 1481, il se rendit à Rom e et put sans doute voir
la force et l’excellence de la trad itio n artistique du N ord. l’œuvre de Piero délia Francesca et de F ra Angelico.
L ’architecture de la fin de la période gothique dans le C ependant, les deux traits italiens qui reviennent le plus
N ord se révèle au m oins aussi variée et intéressante q u ’en souvent dans ses tableaux sont l’emploi d ’un type de
Italie. Son apogée fut m arqué p ar le style perpendiculaire perspective linéaire et l’apparition fréquente d ’éléments
anglais ou les réalisations des architectes allem ands. architecturaux du Q uattrocento florentin. Le volum e et
L ’architecture de Brunelleschi au rait peut-être paru la simplification rem arquable des têtes et des membres
prosaïque au voyageur venu de N urem berg, et le clocher de ses personnages rappellent égalem ent l’a rt italien.
67 de la cathédrale de Strasbourg lui aurait peut-être paru On retrouve une approche identique dans l’œuvre du
plus spectaculaire que le dôm e de la cathédrale de m aître anonym e auteur du retable de la cathédrale de
68 Florence. L ’intérieur de la chapelle de K ing’s College, M oulins (le m aître de M oulins) : on pouvait s’attendre
à Cam bridge, aurait-il semblé m oins splendide que à cette évolution si l’on considère les progrès faits par
6t l’intérieur de la chapelle du pape Sixte IV, la chapelle l’influence italienne pendant le siècle précédent. Les
Sixtine? Les différences de technique et de goût étaient artistes dans le N ord s’étaient souvent intéressés à la
à vrai dire aussi profondes que celles que l’on pouvait structure et aux éléments de la peinture italienne, et, bien
découvrir entre Veit Stoss et son contem porain A ndrea avant cette date, des détails décoratifs italiens avaient
Sansovino. été assimilés.
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l ’a t t r a i t du nouveau s t y l e it a l ie n
LA RENAISSANCE ITALI ENNE siasme pour la culture italienne se répandit comme le point de départ d 'une évolution
AU-D ELA DES ALPES au nord des Alpes. L 'un des premiers par laquelle les idées et règles venues du
artistes du Nord à se passionner po ur l'art Sud a lla ient influencer profondément 1'art
62. Albert Dürer. Autoportrait. 1498. Pein- italien fut Albert Dürer. On peut donc du Nord.
ture sur panneau (52 x 4 1 cm). Prado, considérer cet autoportrait, peint peu de
Madrid. A partir de 1490 environ, l'enthou- temps après sa première visite à Venise,
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115
71. Attribué à Geertgen tot Sint Jans. dememe obscure. Cette œuvre est unique en les liens entre les deux œuvres, ce chef-
Nativité. 1490 environ. Peintme sur pan- son genre dans le nord de l'Europe au d'œuvre de Geertgen occupe une place
neau (34 x 25 cm). National Gallery, xv• siècle, et on peut la rapprocher du Rêve capitale dans l'histoire de la peintme.
Londres. Les origines de cette remarquable de Constantin de Piero della Francesca, à
étude des jeux d'ombre et de lumière Arezzo (1450 environ). Quels que soient
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74. (page précédente) Jan Gossaert gne par Giovanni Bologna. De Vries fut
(Mabuse). Neptune et Amphitrite. 1516 envi- l'élève de Bologna à Florence. C'est pour-
ron. Peinture sur panneau (1 ,88 x 1,24 rn). quoi cette ressemblance est parfaitement
Musées de l'État, Berlin-Dahlem. Les pre- normale. Des artistes comme de Vries et
mière-s tentatives d'imitation de l'art ita- des œuvres comme cette fontaine, contri-
lien par les Flamands paraissent souvent buèrent beaucoup à la diffusion du véri-
ridicules à ceux qui les contemplent table style italien.
aujourd'hui. Il n'en demeure pas moins
que les artistes flamands furent les plus
grands admirateurs de l'Italie et de l'art
a ntique. Cette admiration nous a valu de
multiples œuvres mineures, tels les très
beaux dessins de la ville de Rome par
Heemskerck. C'est dans ce pays qu'allaient
apparaître plus tard des artistes importants,
tel Spranger (illustration couleur n• 64)
ou Adriaen de Vries (ci-dessous).
LES PAYSAG ES DANS LA PEINTURE DU NORD paysages très doué : il exécuta de très 80. (ci-dessus) Pierre Breughel l'Ancien.
beaux tableaux représentant collines boi- Paysage au gibet . Signé et daté 1568. Pein-
79. (page précédente) Albrecht Altdorfer. sées et lacs; alors qu'à cette époque o n ture sur panneau (46 x 51 cm). Hessis-
Paysage du Danube. 1520 environ. Pein- plaçait encore une figure dans les paysages, ches Landes museum, D armstadt. Les sujets
ture sur panneau (30,5 x 22 cm). Alte l'artiste a laissé ici le paysage envahir son des œuvres de Breughel sont souvent énig-
Pinakothek, Munich. On a tendance à tableau. matiques . Ici, la beauté du paysage et
réduire la peinture de paysage dans le Nord l' innocence des jeux d'enfants fo rment un
à l'œuvre de Breughel. Pourtant, nombre contraste peut-être voulu avec la silhouette
de ses prédécesseurs - Geertgen tot Sint lugubre d'un gibet désert. La beauté de la
Jans, Patenir et Dürer entre autres - scène n'est pas vaine; ici comme souvent
s' intéressèrent à la peinture de la nature. dans ses œuvres, Breughel transmet un
A lbrecht Altdorfer, dans une tout autre message moral.
partie de l'Allemagne, fut un peintre de
D U R E R ET L ’IT A LIE
77. Albert Durer. Adam et Ève. 1504. Gravure. (24 x 19 cm). Cette 78. Mathias Grünewald. Crucifixion. 1512 environ. Bois de citron
œuvre de Durer est sans doute la plus italianisante, bien que les nier. (61,5 x 46 cm). Kress collection, National Gallery, Washing
détails du feuillage, à l’arrière-plan, et le visage d ’Ève atténuent ton. Le réalisme de Grünewald était d ’une intensité impitoyable
cette impression. L’inspiration italienne ne fait par contre aucun qui est particulièrement frappante dans ses représentations de la
doute pour la figure d ’Adam. Dürer fut le premier artiste nordique Passion du Christ.
qui essaya de maîtriser la théorie de l ’art italien.
et aussi parce q u ’il est inattendu chez un artiste non étaient avant tout les héritiers de la tradition allem ande
italien, à cette époque. La réputation de D ürer, de son q u ’ils partageaient avec G rünew ald.
vivant, reposait sur son habileté artistique, su rto u t dans
le dom aine de la gravure. De p art et d ’autre des Alpes, FO N T A IN E B L E A U : É V O L U T IO N D E L ’A R T D E LA R E N A ISSA N C E
on adm ettait q u ’il avait porté l’art de la gravure à un EN FR A N C E
plan nouveau. M ais il n ’était q u ’un artiste allem and
parm i les autres, et, peu après sa m ort, son ami l’hum a L ’une après l’autre, les cours du nord de l’Europe
niste M elanchthon, le com parait sans gêne aucune à subirent le charm e de l’a rt antique. Il est probable q u ’à
C ranach et à G rünew ald (1531). Cela peut nous surprendre ce m om ent, le prestige croissant dont jouissaient l’éru
au jo u rd ’hui. G rünew ald, artiste à la personnalité assez dition classique et les lettres jouèrent un rôle im portant.
terne, peignait avec un réalisme extraordinaire. Ainsi ses M ais l’influence des lettres sur les arts plastiques est
/« Crucifixions sont horribles et ne nous épargnent aucun souvent difficile à déceler. Le centre qui suivit la tendance
détail pénible : il peut nous paraître étrange q u ’on ait générale à im iter les arts italiens avec le plus d ’em pres
découvert le m oindre lien entre son style et celui de sement fut certainem ent la France. Les rois français
D ürer. Et pou rtan t, M elanchthon ne vit pas q u ’ils offrirent une protection constante aux artistes italiens
s’opposaient. Il prit le style grandiose de D ürer, l ’opposa pendant toute la première m oitié du siècle.
à la grâce de C ranach et ajouta que G rünew ald se tenait Parm i les mécènes royaux, le plus im portant fut
à mi-chemin entre les deux. Avis intéressant car il perm et François I er qui com m ença par soutenir des talents aussi
de supposer q u ’en 1531, l’idée de la tradition allem ande inégaux que ceux des frères G iusti et de Léonard de Vinci
gothique était encore souveraine. M algré l’intérêt per (1517). F ra Bartolom m eo déclina une invitation, mais
sonnel très vif de D ürer p our les idées italiennes et l’inter A ndréa del Sarto l’accepta; cependant, il resta à peine
prétation que C ranach avait donnée des thèm es italiens, un an en France (1518-1519). La France perdit aussi
l’italianism e et le classicisme tenaient encore une place la contribution de l’architecte et sculpteur Jacopo Sanso-
secondaire dans les critiques de styles : D ürer et C ranach vino qui, au cours de son voyage, se laissa persuader de
131
79. François I e'. 1530 environ. Peinture à l ’huile sur toile. (96 80. Le Primatice. D étail de la chambre de la duchesse d'Étampes,
x 74 cm). Louvre, Paris. Peint ici par un artiste inconnu (Jean Clouet Fontainebleau. 1541-1545 environ. Peinture et stuc. Ceci illustre
disait-on autrefois), ce portrait représente François Ier, le premier bien certains aspects du « maniérisme de Fontainebleau ». Les
roi français qui ait patronné sans interruption les artistes venus figures sont extrêmement graciles et élégantes et le décor est exubé
d ’Italie. Il entreprit de reconstruire Fontainebleau, et c ’est sous rant. Remarquer les volutes de plâtre, appelés « entrelacs », qui
son impulsion que commença la première phase du « maniérisme apparaissent ici pour la première fois dans l ’art de l ’Europe occi
de Fontainebleau ». dentale.
dem eurer à Venise (1529). Les prem iers artistes italiens principales que Cellini exécuta à cette époque sont
im portants qui transform èrent totalem ent l’a rt de cour une salière en or (q u ’il avait commencée à Rome en 73
français furent Rosso Fiorentino qui arriva en 1530, et 1539) et un relief en bronze connu sous le nom de Nymphe
le Prim atice, de Bologne, qui q u itta M antoue pour la de Fontainebleau (1543-1544). D ans ces deux pièces, les
France en 1532. figures sont réalisées dans un style élégant qui rappelle
A cette époque, François I er avait déjà com m encé à le Prim atice; l’iconographie allégorique de la salière de
agrandir et am énager son château de Fontainebleau. François I er est complexe et Cellini en explique la signi
Les œuvres d ’art qui y furent exécutées pendant les fication dans ses écrits.
décades suivantes expliquent le nom « d ’école de F ontaine La présence de ces artistes italiens et d ’autres, comme
bleau » donné aux œuvres diverses réalisées p o u r le roi; l’architecte Serlio (qui arriva en 1540 ou 1541), contribua
quant au style, il est désigné p ar le term e du « maniérisme à l’apparition précoce d ’un style local à tendance classique.
de Fontainebleau ». Rosso et le Prim atice se virent confier Cela apparaît lo rsqu’on com pare les extérieurs du
des œuvres à caractère surtout décoratif. S ’inspirant de Louvre tel q u ’il fut reconstruit vers 1546 et des édifices
leur expérience de Rom e et de M antoue, ils exécutèrent bâtis à la même époque dans les cours nordiques. La
des œuvres pleines de charm e et très personnelles, qui façade du Louvre fut dessinée par un architecte et érudit
72 subsistent encore en grand nom bre. On rem arque l’appa français Pierre Lescot, et sa surface assez sobre m anque 77
rition d ’un élém ent nouveau qui contribua à enrichir le peut-être de variété. On pense irrésistiblem ent au palais 26
décor de chaque pièce : c ’est la com binaison de peinture Rucellai d ’Alberti. C ependant deux autres palais s’ins
so et de stucs qui, p our la prem ière fois, form ent d ’immenses pirèrent de l’œuvre de Lescot : le prem ier, Somerset
entrelacs. House fut construit à peu près à la même époque à
Par la suite, Benvenuto Cellini vint faire un b re f séjour Londres. C om paré au Louvre, il apparaît incohérent. 78
en 1537, puis revint et dem eura en France entre 1540 et L ’autre se trouve à Heidelberg ; la partie du château que
1545. Son style est très proche de celui du Prim atice qui l’on doit au prince O tton, com te palatin du Rhin, est
fut son grand rival à Fontainebleau. Les deux œuvres excessivement ornée (1556-1559).
81. John Thorpe. Façade de Somerset House, Londres. Début du
x v n e siècle. Dessin 27 x 43 cm. Musée Soane, Londres. Le palais
fut construit entre 1547 et 1552, et n ’existe plus aujourd’hui. C ’est
la première fois qu ’on essayait de construire en Angleterre un édifice
de style totalement italien, bien que la décoration soit inspirée
presque entièrement par des idées venues de France.
Le Français Philibert de L ’O rm e se révéla un architecte incontestable. Il avait pleinem ent m aîtrisé la syntaxe
de beaucoup plus grande valeur que l’auteur prudent de la sculpture de la Renaissance. Les Français, dans
et réservé du Louvre. Il était issu d ’une famille d ’archi le dom aine de la sculpture et de l’architecture, élaboraient
tectes, et, au début de sa vie, il se rendit en Italie, à Rome un style de lignée classique, m ais néanm oins très personnel.
en particulier (1533) où il étudia les ruines classiques. A u cours du x v ie siècle, il devient très difficile de suivre
A son retour, le roi de France lui confia plusieurs tâches. et d ’expliquer la diffusion des idées classiques et italiennes
Il com pila égalem ent un traité sur l’architecture qui dans l’a rt occidental. Les fantastiques idées décoratives,
p arut p o u r la prem ière fois en 1567. Cette idée lui était découvertes à Fontainebleau, furent assez largem ent
venue com m e à D ürer, d ’Italie. M ais lui aussi ne se imitées, car Fontainebleau était plus accessible à de
m ontra pas un simple im itateur de l’Italie. Son livre et nom breux artistes du N ord que l’Italie; en outre, les
ses édifices révèlent que les artistes français avaient créé innovations de Rosso et du Prim atice se répandirent
leur version personnelle du style classique. assez vite au m oyen de gravures. Ce phénom ène ne se
Le contexte italien qui avait favorisé l’apparition bo rna pas à la France, car dès la fin du x v e siècle, des
d ’architectes, occasionna égalem ent celle de deux sculp- gravures très populaires avaient favorisé la diffusion
65 teurs ém inents. Le prem ier, Jean G oujon, participa à de figures et de scènes. L ’idée de « publication » suivit
la décoration du Louvre avec Lescot. Le cham p de ses rapidem ent l’invention de l ’im prim erie et devint de plus
moyens d ’expression est assez réduit, mais vers le milieu en plus com m une, au cours du x v ie siècle.
du siècle, il avait m aîtrisé un style classique très sobre
et personnel qui éloignait radicalem ent son œuvre de l ’ a r t d e l a r e n a i s s a n c e e t l ’e m p i r e
celle d ’un nordique, s ’am usant avec un style nouveau
82 et à demi com pris. La sculpture de G erm ain Pilon est Le patronage des arts par la cour im périale fut assez
plus variée. C om parées à celles de G oujon, ses figures irrégulier au x v ie siècle. Les em pereurs n ’em ployèrent
nous sem blent plus lourdes et ses drapés plus exubérants. jam ais d ’artistes italiens sans arrière-pensées, à la diffé
M ais son œuvre n ’en conserve pas moins une élégance rence des rois français. C ependant, quand ils se trouvaient
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« rom anistes », les Pays-Bas dem eurèrent l’un des prin rom ains formés au style de Pierino del Vaga et de Salviati.
cipaux centres européens qui se soient enthousiasm és Parm i ces trois artistes, il accorda sa préférence à un
pour l’art italien. Ensuite, les débuts incertains de l’art certain Pellegrino Tibaldi.
de la Renaissance allem ande et sa récente évolution La solennité de la cour des H absbourg est légendaire
im pliquaient que les prem iers grands m onum ents et il faut s ’attendre à en trouver l’écho dans l’art q u ’elle
classiques réalisés en Allemagne p ar les artistes flam ands patronna. Cela apparaît peut-être dans l’œuvre de
étaient lourdem ent influencés par l’art italien de la fin Tibaldi et de ses com pagnons. Mais si l’on prend pour
du x v ie siècle. Ainsi, comme c ’est le cas p our G erhard, point de com paraison l’œuvre des sculpteurs espagnols
lorsque le style italien fut enfin pleinem ent accepté en contem porains, cette tendance est encore plus nette dans
Allemagne, il était déjà presque baroque. des pièces com m andées à la famille Leoni de Milan.
Entre autres, Leone Leoni et son fils Pom peo exécutèrent
deux grands groupes de figures agenouillées, représentant
l ’a r t DE LA R EN A ISSA N C E EN E S PA G N E
des m em bres de la famille de Charles Q uint et de
Philippe II, groupes destinés à l’Escurial.
A la fin du x v e siècle, la sculpture et l’architecture espa
gnoles en étaient venues à un style gothique excessivement C ’est sans doute le peu de goût que ressentaient
riche en ornem ents. Bien que des motifs italiens aient Philippe II et Charles Q uint pour le style ornem ental
gagné l’Espagne, le résultat produit était assez étrange. exubérant de l’art espagnol, qui les poussa à faire cons
Ju sq u ’à la seconde moitié du siècle, l’a rt espagnol truire deux palais qui, non seulement ne ressem blent à
conserva un caractère fortem ent provincial et, à quelques aucun des édifices contem porains espagnols, mais qui
exceptions près, les idées de la Renaissance italienne sem blent extrêm em ent différents du reste de l’architecture
n ’avaient pas été assimilées. T out com m e en Allemagne, européenne.
cela s’explique peut-être par l’absence de trad ition de Le prem ier de ces palais fut bâti par Charles Q uint «
mécénat royal régulier. M ais même lorsque la richesse à G renade. L ’architecte, l’Espagnol Pedro M achuca, est
espagnole fut utilisée à des fins artistiques, on ne sentit peu connu, bien que le palais ait été construit après 1539.
pas la présence d ’un goût royal sûr. Philippe II collec Si cette date est exacte, le palais est unique en son genre
tionnait les œuvres étranges de Bosch. M ais lorsque le hors du sol italien. C ar, aucun architecte, pas même
Greco vint en Espagne en 1577, l’étrangeté de son œuvre Lescot au Louvre, n ’avait saisi aussi clairem ent l’essence
n ’intéressa pas le moins du m onde Philippe II. Il possédait de l’architecture de Bram ante et de ses adeptes. Alors
de nom breux tableaux de Titien. M ais pour décorer le que Lescot avait mis des motifs architecturaux comme
palais de l’Escurial en 1585, il fit venir trois peintres une sorte de revêtem ent décoratif, l’architecte a su leur
135
P O R T R A IT S ET PA Y SA G ES
Vinci : la Vallée de l'Arno (1473). De nom breux peintres vivant de Breughel : c ’est donc q u ’elles ne dissim ulaient
italiens étaient sensibles à la beauté de la nature et il ne aucune intention hérétique ou subversive. Les œuvres de
faut pas oublier que les Vénitiens excellaient à représenter Breughel, comme celles de Bosch, sont sans doute le
des paysages en arrière-plan, qui créaient l’atm osphère fruit de ses m éditations sur la folie de l’hom m e q u ’il
indispensable à la scène décrite (voir page 140). C ependant, tirait de son expérience de la vie rurale.
le paysagiste le plus célèbre dans le N ord, au x v ie siècle,
so dem eure Pierre Breughel. Son style initial est proche de C O N C L U S IO N
la traditio n de Bosch et un élém ent de satire persiste
dans toute son œuvre. C ependant les tableaux de sa N ous avons rem arqué q u ’on ne saurait conclure ici en
m aturité tém oignent d ’un intérêt nouveau p o u r la ce qui concerne l’art de la Renaissance dans le nord de
cam pagne et les habitants. Form é à Anvers, il voyagea l’Europe. La diffusion des idées italiennes fut irrégulière
en Italie entre 1552 et 1553, et alla ju s q u ’en Sicile. Pendant et, dans certains pays comme l’A ngleterre, capricieuse
son voyage, il fit certainem ent une étape à R om e; mais et imprévisible; en outre, l’influence italienne se fit
il semble que le classicisme italien ne l’ait pas m arqué le sentir souvent par des interm édiaires étrangers. Ainsi
m oins du m onde. Ses tableaux satiriques, peignant la le prem ier traité architectural anglais relatant les règles
cam pagne et les paysans, si différents de to u t ce qui se observées en Italie, réalisé par John Shute (1563) fut
faisait alors en Italie, sont souvent obscurs et difficiles fortem ent influencé par les Flandres. N éanm oins vers
à interpréter. M ais ces évocations des aspects les plus 1580, l’action rénovatrice de l’Italie avait touché presque
terrestres de la vie rustique étaient appréciées et collec tous les pays et allait atteindre son term e pendant le siècle
tionnées p ar les Espagnols qui gouvernaient le pays, du suivant.
85. Joachim Patenir. Paysage avec saint Jérôme. 1515. Peinture qu’il voulait placer dans ses œuvres. Ici, le personnage de saint Jé
sur panneau. 74 x 91 cm. Prado, Madrid. Patenir fut l ’un des rôme disparaît dans le cadre qui compte une petite ville et ces sortes
premiers peintres qui s ’intéressa uniquement aux paysages, au point de rochers typiques du style Patenir.
qu’il confiait parfois à d ’autres artistes le soin d ’exécuter les figures
La Renaissance vénitienne
L ’étude de l ’évolution de l ’art de la Renaissance dans la petite oligarchie aristocratique. Les élus gardaient la
R épublique de Venise donne une impression d ’unité extrê haute main sur le pouvoir grâce à un système retors mais
m em ent satisfaisante. A p art Florence, Venise est la seule efficace d ’inform ateurs. Toutes les menaces internes qui
ville italienne où des artistes de prem ier plan aient venaient ébranler la sécurité de la République étaient
assuré une création soutenue pendant toute la période de la rapidem ent, et en général, étouffées.
Renaissance. P arto u t ailleurs, nous l ’avons vu, des cités Ce système de police im pitoyable avait des contrepar
et des cours isolées produisaient (à l’occasion) des artistes ties. La pierre de touche de cette société étan t la sécurité,
ém inents et devenaient tem porairem ent des centres diffu les choses qui ne m enaçaient pas l’É tat étaient facilement
sant un style particulier, qui acquérait tô t ou tard un carac autorisées. A Venise, il y avait, en fait, une attitude tolé
tère provincial (la cour d ’U rbino au x v e siècle en est un rante à l’égard du non-conform ism e qui n ’existait nulle
bon exemple). La République de Venise, pendant cette part ailleurs en Italie. Cette attitude convenait aux rela
longue période, parvint à form er de nom breux artistes tions comm erciales et elle était capitale dans une ville où
qui apprécièrent la vie à Venise suffisamment pour s ’y les A llem ands du N ord côtoyaient les Turcs de l ’Est.
fixer. L ’atm osphère libre et cosm opolite de Venise ne se retrou
Il faut chercher les raisons de cet état de choses à deux vait dans aucune autre ville.
niveaux. Prem ièrem ent, le système politique de Venise Le gouvernem ent oligarchique favorisait la continuité.
unissait rigidité et stabilité. A la fin du x v e siècle, le doge Le commerce am enait richesse et diversité, et cette situa
n ’était q u ’un fantoche, et le pouvoir réel était aux mains tion était favorable aux artistes. D ans ce cadre leur étaient
du Conseil des Dix. Les m em bres de ce Conseil étaient assurées d ’abondantes expériences esthétiques et d ’im
élus, mais le système était entièrem ent contrôlé p ar une portantes récompenses financières. L ’État et les grandes
86. Antonio Lombardo. Un miracle de saint Antoine de Padoue. Le style de ce relief, tant par les drapés que par les visages, est
1505. Marbre. Détail du décor de la Capella del Santo, San A ntonio, peut-être l ’œuvre la plus antique parmi les sculptures citées dans ce
Padoue. Les Lombardi, famille d ’architectes et de sculpteurs furent livre; il est en outre empreint d'une dignité et d ’une sobriété typiques
les artistes les plus sensibles au classicisme de la fin du x v e siècle. de l’art vénitien de l ’époque.
87. Tullio Lombardo. Tombeau du doge Andréa Vendramin. 1490 88. Tullio Lombardo. Adam. 1490 environ. Marbre. Hauteur
environ. Marbre. Autrefois à Santa Maria dei Servi, puis transféré 1,93 m. M etropolitan Muséum o f Art, New York. Cette figure
à Santi Giovanni e Paolo, à Venise. Cet énorme monument n ’est faisait autrefois partie du tombeau du doge Andrea Vendromin
autre qu’un arc de triomphe destiné à d ’autres fins. La qualité de (ci-contre). On peut penser que Tullio avait sous les yeux une œuvre
la sculpture varie mais le style général rappelle l ’illustration noire originale de Praxitèle, tant la surface du marbre est merveilleusement
n” 86. Les meilleurs éléments sont de très grande qualité (ci-contre). traitée. La figure d'Ève correspondante a malheureusement disparu.
confréries religieuses ou scuole protégeaient volontiers les et il dut se fixer à Venise pendant cette décade. Ses œuvres
arts, et bien q u ’ils aient tendance à faire disparaître le nous sont presque toutes parvenues. Certes, il ne put pas
mécénat privé, il y avait néanm oins des individus qui ou ne voulut pas débarrasser les m onum ents et les édifices
com m andaient et achetaient de nom breuses œuvres reli de Venise de leur surcharge d ’ornem ents, mais il décida
gieuses et des retables d ’im portance secondaire. de transform er radicalem ent détails architecturaux et
La tradition de l’art gothique à Venise était fortem ent plan général dans son œuvre, après s ’être enthousiasm é
enracinée et, comm e dans d ’autres centres artistiques à Padoue pour l’architecture. Dans son m onum ent au
d ’Italie, elle survécut ju sq u ’au milieu du x v e siècle. On doge Pietro Mocenigo (m ort en 1476) à Santi G iovanni
s’en aperçoit dans la Porta délia Carta au palais des Doges e Paolo, il adopta une form e d ’architecture à niches
(1438-1442) ou dans les tableaux de Jacobello del Fiore s’inspirant de l’arc de triom phe. Et, comme Mocenigo
et d ’A ntonio Vivarini (1420-1450 environ). L ’im pulsion avait été un général heureux à la guerre, il rem plit les
rénovatrice à Venise, comm e dans beaucoup d ’autres niches de guerriers qui rappellent les soldats rom ains
centres italiens, vint de P adoue; mais elle ne toucha pas peints par M antegna. Les éléments les plus réussis sont
la sculpture de même m anière que la peinture. sans doute les détails décoratifs. Si l’on en juge d ’après
eux, Pietro Lom bardo avait pleinem ent apprécié les
qualités esthétiques de la sculpture antique — chose
LA FA M IL L E L O M B A R D O
rare à cette époque, sauf dans le Tem pio M alatesta,
En sculpture et en architecture, les principaux agents qui à Rimini.
favorisèrent le changem ent furent les mem bres d ’une On retrouve la même appréciation de l’art antique chez
famille d ’architectes : les Lom bardi. Le père, Pietro les deux fils de Pietro, A ntonio et T ullio; leur œuvre très
L om bardo était originaire de C aro n a (au nord de la personnelle les distingue de leurs contem porains. Parmi
Lom bardie). On sait q u ’il se trouvait à Padoue en 1464 ces œuvres, citons le m onum ent au doge A ndréa Vendra-
139
89. Partie de la façade de la Scuola di San M arco, Venise.1488-1490. 90. Jacopo Bellini. Le Christ devant Pilate. 1455 environ. Plume et
Cette façade représente l’un des plus anciens exemples de décor encre (43 x 29 cm). Louvre, Paris. Extrait d ’un album de dessins
extérieur en trom pe-l’œil qui existe encore aujourd’hui. Elle est de Jacopo Bellini. On découvre dans ces dessins la fascination
remarquable par son échelle et sa simplicité et elle a dû influencer exercée par les lois nouvelles de la perspective; on y trouve aussi
les peintres du x v ie siècle (voir détail, illustration couleur n° 84). un goût pour les détails antiques. Ces deux éléments reflètent sans
doute l’influence du gendre de Jacopo, Mantegna.
87 min (1490 environ, Santi G iovanni e Paolo). En dehors de tures vêtues de drapés de style classique sont écrasées,
sa taille énorm e, le m onum ent est d ’une conception volontairem ent sans doute, par les massifs piliers de la
générale plus grandiose que les œuvres de ce genre réalisées colonnade qui constituent un cadre grandiose pour les
ju sq u ’alors. Il y a m oins de détails, chaque partie est scènes représentées.
plus grande p ar ra p p o rt au to u t et, grâce à la profondeur La chapelle de saint A ntoine, dans l’église San A ntonio,
de l’ensem ble, l’arc central est nettem ent en saillie par à Padoue, est égalem ent l’œuvre de la famille L om bardo.
rap p o rt au reste du m onum ent. Là, les artistes ont voulu exécuter les reliefs narratifs dans
Tous ces changem ents représentent une appréciation un style et un cadre qui rappellent les reliefs de la Scuola
plus profonde de la grandeur de la Rom e antique. En di San M arco. La famille L om bardo ne put achever que
outre, les sculptures de ce m onum ent tém oignent d ’une quelques reliefs, cependant, et le reste fut achevé en diverses 86
com préhension parfaite de la sculpture antique. La figure étapes au cours du x v ie siècle. M ais dans ceux q u ’on leur
ss à'A dam (au jo u rd ’hui séparée du reste du tom beau) prouve doit, on retrouve la mesure et la gravité des œuvres
une appréciation inattendue de la douceur du modelé antiques.
chez Praxitèle : cette statue semble s ’inspirer du Bacchus
de Praxitèle d o n t nous ne connaissons que des copies. M A N T E G N A ET L ’A R T V É N IT IE N
On doit égalem ent à la famille L om bardo une autre
89, 84 œuvre im portante ; la reconstruction de la Scuola di L ’influence de M antegna sur ce style à tendance classique
San M arco (1490 environ). Ici, l ’innovation réside dans est évidente. M antegna influença égalem ent la peinture
la partie inférieure de la façade qui est sculptée entière vénitienne et cela, de deux manières. D ’abord, sa maîtrise
m ent en trom pe-l’œil. La porte de droite est flanquée de de la structure picturale eut des conséquences profondes
deux scènes tirées de la vie de saint M arc, placées dans sur la com position des scènes et sur la peinture des
des loggias spacieuses et légèrem ent en retrait. Les sculp- figures et des drapés. Ceci est aussi net dans les premières
140
A N T O N E L L O D A MESSINA
91 de G iovanni Bellini lui-même, constitue l’un des prem iers la peinture historique et narrative et la représentation à
exemples de ce genre nouveau. grande échelle de sujets religieux et profanes. D ans les
autres villes italiennes, on avait, en général, recours à
Pendant toute cette période, les artistes vénitiens
la fresque pour de telles œuvres; m ais au cours du
conservèrent une attitude presque gothique vis-à-vis des
x v e siècle, les Vénitiens découvrirent que la peinture sur
beautés de la nature. L ’une des prem ières œuvres de
toile résistait mieux à l’air de la mer. C ’est pourquoi,
90 G iovanni Bellini nous m ontre saint Jérôm e et son lion
à p artir de 1480, les peintures historiques furent exécutées
dans un paysage extraordinaire qui nous rappelle ceux
sur de grandes toiles fixées sur des cadres de bois, puis
des artistes du début du x v e siècle comm e G entile D a
installées dans la position requise. A la fin du x v e siècle
Fabriano. et au début du x v ie, la République et les Scuole ne
Ce goût du paysage devint un trait essentiel de la cessèrent de réclam er des toiles de ce genre.
peinture vénitienne, et les paysages de G iovanni Bellini,
Le style de ces toiles à la fin du x v e siècle était très
de G iorgione et de Titien sont célèbres. E t po urtant,
proche de celui des peintures historiques q u ’on trouvait
ceux d ’artistes moins ém inents com m e Lorenzo Lotto
à Florence. Com m e les fresques de G hirlandaio, les
ne sont pas m oins rem arquables : c ’est le cas de son
peintures historiques vénitiennes de la fin du x v e siècle
91 Saint Jérôme dans le Désert, œuvre presque contem -
foisonnent de détails, représentent des personnages
92 poraine de la Tempête de G iorgione. Les progrès réalisés
im portants et certaines vues de la ville. A Venise, on
par la peinture vénitienne, que nous venons d ’évoquer,
s’inspirait du style de Jacopo Bellini, et les œuvres les «
eurent une incidence particulière sur la peinture du paysage
plus rem arquables qui nous soient parvenues sont
à Venise. Puisque le contraste entre l’om bre et les coloris
certainem ent celles de Carpaccio. Il ne goûtait pas les
intenses favorisaient les effets de couleurs, les peintres
scènes dram atiques : même lo rsqu’il représente des
vénitiens se m irent à préférer les heures de la journée
événements violents, les m ouvem ents q u ’il choisit sont
où la nature prodigue ces effets au maxim um , c ’est-à-dire
com m e figés, brusquem ent suspendus. Le spectateur est
l’aube et le crépuscule.
plus frappé par la beauté des coloris et par les dons
Il convient de souligner égalem ent un autre aspect de d ’observation du peintre que par l ’horreur de la scène
la peinture vénitienne ; la grande faveur dont jouissaient q u ’il contemple.
93. Vittore Carpaccio. Un miracle de la vraie Croix. 1494-1495. 94. Nu féminin. 1507-1508. Gravure d ’après Giorgione. Fait partie
Peinture à l ’huile sur toile (3,65 x 3,89 m). Accademia, Venise. du décor de fresques du Fondaco dei Tedeschi, à Venise. Nous
Carpaccio fut l’un des grands peintres de l ’histoire de Venise. ignorons presque tout de la décoration dont les éléments ont presque
Son style s ’affirma aux environs de 1490 et donna la primeur au tous disparu. Les fragments qui demeurent et les descriptions litté
cadre plutôt qu’aux personnages (comparer avec Ghirlandaio, raires laissent penser qu’elle comportait surtout des nus debout ou
à Florence, illustration couleur n ” 28). Ces décors sont cependant assis, placés dans un cadre architectural en trompe-l’œil.
peints à merveille et nous donnent une idée vivante de la vie à
Venise à cette époque.
quitté Venise p o u r R om e, attirés p ar les événements grâce à un dessin. L ’artiste a représenté hom m es et 97
artistiques dont la cour papale était le cadre. N ul autre chevaux se je ta n t dans le canal ; un dieu pénètre en volant
artiste de valeur ne quitta Venise à cette époque et po u rtan t dans la dem eure. Le héros rom ain Q uintus C urtius se
la ville dem eura au courant des événem ents qui se p ro d u i jette à cheval dans le vide. Cette façade est rem arquable
saient dans le Sud. Dès lors, les artistes vénitiens ne et il n ’est pas surprenant que Pordenone ait acquis une
cessèrent d ’être m arqués p ar les faits artistiques im por réputation qui rivalisa un certain tem ps avec celle de
tants qui se déroulaient à l’extérieur de Venise. Titien (Pordenone m ourut en 1539).
D ans le dom aine de l’architecture et de la sculpture,
le déroulem ent des événem ents est relativem ent clair. LA P E IN T U R E D E T IT IE N A P A R T IR D E 1540 E N V IR O N
Les splendides créations des L om bardi n ’avaient eu
aucune conséquence spectaculaire. L ’arrivée de Jacopo D e son vivant, Pordenone avait été le seul à poursuivre
Sansovino à Venise après le sac de Rom e, q u ’il fuyait ses recherches, mais après sa m ort, les tentatives pour
(1527), allait bouleverser la situation ta n t en architecture m aîtriser le style de M ichel-Ange furent plus fréquentes.
q u ’en sculpture. C ’est lui qui édifia les prem iers édifices Titien occupait toujours l ’avant-scène artistique, mais
vraim ent classiques de Venise (parm i lesquels la biblio- on com m ença alors à parler de deux artistes beaucoup
82 , 85 , thèque de San M arco) et révéla aux Vénitiens le style plus jeunes : le T intoret et Véronèse. Titien s ’essaya
îoi sculptural de R om e et de Florence. Ju sq u ’à sa m ort en po u r la prem ière fois avec bonheur à ce nouveau style de
1570, il exerça à Venise une influence considérable. figure dans le décor du plafond de l ’église San Spirito
Jacopo Sansovino avait été l’am i de Bram ante et de à Venise (1542-1543, au jo u rd ’hui à Santa M aria délia
Raphaël. Ses figures sont extrêm em ent élégantes et Salute). Il semble q u ’il ait été poussé vers ce style par le
raffinées et on com prend q u ’elles aient plu aux Vénitiens. décor en trom pe-l’œil d ’un plafond du Palais des Doges,
p ar Pordenone (au jo u rd ’hui détruit). Le saint Jean-
A l’origine du m oins, R aphaël exerça plus d ’influence
Baptiste de Sainte-M arie-M ajeure (aujourd’hui à l’Acca-
que M ichel-Ange sur les peintres de Venise. Les com po
sitions soigneusem ent équilibrées et la délicatesse étudiée dem ia de Venise) constitue un spécimen rem arquable de
d ’un peintre com m e Parm igianino étaient des éléments ce style. La force et la vigueur de cette figure sculpturale
faciles à im poser au classicisme réticent du début du sont rendues en tons subtils, trait que l’on retrouve dans
les décors de plafonds et dans d ’autres œuvres de l’époque.
x v ie siècle. O n a beaucoup plus de m al à déceler les traces
d ’une influence directe du style de figure de M ichel-Ange L ’artiste a cherché à réduire l’intensité des couleurs, et
pendant les q u arante prem ières années du siècle, et un les tons qui dom inent sont en général les bleus, les bruns
exemple précis nous perm ettra de com prendre ce et les gris.
problèm e : la figure de saint Sébastien, tirée du retable Cette évolution dans le choix des couleurs chez Titien,
96 réalisé p ar Titien p o u r l’église des Santi N azaro e Celso eut une im portance capitale sur l’histoire de la peinture
à Brescia. Cette figure plagie délibérém ent les deux vénitienne de la seconde m oitié du siècle. Elle alla de pair
esclaves exécutés p ar M ichel-Ange p o u r le m onum ent avec un changem ent technique égalem ent im portant.
de Jules II (ces figures se trouvent au jo u rd ’hui au Louvre). L ’artiste travailla avec une plus grande liberté, et sa
On peut penser que la puissante m usculature, la torsion peinture devint plus fluide. O n n ’a jam ais pu expliquer
des m em bres, la force d ’expression des figures de Michel- de m anière satisfaisante cette attitude nouvelle : c ’était
Ange im pressionnèrent vivement le jeune Titien. M ais la peut-être la réaction d ’un hom m e vieillissant (Titien
figure de Titien est presque tro p exagérée p ar ra p p o rt à avait environ cinquante ans) face à un style qui n ’avait
la position q u ’elle occupe dans le polyptyque de Brescia; pas beaucoup changé depuis le début du siècle. Il est
masse et m ouvem ent déséquilibrent la com position de certain q u ’à cette époque, les artistes vénitiens com
l’ensemble. L orsque cette figure fut peinte, elle souleva m encent à abandonner les couleurs éclatantes q u ’ils
une grande adm iration (1520), m ais elle dem eure unique em ployaient depuis 1480 environ, en faveur de tons plus
en son genre dans l ’œuvre de Titien, ju sq u ’en 1540 subtils, souvent plus sombres.
environ. A u début, on s ’intéressa plus aux tons q u ’aux couleurs
e t c ’est à ce m om ent que Titien peignit sa prem ière scène
PO R D EN O N E nocturne (1548). Le sujet le M artyre de saint Laurent,
n ’exigeait pas une scène de nuit, m ais Titien voulut
Il y eut cependant un autre artiste vénitien qui fut très faire du sujet une étude d ’om bre épaisse, éclairée par
im pressionné p ar l ’œuvre de M ichel-Ange et qui tenta la seule lueur du feu, des torches et d ’un rayon tom bant
désespérém ent de m aîtriser sa puissante vitalité. Cet du ciel. Ainsi toute couleur était-elle bannie de la scène,
artiste, Pordenone, venait du Frioul. On pense q u ’il et l’unité du ton de l’œuvre, basée sur le coloris neutre
entra directem ent en contact avec l ’a rt rom ain mais, de l ’om bre, est totale. P endant les vingt années qui
outre son goût prononcé p o u r les figures musclées à la suivirent, toutes les œuvres de Titien présentent la même
M ichel-Ange, il acquit brusquem ent un style excessivement unité de ton basée sur le choix d ’une ou de deux couleurs.
illusionniste. Il avait un faible p our les fresques et couvrait D ans de telles limites, l ’estom page des couleurs com plé
coupoles, m urs et façades d ’une m ultitude de figures m entaires est souvent d ’une com plexité extraordinaire,
trapues. La façade du palais d o n n an t sur le G ran d C anal m ais il en résulte une unité parfaite entre les diverses zones
nous fournit un beau spécimen de son œuvre. Ces fresques,
comme celles du Fondaco dei Tedeschi, disparurent assez
rapidem ent, mais nous les connaissons, heureusem ent, ( Suite page 161 )
145
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LA RENAISSANC E VÉNITIENNE
87. Loren.zo Lotto. Portrait. 1506-1508 du xv1• siècle. Lotto, l' un des artistes
environ. Peinture sur panneau (42,3 vénitiens les plus doués de la jeune géné-
x 35,8 cm). Kunsthistorisches Museum, ration, donnait à ses portraits l'éclat et la
Vienne. L'influence exercée par le style présence rendus si populaires par Anto-
d 'Antonello se faisait encore sentir au début nello.
150
89. Giovanni Bellini. Vierge à l'enfant. 1480 tement de la lumière. Remarquer le rideau Venise, il semble que l'impulsion ait été
environ. Peinture sur panneau (65 x 48 cm) qui masque l'arrière-plan et permet de donnée par Antonello da Messina (illus-
Collection Burrell, Glasgow Art Gallery contrôler les effets de lumière. A la même tration couleur n° 86).
and Museum. L'évolution du style de époque, le jeune Léonard de Vinci faisait à
l'artiste est très perceptible dans le trai- Florence des expériences semblables. Ici, à
152
LA PEINTURE DE PAYSAGE VÉNITIENNE ceptible dans l'œuvre de Gentile da l'œuvre d 'Antonello l'avait fait découvrir.
Fabriano. La Tempête de Giorgione (illustration
90. (page précédente) Giovanni Bellini. noire n• 92) est l'exemple le plus célèbre
Saint Jérôme dans le désert. 1460 environ. de peinture du xVJ• siècle : mais ce petit
Détrempe sur panneau (45 x 35,5 cm). 91 . (ci-dessus) Lorenzo Lotto. Saint J érôme panneau de Lotto est tout aussi suggestif
Barber fn stitute of Fine Art, Université de dans le désert. 1506 environ. Peinture sur dans son évocation de la soli tude la plus
Birmingham. L'une des premières œuvres panneau (48 x 40 cm). Louvre, Paris. Le totale.
de Bellini encore très proche des dessins caractère évocateur de la peinture de pay-
de son père, Jacopo. La sensibil ité dont sage vénitienne (illustration couleur n• 92)
témoigne le paysage, l'éclat et les coloris est justement célèbre; il s'accrut encore
relèvent d 'une traditio n plus ancienne per- avec le traitement de la lumière telle que
155
92. (page précédente, en ha ut) Tiziano 93. (page précédente, en bas) Jacopo 94. (ci-dessus) Paolo Caliari (Véronèse).
Vecelli (Titien). Amour sacré et amour pro- Robusti (Le Tintoret). Découverte du corps Mariage mystique de saillfe Catherine. 1560
fane. 1515 environ. Peinture sur toile. de saint Marc. 1562 environ. Peinture sur environ. (3,77 x 2,42 rn). Accademia,
(1 ,18 x 2,82 rn). Ga lerie Borghèse, Rome. toile (405,2 x 405,2 cm). Brera, Milan. Venise. Cette œuvre, qui est l'un des plus
Bien qu' il ne s'agisse pas de la première A l'origine, à la Scuola di San Marco. splendides retables de Véronèse, contraste
étude de nu féminin de l'apogée de la Cette toile est de la même lignée que l'œuvre fortement avec l'œuvre du Tintoret. Le
Renaissance, c'est certa inement l'un des de Carpaccio. La puissance dramatique en goût de Véronèse pour les costumes, les
plus célèbres. La composition, qui évoque est le souci essentiel. Remarquer également coloris chauds et 1'architecture grandiose
celle d'un relief, est remarquable, tout le recours aux jeux de lumière pour accen- le rapproche de la tradition antérieure,
comme le paysage romantique sur lequel tuer J'atmosphère drama tique. celle de Carpaccio et de Gentile Bellini.
les figures se détachent.
156
95. Titien. Persee et Andromède. 1560 envi- 96. (page suivante) Le Tintoret. Ascension.
ron. Peinture sur toile (1 79 x 197,5 cm). 1576-1581 environ. Peinture sur toile
Collection Wallace, Londres. Fait partie (5,38 x 3,25 m). Scuola di San Rocco,
des toiles envoyées à Philippe d'Espagne. Venise. Il est intéressant de comparer cette
La comparaison avec l'illustration cou- scène, tirée de l'œuvre la plus célèbre du
leur no 92 permet de mesurer l'évolution Tintoret, avec la toile de Titien (ci-dessus).
du style de Titien. Une d ouce lumière Toutes deux sont remarquables par la
envahit la toile et lui donne son unité. Les maîtrise dans le style des figures. La pro-
figu res apparaissent comme des formes fondeur joue un rô le seconda ire. Le Tin-
dans la lumière générale. toret donne une impression de drame et de
merveilleux en opposant ombre et lumière
et en changeant brusquement l'échelle
des personnages.
157
97. Titien. Hippolyte de Médicis. Détai l.
1533 environ. Peinture sur toile (1 ,38
x L,06 m). Palais Pitt i, Florence. Por trait
du milieu de la carrière de Titien. Le cos-
tume si important dans ce type de portra it
est, dit-on, hongrois et rappelle une expé-
dition militaire d'Hippolyte. Le visage est
fier , arrogant et lointain et sans dou te Aat-
teur pour le modèle.
P O R T R A IT S
peinture destinée à la Scuola di San Marco. C ’était Jacopo scènes sont pour lui de simples « décors » destinés à
Robusti, appelé le Tintoret. L’œuvre représentait l’un abriter un drame. Dans la majorité de ses œuvres impor
des miracles de saint Marc : le Miracle de l'esclave. Dès tantes, celles de la Scuola di San Rocco, il ne s ’intéresse 99
le début, le style dramatique et hardi du Tintoret chercha que superficiellement aux cadres architecturaux. L’espace
à éveiller des émotions chez le spectateur de ses œuvres. est presque supprimé et les figures sont disposées à la
Il avait recours à tous les moyens qui pouvaient lui surface de la toile sans qu’il soit tenu compte de la
permettre de parvenir à ses fins : jeux d ’ombre et de profondeur de leur position dans l’espace. Dans les
lumière et une emphase sur les figures que l ’on ne retrouve œuvres de la Poésie, Titien avait déjà abordé une concep
que chez Titien vers 1540. Le premier biographe du tion semblable, mais dans l’ensemble, les couleurs du
Tintoret, Ridolfi, rapportait au siècle suivant l’admiration Tintoret, influencé peut-être en cela par les tons sombres
de l’artiste pour Michel-Ange. Il nous conte également de certaines œuvres de Titien, n ’ont nullement la douceur
que le Tintoret utilisait des boîtes aménagées comme une des coloris de la Poésie. La technique du Tintoret, qui
scène de théâtre et où l’éclairage pouvait être modifié, consiste à opposer des zones d ’ombre et des zones
ce qui lui permettait d ’étudier les jeux d ’ombre et de vivement éclairées, fut peut-être élaborée dans la pers
lumière. On dit aussi qu’il étudiait la figure humaine pective du cadre où ses toiles allaient être placées : de
sous des angles nouveaux en accrochant en l’air des sombres panneaux de bois que n’éclairaient que quelques
petits modèles d ’argile. Il est évident qu’on ne trouve pas sculptures et dorures. Les ombres profondes des tableaux
dans une seule et même œuvre, le résultat de ces recherches. du Tintoret se marient à merveille avec ces encadrements,
Mais le caractère théâtral d ’une autre œuvre, la Découverte et les formes colorées reprennent le rythme des ornements
93 du corps de saint Marc, exécutée aussi pour la Scuola dorés. Les toiles sont partagées entre trois salles, et
di San Marco, est certainement le résultat de ces expé dans la plus grande pièce, au rez-de-chaussée, la concep- 96
riences. tion spatiale du Tintoret devient très arbitraire. Il place
Le Tintoret ne s’intéressait pas aux cadres en eux- côte à côte de minuscules figures éloignées et d ’énormes
mêmes, se détachant ainsi d ’une tradition picturale figures de premier plan, si bien que toute compréhension
enracinée de l’art vénitien; les cadres où se déroulent les de sa conception de l’espace nous est rendue impossible.
100. Grand salon, villa Barbaro. M aser, près de C astelfranco. Villa 101. Jacopo Sansovino. Neptune. 1554-1567. Palais des Doges,
construite p a r P alladio; décor intérieur de Véronèse, exécuté entre Venise. Ce N eptune est, avec une autre statue, la prem ière œuvre
1559 et 1560. Véronèse a su a d ap ter le décor à l ’architecture de cette gigantesque exécutée à Venise. D ans ce dom aine Venise était en
pièce cruciform e. Les arcs peints encadrent des paysages fantastiques retard su r Florence o ù les prem iers nus m onum entaux étaient
qui faisaient de la villa une retraite cham pêtre. a pparus avec le D avid de M ichel-Ange (illustration noire n° 45).
O n reconnaît la griffe de Sansovino dans les contours ram assés
et le m ouvem ent de la figure.
Mais dans chacun de ces palais, la décoration architec symétrie. Cette impression était encore augmentée par
turale varie de manière significative. la présence d ’un portique classique à fronton et colonnes
On retrouve la même richesse du décor des surfaces au milieu du bâtiment principal. Dans la Villa Rotonda
chez Sansovino. Son édifice vénitien le plus remarquable, à Vicence, cet élément fut répété sur les quatre côtés de
la bibliothèque San Marco (commencée en 1537) ne la maison, ce qui produit un effet de symétrie parfaite
s’inspire pas directement de Bramante; les piliers des et d ’équilibre total. Le portail classique donne, semble-
arcades sont plus proches du théâtre romain de Marcellus. t-il, aux villas une allure de grandeur éternelle et d ’élé
Mais l’importance des décorations sculptées est remar gance. C ’est cet élément qui fut le plus souvent emprunté
quable. Les guirlandes de fleurs et de fruits de la frise à Palladio par les architectes anglais du xvnie siècle.
supérieure rappellent le décor en stuc du Palazzo
dell’Aquila. Néanmoins, bien que Sansovino manipule C O N C L U S IO N
habilement les motifs architecturaux classiques - et les
idées décoratives, son architecture conserve une auguste Le x v ie siècle ne fut pas seulement celui de la Renaissance,
gravité. mais aussi celui de la Réforme. N ous avons déjà parlé
De tous les autres architectes italiens du x v ie siècle, de la Contre-Réforme et des conséquences que ce mouve
Andréa Palladio fut sans doute le plus influent. En 1570, ment eut pour l’art. Ces conséquences furent profondes
il publia li Quattro Libri dell'Architettura, œuvre plus en Italie, en particulier dans l’art de la Société de Jésus
érudite et mieux documentée que tous les autres traités (fondée en 1540). On peut donc se demander si la Réforme
italiens sur l’architecture écrits au x v ie siècle. Outre les eut des effets parallèles. Mais la nature des idées religieuses
connaissances de Palladio, ce traité présente son œuvre qui l ’amenèrent furent telles qu’elle eut des conséquences
originale car il cite la plupart de ses propres édifices. totalement différentes. Les décrets du concile de Trente,
Dans sa jeunesse, il se rendit à Rome en compagnie d ’un qui matérialisaient les principales notions de la base
humaniste du nom de Trissino et y étudia en 1540 et de la Contre-Réforme, ne faisaient que réviser l ’art
1541, les ruines antiques. Cependant, il passa la majorité ecclésiastique sans le supprimer. Mais les églises de Luther
de sa vie à Vicence, et c ’est là qu’il édifia la plus grande et de Calvin étaient en si profond désaccord avec le
partie de ses édifices. Il travailla aussi à Venise et l’église contenu même de l ’art ecclésiastique qu’aucune alter
de San Giorgio Maggiore qui se dresse sur l ’île faisant native ne s ’offrait à eux et qu’ils durent le détruire
face au palais des Doges, est sans doute son œuvre la purement et simplement. Ainsi, de nombreux objets d ’art,
plus connue. retables, vitraux, images sculptées... disparurent des
Palladio s ’inspira de sources très variées. Il admirait régions qui tombèrent au x v ie siècle sous le contrôle de
l ’ordre et la symétrie des œuvres de Bramante, mais l’Église réformée. Pour vivre, les artistes durent se
comme les successeurs de Bramante, il agrémenta ses tourner vers le profane et ne créèrent que ce qui leur était
œuvres de décors sculptés soigneusement équilibrés. permis : portraits, tableaux de genre, monuments publics,
Dans l’ensemble, son œuvre fut si mesurée et logique décors de jardins, palais et hôtels de ville.
qu’elle séduit encore les architectes d ’aujourd’hui. Certains artistes étaient favorables à la Réforme ou
La réputation de Palladio repose également sur une connaissaient des hommes qui, de notoriété publique,
série de magnifiques villas. On commençait tout juste approuvaient la Réforme. C ’est le cas de nombreux
à confier aux architectes la construction des villas. C ’est peintres célèbres du Nord vers 1525 ; parmi eux, on compte
certainement Alberti qui ouvrit la voie à ce genre de des artistes aux styles très divers : Dürer, bien qu’il soit
commandes au x v e siècle. Mais cette attitude nouvelle au service de l ’empereur, connaissait Luther et Erasme;
des mécènes s’explique aussi par le fait qu’ils avaient Holbein, qui passa la majeure partie de sa vie à la cour
compris qu’on pouvait désormais construire des villas protestante d ’Angleterre, connaissait également Erasme;
qui ne soient pas des châteaux forts. Vers 1480, la famille Cranach, peintre à la cour protestante de Saxe, et
Médicis fit construire la célèbre villa de Poggio a Caiano Grünewald avaient des sympathies luthériennes. Cepen
qui fut sans doute l’un des premiers édifices de ce genre. dant, il n ’existait pas assez d ’éléments semblables chez
Néanmoins il existe divers types de maisons de campagne. ces artistes qui permettent de parler de « caractéristiques
Certaines, comme le Palazzo del Tè, étaient très proches réformistes ». Ét si les tableaux de Grünewald révèlent
de la ville; d ’autres, construites loin de toute cité, se un déséquilibre mental, rien ne prouve que ce déséquilibre
trouvaient à proximité d ’une ferme, propriété de la soit un « signe des temps ».
famille, qui assurait le ravitaillement. Palladio construisit Nombreux sont les écrivains qui ont tenté de décrire
des villas des deux types, mais celles qui appartiennent à la Renaissance. Dans le domaine de l’art, les changements
la seconde catégorie sont les plus nombreuses. Sansovino qui se produisirent alors se traduisent par l’abandon du
et Sanmicheli avaient, eux aussi, dessiné des plans de style gothique et annoncent un art nouveau s ’inspirant
villa. Et c ’est la Villa Soranza de Sanmicheli qui inspira de l’Antiquité. De profonds bouleversements touchèrent
¡04 à Palladio ses idées les plus caractéristiques : ailes en également d ’autres domaines. En vérité, il semble bien
saillie se détachant du bâtiment principal, par exemple. que nulle autre période que le x v e siècle et le x v ie n ’aient
Ces ailes servaient souvent à relier le bâtiment central mieux mérité le qualificatif de « transitoire ». Le renfor
aux dépendances. En outre, sur le plan subjectif, elles cement de nations comme la France et l’Angleterre; la
semblent se tendre vers le paysage pour l’enserrer. faiblesse du Saint Empire romain; la naissance du
Ce qui séduisait dans les villas de Palladio, c ’était leur protestantisme et la fin de l’universalité de l ’Église; les
166
E.T
L' OMBRIE
Il
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Squarcione - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - -.Jacopo Bellini
--------------------
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - c o s m e T-:~
les traits représentent les vies des artistes. s;
Antonello da Messina (et i
les pointtiMs correspondent aux dates
approximatives.
VENISE PADOUE les noms des artistes ont été placés dans les
réglons où ils ont le plus travaillé et non
MANTOUE pas dans les régions où ils sont nés ou ont
été formés. S'ils ont travaillé dans d'autres
ET MILAN
régtons. celles-ct sont menttonnées entre
parenthèses. Ex. : dans la rubrique Rome
«Raphaël (et à Florence)» signilte «a traV811/é
8 Florence et 8 Rome ». FI. = Flamand.
H = HollandaiS
--------------------te Filarete---------------
- - - - - - - - - - - - - - - Martin S
- - - - - - - - - - - - - - - - - - lukas Moser - - - - - - - - - - - - - -
FRANCE
- - - - - - - - - - - - - - - - - - F o u q u e t - - - - --
ESPAGN!:.
11480 11490 11500 11510 11520 11550 11560 11570
- - - - - - - - - - - A n d r e a del Sarto - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - Andrea Sansovmo
-----------Aibertmelh - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - Pontormo
-------------------Bronzino - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
o Pollaiuolo
-Piero Pollaiuolo
- - - - - - - - - - F r a Bartolommeo
- - - - - - - - Fll1pp1no L i p p i - - - - - - - - - - - -
' S. Sepolcto et à Rome) - - - - - - - - - -- - - - - - - Rosso florentino (et à Fontainebleau) - - - - - - - -
Vasari
- - - - - - - - - - - - - - - - - - Polidoro da Caravaggio - - - - - - - - - -
- - - - - - - - Parmigianino (et à Parme) - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - Vignola---------------------
- - - - - - - - - - - - - S a l v i a t i (et à Florence) - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - J a c o p i n o del Conte (mort en 1598) - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Sebastiano Serlio - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - P a l m a Vecchio
Giovanni B e l l i n i - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
-----Foppa
t à Ferrare) - - - - - - - - - - - - - - - Primaticcio (le Primatice) (et à Fontainebleeu)
~ - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Lorenzo Lotto
- - Mantegna - - - - - - - - - - - - - - - - - - Palladio (mort en 1580) - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - Alvise Vivarini - - ... - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - B a s s a n o (mort en 1592) - - - - - - - - - - - - - -
- - - Pietro Lombardo - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - Tulho Lombardo - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - A n t o n i o Lombardo - - - - - - - - - - - - - - T l n t o r e t t o (le Tintoret) (mort en 1594) - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - Cima da Conegliano - - - - - - - - - - - - Alessandro Viltoria (mort en 1608) - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - Carpaccio Véronèse (mort en 1588) - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - Antico - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Giorgione - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - Pordenone
Michele Sanmicheli - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - s e b a s t i a n o del Piombo (et à R o m e ) - - - - - - - - - - - - - -
Jacopo Sansovino - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
Titien---------------------------
--- --- __________ Le Corrège
;...
G1ulio R o m a n o - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Patemr (FI.) - - - - -
·----------- Memlinc (FI) - - - - - - - P1erre Breughel l'Ancien ( F I . ) - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - Jan van Scorel (H.) - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - Maerten van Heemskerck (H.) - - - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - Spranger (FI.) (mort en 1611) _ _ _ __
- - - - - - - - - - - - - M a b u s e ( F I . ) - - - - - - - - - - - --
- Hugo van der Goes (FI.)--- - Adriaen de Vries (mort en 1626)
Bosch (H .)
- - - - - - - - - - - - - - - - o u e n t m Massys (FI.) - - - - - - - - - - - - - - - - -
Gérard David (FI.)
- - - - Geertgen tot Sint Jans (H.)
-------------veit Stoss---------------------------
-----------------Durer-----------------
Riemenschneider - - - - - - - - - - - -- - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - Altdorfer----------------
ael Pacher
~----------Adam
r-' Krafft - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Grunewald
Lucas Cranach l'Ancien
Hermann Vischer le Jeune
Hans Holbein le Jeune (et à Bâle et en Angleterre) - - - - -
Jamnitzer (mort en 1 5 8 5 ) - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - Jean C l o u e t - - - - - - - -
Philibert de L'Orme
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Lescot - - - - - - - - - - - - - - - - - -
- - - - - - - - - - - - G e r m a i n Pilon (mort en 15 )
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - Goujon -- ------ - --
- - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - - P e d r o Machuca - - - - - - - -
------- ---------------------Berruguete--------------------
- - - - - - - - - - - - - - - - - J u a n Baut1sta de Toledo--------
- - - - - - - - - - - - Herrara (mort en 1597) - - - - - - - - - - -
El Greco (
Notes biographiques sur les artistes
A G O S T IN O di D uccio. S culpteur florentin, n é en à R om e vers 1481-1482 p o u r déco rer la ch apelle D A V ID , G érard . P ein tre flam and né vers 1460 à
1418; il tra v ailla à F lorence et à M odène, R im in i et Sixtine. Il passe p o u r av o ir été influencé p a r l ’en O u d ew ater, en H o llan d e. E n 1483, il se ren d it à
B ologne. Il m o u ru t en 1481. seignem ent de S av o n aro le. Il m o u ru t en 1510. B ruges o ù il trav ailla. Il effectua u n voyage à A nvers
en 1515. Il m o u ru t à B ruges en 1523.
A L B E R T I, Leone B attista . H u m an iste et architecte B O U T S , D irck. P ein tre h o llan d ais, né vers 1415 à
flo re n tin , né à G ênes, sans d o u te en 1404. E n 1428, H aarlem . II trav ailla s u rto u t à L o u v ain o ù il m o u D E S ID E R IO da Settignano. S cu lp teu r flo ren tin né
il se re n d it à F lo ren c e, puis e n tra au service du pape ru t en 1475. en 1428. 11 trav ailla à F lorence o ù il m o u ru t en 1464.
et voyagea. Il exerça su rto u t son ta len t d ’architecte B R A M A N T E , D onato. A rch itecte o rig in aire des
à F lo ren c e, R im ini et M a n to u e ; il m o u ru t en 1472. D O N A T E L L O . S cu lp teu r flo ren tin , né en 1386. Il
M arches, né en 1444 près d ’U rb in o ; en 1477, il se
a p p rit son m étier et trav ailla à F lo ren ce. E n tre 1431
ren d it à B ergam e. E n tre 1479 et 1499, il trav ailla su r
A L B E R T IN E L L I. M a rio tto , P eintre florentin. N é et 1433, il visita R o m e, puis re n tra à F lo rence av an t
to u t à M ilan et à Pavie. E n 1499, il se fixa à R o m e
en 1474; il vécut et tra v ailla à F lorence; il m o u ru t de se ren d re à P ad o u e en tre 1443 et 1453. Il reto u rn a
o ù il m o u ru t en 1514. à F lo ren ce et y m o u ru t en 1466.
en 1515.
B R E U G H E L , P ierre. P ein tre flam and, né vers 1525
A L T D O R F E R , A lbrecht. P eintre bavarois, dessina D U R E R , A lbert. P ein tre, grav eu r et dessin ateu r
ou 1530. II tra v ailla s u rto u t à A nvers et à Bruxelles.
te u r et g rav eu r; n é en 1480. Il trav ailla s u rto u t à d ’estam p es fran co n ien , né en 1471 à N u rem b erg où
E n tre 1552 et 1554, il visita l ’Italie, R o m e et la
R eg en sb u rg (R atisb o n n e). C ’est u n des artistes les il se fixa. Il fit deux séjours à V enise en 1494-1495 et
Sicile. Il m o u ru t en 1569. en 1505-1507. E n 1521, il tra v ailla à la c o u r de
p lus im p o rtan ts de l ’école allem ande. Il m o u ru t en
1538. M axim ilien II, p uis de son fils C h arles V. Il visita
B R O E D E R L A M , M elchior. P ein tre flam and qui
les Pays-Bas en 1520. Il m o u ru t en 1528.
com m ença à p ein d re en 1381, E n 1385, il en tre au
A N G E L IC O , F ra. P ein tre flroentin. N é sans d o u te
service de P hilip p e le H a rd i, d u c de B ourgogne.
en 1400. Il en tra dan s un cou vent d o m inicain à
A près 1409, sa vie n o u s est inconnue.
Fiesole, près de F lorence. Il tra v ailla s u rto u t à F lo
rence, m ais visita R o m e vers 1446-1449; il reto u rn a E Y C K , J a n van. P ein tre flam and. Il co m m en ça à
B R O N Z IN O (A g n o lo A llori). P ein tre florentin, né
à R o m e o ù il m o u ru t en 1455. trav ailler en 1422. D ’ab o rd à la co u r de Jean , com te
en 1503. Il tra v ailla su rto u t à F lo ren ce o ù il fu t
de H o lla n d e, puis à la co u r de P h ilip p e le B on, duc
peintre à la c o u r du d u c C osm e I er de M édicis; il
A N T IC O (P iero Jaco p o A lari Bonacolsi). S culpteur de B ourgogne. A p a rtir de 1430, il vécut à B ruges
m o u ru t en 1572. ju s q u ’à sa m o rt en 1441.
su r b ro n ze, né à M an to u e vers 1460. Il tra v ailla à la
c o u r des G o nzague dan s cette m êm e ville, et visita
B R U N E L L E S C H I, Filippo. S cu lp teu r et arch itecte
R o m e en 1497; il m o u ru t en 1528. florentin, né en 1377. Il trav ailla s u rto u t à F lorence
et aux environs, m ais se ren d it à R o m e vers 1405 et F IL A R E T E (A n to n io di P ietro A verlino). Sculpteur
A N T O N E L L O da M essina. P eintre sicilien né en
entre 1430 et 1433. Il m o u ru t en 1446. et arch itecte italien né vers 1400 à F lorence. Il se
1430. Il trav ailla à N aples et à M essine, puis visita
V enise en 1475-1476. Il m o u ru t à V enise en 1479. ren d it p ro b ab lem en t à R o m e vers 1433. E n 1447 il
rev in t à F lo ren ce et voyagea en Italie d u N o rd ju s
q u ’à ce q u ’il soit rap p elé à M ilan en 1451. Il reto u rn a
C A M P IN , R obert. P ein tre flam and né en 1378 o u p eu t-être à R o m e vers 1465 et m o u ru t vers 1469.
B A N D IN E L L E Baccio. S culpteur, peintre et o rfèvre 1379. Il tra v ailla s u rto u t à T o u rn a i. O n p eu t dire que
florentin. N é en 1493. Bien q u ’il se soit ren d u à R o m e son œ uvre n ’est au tre q ue celle q u i est co m m u n é F IO R E , Jacobello del. P ein tre vénitien q u i trav ailla
en tre 1536 et 1541, il tra v ailla s u rto u t à F lorence, où m ent attrib u é e au M aître de F lém alle. Bien que cela vers 1400. Il vécut s u rto u t à V enise o ù il m o u ru t en
il m o u ru t en 1560. ne soit pas une certitu d e ab so lu e, n o u s a d o p tero n s 1439.
ici cette thèse sans la discuter. Il m o u ru t en 1444.
B A R B A R I, Jaco p o de’ P eintre et graveur vénitien. F O P P A , V incenzo. P ein tre de B rescia, né en tre 1427
N é vers 1445. Il tra v ailla d ’a b o rd à Venise puis après C A R A V A G G IO , Polidoro da (Le C aravage). P eintre et 1430. P ein tre à la c o u r des ducs de M ila n ; il tra
1500 en A llem agne et aux Pays-Bas. Il m o u ru t en italien né vers 1490. Il trav ailla à R o m e ju s q u ’en 1528, vailla s u rto u t à M ilan et à Pavie. Il fit plusieurs
1516. puis à N aples et à M essine ju s q u ’à sa m o rt en 1542. voyages à G ênes et m o u ru t vers 1515.
B A R T O L O M M E O , F ra (Bartolom m eo della P o rta). C A R P A C C IO , V ittore. P eintre vénitien, né vers F O U Q U E T , Jean . P eintre fran çais, né vers 1420, à
P ein tre flo rentin, né vers 1474. En 1500, il en tra au 1465. Il tra v ailla presque un iq u em en t à V enise. Il T o u rs. Il se ren d it sans d o u te à R o m e vers 1440, mais
c o u v e n t de S an M arco à F lorence, puis se ren d it en m o u ru t entre 1523 et 1526. trav ailla s u rto u t à la co u r de F ran ce, à T o u rs. Il
1508 à Venise, et vers 1514, à R o m e ; il m o u ru t vers m o u ru t en 1481, peu t-être av an t.
1517. C A S T A G N O , A ndrea del. P eintre florentin né en
1423. E n 1442, il se ren d it à V enise, m ais trav ailla
B A SS A N O (Jacopo da P onta). P eintre vénitien né su rto u t à F lorence. Il m o u ru t en 1457.
vers 1515. C ’est à V enise q u ’il a p p rit son art, mais G E E R T G E N to t Sint Jan s. P ein tre ho llan d ais qui
il tra v ailla su rto u t à B assano. Il m o u ru t en 1592. C E L L IN I, Benvenuto. S culpteur et o rfèv re florentin, m o u ru t, d it-o n , en 1490, à l ’âge de v in g t-h u it ans. Il
né en 1500. E n tre 1519 et 1540, il tra v ailla s u rto u t à tra v ailla à H aarlem .
B E L L E C H O S E , H enri. P eintre flam and em ployé R o m e , visitant aussi F lo ren ce, V enise et la F ran ce.
vers 1415 à la c o u r du duc de B ourgogne à D ijon. E n tre 1540 et 1545 il séjo u rn a en F ran ce. A p a rtir de G E N T IL E da F abriano. P eintre o rig in aire des M a r
Il y m o u ru t en tre 1440 et 1444. 1545, il dem eura s u rto u t à F lo ren ce o ù il m o u ru t ches, né vers 1370. Vers 1408-1409 il tra v ailla au
en 1571. palais des D oges, à V enise. E n tre 1414 et 1419, il
B E L L IN I, G iovanni. P eintre vénitien, né vers 1430, d em eu ra à B rescia; en tre 1422 et 1425, à F lorence,
fils de Jaco p o Bellini. Il tra v ailla presque uniquem ent C H R IS T U S , P etru s. P ein tre flam and, né vers 1420. en 1425 et 1426, à Sienne. E n 1427, il se ren d it à
à V enise ju s q u ’à sa m o rt en 1470 ou 1471. A près 1444, il tra v ailla su rto u t à Bruges et m o u ru t R o m e et y m o u ru t cette m êm e année.
en 1472 ou 1473.
B E R R U G U E T E , Alonso. S culpteur .peintre et arch i G E R H A E R T , N ikolaus. D ’orig in e in co n n u e. E n tre
tecte espagnol. N é en 1486. A près 1504, il s ’étab lit C IM A da Conegliano. P eintre vénitien, né en 1459 1462 et 1467, il tra v ailla à S trasb o u rg . E n 1467, il se
en Italie, à F lorence n o ta m m e n t. Il reto u rn a en ou 1460. Il tra v ailla su rto u t à V enise et m o u ru t en ren d it à V ienne. En 1472, il se fixa à W ien er-N eu stad t
E spagne vers 1520. Il tra v ailla su rto u t à V alladolid 1517 ou 1518. et m o u ru t vers 1487.
et T o lèd e, o ù il m o u ru t en 1561.
C L O U E T , Jean . P ein tre flam and, pein tre à la co u r G H IB E R T I, Lorenzo. S cu lp teu r et o rfèv re florentin,
B E R T O L D O di G iovanni. S culpteur florentin né du roi de F rance. 11 tra v ailla su rto u t aux environs q u i fu t égalem ent p ein tre et arch itecte à ses heures.
vers 1*;20; il vécut et tra v ailla à F lorence o ù il m o u de 1509 et m o u ru t en 1540 o u 1541. N é en 1378, il tra v ailla s u rto u t à F lo ren ce, m ais aussi
ru t en 1491. à Sienne en tre 1417 et 1427. En 1424, il se ren d it à
C O N T E , Jacopino del. P eintre flo ren tin , né en 1510. V enise; il m o u ru t en 1455.
B O L O G N A , G iovanni. S culpteur flam and né en E n 1538, il se ren d it à R o m e o ù il vécut et travailla.
1529 à D ouai. Il a p p rit son a rt dan s les F landres, Il y m o u ru t en 1598. G H IR L A N D A IO , D omenico. P ein tre flo ren tin , né
m ais g ag n a l ’Italie vers 1554. A p a rt un séjour à en 1449. Il tra v ailla s u rto u t à F lorence, m ais se ren
B ologne (1563-1567), il tra v ailla su rto u t à Florence. C O R R E G G IO , A ntonio (Le C orrège). P eintre m ila d it à R o m e en 1481-1482 p o u r p articip er à la déco
Il m o u ru t en 1608. nais, né vers 1494. 11 tra v ailla su rto u t à C orreggio et ratio n de la chapelle Sixtine. Il m o u ru t en 1494.
à Parm e. Il m o u ru t en 1534.
B O N IF A Z IO d e ’ P ita ti. P eintre vénitien né en 1487. G IO R G IO N E . P ein tre vénitien né en tre 1476 et 1478.
Il vécut et tra v ailla à Venise. Il m o u ru t en 1553. C R A N A C H , Lucas. P ein tre, g raveur et dessin ateu r Il trav ailla s u rto u t à Venise et m o u ru t en 1510.
d ’estam pes allem an d , né en 1479. En 1503, il se ren
B O S C H , Jérôm e. P eintre h ollandais, né vers 1450, à d it à V ienne, m ais à p a rtir de 1505, il tra v ailla s u r G IU S T I, Antonio. S culpteur florentin, né av a n t 1485.
H erto g en b o sh sans d o u te , où il vécut; il m o u ru t en to u t à W ittenberg o ù il fu t attach é à la c o u r de V ers 1504, il v in t en F ran ce, à T o u rs. 11 y vécut et y
1516. l’Électeur de Saxe. Il m o u ru t en 1553. tra v ailla ju s q u ’à sa m o rt en 1519.
B O T T IC E L L E Sandro. P eintre florentin, né vers C R E D I, Lorenzo di. P ein tre florentin, né vers 1458. G IU S T I, G iovanni. S cu lp teu r florentin, jeune frère
1445. 11 trav ailla s u rto u t à F lorence, mais il se ren d it Il vécut et trav ailla à F lo ren ce; il m o u ru t en 1537. d ’A n to n io , né en 1485. Vers 1504, il vint en F ran ce,
170
171
à T o u rs. Il y vécut et y trav ailla ju s q u ’en 1549, année s u rto u t à F lo ren ce, m ais aussi à R o m e en tre 1488 et M U L T S C H E R , H an s. P ein tre et scu lp teu r orig in aire
de sa m ort. 1493. Il m o u ru t en 1504. de S o u ab e, né vers 1400. Il tra v ailla s u rto u t à U lm
o u aux environs. Il m o u ru t vers 1467.
G O E S , H ugo van der. P eintre flam and né en 1445, L O M B A R D O , Antonio. S cu lp teu r et architecte
p ro b ab lem en t à G an d . Il y vécut ju s q u ’en 1475, lo m b ard , né vers 1458. C ’est le p lus jeu n e fils de
an n ée o ù il devint frère lai à R o o d e C looster, près P ietro L o m b ard o . Il tra v ailla sans d o u te à Venise N A N N I di Banco. S cu lp teu r flo ren tin , né vers 1384;
de Bruxelles. Il m o u ru t en 1482. e n tre 1474 et 1506, puis se fixa à F e rra re o ù il m o u ru t il vécut et trav ailla à F lo ren ce o ù il m o u ru t en 1421.
en 1516.
G O S S A E R T , J a n (M A B U S E ). P ein tre flam and né
vers 1480. Il trav ailla s u rto u t à A nvers, se ren d it en L O M B A R D O , P ietro . S cu lp teu r et arch itecte lo m O R L E Y , B ernard van. P ein tre flam an d , né vers 1488.
Italie en 1508 et m o u ru t vers 1533. b a rd , né sans d o u te vers 1435. E n 1464, il se ren d it Il fit sans d o u te u n voyage en Italie, m ais trav ailla
à P a d o u e ; en 1474, à V enise o u il vécut ju s q u ’à sa s u rto u t à Bruxelles o ù il m o u ru t en 1451.
G O U J O N , Je a n . S culpteur et architecte français, né m o rt en 1515.
sans d o u te vers 1510. Il tra v ailla d ’a b o rd à R ouen O R M E , P h ilibert de L ’. A rch itecte fran çais, né vers
(1530), puis vers 1540, il résida su rto u t à P aris. Il L O M B A R D O , Tullio. S cu lp teu r et arch itecte lo m 1510; il se ren d it à R o m e vers 1535, p uis à P aris vers
m o u ru t après 1562. b a rd , fils aîné de P ietro L o m b ard o . II vécut et tra 1540. Il trav ailla s u rto u t p o u r la c o u r de F ran ce ju s
vailla su rto u t à V enise et aux env iro n s, sans d o u te à q u ’à sa m o rt en 1570.
G R A S S E R , E rasm us. S culpteur et arch itecte b a v a p a rtir de 1474 ju s q u ’à sa m o rt en 1532.
rois, né vers 1450. Il vécut et tra v ailla s u rto u t à
M u n ich et aux environs et y m o u ru t en 1526. L O R E N Z O M onaco. P ein tre siennois, né en tre 1370
P A C H E R , M ichael. P ein tre et scu lp teu r tyrolien, né
et 1372. Il tra v ailla s u rto u t à F lo ren ce o ù il en tra au
vers 1435. Vers 1462-1463, il se ren d it à B runico
G R E C O , L e (D om enikos T heo to co p o u lo s). P eintre m onastère de S ta M aria degli A ngeli. Il m o u ru t en tre
o ù il v écu t; il m o u ru t en 1498.
d ’orig ine crétoise, né en 1541. Il a p p rit son m étier de 1422 et 1425.
pein tre à V enise, se ren d it à R o m e vers 1570 et gagna P A L L A D IO , A ndréa. A rch itecte o rig in aire de Vi-
l ’Espagne aux environs de 1577. Il vécut s u rto u t à L O T T O , Lorenzo. P ein tre vénitien, né vers 1480.
cence, né en 1508. Il vécut et trav ailla s u rto u t à
T olède où il m o u ru t en 1614. E n tre 1503 et 1506, il vécut à Trévise. E n 1509, il
V icence et aux environs. Il fit plusieurs voyages à
vint à R o m e ; en 1513, il se ren d it d an s les M arches.
R o m e en 1540-1541, 1544, 1546 et 1550. Il exécuta
GRUNEW ALD (M ath ias N e ith a rd t-G o th a rd t). E n tre 1513 et 1526, il vécut et tra v ailla à B ergam e,
quelques œ uvres im p o rtan tes à V enise et m o u ru t à
P eintre de W ü rzb u rg , né vers 1475. Vers 1501, il vint puis à V enise en tre 1526 et 1542, to u t en faisan t des
V icence en 1580.
à S eligenstadt où il vécut et travailla. Il m o u ru t en voyages à B ergam e et d an s les M arch es. E n tre 1542
1528. et 1545, il alla à T révise, puis re to u rn a à V enise en tre P A L M A V ecchio, Jaco p o . P ein tre vénitien né en
1545 et 1549. E n 1549, il re p a rtit p o u r les M arches 1480. Il trav ailla su rto u t à V enise o ù il m o u ru t en
o ù il devait m o u rir à L o rette, en 1556. 1528.
H E E M S K E R C K , M aerten van. P eintre hollandais
né en 1498. Il vécut et trav ailla s u rto u t à H aarlem . P A R M IG IA N IN O , F rancesco. P ein tre m ilanais né
E n tre 1532 et 1535, il se rendit à R o m e ; il m o u ru t en 1503. Il vécut à P arm e ju s q u ’en 1523, p uis se re n
M A C H U C A , P edro. A rch itecte, scu lp teu r et peintre d it à R o m e. A près le sac de R o m e (1527), il cherch a
en 1574.
espagnol. P rem ier voyage à F lo ren ce vers 1516. En refuge d ans le N o rd , puis en 1530 revint à R o m e où
H O L B E IN , H an s, le Jeune. P eintre bavarois né en 1520, il re to u rn a en Espagne (G ren ad e) o ù il m o u ru t il m o u ru t en 1540.
1497 ou 1498, à A ugsbourg. En 1515, il se ren d it à en 1550.
Bâle o ù il vécut ju s q u ’en 1526, date à laquelle il alla P A T E N IR , Joachim . P ein tre flam and qui trav ailla
en A ngleterre. A près un co u rt séjour à Bâle, il rega M A L O U E L , Je a n . P eintre flam and. En 1396, il alla s u rto u t à A n v ers; il m o u ru t vers 1524.
gna l’A ngleterre où il vécut ju s q u ’à sa m o rt en 1543. à P aris, puis d evint pein tre à la c o u r du d u c de B o u r
gogne, à D ijo n , en 1397. Il m o u ru t à P aris en 1419. P E R U G IN O , P ietro (Le P érugin). P eintre orig in aire
de P érouse, né en tre 1445 et 1450, q u i com m en ça à
M A N T E G N A , A ndréa. P ein tre o rig in aire de P adoue, pein d re à F lorence et en O m brie. E n 1481 o u 1482,
J A M N IT Z E R , W enzel. O rfèvre au trich ien , né en né vers 1431. E n 1453, il s ’allia à la fam ille Bellini. il alla à R o m e (chapelle Sixtine). E nsuite il trav ailla
1508 à V ienne. Vers 1534, il devient citoyen de Il trav ailla à P ad o u e ju s q u ’aux en virons de 1460, à P érouse, to u t en faisant de n o m breux voyages à
N u rem b erg où il vécut ju s q u ’à sa m o rt en 1585. puis il se ren d it à la c o u r de M an to u e . En 1490, il fit F lo ren ce, R o m e et V enise. 11 m o u ru t en 1523.
un voyage à R o m e et tra v ailla au V atican. A part
cela, il vécut et tra v ailla à M an to u e et aux environs, P E R U Z Z I, Baldassare Tom m aso. A rchitecte et p ein
ju s q u ’à sa m o rt en 1506. tre siennois né en 1481. A p a rtir de 1503, il vécut et
L É O N A R D de V IN C I. P eintre florentin, né en 1452 tra v ailla su rto u t à R o m e, à l’exception d ’u n séjo u r
à V inci, près de F lorence o ù il a p p rit so n art. E ntre M A S A C C IO . P eintre flo ren tin , né en 1401. 11 tr a à B ologne (1521-1523) et à Sienne (1527-1529). Il
1482 et 1499, il vint à M ilan. E ntre 1500 et 1506, il vailla à F loren ce et à Pise. Il alla à R o m e o ù il m o u ru t m o u ru t à R o m e en 1536.
d em eura su rto u t à F lorence au service de C ésar en 1428.
B orgia. E n tre 1506 et 1513, il s ’installa à M ilan et P IE R O délia F R A N C E S C A . P eintre orig in aire
fit u n séjour à F lorence entre 1507 et 1508. E ntre M A S O L IN O . P ein tre florentin, né vers 1383-1384. d ’O m b rie, né en tre 1410 et 1420. Il d éb u ta à F lorence
1513 et 1517, il vint à R o m e , puis s ’ex p atria en 11 trav ailla sans d o u te à F lo ren ce ju s q u ’aux envi et, ap rès 1442, vécut s u rto u t à B orgo San S epolcro,
F ran ce où il m o u ru t en 1519. ro n s de 1430, à l ’exception d ’u n voyage en H ongrie se ren d an t à F errare (1445), R im ini (1451), A rezzo
(1427). Vers 1430 il se ren d it à R o m e et, de là, (1452) et R o m e (1459). A près 1478, il sem ble q u ’il
L E O N I, Leone. S culpteur arétin né en 1509. Il vint à C astiglion e d ’O lo n a (1435) près de M ilan . Il m o u ait ab an d o n n é la p ra tiq u e de la pein tu re p o u r se
à P ad oue vers 1537, puis à R o m e en tre 1538 et 1540. ru t entre 1440 et 1447. co n sacrer à la th éo rie de cet art. Il m o u ru t en 1492.
11 com m ença à M ilan sa carrière de scu lp teu r et
m éd ailleur, se ren d an t à Bruxelles et à A ugsbourg. M A S S Y S , Q uentin. P eintre flam an d , né en 1464 ou P IL O N , G erm ain. S cu lp teu r fran çais né vers 1530.
Il m o u ru t à M ilan en 1590. 1465 à L ouvain. En 1491, il se ren d it à A nvers et y Vers 1558, il trav ailla p o u r la c o u r de F ran ce, su rto u t
passa le reste de ses jo u rs, à l ’ex ception p eut-être à P aris. Il m o u ru t en 1590.
L E O N I, Pom peo. Fils de L eone, né vers 1533. Il d ’un voyage en Italie vers 1515. II m o u ru t en 1530.
dem eura à M ilan ju s q u ’en 1566, puis vécut su rto u t P IS A N E L L O , A ntonio. P ein tre et m édailliste de Pise
en E spagne où il m o u ru t en 1608. M E M L IN C , H ans. P eintre flam and né sans d o u te q u i trav ailla presq u e u n iq u e m en t d an s le n o rd de
vers 1445. Il vécut et tra v ailla à Bruges o ù il m o u ru t l’Italie. N é vers 1395, il com m en ça de pein d re à
L E S C O T , P ierre. A rchitecte français né en tre 1500 en 1494. V éro n e; en tre 1415 et 1422, o n le tro u v e à Venise,
et 1515. Il trav ailla su rto u t à P aris et m o u ru t en puis à R o m e (1431-1432) et à N aples (1448-1449).
1578. M IC H E L -A N G E . P eintre, scu lp teu r et architecte Il m o u ru t vers 1455.
florentin, né en 1475. Il d éb u ta à F lorence o ù il vécut
L IM B O U R G , P o l, H ennequin et H erm an de. Peintres ju s q u ’en 1505, à l ’exception d ’un séjo u r à Bologne P L E Y D E N W U R F F , H ans. P eintre d ’o rigine fra n
et en lum ineurs flam ands. Ils v in ren t à Paris vers 1400. et à R o m e en tre 1495 et 1501. E n tre 1505 et 1516 il con ien n e sans au c u n d o u te. E n 1451, il tra v aillait à
puis à la c o u r du duc de B ourgogne (1402) et du duc tra v ailla à R o m e , puis à F lo ren ce ju s q u ’en 1534, N u rem b erg ; il se ren d it à C racovie et à B reslau. Il
de Berry (1409 env. ). T ous trois m o u ru re n t avant d ate à laquelle il re to u rn a à R o m e o ù il m o u ru t en m o u ru t en 1472.
1416. 1564.
P O L L A IU O L O , A ntonio. P eintre et scu lp teu r floren
L IP P I, F ra Filippo. P eintre florentin, né vers 1406. M IC H E L O Z Z O M ichelozzi. S cu lp teu r, fo n d eu r et tin , né vers 1432, il trav ailla s u rto u t à F lo ren ce ju s
En 1421, il en tra au m onastère de S ta M aria del C ar- architecte flo ren tin , né en 1396. Il trav ailla su rto u t à q u ’en 1484, d ate à laquelle il p a rt p o u r R o m e o ù il
mine. A p a rt des voyages à P ad o u e (1434) et à Spo- F lorence m ais alla aussi sans d o u te à M ilan, vers d ev ait m o u rir en 1498.
lète (1466-1469), il trav ailla su rto u t à F lorence o u aux 1460. Il m o u ru t en 1472.
environs. Il m o u ru t en 1469. P O L L A IU O L O , Piero. P eintre florentin né en 1443’
M O S E R , L ukas. P eintre de W e ild e rs ta d t; o n ne frère cad et d ’A n to n io . 11 trav ailla à F lorence ju s
L I P P I, Filippino. P eintre florentin, fils illégitim e de c o n n a ît q u ’une seule de ses œ uvres : le retable de q u ’en 1484, d ate à laquelle il suivit son frère à R o m e.
F ra F ilippo L ippi, né en 1457 ou 1458. 11 travailla T iefen b ro n n , 1431. 11 y m o u ru t en 1496.
1 72
P O N T O R M O , Jacopo. P eintre florentin né en 1494. S A N S O V IN O , Jaco p o . S cu lp teu r flo ren tin , né en T U R A , Cosme. P ein tre de F e rrare, né av a n t 1431.
Il vécut et trav ailla presque uniq u em en t à F lorence 1486; il tra v ailla à F lo ren ce et à R o m e ju s q u ’en 1527, E n 1451, il fu t n o m m é à la c o u r de F e rra re et y resta
o u aux env irons, et y m o u ru t en 1556. puis se ren d it à V enise o ù il m o u ru t en 1570. ju s q u ’en 1486. Il m o u ru t en 1495.
P O R D E N O N E , G iovanni A ntonio. P eintre o rigi S A R T O , A ndréa del. P ein tre flo ren tin né en 1486,
n aire d u F rio u l, né en 1483 o u 1484. Il tra v ailla su r qui tra v ailla su rto u t à F lo ren ce et aux en v iro n s, m ais U C C E L L O , P ao lo . P ein tre flo ren tin né en 1396 ou
to u t à V enise et aux environs, m ais aussi à P laisance qui se re n d it to u tefo is en F ran ce en 1518-1519. Il 1397; il vécut et trav ailla su rto u t à F lo ren ce, mais
(vers 1530) et à F e rra re (1538). Il m o u ru t en 1539. m o u ru t en 1531. se ren d it à V enise en 1425 et à U rb in o de 1465 à 1469.
Il m o u ru t en 1475.
P R IM A T IC C IO , F rancesco (Le P rim atice). P eintre, S C H O N G A U E R , M artin . P ein tre et grav eu r alsacien
scu lp teu r et architecte bolognais né en 1504 o u 1505. né vers 1430. Il vécut et tra v ailla à C o lm ar s u rto u t et
Il d é b u ta à M an to u e . E n 1532, il se ren d it à la co u r m o u ru t en 1491 à B risach. V A G A , P ierino del. P ein tre flo ren tin né en 1501.
de F ran ce à F o n tain eb le au . Il se ren d it à R o m e entre J u s q u ’en 1527, il tra v ailla su rto u t à R o m e , p u is à
1540 et 1542 et en 1546. E n 1563, il reto u rn a à B olo S C O R E L , J a n van. P ein tre h o llan d ais, né en 1495.
G ênes et à Pise ju s q u ’en 1539. Il reto u rn a en su ite à
gne, et m o u ru t en 1570. F it ses d éb u ts à A m sterd a m . E n 1517, il se fixa à
R o m e et y m o u ru t en 1547.
U trech t. Il fit plusieurs voyages : Jéru salem en tre
1520 et 1524 (via la C arin th ie , V enise e t R o m e ); la V A S A R I, G iorgio. P ein tre et écrivain a rétin , né en
Q U E R C IA , Jaco p o délia. S cu lp teu r siennois, né F ran ce en 1540. Il m o u ru t en 1562. 1511. Il d é b u ta à F lo ren ce, tra v ailla s u rto u t à F lo
e n tre 1374 et 1375. E n tre 1406 et 1425, il trav ailla rence, R o m e et A rezzo. Il écrivit : « Vies des arch i
s u rto u t à Lucques et à Sienne. A p a rtir de 1425, il S E B A S T IA N O del Piom bo. P ein tre vénitien n é vers
tectes, p ein tres et scu lp teu rs italiens les plus ém i
se p artag ea entre B ologne et Sienne. Il m o u ru t en 1438. 1485. Il tra v ailla à V enise ju s q u ’en 1511, p u is il alla
nents. » U n e prem ière é d itio n eu t lieu en 1550 et une
à R om e o ù il m o u ru t à 1547.
seconde, p lus co m p lète, en 1568. Il m o u ru t en 1574.
R A P H A Ë L . P eintre et arch itecte né dans les M arches S E R L IO , S ebastiano. P ein tre et arch itecte b olognais,
V E N E Z IA N O D om enico. P ein tre p ro b ab lem en t véni
né en 1475. E n tre 1514 et 1527 il d em eu ra à R o m e,
en 1483. Il com m ença à peindre à P érouse, puis se tien m ais q u i fu t fo rm é à F lorence. Il n a q u it vers
puis se re n d it à V enise et finalem ent gagna la F ran ce,
fixa à F lorence. E n 1508, il q u itte F lorence p o u r 1410, tra v ailla à F lo ren ce et m o u ru t en 1461.
R o m e o ù il m o u ru t en 1520. en 1541. Il y m o u ru t en 1554.
V É R O N È S E , P ao lo . P ein tre véronais, né en 1528.
S IG N O R E L L I, L uca. P ein tre o rig in aire d ’O m brie,
R IE M E N S C H N E ID E R , Tilm an. S culpteur fra n Il vécut et tra v ailla su rto u t à V enise; il m o u ru t en
c o n ien né vers 1460. Il vécut et tra v ailla à W ü rzb u rg né en tre 1441 et 1450. V ers 1475, il visita sans d o u te
1588.
F lorence. E n 1482, il alla à R o m e (chapelle Sixtine).
et aux en v irons, et m o u ru t en 1531.
Il tra v ailla s u rto u t à C o rto n e et aux env iro n s. E n tre V E R R O C C H IO , A ndrea del. P ein tre, scu lp teu r et
R O B B IA , L uca délia. S culpteur florentin, n é en 1400, 1499 et 1503 o u 1504, il alla à O rvieto et rev in t à o rfèv re flo ren tin , né vers 1435. Il tra v ailla su rto u t à
q u i vécut et trav ailla su rto u t à F lo ren c e; il m o u ru t R o m e en 1508 et en 1513. Il m o u ru t en 1523. F lo ren c e, m ais à p a rtir de 1479, il alla fréq u em m en t
en 1482. à V enise o ù il m o u ru t en 1488.
S L U T E R , Claus. S cu lp teu r h o llan d ais d ’o rigine
R O M A N O , Giulio. P ein tre et architecte ro m a in , inconnue. A p a rtir de 1380, il fu t scu lp teu r a u service V IG N O L A , G iocom o B arozzi da. A rch itecte italien
n é en 1492 ou 1499. Il tra v ailla à R o m e ju s q u ’en de P hilippe le H a rd i, d u c de B o urgogne, à D ijo n o ù né en 1507; il d é b u ta à B ologne; vers 1530, il p a rtit
1524, d ate à laquelle il s ’in stalla à M a n to u e au service il m o u ru t en 1406. p o u r R o m e et visita la F ran ce en 1541. E n 1546, il
de la fam ille G o nzague. Il m o u ru t en 1546. tra v ailla p o u r la fam ille F arn èse à P arm e. E n su ite il
S P R A N G E R , Bartholom é. P eintre et g rav eu r flam and,
tra v ailla à R o m e et aux en v iro n s p o u r la fam ille
R O S S E L L IN O , A ntonio. S culpteur florentin né en né à A nvers en 1546. E n 1565, il alla à P aris, p u is à F arn èse et d ’au tres m écènes. Il m o u ru t en 1573.
1427. Il tra v ailla su rto u t à F lorence et aux environs R o m e , via M ila n et P arm e. E n tre 1575 et 1576, il
et m o u ru t vers 1479. e n tra a u service de l ’em p ereu r et se fixa à V ienne. V IT T O R IA , A lessandro. S cu lp teu r vénitien né en
Il m o u ru t à P rag u e en 1611. 1525. Il vécut et trav ailla à V enise ju s q u ’à sa m o rt
R O S S O F iorentino, G iovanni B attista. P ein tre flo en 1608.
re n tin , né en 1495. Il fit ses d éb u ts à F lorence. E n tre S Q U A R C IO N E , F rancesco. P ein tre o rig in aire de
1523 et 1527 il tra v ailla à R o m e . P uis il p a rtit p o u r P ad o u e, né en 1397. Il ne s ’élo ig n a p as de P ad o u e et V IV A R IN I, Alvise. P ein tre vénitien, fils d ’A n to n io ;
V enise et la F ra n c e (1530). Il y tra v ailla su rto u t à m o u ru t en 1468. il com m en ça à pein d re en 1457 et m o u ru t en tre 1503
F o n tain eb le au et m o u ru t en 1540. et 1505.
S T O S S , V eit. S cu lp teu r, p ein tre et g rav eu r p ro b a b le
m ent o rig in aire de F ran co n ie, né en 1440. E n 1477, V IV A R IN I, Antonio. P ein tre vénitien. Il com m ença
S A L V IA T I, F rancesco. P eintre florentin, né en 1510; il alla en P ologn e à C raco v ie et y d em eu ra ju s q u ’en à p ein d re vers 1440 et m o u ru t en tre 1475 et 1484.
il tra v a illa à F lo ren c e ju s q u ’en 1530 environ. Puis 1496. E n su ite, il se fixa d an s la rég io n de N u rem b erg
il alla à R o m e o ù il tra v ailla to u t en faisa n t quelques et m o u ru t en 1533. V IV A R IN I, B artolom m eo. P ein tre vénitien, frère
v oyages, : V enise et le n o rd de l ’Ita lie (1539-1541), d ’A n to n io ; il tra v ailla à p a rtir de 1450 en v iro n et
F lo ren ce (1544-1548) et la F ran ce (1554-1555). Il m o u ru t en 1499.
m o u ru t à R o m e en 1563. T IN T O R E T T O , Jaco p o (L e T in to ret). P ein tre véni
tien , né en 1518. Il vécut et tra v ailla su rto u t à V enise V R IE S , A driaen de. S cu lp teu r h o llan d ais, né vers
S A N G A L L O , A ntonio d a, le Jeune. A rchitecte flo o ù il m o u ru t en 1594. 1560 à L a H aye. Il a p p rit son a rt à F lo ren ce et vint
ren tin né en 1483, il alla à R o m e en 1503 et y vécut à R o m e vers 1590, p uis a A u g sb o u rg de 1596 à 1601.
p resq u e sans in te rru p tio n . Il m o u ru t en 1546. T IT IE N . P ein tre vén itien , né vers 1490. Il v écu t et Il s ’in sta lla en su ite à P rague et y d em eu ra ju s q u ’à sa
tra v ailla presq u e u n iq u e m en t à V enise, à l’ex cep tio n m o rt en 1626.
S A N M IC H E L I, M ichèle. A rchitecte de V érone, né de séjours à R o m e (1545-1546) et à A u g sb o u rg
en 1484. Vers 1500 il alla à R o m e o ù il tra v ailla ju s 1548-1549 et 1550-1551). Il m o u ru t en 1576.
q u ’en 1527. Puis il e n tra a u service de l ’É ta t vénitien W E Y D E N , R oger van der. P ein tre flam and né en
(1528) et tra v ailla su rto u t à V enise et dans les p ro T O L E D O , Ju a n B au tista de. A rch itecte esp ag n o l; il 1399 o u 1400. Il fu t fo rm é à T o u rn a i, p uis alla à
vinces vénitiennes, (en p articu lier V érone). Il m o u ru t se fo rm a à R om e. Il alla à V enise vers 1540 et re to u r B ruxelles en 1436 p o u r y tra v a ille r; il se ren d it peut-
à V érone en 1559. n a e n E spagne a v a n t ju illet 1559. Il y m o u ru t en 1567. être à B eaune, en B o urgogne, vers 1446 et à R o m e
en 1450. Il m o u ru t en 1464.
S A N S O V IN O , A ndréa. S culpteur et architecte flo T O R R IG IA N O , P ietro . S cu lp teu r florentin né en
ren tin , né vers 1460. Vers 1490, il fit plusieurs voyages 1472. Il a p p rit so n a rt à F lo ren ce, m ais tra v ailla su r W IT Z , C onrad. P ein tre allem an d né en tre 1400 et
au P o rtu g al. Il alla à R o m e en 1505, puis à L orette to u t en A ngleterre (1511-1518) et en E sp ag n e, o ù il 1410. E n 1434, il s ’in stalla à Bâle en Suisse. Il m o u ru t
et m o u ru t en 1529. m o u ru t en 1528. en tre 1444 et 1446.
Index
Les chiffres en caractères gras renvoient aux planches en couleurs.
Les chiffres en italique renvoient aux illustrations en noir et blanc.
A dam (T ullio L o m b ard o ) 74, 139, 88 B ourgogne, ducs de 106; voir à P h ilip p e le H a rd i C rucifixion avec le m a rtyr de saint Denis (Bellechose)
Adam et Eve (D ü rer) 129, 77 B outs, D irc k 106, 108, 66 39, 22
Adoration de l'agneau (H . et J. V an Eyck) 18 B ra b a n t 38
Adoration des m ages (B otticelli) 46, 29 B ram ante. D o n a to 41, 71, 77, 78, 80, 102, 108, 129, D am nés, les (Signorelli) 42
Adoration des m ages (C ercle d u m aître d u P arem ent 134, 144, 164, 165, 166, 23, 41, 53, 55, 41 Danaé (L e C orrège) 55
de N a rb o n n e ) 11 B raqcacci, chapelle, S an ta M arie d u C arm in e, D a n te 8
Adoration des m ages (L é o n ard de V inci) 48, 33 F lorence 35, 45, 28, 4 D av an za ti, palais, F lo ren ce 5
Adoration des m ages (Les frères L im bourg) 12 B rescia, S an ti N azaro e C elso 144, 164, 96 D av id , G é ra rd 105, 135
Adoration des bergers (G h irla n d aio ) 46, 28 B reslau 108 D avid (M ichel-A nge) 74, 75, 76, 80, 45
A go stino di D u ccio 65, 35 B reughel, le Vieux 136, 164, 80 D avid (V errocchio) 44
A lb ert V, É lecteur de B avière 133 B roederlam , M elch io r 37, 38, 14 Découverte du corps de saint M a rc (le T in to re t)
A lb erti, L eone B attista 34, 41, 42, 48, 65, 68, 69, 71, B ronzino (A g n o lo A llori) 101, 161, 62, 58 162, 93
131, 165,2 6 ,2 8 , 3 9 ,4 0 , 21, 31 B ruges 39, 106, 107, 108 Déposition (R ap h aël) 77, 50
A lbertinelli 80 B runelleschi, F ilip p o 10, 11, 12, 13, 15, 16, 33, 34, D escente de C roix (P o n to rm o ) 56
A lex andre V I, p ap e 72, 77 35, 41, 45, 48, 68, 71, 110, 15, 3 , 7, 8 D escente de C roix (van d er W eyden) 17
A llegri, A n to n io , voir à le C orrège B ru n i, L e o n a rd o 13 D esid erio d a S ettig n an o 44, 30
A llem agne II, 105, 108-110, 130, 133, 134 Bruxelles 107, 108, 112 D ijo n 109; ch a rtreu se de C h a m p m o l 36, 37, 19, 20,
A llo ri, A g n o lo , voir à B ronzino B u o n arro ti, M ichel-A nge voir à M ichel-A nge 22, 14
A lsace 109 B yzantin, a rt 68 D isegno 75
A ltd o rfe r, A lb rech t 135, 79 D o g es, palais des, V enise 138, 144, 165, 101, 83
A m érique 8 C aliari, P ao lo voir à V éronèse D o n ate llo 12, 13, 15, 16, 34, 37, 39, 43, 44, 45„48,
A nge (S ettignano) 30 C alvin 105, 165 66, 70, 74 98, 140, 11, 12, 13, 14, 7 , 9
A ngelico, F ra , 45, 48, 110, 26 C am b rid g e, K in g ’s C ollege ch ap el 106, 110, 68 D ü re r, A lbert 97, 129, 130, 132, 136, 165, 77, 62
A n n a, P alais d ’, V enise 144, 97 Cam era degli Sposi, C astello , M an to u e 67
A nnonciation (B roederlam ) 14 C am p in , R o b e rt 38, 39, 46, 107, 108, 15
A nnonciation (C am pin) 15 E n lu m in u res 37, 38, 39, 1, 11, 12, 13, 69
C am p o S an to , Pise 39
A nnonciation (L é o n ard de V inci) 76 E nterrem ent de saint E tienne (L ippi) 27
C anigiani, Sacra Fam iglia (R ap h a ël) 51
Annonciation avec les donateurs (F ra F ilip p o Lippi) 23 É rasm e de R o tte rd a m 105, 165
C a n to ria (D o n atello ) 44, 14
A n tico (P iero B onacolsi) 67, 35 E re m itan i, église des, P ad o u e 66, 142
C a n to ria , reliefs (della R o b b ia ) 44
A n to n ello d a M essina 108, 140, 86 Esclaves (M ichel-A nge) 164
C ara calla, em p ereu r 13
A nvers 108, 133, 136 E scurial 134, 135
C arav ag io , P o lid o ro d a 80
A pelle 14 E ste, Isabelle d ’ 67, 78
C a ro n a 138
Apollon (B ologne) 57 E to n C ollege 107, 68
C arp a ccio , V itto re 141, 163, 93, 83
A q u ila, P alazzo d e ll’, R om e 78, 102, 165, 55 É tude de d eu x nus (Signorelli) 46
C asta g n o , A n d rea del 43, 45, 29
A retin o , P ietro (l’A retin) 161 E yck, H u b e rt van 18
C astelfranco V eneto, V illa S o ran za 165
A rto is 38 E yck, J a n van 10, 38, 39, 46, 106, 107, 108, 109,
C astello , M an to u e 67
Ascension (le T in to ret) 96 18, 20
C astello N u o v o , N ap les 65, 32
Assom ption de la Vierge (le C orrège) 98, 57 C av a lcan ti, au tel de L ’A n n o n cia tio n , S ain te-M arie-
Assom ption de la Vierge (le P érugin) 99 N ouvelle, F lo ren ce 44 F arn èse, palais, R o m e 63
Assom ption de la Vierge (T itien) 142, 95 C ellini, B en venuto 40, 103, 112, 131, 133, 73 F arn ésin e, villa, R o m e 78, 80 48, 51, 52
A u g sb o u rg 161; F o n tain e d ’H ercule 133, 75 Cène, la (L é o n ard de V inci) 76 F azio , B arto lo m m eo 10
F o n ta in e de M ercure 133 Cène, la (V éronèse) 163 F erra re 8, 36, 69, 70, 98
A u to p o rtra it (A lberti) 21 C ercle du m aître du P arem en t de N a rb o n n e 11 Festin d ’H érode et exécution de saint Jean-B aptiste
A u to p o rtra it (D ü rer) 62 C erto sa , G alu zzo 97 (D o n atello ) 9
A veriino, A n to n io , voir à le F ilarete C h arlem ag n e , em p ereu r 8 F iesole 41
C harles IV, em p ereu r 8, 10 F ila rete (A n to n io A v eriino) 70, 71
Bacchus (M ichel-A nge) 74, 139, 44 C harles Q u in t, em p ereu r 72, 80, 133, 134, 161 Palais, F io re, Jaco b ello de 138
B ad ia, F iesole 41 G ren ad e 134, 83 Flagellation du C hrist (P iero d ella F ran cesca) 38
B aglioni, A tla n ta 77 C harles I er, roi d ’A n g leterre 105 F lan d res, a rt flam an d 38, 46, 106, 107, 108, 109, 136,
Baigneurs les (M ichel-A nge) 76, 97, 141, 48 C harles V, ro i de F ran ce 10, 37 140
B andinelli, B accio 80 C harles V I, ro i de F ran ce 36 « R enaissance flam an d e » 39
B arb a d o ri, retab le 45 C harles V III, ro i de F ran ce 9, 40, 72, 111 F lo ren ce 8, 9, 10, 11, 12, 13, 14, 15, 16, 33, 35, 36,
B arb a ri, J aco p o d e ’ 129 C h artreu se de C h am p m o l, D ijo n 36, 3 7 ,19, 2 0 ,2 2 ,1 4 37, 40, 41, 48, 65, 66, 68, 69, 70, 72, 73, 74, 77
B arb a ro , villa, M aser 163, 100, 104 Chasse N octurne (U cello) 43 80, 97, 98 99, 101, 108, 133, 137, 141, 142,
B aro q u e 134 C higi, A gostino 78, 51 B aptistère 11 16 4 3 ,1 0
B arto lo m m eo , F ra 80, 131 Chigi, C hap elle, S an ta M aria del P o p o lo , R o m e 78 B oboli (jard in s) 59
B assano, J aco p o d a P o n te 163, 164, 100 C h io stro V erde, S ain te-M arie-N o u v elle, F lo ren ce 43 C ath éd rale (D u o m o ) 15, 16, 43, 110 7, 15
Bataille d'A nghiari (L é o n ard de V inci) 76, 80, 49 Christ et Thom as l ’incrédule, le (V errochio) 44, 45, 25 Loge des In n o cen ts 33
Bataille de Cascina (M ichel-A nge) 75, 76, 80, 47, 48 Christ devant Pilate, le (Jaco p o Bellini) 90 O gnissanti 46
B ataille de San R om ano (U cello) 75 Christ dans la dem eure du P harisien, le (V éronèse) 163 O rsa n M ichele 12, 13, 14, 15, 16, 4, 5, 6, 10, 11, 25
B avière 108, 133 C h ristu s, P etru s 106 Palais D av an za ti 5
Bella maniera 103 C icéron 13 Palais della S ig n o ria 74
B ellechose, H en ri 22 C im a d a C o n eg lian o 140 Palais M ed icis-R iccard i 42, 1, 27
Bellini, G io v an n i 67, 139, 140, 141, 142, 163, 91 C lém ent V II, p ap e 73, 80, 99 Palais R ucellai 41, 42, 78, 131, 26
88, 89, 90 C lo u e t, J ean 135, 79 Palais Strozzi 42
Bellini, Ja c o p o 139-40, 141, 142, 163, 90 C olleoni, B arto lo m m eo 9, 2 Palazzo V ecchio 75, 76, 80, 57
B elvédère, c o u r d u , V atican 77 C o lm ar 108 S an ta C ro ce 33, 41
B erruguete, A lonso 135, 84 C ologne 11, 108 San Egidio 46
B erry, Je a n , duc de 10 C o lo n n a , fam ille 72 S an ta F elicità 56
B ertoldo 74, 43 C olisée, R o m e 41 S an L o ren zo 15, 33, 41, 80, 102, 13, 30, 7
B evilacqua, palais, V érone 103 C om bat d ’hom m es nus (P o liam o lo ) 48, 31 S an ta L ucia dei M ag n o li 33, 34
B isticci, V espasiano di 10 Com m entaires (G h ib erti) 14, 15, 103 S an ta L ucia del C arm in e 35, 45, 28, 4
B o b oli, ja rd in s, F lorence 59 C ondottière, le (A n to n ello d a M essina) 108, 140, 86 S ain te-M arie-N o u v elle 35, 41, 43, 44, 46, 65,
B ohêm e 10, 36 C onseil des D ix 137 16, 25
B o lo gna, G io v an n i 101, 133, 57, 59 C o n serv ato ri, P alazzo d ei, R o m e 61 S an M ichele V isdom ini 97, 57
B ologne 8, 72 C o n sta n tin , em p ereu r 1 S an M in ia to al M o n te 16, 33, 44, 24
B oltraffio, G io v an n i 24 C o n te , Jaco p in o del 99, 100, 101, 59 San S p irito 33, 34, 41, 8
B o n acolsi, P iero (A ntico) 67, 35 C o n tre -R éfo rm e 165 S an ta T rin ità 46, 28
B onifazio de P ita ti 164 C o p ern ic 166 F o n d aco dei T edeschi, V enise 141, 142, 144, 94
B orgia, fam ille 72 C o rreg io (A n to n io A llegri), le C o rrèg e 98, 99, 133, F o n tain eb le au 98, 130, 132, 80
B orgia, C ésar 72 57, 55 F o n tain eb le au , m an iérism e de 131, 80
B orgia, R o d rig o (P ape A lexandre V I) 72 C o rto n e 75 F o n te G aia , Sienne 9
B orgo S an Sepolcro 69, 108 C oncile de T re n te 101, 165 F o p p a , V incenzo 70, 71, 40
B osch, Jérô m e 106, 107, 134, 136, 67 Couronnem ent de la Vierge (P ach er) 109, 66 Forum romain vu du Capitole, le (H eem skerck) 43
B otticelli, S an d ro 40, 46, 47, 48, 77, 97, 3, 2 9 , 37 C ra n a c h , L ucas 111, 112, 130, 135, 165, 70 F o u q u e t, Jean 110, 69
B o u cicau t, m aréchal de 38, 13 C red i, L o re n zo di 47 F ran ce 10, 36, 80, 98, 99, 105, 109, 110, 130, 132,
B oucicaut, le m aître de 38, 13 C rucifixion (G rü n ew ald ) 130, 78 135, 166
174
F ran ço is I er, ro i de F ran ce 72, 98, 99, 112, 130, 131, K ru m lo v , M ad o n e de 36, 18 M ichel-A nge, B u o n a rro ti 40, 71, 73, 75, 76, 77, 78,
79 80. 97, 98, 99, 100, 101, 102, 104, 139, 141. 144,
F ran co n ie 108 L afreri A . 54 161, 162, 164, 166, 27, 44, 45, 47, 48, 52, 61, 63,
F rau en k irch e, V ipiteno 109, 70 L a m b erti, N icolo di P iero 6 64, 47, 61
F réd éric III, em p ereu r 109 L egnaia, villa V o lta 29 M ichelozzo 42, 70, 7 1,2 7
F rio u l 144 L éon X , p ape 73, 104 M ila n 8, 9, 10, 11, 36, 40, 41, 66, 70, 71, 98
Fuite en É gypte, la (le m aître des H eures du m aréchal L é o n ard de V inci 40, 4 1 , 47, 48, 70, 71, 75, 76, 77, C a th éd rale 71
de B oucicaut) 13 80, 97, 98, 130, 136, 33, 42, 49, 50, 49 S an ta M a ria delle G razie 76
L eo n i, L eone 134 S an ta M a ria presso S an S atiro 7 1,4 1
G aleazzo , G ian 40 L eoni, P o m p eo 134 S an S atiro 71
G alilée 166 L escot, P ierre 131, 132, 134, 77 M in erv a M edica, tem ple de, R o m e 34
G alu zzo , C ertosa 97 L eyden 109 M iracle de saint Antoine de Padoue (L o m b a rd o ) 86
G a n d 106, S aint-B avon 18 Liège, prince évêque de 38 M iracle de saint M a rc (L o m b ard o ) 84
R etab le de G a n d 39, 107, 18 L im bourg, frères 38, 39, 1, 12 M iracle de l ’Esclave (le T in to re t) 162
G a tta m e la ta , m o n u m en t (D o n atello ) 66 Lion de S a in t-M a rc (C arp accio ) 83 M iracle de la vraie C roix (C arp accio ) 93
G eertg en tô t S int Jan s 106-107, 135, 71 L ippi, F ra F ilip p o 45, 46, 66, 23, 27 M iracle de la Vierge (E to n C ollege) 68
G ênes 8 L ippi, F ilip p in o 47 M ise au Tom beau (van d er W eyden) 19
G en tile da F a b ria n o 11, 14, 43, 45, 48, 66, 140 L ochner, S tefan 11 M ission de saint Pierre (le P éru g in ) 44
G e rh a e rt, N ikolaus 106, 109, 71 L oggetta di S an M a rc o , V enise 164, 85 M o cenigo, P ietro 138
G e rh a rd , H u b ert 133 Loggia di Psyche, villa F arn ésin e , R o m e 51 « M o n arch ie », de la (D an te) 8
G h ib e rti, L orenzo 11, 12, 13, 14, 15, 16, 37, 43, 44 L o m b ard o , fam ille 142 M o ser, L ucas 107, 108, 69
45, 66, 103, 4, 5, 2, 10 L o m b a rd o , A n to n io 138, 86 M o u lin s, retab le de 110
G h irla n d aio , D om enico 45, 46, 47, 48, 77, 141, 28 L o m b ard o , P ietro 138 M o y en A ge 8 ,1 2
G io rg io n e 141, 142, 92, 94 L o m b ard o , T u llio 74, 138, 87, 88, 84 M u ltsch er, H an s 108, 109, 70
G io tto 12, 15, 35 L o ndres, G ra n d e S alle, W h iteh all 105 M u n ich , M ichaelskirche 133, 134
G iu sti, A n to n io et G io v an n i 111, 130, 75 S om erset H o u se 131-132, 81 R a th a u s 109, 72
G o es, H u g o van der 46, 106, 63 L orenzo M o n aco 11, 45, 5 R esidenz 133
G o n zag u e, fam ille 40, 66, 67 L o tto , L orenzo 140, 141, 142, 161, 87, 91, 98
G o n zag u e, F ederico 99 L ouis X I, ro i de F ra n c e 9, 105 N an n i di B anco 12, 13, 14, 7, 10
G o n zag u e, L u dovico 73 L ouis X II, roi de F ran ce 111; to m b e a u de 75 N ap les 9, 72; C astello N u o v o 65, 32
G o ssae rt, J a n (M abuse) 112, 135, 74 L ouvain 106; ch a p elle de la G u ild e des A rch ers 17 N a tivité (G eertg en to t S in t Jan s) 107, 71
G o th iq u e 10, 11, 13, 14, 1 5 ,3 5 ,6 6 , 108, 110, 112,130, L ouvre, P aris 131, 132, 134, 65, 77 N eptune (S ansovino) 164, 101
134, 135, 137, 165, 166 L udovic le M o re 40, 41, 24 N eptune et A m p h itrite (G o ssaert) 74
G o u jo n , Jean 132, 65 L u th er, M a rtin 105, 165, 166 NeustifF 65
G o zzo li, Benozzo 1 Lyon 133 N ico las V, ch apelle de, V atican 26
G re n a d e , palais de C harles Q u in t 83 N u rem b erg 108, 109, 110, 129, 133; S ain t-L au ren t
G ra n d Schism e 72 M ab u se, J a n G o ssae rt 112, 74 67; S ain t-S eb ald 111, 73, 74
G ra n d e Salle, W hitehall 105 M achiavel 9, 10, 41, 72 N ym p h e (C ran ac h ) 70
G rasser, E rasm us 109, 72 M ach u ca , P edro 134, 83 « N y m p h e de F o n tain eb le au » 131
G rèce 10 M aiolica 58
G reco , El 134, 135 M aître de M o u lin s 110 O ceanos, fo n ta in e, ja rd in s B o b o li, F lo ren ce 59
G ro tte n h o f, résidence, M u n ich 133 M aître de l ’A n n o n cia tio n d ’A ix 108 O doni, Andrea (L o tto ) 98
G rü n ew ald , M atth ias 130, 165, 78 M aître des H eures d u m aréch al de B o u cicau t 38 O g n issan ti, F lo ren ce 46
G u ild e des A rchers, chapelle de la, L o uvain 17 M ala testa, fam ille 65 O rley, B ern a rd v an 129
G u illau m e V, électeur de B avière 133 M ala testa, N o v ello , seigneur de C esena 36 O rm e, P h ilib ert de L ’ 132
M alatesta, Tem pio, R im in i 65, 138, 31 O rsa n M ichele, F lo ren ce 12, 13, 14, 15, 16, 4, 5, 6,
H aarle m 106 M alo u e l, Jean 16 10, 11, 25
H ab sb o u rg , dynastie des 9, 72, 80, 105, 134, 135 M aniera 99, 101, 102, 103, 59 O rsin i, fam ille 72
H allen k irch en 67 M aniérism e 72, 102, 103, 131 O rv ieto , ca th éd rale 75, 42
H a m b o u rg 11 M an te g n a, A n d rea 65, 69, 70, 71, 73, 98, 108, 138, O tth e in ric h sb au , H eid elb erg 132, 78
H a m p to n C o u rt 105 139, 140, 142, 37, 33, 34, 36 O tto H ein rich , p rin ce, 132
H ay e, L a 133 M an to u e 8, 66, 69, 70, 80, 98, 99, 131
H eem skerck, M aerten van 129, 43 Palais del T è 99, 165 P acher, M ichael 108, 109, 65, 66
H eidelberg, O tth e in ric h sb au 132, 78 San A n d rea 68, 71, 39, 40 P ad o u e 65-66, 76, 108, 138
H en ri III, roi d ’A ngleterre 111 San S ebastiano 68, 38 Église des É rem itan i 66, 142
H en ri V II, ro i d ’A ngleterre 111 M arcellus, th é â tre de, R o m e 165 S an A n to n io 66, 139, 140, 86
H en ri V III, roi d ’A ngleterre 115, 81 M ariage m ystique de sainte Catherine (V éronèse) 94 Paix de C am b rai 72
H ercule (P o llaiuolo) 32 M ars (S ansovino) 164 Palais des D oges et Sa in t-M a rc (C arp accio ) 83
H ercule et O mphale (S pranger) 64 M a rtyre de saint Laurent 144 P allad io , A n d rea 153, 165, 100, 104
H ercule, fo n ta in e d ’A ug sb o u rg 133, 75 M a rtyre de saint Sébastien 71, 40 P alm a V ecchio 142, 161
H erm ès (S ansovino) 85 M a rtyre de saint Sébastien (A . et P. P o lla iu o lo ) Parem ent de N arbonne 37, 38, 39, 21
H éros (B ram ante) 41 48, 30 P aris 10, 11, 38, 133
H e rre ra , J u a n de 135 M asaccio 12, 16, 34, 35, 39, 43, 45, 48, 16, 28, 4 , 6 L o u v re 131, 132, 134, 65, 77
H eures d 'É tienne Chevalier 69 M aser, villa B a rb a ro 163, 100, 104 S ain t-D en is 75
H eures du m aréchal de Boucicaut 13 M assim i alle C o lo n n e , P alazzo, R o m e 102, 60 S ain t-P au l-S ain t-L o u is 82
H istoire de Jacob et Esaii (G h ib erti) 10 M assys, Q u en tin 135 P arm e 133, ca th éd rale 98, 57
H o fk irc h e , In n sb ru ck 76 M axim ilien I er, em p ereu r 9 ; to m b eau de 112, 76 S an G io v an n i 98
H o lb ein , H an s 135, 165, 81 M axim ilien II, em p ereu r 133 P arm ig ian in o (F ran cesco M azzo la) 80, 99, 103, 133,
H o lla n d e 106, 109 M azzola, F ran cesco , voir à P arm ig ian in o 141, 161, 56
M édicis, fam ille 4 0 , 41, 70, 72, 73, 74, 80 Parnasse, le M an te g n a 33
Illusionnism e 78, 139, 144, 41, 89, 94, 97 M édicis, C osm e de 9, 40 P arrh asio s 14
Incendie du Borgo, V (R ap h a ël) 46 M édicis, Ju lie n de 30 P asti, M a tte o dei 65
In n o n cen ti, loge des, F lorence 33 M édicis, H ippolyte de (T itien) 161, 97 P ate n ir, Jo ach im 135, 85
In n sb ru ck 112, 76 M édicis, L a u re n t de 9, 10, 40 P au l III, p ap e 161
In te rn a tio n a l, style 10, 12, 36, 43, 166 M édicis, P iero de 40 Paul I I I avec ses neveux Alexandre et O ctave.
Isaia d a Pisa 48, 34 M édicis, chapelle, S an L o re n zo , F lo ren ce 80, 102 (T itien) 99
M édicis, b ib lio th è q u e, S an L o re n zo , F lo ren c e 8 0 ,1 0 2 Pavie 70
Jam n itze r, W enzel 133, 76 M édicis-R iccardi, p alais, F lo ren ce 42, 1, 27 P aysage au gibet (B reughel le V ieux) 80
J ean B oulogne voir à B ologna, G io v an n i M édicis, to m b e a u des, S an L o ren zo , F lo ren ce 7 P aysage avec saint Jérôm e (P aten ir) 85
Jonas (M ichel-A nge) 77 M édicis, villa, Poggio a C aian o 97, 165, 53 Paysage du Danube (A ltd o rfer) 79
Ju g em en t dernier (M ichel-A nge) 99-100, 61 M èdici e Speziali, G u ild e 34 P aysages 135, 136, 140
Jules II, p ape 72, 73, 77, 80, 144, 164 M ela n ch th o n 130 Pays-B as 38, 39, 107, 108, 109, 112, 133, 135
Justice de l'em pereur O tton : l'Épreuve du fe u (B outs) M éléagre (A ntico ) 35 Pazzi, co n sp ira tio n 40
66 M em linc, H a n s 106 Pères de l'É g lise (P acher) 65
M ercure, fo n ta in e de, A u g sb o u rg 133 P erp en d icu laire, style 110
K in g ’s C ollège, chapelle de, C am bridge 106, 110, 68 M érode, trip ty q u e de 15 Persée et A ndrom ède (T itien) 95
K rafft, A d am 67 M ichaelskirche, M u n ich 133, 134 P éro u se 8, 72; S an B ern a rd in o 65, 35
175
P eru g ino, P ietro (le Pérugin) 47, 67, 76, 77, 99, P alazzo dei C o n serv ato ri 61 San S eb astian o , M an to u e 68, 38
61, 44 P alazzo d e ll’ A q u ila 78, 102, 165, 55 San S p irito , F lorence 33, 34, 41, 8
P eruzzi, B aldassare 78, 80, 102, 52, 60 P alazzo F arn ese 63 San S p irito in Isola, V enise 144
P étra rq u e 8, 12 P alazzo M assim i alle C o lo n n e 102, 60 S an ta T rin ità , F lo ren ce 46, 28
P hilippe II, ro i d ’E spagne 107, 134, 135, 144 P alazzo V enezia 23 S aint-V itus, m a d o n e de 36, 17
P hilippe le H a rd i, duc de B ourgogne 10, 36, 3 8 ,1 4 ,1 6 P an th é o n 1 S aint-W olfgang, retab le de 108, 109, 66
Piero della F rancesca 48, 69, 70, 71, 75, 76, 108, 110, Sac de R o m e 73, 80, 99, 142, 164 Sala degli prospettivi, villa F arn ésin e, R o m e 52
140, 38, 39 S an G io v an n i D eco llato 99, 59, 60 Sala di Psyché, villa F arn ésin e, R o m e 80
Pietà (B otticelli) 40, 97 S an ta M a ria del P o p o lo 78 S alon des In d ép en d a n ts 103
P ietà (M alouel) 16 Saint-P ierre 33, 71, 77, 102, 34, 52, 64 S alu tati, C oluccio 12
Pietà (M ichel-A nge) 77, 52 San P ietro in M o n to rio 77, 53 S alviati, F ran cesco 97, 99, 101, 134, 161, 60
Pietra Serena 33, 41 V atican 77, 78, 61, 1, 26, 44, 45, 46, 47 S an g allo , A n to n io d a, le Jeu n e 102, 63
P ietro da M ilano 32 Villa F arn ésin e 78, 80, 48, 51, 52 S an g allo , F ran cesco d a 80
P ilo n , G erm ain 132, 82 R ossellino, A n to n io 44, 24 S an g allo , G iu lian o d a 41
Pippo Spano (C astagno) 29 R ossellino, B ern ard o 24 S anm icheli, M ichele 163, 164, 165, 103
Pise 8; C am p o S anto 39; S anta M aria d u C arm ine R osso F io ren tin o 80, 97, 98, 131, 132, 161 S an so v in o , A n d rea 73, 77, 80, 110, 111
35, 6 R o to n d a , villa, Vicence 165 S an so v in o , Jaco p o 73, 80, 131, 142, 144, 164, 165,
P isanello 47, 48, 66, 36 R o v era , fam ille della 72 101, 82, 85
P isan o, G io v an n i 12, 15, 8 R u b en s 49 S anzio, R ap h a el, voir à R ap h a ël Sanzio
P isan o, N icola 12 R ucellai, p alais, F lorence 41, 42, 78, 131, 26 S arto , A n d rea del 90, 97, 98, 131
P isto ia, S. A n d rea 12, 8 R u d o lf II, em p ereu r 133 S assetti, chapelle, S an ta T rin 'tà , F lo ren ce 28
P lato n 41 S av o n aro le 40, 80
Pleydenw urff, H an s 108 Sacra conversazione 43, 140, 91 Scène de bataille (B erto ld o ) 43
Piine 15, 103 Sacrifice d'Isa a c (B runelleschi) 11, 12, 3 Scène pastorale (B assano) 100
P lu ta rq u e 10 Sacrifice d'Isa a c (G h ib erti) 11, 12, 2 Scène dans des ruines antiques (B ram an te) 23
Poésie 144, 162 S an A n d rea, M an to u e 68, 71, 39, 40 Scènes de la vie de saint Étienne (F ra A ngelico) 26
Poggio a C aian o , villa M édicis 97, 165, 53 S an A n d rea, P isto ia 12, 8 S ch o n g au er, M artin 108, 129
P o liam olo, A n to n io 48, 75, 31, 32, 30 S a in t A ndré (S to ss) 73 S cu o la di S an M arco , V enise 139, 162 89, 84
P o liam olo, P iero 30 S an A n to n io , P ad o u e 66, 139, 140, 86 Scuola di S an R o cc o , V enise 162, 163, 99, 96
P o n te, J aco p o d a, voir à B assano S aint-B avon , G a n d 18 S eb astian o del P io m b o 142
P o n to rm o , Jaco p o 80, 97, 103, 106, 161, 56, 53, 54 S an B ern ard in o , P érouse 65, 35 Serlio 131
P o rd en o n e 144, 164, 97 S an B rizio, ch apelle de, ca th éd rale d ’O rvieto 42 S forza, fam ille 41, 70, 76
Porta della Carta, palais des D oges, V enise 138 S an C assian o , V enise 140 S forza, L udovic (le M ore) 40, 41, 24
Porta della M andorla, D u o m o , F lorence 7 S aint-D enis, P aris 75 S fu m a to 76, 97
Porta del Paradiso, baptistère, F lorence 10 S an E gidio, F lo ren ce 46 S h u te, J o h n 136
P o rtin a ri, retable de 46, 63 S an ta F elicità, F lo ren ce 56 Sienne 8, 12, 38; ca th éd rale 12, 9
P ortrait (L o tto ) 87 S an F rancesco , R im ini (T em pio M a la testa ) 65, F o n te G aia 9
P ortrait (G erh aert) 71 138, 31 S ignorelli, L uca 75, 76, 46, 42
P o rtra it 135, 161 S aint-G eorg e (D o n atello ) 15 S ignoria, Palazzo d ella, F lo ren ce 74
P o rtu g al 107, 111, 166 S ain t-G io b b e, retab le de (G io v an n i Bellini) 140, 91 Sixtine, chapelle, V atican 75, 78, 99, 100, 110, 112,
P o rtu g al, to m b eau du card in al prince de 44, 24 S an G io rg io M ag g io re, V enise 165 133, 61, 44, 47
P rague 10, 36, 108, 133 S an G io v an n i, P arm e 98 Sixte IV, p ap e 110, 61
P ra to , ca th éd rale de 45, 27 S an G io v an n i D eco llato , R o m e 99, 59, 60 S luter, C laus 36-37, 109, 19, 20
S an ta M aria degli C arceri 41 S anti G io v an n i e P ao lo , V enise 138, 87 Société de Jésus 165
P raxitèle 74, 139 S aint Jean-B aptiste (B ronzino) 58 Som erset H o u se, L o n d res 131, 132, 81
P rim aticcio, F rancesco (le P rim atice) 99, 112, 131, Saint Jean-B aptiste (G h ib erti) 12, 4 S o ran za, villa, C astelfran co V eneto 165
132, 133, 80, 72 Sàint Jean-B aptiste (T itien) 114, 98 S o u ab e 11, 108, 109
P rim itifs 16 Saint Jérôm e (V itto ria) 102 Spinario 13
« P rince, le » (M achiavel) 9, 10, 72 Saint Jérôm e dans son cabinet de travail (G h ir S p ran g er, B arth o lo m é 133, 135, 64
P rintem ps, le (Jam nitzer) 76 lan d aio ) 46 S q u arcio n e 66
P ucci, retab le de San M ichele V isdom ini, F lorence 54 Saint Jérôm e dans le désert (Bellini) 140, 90 S ta n za dell’Incendio, V atican 78, 46
Puits de M oïse (S luter) 36, 37, 20 Saint Jérôm e dans le désert (L o tto ) 141, 91 S ta n za della Segnatura, V atican 78, 45
S an ta Ju stin a (M an te g n a) 37 Sterzing 109, 70
« Q u a tre livres sur les p ro p o rtio n s chez l ’ho m m e » 7 S aint-L oren z, N u rem b erg 67 Stoss, V eit 105, 106, 109-110, 111, 112, 129, 73
(D ü rer) 130 S an L orenzo , F lo ren ce 15, 33, 41, 80, 102, 13, 30, 7 S trasb o u rg 110
« Q u a ttro L ibri d ell’A rc h ite ttu ra », L i (P alladio) 165 Saint Louis de Toulouse (D o n atello ) 15, 16, 41, 11 S tro zzi, p alais, F lo ren ce 42
Q u a ttro S anti C o ro n ati (N an n i di Banco) 13, 10 S an ta L ucia dei M ag n o li, F lo ren ce 43, 45, 46, 69, 22 Style de c o u r 78, 99, 107
Q u ercia, Jaco p o della 12, 15, 9 Saint L ue (L am b erti) 6 Style suave 109, 110, 111
S ain t L uc, retab le de (M an teg n a) 37 Suisse 105
R ap h a el, m aison de, R o m e 78, 164, 54 S ain t-M arc, V enise 81; b ib lio th è q u e 142, 164, 165, 82
R ap h a el Sanzio 73, 75, 76, 77, 78, 80, 97, 98, 99, Sainte M adeleine (D o n atello ) 43 Tè, palais d u , M an to u e 99, 165
101, 103, 104, 108, 112, 144, 161, 164, 165, 166, S an ta M aria degli A ngeli, F lo ren ce 33, 34 Tem pête, la (G io rg io n e) 141, 92
5 1, 55, 45, 46, 48, 50, 51 S an ta M aria degli C arceri, P ra to 41 T e m p ie tto , San P ietro in M o n to rio , R o m e 77, 53
R a th a u s, M u n ich 109, 72 S an ta M aria del C arm in e, F lo ren ce 35, 45, 28, 4 Tem pio M alatesta, R im in i 65, 138, 31
R éfo rm e 165 S an ta M aria del C arm in e, Pise 35, 6 Tentation de saint Antoine (B osch) 67
R elief, « p ein tu re en » 142 S an ta M aria della S alute, V enise 144 T e rra cin a 72
R esidenz, M u n ich 133 S an ta M a ria delle G razie, M ila n 76 T h o rp e , J o h n 81
R eu chlin 105 S an ta M aria del P o p o lo , R o m e 78 T ib ald i, Pellegrino 134
R h in 11, 108 S an ta M aria G lo rio sa dei F ra ri, V enise 142, 95, 102 T iefen b ro n n , retab le de 107, 69
R idolfi 162 S an ta M aria in B rera, M ila n 40 T in to re t, le (Jaco p o R o b u sti) 144, 162, 163, 164,
R iem enschneider, T ilm an 105 S an ta M aria N o v ella, F lo ren ce 35, 41, 43, 44, 46, 65, 99, 93, 96
R im ini 69, 72; S an F rancesco (T em po M alatesta) 65, 16, 25 T itien (T iziano Vecelli) 133, 134, 141, 142, 144. 161,
138, 31 S an ta M aria presso S an S atiro , M ila n 71, 41 162, 164, 95, 96, 98, 92, 95 , 97, 99
R o b b ia , L uca della 44, 45 Saint M arc (D o n atello ) 15 T o led o , J u a n B au tista de 135
R o b u sti, Jaco p o , voir à le T in to ret Saint M atth ieu (G h ib erti) 14, 16, 5 T olède, cath éd rale de 135, 84
R o h a n , card in al de 9 Saint M atth ieu (M ichel-A nge) 97 T o rrig ian o , P ietro 111
R o lin , N icolas 38, 20 S an M ichele V isdom ini, F lo ren ce 97, 54 T o u rn a i 38, 39
R o m a g n e 72 S an M in ia to al M o n te, F lo ren ce 16, 33, 44, 24 Transfiguration (B erruguete) 135, 84
R o m a in , E m pire 8, 14, 16 S anti N a z a ro e C elso, B rescia 144, 164, 96 T re n te 164
R o m a n 16 S aint-P aul - S ain t-L o u is, P aris 82 Très belles H eures du duc de Berry 11
R o m a n o G iu lio 80, 99 S aint-P ierre, R o m e 33, 71, 77, 102, 34, 52, 64 Très riches H eures du duc de B erry 1, 12
R o m e 8, 9, 10, 11, 12, 16, 33, 39, 40, 48, 66, 68, 70, S an P ietro in M o n to rio , R o m e 77, 53 Tribut de saint Pierre (M asaccio ) 28
72, 73, 74, 77-80, 97, 98, 99, 102, 110, 112, 131, San S atiro , M ilan 71 Trinité, la (M asaccio) 35, 16
132, 133, 136, 142, 144, 161, 165 Saint-S ebald , N u rem b erg 111, 73, 74 T rissin o 165
Colysée 41 Saint Sébastien (B otticelli) 69, 37 Triom phe d ’Alcyoné (F ran cesco X an to ) 5 Î
M aiso n de R ap h a el 78, 164, 54 Saint Sébastien (M an te g n a) 68-69, 36 Triom phe de César (M an teg n a) 67, 34
M inerva M èdica, tem pie de 34 Saint Sébastien (T itien) 144, 164, 96 Triom phe de Galatée (R ap h a ël) 48
176
Sources iconographiques
Les illustrations ont pour origine : Noir et blanc : Accademia, Venise 91. A.C.L. Bruxelles 66. Alinari,
Florence 1, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10, 11, 12, 13, 15, 25, 28, 31, 36, 37, 40, 43,
Couleur : A.C.L. Bruxelles 18. Emil Bauer, Nurem berg 67, 75. 44, 45, 86, 95, 101, 103, 104. Alinari/Anderson, Florence 27, 38, 39, 52,
Bibliothèque N ationale, Paris II. J. Blauel, Munich 65, 79. Bowes 53, 57, 61, 87, 93, 99. A nderson/Giraudon, Paris, 2, 24. Archives Photo
Museum, Barnard Castle, Durham 72. Cine Brunei et Co., Lugano 70. graphiques, Paris 79. Bavaria Verlag 78. Bayerische Staatsgemàldesam-
A.C. Cooper, Londres, 33, 98. Bruno del Priore, Rome 47. Giraudon, mlungen, Munich 51. Bildarchiv Foto M arburg 3, 19, 20, 69, 70, 71,
Paris 1, 12, 14, 20, 69, 86, 91. Paul Hamlyn Archive 35. Hessisches 72, 73, 74. E. Boudot - Lamotte, Paris 41. British Muséum, Londres 23,
Landesmuseum, D arm stadt 80. Michael Holford, Londres 6, 17, 30, 32, 47, 77. Brogi, Florence 14, 26, 29. Bulloz, Paris, 22. Courtauld
34, 36, 48, 49, 51, 52, 62, 68, 71, 77, 90, 95, Jacqueline Hyde, Paris, 13. Institute, Londres 48, 81. Foto Feruzzi, Venise 89, 100. Foto Fisa,
Lossen - Foto, Heidelberg 78. M etropolitan Museum of Art, New York, Barcelone 83. John Freeman, Londres 55, 94. Gabinetto Fotografico
15. E. Meyer, Vienne 64, 66, 73, 74, 76, 87. N ational Gallery of Art, Nazionale, Rome 59, 60. G iraudon, Paris 21, 46, 49, 50, 65, 75, 80, 82,
W ashington 21. Photo Precision, Saint-Albans 81. Rupert Roddam, 90. Hills and Saunders, Eton 68. Michael Holford, Londres 64. Larousse,
Glasgow 89. Scala, Florence 2, 3, 4, 5, 7, 8, 9, 10, 19, 22, 24, 25, 26, 27, Paris 42, 56, 63. Mansell/Alinari, Londres 34. Mansell/Anderson,
28, 29, 31, 32, 38, 39, 40, 41, 42, 44, 45, 46, 53, 54, 56, 57, 59, 60, 63, 82, Londres 35. Mansell/Brogi, Londres 30. MAS, Barcelone, 84, 85.
83, 84, 85, 88, 93, 94, 96, 97, 99, 100. State Museums, Berlin - Dahlem M etropolitan Muséum of Art, New York 88. Museu Nacional de Arte
37, 43. Vasari, Rome 23, 50, 55, 58, 92. J. Ziolo, Paris 16. Antiga, Lisbonne 67. N ational Gallery, Londres 62. N ational Gallery,
Prague 17, 18. Rheinisches Bildarchiv, Cologne 33. Foto Rossi, Venise
92. Oscar Savio, Rome 54. Scala, Florence 98. Toni Schneiders/Bavaria
Verlag 76. Soprintendenza aile Gallerie, Florence 16. Stâdelsches
Kunstinstitut, Francfort 96. Victoria and Albert Muséum, Londres 97.
Wallace Collection, Londres 58.