Vous êtes sur la page 1sur 6

Séance n° : Le récit au passé.

La valeur des temps : imparfait et passé simple.

Le passé simple est le temps du récit dans les textes littéraires ou dans la langue écrite
soutenue.
Ex : Soudain, la lueur s’éteignit.

Le passé composé remplace le passé simple dans la langue courante, à l’oral ainsi que dans les
articles de presse.

Le passé simple de l’indicatif permet de présenter les actions de premier plan. Il s’utilise pour
raconter les actions importantes dans leur succession.
On l’utilise pour exprimer :
- Des actions de 1er plan
Ex : Il se promenait quand soudain il tomba.
- Des actions achevées et délimitées dans le temps ;
Ex : Victor Hugo naquit en 1802.
- Des actions ponctuelles, brèves.
Ex : La terre trembla (action brève)
- Une succession d’actions ;
Ex : Emilie tourna à droite, se perdit dans le chantier et revint sur ses pas.

L’imparfait de l’indicatif s’utilise pour exprimer tout ce qui n’est pas l’action principale.
Il exprime l’arrière plan du récit (actions secondaires) dans un récit au passé.
On l’utilise pour exprimer :
- Des actions d’une durée indéterminée ou valeur durative (non achevées et délimitées dans le
temps)
Ex : Etienne marchait depuis plusieurs heures
- Une description ;
Ex : La coque du navire étincelait au soleil.
- Une habitude
Ex : chaque jour, Pierre se levait à l’aube.
- Le souhait ou le regret dans une phrase exclamative introduite par si ;
Ex : Si vous pouviez venir me voir ! →Souhait
Ex : Ah, si j’étais moins étourdi !→ regret
- L’atténuation ou la demande polie.
Ex : Je venais vous demander un service

EXERCICES
Exercice 1 : Trouvez les temps utilisés et précisez leurs valeurs.
1. Chaque soir, je lisais un chapitre de L’Ecume des jours de Boris Vian. ---------------------------------------
2. L’année de mes quinze ans, je découvris l’histoire de Colin et Chloé. ----------------------------------------
3. Si tu lisais ce roman, tu ne pourrais pas interrompre ta lecture. -----------------------------------------------
4. La robe de Chloé était vert amende. -----------------------------------------------------------------------
5. A la soirée d’Isis, Colin invita Chloé à danser. -----------------------------------------------------------------------
6. Depuis des heures, ils dansaient enlacés. -----------------------------------------------------------------------
7. Une semaine après, ils se retrouvèrent dans un parc et s’assirent sur un banc. ---------------------------
8. La maison était grande et joyeuse. -----------------------------------------------------------------------
9. Un jour, il aperçut un camarade, il le héla et courut vers lui. ---------------------------------------------------
10. Elle reçut une convocation mais décida qu’elle ne s’y rendrait pas. -----------------------------------------
11. Le jeudi, nous avions cours d’art plastiques. -----------------------------------------------------------------------
12. La voiture roulait en direction de la mer. Sur les collines ensoleillées, les oliviers argentés
tordaient leur tronc noueux. -----------------------------------------------------------------------
13. Enfin, ils aperçurent le miroitement de l’eau. --------------------------------------------------------------------
14. Si j’avais un jardin, je serais heureux. -----------------------------------------------------------------------

Exercice n°2
1. Ecris les verbes au temps qui convient : imparfait ou passé simple.
2. Distingue, dans chaque phrase, les verbes qui expriment le premier plan et ceux qui
expriment l’arrière –plan
a) Nous (attendre) le bus quand Emilie (arriver) en courant. b) Il nous (prévenir) que la
neige (bloquer) la route. c) Jean (faire) la liste des musiciens qu’il (admirer). d) Tandis que
nous (finir) de dîner, l’horloge (sonner) minuit. e) Le professeur nous (interrompre) alors
que nous (discuter) du match de foot. f) Je m’ (apprêter) à quitter la pièce quand un bruit
me (retenir).
Exercice n°2.
Précise la valeur des verbes à l’imparfait : habitude, atténuation, description, souhait ou regret.

• Je voulais te demander de m’aider pour ce devoir.→ -----------------------------------------------------


• Si seulement tu te tenais tranquille ! → ----------------------------------------------------------------
• Ah ! Si je pouvais revenir en arrière ! → -------------------------------------------------------------------
• Tous les matins, les randonneurs paraient dès l’aube.→ ---------------------------------------------------
• Des ormes se dressaient devant la maison.→ ------------------------------------------------------------------

Exercice n°3.
Complète le texte avec les verbes suivants au temps qui convient (imparfait ou passé simple) :
avoir, s’aligner, coucher, passer, être (2 fois), ôter, loger, attendre.
Précise la valeur des temps de ces verbes.
Denise qui fait ses débuts comme vendeuse, s’installe dans une chambre du grand magasin.

C’ ------------------------- → ---------------------------------------une étroite cellule mansardée, […] meublée


d’un petit lit, d’une armoire de noyer, d’une table de toilette et de deux chaises. Vingt chambres
pareilles ------------------------------- → --------------------------------------le long d’un corridor de couvent,
peint en jaune ; et, sur les trente-cinq demoiselles de la maison, les vingt qui n’ -------------------------→
-------------------------------- pas de famille à Paris --------------------------- →-------------------------------- là,
tandis que les quinze autres ----------------------------------→ -------------------------------au dehors […..]. Tout
de suite, Denise -------------------------------→ ------------------------------------- la mince robe de laine, usée
par la brosse, raccommodée aux manches, la seule qu’elle eût apportée de Valognes. Puis, elle --------
-------------- →------------------------------------------l’uniforme de son rayon, une robe de soie noire, qu’on
avait retouchée pour elle, et qui l’ ----------------------------------- → ---------------------------------- sur le lit.
Cette robe -------------------------------------→

------------------------------------------- encore un peu grande, trop large aux épaules.


D’après Emile Zola, Au Bonheur des Dames, 1883

Exercice 4 : a) Donnez le temps des verbes soulignés. b) Analysez leur valeur.

a. Victor HUGO naquit en 1802. -----------------------------------------------------------------------------------

b. En 1851, banni par Napoléon III qu’il avait violemment critiqué, il quitta la France. Il ne reviendrait
qu’une fois la République proclamée. . -----------------------------------------------------------------------------------

c. C’était un homme imposant. Sur la fin de sa vie, il portait une grande barbe blanche qui lui donnait
des airs de patriarche. . -----------------------------------------------------------------------------------

d. Il écrivait tous les jours. Ainsi il écrivit une œuvre colossale . --------------------------------------------------

Exercice 5 : Analysez la valeur de l’imparfait dans les phrases suivantes.

a. Le Roi, la Cour et le gouvernement résidaient au Louvre et à SaintGermain-en-Laye avant de


s’installer à Versailles. . -----------------------------------------------------------------------------------

b. Le chantier du château de Versailles était immense. . ------------------------------------------------------------

c. Peu à peu, s’élevait ce grand bâtiment de style classique. . ------------------------------------------------------

d. Tous les jours, des milliers d’ouvriers s’affairaient à bâtir le gigantesque château qui célébrait la
gloire du Roi Soleil. . -----------------------------------------------------------------------------------

e. Tandis que les travaux progressaient et que les ouvriers travaillaient, le roi et sa cour prirent leurs
quartiers dans les ailes achevées du
château. …………………………………………………………………………………………………………………

f. Le parc du château de Versailles, dessiné par Le Nôtre, offrait des perspectives étonnantes, se
parait de fontaines à jets d’eau et dessinait de magnifiques dentelles de buis.
…………………………………………………………………………………

g. Aux cuisines, une armada confectionnait chaque jour des milliers de repas qui nourrissaient le roi,
sa cour et son personnel. ……………………………………………………………………………………….

h. Pendant le règne de Louis XIV, l’étiquette réglementait des cérémonies quotidiennes telles le lever
ou le coucher du roi. …………………………………………………………………………………………

i. Passées les grilles, le château apparaissait splendide et fastueux.


……………………………………………………………………….

Exercice 6 : a) Le système de temps utilisé dans ce texte est-il le passé ou le présent ? Justifiez en
relevant les temps utilisés. b) Donnez la valeur des temps pour les verbes soulignés. c) Relevez une
action antérieure et une action postérieure au temps de référence du récit. À quels temps sont-
elles exprimées ?

Jeanne, la jeune héroïne du roman, rentre d’une promenade avec le Vicomte de Lamare...

Quand elle fut rentrée le soir, dans sa chambre, elle se sentit étrangement remuée et tellement
attendrie que tout lui donnait envie de pleurer. Elle regarda sa pendule, pensa que la petite abeille
battait à la façon d’un cœur, d’un cœur ami ; qu’elle serait le témoin de toute sa vie, qu’elle
accompagnerait ses joies et ses chagrins de ce tic-tac vif et régulier ; et elle arrêta la mouche dorée
pour mettre un baiser sur ses ailes. Elle aurait embrassé n’importe quoi. Elle se souvint d’avoir caché
dans le fond d’un tiroir une vieille poupée d’autrefois ; elle la rechercha, la revit avec la joie qu’on a
en retrouvant des amies adorées ; et, la serrant contre sa poitrine, elle cribla de baisers ardents les
joues peintes et la filasse frisée du joujou

Exercice 7 : Conjuguez les verbes de ce récit au passé

Le narrateur et le professeur Van Helsing visitent le cimetière où est enterrée leur amie Lucy, victime
de Dracula.

Soudain, alors que je (se retourner), je (croire) discerner comme une traînée blanche entre deux ifs
sombres, dans la zone du cimetière la plus éloignée de la tombe. En même temps, une masse sombre
(bouger), où le professeur (disparaître), et (se précipiter) vers la traînée blanche. Je (bouger), moi
aussi, mais je (devoir) contourner des tombes et des stèles funéraires. Je (trébucher) à plus d’une
reprise. Le ciel (être) menaçant et, quelque part au-dehors, un coq insomniaque (chanter). À
quelques mètres à peine, au-delà de la ligne de genévriers qui (border) le sentier conduisant à
l’église, une silhouette blanche, presque diaphane , (glisser) en direction de la tombe. Celle-ci étant
cachée par une rangée d’arbres, je ne (pouvoir) distinguer où (disparaître) au juste la silhouette.
J’(entendre) par contre, à l’endroit même où j’(distinguer) l’étrange forme, un bruit de pas précipité
et, en arrivant, (trouver) le professeur qui (tenir) dans ses bras un tout jeune enfant.
1. diaphane : transparente.
2. Stèle : monument qui porte une inscription
Exercice 8 : Dans ce texte, mettez les verbes aux temps du récit.
En approchant de son usine, le père Sorel (appeler) Julien de sa voix de stentor, personne ne
(répondre). Il ne (voir) que ses fils aînés, espèces de géants qui, armés de lourdes haches, (équarrir) les
troncs de sapin, qu'ils (aller) porter à la scie. Tout occupés à suivre exactement la marque noire tracée sur
la pièce de bois, chaque coup de leur hache en (séparer) des copeaux énormes. Ils n’ (entendre) pas la voix
de leur père. Celui-ci (se diriger) vers le hangar ; en y entrant, il (chercher) vainement Julien à la place qu'il
aurait dû occuper, à côté de la scie. Il l’ (apercevoir) à cinq ou six pieds plus haut, à cheval sur l'une des
pièces de la toiture. Au lieu de surveiller attentivement l'action de tout le mécanisme, Julien (lire). Rien n’
(être) plus antipathique au vieux Sorel ; il eût peut-être pardonné à Julien sa taille mince peu propre aux
travaux de force, et si différente de celle de ses aînés; mais cette manie de lecture lui (être) odieuse, il ne
(savoir) pas lire lui-même.

Exercice 9 : Transposez ce récit au passé.

La nuit est tombée depuis longtemps lorsque je sors du restaurant du port. J’y ai dîné avec des
motards rencontrés sur le bateau, mais, plutôt que de planter ma tente près d’eux, je vais rejoindre
la plage entrevue ce matin pour dormir à la belle étoile dans les dunes. Il fait frais après la chaleur
écrasante de cet après-midi de juillet, et la rosée marine du soir a couvert ma moto d’humidité.
Contact, moteur, je démarre tout en douceur, presque sans bruit. La lune déjà basse éclaire les
collines. [...] Au fil des virages dans lesquels se coule la machine qui semble anticiper mes intentions,
je sens la chaleur rayonnant encore d’une paroi rocheuse qu’a chauffée toute la journée le terrible
soleil de Sardaigne, ou au contraire la poche d’air frais, presque froid, qui emplit un ravin ouvert à la
brise du large. Voici le pont, puis le chemin caillouteux qui descend vers la mer.
D’après Conan Doyle, la crinière au lion.

Vous aimerez peut-être aussi