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La rhétorique

I. Définition et origine du terme « rhétorique »


Le « Grand dictionnaire terminologique » définit le terme « Rhétorique » ainsi :
- Relatif à l'ensemble des procédés et des techniques qui permettent d'exprimer un
message oral ou écrit avec justesse, éloquence et persuasion.
Nous pouvons comprendre d’emblée, grâce à cette définition, l’essence même de la
rhétorique. L’art de bien parler en véhiculant un « message oral ou écrit avec justesse,
éloquence et persuasion » est la base sur laquelle se repose cette notion.
L’étymologie du mot « rhétorique » vient du latin « rhetorica », issu du grec « rhêtoriké »,
lui-même dérivé de « rhêtor » orateur.
II. Histoire brève de la rhétorique :
La rhétorique serait née vers le Vème siècle avant J.C dans la Sicile grecque. Celle-ci aurait
été utilisée pour la première fois dans un cadre judiciaire devant des jurys populaires afin de
rendre les terres aux citoyens injustement dépossédés des leurs :
« La rhétorique est donc née d’une nécessité, et plus précisément d’une nécessité
judiciaire. »
ALEXANDRE MOTULSKY-FALARDEAU, « la rhétorique aujourd’hui »

C’est à partir de ce moment que la rhétorique commence à gagner de l’ampleur en Europe.


Elle commence tout d’abord à devenir un métier avec les « sophistes ». Ceux-ci l’ont utilisée
dans le seul but de persuader et de convaincre, même si leurs thèses n’avaient aucune base de
vérité. Cette utilisation va attirer les foudres de Platon.
Celui-ci va avoir une attitude assez hostile envers cet art oratoire :
« (…) Platon se moque de la rhétorique; il est assez polémique dans tous ses dialogues
contre les Sophistes qui sont des orateurs. Son attitude à l'égard de la rhétorique est
extrêmement hostile, ce qui apparaît de la manière la plus manifeste dans le Gorgias et peut-
être d'une façon plus nuancée dans le Phèdre. » (Rhétorique et philosophie. Platon et les
Sophistes, ou la tradition métaphysique et la tradition rhétorique, Samuel IJsseling)
Elle est par la suite codifiée par Aristote avec son ouvrage « la Rhétorique » en la qualifiant
d’art de la persuasion : « La rhétorique est la faculté de considérer, pour chaque question, ce
qui peut être propre à persuader. » (La Rhétorique, chapitre II, Aristote). Ce dernier est le
premier à en exposer les grands principes, ce qui lui vaut le prénom de « père de la
rhétorique ».
Cet art oratoire évolue par la suite, pendant l’antiquité romaine, vers une nouvelle conception
qui est un art qui prône plus le « bien parler » que le « convaincre ».
III. Les caractéristiques de la rhétorique
1. Les 3 notions de base
Tout d’abord, il faut savoir que la rhétorique se base sur trois notions fondamentales de la
pensée grecque et latine :
Le logos « le logos persuade un auditoire par la force de ses arguments ou plait par la beauté
du style. » [Meyer]. Le logos fait référence au langage.
Le pathos « Le pathos est l’ensemble des émotions, passions et sentiments que l’orateur doit
susciter dans son auditoire grâce à son discours. » [Reboul]
L’éthos « L’éloquence n’a de sens que si elle met en avant la vertu (l’ethos) de l’orateur, ses
mœurs exemplaires […]. Celui qui parle possède la légitimité et l’autorité morale à le faire.
[Meyer]
Cicéron en parle ainsi « prouver la vérité de ce qu'on affirme, se concilier la bienveillance
des auditeurs, éveiller en eux toutes les émotions qui sont utiles à la cause ».
2. Les 5 parties indispensables
Nous retrouvons, dans la rhétorique classique, cinq parties indispensables dans l’élaboration
du discours : l’inventio (art de trouver des arguments), la dispositio (art de présenter des
arguments de manière efficace), l’elocutio (art de trouver les bons mots, le bon style), l’actio
(les gestes de l’orateur, le langage corporel) et la memoria (capacité de retenir son discours).

La rhétorique exerce donc un pouvoir autant sur l’affecte de l’auditoire que sur son intellect.
Il s’agit d’une technique puissante qui réussit à agir directement sur les pensées et les
sentiments. Il est alors naturel de dire qu’elle est un atout indispensable dans la
communication de nos jours.

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