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Vers L'industrie Électronique Du Futur: Feuille de Route Pour La Filière de Production Électronique
Vers L'industrie Électronique Du Futur: Feuille de Route Pour La Filière de Production Électronique
électronique du futur
Préambule5
Synthèse exécutive 6
Synthèse du raport 8
Diagnostic d’une filière confrontée à des défis majeurs de transformation 8
Feuille de route pour l’Industrie Electronique du Futur : 7 axes de transformation 11
Introduction17
Une industrie encore jeune et à fort potentiel de croissance 17
Chaîne de valeur de l’industrie électronique 19
Le développement de l’IoT va être majeur et impacter tous les secteurs de l’industrie 19
L’électronique, clé de voûte du développement de l’IoT et de la transformation digitale de l’industrie française 22
Un terrain favorable pour repositionner la France et l’Europe comme leader de l’IoT B2B 23
L’écosystème d’innovation français de l’IoT est dynamique, propice à la créativité et en plein développement 24
Impact de ces nouveaux marchés IoT pour la transformation de la filière électronique 25
Des filières de production française et européenne face à des défis majeurs pour s’adapter 26
et répondre à l’importance des enjeux
Sept axes pour transformer la filière 27
Une filière qui peut prendre le leadership de l’industrie du futur en France 28
1. Pour une supply chain plus flexible et réactive, ou comment introduire la notion de temps réel 30
dans une industrie aux temps longs
1.1 Une supply chain complexe : entre une demande volatile et une structure d’approvisionnement complexe 31
1.2 Interopérabilité et échanges d’informations entre les acteurs de la supply chain : 34
vers un écosystème global
1.3 Une supply chain qui manque de transparence avec de forts enjeux de digitalisation 35
1.4 Quatre pistes pour une supply chain robuste face aux nouveaux défis de l’Industrie du futur 37
2. Vers une industrie électronique française digitalisée et flexible pour redonner de la compétitivité 40
à la production française
2.1 Des inefficiences à toutes les étapes de la production 46
2.2 Identification des leviers de compétitivité sur les processus de production front-end et back-end : 47
une refonte pour une efficacité optimale
2.3 L’usine électronique française du futur, un outil de production compétitif 55
Photo de couverture : Andrew Rich / iStock
7. Accompagner les acteurs dans leur transformation vers l’Industrie Electronique du Futur 122
7.1 Guide à destination des acteurs de la filière pour mener à bien leur transformation 123
7.2 Un dispositif filière pour accompagner la transformation des acteurs 125
Glossaire131
Bibliographie132
Contributeurs134
1 La coopétition est une collaboration ou une coopération de circonstance ou d’opportunité entre différents acteurs économiques qui peuvent être des concurrents.
Coopétition est un mélange des deux mots : coopération et compétition.
2 Electronic Manufacturing Services = services de production de cartes ou sous-ensembles électroniques assemblés pour compte de tiers
3 Original Equipment Manufacturer
novation entraînant une réduction des temps de téristiques, elle est considérée comme peu transpa-
cycles de développement, d’industrialisation et de rente et peu réactive vis-à-vis d’une demande tou-
mise sur le marché des nouveaux produits, conjointe jours plus mouvante. Une dynamique qui s’explique
à une réduction du cycle de vie des produits et du notamment par une digitalisation relativement peu
temps d’amortissement des investissements ; 2) Une présente et un langage commun quasi absent. Des
augmentation du mix due à la fois à la hausse du protocoles d’interopérabilité existent entre les
nombre de clients par fournisseur, du nombre de acteurs, notamment l’EDI (Electronic Data
références par client mais aussi du nombre de réfé- Exchange) qui fait office de référence. En revanche
rences de composants par produit. La combinaison le déploiement de l’Industrie Electronique du Futur
de tous ces mix clients/produits & cartes/composants/ doit permettre non seulement d’optimiser des SI
fournisseurs associée à une grande versatilité des interopérables, mais également de digitaliser tout
informations portées à la connaissance des acteurs ou partie du processus de sourcing de composants,
(besoins en volume, prix, disponibilité et lead time, …) afin de permettre les réactions de la chaîne en
engendre une croissance exponentielle des données temps réel ;
et informations à gérer pour les électroniciens ; 3) Des
volumes de production plus variables. L’augmenta- • Un outil de production manquant de flexibilité à
tion du mix induit également une diminution toutes les étapes de la fabrication des cartes électro-
moyenne des quantités et un enjeu fondamental de niques : De nombreux points sensibles sont mis en
flexibilité sur les volumes à la hausse ou à la baisse avant par les industriels pour expliquer les problé-
pour saisir les opportunités de marché ou s’adapter à matiques de performance des lignes de production.
ses revers ; et 4) Une forte pression sur les coûts, avec Les inefficiences se situent à tous les niveaux de la
l’acceptation et la généralisation des nouveaux usages chaîne de production, entre des phases d’introduc-
qui tout en créant de la valeur nécessitent souvent de tion de nouveaux produits, en passant par le front-
trouver rapidement un seuil économique et un « prix end, le back-end, la planification et l’interfaçage
série optimisé » pour permettre une diffusion plus clients-fournisseurs. Les systèmes d’information, le
large sur les marchés. partage de renseignements dans l’usine de produc-
tion et la flexibilité des lignes de production back-end
… pour une filière française pas encore prête pour concentrent de nombreux irritants. Ces inefficiences
s’adapter et répondre à l’importance des enjeux ne feront qu’être amplifiées avec l’augmentation de
La filière de production électronique française a de la complexité et sont au cœur des enjeux du déploie-
nombreux challenges à relever pour saisir les oppor- ment de l’Usine électronique du Futur ;
tunités de demain :
• Une supply chain rigide et non encore digitalisée : • Une traçabilité à optimiser : La traçabilité dans les
La supply chain électronique met en relation une usines de production est aujourd’hui principale-
demande à la volatilité accrue avec une structure ment résumée à la mise à disposition d’informa-
d’approvisionnement rigide. Au-delà de ces carac- tions sur le processus de fabrication, pour entre
autres maîtriser les coûts des processus de rappel. entrainé une chute des effectifs formés depuis 20
Les enjeux de la traçabilité du futur vont bien ans. Cela se traduit donc par une tension sur le mar-
au-delà. Il s’agit de pouvoir mettre à profit cette ché de l’emploi, et plus particulièrement sur les
remontée d’informations pour pouvoir fluidifier les niveaux « techniciens ». Cette contraction est même
stocks « dormants », et ainsi donner une visibilité en considérée comme critique par les industriels, fai-
temps réel de l’usine de production. Sans perdre de sant ressortir un véritable sentiment d’urgence sur
vue d’aider au diagnostic et à la prévention de la la formation en raison de l’appauvrissement du
non-qualité ; vivier naturel (au niveau technicien) et d’une pyra-
mide des âges vieillissante. Une dégradation qui fait
• Une électronique présente au sein des marchés pro- courir le risque d’une perte de savoir-faire pour l’in-
fessionnels en inadéquation avec les technologies dustrie dans son ensemble ;
de pointe de l’électronique grand public : La filière
de production électronique française doit être • Une nécessité d’accompagnement des innovations
capable de mettre à disposition de ses donneurs collaboratives entre acteurs traditionnels et start-
d’ordre des marchés professionnels les technologies ups de l’IoT : La concrétisation des nouveaux
électroniques de pointe, notamment celles débouchés de marché de l’IoT pour l’industrie élec-
déployées dans les environnements moins tronique aura lieu à la condition que les processus
contraints de l’électronique grand public. Cela d’innovation collaborative soient couronnés de suc-
nécessite en revanche d’échanger plus étroitement cès et que les modes de financement et d’investis-
sur les besoins à moyen terme des marchés applica- sement tiennent compte de la spécificité du marché
tifs pour anticiper et orienter les efforts et les inves- de l’IoT B2B ;
tissements. Par ailleurs, les évolutions des roadmaps
composants ne sont actuellement pas partagées au • Une capacité d’investissements limitée par rapport
sein de la filière de production. S’en dégage un enjeu aux acteurs asiatiques et américains : Alors que les
de travailler plus en amont avec les fournisseurs de principaux acteurs de production en Asie et aux USA
composants et d’équipements pour intégrer plus ont atteint des tailles critiques de plusieurs mil-
rapidement ces innovations technologiques dans liards de dollars de chiffre d’affaires, leur permet-
les procédés de production électronique ; tant d’innover sous l’impulsion principalement de
leurs grands comptes clés, les acteurs européens et
• Une pyramide des âges vieillissante et un accès aux français de taille plus petite paraissent moins bien
compétences toujours plus complexe dans un armés pour franchir les prochaines étapes techno-
contexte de changement radical de l’atelier de pro- logiques.
duction : L’industrie électronique emploie
aujourd’hui plus de 130 000 employés à travers la
France, principalement dans le Grand Ouest, l’Île-
de-France et en Auvergne-Rhône-Alpes. Dans la
filière de production, l’emploi des électroniciens
est industriel, rural, relativement féminin et majo-
ritairement spécifique à l’industrie. Cette filière
subit un déficit de visibilité et d’attractivité auprès
des étudiants qui, allié aux réformes de certaines
formations (BEP, Bac Pro STI Electronique), a
Feuille de route pour l’Industrie Electro- • Co-développer des briques élémentaires de « l’Usine
nique du Futur : 7 axes de transformation du futur » incluant la mise en place de PoC et la
mutualisation des moyens à travers les différents
Ce Livre Blanc vise donc à accompagner les acteurs acteurs de la filière ;
dans cette transformation en apportant un guide • Mener des actions de lobbying, veille et référence-
mais aussi une feuille de route collective pour réussir ment filière, soit pour mutualiser des commandes
la transformation vers l’Industrie Electronique du et réaliser des gains directs d’achats, soit pour
Futur. Cette feuille de route s’articule autour de 7 axes appuyer le déploiement de standards.
clés :
AXE 3 – Traçabilité :
AXE 1 – Supply chain : La traçabilité en électronique, un enjeu de transpa-
Pour une supply chain plus flexible et réactive, ou com- rence, de compétitivité et de qualité de production.
ment introduire la notion de temps réel dans une Trois types de démarches doivent être menés :
industrie aux temps longs. Quatre types d’actions • Mettre en place une traçabilité d’origine des com-
doivent être menés : posants commune entre les acteurs, avec notam-
• Favoriser le dialogue dans l’écosystème pour faire ment la possibilité de rendre opérationnel un
évoluer les modèles relationnels dans la supply numéro unique pour les composants ;
chain de l’industrie électronique et élaborer des • Collaborer avec les collectifs déployant des stan-
bonnes pratiques de fonctionnement ; dards d’interopérabilité machines ;
• Proposer des outils d’aide à la décision que ce soit • Lancer des démarches d’acculturation sur la traça-
des études de faisabilité et des PoC (Proof of bilité d’inspection / test et lancer une démarche de
Concept) sur des outils utilisant les technologies de taxonomie de l’univers des défauts possibles.
types Big data ou Intelligence Artificielle, ou un
Observatoire en temps réel de la disponibilité des AXE 4 – Roadmaps technologiques :
composants permettant de casser les silos ; Pour faire converger les roadmaps composants et les
• Déployer des mesures de mise en commun entre les procédés de fabrication. L’ambition est de définir une
EMS pour réduire le coût de la supply chain dans son roadmap sur les procédés de fabrication prenant en
ensemble ; compte les besoins d’un large panel de donneurs
• Développer une codification standard des compo- d’ordre ainsi que les roadmaps composants. Pour ce
sants utilisée par l’ensemble des acteurs de la sup- faire, la filière de production française devrait tirer
ply chain et permettant la traçabilité complète des profit de l’existence du programme PLEIADE 4 et le
composants. déployer à plus grande échelle dans l’ensemble des
secteurs applicatifs porteurs du B2B. Ce qui donnera
AXE 2 – Compétitivité : l’impulsion à la conduite d’un programme nouvelle
Vers une industrie électronique française digitalisée génération ou PLEIADE 2.0 s’inscrivant en totale
et compétitive pour accélérer la relocalisation de la complémentarité avec les programmes adressant
production. Trois types de démarches doivent être plus spécifiquement les roadmaps et technologies de
menés : composants (MEREDIT sur le Circuit Imprimé, IPCEI
• S’aligner sur une vision « Usine du Futur » pour pour la microélectronique, etc.)
accompagner les acteurs de la filière dans leur
transformation vers l’Industrie Electronique du
Futur. 1
4 Programme de coopération industrielle sur les procédés d’assemblage électronique mobilisant à ce jour 6 EMS (Actia, Emka, Eolane, Lacroix Electornics, Laudren,
Tronico) et 1 donneur d’ordre (THALES)
1 : L’ Usine Electronique du Futur déploiera l’ensemble des leviers Industrie du Futur pour améliorer la compétitivité
Interface
fournisseurs
IA pour
forecasting Plannification Optimisation en
V.1 V.4
Contrôle du centrale (cockpit) temps réel
API / Portail
ouvert manufacturing Progiciel de gestion
opérationnelle
V.2
Atelier du futur
Magasins
Magasins Préparation Préparation en
II.1 VI.2
intelligents et kitting temps caché
Fournisseurs
AGV / IGV II.2
Front end
Stockage proche des lignes Atelier de maintenance
Maintenance
VI.1
prédictive
PCB
Opérateur
V.3
augmenté Programmation
Ligne 1 Assemblage Vernissage et test
Composants Loader SPP SPI Pick and place AOI Reflow oven Unloader
post-CMS
électroniques
M2M M2M
Interface
Data lake partagé clients
IA pour
KPIs Amélioration forecasting
IV.1
continue
Centralisation des
VII.2 API / Portail
données
ouvert
Préparation
et kitting
Métiers
XIII
connexes
Back end
Lignes
IX
Advanced modulaires
XII
packaging
Donneurs
Cobots VIII.2 IHM VII.3 d’ordre
Stocks
PCBA
Opérateur Opérateur
AGV/ IGV table IX.1 VIII.1 XI
augmenté augmenté
Energie
IX.1
optimisée
Virtualization
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de la ligne Back end
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AXE 5 – Accès aux compétences et Formations : • Soutenir l’investissement pour garder les scale-ups
Attirer les talents, une problématique critique pour dans l’hexagone et soutenir l’acculturation des
l’industrie électronique. Pour unir et mobiliser la structures d’investissement sur les besoins de BFR
filière sur les thématiques d’accès aux compétences, élevés, inhérents à la production de hardware ;
il semble urgent de mettre en place une « task force » • Accompagner la protection intellectuelle pour pro-
dédiée. Cette task force pourrait donc développer des téger les start-ups dans la mise en place de collabo-
démarches collectives autour de quatre axes animés rations avec des acteurs traditionnels ;
et coordonnés au niveau régional en raison de la • Donner des bonnes pratiques pour le partage de la
nécessaire proximité avec les bassins d’emplois et les valeur ajoutée et de contractualisation des collabo-
besoins des entreprises locales : rations ;
• Mener une GPEC (Gestion Prévisionnelle des • Accompagner les acteurs traditionnels dans le pro-
emplois et Compétences) i.e. un état des besoins cessus d’innovation en mettant en cohérence et en
métiers dans la durée et dans une logique d’antici- les aiguillant dans l’écosystème parmi la multipli-
pation des compétences ; cité d’acteurs et de structures d’accompagnement ;
• Développer la formation continue en mutualisant • Déployer une plateforme efficiente pour connecter
les formations inter-entreprises, en développant start-ups de l’IoT et acteurs traditionnels des indus-
des méthodes d’apprentissage à distance de type tries d’application.
e-learning ou en mettant en place un passeport de
formations et de l’expérience ; AXE 7 – Processus de transformation :
• Déployer un plan de communication au niveau Guide à destination des acteurs de la filière pour
national et local via notamment une campagne mener à bien leur transformation. Une démarche
vidéo nationale, la synchronisation des journées d’accompagnement des acteurs de la filière dans leur
portes ouvertes établissements et industriels ou transformation doit être déployée. Cette démarche
encore la mise en place de cas d’usage Education comprend :
Nationale ; • Une feuille de route « Industrie Electronique du
• Développer les formations initiales en fléchant la Futur » cartographiant les enjeux et technologies
taxe d’apprentissage sur des établissements voire disponibles 2, pour permettre aux différents acteurs
des programmes cibles, et en développant les inter- de la filière de définir leur propre roadmap de trans-
faces entre formations et entreprises ; formation Industrie du futur ;
• Adresser les problématiques de financement des • Un outil d’autoévaluation afin d’évaluer la maturité
formations aujourd’hui supportées par les indus- de mise en œuvre d’une stratégie orientée Industrie
triels au détriment de leur compétitivité. du futur ;
• Un guide de définition de feuille de route architec-
AXE 6 – Relations start-up / acteurs traditionnels ture SI ;
des industries d’application : • Un guide de constitution d’une Task Force Indus-
Faire évoluer les modes de relations pour favoriser trie du futur pour mener à bien le changement en
l’innovation « à la française » et créer des leaders mon- interne.
diaux. De nombreuses initiatives pourraient être lan- • Une feuille de route commune pour la transforma-
cées : tion de la filière de production. 3
• Déployer une check-list pour mener un projet IoT
collaboratif pour pallier à l’asymétrie de maturité
sur les sujets IoT entre les acteurs du partenariat ;
2 : Feuille de route « Industrie Electronique du Futur » pour les acteurs de la filière – Enjeux et panorama
de solutions
1. 2.
Infrastructure
IT Gestion
des interfaces 3.
(clients/ Conception
fournisseurs) Produit /
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2017 2018
Q4 Q1 Q2 Q3 Q4
Nomination du CoPil
Définition du/des
Appel à candidature lieu(x) « Totem » Définition de la feuille de
Axe 1
Lieux « Totems » route par lieu « Totem »
Supply chain
Mobilisation
Etape 3 Axe 1 1.2 : Outils d’aide à la décision
Supply chain
Définir des
lieux Axe 2 Mobilisation 2.1 : Déploiement de PoC
« Totems » Compétitivité
Recrutement donneurs d’ordre,
Axe 4 Clarification de l’offre et Financement Lancement PLEIADE 2.0
Convergence
des roadmaps
PLEIADE 1.0
Préparation Mise en Oeuvre La mise en œuvre de la feuille de route est sujette au déploiement des ressources
nécessaires au déploiement des différents chantiers de transformation
Une industrie encore jeune et à fort potentiel Cette dynamique a été brutalement arrêtée à l’aube
de croissance des années 2000 par la crise dite des « télécoms » qui
L’industrie électronique est beaucoup plus jeune que a profondément bouleversée l’industrie et entrainée
les autres secteurs industriels. Sa naissance remonte la première récession de son histoire. C’est une bulle
seulement à la fin de la Seconde Guerre mondiale. spéculative qui a affecté les secteurs de l’informatique
L’électronique est par ailleurs présente dans de nom- et des télécommunications et, par ricochet, celui de
breux secteurs d’activités (consumer, computer, com- l’industrie électronique. Cette crise a atteint son apo-
munication, automobile, aéronautique, défense, fer- gée en 2000-2002 et a conduit en France comme en
roviaire, medtech). Europe à une vague de délocalisations quasi systéma-
tiques des activités de production électronique des
Cette transversalité nuit profondément à la visibilité grands groupes positionnés sur les marchés de
de l’électronique comme filière industrielle à part masse, notamment vers la Chine et l’Extrême Orient.
entière. Elle se traduit également dans l’outil statis-
tique qui ne couvre que partiellement la chaîne de Au cours des quinze dernières années, l’industrie
valeur électronique au travers du code NAF 26 lequel électronique a connu une croissance de plus 5% à
n’intègre pas les activités de conception ou la produc- l’échelle mondiale, et ce sans jamais s’essouffler. Un
tion d’électronique dite embarquée i.e. produite chez rythme qui s’explique entre autres par la généralisa-
les OEMs qui n’appartiennent pas aux secteurs tradi- tion des usages d’internet, la standardisation et la
tionnels des 3C (Computer, Communication, Consu- démocratisation des marchés 3C à l’échelle plané-
mer) ou de l’électronique de défense. Une des spécifi- taire (ordinateurs, portables et smartphones) mais
aussi le développement continu de l’électronique dans En effet, la diffusion de l’électronique dans tous les
les marchés B2B. Plus tard, comme l’ensemble de secteurs offre des leviers de développement multiples
l’économie mondiale, l’industrie électronique n’a pu et diversifiés. Cette croissance est soutenue soit par
échapper à la forte récession de 2009. Mais ses causes des marchés consommateurs d’électronique eux-
diffèrent de la crise des télécoms (2000-2002) car elles mêmes en croissance, soit par l’intégration progres-
sont externes au secteur et ne remettent ainsi pas en sive de l’électronique dans les équipements et les sys-
question les besoins en électronique et les perspec- tèmes finaux de secteurs applicatifs stables (e.g.
tives de croissance à long terme. Par certains aspects, automobile, aéronautique, ferroviaire, industrie).
cette crise de 2009 a même éclairci cet horizon !
Gouvernements Individus
Entreprises Société
25
20
15
10
-5
-10
1970 1975 1980 1985 1990 1995 2000 2005 2010
Chaîne de valeur de l’industrie électronique report de composants sur les cartes. On parle égale-
Au-delà du positionnement en termes de verticales ment de composants montés en surface (CMS).
industrielles, la chaîne de valeur de l’industrie élec-
tronique se décompose en cinq types d’acteurs : Le développement de l’IoT va être majeur et impacter
• Les producteurs de machines et matériaux (ex. tous les secteurs de l’industrie
ASM, Europlacer, ASML, Seica), de plus en plus inté- Après quinze ans de croissance dans le sillage des
grés ou connectés dans les systèmes d’information, grands secteurs traditionnels menant à une standar-
ainsi que les producteurs de machines de mesures disation continue et à l’optimisation des actifs de pro-
et de tests (ex. Keysight, National Instrument, duction, l’industrie électronique doit dorénavant
AOIP) ; accompagner l’arrivée en masse de nouveaux usages
• Les producteurs de composants électroniques (e.g. et acteurs (e.g. start-ups, acteurs traditionnels
STMicroelectronics, Souriau, Infineon, Samsung, non-consommateurs d’électronique) qui font levier
TDK, Murata), en distinguant différentes filières sur l’Internet des Objets (IoT) pour faire évoluer leur
entre les composants actifs et semi-conducteurs (au proposition de valeur et s’engager dans leur transfor-
cœur de l’architecture du design fonctionnel du mation digitale et électronique.
produit), les composants passifs (résistances,
condensateurs, etc), la connectique (cruciale pour L’IoT est défini par l’Union internationale des télé-
l’électronique embarquée en environnement communications (UIT) comme une extension de l’In-
sévère), les pièces à plan (circuits imprimés, l’em- ternet tel que nous le connaissons aujourd’hui, par la
ballage mécanique), et les consommables (pâtes à création d’un réseau omniprésent et auto organisé
brasée, vernis, résines, …) ; d’objets physiques connectés, identifiables et adres-
• Les distributeurs de composants (e.g. Avnet, Arrow, sables grâce à des puces intégrées, permettant le
Acalbfi, Digikey, Rutronik) ; développement d’applications au sein de secteurs ver-
• Les producteurs d’équipements électroniques ticaux clés. L’IoT s’appuie donc sur une intelligence
(équipementiers OEM) … non pas centralisée mais distribuée à l’échelle des
• … et leurs sous-traitants électroniques type EMS ou systèmes et des objets au travers de quatre leviers
ODM. principaux que sont :
• Les smart connected devices (les objets connectés) ;
La production d’équipements électroniques s’appuie • Les smart sensors pour capter l’information du
donc sur la filière des composants électroniques et monde physique ;
des semi-conducteurs pour produire des cartes • Le smart power pour gérer et optimiser l’énergie
embarquées et des sous-systèmes eux-mêmes inté- requise par les systèmes intelligents. La cybersécu-
grés dans des systèmes électroniques. 5 rité pour assurer la confiance nécessaire au déve-
loppement des usages.
La filière des composants est le fer de lance d’une
pyramide de création de valeur à l’effet de levier gigan- « L’horizon de l’Internet des objets et du Big data est
tesque. Ce dernier est encore amené à se développer celui d’un monde toujours plus densément connecté
grâce à l’Internet des Objets (IoT) par l’ouverture de qui relie les hommes, les données et les objets dans
nouveaux marchés et le développement des services un écosystème numérique désormais global », souli-
associés. Au sein de la chaine de valeur électronique, gnait l’Institut Montaigne 5. L’IoT va ainsi accélérer la
les activités de sous-traitance de production sont prin- connexion et la mise en réseau des personnes, des
cipalement portées par des acteurs spécialisés dans le processus, des données et des objets, touchant l’en-
5 « Big data et objets connectés Faire de la France un champion de la révolution numérique », avril 2015
semble des secteurs de l’économie et plus particuliè- En France, on estime que les ventes d’objets connec-
rement les secteurs de la santé, des villes, de la mobi- tés devraient s’envoler pour représenter 15,2 mil-
lité, de l’industrie et du logement 6. Plus qu’un liards d’euros en 2020. Alors que les applications les
phénomène de mode, l’IoT devrait représenter selon plus visibles à ce jour sont des objets connectés de
les sources retenues, entre 20 et plus de 50 milliards grande consommation, tous les secteurs seront tou-
d’objets connectés d’ici à 2020 et un marché pouvant chés, en particulier les marchés professionnels : ils
atteindre jusqu’à 2 500 milliards d’euros dans le devraient représenter 40% des applications et jusqu’à
monde. 6 50% du marché en 2020 7. 7
5 : La filière des composants est le fer de lance d’une pyramide de création de valeur
à l’effet de levier gigantesque
Internet of Things
Semiconducteurs
Mondial € 302 B
Equipements Europe € 31 B Matériaux
Mondial € 40 B Mondial € 48 B
Europe € 2 B Europe € 4 B
Base installée d’objets connectés par segments Marché des objets connectés en France
dans le monde [2016-2020 ; milliards d’objets] [2020 ; EUR Mds]
80 Sources :
15.2
Morgen Stanley
1.7
70
2.7 (11%)
60 (18%)
CISCO 3.0
50
x3 (20%)
40 3.4
IDC
(23%)
30 Siemens
Gartner 4.3
20
x3,6 (28%)
10
0
2012 2012 2012 2012 2020 Logement Smart Transport Santé Autres Total
grid France
Manufacturing
Source : WE-Network, Gartner, Siemens, IDC, Cisco,
Morgan Stanley, expert interviews, Roland Berger Supply chain
7 : L’IoT des marchés professionnels devraient représenter 40% des applications et jusqu’à 50% du marché
en 2020
Base installée d’objets connectés par segments Dépenses mondiales IoT
[2016-2020 ; milliards d’objets] [2016-2020 ; USD tn]
L’électronique, clé de voûte du développement de l’IoT L’omniprésence de l’électronique à toutes les étapes
et de la transformation digitale de l’industrie française du processus (a. collecte de données, b. traitement
Ce développement ne sera possible que grâce à un des données, c. action) implique nécessairement le
contexte technologique propice et un environnement développement d’une filière forte, innovante, compé-
technique favorable : titive et proactive pour accompagner tous les secteurs
• Hardware : des capteurs de moins en moins chers d’application dans leur intégration d’électronique
(le prix moyen d’un capteur passera de USD 1,5 à permettant la mise en œuvre d’usages digitaux.
USD 0,3 entre 2004 et 2020 8) ;
• Software : une forte concurrence entre les différents C’est une condition sine qua non pour que les entre-
acteurs (e.g. AWS, Intel, IBM), les opérateurs et les prises françaises intègrent la transformation digitale.
fabricants amenant à des prestations en hausse Dès lors, le développement de l’IoT va accélérer mas-
pour des coûts toujours en baisse ; sivement la croissance de l’industrie électronique sur
• Réseaux : des réseaux de communication en déve- laquelle s’appuieront les réponses aux enjeux socié-
loppement avec la mise en œuvre et la fiabilité des taux qui sont les macro-tendances des vingt pro-
réseaux cellulaires bas débit (Qowisio, Sigfox, LoRa) chaines années. 8
spécialement conçus pour l’IoT. Sans occulter les
réseaux 2G/3G/4G et 5G, ainsi que le wifi et le LiFi 9,
qui forment un ensemble complémentaire.
• Une adéquation qui accroît dès lors les opportuni-
tés de marché.
L’industrie
électronique :
socle industriel pour
transformer notre Connected Smart Smart Cyber
industrie vers le devices sensors power security
SMART WORLD de
demain
Home
Multimedia Telecoms & building Industrial Automotive Avionics Railway
automation
Serveur
Une part prépondérante de la production électro- 6%
nique a été délocalisée en Asie tout au long des der-
24% 4%
nières décennies, mais environ 1/5ème des équipe- 8%
ments électroniques sont toujours produits en Europe Télécommunications 12%
aujourd’hui. L’électronique européenne s’est spécia-
lisée depuis le début des années 2000 sur les marchés
professionnels au détriment des marchés de masse.
Ce constat est valable pour la France : à titre d’illus-
tration, la France était en 1999 parmi les trois princi-
paux pays producteurs de téléphones mobiles dans le
49
monde et n’en produit plus aucun dorénavant. La
1 Marché de la
production électronique n’a donc pas disparu en sous-traitance
Europe, elle s’est spécialisée sur les marchés profes- électronique en
sionnels. Le phénomène est encore plus marqué en Europe
[2015 ; EMS + ODM]
France. L’Hexagone est en effet leader en Europe sur
le marché des services de production de cartes élec-
troniques, devant l’Allemagne, l’Italie et le Royaume-
Uni avec 3.8 milliards d’euros de chiffre d’affaires. 10
1 USD = 0,937 EUR
Source : DECISION, New Venture Research, Roland Berger
Bien qu’aucun EMS majeur ne soit d’origine euro- 10 : Fabrication de cartes électroniques
péenne ou française, dix acteurs (dont quatre fran- assemblées1 [EUR bn]
çais) se situent dans le Top 50 mondial des EMS. Cen-
trée sur les marchés professionnels (défense,
automobile, systèmes industriels, aéronautique,
3.8
médical), la filière de production française est déjà au
plus proche des marchés porteurs du Smart World et 3.6
de leurs particularités. Par rapport aux marchés
grands publics, ceux de l’électronique professionnelle
ont pour spécificité :
• Un investissement productif plus prégnant dans le
P&L du fait de la plus faible taille des acteurs de la
sous-traitance professionnelle ;
• Une valeur ajoutée relative essentiellement liée à
l’activité de production et d’intégration d’une élec-
tronique complexe et robustifiée ;
• Une flexibilité et une réactivité industrielle néces-
saire pour produire des petites et moyennes séries ;
• Un poids important du service associé à la vente de
l’équipement.
Enfin, les problématiques de compétitivité indus- de produits différents, en quantités moindres, pour
trielle et d’industrie du futur sont adressées avec tester le marché et les besoins clients. La combinai-
force au travers des initiatives portées par les gouver- son de tous ces mix clients / produits & cartes / com-
nements français et européens depuis 2013 dont l’Al- posants / fournisseurs associée à une grande versati-
liance pour l’Industrie du Futur en France ou le plan lité des informations portées (besoins en volume,
Industry 4.0 en Allemagne. L’industrie électronique prix, disponibilité et lead time, …) génère un effet de
en France se positionne à l’avant-garde sur ces sujets multiplication exponentielle des données et informa-
considérés comme un levier d’amélioration majeur tions à gérer pour les électroniciens ;
de la compétitivité des EMS et d’accélération de l’in- 3. TIME TO MARKET – Une diminution des temps de
novation électronique et digitale dans tous les autres cycles de production et des volumes plus variables :
secteurs. l’augmentation du mix induit également une diminu-
tion moyenne des quantités et un enjeu fondamental
Le terrain est donc favorable pour repositionner la de flexibilité sur les volumes, à la hausse ou à la
France et l’Europe comme leader de l’industrie élec- baisse, pour saisir les opportunités de marché ou
tronique dans sa partie de prédilection : l’électro- s’adapter à ses revers ;
nique professionnelle et l’IoT B2B. 4. TIME TO COST – Une forte pression sur les coûts :
l’acceptation et la généralisation des nouveaux
Impact de ces nouveaux marchés IoT pour la transfor- usages, même s’ils créent de la valeur, nécessite sou-
mation de la filière de production électronique vent de trouver rapidement un seuil économique et
Dans un marché non mature dont le développement un « prix série optimisé » pour permettre une diffusion
est basé sur la profusion de nouveaux usages qu’il plus large sur les marchés.
faut identifier et commercialiser avant la concur-
rence, les enjeux qui reposent sur la filière de produc- L’industrie électronique doit désormais répondre aux
tion électronique se situent à quatre niveaux : nouveaux enjeux de fort mix et de volumes variables
et plus difficiles à prévoir. Il faudra donc être capable
1. TIME TO INNOVATION – Une accélération du rythme d’expérimenter de nombreuses pistes, d’accélérer
d’innovation entraînant une réduction des temps de très vite les succès naissants et de gérer les rebonds
cycles de développement, d’industrialisation et de d’un marché à cycles courts.
mise sur le marché des nouveaux produits. L’accélé-
ration du cycle d’innovation induit également la La filière de production doit par conséquent transfor-
réduction du cycle de vie des produits et donc du mer son mode d’organisation pour augmenter sa
temps d’amortissement des investissements ; flexibilité et répondre à la croissance tendancielle du
2. TIME TO MULTIPLICATION & DATA – Une augmenta- mix produits. C’est en particulier sur les activités de
tion du mix due à la fois à la hausse du nombre de développement et d’assemblage électronique que
clients par fournisseur, du nombre de références par repose ce nouveau paradigme de « high mix variable
client (avec un grand nombre de variantes) mais aussi volumes » et in fine la capacité de la filière à accélérer
du nombre de références de composants par pro- le développement du Smart World et le positionne-
duits, rendus possible par la miniaturisation, et ment de toute l’industrie française sur ces nouvelles
nécessaire par des fonctionnalités toujours plus poin- terres de conquêtes.
tues. En effet, face à ces nouveaux usages et l’incerti-
tude de leur adoption, les industriels multiplient les
lancements de nouvelles générations de produits ou
Des filières de production française et européenne gets d’investissements R&D de l’industrie. 11 C’est
face à des défis majeurs pour s’adapter et répondre pourtant sur ce savoir-faire que repose une grande
à l’importance des enjeux partie du potentiel d’accélération du Smart World.
Au sein de la chaîne de valeur de l’industrie électro-
nique, les activités d’assemblage et de production Une taille critique plus faible dans l’électronique
sont mises sous pression en amont par les produc- professionnelle
teurs de composants et en aval par les équipemen- Des déséquilibres importants existent entre les
tiers donneurs d’ordre qui captent l’essentiel de la acteurs de la sous-traitance électronique. Alors que
valeur. La capacité d’investissement sur ce maillon de les principaux acteurs asiatiques et américains ont
la chaine de valeur « activités de sous-traitance de pro- atteint des tailles critiques de plusieurs milliards de
duction » est faible au regard de son poids écono- dollars de chiffre d’affaires, leur permettant d’innover
mique (maillon permettant la diffusion de l’électro- sous l’impulsion notamment de leurs grands comptes
nique dans tous les secteurs et acteurs de l’industrie) clés positionnés sur les marchés de masse, les acteurs
et social (nombre d’emplois). On estime à 1% des européens et français de taille plus petite paraissent
ventes l’investissement en recherche et développe- en retrait pour franchir les prochaines étapes techno-
ment normatif des sous-traitants de production élec- logiques.
tronique, ce qui correspond à environ 5-6% des bud-
11 : Une capacité d’investissement limitée pour transformer la filière, notamment par rapport
aux acteurs asiatiques
Sous-traitance 6% Sous-traitance
électronique x~200
électronique
100
6%
Sept axes pour transformer la filière 6. Stimuler la créativité et consolider les projets en
Le présent Livre Blanc se concentre donc sur la filière favorisant la connexion entre les industries d’applica-
de production électronique et plus particulièrement tion et les entrepreneurs sera également crucial pour
sur la filière de sous-traitance électronique en raison permettre l’essor du Smart World et des nouveaux
de son rôle clé dans l’accélération du Smart World. relais de croissance de l’industrie électronique ;
Cette filière de production doit accélérer sa transfor-
mation pour répondre aux enjeux posés par ces nou- 7. Cette transformation devra donc être gérée par la
veaux marchés. 12 filière comme un grand projet visant le développe-
ment d’une véritable Industrie Electronique du Futur
Cette transformation nécessitera le concours de l’en- qui permettra d’accélérer le Smart World et contri-
semble des parties prenantes de la chaîne de valeur buera à la compétitivité de l’ensemble de l’industrie.
électronique : industriels, filière, pouvoirs publics.
Une filière qui peut prendre le leadership de l’industrie Ses enjeux d’innovation, de compétitivité et de finan-
du futur en France cement seront à appréhender malgré une taille cri-
Par rapport aux autres industries, la grande miniatu- tique actuelle en défaveur des acteurs européens par
risation des composants électroniques a déjà poussé rapport aux acteurs asiatiques et américains qui
l’automatisation des procédés de production plus peuvent s’appuyer notamment sur le marché de l’élec-
loin que dans d’autres filières. La complexité des tronique grand public (3C). L’amélioration de la com-
informations à gérer dans une usine de production pétitivité et de la flexibilité d’une base industrielle de
électronique nécessite de surcroit l’investissement production électronique française et européenne en
dans des systèmes d’information plus développés que mesure de maitriser l’augmentation du mix aura un
la moyenne. L’industrie électronique se positionne impact direct sur l’accélération de l’innovation élec-
donc parmi les plus matures dans sa transition vers tronique et digitale dans tous les autres secteurs.
l’industrie du futur et peut légitimement tirer vers le
haut le reste de l’industrie.
Supply chain
Performance
opérationnelle
2 3
Modèle de
Compétitivité Traçabilité transformation
(front-end, associé
back-end and MOI)
7
4 5
Convergence Accès aux
de roadmaps compétences
Composant /
procédés d’assemblage
6
Relations start-ups / entreprises établies
des secteurs d‘application de l‘IoT
Synthèse singulières :
13 : Les variations en aval de la chaîne de valeur sont amplifiées par effet lasso en amont de par la rigidité
de la supply chain
Revendeur Consommateur
final
14 : Le marché de la distribution est très concentré sur les dix plus grands distributeurs mondiaux
et notamment sur les deux premiers
Répartition des distributeurs par chiffre d’affaire [2016 ; Top 50 = 100%]
100
90
80 95% 100%Top 50
70 Top 10
60
50 58% Top 2
40
30
20
10
0
0 5 10 15 20 25 30 35 40 45 50
Les distributeurs ont donc un rôle complexe à jouer 1.2 Interopérabilité et échanges
dans la supply chain. Le métier de distributeur peut d’informations entre les acteurs de la
ainsi se décliner en quatre verticales : supply chain : vers un écosystème global
Echange de données par fichiers : ce format tant de connecter un écosystème d’acteurs EMS avec
d’échanges d’informations requiert une extraction, un écosystème de fournisseurs de composants et de
souvent réalisée de manière manuelle, d’une base de distributeurs. A ce jour, aucune plateforme ne détient
données SQL avant transfert sous format « fichier de position dominante sur le marché qui ne dispose
excel » des données. Si cette méthodologie a l’im- donc d’aucun standard ou norme de fonctionnement.
mense avantage de s’appliquer à toutes les situations,
elle est malheureusement asynchrone, manuelle et
donc coûteuse en temps et peu « scalable » ; 1.3 Une supply chain qui manque
de transparence avec de forts enjeux
Electronic Data Interchange (EDI) : ce protocole de digitalisation
d’échanges de données est vastement utilisé dans la
profession. Il peut être issu par le distributeur en
direction du client EMS et vice-versa. Il a le mérite Un des premiers constats partagés par l’ensemble des
d’être bidirectionnel et synchrone, même s’il requiert acteurs de l’électronique est l’opacité et le manque de
un module SI spécifique et l’utilisation d’une plate- transparence dans la supply chain électronique dans
forme de routage ce qui crée nécessairement une bar- son ensemble. Cette opacité provient de plusieurs
rière d’utilisation pour les acteurs de petite taille ; facteurs :
Utilisation de web services : plusieurs protocoles Manque de dialogue entre les différentes mailles de
existent pour rendre interopérables et interfacer les la supply chain et fonctionnement en silo des diffé-
web services des différents acteurs. Les API REST sont rents acteurs. En effet, les différents acteurs de la sup-
les plus largement étendues et utilisées par les distri- ply chain se parlent peu ou se transmettent des infor-
buteurs majeurs (Avnet, Arrow, Digikey, Farnell, Mou- mations partielles. Par exemple, un distributeur
ser, RS, TME, etc.). L’interfaçage des web services per- n’aura aucune visibilité sur la demande d’un donneur
met de créer des échanges de données bidirectionnels d’ordre majeur dans une région donnée et vice versa,
et synchrones, mais reste complexe à mettre en œuvre sauf si une relation commerciale lie les deux acteurs.
car spécifique aux différents fournisseurs, même si le Pour répondre à cette problématique, les donneurs
protocole de communication utilisé est standard d’ordre, ayant suffisamment de bras de levier sur les
(protocole http) ; autres acteurs de la chaîne de valeur, peuvent déployer
des solutions de type « control tower » leur donnant de
Logiciels Extract-Transform-Load (ETL) : l’utilisation la visibilité en amont et en aval de leur positionne-
de ces logiciels reste à ce jour relativement confiden- ment sur la chaîne de valeur. Par exemple, la « control
tielle via des éditeurs type Dataiku, Talend ou Rapid tower » d’un OEM aura la visibilité en aval sur les pré-
Miner et ce malgré des bibliothèques de connecteurs visions de demande de ces revendeurs locaux. Elle
disponibles avec les ERP classiques. aura également de la visibilité sur ces sous-traitants
de rang 1, 2, voire 3. Le déploiement de telles solu-
Ces méthodes d’interopérabilité permettent donc de tions est à la fois extrêmement coûteux, nécessitant
coordonner le flux d’informations entre des acteurs la collaboration de nombreux acteurs et requérant
en 1:1 i.e. un acteur de la chaîne de valeur avec un l’interopérabilité des systèmes d’information de l’en-
autre. Une tendance forte observée sur le marché de semble des acteurs impliqués
la distribution est l’émergence progressive de plate-
formes de marché ouvertes de type Ariba 10 permet-
10 Solution SAP
Défiance entre les différents types d’acteurs exacer- facturing Part Number (MPN) est commun aux diffé-
bée par les phénomènes d’allocation et les fortes rents acteurs de la chaîne de valeur et sans équivoque,
variations de leadtime entre les valeurs normatives et notamment chez les distributeurs, chaque acteur de la
les valeurs réelles chaîne codifie à nouveau les informations contenues
suivant ses propres règles. Pour chaque référence de
Un autre constat fort et unanime des différents composants, les donneurs d’ordre approuvent diffé-
acteurs est la nécessité de poursuivre les efforts de rents fabricants et références (Approved Manufacturer
digitalisation de la filière. En effet, alors que de nom- List ou AML) et codifient ce qui constitue le compo-
breuses technologies de transfert d’informations et sant i.e. l’ensemble de références donnant des carac-
d’interopérabilité entre les systèmes d’information téristiques techniques considérées identiques. Le
sont disponibles, matures et maîtrisées, une part fabricant de cartes électroniques codifie également
importante des échanges entre acteurs fonctionne chaque référence composant pour chaque client dans
encore à l’aide d’échanges de fichiers, type Excel, le son langage propre pour intégrer des données de
format le plus archaïque, mais le plus flexible. Si l’EDI clients et ses correspondances. De sorte que, pour une
est le format standard d’échanges d’informations en même bobine de composants, on retrouve trois voire
fonctionnement récurrent i.e. sur des productions à quatre étiquettes différentes correspondant au MPN,
relativement gros volumes et sur des temps de cycles au code EMS, au code donneur d’ordre voire au code
de l’ordre de quelques mois. Une démarche d’accélé- distributeur. Quatre codifications différentes font
ration du processus d’Industrie du futur doit per- donc référence à la même référence de composants et
mettre non seulement d’optimiser des SI interopé- complexifient les communications entre les différents
rables, mais également de digitaliser tout ou partie acteurs de la chaîne de valeur. Ce constat de multipli-
du processus de sourcing de composants, pour cité des codifications des composants dans la supply
notamment permettre les réactions de la chaîne en chain induit également des problématiques de traça-
temps réel. bilité ou de standardisation de la traçabilité entre les
différents maillons de la chaîne.
Enfin, l’industrie électronique se doit d’accroître sa
réactivité. Sachant que pour certains projets la vérifi- De par les délais importants de fabrication de compo-
cation de la BOM 11 peut prendre de 48 heures à 3 sants et les CAPEX requis et immobilisés par tous les
semaines, le processus de production de cartes élec- acteurs de la chaîne de valeur, la problématique de
troniques se désaligne de la tendance de raccourcis- gestion du niveau de ces stocks est particulièrement
sement des temps de cycle et s’éloigne donc du besoin critique. Détenir du stock n’est cependant pas mau-
client. Pour que l’appareil productif permette à la fois vais en soit. Chaque acteur calcule au mieux ses
un prototypage rapide et soit moteur dans l’industria- niveaux de stocks requis pour atteindre un niveau de
lisation des projets électroniques, notamment IoT, il service ciblé. Cependant, les fabricants de cartes élec-
est essentiel d’augmenter la réactivité de la supply troniques et notamment les sous-traitants en électro-
chain électronique. Les leviers de l’Industrie du futur nique souffrent financièrement du haut niveau de
doivent permettre à terme de permettre d’introduire stocks immobilisés limitant leur capacité d’investis-
la notion de réaction en temps réel dans les modes de sement. En effet, compte tenu de la durée de vie limi-
relation entre les différents acteurs de celle-ci. tée des composants, les stocks de composants sont en
règle générale dépréciés dès qu’ils sont immobilisés
Un autre constat est le manque de fluidité et l’absence plus de 12 mois en inventaire, représentant jusqu’à
de langage commun dans la supply chain. Si le Manu- 20% du stock total pour un EMS. 15
11 Bill of Material
15 : Niveau de stocks par typologie de composants moyen chez les EMS [% du stock total]
15 - 20 100
10 - 15
20 - 25
20 - 25
Stocks « morts »
15 - 25
30 - 35
∑ composants
électroniques > 3 mois =
40 - 50 20 - 30
∑ composants
électroniques = 30 - 35
60 - 70
Si les procédures de dépréciation des stocks morts ou 1.4 Quatre pistes pour une supply chain
dormants peuvent être limitées par des process opé- robuste face aux nouveaux défis
rationnels de gestion proactives ou de recouvrement de l’Industrie du futur
par les clients finaux, le poids de ces stocks sur le BFR
est énorme et peut représenter autant que les créances
pour les fabricants. Les problématiques de diminution des niveaux de
stocks et de réactivité ainsi que de flexibilité de la sup-
L’industrie électronique dans son ensemble doit donc ply chain ne peuvent pas être isolées l’une de l’autre.
se préparer pour répondre aux enjeux forts rencon- L’initiative la plus simple à mettre en œuvre par la
trés par l’ensemble des parties prenantes et tenter de filière électronique est d’aider à apporter plus de
proposer des solutions pour apporter plus de trans- transparence dans le système. Une initiative en quatre
parence, de fluidité et de réactivité dans la supply temps pourrait être mise en place :
chain.
Déployer des mesures de mise en commun entre les L’ensemble des leviers proposés devrait permettre de
EMS pour réduire le coût de la supply chain ou de la limiter le poids des stocks morts ou obsolètes. Si cer-
logistique externe dans son ensemble. Plusieurs taines typologies de composants sont spécifiques
mesures peuvent être imaginées : (e.g. PCB, Mécaniques) notamment client, on estime
• Mise en commun des « stocks morts » ou excédents que les leviers mentionnés permettraient de dimi-
entre EMS pour permettre de faire circuler à nou- nuer de moitié la part de composants électroniques
veau des composants immobiles dans le stock d’un actifs et passifs de plus de trois mois, soit 10 à 15 %
EMS parmi d’autres. Cette mise en commun pour- du stock total, ce qui représente un enjeu de perfor-
rait faire levier sur la plateforme ou Observatoire mance majeur et permettrait donc de libérer des
développé. La mise en visibilité de ces stocks dor- capacités d’investissement sur d’autres thématiques.
mants permettrait de libérer des moyens de finan-
cement pour chacun des acteurs du secteur. Le
déploiement de cette mesure pourrait s’appuyer sur
un PoC existant, développé par le SNESE ;
• Mise en commun du transport logistique entre
EMS via des plateformes collaboratives telles que
Cinatis. C’est une plateforme collaborative en mode
SaaS (software-as-a-service) qui centralise les don-
nées opérationnelles en provenance et à destina-
tion des partenaires (transporteurs, logisticiens,
EMS, fournisseurs, …). In fine, l’utilisation de tels
outils permettrait de mutualiser les coûts de trans-
port des composants ou d’augmenter la fréquence
de livraison à coût constant.
Industrie du Futur
1e révolution
industrielle 2e révolution
industrielle 3e révolution
industrielle 4e révolution
industrielle
17 : L’Industrie du futur ne concerne pas que les systèmes de production mais également d’autres fonctions
et maillons de la chaîne de valeur
Opérateur
Périmètre de Développement
du produit
l’Industrie du futur
Avantages
Réponse plus rapide aux attentes du client
Plus de flexibilité dans la production
Rentabilité de la production de lots en
petite quantité
Fournisseurs SMART Clients
FACTORY
Meilleur taux de disponibilité et
amélioration de la stabilité des processus
Produits de meilleure qualité
Utilisation plus efficace des ressources
Après-vente
18 : L’Usine du Futur met en relation clients, fournisseurs, employés et machines afin de contrôler
l’intégralité du processus de production
Traitement de la
demande client et Communication Liaison avec l’utilisateur
personnalisation des instantanée entre les final via un outil de suivi
5G
interfaces sites de production des commandes en
Flux d’informations fluide temps réel
Traduction automatique
des attentes spécifiques
du clients en processus
mécaniques Capacités de réseau en temps réels jusqu’aux
Gestion réseau via les Système de contrôle systèmes des entreprises
outils client de l’entreprise et de Changement du contrôle de l’architecture de l’usine
l’usine
Centralisation du système de contrôle : fonctions
de contrôle intermédiaires intégrées au sein des
systèmes Entreprise
Automatisation décentralisée : emplois à faible
qualification et fonctions sensibles à l’instantané et
dangereuses gérées par des outils sur le terrain
Peu de d’appareils I/O
indépendants Communication
IPC standardisés en Intégration complète de
charge des processus la logistique entrante et
de contrôle sortante
Le process de fabrication d’un module électronique Celui-ci est bouleversé par une complexification de la
se décompose en 6 macro-étapes, de la production du demande qui se traduit par :
PCB et des composants à l’intégration finale. Le péri- • Une accélération du rythme d’innovation entraî-
mètre classique d’un sous-traitant électronique nant une réduction des temps de cycle de dévelop-
englobe l’ensemble des étapes allant du front-end au pement ;
back-end. 19 • De nouvelles typologies de clients, de la start-up de
l’IoT au grand groupe industriel en passant par le
Les étapes de production entre les process de front et tissu de PME et d’ETI industrielles ;
de back-end sont fortement différenciées et isolées • Une augmentation du mix due à la fois à la hausse
dans l’espace dans une usine de production. Alors du nombre de clients par fournisseur et du nombre
que le front-end s’attache à fournir une carte électro- de références par client ; l’ordre de grandeur de
nique fonctionnelle, le back-end l’intègre dans son cette augmentation est compris entre 30% et 50% à
environnement global et réalise son conditionne- un horizon 5 ans ;
ment. Historiquement, les processus de tests sont • Une diminution des temps de cycle de production
inclus dans les processus back-end. et des volumes plus variables ;
• Une forte pression sur les coûts de production.
L’usine de production d’un sous-traitant électronique
doit répondre aux mutations du marché électronique
et de la spécificité du marché de la production élec-
tronique européen et français.
Assemblage
Fabrication Assemblage Calibration/
post-CMS Test
PCB CMS Programmation
« traditionnel »
2.1 Des inefficiences à toutes les étapes back-end, la planification et l’interfaçage clients-
de la production fournisseurs. Cependant, les systèmes d’information
et le partage de l’information dans l’usine de
Plusieurs points sensibles sont mis en avant par les production et le manque de polyvalence des lignes de
industriels pour expliquer les problématiques de back-end semblent concentrer de nombreux irritants.
performance des lignes de production. 20 Ces inefficiences ne feront qu’être amplifiées avec
l’augmentation de la complexité causée par les
Les inefficiences se situent à tous les niveaux de la augmentations de mix et la diminution des temps de
chaîne de production entre des phases d’introduction cycle.
de nouveaux produits, en passant par le front-end, le
7. Systèmes
d’information
Lourdeur du Pose manuelle de Non-polyvalence Insuffisance de la Centalisation des Manque de
process de scénario composants des lignes polyvalence informations de standard de
pour vérification de production traçabilité
la BoM
Ces inefficiences pèsent sur la compétitivité de la et l’étape de Pick & Place permettant de saisir les com-
filière de production française, ce qui se traduit sur posants et de les positionner sur le PCB « Printed Cir-
les indicateurs de performance qualifiant la perfor- cuit Board ». 21
mance des usines de production françaises. Ils
mesurent : Cette étape rythme le débit de production de la ligne.
• Qualité : First Pass Yield permettant de mesurer la Le processus CMS est intensif en capitaux investis
qualité de ressources produites ou le pourcentage (Capex), mais relativement mature et aucune évolu-
de cartes électroniques considérées « bonnes » sur le tion technologique significative dans les équipe-
nombre total d’unités produites ; ments n’a vu le jour au cours des cinq à dix dernières
• Productivité : années. Les équipementiers proposent chaque année
ŴŴ Daily Output i.e. le volume de production par ligne des évolutions marginales d’augmentation de
de production, cadence, de diminution de pas de pose et d’améliora-
ŴŴ TRS ou Taux de Rendement Synthétique des tion de précision de la pose. En aval de l’étape CMS
moyens de production et de test, ont lieu les deux étapes de pose manuelle de compo-
ŴŴ Productivité des ressources #ETP/ligne x Temps sants, pour les composants non pris en charge par les
passé par unité produite, machines de pose et de calibration / programmation
ŴŴ Temps de cycle correspondant à la durée de pro- des composants programmés.
duction d’un produit
• Besoins de fond de roulement immobilisé : Work in L’étape de production CMS est un processus forte-
Progress ou WIP correspondant aux stocks (compo- ment automatisé. Les EMS et les autres producteurs
sants et PCB) et encours de production électroniques optimisent ce processus depuis de
nombreuses années, de sorte que les leviers d’amélio-
Pour pallier à ces points de blocage et améliorer la ration ne correspondent pas aux leviers d’automati-
compétitivité de l’appareil productif en France, la sation classiques qui pourraient se trouver dans
filière française doit mettre en avant des leviers d’autres industries. Par ailleurs, le parc machines de
d’amélioration à la fois spécifiques aux étapes de la filière électronique française est au niveau stan-
fabrication front- et back-end mais aussi transverses, dard du secteur. Même si la dynamique concurren-
notamment au regard de la productivité de la main tielle du début des années 2000 s’est centrée sur la
d’œuvre indirecte qui pourrait augmenter fortement consolidation des acteurs et donc la gestion et la
compte tenu des évolutions attendues. rationalisation d’un parc machines existant, les cinq
dernières années ont vu l’ensemble des acteurs ETI et
2.2 Identification des leviers PME de la filière investir dans leur appareil productif.
de compétitivité sur les processus
de production front-end et back-end :
une refonte pour une efficacité optimale
Inspection optique
automatique (AOI) Inspection de la pâte
Inspection optique des à braser (SPI)
composants montés avec Inspection visuelle de la
des caméras et de la pâte obtenue au moyen
reconnaissance visuelle de caméras et de
Les SPIs en 2D vérifient reconnaissance visuelle Four à refusion
Dépose de la uniquement les erreurs L’inspection 2D détecte Cuisson du PCB pour
pâte à brasée de positionnement quand uniquement des erreurs faire fondre la pâte à
Impression de la les équipements 3D de positionnement souder et donc souder
pâte à braser sur détectent aussi quand la 3D vérifie aussi les composants dans
le PCB l’inclinaison les volumes le PCB
L’étape de production CMS est un processus forte- Les principaux enjeux de compétitivité dans le pro-
ment automatisé. Les EMS et les autres producteurs cessus de production front-end se situent non seule-
électroniques optimisent ce processus depuis de ment dans la réduction des coûts de production uni-
nombreuses années, de sorte que les leviers d’amélio- taires, mais également dans la flexibilisation de l’outil
ration ne correspondent pas aux leviers d’automatisa- de production dans sa globalité. Plusieurs macro-le-
tion classiques qui pourraient se trouver dans d’autres viers d’optimisation ont ainsi été identifiés :
industries. Par ailleurs, le parc machines de la filière
électronique française est au niveau standard du sec- Levier I – Lignes CMS automatisées : maximiser l’au-
teur. Même si la dynamique concurrentielle du début tomatisation de la pose CMS et minimiser les étapes
des années 2000 s’est centrée sur la consolidation des de production non-automatisées d’assemblage post-
acteurs et donc la gestion et la rationalisation d’un CMS, traitant les poses de composants non-traitées
parc machines existant, les cinq dernières années ont par les machines de Pick & Place, et les étapes de
vu l’ensemble des acteurs ETI et PME de la filière contrôles visuels. Trois leviers peuvent être utilisés
investir dans leur appareil productif. pour limiter l’impact de ces poses manuelles :
• Levier I.1 – DfX incluant DfM (Design For Manufac- prendre les bobines de composants, à positionner
turing), DfT (Design for Test) and DfR (Design For les bobines dans les chargeurs et les chargeurs dans
Reliability). Le Design for Manufacturing (DfM) cor- les chariots, transporter les chariots de l’entrepôt
respond à la prise en compte des contraintes de principal aux zones de stockage intermédiaires, et
fabrication dans les phases de design et d’industria- enfin charger le contenu du charriot et des bobines
lisation. De nombreux outils et logiciels existent dans les machines. L’automatisation de ce proces-
pour faire du DfM, mais sa mise en œuvre n’est sus revêt d’autant plus d’importance dans les envi-
absolument pas systématisée. Par ailleurs, alors ronnements à forts mix où les temps de transition
que les logiciels de DfM existants s’appuient majo- prennent le pas sur la performance des lignes et où
ritairement sur des connaissances experts, l’analyse le nombre de composants se démultiplie avec le
des données de production actuelle devrait prendre nombre de références produits. Des AGV (« Auto-
le pas dans le futur. mated Guided Vehicle ») ou IGV (« Intelligent Guided
• Levier I.2 – Cobots ou semi-automatisation de la Vehicle ») permettent déjà de réaliser le transport du
pose via l’utilisation notamment de cobots ou col- magasin aux zones de stockage bord de ligne.
laborative robots. Si quelques exemplaires sont • Levier II.2 – Mise en place de magasins intelligents :
d’ores et déjà disponibles sur le marché, la maturité ils contribuent au processus de transition et de
de la technologie est relativement faible et la prise changement de référence produit en gérant les flux
en compte des contraintes de sécurité n’est pas de composants nécessaires à la production. Par ail-
encore satisfaisante. Les avancées sur le sujet sont leurs, ils supervisent la consommation des compo-
cependant très rapides et le déploiement de normes sants et assurent le réapprovisionnement pour limi-
de sécurité devrait être mis en pratique rapidement. ter les périodes d’immobilisation provoquées par
• Levier I.3 – Postes de contrôles automatisés et l’uti- des ruptures de composants. L’étape ultime d’intel-
lisation de systèmes AOI et contrôle 3D en sortie de ligence de tels magasins est l’automatisation des
production pour contrôler la qualité des cartes pro- commandes et des approvisionnements fournis-
duites. seurs.
Levier IV – Systématiser les processus d’améliora- • Levier V.2 – Progiciels de gestion opérationnelle
tion de la performance : l’amélioration de la perfor- pour gérer la production en temps réel et notam-
mance est un enjeu majeur de toute usine de fabrica- ment réordonnancer en cas d’incidents sur les
tion. Si les processus d’amélioration continue sont lignes de production. Ces progiciels se basent sur
vastement déployés à travers des industries telles que l’ordonnancement haut niveau issu de l’ERP et
l’industrie automobile, la maturité des acteurs de fondé sur les commandes clients et les dates de
l’électronique sur le sujet d’excellence opérationnelle livraisons. Ils mutualisent ensuite les ordres de pro-
est bien plus diverse. Plusieurs leviers peuvent donc duction ayant des paramètres de feeders communs
être activés en ce sens: et réalisent l’optimisation du compromis perfor-
• Levier IV.1 – Amélioration continue classique de mance de la ligne vs. temps de changements et
type Lean 6-Sigma : la première étape pour la super- paramétrages feeder. Ils allouent ensuite de
vision de la performance et l’amélioration de la per- manière optimale les tâches aux lignes de produc-
formance opérationnelle est la remontée d’informa- tion pour maximiser la performance de la ligne.
tion et la mise en place d’indicateurs de performance L’apparition de ces logiciels est récente. En effet, la
(KPIs). Les processus d’amélioration de la perfor- planification de la production CMS est complexe à
mance se greffent ensuite sur la mise en lumière des cause de la forte dépendance de la durée du process
dérives des indicateurs de performance choisis. et de la préparation des feeders. Si l’optimisation
• Levier IV.2 – Maximisation de l’ajustement automa- du processus de Pick & Place est mature, la prise en
tique progressif des outils i.e. mise en place de compte des restrictions des autres machines du
boucles fermées dîtes closed loops permettent via front-end est elle aussi complexe.
la communication M2M de corriger des dérives • Levier V.3 – Opérateur augmenté i.e. la mise à dispo-
dans le processus de production. Plusieurs niveaux sition d’outils d’aide à la décision (IHM) notamment
d’ajustement peuvent être mis en place, au niveau sur les composants à disposition, les vitesses de pro-
de l’équipement ou au niveau de la ligne complète duction etc. permettant de réaliser l’ordonnance-
en sortie de test fonctionnel. L’automatisation de ment en bord de ligne et de gérer la complexité.
ces ajustements nécessite en prérequis l’interopé- • Levier V.4 – Optimisation de l’ordonnancement en
rabilité entre les différentes machines de produc- temps réel i.e. la capacité à optimiser la production
tion de la ligne de front-end. en temps réel via la mise à disposition de l’informa-
tion de production en temps réel et son optimisa-
Levier V – Optimisation de la production : à date, l’or- tion par des logiciels d’ordonnancement en temps
donnancement est généralement réalisé en deux réel.
temps : a/ planification de manière globale par l’ERP ;
b/ au niveau de l’atelier de fabrication par les techni- Levier VI – Réduire les temps non-productifs
ciens conducteurs de lignes à l’aide d’un fichier Excel machines : le TRS des machines et moyens de tests est
à horizon 24 à 48 heures. Trois leviers majeurs peuvent limité soit par le débit nominal de production, soit
être utilisés pour optimiser l’ordonnancement et par des ruptures de composants, soit par des change-
introduire la notion de temps réel : ments de paramétrages machines dus aux change-
• Levier V.1 – Cockpit central permettant de contrôler ments de séries, soit en dernier lieu par des pannes
au niveau de l’usine les flux de production par ligne machines. Plusieurs leviers d’amélioration peuvent
de production front-end, sachant que les lignes être déployés pour limiter ces temps non-productifs :
CMS sont généralement contrôlées de manière
décentralisée.
• Levier VI.1 – Maintenance prédictive permet d’évi- dustrie du futur. La numérisation de l’usine et l’inte-
ter des périodes de maintenance programmées tout ropérabilité des systèmes d’information n’est qu’un
en diminuant simultanément les risques de pannes. moyen pour déployer notamment les leviers d’optimi-
Les pannes machines peuvent être prédites en sation de la production et les processus d’améliora-
mutualisant les données opérationnelles de plu- tion de la performance en temps réel. La mise en
sieurs machines, idéalement de toute la base instal- place de l’ensemble de ces leviers aura un impact fort
lée de machines de l’EMS/OEM sur l’organisation du travail sur les lignes de produc-
• Levier VI.2 – Préparation en temps masqué des tion et donc sur la structure de coûts de l’Usine du
changements de séries autres que la préparation Futur.
des lots composants i.e. notamment la préparation
des paramétrages machines ou pré-programmation
des mises au point Vers la mise en place de lignes de production
back-end modulaire : flexibilité de la production
Levier VII – Interopérabilité de tous les systèmes d’in- et opérateur augmenté
formation : les machines de production et logiciels Les principales étapes de production du back-end cor-
d’exploitation (e.g. MES, logiciels de traçabilité, etc.) respondent aux phases de tests fonctionnels et de
sont peu compatibles entre eux et nécessitent de packaging. Le back-end comprend l’intégration de
nombreuses adaptations lors de mises en œuvre sou- nombreux métiers connexes à l’électronique en bout
vent coûteuses. L’interopérabilité entre les différents de chaîne de production sur demande des principaux
systèmes (e.g. entre les machines de production CMS donneurs d’ordre. Il n’existe pas de ligne de produc-
avec par ex. le protocole Hermès) doit permettre tion back-end standard. Ainsi, les lignes peuvent
d’améliorer la numérisation de l’usine qui passe par inclure diverses étapes très variées de vissage, de ver-
les trois leviers suivants : nissage, d’usinage, de perçage, d’assemblage, etc. 22
• Levier VII.1 – M2M : La mise en place de machines
communicantes entre elles et avec les magasins Le back-end est l’étape de production la moins stan-
intelligents (M2M) ou la communication pro- dardisée de l’industrie électronique B2B et reste pour
duits-machines (P2M) permet la disponibilité et la partie non-automatisé. C’est l’étape de production
remontée de l’information de production en temps qui concentre le plus de main d’œuvre et en particu-
réel. lier d’opérateurs. La fabrication d’un nouveau pro-
• Levier VII.2 – Centralisation des données ou l’exis- duit nécessite de façon quasi-systématique la mise en
tence d’une base de données unique. Aujourd’hui place d’une ligne de production dédiée, ce qui
l’information n’est pas consolidée, il y a peu de entraîne de fortes exigences de préparations spéci-
remontées de l’atelier de production vers le central. fiques produits et nuit donc fortement à la rentabilité
La centralisation des données de production per- de la production, notamment pour les petites séries.
met également d’avoir une vision usine consolidée. Par ailleurs, toutes les usines de production électro-
• Levier VII.3 – Plug & Produce i.e. la mise à disposi- nique ne réalisent pas l’intégration et la production
tion de machines de production interopérables du back-end.
entre elles, ne nécessitant pas ou peu d’ajustements
pour être en état de fonctionnement. Cette étape de production n’était pas le cœur de
métier de l’industrie électronique et s’apparente plus
Les trois premiers macro-leviers semblent les plus à de l’assemblage classique similaire à l’industrie
impactant dans le cadre du développement de l’In- automobile.
PRODUCT 1
Optical Functional
Milling Dispensing Drilling Packaging
inspection testing
PRODUCT 2
Optical
ICT Clamping Screwing Clamping Packaging
inspection
Dans ce domaine la filière de production électronique cobots : la mise en place de robots collaboratifs ou
n’est pas à l’état de l’art industriel. Si la majorité des cobots permet de semi-automatiser une tâche ini-
cartes embarquées ne sont pas intégrées dans des élé- tialement dédiée à un opérateur. Le principal avan-
ments de packaging, une part de plus en plus impor- tage de ce type de solution est l’augmentation du
tante le sera néanmoins dans les années à venir. Les débit de production et de la fréquence tout en
enjeux de compétitivité dans le processus de produc- conservant l’opérateur au centre de la réalisation de
tion back-end sont donc doubles, de l’automatisation la tâche. Plusieurs inconvénients majeurs sont à
classique des processus de production à la flexibilisa- noter et la maturité de la technologie est encore très
tion de l’outil productif dans son ensemble (incluant faible. En dehors du coût d’acquisition d’un tel
la formation et la polyvalence de la main d’œuvre et outil, le premier inconvénient qui freine l’adoption
l’apparition de solutions hybrides opérateur + cobot de ces solutions est la complexité de programma-
sur un même poste de travail). Quatre macro-leviers tion. Aujourd’hui, pour paramétrer et programmer
d’optimisation majeurs ont ainsi été identifiés : un cobot pour réaliser une tâche, il faut mobiliser
un ingénieur robotique (ressource rare et onéreuse
Levier VIII – Automatiser les processus d’intégration : dans l’usine) pour plusieurs heures. Le deuxième
il s’agit d’un levier d’automatisation de la production inconvénient majeur est l’aspect sécuritaire de l’en-
classique. Plusieurs solutions sont à mettre en place : vironnement de travail autour du cobot qui n’est
• Levier VIII.1 – Opérateur « augmenté » i.e. la mise à pas encore satisfaisant pour déployer cette solution
disposition d’outils d’aide à la décision (IHM) à grande échelle. Cependant, les avancées sont très
notamment sur les composants à disposition, les importantes sur le domaine avec notamment le
vitesses de production etc. permettant de réaliser développement de la programmation des cobots
l’ordonnancement en bord de ligne et de gérer la par apprentissage qui réduirait significativement
complexité. les besoins de programmation. Par ailleurs, des
• Levier VIII.2 – Généralisation de l’utilisation de normes de sécurisation et de règlementation
devraient voir le jour dans les prochains mois pour • Levier IX.1 – Utilisation d’AGV/IGV « tables » : Le pro-
pallier au déficit de sécurité dans l’environnement duit circule alors le long de la ligne de production
de travail et ainsi permettre le déploiement de sur un charriot manuel ou un AGV (Automated
« zones sécurisées ». Guided Vehicles) circulant de manière autonome
• Levier VIII.3 – IHM : des Interfaces Hommes d’un atelier d’intégration à un autre. Les principaux
Machines (IHM) modernes et mobiles i.e. centrées enjeux liés au développement de lignes modulaires
sur l’humain sont développées, permettant de sont : a/ la mise à disposition de la matière / des
rendre l’opérateur plus polyvalent dans les tâches à composants spécifiques le long des lignes d’assem-
exécuter. En effet, les nouveaux concepts d’IHM per- blage et b/ la gestion de la complexité pour l’opéra-
mettent une intégration forte de l’opérateur dans teur sur la ligne de production.
les systèmes de contrôle de l’usine ce qui permet
d’améliorer la qualité et l’efficience globale de la Levier X – « Jumeau virtuel » et virtualisation de la
production. Les nouveaux ateliers de travail guident ligne de production back-end : permettant la modéli-
les opérateurs à travers l’ensemble des tâches à réa- sation des lignes de production et l’optimisation de
liser et gèrent leur activité. Les processus de tests et la mise en place des lignes.
de contrôles peuvent être inclus directement dans
le système qui détecte automatiquement des erreurs Levier XI – Automatiser les processus de tests et
de production. L’aide et le guidage de l’opérateur contrôles : la mise en place des phases de tests auto-
peuvent être réalisés par le déploiement de simples matisés et des contrôles, notamment visuels, est par-
LED, de faisceaux lasers ou de lunettes de réalité vir- ticulièrement développée sur les phases de produc-
tuelle. L’ensemble de ces outils permet de diminuer tion front-end, en revanche la maturité sur les étapes
la complexité des tâches à gérer par l’opérateur, de de production back-end est moindre. Le développe-
le guider et de le centrer sur les tâches à plus forte ment de ces contrôles visuels (Advanced Optical Ins-
valeur ajoutée. L’opérateur peut même recevoir des pection ou AOI) et de contrôle 3D représente un levier
ordres de production via tablettes, montres connec- à fort impact pour limiter le flux de systèmes défec-
tées ou par ses lunettes. tueux avant test-fonctionnel et repérer au plus tôt la
création de défauts de fabrication. Trois autres leviers
Levier IX – Mettre en place des lignes de production ont également été identifiés dans le cadre du déploie-
modulaires : il s’agit du levier d’optimisation le plus ment de l’industrie du futur :
disruptif parmi ceux identifiés. Il permet le remplace-
ment de lignes de production back-end qui sont spéci- Levier XII – Evoluer vers les procédés « d’advanced
fiques par produit par des configurations modulaires packaging » : le développement de nouveaux procé-
non-spécifiques à un produit. La mise en place de dés d’assemblage plus intégrés est une tendance qui
telles lignes de production ne fait pas de sens sur les se développe dans l’industrie électronique. Les don-
étapes de production front-end au vu du haut niveau de neurs d’ordre demandant de plus en plus aux EMS de
standardisation du processus de production et de la fournir des produits « prêts à vendre », l’importance de
disponibilité d’équipements de production relative- l’étape de production back-end gagnant ainsi de plus
ment flexibles. En revanche, le potentiel estimé pour en plus d’importance.
les étapes de production back-end est très important • Levier XIII – Améliorer la capacité à intégrer des
par le haut niveau d’automatisation des tâches pri- métiers connexes à l’industrie électronique : les EMS
maires de production qu’elle permettrait sans nécessi- ou OEM doivent pouvoir intégrer de nombreux
ter la mise en place de lignes spécifiques au produit. métiers en dehors de l’électronique comme la plas-
Le principal axe d’évolution des tâches allouées à la • Commercial et supply chain i.e. la gestion de la rela-
main d’œuvre directe est l’évolution vers l’« opérateur tion client et des approvisionnements ;
augmenté », l’élimination des tâches à faible valeur • Contrôle qualité ;
ajoutée / répétitives et la concentration de l’opérateur • Et Maintenance.
sur des tâches à plus forte valeur ajoutée et des prises
de décision guidées. Cela implique une montée en Sans évolution de la gestion des processus hors des
autonomie des opérateurs et un accompagnement lignes de production (développement produit, design,
dans la prise de décision et la gestion de la com- approvisionnement, interactions clients), la part de
plexité. La combinaison de solutions hybrides « opé- MOI dans les coûts de production risque d’augmenter
rateur + cobot » devrait également permettre d’amé- drastiquement, réduisant les gains de compétitivité
liorer la productivité des usines. Ces évolutions sont des processus de front-end et de back-end. On estime
des changements de paradigmes structurants pour même qu’à horizon 5 ans sans évolution des procédés
les opérateurs qui doivent être accompagnés dans la de fabrication le poids de la MOI pourrait augmenter
transformation de leur métier. de 30% par rapport à aujourd’hui.
Cela mettrait définitivement les usines de la filière
Comment contenir les besoins électronique française hors marché… avec un impact
en support de production dans un contexte social catastrophique sur la filière et la disparition de
de complexification quasi-exponentielle ? l’avantage concurrentiel de la proximité de cette
Les effectifs de MOI sont répartis entre les départe- filière avec le reste des secteurs industriels. Cette
ments Support fonctionnel et la MOI de production. perte de compétitivité de la filière de production élec-
Une première cartographie permet d’isoler le poids tronique aurait un impact majeur sur la transforma-
relatif de chacune des entités dans la MOI globale. On tion digitale et la pérennité de l’industrie française
estime ainsi que les départements Support de pro- dans son ensemble.
duction représentent 60-70% de la MOI vs. 30-40% du
côté des Supports classiques. Plusieurs leviers peuvent être actionnés pour per-
mettre de contenir la croissance de la MOI. Certains
Aujourd’hui, la MOI – support de production est sont des leviers mis en œuvre dans le cadre des gains
concentrée autour des départements : de compétitivité front-end et back-end e.g:
• Méthodes concentrant plus d’un quart des effectifs • Standardisation des lignes de production back-end
en incluant le design, prototypage, développement limitant ainsi les phases de design et de mise en
et adaptation au besoin (Dfx), le paramétrage pro- place de lignes de production spécifiques produits
duits – process de production, et l’industrialisation immobilisant des ingénieurs méthodes ;
notamment pendant les phases de nouvelle intro- • Automatisation du paramétrage, de la programma-
duction de produits (NPI), y compris design des tion et de la mise au point des outils ;
lignes de production. Le département Méthodes • Automatisation de la logistique interne permettant
comprend également l’ensemble des SI opération- d’automatiser les processus d’approvisionnement
nels en charge de la digitalisation de l’appareil pro- au préalable gérés par des techniciens approvision-
ductif i.e. du digital manufacturing ; neurs ;
• Logistique interne concentrant également environ • Digitalisation des usines et évolution des outils
un quart des effectifs et comprenant la gestion (IHM et ordonnancement en temps réel) pour gérer
matière du magasin et l’approvisionnement des la complexité au niveau opérateur et ainsi dévelop-
composants du magasin jusqu’en bord de ligne ; per l’autonomie et la polyvalence.
D’autres leviers spécifiques ont également été identifiés : de production en passant par le design (placement et
• Digitalisation du design, tests et prototypage virtuel : routage). Les échanges avec les EMS partenaires sont
ces phases de production sont encore pour majorité également automatisés et sans échange de courriel.
fondées sur des interactions orales et écrites entre Les commandes se font via une API (Application Pro-
clients et chargés d’affaires, voire ingénieurs de gramming Interface) documentée publiquement y.c.
bureau d’études, et donc fortement gourmandes en les règles de design de l’EMS, les prix de ces compo-
temps de MOI. La suppression du GERBER comme sants et de production complets.
fichier de production de carte au profit des fichiers
CAO ou du format normalisé (IPC 2581), la vérifica-
tion du schéma électrique sont notamment des
leviers importants de cette digitalisation. La digitali-
sation du design, des phases de test et de prototypage
permet de traiter et d’optimiser ces processus
manuels. Un certain nombre de solutions émergent
pour faciliter cette digitalisation. C’est le cas notam-
ment de la start-up française ThingType 24, qui pro-
pose un service de prototypage similaire à celui d’un
bureau d’étude, mais totalement automatisé de la
spécification fonctionnelle en ligne à la commande
Vérification de cohérence La plateforme est conçue pour faire appel à plusieurs EMS,
notamment pour offrir aux utilisateurs plusieurs alternatives
Compatibilité électrique et logique des fonctions prix/délais
Génération automatique de code de test pour chaque fonction Premier fabricant basé aux Etats Unis
Travaux en cours avec un fabricant français pour l’offre express
Placement et routage
Prise en compte des contraintes spécifiques aux composants La relation EMS s’appuie sur 3 éléments clef :
Génération automatique des plans d’un boitier adapté Automatisation : côté ThingType, la production du dossier de
fabrication est entièrement automatisée, tout comme son analyse
côté EMS
Gestion de la fabrication
Digitalisation : les commandes sont passées via I’API de I’EMS, sans
Vérification de la disponibilité des composants, selon échange d’email ou même d’intervention manuelle sur son site
I’EMS et les distributeurs qu’il utilise
Standardisation : l’API de I’EMS est documentée publiquement, tout
EMS comme ses règles de design. Ses prix sont transparents et prévisibles
Cartes électronique, fichiers de conception et
code de test
26 : Cartographie de l’utilisation fonctions supports de production dans une usine de production EMS
Evolution de la main d‘œuvre indirecte – Support fonctionnel [2017 base 100]
Hypothèses clés :
Usine 2017 : 200 ETP (130 MOD + 50 MOI Support de la production + 20 MOI Support classique), Medium Mix Medium Volume,
ratio 60% PCBA / 40% intégration
Usine 2022 : High Mix Variable Volume i.e. augmentation du mix produit x client de ~30%, diminution des temps de cycles de
production de ~20% et des volumes de production identiques ; 3 lignes CMS, 10 lignes modulaires
De même, sur les départements Support administra- Des investissements ciblés pour une industrie
tifs, la mise à disposition de la donnée permettra de française retrouvée
fluidifier les processus et sera nécessairement généra- Pour répondre à l’explosion de la complexité de la
teur d’efficience. Par ailleurs, le département SI sera filière de production électronique, chaque acteur
sollicité davantage au cours de cette période, mais devra mettre en œuvre une transformation profonde
une explosion des effectifs sur ce département n’est a de son appareil productif. Quatre axes interdépen-
priori pas attendue compte tenu des évolutions dants auront un impact majeur sur la compétitivité et
majeures attendues en termes d’interopérabilité l’efficience de la MOI pour consolider durablement le
(« Plug & Produce »). leadership de la production électronique française :
In fine, on considère que la partie départements Sup- AXE 1 – Automatisation des tâches répétitives sans
port fonctionnel sera affectée à la marge par les évo- valeur ajoutée (logistique interne, contrôle visuel,
lutions de complexité des 5-10 prochaines années. approvisionnement, saisie, nettoyage de données,
Ainsi, les gains d’efficience sur les départements rapports / reporting internes ou externes, vérifica-
« Autres » sont censés compenser l’augmentation du tions basiques …) ;
besoin en SI.
AXE 2 – Mise en place de lignes modulaires non spé- propres au métier, démultiplier le support à la déci-
cifiques produit pour ainsi mutualiser les lignes de sion de la MOD / MOI dans ses tâches du quotidien et
production back-end ; concentrer les employés sur des actions à forte valeur
ajoutée.
AXE 3 – Digitalisation des usines nécessitant l’intero-
pérabilité machines, hommes et systèmes d’informa- Cette transformation nécessitera donc des investisse-
tion ; au sein de supply chains globales et interconnec- ments importants de l’ordre de 3 à 4 millions d’euros
tées… avec à la base une organisation des datas en pour une usine type de 200 personnes sur 5 ans en
mode open au sein d’une entreprise et à terme de la rupture avec la politique de gestion fine des CAPEX de
filière ; production usuelle dans l’industrie. 27
Hypothèses clés :
Usine 2017 : 200 ETP (130 MOD + 50 MOI Support de la production + 20 MOI Support classique), Medium Mix Medium Volume,
ratio 60% PCBA / 40% intégration
Usine 2022 : High Mix Variable Volume i.e. augmentation du mix produit x client de ~30%, diminution des temps de cycles de
production de ~20% et des volumes de production identiques ; 3 lignes CMS, 10 lignes modulaires
+5.2%
10.2
5.0 6.3 120.8
105.0 105.0
Hypothèses clés :
Ventes Usine 2017 : 200 ETP (130 MOD + 50
totales MOI Support de la production + 20
3.9
MOI Support classique), Medium Mix
1.3 15.8 EBIT : + 4pt
Medium Volume, ratio 60% PCBA /
ROCE : + 10pt 40% intégration
-11.9
WIP : -10%
Usine 2022 : High Mix Variable Volume
Coûts i.e. augmentation du mix produit x
totaux
client de ~30%, diminution des temps
de cycles de production de ~20% et
des volumes de production identiques ;
-100.0 -98.7
-110.5 3 lignes CMS, 10 lignes modulaires
2017 2022 Industrie du 2022 Industrie du futur
futur à volume y.c. libération de
constant capacitaire
68.2 +26%
54.1 53.7
50.1
41.0
2.4 Une approche filière • Mise en place de boucles fermées i.e. automatisa-
de co-développement, mutualisation tion de l’ajustement progressif des outils après SPI,
et veille / lobbying AOI ou contrôle vague i.e. mutualisation des cas
d’usages pour améliorer un algorithme initial.
Compte tenu des enjeux financiers, de gains de pro-
ductivité et du changement de paradigme de produc- 3. Mener des actions de lobbying, veille et référence-
tion, trois types de démarches pourraient être menées ment filière. Ces démarches permettraient de mettre
au niveau de la filière : en commun le poids des acteurs soit pour mutualiser
des commandes et réaliser des gains directs d’achats,
1. S’aligner sur une vision « Usine du Futur » pour soit pour appuyer le déploiement de solutions à forte
accompagner les acteurs de la filière sur les axes valeur ajoutée et des standards :
majeurs de la transformation vers l’usine du futur : • Déployer des protocoles d’interopérabilité
• Automatisation des tâches répétitives ayant peu de machines ;
valeur ajoutée, avec notamment l’inclusion des • Appuyer le développement de la programmation
phases de test en front-end ; cobots par apprentissage visuel ;
• Mise en place de lignes modulaires non spécifiques • Appuyer le déploiement de briques et d’outils SI
produits pour ainsi mutualiser les lignes de produc- standardisés ;
tion back-end ; • Référencer des briques et outils SI au niveau de la
• Digitalisation des usines nécessitant l’interopérabi- filière pour mutualiser coûts de développement et
lité machines, hommes et systèmes d’information ; d’achats.
• et Mise en algorithme des expertises métiers.
Le déploiement de telles démarches devra prendre en
2. Co-développer des briques élémentaires de « l’Usine compte la diversité des acteurs de la filière et leur
du futur » incluant la mise en place de PoC et la mise en œuvre initiale pourra s’appuyer sur un
mutualisation des moyens à travers les différents consortium d’acteurs et des infrastructures exis-
acteurs de la filière. Ces démarches de co-développe- tantes. Toutefois la construction de plateforme(s)
ment devraient permettre aux différents acteurs de la technique(s) physique(s) de développement semble
filière de gagner en maturité sur des sujets court- indispensable à moyen terme (2-3 ans).
terme ou moyen-terme. Les axes prioritaires identi-
fiés pourraient être :
• Développement de postes de contrôles automatisés
en back-end via AOI et tests 3D ;
• Déploiement de lignes modulaires ;
• Développement de briques SI incluant notamment
Data lake, l’ordonnancement terrain et la gestion de
la complexité dans l’atelier, CRM/SRM et la centrali-
sation des données ;
• Standardisation et simplification des phases d’appro-
visionnement et de réception composants, rendue
possible notamment grâce à un langage commun ;
• Standardisation des phases d’industrialisation et de
NPI du client à l’usine ;
3.1 Quels sont les enjeux de traçabilité Les dimensions de la traçabilité dans l’industrie élec-
pour l’industrie électronique de demain ? tronique sont complexes, à la fois internes à l’indus-
trie et au processus de fabrication, et externes, liées à
l’utilisation finale des produits fabriqués :
La traçabilité n’est pas une nouvelle tendance
émergente du développement de l’Industrie du futur. La traçabilité origine composants comprend l’en-
En effet, les fabricants utilisent des codes-barres semble des informations reçues à la réception des
depuis les années 1980 pour suivre et tracer les bobines de composants i.e. les informations liées aux
circuits imprimés le long de la chaîne de production. fabricants, les certificats de conformité et autres don-
Il s’agit d’un challenge rencontré par l’ensemble des nées de préparation spécifiques ;
31 : La traçabilité permet à partir d’un produit non-conforme détecté sur le marché de remonter à l’étape
ou au lot de composants non conforme et ainsi d’identifier tous les autres produits finis suspectés
Principe de fonctionnement d’un plan de rappel
Lot de matière
première
Lot suspecté
Composant en fabrication non conforme
chez fournisseur
Sous-système en
fabrication chez Tier-2
Système en fabrication
chez Tier-1
Produit en fabrication
chez OEM
Produit final
sur le marché
Produit détecté Rappels des produits
Plan de rappel Production non-conforme
La traçabilité produit correspond au suivi de chaque Les enjeux liés à la traçabilité ne sont donc plus seu-
composant ou lot de composants à travers le proces- lement la mise à disposition d’informations sur le
sus de fabrication, ainsi que les remontées d’informa- processus de fabrication pour maîtriser les coûts liés
tions des procédés de fabrication. La traçabilité étant aux processus de rappel. Il s’agit aujourd’hui de pou-
souvent réduite à cette problématique de suivi, il voir mettre à profit cette remontée d’informations
s’agit d’un des sujets les plus impactant pour l’indus- pour :
trie. En effet, dans un contexte d’augmentation de
mix produits dans le portefeuille des EMS et de dimi- Fluidifier les stocks « dormants » ou « morts », dont les
nution des cycles de vie, différentes versions ou dotations aux amortissements peuvent être aussi
modèles de produits électroniques peuvent utiliser la importantes que les coûts de rebut, mais qui pèsent
même plateforme, mais avec des composants diffé- surtout sur les encours de production et donc le besoin
rents, voire des versions de logiciels différentes ; en fond de roulement
La traçabilité inspection / test correspond à la maî- Avoir une visibilité en temps réel de l’état de l’usine de
trise de la boucle de réparation, aux remontées d’in- production
formations liées à cette boucle afin de qualifier l’uni-
vers des défauts et de rétroagir sur la conception et le Aider au diagnostic et à la prévention de la non-qualité
développement produit.
3.2 Traçabilité origine composants : l’utilisation de ces préfixes n’est pas respectée par
un numéro unique de production pour l’ensemble des fabricants de composants ce qui est
accéder aux informations d’origine une source d’inefficiences le long de la supply chain...
15 The ‘Ticking Time Bomb’ of Counterfeit Electronic Parts, Industry Week, juillet 2013
d’informations à renseigner et leur nature peut varier production avec un collectif d’industriels. Ce démons-
au gré des évolutions de régulation ou des processus trateur apparait comme peu coûteux en temps et en
de rappel. énergie et permettrait de prouver son potentiel d’ap-
plications allant de l’amélioration de processus de
Quelle solution implémenter ? traçabilité, à la limitation des contrefaçons en pas-
Il s’agit maintenant de comparer les deux solutions sant par la mise en commun des stocks. Ce démons-
admissibles et déterminer laquelle pourrait être mise trateur aura ensuite vocation à être généralisé à toute
en œuvre à l’échelle de la filière. En termes de simpli- la filière française, voire à l’international si son poten-
cité de mise en œuvre, le standard de codification ne tiel est avéré.
nécessite que le concours et le rassemblement d’un
collectif d’industriels qui mettent en place ce stan- Vers un standard international ?
dard pour le tester avant de pouvoir le généraliser. Il Un chemin long et périlleux
requiert peu de parties prenantes et exploite une tech-
nologie mature et maîtrisée, la RFID, déjà en place Si la mise en place d’un numéro unique de produc-
dans les usines de production. tion à l’échelle des fabricants de cartes électroniques
paraît relativement simple, sa généralisation ou l’in-
La mise en place d’un numéro unique nécessite quant ternationalisation de ce standard ne paraît pas
à elle le rassemblement d’un collectif d’industriels évident compte tenu de l’asymétrie de taille entre les
qui aille négocier de manière collégiale auprès de acteurs français et les acteurs asiatiques et améri-
fournisseurs de composants. Ce processus pourrait cains, mais également entre les sous-traitants indus-
s’appuyer sur un industriel « pionnier » ayant déjà triels et les composantiers.
déployé un dispositif similaire, comme Visteon. La
mise en place serait alors quasi-immédiate pour le Le concours d’un organisme extérieur, tiers de
collectif d’industriels, au moins sur une sélection de confiance de type GS1, prendrait alors tout son sens.
composants et de fabricants partenaires, mais néces- GS1 est une association à but non lucratif qui déve-
siterait des négociations ultérieures avec les fabri- loppe et maintient des standards pour les communica-
cants de composants et distributeurs non partenaires tions professionnelles à travers un secteur / filière. 32
de l’industriel pionnier. Au cours des négociations, il
sera demandé à chaque fournisseur de mettre à dis- GS1 a émergé du processus de définition d’un stan-
position une API ou un data lake auquel chaque dard unique dans l’identification de produit dans
membre du collectif d’industriels puisse avoir accès. l’agro-alimentaire aux Etats-Unis en 1973, connu sous
le nom de code à barres. Depuis, GS1 a développé sa
En termes d’efficience, la mise en place du standard présence dans plus de 150 pays et acquis plus de 1.3
de codification permet d’avoir accès à une sélection million d’entreprises membres. La mise en place d’un
de champs d’informations nécessaires, tandis que le tel standard prend en général entre 1 an et 5 ans avec
numéro unique permet d’accéder à une quantité non l’aide de GS1 en fonction de l’implication des acteurs,
limitée d’informations. La première solution apparait leur nombre et leur variété de profils. Le modèle de
donc comme une version « dégradée » de la seconde. rémunération de GS1 se fonde alors sur le paiement
d’une redevance annuelle en fonction de son chiffre
En somme, il semble indispensable que la filière élec- d’affaires pour chaque membre de l’industrie pour
tronique française mette en place au plus vite un être labellisé et protégé son label.
démonstrateur de l’utilisation du numéro unique de
Vers l’Industrie
Industrie Electronique du Futur 69
3. La traçabilité en électronique, un enjeu de transparence, de compétitivité et de qualité de production
32 : GS1 est une organisation non-gouvernementale à but non-lucratif présente dans 15 filières,
notamment industrielles
3.3 Vers un suivi de la traçabilité production lui-même e.g. le scan initial de la bobine
par carte en temps réel avant insertion dans la machine de placement ou bien
même le « splicing », c’est-à-dire le changement de
« bobine ». Les acteurs de l’industrie électronique
Comment optimiser le suivi de la traçabilité doivent résoudre à leur échelle les problématiques
par lot ? d’optimisation de cette traçabilité. Si le sujet peut
sembler relativement mature et que de nombreuses
Dans un contexte de réduction des temps de cycle pro- solutions IT spécialisées sont disponibles sur le mar-
duit, la traçabilité produit prend toute son ampleur. Il ché pour répondre à cette problématique, le véritable
s’agit de tracer l’ensemble des composants inclus enjeu lié à la traçabilité produit est la remontée d’in-
dans le produit ainsi que les données de fabrication formations en temps réel d’un parc hétérogène de
(ou procédés). Si certains secteurs industriels sont en machines sans langage commun et la centralisation de
avance de phase (e.g. aéronautique, militaire, automo- ces données dans une base de données usine unique.
bile), ce processus est en train de se généraliser à tra- La mise en place d’une telle base de données mise à
vers l’industrie pour l’ensemble des secteurs. jour en temps réel a un intérêt double : 1) avoir un
aperçu de l’usine à l’instant ‘t’ et de ses indicateurs de
Cependant, le processus reste pour partie manuel et performance ; et 2) donner une visibilité « contrôlée »
quelques étapes restent limitées par le processus de au client sur l’état d’avancement de sa commande.
33 : Le standard OPC UA est le protocole de communication entre équipements industriels le plus répandu
actuellement sur le marché
Serveur
OPC
Protocoles
propriétaires
Serveur
OPC
UA
Qualification de la donnée
Identification des goulots et
des causes fondamentales
OML OML
Prise de recul Line Line
Vue ligne complète ou usine controller controller
Interprétation
& normalisation OML
Echanges de données
brutes Interfaces machines
intégrées
Source : Mentor Graphics, Roland Berger
Impression
Réparation
Réparation
Placement
Bouclier
F-Test
Trans
Trans
Four
AOI
CPI
ICT
SPI
Impression
Réparation
Réparation
Placement
Bouclier
F-Test
Trans
Trans
Four
AOI
CPI
ICT
SPI
Nécessite l‘identification du circuit (scan d‘un code-barres,RFID, lecture…) une seule fois par ligne, et généralement au début de la chaîne
des protocoles utilisés pour le transfert des données par ASM Assembly System et Asys est aujourd’hui
sur Internet sous un format proche et compatible soutenue par 17 acteurs.
avec du XML pour faire circuler des informations de
type PCB ID, vitesse du transporteur, etc. La connexion
des différentes machines entre elles se font par câble
éthernet standard. Cette initiative initialement portée
La filière en ordre de marche pour accompagner Clarifier les informations nécessaires aux EMS devant
les initiatives internationales de mise en place être remontées par le protocole Hermès
de protocoles standards
Proposer un site de production pilote pour déployer
Alors que la filière de production électronique fran- le protocole en conditions réelles sur un parc machines
çaise n’a pas vocation à développer par elle-même un existant
standard de communication, elle pourrait se position-
ner de manière proactive sur une des initiatives exis- Etendre le protocole jusqu’aux étapes de tests en bout
tantes. Plusieurs vendeurs de machines tout le long du de lignes d’assemblage CMS qui reste le parent pauvre
processus CMS 37 sont impliqués dans le développe- de l’initiative
ment du protocole Hermès et celui-ci semble repré-
senter la meilleure opportunité pour la filière pour
apporter une contribution intéressante. Alors que la
version 1.0 du protocole devrait être mise à disposi-
tion dans quelques semaines, plusieurs actions pour-
raient être menées en collaboration avec le collectif à
l’initiative d’Hermès :
Existing Members
(product brand)
Joining
November 2017
3.4 Traçabilité inspection-test, expertes ; 2) améliorer les couvertures des tests réali-
pour la remontée des données de sés sur la chaîne de fabrication ; 3) améliorer la straté-
testabilité et le déploiement du DfT gie de tests et d’inspection à partir de la simulation et
adapter le design de la carte selon les caractéristiques
de tests (DfT) ; 4) apporter une aide au dépannage i.e.
Suivre les cartes « bonnes » et « mauvaises » un support au diagnostic dans la boucle de dépan-
pour valider en temps réel la qualité de la nage.
production, mettre en place des boucles
fermées et qualifier l’univers des défauts Si la filière de production semble prête à aborder ces
sujets de traçabilité inspection / test pour améliorer la
La traçabilité inspection / test correspond au suivi sys- qualité de sa production, plusieurs enjeux majeurs
tématique des informations de sortie des inspections émergent :
et tests tout au long de la chaîne de production, ainsi
que de la boucle de réparation. Les enjeux sont le suivi • La quantité de données nécessaire à stocker pour
de la traçabilité à la fois des cartes bonnes et mau- suivre ces résultats est largement supérieure à la
vaises. Dans l’avenir, on cherchera ensuite à qualifier quantité de données nécessaire à stocker pour la
l’univers des défauts, ce qui permettra de rétroagir sur traçabilité produit, induisant de fait des enjeux de
la conception et le développement produit. Elle doit type Big data pour l’analyse ;
également être exploitée pour l’aide au diagnostic
dans la boucle de réparation. • La remontée d’informations est parfois réalisée
manuellement par des opérateurs de tests dans les
La production de circuits électroniques induit de cas d’inspection visuelle par opérateur ou HOI
potentiels défauts sur les cartes produites au cours du (Human Optical Inspection) ;
processus de fabrication. Ces défauts ont vocation à
être détectés lors de différentes étapes de contrôles et • Se pose également la question de l’interopérabilité
de tests dans le processus et se retrouvent de manière des différentes machines d’inspection et de tests et
plus ou moins récurrente. Il existe donc un univers de ce malgré l’existence du langage ATML ;
défauts possibles à capturer dans les phases d’inspec-
tion / tests qu’il est possible de documenter. 38 • L’absence de centralisation de l’information usine
et de bases de données centralisées apparaît comme
Les remontées des informations de tests permettent un frein au développement de ces procédés ;
d’enregistrer des informations sur les cartes « mau-
vaises » de type label de défaut, opérateur de diagnos- • Nécessité d’aller au-delà du FPY, déjà très élevé dans
tic, etc. L’enregistrement de ces données de boucle de la majorité des usines de production électronique,
réparation doit permettre d’établir cette cartographie et de développer des métriques complémentaires
des défauts rencontrés et de leurs occurrences. L’en- i.e. utiliser des mesures plus fines du niveau de qua-
jeu est également de faire la traçabilité des cartes lité pour améliorer la qualité de production et réus-
bonnes et d’adapter les réactions de l’outil de produc- sir à capter au mieux les produits considérés bons,
tion en fonction de l’évolution de certains paramètres mais non fonctionnels (No Failure Found).
tracés (e.g. placement des composants, épaisseur de
colle, etc). L’utilisation de cette cartographie peut
ensuite être faite pour : 1) mettre en place des boucles
38 : Qualifier l’univers des défauts possibles est un enjeu critique de la traçabilité dans le futur
X-Ray In-Circuit
(unpowered)
Soudure
Insufficient Polarity (PCAP)
Excess
Cold Solder
Marginal Joints
Voids
Matériel
Missing Dead part Bad part
Gross Shorts In-system programming
Lifted Leads Functionally Bad
Extra Part
Bent Leads Short/open
Bridging on PCB
Tombstone
Misaligned
Shorts JTAG
Open
At-speed memory
Inverted tests
WrongPart At-speed
Polarity
interconnect
Fault insertion
Gate leveldiagnosis
Placement AOI
(unpowered)
L’utilisation de ces données de traçabilité pourrait • Mener une démarche de pédagogie sur les sujets de
ensuite permettre de valider en temps réel la qualité traçabilité inspections / tests et d’acculturation,
de la production de l’usine et d’optimiser la produc- notamment sur les impacts potentiels d’un déploie-
tion dynamiquement avec des protocoles M2M et la ment à grande échelle ;
mise en place de closed loops.
• Mener une démarche de taxonomie de l’univers des
Comment accompagner les acteurs défauts possibles avec un collectif d’industriels
pour gagner en maturité ? pour instruire la thématique ;
Pour répondre à la problématique de manque de matu- • Déployer des PoC pour intégrer également les tests
rité de l’industrie sur ces sujets, plusieurs initiatives fonctionnels et les stress tests dans le processus.
peuvent être mises en œuvre au niveau de la filière :
Comme l’indique Blockchain Partner, « la blockchain En général, la traçabilité est gérée directement par les
représente plus globalement un nouveau paradigme de MES. Cependant, des solutions logicielles stand-alone
standardisation et numérisation des chaînes logis- permettent également de le faire. Ces systèmes foi-
tiques, qui reposent encore aujourd’hui bien souvent sonnent d’ailleurs dans l’industrie et peuvent être
sur des documents papiers » et est considérée comme la regroupés en trois catégories :
future solution technologique de référence pour gérer A. Outils généralistes (toutes usines) ;
la traçabilité à l’intérieur de cette chaîne logistique. Le B. Outils propriétaires fournis par les fabricants
vice-président de la sécurité alimentaire de Walmart d’équipement d’assemblage, d’inspection ou de
affirme même que cette technologie pourrait représen- test;
ter « le Graal » de la supply chain et de la traçabilité. C. Outils spécialisés pour l’industrie électronique,
multi-produits.
La blockchain est un registre distribué, transparent et
incorruptible permettant d’inscrire des éléments de L’industrie électronique générant des besoins spéci-
suivi de la traçabilité entre plusieurs typologies d’ac- fiques, il ne semble pas que les outils généralistes
teurs. Si la technologie blockchain ne permet pas d’em- soient en mesure de répondre à ces besoins. Les outils
pêcher l’inscription de données erronées dans la chaîne, propriétaires ne peuvent quant à eux s’appliquer que
elle permet de faciliter le diagnostic et les processus de sur des lignes de production très homogènes et ne
rappels. Elle permet de rendre une chaîne logistique traitent jamais simultanément des équipements d’as-
transparente ! semblage, d’inspection et de test. Les outils spéciali-
sés semblent donc les seuls en capacité de répondre
De nombreux projets ont commencé à voir le jour dans à la problématique de traçabilité complète. 39
le secteur agro-alimentaire et pourraient servir de pré-
cédent pour l’industrie électronique. Ainsi, Intel vient
de présenter un prototype utilisant la blockchain pour
assurer la traçabilité des poissons. A l’issue de la pêche,
un capteur est connecté à chaque lot de poisson et
transmet des données de localisation, température, etc.
et les enregistre sur une blockchain. La plateforme pro-
totype d’Intel joue alors le rôle de tiers de confiance et
trace les changements de possession des poissons dans
la supply chain. In fine, l’acheteur pourra avoir accès à
la traçabilité complète du poisson et à l’historique de
son parcours depuis sa mise en lot en sortie de pêche !
3.7 Synthèse des actions de filière • Etendre le protocole jusqu’aux étapes de tests en
envisageables bout de lignes d’assemblage CMS qui reste le parent
pauvre de l’initiative
Trois types de démarches peuvent donc être poussés Lancer des démarches d’acculturation et pédagogie
à l’échelle de la filière : sur la traçabilité d’inspection / test en parallèle d’une
démarche de taxonomie de l’univers des défauts pos-
Développer une traçabilité d’origine des composants sibles et de PoC potentiels pour intégrer également les
commune entre les acteurs comprenant notamment : tests fonctionnels et les stress tests dans le processus.
• La mise en place d’un numéro unique, pour un
consortium d’industriels, par lot de composants En parallèle de ces démarches pratiques, des
produits (voire au niveau du S/N) réflexions de fond pourraient être menées à l’échelle
• La mise en place d’une base de données unique, de la filière pour tabler, objectiver les thématiques
permettant de se garantir de la contrefaçon et rele- suivantes :
vant les défis de la cybersécurité • Calcul du ROI de la traçabilité (coût du déploiement
vs. coût de non-qualité) afin de convaincre les
Collaborer avec le collectif à l’initiative d’Hermès acteurs et mettre en mouvement la filière
déployant des standards d’interopérabilité machines • Nécessité de mise en œuvre une démarche de nor-
pour : malisation
• Clarifier les informations nécessaires devant être • Guide de bonnes pratiques de traitement des don-
remontées par le protocole Hermès pour assurer la nées au-delà du stockage
traçabilité produit en temps réel
• Proposer un site de production pilote pour déployer
le protocole en conditions réelles sur un parc
machines existant
d’éventuelles dérives en production, mais également filière de production française et de mutualiser les
de mieux programmer l’outil productif et donc de coûts. Une telle action serait en droite ligne avec les
gagner en compétitivité. Une action de la filière, conclusions et les recommandations issues du rap-
supra-acteurs, apparait nécessaire pour répondre à port Gallois 17 parmi lesquelles :
l’ensemble des grands défis technologiques à venir. ŴŴ La nécessaire montée en gamme par l’innovation,
Elle permettrait en outre de : la qualité et le service (y compris dans les processus
• Mutualiser les capacités d’investissements des dif- de production) ;
férentes parties prenantes : contrairement aux ŴŴ Le renforcement de la collaboration entre grands
acteurs asiatiques et aux leaders du marché de la groupes, sous-traitants et fournisseurs au sein des
sous-traitance électronique, les acteurs français ne filières industrielles ;
disposent ni de l’effet de taille suffisant, ni de par- ŴŴ L’accélération du transfert technologique entre la
tenariats assez étroits avec leurs donneurs d’ordre recherche et l’industrie.
pour investir individuellement dans des technolo-
gies de rupture et en supporter les risques ;
• Mutualiser les connaissances et les attentes : chaque 4.2 Quels territoires de collaboration ?
acteur de l’écosystème développe des compétences
techniques dans différents domaines en fonction
des attentes et demandes de ses clients propres. Plusieurs axes de travail communs et territoires de
Chaque acteur décide également de ses propres axes collaboration potentiels ont été identifiés pour le
de recherche et développement stratégiques. La développement et la production de systèmes électro-
mise en place d’initiatives communes permettrait niques compétitifs et innovants à un horizon 2 à 5
aux acteurs les plus matures par secteur technolo- ans. (voir encadré ci-dessous)
gique de servir de locomotives pour l’ensemble de la
tion dans les marchés professionnels est, elle, bien Par ailleurs, le développement du Smart World et de
plus lente en raison des exigences de fiabilité et de nouveaux domaines d’application pousse également
cycle de vie. Les enjeux de développement de l’élec- à intégrer des fonctions électroniques sur de nou-
tronique miniaturisée dans le segment B2B sont veaux supports i.e. directement sur un support qui
doubles : n’est pas une carte, comme par exemple le textile, une
• Fiabilisation de technologies existantes : la ques- structure mécanique ou même de lier l’électronique
tion est ici de savoir comment fiabiliser les techno- au vivant. C’est le cas également de la plastronique
logies existantes pour les milieux industriels. Les qui développe de nouveaux systèmes directement
industriels et le marché B2B attendent des évolu- intégrés sur leur support plastique et qui trouve de
tions aussi drastiques que les applications grand nombreuses applications dans la fabrication d’an-
public avec des durées de vie de 5 – 10 – 20 – 30 ans. tennes, pour l’automobile notamment.
Par ailleurs, de telles évolutions impliquent égale-
ment de nouveaux défis pour les procédés de fabri- L’enjeu majeur de la filière électronique est ici de res-
cation. Il y a donc un besoin de faire évoluer la ter attentif aux nouveaux développements technolo-
maturité des acteurs industriels sur la faisabilité de giques et d’être actif dans leur mise en œuvre et leur
production ou « manufacturability » de ces nou- industrialisation une fois que la demande se matéria-
velles technologies. Des questions de testabilité et lisera sensiblement.
de remplacement se posent notamment sur des
cartes à très forte densité de composants miniatu-
risés ; Electronique de puissance et thermique
• Mise en œuvre de technologies de rupture non-en- L’augmentation des contraintes thermiques et l’évo-
core accessibles : alors que l’intégration de nou- lution des composants en haute et basse fréquences
veaux composants toujours plus miniaturisés sur est un nouveau problème rencontré par les indus-
des cartes PCB elles-aussi de plus en plus miniatu- triels, et plus particulièrement dans l’éclairage (e.g.
risées correspond à ce que l’on pourrait appeler un LED). Alors que les capteurs, les composants de puis-
processus de miniaturisation progressif, de nou- sance et les fonctions de traitement sont de plus en
velles technologies sont développées en rupture. plus intégrés dans les mêmes boîtiers et sur une
C’est le cas par exemple de la technologie chip-on- même carte, l’électronique doit dépenser toujours
board ou flipchip et électronique imprimée. L’enjeu plus de calories dans un même volume. L’enjeu est ici
est ici de faciliter la mise en œuvre, l’industrialisa- de robustifier des techniques d’interfaces thermiques
tion et la « manufacturability » de ces technologies et de limitation de la corrosion qui permettront la
de rupture. fabrication de cartes aux contraintes de puissances
élevées.
40 : L’enjeu pour la filière électronique française sur la miniaturisation est la fiabilisation des technologies
d’un « iPhone » pour pouvoir les déployer dans les marchés de l’électronique B2B
Evolutions technologiques
1990 2000 2007 2013 2017 2022e
Produit
Motorola
DynaTAC
Nokia
3310
Apple
iPhone
Apple
iPhone 5S
Apple
iPhone X
?
Capacité de
stockage 106
[GB]
?
[USD]
Composants
?
Procédés de
fabrication
La filière de fabrication devrait développer une road- A l’image d’initiatives menées dans des filières
map procédés de fabrication sur un horizon 2 à 5 ans connexes à l’électronique (e.g. filière de la plasturgie),
pour accompagner le murissement de l’Electronique la mise en place de centres techniques permettrait de
3D. La définition de standards de fabrication serait faire évoluer des technologies entre des TRL (Techno-
souhaitable, car cela permettrait de créer un environ- logy Readiness Level) faibles à plus élevés pour déve-
nement favorable pour que plusieurs fournisseurs lopper des barrières compétitives. Compte tenu du
développent une expertise dans la fabrication d’Elec- décalage technologique entre les marchés électro-
tronique 3D, ce qui permettrait de sécuriser les don- niques de masse et les marchés professionnels, il y a
neurs d’ordre. également un fort enjeu à mutualiser des travaux de
recherche sur des nouveaux procédés d’assemblage
Les résultats de la roadmap technologique devraient pour faire évoluer des technologies entre des MRL
ensuite être traduits en bonnes pratiques de concep- (Manufacturing Readiness Level) faibles à plus éle-
tion et fabrication, puis largement diffusés. Si l’IPC vées, afin de préparer les EMS à suivre les évolutions
semble être l’organisme le plus à même de diffuser des technologies des composants.
cet état de l’art, la filière française pourrait confier à
l’IFTEC le soin d’accélérer cette diffusion sur le terri- Il s’agirait ainsi d’initier des collaborations entre
toire français. sous-traitants de la filière et donneurs d’ordre pour
suivre les architectures produits conçues par les don-
neurs d’ordre et les enjeux technologiques clés à 2-5
ans : miniaturisation, hybridation, modélisation des
procédés, fiabilisation de la performance en puis-
Hauts-
de-France
Provence-Alpes-
Occitanie Côte-d’Azur
Corse
1 Code NAF 26 i.e. Fabrication de produits
informatiques, électroniques et optiques
Le profil des entreprises employeurs du secteur est rition de la production d’ordinateurs et de produits
radicalement différent entre les deux grands bassins électroniques grand public sur le territoire national et
d’emplois que sont le Grand Ouest et l’AuRA. 42 Si le entraîné ainsi la disparition de nombreux emplois. En
Grand Ouest est fortement orienté vers la fabrication effet, la France était encore le 2ème pays producteur de
de cartes électroniques assemblées et la sous-trai- téléphones mobiles dans le monde en 1999 avant que
tance électronique, l’AuRA est polarisée sur la fabrica- la crise des télécommunications n’affecte l’industrie
tion de composants électroniques. Ainsi, le Grand électronique dans son ensemble au tournant des
Ouest représente ~50% des emplois en sous-traitance années 2000. La crise économique de 2008-09 a par
électronique en France, avec une concentration de ailleurs accéléré le transfert de production des fabrica-
l’emploi dans les régions Pays de la Loire (1ère région tions des matériels grand public à forte composante
pourvoyeuse d’emplois avec 5 697 ETP en 2015) et électronique. Ainsi les fabrications de matériels infor-
Bretagne (2ème région pourvoyeuse d’emplois avec matiques, de décodeurs ou encore de box d’accès au
1 870 ETP en 2015). réseau internet sont depuis principalement produites
en Asie. Toutefois, la filière électronique connait
Notons que l’ensemble des effectifs de la filière électro- depuis quelques années un nouveau souffle en Europe
nique a baissé de plus d’un tiers en 20 ans (-35% depuis et en France. Le redémarrage a d’abord été porté par la
1997), pour se stabiliser depuis les années 2010. 43 La forte croissance du secteur de l’avionique et du déve-
crise des télécoms des années 2000 a accéléré la dispa- loppement de l’électronique automobile. Un nouveau
42 : Les profils d’emplois des deux plus grandes régions en France sont différents :
l’un centré sur la production de cartes et l’autre sur la fabrication de composants
Effectifs industrie électronique par région (Code NAF 26)
8% 3%
9%
33% 49%
13%
8 343 10 949
emplois 16% emplois
Grand Auvergne
15% Ouest Rhône-alpes
8%
16%
15% 17%
Code NAF 2612 - Fabrication de cartes électroniques assemblées Code NAF 2611 - Fabrication de composants électroniques
Code NAF 2651B - Fabrication d’instrumentation scientifique et technique Code NAF 2630 - Fabrication d’équipements de communication
Autres Code NAF 26 Code NAF 2651A - Fabrication d’équipements d’aide à la navigation
relais de croissance apparait désormais par le dévelop- Emploi industriel ou spécifique à la fabrication de
pement de multiples applications à base d’électro- produits : comme illustré dans la région Pays de la
nique liées à la digitalisation des entreprises notam- Loire où parmi les 19 000 actifs exerçant une profes-
ment au travers de l’Industrial IoT d’une part, et sion spécifique à l’électronique, 46% fabriquaient des
d’autre part aux réponses à base d’électronique appor- équipements électroniques fin 2012, l’autre moitié
tée aux enjeux sociétaux de la mobilité, de la silver éco- des effectifs étant quant à elle concentrée sur des acti-
nomie, de la cyber sécurité ou encore de la gestion des vités d’ingénierie électronique
énergies. On note un redémarrage significatif de l’em-
ploi et des perspectives d’embauches depuis 2015. Sur Emploi rural : les établissements employeurs de la
la base d’une étude conduite par DECISION pour le filière de production électronique se situent majori-
compte du cluster WE Network 22, 97% des entreprises tairement dans de petites agglomérations ayant ainsi
de production électronique interrogées dans le Grand un impact très important sur les bassins d’emplois
Ouest déclarent embaucher à court et moyen terme. locaux. Ainsi, les dix principaux établissements
employeurs en Pays de la Loire, représentant à eux
L’emploi dans la filière de production électronique seuls la moitié des effectifs de l’électronique de la
revêt des caractéristiques singulières sur le territoire région, se situent en très grande majorité dans des
français, rendant l’industrie particulièrement attrac- communes de petite taille. Ainsi, de gros sites indus-
tive et stratégique : triels (>200 ETP) se situent dans de petites agglomé-
22 Etude réalisée à l’été 2017 sur la base d’un échantillon de 59 entreprises sur les activités de production électronique (équipementiers + sous-traitants) représentant au
global près de 75000 emplois dont >9000 dans le Grand Ouest
rations comme Lacroix Electronics à Saint Pierre que soit la taille des industries de la start-up aux
Montlimart, Eolane à Combrée ou encore Tronico à grands groupes industriels en passant par les PME et
Saint Philbert de Bouaine en plein secteur rural ETI industrielles. Assurer l’emploi et la force de la
filière de production électronique, c’est permettre en
Emploi des femmes : la dépose de composants sur retour la compétitivité et la force des filières indus-
cartes électroniques est un métier de précision et l’as- trielles françaises !
semblage de ces cartes fait la part belle à l’emploi des
femmes. Ainsi, dans certaines catégories d’emplois,
elles représentent la vaste majorité des employés (e.g. 5.2 Les métiers de la production
les contrôleurs et ouvriers qualifiés en test affichant électronique et les formations associées
une part élevée de femmes : 69%)
Les enjeux d’emplois dans la filière de production Les métiers de la production électronique sont nom-
électronique sont donc forts sur le territoire français. breux et diverses. Ils font appel à des compétences
L’emploi industriel représente une part importante électroniques de haut niveau en phase de conception
des actifs, au même regard que les activités d’ingénie- hardware et du software embarqué. Pour les métiers à
rie, recherche et développement. Ces emplois quali- plus faible qualification, les entreprises s’appuient en
fiés ne sont possibles et concevables qu’en présence grande majorité sur la formation continue.
des activités de production sur le territoire national. On peut ainsi distinguer trois grandes catégories
Conserver la production de la filière électronique en d’emplois ou catégories sociaux professionnelles,
France, ainsi que ses activités de développement, chacune correspondant à des niveaux de qualifica-
c’est aussi conserver une industrie forte, compétitive tions différents : les opérateurs, les techniciens et les
et ancrée en France tant les liens sont désormais ingénieurs. Huit métiers spécifiques à l’industrie
étroits avec l’électronique et ce quels que soient les électronique ont été définis par le CARIFOREF et
secteurs : avionique, militaire, industrie profession- l’ORCI. 44
nelle, agriculture, médical, domotique, … et quelle
110
100
-35%
90
80
70
1995 2000 2005 2010 2015
6 Conducteur de ligne de
production électronique
Commerce
8 Ingénieur en 4 Technicien d’installation et de
électronique maintenance en électronique
Ingénierie,
Installation et
études et Production
maintenance
R&D
3 Technicien qualité
De nombreux emplois périphériques, i.e. non spéci- Bac+3 : License pro SEICOM (systèmes électroniques
fiques à l’électronique (e.g. Technicien en améliora- et informatiques communicants) ou EEEA (Electro-
tion continue, logisticiens, approvisionneurs, planifi- nique, énergie électrique, automatique) ;
cateurs, …), sont également au cœur de la filière
électronique. Ces métiers peuvent ainsi représenter Bac+5 : Diplôme d’ingénieur ou quelques masters
jusqu’à 50% des emplois de la filière. universitaires spécifiques ;
Pour mener à ces métiers spécifiques à l’industrie Pour les niveaux III à V, il existe aussi des titres pro-
électronique, plusieurs typologies de formation fessionnels relevant du ministère du travail délivrés
existent et représentent la voie privilégiée de recrute- par les organismes de formation habilités comme
ment de l’industrie électronique 45 : l’AFPA, les CRP (Centre de Réadaptation Profession-
nel).
Bac pro SEN (système électronique numérique) ou
STI2D (sciences et technologies de l’industrie et du
développement durable) ;
Industrie électronique
Masters Diplômes
Niveau I
EGE, ARIA, PSI d’ingénieur spécialisé
Formations
non-
spécifiques
DUT Mesures
Niveau III BTS SN 2 options DUT GEII
physiques
5.3 L’industrie électronique subit Ainsi, malgré plusieurs typologies de formations cor-
un déficit de visibilité et peine à attirer respondant à des demandes de profils différents se
une main d’œuvre adaptée à ses besoins, cachent la réalité d’une diminution forte des effectifs
notamment au niveau technicien formés depuis 20 ans. Les délocalisations des produc-
tions du secteur des télécommunications, et des équi-
pements informatiques ont directement entrainé l’ap-
L’industrie électronique souffre d’un déficit de visibi- pauvrissement des filières de formation qui n’ont pas
lité et d’attractivité auprès des étudiants pré- et été maintenues par crainte d’absence de débouchés !
post-baccalauréat touchant tous les niveaux d’organi- La filière subit aujourd’hui directement ces décisions
sation. Ce déficit d’attractivité chronique est notam- et notamment la conduite de deux réformes majeures :
ment dû au manque de visibilité de l’industrie en • La suppression des BEP / Bac pro qui a tari les for-
général. Qui connait l’industrie électronique en mations de premiers niveaux qui permettaient aux
France ? Ce déficit d’attractivité entraine un déficit de industriels d’intégrer des opérateurs qualifiés
ressources sur les métiers existants, notamment dans • La réforme du Bac STI – Electronique remplacé par
les milieux ruraux. le Bac pro SEN.
46 : L’ensemble des effectifs issus des filières de formation initiale a fortement décru depuis 20 ans
Evolution des effectifs (scolaires et apprentis) en dernière année de formation par diplôme dans les Pays de
la Loire
Effectifs Réforme Réforme
700 BEP / Bac Pro Bac STI
600
500
400
300
200
100
0
95/ 96/ 97/ 98/ 99/ 00/ 01/ 02/ 03/ 04/ 05/ 06/ 07/ 08/ 09/ 10/ 11/ 12/ 13/ 14/ 15/
96 97 98 99 00 01 02 03 04 05 06 07 08 09 10 11 12 13 14 15 16
Bac Techno STI – Electroniques 1 BEP Systèmes électronique DUT GEII 1 BTS SN 1 Bac Pro SEN
L’ensemble des effectifs issus des filières de forma- La raréfaction des profils formés associée à un
tion a ainsi fortement décru depuis 20 ans, pour nombre d’emplois qui se stabilise entraîne des ten-
atteindre en 2015 en Pays de la Loire environ 40% des sions sur le marché de l’emploi, notamment au
effectifs formés en 1995. 46 Au-delà de la disparition niveau des techniciens en électronique (ligne de pro-
de certaines filières de formations dédiées à l’électro- duction notamment) et des opérateurs / techniciens
nique se cache une autre réalité, celle d’un décro- de maintenance. 47 Cette tension est d’autant plus
chage entre les attentes des industriels et les compé- forte au niveau local où une déconnexion peut s’opé-
tences des étudiants. En effet, l’apprentissage des rer entre les besoins en recrutement et les profils dis-
techniques numériques prend une place de plus en ponibles, comme illustré sur le graphique ci-dessous.
plus importante dans les formations ce qui permet de Les besoins en opérateurs non qualifiés, opérateurs
préparer aux mieux les futurs employés à la transfor- de manutention et opérateurs pilote de ligne
mation numérique de l’industrie, mais laisse une por- paraissent quant à eux moins difficiles à trouver.
tion congrue au socle de base de connaissances géné-
ralistes de la filière, un élément essentiel pour la
bonne intégration des étudiants dans le monde du
travail. Pour autant les besoins sont là au sein de cette
filière électronique.
47 : Le marché de l’emploi dans la filière est particulièrement tendu, notamment au niveau technicien
60%
Technicien en électricité et en électronique
50% Dessinateur en électricité et électronique
20%
Cette tension sur les marchés de l’emploi atteint son formation d’ingénieur. Par exemple, sur l’IUT de
paroxysme pour les métiers de techniciens en électro- Montpellier, près de deux tiers des étudiants formés
nique, faisant ressortir un véritable sentiment d’ur- poursuivent leurs études sur des parcours de type
gence pour la formation des techniciens pour la grande école, école d’ingénieurs post-BAC ou Licence
filière. L’expertise des techniciens dans les usines de après leur DUT GEII, lorsque dans les années 90 l’ac-
production est une condition forte à la compétitivité cès aux écoles d’ingénieurs était très limité. Nous pou-
de la filière de production française vis-à-vis des vons nous féliciter de la réussite de ces étudiants, mais
autres filières européennes, elle est même différen- il engendre un nombre de techniciens formés en forte
ciante vis-à-vis des productions à bas coûts d’Asie ou baisse et les postes à pourvoir se situent majoritaire-
d’Afrique du Nord. ment à ce niveau de qualification. Pour pallier cette
carence, les industriels tablent sur la promotion en
Ces savoirs et ces expertises constituent le capital interne des équipes, mais également sur le recrute-
humain et industriel des entreprises, il repose désor- ment de techniciens non-spécialistes et donc non
mais uniquement sur les employés les plus expéri- prêts à l’emploi qui seront ensuite formés en entre-
mentés. L’urgence se situe aux niveaux de formation prise. Celles-ci prennent ainsi à leur charge l’intégra-
I à III, des opérateurs aux techniciens. Sans une réac- lité de ces formations initiales ainsi supprimées. Par
tion forte des institutions et des industriels, la filière défaut, les industriels intègrent également de jeunes
est à risque, car il y aura une perte des savoirs et de ingénieurs sur ce type de poste, toutefois embauchés
l’expertise des industriels français et donc une perte en dessous de leur qualification ces jeunes ne s’ins-
majeure d’avantage compétitif et différenciant, ce qui crivent pas dans la durée.
fragilisera l’ensemble de l’industrie française tant
l’électronique est devenue incontournable dans tous Nous avons pu rappeler que l’électronique concerne
les secteurs. Ces constats sont renforcés par : désormais toutes les filières industrielles en France.
Dès lors les sous-traitants électroniques intègrent les
Pyramide des âges vieillissante : l’âge moyen des exigences et les contraintes de l’ensemble de ces
employés dans les usines électroniques françaises est filières ? Ainsi les spécificités et les exigences de
en augmentation depuis de nombreuses années et l’avionique ne sont pas les mêmes que celles du sec-
des départs en retraite massifs sont à prévoir sur le teur industriel qui n’a pas les mêmes spécificités que
grade technicien dans les 3-5-8 ans à venir, laissant le secteur médical, etc… La conséquence est directe
donc présager un fort besoin de recrutement sur ces sur la structure des métiers qui compose ces sous-trai-
profils, sans que les transferts de compétences n’aient tants électroniques. Dans les années 90, le ratio pou-
pu se mettre en place ; vait être de dix opérateurs pour deux à trois techni-
ciens et un ingénieur, désormais ce ratio s’équilibre
Appauvrissement du vivier techniciens par excellence : très significativement entre les opérateurs et les tech-
si le nombre d’étudiants issus des formations privilé- niciens, et il est fréquemment observé pour des struc-
giées pour atteindre le poste de technicien est relative- tures de taille significative (effectifs >200 salariés) que
ment stable ou en faible recul depuis le milieu des pour dix opérateurs le besoin est désormais de l’ordre
années 90, le nombre d’étudiants qui à l’issue des de cinq / six techniciens et deux ingénieurs. Le
DUT / BTS spécialisés rejoignent le marché du travail contenu des productions, plus techniques avec des
est quant à lui en forte baisse. En effet, un nombre séries de production de plus en plus petites, contri-
toujours plus important d’étudiants poursuivent leur bue donc à la mise sous tension de la filière de pro-
formation au-delà de leur premier diplôme, vers une duction sur ces profils de techniciens.
Les acteurs de la filière partagent largement cette situa- accélérer la convergence entre la formation et le besoin
tion de carence, pour autant la filière électronique n’est des industriels. 48 Les solutions mises en place sont
pas mobilisée et n’est pas unie pour répondre à cet un levier fort d’accompagnement des dispositifs pour
enjeu majeur d’accès aux compétences. La voix de la l’employabilité des salariés et l’émergence de solutions
filière est ainsi multiple, voire même atomisée. Les pédagogiques via des Campus Filière Automobile et
équilibres locaux et l’accès aux compétences en zones Mobilités en région. Trois actions majeures ont été
rurales paraissent ainsi d’autant plus compliqués à ren- identifiées pour répondre aux problématiques de muta-
contrer. Cependant, une mobilisation de la filière est tion de l’industrie et de vivier RH :
possible. En effet, d’autres secteurs industriels se sont • Mettre en place et animer un dispositif collaboratif
mis en ordre de marche pour répondre à leurs besoins d’ingénierie de compétences et d’emploi, mais aussi
en ressources humaines. Par exemple, l’industrie auto- développer les dispositifs prioritaires (National /
mobile a déployé le programme ACE (Attractivité, Com- Régional)
pétences et Emplois) pour sa filière et ses filières parte- • Développer de nouvelles solutions pédagogiques sur
naires dans le cadre du dispositif « Partenariats pour la trois leviers de performance structurants identifiés
formation professionnelle et l’emploi » du programme en intra et inter filière
d’investissement d’avenir. Le projet ACE de la PFA • Expérimenter au niveau des bassins d’emplois et
(Plateforme Française de l’Automobile) répond à un déployer des démarches RH innovantes (Inter secto-
diagnostic qui demande un traitement de rupture pour rielles)
Logistique Gestion du
interne non-récurrent
Nouveaux Métiers liés aux nouvelles technologies : Data scientists (maintenance prédictive), Designer IHM, Modélisation,
métiers ? cybersécurité, Gestion digitale de l’usine, Resp. Usine du Futur et équipe Industrie du futur
Métiers liés à l’accompagnement du changement : Évangélisation Industrie du futur
La PFA a mis en place un plan d’actions à 5 ans sur les Compte tenu de ces évolutions structurantes, il est
trois macro-actions identifiées pour répondre à la primordial pour chacun des acteurs de l’industrie
problématique globale de mutation de l’industrie d’assurer l’accompagnement des employés présents
automobile. dans l’entreprise à l’aide de modules de formation
continue 50, mais également de développer des
Enfin, dans un contexte d’évolution des outils de pro- modules d’accompagnement au changement pour
duction, d’automatisation et de digitalisation des faire tomber les freins au développement de l’Indus-
processus de fabrication liée à l’Industrie Electro- trie Electronique du futur liés notamment aux peurs
nique du futur, les compétences requises et la nature de l’impact social potentiel.
de certains métiers existants sont bouleversées. Le
constat est unanime et touche à la fois les emplois
directs de production (MOD) et les emplois indirects
support à la production (MOI). 49
Logistique
interne
Qualité
5.4 Une structure en réseau 2. Formation Continue, adresser les enjeux de l’In-
multirégionale pour unir la filière dustrie Electronique du Futur, unifier et coordonner
sur les problématiques d’accès les actions de formations inter-entreprises et capita-
aux compétences liser sur les meilleures pratiques des industriels ;
1. Mener une GPEC (Gestion Prévisionnelle des 5. Financement : adresser les problématiques de
emplois et Compétences) i.e. un état des besoins financement des formations aujourd’hui supportées
métiers dans la durée et dans une logique d’anticipa- par les industriels au détriment de leur compétitivité.
tion des compétences
Région
Région Région Région Autres
Travail en réseau Pays de
AuRA Bretagne Occitanie régions
la Loire
Axe 1
GPEC
Axe 2
Développement des formations
continues
Axe 3
Plan de communication au niveau
national et local
Axe 4
Développement des formations
initiales
Axe 5
Accès au financement
Pour coordonner les actions, la maille régionale e-learning en français : l’absence de formations de
semble la plus pertinente, car plus proche des bassins e-learning spécifiques pour les métiers de l’électro-
d’emplois et des besoins des entreprises locales 51. nique est un manque. La mise en place de tels pro-
Par ailleurs, l’accès au financement se fait également grammes semble être un axe de développement
au niveau régional et est la condition sine qua non de intéressant et un palliatif au vu de la rareté des pro-
déploiement d’actions communes filière. grammes de formation continue. Il est possible
d’imaginer le développement de programmes de
Axe 1 type mix-learning alliant formations théoriques en
La GPEC serait le travail préliminaire nécessaire et ligne (conditionnel open source régional ou
servirait de donnée d’entrée pour les axes formations inter-régions) et cas pratiques en entreprise ;
continues et initiales. • Mettre en place un passeport de formations et de
l’expérience pour reconnaitre les formations réali-
Axe 2 sées au cours de la vie et les valoriser au même titre
La formation continue, tout au long de la vie, est un qu’un diplôme. L’Afpa et les organismes de forma-
levier additionnel déjà mis en place pour accompa- tion délivrant des titres professionnels permettent
gner les employés dans l’entreprise afin de répondre la certification des compétences acquises par le
aux besoins d’évolution des compétences et d’adapta- biais des VAE (valorisation des acquis de l’expé-
tion aux nouvelles technologies notamment, mais rience).
aussi pour pallier au déficit de recrutement sur cer-
tains profils pour lesquels le marché de l’emploi est Axe 3
particulièrement tendu. Plusieurs initiatives com- Plan de communication au niveau national et au
munes pourraient également être développées : niveau local : à court terme, il semble urgent de palier
• Mutualiser les formations interentreprises : la mise au déficit de visibilité de la filière. Si de nombreuses
à disposition de l’ensemble des formations au actions peuvent être imaginées, il semble essentiel de
niveau du CNFM est intéressante, mais nécessite mener des campagnes de sensibilisation au niveau
d’être élargie et ouverte aux formations à l’initiative local ou régional au plus proche des bassins d’em-
des entreprises. Ce guichet unique permettrait plois requérant de forts besoins d’emplois. 52
ainsi d’améliorer les taux de remplissage et de
contractualiser les gains de synergie acquis en Les messages de ces campagnes de sensibilisation
créant un flux d’informations des sessions et des doivent être centrés sur :
dates réalisées ainsi que des modalités particulières • La transversalité de l’industrie électronique en uti-
d’inscription complémentaires. L’Afpa et les orga- lisant le produit final comme facteur d’attractivité ;
nismes de formation délivrant des titres profession- • La promotion de l’électronique associée à celle de
nels, au travers de ces formations électronique peut l’industrie en général ;
aussi en collaboration avec les entreprises, Pôle • La valorisation des métiers de technicien, notam-
emploi et les OPCA, contribuer à ces initiatives de ment.
mutualisation d’actions et accueillir des groupes
multi entreprises ou des formations de nouveaux Trois actions prioritaires pourraient ainsi être priori-
entrants potentiels dans la branche professionnelle sées :
comme les demandeurs d’emploi en reconversion ; • Campagne vidéo nationale : Un des principaux fac-
• Développer des outils d’autoformation et des teurs explicatifs du manque de visibilité provient de
méthodes d’apprentissage à distance de type la transparence pour le grand public de l’électronique
Régional National
Actions prioritaires
dans les objets du quotidien utilisés. Ainsi, une cam- poser un cas d’usage lié aux programmes d’ensei-
pagne vidéo nationale de vulgarisation sur la diffu- gnement pour des populations d’étudiants pré-Bac
sion et l’omniprésence de l’électronique semble en phase d’orientation.
prendre tout son sens. De nombreuses campagnes
publicitaires peuvent être érigées au titre d’exemple Axe 4
comme les campagnes d’Intel, Intel inside, mettant Formations initiales : plusieurs actions pourraient
en avant la présence des puces Intel à l’intérieur de être mises en œuvre pour répondre aux probléma-
produits du quotidien (e.g. ordinateurs, etc.) ; tiques de baisses des effectifs formés, de baisse de
• Synchronisation des journées portes ouvertes JPO socle de connaissances minimum et de tensions sur
avec évènements nationaux ou locaux pour bénéfi- certains métiers spécifiques :
cier de l’effet de levier de communication dudit évè- • Flécher la taxe d’apprentissage : La taxe d’appren-
nement ayant un impact au niveau local, permet- tissage est le seul impôt dont l’entreprise a la libre
tant ainsi de rapprocher structures d’enseignement affectation, c’est-à-dire que l’entreprise peut choisir
et entreprises de production. Plusieurs options les établissements récipiendaires de ce finance-
potentielles peuvent être imaginées entre la journée ment, voire les programmes eux-mêmes. En s’orga-
de la science ou les JPO des IUT, des filières électro- nisant pour devenir financeurs privilégiés, il est
niques de l’université et des écoles d’ingénieurs ; ainsi possible d’aider les CFA (Centre de Formation
• Cas d’usage Education Nationale : à l’image de d’Apprentis) à développer des formations adaptées
Michelin proposant un cas pratique pour les pro- à l’électronique ;
grammes de 3ème en géographie sur le thème de la • Développer les interfaces entre formations et entre-
mondialisation, la filière électronique pourrait pro- prises en amenant « l’entreprise dans l’école et
l’école dans l’entreprise ». Cela ne sera possible tiales et formations continues, à l’image du CNFM
qu’en ouvrant un dialogue constructif avec les ins- et de ces salles blanches dotées de moyens de micro
titutionnels centré sur le développement de forma- et nanotechnologies pour la fabrication de compo-
tions au plus proche des emplois. Le développe- sants, circuits et systèmes intégrés et utilisées pour
ment de cas en entreprises, de mécénat de la formation et la recherche.
compétences, de modules de formations en
mix-learning (modules de formation e-learning
accompagnés de cas pratiques en entreprises) au
plus proche des besoins des entreprises sont des
exemples de pistes de collaboration ;
• Contribuer davantage à la définition des contenus
de formation pour assurer la prise en compte des
attentes « terrains » en entreprise i.e. promouvoir
sous une autre forme le rapprochement formations
et entreprises ;
• Promouvoir la double compétence et la multi-spé-
cialisation : électronique / mécanique / production,
etc. pour attirer dans la filière des étudiants issus de
formations connexes, potentiellement sur des
métiers non-spécifiques à l’électronique ;
• Valoriser l’apprentissage comme filière de forma-
tion à part entière et pas simplement comme filière
de formation « par défaut ».
Axe 5
Financement :
• Développer un programme de soutien étatique aux
entreprises qui mettent en place des modules de for-
mation continue, par exemple par des accès privilé-
giés à des financements à l’unique condition que les
ressources e-learning soient mises à disposition en
auto formation. La branche professionnelle peut
aussi obtenir des financements auprès du FPSPP
pour la mise en place de POEC (Préparation Opéra-
tionnelle à l’Emploi Collective) cofinancé par les
OCPA, Pôle Emploi et souvent les régions ;
• Accentuer le soutien financier par les institutionnels
aux instituts d’enseignement spécialisés en électro-
nique (IUT, écoles d’ingénieurs) pour mieux répondre
aux besoins exprimés par le marché de l’emploi ;
• Utiliser un réseau de plateformes académiques,
comme démonstrateurs pour les formations ini-
6.1 Faire évoluer les modes de relations De nos jours, la montée en puissance et la relative
entre acteurs traditionnels des généralisation de ces nouveaux modes de collabora-
industries d’application et start-ups tion et de la volonté des acteurs établis de rechercher
de l’IoT pour favoriser l’innovation l’innovation hors de leur organisation semble parfois
« à la française » motivée par la peur de la disruption de marché par de
nouveaux acteurs innovants, mais également par la
difficulté des entreprises traditionnelles à faire émer-
L’intérêt des grands groupes ou acteurs traditionnels ger des projets novateurs de leurs organisations. En
des industries et services d’application pour des effet, même si les dynamiques et les caractéristiques
jeunes pousses ou entreprises innovantes dîtes start- de ces organisations sont différentes, le constat est
ups n’est pas nouveau. Ainsi, lorsqu’en 1914, Pierre identique : il est difficile de faire émerger des projets
du Pont parraine une jeune entreprise du nom de innovants en interne. L’innovation pour les PME / ETI
General Motors en acquérant une participation à son est souvent motivée par une demande provenant du
capital, il créé une pratique connue sous le nom de marché, voire directement de clients. Si la structure
Corporate Capital Venture ou CVC. Cette pratique est agile pour essayer de déployer des projets inno-
s’est démocratisée progressivement et est devenue vants, elle dispose de relativement peu de moyens
monnaie courante pour les grandes entreprises humains et financiers pour mener à bien ce type de
actuelles, puisque le CVC représente 17% des levées projets. Dans les grands groupes, si la problématique
de fonds effectuées par des start-ups dans le monde ne se situe pas dans les moyens matériels, elle se
en 2016 selon une étude de cabinet d’audit KPMG. concentre sur la bande passante managériale dispo-
nible et sur l’importance relative vs. l’ensemble des
Alors que les premières motivations des acteurs inves- projets menés par le groupe et la difficulté de faire
tissant dans le CVC furent de diversifier leur activité, émerger un projet innovant. In fine, l’innovation
les objectifs des grands groupes investissant dans le externe et donc la collaboration avec des structures
CVC ont rapidement évolué vers la volonté de ne pas novatrices, dont les start-ups est un enjeu prioritaire
manquer le coche des ruptures technologiques à pour l’ensemble des entreprises traditionnelles. 53
venir. C’est encore le cas pour de nombreuses initia-
tives de CVC et d’acteurs établis qui craignent de voir
leur business traditionnel se faire « uberiser ». 53 : Source d’innovation des sociétés
traditionnelles établies (Estimation)
Parallèlement au développement d’initiatives CVC, de
Innovation 100% Innovation 100%
nouveaux modèles de collaboration voient le jour
comme l’Open Innovation ou innovation ouverte et Interne EXterne
collaborative. Si le concept date des années 60, sa
PME / ETI
démocratisation n’a réellement vu le jour que depuis
le début des années 2000 et sa popularité atteint son
Grand groupe
apogée à nos jours avec 47% des CEO interrogés par
KPMG en 2017, érigeant l’Open Innovation comme
priorité stratégique. Ainsi, de nouveaux modèles rela-
tionnels entre les différentes parties prenantes Source : entretiens, Roland Berger
doivent permettre de faire aboutir à une logique
d’écosystème plus efficace.
A l’inverse, la vision d’une start-up absorbée par un véhiculant le risque d’« ubérisation » d’acteurs établis,
grand groupe est une vision très traditionnelle et celles-ci peuvent également percevoir les acteurs tradi-
« franco-française » du développement de l’esprit entre- tionnels et notamment les grands groupes comme nui-
preneurial. Si la dilution dans une grande structure est sibles à leur développement. Des questions de dilution
un obstacle à éviter et si le rachat ne doit pas être une et de partage de valeur ajoutée émergent nécessaire-
fin en soi, il ne faut pas négliger les bienfaits pour une ment lorsque les start-ups réfléchissent à la mise en
start-up d’un rapprochement stratégique avec une place de partenariats stratégiques ou de co-développe-
entreprise traditionnelle. Différentes modalités de col- ment avec des entreprises traditionnelles. Si ces visions
laboration entre ces acteurs existent au-delà du rachat ne sont pas universelles chez chacun des acteurs, elles
ou de la prise de participation majoritaire. Les enjeux sont révélatrices d’une appréhension, d’une mécon-
majeurs pour une start-up de s’adosser à une structure naissance mutuelle et d’une certaine « peur de l’autre ».
établie sont multiples, de la vision pragmatique de la 54
recherche de financement en passant par l’affinement
de projet en développement en se rapprochant du mar- Le développement d’applications IoT revêt de nom-
ché, jusqu’au support à la commercialisation. breuses spécificités qui complexifie la mise en place
d’une collaboration entre un grand groupe et une
Par ailleurs, le rapprochement entre ces deux types start-up telles que :
d’acteurs se heurte à une forte différence culturelle et • Changement de business model vers une proposi-
à une défiance mutuelle latente. Si la start-up peut être tion de valeur centrée sur les services adossés au pro-
perçue comme un potentiel disrupteur de marché, duit hardware et asymétrie de maturité sur les sujets
IoT entre entreprises traditionnelles des secteurs service. Ce déséquilibre de maturité sur les probléma-
d’application et start-ups ; tiques IoT et la méconnaissance mutuelle structurelle
• Besoin de financements importants pour financer des acteurs entraînent un besoin fort exprimé par les
des besoins de fonds de roulement de développe- acteurs traditionnels d’évaluation des risques lors de la
ment et de production plus importants que dans le mise en place de partenariats avec une / des start-ups.
monde du software, menant à une difficulté de
scale-up supplémentaire ; Plusieurs leviers et axes d’amélioration peuvent être
• Enjeux de protection intellectuelle spécifiques aux déployés par l’écosystème et la filière de sous-traitance
projets IoT entre le design du produit hardware lui- électronique en tant que partenaire tiers, pour tenter
même, le software environnant et les données col- de répondre à ces problématiques :
lectées et exploitées ;
• Partage de la valeur ajoutée, notamment exploita- Mise en place d’une check-list de développement de
tion et partage de la donnée récoltée, et contractua- projet IoT : l’aversion naturelle au risque des entre-
lisation ; prises traditionnelles pousse à première vue à la mise
• Cycles d’itérations courts plus proches des stan- en place de modèle d’évaluation de risques et poten-
dards de développements de types software que du tiellement à une notation / labellisation des start-ups,
type de produits classiques développés par l’indus- potentielles partenaires. Si l’idée de la mise en place
trie électronique entraînant une nécessité de faire d’une agence de notation type Moody’s pour les start-
évoluer les modes de collaboration et la gestion de ups n’est pas nouvelle, sa mise en œuvre ne semble pas
projet et la gestion des sous-traitants en électro- souhaitable, et ce sans même considérer les probléma-
nique notamment ; tiques opérationnelles de déploiement d’un tel dispo-
• Des risques juridiques, techniques, normatifs, sitif. Le risque est d’ajouter une nouvelle étape admi-
cybersécurité, psycho-sociaux liés au développe- nistrative non créatrice de valeur qui freinerait le
ment de nouveaux usages et au développement de développement des start-ups. Autre risque lié à la mise
l’exploitation des données personnelles collectées. en place d’une telle notation réside dans son attrait
pour les start-ups et le fait qu’elle pourrait alors repré-
Changement de business model et asymétrie senter un « graal » pour celles-ci qui se détourneraient
de maturité sur les sujets IoT de leur objectif initial de croissance pour se concentrer
sur l’optimisation de leur note dans l’objectif de rassu-
La valeur créée par une offre d’objet connecté doit, rer clients et investisseurs. Il ne faudrait pas non plus
avant tout, être pensée à travers un système de modéli- qu’un tel label dédouane les entreprises des secteurs
sation, et notamment par le service proposé, comme le d’application de réaliser leur propre analyse de risque.
formalise Cap’tronic dans son guide « Prendre le virage De sorte que le besoin d’accompagnement et de péda-
des objets connectés ». Le développement de produit gogie ainsi exprimé par les acteurs traditionnels ne
IoT correspond donc souvent à un changement cultu- peut prendre la forme d’un label, mais plus d’une
rel fort pour un acteur traditionnel. La valeur évolue du check-list de développement et de gestion de projet
hardware vers le service associé, ce qui correspond non IoT. Celle-ci intègrerait différentes notions, entre
seulement à un changement de business model, mais autres :
également à un changement de posture / point de vue
pour les acteurs. De sorte qu’un déséquilibre impor- Analyse des risques : recherches d’antériorité sur le
tant se créé entre les acteurs traditionnels proches du type de projet développé, analyse sur le bien-fondé de
produit et les start-ups / entrepreneurs centrés sur le la mise en place d’un partenariat avec une start-up
pour développer ledit projet et recherche sur les capa- Besoins d’investissements importants
cités de la start-up repérée pour le mener et difficulté de scale-up
Gestion de projet : jalons nécessaires et indispensables Le développement d’un projet IoT est généralement
pour conduire à bien le projet IoT et éviter ainsi les consommateur de capitaux 55, à une échelle supé-
écueils classiques. Un exemple d’un tel outil a été déve- rieure à d’autres projets liés à la digitalisation, notam-
loppé par Cap’tronic dans son guide « Quelle méthodo- ment le développement d’applications ou de software.
logie pour réussir votre projet électronique ? » détail- Il y a donc une certaine méconnaissance inhérente de
lant cinq étapes clés : ces enjeux de financement des accompagnateurs de
• Prendre le temps nécessaire pour exprimer le besoin start-ups (y compris les Technopoles), mais égale-
de manière fine et rédiger un cahier des charges fonc- ment des organismes investisseurs non spécialisés
tionnel du produit et du service à concevoir prenant sur la thématique, contrairement à d’autres secteurs
en compte le contexte stratégique du produit, du por- singuliers tels que les biotech. Il y a donc un besoin
teur de projet et de l’environnement à contrôler / de pédagogie supplémentaire de la part des porteurs
piloter de projets auprès de ces différents acteurs. Pour
• Etudier la faisabilité technico-économique du projet répondre à ce premier point de diagnostic, le rappro-
pour assurer son succès en trois étapes : 1. réaliser chement avec un sous-traitant électronique et la mise
un état de l’art ; 2. rechercher des solutions pouvant en avant du couple start-up – EMS pourrait être gage
répondre à son besoin ; et 3. valider la faisabilité par de crédibilité pour lever des fonds auprès d’orga-
la simulation, le maquettage, la réalisation d’un nismes de financement classiques (y.c. Business
démonstrateur et/ou en consultant un bureau Angels, Venture Capital, etc).
d’études
• Préparer une consultation solide des bureaux
d’études extérieurs si nécessaire ou choisi 55 : Le développement d’un projet IoT est générale-
• Faire attention au développement et à la validation ment consommateur de capitaux
du produit en synchronisant les différents savoir-
faire (e.g. design de la carte, design du produit, méca-
nique extérieure, plasturgiste) en interne et en
externe. Cap’tronic conseille de ne conserver qu’un
seul interlocuteur ou responsable technique, idéale-
ment le bureau d’études électronique
• Choisir son sous-traitant en électronique et les ser-
vices associés, de la fabrication de la carte seule ou
de l’intégration de plusieurs sous-ensembles. De
nombreux points sont à considérer en amont du
choix du sous-traitant pour réaliser un choix éclairé,
notamment sur les questions de financement des
stocks, de garantie produit, du seuil de non-qualité
et de service après-vente. Intégrer les industriels EMS
dans les phases de développement amont permet de
répondre sereinement à ses questions et de bien pré-
parer les phases de préséries et d’industrialisation Source : Lacroix Group
23 Source : CB Insights
déploiement d’un brevet ne doit pas constituer une cabinets de conseil, agences de notation de start-ups,
fin en soi pour les sociétés innovantes, qui peuvent labels, institutions, fonds d’investissement, réseaux
notamment user d’une certaine culture du secret d’entrepreneurs, clubs open innovation, associations,
pour protéger leur capital intellectuel. Il est à noter médias entrepreneuriaux, événements, concours, etc.
que dans un contexte de mise en place de partenariat a également été démultiplié. Par ailleurs, de nombreux
avec des acteurs traditionnels, la contractualisation outils de sourcing ont été développés qu’ils soient cen-
et la transparence doivent être le mot d’ordre avant de trés sur des services à forte valeur ajoutée ou sur la
s’impliquer plus avant. mise à disposition de base de données.
Partage de la valeur ajoutée Pour les grands groupes, les données de sourcing ont
été commoditisées comme l’évoque David Le Louarn
Si la question peut paraître simple et ingénue de le fondateur et CEO de Kinnov. Le besoin de soutien
prime abord, la réponse n’en reste pas moins com- dans la mise en relation avec des start-ups est donc
plexe à trouver en pratique. Ce constat provient limité. A l’inverse le constat pour les PME et ETI est
notamment de l’appréhension des sociétés inno- opposé. Celles-ci expriment le besoin de :
vantes quant à la faculté des entreprises tradition-
nelles et en particulier des grands groupes à étouffer Mise en relation et détection de start-ups pour les
leurs partenaires. Le bon niveau de partage de la entreprises établies de type ETI/PME pour l’élabora-
valeur ajoutée est donc un élément clé à définir lors tion de partenariats entre les différentes parties pre-
de la contractualisation du partenariat à développer. nantes ;
La clarté et la transparence sont alors essentielles
pour comprendre et évaluer les apports des diffé- Support de diffusion d’appels à collaboration voire
rentes parties prenantes dans le partenariat et la d’appels à projets spécifiques à l’IoT issus des entre-
co-création. prises établies de type ETI / PME ;
Quel public cible pour la plateforme ? Avant de déployer la plateforme de mise en relation, il
parait intéressant d’identifier et de mettre en avant les
La plateforme de mise en relation se doit d’avoir une principaux freins et motivations des différents acteurs
portée internationale si celle-ci veut avoir une valeur relativement à l’utilisation de la plateforme. 58
ajoutée suffisante. A l’échelle internationale, il est pri- Il apparait comme primordial pour l’ensemble des
mordial d’affiner la définition des publics cibles, ou acteurs qui utiliseront la plateforme que celle-ci soit
de bien les identifier, notamment ceux qui ne sont thématique et spécialisée sur l’IoT et ne soit pas une
pas cœur de cibles i.e. plus exactement : n+1ème plateforme de mise en relation non-ciblée
dont la majorité des acteurs innovants présents sont
Entreprises traditionnelles : des éditeurs de logiciels ou de simples développeurs
• Les grands groupes, car ils n’en expriment pas le d’applications. La motivation première des différentes
besoin a priori, ayant leur propre réseau et res- parties prenantes est également de pouvoir sourcer et
sources en interne ; sélectionner des partenaires potentiels. La plateforme
• Compte tenu de la multiplicité de plateformes exis- doit donc répondre en priorité à ce besoin exprimé.
tantes et du risque de dilution, l’ensemble des
entreprises cherchant à développer des projets d’in- En parallèle, il apparait que les PME / ETI se projetant
novation hors de l’IoT ; sur l’utilisation de la plateforme y trouveront une uti-
• Les entreprises cherchant à sélectionner un lité à la réalisation de veille innovation et d’idéation
sous-traitant en électronique sur la base d’un projet de par la disponibilité et l’accès aux profils de start-
technologique identifié. ups innovantes. Ils pourront également accompagner
leurs équipes dans leur acculturation aux sujets d’in-
Start-ups : novation et auront accès au retour d’expérience d’ac-
• Les start-ups spécialisées dans l’édition de logiciels teurs similaires dans la tenue de leurs projets de trans-
ou plus généralement en-dehors du périmètre de formation numérique. En ce qui concerne les
l’IoT; start-ups, celles-ci voient dans la plateforme une
• Les start-ups développant des briques technolo- opportunité de gain de visibilité auprès de clients
giques confidentielles. potentiels et un gain de crédibilité potentiel, mais éga-
lement un accès marché facilité que ce soit en termes
Pour pallier à la restriction du périmètre de la plate- de cas d’usages ou de clients à proprement parler.
forme et pour ne pas repousser les acteurs intéressés
par une telle démarche, il semble important de pou- A l’inverse, les principaux freins potentiels relative-
voir les réorienter dès leur arrivée sur le site. 57 ment au développement de la plateforme sont : 1. son
La plateforme servirait alors de point d’entrée pour potentiel manque de visibilité (au moins au lance-
l’ensemble des besoins pour mener à bien un projet ment) ; 2. le potentiel manque de contenu « mini-
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déployer mon produit IoT en relation
Cas d’usages de la plateforme
mum » (au moins au lancement) ; 3. la multiplicité des Enfin, les principaux freins spécifiques aux PME / ETI
plateformes existantes et des services d’accompagne- résident dans la spécificité d’une telle plateforme
ment concurrents ; 4. le souci de confidentialité des pour un service usuellement intermédié i.e. la com-
différents acteurs présents sur la plateforme concer- plexité d’utilisation supposée, la qualité des start-ups
nant leurs projets d’innovation ; 5. l’hétérogénéité proposées et certifiées et l’aspect déshumanisé du
des acteurs présents et le différentiel de niveau de service rendu par la plateforme.
maturité entre les différents acteurs. Les aspects de
coûts d’inscription et d’utilisation semblent égale-
ment très sensibles pour l’ensemble des acteurs dont
l’élasticité au prix sera très forte pour ce service.
Un parcours client simple et intuitif assurant devront être validés par un comité d’orientation et de
l’accès à des start-ups qualifiées gestion lié à la plateforme.
Le parcours client de la plateforme 59 est relative- Le freemium, business model privilégié pour
ment simple et consiste en une inscription liée à une la plateforme
création de profil, suivie d’une phase de recherches et
d’échanges mutuels avant la mise en place d’un par- Comme exprimé au préalable, la sensibilité au prix
tenariat. De par la forte hétérogénéité des profils de des différents acteurs utilisateurs de la plateforme est
start-ups et la demande des PME / ETI de partenaires très forte. Ainsi, on estime que les start-ups ne seront
de qualité, et donc in fine de la qualité du service pas prêtes, au moins dans un premier temps à payer
rendu par la plateforme, les profils de start-ups pour le service proposé. Côté PME / ETI, une barrière
Parcours client
Parcours
Industrie d’application
1. Inscription
Définition du profil
• Secteurs industriels d’appartenance
• Type(s) de partenariat(s) recherché(s)
• Opportunité de recherche de partenariat
• Appels à projets ou challenges d’innovation défini
Optionnel : définition de l’offre / produits spécifique
2.Recherche de partenaire
Outils de recherche (incl. par mots clés et critères / tags)
Sélection à partir d’une pré-sélection proposé par l’outils de matching
Prises de Officialisation
contacts du partenariat
Rencontre
It’s a match hors plateforme
Parcours start-up
psychologique de budget à mobiliser pour l’utilisa- • Une page de description des appels à projets ou
tion de la plateforme semble se situer aux alentours challenges d’innovation plus formels
de 2.000 euros par an.
Les fonctionnalités pour les start-ups consisteront en
De sorte que, même si plusieurs business models un profil et d’une certification et sélection par un
potentiels existent pour la plateforme, l’option free- comité de sélection tiers. Leurs pages de profils
mium semble privilégiée. Freemium au sens où l’ins- dédiées seront constituées de :
cription et l’utilisation des fonctionnalités de base • Une page résumé « A propos », regroupant les prin-
seront accessibles gratuitement et où certaines fonc- cipaux tags, les secteurs industriels / d’applications
tionnalités à valeur ajoutée seront accessibles uni- de référence, la maturité de la start-up, les smart
quement par paiement de prestation. Le principal usages correspondant, les fonctionnalités tech-
avantage de cette formule est son agilité, son princi- niques et un résumé descriptif
pal défaut résidant dans la nécessité d’équipe sup- • Une page de description des financements récoltés
port en back-office pour fournir les services à valeur par la start-up et des étapes de financement corres-
ajoutée. pondant
Les fonctionnalités clés de la plateforme à développer L’algorithme de matching mettant en relation les dif-
sont relativement simples et liées au parcours client férents acteurs présents sur la plateforme s’appuiera
épuré et à l’expression du besoin initial de la part des sur une recherche de type Google avancée avec l’utili-
PME / ETI. Nous nous attacherons ici à définir les sation de filtres. 60
fonctionnalités de base de la plateforme accessibles
gratuitement à tous les acteurs. Lorsqu’une entreprise traditionnelle recherchera un
partenaire, la recherche classique de type Google lui
Les fonctionnalités pour les PME / ETI consisteront donnera la possibilité de rechercher des mots clés
en un profil, la capacité à proposer des appels à colla- parmi un Profil, un Résumé descriptif, des Mots clés
boration et des appels à projets / challenges d’innova- ‘tags’ ou des Fonctionnalités techniques. Elle pourra
tion. Ils seront également à même de rechercher des utiliser des filtres pour sa recherche, notamment sur
partenaires de type start-up ou PME / ETI. les Secteurs industriels, les Smart Usage ou encore les
Types de partenariats recherchés.
Leurs pages de profils dédiées seront constituées de :
• Une page résumé « A propos », regroupant les prin- Lorsqu’une start-up recherchera un partenaire, la
cipaux tags, les secteurs industriels / d’applications recherche classique de type Google lui donnera la
de référence, les produits et offres proposés et un possibilité de rechercher des mots clés parmi un Pro-
résumé descriptif fil, un Résumé descriptif, des Mots clés ‘tags’, des
• Une page de description d’opportunités ou d’appel Appels à collaboration, des Appels à projets ou des
à collaboration détaillant les case study sur lesquels Fonctionnalités techniques. Elle pourra également
l’industrie d’application recherche un partenariat utiliser des filtres pour sa recherche, notamment sur
avec une start-up, incluant un / des Smart Usage cor- les Secteurs industriels, les Smart Usage ou encore les
respondant et des fonctionnalités techniques Types de partenariats recherchés.
60 : Les fonctionnalités techniques permettront de mettre en relation des industries d’application et des
start-ups d’univers Smart différents
Fonctionnalités techniques – Exemple « Détection de fuite »
Relevé de
température Pilotage de vannes à distance Taux d’humidité
Smart Smart
water Agriculture
Détection de fuite
Les fonctionnalités techniques seront définies au fur et à mesure par les utilisateurs avec l’apport de propositions automatiques
(e.g. « Taux » proposera « Taux d’utilisation des engrais » et « Taux d’humidité ») pour faciliter le processus de recherche
La liste des Fonctionnalités Techniques se définira au • La CPME (Confédération des Petites et Moyennes
fur et à mesure de leur rentrée sur le site par les diffé- Entreprises) de par sa représentativité des PME /
rents acteurs. Lors de l’inscription, des propositions ETI cœur de cible utilisateur des PME ;
seront faites aux utilisateurs en fonction de leur pre- • La BPI (Banque Publique d’Investissement) qui
mière formulation. Celles-ci permettront de mettre développe avec le Hub digital un service premium
en relation des industries d’application et des start- d’apporteur d’affaires et de tiers de confiance au
ups d’univers Smart différents. service des grandes entreprises traditionnelles et
des meilleures start-ups françaises ;
Quels acteurs pour porter le projet ? • Un consortium de banques de par leur proximité et
leur connaissance du terreau de PME ;
Plusieurs porteurs de projets potentiels ont été iden- • Business France pour sa portée internationale ;
tifiés pour amener à la réalisation et à la concrétisa- • Les CCI pour leur proximité avec les écosystèmes
tion de cette plateforme. Si la French Tech ou la filière locaux ;
électronique elle-même semblent des acteurs légi- • Les pôles de compétitivités ou clusters pour leurs
times pouvant porter le projet à bien, de nombreux compétences ciblés et les bases de données et de
autres acteurs pourraient également être leader sur suivi qu’ils continuent de construire.
cette thématique et mériteraient d’être impliqués
dans les prochaines étapes de développement du pro-
jet. En particulier :
6.3 Synthèse des actions collectives Accompagner la protection intellectuelle pour proté-
à mener par l’écosystème ger les start-ups dans la mise en place de collabora-
tions avec des acteurs traditionnels, en acculturant
les acteurs à se faire confiance sans brevet et en les
Pour faire évoluer les modes de relations pour favori- assistant sur la contractualisation ;
ser l’innovation « à la française » et créer des leaders
mondiaux, de nombreuses initiatives pourraient être Donner des bonnes pratiques pour le partage de la VA
lancées par les écosystèmes locaux : et de contractualisation des collaborations ;
Déployer une check-list pour mener un projet IoT col- Accompagner les acteurs traditionnels dans le pro-
laboratif pour pallier à l’asymétrie de maturité sur les cessus d’innovation en mettant en cohérence les
sujets IoT entre les acteurs du partenariat i.e. : acteurs de l’écosystème et en les aiguillant parmi la
• Une check-list pour guider la start-up sur le « com- multiplicité d’acteurs et de structures d’accompagne-
ment faire » (développement produit, industrialisa- ment ;
tion, dispositif projet dans la start-up & avec l’indus-
triel, gestion de risques, …) en étant pédagogique ; Proposer une plateforme efficiente pour connecter
• Une check-list pour préparer et communiquer chez start-ups de l’IoT et acteurs traditionnels des indus-
l’acteur traditionnel ; tries d’application, en apportant également des ser-
vices d’accompagnement « humains » optionnels et
Soutenir l’investissement pour garder les scale-up des sessions d’échanges et de networking en support
dans l’hexagone en : de la solution technique.
• Menant l’acculturation des fonds traditionnels
(potentiel de business + business model) ;
• Créant un fond spécialisé « Hard / IoT » potentielle-
ment financé par la filière, voire renforcer ou conso-
lider des fonds émergeants ;
• Accompagnant les dossiers de financement des
start-ups par le soutien d’EMS apportant leur crédi-
bilité technique ;
Les évolutions technologiques, les évolutions de Cependant, avant de développer une feuille de route
la supply chain dans son ensemble et de l’usine de Industrie du futur en interne, chaque acteur devrait
production vont entrainer un bouleversement sans évaluer sa maturité pour mettre en œuvre une straté-
précédent de la filière de production électronique. gie orientée Industrie du Futur pour adapter les
La filière et ses acteurs doivent donc gérer ces mesures à implémenter. Cette « photo à l’instant T »
changements comme une véritable transformation. de l’entreprise permettra ensuite de mesurer l’avan-
Les industriels devront se munir à la fois d’une vision cement et les progrès réalisés au fur et à mesure du
stratégique claire (feuille de route Industrie du futur / projet. Un outil d’auto-évaluation 61 a ainsi été défini
Usine du Futur et feuille de route architecture SI), mais se fondant sur feuille de route « Industrie Electro-
également de ressources / compétences en interne, nique du Futur ».
d’une organisation dédiée ou non au déploiement de
l’Usine du Futur et de leviers de financement Cette note de maturité pourrait également servir
clairement identifiés. Compte tenu de la diversité d’indicateur de suivi de la transformation au niveau
des initiatives à mener, des enjeux de mutualisation de la filière. La transformation des acteurs et de la
et d’accompagnement de l’ensemble des acteurs de filière passera également par la digitalisation de l’ap-
la filière et de la diversité des profils (PME <100 ETP pareil productif et donc par de profonds change-
et ETI à plus de 1 000 ETP), la mise en place d’une ments au niveau des systèmes d’information (SI). Les
plateforme nationale pour l’Industrie Electronique leviers de compétitivité mentionnés en chapitre 2 ne
du Futur semble indispensable et prometteuse. pourront être déployés que si les SI réussissent un
Elle serait composée d’une structure de gouvernance changement en profondeur. La transformation des SI
impliquant directement les industriels, de lieux de devient l’enabler de la transformation vers l’Indus-
rassemblements et plateformes techniques dits lieux trie Electronique du Futur. Pour mener à bien cette
« Totem » et d’un plan de financement national. transformation, chaque acteur de la filière devra
développer sa propre feuille de route SI, dépendant
à la fois du point de départ des acteurs i.e. de ses
systèmes en interne, mais également de ses priorités
7.1 Guide à destination des acteurs stratégiques. Les chantiers inclus dans la feuille de
de la filière pour mener à bien route sont des chantiers de long terme, certains
leur transformation nécessitant de 12 à 24 mois pour être opérationnels.
Quelle que soit l’entreprise, celle-ci devra s’attarder
Chaque acteur de la filière de production doit ainsi se sur quatre axes fondamentaux pour mener à bien les
préparer non seulement aux changements de para- transformations :
digme de marché, mais également aux changements de • Récupération et centralisation de la data, c’est-à-
paradigme de production industrielle, voire de modes dire l’interconnexion machines – systèmes et l’orga-
relationnels entre les différents acteurs de la supply nisation de la remontée des données de production
chain. Pour accompagner cette transformation, une en temps réel. Il s’agit donc de la centralisation des
feuille de route « Industrie Electronique du Futur » a été données de production pour nourrir les systèmes
définie, cartographiant les enjeux et technologies en de gestion en interne ;
• Mise à disposition et structuration de la data sous vices à valeur ajoutée aux clients. Ce partage de la
forme de data lake. Un data lake est un lieu de cen- data pourra se faire via une API, interface entre le
tralisation et de structuration de toutes les données data lake et l’écosystème, permettant à la fois un
de l’entreprise quelles qu’elles soient (données de contrôle du niveau de partage et un interfaçage stan-
production, de commerce, de marketing, de supply dard et donc une interopérabilité avec l’écosystème ;
chain). Ces données comportent également l’histo- • Protection de la data i.e. cyber sécurité pour assurer
rique de l’entreprise, qui constitue le patrimoine la protection des données sensibles, assurer la
data de l’entreprise. Le data lake 24 est considéré continuité de la production et minimiser les risques
comme le format d’avenir de structuration des don- de piratage. La numérisation, la mise en place d’I-
nées d’entreprise. Il a d’abord vocation à être utilisé IoT dans les usines et le partage d’informations avec
en interne pour la visualisation de la performance d’autres acteurs de l’écosystème ne faisant qu’aug-
industrielle en temps réel, le déploiement de root- menter les risques, la cyber sécurité devient un
cause analysis, de maintenance prédictive, etc. ; enjeu majeur pour les acteurs de la production.
• Partage de la data ou interopérabilité des SI avec
l’écosystème clients / fournisseurs pour fournir de
la transparence dans la supply chain et offrir des ser-
4 – Production
4.1 – Front-end
4.2 – Back-end Feuille de route « Industrie
4.3 – Support de production Electronique du Futur » pour
les acteurs de la filière –
5 – Organisation Enjeux et panorama de
solutions
6 – Infrastructure SI
7 – Qualité de service
7.1 – Supply chain
7.2 – Performance usine
7.3 – Gestion produit Note de maturité : ∑ ( poids catégorie x notes catégorie ) / ∑ poids catégorie
Poids dans scoring global Poids dans scoring de catégorie Source : entretiens experts, Roland Berger
tion de l’EMS Limtronik en collaboration avec une 62 : Dans le cadre du plan « High Tech Strategy
quinzaine de fournisseurs de software et de hard- 2020 », le gouvernement allemand a mis en place
ware et des universitaires afin d’améliorer les per- trois types d’initiatives d’accompagnement
formances qualité et compétitivité des machines Industrie du futur
CMS via l’exploitation des données de production. Aperçu des initiatives d‘accompagnement publiques
L’expérimentation se limite à la numérisation de la en Allemagne
production et ne comprend pas l’ensemble des
leviers de compétitivité identifiés (e.g. cobots, inter-
façages supply chain, IHM optimisée).
Ministère
• Fraunhofer IOSB-INA (institut de recherche), CIIT
de l‘Economie
(Center Centrum Industrial IT) et Université
et Ministère de
Hochschule OWL à l’origine de l’initiative Smart
la Recherche
Factory OWL : il s’agit d’un laboratoire de pointe de
tests et de montée en maturité des technologies
d’automatisation (IHM, suivi de la compétitivité).
Le laboratoire est un centre de recherche et de tests
Vision macroéconomique et cadrage
mis à disposition des académiques (scientifiques et Industrie du futur
étudiants), des PME et sert de lieu « totem » pour Lancement d’une Plateforme Industrie du futur pour
l’acculturation des entreprises partenaires. cadrer le développement global de l’Industrie du futur,
fournir des documents d’information libres de droit et
Plateforme pour l’Industrie Electronique impliquer l’ensemble de l’écosystème impliquer dans
l’Industrie du futur (représentants politiques, fédérations
du Futur professionnelles dont le ZVEI, BITKOM, VDMA…,
Compte tenu de la diversité des initiatives à mener, syndicats, institut de recherche, entreprises motrices
des enjeux de mutualisation et d’accompagnement dont AUDI, Bosch, Daimler…)
de l’ensemble des acteurs de la filière et de la diversité
des profils (PME <100 ETP et ETI à plus de 1 000 ETP), Accompagnement à la transformation
la mise en place d’une plateforme spécifique au Industrie du futur par les entreprises
niveau national semble indispensable. Elle compren- Mise en place d’un pôle de compétence Digital
drait en premier lieu une structure de pilotage et de Manufacturing (Formations et sensibilisation aux
gouvernance sur l’Industrie Electronique du Futur à problématiques Industrie du futur, Usines de
démonstration des interfaces avant investissement)
l’initiative de la FIEEC et représentative de toutes les
dédié à l’accompagnement et à la sensibilisation des
composantes de la chaîne de valeur industrielle. La PME sur les questions de numérisation et
plateforme pour l’Industrie Electronique du Futur d’automatisation
serait composée de :
• Une structure de pilotage et de gouvernance.
Capacité d’investissement
• Un / des lieux de rassemblements et plateforme ∑ budget = 200M€
technique dits lieux « Totem ».
Programme AUTONOMIK d’investissment sur des
• Un plan de financement national. projets Industrie du futur innovants
Programme SMART SERVICES WELT financement pour
Une structure de gouvernance pilotée par le Collectif promouvoir la R&D dans la digitalisation de l’outil
pour l’Industrie Electronique du Futur productif
Pour s’assurer que l’ensemble des parties prenantes
soient impliquées et alignées sur la démarche, l’ini- autres membres de la filière européenne, telle que
tiative serait portée par la FIEEC. La FIEEC nomme- l’Allemagne, pour renforcer la compétitivité et l’at-
rait un délégué national pour l’Industrie Electronique tractivité des acteurs de la région pour relocaliser cer-
du Futur. Ce délégué national, figure de proue de l’ini- tains marchés de masse aujourd’hui non-produits en
tiative, permettrait de maintenir l’unité de la Europe.
démarche et de soutenir son momentum. Il aurait
mandat pour représenter la FIEEC auprès de l’Alliance Des lieux « Totems » catalyseurs
pour l’Industrie du Futur et pour porter la feuille de En Allemagne, dans le cadre de l’initiative Smart Fac-
route auprès des autorités publiques, notamment la tory OWL, une plateforme physique est déployée.
Direction Générale des Entreprises (DGE). Celle-ci est localisée dans les locaux du CIIT (Center
Centrum Industrial IT), à Lemgo, et il s’agit une ligne
Le délégué national présiderait un comité de pilotage de production en développement, qui est mise à dis-
dédié pour l’Industrie Electronique du Futur, qui position :
serait composé d’industriels représentatifs de la • Des scientifiques et étudiants, tel un laboratoire de
chaîne de valeur électronique, formant un collectif pointe de test des technologies d’automatisation
cœur portant la transformation de la filière. Le (e.g. IHM, amélioration de la compétitivité) pour
comité, structure organisationnelle légère, aurait réaliser des tests et mener des travaux de recherche ;
pour rôle de valider, arbitrer et coordonner avec les • Des PMEs locales pour expérimenter les technolo-
autres actions de la filière, les avancées des entités gies de type Industrie 4.0 ;
suivantes 63 : • Des entreprises partenaires comme lieu d’accultu-
• Un Comité Scientifique « Think Tank » donnant des ration et pour former les employés aux nouvelles
conseils notamment sur les technologies de manu- techniques de production.
facturing (assemblage, intégration) et de produc-
tion (« procédés ») ; De même, dans la micro-électronique, les six pôles
• Une Equipe cœur dédiée gérant les travaux de CNFM (Coordination Nationale pour la Formation en
groupes « Do Tank » eux-mêmes constitués d’indus- Microélectronique et en nanotechnologies) disposent
triels trouvant leur propre retour sur investissement de salles blanches dotées de moyens de micro et
dans l’initiative ; nanotechnologies pour la fabrication de composants,
• Des Consortium d’industriels mettant en œuvre des circuits et systèmes intégrés. Elles offrent également
initiatives communes, dont Pléiade, moteur sur la les moyens de caractériser physiquement et électri-
convergence des roadmaps techno-procédés ; quement les échantillons réalisés Elles ont pour
• Des démarches de Standardisation internationale. objectif de montrer et d’étudier les principes essen-
tiels mis en œuvre dans les principaux procédés tech-
Le comité de pilotage aura pour ambition de suivre nologiques tout en permettant la réalisation d’un
une feuille de route à 5 ans pour guider la filière vers échantillon qui fonctionne, que chaque étudiant peut
l’Industrie Electronique du Futur. Dans le cadre du caractériser. Les salles blanches sont aussi mises à la
processus de transformation, chaque acteur de la disposition des laboratoires de recherche et des
filière définira des contacts référents sur chacun des acteurs privés dans le cadre de la formation continue.
groupes de travail et axes de la feuille de route. Dans En 2016, ce sont ainsi 1 253 doctorants et chercheurs
le contexte actuel, un des enjeux majeurs pour la appartenant à 62 laboratoires et instituts de recherche
filière et pour le délégué national à la FIEEC, sera éga- qui ont utilisés à 43% les salles blanches du CNFM.
lement de partager cette feuille de route avec les A l’image des initiatives allemandes et de la
63 : Une structure de pilotage pour l’Industrie Électronique du Futur légère et implicant les industriels
proposée à la FIEEC
Comité scientifique
1.1 Modes relationnels
« Think Tank »
Consortiums industriels et Standardisation
Axe 1 – Supply Chain initiatives locales internationale
1.2 Outils d’aide à la
décision
Pléiade 2.0
Axe 4 – Convergence Technologies procédés de Coordination avec les autres
des roadmaps techno fabrication
MEREDIT 2.0, IPCEI, initiatives de la filière
initiative connectique
micro-électronique, le déploiement d’une ou plu- et provenir des régions ayant émis la volonté d’ac-
sieurs plateformes physiques « Totem » semble indis- cueillir le(s) lieu(x) totem(s). Un appel à projet pour-
pensable. Elle constituerait un véritable catalyseur de rait être lancé Q1 ou Q2 2018 pour mobiliser les
la démarche permettant d’accélérer la roadmap pour acteurs des écosystèmes locaux autour de la création
l’Industrie Electronique du Futur. Ce(s) lieu(x) de ce(s) lieu(x) Totem.
« Totem » aurait ainsi une vocation multiple de :
• Lieu de rencontre pour les acteurs locaux de la Macro-plan à cinq ans et feuille de route 2018
filière impliqués dans la feuille de route ; Le comité de pilotage aura pour ambition de définir
• Lieu d’expérimentation pour la mise en place des et de suivre un macro-plan à 5 ans actionnable pour
PoC des « Do Tank » sur les leviers de supply chain guider la filière vers l’Industrie Electronique du Futur.
(e.g. interopérabilité, outils d’aide à la décision), de Dans le cadre du processus de transformation, chaque
compétitivité (e.g. numérisation de la production, acteur du collectif pourra définir des contacts réfé-
cobots), de traçabilité ou de roadmaps techno iden- rents sur chacun des groupes de travail et axes du
tifiés ou des sujets SI en rupture (e.g. Data Lake, macro-plan sur lequel il souhaite être moteur.
Intelligence Artificielle) ;
• Lieu de formation et d’acculturation en mettant à Dans un premier temps il est primordial que ce
disposition les lignes de production permettant comité de pilotage lance des actions concrètes dès
d’élaborer des modules de formation initiale / 2018. La feuille de route pour la transformation sur
apprentissage de l’électronicien du futur en colla- les 12 premiers mois de la mobilisation doit s’ap-
boration avec les centres de formation internes des puyer sur quatre grandes étapes fondamentales ( 3 -
EMS et l’enseignement mêlant apprentissage théo- page 16 ) :
rique et apprentissage in situ. Le lieu pourrait éga- Etape 1 – Organiser la transformation, c’est-à-dire
lement permettre d’acculturer les équipes des par- finaliser le dispositif de pilotage et de gouvernance,
tenaires locaux et servir d’interfaçage avec des préparer le suivi de la transformation (y.c. budget,
clients non expert électroniques ; équipe, macro plan, suivi) et organiser la mobilisa-
• Lieu de recherche à disposition des chercheurs et tion de la filière et du collectif cœur d’industriels ;
des étudiants en thèse en collaboration avec à la Etape 2 – Lancer des projets communs avec le collec-
filière. tif cœur sur les sujets les plus porteurs et mobilisa-
teurs ;
Un plan de financement national Etape 3 – Définir un ou des lieux « Totems » accéléra-
La feuille de route de la filière pour l’Industrie Elec- teurs de la transformation dans une (ou des) région(s)
tronique du Futur, centrée sur la fabrication de cartes forte(s) de la filière de production et lancer des projets
électronique, se situe donc en parallèle des initiatives communs avec les acteurs pionniers locaux autour
menées par la filière des composants et en est com- des lieux totems ;
plémentaire. Pour soutenir cette démarche propre, Etape 4 – Dynamiser le lien French Tech et French
un plan de financement sur environ cinq ans sera à Fab et organiser la mise en cohérence des écosys-
définir pour permettre à la fois le développement de tèmes locaux, les liens avec les pôles de compétiti-
lieu(x) Totem, le déploiement de PoC sur chacun des vité. La mise en place de partenariats stratégiques sur
axes de la feuille de route et l’animation de la struc- des piliers de l’I-IoT (objets connectés, smart sen-
ture. Une grande partie de ce financement devra pro- sors, smart power et cybersécurité) est également un
venir de partenariats mobilisant des fonds publics et axe de développement potentiel pour accélérer la
privés. Une partie des financements devra être locale transformation.
Glossaire
3C Consumer, Computer, Communication JPO Journées Portes Ouvertes
ACE Attractivité, Compétences et Emplois KPIs Key Performance Indicators
AGV Automated Guided Vehicles MES Manufacturing execution system
AML Approved Manufacturer List M2M Machine-to-Machine
AOI Advanced Optical Inspection MPN Manufacturing Part Number
API Application Programming Interface MOD Main d’œuvre directe
AuRA Auvergne-Rhône-Alpes MOI Main d’œuvre indirecte
BPI Banque Publique d’Investissement MOQ Minimum Order Quantity – minimum de
BOM Bill of Material commande
CARIOREF Orientation Pays de la Loire MRL Manufacturing Readiness Level
CAO Conception Assistée par Ordinateur MSL Moisture Sensitivity Level
CCI Chambre de Commerce et d’Industrie NPI New Product Introduction
CES Consumer Electronics Show ODM Original Design Manufacturer
CFA Centre de Formation d’Apprentis OEM Original Equipment Manufacturer
CPME Confédération des Petites et Moyennes OML Open Manufacturing Language
Entreprises ORCI Observatoire Régional des Compétences
CMS Composants montés sur surface Industrielles
CNFM Coordination Nationale pour la Formation en P2M Product-to-Machine
Microélectronique et en nanotechnologies PCB Printed Circuit Board
CRM Customer Relationship Management PCBA PCB Assemblé
CVC Corporate Capital Venture PFA Plateforme Française de l’Automobile
DARPA Defense Advanced Research Projects Ag. PLEIADE Plateforme Européenne d’Intégration,
DfM Design for Manufacturing d’Assemblage et de Développement
ECSEL Electronic Components and Systems for Electronique
European Leadership PLM Product lifecycle management
EDI Electronic Data Interchange REST Representational State Transfer
EEEA Electronique, énergie électrique, automatique RNCP Répertoire national des certifications
EMS Electronics Manufacturing Services professionnelles
ERP Progiciel de Gestion Intégré S&OP Sales and Operations Planning
ETI Entreprises de taille intermédiaire SDK Software Development Kit
ETL Extract-Transform-Load SEICOM Systèmes Electroniques et Informatiques
Communicants
ETP Equivalent Temps Plein
SN Systèmes Numériques
FPY First Pass Yield
SPI Solder Paste Injection
GEII Génie électrique et informatique industrielle
SPP Solder Paste Placement
GS1 Global Solution 1
SQL Structured Query Language, langage
IAO Ingénierie Assistée par Ordinateur
informatique normalisé
ICT Informatique, Consumer and Telecoms
STI2D Sciences et Technologies de l’Industrie et
IGV Intelligent Guided Vehicle du Développement Durable
IPC Institute for Printed Circuits TRL Technology Readiness Level
IOM Interface Homme-Machine TRS Taux de Rendement Synthétique
IoT Internet des Objets
Bibliographie
« Gartner Says 8.4 Billion Connected “Things” Will Be in Use « 50% des solutions IoT en 2018 proviendront de start-up de
in 2017, Up 31 Percent From 2016 » moins de 3 ans »
Gartner Jim Tully, Research Director, Gartner
« Big data et objets connectés – Faire de la France un « The “Ticking Time Bomb” of Counterfeit Electronic Parts »
champion de la révolution numérique » Industry Week, 2013
Institut Montaigne, 2015
« Counterfeit Parts: Increasing Awareness and Developing
« Enquête nationale IoT, Technologies émergentes Countermeasures »
& Compétences recherchées » Aerospace Industry Association, 2011
dir. Pierre-Yves PAQUES, ESEO, 2017
« Pacte pour la compétitivité de l’industrie française »
« Prix moyen d’un capteur » Louis Gallois, 2012
Goldman Sachs et BI Intelligence
« Venture Pulse »
« Le marché IoT B2B » KPMG, 2017
Comparaison de marché, Gartner, 2017
Illustrations et graphiques
« L’Usine électronique du futur déploiera l’ensemble « L’IoT B2B, un levier majeur de création de valeur »
des leviers de l’Industrie du futur pour améliorer la Roland Berger, 2017
compétitivité »
« Les variations en aval de la chaîne de valeur sont amplifiées
Roland Berger, 2017
par effet lasso en amont de par la rigidité de la supply chain »
« Feuille de route “Industrie Electronique du Futur” pour SPDEI, Roland Berger, 2017
les acteurs de la filière – Enjeux et panorama de solutions »
« Le marché de la distribution est très concentré sur les dix
Roland Berger, 2017
plus grands distributeurs mondiaux et notamment sur les
« Feuille de route de la filière pour l’Industrie Electronique deux premiers »
du Futur » Source Today, Roland Berger, 2017
Roland Berger, 2017
« Phases de développement de la production industrielle »
« Evolution du taux de croissance annuel » Bitkom/Fraunnoßer, DFKJ, Roland Berger, 2017
DECISION, Roland Berger, 2017
« Périmètre de l’industrie du futur »
« Base installée d’objets connectés par segments » Roland Berger, 2017
Gartner, Roland Berger
« Schéma de la future usine du futur »
« Dépenses mondiales en IoT » Roland Berger, 2017
Gartner, Roland Berger
« Décomposition des pain points expliquant la non-
« Marché des objets connectés » performance des lignes de production »
Institut Montaigne, AT Kearney, Roland Berger Roland Berger, 2017
« Taille de marché de la production électronique » « Illustration d’équipement front-end et coûts indicatifs des
DECISION, New Venture Research, Roland Berger, 2017 équipements »
Desk Research, Roland Berger, 2017
« La filière des composants est le fer de lance d’une pyramide
de création de valeur à l’effet de levier gigantesque » « Evolution du poids de la main d’œuvre directe »
DECISION, Roland Berger, 2017 Roland Berger, 2017
Illustrations et graphiques
« Evolution de la main d’œuvre indirecte de production » « Difficulté de recrutement par métier »
Roland Berger, 2017 Pôle Emploi, Carifiref-Orci, Roland Berger
« Evolution de la main d’œuvre indirecte – « Evolution des compétences par fonction et Nouveaux
Support fonctionnel » métiers »
Roland Berger, 2017 Roland Berger, 2017
« Détails des principaux postes de financement » « Cartographie des principaux besoins de formation
Roland Berger, 2017 par fonction »
Roland Berger, 2017
« Evolution de l’EBIT et ROCE »
Roland Berger, 2017 « Source d’innovation des sociétés traditionnelles établies »
Roland Berger, 2017
« Productivité par employé dans la production de cartes
électroniques » « Pourquoi adapter les modèles de collaboration traditionnels
Eurostat, Roland Berger, 2017 pour du codéveloppement en IoT ? »
Roland Berger, 2017
« Principe d’un fonctionnement en plan de rappel »
Viruéga, Roland Berger, 2017 « Orientation en amont de la plateforme –
Arbre de décision »
« GS1 est une organisation non gouvernementale à but
Roland Berger, 2017
non-lucratif présente dans 15 filières, notamment
industrielles » « Parcours client »
GS1, Roland Berger, 2017 Roland Berger, 2017
« Aperçu des potentialités OML » « Outils de recherche – PME / ETI »
Membr Graphics, Roland Berger Roland Berger, 2017
« Système de contrôle haut niveau » « Profil d’une PME / ETI »
OPC UA, Roland Berger, 2017 Roland Berger, 2017
« Qualifier l’univers des défauts possibles est un enjeu « Outils de recherche – start-up »
critique de la traçabilité dans le futur » Roland Berger, 2017
Aster Technologies, Roland Berger, 2017
« Profil d’une start-up »
« Trois grands bassins d’emplois, le Grand Ouest, l’AuRA et Roland Berger, 2017
l’Île-de-France »
« Fonctionnalités techniques – Exemple “Détection de
Decision, Usine Nouvelle, SNESE, Roland Berger, 2010
fuite” »
« Effectif de l’industrie électronique par région » Roland Berger, 2017
ACCOSS, Decision, Roland Berger, 2016
« Outils d’auto-évaluation pour le déploiement de l’Industrie
« Evolution des effectifs salariés de l’électronique en France » Electronique du Futur à destination des acteurs de la filière »
ACCOSS, 2015 Roland Berger, 2017
« Cartographie des métiers de l’électronique » « Feuille de route “Industrie Electronique du Futur” pour les
Carifiref-Orci, Roland Berger, 2017 acteurs de la filière – Enjeux et panorama de solutions »
Roland Berger, 2017
« Cartographie des formations menant à l’emploi dans
l’industrie électronique »
Carifiref-Orci, Roland Berger, 2017
« Evolution des effectifs (scolaires et apprentis) en dernière
année de formation par diplôme dans les Pays de la Loire »
ORCI d’après CEREQ, 2016
contributeurs
1. SUPPLY CHAIN
Frédéric PETIT Adrien SANDRINI
Acal BFI – Business Development Director Precogs – PDG & co-fondateur
frederic.petit@acalbfi.fr adrien.sandrini@precogs.com
Stéphane RATELET Alexandre LASSIS
Digi-Key Corporation – Business Dvlpt. Mngr. Fr. SAP – Directeur Innovation & Value Advisory
stephane.ratelet@digikey.com alexandre.lassis@sap.com
Michel MORERE Christian CHARVIN
Eolane – Directeur des Opérations SAP – Presales Customer Solution Manager
michel.morere@eolane.com christian.charvin@sap.com
Sylvain LE PENNEC Pascal FERNANDEZ
Lacroix Electronics – Corp. Supply chain Mngr. SPDEI – Président
s.lepennec@lacroix-electronics.com pascal.fernandez@avnet.eu
Loic BIAREZ Ludovic MARQUET
Pertilience – PDG WE Network – Chargé d’affaires
loic.biarez@pertilience.com l.marquet@we-n.eu
2. COMPETITIVITE
Pierre PIVER Ludovic HARENG
ALL Circuits – Directeur Stratégie & Développement LACROIX Electronics – VP Opérations & Qualité
pierre.piver@allcircuits.com l.hareng@lacroix-electronics.com
Philippe MASSOLO Stéphane CREPET
ASTER Technologies – Responsable des ventes Productys
philippe.massolo@aster-technologies.com stephane.crepet@productys.com
Laurent KOENIG Francois LETEINTURIER
ATELOG2i – PDG SAP – Presales Customer Solution Manager
laurent.koenig@atelog2i.fr francois.leteinturier@sap.com
Guillaume FLIPO Christophe GROLLET
ATLANTIC GROUP – Electronic Unit Manager Thalès – Responsable Département Industrialisation
gflipo@groupe-atlantic.com christophe.grollet@thalesgroup.com
Frédéric FAURE Armel FOURREAU
Eolane – Directeur Eolane Saint-Agrève ThingType – Fondateur et PDG
frederic.faure@eolane.com armel.fourreau@thingtype.com
Franck LE STRAT Pierre-Yves LENAIN
isatech – Corporate General Manager WE Network – Chargé d’affaires
franck.lestrat@isatech.fr py.lenain@we-n.eu
contributeurs
3. TRAÇABILITE
Frédéric PETIT Adrien SANDRINI
Acal BFI – Business Development Director Precogs – PDG & co-fondateur
frederic.petit@acalbfi.fr adrien.sandrini@precogs.com
Christophe LOTZ Philippe GEOFFROY
ASTER Technologies – PDG SAP – Directeur de l’Industrie 4.0 France
christophe.lotz@aster-technologies.com philippe.geoffroy@sap.com
Simon LE BAYON Christophe POIRIER
isatech – Corporate General Manager Visteon Corporation – Responsable logistique
simon.lebayon@isatech.fr christophe.poirier@visteon.com
Eric MEYNET
LACROIX Electronics – Corp. Manufacturing Dvlpt. Mngr.
e.meynet@lacroix-electronics.com
contributeurs
6. MODÈLE DE TRANSFORMATION
Patrick MARIONNEAU Alexandre LASSIS
EMKA Electronique – PDG SAP – Director, Innovation & Value Advisory
patrick.marionneau@emkaelec.com alexandre.lassis@sap.com
Anthony GILBERT Stéphane DUPOUX
Eolane – Deputy Industrial Director SEICA – Directeur Général France
anthony.gilbert@eolane.com dupoux@seica.fr
Dominique MAISONNEUVE Cédric ENARD
LACROIX Electronics – Smart Industry Proj. Mngr We-Network – Ingénieur Conseil
d.maisonneuve@lacroix-electronics.com c.enard@we-n.eu
Eric BOURRELI
Refacteo – PDG et fondateur
eric.bourreli@refacteo.com
contributeurs
WE-Network
Vincent BEDOUIN, Président
v.bedouin@we-n.eu
Sébastien ROSPIDE, Directeur Général
s.rospide@we-n.eu
ACSIEL
Gilles RIZZO, Délégué Général
grizzo@acsiel.fr
Implanté en France depuis 1990, Roland Berger est le premier cabinet de conseil de
Direction Générale d’origine européenne avec 2 400 collaborateurs répartis dans 50
bureaux et 34 pays. Le bureau de Paris rassemble plus de 300 collaborateurs, dont
210 consultants et 30 Partners, et conseille les grands groupes français et
internationaux sur les problématiques clés de l’entreprise.
Navigating Complexity
Depuis 50 ans, Roland Berger aide ses clients à s’adapter au changement. Pour les 50
prochaines années, nous nous engageons à soutenir nos clients dans les défis qui les
attendent, en leur permettant de trouver leur chemin dans un monde complexe. Pour
cela nous les aidons à élaborer et mettre en œuvre les stratégies adaptées, en vue
d’un succès durable.
Vers
Versl’Industrie Electronique du Futur 139
l’Industrie Electronique
Avec la collaboration de : Avec le financement de :