Orthod Fr 2020;91:239–248

© SFODF, 2020
https://doi.org/10.1684/orthodfr.2020.025 Article original

Le traitement interceptif des malocclusions de classe III

par masque facial : quelle incidence sur les voies
aérifères supérieures ?
Hassen DAKHLAOUI*, Rim BEN EL KAHLA, Hiba GMATI, Mariem NASFI,
Anissa EL YEMNI ZINELABIDINE
Unité d’Orthodontie, CHU Farhat Hached de Sousse, 4000 Sousse, Tunisie
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.

MOTS CLÉS : Résumé – Introduction : L’objectif de cette étude rétrospective était de décrire les
Malocclusion / effets dento-squelettiques du masque facial de protraction maxillaire et de déter-
Classe III / miner leur incidence sur les dimensions des voies aérifères supérieures. Matériels
Orthodontie / et méthodes : L’échantillon était composé de 40 enfants présentant une
Interception / classe III squelettique et traité par un masque facial de protraction maxillaire. Sur
Voies aérifères supérieures chaque téléradiographie de profil de début et de fin de traitement orthopédique,
les auteurs ont réalisé un tracé céphalométrique avec la détermination de diffé-
rents points et lignes. L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du logiciel SPSS
version 23,0. Les changements entre T1 (début de traitement orthopédique) et T2
(fin de traitement orthopédique) ont été comparés par le test T pour échantillons
appariés. Enfin, pour montrer la corrélation entre les changements squelettiques et
ceux des dimensions des voies aérifères supérieures, les auteurs ont utilisé le test de
corrélation de Pearson. Le niveau de significativité était de P < 0,05. Résultats : Les
résultats montrent une augmentation significative de la croissance du maxillaire, une
rotation postérieure de la mandibule et une augmentation significative des dimen-
sions des voies aérifères supérieures. On note aussi une corrélation positive entre
les changements squelettiques et ceux des voies aérifères supérieures. Discussion :
Les dimensions des voies aérifères supérieures peuvent être améliorées avec une
protraction maxillaire chez les enfants présentant une classe III squelettique.

KEYWORDS : Abstract – Early treatment of Class III malocclusion by maxillary protraction facial mask:
Malocclusion / effects on craniofacial structures and upper airway dimensions. Introduction: The aim of
Class III / our study was to evaluate the effect of treatment with a maxillary protraction appliance on the
Orthodontics / development of the craniofacial structures and to describe the correlation between the skeletal changes
Interceptive / and the sagittal airway dimension associated with tongue, soft palate, and hyoid bone position
Upper Airway Space in skeletal Class III children. Materials and Methods: A total of 40 patients with Class III
malocclusions were evaluated by the use of lateral cephalograms. Pretreatment and posttreatment
cephalometric radiographs were analyzed; linear and angular measurements were performed
by the same orthodontist. The effect of treatment with a maxillary protraction appliance on the
development of the craniofacial structures were evaluated by Student’s T test and the correlation
between treatment changes in craniofacial morphology and those in upper airway, tongue, soft
palate, and hyoid position was evaluated by Pearson’s correlation test. Results: A significant
increase in maxillary forward growth, inhibition of mandibular forward growth, and clockwise
rotation of the mandible were observed. The statistical analysis revealed that maxillary growth had
a significant positive effect on the superior upper airway sagittal dimension. Conclusion: The
nasopharyngeal airway dimensions can be improved in the short term with maxillary protraction
in skeletal Class III children.

* Correspondance : hdakhlaoui7@gmail.com

239
 240 Orthod Fr 2020;91,239–248
1. Introduction
La dysmorphose squelettique de classe III est variée,
évolutive et sous dépendance génétique. Cette maloc-
clusion peut se manifester jusqu’à la fin de la croissance
condylienne et une récidive des symptômes peut réap-
paraitre à tout âge (de la croissance)14.
La prévalence des malocclusions de classe III varie
en fonction de l’appartenance ethnique de la popu-
lation étudiée. Elle a été estimée de 1 à 5 % des sujets
de type caucasien7,10. La prévalence est plus impor-
tante dans les populations de type asiatique et est de
l’ordre de 9 à 19 %2,5.
Le traitement des malocclusions de classe III est
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.
réputé délicat, principalement en raison de leur
schéma de croissance difficilement prévisible et
potentiellement défavorable. Leur prise en charge
pose de nombreuses interrogations, dont celle du
calendrier thérapeutique : quand faut-il traiter préco-
cement et dans quelles circonstances est-il préférable
de temporiser et d’attendre la fin de la croissance
pour recourir à une chirurgie orthognatique1 ?
Pour le traitement interceptif de la malocclusion
de classe III, le masque facial de protraction maxil-
laire fait figure de référence et est connu pour son
efficacité. Durant des années, plusieurs études ont
été réalisées sur les changements dento-squeletti-
ques après traitement par masque facial, mais peu
d’entre elles ont été menées sur la corrélation entre
ces changements squelettiques et celles au niveau
des voies aérifères supérieures (VAS). En fonc-
tion de l’importance qu’accordent de nos jours les
orthodontistes au syndrome d’apnées/hypopnées
obstructives du sommeil (SAHOS) et par consé-
quent aux dimensions des voies aérifères, différentes
études se sont penchées sur les effets des appareils
orthopédiques de correction de la classe III sque-
lettique et leur impact sur les dimensions des voies
aérifères supérieures.
Dans ce contexte, notre travail s’est penché sur le
sujet en vue de décrire, chez une population ortho-
dontique tunisienne, les effets dento-squelettiques
du masque facial de protraction maxillaire et de
déterminer leur incidence sur les dimensions des
voies aérifères supérieures.
2. Matériels et méthodes
2.1. Échantillon
Nous avons réalisé une étude rétrospective sur un
échantillon de 40 patients (15 garçons et 25 filles)
qui ont consulté le Service d’orthopédie dento-
faciale de l’hôpital universitaire Farhat Hached de
Sousse.
Pour être inclus dans l’étude, les patients devaient
répondre aux critères suivants :
– Être traités au service d’orthodontie du CHU
Farhat Hached de Sousse par un traitement
orthopédique de classe III via un masque facial de
protraction maxillaire.
– Présenter une denture mixte ou permanente.
– Présenter une classe III squelettique et dentaire.
– Présenter un inversé d’articulé antérieur ou bout à
bout incisif observé en bouche et sur les modèles.
– Satisfaire à une manœuvre de De Névrezé néga-
tive pour éliminer les pseudo classes III.
– Sans antécédents de traitement orthodontique et
de chirurgie ORL.
– Sans anomalie congénitale.
– Sans asymétrie squelettique.
– Disposer des téléradiographies de profil de début
(T1) et de fin de traitement orthopédique (T2),
réalisées selon les critères suivant : en occlusion,
taille réelle, échelle 1/1 et barytée, et dans un délai
maximal de 15 jours par rapport au début et à la
fin du traitement orthopédique.
La moyenne d’âge des patients à T1 était de 9,6 ±
2,34 ans.
La durée de traitement a été en moyenne de 8 ±
2 mois.
Le masque facial utilisé dans notre échantillon
fut un masque facial de Delaire ou sa variante
de Petit. La direction de traction est orientée de
haut en bas de 20 à 30 degrés sous le plan d’oc-
clusion pour éviter une rotation antérieure du
plan d’occlusion.
Le masque facial de protraction maxillaire ne
fut pas associé à un disjoncteur maxillaire pour
nous permettre de nous concentrer seulement sur
les effets du masque facial et éviter les éventuels
effets du disjoncteur, notamment au niveau du sens
vertical.
2.2. Recueil des données
Pour chaque dossier, nous avons recueilli les
informations suivantes :
– Nom et prénom du patient.
– Date de naissance (âge).
– Genre.
– Date de consultation.
– Date de début et de fin de traitement orthopédique.
 Dakhlaoui H, Ben El Kahla R, Gmati H, Nasfi M, El Yemni Zinelabidine A. Le traitement interceptif des malocclusions de classe III par masque facial 241

– Date et tracé céphalométrique de chaque téléra-
diographie de profil avant et après traitement.
2.3. Outils de mesure
Sur chaque téléradiographie de profil, nous avons
réalisé un tracé céphalométrique avec la détermina-
tion de différents points et lignes que nous détaille-
rons ultérieurement.
Tous les tracés ont été réalisés par le même opéra-
teur puis vérifiés par l’encadrant.
Le tableau 1 présente un récapitulatif des diffé-
rentes mesures linéaires et angulaires qui ont été
utilisées dans notre étude.
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.
Ces angles et mensurations ont intéressé les
rapports squelettiques antéro-postérieurs (Fig. 1a),
le sens vertical (Fig. 1b), l’os hyoïde (Fig. 1c), la langue
(Fig. 1d), le voile du palais (Fig. 1e) et le nasopharynx
et oropharynx (Fig. 1f).
2.4. Analyse statistique
L’analyse statistique a été réalisée à l’aide du
logiciel SPSS version 23.0. Le test de Shapiro-Wilk
a montré que nos variables suivaient une distribu-
tion normale (P > 0,05). Les changements entre T1
et T2 par l’utilisation du masque facial ont été
comparés par le test T pour échantillons appariés.

Tableau 1. Angles et mensurations utilisées.

Rapport squelettique
Antéro-postérieur SN-CVT Posture de la tête
SNA Position du maxillaire
SNB Position de la mandibule
ANB Décalage squelettique entre le maxillaire et la mandibule
ANS-PNS Longueur du maxillaire
Go-Pog Longueur de la mandibule
Sens vertical FMA Divergence faciale (angle entre F et PM)
PFH (mm) Hauteur faciale postérieure (distance entre S et Go)
LFH (mm) Hauteur faciale inférieure (distance entre ANS et Gn)
TFH (mm) Hauteur faciale totale (distance entre N et Gn)
Os hyoïde MPH (mm) Distance entre H et le plan mandibulaire (PM)
HRGN (mm) Distance entre H et RGN
C3H (mm) Distance entre C3 et H
Langue TGL (mm) Longueur linguale (distance entre Eb et TT)
TGH (mm) Taille de la langue (distance maximale sur la perpendiculaire à Eb-TT sur le dos de
la langue)
Td-PP (mm) Distance entre dos de la langue (Td) et plan palatin (PP)
TT-PVM (mm) Distance entre TT et PVM
Palais mou SPL (mm) Longueur du palais mous (distance entre PNS et P)
SPT (mm) Épaisseur du palais mou (maximum d’épaisseur mesurée sur la perpendiculaire à PNS-P)
SPA Angle du palais mou (angle entre P-PNS et PP)
P-PMV (mm) Distance entre PMV et P
P-FH (mm) Distance entre P et FH
Nasopharynx Pns-ad1 (mm) Distance entre PNS et la paroi postérieure du pharynx le long de la ligne Basion-PNS
Pns-ad2 (mm) Distance entre PNS et le tissu adénoïde sur la ligne entre PNS et le milieu de la
ligne passant par Ba et S
Oropharynx SPAS (mm) Espace postéro-supérieur des VAS (largeur en arrière du palais mou sur une paral-
lèle de la ligne GO-B)
MAS (mm) Espace moyen des VAS (largeur en regard de P sur une parallèle à la ligne GO-B)
IAS (mm) Espace inférieur des VAS (largeur des VAS sur GO-B)
VAL (mm) Hauteur verticale des VAS (Distance PNS- Eb)
 242 Orthod Fr 2020;91,239–248

N
S

Po Or
N
S

Po PFH Or
PNS ANS FMA°
A TFH
ANS
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.

CVT

Go
LFH
B Go

Pog
Gn

a b

PVM

Td-PP

TGH
TT-PVM
TT

TGL
MPH
RGN Eb
C3
C3H H HRGN

c d

Figure 1
Angles et mensurations utilisées : (a) Rapports squelettiques antéro-postérieurs : position du maxillaire (SNA), position de la mandibule
(SNB), décalage squelettique entre maxillaire et mandibule (ANB), longueur du maxillaire (ANS-PNS), longueur de la mandibule (Go-Pog).
(b) Sens vertical : divergence faciale (FMA), hauteur faciale postérieure (PFH), hauteur faciale inférieure (LFH), hauteur faciale totale (HFT).
(c) Os hyoïde : distance entre H et plan mandibulaire (MPH), distance entre H et RGN (HRGN), distance entre C3 et H (C3H). (d) Langue :
longueur linguale (TGL), taille de la langue (TGH), distance entre dos de la langue et plan palatin (Td-PP), distance entre TT et PVM (TT-PVM).
Page 5 : (e) Voile du palais : longueur du palais mous (SPL), épaisseur du palais mou (SPT), angle du palais mou (SPA), distance entre PMV
et P (P-PMV), distance entre P et FH (P-FH). (f) Nasopharynx et oropharynx : distance entre PNS et paroi postérieure du pharynx le long de la
ligne Basion-PNS (Pns-ad1), distance entre PNS et tissu adénoïde sur la ligne entre PNS et le milieu de la ligne passant par Ba et S (Pns-ad2),
espace postéro-supérieur des VAS (SPAS), espace moyen des VAS (MAS), espace inférieur des VAS (IAS), hauteur verticale des VAS (VAL).
 Dakhlaoui H, Ben El Kahla R, Gmati H, Nasfi M, El Yemni Zinelabidine A. Le traitement interceptif des malocclusions de classe III par masque facial
PVM
Po
P-PH
SPT PNS
SPA
SPL
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.
P P-PVM
e f
Enfin, pour montrer la corrélation entre les chan-
gements squelettiques et ceux des dimensions des
voies aérifères supérieures, nous avons utilisé le test
de corrélation de Pearson. Le niveau de significativité
était de P < 0,05
3. Résultats
Les moyennes à la première consultation (T1),
après le traitement par masque facial (T2) et la
différence entre les deux (T2-T1) ont été analysées
à l’aide du test T de Student pour échantillons appa-
riés et les résultats sont présentés dans le tableau 2.
Les résultats montrent des changements squeletti-
ques après traitement par masque facial de protrac-
tion maxillaire. En effet, la mesure de la position
du maxillaire (SNA) a augmenté de 2,83 ± 1,11°,
la mesure du décalage squelettique entre le maxil-
laire et la mandibule (ANB) a augmenté de 3,31 ±
1,47° et la divergence faciale (FMA) a augmenté de
1,52 ± 1,35° et ces changements sont significatifs
(P < 0,05). Par contre, la mesure de la position de
la mandibule (SNB) a diminué de 0,46 ± 1,63°, mais
ce changement n’est pas significatif (P > 0,05). Ceci
est le résultat d’un déplacement en avant du maxil-
laire et d’une rotation postérieure de la mandibule.
Il n’y a pas eu de changements significatifs dans la
243
Or
Pns-ad2
Pns-ad1
Ba PNS
ANS SPAS
MAS
P VAL
IAS
Go
B
Eb
Figure 1 (suite)
position sagittale et verticale de l’os hyoïde. La
longueur linguale a augmenté de façon significative,
la longueur linguale (TGL) ayant augmenté de 4,6 ±
10,65 mm et la distance entre la pointe de la langue
et le plan PVM (TT-PVM) ayant augmenté de 3,09 ±
3,56 mm (P < 0,05). La longueur du palais mou (SPL)
a aussi évolué, ayant augmenté de façon non signi-
ficative de 0,58 ± 4,59 mm (P > 0,05) et la distance
entre le palais mou et le plan de Frankfort (P-FH)
ayant augmenté de 3,22 ± 7,19 mm, ce changement
étant cependant significatif (P < 0,05). Enfin, pour
les mensurations intéressant les voies aérifères supé-
rieures, la distance entre PNS et la paroi postérieure
du pharynx le long de la ligne Basion-PNS (Pns-ad1) a
augmenté de 2,27 ± 2,76 mm, la distance entre PNS
et le tissu adénoïde sur la ligne entre PNS et le milieu
de la ligne passant par Ba et S (Pns-ad2) a augmenté
de 2,01 ± 2,42 mm, l’espace postéro-supérieur des
VAS (SPAS) a augmenté de 1,25 ± 3,2 mm, l’IAS a
augmenté de 1,51 ± 4,49 mm et la hauteur verticale
des VAS (VAL) a augmenté de 2,45 ± 3,89 mm et
ces changements sont tous significatifs (P < 0,05).
Notons aussi l’augmentation de l’espace moyen des
VAS (MAS), mais celle-ci n’est en revanche pas signi-
ficative.
Le tableau 3 présente le résultat du test de corré-
lation de Pearson entre les changements squeletti-
 244 Orthod Fr 2020;91,239–248

Tableau 2. Résultats du test T de Student pour échantillons appariés.

Variables T1 T2 Différence (T2-T1)

Moyenne Moyenne SD Moyenne SD Moyenne P
SNA,° 77,76 2,31 80,60 2,23 2,84 1,11 ***
SNB,° 78,92 2,54 78,46 2,62 -0,46 1,63
Relation antéro-
ANB,° -1,16 1,77 2,15 1,37 3,31 1,48 ***
postérieure
ANS-PNS, mm 47,68 4,00 51,46 4,24 3,78 2,81 ***
Go-Pog, mm 62,82 6,46 62,76 5,55 -0,07 3,49
FMA, ° 28,75 3,22 30,27 3,06 1,53 1,36 ***
PFH, mm 74,57 8,59 76,10 9,70 1,53 5,40
Sens vertical
LFH, mm 63,02 6,78 65,90 6,93 2,88 3,46 ***
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.

TFH, mm 111,84 11,05 116,92 11,44 5,09 5,20 ***

MPH, mm 15,35 5,72 15,85 6,48 0,50 5,97
Os hyoïde HRGN, mm 35,32 6,23 35,31 8,54 -0,01 7,15
C3H, mm 69,30 4,77 34,01 5,17 1,19 3,80
TGL, mm 64,70 11,96 69,30 8,55 4,60 10,65 **
TGH, mm 27,88 6,28 28,30 5,81 0,42 4,15
Langue
Td-PP, mm 8,64 3,20 7,94 3,26 -0,70 2,39
TT-PMV, mm 40,73 5,65 43,83 5,65 3,10 3,56 ***
SPL, mm 28,83 4,03 29,41 4,20 0,59 4,59
SPT, mm 4,46 1,24 4,77 1,00 0,31 1,20
Palais mou SPA, ° 134,85 8,26 134,25 8,97 -0,60 8,08
P-PMV, mm 16,53 3,64 16,30 4,57 -0,23 4,61
P-FH, mm 40,78 5,60 44,00 6,81 3,23 7,19 **
PNS-ad1, mm 19,78 5,12 22,05 4,47 2,28 2,77 ***
Nasopharynx
PNS-ad2, mm 16,33 5,53 18,34 4,40 2,01 2,43 ***
SPAS, mm 17,40 4,93 18,65 4,78 1,25 3,21 *
MAS, mm 11,25 3,56 11,70 2,80 0,45 3,69
Oropharynx
IAS, mm 15,16 4,12 16,68 3,97 1,51 4,49 *
VAL, mm 57,03 10,01 59,48 9,91 2,45 3,90 ***
* P < 0,05 ; ** P < 0,01 ; *** P < 0,001.

Tableau 3. Résultats du test de corrélation de Pearson.

Variables Os Palais
Langue Voies aérifères supérieures
MPH Hyoïde mou
MPH TT-PVM PNS-ad1 PNS-ad2 SPAS P-FH
SNB, ° 0,072 0,178 —0,089 0,067 0,264 0,069
Relation antéro-postérieure
ANS-PNS, mm 0,021 0,654*** 0,453** 0,402* 0,501** 0,123
FMA, ° -0113 0,017 0,208 0,349* 0,154 0,176

LFH, mm 0,196 0,748*** 0,708*** 0,598*** 0,609*** 0,410**

Sens vertical
PFH, mm 0,367* 0,701*** 0,541*** 0,494** 0,668*** 0,253
TFH, mm 0,094 0,797*** 0,690*** 0,687*** 0,614*** 0,388*
* P < 0,05 ; ** P < 0,01 ; *** P < 0,001.
 Dakhlaoui H, Ben El Kahla R, Gmati H, Nasfi M, El Yemni Zinelabidine A. Le traitement interceptif des malocclusions de classe III par masque facial
ques et ceux de l’os hyoïde, de la langue, du palais
mou et des voies aérifères.
Le changement de la distance entre os hyoïde et
plan mandibulaire (MPH) a montré une corrélation
positive avec le changement de PFH (r = 0,367)
(P < 0,05). Le changement de TT-PVM a montré une
forte corrélation positive avec ANS-PNS (r = 0,654)
(P < 0,05). Le changement de P-FH a montré une
corrélation positive avec la hauteur faciale inférieure
(LFH) (r = 0,410) et la hauteur faciale totale (TFH)
(r = 0,388) (P < 0,05). Pour les voies aérifères supé-
rieures, les changements de Pns-ad1 (r = 0,453), de
Pns-ad2 (r = 0,402), de SPAS (r = 0,501) et de VAL
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.
(r = 0,611) ont tous montré une corrélation posi-
tive relativement forte avec la longueur du maxillaire
(ANS-PNS) (P < 0,05).
4. Discussion
Notre étude nous a permis de détailler, à travers
des tracés céphalométriques de 40 patients traités
au service d’orthodontie du CHU Farhat Hached de
Sousse, les différents effets dento-squelettiques du
masque facial de protraction maxillaire lors du trai-
tement orthopédique des malocclusions de classe III.
Le traitement orthodontique, qu’il soit orthopé-
dique ou chirurgical, engendre non seulement des
mouvements dentaires, mais aussi des changements
des dimensions squelettiques causant à leur tour
des changements de taille et de position des tissus
mous adjacents16. Notre étude a ainsi confirmé l’in-
cidence des changements squelettiques engendrés
par le traitement de la malocclusion de classe III par
masque facial de protraction maxillaire sur les chan-
gements de dimensions de l’os hyoïde, de la langue,
du palais mou et des voies aérifères supérieures.
4.1. Effets dento-squelettiques du masque facial
Nos résultats montrent des changements sque-
lettiques après traitement par masque facial de
protraction maxillaire. Ce dernier affecte à la fois le
maxillaire et la mandibule.
L’augmentation significative de SNA, de ANB et
de ANS-PNS contre la diminution non significative
de SNB et de la longueur mandibulaire (Go-Pog)
(Tab. 2) montre qu’on a une stimulation de la crois-
sance maxillaire. Les forces exercées, selon une
direction antéro-inférieure sur le maxillaire, vont
stimuler la croissance en avant de ce dernier et ainsi
provoquer un mouvement d’avancée de la dentition
maxillaire8,15. Ceci est confirmé par les résultats de
245
notre étude qui sont en accord avec les résultats de
plusieurs autres études18,22,23, notamment celle de
Lee, et al.15,16.
Pour plusieurs auteurs, il existe une relation entre la
posture de la tête et la taille des voies aérifères supé-
rieures16,17. Donc, afin de déterminer si la position de
la tête était la même pendant les deux projections et
donc d’éliminer le fait qu’elle ait influencé les rapports
sagittaux, la posture de la tête (SN-CVT) a été utilisée,
et aucune différence significative n’a été trouvée dans
la position de la tête mesurée avant traitement (T1)
et après traitement (T2).
Pour le sens vertical, les forces réciproques exer-
cées en direction postérieure sur la mandibule vont
causer une rotation postérieure de cette dernière et
ainsi induire une ouverture du sens vertical9,12.
En effet, la diminution très minime et non signi-
ficative de SNB (-0,46 ± 1,63° avec P > 0,05) et de
Go-Pog (-0,07 ± 3,49 mm avec P > 0,05) et l’aug-
mentation significative de FMA par 1,52 ± 1,35°
(P < 0,05) nous montrent que c’est une rotation
postérieure de la mandibule qui est observée plutôt
qu’une inhibition de la croissance mandibulaire.
Ceci est en accord avec les résultats trouvés dans la
méta-analyse de Rongo, et al.22 et les résultats des
études de Lee, et al.15, et Yagci et Uycal25.
Concernant la hauteur faciale, nos résultats montrent
une augmentation significative de LFH (+2,88 ±
3,46 mm, P < 0,05) et TFH (+5,09 ± 5,20 mm, P < 0,05),
ce qui montre une augmentation de la hauteur faciale
inférieure et logiquement de la hauteur faciale totale.
Ceci est le résultat de la rotation postérieure de la
mandibule après utilisation du masque facial de protrac-
tion maxillaire. Pour Rongo, et al.22, plus le patient était
âgé, plus le degré de rotation postérieure survenant
après le traitement orthopédique était important.
Par conséquent, même si le traitement orthopé-
dique précoce de la malocclusion de classe III pour-
rait être efficace à court terme, il ne devrait pas être
recommandé chez les patients hyperdivergents et en
fin de croissance chez lesquels l’augmentation de la
divergence mandibulaire serait indésirable.
La durée moyenne de traitement orthopédique
a été de 8 ± 2 mois, cette durée n’a pas été jugée
trop longue et ne devrait donc pas interférer avec
les effets de la croissance normale du maxillaire.
En effet, selon une étude de Oktay et Ulukaya20,
les changements squelettiques et ceux au niveau
du volume du pharynx chez des patients âgés de
11,7 ans sur une durée de huit mois étaient négli-
geables. Ceci pourrait confirmer que les effets
 246 Orthod Fr 2020;91,239–248

observés sur le maxillaire sont plus en rapport avec le
traitement orthopédique par masque facial qu’avec
la croissance maxillaire pendant cette période.
4.2. Incidence des effets dento-squelettiques
du masque facial sur les dimensions des voies
aérifères supérieures
4.2.1. Incidence sur l’os hyoïde
Notre étude a montré qu’il n’y a eu aucun chan-
gement de position verticale ou antéro-postérieure
de l’os hyoïde après traitement par masque facial,
ce qui est en accord avec les résultats trouvés par
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.
P < 0,05) entre les changements de TT-PVM et ceux
de ANS-PNS. Ceci confirme les propos de Hiyama, et
al.8 et de Ming, et al.19 et on peut alors penser que la
position plus antérieure de la langue après le traite-
ment orthopédique par masque facial est due essen-
tiellement à la croissance en avant du maxillaire qui a
libéré de l’espace pour cette dernière.
4.2.3. Incidence sur le palais mou
Plusieurs auteurs ont rapporté qu’un position-
nement plus antérieur de la langue permettrait un
avancement du voile du palais, augmentant ainsi
la largeur des voies aérifères8,19,21. Les résultats de

Lee, et al.16, ainsi que ceux trouvés par Balos, et al.2.
Une étude de Celikoglu4 montre par ailleurs que
l’utilisation d’un masque facial simultanément avec
un disjoncteur maxillaire a un effet significatif sur la
position verticale de l’os hyoïde avec une position
plus basse de ce dernier.
4.2.2. Incidence sur la langue
Les résultats de notre étude montrent une
augmentation significative (P < 0,05) de TGL et
TT-PVM. Ceci signifie que la langue occupe une posi-
tion plus antérieure dans la cavité orale après le traite-
ment orthopédique. Hiyama, et al.8 ont rapporté que
la langue était positionnée plus antérieurement grâce
à l’augmentation d’espace au niveau de la cavité orale
qui est causée par la croissance en avant du maxillaire.
Dans notre étude, le test de corrélation de Pearson
a montré une forte corrélation positive (r = 0,654,
notre étude montrent quant à elle une augmen-
tation significative de P-FH, ce qui signifie effec-
tivement une position plus antérieure du voile du
palais. Et si on se réfère aux résultats précédents de
notre étude qui ont montré une position plus anté-
rieure de la langue, nous pouvons alors confirmer
les propos de Hiyama, et al.8 qui rapportent qu’un
positionnement plus antérieur de la langue a permis
un avancement du voile du palais, permettant à son
tour une augmentation des dimensions des voies
aérifères supérieures (Fig. 2).
4.2.4. Incidence sur les voies aérifères
supérieures
Dans une étude en rhinomanométrie, Ghoreishian
et Gheisari6 ont montré que le déplacement du maxil-
laire en avant par une chirurgie de Lefort I diminuait
la résistance nasale et améliorait la respiration en

a b
Figure 2
Schémas simulant la répercussion des effets dento-squelettiques du masque facial sur la position
de la langue et du palais mou. (a) Avant traitement et (b) après traitement.
 Dakhlaoui H, Ben El Kahla R, Gmati H, Nasfi M, El Yemni Zinelabidine A. Le traitement interceptif des malocclusions de classe III par masque facial
augmentant le flux d’air. Lee, et al.16, Sayinsu, et al.24
et Kaygisiz, et al.11, de leur côté, ont rapporté une
augmentation des dimensions au niveau de l’espace
aérien qui est supérieure au niveau du nasopharynx
par rapport à celle décrite au niveau de l’oropharynx.
Les résultats de notre étude ont montré au niveau
du nasopharynx une augmentation significative de
Pns-ad1 et de Pns-ad2 et ces résultats sont nettement
significatifs (P < 0,01). Au niveau de l’oropharynx, nos
résultats montrent une augmentation significative de
SPAS et de VAL (P < 0,05). Ces résultats montrent
non seulement une augmentation des dimensions des
voies aérifères supérieures au niveau du nasopharynx
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.
mais aussi au niveau de l’oropharynx, ce qui est en léger
désaccord avec les résultats trouvés par Lee, et al.16.
De leur côté, Kilinc, et al.12 ont eux aussi rapporté une
augmentation de l’espace aérien au niveau du naso-
pharynx mais aussi de l’oropharynx, en mentionnant
que la cause était la réduction relativement minime de
SNB et la rotation postérieure peu importante de la
mandibule. Le test de corrélation de Pearson a montré
que les changements de Pns-ad1 (r = 0,453, P < 0,05)
et de Pns-ad2 (r = 0,402, p < 0,05) ont une corré-
lation positive avec l’augmentation de ANS-PNS, ce
qui montre que la stimulation de la croissance maxil-
laire par le masque facial a permis l’augmentation de
l’espace aérien au niveau du nasopharynx. Ce même
test nous montre aussi une corrélation positive entre
les changements de SPAS (r = 0,501, P < 0,05) et
ceux de ANS-PNS, ce qui nous laisse penser que la
stimulation de la croissance maxillaire par le masque
facial a permis l’augmentation des dimensions des
voies aérifères au niveau du nasopharynx. Ceci nous
permet donc de confirmer les résultats montrés par
différentes études et qui stipulent que la stimulation
de la croissance du maxillaire a permis une position
plus antérieure de la langue, entraînant à son tour une
position plus antérieure du voile du palais permettant
un dégagement des voies aérifères supérieures et une
augmentation de leurs dimensions, surtout au niveau
du nasopharynx.
Une étude de Kaygisiz, et al.11 sur les effets à
long terme de la protraction maxillaire sur les voies
aérifères montre que l’augmentation des dimensions
des VAS est restée significative quatre ans après la
fin du traitement orthopédique par masque facial.
4.3. Les limites de l’étude
Le point le plus critiquable de notre étude peut
être l’absence de groupe de contrôle (population
témoin non traitée) qui aurait permis de comparer
247
les effets du masque facial à ceux de la croissance
naturelle de l’enfant. En effet, des études ont
comparé les effets de la protraction maxillaire chez
des patients traités par masque facial et des sujets
non traités et ont trouvé que la différence dans les
résultats est significative. Certains auteurs20 ont
mené une étude longitudinale évaluant la croissance
des tissus au niveau de l’oropharynx et ont montré
que le taux de croissance de ces tissus entre 9 et
12 ans était très faible. Il faut aussi souligner la diffi-
culté de recruter un groupe de patients non traités
et ceci pour des raisons éthiques et même pénales
car ceci pourrait représenter une perte de chance
pour l’enfant, surtout si ce dernier est en période
pré-pubertaire ou même pubertaire3.
Un autre point critiquable peut être le fait que les
mesures des dimensions des voies aérifères supé-
rieures ont été évaluées sur des mesures céphalo-
métriques en deux dimensions. En effet, les mesures
concernant les voies aérifères supérieures, l’os
hyoïde et la langue sont connues pour avoir une
corrélation avec celles utilisant la tomodensitomé-
trie, et étaient reproductibles en position de repos
de la tête. Dans des études portant sur les voies
aérifères supérieures, le cone beam (CBCT) a été
utilisé pour mesurer la largeur antéro-postérieure, la
largeur horizontale et le volume des voies aérifères
supérieures13. Il serait donc plus judicieux et plus
précis d’évaluer les mensurations des voies aérifères
supérieures sur des tomodensitométries et des
coupes en 3D permettant la visualisation de diffé-
rentes structures cranio-faciales et ainsi de mieux
différencier les tissus mous et l’espace pharyngien
supérieur. Cela dit, il n’est pas évident d’avoir des
tomodensitométries pour des patients pour lesquels
la téléradiographie de profil est en général suffisante
pour poser un diagnostic céphalométrique précis.
Un dernier point concerne l’analyse céphalomé-
trique qui a été réalisée uniquement par un seul
opérateur et contrôlée par un superviseur. En effet,
vu l’intervariabilité importante entre les opérateurs
et en considérant la difficulté d’identification des
structures sur lesquelles portaient leurs mesures,
il aurait été préférable d’avoir au minimum deux
opérateurs agissant en double aveugle pour tracer
et analyser les données céphalométriques et déter-
miner un score de variabilité.
5. Conclusion
En conclusion, les résultats de notre étude nous
permettent de dire que le traitement orthopédique
 248 Orthod Fr 2020;91,239–248
des malocclusions de classe III par masque facial
de protraction maxillaire semble être très béné-
fique pour la fonction respiratoire car il permet une
augmentation significative des dimensions des voies
aérifères supérieures, évitant ainsi toute aggrava-
tion d’une éventuelle dysfonction respiratoire, ainsi
que de ses nombreuses répercussions sur la sphère
oro-faciale.
Liens d’intérêt
Les auteurs déclarent n’avoir aucun lien d’intérêt
concernant les données publiées dans cet article.
Copyright © 2022 John Libbey Eurotext. Téléchargé par PR NOUREDINNE AHMED FOUATIH le 08/12/2022.
Références
1. Amat P. Traitement précoce des malocclusions de classe III :
les faits. Orthod Fr 2013;84:41-52.
2. Balos Tuncer B, Ulusoy C, Tuncer C, Turkoz C, Kale Varlik S.
Effects of reverse headgear on pharyngeal airway in patients
with different vertical craniofacial features. Braz Oral Res
2015;29.
3. Béry A. Le préjudice réparable : la perte de chance. Orthod
Fr 2013;84:15-27.
4. Celikoglu M, Buyukcavus MH. Changes in pharyngeal
airway dimensions and hyoid bone position after maxillary
protraction with different alternate rapid maxillary expan-
sion and construction protocols: A prospective clinical study.
Angle Orthod 2017;87(4):519-525.
5. Chan GK. Class III malocclusion in Chinese: etiology and
treatment. Am J Orthod 1974;65:152-156.
6. Ghoreishian M, Gheisari R. The effect of maxillary multidi-
rectional movement on nasal respiration. J Oral Maxillofac
Surg 2009;67(10):283-286.
7. Haynes S. The prevalence of malocclusion in English
children aged 11-12 years. Rep Congr Eur Orthod Soc
1970:89-98.
8. Hiyama S, Suda N, Ishii-Suzuki M, Tsuiki S, Ogawa M,
Suzuki S, et al. Effects of maxillary protraction on craniofa-
cial structures and upper-airway dimension. Angle Orthod
2002;72(1):43-47.
9. Ishii H, Morita S, Takeuchi Y, Nakamura S. Treatment effect
of combined maxillary protraction and chincap appliance
in severe skeletal Class III cases. Am J Orthod Dentofacial
Orthop 1987;92(4):304-312.
10. Jackson GW, Kokich VG, Shapiro PA. Experimental
and postexperimental response to anteriorly directed
extraoral force in young Macaca nemestrina. Am J Orthod
1979;75(3):318-333.
11. Kaygisiz E, Tuncer B.B, Yuksel S, Tuncer C, Yildiz C. Effects
of maxillary protraction and fixed appliance therapy on the
pharyngeal airway. Angle Orthod 2009;79(4):660-667.
12. Kilinc AS, Arslan S, Kama J, Ozer T, Dari O. Effects on the
sagittal pharyngeal dimensions of protraction and rapid
palatal expansion in Class III malocclusion subjects. Eur
J Orthod 2008;30(1):61-66.
13. Kim YI, Kim SS, Son WS, Park SB. Pharyngeal airway
analysis of different craniofacial morphology using cone-
beam computed tomography (CBCT). Korean J Orthod
2009;39:136-145.
14. Le Gall M, Philip C, Salvadori A. Traitement précoce des
classes III. Orthod Fr 2011;82:241-252.
15. Lee DY, Kim ES, Lim YK, Ahn SJ. Skeletal changes of maxil-
lary protraction without rapid maxillary expansion: a compa-
rison of the primary and mixed dentition. Angle Orthod
2010;80(4):692-698.
16. Lee JW, Park KH, Kim SH, Park YG, Kim SJ. Correlation
between skeletal changes by maxillary protraction and upper
airway dimensions. Angle Orthod 2011;81(3):426-432.
17. Malkoc S, ÜsÜmez S, Nur M, CE. D. Reproducibility of
airway dimensions and tongue and hyoid positions on
lateral cephalograms. Am J Orthod Dentofacial Orthop
2005;128:513-516.
18. Mandall N, DiBiase A, Littlewood S, Nute S, Stivaros N,
McDowall R. Is early class III protraction facemask treat-
ment effective ? A multicentre, randomized, controlled trial:
15-month follow-up. J Orthod 2010;37:149-161.
19. Ming Y, Hu Y, Li Y, Yu J, He H, Zheng L. Effects of maxillary
protraction appliances on airway dimensions in growing class
III maxillary retrognathic patients: A systematic review and
meta-analysis. Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2018;105:138-145.
20. Oktay H, Ulukaya E. Maxillary protraction appliance effect
on the size of the upper airway passage. Angle Orthod
2008;78(2):209-214.
21. Ozbek MM, Memikoglu TU, Gogen H, Lowe AA, Baspinar
E. Oropharyngeal airway dimensions and functional-
orthopedic treatment in skeletal Class II cases. Angle Orthod
1998;68(4):327-336.
22. Rongo R, D’Antò V, Bucci R, Polito I, Martina R, Michelotti
A. Skeletal and dental effects of Class III orthopaedic treat-
ment: a systematic review and meta-analysis. J Oral Rehabil
2017;44(7):545-562.
23. Sachio T, Hiroyuki I, Shozaburo H, Shunsuke T, Madoka Y,
Akiko A. Occlusal and Skeletal Changes induced by Protraction
Facemask combined withSlow Maxillary Expansion. Journal
of Hard Tissue Biology 2017;26(2):141-148.
24. Sayinsu K, Isik F, Arun T. Sagittal airway dimension
following maxillary protraction: a pilot study. Eur J Orthod
2006;28:184-189.
25. Yagci A, Uysal T. Effect of modified and conventional face-
mask therapy on condylar position in Class III patients.
Orthod Craniofac Res 2010;13(4):246-254.