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Le Cameroun, pays désormais abandonné en pilotage automatique, no man’s land à ciel ouvert,

leader mondial de la gouvernance par décret, champions des Poids lourds en matière de
détournement et de prévarication des caisses de l’Etat. Voilà 4 ans que Paul Biya qui s’était juré de
poursuivre une mission entamée en novembre 1982, ne cesse de prouver aux yeux de tous, qu’il est
plus facile de plomber une nation toute entière, que de se sacrifier pour son progrès. Voilà 4 ans que
le Boeing Cameroun est guidé par un pilote sans formation, handicapé de vision, un technicien sans
faits d’armes, un professionnel sans CV. Le locataire du Palais d’Etoudi n’a pas présidé de conseil des
ministres depuis bientôt trois ans, et parle aux camerounais via son secrétaire général, Ferdinand
Ngoh Ngoh, la plaque tournante des affaires du pays, à l’heure actuelle. Mais où est donc passé Paul
Biya ? Papy est-il au courant de tous ces vents et marées qui secouent la République ? Cette
outrancière inflation qui a pris corps et grossit de jour en jour, sous le regard impuissant du ministre
du commerce ? Cette dette davantage asphyxiante que Louis Paul Motaze, ministre des finances
continue de camoufler sous le fallacieux prétexte de la soutenabilité ? Mais où est donc passé Paul
Biya ? Est-ce à partir de l’Europe que Papy prévoit enfin rendre officielle la copie du réaménagement
ministériel tant attendu ? Que va chercher Paul Biya en Europe à la veille de la célébration d’une fête
dite de l’Unité Nationale ? Peut-on célébrer l’unité Nationale sans la présence de celui qui est censé
l’incarner ? Paul Biya s’apprête-t-il à surprendre les camerounais en faisant présider les défilés
militaires et civils par un Secrétaire Général nommé ? Ou alors le plan hourdi est celui de l’annulation
à la dernière minute sous le prétexte de la pandémie à COVID-19 qui ne continue de sévir que dans
les têtes en mal d’inspiration de quelques dirigeants véreux ? Dans un cas comme dans l’autre, ça ne
trahit que la situation actuelle dans laquelle est plongée le pays. Un pays hyper mal gouverné, où des
hommes, éternels ministres ont crée et ficelé des réseaux sordides de détournements des deniers
publics. En fil de trame, les lignes 65 et 94 du Budget de l’Etat. Aucune pudeur, aucune bienséance,
aucune délicatesse, aucune décence, aucune honte…dans la gestion. Le Cameroun de Paul Biya c’est
désormais un ring dans lequel ne reste sur le tapis que les plus forts, les longs bras. C’est eux qui
dirigent le pays, qui commandent la justice, qui manipulent la presse, qui intimident, qui font la pluie
et le beau temps. Leur stratagème est connu : Ils fabriquent des hommes d’affaires ou mieux, des
opérateurs économiques alors qu’en réalité, c’est eux qui se cachent derrière la prétendue fortune
de ces prête-noms. Oui au Cameroun de Paul Biya, on peut se réveiller un matin dans un bidonville,
prendre un car de fortune pour Yaoundé, aller avec un ami, un tonton, un oncle ou un grand
camarade du Parti au Bureau d’un Ministre, faire un détour chez le Ministre pour manger midi,
ressortir en après midi avec un demi-milliard de francs CFA dans le compte bancaire. Le lendemain,
on rentre sur Douala en avion, on fait le tour des grandes quincailleries, on commande le matériel et
on confie le job à un jeune entrepreneur lui aussi recommandé. Trois mois plus tard, on est PDG d’un
groupe comprenant un hôtel trois niveaux, deux restaurants, une cave, une mini-cité de 10 studios et
20 chambres dans une zone Universitaire. Au diable l’ANIF et autres institutions de contrôle. Malheur
au banquier ou au contrôleur qui osera t’interpeller pour la moindre question, il recevra un coup de
fil comme jamais dans sa vie : le barrissement de l’éléphant qui protège son marigot. Oui au
Cameroun de Paul Biya, tous les ministres sont des milliardaires, en francs CFA. La modestie de
certains n’est qu’un leurre pour ne pas passer sous la coupe des regards malveillants. Au Cameroun
de Paul Biya, il ne faut chercher les grands diplômes, il faut fouiller les réseaux. Au Cameroun de Paul
Biya, être premier à l’école ou major à l’université est une perte de temps. Le matricule est une
question de relation, pour qui n’a pas les sous pour s’offrir un concours. Du coup, si les églises de
réveil prolifèrent, c’est pour former le plus de misérables possibles à la conquête de l’espoir. L’espoir
de se réveiller un matin, d’être présenté à un quelqu’un d’en haut et il décide de te faire confiance
en te mettant dans la peau d’un entrepreneur prospère. Trois-quarts d’immeubles dans les grandes
métropoles de ce pays n’ont jamais fait l’objet d’investigations sur l’origine des fonds de leurs
pseudo-détenteurs. En réalité, c’est une manœuvre gouvernementale qui s’inscrit dans le sillage de
la solidarité. Volons mais protégeons-nous les uns des autres. Malheur au délégué départemental, au
sous-préfet ou même au délégué régional qui va oser parler d’application de la loi. S’il ne finit pas en
compléments d’effectifs dans la salle d’attente d’un ministère, il finira comme Chef service des
archives dans un arrondissement sans eau, sans lumière, sans réseau téléphonique, sans route. Au
Cameroun de Paul Biya, au diable l’intégrité. Honorabilité, incorruptibilité, probité, équité,
honnêteté, impartialité, pureté, chasteté…ont déjà été relégués aux calendes grecques. Chacun ne
pense plus qu’à l’abondance financière. Un terrain, des maisons, des voitures, des vigiles, des
femmes de ménages, des voyages en première classe, le commandement… sans formation, sans
investissement, sans douleur, sans stratégie, sans management. Comme ça, juste comme ça, par un
coup de baguette magique. Au pays de Paul Biya, 51% du budget de l’Etat continue d’être
consacré aux dépenses de fonctionnement, 130 milliards Fcfa de subventions aux entreprises
publiques, 42 milliards Fcfa pour les primes et gratifications, etc. Les Collectivités territoriales
décentralisées s’en tirent avec un maigre os, à peine 15% du budget à répartir à 360 communes et
désormais aussi, des Conseils Régionaux. Malgré l’enlisement de la double crise financière et
sécuritaire depuis plus de quatre ans, le pouvoir de Yaoundé a maintenu des dépenses qui tranchent
net avec l’exigence de rationalisation et d’amélioration de la qualité préconisées par les bailleurs de
fonds mondiaux. Au pays de Paul Biya, 181 milliards de francs CFA de dette aux enseignants, 42
milliards Fcfa pour les primes et gratifications aux membres des administrations publiques. Un
véritable paradoxe pour une politique dit-on engagée sous le prisme de la rigueur et de la
moralisation. Au pays de Paul Biya, les hôpitaux dits de référence écument les ciels bleuâtres des
quartiers hupés des grandes métropoles. Pourtant, le gouvernement ne dépense pas moins de 8
milliards et demi par an pour les évacuations sanitaires de ses grabataires. 65 ministres et assimilés,
une gloutonnerie outrancière qui plombe le développement du pays. Oui que voulez-vous ?
Comment un pays qui dit vouloir se développer peut-il consacrer seulement 27% de son budget à
l’investissement ? Et dans ces 27%, les marchés fictifs, les rétrocommissions, le gré à gré dit
d’urgence, les irrégularités et fautes de gestions, font qu’à peine 12% seulement prennent la voie de
l’investissement. Au pays de Paul Biya, l’augmentation effrénée des dépenses en biens et en services ;
l’accroissement excessif des missions notamment à l’étranger ; la multiplication des comités et des

projets inappropriés ; l’accroissement abusif des subventions sont le train-train quotidien des gens

d’en haut. Mais où est donc passé Paul Biya ? Que dit-il au finish du rapport de la chambre des
comptes ? Voilà déjà plusieurs mois que le gendarme des finances publiques au Cameroun a évalué à
18 milliards de francs CFA les cas avérés de détournements dans la gestion du Fonds Covid-19. Entre

paiement intégral des prestations non achevées, marchés fictifs, surfacturations, opacité du profil
des promoteurs de certaines entreprises attributaires de marchés et la question de leur propriété
réelle, paiements sans pièces justificatives… les gens d’en haut on englouti plusieurs milliards de
francs CFA et à date, Paul Biya semble s’en foutre éperdument. Monsieur le Président de la
République, comment des gens peuvent-ils détourner près de 20 milliards de francs CFA au
détriment d’une population pauvre et abusée, et continuer à être en fonction, continuer à être en
liberté ? Comment pouvez-vous fermer les yeux sur tant de dérives, malgré l’intangibilité des preuves
que vos propres institutions vous brandissent ? Quel Cameroun souhaitez-vous léguer à la postérité
Excellence ? Vous parliez en 92 de paix et de prospérité. Etiez-vous sérieux ? Si oui, pouvez-vous me
dire Excellence quels types d’ingrédients mettiez-vous dans paix et dans prospérité ? Un pays en
lambeaux, un pays dans l’abîme, un pays dans le ravin, qui doit aujourd’hui recourir à l’aide du Congo
pour un approvisionnement en ciment, qui doit recourir à l’aide des institutions de Bretton Woods,
pour continuer à financer des sempiternels projets jamais achevés. Louis Paul Motaze est déjà à la
quête de 200 milliards de francs CFA sur le

Le 20 mai prochain, le pays va célébrer la fête dite de l’Unité nationale, De quelle unité parle-ton ?
Non Excellence, il n’y a pas d’unité dans le brigandage, le déplombage, le maraudage, le cambriolage,
l’escroquerie, la truanderie, la grivèlerie, la prédation, la concussion, la prévarication outrancière de
la fortune publique. L’unité telle qu’on nous la présente sous votre règne est un vase vide, une
porcelaine de pacotille, un œuf pourri. Elle ne trouve son sens que dans la loi du plus fort gagne. Une
unité dans un creuset du mensonge, de la duperie. Oui Excellence Monsieur le Président de la
République, où est passé le projet de l’échangeur du Rond-point de la primature ? Comment
expliquer qu’un échanger devant sens à l’urbanisme de la plus grande ville d’un pays pauvre, se mue
du jour au lendemain en une œuvre architecturale lugubre, sinistre, funeste, morne, glauque…si et
tant qu’en lieu et place du Chef du Gouvernement, c’est un ministre qui est chargé de son
inauguration ? Comment expliquer qu’un projet minier qui devrait relever des compétences, du
savoir-faire et de l’expansion de la SONAMINES, soit dévoyé, bradé, bazardé, brocanté, soldé par un
citoyen sans aucun fait d’armes dans le développement de ce pays ? Un ministre peut-il décider de se
lever un matin et prendre un acte administratif aussi gravissime qui engage sur 50 ans la vie de toute
une nation, sans que personne ne trouve à redire ? Qu’est réellement devenu ce pays ? Que peut
faire Synostyl que la SONAMINES si bien administrée, bien gérée, bien portée…ne pourrait. Chacun
ne cherche plus que là où grignoter, picorer, becqueter, grapiller, ronger le budget de l’Etat, et
plonger le pays dans le chaos total. Oui après votre départ Excellence, ils s’en iront, dans des pays
voisins ou en occident, vivre une fin de vie fastueuse, somptueuse, opulente, princière, à l’image de
leur vie actuelle sous votre règne. Monsieur le Président de la République, je ne peux tout dire dans
une chronique. J’ai appris que vous revenez cette semaine même. On abordera d’autres sujets à la
maison, en tête à tête. Bonne écoute et à bientôt.

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