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La Mode et la Ville (Le Monde diplomatique, juillet 1954) https://www.monde-diplomatique.

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La Mode et la Ville

M
���� Rouff a créé pour la vicomtesse de Ribes une très belle robe du soir de style
romantique en organdi blanc. La jupe, épanouie en corolle, est faite de panneaux
d’orqandi découpés en longs pétales et ourlés d’un volant tuyauté. Au bal donné par
Mme David – Weill dans le parc de son hôtel particulier de Neuilly, cette robe fut
particulièrement remarquée.

De « Sunset Boulevard » à l’avenue Montaigne : Lors de son passage à Paris la célèbre actrice
américaine Gloria Swanson consacra un de ses après-midi à admirer les modèles de Christian Dior.

· Lors de son mariage avec M. Bertrand Grandval, fils de M. Gilbert Grandval, ambassadeur de
France en Sarre, miss Sheila Morrisson portait une robe de mariée créée par Jacques Heim, robe
entièrement en tulle blanc plissé et gaufré sur fond bleu très pâle. Le petit voile court très vaporeux
s’échappait d’un bonnet de tulle blanc bleuté. Charmant détail : deux petits pages portant le tartan
bleu et vert du clan Morrisson formaient la juvénile escorte de la jolie mariée.

· L’élégance masculine à travers le monde est également ponctuée de couvre – chefs choisis à Paris, et
Léon vient d’envoyer par avion un panama naturel à l’adresse de S. E. Noci-Perkel, ambassadeur de
Turquie à Bagdad. Pour le maharajah de Kashmir, ce chapelier a sélectionné quatre feutres d’une
extrême souplesse et de forme semblable (calotte basse, petit bord) mais de tons différents, ainsi qu’un
feutre chiné feuille morte très élégant pour jouer au golf.

De nombreux diplomates restent fidèles ici au « Eden » (est-ce un nom prédestiné ?) bleu marine, qui
est le chapeau le plus élégant pour accompagner le costume marine habillé qui demeure pour certains
une sorte d’uniforme qui ne dit pas son nom, l’uniforme de la vie mondaine de l’après-midi.

· Il n’est joli chapeau que de Paris. Aussi n’est-il pas étonnant de voir toutes les femmes élégantes se
coiffer faubourg Saint – Honoré ou avenue Matignon. L’autre jour Denise Chabaud préparait dans de
petits cartons ronds deux adorables chapeaux destinés à être envoyés à Mme Capitanides,
ambassadrice de Grèce en Yougoslavie : une petite toque de paille blanche perlée d’or et soulignée en
travers de sa calotte d’un ruban d’or, et un chapeau de forme décalée en « parabaka » cerise, fleuri sur
le côté droit d’un bouquet de fruits. Pour Mme Gajewska, cette modiste vient de créer une
« barquette » de velours noir simplement garnie d’une voilette courte. L’ambassadrice de Pologne
portait ce chapeau avec un ensemble blanc.

· La tradition tient au coeur de chaque Français et s’exprime une fois de plus à l’occasion du
cinquantenaire de l’Entente cordiale. Si en France chacun cherche à manifester son attachement à
cette alliance, il en est de même en Angleterre. C’est ainsi que lady Jebb, femme de l’ambassadeur de
Grande – Bretagne, a confié à un coiffeur français, « Pierre et René », le soin de la coiffer.

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La Mode et la Ville (Le Monde diplomatique, juillet 1954) https://www.monde-diplomatique.fr/1954/07/A/21200

Du Venezuela à ta rue de la Paix


Cocktail très sympathique dans les salons de Jean Parmentier, qui présente au Tout-Paris ses
dernières créations : un clips d’or et de diamants figurant un oiseau au train de plumes véritables.
Plusieurs jeux de plumes permettent de varier le clips. Plumes aux tons d’aurore et de flammes
combinés, plumes captant les verts et les bleus des émaux ou les ors et la pourpre des fastes royaux,
plumes unissant de fulgurants éclats à de profondes ombres bleues.

Au cours d’un voyage au Venezuela, le créateur eut l’idée d’ouvrir aux plumes précieuses les portes de
la joaillerie et de les unir à l’or « pour le meilleur ».

Mme de Estrada épouse de l’attaché culturel de l’ambassade du Vénézuela à paris porte des bijoux de
Jean Parmentier.

« C’est au bord d’un petit lac de montagne, pas très loin de Caracas, que j’ai imaginé ces bijoux, me
dit-il. Figurez-vous autour de ce lac un grand bois de tecks : « los teques », comme on dit là-bas, puis
des herbes hautes, des roses et des orchidées tropicales composant à une vie animale douce et sereine
un décor enchanteur. D’arbre en arbre, mille vols gazouillants d’oiseaux, de tout petits oiseaux aux
plumages éclatants. On voudrait les apprivoiser et les emporter avec soi afin de les offrir aux
Parisiennes.. »

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