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Méthodes de travail dans les réseaux GNSS 5e partie Le positionnement


cinématique post-traité suivant les méthodes “NPPK” et “PPK pivot libre”

Article · July 2013

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Flavien Viguier
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GÉODÉSIE

Méthodes de travail dans les réseaux GNSS


5e partie
Le positionnement cinématique post-traité suivant
les méthodes “NPPK” et “PPK pivot libre”
Romain LEGROS - Laurent MOREL - Flavien VIGUIER - Florian BIROT

Dans la continuité de l’article sur les méthodes “NRTK” et “RTK pivot libre” paru dans le numéro
MOTS-CLÉS
135, nous allons terminer cette série d’articles par leur pendant “temps différé” avec les méthodes
GNSS, NRTK, RTK,
“NPPK” (Network Post Processing Kinematic) et “PPK pivot libre” (Post Processing Kinematic).
PPK, NPPK, Statique,
Ces méthodes, si elles ne permettent plus l’implantation de points de par la perte de leur Statique rapide,
caractère “temps réel”, peuvent avantageusement être utilisées pour lever un nombre de points RGP, réseaux
important, voire très important, en mode cinématique, y compris en topographie continue, temps réel
c’est-à-dire par intervalles fixes de temps et/ou de distance. Elles deviennent même
indispensables dans les éventuelles portions d’un chantier non couvertes par le lien radio UHF associé à une base RTK
ou dans des zones mal couvertes par les réseaux GPRS/UMTS dans le cadre de la mise en œuvre de la méthode NRTK.
En reprenant le Tableau 1 de l’article introductif paru dans le numéro 129 d’XYZ, il s’agit des méthodes de travail en
réseau GNSS apparaissant en partie gauche encadrée en rouge :

La réalisation d’observations GNSS de qualité


Levers cinématiques Levers statiques

Calcul des positions Calcul des positions Calcul des positions Calcul des positions
en temps réel en temps différé en temps réel en temps différé

PPK “Pivot libre” Filtrage et moyenne Statique et Méthodes “indirectes”


RTK
NRTK NPPK (physique ou de positions statique rapide du “pivot central” ou
“Pivot libre”
virtuel) obtenues en NRTK “multi-stations” de la “station virtuelle"

Tableau 1. Structure du document. Les différentes techniques de positionnement GNSS en réseau apparaissent sur la dernière ligne du
tableau, la méta-fiche relative à la réalisation d’observations de qualité étant quant à elle représentée sur la première ligne du tableau.

• Mettre en référence un lever obtenu


A noter que le document “Méthodes de travail dans les réseaux GNSS” est librement
par méthodes optiques (topomé-
téléchargeable à l’adresse suivante : http://geopos.netne.net/spip.php?rubrique55
triques) ou photogrammétriques en
déterminant les coordonnées des

L
a structure de cet article reprend la 20 fois par seconde avec un récepteur points d’appui d’un canevas local.
trame des fiches correspondantes fournissant des positions à 5, 10 et 20 Hz) • Effectuer le contrôle absolu d’un lever
en y développant un exemple les coordonnées précises du récepteur obtenu par méthodes topographiques
numérique concret afin d’étayer le mobile utilisé. Les coordonnées obte- tierces (Station optique - GNSS ciné-
propos. nues sont exprimées dans la référence matiques de type “RTK” ou “NRTK”
nationale avec une classe de précision d’autant plus qu’un jeu de stations de
3D comprise entre 2 et 5 cm à 1 σ. référence différent de celui utilisé dans
Objectifs et applications le calcul temps réel sera utilisé pour le
Ces méthodes peuvent donc être utili-
post-traitement).
Ces méthodes de travail permettent de sées pour :
déterminer en temps réel et plusieurs • Lever des points stationnés sur Pour les deux derniers champs d’appli-
fois par seconde (typiquement 5, 10 et quelques époques. cations (mise en référence et contrôle), q
Revue XYZ • N° 136 – 3e trimestre 2013 35
GÉODÉSIE

q le lecteur est incité, au regard des


enjeux et bien entendu dans la mesure
tères prérequis. Ses coordonnées
dans le RGF93 sont déterminées en
même contexte réseau, de fixer les
ambiguïtés entières à une trentaine de
du possible, à généraliser les concepts post-traitement suivant la méthode kilomètres des 3 stations les plus
développés dans la méthode “filtrage “statique multi-stations” (cf. article proches, les résidus sur de telles lignes
et moyenne de positions NRTK” pour du numéro 134), “pivot central” (cf. de base pouvant potentiellement être
effectuer du “filtrage et moyenne de article du numéro 133) ou en temps très importants, d’autant plus que les
positions PPK/NPPK” eu égard à leur réel suivant la méthode “filtrage points peuvent être calculés sur une
très forte “robustesse” (cf. article paru et moyenne de positions NRTK” seule époque de mesure (résidus
dans le numéro 132). (cf. article du numéro 132). accentués en cas de positionnement à
plus de 1 Hz par l’utilisation d’un
Il est également à noter qu’une station
Matériels nécessaires virtuelle peut être utilisée comme pivot.
modèle d’interpolation des “correc-
tions” appelé “Low Latency” chez
Dans ce cas de figure, plusieurs stations
• Un mobile GNSS, de préférence bifré- TRIMBLE, “Prévision” chez LEICA,
GNSS permanentes physiques permet-
quence, équipé d’un bipode permet- “Extrapolation” chez TOPCON, etc.)
tent de calculer les observations vir-
tant de laisser le mobile en place sur le
tuelles en correspondance avec les D’un point de vue formel, il s’agit de
point stationné de manière suffisam-
observations qui auraient effectivement PPK puisque nous ne calculons qu’une
ment stable pendant plusieurs
pu être réalisées sur la position du pivot seule ligne de base, mais d’un point de
époques de mesure ; la durée d’ob-
que nous aurions eu à mettre en place. vue plus fondamental, cette station vir-
servation pourra varier en fonction de
Dans ce cas de figure, de nombreuses tuelle étant produite par un réseau,
la qualité requise pour chaque type de
contraintes opérationnelles disparais- cette manière de faire peut s’apparenter
point du lever (point de détail permet-
sent comme la nécessité de disposer à du NPPK “indirect”. Dans le reste du
tant d’habiller le lever, points topogra-
d’un second récepteur GNSS, de le document, nous effectuerons le distin-
phiques constitutifs du lever et points
mettre en station dans un endroit sécu- guo entre NPPK “direct” et “indirect”.
de contrôle).
risé ou encore de le rattacher à la réfé-
• Dans le cas de la méthode PPK, un Quoi qu’il en soit et pour chaque ligne
rence nationale. L’utilisateur devra
second récepteur GNSS, de préfé- de base, qu’il s’agisse de PPK ou de
cependant être conscient que les don-
rence bifréquence, équipé d’un trépied NPPK, les coordonnées et les observa-
nées d’une station virtuelle obtenues
permettant de laisser le pivot ainsi tions de la base sont synchronisées aux
par calcul contiennent déjà une certaine
formé en place lors du lever. observations du mobile afin d’effectuer
part d’incertitude liée :
• Un logiciel de post-traitement permet- un calcul différentiel à ambiguïtés
• Aux approximations réalisées lors du
tant éventuellement d’effectuer un cal- fixées : les “corrections” mesurées sur
calcul des observations virtuelles,
cul en réseau (ajustement libre ou la base sont alors directement appli-
notamment lors de la modélisation
contraint par moindres carrés) installé quées sur le récepteur mobile en par-
des erreurs spatialement corrélées
sur un poste informatique pouvant se tant du principe que les postes GNSS
(erreurs atmosphériques).
connecter à Internet afin de récupérer sont suffisamment proches l’un de
• Au fait que la constellation visible sur
les observations GNSS réalisées sur l’autre (ligne de base de quelques cen-
chacune des stations permanentes
un certain nombre de stations perma- taines de mètres à moins de 30 kilo-
servant à modéliser la station virtuelle
nentes de référence appartenant à un
puisse différer et donc induire un
réseau GNSS (typiquement le RGP)
RDOP potentiellement plus fort entre
ainsi que les divers produits utiles
le mobile et la station virtuelle. En
(éphémérides précises, modèles iono-
effet, la station virtuelle ne contient par
sphériques, etc.).
nature que les observations virtuelles
des satellites communs à toutes les
Principe de la méthode stations de référence utilisées.

Le lever est réalisé à partir de données Il est alors à noter que cette station vir-
brutes observées sur le mobile. Les tuelle, pourvu que le réseau de stations
ambiguïtés entières sont fixées lors du permanentes utilisé soit suffisamment
post-traitement. Il faut alors calculer au dense (stations tous les 60 km), per-
bureau : mettra de bien prendre en compte les
erreurs géométriques (éphémérides,
1. Les lignes de base entre le mobile et
troposphère) et dispersives (iono-
les stations du réseau GNSS dans le
sphère) affectant le chantier, et donc de
cas de la méthode NPPK.
maximiser les résultats, aussi bien en
2. La ligne de base entre le mobile et un terme de précision que de disponibilité
pivot dans le cas de la méthode PPK. (pourcentage d’époques fixées) : en
Le pivot est placé sur le chantier dans effet, dans le pire des cas de la méthode Figure 1. Mobile utilisé pour développer
un endroit stationnable selon les cri- NPPK, il faudra être capable, dans le l’exemple NPPK proposé.

e
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mètres dans le cas NPPK “direct” précision dans la solution tandis qu’une dus (éphémérides, modèles ionosphé-
extrême) pour que les erreurs s’annu- quatrième station permet d’effectuer un riques, modèles troposphériques, mo-
lent bien par doubles différences (i.e. éventuel contrôle : idéalement, il faut dèles d’antennes, etc.). Le lecteur est
“erreurs” spatialement corrélées, voire donc disposer de 3 stations perma- alors incité à relire l’article paru dans le
très corrélées, sur des lignes de base nentes plaçant le mobile au barycentre numéro 134 traitant de la méthode “sta-
courtes, voire très courtes). d’un triangle quasi équilatéral. Une tique multi-stations” pour laquelle tous
quatrième station située à proximité du les paramètres d’un calcul en post-
L’exemple terrain a été réalisé sur la
mobile sera également requise pour traitement sont décrits.
commune d’ARPAJON (91) et a
effectuer un contrôle des travaux (les
consisté à relever quelques milliers de Les stations de référence servent à se
coordonnées de cette station ne seront
points en topographie continue en lais- rattacher au système géodésique légal
pas fixées lors de l’éventuelle phase
sant le récepteur immobile pendant en vigueur, à savoir le RGF93. Elles doi-
d’ajustement). En effet en comparant
1 heure et demie en prenant un point vent donc être référencées dans ce sys-
les coordonnées calculées pour ce
par seconde en topographie continue. tème ou pour des stations frontalières
point avec les coordonnées publiées
dans une réalisation d’un système com-
nous pourrons vérifier la qualité du cal-
Préparation de la mission cul réalisé sur le mobile.
patible avec le RGF93 et très bien déter-
miné (système ETRS89 et réalisations
Deux critères topologiques doivent gui-
Détermination des stations de associées ETRF) permettant une trans-
der votre choix dans la sélection des sta-
référence à utiliser dans le cas du formation fiable et précise (le RGF93
tions de référence à savoir proximité et
NPPK étant lui-même compatible avec
répartition. Il convient de choisir les sta-
l’ETRF2000 époque 2009.00).
Choisissez au moins deux stations per- tions de référence permettant de former
manentes afin de calculer la position du les lignes de base les plus courtes pos- Le RGP apporte une couverture dense
mobile : sible s’interceptant le plus possible à sur le territoire français (plus de 359 sta-
1. Par intersection de deux lignes de angles droits afin de limiter au maximum tions au 01/08/13). Les données de ce
base si votre logiciel de post-traite- (sur le point calculé) le volume formé par réseau GNSS sont fournies sur le site
ment est capable de réaliser un ajus- l’intersection des ellipsoïdes d’erreurs Internet du RGP au plus tard 1 heure
tement associés à chacune des lignes de base. après la dernière heure d’observation
2. Par moyenne pondérée sur la lon- (http://rgp.ign.fr/).
Pour des applications topographiques
gueur de la ligne de base des deux Dans le cas de la méthode NPPK “indi-
avec des logiciels commerciaux, les
jeux de coordonnées obtenus si votre rect”, la station virtuelle sera placée au
lignes de base, qui seront calculées en
logiciel de post-traitement GNSS ne milieu du chantier de manière à avoir des
mode cinématique, ne doivent norma-
permet pas de réaliser un ajustement lignes de base n’excédant pas les 2 à 3 km.
lement pas excéder 30 km. Encore faut-
Le fait d’utiliser trois stations perma- il à de telles distances, prendre toutes
Vérification du matériel
nentes permet de détecter une éven- les précautions nécessaires afin de pou-
tuelle faute de calcul ou d’éliminer la voir fixer les ambiguïtés entières et Il est également recommandé de s’as-
ligne de base apportant le plus d’im- obtenir des résultats sans trop de rési- surer, conformément aux bonnes pra-
tiques et aux prérequis rappelés en pré-
ambule du document, que le matériel
est apte à être utilisé dans le cadre d’un
lever de précision (qualité de la bulle et
longueur de la canne - grille de conver-
sion altimétrique, modèles d’antennes
et version du firmware du récepteur
GPS/GNSS à jour).

Phase terrain
Lever cinématique
Dans le cas de la méthode NPPK, pas-
sez directement à l’étape 4 :
1. Trouvez un point central sécurisé,
stable, bien dégagé et permettant la
réalisation d’observations GNSS de
qualité (conformément aux prére-
quis) afin de mettre votre pivot ou
base en station.
Figure 2. Figure géométrique formée avec les 3 stations du RGP encadrant le chantier. De manière à pouvoir remettre votre q
Revue XYZ • N° 136 – 3e trimestre 2013 37
GÉODÉSIE

q pivot en station si vous aviez à


démonter votre appareil (chantier
durant plusieurs jours et emplace-
ment “moyennement” sécurisé),
commencez par matérialiser au sol
l’endroit de votre mise en station
pour réoccupation ultérieure.

2. Mettez en place le pivot, mesurez bien


la hauteur d’antenne (3 lectures les
plus indépendantes possible), vérifiez
votre mise en station (bulle et plomb
optique) et allumez le récepteur.

3. Lancez ensuite l’enregistrement des


données brutes toutes les secondes Figure 4. Affichage du statut du mode PPK sur le mobile et temps d’initialisation restant
(1 Hz) sur votre pivot pour le post-trai- afin de pouvoir traiter la chaîne cinématique suivant les modalités des éléments
tement des coordonnées du pivot. de configuration repris Figure 3.
4. Lancez alors l’enregistrement des d’utilisation de votre récepteur phase d’initialisation. Pour ce faire :
données brutes toutes les secondes mobile ou de votre logiciel de post- • Tenez votre canne la plus verti-
(1 Hz) sur votre mobile pour le recal- traitement, 8 minutes sans sauts de cale possible lors de vos déplace-
cul en post-traitement de votre cycles pour 6 satellites étant une ments
chaîne cinématique. valeur minimale recommandée • Choisissez si possible des trajets
assez répandue. dégagés de tous masques entre
5. Une fois sur zone, effectuez votre lever
Votre calcul de post-traitement les points à stationner
en respectant les consignes suivantes,
pouvant se faire avec des stations Lorsque vous commencerez votre
sans oublier l’ensemble des bonnes
assez éloignées, il est plus prudent lever, votre récepteur mobile vous
pratiques décrites dans les prérequis.
de considérer un volume de don- indiquera si vous avez atteint le
a) De manière à pouvoir post-traiter
nées GNSS sans coupure d’au volume minimal d’observations
votre lever, vous devrez procéder à
moins une vingtaine de minutes. pour pouvoir fixer les ambiguïtés
une ou plusieurs phases d’initiali-
En effet, actuellement avec des sur votre chaîne cinématique en
sation afin de pouvoir disposer,
stations permanentes distantes vous affichant un message du type
pour chacune de ces phases, du
d’une soixantaine de kilomètres “PPK Flottant” avec le temps res-
volume de données continues suf-
dans le cas des réseaux NRTK, tant pour passer en “PPK Fixe”
fisant à la fixation des ambiguïtés
40 minutes d’observations peu- comme illustré Figure 4, le volume
entières.
vent être nécessaires si l’on se minimal d’observation étant défini
Ce volume minimal de données
situe au centre d’un triangle de lors du réglage de vos récepteurs
continues est spécifié dans le guide
stations ayant une altitude sensi- (cf. Figure 3) :
blement similaire à l’altitude du
b) Stationnez les points de détails
mobile : l’équation empirique sui-
1 seconde (habillage de votre lever),
vante permet de donner une idée
les points topo entre 3 et 5 secondes
de la durée à respecter pour
(points essentiels de votre lever) et
recueillir le volume de données
les points de contrôle 180 secondes,
nécessaire à la fixation des ambi-
le fait de moyenner les positions per-
guïtés entières :
mettant de fiabiliser le résultat. Pour
ce faire, réglez dans la configuration
temps de station = 10 minutes +
de votre récepteur mobile le nombre
1 minute par kilomètre de ligne
d’époques à mesurer pour lever un
de base + 1 minute par 100 mètres
point en conséquence. Il faut prendre
de dénivelée
l’ensemble des points importants au
Équation 1. Temps de station
moins deux fois en laissant passer au
nécessaire en fonction des
moins 20-30 minutes entre deux
paramètres d’une ligne de base.
déterminations successives de
Soyez précautionneux lors de vos manière à laisser suffisamment
déplacements entre les points à changer l’état de la constellation et
Figure 3. Configuration du mobile TRIMBLE lever afin de ne pas perdre la pour- l’ensemble des autres paramètres
R4 utilisé (logiciel TRIMBLE SURVEY suite des satellites ce qui vous d’état du système (état ionosphé-
CONTROLLER). contraindrait à repartir pour une rique et troposphérique). Plus vous

e
38 Revue XYZ • N° 136 – 3 trimestre 2013
aurez de déterminations indépen- Moyens de contrôle b. Contrôle absolu : Stationnez tous les
dantes pour un même point, plus sa points connus en coordonnées (RBF,
1. A la fin de votre lever, terminez par la
qualité sera avérée. NGF, autres, etc.) afin d’assurer un
redétermination du premier point et
De manière à automatiser le plus contrôle absolu de la qualité de votre
contrôlez l’écart de position. Si vous
possible ce processus de multi-déter- lever ou procédez aux observations
avez respecté les recommandations
mination d’un même point, vous nécessaires pour un contrôle par
ci-dessus (en cas de perte d’initialisa-
pouvez conserver d’une fois sur méthodes statiques. Ce contrôle doit
tion afin d’assurer la cohérence entre
l’autre le nom du point et régler permettre d’obtenir des coordonnées
les différentes initialisations) et si cet
convenablement les tolérances pla- au moins deux fois plus précises que
écart est cohérent avec les spécifica-
nimétriques et altimétriques autori- celles obtenues en mode PPK/NPPK
tions de votre lever, la cohérence
sées entre deux déterminations. pour votre point de contrôle (confor-
interne de votre lever devrait norma-
De manière à aller au bout de cette mément aux modalités de l’arrêté du
lement être assurée.
démarche de multi-détermination 16 septembre 2003). En d’autres
d’un même point, vous pouvez vous 2. Le nombre de points de contrôle sera termes et si aucun point de contrôle
référer à l’article paru dans le d’au moins 3 pour un levé linéaire n’était disponible, utilisez la méthode
numéro 132 traitant de “filtrage et (bien répartis sur la longueur du pro- statique “multi-stations” telle que
moyenne de positions NRTK” en jet (début, milieu, fin)) ou de 4-5 pour décrite dans l’article du numéro 134
généralisant le terme “NRTK” au un levé surfacique (quatre coins et en prenant toutes les précautions
concept de “positions obtenues sur centre du rectangle englobant l’en- nécessaires permettant d’obtenir les
quelques époques”. semble des points levés) : coordonnées “les plus précises pos-
sible” par méthodes GNSS, même si
c) Au-delà des estimateurs de la préci- a. Contrôle relatif :
le coefficient de sécurité de 2 men-
sion horizontale et verticale fournis - Stationnez plusieurs fois le point de
tionné dans l’arrêté du 16 septembre
par votre capteur (indicateurs statis- contrôle à différents moments de la
2003 sera parfois difficile à justifier.
tiques), ne levez pas avec un GDOP journée de manière à obtenir le
Procédez aux observations à un autre
ou un PDOP de respectivement plus maximum de déterminations indé-
moment que celui de votre chantier
de 3-4 ou 2-3. pendantes du même point comme
(observations indépendantes) et
Pour ce faire, vous pouvez surveiller expliqué précédemment (point 5) b)
effectuez si possible le calcul de post-
ce paramètre en temps réel et/ou ci-dessus). Plus le nombre de déter-
traitement avec des stations de réfé-
définir un masque de lever. minations indépendantes du même
rence différentes de celles utilisées
point sera important, plus la fiabilité
d) En cas de perte du suivi d’un satellite pour le calcul NPPK ou pour la mise
de ce point sera avérée.
ou d’un saut de cycle, par exemple en référence du pivot dans le cas de
Si votre chantier était amené à durer
après être passé près d’un bâtiment la méthode PPK.
plusieurs jours, n’hésitez pas à effec-
ou sous un arbre, rendez-vous dans
tuer vos différentes sessions de Idéalement, revenez sur vos points de
un endroit bien dégagé afin de
mesure pour un même point sur contrôle à chaque étape de votre levé,
mettre toutes les chances de votre
plusieurs jours à des heures bien surtout si ce dernier était amené à durer
côté pour pouvoir reprendre une
distinctes. En effet, les constellations plusieurs jours.
initialisation fiable lors de la phase
GPS et GLONASS se répètent de
de post-traitement (minimum de Soyez très précautionneux sur le choix
jour en jour aux mêmes heures avec
8 minutes continues sans sauts de des sites ainsi que vos mises en sta-
respectivement des décalages de 4
cycles pour 6 satellites). Dans la tions conformément aux prérequis.
et 90 minutes. Cette recommanda-
mesure du possible, et afin de pou-
tion vous permettra d’éviter de vous 3. Pour la méthode PPK, si votre lever
voir contrôler la qualité de votre ini-
retrouver avec des DOPs similaires, était amené à durer plusieurs jours et si
tialisation, toujours lors de la phase
même si les conditions atmosphé- vous aviez à démonter votre pivot,
de post-traitement, restationnez le
riques ont changé. remettez votre pivot en place sur un
dernier point levé avant la perte de
Pour aller au bout de cette point déjà levé et matérialisé en consé-
suivi ou le saut de cycle, afin de pou-
démarche de multi-détermination quence puis respectez le reste de la
voir contrôler l’écart de position
d’un même point, vous pouvez vous procédure à compter de l’étape 2 : de
obtenu. Cette démarche vous per-
référer au numéro 132 traitant du la sorte, vous assurerez et pourrez
mettra d’assurer la cohérence interne
“filtrage et moyenne de positions contrôler la cohérence interne de votre
de votre lever. En cas d’impossibilité,
NRTK” en généralisant le terme lever et de ses différentes parties.
essayez de repasser ultérieurement
“NRTK” au concept de “positions
sur un point déjà levé avec la chaîne 4. Toujours dans le cadre de la méthode
obtenues sur quelques époques”.
d’initialisation précédente afin de PPK, la redétermination d’un certain
contrôler l’écart de position obtenu. - Si vous disposez d’une station nombre de points de votre levé est
En cas d’incohérence, répétez la pro- optique procédez à des contrôles de également envisageable en utilisant
cédure avant de remettre en cause la distances et d’azimuts (dans cet un autre pivot complètement indé-
chaîne d’initialisation antérieure. ordre de préférence). pendant. q
Revue XYZ • N° 136 – 3e trimestre 2013 39
GÉODÉSIE

q Phase bureau
Positionnement du pivot dans le
cadre de la méthode du “PPK pivot
libre”
De retour au bureau, commencez par
déterminer la position de votre pivot dans
le système RGF93 en le rattachant par
post-traitement à partir des données des
stations du RGP et/ou de votre opérateur
temps réel conformément aux recom-
mandations parues dans le n° 134 d’XYZ.
Dans le cas où vous auriez la possibilité
de stationner un point préalablement
connu en coordonnées (situation hors
du champ du document traitant des
méthodes de travail dans les réseaux Figure 6. Vue temporelle du projet.
GNSS), enregistrez tout de même les Comme le montre la Figure 5, les points par le récepteur dont on cherche à
observations brutes de votre pivot pour initialement levés dérivent sur plus d’un déterminer les coordonnées,
le rattacher en post-traitement et com- mètre en 01 h 30 alors que le récepteur • les observations en jaune correspon-
parez les coordonnées obtenues aux est maintenu stationnaire : dent aux sessions cinématiques à seg-
coordonnées connues comme moyen Calculez ensuite votre chaîne cinéma- ments continus (à différencier des seg-
de contrôle. tique à partir de votre pivot (méthode ments mobiles représentés en blanc
PPK) ou des stations du RGP et/ou de dans le logiciel utilisé (TRIMBLE BUSI-
Calcul de la chaîne cinématique votre opérateur temps réel (méthode NESS CENTER), ces segments mobiles
NPPK). correspondant aux données cinéma-
Exportez ensuite votre lever exprimé
tiques enregistrées lors du déplace-
dans le RGF93 afin d’obtenir la liste des La Figure 6 montre alors la vue tempo-
ment du mobile sans prise de point) :
points avec leurs différents attributs relle du projet :
(DOPs, SNRs, etc.) afin d’effectuer un fil- • les observations en bleu correspon- La Figure 7 montre les résultats du cal-
trage multicritères. De la sorte, vous dent aux sessions statiques effectuées cul : bien que les lignes de base soient
vous assurerez, outre les précautions par le récepteur de base, relativement courtes (chantier à environ
prises sur le terrain, de la qualité de • les observations en verte correspon- 12,8 km de la station SIRT, 5,6 km de
votre lever. dent aux sessions statiques effectuées BRET et 4,2 km de CT71), 8 lignes de

Figure 5. Trace dans le plan des points levés avant le calcul de la chaîne cinématique en post-traitement.

e
40 Revue XYZ • N° 136 – 3 trimestre 2013
point les écarts entre les coordonnés
obtenues en temps différé et les coor-
données publiées sur les fiches géodé-
siques ou les coordonnées obtenues
par une méthode statique au moins
deux fois plus précise que l’estimation
de la classe de précision de votre lever
PPK/NPPK (conformément aux modali-
tés de l’arrêté du 16 septembre 2003).
Pour tous les points de contrôle relatif
(obtenus en déterminant plusieurs
dizaines ou centaines de fois le même
point en PPK) et afin de valider la préci-
sion interne de votre lever, calculez les
différents indicateurs statistiques tel
qu’expliqué dans l’article paru dans le
Figure 7. Contrôle des résultats du calcul des lignes de base et désactivation numéro 132 traitant du “filtrage et
des vecteurs ayant des résidus hors tolérance. moyenne de positions NRTK” en géné-
base ne peuvent être utilisées en l’état en Pour tous les points déterminés au ralisant le terme “NRTK” au concept de
raison de trop forts résidus (supérieurs à moins deux fois, vérifiez la moyenne “positions obtenues sur quelques
5 cm en planimétrie) et ce malgré l’utili- obtenue ainsi que les écarts de chaque époques”.
sation des éphémérides précises rapides point à la moyenne afin de juger de la
et de récepteurs bifréquences : cohérence interne du lever.
Conclusion
Au final et après ajustement en réseau, Pour tous les points de contrôle absolu
nous obtenons le nuage de points repré- stationnés lors de votre lever et afin de La méthode du “PPK pivot libre” pré-
senté sur la Figure 8. 95 % des points contrôler leur exactitude et leur préci- sente certains désavantages en termes
s’inscrivent dans un rayon de 4 cm autour sion dans le but d’évaluer leur cohé- de moyens matériels et logiciel à mettre
de la moyenne (précision à 2 sigmas) : rence absolue, vérifiez pour chaque en œuvre sur le terrain (2 récepteurs q

Figure 8. Résultats du calcul après ajustement en réseau. Notez que chaque point mesuré sur le terrain est dupliqué autant de fois
qu’il y a de stations de référence (3 dans cet exemple) dans la mesure où la chaîne cinématique est traitée séquentiellement,
base après base, avec une numérotation automatique des points la constituant. Sur le terrain, en nommant vos points, cet “artéfact”
n’apparaîtra pas et chacun de vos points sera relié à l’ensemble des stations permanentes utilisées vous permettant, dans ce type
de configuration réseau (au moins 3 stations permanentes), de procéder à un calcul de fermeture de boucle pour chaque point levé
en mode cinématique.

Revue XYZ • N° 136 – 3e trimestre 2013 41


GÉOMATIQUE
GÉODÉSIE

q GNSS). De plus, la stabilité de la base


doit également être assurée durant toute
alors de dire qu’à chaque contexte sa
méthode de travail ! COMITÉ DE LECTURE D’XYZ
la durée du lever, la base devant parfois N’hésitez donc pas à télécharger le BAILLY André, ingénieur, Paris
être surveillée durant toute la durée du document de référence et à consulter le BOTTON Serge, ingénieur,
lever dans des endroits peu sûrs. tableau de synthèse proposé de ENSG Marne-la-Vallée
Néanmoins, cette méthode permettra manière à choisir en toute connais- CHRISMAN Nicholas, professeur,
de maximiser les chances d’obtenir de sance de cause la méthode la plus RMIT (Australie)
bons résultats, c’est-à-dire à ambiguïtés adaptée à votre chantier et pourquoi DUQUENNE Françoise, ingénieur général
entières fixées et faibles résidus : en pas la méthode qui vous permettra de des Ponts honoraire, Saint-Mandé
effet, les “corrections” sont alors issues continuer d’avancer en cas d’impondé- DURAND Stéphane, maître de
conférences, ESGT Le Mans
d’observations locales forcément très rable en fonction des équipements dont
FLACELIÈRE Bernard, ingénieur
cohérentes et corrélées avec celles réa- vous disposez (matériels, logiciels) et topographe, Pau
lisées sur le mobile, ce qu’une station de vos compétences, en somme de GRUSSENMEYER Pierre, professeur
virtuelle (méthode NPPK “indirecte”) votre contexte d’utilisateur. des universités, INSA Strasbourg
ne sera pas toujours en mesure d’ap- Un seul lien pour toutes vos probléma- KASSER Michel, professeur,
porter, notamment si la densité de sta- tiques GNSS : http://geopos.netne.net/ HEIG-VD (Suisse)
tions permanentes ayant servi à son spip.php?rubrique55 KOEHL Mathieu, maître de conférences,
calcul est insuffisante. En cas de remarques, questions, etc. INSA Strasbourg
Le calcul de l’intersection de plusieurs n’hésitez pas à faire un retour aux LANDES Tania, maître de conférences,
lignes de base (méthode NPPK rédacteurs du groupe de travail afin que INSA Strasbourg
“directe”) permet de travailler avec des la prochaine version du document ne MAILLARD Jean-Pierre, géomètre-expert
foncier, Marne-la-Vallée
observations tant côté base que mobile, soit que meilleure ! ●
MAINAUD DURAND Hélène, ingénieur
la longueur des lignes de base utilisées topographe, CERN Genève
pouvant être problématique en terme MISSIAEN Dominique, ingénieur
de productivité : dans l’exemple déve-
Contacts topographe, CERN Genève
loppé, 8 points n’ont par exemple pas Romain LEGROS Directeur Général MOREL Laurent, maître de conférences,
pu être convenablement déterminés, de la société GEODATA DIFFUSION ESGT Le Mans
leurs résidus excédant les 5 centimètres. romain.legros@geoaction.eu NATCHITZ Emmanuel, ingénieur, EIVP Paris
Quoi qu’il en soit, les méthodes cinéma- Laurent MOREL PANTAZIS N. Dimos, professeur,
tiques post-traitées sont réellement à Maître de conférences à l’ESGT TEI Athènes
considérer lors d’opérations de lever laurent.morel@esgt.cnam.fr POLIDORI Laurent, professeur,
ESGT Le Mans
dans la mesure où elles vous permet- Flavien VIGUIER
REIS Olivier, ingénieur, traducteur
tront, à n’en pas douter, de vous sortir Direction de l’ingénierie de la SNCF
Sarreguemines
d’un mauvais pas lorsque le lien télécom flavien.viguier@sncf.fr
ROCHE Stéphane, professeur, Université
sur lequel vous comptiez pour faire du Florian BIROT - Responsable technique Laval (Québec)
RTK ou du NRTK ne sera plus disponible. de la société GEODATA DIFFUSION VINCENT Robert, ingénieur, Paris
Une bonne conclusion globale serait florian.birot@geoaction.eu

Olivier Reis Reinhard Stölzel


Ingénieur géomètre-topographe Ingénieur géomètre-topographe
ENSAI Strasbourg - Diplômé de l’Institut Interprète diplômé de la Chambre de commerce
de traducteurs et d’interprètes (ITI) de Strasbourg et d’industrie de Berlin
9, rue des Champs F-57200 SARREGUEMINES
Heinrich-Heine-Straße 17, D-10179 BERLIN
Téléphone / télécopie : 03 87 98 57 04
Téléphone : 00 49 30 97 00 52 60
Courriel : o.reis@infonie.fr
Télécopie : 00 49 30 97 00 52 61
Courriel : stoelzelr@aol.com

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42 Revue XYZ • N° 136 – 3 trimestre 2013

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