Académique Documents
Professionnel Documents
Culture Documents
ES KLEIN / POUSSIN / MICKALENE THOMAS / ROTHSCHILD / KAHLO / RCR ARQUITECTES / SZAFRAN / janvier 2023 821
La
à Lyon
bleu
Poussin
érotique
Szafran à
révélation
l’Orangerie
Les
KLEIN
d’ YVES
Le monde
belles
plus
2023
expos
Leçon de morale
contemporaines s’ajoutent des avertisse-
ments relevant d’une incroyable leçon de
morale. En complément des cartels scienti-
fiques, le parcours est ponctué de panneaux donnant « le point de vue des musées » sur les
objets exposés. Il est précisé que les SKD mènent une réflexion active sur « les conditions
RETROUVEZ géopolitiques et économiques qui ont permis la constitution de leurs collections et sur les
LA CHRONIQUE
HEBDOMADAIRE objectifs politiques qu’elles ont servis ». On sent déjà le « wokisme » pointer sous les argu-
de Guy Boyer sur ments fallacieux de justice sociale et d’égalité raciale, qui n’ont pas grand-chose à faire ici
Radio Classique,
« Chronique Sorties »
en matière de collectionnisme. « Si l’expansion européenne à travers le monde a souvent
le vendredi en fin été très documentée pour ce qui concerne les éléments naturels et les peuples rencontrés,
de flash de 13 h, pourquoi, en revanche, les collections européennes ont-elles attaché peu d’importance à la
le samedi et
le dimanche à 8 h. provenance des fonds constitués dans le sillage de ces explorations ? », s’interrogent les
organisateurs de l’exposition. Devant les incroyables sphères tournées de Georg Friedel, le
panneau précise : « Peut-on encore exposer des pièces en ivoire sans en encourager le com-
merce illégal ? ». Pour se dédouaner de présenter un grand personnage noir portant des
pierres dures ou un couple d’Orientaux de fantaisie, un autre explique que « les musées
au musée
veillent à adopter une approche réfléchie des représen-
tations stéréotypées des non-Européens » et que « les
images de personnes portant de lourds fardeaux, légère-
ment vêtues et aux expressions faciales caricaturales qui
821
Les
janvier 2023
Le monde
bleu
plus
/ OR DE CHINE / YVES KLEIN / POUSSIN / MICKALENE THOMAS / ROTHSCHILD / KAHLO / RCR ARQUITECTES / SZAFRAN /
d’YVES
belles
expos
KLEIN
étaient destinées à légitimer la domination coloniale et l’esclavage, ne sont plus exposées sans
2023
commentaires aujourd’hui ». La Réunion des Musées nationaux prend-elle les visiteurs
pour des personnes incultes et insensibles ? A-t-elle honte de l’histoire des collectionneurs
La
DOM/GR/ITA/NL/PORT : 10,10 € BEL/LUX: 9,80 € ESP: 10,30 € CH: 15,60 FS CAN: CAN$ 13,10 GB: £ 8,35
révélation
Szafran à
l’Orangerie
Poussin
érotique
à Lyon
de l’Ancien Régime ou a-t-elle peur de son ombre ? Au lieu de faire des leçons de morale à
La garde-
robe
de Frida
Kahlo
existe aussi dix sous, elle aurait pu faire plus d’efforts pour monter une exposition digne de ce superbe
en version numérique sujet. L’Hôtel de la Marine va relever le défi en 2024, avec le faste nécessaire pour être à la
www.connaissance
desarts.com hauteur de ces immenses mécènes et collectionneurs de la « Florence de l’Elbe ».
3 ÉDITORIAL
13
De Vermeer
à Basquiat,
de Ramsès II
6 PORTFOLIO à David Hockney,
les expositions
Or de Chine de 2023 vont
combler tous les
13 GRANDES EXPOSITIONS 2023
amateurs d’art.
38 ÉVÉNEMENT
Yves Klein, au-delà du bleu
46 STYLE
46
L’Arcadie érotique de Poussin
52 PORTRAIT D’ARTISTE
Mickalene Thomas,
Nicolas Poussin
femme puissante peignait fort
bien l’amour.
58 COLLECTION PRIVÉE
Démonstration
au musée des
Alix de Rothschild, l’instinctive Beaux-Arts de Lyon.
64 MODE
Le style Frida Kahlo
68 ARCHITECTURE
RCR, la matière et la lumière
76
Les bronzes de Riace
82 NOUVEAU TALENT
de Caumont, à
Aix-en-Provence,
Anupama Kundoo / Carolein révèle un peintre
moins connu.
Smit / Sabine Meier
R
À gauche Épingle à cheveux à décor de
phénix, dynastie Song, 960-1279, or.
de
« Dans l’histoire de l’ornement
chinois, les parures les plus
fréquentes sont des bijoux de
cheveux, contrairement à ce que
l’on peut observer dans l’histoire
du bijou occidental »,
», remarque
Valentina Bruccoleri. Les boucles
d’oreilles ne sont pas portées
en Chine à toutes les époques,
mais on en voit beaucoup sous
les Ming. Celles reproduites à
droite sont en forme de lanternes,
symbole festif de célébration.
À droite Boucles d’oreilles en forme de
lanterne, dynastie Ming, 1368-1644, or.
La production de
ce type de boucles
(ci-contre) remonte à des
périodes très anciennes,
puisqu’on en trouve déjà à
l’époque des Royaumes
combattants, du
v e siècle avant
Jésus-Christ
au début du
iii e siècle après
Jésus-Christ. Elles
dénotent l’influence
sur le répertoire
ornemental chinois des
populations de cavaliers
nomades du nord-ouest de la
Chine, pour qui la ceinture était un
accessoire très commode. Le décor
d’or ciselé d’arabesques et d’animaux Les poids en forme de
rappelle les motifs scythes. pendentif tels que celui-ci
(à droite), appelé peizhui
peizhui,,
À droite Boucle de ceinture à décor d’animal servaient à maintenir en place
mythique, dynastie des Han de l’Ouest, une étole. Il en existait aussi en
206 av. J.-C.-8 ap. J.-C., bronze doré. jade et en argent doré. « À la cour
impériale, on avait le droit de porter
À droite Ornement
pour vêtement
les matières précieuses selon une
(peizhui
peizhui)) à décor de hiérarchisation sociale très stricte.
dragons, dynastie L’impératrice pouvait porter du jade
Song à Ming, par exemple, pas les concubines »,
960-1644, or, détail. souligne Valentina Bruccoleri.
portfolio
portfolio
Si la ceinture, particulièrement
en métal, dérive en Chine
d’une tradition nomade,
ce modèle est orné d’un thème
parfaitement chinois : un
sage jouant de la cithare qinqin..
« Au fil du temps, la ceinture
devient un symbole de pouvoir Ci-contre Ensemble
de plaques à ceinture
lié à la sphère militaire. Elle
à décor de lettré
est souvent portée par les jouant de la cithare,
empereurs sur leurs portraits dynastie Tang,
officiels »,
», note Olivier Segura. 618-907 ou Liao,
Il existe même de lourds 907-1125, argent
modèles en jade. doré, détail.
À VOIR
HHH « ORS ET
TRÉSORS, 3000 ANS
D’ORNEMENTS
CHINOIS », L’École
des Arts joailliers,
31, rue Danielle-
Casanova, 75001
Cette cigale, ancestral symbole chinois Paris, 01 70 70 38 40,
de longévité, présente des attaches, lecolevancleefarpels.
mais on ignore si elle fut portée comme com du 1er décembre
un bijou ou comme un ornement de au 14 avril.
textile. Elle comporte une grosse perle
de verre qui imite la tourmaline à la
perfection. « Ce n’est en rien dépréciatif.
Si ce matériau est utilisé avec de l’or,
dans une symbolique si forte, c’est
qu’il était considéré comme très noble »,
précise Olivier Segura.
À droite Ornement en forme de cigale,
dynastie Ming, 1368-1644, or et verre À LIRE
TOUS LES BIJOUX PROVIENNENT DE LA COLLECTION - LE HORS SÉRIE
MENGDIEXUAN. ©PICSPARK CO. de « Connaissance
des Arts » publié à
l’occasion de l’exposition
(83 pp., 12,90 €).
29 JANV — 5 FEVR 2023
@LUMA_ARLES
WWW.LUMA.ORG/ARLES
Les grandes expositions
/ Textes CHLOÉ BOUDET, VALÉRIE BOUGAULT, VÉRONIQUE BOURUET-AUBERTOT, MYRIAM BOUTOULLE, GUY BOYER, JEANNE FOUCHET-NAHAS,
HERVÉ GRANDSART, MANUEL JOVER, JEAN-FRANÇOIS LASNIER, GUILLAUME MOREL, ÉLISABETH VÉDRENNE
CONNAISSANCE DES ARTS / JANVIER 2023 l 13
art ancien design archi
Ci-dessous
Pisanello, TOULOUSE, CAPITALE GOTHIQUE
Tête de femme,
1430-1435, Jusqu’au 22 janvier
détail de fresque,
24 x 17 cm Les prêts d’œuvres prestigieuses du musée des
©ROME, VIVE - Augustins de Toulouse, complétés par d’autres
VITTORIANO ET
PALAZZO VENEZIA.
prêts régionaux et étrangers, ont permis de
monter cette exposition axée sur le xiv e siècle.
Intégrée en 1271 au royaume de France, Tou-
louse s’était érigée en centre économique et
intellectuel (avec son université) de premier
plan, dominé, sur le plan artistique, par le
mécénat religieux. Bénéficiant d’échanges
a
fructueux avec la papauté d’Avignon ainsi
qu’avec les régions voisines, ce mécénat attei-
gnit un premier sommet avec l’évêque Jean
Ci-dessous
Triptyque de
Tissandier, employeur privilégié d’un sculp-
Saint-Sulpice- teur de génie, actif autour de 1330-1350 et
la-Pointe, v. 1300, connu sous le nom de Maître de Rieux. Si la
ivoire sculpté, présentation d’œuvres majeures de ce maître
32 x 28 cm et de son cercle permet d’en mesurer l’im-
PARIS, MUSÉE
DE CLUNY.
portance et le rayonnement, tous les aspects
©PHOTO RMN-GP. de la production artistique toulousaine sont
art ancien
PISANELLO, GÉNIE UNIVERSEL
Jusqu’au 8 janvier
Formé à Vérone, le peintre Antonio di Puccio Pisano,
dit Pisanello (v. 1394-1455), connut la gloire en tra-
vaillant à Vérone, Venise, Mantoue, Ferrare, Milan,
Rome et Naples ! Retrouvée dans les années 1970 très
dégradée mais avec ses sinopie, une fresque du palais
ducal (1430-1433) de Mantoue, mise en valeur par un
éclairage approprié, a donné l’occasion de cette expo- évoqués ici et l’on pourra admirer d’autres
sition. Occasion également de revisiter le corpus et les pièces extraordinaires, telle une Crucifixion
marques de curiosité de cet artiste qui, lié au gothique peinte (v. 1310) du Musée diocésain de Pam-
international, annonce les grands esprits universels pelune, récemment liée au milieu toulousain.
de la Renaissance. H. G.
PARIS « TOULOUSE, 1300-1400. L’ÉCLAT
MANTOUE « PISANELLO, LE TUMULTE D’UN GOTHIQUE MÉRIDIONAL », musée
DU MONDE », Palais ducal, 39 376 35 2100, de Cluny, Musée national du Moyen-Âge,
mantovaducale.beniculturali.it 01 53 73 78 00, www.musee-moyenage.fr
photo moderne contemporain
LES ENFANTS S’AMUSENT le foyer bisontin, vivifié par ses rapports avec
Paris, Dijon et les pays voisins, en centre de
Jusqu’au12 février
premier plan, dont cette exposition révèle
Excellente idée que de réserver une exposi- toute la richesse et l’originalité.
tion à la thématique du jouet ! Grâce à l’en-
BESANÇON « LE BEAU SIÈCLE.
gagement du musée des Arts décoratifs de LA VIE ARTISTIQUE À BESANÇON DE LA
Paris et aux prêts de multiples institutions, CONQUÊTE À LA RÉVOLUTION (1674-1792) »,
cette évocation nous conduit du néolithique musée des Beaux-Arts et d’Archéologie,
– avec un propulseur miniature –, jusqu’à 03 81 87 80 67, www.mbaa.besancon.fr
nos jours, époque de la révolution numé-
rique. L’exposition fait bien entendu la part JEAN BARDIN À ORLÉANS
belle aux jouets d’antan et à tout ce qu’ils Jusqu’au 30 avril
nous disent sur le statut de l’enfant et sur
l’implication du monde adulte, selon les Né à Montbard, le peintre Jean Bardin, Prix
époques et les lieux, dans l’éducation ludique de Rome en 1765 et académicien, fut appelé
de la jeunesse. à diriger en 1786 la nouvelle école de dessin
ET AUSSI…
TOILES DE FLANDRE
Ci-contre
Johannes Vermeer, Jusqu’au 29 janvier
Jeune Fille à la
perle, 1664-1667,
La mode flamande du XVIIe siècle
h/t, 44 x 39 cm défile au musée de Tessé, au Mans,
LEGS A. A. DES TOMBE. en dentelles, costumes et portraits
©LA HAYE, MAURITSHUIS. peints, en partenariat avec les
musées des Beaux-Arts de Tours
En bas Masque de
Oundjébaoundjed, et d’Angers.
1069-525 av. J.-C.,
or, verre, H. 20,3 cm PEINDRE SUR PIERRE
©WORLD HERITAGE
EXHIBITIONS, PARIS. Jusqu’au 29 janvier
À la Galleria Borghese, l’art raffiné
TOUT VERMEER OU PRESQUE et s’intéresse aussi aux peintres de l’École de de la peinture sur pierre connaît
Du 10 février au 4 juin Rouen. On retrouve tous ces artistes dans son apogée à Rome au XVIIe siècle,
l’importante collection qu’il constitue au fil avec de grands noms tels Salviati
En 1996, la grande rétrospective Vermeer au du temps. Le musée du Luxembourg consacre ou Bronzino.
Mauristhuis de La Haye s’annonçait comme une exposition à cette personnalité méconnue,
la dernière du genre. Ce n’est apparemment à ses goûts et ses œuvres, mais également à son RENAISSANCE NAPOLITAINE
pas le cas, puisque le Rijksmuseum reproduit milieu, celui de l’industrie textile rouennaise
l’événement, en dépit de la rareté et la fragi- alors florissante. Jusqu’au 29 janvier
lité des œuvres du peintre hollandais. Seuls PARIS « LÉON MONET, FRÈRE ET Le Prado de Madrid nous convie,
trente-cinq tableaux sont aujourd’hui attri- COLLECTIONNEUR », musée du Luxembourg, en collaboration avec le musée de
bués au maître de Delft, et une grande partie 01 40 13 62 00, museeduluxembourg.fr Capodimonte, dans la Naples du
sera réunie temporairement à Amsterdam. La XVIe siècle, où Espagnols et Italiens
connaissance déjà bien balisée de cette œuvre RAMSÈS II À PARIS écrivent, entre 1504 et 1535, une
ne devrait pas en sortir bouleversée, mais il page méconnue de la Renaissance.
Du 7 avril au 4 septembre
reste le plaisir d’admirer ensemble La Jeune
Fille à la perle et La Laitière, La Ruelle, la Vue « Ramsès II et l’or des pharaons », ce n’est pas LA ROME DE DOMITIEN
de Delft et bien d’autres icônes. une nouvelle aventure de Tintin, mais la pro- Jusqu’au 29 janvier
AMSTERDAM « VERMEER », Rijksmuseum, chaine exposition de La Villette. Après le suc-
31 20 674 70 00, www.rijksmuseum.nl cès de « Toutankhamon » en 2019, l’Égypte et Domitien, empereur éclairé ou
ses trésors sont de retour à Paris. Sarcophages, despote ? Réponse aux Musées
BELLINI SOUS INFLUENCE momies, bijoux, masques royaux, amulettes, capitolins de Rome, en une centaine
statues… plus de 170 objets issus des musées de marbres et bronzes, éléments
Du 3 mars au 17 juillet de décoration architecturale et
égyptiens évoquent l’art de l’époque ramesside
À bien des égards, l’œuvre de Giovanni Bel- (xiii e siècle av. J.-C.). L’exposition, fidèle à la petits objets en or et en bronze.
lini se situe à un carrefour, entre le xv e et le promesse de son titre, s’attarde sur la figure
xvi e siècle, entre l’Orient et l’Occident, entre éminente de Ramsès II, troisième souverain de VUE SUR LES CIMES
le Nord et le Sud. Unique, elle se nourrit d’in- la xixe dynastie, dont le règne dura soixante- Jusqu’au 12 février
fluences venues de Byzance aussi bien que six ans. Un règne ponctué par de fameuses
Le musée d’Art et d’Histoire de
d’Allemagne, de l’art de son temps comme de constructions monumentales, mais aussi,
Genève met « La Montagne en
l’Antiquité. En une cinquantaine de peintures, comme on le verra, de somptueuses produc- perspective », entre art et science.
dessins et sculptures, le musée Jacquemart-An- tions artistiques. J.-F. L.
dré met en évidence le dialogue entrepris par PARIS « RAMSÈS II ET L’OR DES PHARAONS », PLONGÉE ARCHÉOLOGIQUE
Bellini avec ses sources et ses modèles, lesquels Grande Halle de La Villette, 01 40 03 75 00,
sont présentés en regard de ses œuvres. lavillette.com Jusqu’au 20 février
PARIS « GIOVANNI BELLINI ET SES MODÈLES », Le musée de l’Arles antique dévoile
musée Jacquemart-André, 01 45 62 11 59, les « Trésors du fond des mers » :
www.musee-jacquemart-andre.com plus de trois cents objets et une
trentaine de sites achéologiques.
L’AUTRE MONET
Du 15 mars au 16 juillet LES COULEURS DE L’ANTIQUE
Dans la famille Monet, je demande le frère. Jusqu’au 26 mars
Il s’appelait Léon, était chimiste en couleurs, Les sculptures grecques et romaines
industriel et, surtout, collectionneur. Person- nous en font voir de toutes les
nalité respectée de la vie rouennaise, il soutient couleurs au Metropolitan Museum
son frère Claude et ses amis impressionnistes, of Art de New York, qui propose d’en
noue des liens avec Sisley, Pissarro et Renoir, restituer la polychromie d'origine.
Ci-contre ET AUSSI…
Titien, Danaé,
1544-45, h/t, L’ESPAGNE ET AU-DELÀ
120 x 172 cm Du 21 janvier au 10 avril
©NAPLES, MIC
& MUSEO E
REAL BOSCO DI
Fondée à New York en 1904, l’Hispanic
CAPODIMONTE. Society a réuni une prodigieuse
collection d’art espagnol et latino-
En bas Jacobus américain, dont elle dévoile les trésors
Vrel, Femme à la
à la Royal Academy de Londres.
fenêtre faisant
signe à une fillette,
v. 1654-1670, h/t, FÜSSLI ET LES FEMMES
45,7 x 39,2 cm
©PARIS, FONDATION
Du 24 février au 21 mai
CUSTODIA.
Les carnets de dessins de Füssli
révèlent une fascination inattendue
MONEY, MONEY… d’œuvre quitte la cité parthénopéenne pour pour la mode féminine, comme
venir se confronter à ceux du Louvre. C’est à le montre « Füssli, mode, fétiche
Du 30 mars au 24 septembre
un véritable dialogue, en effet, que nous invite et fantaisie » à Zurich.
La Monnaie de Paris apparaissait toute dési- l’exposition « Naples à Paris », puisque les
gnée pour évoquer la présence de l’argent tableaux (et les dessins) seront accrochés dans OMBRES NAPOLITAINES
dans l’art. Embrassant une perspective chro- trois lieux différents, la Grande Galerie, la salle
nologique large, l’exposition commence à de la Chapelle et celle de l’Horloge, en regard Du 29 mars au 25 juin
la Renaissance, qui voit fleurir notamment des œuvres du musée parisien. Quarante œuvres de la collection
des tableaux mettant en scène des chan- PARIS « NAPLES À PARIS », musée Giuseppe de Vito exaltent la
geurs. Sans disparaître, la perspective morale du Louvre, 01 40 20 53 17, www.louvre.fr richesse de la peinture napolitaine
propre à de telles images laisse place à d’autres au xvii e siècle. À découvrir au
points de vue plus réflexifs, où l’art, semblable JACOBUS VREL, musée Magnin à Dijon, puis au
en cela à la monnaie, se découvre lui-même UN PRÉDÉCESSEUR DE VERMEER musée Granet à Aix-en-Provence.
comme une réserve de valeur. Du 17 juin au 27 septembre
PARIS « L’ARGENT DANS L’ART », DESSINE-MOI UN PAYSAGE
Monnaie de Paris, 01 40 46 56 66, De Jacobus Vrel, on ne connaît guère qu’une Du 29 mars au 24 juillet
www.monnaiedeparis.fr quarantaine de tableaux, qui auraient été
peints entre les années 1650 et 1670 aux Pays- De l’Antiquité à aujourd’hui, le Louvre-
LA GUERRE DES IMAGES Bas. Dans le champ pourtant très minutieuse- Lens explore l’histoire du paysage,
ment documenté de l’Âge d’or hollandais, Vrel un genre pluriel entre visions
Du 5 avril au 30 juillet
demeure un mystère. À défaut de le lever, la telluriques et rêveries romantiques.
Après la mort d’Henri II en 1559, les guerres Fondation Custodia donne à voir près de la
de Religion embrasent le royaume, semant la moitié du corpus, scènes de rue ou d’intérieur, LES NORMANDS DÉBARQUENT
mort, la désolation et la division. Pendant qua- dans lesquelles le peintre distille une atmos- Du 14 avril au 13 août
rante ans, catholiques et protestants s’affrontent phère contemplative ou rêveuse. Un regard
au gré d’alliances mouvantes dans un conflit qui qui n’est pas sans rappeler Pieter de Hooch ou « Migrants, conquérants, innovateurs »,
masque, derrière les questions religieuses, des Vermeer. J.-F. L. le sous-titre de l’exposition « Les
Normands » à Rouen dit bien la richesse
enjeux plus prosaïquement politiques. L’expo- PARIS « JACOBUS VREL », Fondation Custodia, et la singularité du peuple viking.
sition du musée de l’Armée revient sur cette his- 01 47 05 75 19, www.fondationcustodia.fr
toire tourmentée, en s’intéressant à ses acteurs,
mais aussi à ses représentations. En effet, une LUMIÈRES DANOISES
intense production d’images, de pamphlets, Du 23 mai au 20 août
de placards en fait un conflit véritablement
Le Getty Museum, à Los Angeles,
médiatique. fait revivre l’Âge d’or danois au
PARIS « LES GUERRES DE RELIGION xix e siècle, dont l’art lumineux
EN FRANCE 1559-1610. LA HAINE et équilibré était intimement lié
DES CLANS », musée de l’Armée, à des questions identitaires.
0811 11 33 99, museearmee.fr
TERRES DE CANOVA
LE LOUVRE À L’HEURE NAPOLITAINE
Du 11 juin au 9 octobre
Du 7 juin au 8 janvier
Les esquisses en argile d’Antonio
Fondé sur les collections des Farnèse et des Canova sont des œuvres à part
Bourbons, le musée de Capodimonte à Naples entière, d’une extraordinaire
possède l’un des plus beaux ensembles de pein- vivacité. Une quarantaine sont
ture italienne en Europe, de Titien à Caravage. présentées à Washington,
Exceptionnellement, une soixantaine de chefs- puis à Chicago.
LE DUC DE CHOISEUL
PARMI SES TABLEAUX
d
venant d’épouser Olga Khokhlova, une danseuse 1994-96, verre
des Ballets russes. Leurs créations, décors pour soufflé argenté,
l’un, costumes pour l’autre, se rencontrent plus 35 x 10 cm
d’une fois sur les planches. Ils collaborent ainsi à ©G. BONNET.
design archi
sont déployées dans le Grand Dortoir et le Novi-
ciat. Elles mettent en valeur le brillant savoir-faire
des moniales de Fontevraud ainsi que de l’abbaye
bénédictine de Saint-Wandrille, célèbre pour ses
réalisations Art Déco. On y découvre
aussi des ensembles d’Alfred
NESTOR PERKAL, PASSEUR PASSIONNÉ Manessier, de Jean-Charles
Jusqu’au 8 janvier de Castelbajac ou encore
de Pierre Buraglio,
Il tient de sa lointaine Argentine le goût des matières, et d’étonnants des-
des couleurs, des savoir-faire traditionnels. Le cuir odo- sins futuristes
rant de ses sièges récents (Oscarmaschera) lui vient des d ’A n d r é
selles du « caballito blanco » qui enchanta son enfance. Courrèges.
L’immigrant qu’il est (ses grands-parents juifs polonais FONTEVRAUD-
s’installèrent en Amérique du Sud) lui instille le goût ABBAYE « AU
de l’abri, de l’habitacle. Il est un formidable aménageur FIL DU SACRÉ »,
d’intérieurs et marie aussi l’or, l’argent et l’ambre dans Abbaye royale
des bijoux très architecturés, fabriqués au Mexique. de Fontevraud,
L’Italie des années 1980 fait de lui le premier impor- 02 41 51 45 11,
www.fonte
tateur du groupe Memphis à Paris, dès 1982 dans sa vraud.fr
galerie du Marais. Où il lance aussi les jeunes Pierre
Charpin, Sylvain Dubuisson, Nathalie Du Pasquier et
Éric Jourdan. Lorsqu’il dirige le Centre de recherche sur
le feu et la terre (Craft) de 1994 à 2009, il fait travailler
Ron Arad, Javier Perez, Wim Delvoye et tant d’autres. Que
serait l’âme du design depuis cinquante ans sans son
regard aiguisé et sa générosité ? E. V.
BORDEAUX « NESTOR PERKAL. DES ANNÉES 80
À AUJOURD’HUI », musée des Arts décoratifs et du design,
05 56 10 14 00, www.madd-bordeaux.fr
photo moderne contemporain
À droite
James Casebere,
Blue House
on Water #2,
2019, tirage
pigmentaire
contrecollé
sur Dibond
©COURTESY DE
L’ARTISTE & GALERIE
SEAN KELLY, NY/
TEMPLON.
Ci-contre
Pablo Picasso,
Cruche provençale,
1952, terre
blanche émaillée,
H. 61,5 cm
SAINT-ÉTIENNE
MÉTROPOLE, ARCHITECTURES VERTIGINEUSES
MAMC. ©C. CAUVET
& SUCCESSION Jusqu’au 19 mars
PICASSO 2022.
Une exposition comme une plongée sensorielle
au cœur de l’univers architectural de quelques
grands artistes, de la Renaissance à aujourd’hui :
Piranèse, Hubert Robert, Victor Hugo, Gustave
Doré, Escher, Max Ernst, Wim Delvoye ou plus
confidentiels tels Albert Trachsel, Wenzel Hablik
ou Emily Allchurch. Cent cinquante œuvres
centrées sur l’architecture, offrant des résonances
avec la littérature, la photographie, le cinéma et
le jeu vidéo, dans une mise en scène se présen-
tant elle-même comme une perturbation spa-
tiale, une sorte d’errance bizarre dans le but de
désarçonner et de donner le vertige au visiteur !
Un voyage tantôt jubilatoire tantôt angoissant…
NANCY « ARCHITECTURES IMPOSSIBLES »,
musée des Beaux-Arts, 03 83 85 30 01,
musee-des-beaux-arts.nancy.fr
p
en pot, Sandwell
Show, 2010, Mexique, donne à voir l’extraordinaire regard de
photographie cette femme, à la fois photographe, sociologue
©MAGNUM
PHOTOS, NY.
et journaliste pour qui l’être humain et ce qui
l’entoure a été le leitmoviv de son œuvre.
PARIS « GISÈLE FREUND. CE SUD
SI LOINTAIN », maison de l’Amérique latine,
01 49 54 75 10, www.mal217.org
photo
LA PHOTOGRAPHIE FRANÇAISE :
UNE CULTURE
Jusqu’au 15 janvier
Durant les années 1970 et les années 1980, « la photogra-
phie en France connaît une métamorphose », selon Michel
Poivert, historien de la photographie, professeur à l’uni- HCB ET PARR RÉCONCILIÉS
versité et commissaire de cette exposition qui se tient au Jusqu’au 12 février
Pavillon populaire à Montpellier. De Bernard Plossu à
Hervé Guibert, de Claude Batho à Florence Chevallier, le À droite Gisèle « Il n’est pas plus exotique que l’Angleterre », dit
parcours retrace en images fortes et convaincantes la Freund, Les un jour Henri Cartier-Bresson. L’exposition
façon dont les photographes français, en moins d’une Dernières Îles dans les nouveaux locaux de la Fondation HCB
devant le cap
génération, ont su réinventer « l’idée même de la pho- le prend au mot en dévoilant les clichés du
Horn, Patagonie,
tographie », érigée en un fait culturel majeur. Jamais 1943, épreuve maître réalisés pour un film de Douglas Hickox
démenti. J. F.-N. gélatino- en 1962, portrait amusé des Anglais dans le
MONTPELLIER « MÉTAMORPHOSE.
argentique, nord industriel du pays. Ces images font face
LA PHOTOGRAPHIE EN FRANCE 1968-1989 »,
40 x 30 cm à celles du facétieux Britannique Martin Parr,
Pavillon populaire, 04 67 34 70 00, www.montpellier.fr/
©COURTESY DE
L’ARTISTE & PHOTO
dont l’entrée à Magnum en 1994 fit faire des
506-les-expos-du-pavillon-populaire-a-montpellier.htm RMN-GP. bonds au cofondateur de la célèbre agence. Une
photo moderne contemporain
ET AUSSI…
SCHNEEMANN À LONDRES
Jusqu’au 8 janvier
L’Américaine Carolee Schneemann
(1939-2019), artiste engagée, est
à l’honneur pour la première fois au
Royaume-Uni, au Barbican Center.
PHOTO ET IMPRESSIONNISME
Jusqu’au 8 janvier
Le Von der Heydt Museum
à Wuppertal (Allemagne) examine à
travers cent vingt tirages originaux
comment la peinture et la photo
THOMAS DEMAND, RE-CRÉER ELLIOTT ERWITT CHEZ MAILLOL
se sont inspirées l’une l’autre.
Du 14 février au 28 mai Du 23 mars au 15 août
« À quoi ressemblerait une peinture histo- Le musée Maillol présente une exposition de GREGORY CREWDSON,
UNE TRILOGIE
rique dans un monde saturé d’images ? » clichés d’Elliott Erwitt, né en 1928, célèbre pour
Cette question posée en ouverture de l’ex- ses images de chiens. C’est en 1946, à 18 ans, Jusqu’au 22 janvier
position invite à explorer le travail singulier que le photographe commet sa première photo Organisée par Jean-Charles Vergne,
et exigeant de Thomas Demand, sculpteur de chien dans les rues de New York, à plat l’exposition « Eveningside », à La
et photographe, né en 1964 à Munich. Ses ventre devant un chihuahua. Entré à l’agence Gallerie d’Italia à Turin, présente une
images, en apparence banals reflets d’un lieu, Magnum en 1953, il a parcouru le monde trilogie couvrant dix ans de travail.
sont, à y regarder de près, une recréation en capturant les visages de noms célèbres, de
minutieuse de sculptures en trois dimen- Nikita Khrouchtchev à Jackie Kennedy. Les UDAIPUR : VIES DE CHÂTEAU
sions d’images issues d’archives de presse. enfants, les nudistes, les couples, les plages et les
Le réel, le document photo et les sculptures musées ont tout autant inspiré cet observateur Jusqu’au 5 mars
sont ainsi convoqués afin de « questionner du genre humain. Le deuxième étage du château
l’écart entre le monde que nous habitons et sa PARIS « ELLIOTT ERWITT », musée Maillol, esquisse un dialogue photographique
recréation en papier et carton ». 01 42 22 59 58, www.museemaillol.com entre Chambord et le palais d’Udaipur,
PARIS « LE BÉGAIEMENT DE L’HISTOIRE », en Inde, avec lequel la résidence de
Jeu de paume, 01 47 03 12 50, LES JEUX VIDÉOS AU PRISME DE L’ART François Ier est jumelée depuis 2015.
www.jeudepaume.org
Du 10 juin au 15 janvier
RONIS À PONT-AVEN
IRVING PENN, SUBLIME Près d’un tiers de la population mondiale passe Du 4 février au 28 mai
plusieurs heures par jour dans les mondes
Du 4 mars au 28 mai Willy Ronis (1910-2009),
parallèles des jeux vidéos. Le Centre Pom-
Réalisée en collaboration avec la Maison euro- pidou-Metz examine les différentes façons « photographe de l’instant » a reçu
péenne de la photographie (Mep), cette expo- dont les artistes s’immiscent dans ces jeux et de nombreux prix pour son œuvre
sition présente un florilège des plus beaux cli- les transforment en une véritable forme d’art. foncièrement humaniste, et il a fait
chés d’Irving Penn puisés dans la collection de À travers des œuvres vidéo à canal unique une importante donation à l’État.
la Mep. Photographe de mode parmi les plus aux environnements spécifiques, immersifs et À retrouver à Pont-Aven.
grands du xxe siècle, immense portraitiste, interactifs, l’exposition déploie une trentaine de
Irving Penn (1917-2009) a su capter, avec la pièces numériques, dont certaines créées pour OUVRIR L’ALBUM DU MONDE
même finesse, l’âme des célébrités et celle des l’occasion. J. F.-N. Du 4 avril au 2 juillet
gens du peuple. L’artiste créa sa propre gram- METZ « WORLD BUILDING. JEU VIDÉO ET ART Plongée dans la photographie
maire visuelle, reconnaissable entre toutes par À L’ÈRE DIGITALE », Centre Pompidou-Metz, du xixe siècle, hors des frontières
des compositions aux lignes bien dessinées, 03 87 15 39 39, www.centrepompidou-metz.fr
de l’Europe, à partir des collections
une lumière douce et diffuse, un décor d’une du musée du Quai Branly à Paris.
extrême simplicité. Juste sublime.
DEAUVILLE « IRVING PENN », Les Franciscaines, LYNNE COHEN ET MARINA
0261522920, www.lesfranciscaines.fr GADONNEIX AU MNAM
En haut Thomas À droite Elliott
Du 12 avril au 28 août
Demand, Pond, Erwitt, Dans Conçues en concordance, ces deux
2020, C-Print les coulisses du expositions au Centre Pompidou
sous Diasec, Tropicana. Las Vegas,
à Paris forment ensemble un projet
200 x 399 cm 1957, photographie
©T. DEMAND, ©E. ERWITT & MAGNUM
singulier qui sonde les espaces
VG BILD-KUNST, BONN. PHOTOS, NY/PARIS. de notre société moderne.
www.visiterouen.com
art ancien design archi
À gauche
Winslow Homer,
Palmier, Nassau,
1898, aquarelle et
graphite sur papier,
54,3 x 37,8 cm
©NEW YORK,
THE METROPOLITAN
MUSEUM OF ART.
m
RICHIER, L’OURAGANE
Du 1er mars au 12 juin
C’est une artiste de premier plan
dans l’histoire de la sculpture
moderne. L’œuvre de Germaine
Richier (1902-1959), porté par
d’amples thématiques (l’homme,
la femme, l’animal, les mythes),
est d’une grande singularité
formelle. L’usage de ficelles et de
filasse, en particulier, contri-
bue à l’étrangeté de ses figures
« insectimorphes ». D’autres
émergent des profondeurs
sourdes de la masse. Mais
toutes résultent d’une
« matière longuement sup-
moderne
pliciée » (Mandiargues),
qui fait écho aux sculp-
tures de son ami Gia-
cometti.
HOMER L’AMÉRICAIN
Jusqu’au 8 janvier
PARIS « GERMAINE
La National Gallery continue son programme consacré RICHIER », Musée national
aux grands peintres américains, avec cette rétrospec- d’art moderne, 01 44 78 12 33,
tive Winslow Homer (1836-1910), figure prééminente du www.centrepompidou.fr
puis MONTPELLIER
réalisme américain du xix e siècle et l’un des principaux
musée Fabre, du 12 juillet
agents de la peinture moderne dans son pays. Homer au 5 novembre.
est à la fois profondément ancré dans le monde améri-
cain qu’il peint (les conflits et le quotidien des soldats
pendant la guerre, la vie des Noirs, les scènes urbaines
marquées par un début d’émancipation des femmes,
et plus encore les scènes rurales accordées aux forces
d’une nature tour à tour domestiquée et féconde ou
sauvage, la vie des pêcheurs, en mer ou sur les rivages,
les voyages dans les Caraïbes…). Et il est informé des
nouveaux courants artistiques, qu’il découvre lors de À droite
ses voyage en Europe : Corot et les peintres de Barbizon, Germaine Richier,
Courbet, Manet… Il termine sa vie, en ermite, dans un Plomb avec verres
de couleur, n° 49,
petit village côtier du Maine, et laisse d’impressionnants, 1953, plomb, verre,
formidables paysages marins. M. J. 42 x 13 x 12 cm
©GALERIE DE
LONDRES « WINSLOW HOMER, FORCE OF NATURE », National LA BÉRAUDIÈRE,
Gallery, 44 20 7 747 2885, www.nationalgallery.org.uk BRUXELLES.
photo moderne contemporain
NÉO-ROMANTIQUES
Du 8 mars au18 juin
L’ouvrage homonyme de
Patrick Mauriès, commis-
saire de l’exposition, nous
avait révélé un pan oublié de
l’art du xxe siècle, un courant
« néo-romantique » opposé
à l’abstraction dominante,
se réclamant des maîtres
anciens et d’une conception
plus humaniste ou poétique
des arts plastiques. L’expo-
sition nous permettra d’ap-
précier les œuvres-mêmes
de ces artistes aujourd’hui
méconnus. En effet, pour
un Christian Bérard illustre,
combien de Pavel Tchelitchew,
de Francis Rose ou de Chris-
topher Wood à (re)découvrir !
PARIS « NÉO-ROMANTIQUES.
UN MOMENT OUBLIÉ DE
L’ART MODERNE 1926-
1972 », musée Marmottan
Monet, 01 44 96 50 33,
www.marmottan.fr
aussi dans son pays où elle devient l’une des
CORINNE DEVILLE, UNE PREMIÈRE artistes les plus en vue et les plus influentes.
Ci-dessus Jusqu’au 29 janvier
En haut Corinne PARIS « BAYA. FEMMES EN LEUR JARDIN.
Deville, Liberté Sir Francis Rose, ŒUVRES ET ARCHIVES, 1944-1998 »,
Patrie Vaud, 2021, L’Ensemble, 1938, C’est en effet la première fois que l’œuvre de Institut du monde arabe, 01 40 51 38 38,
technique mixte, h/t, 200,5 x 350,5 cm cette artiste fait l’objet d’une monographie. www.imarabe.org puis MARSEILLE ,
36 x 44 cm ESTATE OF SIR FRANCIS
ROSE.©GALERIE
Car, tout au long de son existence, elle n’a Centre de la Vieille Charité, du 11 mai
COLL. PRIVÉE. ©Y. MEYER. ENGLAND & CO, LONDRES. jamais souhaité exposer. Elle travaillait pour au 24 septembre.
Stand C26
26 – 29 janvier 2023
Waddington Custot
participe à artgenève
art ancien design archi
c
d’école, celui-ci convoque tous les domaines
de la réflexion, des mathématiques aux neuro-
sciences, en passant par le commerce, l’histoire,
l’astrophysique, mais aussi le corps, les affects et
les mutations du vivant.
PARIS « FABRICE HYBER, LA VALLÉE »,
Fondation Cartier pour l’art contemporain,
01 42 18 56 50, www.fondationcartier.com
PIERRE SKIRA,
LA VIGUEUR DU PASTEL
Jusqu’au 8 janvier
Fils de l’éditeur Albert Skira, Pierre Skira, né en
1938, démarre très tôt une carrière de peintre.
Véritable tournant dans son œuvre, il découvre
en 1975 le pastel, technique à laquelle il se voue
dès lors, signant à partir de 2010 de vigou-
reuses compositions abstraites. Réunies pour la
Ci-dessous première fois dans une salle de musée, celles-ci
Pierre Skira, Sans font exploser les ombres et les lumières, les cou-
titre, 2022, pastel leurs poudreuses et intenses, sur les murs du
sur papier caséiné château Grimaldi.
et contrecollé sur
Isorel, 27 x 21 cm ANTIBES « PIERRE SKIRA, LES FAÇONS
D’ÊTRE DU PASTEL », musée Picasso,
contemporain
COLLECTION PRIVÉE.
©F. FERNANDEZ. 04 92 90 54 26, www.antibes-juanlespins.com
MARLÈNE MOCQUET,
LE MUSÉE RÉINVENTÉ
Jusqu’au 25 février
Invitée à investir le musée de Roanne, Marlène Mocquet,
qui s’était déjà livrée à l’exercice en 2017 au musée de la
Chasse et de la Nature à Paris, relève le défi en se lan-
çant dans une vaste consultation. Son travail convoque
en amont le personnel de la régie des collections et son
cercle familial, en invitant chacun à choisir une œuvre
et une thématique. C’est à partir de ce matériau que
l’artiste s’est attelée à la production de quelque vingt-
cinq œuvres, quatorze sculptures céramiques et onze
peintures, pour livrer une nouvelle vision du musée ré-
inventé. V. B. A.
ROANNE « ASCENDANCE, CARTE BLANCHE À MARLÈNE
MOCQUET », musée Joseph Déchelette, 04 77 23 68 77,
www.museedechelette.fr
photo moderne contemporain
Ci-contre
Ugo Rondinone, The
Sunflower, 2016, résine, ET AUSSI…
terre, tournesols séchés,
207 x 283 x 180 cm et UNE FÉMINISTE CHEZ PICASSO
à gauche Sechsterapril
zweitausend und neunzehn, Du 31 janvier au 2 juillet
2019, acrylique sur toile,
61 x 91 cm, détails L’artiste féministe américaine
©UGO RONDINONE Faith Ringgold propose une relecture
ET ©HYE-RYOUNG MIN. de l’histoire de l’art moderne
au Musée national Picasso-Paris.
CARTE BLANCHE À UGO RONDINONE
JEUNESSE FIGURATIVE
Du 26 janvier au 18 juin
Du 5 février au 28 mai
Après Jakob Lena Knebl et Jean-Hubert
Le MASC des Sables-d’Olonne
Martin, c’est au tour d’Ugo Rondinone (né en
célèbre le grand retour de la peinture
1964) d’être l’invité de Marc-Olivier Wahler, figurative avec une trentaine
directeur du musée d’Art et d’Histoire de d’artistes tissant des liens avec
Genève. L’artiste-commissaire a eu carte MIRIAM CAHN, L’ART AU CORPS la littérature ou l’histoire de l’art.
blanche pour imaginer son « musée idéal » à Du 16 février au 14 mai
partir des collections de l’institution. Intro- JUST ENVOÛTANT
duit par un face-à-face entre Félix Vallotton Le corps féminin est le sujet de prédilection
et Ferdinand Hodler, figures de la peinture en de cette peintre et dessinatrice suisse dont Du 24 février au 9 juillet
Suisse, le parcours réunit plus de deux cents les visions étranges, fantomatiques, désta- Entre performances et expériences,
pièces présentées en dialogue avec celles, pour bilisent et dérangent. Chez Miriam Cahn entre technologie et nature,
certaines inédites, de Rondinone. (née en 1949), la pratique artistique relève les grandes installations vidéo de
GENÈVE « UGO RONDINONE », musée de la performance, tant elle s’implique phy- Jesper Just sont à voir au musée
d’Art et d’Histoire, 41 22 418 26 00, siquement. Articulée autour de la question d’Art contemporain de Lyon.
institutions.ville-geneve.ch du motif, de sa duplication, de sa multipli-
cation, l’exposition organisée au Palais de COUP DOUBLE À MONTPELLIER
HOCKNEY, DE LONDRES À AIX Tokyo réunit des tableaux et des œuvres gra-
Du 11 mars au 4 juin
Du 28 janvier au 28 mai phiques issus de différentes séries produites
entre les années 1980 et aujourd’hui. « Immortelle » est une double
La collection d’œuvres de David Hockney (né PARIS « MIRIAM CAHN. MA PENSÉE exposition rendant hommage
en 1937) de la Tate Gallery de Londres est si SÉRIELLE », Palais de Tokyo, 01 81 69 77 51, à la peinture française depuis 1970 :
riche qu’elle permet, à elle seule, de présen- palaisdetokyo.com la figure humaine au MO.CO,
ter une rétrospective. En neuf sections, l’ac- la peinture de genre à La Panacée.
crochage explore les multiples facettes d’une ELMGREEN & DRAGSET À METZ
œuvre qui ne cesse de s’interroger sur ce qu’est COGNÉE CHEZ BOURDELLE
Du 10 juin au 1er avril 2024
une image, en croisant les sources (culture Du 15 mars au 16 juillet
populaire, références à l’histoire de l’art), les Depuis 1995, le Danois Michael Elmgreen
genres (portraits, natures mortes, paysages) et la Norvégienne Ingar Dragset opèrent Philippe Cognée investit le musée
et les techniques, de la peinture à l’iPad en en duo sous leur nom d’artiste Elmgreen & Bourdelle, à Paris, avec des
passant par le collage et la photographie. Dragset. Pour leur première exposition per- scuptures et peintures dont
certaines sont inspirées des pages
AIX-EN-PROVENCE « DAVID HOCKNEY, sonnelle dans une institution française, ils
d’un ancien catalogue d’Art Basel…
COLLECTION DE LA TATE », musée Granet, proposent un dispositif entre installations,
04 42 52 88 32, www.museegranet- sculptures et performances. De la grande nef
aixenprovence.fr au forum, des terrasses des galeries au jar- L’HYPERRÉALISME À NANTES
din, le duo reconfigure les lieux pour explo- Du 7 avril au 3 septembre
rer notre manière d’interagir avec l’espace. À
Seul musée français à détenir
chaque visiteur d’écrire son propre scénario, une sculpture de Duane Hanson,
à partir des bribes de récits proposées. G. M. le musée d’Arts de Nantes expose
METZ « ELMGREEN & DRAGSET. BONNE le sculpteur hyperréaliste, né aux
CHANCE », Centre Pompidou-Metz, États-Unis dans les années 1960.
03 87 15 39 39, www.centrepompidou-metz.fr
D’YERRES À AUJOURD’HUI
Du 13 mai au 22 octobre
La Maison Caillebotte remet
À gauche
à l’honneur les artistes figuratifs
David Hockney,
My Parents, ayant pratiqué, loin des modes,
1977, h/t, la peinture, le dessin et la gravure
182,9 x 182,9 cm dans la deuxième moitié
©TATE, LONDRES. du xx e siècle.
galleries 10 a.m. art | 193 Gallery | 31 Project | 1900-2000 | A arte Invernizzi | A&R Fleury |
ABC-Arte | Afikaris | Almine Rech | Applicat-Prazan | Ayyam | Bailly | Bendana | Pinel | By
Lara Sedbon | Catherine Duret | christian berst art brut | Christine König | Continua | Cortesi |
Ditesheim & Maffei Fine Art | Edouard Simoens | Enrico Astuni | Eva Meyer | Eva Presenhuber |
Fabienne Levy | Franco Noero | Gagosian | Gallery 1957 | Georges-Philippe et Nathalie Vallois
| Gisèle Linder | Gowen | Haas | HdM | Heinzer Reszler | Hom Le Xuan | In Situ - Fabienne
Leclerc | Juana de Aizpuru | Knoell | lange + pult | Laurent Godin | Le Minotaure | M77 |
Maggiore g.a.m | Magnum Photos | Mai 36 | Mario Mauroner | Mayoral | Mezzanin | Michael
Hoppen | Mighela Shama | Mitterrand | Monica De Cardenas | Nathalie Obadia | Nosbaum
Reding | Olivier Varenne | P420 | Pablo’s Birthday | Pascal Lansberg | Patrick Gutknecht |
Perrotin | Peter Kilchmann | Philippe Cramer | Pietro Spartà | Poggiali | Primo Marella | Prometeo
Gallery Ida Pisani | Retelet | Richard Saltoun | Rosa Turetsky | Sébastien Bertrand | Semiose
| Simon Studer Art | Skopia/P.-H. Jaccaud | Studio Trisorio | Tang Contemporary Art | Taste
Contemporary | Templon | Thaddaeus Ropac | Thomas Brambilla | Tornabuoni Art | Urs Meile
| Van de Weghe | von Bartha | Waddington Custot | Wilde | Xippas art spaces, art editors &
publishers All Stars | Arsenal Contemporary Art | ColAAb | Editions Citadelles & Mazenod |
Editions TAKE5 | Gilles Drouault | JRP|Editions | Klima | mfc-michèle didier | multipleart |
We Do Not Work Alone institutions & special exhibitions Andrea Bowers – Fight Like a Girl
(Capitain Petzel) | artgenève/estates - Barry Flanagan | artgenève/musique | Association
Lumen | Centre d’Art Contemporain Genève | Centre d’édition contemporaine | Centre de la
Photographie | Documents d’artistes Genève | ECAL | Ecole Moser | EDHEA | Flux Laboratory
/ Fondation Fluxum | Fondation Dubuffet | Fondation Montresso | Fondation Opale | Fondation
Teo Jakob | Fonds cantonal d’art contemporain | Collection d’art contemporain de la Ville de
Genève - FMAC | Grand Théâtre de Genève | HEAD – Genève | Hommage à la galerie Rivolta |
m3 Collection | MAMCO Genève | Musée Barbier-Mueller | Musée d’art et d’histoire | Nouveau
Musée National de Monaco | Musée du Quai Branly | Museum Frieder Burda | Night-Fall – Festi-
val for art & gastronomy | Photo Elysée | Poush | Prix mobilière | Prix Solo artgenève-F.P.Journe
| Ringier Collection | Serpentine Galleries | Syndicat National des Antiquaires | Villa Arson
artgeneve.ch
événement
S
YVES
Monochromes, Anthropométries
Monochromes, Anthropométries,, Sculptures-éponges
Sculptures-éponges,,
Peintures de feu…
feu… En une soixantaine d’œuvres,
l’hôtel de Caumont propose à Aix-en-Provence
une relecture intimiste de la fulgurante carrière
d’Yves Klein (1928-1962). Une merveille.
/ Texte Guillaume Morel
À VOIR
HHH « YVES KLEIN INTIME », hôtel de
Caumont-centre d’art, 3, rue Joseph-Cabassol,
13100 Aix-en-Provence, 04 42 20 70 01, www.
caumont-centredart.com du 28 octobre au 26 mars.
Klein. Outre le Rocket pneumatique (1962) Ci-dessous Rouleau RÉSERVEZ VOTRE BILLET SUR
inventé avec Claude Parent et Roger Tallon, et à peindre, v. 1957, pigment CONNAISSANCEDESARTS.COM
pur et résine synthétique
l’Excavatrice de l’espace (1958) imaginée avec sur rouleau à peindre, - « BLEU, BLEU, BLEU. L’AVENTURE KLEIN »,
Jean Tinguely, l’exposition dévoile un Cadavre 31 x 21 x 9 cm Château des Baux-de-Provence, Grand-Rue,
13520 Les Baux-de-Provence, 04 90 49 20 02,
exquis sur tissu long de quatorze mètres, COLLECTION FAMILLE VENET.
EXPOSÉ À AIX-EN-PROVENCE.
www.chateau-baux-provence.com
réalisé en 1962 par Claude Pascal, Arman, du 29 avril 2022 au 9 avril 2023.
Pierre Restany et Yves Klein. Conservé en À LIRE
mains privées, il n’avait jamais été présenté en
- LE CATALOGUE de l’exposition de l’hôtel de
France. Caumont-centre d’art, coéd. Culturespaces/
Durant les huit années de sa brève In Fine éd. d’art (192 pp., 130 ill., 35 €).
carrière, Klein ne cesse d’expérimen- - LE HORS-SÉRIE publié à cette occasion
par « Connaissance des Arts » (n° 1007,
ter, au travers d’œuvres qui, souvent, 44 pp., 11,90 €).
résultent de ce que l’on appellerait
aujourd’hui des performances. Ainsi
de ses Peintures de feu réalisées en
1961 au centre d’essai de Gaz de
France, à La Plaine Saint-Denis.
Comme le corps pour les Anthro-
pométries, la flamme devient un
pinceau. « C’est une autre manière
encore d’apprivoiser l’immatériel, pour-
suit Cecilia Braschi. Le feu évoque la
création et la destruction, la mort et la
résurrection. À cette époque, Klein est au
faîte de sa gloire. Il multiplie les voyages,
Ci-contre Nymphe
endormie surprise
par des satyres, v. 1626,
huile sur toile,
100,5 x 122,8 cm, détail
©ZURICH, KUNSTHAUS.
L’Arcadie éroti
Nicolas Poussin, le peintre
« philosophe » au style
noble et sévère, parangon
du classicisme français,
fut aussi, divine surprise,
le peintre le plus sensuel
de son époque. Pleins feux
sur l’érotisme poussinien.
/ Texte Manuel Jover
que de Poussin
style
Le cor
corps féminin y est présenté sous
des formes ravissantes,
ravissantes, tout en délicatesse,
au sein de paysages enchantés
LES
DE L’EXPOSITION
Plaisante mise en
abyme: les satyres
voyeurs se repaissent
des nudités offertes
et nous, en miroir,
nous délectons de ce
spectacle de peinture.
Poussin n’assignait-il
pas la délectation
comme but à la
peinture?
LES
On sait bien qu’on
ne peut pas tout avoir.
Mais on déplore
l’absence de certains
tableaux parmi les
plus enchanteurs, tel
le Diane et Endymion
du musée de Detroit.
style
Micka
lene
Tho
mas
femme Au musée de l’Orangerie, le visiteur en marche
vers les Nymphéas de Monet est interpellé par
puissante
trois créatures le défiant du regard : Le Déjeuner
sur l’herbe : les trois femmes noires avec Monet de
l’Afro-américaine Mickalene Thomas. Assises au
milieu d’une accumulation de fleurs, parées de
coiffures afros, à demi vêtues d’imprimés colorés
rappelant les années 1970, elles sont triomphantes.
Si elles prennent la pose du scandaleux Déjeuner
sur l’herbe de Manet, occupant fièrement la place
de la femme blanche nue et des deux hommes
Artiste femme, noire et homosexuelle, Mickalene Thomas
habillés, elles figurent devant le jardin d’eau de
célèbre la beauté, le désir et le pouvoir des femmes Monet à Giverny. Ce collage mêlant photos cou-
afro-américaines. Ses œuvres créées spécialement pour le leur, papiers imprimés, peinture acrylique et strass
musée de l’Orangerie à Paris dialoguent avec celles de Monet. fait partie d’un ensemble d’œuvres commandées à
/ Texte Myriam Boutoulle l’artiste pour offrir un contrepoint contemporain à
l’œuvre du peintre impressionniste : Le Jardin d’eau
de Monet, Salle à manger et sofa avec Monet, et La
Ci-contre Portrait À gauche
de Mickalene Thomas Mickalene Thomas,
PHOTO : COURTESY LUISA Courbet #3 (Sleep),
OPALESKY, MAQUILLAGE :
BILLIE GENE POUR 2011, Polaroid,
EXCLUSIVE ARTISTS 9,5 x 7,9 cm
UTILISANT MAC COSMETICS, TOUTES LES ŒUVRES :
PRÉPARATION : TAV DAVIS. ©MICKALENE THOMAS.
Elle offre une représentation complexe
de la féminité, du désir et du pouvoir
Maison de Monet, collage monumental souli- manière dont on réalisait une peinture et, plus
gné de cristaux Swarovski. « Le collage est un important, ce sentiment de rébellion qui agite
langage, un mode de construction, il permet de les artistes. Les impressionnistes étaient de vrais
juxtaposer des images de sources diverses pour provocateurs », ajoute Mickalene Thomas dans
raconter une histoire. J’aime utiliser des maté- un sourire, le regard vif derrière ses lunettes
riaux non-conventionnels dans mes œuvres, des rondes. Artiste femme, noire et homosexuelle
matériaux qui dégagent de la lumière et ont la assumant pleinement son identité, elle s’inspire
même esthétique que les peintures pointillistes de la rébellion formelle de ses prédécesseurs
de Seurat et les Dot Paintings de l’artiste abo- pour mettre en avant la beauté, l’érotisme et
rigène Emily Kame Kngwarreye, deux sources l’esthétique queer noire.
d’inspiration importantes pour moi », confie Ainsi pose-t-elle nue, allongée comme une
l’artiste, née en 1971 dans le New Jersey et qui odalisque dans Me as Muse (2016), une ins-
vit à Brooklyn. tallation composée de douze écrans super-
posés dans un espace évoquant un jardin. Ce
Monet Revival « collage » vidéo mêle son autoportrait avec
Ces réinterprétations très personnelles sont le des représentations de femmes de l’histoire
fruit d’un long compagnonnage avec le peintre de l’art ayant façonné les idéaux de beauté –
d’Impression, soleil levant. « J’ai effectué une Léda et le Cygne de Boucher, Nu couché de
résidence à Giverny en 2011 durant trois mois, Modigliani, La Grande Odalisque d’Ingres
qui m’a profondément marquée. J’ai compris la – et des figures noires telles que « la Vénus
Ci-contre Portrait
de Mickalene Thomas
PHOTO : COURTESY LUISA
OPALESKY, MAQUILLAGE :
BILLIE GENE POUR EXCLUSIVE
ARTISTS UTILISANT MAC
COSMETICS, PRÉPARATION :
TAV DAVIS.
À gauche Le Déjeuner sur Ci-dessous Salle hottentote » et la chanteuse Grace Jones. Les l’étendue de son langage visuel », déclare Claire
l’herbe : les trois femmes à manger et sofa images sont accompagnées d’une bande Bernardi, directrice du musée de l’Orangerie.
noires avec Monet, 2022, avec Monet, 2022,
photographie, papiers photographie, papiers
sonore de la chanteuse et activiste noire amé- L’artiste convoque l’histoire de l’art occiden-
imprimés, acrylique imprimés, acrylique, ricaine Eartha Kitt décrivant les violences tale pour mieux la détourner, en substituant
et strass sur papier, cristaux Swarovski sexuelles et les discriminations qu’elle a subies. aux personnages blancs des femmes noires, en
montage sur Dibond, et strass sur papier, « En revisitant et en subvertissant des peintures particulier lesbiennes. Ainsi la photographie
123,2 x 170,2 cm montage sur Dibond,
©MUSÉE DE L’ORANGERIE/ 71,8 x 153 cm. bien connues, Mickalene Thomas offre une Courbet #3 (Sleep) (2011) met en scène deux
SOPHIE CRÉPY, 2022 représentation complexe et significative de la amantes black nues dans la pose du Sommeil
féminité, du désir et du pouvoir, qui représente de Courbet, entourées d’un opulent drapé de
tissus aux motifs africains. « L’impression aux
tons sépia et le cadre en métal avec une moulure
d’époque offrent de nombreuses convergences :
l’époque du tableau de Courbet et l’invention
de la photographie, l’époque de l’esclavage et le
type de portrait photographique rendu possible
par le regard ethnographique », souligne Kellie
Jones, professeure d’art moderne à l’Université
de Columbia, dans une monographie récente
sur l’artiste. La série de peintures ornées de
strass, Origin of the Universe (2012) inspirée
de L’Origine du monde de Courbet, l’ensemble
de photographies Calder Series (2013) et une
peinture cubiste inspirée de Picasso (Portrait
of Aaliyah, 2018) figurent parmi ces emprunts
qui cherchent à redonner une visibilité aux
femmes noires dans l’art.
Black is beautiful
« Nous avons longtemps été exclues de la conver-
sation. Jusqu’à l’exposition « Le Modèle noir de
Géricault à Matisse » au musée d’Orsay en
2019, j’ignorais par exemple que Matisse avait
représenté des femmes noires de Harlem dans
ses gravures durant les années 1930. Le rôle
des musées est important : en représentant les
3 ŒUVRES PHARES
DE MICKALENE THOMAS
À SAVOIR
L’ARTISTE EST
REPRÉSENTÉE
À VOIR en France par la galerie
Nathalie Obadia,
HH L’EXPOSITION « MICKALENE THOMAS : 3, rue du Cloître-
AVEC MONET », musée de l’Orangerie, jardin Saint-Merri, 75004 Paris,
des Tuileries, place de la Concorde, 75001 01 42 74 67 68 et
Paris, 01 44 50 43 00, www.musee-orangerie.fr 91, rue du Faubourg-
du 13 octobre au 6 février. Saint-Honoré, 75008 Paris,
RÉSERVEZ VOTRE BILLET SUR 01 53 01 99 76,
CONNAISSANCEDESARTS.COM www.nathalieobadia.com
La Boverie, à Liège, expose les choix
de neuf baronnes Rothschild dans
la construction de leurs collections au
long des xixe et xxe siècles. L’une d’elles,
Alix de Rothschild, s’est particulièrement
distinguée par l’aide qu’elle a apportée
aux artistes de son temps.
/ Texte Valérie Bougault
Alix
de
Roth
schild
l’instinctive
58 l JANVIER 2023 / CONNAISSANCE DES ARTS
collection privée
Ci-dessous Masque
anthropomorphe siffleur,
Côte d’ivoire (Gouro/
Baoulé), av. 1968, bois,
pigment, 26 x 16,5 x 12 cm
PARIS, MUSÉE DU QUAI
BRANLY-J. CHIRAC.
©PHOTO RMN-GP.
À LIRE À VOIR
Ci-dessous Statuette LE CATALOGUE, sous HHH L’EXPOSITION
anthropomorphe, la dir. de Fanny Moens, « COLLECTIONNEUSES
Équateur (Manabi), Vincent Pomarède, ROTHSCHILD. MÉCÈNES
800-1532, Pauline Prévost- ET DONATRICES
pierre sculptée, Marcilhacy, coordination D’EXCEPTION », La Boverie,
41 x 19 x 20 cm de Laura Dombret, parc de La Boverie,
PARIS, MUSÉE DU QUAI éd. La Boverie Artha Books Liège, 32 4 238 55 01,
BRANLY-J. CHIRAC. (260 pp., 34 €). www.laboverie.com
©PHOTO RMN-GP. du 21 octobre au 26 février.
À droite Jesekiel
Kirszenbaum,
Moïse, Jérémie, Élie,
1947, h/t (triptyque),
195 x 356 cm
©TEL AVIV MUSEUM
OF ART.
Page de droite,
en bas Paul-Élie
Gernez, Nature
morte au saint-pierre,
1938, pastel sur
papier, 63,5 x 80 cm
HONFLEUR, MUSÉE
EUGÈNE BOUDIN.
©HENRI BRAUNER.
Pour la chapelle, elle commande en tal figurant les prophètes, Moïse, Jérémie, Elie
1953 à l’Allemand Francis Bott huit (1947). Et surtout Avigdor Arikha (1929-
vitraux abstraits, contribuant de manière 2010), peintre israélien établi à Paris en 1951,
décisive à la notoriété de cet exilé, ami de dont elle finance l’exposition en 1972. Tou-
Max Ernst et Oskar Kokoschka. Avec lui, jours ouverte aux nouvelles expressions en
Alix confirme son goût pour les peintres même temps qu’aux identités ancestrales, elle
allemands et pour la seconde École de Paris. se passionne aussi pour les statuettes amérin-
diennes ou les masques africains et rassemble
Acheter d’instinct des objets d’art populaire, encouragée par
Le catalogue d’une exposition au musée des Georges Henri Rivière.
Beaux-Arts de Caen, en 1970, donne une idée Rien ne lui est plus étranger que l’idée d’une
de ce qu’elle accroche à ses murs : Calder et spéculation ou le poids d’une mode. « Je
Music, dont elle a été la première acheteuse n’achète que ce que j’aime. D’instinct. Ou ce
française, mais aussi un certain nombre qui me vient d’épisodes de ma vie. » Et, sans
d’artistes au talent plus incertain. Elle a doute, ne trouve-t-on aucune unité esthétique
cet aveu touchant : « mes enfants disent dans cette « non-collection », aujourd’hui dis-
“maman laissera la plus grande collection parue. Mais on peut donner bien des sens au
de peintres inconnus”. Je sais aussi que j’ai mot « collection ». Et si Alix de Rothschild n’a
des œuvres qui ne sont pas toujours les jamais acquis d’œuvres pour le plaisir d’accu-
meilleures de grands artistes, c’est que muler, elle a bien été une collectionneuse :
je les ai connus jeunes, que j’ai aimé les d’âmes, d’amitiés, d’espoirs. Chaque objet
commencements qu’il y avait en eux ». qu’elle a choisi est une attente projetée, une
Deux peintres compteront particuliè- foi en l’accomplissement, un pari, un pont
rement : Jesekiel David Kirszenbaum lancé entre son créateur et le public. À l’ave-
(1900-1954), « l’imagier du peuple juif », nir de dire s’il tiendra sa promesse. Alix de
qui peint pour elle un triptyque monumen- Rothschild ou l’œuvre ouverte.
Le
r style
a
À gauche Huipil
(tunique), av. 1954,
enagua (jupe)
etholán (volant),
av. 1939, isthme
de Tehuantepec,
Oaxaca, coton,
broderie
o
Fin 2003, l’ouverture des pièces de la Casa Azul placées sous scellés
à sa mort par son époux Diego Rivera révèle un véritable trésor.
Plus de six mille photographies, environ trois cents vêtements,
de nombreux documents, objets, bijoux, accessoires, ainsi que du
maquillage et du matériel médical et orthopédique jettent un nou-
veau jour sur la vie et le style de Frida Kahlo (1907-1954). Faisant
MEXICO, MUSEO FRIDA partie de sa garde-robe, les célèbres tenues traditionnelles mexi-
KAHLO-CASA AZUL caines qu’elle portait au quotidien, mais aussi des pièces du Guate-
COLLECTION. ©JAVIER
HINOJOSA, 2017. mala et de Chine, une collection de chemisiers européens et améri-
cains éclairent l’élaboration d’un look savamment travaillé. Atteinte
à l’âge de 6 ans par la poliomyélite qui laisse sa jambe droite plus
courte et atrophiée, Frida Kahlo apprend très tôt à utiliser le vête-
ment pour masquer son handicap, superposant les chaussettes pour
cacher la dissymétrie de ses mollets. À 18 ans, alors qu’elle revient
de la faculté où elle ambitionne des études de médecine, un autobus
percute de plein fouet le tramway où elle se trouve. Elle survit à
l’accident, la colonne vertébrale brisée. Subissant dès lors interven-
tions chirurgicales sur interventions chirurgicales (une trentaine
Des tenues issues de la
garde-robe de Frida Kahlo,
ainsi que de nombreux
objets personnels et des
photographies éclairent
la construction d’un look
soigneusement élaboré.
Un prêt exceptionnel de
la Casa Azul, sa maison
de Mexico, à découvrir
à Paris au palais Galliera.
/ Texte
Véronique
Bouruet-Aubertot
Ci-contre Nickolas
Muray, Frida Kahlo,
1939, tirage à
développement
chromogène, détail
COLL. PART. ©NICKOLAS
MURAY PHOTO ARCHIVES.
au cours de sa vie), Frida Kahlo refuse de se Tehuana caractérise les femmes de l’isthme 1944 figure un corps non seulement dénudé
définir par la souffrance et le handicap. C’est de Tehuantepec, dans l’État d’Oaxaca, dont mais littéralement ouvert. Arbre de l’espérance,
au cours de ces premières périodes d’alitement la société matriarcale fascine l’artiste. Majes- tiens-toi droit (1946) illustre enfin le calvaire
forcé qu’elle se met à peindre et embrasse une tueuse, cette tenue offre l’immense avantage chirurgical qui rythme son existence. Alitée
carrière d’artiste. pour elle de masquer son infirmité avec sa très régulièrement, forcée de porter des corsets
jupe jusqu’aux pieds et la tunique ample qui y compris en plâtre, Frida peint cette seconde
L’image de la « Mexicana » dissimule son corset. La coiffure tressée de peau de la faucille et du marteau, signe de la
Toujours élégante et soigneusement coiffée, rubans, laines de couleur et fleurs fraîches, rébellion qui constitue son identité première.
Frida délaisse le style européen peu après les lourds bijoux précolombiens dont elle se Éminemment anticonformiste et transgres-
sa rencontre avec Diego Rivera, qui devien- pare sont autant d’attributs supplémentaires sive, dans son art comme dans sa vie, l’artiste
dra son époux en 1929. Paris et Hollywood qui construisent son image personnelle de la mènera une vie amoureuse trépidante, mul-
constituent alors le baromètre de la mode et « Mexicana ». Mais Frida n’est pas du genre à tipliant maîtresses et amants. Le caractère
son choix radical d’endosser au quotidien un pratiquer le copié-collé et va customiser les non binaire de sa personnalité, qu’elle assume
vêtement traditionnel mexicain relève de plu- éléments traditionnels, mixant bijoux mayas pleinement, se lit aussi dans son choix de sou-
sieurs ressorts qui fondent son moi profond. et contemporains, mêlant jupes Tehuana et ligner ses signes de masculinité : moustache
Communiste, Frida s’identifie à ce Mexique manteau guatémaltèque ou corsage européen. et mono sourcil qu’elle choisit de conserver et
émancipé du joug colonial qui découvre et dont elle fait des signes distinctifs. À plusieurs
revendique son identité. Les sites archéolo- Où parure rime avec armure reprises, elle arbore un costume d’homme : en
giques, l’art indigène et les vêtements tradition- Majestueusement parée mais restant naturelle 1926, où elle apparaît sur une photo de famille
nels éveillent soudain l’intérêt dans le contexte et ne semblant jamais déguisée, Frida Kahlo cheveux gominés et vêtue d’un costume trois
de la Révolution (1910-1921). Mais seule Frida réussit à inventer un look où parure rime pièces aux côtés de ses sœurs en robes, et
s’appropriera la tenue Tehuana pour en faire avec armure, gommant tous les signes de ses dans l’œuvre Autoportrait aux cheveux coupés
un vêtement quotidien, porte-drapeau de sa infirmités. Sa peinture, où domine l’autopor- (1940). Féminine et masculine, forte et fragile,
« mexicanité », y compris lors de ses voyages trait, est paradoxalement le lieu où celles-ci puissante et blessée, superbe et brisée, Frida
aux États-Unis ou à Paris, en « gringolandia ». se révèlent et où sa douleur est mise à nu. Le Kahlo puise dans toutes ses contradictions
Composée d’une jupe longue à volant, la ena- dessin Les apparences sont trompeuses montre pour se construire une identité unique, qui
gua, d’une tunique géométrique sans manches, ainsi en transparence l’appareillage médical explique la fascination universelle qu’elle n’a
le huipil, et d’un châle, le rebozo, le costume sous les atours de reine. La Colonne brisée de pas fini d’exercer.
À droite Manteau,
huipil Mazatec,
Oaxaca, av. 1954,
coton guatemaltèque,
rubans de satin,
broderie et dentelle
MEXICO, MUSEO FRIDA
KAHLO-CASA AZUL
COLL.©JAVIER HINOJOSA,
2017.
Ci-dessous Frida
Kahlo, The Frame,
1938, huile sur
bois, 28,5 x 20,7 cm
PARIS, CENTRE
POMPIDOU-MNAM.
©PHOTO DE PRESSE RMN.
etla
la
De leur Catalogne natale, les architectes de RCR ont exporté ces dix
dernières années leur pratique exigeante en Europe, et jusqu’à Dubaï,
sans renier leur attachement au matériau et à la lumière. Une exposition
au musée Soulages de Rodez revient sur ce parcours exemplaire.
/ Texte Jean-François Lasnier
architecture
Ci-dessous Dessin
du projet pour le
musée Soulages
par RCR Arquitectes
©RCR ARQUITECTES.
Ce qui explique peut-être qu’une « vraie sym- Deux projets belges à la loupe rencontres et d’échanges, une sorte de salon
biose » se soit produite entre les Catalans et Le musée Soulages constituait une des pre- urbain. » Et celui-ci se révèle peu avenant :
Pierre Soulages. À bien des égards, le musée mières réalisations de RCR Arquitectes hors « l’intérieur est très sombre [...] ; l’équipement
aveyronnais transposait avec succès les qua- d’Espagne. Rendue nécessaire par la violente semble avoir été conçu pour un pays ensoleillé,
lités de leur travail espagnol, notamment par crise économique qui a frappé leur pays à alors qu’en Belgique, il faut que la lumière puisse
son insertion dans le site et son ouverture partir de 2008, cette ouverture à l’internatio- entrer en abondance. Par ailleurs, la connexion
sur le paysage. Symptomatique également, nal a mis leur talent à l’épreuve de contextes avec l’eau me paraît manquée. »
l’attachement à leur matériau emblématique, nouveaux. Avec une réussite inégale, comme
l’acier, décliné en deux versions, sombre et poli le suggèrent leurs deux projets en Belgique, un Le grand ensemble de l’île Seguin
à l’intérieur, rouge et oxydé à l’extérieur. « Nous crématorium à Hofheide et une bibliothèque La relation au fleuve promet d’être plus réussie
préférons travailler avec peu de matériaux, à Gand. « Ils maîtrisent bien les ambiances un sur l’île Seguin, à Boulogne-Billancourt, où les
expliquait Carme Pigem dans une conférence peu mystérieuses, avec la lumière qui tombe travaux viennent de commencer pour ce qui
récente, voire avec un seul, et le traiter de diffé- sur les parois, met en valeur la matérialité, et se présente comme leur plus grand projet à
rentes façons. C’est pareil avec la couleur, nous ça fonctionne très bien pour un crématorium, ce jour : sur quarante mille mètres carrés à la
essayons de ne pas mélanger. » Singulière dans analyse Lisa De Visscher, directrice de la revue pointe amont de l’île Seguin, il regroupe com-
le contexte rodésien, « cette architecture a sans d’architecture belge « A+ ». À Hofheide, ils ont merces et bureaux autour de la future Fonda-
aucun doute participé au succès du musée », su marier l’aspect fonctionnel et la création d’une tion Emerige et d’un multiplexe Pathé. Cœur
estime son directeur. Un succès qui a dépassé atmosphère de recueillement. Le problème, c’est de cet ensemble, la fondation dédiée à l’art
les attentes, au point que l’équipement se révèle qu’ils ont adopté la même approche à Gand. contemporain s’élève en hauteur sous la forme
aujourd’hui sous-dimensionné. Une réflexion Or, aujourd’hui, une bibliothèque n’est plus d’un volume très plastique, curieusement
est en cours en vue d’une possible extension, seulement un bâtiment où l’on vient chercher baptisé « objet complémentaire ». Un temps
véritable gageure pour un édifice si cohérent. et consulter des livres, mais surtout un lieu de prévu en céramique, son parement emploiera
Ci-contre
Projet pour l’île
Seguin, Boulogne-
Billancourt
©RCR ARQUITECTES.
En bas à droite
Vue extérieure
du crématorium
à Hofheide
en Belgique
©HISAO SUZUKI.
À VOIR
HH L’EXPOSITION « RCR ARQUITECTES. ICI ET
AILLEURS, LA MATIÈRE ET LE TEMPS » au musée
Soulages, jardin du Foirail, avenue Victor-Hugo,
12000 Rodez, 05 65 73 83 94, www.musee-soulages-
rodez.fr du 17 décembre au 7 mai, réalisée en
collaboration avec le Centre Pompidou, Paris.
RÉSERVEZ VOTRE BILLET SUR
CONNAISSANCEDESARTS.COM
À LIRE
LE CATALOGUE de l’exposition, éd. Musée Soulages
Rodez (160 pp., 25 €).
Les
un premier sommet le rendu naturaliste du
corps humain.
Ces œuvres avaient-elles pris le chemin de
bronzes
l’Italie à la suite des campagnes militaires
romaines menées en Grèce à partir du
de
À gauche
iie siècle avant notre ère ou bien, un peu plus Bronze de Riace B,
tard, comme « antiquités » dont raffolèrent les v. 430 av. J.-C.,
riches romains ? La seconde hypothèse reste la bronze, H. 1,97 m
ITALIE, REGGIO DE CALABRE,
plus probable. Bien que les sources littéraires MUSÉE NATIONAL.
antiques laissent deviner l’existence de mil-
liers d’objets en bronze de toute nature au sein
des grands sanctuaires panhelléniques ainsi
que dans les temples et espaces publics, seuls
parvinrent à nous de rares exemples d’un art
pratiqué alors par tous les grands sculpteurs
hellènes, à l’exception d’un Praxitèle (v.-395/
-326), resté fidèle au marbre. Ces œuvres ayant
fait l’objet, dès la Basse Antiquité, de récupé-
rations massives du métal, il fallut attendre la
multiplication des découvertes au xxe siècle,
notamment sous-marines, pour que nos
connaissances s’affinent.
Un moment d’éternité
Fermement arrimés au sol,
les deux combattants pre-
naient appui sur leur jambe
droite, raidie, l’autre
jambe n’étant que légère-
ment fléchie en avant.
JANVIER 2023 l 73
étude d’une œuvre
Luxe de détails
À l’époque de créa-
tion du guerrier B, L’incroyable maîtrise de réalisation
l’art statuaire explo- du guerrier A éclate à travers les parties
fondues à part, telles les longues boucles
rait déjà la marche
flottantes de cheveux soudées en arrière
en faisant décoller
de la tête, luxe d’une figuration digne
le talon du membre
d’un Zeus tout puissant. Mais un roi
en mouvement tout athénien ne vaudrait-il pas cette
en intégrant le han- assimilation qui paraît suggérée ?
chement induit dans
le corps. L’effet de
marche aurait cepen-
dant contrarié la
stabilité d’un bronze
aussi pesant et, sur-
tout, ruiné l’unité
visuelle des deux
guerriers figés dans
un moment d’éternité
avant le combat. Alors que l’on admet qu’ils
portaient tous deux un casque sur la tête et,
au bras gauche, un bouclier, l’incertitude
demeure sur le type exact d’armes tenues dans
les mains. Présentant, comme tout bronze
fondu en creux, une épaisseur de quelques
millimètres seulement, les deux œuvres
furent réalisées selon la technique de la cire
perdue. Dans ce procédé, le bronze en fusion
prenait la place d’une couche de cire déposée
et retravaillée entre deux modèles, le premier,
en « positif » sur noyau, le second, moulé en
« négatif ». Il fallait en outre fondre à part les
éléments secondaires en ronde bosse, tels que
les boucles de cheveux et de barbe ainsi que
l’appareil génital. On put déterminer, de plus,
que le bras droit et une partie du bras gauche monumentalité,
du guerrier B résultaient d’une restauration, mêlant idéalisme
effectuée probablement à l’époque hellénis- et naturalisme, qui
tique (-323/-31) avec du bronze mêlant, non nous subjugue. Si
seulement du cuivre et de l’étain, mais égale- l’union du beau et du
ment du plomb. Preuve que, à ce moment, la bien n’était pas une
figure suscitait encore de l’intérêt. nouveauté, l’art grec,
avec des œuvres telles
D’Argos à Athènes que celles-ci, n’en affichait
Les spécialistes s’accordent aujourd’hui pour pas moins l’entrée de
Rendu illusionniste
situer la création du guerrier A à Argos, cité l’homme dans un face-à-
La virtuosité technique
réputée pour son école de bronziers por- face de quasi-égalité avec
se retrouve dans le rendu
tée à un apogée, dans la première moitié du le divin. Acceptant les
illusionniste des lèvres
v e siècle, par Ageladas, sculpteur fameux lois du destin, les géants et des mamelons, parties
auprès de qui se formèrent d’illustres repré- de Riace offraient de fait soudées à part dans
sentants du classicisme grec tels que Phidias une vision somme toute un alliage à faible teneur
– maître du Parthénon d’Athènes –, Myron positive de la condition d’étain pour rendre la teinte
et Polyclète. Pour le bronze B, la critique humaine. Près de deux mil- rosée de la peau. Également
hésite entre Argos et l’Attique avec Athènes. lénaires plus tard, un Michel- fondues à part, les dents,
L’identification des sculpteurs, d’évidence Ange allait rendre hommage, que seul ce guerrier dévoile,
de premier ordre, de même que celle de la à sa façon, à cet héritage sont en argent riveté.
scène évoquée, demeurent néanmoins encore humaniste en sculptant,
débattues. Que ces figures aient voulu exalter à Florence, son David de
des héros mythologiques ou bien historiques marbre, premier grand
légendaires, c’est aujourd’hui leur grandiose nu masculin depuis l’Antiquité.
En pleine concentration
D’une taille de 1,97 m,
le guerrier B paraît plus jeune
que son vis-à-vis. Conçu
de façon remarquablement
synthétique, il est animé par
un mouvement d’oscillation
corporelle accentué par le
balancement des épaules,
le figeant dans un moment
de concentration avant
l’action.
Nom:
Ci-dessous À droite L’Atelier
Sam Szafran de la rue de Crussol,
dans son atelier février 1972,
à Malakoff, 2013 pastel sur calque
©MANOLO MYLONAS. contrecollé sur
carton, 104 x 75 cm,
Szafran
détail
COLL. PART. ©PHOTO LALA.
Prénom:
Sam
Profession:
artiste
Particularité:
reusement d’une curiosité dévorante, il veut
tout apprendre, tout connaître. Il nettoie les
cadavres dans une morgue, devient dérati-
seur mais apprend à dessiner dans des cours
du soir. Il croise beaucoup d’artistes, décide de
miraculé
devenir peintre.
Staël, Jean Tinguely, Roselyne Granet. Grâce garde, il se sait singulier et s’accepte inclassable. place peu à peu, la vie se fait moins précaire. Le
à eux tous, il va trouver des lieux où travailler. Obstiné, habité par ses rêves, il ronge son frein. marchand Claude Bernard le repère et devient
Son école aura été la rue. Sa patience ne l’empêche pas de maugréer sans son galeriste. Il lui présente Jacques Kerchache,
cesse ni de se lamenter. Il creuse son sillon, se le grand collectionneur d’objets africains, qui
La ronde des ateliers veut libre comme le vent, au prix d’une misère lui organise une exposition personnelle en
Sa force est celle de l’autodidacte : n’avoir à noire. Lilette, une jeune femme suisse qui fait 1965. Il peut enfin travailler dans divers ate-
suivre aucun diktat, quitter l’abstraction sans de la tapisserie et deviendra diplômée d’Au- liers-refuges qu’on lui prête. De l’atelier de
états d’âme pour se tourner vers une représen- busson, débarque alors dans sa vie, tel un ange. Zao Wou-Ki rue Jonquoy à celui de la rue de
tation figurative alors abhorrée par la majorité Il se marie avec elle en 1963. Ils ont un fils, Crussol puis au Champ-de-Mars…
des artistes informels ou abstraits qui gravitent Sébastien, qui naît très handicapé. Le tragique On lui a offert en 1960 une boîte de pastels,
autour de lui. Il ne dépend d’aucune avant- n’est jamais bien loin. Pourtant tout se met en qui transforme son vocabulaire pictural. Ce
médium passé de mode l’aide à élaborer sa LES DE L’EXPOSITION LES De gauche à droite
technique, lui permettant de « construire » Les années du début, souvent On peut regretter Escalier, 1974, pastel
inconnues, sont clairement qu’il n’y ait pas assez sur papier, 78 x 58 cm, détail
comme un architecte fou à la Piranèse, ces COLL. PART.
espaces où il vit en vase clos et qu’il métamor- traitées dans cette sorte d’œuvres ou qu’elles
phose en labyrinthes, en anamorphoses, en de petite rétrospective. soient accrochées trop Sans titre, 1981, pastel sur
Une analyse vraiment papier, 154 x 113,5 cm
vertiges, en jungles… Des univers impré- sagement pour pouvoir PARIS, CENTRE POMPIDOU-MNAM.
contemporaine de Szafran, donner l’idée de vertige
gnés de ses propres états psychiques. Déjà ©PHOTO DE PRESSE RMN.
et un bel exemple d’exposition inhérent à son travail.
formidable dessinateur, il invente de savants Imprimerie Bellini, 1972-
d’œuvre figurative après Une scénographie très 1974, pastel sur calque
mélanges à partir de ces pastels sur calque qui celle de Paula Rego.
rendent ses tableaux sensuels, un vrai velouté élégante, un peu plate. contrecollé sur carton,
139 x 98 cm, détail
d’aile de papillon. « Le pastel m’a résisté très COLL. IRÈNE ET JACQUES ELBAZ.
longtemps. Ce qui explique que je me suis sise tout en haut des escaliers du 54 rue de Ci-dessus Sans À droite Végétation
acharné dessus. » Dans les années 1970, la Seine. Ces escaliers sont sa nouvelle obsession. titre (Malakoff), dans l’atelier, 1980,
2014, aquarelle sur aquarelle, pastel sur
vogue est aux multiples. Sam Szafran s’asso- Grâce à une rencontre avec Francis Bacon, il se soie, 72 x 89 cm papier, 106,5 x 75 cm
cie avec quatre amis pour fonder un atelier met à utiliser des Polaroid comme préalables à PARIS, GAL. CLAUDE COLL. PART. / TOUTES LES
BERNARD. ©J.-L. LOSI. ŒUVRES : ©SAM SZAFRAN.
pour jeunes artistes (il y fera la connaissance ses visions. Ils lui permettent de regrouper les
d’Arrabal et de Topor) dans une ancienne images en éventail à travers une accumulation
fabrique de lithographies de la rue du Fau- de différents points de vue, à la manière d’un à l’aquarelle, bruissent et vibrent de vie. Deux
bourg-Saint-Denis. Il baptise l’imprimerie du collage, pour rendre le sentiment d’une sensa- univers, le sombre et le clair, deux faces d’une
nom de Bellini, le peintre vénitien. Et s’appro- tion vertigineuse et angoissée à la Hitchcock. même médaille, montrant le chemin parcouru.
prie les lieux, décrivant avec un foisonnement « J’étais obligé de m’identifier à une araignée qui La Fondation Maeght puis la Fondation Pierre
de détails les verrières, les outils, les presses, les monte et qui descend au bout de son fil dans Gianadda à Martigny lui consacrent en 1996
pierres lithographiques, les rangées de pastels. la cage d’escalier, qui peut voir par-dessous et une rétrospective. Il meurt en 2019. Il lui aura
Et déjà une passion pour les escaliers, perçus à par-dessus. » Mais parallèlement, une nou- fallu toute une vie tourmentée pour arriver à
travers diverses perspectives, à la manière des velle apparition s’offre à lui. Les marches de déjouer le destin.
travellings du cinéma. Dès lors, deux grands l’escalier vont laisser place à des nervures de
thèmes s’imposent : les Ateliers (1969-70) et les feuilles, et le vide, le trou, va se ramifier en un À VOIR
Imprimeries (1971-72). trop-plein de végétation. Il tombe amoureux HHH « SAM SZAFRAN (1934-2019).OBSESSIONS
du philodendron, déjà ciselé par Matisse, mais D’UN PEINTRE », musée de l’Orangerie, place
Enfin la reconnaissance qui, envahissant presque toute la toile comme de la Concorde, 75001 Paris, 01 44 50 43 00, www.
musee-orangerie.fr du 28 septembre au 16 janvier.
En 1974, il s’installe dans l’atelier de Malakoff, un écran, obture l’espace dans un camaïeu de
RÉSERVEZ VOTRE BILLET SUR
une ancienne fonderie qu’il peut enfin acheter, vert et de bleu. Cette fois le vertige est aspiré CONNAISSANCEDESARTS.COM
dans l’antre duquel il invente « le mariage du vers le haut dans un mouvement de croissance
sec et du mouillé », alliant le pastel à l’aquarelle infinie, vers le ciel, vers le cosmos. Ces serres et À LIRE
sur des toiles de soie chinoises. Il a rencontré juxtapositions de feuillages, dans des composi- - LE CATALOGUE, sous la dir. de Julia Drost, coéd.
Musée de l’Orangerie/Flammarion (192 pp., 39 €).
entre-temps le poète libanais Fouad El-Etr, tions folles, de plus en plus grandes, qu’il lui est - LE HORS-SÉRIE de « Connaissance des Arts »
éditeur de la revue de poésie « La Délirante », impossible d’exécuter au pastel et qu’il réalise consacré à l’exposition (n° 998, 52 pp., 11 €).
Anupama Kundoo
l’architecte économe
Carolein Smit
céramiste virtuose
Pour sa première exposition monogra- l’émaillage, nécessitant jusqu’à six ou sept
phique en France, elle a glissé son bestiaire passages au four. Une opération angoissante,
fantastique dans les salons du musée de la car « chaque cuisson comporte un risque ».
Chasse et de la Nature à Paris : bouledogues, La plasticienne, qui habite un village près de
chouettes et singes, aux côtés de faunes Liège, puise son inspiration dans la nature.
inquiétants. « Mais je ne suis pas céramiste Notamment lors de promenades avec son
de formation », précise Carolein Smit. En mari photographe et leurs chiens, durant
effet, l’artiste hollandaise, déjà consacrée par lesquelles ils croisent sangliers, hiboux ou
le Victoria & Albert Museum de Londres, blaireaux. Son « excellente mémoire visuelle »
a d’abord étudié la gravure. C’est au cours ressurgit dans son atelier, mêlée aux souve-
d’une résidence qu’elle s’est mise à modeler nirs de contes de son enfance, aux images de
l’argile, « pour transcrire le réalisme de mes récits bibliques ou de danses macabres, mais
œuvres en 3D ». aussi d’actualités du monde. Certaines de ses
Depuis, elle délicates céramiques ressemblent à des vani-
repousse tés dans lesquelles rôde la mort. Ainsi cette
l es l i mites d e licorne squelettique, qui évoque un cavalier
la techni que, sans de l’Apocalypse, ou ce vautour majestueux,
dessins préparatoires. qui n’en est pas moins un charognard. Pour
1960 Naissance de Carolein « Je pars d’une idée et l’exposition, Carolein Smit a imaginé une
Smit (ill. : ©Winnifred Limburg) ensuite la matière fresque qui illustre un conte de chasse à la
à Amersfoort, Pays-Bas. me guide. » Une résonance contemporaine. Sur un fond bleu
1979-1984 Études à l’Académie fois le biscuit nuit étoilé, un ours, qui pourrait symboliser
des arts et du design St. Joost, réalisé, vient la Russie, est abattu par un homme dans
un champ de blé, l’un de ceux dont regorge
Breda, Pays-Bas.
l’Ukraine… ANNICK COLONNA-CÉSARI
1995 Résidence au
Centre européen de travail Ci-contre Petit Tigre,
2021, céramique
de la céramique EKWC, émaillée,
à Hertogenbosch, Pays-Bas. 41 x 48 x 25 cm
TOUTES
2016 Participe à « Ceramix, LES PHOTOS :
©WINNIFRED
de Rodin à Schütte », à la Cité LIMBURG.
de la céramique de Sèvres,
à La Maison Rouge à Paris
et au Bonnefantenmuseum
de Maastricht.
2018 Trois rétrospectives
dont une au Victoria
& Albert Museum,
à Londres.
2021 Exposition
« Les Flammes. L’Âge
d’or de la céramique »,
au musée d’Art
moderne de Paris.
84 l JANVIER 2023 / CONNAISSANCE DES ARTS
À VOIR
- L’EXPOSITION « DENTS ! CROCS !
GRIFFES ! », au musée de la
Chasse et de la Nature, 62, rue
des Archives, 75003 Paris,
01 53 01 92 40, www.chassenature.
org du 18 octobre au 5 mars.
- LE SITE INTERNET de la
plasticienne : caroleinsmit.com
RÉSERVEZ VOTRE BILLET SUR
CONNAISSANCEDESARTS.COM
À SAVOIR
CAROLEIN SMIT EST
REPRÉSENTÉE par la galerie
Michèle Hayem, 5, rue de Beaune,
75007 Paris, 09 54 20 08 74, www.
galerie-michele-hayem.com
À droite Détail de
la fresque créée
par Carolein Smit
pour la scénographie
de l’exposition
« Dents ! Crocs !
Griffes ! », 2022-2023.
À gauche
Guerrier, 2018,
céramique émaillée,
148 x 43 x 46 cm
COLLECTION DE L’ARTISTE. Ci-dessous Gros
Bouledogue au
collier doré, 2022,
céramique émaillée,
72 x 39 x 63 cm,
détail.
nouveau talent
Sabine Meier
picturale et conceptuelle
Les thèmes et titres de Sabine Meier
font immanquablement penser à la
peinture… qu’elle étudia aux Beaux-
Arts de Paris, dans l’atelier de Chris-
tian Boltanski. « Ce médium était aisé
pour moi, mais j’ai décidé d’appréhender
la photographie car je ne la comprenais
pas, explique-t-elle. Ainsi, j’interroge
le rapport entre une image et ce qui lui
sert de modèle, observant à quel degré
elle demeure le fidèle reflet du monde. »
Comme souvent chez les artistes, plu-
sieurs lectures de l’œuvre sont possibles,
classique et esthétique, ou plus intel-
lectuelle et conceptuelle. Travaillant
par séries, Sabine Meier s’est exercée à
l’autoportrait et aux métamorphoses,
avant de passer aux Apories, dans
un jeu de perspectives nécessitant la
construction de volumes qu’elle expose progressivement.
Elle creuse ses obsessions – « on ne s’échappe jamais à
1964 Naissance de soi-même » – dans une chambre noire où elle reconsti-
Sabine Meier (ill.: ©Mathilde tue décors et maquettes « un peu à la manière de Georges
Delahaye) à Besançon. Méliès… ». Ainsi, il n’y a aucune retouche numérique dans
1990 Obtient son diplôme aux ses clairs-obscurs ou mises en abyme, réalisées par l’ac-
Beaux-Arts de Paris, en étant cumulation de plusieurs tirages. Elle dit ne pas être une
photographe qui regarde le monde en direct, et l’on comp
la première élève à ne montrer rend son admiration pour « la rigueur absolue » de Jeff Wall
qu’un travail photographique. ou de Piero della Francesca, qui lui semble être toujours
1999 Exposition collective derrière son épaule à l’atelier… Finalement, les probléma-
« Les Archivistes », à la tiques sont inépuisables face au médium de la photogra-
galerie Duchamp, à Yvetot. phie. « Je propose des espaces impossibles dans la réalité,
mais qui sont bien devant nos yeux, conclut-elle, afin de
2006 Est nommée pour démontrer que ce qu’on voit n’est pas ce qu’on croit voir. Mais
le Prix Photo du Jeu de paume. alors, pourquoi avons-nous besoin d’autant d’images pour
2011 Lauréate du programme vivre et traduire le monde afin qu’il soit supportable ? »...
de résidences artistiques MARIE MAERTENS
Regards Croisés, entre Le Havre
À VOIR
et New York, elle part travailler « SABINE MEIER. LES PERSPECTIVES En haut
trois mois aux États-Unis. DÉPRAVÉES », Centre d’art contemporain Métamorphose 1
de la Matmut - Daniel Havis, (portrait de l’artiste
2013 Solo show au Centre 425, rue du Château, 76480 Saint-Pierre- en vieillard), 2009,
culturel suisse de Paris. de-Varengeville, 02 35 05 61 73,
www.matmutpourlesarts.fr
153 x 126 cm
TOUTES LES PHOTOS :
2021 Exposition collective du 8 octobre au 29 janvier. ©SABINE MEIER.
L’avis de GUITEMIE
MALDONADO, professeur
d’histoire de l’art aux
Beaux-Arts de Paris
Ce qui frappe dans
ce relief, c’est le format
horizontal, qui détermine
une composition
en longueur. Le cadre
découpé agrandit l’espace.
De même, par un jeu
de superpositions,
les plaques perforées
peintes dans un dégradé
de rouge accentuent
la profondeur. À gauche, RELIEF N°15 Artiste célébré au xx e siècle, ouvelles, le plastique et le Plexiglas, ose
les volutes touchent, DE CÉSAR César Domela (1900-1992) les poser à côté de matières précieuses
dans un enroulement, DOMELA est tombé dans l’oubli comme le galuchat, souligne les formes
les triangles réunis par la ces vingt dernières années. avec du laiton ou découpe des éléments
pointe. Cette composition, Grâce à Benoit Sapiro, en bois comme dans ce Relief n° 15. « Il sort
très élaborée et précieuse, directeur de la galerie Le Minotaure, le voici de l’espace traditionnel pour créer un espace
est efficace visuellement à nouveau sur le devant de la scène et ce dynamique », commente l’historienne de l’art
tout en utilisant n’est que justice. Domela a cherché, évolué, Guitemie Maldonado. Mais cette évolution
un vocabulaire simple. transformé son art en passant d’une surface expérimentale foisonnante va passer par
Domela développe plane aux reliefs. Ce Néerlandais rencontre une relative paupérisation. Car la guerre
le rapport entre ce qui Piet Mondrian et Theo Van Doesburg en 1924 arrive et les matériaux précieux se raréfient.
est de l’ordre du plan et et adhère au groupe De Stijl. Sa peinture Après-guerre, dans les années 1950, Domela
de la profondeur, de la colle alors à l’abstraction géométrique de poursuit néanmoins ses reliefs, et il est i
ligne droite et de la ligne Mondrian, où horizontales et verticales nvité à décorer un paquebot néerlandais
courbe. Ici tout repose se croisent à l’infini. Sa première trahison ainsi qu’un immeuble à La Haye. Ce passionné
sur le contraste. à la ligne dure de Mondrian apparaît de philosophie asiatique et, en particulier,
en 1925, lorsqu’il introduit la diagonale. de Lao Tseu, s’intéressait à la typographie et
Mais l’abandon des théories de De Stijl déclarait : « La calligraphie m’a complètement
est acté en 1932, lorsque la courbe surgit. libéré de Mondrian ». F. C.
« Il va alors vers une sorte de biomorphisme,
proche de la nature, où la courbe remplace
À VOIR la droite », souligne Benoit Sapiro. Puis sa
« CÉSAR DOMELA »,
galerie Le Minotaure, peinture évolue vers la tridimensionnalité, César Domela,
2, rue des Beaux-Arts vers un relief nouveau, positionné entre Relief n° 15, 1939,
et 23, rue de Seine, bois peint, cuivre
la peinture et la sculpture. Car à partir de
75006 Paris, 01 43 54 62 93, rouge, peau de requin,
galerieleminotaure.fr 1935-1936, Domela introduit des matériaux parchemin, cuivre,
du 4 février au 29 avril. dans sa toile. Il utilise des matières n laiton, 60 x 100 cm.
Sam Francis,
Wave, 1989,
acrylique
sur papier,
63,4 x 51 cm
©GALERIES
AB & BA, PARIS.
Auguste Rodin,
Le Baiser, réduction
« n° 2 », v. 1882,
bronze à patine
brun vert nuancé,
25,7 x 15,7 x 15,9 cm
©GALERIE NICOLAS
BOURRIAUD, PARIS.
Eugène Vallin,
BRAFA, LE RETOUR ! Canapé Art Nouveau,
v. 1900, noyer,
120 x 150 cm
La grande foire bruxelloise reste au parc ©GALERIE MATHIVET,
des Expositions du Heysel mais retrouve PARIS.
Atelier de Joos
Van Cleve,
Vierge à l’Enfant,
xvi e siècle, huile
UNE DÉLECTABLE VIERGE AU LAIT sur panneau,
Œuvre de l’atelier du peintre flamand Joos Van Cleve 30,5 x 22,5 cm
(14851541) de l’École d’Anvers, cette Virgo lactans il ©GALERIE
COSTERMANS
lustre un thème iconographique très ancien attesté de & PELGRIMS DE
BIGARD, BRUXELLES.
puis les premiers siècles. On y voit la Vierge allaitant
généreusement l’Enfant repu, qui pose sa main sur
son sein arrondi comme un globe. Une scène à la fois
simple et sobre, tant dans la tenue de la Vierge que dans
la composition générale, et cependant d’une grande no
blesse, dans l’élégance des gestes et des plis harmonieux UN MASQUE DE
de son voile. Il émane une impression d’invincible sé LA COLLECTION VÉRITÉ
rénité de la pose attentive et tendre de la Vierge, et de D’une remarquable puissance sty
celle de l’Enfant Jésus, assoupi avec un délicieux sourire. listique, ce masque emblématique
provient de la fameuse collection
Vérité, dispersée à l’Hôtel Drouot
en 2006. Il figure dans le corpus
restreint des productions de la so
ciété dite du Gyè, chez les Guro en
Côte d’Ivoire, et se rapproche d’un
masque conservé au British Mu
seum et d’un autre figu
rant dans les collec
tions du musée du
Quai BranlyJacques
Chirac. Associés aux
UNE PRÉCIEUSE NYMPHE fonctions majeures
AILÉE René Lalique, Broche de la vie sociale et
Avec une grâce inouïe, cette bro Nymphe, v. 1897-98, politique, les masques
or, émail, 6,7 x 2,1 cm
che de Lalique si représentative de EPOQUE FINE JEWELS,
de ce type sont utilisés
l’esprit Art Nouveau et de la fan KORTRIJK, BELGIQUE pour les jugements,
taisie des bijoux fin de siècle met Masque les funérailles, les
en scène une nymphe ailée, mi Gouro-Bété, danses communau
xixe siècle,
femme, mipapillon, déployant ses Côte d’Ivoire, bois,
taires. D’inspiration
antennes et autour d’elle ses im 43 x 20,5 x 14 cm zoomorphe, celuici se
menses ailes chamarrées comme ©GALERIE SERGE distingue par ses lignes
SCHOFFEL - ART
celle d’un paon… La création de PREMIER, BRUXELLES. expressives et la rare
joaillier de René Lalique est animée présence d’une paire de
d’un univers féminin aux confins cornes, qui lui confère sa
du merveilleux, peuplé de fées, syl singularité.
phides, nymphes et autres créatures
légendaires. Cette broche élaborée
en or 18 carats rehaussé d’émail UN MIROIR FLORISSANT
cloisonné, dit «pliqueàjour», Inédit dans la production classique du grand orfèvre bruxellois Wolfers,
est d’une réalisation exquise qui ce miroir en argent, aussi surprenant que séduisant, est très certaine
l’apparente à une précieuse œuvre ment issu d’une commande spéciale, d’où son originalité et sa singu
sculptée en miniature. larité. Alliant de manière inattendue le style rocaille Louis XV et l’ins
piration Art Nouveau, ce miroir de forme ovale asymétrique présente
une composition stylisée à partir de motifs végétaux rythmée par des
Wolfers Frères, Miroir arabesques baroques, qui donne à l’ensemble une véritable dynamique
de table, v. 1890, argent, dansante, parfaitement orchestrée. La maison Wolfers Frères, spécia
bois, 63 x 45,5 cm
©GALERIE BERNARD
lisée dans l’argenterie de table comme les services à café et à thé ou les
DE LEYE, BRUXELLES. timbales, s’illustre ici avec une pièce tout à fait hors normes. V. de M.
ART GENÈVE,
ÉTABLI ET PROSPECTIF
Pour sa 11e édition, Art Genève accueille quelque quatre
vingtdix galeries internationales, dont de prestigieux mar
chands qui exposent aux côtés de jeunes enseignes. Après une
session 2022 décalée au mois de mars pour cause de Covid,
la foire genevoise reprend ses dates initiales, séduisant à
nouveau les galeries Gagosian, Waddington Custot, Eva Pre
senhuber, Thaddaeus Ropac ou encore Mitterrand. Elle peut
également se targuer d’inviter de prestigieuses institutions :
en plus du Mamco ou du musée d’Art et d’Histoire, citons le
Museum Frieder Burda, qui dédie 600 m 2 à Andreas Gursky,
la Fondation Dubuffet, le Quai BranlyJacques Chirac, mais
aussi l’ADKV de Berlin, la Villa Arson ou le très prospectif
Poush. L’art émergent est également à voir chez Arsenal et
All Stars, ou encore 31 Project et 193 Gallery, parfois à che
val entre Artists Run Spaces (lieux autogérés) et lieux com
merciaux. « J’aime cette idée d’assumer des contrastes forts,
en ne comptant que sur la qualité des propositions », assure
Thomas Hug, directeur de la foire. Un combo qui séduit les
amateurs non seulement de Genève, mais aussi de l’ensemble
de la Suisse romande ou alémanique, de la France ou l’Italie
voisine. « Art Genève, poursuitil, a fait émerger un terreau
de collectionneurs qui achetaient auparavant à l’étranger mais
qui sont fiers d’avoir à présent une plateforme chez eux, à la-
quelle s’ajoute Art Monte-Carlo, notre salon sur la Côte-d’Azur.
Cela a créé un axe solide pour les acheteurs. » M. M.
« ART GENÈVE », Palexpo, 30, route François-Peyrot,
1218 Le Grand-Saconnex, 41 22 761 11 11, artgeneve.ch
du 26 au 29 janvier.
Jean Dubuffet,
Les Visiteurs 30 octobre
1979, 1979, acrylique
et collage sur papier,
50,8 x 69,9 cm
WADDINGTON CUSTOT, LONDRES.
galeries MARCHÉ DE L’ART
HANS-JÖRG
GEORGI,
L’ÉCHAPPÉE
BELLE
L’univers de Hans-Jörg Georgi est un monde fracassé, s’exprime librement à travers les avions de toutes sortes
en quête de salut. Pour la toute première fois, ses qu’il invente et façonne à partir de modestes cartons
travaux sont présentés en galerie, chez Christian Berst, de récupération. Son imagination est sans limites pour
défenseur de l’Art brut – après avoir été montrés concevoir ces aéronefs qu’il surnomme les « six étages »,
en 2014 à La Maison Rouge. On y découvre une fonctionnant à l’énergie solaire et équipés de dortoirs,
vingtaine de ses sculptures spectaculaires autour cliniques, discothèque ou bowling… Cette échappée
À droite
Hans-Jörg Georgi, de la thématique des avions ainsi que ses dessins belle est celle de l’humanité en quête d’un monde
Vue d’installation à préparatoires (de 3500 € à 25 000 €). Un important meilleur, aspiration utopique et planche de salut face à
l’atelier Goldstein, catalogue est publié à l’occasion de cette exposition, l’adversité. En d’autres termes, l’envol idéal et fascinant
2013, cartons,
avec un texte du philosophe François Salmeron. d’une myriade d’arches de Noé de notre temps. V. de M.
détail
COURTESY ATELIER Né à Francfort en 1949, Hans-Jörg Georgi est privé
« HANS-JÖRG GEORGI. NOAH’S PLANES », galerie Christian Berst
GOLDSTEIN,
FRANCFORT-SUR-LE-
de l’usage de ses jambes dès l’enfance par la polio et Art brut, 3 et 6, passage des Gravilliers, 75003 Paris, 0153330170,
MAIN.©A. SCHNEIDER. grandit dans des centres d’accueil. Sa soif d’évasion www.christianberst.com du 8 décembre au 15 janvier.
J ’AU R A I L A P E AU D E S C H O S E S
À droite
Jean-François
Rauzier,
Oberammergau,
2022, tirage
photographique
sous Diasec
©GALERIE
GUILLAUME, PARIS.
JEAN-FRANÇOIS RAUZIER,
BAROQUE
L’ÉROTISME Réputée pour ses œuvres d’art impres- des œuvres les plus importantes de l’ex-
GAGNE sionniste et moderne, la galerie Helene position. Francis Picabia, Balthus, Jean
LA GALERIE Bailly organise désormais des expositions Metzinger et Aristide Maillol sont aussi de
HELENE temporaires, en faisant un pas vers l’art la partie, ou encore la créatrice contempo-
BAILLY contemporain et en s’amusant dans le raine Anissa Kermiche, dont les vases aux
choix des sujets. Le premier développe formes érotiques (à partir de 395 €) affir-
le thème du nu, illustré par une quaran- ment leur hommage à certains des artistes
taine d’œuvres de médiums divers. Pablo précédemment cités. M. M.
À droite Henri- Picasso y est invité avec une esquisse de
Edmond Cross, Femmes au harem, dialoguant notamment « L’ART MODERNE SEX (E) POSE »,
Helene Bailly Gallery, 71, rue du
La Toilette, v. 1904, avec une Toilette d’Henri-Edmond Cross,
h/t, 81 x 65 cm Faubourg-Saint-Honoré, 75008 Paris,
©HELENE BAILLY
dans laquelle le peintre débute la méthode 01 44 51 51 51, helenebailly.com
GALLERY, PARIS. du chromo-luminarisme, qui en fait l’une du 5 novembre au 12 janvier.
Centre Pompidou
sur centrepompidou.fr
réservation conseillée
Exposition |16 novembre 2022 – 27 février 2023
5975200 €
PIERRE SOULAGES, PEINTURE, 162 x 130 CM, 2 MAI 1963
403580 €
VASE À VIN FANG-HU
Ce vase rituel archaïque était décoré d’un masque de bronze, d’oiseaux et de poi-
gnées en forme d’éléphants. Il était utilisé pour stocker le vin destiné aux défunts. Cet
objet exceptionnel provenait de la collection de la famille Rousset, célèbre pour la
Vase à vin rituel qualité de ses pièces (« Connaissance des Arts » n° 818, pp. 84-89). Asaph Hyman,
fang hu, milieu directeur international du département Céramique de Bonhams Cornette de Saint
de la dynastie des Cyr, se réjouit d’avoir pu vendre « des œuvres jamais vues sur le marché, aux prove-
Zhou occidentaux
nances uniques ». 100 % des lots ont été vendus pour un total de 14 979 900 €, très
(v. x e-xix e s.
av. J.-C.), bronze, au-dessus des estimations.
H. 59 cm. Bonhams Cornette de Saint Cyr, Paris, 25 octobre.
19500 €
JEAN PROUVÉ, CHAISE MÉTROPOLE, DITE STANDARD
« La chaise Standard de Jean Prouvé, est la chaise iconique du xx e siècle et les collection-
neurs se l’arrachent », témoigne Salomé Pirson, commissaire-priseur chez Maurice. Ce
Jean Prouvé, modèle possédait sa peinture d’origine, sans repeints, un élément important pour les
chaise Métropole, spécialistes. Son excellent résultat s’explique également par l’arrivée sur le marché
dite Standard, d’acheteurs japonais, coréens et asiatiques au sens large, qui recherchent ce type
création 1950,
métal laqué
d’œuvres considérées comme les nouveaux classiques. Enfin, le siège provenait de la
noir et bois, collection de François Callu Mérite, qui avait rassemblé une centaine de chaises.
81 x 41,5 x 45 cm. Maurice Auction, Paris, 22 octobre.
5248 €
ERWIN OLAF, KHEYHOLE 6
BOULANGER
PEINTRE RÊVEUR
10 novembre 2022
5 mars 2023
Expertises gracieuses et confidentielles Nous recherchons les signatures Aboudia, Fernando Botero,
en France et dans toutes les grandes villes d’Europe Alexander Calder, Christo et Jeanne Claude, Robert Combas,
Ophélie Guillerot Tony Cragg, Olivier Debré, Peter Doig, Jean Dubuffet,
+33 (0)1 47 45 93 02 • guillerot@aguttes.com Sam Francis, Hans Hartung, Yves Klein, André Lanskoy,
Sol Lewitt, Georges Mathieu, Henri Michaux, Yan Pei-Ming,
Kazuo Shiraga, Niki de Saint-Phalle, Gerhart Richter,
Abonnez-vous à nos newsletters
en scannant le QR Code Pierre Soulages, Chu Teh-Chun, Walasse Ting, Bernar Venet,
Neuilly-sur-Seine • Paris • Lyon • Aix-en-Provence • Bruxelles Bram van Velde, Geer van Velde, Claude Viallat,
aguttes.com | suivez-nous | Fabienne Verdier, Zao Wou-Ki, Huang Yong Ping...
Munch
Un poème de vie, d’amour et de mort
Edvard Munch, Vampire, 1895, huile sur toile, 91 × 109 cm, Oslo, Munchmuseet. Photo © CC BY-NC-SA 4.0 Munchmuseet. Graphisme C. Lebrun, direction de la communication, EPMO.
J O U RS
N I E R S
DER
MUSÉE D’ORSAY
Jusqu’au 22 janvier 2023
Réservation à l’avance
Avec le généreux soutien de
fortement conseillée
Cette exposition est organisée En partenariat média avec Billets | informations
par le musée d’Orsay, Paris, musee-orsay.fr
en partenariat exceptionnel
avec le MUNCHMuseet, Oslo.
16 e
Le travail des trois artistes sélectionnés pour
le prix 2023 sera montré au Salon du dessin
au palais Brongniart, à Paris, où le nom
du lauréat sera annoncé le 23 mars 2023.
Textes Marie Maertens
Fondation d’art
contemporain
DANIEL ET FLORENCE
PRIX
DE
GUERLAIN
DESSIN
2023
FLORENCE ET DANIEL GUERLAIN. ©LUC CASTEL.
tion qui les ont désignés, confortés par de nombreuses conversations avec
Bruno Decharme, collectionneur d’Art brut depuis plusieurs décennies.
Puis nous sommes allés à La “ S ” Grand Atelier, à côté de Liège, un centre
pour l’Art brut qui aide grandement ces créateurs. Donc nous avons
réalisé, comme d’habitude, des visites d’ateliers, des recherches sur les
artistes et les œuvres, pour lesquelles chacun donnait ses impressions.
PASCAL
Né en 1988 à Bastogne,
Pascal Leyder est arrivé
à La “ S ” Grand Atelier,
à Vielsalm en Belgique,
en 2008, à la suite d’un
stage scolaire et fréquente
désormais régulièrement
son atelier d’art plastique.
Il participe aussi au projet Admirant l’univers de la cartographie ou d’autres Pakito Bonilo. Il adore aussi les films de la série des
« Choolers Noise Project », formes d’illustrations pop, Pascal Leyder en donne Harry Potter, qu’il dévore en allant au cinéma avec sa
au sein duquel il dessine une interprétation toute personnelle, qui peut mêler famille. Enfant des écrans, habitué aux images mou-
en live, accompagné des moments de son intimité à une vision du monde vantes des télévisions ou des tablettes, il a appris à en
d’une musique bruitiste. se situant hors du temps. observer les différents modes de représentation. Il les
Ses œuvres sont dans Dire qu’un artiste dessine comme il respire est peut-être scrute ou en extrait certains détails, même si son trait
les collections du Lam un poncif, mais c’est bien le cas de Pascal Leyder. Quoti- vif et vigoureux, voire brut, ne les reproduit pas toujours
(Villeneuve-d'Ascq), diennement, inlassablement, chez lui ou à La “ S ” Grand frontalement dans son propre travail. Pascal Leyder
du musée du Docteur Atelier, dont il est résident, il se saisit de grandes feuilles croque des personnages et des foules dont les visages
Guislain (Gand), qu’il recouvre de feutre, à un rythme rapide et insatiable. sont griffonnés, mais aussi des caractères francs, affir-
du Museum of Everything S’inspirant de multiples ouvrages, cartographies ou plans més, presque robotisés. Il imagine également des ani-
(Londres), du musée des détenus par la bibliothèque du Centre d’art brut et contem- maux ou créatures hybrides, en y ajoutant des phrases
Arts modestes (Sète), porain, il s’en sert comme source ou matrice, pour des aux significations mystérieuses… Quand il s’inspire
de la Collection abc invitations au voyage. Il peut y ajouter des éléments de son plus directement de cartographies, il glorifie des îles
(Montreuil), ainsi que dans quotidien et des émotions qui le nourrissent, incluant le et des monts, s’oublie dans les vastes espaces marins
la donation faite par Bruno domaine amical ou amoureux. Tout est réalisé du premier afin d’en recréer, dans son esprit, les légendes les plus
Decharme au Mnam-Centre jet et l’artiste ne retravaille ni ne corrige jamais ses traits. profondes. Les plans lui inspirent des bâtiments mul-
Pompidou. Ses dessins Il emploie, avec abondance, la totalité de son support, tiples au sein desquels s’invite la couleur du feutre ou
sont régulièrement multipliant les lignes ou glorifiant sa propre signature, de l’encre. Alors les volutes et les lignes se multiplient
publiés dans des ouvrages par laquelle il peut parfois débuter son œuvre. dans ce geste fluide qui semble accompagner un dé-
collectifs d’illustration Les goûts de Pascal Leyder sont éclectiques et ne boudent roulé de pensées ininterrompues. Mais il s’agit bien ici
et de graphisme, pas – bien au contraire – la culture populaire des comics d’interprétations faites par le spectateur, sachant que
notamment par les éditions ou des BD et il entretient même depuis plusieurs années Pascal Leyder communique très peu par la parole et
Le Dernier Cri et Frémok. un protocole d’échanges de dessins avec le plasticien s’exprime principalement par le médium du dessin.
Sans titre, techniques Sans titre,
mixtes sur papier, techniques
50 x 130 cm mixtes sur papier,
Courtesy Escale 50 x 70 cm
Nomade, Paris. Courtesy Escale
©André Morin. Nomade, Paris.
©André Morin.
LEYDER
Sans titre,
techniques
mixtes sur papier,
100 x 140 cm
Courtesy Escale
Nomade, Paris.
©André Morin.
Biographie Par des figures qui se multiplient inlassa-
Né en 1963 à Sari, blement et des évocations paysagères ou
Mehrdad Rashidi quitte maritimes, Mehrdad Rashidi convoque des
l’Iran à l’âge de 20 ans. réminiscences de son Iran natal, mâtiné de
Il traverse le Pakistan poèmes et de références musicales, oscillant
puis l’Afghanistan, avant entre espoir et nostalgie.
d’arriver en Russie où Au premier regard, on ne devine pas immédia-
il étudie le journalisme. tement les sujets traités, même si l’on retrouve
Il s’installe en Allemagne beaucoup de visages, notamment de femmes
en 2006 et, aujourd’hui, voilées, mais aussi des créatures hybrides, des
vit et travaille près de oiseaux, des perspectives ou des architectures.
Düsseldorf. Bien qu’il Mehrdad Rashidi construit ses univers par
dessinât enfant, il ne des petits cercles ininterrompus formant des
recommence à exercer lignes, travaillant tout autant les petits formats
cette pratique qu’en que des plages de papier pouvant s’étendre sur
2006. En 2013, il reçoit plusieurs mètres. Alors, comme dans un récit à
le Grand Prix Award tiroirs ou un cadavre exquis contemporain, cet
for Marginal Art à la homme au langage fleuri trace une narration,
16e Biennale d’art naïf au fil d’une feuille qu’il déroule progressive-
et marginal de Belgrade ment. Des pages de livres ou des cartes peuvent
et participera à la constituer d’autres supports, accueillant les
3e Triennale de Jagodina thèmes qui donnent des clefs sur la biographie
(Serbie). Son œuvre fait de l’artiste. L’Iran, ce pays qu’il a fui depuis
partie de la Collection bien longtemps, reste omniprésent dans ses
de l’Art brut (Lausanne) pensées et il en suit tout autant l’actualité qu’il
ainsi que de la donation en écoute les musiques ou en ajoute des écrits
Bruno Decharme à ses tracés déliés. Il peut s’agir de ses auteurs
au Mnam-Centre préférés, Forough Farrokhzad et Mehdi Akha-
Pompidou. Il est van-Sales, ou encore de poèmes qu’il compose
représenté par la lui-même depuis l’âge de 8 ans.
galerie Henry Boxer À cet état de conscience et de faits, qui l’en-
(Richmond). traîne parfois vers des réflexions sur la solitude et la dé- Mehrdad Rashidi aime que son travail parle de lui-même,
sillusion, Mehrdad Rashidi ajoute la poésie du végétal telle une symphonie musicale agissant sur nos sentiments
et de l’animal. Quand ses premières feuilles tançaient sans explication nécessaire. Adoptant les préceptes du
un régime iranien propulsé au fin fond de la mer Cas- prophète Zarathoustra, fondateur du zoroastrisme vers
pienne ou glorifiaient une femme prête à accoucher d’une 1000 avant Jésus-Christ, il s’inscrit dans cette célébration
nouvelle génération clamant sa liberté, aujourd’hui, il de toute créature vivante et place les animaux au même
se consacre davantage à la recherche d’une unité avec rang que les hommes. Alors, quand le bruit de la ville lui
la nature. L’important est que la lumière surgisse des semble assourdissant, il part en forêt, non loin de chez
ténèbres, ce que l’artiste symbolise bien par la concen- lui, et se réfugie au milieu des arbres, dont l’écorce lui
tration d’encre noire, contrastant avec le blanc de la feuille. sert parfois de support pour ses dessins…
MEHRDAD
RASHIDI
Sans titre,
techniques mixtes
sur papier de
récupération,
Sans titre, 11,6 x 17,7 cm
techniques mixtes Courtesy Henry
sur papier de Boxer Gallery,
récupération, Richmond.
23,7 x 15 cm ©André Morin.
Courtesy Henry
Boxer Gallery,
Richmond.
©André Morin.
Biographie
Melvin Way est né
en 1954 en Caroline
du Sud. Confié à un
parent de sa famille,
il grandit à Brooklyn,
où il débutera au
Technical Career
Institute des études
qu’il ne poursuivra
pas. Après un
parcours chaotique,
MELVIN
il commence
à dessiner à la fin
des années 1980.
Aujourd’hui, il vit
à Brooklyn. Son
œuvre fait partie
WAY
des collections du
MoMA (New York)
et du Smithsonian
(Washington), mais
aussi de la Collection
abcd (Montreuil),
de la Collection de
l’Art brut (Lausanne),
de l’American Passionné par les sciences et les formules mathématiques, mais aussi en bleu, vert, rouge ou rose. Ces dernières
Visionary Art Museum Melvin Way regarde et analyse l’humanité, en produisant années, il a pris de plus en plus de libertés avec la couleur
(Baltimore), de la quantité de talismans qui le protègent tout au long de du feutre ou de l’encre et avec la notion d’espace, aérant
Collection Treger son parcours de vie. ses signes sur des surfaces toujours très réduites. Elles
Saint Silvestre (Porto) Suivre l’itinéraire de Melvin Way, c’est aussi se plonger détiennent des formules scientifiques, réelles ou magiques,
ainsi que de la donation dans la matrice de New York… S’immiscer dans le que l’homme peut aisément expliquer, même s’il enrichit
Bruno Decharme Brooklyn des années 1960 où il grandit, avant d’atterrir son discours de propos mystiques sur ses nombreuses
au Mnam-Centre sur l’île de Ward, où il fut un temps SDF, avant de se ré- vies et métiers. Affirmant, entre autres, avoir été président
Pompidou (Paris). fugier au sein d’un hôpital psychiatrique. Il y rencontre le des États-Unis plus de trente fois à aujourd’hui 68 ans, il
Il est représenté par plasticien et éducateur Andrew Castrucci, qui l’encourage atteindra 473 ans l’an prochain… Cela lui permet d’ob-
les galeries Andrew dans son travail naissant. Petit à petit, il développe un uni- server et de s’interroger sur le monde dont il pense avoir
Edlin (New York) et vers constitué de milliers de papiers couverts d’écritures, acheté de nombreux pays, tels que Porto Rico, ou des
Christian Berst (Paris). de lettres ou de chiffres, le plus souvent en noir et blanc, villes comme New York.
Sans titre, v. 2010,
encre sur papier
et Scotch,
10 x 15 cm
Collection
particulière.
©César Decharme.
Pascal Leyder,
Sans titre,
techniques
mixtes sur papier,
40 x 53 cm
Courtesy Escale
Nomade, Paris.
©André Morin.
L’annonce du nom Une exposition des œuvres des trois Les membres du jury sont : conservatrice générale honoraire
des trois artistes artistes sélectionnés sera présentée Karin Dammann, Suisse, du patrimoine, Yuan-Chih Cheng,
sélectionnés au Salon du dessin qui se tiendra au Gustavo Giacosa, Italo-Argentin, conseiller à la Direction générale
a été faite le jeudi palais Brongniart, place de la Bourse Kalle Levon, Américain, de la Création artistique,
15 décembre 2022 à Paris, du 22 au 27 mars 2023. Giovanni Springmeier, Allemand, Hervé Halgand, collectionneur,
Le jury se réunira le 23 mars et Antoine de Galbert, Sébastien Lucia Pesapane, conservateur
l’annonce du lauréat sera faite Lebrec, Laurence Poirel, Florence et commissaire d’exposition,
le jour même. & Daniel Guerlain, Français. Florence et Daniel Guerlain,
Les membres de la commission collectionneurs et fondateurs
sont : Emmanuelle Brugerolles, du prix.
Muséum national d’Histoire naturelle, Collection des vélins, portefeuille 41, folio 49. Cliché Tony Querrec (RMN) ©. Design : Olivier Andreotti (Toluca Studio)
20
75002 Paris
Invité d’honneur :
23
Place de la Bourse
22
Palais Brongniart
27 M ARS
Auguste Rodin,
Torse de Jeune
femme cambrée,
grand modèle,
1910, plâtre,
poids 18 kg
ARCHÉOLOGIA
Photographies, visuel gauche ©agence photographique
du musée Rodin— Pauline Hisbacq,
visuel droite ©musée Rodin— Hervé Lewandowski
Conception graphique— integral designers ∫
par Sylvie Ragey
Le vitrail
n’a pas
attendu le rock
pour créer
des icônes
nouveau hors série
LYON SAINT-PIERRE-
POUSSIN ET L’AMOUR DE-VARENGEVILLE
•Musée
26 novembre-5 mars SABINE MEIER
des Beaux-Arts.
20, place des Terreaux.
•8 octobre-29 janvier
ANNA LEHESPALU
04 72 10 17 40 •Matmut
22 octobre-12 février
pour les arts. 425, rue
MARSEILLE du Château. 02 35 05 61 73
GHADA AMER
•2 décembre-16 avril SÈTE
AMITIÉS, CRÉATIVITÉ GÉRARD TITUS-CARMEL
COLLECTIVE
•Mucem.
16 octobre-13 février •Musée
10 décembre-12 février
Paul Valéry.
1, esplanade du J4. 148, rue François-Desnoyer.
04 84 35 13 13 04 99 04 76 16
AU BORD DE L’EAU TOUCY
PAR VINCENT BIOULÈS
•Musée
13 décembre-21 mai
Regards de Provence.
BARBRO ÅBERG, PÁLMA
BABOS, THOMAS BOHLE,
JIN EUI KIM, AHRYUN LEE
Av. Vaudoyer. 04 96 17 40 40 •Galerie
7 janvier-5 février
de l’Ancienne Poste.
METZ Place de l’Hôtel-de-Ville.
LES PORTES DU POSSIBLE. 03 86 74 33 00
ART & SCIENCE-FICTION
•5 novembre-10 avril TOULOUSE
MIMÉSIS. UN DESIGN VIVANT
•11 juin-6 février
NIKI DE SAINT PHALLE.
N° 1005 Laurent Grasso. Anima. LES ANNÉES 1980 ET 1990 :
L’ART EN LIBERTÉ
Collège des Bernardins, Paris
Pour sa carte blanche au Collège des Bernardins à Paris, l'artiste conceptuel
THOMAS HOUSEAGO
•Centre
7 mai-24 avril •Les7 octobre-5 mars
Abattoirs-Musée-Frac
Laurent Grasso dévoile son film Anima, auquel fait écho un corpus de Pompidou-Metz.
1, parvis des Droits-de- Occitanie. 76, allées Charles-
peintures et sculptures. Ce hors-série revient sur de-Fitte. 05 34 51 10 60
l’univers mystérieux d’un artiste qui mêle recherche l’Homme. 03 87 15 39 39
artistique et exploration scientifique, troublant les VILLENEUVE-D’ASCQ
frontières entre passé et présent, réel et imaginaire. MONTPELLIER
MÉTAMORPHOSE. CHERCHER L’OR DU TEMPS :
! 52 pp., 36 ill., 11 € (français/anglais) LA PHOTOGRAPHIE SURRÉALISME, ART NATUREL,
ART BRUT, ART MAGIQUE
EN FRANCE 1968-1989
•Pavillon
29 octobre-15 janvier •14 octobre-29 janvier
BON DE COMMANDE populaire. Esplanade
Charles-de-Gaulle. 04 67 34 70 00
ÉTIENNE CHAMBAUD
•LaM.
7 octobre-22 janvier
À retourner sous enveloppe non affranchie à : « Connaissance des Arts » 1, allée du Musée.
Service Abonnements - Libre Réponse 75159 – 60647 Chantilly cedex MONTSOREAU 03 20 19 68 68
FOUS DE PROUST
Je souhaite commander le hors-série n°1005
ci-dessus au tarif de 11 € le numéro + frais de transport : •Château
18 novembre-30 mars
de Montsoreau.
ALLEMAGNE
2 € en France = 13 € FRANCFORT
Passage du Marquis-
6,50 € pour les Dom-Tom et l’étranger = 17,50 € GUIDO RENI : LE DIVIN
Mes coordonnées
de-Geoffre. 02 41 67 12 60
•Städel
23 novembre-5 mars
Museum. Schaumainkai
NANTES 63. 49 69 605098 200
o M o Mme o Mlle INDE. REFLETS DE
MONDES SACRÉS
•Château
Nom. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . MUNICH
15 octobre-23 avril
Prénom . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . des ducs de Bretagne. KUNST UND LEBEN/
ART AND LIFE, 1918-1955
Adresse . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
.....................................................................
4, place Marc-Elder. 0811464644
•Städtische
15 octobre-16 avril
Galerie im
RODEZ
Ville . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . Code postal Lenbachhaus. Luisenstrasse 33.
RCR ARQUITECTES. 49 89 233 969 33
Pays (si étranger) . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . ICI ET AILLEURS, LA MATIÈRE
ET LE TEMPS
CDA821/HS1005
•Musée
17 décembre-7 mai
Soulages. Jardin du
AUTRICHE
Je joins mon règlement par VIENNE
o Chèque établi à l’ordre de «SFPA Connaissance des Arts» Foirail. Avenue Victor-Hugo. BASQUIAT. LA RÉTROSPECTIVE
o Carte bancaire N°
05 65 73 83 94
•Albertina.
9 septembre-8 janvier
Albertinaplatz 1.
ROUBAIX 43 1 534 83
Date d’expiration : Date et signature obligatoires :
WILLIAM MORRIS 1834-1896.
L’ART DANS TOUT
•La8Piscine,
Notez les 3 derniers chiffres du
numéro inscrit au dos de votre carte, octobre-8 janvier BELGIQUE
près de la signature :
musée d’art et BRUXELLES
d’industrie André Diligent. BRAFA ART FAIR
Conformément à la loi Informatique et Libertés du 6 janvier 1978, vous disposez
d’un droit d’accès et de rectification quant aux informations vous concernant,
que vous pouvez exercer librement auprès de « Connaissance des Arts ».
23, rue de l’Espérance.
03 20 69 23 60
•Palais
29 janvier-5 février
3 et 4 de Brussels Expo.
nouveau hors série
Heysel. 1, place de Belgique. Tate Modern. Bankside.
32 2 513 48 31 44 20 7887 8888
ÉTATS-UNIS
•Van7 octobre-8 janvier
GoghMuseum.
FORT WORTH Museumplein 6. 31 20 570 5200
MURILLO, DU CIEL À LA TERRE
•Kimbell
19 septembre-29 janvier
Art Museum. 3333
SUISSE
BÂLE
Camp Bowie bd. 817 332 8451. LE COLLECTIONNEUR CURT
GLASER. DE LA DÉFENSE
NEW YORK DE LA MODERNITÉ AUX
PERSÉCUTIONS
KIMONO STYLE : THE JOHN C.
WEBER COLLECTION •22 octobre-19 février
•Metropolitan
7 juin-20 février
Museum
LA MODERNITÉ DÉCHIRÉE.
LES ACQUISITIONS BÂLOISES
D’ART « DÉGÉNÉRÉ »
of Art. 1000 Fifth Avenue.
1 212 535 7710 •Kunstmuseum
22 octobre-19 février
Basel. 20, St
Alban-Graben. 41 61 206 62 62
CUBISME ET TRADITION
DU TROMPE-L’ŒIL
•The20Metropolitan
octobre-22 janvier GENÈVE
ART GENÈVE
Museum
of Art. 1000 Fifth Avenue. •Palexpo.
26-29 janvier
30, route François-
212 535 7710
Peyrot. Le Grand-Saconnex.
41 22 761 11 11. 5 OCTOBRE 2022 — 27 FÉVRIER 2023
GRANDE-BRETAGNE
LONDRES LENS DIALOGUE CLAUDE MONET – JOAN MITCHELL
WINSLOW HOMER YVES KLEIN. RÊVER DANS
•10 septembre-8 janvier
organisé dans le cadre d’un partenariat scientifique avec le Musée Marmottan Monet
LE RÊVE DES AUTRES
THE CREDIT SUISSE
EXHIBITION. LUCIAN FREUD:
• 10 décembre-6 avril
Fondation Opale.1, route
RÉTROSPECTIVE JOAN MITCHELL
co-organisée par le San Francisco Museum of Modern Art (SFMOMA) et le Baltimore
Museum of Art (BMA) avec la Fondation Louis Vuitton
NEW PERSPECTIVES de Crans. 41 27 483 46 10
• 1er octobre-22 janvier
The National Gallery. Trafalgar ZURICH
Réserver sur fondationlouisvuitton.fr et fnac.com
#FondationLouisVuitton #MonetMitchell
Square. 44 20 7747 2885 NIKI DE SAINT PHALLE 8 avenue du Mahatma Gandhi, Bois de Boulogne, Paris
•5 octobre-12 mars
JOAN MITCHELL Quatuor II for Betsy Jolas (détail), 1976 Centre Pompidou, en dépôt au Musée de Grenoble © The Estate of Joan Mitchell
1, Heimplatz. 41 44 253 84 84
DI
GI
TAL
D’Appeaux à Zoomorphes
MU De Bernie Krause à Tomas Saraceno, de nom-
breux artistes se sont inspirés des chants d’ani-
SI maux pour créer des musiques uniques. Cou-
QUE cous, baleines, loups et coqs sont les musiciens
d’une vaste expérience immersive à la Philhar-
monie, en cent cinquante œuvres (ill. : Frans
Snyders, Concert d’oiseaux, 1629-1630, h/t, détail. ©Madrid,
musée du Prado) et installations. « Le Chant des oyseaux » du
Tableaux vivants compositeur de la Renaissance Clément Janequin ouvre ce Patti Smith chante
caravagesques cabinet de curiosités conçu par Jean-Hubert Martin comme un la poésie à Beaubourg
parcours alphabétique, d’« appeaux » à « zoomorphes ». G. B.
Sorti en France le
CI 2 8 d é c e mbre , l e « MUSICANIMALE, LE GRAND BESTIAIRE SONORE », MU Poète et dessinatrice, Patti
Smith bénéficie cet hiver
NÉ Caravage de Michele
Philharmonie de Paris, 01 44 84 44 84, www.philharmoniede
paris.fr du 20 septembre au 29 janvier.
SI d’une exposition origi-
MA Placido peut séduire QUE nale au Centre Pompidou.
par la reconstitu- Arthur Rimbaud, Antonin
tion des tableaux Artaud et René Daumal
du célèbre peintre baroque sous sont au centre de cet hommage aux poètes
la forme de tableaux vivants. C’est français, développé depuis les années 2000
l’acteur français Louis Garrel (ill. : par l’artiste américaine et le collectif new-
©Goldenart Production), jouant le yorkais Soundwalk Collective. Des films,
rôle de l’Ombre, qui mène l’enquête des dessins comme un portrait de Rim-
après la condamnation de l’artiste baud prêté par le MoMA (ill. : Portrait
pour meurtre, et Isabelle Huppert de Rimbaud, 1973, crayon et crayon de
endosse les beaux costumes de la couleur sur papier, 50,5 x 40,3 cm, détail.
marquise Costanza Colonna. On NY, MoMA.©2022, Patti Smith), et des
est loin du Caravaggio sulfureux de photographies constituent le cœur de cette
Derek Jarman. G. B. « quête immersive ». G. B.
« CARAVAGE (L’OMBRA DI « EVIDENCE : PATTI SMITH & SOUNDWALK
CARAVAGGIO) », 2022, film de COLLECTIVE », Centre Pompidou,
Michele Placido, 1 h 58 min, www.centrepompidou.fr
Mact Productions / Rai Cinema. du 20 octobre au 23 janvier.
Cor ps
Le
à
T
c
e
or
mp
ps
s de s Collections X
.20 22
up de fouet À par tir du 28.10
Caravage. Un co ne le(s) corps uen • Elb euf-sur-Seine
la m o d e fa ç o n 5 musé es • R o
Quand eville • Gratuit
tastiques e -de -Bon d
Céramiques fan Notre -da m
singe ormandie.fr
Malin comme un musees-rouen-n
et âme
Flaubert, Corps
Faites du mail art en nous écrivant ou en nous faisant part de vos réactions à ce numéro des lecteurs
10 janvier
Diplomatie et circulation
des œuvres dans l’Europe
de la Renaissance
Comprendre
l’art d’aujourd’hui
19 janvier
Je est un autre :
l’artiste face à lui-même