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Exposé de Louise DERON et de Yam (Anaëlle) OBLIN

1 - Introduction

La cabane de moine de Kamo no Chōmeia servit à ce dernier de résidence pendant la


rédaction de son œuvre la plus connue, le Hôjôki ; elle se situait sur le Mont Toyama.
Le Hôjôki est d’ailleurs l’un de trois grands essais au fil du pinceau du Japon (Nihon san dai zuihitsu
日本三大随筆) avec Les Notes de Chevet de Sei Shōnagon et Les Heures Oisives de Urabe
Kenkô.

2 - Contexte historique

Tout au long de sa vie, Kamo no Chômei a connu de nombreuses catastrophes naturelles et


troubles.
Comme par exemple : les incendies de 1177 à Kyoto, le typhon en 1180 et le séisme de
1185 qui entraînèrent de nombreux épisodes de famines comme celui de 1181 qui toucha
tout le pays qui a eu pour conséquences de nombreuses révoltes paysannes.
Parallèlement à la Cour, des troubles d’hérédité comme ceux de l’ère Heiji (1159),
permettant à Taira no Kiyomori de prendre une position prépondérante à la Cour (celle de
premier ministre). Cela illustre le phénomène plus large de l’arrivée de la classe guerrière au
pouvoir et donc son influence grandissante dans le pays.
Ce phénomène a favorisé la mise en place du pouvoir militaire aux mains des samouraïs.
Kamo no Chômei a tout naturellement connu la mise en place du premier shogunat avec
comme premier shogun Minamoto no Yoritomo en 1192.
Tout cela a pour conséquences des crises existentielles chez les paysans à la recherche de
réponse et d’aide provenant de la religion.

3 - L’auteur ; Kamo no chômei

Il est né en 1153 dans une famille consacrée à la religion et il perd son père à l’âge de 20
ans. D'une grande tristesse, il se tourne alors vers la musique et l’écriture. Il se fait
remarquer par l’empereur retiré Go toba qui le fait entrer à la cour impériale et est nommé
membre régulier du bureau de poésie. Vers 50 ans, il divorce de sa femme et décide de
revenir vers la religion. Il retourne au sanctuaire Kamo pour reprendre le travail de son père
qui consistait à desservir le sanctuaire (c’est-à-dire assurer le service religieux du
sanctuaire). Il est refusé au poste et décide de se couper du monde. Kamo no Chômei
commence son ermitage qui a duré environ 8 ans de 1208-1216 ?
Par ailleurs, il était membre du bouddhisme de la Terre pure qui prônait le fait de pratiquer la
foi en répétant le Namu Amida Butsu. Ce mouvement a provoqué dans les rues des
mouvements de foule.
À cette époque, les Fujiwara et Taira étaient en guerre donc la population était difficilement
contrôlable. C’est pourquoi en 1207 cette pratique a été interdite. Cependant, elle était
encore enseignée hors des villes et capitales.

Aujourd’hui on répertorie plusieurs endroits où il se serait enfermé notamment sur les Monts
Hino et Toyama.
Il écrit en 1212 le Hôjôki et plusieurs essais sans titre qui sont aujourd’hui très connus.
Le Hôjôki, en français “notes de ma cabane de moine” est un essai philosophique. Son
incipit est connu de tous les Japonais. Son influence s'étend encore aujourd’hui.

4 - L’oeuvre ; Le Hôjôki

Il est écrit dans un style typique de prose sino-japonaise, et relate des événements de sa
vie, tels que les nombreuses catastrophes naturelles mais aussi sa vie d’ermite, de manière
la plus réaliste possible.
Rédigé par un homme influencé par les doctrines amidistes alors en plein essor, il reste
cependant tiraillé entre l’esthétique de l’impermanence et l’éveil.
Le Hôjôki est souvent découpé en deux parties ;
La première relatant la manière dont les humains sont affectés par les 4 éléments avec les
catastrophes naturelles
La seconde étant une description détaillée de son ermitage, avec ses joies et sa solitude.
Il met ainsi en opposition la vie en société et la vie en réclusion.
L’impermanence étant la thématique récurrente de son œuvre, Chōmei l’évoque en le
déclinant sous plusieurs exemples.
Le plus marquant est celui de la précarité des habitations dans lesquelles il a vécu,
métaphores d’une vie présente réduite à sa plus grande fragilité.
On observe alors le développement d’une nouvelle conception du mujô, concept bouddhique
présent au japon déjà depuis la période de Heian, qui n’est plus seulement impermanence
(vision temporelle), mais aussi instabilité (vision spatiale). Cette instabilité n’est plus limitée
par le changement plus ou moins prévisible des saisons, on prend désormais aussi en
considération les catastrophes naturelles, qui donnent à l’impermanence une route
totalement imprévisible.
Le mujô finit par s’appliquer à tout, tout bouge dans l’espace et dans le temps.
L’une des inspirations principales du hojoki, notamment structurelle, est le sutra vimalakirti,
que l’auteur lui même mentionne à la fin de son ouvrage : “Ta demeure ressemble bien à
l’ermitage de Jômyô-Koji”, ou vimalakirti en inde. Le sutra le représente comme un
bodhisattva alors qu’il était laïc, car c’est un homme libre de tout attachement aux trois
mondes (le monde du désir, le monde de la forme, le monde sans-forme), qui choisit
délibérément la solitude et l’isolation et qui réduit ses possessions au minimum vital.

5 - Conclusion

Pour finir, le Hôjôki est l’une des œuvres les plus représentatives de la pensée japonaise du
début du moyen âge. De plus, Chômei quant à lui, fut très influent pour la cour, et
précurseur d'un nouveau genre de littérature de l’ermitage au Japon, pour la religion mais
pas seulement…

6 - Présentation des cartes

CHANCE :
Vous êtes marchand à Edo au moment des résidences alternées et vous arnaquez toutes
les femmes des riches et puissants seigneurs lorsqu’ils résident dans leur fief. Chaque
joueur vous doit 10 000 ¥ (1 BU).
PS : “Sankin-kôtai” ou le système de résidence alternée en français a été mis en place par le shogun
Tokugawa Iemitsu en 1635 lors de l’époque d’Edo. De ce fait les seigneurs devaient se déplacer
jusqu’à Edo (la capitale) et s’y installer 6 mois dans l’année, pour les seigneurs plus éloignés ce
déménagement n’avait lieu “que” tous les 5 ans. Pour motiver les seigneurs, leur femmes et enfants y
vivaient définitivement ils n’avaient donc pas le choix de se plier aux règles s’ils voulaient concevoir
un héritier.
Puisque les femmes restaient à Edo, elles ont trouvé comme passe-temps le “shopping” c’est-à-dire
des achats pour avoir de belles maisons colorées et riches en décoration mais également des bijoux,
tenues, soie, produits importés (etc)

MALCHANCE :
Durant la bataille de Sekigahara vous êtes un guerrier affilié au seigneur Môri, qui contre
toute attente s’est secrètement lié aux Tokugawa. Vous sortez donc vainqueur de cette
bataille et fêtez votre victoire pendant 3 années, vous dépensez 42 540 ¥ (4,3 BU)

PS : Suite à la mort du shogun Toyotomi Hideyoshi, son fils Toyotomi Hideyori est désigné héritier
cependant il n’a que 5 ans. Ce à quoi 5 régents sont désignés : Tokugawa Ieyasu, Ukita, Môri, Maeda
et Uesugi, pour une co-gouvernance. En 1600, Tokugawa est le seigneur le plus puissant et veut
devenir shogun. Une bataille se met en place, opposant 2 armées. L’armée de l’Ouest constitué de
120 000 hommes et de Mori, Uesugi ou encore Maeda (etc) contre l’arrivée de Tokugawa au pouvoir
et l’armée de l’Est constitué de 75 000 hommes et de Tokugawa, Date (etc). Cette bataille n’a duré
que le temps d’une journée car Tokugawa possédait plus d’armes à feu dans son armée et surtout
parce qu’un alliance secrète s’est faite entre Môri et Tokugawa permettant donc à ce dernier une
victoire assurée.

7 - Sources

Kamo no Chômei :

● Yanase Kazuo, Nouvelles études sur Kamo no Chômei, 1962


Persée <https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-
0000_1985_dic_11_1_909_t1_0078_0000_1?
q=Cabane+de+moine+de+Kamo+no+Ch%C5%8Dmei>
● Pierre François Souyri, KAMO NO CHôMEI, Notes de ma cabane de moine, 2011
Cipango < https://journals.openedition.org/cipango/1605?lang=en>

Epoque de Kamakura :
● auteur inconnu, pp. 70-71,1985, “kamakura jidai” Persée
<https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-
0000_1985_dic_11_1_909_t1_0070_0000_2>
● Histoire du japon, Francine Hérail
● La nouvelle histoire du japon, Pierre françois Souyri

Hôjôki et Bouddhisme (et mûjo) :


● “the karma of words - buddhism and the literary arts in Medieval Japan”, Chapitres 3
et 5, de William R.Lafleur, 1983
● Urabe Kenkô/ Kamo no chômei, paru en 2022, Cahiers de l’ermitage, Folio
Sagesses, la Préface
● Pierre François Souyri, KAMO NO CHôMEI, Notes de ma cabane de moine, 2011
Cipango < https://journals.openedition.org/cipango/1605?lang=en>

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