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Dictionnaire historique du Japon

24. Saigyō monogatari emaki


Seiichi Iwao, Teizō Iyanaga, Susumu Ishii, Shōichirō Yoshida, Jun'ichirō Fujimura,
Michio Fujimura, Itsuji Yoshikawa, Terukazu Akiyama, Shōkichi Iyanaga, Hideichi
Matsubara

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Iwao Seiichi, Iyanaga Teizō, Ishii Susumu, Yoshida Shōichirō, Fujimura Jun'ichirō, Fujimura Michio, Yoshikawa Itsuji, Akiyama
Terukazu, Iyanaga Shōkichi, Matsubara Hideichi. 24. Saigyō monogatari emaki. In: Dictionnaire historique du Japon, volume
17, 1991. Lettres R (2) et S (1) pp. 75-76;

https://www.persee.fr/doc/dhjap_0000-0000_1991_dic_17_1_939_t1_0075_0000_4

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_L Saigyô monogatari emaki

23. Saigyô (1118-1190) Il existe de nombreuses versions de ce rouleau:


la plus ancienne, appelée "version Tsunetaka"
Poète de la fin de l'époque de Heian, début de ( Tsunetaka-bon se compose actuellement de
Kamakura. Son nom civil était Satô Norikiyo fej§§ deux groupes de fragments seulement, l'un conservé
Hs'ilt. Descendant de la maison souche de Fujiwara au musée Tokugawa (Tokugawa reimei-kai
no Hidesato il naquit dans une famille de et l'autre dans les familles Hachisuka et
guerriers et fut attaché au service de garde de Manno TJSf'H:. Les peintures sont attribuées à Tosa
l'empereur retiré Toba. Bien qu'excellant dans des Tsunetaka (actif vers 1249-56) — d'où le
domaines aussi divers que les arts militaires, la poésie nom de cette version — et les textes calligraphiés
japonaise {waka fnffc) et le jeu de balle de l'époque seraient de Fujiwara no Tameie (1 198 —
(kemari SH)), en 1140 (Hôeri , 6), âgé de 23 ans, il se 1275).
fit moine. Pendant quelques années, il vécut dans des Ce rouleau enluminé réalisé dans la seconde
ermitages proches de Kyôto, à Saga jUl© et à Higashi- moitié de l'époque de Kamakura s'inscrit dans la
yama [il entre autres. Il fit ensuite un voyage dans lignée des uta-e W.W. ou "peintures de poèmes" et des
les provinces du Nord, revint à la capitale, entreprit meisho-e ou "peintures de lieux célèbres",
des études au mont Kôya iniSï [ij et œuvra pour la deux genres qui ont marqué l'époque de Heian.
prospérité de ce lieu. En 1180 (Jishô , 4), il s'installa Ainsi, ce sont les poèmes de Saigyô qui ont, par
à Ise et, en 1186 (Bunji , 2), afin de quêter pour exemple, inspiré les paysages de Yoshino lÉfl? ou de
la reconstruction du Tôdai-ji , refit un voyage Kumano figurés sur le rouleau. L'ensemble est
dans les régions du Nord et rendit visite à Fujiwara dominé par une atmosphère très douce et emplie de
no Hidehira Sur le chemin de retour, il fit charme. Les personnages de petite taille semblent
halte à Kamakura et fut reçu en audience par quelque peu perdus dans le paysage auquel l'artiste
Minamoto no Yoritomo flflf®!-L'année suivante, il a porté toute son attention. L'œuvre perpétue, d'une
retourna à la capitale, et, après s'être momentanément part, la tradition picturale de l'époque de Heian
installé à Saga, se rendit dans la province de — on notera ainsi une similitude dans le traitement
Kawachi, où il mourut en 1190 (Kenkyû , 1). du paysage et des scènes de la vie quotidienne avec
94 de ses poèmes sont inclus dans le Shin Kokin- le rouleau du Shigi-san engi emaki {sm LU licols
shù :tFr"È" S'écartant de l'esthétique traditionnelle — et présente, d'autre part, dans le rendu des arbres
de la poésie de Cour, il composa une poésie simple et en particulier, aux branches fortement anguleuses,
élégante dans laquelle sont chantés les voyages et la aux troncs soulignés par de larges contours d'encre
nature. Une grande spiritualité émane de ses poèmes, de Chine et marqués de creux prononcés, le nouveau
et on peut dire qu'il est le poète qui annonça la courant pictural typique de l'époque de Kamakura.
littérature d'ermites (inja bungaku de Aux lignes d'encre de Chine puissantes et foncées,
l'époque médiévale. La tradition le décrit comme un tracées avec le bord du pinceau, qui soulignent les
poète voyageur détaché du monde, et son influence troncs des arbres, s'opposent les traits plus fins des
restera importante durant les siècles suivants. Ses feuillages, des herbes et de l'onde qui forme de
œuvres comprennent entre autres des recueils de légers accents en Enfin, alors que les lignes qui
poèmes: le Sanka-shù Saigyô shônin shû délimitent les corps des bâtiments, les clôtures ou
{SfT-hÀlfl, le Kikigaki-shû et des con¬ les haies sont tirées à la règle, avec un pinceau fin, les
cours de poèmes, le Mimosuso-gawa uta-awase personnages et les divers motifs qui constituent le
et le Miya-gawa uta-awase • paysage sont, par contre, traités avec une rapidité de
pinceau qui contribue à animer l'œuvre d'un senti¬
ment de profonde liberté.
Nous connaissons encore: une version réalisée à
24. Saigyô monogatari emaki l'époque de Muromachi d'après l'œuvre originale,
connue sous le nom de "version de la famille Hisa-
matsu" (Hisamatsu-ke kyûzô-bon ;
Le Saigyô monogatari emaki, rouleau enluminé, une version monochrome qui porte un colophon
connu aussi sous le nom de Saigyô monogatari mentionnant la date d'une restauration faite en 1496
ekotoba retrace la vie du moine Saigyô (Meiô , 5) ; et une version dite Uneme-bon due
(1118-90), illustrant en particulier son entrée en au pinceau de Kaida Uneme no suke Minamoto no
religion, son voyage et sa mort, entremêlés de ses Sukeyasu réalisé selon son colo¬
poèmes waka fpffc. phon en 1500 {Meiô, 9), dont il ne reste cependant

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Saiin

que des versions copiées à l'époque d'Edo. Bungo, Hizen, Higo, Hyuga, Satsuma, Ôsumi) et
deux îles (Tsushima Iki Il tirait son
Chino Kaoru pjlf iflfs : "Saigyô monogatari emaki" importance de sa proximité avec la péninsule coré¬
no fukugenteki kôsatsu <£>®)KËJ enne et la Chine, ce qui en faisait une région stratégi¬
Réflexions sur l'état original du Saigyô mono¬ que ainsi que le passage obligé des courants de
gatari emaki (BKG , 120), 1978. civilisation venus du continent. A l'époque d'Edo,
NHET (CK ), vol. 26, Saigyô monogatari emaki, 1979. les Ryukyù y furent ajoutées.

25. Saiin jffgg 27. Saikensen MîSMï

La vestale attachée au sanctuaire de Kamo (Kamo - Nom donné aux navires en partance officielle
jinja Jl/iScIfîfc) situé au nord de Kyoto; on disait pour la Corée entre le milieu du 1 5 e siècle et la fin de
aussi itsuki no miya ou Kamo no itsuki. La Cour l'époque d'Edo. Le nombre de ces navires était
commença à nommer une princesse impériale chargée fixé dans le cadre d'accords entre les deux parties.
d'un culte à Kamo, en 810, quand la première vestale, Ces bateaux sont aussi parfois désignés sous le nom
la princesse impériale Uchiko (807- de saisen. Formellement, ces navires embarquaient
847), fille de Saga tennô, fut nommée. La dernière des personnalités officielles munies de lettres de
fut une fille de Go-Tobatennô : la princesse impériale créance mais dans la réalité, il s'agissait de véritables
Reishi (1200-73) fut désignée en 1212. navires de commerce.
La fonction de la vestale de Kamo a été créée sur le A l'origine de ces navires officiels dits saikensen,
modèle de celle de la vestale d'Ise, la saigù ou on trouve une initiative de la part du gouverneur
itsuki no miya. Le sixième chapitre des "Règlements général de Kyùshù (Kyùshù tandai 'J'HAIS)
de l'ère Engi" (Engi-shiki est consacré à la Shibukawa Yoshitoshi proposant en 1422
vestale de Kamo et énumère en grand détail tout ce aux autorités coréennes d'envoyer chaque année deux
qui la concerne, les cérémonies auxquelles elle bateaux.
participe. La principale est la fête de Kamo au 4e Par la suite, peu à peu des traités du même type
mois (Kamo no matsuri ®), précédée par la envoyant un ou deux navires chaque année furent
purification de la vestale (gokei PPi§0. Dans les deux conclus par des seigneurs shugo (shugo-daimyô yfHÈ
occasions un cortège somptueux était organisé, ou des monastères avec la Corée; seuls les
auquel la vestale prenait part. C'était un des spec¬ maîtres de l'île de Tsushima fJS, les Sô furent
tacles les plus appréciés de la noblesse et du peuple autorisés par les Coréens à envoyer cinquante navires
de la capitale. Parmi ces vestales, une fille de Mura- par an. En 1510, après l'incident de Samp'o (Sampo
kami tennô, la princesse impériale Senshi jHFPp'SiSÏ no ran © ï§L) > les relations diplomatiques entre le
(964-1035), qui a tenu cette fonction sous cinq Japon et la Corée furent interrompues; cependant
règnes de 975 à 1031, avait des talents pour la poésie les Sô de T sushima obtinrent des Coréens le maintien
et son entourage de dames constituait ce que des réduit du trafic à raison de 25 navires par an (traité
historiens appellent son "salon". Murasaki Shikibu de l'année jinshin 3 [1512]).
mentionne ce groupe de dames adonnées à la Par la suite, ce trafic augmenta ou diminua selon
poésie dans son journal. La princesse vestale Senshi, la conjoncture mais après la fermeture du Japon au
quoique tenue à une vie retirée, échangeait des début du 17e siècle, seuls les Sô furent autorisés par
poèmes avec le monde de la Cour. les autorités shogunales à entretenir des liens avec la
Cour de Corée si bien que l'appellation saikensen fut
réservée aux navires de Tsushima pendant l'époque
26. Saikaidô d'Edo jusqu'au début de l'ère Meiji.
L'une des régions administratives du régime des
codes (ritsuryô-seido f|î"f|IJS), correspondant à 28. Saikyô-ji
l'actuel Kyùshù.
Le terme apparaît pour la première fois dans les Temple
de l'école
bouddhique,
Tendai siège de Illasebranche
trouve àShinsei
Saka-
notices portant sur l'année 701 (Daihô , 1) du Shoku
Nihon-gi Le Saikaidô comprenait neuf moto ville d'Ôtsu département de
provinces (kuni 0) (Chikuzen, Chikugo, Buzen, Shiga. Son nom de montagne {sangô lil) : Kaikôzan

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