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SOMMAIRE

SOMMAIRE.............................................................................................................................................1
Mon projet principal – Le rêve de toute une vie....................................................................................2
Atteindre mon rêve - Par quel biais ?.....................................................................................................3
1) Via l’armée :...................................................................................................................................3
2) Dans le civil :...................................................................................................................................4
Et face à une difficulté ? Quelles solutions ?..........................................................................................5
D’autres passions – Des plans “B” potentiels.........................................................................................6
Témoignages - Mes parents comme inspiration....................................................................................7
1) Maman...........................................................................................................................................8
2) Papa.............................................................................................................................................13
Conclusion – Finalement que faut-il penser ?......................................................................................19
Prise de Recul – Un travail finalement pas si inutile.............................................................................19
Bibliographie........................................................................................................................................21
Sitographie...........................................................................................................................................21

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Mon projet principal – Le rêve de toute une vie.

Comme chaque enfant qui découvre le monde, j’ai eu envie, en grandissant, de faire l’un
après l’autre des dizaines de métiers différents, allant ainsi de coiffeuse à pompier en passant
par institutrice primaire.

Mais assez tôt, mes idées furent bloquées sur le domaine médical ; vétérinaire, docteur pour
peluches, ou “le docteur dans la voiture jaune”. Bien que mon choix ne fût pas encore très
précis, je savais néanmoins que c’était ce domaine qui ferait mon projet de vie.

Grandissant dans une famille nombreuse, j’eus l’occasion de rencontrer des personnes avec
des métiers bien différents et tout aussi intéressants les uns que les autres. Mais malgré ça
mon choix restait toujours le même, et le même que mes parents. Fille d’un père chirurgien et
d’une mère urgentiste, on pourrait croire que ce sont eux qui m’ont influencée vers cette
profession. Je ne nie pas que les entendre raconter leurs histoires de boulot et les accompagner
quand il n’y avait personne pour me garder n’a pas déteint un peu sur moi. Cependant, lorsque
que je leur ai fait part de mon rêve, tous deux me dirent “C’est un métier difficile. En aucun
cas, tu ne dois te sentir forcée pour nous, tu peux faire quelque chose de plus simple si tu
préfères.” Aujourd’hui, mes proches ont tous compris que je suis bien loin de faire ça pour
mes parents et ils sont tous derrière moi, me portant à bout de bras de toute la force qu’ils
peuvent me donner.

C’est donc depuis l’enfance que se construit ce rêve, cette ambition d’une vie. Commençant
par des séries (“Urgences”) à l’âge de 10 ans, puis d’apprentissages, de tests pour réaliser le
diagnostic d’une appendicite, et enfin accompagner ma maman travailler “pour de vrai”.

C’est à ce moment que j’ai compris que je n’étais définitivement pas faite pour le travail de
bureau ou répétitif. J’aime l’action, me dépasser et que chaque journée soit différente.

A partir de ce moment-là, mes idées se sont précisées, je voulais travailler aux urgences, être
le premier contact du patient en situation de crise ou plus simplement d’inconfort, réussir à
trouver le bon diagnostic pour l’emmener chez le bon spécialiste. Par après, j’ai pensé
m’engager dans l’armée et si l’occasion se présente c’est sûrement là que je travaillerai.

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A ce jour, tout ceci est plus que jamais d’actualité dans mon cœur et dans ma tête, mon rêve
s’intensifie à mesure que les gens sont dans le besoin et que je me rends compte de l’affreuse
réalité dans laquelle nous vivons.

C’est pour ça que je veux être médecin, pour que les droits de l’homme ne soient plus bafoués
par manque de moyens, de formations, de matériels,…, pour que les parents ne regardent plus
leurs enfants mourir sous le regard impuissant d’un médecin, pour que chacun puisse avoir le
minimum de soins de santé nécessaire à une vie saine, pour que les gens puissent sortir de la
douleur, pour voir des gens rassuré de savoir que leur douleur n’est rien de grave, pour
rassurer ceux qui auront une mauvaise nouvelle, …

Atteindre mon rêve - Par quel biais ?

1) Via l’armée :

Je me suis dit que quitte à rentrer à l’armée pourquoi ne pas y faire directement mes études ?
Je me suis donc renseignée auprès de généraux, caporaux, médecins de l’armée sur le
parcours pour devenir urgentiste à l’armée.

Il faut donc commencer par comprendre qu’il existe deux grands types d’études à l’armée, les
études en internat et les études en externat. La médecine fait partie de ce deuxième type, cela
signifie que les cours sont suivis dans une université civile mais que l’étudiant est sous
“contrat” avec l’armée belge.

Mais ça implique quoi d’être sous “contrat” avec l’armée ? Concrètement,

- L’étudiant se doit de travailler 1X et ½ le temps de ses études pour l’armée (Donc 18


ans pour moi).
- L’étudiant est soumis à l’obligation de réussite. Dans le cas d’échec ou d’abandon, ce
dernier est tenu de rembourser 73% de la somme totale perçue par l’armée à celle-ci
(loyer, minerval, salaire, …)
- Comme pour toutes les études dites “officielles-nationales”, l’étudiant est obligé de
réaliser une évaluation en néerlandais. Les études de médecine n’imposent pas un
moment précis pour passer ce test. Il doit néanmoins être réussi avant la fin des études.

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- L’étudiant peut loger en kot s’il le souhaite, il aura tout de même une chambre à son
nom à l’Ecole Royale Militaire, ce logement est payé par l’armée.
- L’étudiant est payé pour réaliser ses études (jusqu’à 1500€/mois)
- L’étudiant doit, durant les périodes de “congé” participer à des camps
d’entrainements, ceux-ci lui permettant d’apprendre à utiliser une arme, à se battre, à
résister à des situations extrêmes, enfin plus pratiquement à être un vrai soldat.

Ces règles bien qu’attrayantes surtout financièrement eurent surtout pour conséquence de me
stresser.

Je ne voyais pas, ne me sentais pas capable d’assumer des études de médecine dont la
difficulté se suffit à elle -même et d’y rajouter des séances de sports régulières pour être
capable d’assurer aux tests physiques mais également des cours du soir en néerlandais pour
réussir le test obligatoire et tout cela en gardant la tête sur les épaules.

C’est donc sans regret mais avec tout de même une légère amertume que je me suis alors
décidée à faire mes études dans le civil.

2) Dans le civil :

Dans le civil, il s’agit d’études comme n’importes quelles autres à la différence près qu’elles
ne sont valides qu’après une spécialisation. Les 6 années d’études de médecine (BAC +
Master) à elles seules ne valent pas vraiment.

Je pense donc faire mes études à Mons/Namur (BAC + Master ?) et ensuite à l’ULB (Master ?
+ Spécialisation).

Les années de BAC comprennent :

- Biologie générale humaine, Physique biomédicale, Chimie générale, Chimie


organique, Statistique, Physiologie générale, Biochimie, Histologie,
Neurophysiologie, Ostéologie, Epistémologie, Sociologie, Physiopathologie des
systèmes, Sémiologie, Immunologie, Anglais, Embryologie, Génétique, Psychologie,
Épidémiologie, Ethique et déontologie, Microbiologie, Anatomie, Pharmacologie,
Nutrition et métabolisme, Cardiologie, Pneumologie, Maladies infectieuses, Stages, ...

Les années de Master comprennent des matières plus rapprochées des spécialités disponibles
par la suite. Ainsi les étudiants peuvent plus facilement s'orienter vers un choix définitif.
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Enfin quel que soit le biais d’étude, les examens sont divers et variés ; QCM, questions
ouvertes, oraux, … Cela permet une grande richesse de réflexion car il est certain que l’étude
n’est pas semblable pour ces différents types d’examens.

Et face à une difficulté ? Quelles solutions ?

Bon, soyons clairs, tout type d’étude nous confronte à des difficultés, des questionnements,
des situations de stress. Et durant mon parcours, je serai confrontée comme les autres
étudiants à des rochers, des montagnes à surmonter.

Je pourrai par exemple me torturer l’esprit avec un cours de statistiques que je ne comprendrai
pas, en me disant que “de toute façon, il ne sert à rien”. Et puis, avec un peu de recul, une
pause, un peu de calme, je me rendrai compte que c’est en réalité un cours essentiel, car
comment savoir face à des symptômes sur quel diagnostic me concentrer en premier ? Et bien
grâce aux stats ; je saurai qu’un même symptôme peut évoquer plusieurs maladies mais que
l’une est bien plus présente et de par les statistiques, plus probable d’être la cause du
symptôme.

Je serai très certainement confrontée à une forte quantité de travail, de matière à connaitre par
cœur, et ce dont je suis sûre c’est que cela sera extrêmement stressant. Par chance, j’ai déjà
connu cette situation et je suis donc à même de savoir ce qu’il est bon de mettre en place pour
soulager cette angoisse. Il est et sera primordial pour moi de prendre le temps de faire le point,
sur ce que je ressens, sur quelles sont les choses prioritaires, sur ce que j’ai besoin pour me
sentir mieux face au travail ?

- Faire une pause, prendre du temps pour moi. Du Vrai temps pour moi, ou je ne pense à rien
d’autre qu’à me détendre, suivre des rendez-vous chez un psychologue, aller voir des copines,
aller au restaurant avec mon copain, …

- Etablir une sorte de cote de priorité aux tâches notées sur ma longue “To Do List” et me
concentrer avant tout sur celle ayant 8/10 et plus, sans me soucier de la quantité, le temps,
l’énergie que représentent les autres tâches. Une fois que ces tâches-là seront faites, je
prendrais alors le temps de réévaluer. Ai-je le temps, l’énergie, besoin, de faire celles d’en
dessous maintenant ? Demain ? Ou même pas du tout ?

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D’autres passions – Des plans “B” potentiels

C’est difficile, je trouve de se prévoir un plan B. En effet, pour quelqu’un de perfectionniste


et exigeant, un plan B c’est avant tout l’échec du plan A et c’est bien loin d’être perçu
positivement. Dans les faits, c’est souvent une bonne chose, cela veut souvent dire que le plan
A ne nous convenait pas et que nous avons pris le recul nécessaire pour s’en rendre compte.
Cela est une vision bien idéaliste de ce qu’on ressent lorsque le temps est au plan B.

D’expérience, le plan B ça fait mal, s’il est B c’est qu’il n’est pas A et donc qu’il n’est pas le
premier choix, le rêve, la réelle ambition et donc pas ce qui était prévu, pas ce qui était voulu.
Pour moi ça a été un échec, une déception de moi-même atroce que de passer au plan B, pire
parfois, au plan C.

De plus, je suis une personne un peu “touche à tout”. Quand j’étais petite, j’ai fait de la
natation, du théâtre, de l’équitation, du dessin, de la gymnastique, de la guitare, … Je
m’intéresse à beaucoup de domaines différents et beaucoup d’entre eux me plaisent. Et cette
partie de ma personnalité est à double tranchant concernant les choix d’avenir.

Car vouloir faire beaucoup de choses, ça laisse l’opportunité de rêver, de changer, d’essayer.
Quelqu’un qui n’aime qu’une chose aura d’autant plus de mal à passer au plan B s’il n’aime
rien d’autre que le plan A.

D’un autre côté, vouloir “tout” faire c’est aussi ne pas savoir choisir lequel on préfère, lequel
sera le premier de la liste, lequel sera décisif du choix de faculté... Et ça aussi cela rend le plan
B difficile. Car si le plan A a pu être difficile à sortir du lot, que dire alors pour le plan B ?
C’est aussi remettre en question sans arrêt son premier choix ; “Est ce que c’est vraiment ça
que je préfère ? Mais peut-être que cela serait mieux, …"

Mais il faut se prêter au jeu, il vaut mieux être paré à toute éventualité et donc posséder des
cartes à sortir s'il faut s’éloigner du projet initial.

- L’armée en tant que soldat : même si ce n’est pas en tant que médecin, l’armée
m’attire, alors pourquoi pas ? Je me verrais bien travailler dans la Marine.
- Fleuriste : Je pense que ça me plairait bien le côté un petit peu entreprenariat, de tenir
sa propre boutique et je me vois plutôt bien assembler des roses et des pivoines toute
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la journée pour satisfaire mes clients en me demandant à quelle occasion ils achètent
ce bouquet
- La politique : Pour être honnête, je déteste la politique. Pour moi la plupart des
politiciens sont des menteurs, des bureaucrates qui n’ont jamais mis un pied sur le
terrain, des escrocs. Mais voilà, je déteste l’injustice et je déteste me conformer à un
fonctionnement “établi” si je trouve que celui-ci est absurde ou inutile, je déteste ces
gens qui se conforment à la fatalité de la société. Un peu de nerf, il ne faut pas se
laisser faire !
- Maquilleuse de théâtre : j’adore la cosmétique et je pense que je me débrouille dans le
domaine, j’aime les maquillage sophistiqués et colorés, j’aime adapter la teinte à
l’occasion, de ce fait, le maquillage de théâtre, souvent beaucoup plus marqué que
celui du cinéma, me ravirait sûrement.

Témoignages - Mes parents comme inspiration

1) Maman

Depuis quelques jours que ta demande de témoignage sur mon métier est arrivée, tournent
dans ma tête toutes sortes de souvenirs, de réminiscences de ces trente-cinq dernières années.

Au sortir de mes années de primaire, dans ma toute petite école de village, j’ai entamé mes
secondaires dans un athénée assez quelconque. J’ai rapidement choisi l’option Latin-Math-
Sciences. Celle-ci ne m’offrait l’apprentissage que d’une seule seconde langue, le néerlandais.
J’ai donc choisi de suivre également des cours du soir d’anglais pendant 4 ans.

J’avais beaucoup d’autres activités extra-scolaires, notamment à l’académie (Art Dramatique,


Déclamation, Diction). Mes semaines étaient déjà très occupées et actives. Mes lectures de
jeune adolescente m’emmenaient en Afrique, dans la brousse avec les infirmières Susan
Barton et Cherry Hames. Je rêvais déjà un peu de soigner les gens.

Arrivée en dernière année, les interrogations ont fait surface. Je terminais, il fallait faire un
choix. Mais lequel ?

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Mon entretien avec un membre du PMS de l’époque ne m’a guère aidée. « Vous avez de
bonnes capacités, vous pouvez choisir ce que vous voulez ». On était loin du SIEP, du salon
de l’étudiant, des coachs. Je n’étais pas plus avancée. J’hésitais principalement entre trois
domaines : la Médecine, l’Architecture et le Journalisme.

Les deux éléments qui ont finalement orienté mon choix :

· Le discours toujours très pragmatique de ta grand-mère : « Commence par le plus dur, si tu


te plantes, tu feras autre chose »

· Avoir eu un petit ami de deux ans mon aîné qui suivait les cours de Médecine à l’UCL et
avec qui j’avais pu assister à certains cours. Et ça m’avait plu.

A quoi cela a-t-il tenu !

C’était décidé, ce serait Médecine. Pas de concours, ni d’examen d’entrée à l’époque


(l’aurais-je seulement réussi ? J’en doute). On plaignait les aspirants polytechniciens qui
devaient affronter cette épreuve.

Mon choix d’université, lui, n’a pas duré plus d’un instant. Ce serait l’ULB sans hésitation.
J’avais la fougue des adolescents et mon petit côté engagé me soufflait que je ne me sentirais
pas bien dans un milieu où, à l’époque, l’avortement, l’euthanasie ne pouvaient même pas être
évoqués.

Rentrée 1989, me voilà inscrite en 1ère candidature, cours dispensés au Solbosch. A l’époque,
on ne parle ni de bacheliers, ni de masters. L’horizon devant moi, c’est trois candidatures, 4
doctorats et puis éventuellement, une spécialisation.

En janvier, c’est la déconfiture. Mon meilleur résultat : 6/20, le reste est en-dessous. Je suis
noyée. Opérée en fin de rhéto d’une péritonite, je n’avais pas dû passer mes examens et donc,
je n’avais vraiment pas approfondi la matière.

Et puis, quel changement ! On est au moins 600 dans l’auditoire, les QCM sont piégeant. Je
suis mal préparée. Inverser la tendance ne sera pas facile.

Je sais que m’offrir ces études, me payer un kot n’est pas facile pour mes parents. Je ne veux
pas les décevoir, je m’accroche. Je congèle chez mes parents rat, roussette pour refaire mes
dissections.

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En septembre, après une seconde session intégrale, je décroche mon sésame pour la 2e candi.
Je me retrouve dans les vieux auditoires de Bordet et Saint-Pierre rue aux Laines. Je rencontre
mes trois futurs amis pour la vie qui feront tout leur parcours avec moi.

Les cours d’anatomie commencent, on dissèque des cadavres. Une première vraie expérience
avec le corps humain, la mort.

Je passe cette fois sans accroc.

Octobre 1991, on déménage à Erasme. Nouveau campus, loin de tout. Je comprends que j’ai
surtout une mémoire visuelle et non auditive. J’assiste aux cours mais pas tous, j’en profite
pour étudier et travailler. J’ai un job la semaine : je fais le ménage chez un hôtelier célibataire
et le week-end, je suis chaque dimanche à la caisse d’un supermarché.

Juin 91, première rupture amoureuse, je trébuche. Une petite dizaine d’examens à représenter
en septembre mais ça passe.

Cette fois, les choses sérieuses commencent. Fini l’Histologie, la Physiologie, l’Anatomie :
les cours par systèmes se succèdent : Cardiologie, Urologie, Neurologie. Les matières me
plaisent mais c’est difficile et à nouveau, en juin, c’est la chute. Nous sommes 45 à avoir une
seconde session intégrale à représenter en septembre.

Je n’en peux plus de ce long tunnel : session en janvier, en juin, en septembre. Cela ne s’arrête
jamais. J’ai le sentiment de devoir toujours tout sacrifier. Soutenue à bout de bras par mes
parents, je serai l’une des deux à franchir cette épreuve. Je me rends compte que j’ai passé la
moitié : step by step !

2e doctorat, je fais mes premiers pas à l’hôpital. Les stages commencent enfin. C’est pour moi
une révélation profonde. C’est probablement à ce moment-là que je comprends que je ne me
suis pas trompée et que c’est là que je veux aller. L’hôpital, ma deuxième maison. Marcher la
nuit dans les couloirs, toucher mes premiers patients, faire mes premiers diagnostics. J’éclos.

Nous changeons de stage tous les deux mois : Brugmann, Saint-Pierre, Tivoli, Ambroise Paré,
Braine-l’Alleud. Je passe en Chirurgie, en Médecine Interne, en Gynécologie et aussi, en
Pédiatrie. Coup de foudre pour cette branche de la Médecine. J’y entrevois ma future
spécialisation.

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Plus question de vaciller : ce sera Distinction, Grande Distinction pour mes trois dernières
années.

Pour mettre toutes les chances de mon côté, en dernière année, je pars en extra-muros dans un
hôpital pédiatrique de Montpellier, j’y écris mon mémoire.

Au printemps, je postule devant le jury de pédiatrie.

En juin 1996, je suis diplômée. J’arrive à peine à y croire. J’ai 25 ans.

Répit, hélas, de courte durée. A nouveau, c’est le stress tout l’été. Je sais depuis le 05 juillet
que je suis sélectionnée avec douze autres pour accéder à la spécialisation de Pédiatrie mais
nous devons attendre de savoir le nombre de places de stage disponibles pour obtenir une
vraie confirmation.

Après un été d’attente et de stress immense, ce n’est finalement que le 28 septembre à 14H30
que le Professeur Kahn, responsable de la spécialisation, nous réunit tous les treize et annonce
devant l’assemblée qu’il n’en retient que 10.

Nous sommes trois à rester sur le carreau. Je suis abasourdie, révoltée, abattue, en larmes.
Mon rêve s’effondre malgré ces sept années à m’accrocher jour après jour. L’année reprend
deux jours plus tard et je ne sais plus quoi faire. Je ne peux pas me résoudre à m’orienter vers
la Médecine générale. J’aime trop le travail d’équipe et l’hôpital.

J’appelle le Professeur Cogan. Je suis repêchée pour la Médecine Interne.

C’est la douche froide. On m’envoie dans un hôpital de la région de Charleroi pour un an. Les
premières semaines, je ne fais que pleurer. Les conditions de travail sont indescriptibles.
Actuellement, quand j’entends mes assistants se plaignant de leur horaire, de leurs gardes, je
ne peux pas m’empêcher de les sermonner parfois.

Cette première année, je me suis retrouvée de garde un jour sur trois et pour ne pas venir tous
les week-ends, une semaine sur trois, j’arrivais le vendredi matin pour repartir le lundi soir. Je
suis sensée m’occuper de tous les malades hospitalisés, des urgences et aussi des six lits de
Soins Intensifs.

C’est l’enfer mais, mais, mais, je suis dans un hôpital, les équipes sont formidables et chaque
jour forge un peu plus le médecin que je vais devenir. En fait, c’est épuisant mais je m’éclate.

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Mon vieux professeur, maître de stage, Michel Deconinck me fait enchaîner les heures, il
n’est jamais fatigué et j’apprends à ne pas l’être non plus.

La suite, et bien ce sera César de Paepe, Saint-Pierre, Erasme, Saint-Pierre, Saint-Pierre. On


me place dès ma troisième année dans le pool des assistants faisant des gardes à l’USI. J’ai le
trouillomètre à zéro et je n’oublierai jamais cette première garde à l’USI médicale du CHU
Saint-Pierre. J’ai cru, le lendemain matin, que jamais je n’aurais le courage d’y retourner.

Finalement, cette adrénaline, ce besoin d’agir est devenu ma vie.

C’est décidé, après mon tronc commun de Médecine Interne, je me dirigerai vers le Titre
particulier en Médecine d’Urgence. Mes deux dernières années y sont entièrement consacrées.

Malgré la fatigue, le stress, la tension, les heures de travail qui s’enchaînent, les gardes
épuisantes, j’aime chaque jour de ma vie. Fini la théorie, les syllabi, les examens, je travaille,
j’apprends, je mets en pratique enfin mes connaissances livresques.

Au bout de ces treize années, j’ai autant d’étoiles dorées sur ma penne et aussi, une petite fille
de deux ans, née pendant ma 4e année de spécialisation.

Même si la tentation est forte de rester à Saint-Pierre, le service d’urgences le plus formateur
possible, j’accepte la proposition du chef des Urgences de Braine-l’Alleud de venir les
rejoindre.

J’y suis passée deux fois deux mois pendant mes stages, c’est un hôpital à taille humaine, je
vais pouvoir travailler à la fois aux Urgences mais également aux Soins Intensifs. J’accepte
car je sais, à ce moment-là, plusieurs choses :

· Je déteste le côté académique. Même si je sais qu’il est important de se former sans cesse, de
rester au courant des résultats des études, je ne veux pas faire de médecine scientifique ou de
recherche. J’applique les guidelines, je ne fais pas les guidelines.

· Je déteste les hôpitaux aux routes 556 ou 762. Je veux travailler en équipe, connaître mes
collaborateurs. Être urgentiste, c’est savoir collaborer avec toutes les autres disciplines. Je
veux travailler dans un hôpital qui me ressemble.

· J’ai envie d’avoir du temps pour ma fille (et pour les deux autres qui suivront).

Et voilà, 22 ans plus tard, je suis toujours en poste aux urgences de l’hôpital de Braine-
l’Alleud, chef de service depuis bientôt 10 ans, maître de stage pour la nouvelle spécialisation
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de Médecine d’Urgence. Ma vie est devenue une ligue d’impro permanente. Chaque journée
est différente et enrichissante d’une manière ou l’autre.

Je pourrais passer des heures à raconter mille anecdotes de ma pratique quotidienne. Ces
histoires lourdes et difficiles qu’on n’oublie jamais. Mon premier pneumothorax suffocant
exsufflé à l’aiguille sur un trottoir du Boulevard Pacheco, cette petite fille au bras arraché par
un tram, ce jeune patient de 17 ans soigné six mois pour un Guillain-Barré. Mais chacun a les
siennes, fichées dans ses tripes. Ces images m’appartiennent.

Au final, je dirais que l’essentiel, c’est :

· De croire en soi

· De ne pas se décourager et si c’est les cas, d’apprendre à se relever et à continuer d’avancer

· D’avoir à ses côtés une famille soutenante, des amis fidèles

· De garder à l’esprit qu’on a la vie des gens entre nos mains et qu’il faut rester persévérant et
humble

· De ne pas regarder en arrière.

Après ne pas avoir été prise en Pédiatrie, j’aurais pu me morfondre, pleurnicher, dire que
c’était trop injuste. Au final, çà l’était un peu mais je n’ai pas de regrets. J’ai su rebondir,
trouver du sens à ce que je fais à chaque fois que j’enfile mon uniforme.

Je ne vais pas te dire que c’est le plus merveilleux métier du monde, un peu bateau comme
formule mais c’est vraiment un beau métier qui m’a offert et m’offre chaque jour de
m’épanouir et de trouver que je mets ma petite pierre à l’édifice.

Courage à toi ma grande. La route est longue. Ce concours est pour moi, tu le sais, un non-
sens. On manque tant de médecins. Mais c’est comme çà. Un obstacle parmi tous ceux qui
peuvent se dresser sur nos routes. Se préparer, prendre son élan, sauter et comme les chats,
retomber sur ses pattes.

Et je crois, au fond, que croiser chaque jour des personnes qui vivent des souffrances
énormes, dont le destin se brise en un instant, dont la vie bascule, cela donne aussi une
fameuse propension à relativiser, à ne pas s’apitoyer sur soi-même et à apprécier l’immense
chance d’être épargné et de pouvoir faire ce qu’on aime, même si ce n’est pas toujours le plan

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de départ. La vie n’est pas une ligne droite, elle est sinueuse et intéressante dans tous ces
détours.

2) Papa

Je n’ai pas choisi ce métier par vocation. Je ne rêvais pas depuis l’enfance d’embrasser cette
carrière. Dans ma famille, il n’y avait que des ingénieurs, certes « Docteur » mais en sciences
appliquées. Mon papa, ses frères, y compris ma Maman, après ses études de Chimie, ont fait
un doctorat et méritaient donc bien plus le titre de « Docteur », d’un point de vue académique
du moins. J’ai bien eu un grand-père gynécologue et plus avant, un général-médecin, ami
d’Albert Ier qui s’était un peu fait remarquer durant la guerre 14-18.

Non autant le dire tout de suite, j’hésitais entre la médecine vétérinaire ou ingénieur
aéronautique. Mon Papa avait d’ailleurs, de par sa brillante carrière en France, obtenu une
place dans cette fameuse école qui forme les ingénieurs aéronautiques à Toulouse.

Mais vous savez comment cela se passe dans les familles et en particulier les fratries. On
s’aime, on se dispute et s’il y a moyen de brûler la politesse à l’un ou à l’autre, on ne se prive
pas. Mon petit frère, lui, rêvait depuis longtemps de faire la médecine, j’ai donc décidé de lui
couper l’herbe sous le pied en débutant avant lui ces études.

Voilà, comment sur une rivalité puérile finalement, je suis devenu médecin. Nous sommes
bien loin de l’empathie, la générosité et la vocation qu’implique ce type de profession et
pourtant… j’y reviendrai plus tard.

Il ne faut pas être spécialement intelligent pour faire la médecine. Non, volontaire, assidu
sûrement, organisé au mieux car il s’agit d’ingurgiter de la matière comme on gave une oie.
C’est essentiel, on ne peut comprendre les dysfonctionnements du corps humain sans en
comprendre son fonctionnement, son anatomie, sa physiologie… et là, il n’y a rien à faire
d’autre que l’apprendre. C’est à la portée de chacun qui voudra bien en faire l’effort. C’est
surtout compliqué au début car nous ne sommes confrontés qu’à nos syllabus, sans expérience
pratique et sans en mesurer l’importance avant d’avoir croisé le regard d’un patient, impatient
de savoir ce qu’il lui arrive.

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Je pourrais déjà parler de l’empathie à ce stade. Qu’est ce qui rend les gens malheureux,
impatients voire énervé quand ils ne sont pas en colère… c’est surtout et avant tout de ne pas
comprendre, d’avoir peur. Je reste persuadé aujourd’hui qu’est empathique celui qui perçoit
cette crainte et qui ne la néglige pas, la prévient, sait se faire comprendre et répond aux
questions simplement sans se réfugier derrière sa blouse blanche ou un jargon trop
professionnel.

Je n'ai pas été un bon étudiant. Certes j’ai réussi les deux premières années que n’importe quel
candidat au départ ingénieur pourrait réussir tant c’est éloigné de la médecine. Je n’ai pas raté
les suivantes parce que je ne me sentais pas concerné mais voilà, il y a un âge, parfois tardif,
où l’on se cherche un peu. Certains, tout au long de mon parcours universitaire, auront
compris cette force et cette faiblesse et par là, m’auront insufflé cette confiance, finalement
bien utile pour surperformer les dernières années et être pris en spécialisation. C’est
incroyable comme la confiance que l’on peut nous offrir s’avère parfois un formidable
moteur.

Je n’avais pas de plan de carrière établi, j’étais même plutôt curieux de tout… De la
psychiatrie à la chirurgie en passant par la pédiatrie, tout trouvait grâce à mes yeux quand je
voyais l’aide apportée. Un métier sans contact m’aurait été impossible. Je n’avais pas de
tropisme pour la radiologie…

Pas de plan de carrière mais de très belles rencontres… Elles ont guidé mes choix. L’envie
d’apprendre et de partager aussi m’avaient contaminé. C’est ainsi qu’en stage, je rencontre
Guy Bernard Cadière… pour ne plus le quitter pendant 10ans. L’assistant au cours d’une
intervention, ma manière d’appréhender son déroulement, ma dextérité et l’anticipation des
gestes lui plaisent. Il me propose de m’aider à réussir mon concours en chirurgie. Proposition
que tant de personne attendent mais qu’il a la surprise de me voir mettre en suspens. Un
maître de stage absent six mois par an ne me motive guère. C’est à sa promesse de me suivre
que j’accepte enfin. Me voilà, au décours d’une rencontre, futur chirurgien digestif. Il
m’accueillera même chez lui durant mes blocus !

C’est aussi à cette période que je découvre l’Afrique. J’ai en effet été travaillé durant un stage
de deux mois au Cameroun, où je découvrirai un système de santé interpellant. Les hôpitaux
n’en ont que le nom sur la façade et les médecins sont des héros de travailler dans ces

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conditions avec le lot d’horreurs qu’ils ne peuvent souvent qu’observer impuissants faute de
matériel, de formation, d’équipe. Cela conditionnera mon futur, je le sais, je le sens.

Durant ma formation chirurgicale, je crée avec le Pr Cardière l’école Européenne de


coeliochirurgie. Si mon statut ne me permet pas d’enseigner à des chirurgiens, je crée le
« Nursing Day » devenu encore aujourd’hui l’un des seuls congrès, devenu international, pour
les infirmières du bloc opératoire.

A la fin de ma formation, j’opte pour L’Institut Catholique de Lille. Il s’agit d’un centre
important mais surtout, on me propose un poste de chargé de cours permettant d’assouvir ma
passion du partage et donc de l’enseignement aussi bien à la faculté de médecine que dans les
écoles d’infirmières. Je donne une partie du cours d’anatomie, de chirurgie digestive et de
physiologie digestive.

J’ai quitté Bruxelles pour continuer à faire de la chirurgie générale et oncologique. A Saint-
Pierre, le tropisme pour la chirurgie de l’obésité, bien que nécessaire, restreignait ma pratique.

Cela ne m’empêcha pas, à la demande de la Direction, de créer un centre de l’obésité encore


ce jour reconnu par l’HAS (Haute autorité de Santé en France) et la SOFFCO (Société
française et francophone de chirurgie de l’obésité). Une prise en charge multidisciplinaire
avec une équipe de 18 médecins, diététiciens, psychologues et une association de patient très
active dans l’encadrement des futurs opérés et dans l’organisation d’activités (marches,
bourse aux vêtements, …)

Parallèlement à cela, je continue le plus régulièrement possible au partage des connaissances


en Afrique en créant avec l’ULB le projet « Gwamo » : un master post universitaire de
formation en chirurgie coelioscopique destiné, c’est son originalité, à un trinôme (chirurgien –
infirmier du bloc opératoire et anesthésiste). En effet, cette chirurgie nécessite un travail en
équipe. Je suis nommé à cet égard, maître de stage à l’Université II de Douala auprès de
l’Hôpital Général de Douala.

Mais ces formations, je les ai dispensées avec le Professeur Cadière un peu partout : Burundi,
Côte d’Ivoire, Madagascar, Maroc, RDC, Gabon, …

Je suis revenu en Belgique, sept ans plus tard pour des raisons familiales et aussi une vie plus
sereine. Je faisais 200 km/J pour aller travailler.

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Je prends mes fonctions à l’hôpital de Braine-l’Alleud – Waterloo. Très vite, je deviens Chef
du Pôle Viscérale et crée à nouveau un centre de prise en charge multidisciplinaire de
l’obésité (Equiligne).

La transition est difficile. Du public durant toute ma formation, à l’universitaire, je rentre dans
le système privé où fédérer les personnes autour d’un projet commun n’est pas évident,
chacun pensant à sa propre activité et à ses fins de mois sans prendre conscience que ce n’est
pas incompatible avec une prise en charge transversale et multidisciplinaire centrée sur le
patient, sa santé et son bien-être.

Ce ne seront pas mes plus belles années, mon idéalisme étant mis à rude épreuve. Néanmoins,
on réalisera de belles choses dans la prise en charge des patients tant dans l’obésité qu’en
cancérologie. L’organisation et le fonctionnement de certains services seront transformés.
Cela permettra une meilleure rentabilité et dès lors un investissement en matériel conséquent
et up to date. De même, la politique d’engagement de futurs collaborateurs sera dorénavant
motivée par l’ajout de compétence pour compléter une prise en charge globale et non
multiplier les praticiens pour augmenter les chiffres de l’hôpital.

Ma préoccupation a toujours été d’offrir une médecine de qualité à chacun quel que soit son
origine, son statut social, ...

Parallèlement à cela, je fais le pari de construire un hôpital en Afrique. En effet, j’estimai que
ces formations d’une dizaine de jour, aussi bénéfiques soient-elles pour les patients opérés,
manquaient de suivi. Nous travaillions dans des hôpitaux sans matériel, désorganisés et
vétustes. Souvent le bloc opératoire refermait ses portes après notre départ. Je voulais
ardemment que ces personnes avaient droit à une médecine aux standards internationaux
également. Il n’y a pas de sous-homme !

J’entreprends alors des recherches pour trouver un architecte qui mettrait sur papier ma
conception d’un hôpital modulable permettant sa croissance sans interférer sur son
fonctionnement. La rencontre avec Mr Marien fut exceptionnelle tant le partage d’idées était
stimulant. Très vite, alors que je prenais en charge tous les frais de ce projet, Gwen Marien
me demandera que l’on s’associe. De même, les discussions avec le gouvernement
Camerounais nous obligeait à avoir une entité reconnue. Il ne pouvait pas faire affaire avec un
particulier mais bien une société. C’est comme cela qu’est né QGM Holding Ltd et plus tard
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QGM Belgium Srl alors que parallèlement, je prenais des parts dans l’agence d’Architecte sà
Bordeaux.

Le but de cette société, résumé sur son site, est d’avant tout de comprendre les besoins en
termes de santé, proposer des infrastructures et matériels en adéquation et s’assurer du
fonctionnement des structures de soins par une formation continue de ses intervenants tant
médicaux que paramédicaux mais également dans sa gestion.

Les projets vont se multiplier dans un environnement difficile : corruption, coup d’état, …
rendant la concrétisation difficile. Encore à ce jour, on s’accroche et multiplions les solutions
innovantes pour financer ces projets qui reste le nerf de la guerre pour les pouvoirs publiques
sur place. C’est passionnant, chronophage et m’amènera, sans doute en burn out à quitter
l’hôpital privé où je ne me sentais pas à l’aise du tout.

Aujourd’hui, je me consacre à ces projets tout en maintenant une activité chirurgicale sous
forme de remplacement en France où la situation en termes de médecins est catastrophique.

Je n’ai aucun regret par rapport à mon activité chirurgicale. Celle-ci a toujours été très intense
et il est marrant de constater aujourd’hui que je totalise bien plus d’interventions que
beaucoup de chirurgien en fin de carrière.

Mais que retenir de tout cela….

J’ai appris mon métier grâce à la bienveillance de nombreux pairs qui m’ont partagé leur
savoir, trucs et astuces ! Le compagnonnage, essentiel dans notre apprentissage, n’est pas un
vain concept. C’est celui qui m’anime encore aujourd’hui dans mes nombreux projets.

Je devais être ingénieur et j’ai terminé chirurgien et aujourd’hui entrepreneur. Je pense que
j’ai réussi à associé mes deux passions pour la médecine et l’entreprenariat. Aussi bien dans
les établissements dans lequel j’ai travaillé qu’aujourd’hui au service de projets en Afrique.

La médecine m’a beaucoup appris. L’humilité d’abord… on ne triche pas devant un patient ;
le travail en équipe… un chirurgien n’est rien sans les autres spécialités médicales mais aussi
infirmiers et autres paramédicaux pour œuvrer à la guérison d’un malade. Le sens des
responsabilités aussi…. On ne peut pas tergiverser trop longtemps en urgences quand la vie
des personnes est en jeux.

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Une logique aussi dans l’approche des malades. Écouter d’abord et surtout les gens, les
examiner ensuite et prendre le temps de le faire, demander éventuellement des examens
complémentaires ou avis mais à un moment, il s’agit de prendre une décision et nous sommes
souvent seul à l’assumer.

L’empathie… c’est ça. L’écoute, le dialogue, l’explication, ressentir la peur, l’espoir, la


déception et il est parfois difficile de s’en protéger mais cette confiance tellement nécessaire
est souvent à ce prix-là. C’est psychologiquement éreintant et nous n’y sommes pas préparer.

Aujourd’hui, je n’ai aucun regret. Je connais mes limites que je respecte pour pouvoir faire ce
qui me semble juste, dans la mesure de mes moyens mais en respectant l’idéal qui me poursuit
encore aujourd’hui.

Le parcours est peut-être atypique mais nous le sommes tous à notre manière. Le plus difficile
est d’accepter parfois cette différence et la respecter. Cela fait naître des relations
extraordinaires, atypiques ou improbables mais c’est d’une richesse infinie, de celle que l’on
ne compte pas, essentielle.

Vivre pour un idéal, ne nous y trompons pas demande énormément de travail et de sacrifices.
C’est ce qu’on appelle une vocation qui ne se fait pas sans concession et choix parfois
difficile. Ne pas s’oublier, ne pas oublier les autres sont parfois difficile à concilier devant les
impératifs, la souffrance. L’humilité est un moteur car elle nous oblige à progresser, obtenir
de nouvelles compétences mais aussi à s’arrêter quand nécessaire pour le bien d’un patient,
d’un projet, d’un idéal.

Conclusion – Finalement que faut-il penser ?

C’est difficile de conclure ce travail, il parle de quelque chose qui n’est pas encore arrivé,
d’un projet futur et par conséquent dont on ne connait pas la finalité.

Trouver sa vocation, son métier de rêve ou ne serait-ce qu’un gagne-pain n’est pas chose
évidente. Les possibilités sont vastes, faire un choix c’est avant tout renoncer à autre chose.

Comment savoir ce que l'on aime et ce que l’on n'aime pas ? Comment être sûre que cette
chose que nous aimons, nous l’aimerons assez, toute notre vie, que pour que cela soit notre
emploi.
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Comment, à 18 ans à peine, prendre le pli du travail régulier, se cantonner à des études pour le
moins abstraites en leur commencement et cela en gardant la tête haute ?

N’est-il pas finalement un peu de fou à 18 ans de se dire qu'on va passer presque le temps
qu’on a passé sur terre à apprendre un métier. N’est-ce pas un peu idéaliste de s’imaginer
sauver des vies alors que le cursus n'est pas encore entamé ? N’est-ce pas un peu insensé
d’enfermer sa jeunesse dans des livres et des syllabi?

On nous serine toujours de profiter du jour présent, “carpe diem”, dit-on, mais comment
appliquer cela ? Comment faire entre les études, les cours, les tâches ménagères, pour trouver
un peu de temps pour soi ? Est-ce que ce sera pire après dans le monde du travail ? Mais de ce
fait n’est-ce pas encore plus le moment de “profiter de la vie” ?

Je n’ai aucune réponse à toute ces questions et c’est frustrant. D’un autre point de vue, il ne
tient qu’à moi de découvrir les réponses, d’explorer les pistes, de trouver mes limites et c’est
en cela que je grandirai et apprendrai plus, bien plus que dans un auditoire ou assise derrière
mon bureau.

Prise de Recul – Un travail finalement pas si inutile

Il est vrai qu'au moment où Madame Abdelkafi nous a parlé du travail j’ai plutôt vu ça
comme une perte de temps, comme un travail un peu “bouche-trou”.

Avec certaines personnes de la classe nous lui en avons fait part et celle-ci a déjà reformulé
les objectifs de cette rédaction. Bien que persuasif, son discours ne m’avait pas encore
convaincue.

Je me suis tout de même attelée à la tâche dans le souci de rendre un travail duquel je serai
fière.

C’est ainsi que petit à petit, morceau par morceau j’ai construit ce texte. D’abord faire un
plan, des titres pour me guider et enfin le corps du récit.

Les mots ont même fini par affluer à foison, je me suis juste laissée portée par le contexte du
travail, la demande de Mme Abdelkafi, sans trop me prendre la tête sur le but, les objectifs ou
la finalité du travail.
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En relisant ce texte je m’amuse surtout de la différence entre les témoignages de mes parents,
chacun dans sa version qui lui ressemble.

Je me régale d’en apprendre davantage sur le cursus de mes parents et sur leur parcours de
vie, ils sont pour moi vraiment inspirants, chacun d’eux m’a montré la vie en tant que parent
mais aussi en tant que médecin ce qui ajoute une autre dimension à l’éducation que j’ai reçue
et à mon actuelle vision de la famille, du monde, du quotidien.

Il n’est sûrement pas bête de mettre noir sur blanc notre/nos projet(s), les idées sont plus
claires, plus nettes.

Bibliographie

- Témoignage du Dr. Marie Vanhove (Directrice médicale et cheffe des urgences au Chirec
Braine-l’Alleud)
- Témoignage du Dr. Quentin Gaudissart (Co-fondateur QGM Holding/Medical
services/Logistics et Chirurgien Digestif)

Sitographie

- https://uclouvain.be/prog-2023-md1ba-programme_annual_blocks
- https://directory.unamur.be/teaching/programmes/410B
- https://uclouvain.be/prog-2023-md2m-programme
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- https://www.programmes.uliege.be/cocoon/20232024/programmes/M2UMED01_C.html

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