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Laurent Gaudé

Salina
Les trois exils

Notes et dossier
rédigés par Florence Renner

Les Ateliers d’ACTES SUD


Dans Les Ateliers d’ACTES SUD
Sommaire
Collège
Bâ, Amadou Hampâté, Amkoullel, l’enfant peul. Mémoires.
La Belle et la Bête et autres contes. Sur le seuil
Grumberg, Jean-­Claude, Marie des grenouilles, suivi de Iq et Ox. Salina, de Laurent Gaudé, par Benoît Guillaume, artiste invité. . . . . . . . . . . . 7
L ewis, Roy, Pourquoi j’ai mangé mon père.
London, Jack, La Peste écarlate.
Ovide, Les Métamorphoses. Salina
Pommerat, Joël, Pinocchio.
Stevenson, Robert L., Le Cas étrange du Dr Jekyll et de Mr Hyde. Le jour des origines. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 19

3e-Lycée
I. La caravane. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 25

Benameur, Jeanne, Ça t’apprendra à vivre. II. Loin des hommes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 35


Gaudé, Laurent, Cris. III. L’île cimetière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 41
Eldorado. IV. Premiers sangs. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 53
Grumberg, Jean-­Claude, L’Atelier.
V. Les noces du champ de bataille. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 63
M adani, Ahmed, Je marche dans la nuit par un chemin mauvais.
VI. Le fils colère. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 75
Lycée VII. Le combat des frères. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 87
Bellay, Joachim du, Sonnets d’amour et d’exil.
VIII. La dernière vertèbre. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 101
Enard, Mathias, Parle-­leur de batailles, de rois et d’éléphants.
Gaudé, Laurent, Nous, l’Europe. Banquet des peuples.
IX. Dernier exil. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 111

Salina. X. La réponse du cimetière. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 125


Hugo, Victor, Le Dernier Jour d’un condamné.
M arie de France, Lais.
Molière, Dom Juan. La fabrique du texte
Pommerat, Joël, Cendrillon. Dans l’atelier de Laurent Gaudé. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 130
P révost, abbé, Manon Lescaut. Les textes ont une histoire : la figure du conteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 145
Avec Laurent Gaudé : interview de l’auteur. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 148

L’atelier de lecture
Aborder par la BD. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 154
© ACTES SUD, 2022 Questionner au fil du texte. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 155
ISBN 978-2-330-16614-4 Synthétiser. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 168
Résonances et rebonds
La réserve de textes. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
Héroïnes exilées (groupement 1).. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
172
172
Sur le seuil
Tombeaux littéraires maternels (groupement 2). . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 179
Salina, c’est l’histoire du cri ininterrompu d’une femme, d’un cri qui
Le coin des arts. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
résonne dans le silence des hommes et des dunes. C’est l’histoire d’une
Femmes exilées.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 185
Frères ennemis : le mythe d’Abel et Caïn dans les arts. . . . . . . . . . . . . . . . . 186 « femme salée par les pleurs », d’une tragédie hors du temps et des lieux,
Atelier libre : imaginer une exposition virtuelle.. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . 188 qui ne trouve son dénouement que par la grâce d’un don exceptionnel.
Dans ce roman paru en 2018, Laurent Gaudé reprend le thème d’une de
ses pièces de théâtre, créée quinze ans plus tôt. Entre Grèce antique et
désert africain, mêlant les voix et les récits, sa fable retrace l’épopée
d’une femme à qui on a volé sa vie, aussi courageuse que meurtrie.
Trois fois exilée, Salina, qui incarne le rejet de l’étrangère comme l’hu-
miliation faite aux femmes trop libres, n’a d’autre choix que de se venger.
Au lendemain de la mort de cette héroïne, son dernier fils raconte son
existence : réussira-­t‑il à faire s’ouvrir les portes du cimetière pour que
sa mère trouve enfin le repos ?

Pour aborder cette œuvre, laissez-­ vous porter par les dessins de
Benoît Guillaume, l’artiste invité de cette édition. L’histoire de Salina lui a
inspiré les planches qui suivent. Elles vous permettront de construire des
hypothèses sur le récit.
Approfondissez ensuite votre lecture grâce aux commentaires et acti-
vités proposés en fin de volume.
Moi Malaka, fils élevé dans le désert par une mère Je vais dire ma mère qui gît là, au fond de la barque,
qui parlait aux pierres, je vais raconter Salina. et le monde qui apparaîtra sera fait de poussière et de cris.
Le jour des origines

Au tout début de sa vie, dans ces jours d’origine où la


matière est encore indistincte, où tout n’est que chair, bruits
sourds, pulsations, veines qui battent et souffle qui cherche
son chemin, dans ces heures où la vie n’est pas encore sûre,
5 où tout peut renoncer et s’éteindre, il y a ce cri, si lointain,
6 si étrange que l’on pourrait croire que la montagne gémit,
7 lassée de sa propre immobilité. Les femmes lèvent la tête et se
8 figent, inquiètes. Elles hésitent, ne sont pas certaines d’avoir
9 bien entendu, et pourtant cela recommence : au loin, vers la
10 montagne Tadma que l’on ne franchit pas, un bébé pleure.
11 Est-­ce qu’elles sentent, les femmes du clan Djimba, à cet ins-
12 tant, tout ce que contient ce cri ? Le sang qu’il porte en lui ?
13 Les convulsions, les corps meurtris, les bannissements 1 et la
14 rage ? Est-­ce qu’elles sentent que quelque chose commence
15 avec ce tout petit cri à peine identifiable, quelque chose qui
16 ne va pas cesser de grandir jusqu’à tout renverser ?
17

Petit à petit, les pleurs deviennent plus nets. Cela ne fait


18 plus de doute : le nourrisson se rapproche. Hommes et
19 femmes convergent vers l’entrée du village pour attendre
20 ce qui vient. Il faut encore de longues minutes pour qu’un
21 cavalier apparaisse. Il avance lentement, disparaît parfois au

1. Bannissements : actions par lesquelles on condamne des personnes à quitter leur pays.

 Le jour des origines • 19


22 gré des nœuds du sentier. Il avance et c’est bien de lui que 51 il s’arrête. Dans le creux de son bras gauche, tout le monde
23 proviennent les pleurs d’enfant. 52 peut maintenant voir distinctement qu’il porte un nour-
24 Sissoko Djimba, le chef du village, appelle ses guerriers. 53 risson dans ses langes 1. Et les cris de l’enfant résonnent. Il
25 Ils se regroupent, les muscles bandés 1, le regard sûr. Il n’y 54 n’a pas cessé de crier. Un petit être de chair est là, depuis
26 a pas de peur en eux. Ils constatent juste que les dieux leur 55 des jours, des semaines, d’aussi loin qu’est parti cet homme
27 envoient quelqu’un et qu’il faut faire face à cet événement. 56 étrange, et il pleure, avec force, sans se lasser. C’est miracle,
28 Chacun a mis ses habits d’apparat 2 : de longues tuniques aux 57 même, qu’il n’ait pas fini par sombrer dans un épuisement
29 couleurs vives, et à la ceinture, l’épée Takouba – fer sacré des 58 du corps. Le silence dure. Puis, lentement, le cavalier passe
30 ancêtres. Le vent chaud du désert se lève et fait claquer les 59 une jambe au-­dessus de la croupe de son cheval et pose pied
31 étendards du village. Les hommes sont parfaitement immo- 60 à terre. Il porte toujours l’enfant. Il fait quelques pas jusqu’à
32 biles. Ils savent le temps qu’il faut pour que le cavalier arrive 61 être à mi-­chemin entre Sissoko et sa monture et dépose au
33 jusqu’à eux et ils attendent. 62 sol le paquet de linge qui pleure encore, puis il remonte sur
63 son cheval et sans attendre de voir ce qu’il se passe, sans
34 D’abord, il y a ce jour des origines, lointain, où dans la 64 dire un mot – qu’il aurait de toute façon prononcé dans une
35 chaleur du désert, après une longue attente, le cavalier arrive 65 langue inconnue à laquelle personne n’aurait pu répondre
36 enfin. Il ne change pas son allure, n’hésite pas ni ne se 66 – à moins que dans les terres d’où il vient, il n’y ait tout sim-
37 presse. Il est maintenant à une centaine de mètres du groupe. 67 plement aucune langue –, lentement, il repart, rebroussant
38 Chacun cherche à l’identifier mais personne ne connaît les 68 chemin, laissant derrière lui pour la première fois depuis des
39 insignes qu’il porte. Son cheval est pourvu de sacoches 69 jours, des semaines peut-­être, les cris de l’enfant qu’il vient
40 de cuir qu’aucun membre du clan Djimba n’a jamais vues. 70 d’abandonner.
41 Même sur le grand marché de la lointaine Kamangassa, il 71

42 n’y a pas de telle maroquinerie. Il doit venir de plus loin que Chez les Djimba, personne ne bouge. L’enfant est posé sur
43 les terres connues. Il est couvert de poussière. Son corps fait 72 le sol, sous le soleil, et pleure. Il faut attendre que Sissoko
44 si peu de mouvements qu’on pourrait le croire scellé à son 73 prenne une décision. L’enfant crie encore, emplit tout de sa
45 cheval, condamné peut-­être depuis des mois à errer ainsi, 74 présence de petit bout de vie. Les hommes restent assis. Le
46 allant où sa monture décide de le mener. Quel âge a-­t‑il ? Nul 75 temps passe et Sissoko ne prononce pas un mot. Tous com-
47 ne peut le dire. L’homme avance. Les Djimba pensent un 76 prennent qu’il a fait le choix de ne pas recevoir l’enfant. Il ne
48 temps qu’il va traverser leur groupe sans rien dire, sans rien 77 faut pas prendre le risque d’accepter un enfant dont on ne
49 faire, comme si leur présence n’avait aucune importance, 78 sait s’il n’apportera pas quelque malédiction. Ne pas agir. Ne
50 mais ce n’est pas ce qu’il fait. À dix pas de Sissoko Djimba, 79 rien faire. Rester là jusqu’à ce que l’enfant s’épuise, sombre

1. Bandés : contractés. 1. Langes : pièces de tissu servant à envelopper le corps des nourrissons, de la taille aux
2. D’apparat : de cérémonie. pieds.

20 • Salina  Le jour des origines • 21


Dans l’atelier l’un des personnages de Cris, voit ainsi son histoire prolongée au-­delà
du roman initial dans la nouvelle « Le colonel Barbaque » (Dans la nuit

de Laurent Gaudé
Mozambique, 2007), et le personnage de Salina est d’abord créé pour une
pièce de théâtre en 2003, avant que l’auteur développe son histoire dans
son roman Salina, les trois exils, publié en 2018.

Une œuvre marquée par la tragédie et l’épopée


Laurent Gaudé, conteur Par-­delà les genres qu’elles empruntent, les œuvres de Laurent Gaudé
s’attachent à « des sujets qui portent du tragique et de l’épique en eux »
Du théâtre au récit et s’intéressent aux « endroits où il y a de la fureur et des convulsions » 1.
Né en 1972, Laurent Gaudé a effectué des études de lettres avant de s’in- Ainsi, les thématiques de la guerre, de la vengeance et de l’exil se
téresser plus spécifiquement à l’écriture théâtrale. C’est d’ailleurs pour retrouvent dans de nombreux textes. Les décors sont ceux d’une Afrique
le théâtre qu’il rédige ses premiers textes : Onysos le furieux en 1997, joué lointaine et imaginaire ou actuelle, ou encore ceux des champs de bataille
au Théâtre national de Strasbourg en 2000, suivi de Pluie de cendres en de notre histoire contemporaine. Ces motifs et ces cadres entraînent avec
1998 puis de Combats de possédés en 1999. En 2001 paraissent une autre eux le déploiement des registres tragique, épique, lyrique et fantastique.
pièce, Cendres sur les mains, et son premier roman, Cris. Le prix Goncourt Les œuvres de Laurent Gaudé explorent en effet ce « moment de bas-

La fabrique
des lycéens couronne l’année suivante son roman La Mort du roi Tsongor cule », comme l’écrivain le nomme, qui met les personnages aux prises

du texte
et, en 2004, l’écrivain est le lauréat du prix Goncourt pour Le Soleil des avec leur destin, les oblige à choisir de rester hommes ou sombrer.
Scorta, traduit depuis dans trente-­quatre pays. Plongés au cœur des combats, que restitue le souffle épique de l’auteur,
les hommes sont engloutis par l’histoire, écrasés par des éléments et des
Le foisonnement des genres forces qui les dépassent.
Peu à peu son écriture investit et entrelace tous les genres. Son premier Laurent Gaudé fait aussi entendre la voix des morts, jusqu’à les faire
récit, Cris, constitué de monologues de soldats pris dans la tourmente de revivre dans ses récits, qu’il s’agisse du roi Tsongor, d’Alexandre le Grand
la Grande Guerre, se situait déjà à la croisée du roman et du théâtre, et s’adressant à la mort pour lui raconter ce que fut sa vie dans Le Tigre bleu
l’auteur reconnaît lui-­même : « De plus en plus, je mets du récit dans mon de l’Euphrate (2002), ou encore des morts que Jules entend dans Cris. C’est
théâtre et du langage direct dans mes romans 1. » On retrouve ce mélange en ces mots que l’auteur justifie l’omniprésence de la prosopopée 2 dans
des genres dans Nous, l’Europe. Banquet des peuples (2019), long poème en ses textes : « La littérature et la voix des morts [sont liées]. […] une partie
vers libres qui est aussi un récit et un discours adressé aux Européens. de mon désir d’écrire [se situe] à cet endroit-­là, [consiste à] dire : on va
« Naviguant entre l’ode, le romanesque et le pamphlet 2 », Laurent Gaudé prêter sa voix à des gens, à des destins qui ont été trop vite oubliés, trop
y compose une épopée invitant à la réalisation d’une Europe des diffé- vite engloutis 3… »
rences, de la solidarité et de la liberté.
De même que les genres se contaminent, les thèmes et les personnages
se répondent ou se poursuivent parfois d’une œuvre à l’autre. Ripoll, 1. Marie-­Pierre Genecand, art. cit.
2. Prosopopée : figure de style qui consiste à faire parler des morts, des animaux ou des
objets.
1. Marie-­Pierre Genecand, « Entretien avec Laurent Gaudé », Le Temps, 27 septembre 2015. 3. Interview réalisée par Jérôme Colin pour l’émission Hep Taxi ! diffusée sur La Deux, chaîne
2. Oriane Jeancourt, Transfuge, mai 2019. de la RTBF, le 1er mars 2015.

130 • Salina Dans l’atelier de Laurent Gaudé • 131


Aborder Questionner
par la BD au fil du texte
Avec les planches de Benoît Guillaume Pourquoi l’histoire de Salina
captive-­t‑elle le lecteur ?
Observez l’histoire racontée en bande dessinée par Benoît Guillaume
(p. 9-14), puis répondez aux questions suivantes :
Lieux et personnages
Une histoire
1. À quels lieux et à quelle époque pouvez-­vous rattacher les dessins des qui commence par la fin Prologue, chap. i et ii
planches ? Pour répondre, intéressez-­vous aux paysages, aux vête-
ments des personnages et aux animaux représentés.
ENTRÉE DANS LE TEXTE PAR LA DÉDICACE
2. Qui sont les personnages ? Que pouvez-­vous dire de leurs liens ?
En ouverture d’une œuvre, on trouve parfois une dédicace et/ou une épi-
3. Dans les planches 2 et 3, que représente la case du haut ? et celle

de lecture
graphe.
du bas ? Quels indices permettent de comprendre que le bébé de la

L’atelier
La dédicace permet à l’auteur de dédier son texte à une ou plusieurs per-
planche 2 et la femme dans la barque sont un même personnage ?
sonnes auxquelles il rend hommage. Certaines dédicaces sont demeu-
Temporalités et récit rées célèbres, comme celle du Petit Prince d’Antoine de Saint-­E xupéry.
4. Quel type de récit le procédé consistant à introduire une histoire dans L’épigraphe est une citation qui inscrit un texte dans la lignée d’une pensée
un cadre narratif déjà posé peut-­il annoncer ? Identifiez les deux types
qui l’a précédé.
de texte présents dans les planches.
Comme l’épigraphe, la dédicace peut donner des indices sur l’œuvre,
5. Quels thèmes développent les avant même la lecture. Quels sont ceux que contient la dédicace de
Bulle : dans une case, espace qui
planches 3 et 4 ? Quel récit vous contient les paroles ou les pensées Salina ? Si vous deviez écrire un texte, à qui le dédieriez-­vous ou quelle
attendez-­vous à lire ? du personnage rapportées au style
citation placeriez-­vous à son début ? Pourquoi ?
Lexique

direct.
6. En quoi la bulle de la dernière Case (ou vignette) : zone de dessin
planche éclaire-­t‑elle le carac- délimitée par un cadre (qu’il soit ÉTUDE D’ENSEMBLE
matérialisé par un trait ou un espace
tère paradoxal du texte de la
« vide »). Une case a parfois la Le prologue
première planche ? Quel enjeu dimension d’une planche, on parle de
de la parole est mis en lumière « case-­planche ». 1. Identifiez les indications de lieux, les noms de personnages, les objets
par les planches 5 et 6 ? Planche : page entière d’une bande qui renvoient d’emblée le lecteur à un univers lointain, relevant d’un
dessinée.
imaginaire lié à l’Afrique.
Récitatif : texte pris en charge par le
narrateur. 2. Quelles indications temporelles sont données ? En quoi renvoient-­elles
aux codes des contes traditionnels ?

154 • Salina Questionner au fil du texte • 155

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