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György Ligeti

FRANÇOIS-XAVIER ROTH direction

23 - 26 - 28 NOVEMBRE
& 2 DÉCEMBRE 2023
Francois-Xavier Roth © Marco Borggreve

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ANNIVERSAIRE LIGETI EN 4 CONCERTS

JEUDI 23 NOVEMBRE 2023 - 20H


MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE - AUDITORIUM
LIGETI / LISZT / BARTÓK
FRANÇOIS DUMONT piano
LUCILE DOLLAT orgue
ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE
FRANÇOIS-XAVIER ROTH direction

DIMANCHE 26 NOVEMBRE 2023 - 11H


MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE - STUDIO 104
LIGETI / BARTÓK
LUCILE RICHARDOT mezzo-soprano
SIMON ZAOUI piano
THÉO FOUCHENNERET piano
Musiciens de l’ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE

MARDI 28 NOVEMBRE 2023 - 20H


MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE - AUDITORIUM
LIGETI /MOZART
ISABELLE FAUST violon
JEAN-FRÉDÉRIC NEUBURGER piano
LES SIÈCLES
FRANÇOIS-XAVIER ROTH direction

SAMEDI 2 DÉCEMBRE 2023 - 20H


MAISON DE LA RADIO ET DE LA MUSIQUE - AUDITORIUM
GYÖRGY LIGETI Le Grand Macabre
BENJAMIN LAZAR mise en espace
MAÎTRISE DE RADIO FRANCE
SOFI JEANNIN cheffe de chœur
CHŒUR DE RADIO FRANCE
LIONEL SOW chef de chœur
ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE
FRANÇOIS-XAVIER ROTH direction
En coréalisation avec le Festival d’Automne à Paris

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Appel aux votes
2e Prix des auditeurs
France Musique - Sacem
de la musique de film

Du 6 novembre au 3 décembre 2023


Votez pour la meilleure
musique de film 2023
Rendez-vous sur le site de France Musique

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LE CENTENAIRE D’UN GÉANT

Entre deux pages de Bartók, Liszt et Mozart, l’Orchestre National de France et


les Siècles, sous la direction de François-Xavier Roth, célèbrent le centenaire de
la naissance de György Ligeti. Qui est-il ? d’où vient-il ? Où va-t-il ? Quelques
clés, par son spécialiste français, le compositeur Karol Beffa.

Interrogé, en 2001, sur son rapport à Stravinski, Ligeti déclarait qu’il lui était malaisé d’imaginer
un seul compositeur de sa génération qui n’ait été influencé par l’auteur du Sacre du printemps.
De même, il est difficile de citer un seul compositeur en activité qui n’aurait en rien subi l’influence
du musicien hongrois. Sa notoriété auprès du public mélomane n’est pas négligeable. Bien des
cinéphiles connaissent certaines de ses œuvres, parfois à leur insu. En 1968, Stanley Kubrick
avait utilisé des extraits d’Atmosphères, du Requiem, de Lux Æterna et d’Aventures dans 2001,
L’Odyssée de l’espace. Il a ensuite récidivé avec Lontano dans The Shining et Musica ricercata
dans Eyes Wide Shut.
Que la musique de Ligeti ait fasciné Kubrick ne saurait surprendre. On sait que le compositeur
concevait le processus de composition comme la traduction en musique d’impressions visuelles :
« La transposition machinale de sensations optiques et tactiles dans le medium acoustique se
produit très fréquemment chez moi. À la couleur, à la forme, à la consistance, j’associe presque
toujours des sonorités, de même qu’à l’inverse, j’associe à toute sensation acoustique la forme, la
couleur et la nature matérielle. » Et Ligeti de mentionner les auteurs et les artistes qui ont influencé
ses recherches de compositeur : Lewis Carroll, Borges, Kafka, Jarry, Vian, Queneau ; Piranèse,
Mondrian, Klee, Magritte, Escher… Les thèmes qu’ils abordent relèvent des mêmes obsessions :
machines, labyrinthes, mises en abîme, problématique du double, concepts d’infini et de
répétition… Ils partagent aussi avec Ligeti des traits de caractère : rejet du pathos, attirance pour le
rêve, goût pour la logique et ses paradoxes, l’absurde, un humour noir parfois cruel…
Ligeti se réclamait du jazz, de la pop et des musiques extra-européennes. Curieux des
expériences musicales de son temps (musique électronique, happenings…) mais se gardant de
tout embrigadement, il s’est toujours renouvelé. Son identité stylistique était forte, oscillant entre
deux pôles : les clouds, une musique contemplative, fluide, qui repose sur l’harmonie et s’inspire
de Debussy ; les clocks, une musique pulsée, hachée, qui repose sur le rythme et s’inspire de
Bartók. Si Lontano et Atmosphères sont des clouds, le Concerto de chambre, qui magnifie le
principe du mécanisme détraqué, relève du clocks. Quant à son Concerto pour piano, Ligeti
imbrique les deux procédés au gré des mouvements : d’où des climats irréels, faits de rêves prêts
à virer au cauchemar.
Il a caressé plus d’une fois l’idée d’écrire un opéra, esquissant une Tempête d’après Shakespeare
et, dans ses dernières années, une Alice inspirée de Carroll. Le seul qu’il a achevé, Le Grand
Macabre, composé d’après La Balade du Grand Macabre de Michel de Ghelderode, est
l’opéra de tous les contrastes, mêlant tragique, lyrique, grotesque et carnavalesque. Une danse
macabre qui puise aux sources des mystères médiévaux et du théâtre de marionnettes, une farce
ironique et grinçante qui n’exclut ni aspirations métaphysiques ni considérations vulgaires.

Karol Beffa

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GYÖRGY LIGETI EN 12 DATES

1923 : Naît le 28 mai à Dicsöszenmárton, en Transylvanie.


1945 : Débute ses études à l’Académie Franz Liszt de Budapest, où il enseignera lui-
même la théorie.
1951 : Concert românesc, pour petit orchestre.
1957 : Accueilli par Karlheinz Stockhausen au Studio de musique électronique de
Cologne, il y rencontrera notamment Pierre Boulez, Maurizio Kagel et Luciano Berio.
1959 : S’installe à Vienne en 1959 ; il sera nationalisé autrichien en 1967.
1967 : Création de Lontano, pour orchestre, le 22 octobre au festival de
Donaueschingen.
1973 : Création de Clocks and Clouds, pour douze voix de femmes et orchestre, le
15 octobre, à Graz. Occupe la chaire de composition au conservatoire de Hambourg
(jusqu’en 1989).
1978 : Création, à l’Opéra de Stockholm, de son opéra Le Grand Macabre, composé
entre 1974 et 1977. Une seconde version voit le jour au festival de Salzbourg en 1997.
1985 : Premier cahier de six Études pour piano. Deux autres cahiers suivront, entre 1995
et 2001.
1992 : Création, à Cologne, de la version définitive de son Concerto pour violon.
1999 : Assiste à la première à Hambourg de Eyes Wide Shut de Stanley Kubrick, aux
côtés de l’épouse du cinéaste tout juste disparu. Musica ricercata est l’ultime emprunt du
Kubrick à Ligeti, après Atmosphères, Lux Æeterna et le Requiem dans 2001, L’Odyssée de
l’espace en 1968 et Lontano dans The Shining en 1980.
2006 : S’éteint le 12 juin à Vienne.

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György Ligeti © Fritz Peyer

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FRANÇOIS DUMONT piano
LUCILE DOLLAT orgue
JOHANNE CASSAR, CLÉMENCE LÉVY sopranos
GENEVIÈVE CIRASSE, JULIE NEMER altos
ALEXANDRE NERVET-PALMA, SÉBASTIEN OBRECHT ténors
JÉRÔME SAVELON, AUGUSTIN PERNAY basses

ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE


Luc Héry violon solo
FRANÇOIS-XAVIER ROTH direction

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JEUDI 23 NOVEMBRE 2023 - 20H - AUDITORIUM

GYÖRGY LIGETI
Atmosphères
9 minutes environ

Lontano
11 minutes environ

FRANZ LISZT
Totentanz
15 minutes environ

ENTRACTE

GYÖRGY LIGETI
Ricercare pour orgue seul
4 minutes environ

BÉLA BARTÓK
Le Mandarin merveilleux, ballet intégral
35 minutes environ

Ce concert, présenté par Benjamin François, est diffusé en direct sur France Musique
et disponible en vidéo pendant un mois sur francemusique.fr

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GYÖRGY LIGETI 1923-2006
Atmosphères
Composé en 1961. Commandé par la SWR de Baden-Baden. Créé le 22 octobre 1961 au festival de
Donaueschingen par l’Orchestre symphonique de la SWR de Baden-Baden dirigé par Hans Rosbaud.
Dédicace : « In memoriam Mátyás Seiber ». Nomenclature : 4 flûtes (aussi piccolos), 4 hautbois,
4 clarinettes (dont 1 petite clarinette), 4 bassons (dont 1 contrebasson) ; 6 cors, 4 trompettes, 4 trombones, tuba ;
piano ; les cordes.

Dans les œuvres pour grand orchestre de sa période occidentale, Ligeti a imaginé une
texture polyphonique « si dense que les différentes voix en deviennent inaudibles et que
seules les harmonies confluentes qui en résultent agissent en tant que forme ». En ce sens,
comme il l’a dit et répété, le compositeur s’est révélé un lointain héritier de grands anciens :
Obrecht, Josquin des Prés, Roland de Lassus, Frescobaldi… À l’époque, pareille source
d’inspiration passait pour une rareté, voire une bizarrerie. Mais depuis ses propres études
à Budapest et ses premières années d’enseignement comme professeur de contrepoint,
Ligeti avait, de ces maîtres de la polyphonie des XVe et XVIe siècles, une connaissance
exceptionnelle. Son admiration allait en particulier à Johannes Ockeghem (1420-1497) :
« Il existe chez lui des structures que je qualifierais de “stagnantes”, du fait que les voix
se chevauchent constamment comme les vagues », commente-t-il à son sujet, montrant
par là que ce qu’il recherche, dans la structure polyphonique, n’est pas la complexité
harmonique en tant que telle, mais le moyen de créer un espace sonore d’une profondeur
toute particulière. C’est en cela que la « micropolyphonie » d’Atmosphères propose de
nouvelles perceptions et rejoint le penchant de Ligeti pour les illusions acoustiques : « La
structure polyphonique n’apparaît pas, on ne peut pas l’entendre ; elle reste cachée dans
un monde microscopique, sous-marin, inaudible pour nous. » Précisons au passage que
la partition que le compositeur dut employer pour coucher Atmosphères sur le papier fut
d’un format encore plus grand que celle d’Apparitions, qui avait pourtant battu tous les
records ! Ligeti, ne pouvant la déployer sur une table, était contraint de la compléter à
même le sol.

Le compositeur a décrit en termes éloquents la façon dont cette musique de couches et de


trames émerge, parlant à cet égard d’une sorte d’habitus musical : « C’est une musique qui
donne l’impression de s’écouler continûment, comme si elle n’avait ni début ni fin. Ce que
nous entendons est une tranche de quelque chose qui a commencé il y a bien longtemps.
[…] Il y a très peu de césures, la musique ne cesse donc de couler. »

Ligeti revendiquait d’ailleurs la polysémie du titre Atmosphères. Assurément, le mot est


ambivalent et peut être entendu au sens propre comme au sens figuré : « Je dirais que
la musique est dans une sorte de relation métaphorique avec les deux acceptions du
mot, à l’instar des titres des Préludes de Debussy. […] Pour en revenir à Atmosphères :
quelques couches “atmosphériques”, donc flottantes, vagues, sans contours, se fondant
les unes dans les autres ; d’autre part une “atmosphère” au sens figuré – j’ose ou crois

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pouvoir espérer que le morceau, s’il n’est pas directement expressif, possède néanmoins
une dimension émotionnelle, donc affective, tout à fait précise, qui implique l’idée
d’atmosphère au sens de “climat” ». Images vaporeuses, mais aussi liquides, puisque,
toujours selon le compositeur : « [La musique] donne l’impression de stagner. Ce n’est
qu’une impression. À l’intérieur de cette stagnation, de cette statique, il y a de progressives
transformations. Je pense ici à une surface d’eau, sur laquelle une image se reflète. Cette
surface se ride au fur et à mesure, et l’image disparaît, mais très progressivement. L’eau
redevient lisse et nous voyons une autre image. »

Karol Beffa

CETTE ANNÉE-LÀ :

1961 : fondation d’Amnesty International. Putsch des généraux à Alger. Débarquement


de la baie des Cochons à Cuba. Mort de Louis-Ferdinand Céline et d’Ernest Hemingway.
Création de la Symphonie n° 4 de Chostakovitch. Carter, Double concerto pour piano
et clavecin. Au cinéma, L’Année dernière à Marienbad d’Alain Resnais, La Notte de
Michelangelo Antonioni, Viridiana de Luis Buñuel, Rocco et ses frères de Luchino Visconti,
Cléo de 5 à 7 d’Agnès Varda, West Side Story de Jerome Robbins et Robert Wise.
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GYÖRGY LIGETI 1923-2006
Lontano
Composé en 1967. Créé le 22 octobre 1967 au festival de Donaueschingen par l’Orchestre symphonique de la
SWR de Baden-Baden dirigé par Ernest Bour, dédicataires de l’œuvre. Nomenclature : 4 flûtes (dont 2 piccolos
et 1 flûte alto), 4 hautbois (dont 1 cor anglais), 4 clarinettes (dont 2 clarinettes basse), 4 bassons
(dont 1 contrebasson) ; 4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, tuba ; les cordes.

Ironie, fascination pour les questions de tempérament, recherches sur les constellations
d’intervalles et les structures rythmiques : bien des œuvres datant de la « période
hongroise » de Ligeti (avant 1956) annonçaient les préoccupations à venir du
compositeur. Néanmoins, la Hongrie d’alors, fortement isolée culturellement et
artistiquement, ne pouvait lui offrir les moyens esthétiques et techniques nécessaires à
la réalisation de ses projets. Ceux-ci ne purent aboutir qu’à partir de 1956 et sa fuite à
l’Ouest, à la faveur de l’insurrection de Budapest. Apparitions (1958-1959), Atmosphères
(1961) sont, aux côtés du Requiem (1963-1965), deux œuvres maîtresses de cette
période dite « occidentale », au cours de laquelle Ligeti expérimente une technique
d’écriture très particulière, la « micropolyphonie » ou « polyphonie sursaturée ». Il s’agit,
selon les termes même du musicien, de l’accumulation de « trames polyphoniques
aux couches multiples, avec des interférences ». Les partitions du compositeur sont
alors construites sur des entrelacs d’accords évoluant par glissements progressifs : ces
textures micropolyphoniques ouvrent de nouvelles perspectives temporelles, suggèrent
une nouvelle conception du timbre, et frappent par la manière dont elles font prévaloir
la notion de continuité, à l’inverse du pointillisme sériel alors en vogue. La densité
et la nature de ces textures sont évidemment déterminées par les différents types de
mouvements affectés à chacune des lignes individuelles de la polyphonie, et qui
engendrent des sonorités allant d’un chuchotement à peine perceptible à un grondement
énigmatique.

Statisme et fluidité marquent également Lontano (1967), proche d’Atmosphères à cet


égard, mais sonnant de manière beaucoup plus déliée et beaucoup moins « verticale »,
du fait d’une écriture contrapuntique complexe (multiples canons entre les différentes
voix). Certes, Lontano n’est pas la seule œuvre dans laquelle le compositeur a recours à
des procédés de spatialisation : dégradé des couleurs dans Apparitions et Atmosphères ;
contraste entre blocs rythmiques et continuité statique dans le Requiem ; combinaison
de clocks — une musique pulsée, mécanique, hachée, d’inspiration bartokienne — et de
clouds — une musique contemplative, nuageuse, fondée sur l’harmonie, d’inspiration
debussyste — dans le Concerto pour violoncelle. Toutes ces œuvres suggèrent
l’éloignement, mais c’est vraiment dans Lontano que les effets de distance sont les plus
visibles, avec des intervalles progressivement absorbés par les textures et des sons
uniques qui finissent par se dissoudre en d’imperceptibles halos.

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À l’éloignement spatial s’ajoute ce que l’on pourrait appeler « l’éloignement temporel », par
le jeu de l’allusion stylistique. Ligeti n’hésitait pas à revendiquer l’influence du romantisme
tardif d’un Bruckner ou d’un Mahler, pour leur sens de la spatialisation en musique, mais
aussi pour l’espèce de gigantisme d’une temporalité en état de dilatation. Comme l’a
énoncé le compositeur : « Nous ne pouvons saisir l’œuvre qu’à travers notre tradition,
qu’à l’intérieur d’une certaine formation musicale. Si l’on ne connaissait pas tout le
postromantisme, ce quasi-éloignement, si je puis dire, ne se manifesterait aucunement
dans cette œuvre [i.e. Lontano]. C’est la raison pour laquelle l’œuvre est à double
entente — et aussi d’une certaine manière traditionnelle, mais sans procéder par citations,
comme chez Stravinski. Elle n’utilise pas de citations explicites du postromantisme,
elle se contente d’en côtoyer certains modèles. » Et Ligeti d’évoquer, comme l’une des
sources d’inspiration de Lontano, le choc esthétique qu’il avait éprouvé devant le tableau
d’Albrecht Altdorfer (1480-1538), La Bataille d’Alexandre (1528-1529), contemplé à
la Alte Pinakothek de Munich, où s’étendent et se déploient en perspective, au-dessus
d’armées en masse, cieux et nuées d’un bleu froid, vapeurs dorées d’une lune pâle et d’un
soleil luisant entrés en mouvement tourbillonnant.

K. B.

CETTE ANNÉE-LÀ :

1967 : Guerre des Six-Jours. Mort de Che Guevara. Discours de Charles de Gaulle
depuis le balcon de l’Hôtel de ville de Montréal : « Vive le Québec libre ! ». Mort de
Zoltán Kodály. Aragon, Blanche ou l’oubli. Debord, La Société du spectacle. Mort de
Marcel Aymé. Au cinéma, Bonnie and Clyde d’Arthur Penn, Les Demoiselles de Rochefort
de Jacques Demy, Play-Time de Jacques Tati, Le Bal des vampires de Roman Polanski,
Deux ou trois choses que je sais d’elle de Jean-Luc Godard.

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FRANZ LISZT 1811-1886
Totentanz
Esquissée dès 1838, achevée en 1849. Créée le 15 mars 1865 à La Haye par Hans von Bülow sous la direction
de Johannes Verhulst. Dédiée à Hans von Bülow. Nomenclature : piano solo ; 3 flûtes (dont 1 piccolo), 2 hautbois,
2 clarinettes, 2 bassons ; 2 cors, 2 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; timbales, percussions ; les cordes.

Liszt était un dieu ou un diable du clavier, comme on voudra, mais il n’a laissé qu’un
assez petit nombre de compositions pour piano et orchestre : si l’on excepte quelques
pages mineures comme Malédiction, la Fantaisie sur les thèmes des Ruines d’Athènes
de Beethoven ou celle sur Lélio de Berlioz, ou encore l’orchestration de la Wanderer-
Fantaisie de Schubert, son corpus se résume à la Fantaisie hongroise, à la fulgurante
Totentanz (« Danse macabre ») et aux deux concertos. Encore ces deux dernières
œuvres ne relèvent-elles pas exactement du genre convenu du concerto ; comme l’écrit
Marcel Marnat, elles forment un diptyque comportant un « super-concerto » et un « anti-
concerto », c’est-à-dire un concerto très virtuose en plusieurs mouvements, et un poème
pour piano et orchestre conçu d’un seul tenant ; Ravel reprendra le principe avec son
Concerto en sol et son Concerto pour la main gauche, entrepris simultanément eux aussi.

Comme le Premier Concerto, la Totentanz fut conçue, elle aussi, dès la fin des années
1830. Liszt aboutit à une première version en 1849 puis reprit son travail et l’acheva une
décennie plus tard. C’est Hans von Bülow, premier mari de Cosima, la fille de Liszt, qui en
assura la création (comme il avait assuré la création de la Sonate en si mineur du même
Liszt en 1857). Il s’agit là d’une suite de six variations sur le thème liturgique du « Dies
irae », utilisé lors des messes des morts – et, en ce sens, un hommage à la Symphonie
fantastique de l’ami Berlioz qui utilise également ce thème. On a dit que Liszt aurait pu
s’inspirer des fresques du Campo santo de Pise (Le Triomphe de la mort attribué tantôt
à Francesco Traini, tantôt à Buonamico Buffalmacco) peintes après la grande peste de
1348, ou par des gravures de Hans Holbein. Il se montre là, en tout cas, bien plus inspiré,
bien plus inquiétant aussi que dans la plupart de ses poèmes symphoniques. Déchiré entre
sa propension à la virtuosité et ses aspirations mystiques, Liszt nous livre avec sa Totentanz
une manière de cauchemar transcendé.

Christian Wasselin

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CES ANNÉES-LÀ :

1838 : création de Benvenuto Cellini de Berlioz. Naissance de Bizet et de Max Bruch.


Mort de Lorenzo da Ponte. Oliver Twist de Dickens. Ruy Blas de Victor Hugo. Portrait de
George Sand par Delacroix. Proudhon rencontre Marx et Bakounine à Paris.
1865 : naissance de Sibelius et Dukas. Mort de Meyerbeer. Wagner achève Tristan et
Isolde. Alice au pays des merveilles de Lewis Carroll. Crime et Châtiment de Dostoïevski.
De la Terre à la Lune de Jules Verne.

POUR EN SAVOIR PLUS :

- Alan Walker, Franz Liszt, Fayard, 2 vol. 1990 et 1998.


- Isabelle Werck, Franz Liszt, Bleu Nuit, 2011.
- Jean-Yves Clément, Franz Liszt, Actes Sud/Classica, 2011.

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GYÖRGY LIGETI 1923-2006
Ricercare pour orgue seul
« Hommage à Girolamo Frescobaldi. » Composé en 1953. Créé en 1953 à Brême par Karl-Erik Welin.

Entre 1941 et 1943, Ligeti, alors à Cluj, ayant voulu étudier l’orgue, le Conservatoire de
la ville avait mis un petit instrument à sa disposition, et il se souvient qu’il put bientôt jouer
la Sonate en trio n° 1 en mi bémol majeur de Bach. Cependant, de retour à Budapest
après la guerre, il n’eut plus la possibilité ni ne trouva le loisir d’approfondir sa pratique
de l’orgue. En 1950, nommé professeur d’harmonie et de contrepoint au Conservatoire
de Budapest, il se plonge dans l’exploration de la musique du passé : Bach bien sûr,
mais aussi les polyphonies d’Ockeghem, Obrecht, Josquin des Prés et Roland de
Lassus (Palestrina lui semblait en revanche « trop lisse »), et surtout les Fiori musicali de
Frescobaldi qui l’impressionnent durablement. C’est en 1951 qu’un collègue organiste
— Sándor Margittay — lui demande de lui écrire une pièce pour orgue. Ligeti a alors
l’idée de prendre pour matériau un thème de Frescobaldi qui porte déjà en germe une
puissance de déploiement chromatique. Le timbre de l’instrument, les redoublements,
les clusters, les creux dans l’harmonie, tout va contribuer à conférer à ce Ricercare,
« mi-scolaire, mi-persifleur », un côté pesant, grandiose, voire académique. Pour le
compositeur, c’est « une pièce rigide, presque sublime, ambiguë dans son caractère
scolaire et dans sa profondeur : le sérieux y rejoint la caricature ». L’œuvre ne pourra être
donnée en public dans la Hongrie de l’époque, « les dissonances et les chromatismes
relevant d’un “cosmopolitisme ennemi du peuple” ». Ligeti a dit plus tard que l’on pouvait
percevoir, dans la monotonie extrême de la pièce et dans ses augmentations diminutions
et strettes à la Beckmesser, un « symbole de l’effroyable tyrannie de Staline et de Rákosi »,
ajoutant cependant, « il ne s’agit là que d’une suggestion et je ne tiens pas à imposer cette
interprétation politique. »

K.B.

CETTE ANNÉE-LÀ :

1953 : Couronnement d’Elizabeth II d’Angleterre à l’abbaye de Westminster. Mort de


Staline et de Prokofiev. Premiers numéros de L’Express et de Play Boy. En attendant Godot
de Samuel Beckett est créé à Paris. Boris Vian, L’Arrache-cœur. Au cinéma, Jules César de
Joseph L. Mankiewicz, Les Contes de la lune vague après la pluie de Kenji Mizoguchi,
Le Salaire de la peur d’Henri-Georges Clouzot.

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MUSIQUES D’ORGUE

Collection
Rivages
Karol Mossakowski,
Tempéraments
orgue

Bach, Mozart,
Mendelssohn, Liszt
Improvisations

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BÉLA BARTÓK 1881-1945
Le Mandarin merveilleux, ballet intégral
Ballet composé en 1918-1919, retouché en 1924 et 1935. Créé le 27 novembre 1926 à l’Opéra de Cologne sous la
direction d’Eugen Szenkar. Suite d’orchestre créée le 15 octobre 1928 à Budapest sous la direction d’Ernö Dohnanyi.
Nomenclature : 3 flûtes (dont 2 piccolos), 3 hautbois (dont 1 cor anglais), 3 clarinettes, 3 bassons (dont 1 contrebasson) ;
4 cors, 3 trompettes, 3 trombones, 1 tuba ; timbales, percussions ; 1 harpe ; piano, célesta, orgue ; les cordes.

Après l’échec public subi par son opéra Le Château de Barbe-Bleue (achevé en 1912),
Bartók composa, coup sur coup, deux vastes ballets qui comptent parmi ses partitions
les plus ambitieuses : Le Prince de bois (composé de 1914 à 1916 et créé en 1917) puis
Le Mandarin merveilleux, écrit en 1918-1919, mais créé seulement en 1926 dans une
chorégraphie de Hans Strohbach. Un spectacle qui suscita des remous jusqu’au sein de
l’Église, en raison de la prétendue immoralité de l’argument, dû au dramaturge Menygert
Lengyel. Après avoir été rapidement retiré de l’affiche de l’Opéra de Cologne, le ballet fut
chorégraphié dans différents pays européens, mais ne le fut jamais en Hongrie du vivant
du compositeur.
Bartók résume ainsi cette histoire scandaleuse : « Trois bandits contraignent une jeune fille
à attirer les hommes dans leur repaire afin de les dévaliser. Le premier est un jeune homme
pauvre ; le deuxième n’est guère plus fortuné. Mais le troisième est un riche Chinois. C’est
une bonne proie et la jeune fille danse pour le divertir. Le désir du mandarin s’éveille,
sa passion s’enflamme ; mais, effrayée, la jeune fille recule. Les brigands attaquent le
mandarin, le dépouillent, puis ils l’étouffent sous un édredon et le percent d’une épée.
Mais leur brutalité est vaine car ils ne parviennent pas à tuer le Chinois, qui continue de
considérer la jeune fille d’un œil amoureux et concupiscent. Finalement, l’instinct féminin
aidant, la jeune fille cède au désir du mandarin qui, seulement alors, s’écroule et meurt. »

À la différence des ballets de Tchaïkovski, Le Mandarin merveilleux est conçu en effet


d’un seul tenant et fait s’enchaîner les différents moments de l’action ; c’est pourquoi la
« suite » que Bartók a mise au point plus tard n’en est pas une, car elle reprend environ les
deux tiers de la musique du ballet original (elle s’achève par l’impétueuse danse fuguée,
qui figure la fuite de la jeune fille que réussit à rattraper le mandarin, ne retient pas les
tentatives de meurtre, omet un épisode choral à bouche fermée, et couronne le tout par
une éclatante et brève conclusion).
Bartók fut ici la victime d’un malentendu comme l’avait été Stravinsky treize ans plus tôt,
le soir de la création du Sacre du printemps. Ce n’est pas la musique qui fut jugée, c’est le
sujet qui fut condamné. Le Mandarin merveilleux est d’ailleurs davantage une pantomime,
dramatique et stylisée, qu’un ballet. Le décor urbain et violent est contemporain des
ambiances du cinéma expressionniste, avec ses rues noires, ses éclairages crus, ses
perspectives inquiétantes, ses murs aux arêtes aigues. Un décor idéal pour concevoir
une histoire sanglante, à la fois brutale et édifiante, et composer une musique fiévreuse,
aux contours hérissés, d’un entrain rythmique exacerbé, typique d’une époque qui vit la
naissance du film Metropolis. « Nulle satire, nulle clameur de haine contre la ville n’ont

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jamais été si virulentes », estime Pierre Citron. Mais les paysages sonores créés ici par
Bartók, avec leurs tourbillons et leur violence de métal, ne sont pas moins troublants que
ceux du Prince de bois. La ville et ses épaves sont pour Bartók, autant que les jardins
enchantés, un stimulant à l’invention musicale.

Ch. W.

CES ANNÉES-LÀ :

1918 : mort de Debussy, de Lili Boulanger et de Charles Lecocq. Naissance de Leonard


Bernstein. Le Coq et l’Arlequin de Cocteau, Calligrammes d’Apollinaire (qui meurt la
même année), Le Pain dur de Claudel, Le Déclin de l’Occident de Spengler. Naissance
de Soljenitsyne. Le 11 novembre, armistice mettant fin à la Première Guerre mondiale.
1919 : Le Tricorne de Falla. L’Énergie spirituelle de Bergson, Les Champs magnétiques
de Breton et Soupault, L’Atlantide de Pierre Benoit, À l’ombre des jeunes filles en fleurs de
Proust.
1926 : naissance de Hans Werner Henze. Rhapsody in Blue de Gershwin, Tapiola de
Sibelius, Háry János de Kodaly. Malraux, La Tentation de l’Occident. Aragon, Le Paysan
de Paris. Orphée, pièce de Jean Cocteau ; Jazz, pièce de Marcel Pagnol. Mort de Rainer
Maria Rilke, naissance de Michel Foucault.

POUR EN SAVOIR PLUS :

- Claire Delamarche, Béla Bartók, Fayard, 2012.


- Pierre Citron, Bartók, Seuil, coll. « Solfèges », rééd. 1994.

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LUCILE RICHARDOT mezzo-soprano
SIMON ZAOUI, THÉO FOUCHENNERET piano

Musiciens de l’ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE


FRANÇOIS DESFORGES timbales
EMMANUEL CURT, FLORENT JODELET, GILLES RANCITELLI percussions

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DIMANCHE 26 NOVEMBRE 2023 - 11H
Les Matins du National - Studio 104

GYÖRGY LIGETI
Síppal, dobbal, nádihegedűvel
(« Sifflets, tambours, violons-roseaux »)
Poèmes de Sándor Weöres
1 - Fabula (« Fable »)
2 - Táncdal (« Air de danse »)
3 - Kínai templon (« Temple chinois »)
4 - Kuli (« Coolie »)
5 - Alma álma (« Rêve »)
6 - Keserédes (« Aigre-doux »)
7 - Szajkó (« Perruche »)
14 minutes environ

BÉLA BARTÓK
Sonate pour deux pianos et percussions
1 - Assai lento-Allegro molto
2 - Lento ma non troppo-Un poco più andante
3 - Allegro non troppo
26 minutes environ

Ce concert, présenté par Max Dozolme, sera diffusé ultérieurement sur France Musique.

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GYÖRGY LIGETI 1923-2006
Síppal, Dobbal, Nádihegedűvel
(« Sifflets, tambours, violons-roseaux », sur des poèmes de Sándor Weöres)
Composé en 2000. Créé le 10 novembre 2000 à l’Arsenal de Metz par Katalin Károlyi et l’Amadinda Percussion
Ensemble, dédicataires de l’œuvre. Nomenclature : mezzo-soprano ; percussions.

Ligeti avait une tendresse particulière envers l’œuvre de Sándor Weöres (1913-1989),
pour lui « l’un des plus grands poètes hongrois, tous temps confondus ». Il éprouvait un
attachement profond tant pour l’homme que pour son univers intérieur, si proche du sien.
D’où un compagnonnage de toute une vie, commencé avec les Trois Chansons sur des
poèmes de Sándor Weöres (1946-1947) et poursuivi avec Éjszaka, Reggel (1955),
les Magyar Etüdök (1983) et Síppal, Dobbal, Nádihegedűvel (2000). Car pour Ligeti,
« Weöres écrit de la grande poésie, bien connue et chérie des cercles intellectuels
hongrois. Il a créé en quelque sorte un nouveau genre de mots, de vraies mythologies,
des descriptions complètes d’univers fantasmagoriques, un peu comme Borges, mais en
poésie ». Et de poursuivre : « Dans la présentation que j’ai rédigée pour un concert, j’ai
écrit qu’il était le Mozart hongrois, en raison de sa grande virtuosité. Personne, dans toute
l’histoire de la littérature hongroise, n’avait usé d’une telle virtuosité ». Ailleurs, le compositeur
décrit ainsi l’art de son ami : « Ses thèmes poétiques vont du trivial, voire de l’obscène, en
passant par le sarcasme et l’humour, à la tragédie, au désespoir, et incluent même des
légendes et des mythes fabriqués de toute pièce. Certaines de ses œuvres sont des fresques
de grande envergure, des mondes en soi. »

Dans ses mises en musique du poète, Ligeti dit avoir été guidé par la langue magyare :
« Pour moi, c’est la langue qui prime. Et la langue de mon enfance, c’est le hongrois, comme
Bartók. Pour Bartók, le folklore aussi a été essentiel, bien sûr. Mais chez lui, comme chez
Janáček, l’important était moins l’élément populaire que la langue – dans le cas de Janáček,
le tchèque ou un dialecte morave. […] Le hongrois est la langue que je parlais enfant, et je
ne savais même pas qu’il pouvait en exister d’autres. […] Je pense en hongrois, et cela a
une incidence sur ma façon de composer. Notamment sur le rythme. La langue magyare
est très adaptée à la poésie par la souplesse rythmique et métrique qu’elle autorise ».
Cette attention portée à la langue se ressent à l’écoute de Síppal, Dobbal, Nádihegedűvel
et lui confère une saveur populaire — déjà perceptible dans le Trio (1982), et surtout les
Études pour piano. Métriques irrégulières, place des accents, déhanchements, effets de
surprise, attentes déçues : le dispositif de percussions imaginé par Ligeti, qui comprend
des instruments inédits à l’orchestre (flûte à coulisse, ocarinas, crécelles, sifflets…), apporte
du piquant aux constellations rythmiques variées qu’il a conçues. Mais l’harmonie est tout
aussi originale et colorée : enchaînements non-conventionnels d’accords parfaits, jeux sur
les résonances, montées infinies aux harmonicas, chorals fantomatiques de marimbas…
Ce sont tantôt des mélodies suaves (« Fabula » ; « Álma álma » ; « Keserédes »), tantôt des
gesticulations absurdes sur des harmonies diatoniques (« Kuli » ; « Szajkó »).

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Pour son « Fabula », premier mouvement de Síppal, Dobbal, Nádihegedűvel, Ligeti s’est
vu qualifié par son compatriote compositeur Kurtág de « maître chaman pour la façon
dont il déplace les montagnes, […] pour la façon dont il inspire crainte et effroi aux
loups gris ». Cependant, c’est au sixième mouvement, « Keserédes » (« Doux-amer » ou
« Aigre-doux »), que Kurtág décerne ses compliments les plus élogieux : Ligeti aurait
réussi à y faire revivre les chants populaires du nord de la Transylvanie, « grâce à une
instrumentation enchanteresse. Empreinte de Bartók (avec des harmonies que l’on trouve
aussi chez Kodály), cette pièce rappelle le Ligeti des années 1940 et du début des années
1950. » Dans Síppal, Dobbal, Nádihegedűvel, dernière pièce achevée de Ligeti, le
compositeur en fin de vie aurait donc renoué avec l’innocence de l’enfance.

K.B.

CETTE ANNÉE-LÀ :

2000 : George W. Bush est élu 43ème président des États-Unis, Vladimir Poutine
officiellement élu président de la Fédération de Russie. Mort de Frédéric Dard et de Roger
Peyrefitte. Première tournée mondiale de Britney Spears. Au cinéma, Tigre et Dragon
d’Ang Lee, In the Mood for Love de Wong Kar-wai, Le Goût des autres d’Agnès Jaoui.
Création, à Salzbourg, de L’Amour de loin de Kaija Saariaho et, à Paris, d’El Niño de
John Adams.

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BÉLA BARTÓK 1881-1945
Sonate pour deux pianos et percussion, BB 115
Composée en juillet-août 1937 à Heiligenblut, en Carinthie. Création mondiale le 16 janvier 1938 dans la salle du
Conservatoire de Bâle par Béla et Ditta Bartók et les percussionnistes Fritz Schiesser et Philipp Rühlig. Orchestrée
sous la forme d’un Concerto pour deux pianos et orchestre, BB 121, aux États-Unis en 1940.

La deuxième moitié des années 1930 est, pour Bartók, la période des grands chefs-d’œuvre
de la maturité : Cinquième Quatuor, Musique pour cordes, percussion et célesta, Concerto
pour violon et orchestre n°2, Divertimento, Quatuor n°6. Sa renommée est désormais
telle qu’il compose essentiellement sur commande. Il en est ainsi de la Sonate pour deux
pianos et percussion, écrite pour la section bâloise de la Société internationale de musique
contemporaine. C’est l’une de ses partitions les plus surprenantes et inventives, tant du point de
vue des timbres que de l’harmonie. Bartók la compose en Carinthie, dans l’un de ces villages
d’altitude où il aimait séjourner. Ces vacances de 1937 sont les dernières qu’il passera en
Autriche. Au printemps suivant, l’annexion du pays par l’Allemagne nazie mettra la menace
hitlérienne aux portes de la Hongrie.
Bartók pensa d’abord associer dans sa sonate un seul piano à la percussion, comme il l’avait
fait au début de l’Andante de son Concerto pour piano et orchestre n°1 (1926), où le piano est
seul avec les timbales, cymbales suspendues et caisses claires. Mais il avait changé d’avis : « Petit
à petit, avait-il confié à son amie Annie Müller-Widmann le 24 mai 1937, j’acquis la conviction
de plus en plus forte qu’un piano ne serait pas suffisant face aux timbres souvent très incisifs des
instruments à percussion. Mon projet en fut donc modifié, si bien que deux pianos répondent
finalement à la percussion. » Ce changement permettait aussi au compositeur d’étoffer le
répertoire de ses concerts avec son épouse et pianiste Ditta Bartók.
Selon un dispositif dessiné par Bartók en tête de la partition, les deux percussionnistes et leurs
instruments – grosses caisses, timbales, caisses claires, grand tam-tam, cymbales frappées et
suspendues, triangle, xylophone – sont installés à l’arrière de la scène, face aux deux pianistes
situés à l’avant, dos au public. « Le timbre des percussions joue toutes sortes de rôles, précisa
le compositeur. Dans de nombreux cas, il ne fait qu’apporter une nuance de couleur à celui
du piano, dans d’autres il renforce des accents, parfois la percussion apporte des motifs sous
les voix des pianos, et souvent la timbale et le xylophone jouent même des thèmes en tant que
voix principales ». Une variété de baguettes et de lieux de frappe démultiplie les ressources
de la percussion : avec des baguettes en bois, en métal, des baguettes douces. La fin de la
partition indique : « with the fingernail or the blade of a pocketknife, on the very edge » (« avec
l’ongle, ou la lame d’un canif, tout au bord »).
La Sonate est en trois mouvements. D’une introduction d’abord mystérieuse, qui ensuite
accélère, surgit l’Allegro molto initial, d’une grande densité d’écriture. Le deuxième mouvement,
Lento ma non troppo-Un poco più andante, est l’une des « musiques de nuit » de Bartók qui
suggèrent, singulières et poétiques, le bruissement nocturne de la nature (ainsi dans la célèbre
suite En plein air de 1926, pour piano). La percussion ouvre le mouvement, avant que les
pianos (piano 1 puis piano 2) n’engagent avec elle un dialogue qui se souvient des musiques
arabes que Bartók était allé collecter en Algérie en 1913. La Sonate s’achève enfin sur un

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vigoureux Allegro non troppo, affirmation de vie comme le sont souvent les Finales de Bartók.
On remarque que le trajet harmonique de toute la partition, de fa dièse (à la timbale au début)
à do, est aussi celui de la première moitié du Château de Barbe-Bleue, de l’arrivée de Judith
dans la demeure obscure jusqu’à l’ouverture de la Cinquième porte, qui l’inonde de lumière.
À la création, le 16 janvier 1938, à Bâle, puis partout où les époux la jouèrent, la Sonate pour
deux pianos et percussion reçut les éloges de la presse qui évoqua « un souffle de grandeur »
(Le Ménestrel), une musique « plastique, sculpturale, à traits vigoureux », en soulignant la façon
dont les percussions « animaient et exaltaient » le son des pianos. L’œuvre prenait la suite de
deux ouvrages qui avaient donné à la percussion un rôle de premier plan : les splendides
Noces (1923) de Stravinsky, que Bartók affectionnait, et les Ionisations (1931) de Varèse –
sept minutes inouïes de déploiement de rythmes et d’effets sonores. Bartók, lui, faisait entrer la
percussion dans une sonate.

Laetitia Le Guay

CETTE ANNÉE-LÀ :

1937 : Symphonie n°5 de Chostakovitch, Lulu de Berg. Création, à Bâle, de la Musique


pour cordes, percussion et célesta de Bartók. David Oïstrakh premier prix du Concours
Reine-Élisabeth-de-Belgique. Naissance de Philip Glass. Mort de Ravel, Szymanowski,
Roussel, Gershwin. Ella Fitzgerald chante Rock It For Me. Roger Martin du Gard reçoit le
Prix Nobel de littérature. Exposition universelle à Paris. Début de la « Grande Terreur » en
URSS.

POUR EN SAVOIR PLUS :

- Sur le site de l’Ensemble intercontemporain, une analyse détaillée de la Sonate pour


deux pianos et percussion avec le dessin du dispositif scénique.
- Laetitia Le Guay, Béla Bartók, Actes sud, 2022.
- François Porcile, Béla Bartók, Bleu nuit éditeur, 2023.
- Claire Delamarche, Béla Bartók, Fayard, 2012.

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ISABELLE FAUST violon
JEAN-FRÉDÉRIC NEUBURGER piano

LES SIÈCLES
François-Marie Drieux* violon solo
Amaryllis Billet** violon solo
FRANÇOIS-XAVIER ROTH direction

Ligeti est joué sur instruments modernes à 442 Hz et Mozart sur instruments classiques à 430 Hz.

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MARDI 28 NOVEMBRE 2023 - 20H AUDITORIUM

GYÖRGY LIGETI*
Kammerkonzert
1. Corrente (Fließend)
2. Calmo, sostenuto
3. Movimento preciso e meccanico
4. Presto
21 minutes environ

Concerto pour piano


1. Vivace molto ritmico e preciso
2. Lento e deserto
3. Vivace cantabile
4. Allegro risoluto, molto ritmico
5. Presto luminoso
22 minutes environ

ENTRACTE

WOLFGANG AMADEUS MOZART**


Concerto pour violon n°3 en en sol majeur, K. 216
1. Allegro
2. Adagio
3. Rondeau
25 minutes environ

Symphonie n° 35 « Haffner » en ré majeur, K.385


1. Allegro con spirito
2. Andante
3. Menuetto
4. Finale : Presto
22 minutes environ

Ce concert, présenté par Clément Rochefort, est diffusé en direct sur France Musique
et disponible sur francemusique.fr

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GYÖRGY LIGETI 1923-2006
Kammerkonzert
Composé en 1969-1970. Trois premiers mouvements créés le 5 avril 1970 à Baltimore par l’ensemble Die Reihe
dirigé par Friedrich Cerha. Version définitive en 4 mouvements créée le 1er octobre par l’ensemble Die Reihe dirigé
par Friedrich Cerha au festival de Berlin, commanditaire du 4e mouvement. Dédié à Maedi Wood (Corrente),
Traude Cerha (Calmo sostenuto), Friedrich Cerha (Movimento preciso e meccanico) et Walter Schmieding (Presto).
Nomenclature : 1 flûte (aussi piccolo), 1 hautbois (aussi hautbois d’amour et cor anglais), 2 clarinettes (aussi
clarinette basse) ; 1 cor, 1 trombone ; clavecin, orgue, piano, célesta ; quintette à cordes.

C’est en 1969-1970 que Ligeti composa son Kammerkonzert, conçu pour l’ensemble Die
Reihe dirigé par Friedrich Cerha, le chef qui avait déjà assuré la création d’Aventures
(1962-1963). Pourquoi « concerto de chambre » ? Outre le clin d’œil à Berg et à son
Kammerkonzert (1923-1925), le titre suggère un concerto où chacun des treize musiciens
(cinq cordes, quatre vents, deux cuivres, deux claviers) est tel un soliste virtuose, tous étant
« traités sur un pied d’égalité » (Ligeti). Pour affiner sa notion du concerto, le compositeur
précise qu’il n’y a pas d’alternance entre soli et tutti, mais un principe « concertant de
tous les instrumentistes » jouant sur l’« alternance de groupes de solistes constamment
renouvelés ». Car les instruments solistes n’apparaissent « presque jamais individuellement,
ce sont toujours deux, trois ou plusieurs instruments qui sont combinés dans le jeu
virtuose ». Si, à l’audition, la facture est toujours transparente (à l’exception d’un passage
en tutti dans le troisième mouvement), c’est que Ligeti a su entrelacer des passages dont
les harmonies sont précisément déterminées par une certaine structure d’intervalles, avec
des « champs de brouillage », où les harmonies claires s’estompent graduellement tandis
qu’émergent de nouvelles harmonies, conçues elles-mêmes selon d’autres structures
d’intervalles. Ligeti y a trouvé matière à sculpter des plages polyphoniques lisses et
alanguies, qui menacent à chaque instant de se corrompre en « pourritures », selon les
termes du compositeur lui-même.

Curieusement, la forme du Kammerkonzert rappelle celle d’une symphonie classique : un


premier mouvement vif, un deuxième mouvement lent, une sorte de scherzo et, enfin, un
finale, rapide lui aussi. Dans le premier mouvement, Ligeti a adapté sa micropolyphonie
à un ensemble de treize instruments : contrairement à Apparitions ou à Atmosphères,
écrites pour grand orchestre, le changement de focale, réduisant le champ orchestral,
permet plus ou moins d’identifier des lignes individuelles, même si c’est une perception
d’ensemble qui prédomine, les textures paraissant s’enchaîner selon un principe de
pleins et de déliés. Sur la matière chatoyante du deuxième mouvement — « statique et
homophone » (Ligeti) — se détachent les lignes lumineuses des parties de flûte et de
clarinette. La structure harmonique en déploiement s’altère pour finalement culminer en
un amoncellement de quintes superposées. Dans le troisième mouvement, tout en rythmes
décalés et en mécanismes détraqués, l’accent est mis sur la polyrythmie et la polymétrie.
Ce pseudo-scherzo est un mouvement clocks typique, à l’instar du Poème symphonique
pour cent métronomes (1962) ou du plus récent Deuxième Quatuor à cordes (1968) :
Ligeti s’amuse à enclencher des mécanismes de précision, lancés à un rythme infernal,

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qu’il va ensuite gripper pour les amener à épuisement. Quant au quatrième mouvement,
presto d’une folle virtuosité, il suggère des images d’extrême mobilité, donnant
l’impression d’entendre des caquètements qui s’amplifient dans une profusion digne
d’une arche de Noé ou de La Nef des fous de Jérôme Bosch : s’imposent à l’imagination
de l’auditeur des volées d’interjections qu’échangerait une fantastique ménagerie ailée,
l’étonnant solo de contrebasse dans le grave évoquant, quant à lui, quelque raclement
sourd. Par moments, l’attention de l’auditeur se fixe sur un rythme, une harmonie, une
polarité. Mais sa concentration ne dure pas : le délire maniaque de la basse-cour est
trop envahissant. De cet ultime mouvement, Ligeti a donné une image frappante, non
point animale mais végétale : « La musique est en quelque sorte déchirée en morceaux et
se disloque en fin de compte complètement. Des bribes de mélodies apparaissent, mais
ne mènent à rien et nulle part. C’est comme si des plantes grimpantes avaient poussé à
travers la musique. »

K.B.

CES ANNÉES-LÀ :

1969 : Perec, La Disparition. Jean-Edern Hallier lance L’Idiot international. Au cinéma,


Easy Rider de Denis Hopper, Macadam Cowboy de John Schlesinger, Satyricon de
Fellini, Ma nuit chez Maud d’Éric Rohmer. Démission du général De Gaulle, élection
de Georges Pompidou à la présidence de la République française. Armstrong et Aldrin
marchent sur la Lune.
1970 : Création de Tout un monde lointain… de Dutilleux. Naissance de Guillaume
Connesson. Publication du dernier album des Beatles, Let It Be. Giono, L’Iris de Suse.
Au cinéma, L’Enfant sauvage et Domicile conjugal de François Truffaut, The Music Lovers
de Ken Russell. Mort du général De Gaulle.
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GYÖRGY LIGETI 1923-2006
Concerto pour piano
Composé entre 1985 et 1988. Créé le 23 octobre 1986 au Festival Steirischer Herbst de Graz (trois premiers
mouvements) par Anthony di Bonaventura au piano, dirigeant des membres de l’Orchestre philharmonique de
Vienne ; quatrième et cinquième mouvements créés le 29 février 1988 au Konzerthaus de Vienne par Anthony di
Bonaventura au piano, dirigeant des membres de l’Orchestre symphonique de la radio de Vienne. Dédié à Anthony
di Bonaventura. Nomenclature : 1 flûte (aussi piccolo), 1 hautbois, 1 clarinette (aussi ocarina), 1 basson ; 1 cor, 1
trompette, 1 trombone ; percussions, les cordes.

Le Concerto pour piano de Ligeti est au nombre des œuvres du compositeur qui ont mis
longtemps à trouver leur forme définitive, en raison du constant désir de perfectionnement
qui animait Ligeti. Une remarque révèle ce qu’il lui en a coûté de temps et d’efforts
pour l’achever : « Pour mon Concerto pour piano, j’ai fait quantité d’esquisses, et, pour
le début, je m’y suis pris à plusieurs reprises. Il y a peut-être eu près d’une centaine
d’ébauches préparatoires. Il fallait que le mécanisme puisse se mettre en place ». De fait,
le Concerto pour piano a été composé en deux phases : les trois premiers mouvements
datent de 1985-1986, les deux derniers de 1987. L’orchestre comprend une flûte (jouant
aussi du piccolo), un hautbois, une clarinette (jouant aussi de l’ocarina alto), un basson,
un cor, une trompette, un trombone ténor, des cordes ; quant à la percussion, le vaste
instrumentarium nécessite deux (voire trois) musiciens, même si un seul percussionniste
peut en théorie tout jouer.
Comme le Concerto pour violon (1990-1992), qui lui est à peu près contemporain,
le Concerto pour piano est un concerto de virtuosité, mettant pleinement en valeur
le soliste au sein d’une écriture orchestrale elle-même très brillante. Les deux œuvres
appartiennent à la dernière période du compositeur, celle qu’inaugurent le Trio (1982)
et les Études pour piano (1985-2001) et qui voit le compositeur s’inspirer de trois
modèles qui enrichiront considérablement sa palette rythmique : la musique pour piano
mécanique de Conlon Nancarrow, les polyphonies des pygmées Aka enregistrées par
le grand ethnomusicologue Simha Arom, et enfin la théorie des fractales, ces images
mathématiques qui constituent à ses yeux une véritable poétique scientifique. Ligeti
a découvert ces dernières en 1984 grâce à son ami Manfred Eigen, un biophysicien
allemand, et a approfondi leur étude grâce à un autre de ses amis, le mathématicien
Heinz-Otto Peitgen, de l’Université de Brême. Pour Ligeti, grand amateur du graveur
Escher, ce maître du trompe-l’œil, le Concerto pour piano, sorte de « super-Étude »,
annonce le règne du trompe-l’oreille : le compositeur est parvenu à créer des illusions
acoustiques qui sont l’équivalent des illusions optiques.

Dans le premier mouvement, le jeu d’engrenages rythmiques évoque le Charlot des Temps
modernes (1936), esclave de la machine et responsable en partie de son dérèglement,
le décalage mécanique que l’on détecte à l’audition semblant lui aussi dû à un élément
extérieur à la machine elle-même, quoique lié à elle… À la fin du mouvement, l’ensemble
sonore se déstabilise, tel Charlot mécano n’arrivant pas à garder le rythme que lui impose
la machine et perdant pied. Le morceau « désert » du second mouvement est celui des

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nuances extrêmes, un univers de « montres molles » à la Dali, onirique et quelque peu
étranger. L’oreille de l’auditeur parcourt la scène, comme le spectateur du tableau qui
considère d’abord la toile dans son ensemble avant de s’attarder sur les détails du premier
plan. Quant au troisième mouvement, comme pour l’Étude n° 6 « Automne à Varsovie »,
émergent d’un rideau de pluie des mélodies virtuelles, jamais repérables dans leur
singularité mais entendues dans leur synthèse. Enfin, c’est dans la longue déambulation
du quatrième mouvement que Ligeti dit avoir voulu manifester le plus clairement sa
fascination pour les fractales. Le feu d’artifice final du cinquième mouvement est, lui, un
écho du deuxième mouvement du Trio, dont Ligeti a écrit qu’il s’agissait d’une danse
« inspirée par diverses musiques populaires de peuples imaginaires, comme si la Hongrie,
la Roumanie, et la région entière des Balkans étaient situés quelque part entre l’Afrique et
les Caraïbes ».

K.B.

CES ANNÉES-LÀ :

1985 : Arrivée au pouvoir de Mikhaïl Gorbatchev. Au cinéma, Brazil de Terry Gilliam,


L’Effrontée de Claude Miller. Mort de Michel Audiard, Marc Chagall, Louise Brooks.
Premier mandat de Jacques Delors comme président de la Commission européenne.
1987 : John Adams, Nixon in China. James Ellroy publie Le Dahlia Noir. Mort d’Andy
Warhol, Lino Ventura, Primo Levi, Marguerite Yourcenar, Fred Astaire, Dalida. Au cinéma,
Full Metal Jacket de Kubrick. Sous le soleil de Satan de Maurice Pialat remporte la Palme
d’Or au festival de Cannes.
1988 : Steve Reich, Different Trains. Mort de Giacinto Scelsi. Jean Baudrillard, Amérique.
Salman Rushdie, Les Versets sataniques. Mort de Francis Ponge. Au cinéma, Un poisson
nommé Wanda de Charles Crichton. Accords de Genève mettant fin à la guerre en
Afghanistan. Fin de la guerre Iran-Irak. Première conférence mondiale sur le sida.
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WOLFGANG AMADEUS MOZART 1756-1791
Concerto pour violon et orchestre n° 3 en sol majeur, K. 216
Composé en 1775. Créé à Salzbourg en 1775. Nomenclature : violon solo ; 2 flûtes, 2 hautbois ; 2 cors ;
les cordes.

« Tu ne réalises pas comme tu joues bien du violon. Si seulement tu faisais l’honneur de


bien vouloir jouer avec hardiesse et esprit, oui, tu serais alors le premier violoniste de
l’Europe », écrit Leopold Mozart à son fils, le 18 octobre 1777. Le compliment vaut de l’or
sous la plume du vice-Kapellmeister de la cour de Salzbourg, qui avait publié un Traité
des principes fondamentaux de l’École du violon en 1756. Façon de ramener son rejeton
à l’instrument à cordes, dorénavant délaissé au profit du piano ? En effet, Wolfgang
composa cinq concertos pour violon, tous datés de 1775 (en fait, le premier remonte
à 1773). Au service de Hieronymus Colloredo, archevêque de Salzbourg, peut-être
souhaitait-il plaire au prélat, violoniste amateur. Achevé le 12 septembre, quelques mois
après la création de La Finta Giardiniera à Munich et celle d’Il re pastore à Salzbourg,
le Concerto n° 3 accroît et diversifie le rôle du soliste qui, tour à tour, dialogue, s’oppose
ou se fond dans l’ensemble instrumental. Le violon virevolte dans l’Allegro initial, chante
dans l’Adagio et danse dans le Rondeau. L’orchestre ne se limite pas à un simple
accompagnement et gagne en densité, en dépit d’un effectif modeste (deux hautbois
– auxquels se substituent deux flûtes dans le mouvement central –, deux cors et les
cordes). Avec ce nombre limité de timbres, Mozart propose des couleurs et textures d’une
captivante variété. La structure du Rondeau (constituée habituellement de l’alternance
d’un refrain et de couplets) retient l’attention par son originalité. La mesure à trois temps et
le caractère enjoué des premières pages laissent place à un Andante inattendu, à deux
temps, où la ligne mélancolique du soliste est accompagnée par des pizzicatos. Nouvelle
surprise avec un épisode Allegretto qui cite une mélodie populaire hongroise intitulée
Strassburger (dans une lettre, Mozart emploie la formule « Concerto strasbourgeois »
pour désigner sa partition). Le retour du matériau initial mène à une conclusion à la fois
insolite et délicieuse : alors que les œuvres de l’époque s’achèvent le plus souvent sur un
vigoureux tutti, la musique s’efface ici sur la pointe des pieds.

Hélène Cao

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CES ANNÉES-LÀ :

1774 : en France, mort de Louis XV, début du règne de Louis XVI. Le peintre David obtient
le premier prix de Rome. Goethe, Les Souffrances du jeune Werther. Gluck, création à
Paris d’Iphigénie en Aulide et de la version française d’Orphée et Eurydice. Mozart,
Symphonie n° 29, Concerto pour basson. Haydn, Symphonies n° 51, 54-57, 60.
1775 : début de la construction de la saline d’Arc-et-Senans. Première représentation du
Barbier de Séville de Beaumarchais. Fragonard, L’Adoration des bergers. Houdon, buste
de Diderot. Haydn, L’Incontro improvviso. Mort de Sammartini.
1776 : Gluck, création, à Paris de la version française d’Alceste. Mozart, Sérénade
« Haffner », Concertos pour piano n°6 à 8. Haydn, Symphonie n° 61.

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WOLFGANG AMADEUS MOZART 1756-1791
Symphonie n° 35 en ré majeur « Haffner », K. 385
Commande de Sigmund Haffner. Composée en juillet 1782, révisée en février 1783. Créée à Vienne le 23 mars
1783. Nomenclature : 2 flûtes, 2 hautbois, 2 clarinettes, 2 bassons ; 2 cors, 2 trompettes ; timbales ; les cordes.

Lorsque Leopold Mozart demande à son fils de composer une sérénade pour
l’anoblissement de leur ami Sigmund Haffner, riche commerçant et bourgmestre
salzbourgeois, Wolfgang accepte sans enthousiasme : en sus des nombreuses commandes
qu’il doit satisfaire, il se préoccupe surtout des représentations de son opéra L’Enlèvement au
sérail, créé à Vienne le 16 juillet 1782. La sérénade (à ne pas confondre avec la Sérénade
« Haffner », K. 250, composée en 1776 pour le mariage de la fille du bourgmestre) est
écrite dans l’urgence et Mozart, à en croire sa correspondance, ne semble pas prendre
grand plaisir à sa composition. Mais cette œuvre de circonstance retient ensuite son
attention, car il souhaite la donner lors des concerts de Carême à Vienne. Il apporte des
modifications en février 1783 : il supprime la Marche et l’un des menuets, ajoute des flûtes et
des clarinettes aux deux mouvements extrêmes, transformant ainsi le divertissement mondain
en symphonie.
Il est difficile d’imaginer que cette musique soit le fruit d’une commande honorée en ronchonnant !
À moins que l’impétuosité de l’Allegro con spirito initial ne soit le signe d’une nervosité que
Mozart extériorise avec une violence peu commune. L’unique thème du premier mouvement,
avec ses intervalles distendus et ses rythmes pointés, offre une entrée en matière saisissante ;
la réponse des violons, qui jouent une phrase plus chantante, tempère aussitôt l’emportement
des premières mesures. Ce lever de rideau est en fait à l’image du mouvement entier, agité
et jalonné de nombreux contrastes. L’écriture contrapuntique, utilisée dans le développement
central, contribue à dramatiser le discours. Amorçant la fusion de deux esthétiques (l’une de ses
principales préoccupations jusqu’à la fin de sa vie), Mozart parvient à combiner des procédés
hérités de Bach, dont il vient de découvrir la musique, avec le style classique de son temps.
L’Andante conserve l’effectif de la sérénade d’origine. Avec son instrumentation réduite (sans
flûtes, clarinettes, trompettes, ni timbales), dans l’esprit d’une œuvre de musique de chambre,
il offre un moment de calme empreint de poésie. Le Menuetto, où persiste la fraîcheur des
pages précédentes, renoue cependant avec le dynamisme du premier mouvement. La
vigueur des arpèges ascendants, renforcés par la présence des timbales et des trompettes,
s’oppose au caractère plus chantant du Trio central.
« Le premier Allegro doit être joué avec beaucoup de feu, le dernier aussi vite que
possible », écrit Mozart dans une lettre du 7 août 1782. Le Finale, qui emprunte l’un de ses
thèmes à l’air « Ha, wie will ich triumphieren » d’Osmin dans L’Enlèvement au sérail, termine
la symphonie avec une joyeuse alacrité. Il étourdit par sa virtuosité orchestrale, surprend
par ses modulations, ses suspensions et ses brusques interruptions. Comme dans les autres
mouvements, ce Presto montre comment Mozart parvient à transcender les contraintes de
départ pour écrire une œuvre à l’énergie communicative.

H.C.

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CES ANNÉES-LÀ :

1782 : Mort de Johann Christian Bach, d’Ange-Jacques Gabriel (architecte de l’Opéra


royal de Versailles et du Petit Trianon) et du castrat Farinelli. Choderlos de Laclos, Les
Liaisons dangereuses. Goethe écrit son singspiel Die Fischerin, qui contient le poème
Erlkönig (« Le Roi des aulnes »). Mozart compose le premier des Six quatuors à cordes
dédiés à Haydn ; création de L’Enlèvement au sérail. Haydn, Orlando paladino.
1783 : Annexion de la Crimée par la Russie ; fondation de Sébastopol par Potemkine.
Diderot achève Jacques le fataliste. David est reçu à l’Académie avec La Douleur et
les regrets d’Andromaque sur le corps d’Hector son mari. Piccinni, Didon. Carl Philipp
Emanuel Bach, publication du quatrième volume des Sonates et libres fantaisies pour le
clavier, pour les connaisseurs et les amateurs.

POUR EN SAVOIR PLUS :

- Jean-Victor Hocquard, Mozart, coll. Solfèges, Seuil, 1958, rééd. 1994.


- Dictionnaire Mozart, sous la direction de H.C. Robbins Landon, Fayard, 1997, rééd.
2006.

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ROBIN ADAMS baryton basse (Nekrotzar)
ANDREW WATTS contre-ténor (Prince Go-Go)
LUCILE RICHARDOT mezzo-soprano (Mescalina)
OLIVIER GOURDY baryton (Astradamors)
SARAH ARISTIDOU soprano (Chef de la Gepopo / Vénus)
JUDITH THIELSEN mezzo-soprano (Amando)
MARION TASSOU soprano (Amanda)
MATTHIEU JUSTINE ténor (Piet)
PAUL CURIEVICI ténor (Ministre Blanc)
CHARLES RICE baryton (Ministre Noir)
MARK PANCEK* baryton (Ruffiack)
CHAE WOOK LIM* baryton (Schoback)
ROBERT JEZIERSKI* baryton (Schabernack)
BENJAMIN LAZAR mise en espace
MAÎTRISE DE RADIO FRANCE
SOFI JEANNIN cheffe de chœur
CHŒUR DE RADIO FRANCE
Jiyoung Kim* soprano, Barbara Vignudelli* soprano, Romain Champion* ténor
Seong Young Moon* ténor
* solistes du Chœur de Radio France
LIONEL SOW chef de chœur
ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE
Luc Héry violon solo
FRANÇOIS-XAVIER ROTH direction

ARNAUD ARBET traduction & assistant musical


JOËL SOICHEZ assistant musical

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SAMEDI 2 DÉCEMBRE 2023 - 20H AUDITORIUM

GYÖRGY LIGETI
Le Grand Macabre

Opéra en quatre tableaux


Livret de Michael Meschke et György Ligeti
Création en français de la version définitive

L’entracte est situé après le deuxième tableau.

2h environ

En coréalisation avec le Festival d'Automne à Paris.

Ce programme s’accompagne, le 2 décembre, du livret en français du Grand Macabre


et du programme édité par le Festival d’Automne à Paris.

Ce concert, présenté par Judith Chaine, est diffusé en direct sur France Musique
et en vidéo sur francemusique.et et ARTE Concert

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GYÖRGY LIGETI 1923-2006
Le Grand Macabre
Opéra en 4 tableaux. Livret de Michael Meschke et György Ligeti (libre adaptation de La Balade du Grand
Macabre de Michel de Ghelderode). Composé entre 1974 et 1977. Créé à l’Opéra de Stockholm (en suédois) le
12 avril 1978, par les Chœurs et l’Orchestre de l’Opéra de Stockholm dirigés par Elgar Howarth, dans une mise en
scène de Michael Meschke. Version révisée de 1996 créée (en anglais) le 28 juillet 1997 au Grosses Festspielhaus
de Salzbourg, par les Chœurs de l’Opéra de Vienne et le Philharmonia Orchestra dirigés par Esa-Pekka Salonen,
dans une mise en scène de Peter Sellars.
Nomenclature : solistes, chœur mixte ; 3 flûtes (dont 2 piccolos), 3 hautbois (dont 1 hautbois d’amour et 1 cor
anglais), 3 clarinettes (dont 1 clarinette basse), 1 saxophone alto, 3 bassons (dont 1 contrebasson) ; 4 cors,
4 trompettes, 3 trombones, tuba ; percussions, timbales ; 3 harmonicas, harpe, mandoline, célesta, clavecin, piano,
synthétiseur, orgue Hammond, orgue régale ; les cordes.

À sept ans, emmené par sa cousine Kato, son aînée de dix ans, Ligeti se rend pour la
première fois à l’opéra. On donne Boris Godounov. Pour l’enfant, c’est une révélation,
« un choc bien plus visuel qu’auditif ». Des années plus tard, le compositeur dira se
souvenir de tous les détails, « le son des cloches, et la splendeur dorée de tous ces rois,
prêtres et courtisans ». Peu de temps après, La Traviata le bouleverse : « Je suis entré dans
une sorte de transe, je me suis senti comme dans un rêve. » Ces deux représentations
enchantent Ligeti au point qu’il gardera à jamais le goût de l’opéra, et en particulier de
ses grands maîtres : Monteverdi, Mozart, Verdi…
Lorsqu’en mars 1965, Göran Gentele, alors directeur de l’Opéra de Stockholm, lui
demande quel projet il pourrait concevoir, Ligeti lui propose une œuvre qui aurait pour
titre Kylwyria. Car « Kylwyria » est le nom du pays imaginaire qu’enfant il avait conçu et
entièrement cartographié, et dont il avait même inventé la langue et la grammaire. Il était
allé jusqu’à écrire des descriptions détaillées de la nature géologique de ses montagnes,
déserts et rivières, et l’avait aussi doté d’un système social et d’une structure juridique
« totalement libéraux et parfaitement justes ». C’était un « pays de lait et de miel, sans
gouvernement, sans argent et sans criminels ». L’opéra Kylwyria devait être le monde du
merveilleux absolu, une œuvre « folle », « pleine d’humour », mais sans aucune action qui
soit « suivie distinctement » et avec un texte « non signifiant, purement émotionnel ». Ligeti
renoncera cependant au projet.

Il songe un temps à adapter le mythe d’Œdipe, sujet suffisamment solide et éprouvé


pour supporter avec bonheur les fantaisies que lui inspire son désir d’éclectisme. Ç’aurait
été pour lui l’occasion de donner libre cours à l’imagerie fantasque qui le nourrit depuis
toujours et dont les meilleurs représentants ont pour nom Bosch, Brueghel l’Ancien, Goya,
James Ensor, Klee, Magritte, Topor, Saul Steinberg, mais aussi Jarry, Kafka et Boris Vian
pour l’imagerie littéraire, ou encore Chaplin, Keaton, les Marx Brothers pour le cinéma.
Hélas !, Göran Gentele trouve la mort en juillet 1972 dans un accident de la route. Ligeti
se voit alors suggérer par la scénographe allemande Aliute Meczies la lecture d’une
pièce du dramaturge Michel de Ghelderode : La Balade du Grand Macabre (1934).
Fidèle à l’esprit de distance et d’ironie qui l’a toujours guidé, le compositeur imagine un

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opéra qui soit l’œuvre de tous les contrastes, qui mélange tragique, lyrique, grotesque
et carnavalesque. Une danse macabre qui puise aux sources de la fable, des mystères
médiévaux, du monde rabelaisien, du théâtre de marionnettes, du cinéma burlesque et de
la bande dessinée. Dans Le Grand Macabre, on boit, on mange, on danse, on fornique.
On craint, ou l’on fait semblant de craindre, des squelettes en mouvement et des faux
acérées prêtes à moissonner des existences improbables.

Roland Topor a résumé l’argument de l’opéra en termes savoureux : « Le Grand Macabre,


c’est Nekrotzar, l’ange, plutôt la bête de la mort qui jure de mettre un terme à l’existence
des infortunés habitants de Breughellande. [...] Il consent, pourtant, à laisser un répit aux
amoureux et fait de Piet sa sinistre monture. [...] Le Grand Macabre arrive enfin à la cour
du prince Go-Go, dérisoire souverain du royaume de Breughellande, et clame sur tous
les tons que la rigolade est terminée, que l’hécatombe va commencer. Il a soif de sang.
Pris d’une inspiration qui n’a pour lui rien d’extraordinaire, Piet sert à boire. Du vin. Et la
mort boit. Elle porte toast sur toast à la mauvaise santé des condamnés. Elle se régale
de ce liquide vermeil qu’elle croit être le sang de ses victimes […] Le miracle se produit.
Breughellande ne meurt pas. C’est la mort qui crève, pour avoir bu du vin, cet élixir de
vie qui n’a du sang que la couleur [...] Le Grand Macabre a perdu la partie, même si sa
revanche n’est qu’une question de secondes. Alors pourquoi se lamenter ? Il faut boire et
se réjouir d’être en vie. Voilà la morale de l’histoire. »
Ligeti appréciait ce livret du Grand Macabre, qui selon lui contenait « de nombreux
éléments de poésie abstraite ». Revenant sur la composition d’Aventures et de Nouvelles
Aventures, ses deux pièces « abstraites-concrètes » qui marient fragments de langage,
chant, bruits et musique et qui datent de 1962-1965, il écrit : « À cette époque, j’étais loin
de me douter que ces deux œuvres allaient servir de point de départ au Grand Macabre
composé dans les années soixante-dix. » Et c’est avec un plaisir évident qu’il s’amuse
à jouer sur l’exagération et sur la truculence du texte. Ainsi, dans la scène où les deux
ministres se lancent des insultes à la face, il se plaît à organiser celles-ci selon l’ordre
alphabétique, chacun des personnages interpellant alternativement l’autre. Des jurons qui
sont souvent le pur produit d’une imagination débordante et font irrésistiblement penser au
capitaine Haddock d’Hergé.

Musicalement aussi, le compositeur a procédé par citations et pseudo-citations.


Il mélange expressions latines fautives et extraits détournés de saint Jean, introduit
dans un concert de trompettes digne de l’Apocalypse des sonorités insolites (klaxons,
harmonicas, sirènes, etc.), se permet un cancan à la Offenbach et un cha-cha-cha, aux
côtés d’une fausse référence au Grand Galop chromatique de Liszt et d’un clin d’œil au
Gai Laboureur de Schumann. Grâce à cette technique du collage et à l’utilisation de
superpositions progressives, le compositeur atteint à ce point de saturation au-delà duquel
l’oreille ne perçoit plus qu’une hétérogénéité confondante, dans un feu d’artifice qui a tout
du postmodernisme.

K.B.

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CES ANNÉES-LÀ :

1974 : Révolution des Œillets au Portugal. Mort de Georges Pompidou, Marcel Pagnol,
Duke Ellington, Darius Milhaud, André Jolivet. Naissance de Leonardo di Caprio. Au
cinéma, Les Valseuses de Bertrand Blier.
1975 : Boulez, Requiem in memoriam Bruno Maderna. Berio, Sequenza VIII pour violon.
Mort de Chostakovitch et de Bernard Herrmann. Naissance de Yannick Nézet-Séguin.
Michel Tournier, Les Météores. Émile Ajar, La Vie devant soi. Mort de Saint-John Perse et
de Pasolini. Au cinéma, Barry Lyndon de Kubrick, L’Histoire d’Adèle H de Truffaut.
1976 : Music for 18 musicians de Steve Reich, Einstein on the Beach de Philip Glass. Mort
de Britten. L’Échange symbolique et la mort de Jean Baudrillard. Mort d’Agatha Christie,
de Pierre-Jean Jouve, d’André Malraux et de Raymond Queneau. Au cinéma, Calmos de
Bertrand Blier, Taxi Driver de Martin Scorsese.
1977 : Fratres d’Arvo Pärt. Mort de Maria Callas. Le nouveau désordre amoureux de
Pascal Bruckner et Alain Finkielkraut, Fragments d’un discours amoureux de Roland
Barthes. Au cinéma, Valentino de Ken Russell, L’Ami américain de Wim Wenders,
Providence d’Alain Resnais.
1978 : Mort de Jacques Brel. Georges Perec public La Vie, mode d’emploi. Accords de
Camp David entre l’Égypte et Israël, sous la médiation des États-Unis. Début du Printemps
de Pékin. Au cinéma, Les Bronzés, Midnight Express.
1997 : Au cinéma, La vie est belle de Roberto Benigni, Titanic de James Cameron. Mort
du commandant Cousteau, de Lady Di et de Jeanne Calment (122 ans).

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Retrouvez ce concert
pendant plusieurs mois
sur ARTE Concert

Musiques à voir sur arteconcert.com


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FRANÇOIS-XAVIER ROTH : « LE GRAND MACABRE EST UN OVNI »

Quatre concerts Ligeti en dix jours, avec l’apothéose du Grand Macabre :


François-Xavier Roth entraîne l’Orchestre National de France dans la
palpitante aventure Ligeti.

György Ligeti voyait en son Grand Macabre « un monde rabelaisien, plein


d’obscénités sexuelles et scatologiques ». Quelle est, selon vous, sa place
dans l’histoire de l’opéra ?
Il disait aussi, je crois, que c’était « l’anti-anti opéra ». Le Grand Macabre représente un
moment très intéressant dans la production lyrique du XXe siècle, où chaque compositeur,
intéressé par cette forme, essaie de la réinventer, de la questionner, quitte à éclabousser
le public et le milieu. Jusqu’où peut-on provoquer avec l’opéra, cette forme dont la
représentation sociale est chargée d’un indéniable passif ? Ligeti répond à cette question
par le choix d’un livret très provocateur. Son Grand Macabre est une sorte d’OVNI.

Comment décririez-vous sa musique ?


Passionnante. C’est le Ligeti, disons, de l’avant-dernière période. Le Ligeti mûr, d’une
acuité extraordinaire, qui connaît parfaitement l’impact des instruments ; celui qui, à ce
moment de sa carrière, se dédie à des effectifs plus resserrés. Par rapport aux grandes
fresques des années 1950/1960 – je pense à Lontano ou Atmosphères, créés à
Donaueschingen – on est, avec Le Grand macabre, dans une écriture d’ensemble plus
que d’orchestre. C’est très virtuose. Plus généralement, dès que je dirige sa musique,
j’ai l’impression que c’est un costume fait sur mesure ; c’est une banalité de dire qu’elle
sonne extrêmement moderne aujourd’hui ! Notre travail consistera à rendre honneur aux
couleurs vives et provocatrices de son orchestre, en écho incessant avec les voix et les
parties chantées de ce texte décapant.

Le texte, justement. En 1978, pour sa création à Stockholm, le livret de


Michael Meschke, adapté de Ghelderode, est chanté en suédois. L’Opéra
de Paris le joua en français en 1981, et seize ans plus tard, le Festival de
Salzbourg le propose en anglais. Vous revenez ici à la langue française pour
cette version de concert.
Nous avons eu l’autorisation de le refaire en français. Pour que son opéra soit compris de
tous, Ligeti préconisait de le chanter dans la langue du pays. Toutefois, comme il a corrigé
un certain nombre de choses dans la dernière version, en 1996, nous avons adapté ces
nouvelles parties, qui ont été traduites en français. Nous le jouerons donc conformément à
ses vœux. Benjamin Lazar, qui signe la mise en espace, saura se jouer des possibilités et
des défis propres à l’Auditorium de Radio France.

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45 ans après sa création, y a-t-il des opéras, selon vous, redevables au
Grand Macabre ?
Oui, je pense, sous différents aspects et différentes nuances. Un contemporain de Ligeti
comme Maurizio Kagel est vraiment dans cette veine-là. On peut dire aussi que des
compositeurs comme Francesco Filidei ou Simon Steen Andersen sont des enfants du
Grand Macabre. Quand Manoury écrit Kein Licht, il y a, là encore, du Grand Macabre
dans sa manière d’interroger la forme opératique. Même chez George Benjamin, sous
des aspects plus feutrés et nuancés, on peut percevoir une certaine parenté avec Le
Grand Macabre – je pense à l’extrême violence du livret de Written on Skin, à cette
façon de provoquer si profondément le public et nous tous, qui venons assister à une
représentation artistique dont les codes les plus anciens étaient très civilisés.

Extrapolons. Si vous rencontriez Ligeti aujourd’hui, qu’aimeriez-vous lui


demander ?
Ah !... Je crois que j’aimerais une question extrêmement ouverte, pour comprendre le
personnage. Ligeti était une personne très énigmatique, d’après les témoignages de
toux ceux qui ont travaillé avec lui. Voilà ce qui m’intéressait : comprendre l’espèce de
bipolarité qu’il pouvait entretenir dans ses rapports humains. Je l’observerais donc, je
parlerais de tout et de rien avec lui. J’aimerais… connaître le bonhomme.

Propos recueillis par Jérémie Rousseau

POUR EN SAVOIR PLUS :

- Karol Beffa, György Ligeti, Fayard, 2016.


- Numéro de L’Avant-Scène Opéra sur Le Grand Macabre, 1997.
- Pierre-Laurent Aimard, « À propos du Concerto pour piano », texte de présentation
du volume 1 de l’intégrale Teldec, « The Ligeti Project » 2001.
- Francis Bayer, « L’œuvre orchestrale de György Ligeti », programme du Théâtre du
Châtelet 1997-1998.
- Karol Beffa, « György Ligeti : Le Grand Totem », Diapason n°503, 2003
- György Ligeti, textes de présentation des volumes de l’intégrale Sony, 1996-1997.
- György Ligeti, L’Atelier du compositeur. Écrits autobiographiques. Commentaires sur ses
œuvres. Genève, Contrechamps, 2013.

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MUSIQUE
HAMBRE
DE CHAMBRE

SAISON 23-24
LES MATINS
DU NATIONAL
Ces concerts sont enregistrés
par Radio France et diffusés DIMANCHE 15 OCTOBRE – 11H DIMANCHE 25 FÉVRIER – 11H
sur France Musique.
À partir de 8 € AUDITORIUM AUDITORIUM

JOHANN SEBASTIAN BACH GRAŻYNA BACEWICZ


Concertos brandebourgeois n° 1, n° 2 et n° 5 Quatuor à cordes n° 2
RÉSERVATIONS FRANZ SCHUBERT
NINON HANNECART-SÉGAL clavecin
MAISONDELARADIO JOSÉPHINE PONCELIN DE RAUCOURT flûte,
Quintette en la majeur D. 667 « La Truite »
ETDELAMUSIQUE.FR THOMAS HUTCHINSON, ALEXANDRE ALICE SARA OTT piano
WORMS, NANCY ANDELFINGER hautbois, SARAH NEMTANU, ELISABETH GLAB violons,
MARIE BOICHARD basson, HERVÉ JOULAIN, ADELIYA CHAMRINA alto,
JOCELYN WILLEM cors, ANDREI KAVALINSKI AURÉLIENNE BRAUNER violoncelle,
trompette, RIEHO YU, JI-HWAN PARK SONG, THOMAS GAROCHE contrebasse
DAVID RIVIÈRE violons, ALLAN SWIETON alto, SASKIA DE VILLE présentation
ALEXANDRE GIORDAN violoncelle,
MARIA CHIROKOLIYSKA contrebasse
SASKIA DE VILLE présentation
DIMANCHE 24 MARS – 11H
AUDITORIUM
DIMANCHE 26 NOVEMBRE – 11H HECTOR BERLIOZ
STUDIO 104 Nuits d’été & Surprises

STÉPHANIE D’OUSTRAC mezzo-soprano


GYÖRGY LIGETI
SASKIA DE VILLE présentation
Síppal, dobbal, nádihegedűvel
BÉLA BARTÓK
Sonate pour deux pianos et percussions
DIMANCHE 16 JUIN – 11H
LUCILE RICHARDOT mezzo-soprano
SIMON ZAOUI, THÉO FOUCHENNERET pianos STUDIO 104
FRANÇOIS DESFORGES,
EMMANUEL CURT, FLORENT JODELET, GABRIEL FAURÉ
GILLES RANCITELLI percussions Quintette pour piano n° 1
MAX DOZOLME présentation et quatuor en ré mineur opus 89

PIOTR ILYITCH TCHAÏKOVSKI


Souvenir de Florence

EMMANUEL STROSSER piano


NGUYEN NGUYEN HUU, GHISLAINE
BENABDALLAH violons, ADELIYA CHAMRINA,
LOUISE DESJARDINS altos, EMMA SAVOURET,
MARLÈNE RIVIÈRE violoncelles
SASKIA DE VILLE présentation
© DR

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FRANÇOIS-XAVIER ROTH direction

François-Xavier Roth est Generalmusikdirektor de Zurich. Sa discographie inclut le cycle complet


de la ville de Cologne depuis 2015, réunissant la des poèmes symphoniques de Richard Strauss
direction artistique de l’Opéra et de l’Orchestre avec le SWR Sinfonieorchester Baden-Baden &
du Gürzenich. Il est Principal Guest Conductor du Freiburg (2011-2016), ou encore les ballets de
London Symphony Orchestra, et a été nommé, Stravinsky avec Les Siècles, avec qui il enregistre
en 2019, directeur artistique de l’Atelier lyrique de actuellement une intégrale Berlioz et une intégrale
Tourcoing. À compter de la saison 2025-2026, Ravel pour Harmonia Mundi. Avec le Gürzenich
il occupera le poste de directeur artistique de Orchester, François-Xavier Roth a gravé les
l’Orchestre symphonique de la Radio de Stuttgart Symphonies n°3 et n°5 de Mahler, symphonies
(SWR). qui avaient été créées par l’orchestre de Cologne
Né à Paris en 1971, François-Xavier Roth en 1902 et 1904.
a d’abord été seconde flûte de l’Orchestre Avec les Siècles et le Festival Berlioz, il a créé
symphonique français, avant de décider, en en 2009 le Jeune orchestre européen Hector
1998, de retourner au Conservatoire de Paris, Berlioz, orchestre-académie rejouant le
dans la classe de direction d’orchestre de János répertoire berliozien sur instruments d’époque.
Fürst. Chef assistant au London Symphony Actif promoteur de la création contemporaine, il
Orchestra dès 2000, il fonde, trois ans plus dirige depuis 2005 le LSO Panufnik Composers
tard, l’ensemble Les Siècles, orchestre d’un Scheme. À Cologne, François-Xavier Roth est à
genre nouveau qui joue chaque répertoire l’origine de la Trilogie Köln de Philippe Manoury,
sur les instruments historiques appropriés. qui s’est terminés en 2019 avec la création de
Avec cet orchestre, il donne des concerts Lab.Oratorium, création pour deux chanteuses,
dans le monde entier et rejoue notamment le deux acteurs, ensemble vocal, chœur, orchestre
répertoire romantique français et le répertoire et électronique. François-Xavier Roth a également
des ballets russes sur instruments d’époque. créé des œuvres de Yann Robin, Georg-Friedrich
L’orchestre s’est produit pour la première fois Haas, Hèctor Parra et Simon Steen-Andersen
à la Philharmonie de Berlin en 2019 avec et a également régulièrement collaboré avec
un programme emblématique où figuraient Pierre Boulez, Wolfgang Rihm, Jörg Widmann et
Rameau, Lachenmann et Berlioz, sur trois Helmut Lachenmann.
instrumentariums différents. Victoire de la Musique Après le cycle Ligeti à Radio France, il dirigera,
en 2018 en France, Les Siècles sont nominés à Cologne, du 17 au 19 décembre Vier
en 2018, 2019 et 2022 par le magazine Echografien de Mark Andre et la Symphonie
Gramophone pour recevoir le prix d’Orchestre n°8 de Bruckner.
de l’année. Sa carrière de chef invité l’a vu, À Radio France, François-Xavier Roth a
la saison passée, collaborer à nouveau avec notamment dirigé l’Orchestre Philharmonique de
l’Orchestre philharmonique de Berlin, l’Ensemble Radio France dans un programme Schumann,
intercontemporain, l’Orchestre National Brahms, Zemlinsky en 2010, et l’Orchestre
de France, le Bayerisches Staatsorchester, National de France en juin 2020, dans le cadre
la Staatskapelle de Berlin. Il dirige aussi du cycle « Le temps retrouvé », où figuraient des
régulièrement l’Orchestre symphonique de œuvres de C.P.E. Bach, Martinů et Bartók.
la radio Bavaroise, le Boston Symphony, le
Yomiuri Nippon Symphony Orchestra, le NHK
Symphony Orchestra et l’Orchestre de la Tonhalle

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ROBIN ADAMS baryton-basse La Cenerentola, Wolfram dans Tannhäuser
et Guglielmo dans Così fan tutte. Interprète
Robin Adams a fait ses débuts lors de la engagé dans la musique contemporaine,
première mondiale de Quartett de Francesconi Robin Adams a chanté le rôle de Blazes dans
à La Scala de Milan en 2011. La production The Lighthouse de Peter Maxwell Davies à
a depuis été invitée aux Wiener Festwochen, la Monnaie et au Muziektheater Transparant
au Liceu de Barcelone, au Teatro Colon de d’Anvers, Kunstenaar Beck dans Triumph of
Buenos Aires, à l’Opéra de Rouen, à la Cité Spirit over Matter (création mondiale) de
de la musique à Paris, à l’Opéra de Lille, à la Wim Henderickx à la Monnaie, Antigonus
Fondation Gulbenkian… Adams a interprété dans Le Conte d’hiver de Boesmans au Liceu
Oralto dans La Fida Ninfa de Vivaldi à Baden- de Barcelone, Léonce dans Léonce et Léna
Baden, le mari dans la création mondiale (création mondiale) de Christian Henking au
de The Last Hotel de Donnacha Dennehy au Théâtre de Berne et le capitaine de la garde
Festival international d’Édinbourg et au Linbury dans The Bassarids de Henze au Théâtre du
Theatre de Londres, Wozzeck au Théâtre de Châtelet. Au concert, il s’est produit aux côtés
Augsburg, le Voyageur dans Curlew River de du Moscow Symphony Orchestra dans la
Britten, Don Cassandro dans La Finta Semplice Symphonie lyrique de Zemlinsky, de l’English
de Mozart et Schaunard dans La Bohème à Chamber Orchestra dans le Magnificat de
l’Opéra de Francfort ainsi que Danilo dans Bach au Barbican Centre. Il a également
La Veuve joyeuse à l’Opéra de Leipzig. Ses interprété un récital autour de Hugo Wolf pour
engagements internationaux passés l’ont la Hugo Wolf Society.
associé au Prince de Hombourg (rôle-titre) Parmi ses engagements à venir, on note le rôle-
de Henze au Staatsoper de Stuttgart, à Peter titre dans Saint François d’Assise de Messiaen
Grimes (le Capitaine Balstrode) au Theater au Grand Théâtre de Genève, Nekrotzar dans
Basel, à Tristan et Isolde (Kurwenal) au Théâtre Le Grand Macabre au Festival d’Automne à
municipal de Bern. Il a également participé aux Paris et au Festival Enesco de Bucarest, Thoas
productions de Satyagraha de Glass (Mister dans Iphigénie en Tauride à Bern, Alberich
Kallenbach) à l’opéra d’Anvers, Angels in dans l’Or du Rhin au Staatsoper de Stuttgart et
America d’Eötvös (Prior Walter) au Théâtre de Wozzeck (rôle-titre) au Théâtre de Fribourg.
Fribourg et Nixon in China au Concertgebouw
d’Amsterdam.
Robin Adams a été membre du Théâtre SARAH ARISTIDOU soprano
municipal de Berne – parmi ses rôles, on
compte Nick Shadow dans The Rake’s Progress Interprète spécialisée dans la musique
de Stravinsky, le Comte dans Les Noces de d’aujourd’hui, Sarah Aristidou a inspiré
Figaro, Enrico dans Lucia di Lammermoor, plusieurs œuvres, notamment Cinq fragments
le Garde-forestier dans La petite renarde lyriques de Reimann, créés avec le Deutsches
rusée, Riccardo dans Les Puritains, Sharpless Symphonie-Orchester de Berlin sous la
dans Madame Butterfly, Ford dans Falstaff, direction de Robin Ticciati et Labyrinth IV de
Papageno dans La Flûte enchantée, Macbeth, Widmann aux côtés de l’ensemble Boulez et
Don Giovanni, et Eugène Onéguine. Aux Daniel Barenboim. Elle a fait ses débuts au
côtés de l’ensemble du Landestheater de Festival de Salzbourg dans Neither de Feldman
Linz en Autriche, il a campé Dandini dans avec l’Orchestre symphonique de la radio de

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Vienne et Roland Kluttig. Elle a également (de Haendel à Varèse), est paru chez Alpha
présenté les Offrandes d’Edgar Varèse avec Classics en 2021. Elle était accompagnée
l’Orchestre philharmonique de Berlin sous de Thomas Guggeis et de l’Orchestre des
la direction de François-Xavier Roth. Sarah Wandels. Son deuxième album Enigma paraît
Aristidou a participé à la création mondiale chez Alpha Classics en novembre 2023.
de Das Jagdgewehr de Thomas Larcher en Sarah Aristidou est la première chanteuse
coproduction avec le Festival de Bregenz et à recevoir le Prix Belmont de musique
le Festival d’Aldeburgh. Elle faisait récemment contemporaine (2022), elle a également
ses débuts à l’Opéra de Munich dans une reçu le Prix Luitpold pour sa performance au
production de Hanjo du compositeur Toshio Kissinger Sommer Festival (2021).
Hosokawa. Dans Ariane à Naxos, elle a
campé Zerbinetta au Staatsoper unter den
Linden de Berlin, à l’Opéra de Francfort et au PAUL CURIEVICI ténor
Semperoper de Dresde. On l’a également
retrouvée sous la direction de Marc Minkowski
Paul Curievici a étudié à la Guildhall School
dans Mitridate de Mozart.
of Music and Drama de Londres. Ses
Au concert, Sarah Aristidou a interprété
engagements récents l’ont associé à Jenůfa
Un Requiem allemand de Brahms sous la
(dans le rôle de Steva) à l’Opéra de Norvège,
direction de Masaaki Suzuki, le Stabat Mater
Luisa Miller au Festival de Glyndebourne,
de Pergolèse et la Passion selon saint Jean
Saint François d’Assise de Messiaen et
de Bach aux côtés de François-Xavier Roth
Diodati. Unendlich de Michael Wertmüller
et l’Orchestre du Gürzenich de Cologne. On
(Percy Shelley) au Theater Basel, Candide
compte également des participations aux
(rôle-titre) au Komische Oper de Berlin,
productions de Carmina Burana d’Orff avec
Sweeney Todd (Pirelli) et The Exterminating
l’Orchestre symphonique de la WDR et Cristian
Angel (Raul) à l’Opéra royal du Danemark,
Măcelaru, du Pierrot lunaire de Schönberg
Le Songe d’une nuit d’été (Flûte) et Tristan et
avec le Deutsches Symphonie-Orchester de
Isolde (Melot) à l’Opéra de Montpellier… Il
Berlin… Le Grand Macabre de Ligeti est au
a également participé aux productions de
cœur de la saison 2023-2024 de Sarah
The Importance of Being Earnest de Barry au
Aristidou, avec de nouvelles productions à
Barbican Centre et au Lincoln Center avec le
l’Opéra de Vienne (Jan Lauwers) sous la
New York Philharmonic, The Virtues of Things
direction de Pablo Heras-Casado et à l’Opéra
de Rogers et Salomé de Strauss (le Deuxième
de Munich (Krysztof Warlikowski) sous la
Juif) au Covent Garden de Londres, Arabella
direction de Kent Nagano. Elle s’associe à
de Strauss (Le Comte Elemer), Grandeur et
l’Orchestre de Paris pour le projet « Transfiguré
décadence de la ville de Mahagonny de
– 12 vies de Schoenberg » sous la direction
Weill (Jack O’Brien) et Les Stigmatisés de
d’Ariane Matiakh. Elle se produit aux côtés de
Schreker (Guidobald Usodimare) à l’Opéra
Jörg Widmann à la Philharmonie de Paris, puis
de Zurich, L’Enlèvement au Sérail (Pedrillo) au
rejoint le RIAS Kammerchor et l’Akademie für
Grange Festival, Les Noces de Figaro (Don
Alte Musik de Berlin sous la direction de Justin
Curzio et Don Basilio) à Glasgow, Street
Doyle pour une Passion selon saint Jean de
Scene de Weill (Sam Kaplan) au Liceu de
Bach à Berlin et à Paris.
Barcelone et au Théâtre du Châtelet…
Le premier disque de Sarah Aristidou, Æther
Les projets immédiats de Paul Curievici

47
le mènent à Zurich dans Amerika de FRANÇOIS DESFORGES percussion
Haubenstock-Ramati (Karl Rossmann),
Wiesbaden dans Lady Macbeth de Mzensk François Desforges intègre le CNSMD de Paris
(Zinovy Borissovitch Ismaïlov), Tel-Aviv dans en 1992. Il obtient un Premier Prix de percussion
les Dialogues des carmélites (Chevalier de la dans la classe de Jacques Delecluse et Jean
Force) de Poulenc. Il participera aux productions Geoffroy, puis intègre l’Orchestre National
de Katia Kabanova de Janacek (Tichon) et de France où il est aujourd’hui timbalier solo.
The Handmaid’s Tale de Ruders (Nick) à Parallèlement, il pratique régulièrement la
l’Opéra royal du Danemark, Lessons in Love musique de chambre au sein de l’ensemble
and Violence de Benjamin (Mortimer) avec le AdONF et avec de nombreux solistes de renom
Mahler Chamber Orchestra ainsi qu’à celles tels que Bertrand Chamayou, Katia et Marielle
du Grand Macabre de Ligeti et de La Reine Labèque, Jérôme Pernoo, Thierry Escaich,
des Neiges d’Abrahamsen au Concertgebouw Magali Mosnier … François Desforges devient
d’Amsterdam. membre, en 2011, du quintette Quai n°5 qui
revisite les compositeurs classiques à la mode
latino ou jazz. François Desforges enseigne les
EMMANUEL CURT percussion timbales au sein de la Haute École de musique
de Genève.
La percussion est pour Emmanuel Curt
une détonation, une révolution sonore : les
percussionnistes sont des aventuriers. Premier LUCILE DOLLAT orgue
Prix de percussion et de musique de chambre
au CNSMD de Paris en 1996, successivement Le répertoire de Lucile Dollat s’étend de la
membre de l’Orchestre des Concerts Renaissance à nos jours. Elle s’allie
Lamoureux et de l’Ensemble orchestral de volontiers à divers instrumentistes, acteurs,
Paris, puis super soliste de l’Orchestre National danseurs, pour dévoiler de nouvelles facettes
de France et du Philharmonia Orchestra de de l’orgue. Elle a notamment joué avec
Londres, Emmanuel Curt ne se contente pas de l’Ensemble intercontemporain, l’Orchestre de
cette voie royale. Il aime aussi goûter à la rue chambre de Paris, le Madrigal de Paris, le
latine, aux musiques « impures », au sein de la Chœur de chambre d’Île-de-France. Après
fanfare Los Amarillos. Sans oublier les facéties avoir commencé l’orgue auprès d’Anne-
de Z Quartett, les audaces des Dissonances ou Gaëlle Chanon et Matthieu Magnuszewski,
encore la Chambre philharmonique. Membre elle poursuit ses études au Conservatoire de
et fondateur des ensembles IBY6-Brass et Saint-Maur-des-Fossés (classes d’Éric Lebrun
adONF, il accompagne régulièrement Bertrand et de Pierre Pincemaille) couronnées par un
Chamayou, Renaud Capucçon, Katia et Prix d’orgue et un Prix d’improvisation, puis au
Marielle Labèque, Jean-Frédéric Neuburger, CNSMD de Paris (classes d’orgue d’Olivier
Emmanuel Pahud, Maurice Bourgue, Thierry Latry et Michel Bouvard, improvisation auprès
Escaich... de Thierry Escaich
et Laszlo Fassang, écriture avec Fabien
Waksman, Jean-Baptiste Courtois et Thierry
Escaich, orchestration avec Marc-André
Dalbavie). En 2018, elle obtient son diplôme

48
national supérieur de musicien professionnel en FRANÇOIS DUMONT piano
orgue et en 2020 son master d’orgue. Parmi
ses distinctions reçues : Grand Prix et Prix du
Né à Lyon, François Dumont rentre à l’âge de
public au Concours international d’orgue André
quatorze ans au CNSMD de Paris dans la
Marchal-Gaston Litaize (Paris, 2017), Prix de
classe de Bruno Rigutto. Il se perfectionne à
la Ville d’Angers, « Meilleure interprétation de
l’Académie internationale de Côme et la Lieven
l’œuvre en création » du Concours international
Piano Foundation auprès de Dmitri Bashkirov,
d’orgue Jean-Louis Florentz - Académie des
Leon Fleisher, William Grant Naboré, Murray
Beaux-Arts (Angers, 2017), Deuxième Prix
Perahia, Menahem Pressler et Andreas Staier.
ex-æquo du Concours international d’orgue
Il est lauréat de plusieurs concours
Pierre de Manchicourt de Béthune - Saint-Omer
internationaux : le concours Chopin, le concours
(2016). Lucile Dollat est titulaire de l’orgue
Reine Élisabeth, le Concours Clara Haskil. Il
Cavaillé- Coll de l’église Notre-Dame de la
est nominé aux Victoires de la musique dans
Gare (Paris 13) et de l’orgue historique de
la catégorie « soliste instrumental » et reçoit
l’église Notre-Dame des Vertus (Aubervilliers).
le Prix de la révélation de la critique musicale
Elle enseigne l’harmonisation au clavier au
française.
CNSMD de Paris. Son disque « Tiroirs secrets
François Dumont s’est produit dernièrement
», enregistré à l’orgue de la Chapelle royale
en concerto en à la Philharmonie de Paris,
du château de Versailles, est paru en janvier
à la Seine Musicale, en récital dans les
2022. Elle reçoit le soutien de Mécénat Musical
grands festivals en France et à l’étranger. Il est
Société Générale et de la Fondation de France,
régulièrement invité en Suisse, en Pologne, en
et est lauréate de la Fondation Royaumont.
Espagne, en Amérique du Sud, en Chine, au
Lucile Dollat est organiste en résidence à Radio
Japon et en Corée du Sud.
France depuis la saison 2022-2023.
Choisi par Leonard Slatkin pour jouer et
enregistrer les deux concertos de Ravel avec
l’Orchestre national de Lyon, il se produit
MAX DOZOLME présentation
également avec le Cleveland Orchestra,
l’Orchestre du théâtre Mariinsky, l’Orchestre
Max Dozolme est journaliste, musicologue et philharmonique de Monte-Carlo, Les Siècles,
producteur de radio. Après avoir collaboré pendant avec des chefs tels que François-Xavier
plusieurs années pour le journal La Montagne Roth, Jesús López Cobos, David Reiland,
et le magazine Classica, il rejoint la matinale de Alexander Sladkovsky, Antoni Wit.
France Musique où il anime depuis quatre saisons Sa discographie comprend l’intégrale des
la chronique Maxxi Classique. Un rendez-vous Sonates de Mozart, deux albums Bach chez
quotidien dans lequel le classique dialogue avec Artalinna, un album Wagner/Liszt, l’intégrale
d’autres styles musicaux mais aussi le cinéma, de l’œuvre pour piano de Ravel. Il enregistre
les jeux vidéo, la télévision, les arts de la scène et une série de concertos de Mozart avec
la littérature. Journaliste pour l’émission Fauteuils l’Orchestre symphonique de Bretagne, dirigés
d’Orchestre sur France 5 et producteur de podcasts du piano. Citons encore les Nocturnes de
pour l’Orchestre national de Lyon, l’Orchestre Chopin, les Nocturnes de Fauré, enregistrés sur
national d’Île-de-France et l’Orchestre National de piano Gaveau de 1922, mais aussi les Ballades
France, il est également dramaturge d’édition de et Impromptus de Chopin. En 2022, il grave le
l’Orchestre national du Capitole de Toulouse. Quintette pour piano et cordes de Franck en

49
compagnie du Quatuor Pražák. pour violon de Schoenberg (Orchestre
À Radio France, dans le cadre de l’émission symphonique de la radio suédoise/Daniel
Génération Jeunes Interprètes de France Harding), le Triple Concerto de Beethoven avec
Musique, François Dumont a notamment Alexander Melnikov, Jean-Guihen Queyras et
interprété la Sonate n° 7 en do mineur de le Freiburger Barockorchester dirigé par Pablo
Beethoven et le « Blues » de la Sonate en sol Heras-Casado, les Sonates et Partitas de Bach,
majeur pour violon et piano de Ravel, avec les concertos de Beethoven et de Berg avec le
Amaury Coeytaux (2014), la Chaconne de Mozart Orchestra sous la direction de Claudio
Bach/Busoni (2016), et la Sonate pour flûte Abbado, etc. Avec Alexander Melnikov, elle a
et piano en mi mineur de Carl Reinecke, avec enregistré une intégrale des Sonates
Hélène Boulègue (2018). pour violon et piano de Beethoven, et des
sonates de Mozart et de Brahms.
Le programme Mozart / Ligeti de ce soir a été
ISABELLE FAUST violon présenté dans le cadre d’une vaste tournée
avec Les Siècles et François-Xavier Roth, incluant
des concerts à Essen, Locarno, Luxembourg,
En tant que jeune lauréate des concours
Cologne, Tourcoing, Amsterdam, Hambourg.
Leopold Mozart et Paganini, Isabelle Faust
Isabelle Faust revient à Radio France après avoir
se voit rapidement inviter par les grands
joué la saison dernière le Concerto pour violon
orchestres internationaux et se produit sous
de Stravinsky avec l’Orchestre Philharmonique
la direction d’Andris Nelsons, Giovanni
de Radio France dirigé par John Eliot Gardiner.
Antonini, François-Xavier Roth, John
Eliot Gardiner, Daniel Harding, Philippe
Herreweghe, Jukka-Pekka Saraste, etc.
THÉO FOUCHENNERET piano
S’intéressant aussi bien aux instruments
d’époque qu’à la création, elle joue des
œuvres de Peter Eötvös, Brett Dean, Ondřej Théo Fouchenneret remporte le Premier
Adámek, etc. prix du Concours international de Genève
Cette saison, elle se produit avec l’Orchestre en novembre 2018 avant d’être nommé «
symphonique Metropolitan de Tokyo, Révélation soliste instrumental » aux Victoires
l’Orchestre symphonique de la radiodiffusion de la Musique Classique. La même année,
bavaroise, l’Orchestre philharmonique de il remporte le Premier prix ainsi que cinq prix
Bergen, l’Orchestre national d’Espagne, spéciaux au Concours international de musique
l’Orchestre national du Capitole de Toulouse, de chambre de Lyon, avec le Trio Messiaen.
l’Orchestre symphonique de la NHK, et Applaudi par de grandes salles et festivals
effectue une tournée avec le London Symphony internationaux, il se produit également avec des
Orchestra. Ellle est également « artiste en musiciens internationalement reconnus : Victor
résidence » à l’Orchestre symphonique de la Julien-Laferrière, Renaud Capuçon, François
SWR ainsi qu’au Beethovenfest de Bonn, et Salque, Lise Berthaud, Svetlin Roussev…
joue, en musique de chambre, avec Antoine En mars 2020 est paru son premier disque
Tamestit, Kristian Bezuidenhout, Anne Katharina solo, chez la Dolce Volta, consacré aux
Schreiber, Kristin von der Goltz, Alexander Sonates « Waldstein » et « Hammerklavier » de
Melnikov et Jean-Guihen Queyras. Beethoven. Théo est également un chambriste
Parmi ses enregistrements, citons le Concerto recherché, comme en témoigne sa discographie

50
aux côtés de musiciens tels qu’Éric Le Sage, FLORENT JODELET percussion
Tatsuki Narita, le Trio Messiaen et Raphaël
Sévère, le Trio Xenakis et Philippe Hattat. Né en 1962, Florent Jodelet étudie avec Michel
Par ailleurs, il est à l’initiative du projet Cals puis Jacques Delécluse au CNSMD de
d’enregistrement de l’intégrale de la musique de Paris et se perfectionne avec Jean-Pierre Drouet.
chambre de Robert Schumann, qui débutera Il suit les cours d’acoustique de Xenakis à
avec les opus pour violon et piano, aux côtés l’Université, étudie la musique électroacoustique
de son frère Pierre Fouchenneret. avec Michel Zbar. Il donne des récitals dans
Théo Fouchenneret consacrera son prochain toute l’Europe, participe aux concerts de l’Ircam
enregistrement en soliste à Gabriel Fauré. et de l’Ina-GRM, a collaboré avec l’Ensemble
intercontemporain et les ensembles 2e2M,
l’Itinéraire, Court-Circuit, continue de se produire
OLIVIER GOURDY baryton au sein de l’Ensemble TM+ dont il est un des
musiciens fondateurs. Au Festival Höregäng
Olivier Gourdy commence la musique dès son de Vienne (Autriche), il a créé le concerto
plus jeune âge par la contrebasse et le piano. pour percussion …Un long fracas de rapide
Parallèlement à des études de commerce, il se céleste… de Michael Jarrell avec l’Orchestre
découvre une passion pour le chant et intègre de la Radio de Vienne-RSO Wien. En 1988,
en 2016 le CNSMD de Paris. il intègre l’Orchestre National de France et
C’est au sein de l’atelier lyrique Opera Fuoco, fonde avec ses collègues percussionnistes le
qu’il rejoint en 2017, qu’Olivier Gourdy fait groupe ad’ONF. Professeur-assistant de la
ses premières armes dans l’opéra. Il y a classe de percussion au CNSMD de Paris, il est
chanté dans de nombreuses productions, sous invité régulièrement pour des masterclasses et
la baguette de David Stern. On a ainsi pu dirige une collection pédagogique aux éditions
l’entendre au festival de la Grange aux Pianos Gérard Billaudot.
dans le rôle de Figaro, dans les Noces de
Figaro de Mozart. Il a également chanté le rôle
d’Elviro dans Serse de Händel au festival de MATTHIEU JUSTINE ténor
Pékin, ou encore Sam dans Stumme Serenade
de Korngold, le Maestro (Prima la Musica de Parallèlement à des études d’art dramatique,
Salieri), Astradamors dans Le Grand Macabre Matthieu Justine étudie le chant à Paris,
de Ligeti à la Philharmonie de Paris et Sarastro avant de se perfectionner auprès de Laurent
de La Flûte Enchantée aux Escales Lyriques. En Naouri. Il participe, à l’Opéra de Nancy, aux
2021, il était Boris, dans l’opéra Boris Godunow masterclasses de Ludovic Tézier.
de Mattheson au festival de musique ancienne Débutant rapidement sur scène, il interprète,
d’Innsbrück. Il a participé à la création de entre autres, les rôles de Don Ottavio (Don
l’opéra Moving Still de Martha Gentillucci à la Giovanni) au Havre et à Abbeville, Piquillo
Biennale de Venise, et tenu la partie de basse (La Périchole) à l’Espace Cardin, High Tenor
dans la version du Requiem de Verdi, donnée (Martha de W. Mitterer) à l’Opéra de Reims,
en Sorbonne en hommage aux déportés de Fritz (La Grande Duchesse de Gérolstein)
Terezin en octobre 2022. à l’Espace Cardin, Perpignan, l’Opéra de
Clermont-Ferrand, le Comte Almaviva (Le
Barbier de Séville) à l’Opéra de Rouen, au
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Théâtre des Champs-Élysées, à l’Odéon de à Paris. Depuis, il poursuit sa recherche sur la
Marseille, aux opéras d’Avignon, Reims, Toulon, période baroque : Feu d’après Les Pensées
Montpellier et Nice, Gustave (Pomme d’Api) et de Pascal, Les Caractères de La Bruyère, La
Babylas (Le Singe d’une Nuit d’Eté de Serpette) Forêt des fables d’après La Fontaine, Visions
à l’Opéra de Marseille, à Toulon, Nice et d’après l’œuvre de Quevedo et Les Amours
Avignon. tragiques de Pyrame et Thisbé de Théophile
Plus récemment, il interprète le rôle de Nemorino de Viau. Parmi ses mises en scène à l’opéra,
(Un Elixir d’Amour, d’après Donizetti) au Théâtre on compte : La Vita Humana de Marazzolli et
des Champs-Élysées, Alfredo (Traviata) à Cadmus et Hermione de Lully (direction Vincent
l’Opéra de Reims et à Clermont-Ferrand. En Dumestre) ; Il Sant’Alessio de Landi (direction
concert, il chante la partie de ténor solo de William Christie) ; Cendrillon de Massenet
nombreuses œuvres religieuses, parmi lesquelles (direction Marc Minkowski) ; Egisto de Cavalli
le Te Deum de Charpentier, l’Oratorio de Noël, (direction Vincent Dumestre) à l’Opéra-
les Passions de Bach, le Messie de Haendel, le Comique ; Ariane à Naxos de Strauss (direction
Stabat Mater de Rossini, le Requiem de Mozart, Maxime Pascal), Riccardo Primo de Haendel
la Rédemption de Gounod, le Stabat Mater de au festival Haendel de Karlsruhe. Il a été associé
Dvořák … Il interprète également la Sérénade au Théâtre de Cornouaille / Scène nationale
pour Ténor, cor et cordes de Britten avec de Quimper de 2010 à 2013, et a créé Au web
l’Ensemble orchestral de Dijon, Porcus (Jeanne ce soir, spectacle conçu spécifiquement pour
d’Arc au Bûcher) au Festival de Pâques d’Aix- internet et diffusé en direct sur le site du théâtre ;
en-Provence sous la direction de Jérémie Rhorer. Cachafaz, d’après la pièce de Copi (direction
Après Piet dans Le Grand Macabre, Matthieu Geoffroy Jourdain), Ma mère musicienne
Justine chantera Facio (Fantasio) à l’Opéra- (direction Geoffroy Jourdain) avec la
Comique. chanteuse Claire Lefilliâtre. En 2013, il retrouve
le comédien Olivier Martin-Salvan pour la
création du spectacle Pantagruel. Il travaille
BENJAMIN LAZAR mise en scène également avec l’ensemble Le Balcon sur une
Ariane à Naxos au Théâtre de l’Athénée. En
2015, il invoque, avec Louise Moaty, le monde
Metteur en scène et comédien, Benjamin
disparu des communautés juives d’Europe de
Lazar a été formé auprès d’Eugène Green
l’Est avec Le Dibbouk ou entre deux mondes,
à la déclamation et à la gestuelle baroques,
chef-d’œuvre du théâtre yiddish de Shalom
puis a complété sa formation de comédien
An-Ski, dont Aurélien Dumont signe la partition
à l’École Claude Mathieu, tout en pratiquant
originale.
le violon et le chant. En 2004, sa mise en
En 2016, il a réalisé plusieurs mises en scène
scène du Bourgeois Gentilhomme, dans la
à l’étranger : une adaptation des Enfants du
production du Poème harmonique de Vincent
Paradis au théâtre de Karlsruhe, un Pelléas
Dumestre, rencontre un très grand succès public
et Mélisande de Debussy (direction Maxime
et critique. Il y a interprété le rôle de Cléonte et
Pascal) à l’Opéra de Malmö (Suède) et, enfin,
du Maître de philosophie durant les huit saisons
en collaboration avec Thomas Gonzalez, Novo
d’exploitation du spectacle (2004-2012).
en el Mictlan de Luis Felipe Fabre au festival
En 2008, il adapte et joue L’Autre Monde
Dramafest de Mexico. En France, il a créé au
ou les États et Empires de la Lune, roman de
Théâtre des Bouffes du Nord Traviata / Vous
Cyrano de Bergerac au Théâtre de l’Athénée

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méritez un avenir meilleur d’après l’œuvre de Ruhr, La Roque d’Anthéron, Saratoga, La Jolla
Verdi (direction Florent Hubert et Paul Escobar), Music Society et, en tant que chambriste, avec
spectacle repris lors de la saison 2017-2018, le Quatuor Modigliani, Bertrand Chamayou,
et dont la captation a été présentée sur Arte Renaud Capuçon, Tatjana Vassiljeva, etc. La
en 2018.En 2017-2018, outre la reprise de saison dernière, il entreprenait une tournée en
Traviata/Vous méritez un avenir meilleur, Asie en compagnie de l’Orchestre de la Suisse
il a présenté deux programmes au festival romande sous la direction de Jonathan Nott
Cervantino (Mexique) avec les Cris de Paris et donnait en première audition sa nouvelle
dirigés par Geoffroy Jourdain, Scandale pièce pour orchestre, Faits et Gestes, avec
et Histoire du Soldat. Il joue également son François-Xavier Roth et le Gürzenich-Orchester
spectacle Fables avec Louise Moaty. Il a mis de Cologne ainsi qu’un récital pour le week-
en scène la tragédie lyrique Phaëton de Lully à end d’ouverture de La Scala à Paris. On a
l’opéra de Perm et à l’Opéra royal de Versailles également pu l’entendre récemment au Festival
en mars et juin 2018 (direction musicale Vincent Musica de Strasbourg avec Jean-François
Dumestre). En 2018, il met en scène Donnerstag Heisser dans Mantra de Stockhausen, à
de Stockhausen avec l’ensemble le Balcon, puis Boston avec Christoph von Dohnányi dans
il créé, en 2019, avec Geoffroy Jourdain, à la le Concerto pour piano de Schumann, ainsi
Maison de la Culture d’Amiens Heptaméron, qu’au Lincoln Center de New York pour la
récits de la chambre obscure (avec le Théâtre première aux États-Unis de sa pièce Plein
de l’Incrédule et l’ensemble les Cris de Paris). Ciel. En février 2018, il a joué en première
Il crée, à l’automne de la même année, à Paris, audition son propre Concerto pour piano avec
le spectacle Maldoror, d’après l’œuvre du l’Orchestre Philharmonique de Radio France
Comte de Lautréamont. En novembre 2020, il sous la direction de Jonathan Stockhammer
fait entrer Written on Skin de George Benjamin dans le cadre du festival Présences. En 2012,
et Martin Crimp au répertoire de l’opéra de il créait Echo-Daimonon, concerto pour piano
Cologne en novembre 2020, sous la direction de Philippe Manoury avec l’Orchestre de Paris
de François-Xavier Roth. dirigé par Ingo Metzmacher. Il a notamment
Il crée Actéon de Marc-Antoine Charpentier en signé l’album « Live at Suntory Hall » (2008)
décembre 2020 au Théâtre du Châtelet où il et l’enregistrement des Concertos pour piano
retrouve les Cris de Paris et la comédienne Judith de Louis-Ferdinand Hérold. Il est depuis 2009
Chemla. professeur de la classe d’accompagnement au
Benjamin Lazar est artiste associé à la Maison CNSMD de Paris.
de la Culture d’Amiens. En tant que compositeur, il reçoit des
commandes du Boston Symphony Orchestra,
du Festival d’Evian, de Radio France, du
JEAN-FRÉDÉRIC NEUBURGER piano Concours international Long-Thibaud, des
Folles Journées de Nantes, et ses œuvres sont
jouées par des orchestres du monde entier.
Pianiste et compositeur, Jean-Frédéric
Sa musique de chambre est interprétée par
Neuburger se produit en compagnie des plus
Henri Demarquette, François Salque, Nicolas
grands orchestres sous la direction de Paavo
Dautricourt, Lise Berthaud, Raphaël Sévère,
Järvi, Christoph von Dohnányi, David Zinman,
Bertrand Chamayou. Jean-Frédéric Neuburger
Michael Tilson Thomas, etc. Il se produit dans
a reçu le prix Lili et Nadia Boulanger de
les festivals de Verbier, Lucerne, Klavier-Festival

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l’Académie des Beaux-Arts et le Prix Hervé Chelmsford, au Cadogan Hall, au Mayfield
Dugardin de la Sacem en 2015. Il a enregistré Festival... Parmi ses rôles, on compte Escamillo
Mantra de Stockhausen en 2021 (Mirare). dans Carmen au Stadttheater Klagenfurt et
À Radio France, Jean-Frédéric Neuburger a au Vorarlberger Landestheater, Arlequin dans
notamment donné un récital Chopin, Debussy, Ariane à Naxos à l’Opéra de Toulon, Sid
Philippe Hurel en avril 2022, et participé à dans Albert Herring de Britten avec l’English
la création mondiale de Requiem Æternam - Touring Opera, Ned Keene dans Peter Grimes
Monumenta II de Yann Robin en février dernier au Festival d’Aldeburgh, Bello dans La Fille
dans le cadre du festival Présences. On le du Far-West à l’English National Opera et
retrouvera en juin prochain dans un programme Morales dans Carmen au Royal Albert Hall. Il
Luigi Nono / Elżbieta Sikora. a également incarné Oreste dans Iphigénie en
Tauride, Eugène Onéguine et Hamlet à l’Opéra
de Nantes, Rennes et Angers, Don Giovanni à
GILLES RANCITELLI percussion l’Opéra d’Avignon, Robert Cecil dans Gloriana
de Britten au Teatro Real de Madrid, Oronte
dans Médée au Grand Théâtre de Genève,
Gilles Rancitelli commence ses études de piano
Demetrius dans le Songe d’une Nuit d’été au
et de percussions au conservatoire de Saint-
Hyogo Performing Arts Center au Japon, Figaro
Étienne. Après un Premier Prix et un cycle de
dans Le Barbier de Séville et Maximilian dans
perfectionnement de percussions au CNSMD
Candide de Bernstein au Grange Festival, Ned
de Paris, il devient membre de l’Orchestre
Keene dans Peter Grimes à l’opéra de Valence,
de l’Opéra de Saint-Étienne, de l’Orchestre
Hermann dans les Contes d’Hoffmann à
symphonique de la Garde républicaine
Covent Garden de Londres…
puis, en 1998, de l’Orchestre National de
Parmi ses projets, Charles Rice incarne le
France. Ouvert à tous les styles, il participe
Ministre Noir dans Le Grand Macabre de
à de nombreuses séances d’enregistrements
Ligeti au Festival Enescu, Florian dans Princess
de musiques de film (Legrand, Vangelis, Petit,
Ida de Sullivan avec l’Orchestre du Siècle des
Serra, Desplat...) et à de nombreux spectacles
Lumières au Queen Elizabeth Hall, Marcello
musicaux. Il se produit également avec
dans La Bohème et Robert Cecil dans Gloriana
l’ensemble de percussions AD’ONF créé avec
à l’English National Opera. Il est également
ses collègues de pupitre de l’Orchestre National
Eisenstein dans La Chauve-Souris, Demetrius
de France et avec le Duo Bellara (flûte/
dans le Songe d’une Nuit d’été à l’Opéra de
vibraphone) qui lui permet par ses transcriptions
Lille et Jacques Hury dans la création mondiale
d’explorer le répertoire baroque et romantique
de L’annonce faite à Marie de Leroux à l’opéra
de la flûte.
de Nantes. Charles Rice a fait ses débuts aux
BBC Proms en 2023.
CHARLES RICE baryton
LUCILE RICHARDOT mezzo-soprano
Charles Rice s’est formé auprès de Mark
Wildman à la Royal Academy of Music et
Initiée aux Petits Chanteurs à la Croix de
au National Opera Studio de Londres. Il s’est
Lorraine d’Épinal, formée à la Maîtrise de
produit en concert au Royal Festival Hall, à la
Notre-Dame de Paris, puis au CRR de Paris en
cathédrale de Canterbury, à la cathédrale de

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musique ancienne, elle fonde, en 2012, son version chambriste arrangée par Reinbert
ensemble Tictactus avec deux amis théorbistes, de Leeuw, au Festival de Saintes avec Het
Stéphanie Petibon et Olivier Labé. Collectief, avant de l’enregistrer l’année suivante
Du médiéval au contemporain, du concert pour le label Alpha. 2021 ouvre le bal de ses
à la scène, elle chante régulièrement avec premières incarnations de Geneviève explorées
Correspondances (Sébastien Daucé), à travers différentes productions de Pelléas et
Pygmalion (Raphaël Pichon), les Arts Florissants Mélisande de Debussy, à Rouen puis au TCE et
(Paul Agnew) et s’est produite avec Gérard avec Les Siècles de François-Xavier Roth, dans
Lesne, Patrick Cohën-Akénine, Rachid une mise en scène d’Éric Ruf à chaque fois. En
Safir et les Solistes XXI, Ophélie Gaillard et 2022, elle chante Cornelia dans Giulio Cesare
Pulcinella, Vaclav Luks et Collegium 1704, Le de Haendel dirigé par Philippe Jaroussky, avant
Poème Harmonique, Les Paladins, l’Ensemble d’aborder Britten (A Midsummer Night’s dream,
intercontemporain… Hippolyta) à Rouen, puis Poulenc (Les Mamelles
Soliste alto d’oratorio, elle est invitée par de de Tirésias) et Stravinsky (Le Rossignol) au TCE
grands orchestres internationaux, tels que le en 2023, entre deux récitals de mélodies et
Royal Liverpool Philharmonic Orchestra, le de lieder avec les pianistes Anne de Fornel et
Rotterdams Philharmonisch Orkest ou Tafelmusik Adam Laloum. Sur son agenda, cette saison,
à Toronto. Elle conçoit aussi des récitals avec les figurent notamment Rinaldo de Haendel avec
clavecinistes Jean-Luc Ho et Philippe Grisvard. Les Accents et Thibault Noally en février 2024
En 2018, elle fait ses débuts au Festival d’Aix-en- (Paris et Barcelone), la Messe en si de Bach
Provence comme Sorceress et Spirit dans Didon avec Pygmalion en avril (Bordeaux et Versailles)
et Énée de Purcell, ainsi qu’au Carnegie Hall de ou encore David et Jonathas de Charpentier
New-York comme « héroïne » berliozienne sous avec Correspondances au Luxembourg.
la direction de John Eliot Gardiner, après avoir
abordé avec lui les trois opéras de Monteverdi
en 2017 (en tant que Messagiera, Penelope, JUDITH THIELSEN mezzo-soprano
Arnalta) dans une tournée européenne passée
notamment par La Fenice de Venise. Elle l’a
Judith Thielsen a été étudiante à la Hochschule
retrouvé en 2019 pour les rôles de Junon et Ino
für Musik und Theater de Hambourg, sous
dans Semele de Haendel, l’occasion d’autres
la direction de Geert Smits. Elle a bénéficié,
débuts, cette fois-ci à la Scala de Milan. Son
entre autres, d’une bourse de la Studienstiftung
premier disque solo, Perpetual Night, paru en
des deutschen Volkes. Elle a fait partie de
2018 avec Correspondances chez Harmonia
l’ensemble de l’Opéra de Cologne, de
Mundi, a reçu le Diapason d’Or de l’année
2017 à 2023. Ces dernières années, elle a
en catégorie « baroque vocal », le Choc de
notamment interprété la Mort dans Le Rossignol
l’année de Classica, un Diamant d’Opéra
de Stravinsky, Mercédès dans Carmen, sainte
Magazine, le Prix de la critique allemande
Marguerite dans Jeanne d’Arc de Braunfels,
du disque 2018 ou encore le Prix « Caecilia »
le rôle-titre du Viol de Lucrèce de Benjamin
2019 de l’Union de la Presse musicale belge.
Britten, Tisbe dans La Cenerentola, le Tambour
Une partie de ce programme a été portée à la
dans L’Empereur d’Atlantis, Charlotte dans Les
scène par Samuel Achache, dans le spectacle
Soldats de Zimmermann, le Page d’Hérodiade
« Songs ». En 2019, elle élargit son répertoire
dans Salomé, le Troisième esprit des bois dans
à Das Lied von der Erde de Mahler, dans sa
Rusalka et Balkis dans Barkouf ou un chien au

55
pouvoir d’Offenbach. Au cours de la saison Hambourg.
2017-2018, Judith Thielsen a été invitée au Après un passage à l’Académie de l’Opéra-
Komische Oper de Berlin pour L’Enfant et les Comique en 2013/14, elle prend part à trois
Sortilèges de Ravel. créations mondiales : L’autre hiver de Dominique
À l’été 2019, elle chante Madame Larina dans Pauwels et Beach Bosch de Vasco Mendonça
Eugène Onéguine au Festival de Bregenz avec la compagnie LOD Muziektheater à
et fait ses débuts avec Les Siècles lors de la Gand ainsi que Le Mystère de l’écureuil bleu de
saison 2019-2020 dans la Symphonie n° 9 Marc-Olivier Dupin à l’Opéra-Comique. En
de Beethoven sous la direction de François- 2019/20, elle fait ses débuts au Théâtre du
Xavier Roth. Au cours de la saison 2020-2021, Capitole de Toulouse (Parsifal).
elle s’est produite à l’Opéra de Cologne en En concert, elle a chanté Pierrot Lunaire de
Troisième dame de La Flûte enchantée, dans Schönberg en tournée avec la compagnie La
le rôle du Deuxième ange et de Marie dans Belle Saison ainsi que Hiérophanie de Claude
Written on Skin de George Benjamin et dans Vivier à Paris et à Berlin avec l’Ensemble
le rôle de Marthe dans Faust de Gounod. Au intercontemporain.
cours de la saison 2023-2024, elle fait ses Marion Tassou a collaboré avec des chefs
débuts à Bucarest au Festival Georges Enescu, d’orchestre tels que Alexis Kossenko, Hervé
à Helsinki avec l’Orchestre symphonique de la Niquet, Matthias Pintscher, François-Xavier Roth
radio finlandaise sous la direction de George et Jean-Christophe Spinosi.
Benjamin. Elle reprend également le rôle de Sa discographie comprend des œuvres de
Charlotte dans Les Soldats de Zimmermann, Gérard Pesson avec l’ensemble Instant Donné
à l’occasion d’une tournée avec le Gürzenich (label NoMadMusic, 2018) et le Stabat Mater
Orchester de Cologne sous la direction de de Francis Poulenc avec le Brussels Philharmonic
François-Xavier Roth, dans une mise en scène et Hervé Niquet (label Evil Penguin, 2019).
de Calixto Bieito.

ANDREW WATTS contre-ténor


MARION TASSOU soprano
Contre-ténor à la voix dramatique, Andrew
Née à Nantes, Marion Tassou est diplômée Watts a largement dépassé le répertoire
du CNSMD de Lyon (2008). Elle se produit traditionnellement dédié à son registre.
dans des rôles aussi variés que Melanto Interprète aguerri au répertoire des XXe et XXIe
dans Il ritorno d’Ulisse in Patria, Vénus siècles, il a créé des rôles dans des œuvres
dans Le Carnaval et la Folie de Destouches, majeures de Harrison Birtwistle, Olga Neuwirth,
Eurydice dans Orphée et Eurydice, Ilia Unsuk Chin, Nuñez, Camargo Guarnieri,
dans Idomeneo, Zerlina dans Don Giovanni, La Raymond Yiu, Michael Finnissy, Judith Weir,
Comtesse dans Le Noces de Figaro, Pamina Torsten Rasch, Tansy Davies et Elena Langer.
dans La Flûte enchantée, Pauline dans La Il est notamment associé au rôle d'Edgar
vie parisienne, Mahenu dans L’île du dans Lear de Reimann, qu’il a interprété au
rêve (Reynaldo Hahn), Blanche de La Force Staatsoper de Hambourg, à l’Opéra national
dans Dialogues des Carmélites, sur des scènes de Paris, au Maggio Musicale de Florence, au
telles que le Festival de Saint-Céré, l’Opéra de Bayerische Staatsoper de Munich et au Teatro
Tours, l’Opéra de Montpellier et l’Opéra de Real de Madrid la saison prochaine. Andrew

56
Watts a participé à plus de soixante créations Après sa formation auprès d’Émile Naoumoff,
mondiales, au Covent Garden de Londres, d’Hortense Cartier-Bresson et d’Alain Planès au
au Festival de Glyndebourne, à La Scala de CNSMD de Paris, puis son séjour à l’académie
Milan, à La Fenice de Venise, au Staatsoper de Sibelius d’Helsinki, Simon Zaoui est invité à se
Berlin, à l’Opéra de Lyon, avec le Los Angeles produire en soliste et en musique de chambre
Philharmonic et le l’Orchestre philharmonique au Japon, au Brésil, dans le Maghreb et le
de Berlin, aux festivals internationaux de Machrek, en Israël, en Europe, ainsi que dans
Salzbourg, Bregenz, Lucerne, Aldeburgh et les plus grandes salles et festivals français, parmi
Édimbourg ainsi qu’à la Ruhrtriennale et aux lesquels : le festival de La Roque d’Anthéron,
BBC Proms. Piano aux Jacobins à Toulouse, les Serres
Les derniers engagements marquants d’Andrew d’Auteuil, la « Folle Journée » de Nantes, le
Watts le mènent à la Philharmonie de Paris avec festival des Arcs, le théâtre du Châtelet, la Cité
l’Ensemble intercontemporain dans The Outcast de la Musique, Radio France...
de Neuwirth, auprès du Royal Stockholm Parmi ses dernières parutions discographiques,
Philharmonic Orchestra pour interpréter citons l’intégrale de la musique de chambre de
Keyframes for a Hippogriff de la compositrice Gabriel Fauré ainsi qu’un récital de mélodies
autrichienne, au Bayerische Staatsoper dans autour de La Bonne Chanson de Fauré, ou
Lear, à Bolzano dans Peter Pan de Monterisi encore un disque de sonates de Beethoven sur
et à Hambourg dans la Faust Cantata de piano historique.
Schnittke. Cette saison, il fait ses débuts à Ses partenaires de prédilection sont les
l’Opéra de Vienne avec le Prince Go-Go violonistes Pierre Fouchenneret et Sarah
dans Le Grand Macabre de Ligeti, rôle qu’il Nemtanu, le violoncelliste Raphaël Merlin, les
interprète également au Teatro Real de Madrid chanteurs David Lefort et Fiona McGown.
et en compagnie de l’Orchestre National de Simon Zaoui est directeur artistique du
France. festival des Fièvres musicales à l’hôpital de
la Pitié Salpêtrière et du cycle musical de la
Chapelle de Kersaint-Landunvez. Il collabore
SIMON ZAOUI piano régulièrement aux pages pédagogie de la
revue Pianiste. Il est professeur titulaire de
piano au conservatoire de Vincennes et
Pianiste complet, Simon Zaoui est aussi à
accompagnateur au CNSMD de Paris.
l’aise en soliste qu’en musique de chambre et
comme accompagnateur. Ses collaborations au
théâtre avec James Thierrée, Graciane Finzi et
Christiane Cohendy, son partenariat, à la Seine
Musicale, avec la journaliste Sabine Quindou,
sa discographie en grande partie consacrée à
la musique de Gabriel Fauré, son engagement
en tant que directeur artistique de plusieurs
festivals, ses nombreuses collaborations avec
ses partenaires musiciens et chanteurs, ainsi
qu’avec l’Orchestre de Paris et l’Orchestre de
chambre de Paris sont le reflet d’un musicien
touche-à-tout et passionné.

57
SOFI JEANNIN cheffe de chœur

Née à Stockholm, Sofi Jeannin commence BBC Singers, elle explore un répertoire
ses études musicales en Suède, étudie au contrasté allant de Byrd à Birtwistle, et crée
Conservatoire de Nice et à l’Académie régulièrement des nouvelles œuvres pour
royale de musique de Stockholm avant de chœur a cappella, avec instruments ou
se spécialiser en direction de chœur au électroniques, le plus récemment de Nico
Royal College of Music à Londres auprès Muhly, Joanna Marsh et Shiva Feshareki.
de Paul Spicer. Depuis 2010, elle a dirigé à plusieurs
Elle a dirigé son premier enregistrement reprises l’Orchestre Philharmonique de
pour la BBC en 2006, à l’occasion de Radio France et l’Orchestre National
la création britannique de Consolation de France. Elle est par ailleurs
I d’Helmut Lachenmann, et a préparé le régulièrement sollicitée par des formations
Chœur du Royal College of Music pour internationales telles que The Hallé
des chefs tels que Bernard Haitink, Peter Orchestra, le New Japan Philharmonic, le
Schreier et David Willcocks. Sofi Jeannin Singapore Symphony, le Royal Liverpool
est directrice musicale de la Maîtrise de Philharmonic, le Seattle Symphony
Radio France depuis mars 2008. Orchestra, le BBC National Orchestra
Responsable artistique et pédagogique of Wales, l’Auckland Philharmonia, The
de 180 élèves, elle crée de nombreuses Academy of Ancient Music.
partitions pour chœur à voix égales et Elle est également chef invité par des
collabore régulièrement avec des chefs formations chorales telles que le RIAS
comme Simon Rattle, Gustavo Dudamel, Kammerchor, le Chœur de la Radio
Semyon Bychkov, Esa-Pekka Salonen, suédoise, le DR VokalEnsemblet, le
Andris Nelsons, Bertrand de Billy, Peter Chamber Choir Ireland, le Coro Casa
Eötvös, Daniele Gatti, Myung-Whun da Musica de Porto et le Nederlands
Chung ou Mikko Franck. Elle a été Kamerkoor.
directrice musicale du Chœur de Radio Sofi Jeannin est engagée dans divers
France de 2015 à 2018. Avec le Chœur projets destinés à favoriser la pratique de
elle a interprété notamment Carmina la musique (partenariat avec l’Éducation
Burana de Carl Orff, la Petite messe nationale, El Sistema Grèce voué au
solennelle de Rossini, les Chichester Psalms soutien de réfugiés par la musique, chœur
de Bernstein, Figure humaine de Poulenc et et orchestre Kimbanguiste de Kinshasa).
une grande diversité d’œuvres a cappella Elle donne régulièrement des stages et des
et avec l’Orchestre Philharmonique de masterclasses dans le monde entier.
Radio France. En 2016, elle a imaginé à Sofi Jeannin a été nommée Chevalier
Radio France un week-end entièrement dans l’ordre des Arts et des Lettres en
consacré à l’art choral réunissant le Chœur, 2009, Officier dans l’ordre des Palmes
la Maîtrise et plusieurs chœurs invités. académiques en 2018, et Chevalier dans
Sofi Jeannin est chef principal des BBC l’ordre national du Mérite en 2021.
Singers depuis 2018 et a dirigé pour la
première fois aux BBC Proms, au Royal
Albert Hall, en août 2017. À la tête des

58
LIONEL SOW chef de chœur

Lionel Sow a pris ses fonctions de directeur Mazzola, Sir Roger Norrington, Raphaël
musical du Chœur de Radio France le 1er Pichon, Pascal Rophé, François-Xavier Roth,
septembre 2022. Né en 1977, il effectue Esa-Pekka Salonen, Michael Tilson Thomas,
des études de violon, de chant, d’écriture, de Simone Young, etc. Depuis 2017, Lionel
chant grégorien et de direction de chœur et Sow enseigne la direction de chœur au
d’orchestre. Durant ses années de formation, Conservatoire national supérieur de musique
il prend la direction de plusieurs ensembles et de danse de Lyon. En octobre 2021, il a
vocaux : Maîtrise des Petits Chanteurs été nommé directeur artistique du Chœur du
de Saint-Christophe en 1995, ensemble Forum national de la musique à Wrocław
vocal Les Temperamens en 2000. Depuis en Pologne. Au titre de son abondante
2004, il collabore régulièrement avec le discographie, citons notamment : le Requiem
Chœur de Radio France, le dirige lors de de Jean Gilles (Studio SM), la Passion selon
concerts a cappella ou le prépare pour des saint Matthieu de Schütz (Studio SM), la
programmes symphoniques. De 2006 à Messe Salve Regina d’Yves Castagnet ainsi
2014, il assure la direction artistique de la que les célèbres Litanies à la Vierge noire
Maîtrise Notre-Dame de Paris, après y avoir de Francis Poulenc (Hortus), les Vêpres de la
exercé en tant qu’assistant de Nicole Corti Vierge de Philippe Hersant (MSNDP). Lionel
pendant quatre ans. Au fil des saisons de la Sow a été fait Chevalier dans l’ordre des Arts
cathédrale, il s’attache à faire entendre les et des Lettres en janvier 2011.
grands chefs d’œuvre de la musique sacrée
et un important répertoire a cappella allant
de la Renaissance à la musique d’aujourd’hui.
Il a notamment assuré la création d’œuvres
de Vincent Bouchot, Edith Canat de Chizy,
Yves Castagnet, Thierry Escaich, Philippe
Hersant, Thomas Lacôte, Jean-Pierre Leguay,
Caroline Marçot, Benoit Menut, Vincent
Paulet, Michèle Reverdy, etc. En 2011,
Lionel Sow a pris la direction du Chœur de
l’Orchestre de Paris. De 2012 à 2015, il crée
successive - ment l’Académie, le Chœur de
chambre, le Chœur d’enfants et le Chœur
de jeunes de l’Orchestre de Paris. Dans le
cadre de ses fonctions, il s’est produit dans
de nombreux festivals internationaux et a
collaboré avec Thomas Adès, Myung-Whun
Chung, Gustavo Dudamel, Mikko Franck,
Leonardo García Alarcón, Valery Gergiev,
Daniel Harding, Thomas Hengelbrock,
Pablo Heras-Casado, Paavo Järvi, Louis
Langrée, Jesús López Cobos, Enrique
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ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE
CRISTIAN MĂCELARU directeur musical

L’Orchestre National de France, de par son Davis, Bernard Haitink, Antal Doráti, Eugen
héritage et le dynamisme de son projet, est Jochum, Igor Markevitch, Lovro von Matačić,
le garant de l’interprétation de la musique Riccardo Muti, Seiji Ozawa, Georges
française. Par ses tournées internationales, il Prêtre, Wolfgang Sawallisch, Sir Georg
assure le rayonnement de l’exception culturelle Solti ou Evgueni Svetlanov, et des solistes
française dans le monde entier. Soucieux de tels que Martha Argerich, Claudio Arrau,
proximité avec les publics, il est l’acteur d’un Vladimir Ashkenazy, Nelson Freire, Yo Yo
Grand Tour qui innerve l’ensemble du territoire Ma, Yehudi Menuhin, Anne-Sophie Mutter,
français, et mène par ailleurs une action Vlado Perlemuter, Sviatoslav Richter, Mstislav
pédagogique particulièrement active. Rostropovitch, Arthur Rubinstein, Isaac Stern.
Formation de Radio France, l’Orchestre Il a créé de nombreux chefs-d’œuvre du XXe
National de France est le premier orchestre siècle, comme Le Soleil des eaux de Boulez,
symphonique permanent créé en France. Fondé Déserts de Varèse, la Turangalîla-Symphonie
en 1934, il a vu le jour par la volonté de forger de Messiaen (création française), Jonchaies de
un outil au service du répertoire symphonique. Xenakis et la plupart des grandes œuvres de
Cette ambition, ajoutée à la diffusion des Dutilleux.
concerts sur les ondes radiophoniques, a fait de L’Orchestre National donne en moyenne
l’Orchestre National une formation de prestige. 70 concerts par an à Paris, à l’Auditorium de
Désiré-Émile Inghelbrecht, premier chef titulaire, Radio France, sa résidence principale depuis
fonde la tradition musicale de l’orchestre, qui novembre 2014, et au cours de tournées en
fait une large place à la musique française, France et à l’étranger. Il a notamment effectué
laquelle reste l’un des piliers de son répertoire. en novembre et décembre 2022 une tournée
Après la guerre, Manuel Rosenthal, André dans les plus grandes salles allemandes et
Cluytens, Roger Désormière, Charles Munch, autrichiennes. Il conserve un lien d’affinité avec
Maurice Le Roux et Jean Martinon poursuivent le Théâtre des Champs-Élysées où il se produit
cette tradition. À Sergiu Celibidache, premier chaque année, ainsi qu’avec la Philharmonie
chef invité de 1973 à 1975, succède Lorin de Paris. Il propose en outre, depuis quinze
Maazel qui devient le directeur musical en ans, un projet pédagogique qui s’adresse à
1977. De 1989 à 1998, Jeffrey Tate occupe la fois aux musiciens amateurs, aux familles et
le poste de premier chef invité ; Charles Dutoit aux scolaires, en sillonnant les écoles, de la
de 1991 à 2001, puis Kurt Masur de 2002 maternelle à l’université.
à 2008, Daniele Gatti de 2008 à 2016 et Tous ses concerts sont diffusés sur France
Emmanuel Krivine de 2017 à 2020, occupent Musique et fréquemment retransmis sur les
celui de directeur musical. Le 1er septembre radios internationales. L’orchestre enregistre
2020, Cristian Măcelaru prend ses fonctions également avec France Culture des concerts-
de directeur musical de l’Orchestre National de fiction. Autant de projets inédits qui marquent la
France. synergie entre l’orchestre et l’univers de la radio.
Tout au long de son histoire, l’orchestre a De nombreux concerts sont disponibles en ligne
multiplié les rencontres avec les chefs - citons et en vidéo sur l’espace concerts de France
Leonard Bernstein, Pierre Boulez, Sir Colin Musique ; par ailleurs, les diffusions télévisées

60
se multiplient (le Concert de Paris, retransmis Boris Godounov de Moussorgsky dans la mise
en direct depuis le Champ-de-Mars le soir en scène d’Olivier Py.
du 14 juillet, est suivi par plusieurs millions de Deux compositrices et deux compositeurs seront
téléspectateurs). créés par le National au cours de la saison en-
dehors du traditionnel festival Présences : Aziza
Saison 2023-2024 Sadikova, Claire-Mélanie Sinnhuber, ainsi
que Bechara El-Khoury et Martin Matalon, qui
La nouvelle saison de l’Orchestre National inaugureront une série de nouveaux concertos
de France est celle du jubilé de ses 90 ans et pour orchestre commandés sur les saisons à
se traduit par un axe réaffirmé sur la musique venir par et pour le National.
française dans laquelle il excelle. Se tiennent Ambassadeur de l’excellence musicale
à cette occasion plusieurs grandes soirées au française, l’Orchestre National de France se
mois de mars 2024 à l’Auditorium de Radio déplace pour deux tournées européennes,
France (les 24 et 30), à la Philharmonie de Paris en Allemagne, en Autriche et en Espagne, au
(le 26) et au Théâtre des Champs-Elysées (le printemps 2024, avec les pianistes Seong-Jin
21), avec des œuvres phares de sa première Cho et Alexandre Kantorow. Il poursuit son
saison de 1934 comme La Damnation de Faust Grand Tour avec douze dates prévues à travers
et le Boléro. On retrouve aussi cette saison des la France (La Rochelle, Mérignac, Anglet,
œuvres majeures du répertoire français comme Grenoble, Lyon, Aix-en-Provence, Martigues,
Carmen et la Symphonie fantastique, mais aussi Amiens, Strasbourg, Perpignan, Narbonne et
de son histoire – comme L’Arbre des songes de Toulouse).
Dutilleux, que le National commanda et créa en On retrouve également les séries « Les Visiteurs
1985 (programmé pour le concert d’ouverture du National » avec le chef Omer Meir Wellber
le 14 septembre). qui prendra pour l’occasion son accordéon, et
Cette saison célèbre aussi deux grands le projet pédagogique « Viva l’Orchestra ! », qui
centenaires : celui de la mort de Gabriel Fauré regroupe des musiciens amateurs encadrés par
et celui de la naissance de György Ligeti. les musiciens professionnels de l’Orchestre, et
Dans les deux cas, un cycle de trois concerts qui donne lieu à deux concerts en public les 11
dédiés au compositeur et à son œuvre, avec et 21 juin 2024 à l’Auditorium.
la collaboration du Chœur et de la Maîtrise Plusieurs concerts donnés cette saison
de Radio France, dans des œuvres phares et s’inscrivent désormais dans la tradition du
des concerts de musique de chambre (au mois National : le Concert du Nouvel An, donné
de novembre 2023 pour les concerts Ligeti, dans la capitale et dans de nombreuses villes
avec, notamment, la résurrection, en français, de France, et le Concert de Paris, le 14 juillet,
du Grand Macabre ; en juin 2024 pour les sous la Tour Eiffel.
concerts Fauré). Enfin, le National continuera d’inviter une
Avec le Chœur de Radio France, le National fait pléiade de chefs prestigieux et de solistes
le tour de plusieurs grandes pages du répertoire hors pair comme Gautier Capuçon, Evgeny
lyrique, comme les Carmina Burana de Carl Kissin, Vilde Frang, François-Xavier Roth, Dalia
Orff et le Requiem allemand de Brahms, avant Stasevska, Augustin Hadelich, Lise de la Salle,
de clore sa saison avec le Requiem de Fauré. Alice Sara Ott, Stéphanie d’Oustrac, Truls Mørk,
Au Théâtre des Champs-Élysées, l’Orchestre est Christian Tetzlaff pour n’en citer que quelques-
dans la fosse pour une nouvelle production de uns.

61
62
L'Orchestre National de France et son directeur musical Cristian Măcelaru
à l'Auditorium de Radio France © Christophe Abramowitz / RF 63
CHŒUR DE RADIO FRANCE
LIONEL SOW directeur musical

Fondé en 1947, le Chœur de Radio France au festival Présences de Radio France, voué
est à ce jour le seul chœur permanent à la création musicale. Fort de son talent
à vocation symphonique en France. Sa d’adaptation et de sa capacité à investir tous
direction musicale est assurée par Lionel Sow les répertoires, le Chœur s’ouvre volontiers à
depuis le 1er septembre 2022. Composé diverses expériences musicales et a notamment
d’artistes professionnels, il est investi d’une enregistré Uaxuctum de Giacinto Scelsi pour le
double mission. Il est d’une part le partenaire film de Sebastiano d’Ayala Valva, Le Premier
privilégié des deux orchestres de Radio Mouvement de l’immobile, qui a remporté
France – l’Orchestre National de France et en 2018 le Prix de la meilleure première
l’Orchestre Philharmonique de Radio France. À apparition de l’International Documentary
ce titre, son interprétation des grandes œuvres Film Festival Amsterdam (IDFA). De nombreux
du répertoire symphonique et lyrique est concerts du Chœur de Radio France sont
mondialement reconnue. Les chefs d’orchestre disponibles en vidéo, sur l’espace concerts de
les plus réputés l’ont dirigé : Leonard Bernstein, France Musique et sur ARTE Concert. Chaque
Seiji Ozawa, Riccardo Muti, Vladimir année, le 14 juillet, la diffusion télévisée du
Fedosseiev, Kurt Masur, Mariss Jansons, Valery Concert de Paris, depuis le Champ-de-
Gergiev, Daniele Gatti, Myung-Whun Chung, Mars, est suivie par plusieurs millions de
Mikko Franck, Gustavo Dudamel, Bernard téléspectateurs.
Haitink, Andris Nelsons, Václav Luks, Leonardo Le Chœur s’engage auprès de tous les
García Alarcón, Lahav Shani, Santtu-Matias publics par son investissement aux côtés de
Rouvali… Et parmi les chefs de chœur : Martina l’association Tournesol, Artistes à l’hôpital : les
Batič, Sofi Jeannin, Matthias Brauer, Simon membres du Chœur animent ainsi des ateliers
Halsey, Marcus Creed, Nicolas Fink, Michael et proposent des concerts en milieu hospitalier.
Alber, Florian Helgath, Roland Hayrabedian, Ils participent par ailleurs à des projets lancés
Johannes Prinz, Grete Pedersen, etc. Ayant en collaboration avec l’Éducation nationale
intégré le réseau national des centres d’art pour développer les pratiques vocales en
vocal en 2020, le Chœur de Radio France milieu scolaire, parmi lesquels le portail
a également pour mission de promouvoir le numérique « Vox, ma chorale interactive »,
répertoire choral a capella. Dans le cadre lancé en 2018 à l’intention des enseignants et
du cycle « Chorus Line », le Chœur propose de leurs élèves.
des formes de concert innovantes et s’entoure
d’invités prestigieux. Il est également le Saison 23-24
créateur et l’interprète de nombreuses œuvres
des XXe et XXIe siècles signées Pierre Boulez, Le Chœur s’affiche avec les autres formations
György Ligeti, Maurice Ohana, Iannis Xenakis, musicales de Radio France dans la continuité
Ton That Tiet, Kaija Saariaho, Guillaume d’une grande tradition symphonique et
Connesson, Kryštof Mařatka, Bruno Ducol, chorale. Avec l’Orchestre National de
Bruno Mantovani, Luca Francesconi, Magnus France, c’est dans Un Requiem allemand de
Lindberg, Ondřej Adámek, Pascal Dusapin, Brahms, Le Grand Macabre de Ligeti – où
Wolfgang Rihm… Il participe chaque année l’on retrouve également la Maîtrise de Radio

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France, La Damnation de Faust ou encore La musique contemporaine garde une place
le Requiem de Fauré. Il se joint à l’Orchestre importante, avec, pour la participation du
Philharmonique de Radio France pour la Chœur au Festival Présences consacré cette
Messe en ut de Mozart sous la baguette du année à Steve Reich, The Desert music à 27
chef Leonardo García Alarcón. Ensemble, les voix avec l’Orchestre Philharmonique de
deux formations afficheront un programme Radio France et la création mondiale de deux
festif de fin d’année avec les Chichester Psalms œuvres de Michèle Reverdy au cours de la
de Bernstein et la plus que célèbre Symphonie saison. Le Chœur multiplie les collaborations
n°9 de Beethoven à l’occasion du traditionnel hors des murs de la Maison de la Radio et de
concert du Nouvel An. Pour le concert la Musique. Invité pour la deuxième fois au
anniversaire des 80 ans du compositeur Festival Berlioz à La Côte-Saint-André, aux
hongrois Péter Eötvös, qui dirigera ses propres côtés de l’Orchestre de la Suisse Romande
œuvres, le Chœur donnera à entendre la sous la baguette de Charles Dutoit, il y
création française de Hallelujah - Oratorium interprétera La Damnation de Faust qu’on
Balbulum. Le Chœur rejoindra le Philhar dans entendra plus tard dans la saison avec le
une création à la croisée des esthétiques : National au Théâtre des Champs-Élysées.
Dream Requiem de l’auteur-compositeur Il accompagne également Bartabas sous la
interprète Rufus Wainwright. Il participera direction de Lucie Leguay pour une série de
aux Clefs de l’Orchestre de Jean-François concerts avec le Requiem de Mozart à la
Zygel, dédiées au public des moins de 28 Seine Musicale (Boulogne-Billancourt). C’est
ans avec Daphnis et Chloé de Ravel. Fidèle à avec l’ensemble Les Siècles sous la direction de
son cœur de répertoire, le Chœur abordera Lionel Sow que le Chœur tournera en région
Carmina Burana d’Orff. La saison sera avec un programme Mozart à Grenoble,
fortement marquée par Mozart, avec la Messe Tourcoing et à l’Abbaye de Vaucelles. Josep
en ut interprétée à la fois avec l’Orchestre Vila y Casañas, Edward Caswell, Valérie
Philharmonique de Radio France et en tournée Fayet, Marc Korovitch, Guillemette Daboval,
en Île-de-France avec l’Orchestre National Martina Batič, Maria Forsström comptent
d’Île-de-France, mais également le Requiem parmi les chefs de chœur invités de la saison.
interprété aux côtés de l’ensemble Les Siècles, Côté pédagogie, le Chœur propose au
dans une transcription nouvelle de Félix Roth jeune public de découvrir les Cygnes
pour 13 instruments d’époque. Le Chœur sauvages de Reinecke avec Éric Ruf de la
de Radio France continue de visiter un vaste Comédie Française sous la direction de Lionel
éventail de répertoires dans le cadre de la Sow. Poursuivant sa collaboration avec la
série « Chorus Line » sous la direction de Lionel plateforme « Vox, ma chorale interactive »,
Sow avec Les Noces d’Igor Stravinsky, le le Chœur s’implique auprès des amateurs dans
Berliner Requiem de Kurt Weill avec la Maîtrise le projet choral participatif pédagogique
de Radio France, Chants de l’amour de « Reprendre son souffle ! » qui donne lieu à un
Gérard Grisey pour un étonnant concert avec concert sur la scène de l’Auditorium de Radio
l’INA GRM pour voix et électronique, dans la France.
salle ovale de la Bibliothèque Richelieu.

65
MAÎTRISE DE RADIO FRANCE
SOFI JEANNIN directrice musicale

Faire grandir en musique grâce à un et Bondy, la Maîtrise de Radio France


parcours artistique exceptionnel, tel est s’impose comme une véritable école
le pari que relève la Maîtrise de Radio d’ouverture et d’excellence. L’enseignement
France depuis sa création en 1946 par qu’elle dispense forme un cursus intense
Henry Barraud et Maurice David, avec la réunissant des cours de chœur, de chant,
contribution de nombreux pédagogues et de formation musicale, d’harmonie,
compositeurs tels que Pierre Capdevielle, de piano, de technique Alexander, de
Jean Planel, Robert Planel ou Roger pratique corporelle et scénique. Les
Calmel, sur le principe du « mi-temps élèves sont recrutés après des auditions
pédagogique » (enseignement général le nationales pour le site de Paris, et à Bondy
matin et formation musicale l’après-midi) spécifiquement dans le quartier nord de la
dont elle a historiquement constitué l’une ville (ce site a été ouvert en 2007 dans le
des premières expériences en France. cadre du réseau d’éducation prioritaire).
Formation permanente de Radio France Tous les élèves de la Maîtrise bénéficient
au même titre que l’Orchestre National d’un enseignement totalement gratuit, de
de France, l’Orchestre Philharmonique et l’école élémentaire jusqu’au baccalauréat.
le Chœur de Radio France, la Maîtrise Aujourd’hui, la Maîtrise compte près de
est régulièrement sollicitée par d’autres 180 élèves répartis sur les deux sites et
formations telles que le Philharmonia placés depuis 2008 sous la direction
Orchestra de Londres, le Bayerische artistique et pédagogique de Sofi Jeannin.
Staatsoper, le City of Birmingham La Maîtrise de Radio France bénéficie du
Symphony Orchestra, le Boston Symphony généreux soutien d’Aline Foriel-Destezet
Orchestra, le London Symphony Orchestra ainsi que du soutien de Gucci, de la
and Chorus, et est dirigée par des chefs Fondation BNP Paribas, la Fondation du
d’orchestre comme Seiji Ozawa, Daniele groupe ADP, la Fondation Orange, la
Gatti, Myung-Whun Chung, Esa-Pekka Fondation Safran pour l’insertion et du
Salonen, Semyon Bychkov, Mikko Franck, Cercle des amis de la Fondation Musique
Gustavo Dudamel, Valery Gergiev, Andris et Radio - Institut de France.
Nelsons, Sir Simon Rattle, Leonardo García
Alarcón ou Kent Nagano. Au travers de Saison 2023-2024
ses propres saisons de concerts, la Maîtrise
s’attache à mettre en valeur le répertoire Cette saison sera marquée par une grande
choral pour voix d’enfants. diversité de répertoire, qui couvre cinq
Très engagée dans le rayonnement de la siècles de musique, de Scarlatti à Péter
musique d’aujourd’hui et dans la création, Eötvös en passant par Michael Haydn,
elle mène une politique volontaire de Mozart, Poulenc, Holst, Britten jusqu’au
commande de partitions, notamment dans prolifique Benjamin Attahir, violoniste, chef
le cadre de ses activités pédagogiques d’orchestre et compositeur de la nouvelle
destinées à développer la pratique chorale génération qui ne cesse d’étonner par la
sur tout le territoire. Sur ses deux sites, Paris richesse de sa palette. Le Stabat Mater du

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jeune compositeur franco-libanais lancera de saison le duo « Birds on a wire » qui
ainsi la saison de la Maîtrise aux cotés revisite les classiques du rock, de la folk,
de l’Orchestre Philharmonique de Radio de la pop et de la musique traditionnelle.
France. Parmi les sept créations auxquelles Elle participera à la création mondiale
la Maîtrise sera associée, citons une d’une œuvre de l’auteur-compositeur-
soirée-événement en janvier consacrée à interprète Rufus Wainwright. Une grande
Péter Eötvös. Lors de ce concert dirigé par création pluridisciplinaire autour des Jeux
le compositeur hongrois, avec le harpiste olympiques de Paris couronnera la saison.
Xavier de Maistre, le Chœur de Radio La Maîtrise continue enfin son engagement
France et l’Orchestre Philharmonique de auprès du jeune public par la création
Radio France, la Maîtrise interprétera le mondiale de deux œuvres destinées à
cycle Treize Haikus en création mondiale. élargir le répertoire pédagogique pour
La Maîtrise retrouve les trois autres chœur d’enfants, des compositeurs Lise
formations musicales de Radio France Borel et Edwin Baudo. La Maîtrise poursuit
pour une saison de collaborations des par ailleurs sa collaboration avec la
plus étroites. On pourra l’entendre dans plateforme pédagogique dédiée à l’art
différentes configurations qui mettent en vocal « Vox, ma chorale interactive »,
valeur notamment la musique du XXe qu’elle contribue à enrichir.
siècle. Parmi les dates à retenir, une
incursion dans le répertoire lyrique : une
version scénique du sulfureux Grand
macabre de György Ligeti, dont un festival
en novembre célèbrera le centenaire de
la naissance. Les chanteurs de la Maîtrise
rejoindront pour cette production le
Chœur de Radio France et l’Orchestre
National de France, dans une mise en
espace imaginée par Benjamin Lazar. On
entendra également les Chichester Psalms
de Leonard Bernstein, Carmina Burana de
Carl Orff et le Requiem de Gabriel Fauré
aux côtés du Chœur de Radio France.
La Maîtrise continue d’explorer le
répertoire choral. Citons notamment le
concert de l’Avent, qui place en miroir la
célèbre Messe brève en si bémol majeur
de Mozart dans une transcription pour voix
égales et des œuvres sacrées plus rares
de Michael Haydn. Dans un tout autre
répertoire, la Maîtrise retrouve en début

67
LES SIÈCLES

Formation unique au monde, réunissant Victoire de la Musique Classique, deux


des musiciens d’une nouvelle génération, Diamants Opéra
jouant chaque répertoire sur les instruments (Mirages), avec Sabine Devieilhe et Pelléas
historiques appropriés, Les Siècles mettent en et Mélisande de Debussy) ainsi que plusieurs
perspective de façon pertinente et inattendue, Diapasons d’Or et Chocs Classica. Leurs
plusieurs siècles de création musicale. disques Debussy, Jeux / Nocturnes / Prélude
Les Siècles sont en résidence à l’Atelier à l’après-midi d’un faune ; Berlioz, Harold
Lyrique de Tourcoing, au Théâtre des en Italie et Debussy, Pelléas et Mélisande
Champs-Élysées à Paris, dans le département sont Choc de l’année Classica et le disque
de l’Aisne et en région Hauts-de-France. Ils Debussy, Jeux / Nocturnes / Prélude à
sont également artistes associés à la Cité l’après-midi d’un faune est élu disque de
de la Musique de Soissons, au Théâtre du l’année par le site Presto Classical.
Beauvaisis et au Théâtre-Sénart à Lieusaint. Enregistrant depuis 2018 pour le label
Phalange symphonique de renommée harmonia mundi, Les Siècles poursuivent
internationale, Les Siècles se produisent l’enregistrement de l’intégralité de la musique
régulièrement sur les scènes de Londres (BBC orchestrale de Berlioz, Ravel et Debussy
Proms, Barbican Center, Southbank Centre), ainsi que leur cycle consacré à Mahler et la
Berlin (Philharmonie, Konzerthaus), Lucerne, seconde école de Vienne.
Salzbourg, Hambourg (Elbphilharmonie), Les Siècles sont également à l’origine des
Amsterdam (Concertgebouw, premiers enregistrements mondiaux du Timbre
Muziekgebouw), Cologne, Bad Kissingen, d’argent de Saint-Saëns, de Christophe
Bremen, Bruxelles, Bucarest (Enescu Festival), Colomb de Félicien David ou encore de la
Aldeburgh, Wiesbaden, Luxembourg, Tokyo, cantate Velléda de Paul Dukas.
Shanghai, Pékin, Rome, Venise, Essen... Soucieux de transmettre au plus grand
Trois fois lauréats du prestigieux prix de la nombre leur passion de la musique classique,
Deutschen Schallplattenkritik et récompensés les musiciens de l’ensemble proposent très
à trois reprises par le prix Edison Klassiek régulièrement des actions pédagogiques
aux Pays-Bas, Les Siècles sont régulièrement dans les écoles, les hôpitaux ou encore
le seul ensemble français sélectionné pour les prisons. L’Orchestre est partenaire de
le Gramophone Classical Music Award, la Jeune Symphonie de l’Aisne, du Jeune
prix qu’ils remportent en 2018 pour Orchestre Européen Hector Berlioz et de
l’enregistrement classique de l’année (Ravel, DEMOS (Dispositif d’Éducation Musicale et
Daphnis et Chloé). Ils sont par ailleurs Orchestrale à vocation Sociale) en Hauts-
nommés trois fois pour le Prix Gramophone de-France et en Île-de-France. Les Siècles
de l’Orchestre de l’Année. Régulièrement en sont aussi à l’origine du projet « Musique
lice pour les International Classical Music à l’hôpital » proposé dans le service
Awards, ils sont lauréats en 2020 pour leur d’hémato-oncologie pédiatrique à l’hôpital
enregistrement du Timbre d’argent de Camille Trousseau à Paris et à l’hôpital de Beauvais
Saint-Saëns et en 2023 pour le disque et d’une résidence pédagogique à La Petite
Pelléas et Mélisande. Bibliothèque Ronde de Clamart. Les Siècles
En France, ils remportent notamment une ont également été l’acteur principal de

68
l’émission de télévision Presto ! proposée la Cité de la Musique de Soissons. L’orchestre
à plusieurs millions de téléspectateurs sur est soutenu depuis 2018 par la Région Hauts-
France 2 et éditée en DVD avec Kanopé. de-France au titre de son fonctionnement.
L’orchestre est artiste en résidence dans
Les Siècles reprendront ce programme le Festival Berlioz à La Côte Saint-André,
Mozart / Ligeti au Festival de Schwetzingen artiste associé au Théâtre du Beauvaisis et au
les 4 et 5 mai prochains. Au cours de cette Théâtre-Sénart.
saison, on les entend par ailleurs dans des L’orchestre est soutenu par la Caisse des
programmes Fauré / Poulenc à Beauvais, Dépôts et Consignations, mécène principal
Tourcoing, Antony et Lieusaint (12, 14, 30 du Jeune Orchestre Européen Hector Berlioz,
janvier et 9 mars), Rameau / Mahler à par l’association Echanges et Bibliothèques et
Zürich, Berne, Genève, Metz, Tourcoing, ponctuellement par le Palazzetto Bru Zane -
Paris, Aix-en-Provence et Soissons (du Centre de musique romantique française, par
19 au 27 mars puis le 26 mai), « Ravel et la SPEDIDAM, l’ADAMI, l'Institut Français et
l’Espagne » à Paris et Tourcoing (21 et 22 la SPPF.
mai), sans oublier le Requiem de Mozart,
qu’ils interprèteront à Grenoble, Châlons-en- Les Siècles sont membre administrateur de la
Champagne, Tourcoing, Vaucelles, mais aussi FEVIS, membre de PROFEDIM, de
à l’Auditorium de Radio France le 9 avril. l’Association Française des Orchestres et
membre associé du SPPF.
Les Siècles sont en résidence à l’Atelier
Lyrique de Tourcoing, association
subventionnée par la Ville de Tourcoing, la
Région Hauts-de-France, le Département du
Nord et le Ministère de la Culture. Depuis
2022-2023, l’orchestre est en résidence au
Théâtre des Champs-Élysées à Paris.
La saison 2023-2024 et les projets
pédagogiques et sociaux de l’orchestre
reçoivent le généreux soutien d’Aline Foriel-
Destezet. La Fondation Société Générale
C’est vous l’avenir est le mécène principal de
l’orchestre.
L'ensemble est depuis 2010 conventionné par
le Ministère de la Culture et la DRAC Hauts-
de-France pour une résidence dans la région
Hauts-de-France. Il est soutenu régulièrement
par le Centre National de la Musique et
depuis 2011 par le Conseil Départemental de
l’Aisne pour renforcer sa présence artistique
et pédagogique sur ce territoire, notamment à

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ORCHESTRE NATIONAL DE FRANCE

Cristian Măcelaru Laure Vavasseur Percussions


Directeur musical Pierre Vavasseur Emmanuel Curt, premier solo
Johannes Neubert Contrebasses Florent Jodelet
Délégué général Maria Chirokoliyska, premier solo Gilles Rancitelli

Jean-Edmond Bacquet, deuxième solo Harpe


Violons solos Grégoire Blin, troisième solo Emilie Gastaud, premier solo
Luc Héry, premier solo Thomas Garoche, troisième solo
Sarah Nemtanu, premier solo Piano/célesta
Jean-Olivier Bacquet Franz Michel
Premiers violons Tom Laffolay
Élisabeth Glab, deuxième solo Stéphane Logerot Jeune cheffe associée
Bertrand Cervera, troisième solo Françoise Verhaeghe Barbara Dragan
Lyodoh Kaneko, troisième solo
Flûtes
Catherine Bourgeat Silvia Careddu, premier solo *En cours de titularisation
Nathalie Chabot Joséphine Poncelin de Raucourt, premier
Marc-Olivier de Nattes solo
Claudine Garcon
Xavier Guilloteau Michel Moragues, deuxième solo Administratrice
Stéphane Henoch Patrice Kirchhoff Solène Grégoire-Marzin
Jérôme Marchand Édouard Sabo (piccolo solo)
Khoï Nam Nguyen Huu Responsable de la coordination artistique
Agnès Quennesson Hautbois et de la production
Caroline Ritchot Thomas Hutchinson, premier solo Constance Clara Guibert
David Rivière Mathilde Lebert, premier solo
Véronique Rougelot Chargée de production et diffusion
Nicolas Vaslier Nancy Andelfinger Céline Meyer
Laurent Decker (cor anglais solo)
Seconds violons Alexandre Worms Régisseuse principale
Florence Binder, chef d’attaque Nathalie Mahé
Laurent Manaud-Pallas, chef d’attaque Clarinettes
Carlos Ferreira, premier solo Régisseuse principale adjointe
Nguyen Nguyen Huu, deuxième chef d’attaque Patrick Messina, premier solo et responsable des tournées
Young Eun Koo, deuxième chef d’attaque Valérie Robert
Christelle Pochet
Ghislaine Benabdallah Jessica Bessac (petite clarinette solo) Chargée de production régie
Gaétan Biron Renaud Guy-Rousseau (clarinette basse solo) Victoria Lefèvre
Hector Burgan
Laurence del Vescovo Bassons Régisseurs
Benjamin Estienne Marie Boichard, premier solo Nicolas Jehlé, François-Pierre Kuess
You-Jung Han Philippe Hanon, premier solo
Claire Hazera-Morand Responsable de relations média
Mathilde Gheorghiu Frédéric Durand François Arveiller
Ji-Hwan Park Song Élisabeth Kissel
Anne Porquet Lomic Lamouroux (contrebasson solo)* Responsable de la programmation
Gaëlle Spieser éducative et culturelle
Bertrand Walter Cors Juliette Salles
Rieho Yu Hervé Joulain, premier solo
Musicien attaché aux programmes
Altos François Christin éducatifs et culturels
Nicolas Bône, premier solo Antoine Morisot Marc-Olivier de Nattes
Allan Swieton, premier solo Jean Pincemin
Jean-Paul Quennesson Assistant auprès du directeur musical
Téodor Coman, deuxième solo Jocelyn Willem Thibault Denisty
Corentin Bordelot, troisième solo
Cyril Bouffyesse, troisième solo Trompettes Déléguée à la production musicale
Julien Barbe Rémi Joussemet, premier solo et à la planification
Emmanuel Blanc Andreï Kavalinski, premier solo Catherine Nicolle
Adeliya Chamrina
Louise Desjardins Dominique Brunet Responsable de la planification
Christine Jaboulay Grégoire Méa des moyens logistiques de production musicale
Élodie Laurent Alexandre Oliveri (cornet solo) William Manzoni
Ingrid Lormand
Noémie Prouille-Guézénec Trombones Responsable du parc instrumental
Paul Radais Jean-Philippe Navrez, premier solo Emmanuel Martin

Violoncelles Julien Dugers, deuxième solo Chargés des dispositifs musicaux


Raphaël Perraud, premier solo Olivier Devaure Philémon Dubois, Thomas Goffinet, Nicolas Guerreau
Aurélienne Brauner, premier solo Sébastien Larrère Sarah-Jane Jegou, Kostas Klybas, Amadéo Kotlarski

Alexandre Giordan, deuxième solo Tubas Responsable de la bibliothèque


Florent Carriere, troisième solo Bernard Neuranter des orchestres
Oana Unc, troisième solo Noémie Larrieu,
Timbales adjointe
Carlos Dourthé François Desforges, premier solo Marie De Vienne
Muriel Gallien
Emmanuel Petit Bibliothécaires d’orchestres
Marlène Rivière Giordano Carnevale, Pablo Rodrigo Casado
Emma Savouret Aria Guillotte, Maria-Ines Revollo, Julia Rota

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CHŒUR DE RADIO FRANCE

Lionel Sow Isabelle Senges Vincent Menez


Directeur musical Angélique Vinson Mark Pancek
Patrick Radelet
Jean-Baptiste Henriat Altos 2 Patrice Verdelet
Délégué général Laure Dugue
Sophie Dumonthier Basses 2
Olga Gurkovska Pierre Benusiglio
Sopranos 1 Tatiana Martynova Jean-Baptiste Bessière
Kareen Durand Marie-George Monet Marc Fouquet
Manna Ito Marie-Claude Patout Robert Jezierski
Jiyoung Kim Élodie Salmon Vincent Lecornier
Laurya Lamy Carlo Andrea Masciadri
Olga Listova Ténors 1 Philippe Parisotto
Laurence Margely Pascal Bourgeois
Blandine Pinget Adrian Brand
Alessandra Rizzello Matthieu Cabanes Administratrice
Naoko Sunahata Romain Champion Raphaële Hurel
Johnny Esteban
Sopranos 2 Patrick Foucher Régisseur principal
Barbara Assouline Francis Rodière Gérard De Brito
Alexandra Gouton Daniel Serfaty
Karen Harnay Arnaud Vabois Régisseur
Claudine Margely Guillaume Michalakakos
Laurence Monteyrol Ténors 2
Paola Munari Joachim Da Cunha Responsable des relations médias
Asayo Otskuka-Tronc Sébastien Droy Vanessa Gomez
Geneviève Ruscica Nicolae Hategan
Urszula Szoja Alexandre Laiter Responsable de projets éducatifs et culturels
Isabelle Trehout-Williams David Lefort Juliette Salles
Barbara Vignudelli Seong Young Moon
Cyril Verhulst Responsable de la bibliothèque des orchestres
Altos 1 Noémie Larrieu
Sarah Breton Basses 1 adjointe
Sarah Dewald Philippe Barret Marie De Vienne
Daïa Durimel Nicolas Chopin
Béatrice Jarrige Renaud Derrien Bibliothécaires d'orchestres
Carole Marais Grégoire Guérin Giordano Carnevale - Pablo Rodrigo Casado
Émilie Nicot Patrick Ivorra Aria Guillotte - Maria-Inès Revollo - Julia Rota
Florence Person Chae Wook Lim

LES SIÈCLES

Violons solos Violoncelles Cors


François-Marie Drieux Robin Michael, violoncelle solo Rémi Gormand
Amaryllis Billet Guillaume Francois Marin Duvernois
Jennifer Hardy Cédric Muller
Premiers violons Émilie Wallyn
Laetitia Ringeval Amaryllis Jarczyk Trompettes
Jérôme Mathieu Fabien Norbert
Mathias Tranchant Contrebasses Pierre Marmeisse
Chloé Jullian Caroline Peach, contrebasse solo
Angelina Zurzolo Rémi Vermeulen Trombones
Pierre-Yves Denis Thomas Stantinat Damien Prado
Sandrine Naudy
Flûtes Timbales
Seconds violons Marion Ralincourt Camille Baslé
Martial Gauthier, chef d’attaque Anne-Cécile Cuniot Aurélien Gignoux
Caroline Florenville
Matthieu Kasolter Hautbois Percussions
Ingrid Schang Hélène Mourot Guillaume Le Picard
Mathieu Schmaltz Stéphane Morvan
Charles Quentin de Gromard Piano / celesta
Emmanuel Ory Clarinettes Eriko Minami
Christian Laborie
Altos Jérôme Schmitt Clavecin / orgue hammond
Hélène Desaint, alto solo Jean Sugitani
Carole Roth Bassons
Lucie Uzzeni Michael Rolland
Catherine Demonchy Aline Riffault
Laurent Muller
Jeanne-Marie Raffner

71
MAÎTRISE DE RADIO FRANCE

Sofi Jeannin Céleste Garrigues Livia Szekely


Directrice musicale Aïcha Gassama Bella Tabanou
Raphaëlle Giaconia Amande Temkine
Marie-Noëlle Maerten Quentin Hara Phileas Temkine
Directrice musicale adjointe, responsable du Lise Harnay Jahân Thiebault-Khanbabai
site de Paris Florine Hatrival Balthazar Tillette de Clermont-Tonnerre
Léa Jacquemard Marie Tison
Morgan Jourdain Elisa Jarron Eve Tisserand
Directeur musical adjoint, Constance Jarry Violette Tremey
responsable du site de Bondy Rose Jazédé Anne-Blanche Trillaud Ruggeri
Ayomidé Julius-Adeoye Védrenne Claire Vaslet Tallinaud
Maud Rolland Naïda Kone Charlotte Voinot
Déléguée Générale Dina Koudoussi Nancy Yemguie Wounke
Mellina Koudoussi
Sarah Koudoussi
Jeanne Abourachid Sundori Krouch
Eniola Adekanye Danita Kumar Administratrice du site de Paris
Giovanna Adélaïde Alice Lafon Kudryavtsev Christine Gaurier
Kyllikki Agrinier Matthieu Larrère
Manel Amara Elsa Lasbleis-Renouvel Chargée de scolarité (Bondy)
Inès Amghar Théotim Lefebvre Alessia Bruno
Anir Aoudjit Iris Léonard
Nélia Aoudjit Ana Lopes Barbosa Chargée de production
Lyès Aouni Eliot Louvet Noémie Besson
Thanina Arab Émile Macé de Lépinay
Estir Atanassov Émie Madoni Régisseuse coordinatrice
Janna Attar Raphaëlle Maillard Zaya Duval
Suma-Rose Augier Vadim Majou de la Debutrie
Tess Auvray Naël Maouche Régisseuse technique, chargée d’encadrement
Nour Azoune Alexandre Marmouri Iuna Laffon
Chadène Badach Mahaut Marouvin-Viramalé-Sacksick
Iwes Baïchi Casey Mbala Zambu Chargées d’encadrement
Wassil Baïchi Sarah-Maria Mecles Sarah Josserand (Paris) - Hesham Jreedah (Bondy)
Romane Barthe Chollet Rosalie Mehring
Toscane Barthe Chollet Yakine Mnafeg Chargés d’administration et de production
Éléonore Bataille Ikram Moussa (en apprentissage)
Nanilza Biai Jadelle Mputu Malonda Élise Serin (Paris), Marie-Grâce Bedi (Bondy)
Nour-Janat Bouhlassa Eunyce Nazaire
Myriam Brimant Ambrine Nemdali Responsable des relations médias
Hakim Chair Garance Nevers Vanessa Gomez
Lorraine Charlemagne-Sarri Kylian Malik Ilyass Niable
Salomé Châtelet Grâce Nsifua Bazola Responsable de la programmation éducative et culturelle
Mélisande Chekroun Anouchka Parkoo Juliette Salles
Laetitia Claude du Bouëxic de la Driennais Ambroise Pierre-Chaumais
Emma Clemens-Jones Responsable de la bibliothèque des orchestres
Jeanne Plassart Noémie Larrieu
Loana Bisala Landu Alma Pougheon Ghoul adjointe
Stella Collet Kaïs Pougheon Ghoul Marie De Vienne
Lyra Connan Héloïse Quinty-Degrande
Nolan Coupeau Mathilde Quinty-Degrande Bibliothécaires
Luna Curet Romero Sajiya Rajappan Giordano Carnevale - Aria Guillotte - Maria-Inès Revollo
Ines-Maria Da Costa Guillaume Redt Zimmer Pablo Rodrigo Casado - Julia Rota
Lou Dalquier Quentin Redt Zimmer
Hannae Darabid Thayra Rivero
Lilé de Davrichewy dit Davrichachvili Naoual Roffalet
Emma Delandemare Fernandez Pauline Roginsky
Deniz Demir Nicolas Roul
Luna Depuydt Song Colombe Rozec
Zoé-Lhamo Dhargyal Ambre Ruiz
Inna-Marion Dianka Eve Sadjo Mbiandjeu
Luna Di Pierro Zamudio Anaïs Saïdi
Léopoldine Dubois Bintou Sane
Lison Dubos Thelma Saraf
Alexia Ducas Adwika Sasikaran
Esther Dupuy Joachim Semezies
Nesserine El Haimeur Mehtab Singh
Alix Falissard Paco Solozabal
Gaspard Fourmaintraux Maathiny Sri Balaranjan
Flora-Intan Frinzi Grégoire Stiquel

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ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE À PARIS ÉQUIPE PÉDAGOGIQUE À BONDY

Chœur Chœur
Camille Bourrouillou - Louis Gal* - Victor Jacob* Sofi Jeannin - Morgan Jourdain - Marie-Noëlle Maerten
Sofi Jeannin - Morgan Jourdain - Marie-Noëlle Maerten
Chargés aux études
Conseillères aux études Didier Delouzillière(collège) - Joanna Malewski (lycée)
Anne-Claire Blandeau-Fauchet (collège)
Sylvie Kolb (école primaire) Technique vocale
Camille Bourrouillou (lycée) Isabelle Briard - Joanna Malewski - Sarah Nassif

Technique vocale Formation musicale


Anne-Claire Blandeau-Fauchet - Elsa Hugon-Levy Marie-Cécile Hébert - Emmanuelle Mousset
Sylvie Kolb - Guillaume Perault
Piano
Formation musicale Didier Delouzillière - Fanny Machet - Léo Philippe
Alexandre Bessonov - Sylvie Beunardeau
Arthur Nicolas-Nauche Expression corporelle
Patricia Dolambi
Harmonie et composition
Lise Borel Interventions dans les écoles
Isabelle Briard - Élisabeth Gilbert - Paula Lizana
Piano
Antoine Cesari*- Karine Delance - Cima Moussalli

Cheffe de chant
Corine Durous

Technique Alexander
Véronique Marco* * enseignants non permanents

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Pour plus d’informations,
RADIO FRANCE
PRÉSIDENTE-DIRECTRICE GÉNÉRALE SIBYLE VEIL

DIRECTION DE LA MUSIQUE ET DE LA CRÉATION


DIRECTEUR MICHEL ORIER
DIRECTRICE ADJOINTE FRANÇOISE DEMARIA
SECRÉTAIRE GÉNÉRAL DENIS BRETIN

DÉLÉGUÉ À LA CRÉATION MUSICALE PIERRE CHARVET


ADJOINT AU DÉLÉGUÉ À LA CRÉATION MUSICALE BRUNO BERENGUER
PROGRAMMATION JAZZ ARNAUD MERLIN
CHARGÉES DE PRODUCTION MUSICALE PAULINE COQUEREAU, JULES DECRÉ,
MARION GUILLEMET, LAURE PENY-LALO
RÉGISSEUR GÉNÉRAL PRODUCTION MUSICALE VINCENT LECOCQ
CONSEILLER ARTISTIQUE ORGUE LIONEL AVOT
CONSERVATRICE DE L’ORGUE CATHERINE NICOLLE

PROGRAMME DE SALLE
COORDINATION ÉDITORIALE, RESPONSABLE COMMUNICATION CAMILLE GRABOWSKI
RÉDACTEUR EN CHEF JÉRÉMIE ROUSSEAU
GRAPHISME & RÉALISATION HIND MEZIANE-MAVOUNGOU, PHILIPPE PAUL LOUMIET

IMPRESSION REPROGRAPHIE RADIO FRANCE


Ce programme est imprmé sur du papier PEFC qui certifie la gestion durable des forêts
w w w.pefc-france.org

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