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L'action d'entraînement sera d'autant plus efficace que la différence, entre les forces de
friction sur le cylindre et sur la vis, sera maximale. Pour cela, il est possible d'agir selon
plusieurs voies :
La température de la vis doit être la plus basse possible. C'est la raison pour laquelle
beaucoup de vis sont forées de façon à pouvoir être refroidies par circulation d'eau. On
diminue ainsi, au maximum, le frottement matière-vis.
La zone située au niveau de l'orifice d'alimentation est refroidie par circulation d'eau,
pour empêcher le collage des granulés et la formation d'une voûte de matière dans la trémie
qui couperait l'alimentation.
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Rainurage du cylindre :
Si la température du cylindre est trop élevée (au-delà du point de fusion, par exemple),
la matière fondue colmate les rainures et l'avantage du rainurage est perdu.
MENGES préconise d'adjoindre une deuxième vis engrenante à la vis principale dans la
zone d'alimentation (Fig. 4a) ou d'équiper la zone d'alimentation d'une vis conique à filet
profond, coaxiale à la vis principale (Fig. 4b).
En conclusion il faut, dans la zone d'alimentation, que la matière plastique reste à l'état
solide.
Par contre, au delà des quatre ou cinq premiers filets, il faudrait que le mécanisme de
fusion commence le plus rapidement possible, ce qui est incompatible avec une température
basse de la zone d'alimentation. Il conviendrait donc de pouvoir isoler, thermiquement, cette
zone d'alimentation de la suivante.
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II) ZONE DE COMPRESSION FLUIDISATION :
1)Mécanisme de fusion :
Quelques filets après que le mécanisme de fusion ait commencé, le canal est rempli
partiellement par le lit solide et, partiellement, par le réservoir de matière fondue. Le lit solide
continue d'avancer en "bloc"; par contre, la matière fondue dans le réservoir tourne dans la
zone de pompage avec, toutefois, deux différences essentielles :
Il y a un apport continu de matière fondue en provenance du film
La largeur du réservoir augmente au fur et à mesure que la longueur du lit solide
décroît (Fig. 6).
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Fig. 7 – Mécanisme de fluidisation selon MENGES et KOSEL.
A ce stade, la fusion se poursuit mal, parce que la chaleur est uniquement transmise par
convection et conduction, et que celle produite par cisaillement ne se dégage que dans les
zones fondues, d'où le risque de dégradation des matériaux sensibles. Quoiqu'il en soit, la
chaleur nécessaire à la fusion de la matière est fournie :
Par conduction de la paroi chaude vers le lit solide, à travers le film de matière fondue.
Par dissipation visqueuse à l'intérieur du film fondu, les calories ainsi produites étant
conduites vers le lit solide, mais aussi vers la paroi chaude.
L'importance relative de ces deux sources de chaleur dépend des conditions d'extrusion :
Si la vis tourne lentement, la paroi chaude fournit une plus grande quantité de calories.
Si elle tourne rapidement, l'énergie dissipée par cisaillement, à l'intérieur du film
fondu, est prépondérante.
Dans le canal de la vis, il existe donc une zone le long de laquelle coexistent, l'un à cô
té de l'autre, le lit solide et le réservoir de matière fondue. Cette zone est la zone de fusion. Le
début coïncide avec le commencement du mécanisme de fusion et, la fin, avec la disparition
du lit solide (Fig. 8).
Fig. 8 – Deux vis de géométrie différente, mais tournant à la même vitesse n'ont pas, en
général, des zones de fusion de longueur égale ni positionnées au même endroit.
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2) Influence de la température du cylindre :
La zone de fusion est alors raccourcie, car la vis doit fournir moins d'énergie. Le
préchauffage conduit, en général, à une amélioration de la qualité.
On distingue les solutions qui corrigent ce défaut après son apparition (sections de
malaxage) et les solutions qui visent à éviter l'apparition du défaut (vis barrière).
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a) Sections de malaxage :
Cet embout est situé, en général, au milieu ou à la fin de la zone de pompage. Pour
progresser, la matière doit passer par-dessous une saillie, en retrait de quelques dixièmes de
millimètres, par rapport à la paroi du cylindre. Elle est soumise à un taux de cisaillement
intense qui permet de fondre les granulés noyés dans la masse fondue.
Il existe, évidemment, beaucoup d'autres types d'éléments de malaxage qui présentent,
tous, l'inconvénient de "matraquer" la matière (Fig. 10).
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Elément de mélangeage à came avec dépouille
b) Vis barrière :
Dans d'autres vis, comme la vis Barr 2, le filet secondaire est parallèle au filet
principal : il délimite deux canaux de largeur constante, mais dont les profondeurs varient en
fonction du rapport volume non fondu / volume fondu (Fig. 12).
Un fluide visqueux non newtonien, dont la température n'est pas uniforme, et qui n'est
pas soumis à un taux de cisaillement constant, se comporte, d'un point de vue rhéologique,
comme un système multiphase. Chaque phase est constituée d'un ensemble de "particules", le
terme particule étant, ici, imaginaire et représentant un volume de matière infinitésimal, dans
lequel les paramètres température, vitesse, concentration sont constants et uniformes. Il
importe donc de mélanger ces particules qui ont des histoires thermomécaniques différentes.
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Le mélange sera obtenu par redistribution des particules ou réarrangement. On parle, alors,
d'action redistributive. Cette action peut s'opérer au hasard ou selon un processus organisé.
Un écoulement laminaire est engendré, soit par un cisaillement pur, soit par élongation
ou étirage, soit par compression au malaxage. Lorsque le milieu fluide contient des granulés
imparfaitement fondus, ce sont les contraintes de cisaillement qui jouent le rôle prédominant
pour réduire la taille de ces infondus. On parle alors d'action dispersive.
Enfin, dans une vis classique, l'action du mélangeage se fait essentiellement par
convection laminaire. En effet, la diffusion turbulente n'est pas possible avec les fluides
visqueux et la diffusion moléculaire ne peut se produire, car les temps de résidence sont trop
courts. L'écoulement de la matière visqueuse, dans la section de pompage, résulte de la
superposition de deux écoulements un écoulement longitudinal et un écoulement transversal.
Par superposition de ces deux écoulements on obtient, pour chaque particule, une trajectoire
qui ressemble à une hélice dans une autre hélice (Fig. 13). L'écoulement transversal est tel que
les particules tournent dans la section du canal de la vis (Fig. 14).
Fig. 13 Fig. 14
Une particule, initialement près de la paroi du cylindre ou près de la vis continue, filet
après filet, à tourner dans cette zone périphérique. Elle ne traverse que des régions à forte
déformation : inversement, une particule située dans la zone neutre, reste dans la zone neutre
et ne subit que de faibles déformations. L'ensemble des particules est donc caractérisé par une
distribution des déformations. De plus, les trajectoires et les vitesses étant différentes, il en
résulte une distribution des temps de résidence. Un accroissement de la vitesse de rotation n'a
pratiquement d'influence que dans la zone périphérique et ne modifie, que très peu, les
gradients de vitesse dans la zone neutre, ce qui fait que les distributions s'écartent. Il faut donc
rechercher les conditions d'extrusion conduisant à un resserrement des distributions de
déformation et des temps de résidence, par exemple en tournant moins vite ou en essayant
d'augmenter la pression en tête. L'inconvénient, c'est que le débit diminue, ce qui est contraire
à l'objectif industriel. De nombreuses solutions ont été proposées :
a) La vis COHEN :
C'est une vis dont le canal a une forme trapézoïdale, et non plus rectangulaire (Fig. 15).
Fig. 15
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L'intérêt de ce système est, d'une part, de plaquer le solide contre le fourreau, par effet
"coin" et, d'autre part, de s'opposer à la rupture du lit solide. En modifiant l'écoulement
transversal, la forme du canal modifie la zone neutre et le rend lus sensible aux variations de
vitesse périphérique. On distingue, ensuite, les vis créant une action dispersive et celles créant
une action redistributive.
b) Action dispersive :
C'est le cas des créneaux ou des pions qui forcent les particules à "slalomer", à
l'intérieur du canal. La diminution de la section de passage, dans le canal, engendre une
augmentation de la pression qui s'accompagne, en conséquence, d'une diminution des débits,
d'autant que le filet est localement interrompu (interruption de l'effet de pompage).
CONCLUSION